"Il faut qu'on parle." [Rose]

Le monde est étrange actuellement.

La lumière joue avec l’ombre et l’ombre avec la lumière. De coup on pourrait se dire que de rester dans le gris est encore ce qu’il y a de mieux ! Et bien non car ce coup-ci tout le monde est fou.
Bruce qui joue avec la maison blanche.

Diana qui se la joue justicière, dans l’ombre mais avec des conférences de presse.
Luthor qui se pose en tyran de la terre venu pour nous sauver de la dévastation.

Bref, de quoi devenir dingue.

Du coup, je m’étais un peu refermée sur moi-même. Enchaînant les entraînements pour m’améliorer et développer mes techniques. Je sais que je suis encore loin du maximum, il suffit de voir mon père. Mais sur ma voie grise entre Batman et Deathroke je ne peux compter sur une autre personne pour essayer de trouver un équilibre.

Mais dans ce programme, un peu de vacances ce soir. Fate m’a invité dans un restaurant ce soir. C’est vrai que depuis quelques temps nous nous sommes moins vus. En bonne solitaire j’avais besoin d’un peu de temps pour emmagasiner les changements et j’avais fortement l’impression que lui aussi.
J’arrive en habits de ville, jeans et chemisier. Je sais qu’il semble assez flémard en style vestimentaire aussi je n’ai pas envie de me mettre à dos en faisant trop d’efforts. Je cherche rapidement du regard avant de trouver la table du jogger de New-York.

On se salue, d’une bise sur la joue pudique, je le sens plus cérémonieux qu’enjoué. Bref, soit il à la tête ailleurs, soit il a quelque chose à me demander. La tête à des éons de ce qu’il a en tête je prends mon sourire le plus radieux.

« Je n’ai pas fait grand-chose mais j’ai été bien occupée, un comble, non ? Et toi tu as été plus productif ? »

J’écoute le début de son discours et vraiment il m’impressionne, j’ai vraiment glandé en fait. Mais il semble avoir les questions et les réponses. Il avance super vite en fait.

« Tu sais, que ce genre de subtilités, je ne sais pas si d’autres y font vraiment attention. C’est sur le terrain qu’il te faudra montrer la différence. »

Est-ce que j’ai des -antennes-, non, pas vraiment en fait. Mais c’est vrai que j’avais par habitude remarqué certains détails.

Mais pas assez,

Enfin,

L’autre explication ce serait que je ne veux pas voir le mur qui m’arrive droit dans la figure. Du coup j’étais comme une idiote à réfléchir aux soucis de Fate quand il m’a séché d’un uppercut direct dans l’estomac.

Où quelque chose du style, car pour le coup j’ai manqué quelques battements de cœur, mais bon rien de visible.

Sauf peut-être la couleur rouge qui me monte aux joues violemment. Oui, c’est un petit défaut de fabrication mais cela m’arrive parfois comme à beaucoup d’asiatiques.

Mes yeux qui se révulsent avant de se plisser alors que mon cerveau sort de son coma pour recommencer à tourner.

Et le verre qui explose littéralement alors que ma main se referme violemment sur les quelques morceaux de verres qui était une coupe à cocktail.

Bref, rien de visible.

Alors que le serveur se rapproche de nous, je m’adresse à lui sans quitter Fate des yeux.

« Excusez-moi, je suis maladroite mais c’est juste une égratignure ne vous inquiétez pas. Par contre je prendrais bien un triple whisky sec finalement. »

Je retire les morceaux de ma main sans quitter Fate des Yeux.

« Ah ……»

Papa ?
Non, il ne m’aurait pas parlé d’une autre rencontre, il m’aurait donné une explication vaseuse pour me dire qu’il souhaitait prendre le large. En plus, je vois mal Papa aller se fourrer dans des problèmes avec Fate sans justifications.

Tara ?

Nan, même si c’est un peu son genre d’humour malsain.

En fait à vouloir une relation « normale », je suis en train de me faire larguer de façon « normale »
Je lui plante cette fourchette dans la main et le couteau dans le cœur… bon, j’aime beaucoup l’idée, style finesse une certaine élégance culinaire, mais non. On va éviter et je ne suis pas sûr que me faire passer pour Harley y change quelque chose. N’empêche que ce soir je la comprends un peu…
Le pire c’est que cette tête à claque semble parfaitement sincère, c’est peut-être le plus énervant.

« …intéressant…. »

Mon ton est pour une fois de la couleur de mes cheveux, d’un froid polaire.

« Ne me touche pas »

Le ton est incisif, tel un animal blessé je n’apprécie pas trop cette attention de la part du chasseur. Quand on tire une balle il faut bien s’attendre à ce qu’elle finisse quelque part.

« La douleur est une ancienne copine elle ne m’a jamais laissée tombée et la plaie va se fermer toute seule. »

La réponse coule de source, je me suis tellement souvent cassé des choses que ce genre de broutilles sont plus dérangeantes qu’autre chose.

« Et c’est instructif. »

De facto, la plupart de mes souvenirs sont reliés à une tuile X où Y me cherchant du mal.

-Le tuer ferait super plaisir à Papa…

Trop en fait et j’ai plus envie de le claquer que de le tuer. Bordel je regrette presque qu’il m’est pas trompé dans mon dos, cela m’aurait donné l’occasion de lui tirer dessus.

-Il vient de dire qu’il n’a pas sont heaume, du coup une attaque frontale devrait passer…
Oui mais pourquoi ? A froid je n’ai pas envie de me baigner dans ses entrailles.

Je regarde le nigot en face de moi, ouvrant et fermant la bouche tel une carpe hors de l’eau s’agitant vainement sur la berge.

C’était une belle connerie, suffit de voir dans la famille Adeline, Lilian cela finit mal en général. Au final s’en tenir à des histoires de fesses jetables reste meilleur pour la santé. Je ne sais pas ce qui m’as pris j’aurais bien du savoir que ce n’est pas fait pour moi.

Bon je me fais plaquer comme une idiote de service autant ne pas en rajouter.

« Je ne veux surtout pas te couper dans ton élan, nous parlons de qui ? »

Si c’est Tara, je la butte…

Son ex- ? Oui il y avait une fille à l’enterrement, une étudiante peut-être ?

P******, dès que tu te rapproches et que tu dévoile ton cœur, tu t’y prends une balle de sniper. Dans ta tronche ma fille et c’est bien fait pour ta figure.

B***** de D*****

Ne jamais faire confiance à personne quand vous avez besoin d’un coup de main pour avancer. Je n’ai pas envie de me la jouer louve solitaire dans le travail mais personnellement c’est indispensable. De toute façon je n’aurais eu que des emmerdes.

Une roulette russe de sentiments, de dangers et de risques.

Bref,
Suffit de voir Batman, il a manqué en crever et moi j’essaye de me tirer la même balle dans le pied. Bon je n’ai plus qu’à éviter de faire une mission suicide et je m’en tirerais mieux que lui.
Ensuite il voulait peut être de quelqu’un de plus simple, sans des nœuds dans le cerveau et des soucis à la con sur pleins de petits détails. Une personne qui ne se dit pas que si on avait découpé Lex en part de quiches plus tôt il y aurait eu moins de mort.

Après c’est quand même un sacré génie sans lui est-ce que on serait encore en vie ?

Je me sens comme un navire en pleine tornade. Les vents et les vagues cognent en tous sens et j’ai du mal à trouver un cap précis.

Certains vents me poussent à me réjouir que c’est une fille un peu –spéciale- qui marche à ses côtés.
D’autres courants me poussent à lui arracher le cœur pour le gouter.

Le serveur arrive avec un verre de whisky que j’assèche assez vite. Mais au moins cela me donne quelque chose à faire. L’alcool descend dans le gosier en y laissant une trace de feu.
D’un côté je lui en veux à lui,

De l’autre je m’en veux clairement,

J’aurais peut-être dû le coller aux basques ?
Le laisser plus respirer ?

Bref, mon cerveau part dans toutes les directions, et comme bien souvent dans ce genre de cas, il revient au point de départ : JE lui ai forcé la main, et JE lui suis tombé dessus comme un cheveu sur la soupe. ET … c’est vrai que j’avais besoin de quelqu’un.

Je commence à m’en vouloir autant qu’à lui car effectivement je ne suis pas assez forte.

« Merci Docteur de la leçon : des relations professionnelles et pour la vie privée que du jetable sans sentiments. Je vois que je m’étais trompée, finalement tu te serais parfaitement entendu avec Papa. »

Est-ce que je suis parfaitement honnête ? Clairement ?

Non

Là je suis clairement un peu poufiasse car ce n’est pas vraiment de sa faute. Mais à l’heure actuelle j’en ai carrément rien à f*****.

Est-ce que je le pense ?

Oui

A chaque fois qu’il y a des sentiments dans la famille cela finit en tragédie shakespearienne. Même maman a certainement préféré se planquer au fond d’une rizière en laissant tout derrière elle plutôt que d’affronter cette M****.

Laisser tomber comme elle ?

Je réfléchis sérieusement un instant en détachant mon regard de Fate pour le plonger dans mon propre reflet dans mon verre.

Merveilleuse idée, un matin je me réveillerais avec un couteau sous la gorge pour faire chanter papa. D’ailleurs si l’idée ne vient pas de ses ennemis c’est certainement lui qui le fera.

Où alors faire comme Lex ?
Quitte à ne faire confiance en personne autant s’entourer des pires fils de ….

NAN, là tu déconne….
Bon, il ne m’aurait pas prévenue, je ne dis pas qu’aller voir Lex….
Mais là, il la joue réglo …

Je repense à maman et aux nombreux hommes s’entichant des filles de la maison. Les pauvres bougres qui se laissaient piéger par leurs sentiments alors que les dames n’étaient là que pour le business.

« Pas faux, je suis un peu comme eux, là. »

Alors oui, se répondre à soit même ce n’est pas hyper-clair dans un dialogue. Mais c’est le genre de détails où je ne fais actuellement pas attention.

Bon, si je manque de me faire abattre pour une histoire sans lendemains c’est que clairement je dois me trouver plus de tripes.

" Je me demande comment fait superman. Enfin, restons humain … réussir comme Lex mais sans plonger dans le terrorisme intergalactique. C’est quand même compliqué d’avoir une vie sociale."

J’avance instinctivement en me donnant un but autre que d’exterminer ce que j’ai en face de moi. Car bon, même si je réussis mon coup, je devine bien que cela ne m’apportera aucune satisfaction. Cela reste, malgré tout quelqu’un de bien, néanmoins, je ne parle plus de Khalid mais du docteur Fate.

Se tournant vers le serveur.
« Deux coupes de champagne. »

Revenant à Fate
« Bon, nous devons trinquer pour ton diplôme, non ? »
LE ton est moins glacial, mais clairement plus aussi ouvert qu’au début de la conversation.

Une idée me percute l’esprit…

« C’est vrai, tu triche. En public, pour moi, le terme de docteur c’est forcément un diplôme, histoire d’éviter des bévues, question d’habitude. »

Le docteur commence à montrer les crocs et à s’imposer. Bon je ne suis pas fan du pétillant après un Whisky mais je suppose que la raison des conseils de santé publique sont tout autres.
Et c’est vrai que l’alcool me monte à la tête, néanmoins je l’élimine assez vite, je l’encaisse pas si mal que cela.

Et j’hésite sur la tournure de phrase… Ignorer, assassine ? Car franchement, là c’est un peu l’hôpital qui se fou de la charité. D’aileurs le Fate commence à m’énerver et petit à petit cela me détourne de mon ruminement.

« Arrête ton char Ben Hur, le choix a été le tiens et tu as les moyens de te tailler une vie. Si tu n’es même pas fier de toi maintenant alors laisse tomber.

Essaye de me faire croire que tu n’as pas envie de ces épreuves et des avantages annexes ?

Je suis la première à dire que je ne supporterais pas une vie –normale- maintenant. Alors ouvre les yeux…….D.O.C.T.E.U.R

Soit tu le fête,

Soit tu te morfonds dans les sacrifices,

mais dans ce dernier cas, ton choi-peau est vraiment un connard. Car tu va vite crever. Si même toi tu n'as pas envie d'avancer tu ne fera pas long feu.»

Le conseil ne sort pas comme un conseil aimable donné par une personne aimante. Plutôt comme une dague.

« Et t’as bien fait, je ne peux pas t’en vouloir. »

Je change déjà de sujet pour reparler de notre histoire, mais je suis énervée et je pense à 36 choses en parallèle. Pourtant ses derniers mots font du mal à sortir.

« Je l’aurais découvert par moi-même, j’aurais certainement … Eut une réaction plus calme.. »

Ouais, enlever sa copine de fac, donner un coup de main à Gotham pour piéger babs, et garder un fusil de sniper pour Fate.

En fait dit comme cela c’est loin d’être un plan si bête que cela. Cela nécessiterait un peu plus de travail bien sûr. Et savoir l’assumer.

Est-ce que je le pourrais ?

La question loin d’être si anodine que cela tourne un peu dans ma tête, car il n’y a pas que Kahlid dans la vie.

NON, je ne pense pas, nous sommes en guerre et il faudrait être bête pour déserter aujourd’hui. En faisant confiance en LEX ? La bonne blague ! Il est bien trop sournois et intelligent, tous ceux qui ont essayé d’être plus intelligent que lui ont fini marionnettes.

Et je ne me sens pas le cœur de torturer les adolescentes innocentes.

Bon le vote était assez serré par certains candidats sont vraiment des repoussoirs, même en voulant –bien- faire.

« Mais plus nocive, mais ça, tu dois t’en douter. »

Et à quel point tu avais peur de me voir partir de traquer, est tu vraiment aussi généreux que tu essayes de me le faire croire.

NAN, tu exagère de ce côté-là il a toujours été un peu ado, c’est d’ailleurs ce côté qui t’énerve en fait.
Oui mais les ados et les réactions à la con, c’est un peu dans la fiche de métier.
Justement, alors laisse tomber.

« Oui »

Je ne commande rien de vraiment original, mais j’ai largement besoin d’un grand burger avec une dose massive de frites et de Coca. Manger déstresse et je vais avoir besoin de graisses avec la dose d’alcool que je risque d’ingurgiter en rentrant.

J’attire l’intention du serveur sans attendre.
« Un grand burger et son accompagnement de frites avec un coca. »

N’empêche, c’est une belle pierre à l’édifice de Papa à rajouter à son crédit : pour se construire, il faut essentiellement se faire confiance à soi-même.

Après je n’ai pas l’intention de devenir un Lone Wolf aigrit comme lui. Bon j’y arriverais peut être mais ne grillons pas les étapes. J’ai encore des personnes qui peuvent m’aider, alors inutile de leurs tourner le dos.

Mais c’est à prendre en compte, toujours être prêt à marcher sans …

« T’as déjà eu le choix, c’est déjà pas mal je trouve. Et franchement si t’es si emballé que cela, abandonne le et tu verras qu’il va trouver un autre esclave. Je ne connais pas ces choses, mais la nature a horreur du vide.

Avec ou sans les tuiles arrivent quand même …. La preuve. »

Bon là c’était peut-être un peu gratuit.

« Enfin ce n’est pas totalement ce que je veux dire, c’est une bonne chose de régler la situation tout de suite. Mais si nous n’étions que deux jeunes normaux, tu aurais pu quand même perdre ta famille. Et je ne suis pas la seule fille enlevée par un oncle taré. »

Euh, c’est mieux mais je crois que ce n’est pas cela que je voulais dire.

« Je en te demande pas de répondre, mais il faut être honnête avec toi-même. Sortir de la norme c’est trippant et il faut faire avec les …petites lignes.

Toi c’est ton chapeau.
Moi c’est de devoir planter des cactus, mais bon, j’ai la main verte.

Mais bon c’était de ma faute, donc bon…….»

Autant faire comme l’autre Quetsche de service, des rencontres, sans se prendre la tête que par intérêt et distraction personnelle.

« Je ne suis pas convaincue que dans ta branche professionnelle, souhaiter que quelqu’un d’autre porte le chapeau ne pourrait pas devenir …littéral. »

Le serveur arrive avec la commande et je me jette dessus comme la mort sur le monde. J’alterne les bouchées dans un cycle bouchées-frites-frites coca avec délectation. Cela m’occupe les mains et le ventre et ce n’est pas plus mal.

J’écoute les arguments de Fate et ses peurs…

Ah, je n’ai pas été assez claire ? Bon je ne l’ai peut-être pas dit.

« Il n’y aura pas d’entre nous à cause de cette histoire. »

Cela, je le pense sincèrement.
« Et je me suis … »

Ouverte ? Nan, là, je vais le perdre …
« ..Épanchée trop, trop vite. C’est une faiblesse, il me faudra la corriger. »

Je noie mon regard dans le Coca en essayant de me persuader de la chose. Car si je suis certaine de devoir plus faire attention. Je n’ai pas envie que ma vie se transforme en tournée des monastères.
« Toutes les leçons sont bonnes à prendre. »

D’ailleurs il m’énerve un peu avec sa valse.
" Parlons de moi, alors.

J’ai certainement dus faire mon Caliméro à un moment.

Toutefois, il ne faut pas se mentir.

Cette vie me plait.

L’adrénaline, la volonté d’être la meilleure et de surpasser les autres.

Aider et relever les challenges."



Je me replonge un instant dans le génocide de frites et de tsunami au coca.
« Quand je perdrais la flamme, je me casserais, loin sans rien dire à personne. C’est la leçon,…

..Peut-être un peu –interprétée- que m’a apprise batman.

D’ailleurs, il est partit se battre à reculons et il l’a payé le prix fort. »

Et tu finiras pareil si tu te bats comme cela, bon, au pire, si je suis dans le coin, j’arriverais bien à revendre le casque.

Je regarde ma main coupée par un verre avant de la tourner vers Fate.

« Déjà guérie, tu vois ? »

Non, Fate n’est pas le coupable de toute cette histoire. J’aurais pu y mettre un terme, où ne pas me dévoiler autant. En fait, je suis seule responsable de cette histoire.

Oui, j’ai été faible, j’avais besoin de….

Je cherchais…

Et cela m’explose au visage….logique.

Rose n’explose pas, elle commence à digérer sa catastrophe avec calme mais sans zen. Elle commence à voir que son cœur était peut-être beaucoup trop exposé et qu’il va falloir mieux l’enfouir dans une armure.

Au cimetière, je me serais tuée pour le sortir de son trip….

Et tout ça pour ça …

Ok, j’ai aidé un bon ami, mais aurais-je agit ainsi pour n’importe quel ami ? D’une façon aussi aveugle ?

Bref, se balader à poil, cela ne fait qu’attirer les balles.

Et l'explosion attendue par un Fate qui serre les dents déclenche qu' une implosion.

L’assiette se termine malheureusement bien trop vite. Et Fate semble commencer à avoir la bougeotte.

Est-ce que j’ai terminé ?

Pour la soirée, non. J’ai bien l’intention de faire un carnage de glace au haricot rouge arrosé de Saké.
Boarf,

Tablons sur de la Vodka glacée, il doit m’en rester au freezer. Mais oui pour ici le carnage semble aller sur sa fin.

« Je pense qu’effectivement, nous arrivons au bout de notre conversation. J’ai été faible et impulsive, un peu comme au cimetière. Bref, je me suis donné en spectacle et effectivement j’aurais dû garder un peu plus de retenue.

Mais bon, on apprend tous les jours. »

Je ne reviens plus sur ce que j’ai dit à Fate. C’était plus pour détourner la conversation et m’éviter de péter un câble en ne pensant qu’à moi.

J’ai été impulsive et irréfléchie, je suis partie à l’aveuglette sans plans ni sécurité. Je n’avais rien prévue et je me retrouve la tête dans le mur.

Logique

Circonstance aggravante, j’aurais clairement put éviter tout cela dès le début.

« Désolé, hors de propos, t’as le courage de tes opinions et professionnellement cela c’était bien passé. Si on s’amuse la prochaine fois cela restera professionnel voilà tout.
Sur ce point tu avais raison, ta famille a parfois autant de soucis que la mienne, à tel point que j’ai l’impression de manger l’un des fameux plat de papa. Une trahison, avec un arrière-gout de coup de pied au cul.

Mais bon cela fait avancer et cela n’empêche pas de bien s’entendre. Surtout que dans cette histoire je l’avais au final bien cherché et cela m’évitera de me faire tuer.»

Le –trahison- est de trop, la comparaison avec le paternel peu courtoise, néanmoins le ton n’est pas agressif. Au contraire, il se veut presque amical car pour le coup elle réfléchit à voix haute.
Trop possessive où pas assez ?

Non laisse tomber ma fille, la prochaine fois tu ne montreras pas que …
…et puis au fond de moi-même je le voulais plus… moins …. Je ne sais pas …

Je rougis, je me lève,

« Bon retour à Gotham, et bonne soirée. »

Khalid Nassour fixe Rose Wilson, durant ses réponses.
Longtemps.

« Humf. »

Il souffle, ensuite ; longtemps, encore.
Mais esquisse un léger sourire, qui se veut sincère. Qui est sincère, au fond.

« Rose. »

Elle se redresse. Elle se lève. Elle veut partir. Elle va partir.
Mais.
Il la retient.

« Rose. »

Sa main se lève, et se pose sur l’avant-bras de la jeune femme ; avec toute la prudence qui est de mise, avec quelqu’un capable de briser ses os en quelques mouvements.
Tous ses os.

« Je… j’suis sincèrement désolé. »

Il hoche la tête, doucement.

« Mais… pour moi, pour l’reste, ça change rien. »

Sa voix se fait plus douce, plus tendre que lors de leurs échanges précédents, un peu vifs.

« Je… t’es toujours une équipière formidable, à qui… à qui j’confierais ma vie. Et… »

Il prend une grande inspiration, et maintient son sourire.

« Et… un mot d’toi, et j’viens t’aider ; j’viendrais toujours t’aider.
Je… tu comptes, pour moi. Pas… bref.
J’veux quand même t’aider ; j’veux quand même être là pour toi. »

Khalid souffle, cependant, et lâche Rose ; en baissant les yeux.

« Même si… ouais. Ouais. »

Il soupire encore, et se redresse. Appelle le serveur d’un geste, et le règle rapidement ; sans laisser à Rose l’opportunité de le faire.
Ils partent, alors.
Ils quittent le restaurant. Ils quittent la ville ; ils se quittent.

Après que Khalid Nassour ait quitté Rose Wilson.

(HJ/ Merci pour ce très bon RP ! /HJ)