Festivités, crevettes et vin rouge [Libre]

Amnesty Bay est une paisible petite bourgade de la côte du Maine, réputée localement pour ses produits de la mer de qualité, et l'ambiance sympathique qui règne dans son unique bar. Le temps est un peu froid en hiver, mais on s'y habitue vite. Il y fait réellement bon vivre, quand on n'est pas un de ces citadins accros à leur smartphone.
Mais autre chose fait également la réputation d'Amnesty Bay: le phare Curry. Il n'est pas le plus beau de la côte Est, ni le plus grand, ni le plus perdu au creux des vagues. Non, ce qui le rend si fameux, c'est son habitant. Arthur Curry, fils du précédent gardien Tom. Un gars blond solide, baraqué, aujourd'hui barbu et manchot. Le genre de bonhomme qu'il ne vaut mieux pas déranger, d'ordinaire. Et encore moins quand la révélation se fait: Arthur Curry est Aquaman, le roi (ex) des Atlantes, un peuple mythique encore peu pris au sérieux par beaucoup d'humains.
Mais ne parlons pas de sujets qui fâchent.
Ce jour est, à défaut d'être beau, consacré à l'amitié, et à la bonne entente.
Car Arthur a fait quelque chose qui l'a surpris lui-même.
Lors de l'attaque de Londres par les Deathbringers, il s'est laissé aller à une proposition, dans le feu de la bataille, et l'adrénaline: il a invité ses camarades à venir chez lui. Dans son phare. Pour boire un coup. Dans son phare. DANS SON PHARE.

BRANLE BAS LE COMBAT MOUSSAILLON !
Il va maintenant s'agir d'aller faire des courses, et de ne pas prévoir que des produits de la mer ! Les boutades risqueraient d'être beaucoup trop nombreuses, et beaucoup trop énervantes sinon.
Arthur passe bien une demi-journée entière à faire ses courses. Mais quelles courses...
D'abord, au marché local, pour préparer des amuse-gueules et autres petites friandises dont sont adeptes les fanas des apéros (c'est ce qu'il a vu sur l'ordinateur, en tous cas) ainsi que quelques bières locales pas piquées des hannetons.
Ensuite, petit tour en France, en Bourgogne, chez un petit viticulteur. Arthur espère ne pas l'avoir fait fermé, en payant deux-trois bouteilles avec quelques pièces d'or tirées d'un trésor du XVIIIème siècle, retrouvé sur une petite île au large de la Jamaïque. Le doublon d'or espagnol, ça sert quand on a plus de monnaie pour faire l'appoint.

Et, une fois revenu à la maison, grâce à la très aimable contribution de Victor Stone, il s'est attelé à préparer les choses. A bien les préparer. Essayer de tout faire reluire, de manière plutôt factice, pour effacer les pertes survenues à Londres ? Non, très peu pour lui.
Arthur fait les choses proprement, dépose les produits sur la grande table dans le salon, qu'il ne sort que dans ce genre d'occasion (c'est à dire jamais). Crevettes, gâteaux apéritifs, petits canapés, cocktails, rhum, bière, vin rouge... et en quantité, s'il vous plaît !
Enfin, il se pose et attend.
Même quand il entend les pas dehors, avec autant de précision que s'il était à côté, il attend. Qu'on toque. Pour aller ouvrir. Avec une pointe de stress, il doit se l'avouer.

- Ah, bienvenue !


Il sourit.
Un peu maladroitement, il faut l'avouer.
Mais il sourit.

- Je... je suis allé faire quelques courses. J'espère que ça ira.

[Bonjour à tous !
Petit RP détente, ouvert certes un peu tard après Hawkman Rises, mais que voulez-vous ? On ne se refait pas.
Arthur a lancé une invitation dans le canal de la Justice League. Que les intéressés viennent donc piller les réserves du Phare, et juste profiter d'un bon moment entre amis. ]

« Je n'étais pas là non plus, Clark... Mais je sais qu'ils ont tous été formidables dans ce combat ! »
Difficile à dire depuis combien de temps il est présent. Barry Allen. Flash ! Qui arrive après les autres… En retard, comme d’habitude ! Il sourit timidement, l’air hésitant à les approcher.
Barry a raté beaucoup d'occasions d'aider ses proches, pendant ces crises... Londres, Mosaïc, Gotham City, Detroit... Et récemment Hal Jordan, quelque part dans l'Espace en train de mener un combat difficile. L’absence du bolide écarlate a été affreusement longue… Et depuis son retour, peu de personne ont le loisir de pouvoir le croiser, rien que pour échanger quelques mots. Flash fait la course avec les ennuis qui ont touché les villes Jumelles et ses proches… Iris, perdue et encore accrochée à une étrange secte apparue récemment. Wallace, qu’il n’arrive pas à approcher. Wally… coincé dans la Speed Force.
Mais … Entre deux courses, Barry a entendu l'invitation dans le canal de communication. Il a longuement hésité…
La plupart de ses amis, ces grands Héros, ont été présent lorsque Central City a également eu son lot de problèmes... L'attaque de Zoom, la tempête de force Négative... Sans leur présence, les victimes se seraient multipliées et la ville aurait fini en ruine. Flash serait revenu dans un paysage de chaos...
Le pire a été évité. Grâce à leurs efforts, à chacun d’entre eux. Et Arthur Curry a fait partie de ceux qui ont pris des risques, qui ont mis leurs vies en danger alors que Flash n'a pas pu le faire... Du moins, pas comme il l'aurait voulu.

Flash fait tout de travers… Ne prenant ni le temps de se poser, ni celui d’aller voir chacune de ces personnes, alors qu’elles méritent au moins des remerciements. Il s’en veut beaucoup… De l’absence qu’il leur a laissée et de ce comportement de vieux loup solitaire…
Finalement à force de tergiverser, l'heure du rendez-vous a sonné. Donc, c’est la panique ! Amnesty Bay n’est pas très loin… En réalité, rien n’est vraiment pour lui, mais il a oublié d’apporter un petit quelque chose. Il fait donc deux ou trois aller-retour et a même utilisé quelques secondes sur le chemin pour aider une personne bloquée dans un ravin, sur une route.
Il a fini par arriver, vibrant à travers le mur … Pour finalement se dire qu’il aurait pu se comporter comme quelqu’un de civilisé et simplement… frapper à la porte.
« Je... Je suis venu pour te remercier, Arthur. »

Les traits de son visage ne sont pas cachés par le masque. Sa bonne humeur est donc tout à fait visible alors que son sourire finit par s'élargir. Il tend vers Arthur une bouteille de bière, une marque que l'on trouve proche des villes Jumelles. Avec ceci, un panier rempli de fruits, de sucreries et même un sachet de donuts.
« ... Je me suis perdu à un moment, je ne savais pas quoi ramener... »

Léger rire. Il s'arrête en regardant d'un œil suspect la bière, qu'il finit par poser sur la table...
« Peut-être... ne pas l'ouvrir tout de suite... ? Au cas où. »

Barry lève légèrement les yeux vers le haut, consterné par son attitude.
« Je suis venu te remercier, pour ton aide à Central. Mais pour ton initiative aussi. Cette fête est pour toi, pour ceux qui ont sauvé Londres et le monde. Vous êtes les vrais héros dont nous avons besoin ! »

Il le pense vraiment et il appuie même ses propos avec un sourire sincère.
Parce que sans des personnes comme Arthur Curry, ils ne prendraient même plus le temps de se poser, là comme ça… poser un peu les armes et les costumes pour passer un bon moment entre amis. Pourtant, dieu sait combien ça fait du bien !

Les embruns chatouillent le nez de l'archer dédié à la justice.
Il ne craint pas l'eau. En fait, ce serait plutôt l'inverse.
L'homme en vert s'est plus d'une fois révélé entouré d'eau saline.


Il est venu.
Non pas comme sur une île pour s'isoler et découvrir sa vraie nature.
En fait, il ignore pourquoi il a répondu à l'invitation.
L'archer d'émeraude n'est pas facilement de bonne humeur. Pas dernièrement. Et pour cause.

Celui qui a commencé sa vie comme héritier du Trône de l'Atlantide a lancé l'invitation, à Londres.
Hawkman était mort, alors. Superman s'était politisé, en un sens. Batman revenait à peine de la tombe.
Carter Hall est revenu, divisé mais entier, ce jour-là. Clark et Bruce étaient retenus ailleurs.
Oliver a appris à travailler avec ces trois-là. À collaborer vraiment. Avec ceux qu'il décriait naguère.

Il grandit. Sans île, sans naufrage.
Mais pas sans accroc.
Il a vu Ray Palmer s'élever au rang de chef. Avec une loyauté et un engagement marquants.
Il l'a vu grandir, sans trahir qui il est.
Il a accepté sa main tendue.
Il a mordu cette main, ô combien de fois. A Londres comme à chaque étape de la Ligue.

Ollie n'a pas peur de l'eau.
Il l'accueillerait volontiers, cette sensation iodée, pour mûrir et affûter son âme au milieu de l'océan.
Elle remplace la gnôle, les millésimes, la bière de micro-brasserie et les tout petits parasols.
Il s'est imposé de vivre.
Sans survivre isolé ; sans se perdre dans les excès.
S'il est ici, c'est pour se protéger.

La solitude, l'addiction, la dépression.
Ténèbres, frissons et violence.
Voilà ce qu'il combat en venant siroter des diet soder et se taper sur les cuisses.

Il est venu avec George, son gros toutou.
Qu'il laisse jouer dans les vagues au bord de la plage.

Il regarde le chien-loup jouer.
Il referme les liens de son panier de crabes, celui dans lequel il a capturé de délicieux arthropodes.

Il flatte son animal à l'encolure.
Ils remontent ensemble le sentier qui mène au phare d'Arthur.
Ils ont pratiquement commencé ensemble.
Malgré leurs sombres origines, c'était une époque plus simple. Plus lumineuse. Plus...fun.

Oliver sourit en repensant aux costumes plus ou moins incongrus revêtus par l'héritier atlante au fil du temps.
Il songe avec affection à toutes les phases traversées par l'enfant de l'océan.
Lui aussi a grandi.
Il a perdu beaucoup, bien plus que l'enfant doré ait jamais eu à subir.
Il en a besoin. Aquaman a besoin de ce moment, et il l'a saisi. L'enfant de l'Amérique et de l'Atlantide a provoqué le moment dont il avait besoin.
Ce qui surprend Oliver. Ce qui l'a surpris.
Car ils se ressemblent. Aquaman et Green Arrow parlent peu. Ils savent, la plupart du temps. Sans avoir besoin de prononcer les mots. Ils se connaissent, viscéralement. Sans doute car leurs destins croisés se reflètent autant. Sans doute car leur virilité débordante cache le même coeur sensible.

Oliver et George sont emplis de joie par ce rendez-vous des combattants.
Il pousse la porte frêle qui sépare le monde dangereux dans lequel ils vivent du havre personnel de son ami.
Un sourire sincère illumine son visage en découvrant Clark et Arthur remplir ensemble le frigidaire.

"Hé salut les gars ! Venez dans mes bras mes gaillards !!"

Il offre une accolade à ses vieux potes.
Il serre, fort contre son coeur.

George remue la queue en sentant l'odeur d'un nouveau copain poilu, et se lance hâtivement à sa recherche.

"J'ai apporté... Pince-Mi, Pince-Moi et Sébastien. À la base je travaillais sur une recette d'arrancine au chili, mais... mon chien a mangé mes devoirs, si vous pouvez le croire !"

Il rit.
Il sourit, et se lance dans un éclat de rire sincère.

Avant d'aller chercher un évier, une baignoire ou une grande marmite pour mettre à l'eau ses prises du jour.
Il tombe alors sur Barry Allen.
Qu'il prend dans ses bras à son tour, en serrant... fort. Très très fort.
Cachez cette larmichette que je ne saurais voir... Ollie sourit au bolide écarlate, ému.

« Il semblerait que je sois en retard, » indiqua Diana en passant la tête dans l’encadrement de la porte du phare.

Son regard se posa sur Barry, déjà à l’intérieur, déjà en train de déblatérer. Ce qui, pour son jeune ami, n’était pas une surprise, mais ils avaient tous appris depuis des années déjà, à attendre du bolide qu’il soit toujours le dernier arrivé à leurs réunions. A leurs premiers jours tous ensemble, quand la League était encore plus une idée qu’un groupe qui fonctionnait et quand les amitiés se formaient à peine, il était commun de faire un jeu des arrivées de Barry. Qui serait là avant lui ? Qui serait là après lui ? Les paris étaient ouverts, encouragés par certains, même, et les perdants devaient payer leur dû. Ces années étaient lointaines désormais, et la League avait subi plus de changements de modifications qu’on pouvait en compter, mais les habitudes restaient. Les sentiments, les amitiés aussi.

Barry était donc arrivé avant Diana. Elle était, par conséquent, en retard.
Règle de la League.
Règle ancestrale, à ce stade.

Elle pénétra finalement dans le phare avec un petit sourire, une amphore de vin en provenance de Themyscira entre les mains.

« J’accepterai ma punition sans discuter, » ajouta-t-elle, tout sourire.

C’était étrange de voir le Phare Curry comme toile de fond pour un tel rassemblement. Elle aimait la bâtisse, elle aimait le son de la mer autour et sa solitude. Elle n’y était venue que trop rarement, mais chacune de ces visites avait conforté la vision de l’endroit comme un havre de paix et de calme. Elle qui avait grandi dans l’ombre des temples de Themyscira, qui s’était trouvée maintes et maintes fois entre les colonnes de marbres, elle savait ce qu’était un lieu de recueil. C’était étrange alors, oui, mais pas inconvenant. Au contraire. Elle connaissait Arthur, et elle savait qu’il ne se complaisait pas que dans des grâces au sein de son foyer. Aérer un peu, casser ce silence ne serait certainement pas un mal.

« Barry, Clark, » salua-t-elle finalement avec un sourire et un hochement de tête. Son regard s’attarda légèrement sur Clark, et son regard se fit plus intense, plus doux, aussi, quand il se posa sur lui. Elle l’avait vu à Londres, après. Nettoyer un champ de bataille et s’occuper des victimes faisait partie des traditions d’après-guerre de son peuple, et elle s’y pliait à chaque fois, sans exception. Elle l’avait vu, oui. Il avait ses propres traditions, évidemment. L’amour que le monde lui portait n’était pas sans raison.

« Arthur, » enchaîna-t-elle ensuite. Elle s’approcha de lui, passa un bras autour de ses épaules et le serra brièvement contre elle sans lâcher l’amphore. « Cette réunion est une brillante idée, » lui dit-elle après s’être écartée. « Merci de l’avoir proposée, et merci d’en être l’hô -- oh ! »

Son attention avait été attirée par une boule de poils qu’elle connaissait bien. Ou, disons, qu’elle ne connaissait bien que depuis peu. Le chien-loup d’Oliver était là !

« Ollie est déjà là ? » demanda-t-elle en se débarrassant rapidement de son amphore. Elle la posa par terre contre un meuble et s’empressant de mettre un genou au sol pour attirer l’animal à elle et lui offrir toutes les caresses qu’il méritait. « Il a amené son chien ! » Elle jeta un regard vers la cuisine et aperçut en effet l’archer de Star City qu’elle salua d’un grand sourire avant de reporter son attention sur l’animal.

« Tu te rappelles de moi, n’est-ce pas ? Tu nous as bien aidés, Arthur et moi. Tu es un brave chien, un brave chien, oui ! »

Amusée, elle lui gratta l’encolure tandis qu'il lui répondait à sa manière. Peu familière avec des traditions et des exigences de la bienséance invoquées par une telle réunion (ou tant d’origines se mêlaient les unes aux autres), elle portait de simples vêtements de civils que George était déjà en train de recouvrir de poils.

Toujours un genou au sol, Diana se retourna vers Clark, Barry et Arthur, un grand sourire aux lèvres.

« Je confirme. Cette réunion était une idée formidable, Arthur. C’est un vrai plaisir de tous vous voir en dehors des batailles habituelles. »

La journée n'était pas particulièrement belle ni moche, une journée normale pourrait-on dire. Où des héros se réunissent pour partager un bon moment grâce à l'initiative de l'un d'entre eux. Pour remercier surtout les héros qui s'étaient donnés du mal pour défendre la Terre, particulièrement à Londres. Bien que tous les héros qui se réunissent-là n'aient pas combattu à la capitale anglaise. Toutefois, il s'y dégageait de bonnes ondes. Des ondes d'amis qui se retrouvent. De proches qui s'apprécient et veulent passer du temps ensemble. Bien qu'il y ait une intruse pourrait-on dire... Zinda Blake ne faisait pas partie du groupe qui se réunissait en ce moment-même... Bien qu'elle ai participé au combat contre les Deathbringer.
Et la jeune femme risquait fort d'être surprise.

-Oh, pardonnez-moi mademoiselle Blake. Je ne voulais pas vous effrayer. J'espère que je vous dérange pas.

Le crâne de Martian Manhunter était apparu à travers la table d'où l'aviatrice avait pris son verre. Evidemment, le Limier était tout gêné d'avoir pu troubler la pauvre femme qui paraissait déjà mal à l'aise parmi tous ces grands héros. Le Martien s'éleva dans les airs, sortant donc complètement de la table, et vint finalement se placer en face de Zinda, pied bien sur le sol. Ça avait tendance à rassurer les humains qui ne le connaissait pas de le voir les pieds posés par terre.

-Je suis J'Onn J'Onzz , enchanté de faire votre connaissance.

Puis, toujours gêné de ce qui venait de se passer et craignant de l'indisposer encore davantage, il posa les paquets de biscuits divers et variés qu'il avait chercher à Détroit, puis s'éloigna le Martien s'éloigna, afin qu'elle se remette de ses émotions au besoin. Il rejoignit Arthur Curry, l'instigateur de cette réunion amicale. Qui étais déjà bien entouré, d'amis de longue date que le Martien était heureux de retrouver. Affichant l'un de ses rares sourires, rares mais sincères.

-C'est un réel plaisir de tous vous voir ici. C'est une très bonne idée que tu as eut là mon ami. Et je suis heureux de tous vous voir ici.

Arthur est surpris.
Pas par la venue de Clark. Ni par celle de Barry. Ni par celle d'Ollie et de Diana. Bon, Zinda Blake et J'onn l'ont étonné, il est vrai. Mais pas tant que ça. Car ce sont des héros, et il a invité ses camarades héros. Ce qui l'étonne, en revanche, c'est d'avoir réussi par un simple message à réunir tant de gens dans son phare, tant de proches, tant d'amis, tant de collègues. La promesse de boissons et d'apéritifs ne doit pas y être pour rien, il est vrai, mais quand même. Arthur Curry ne se voyait plus en rassembleur. Cette "réussite" lui plaît. vraiment. Elle le fait sourire, non pas par orgueil, mais juste par plaisir. Un plaisir sain, simple et normal.

Superman arrive en premier (évidemment).
Chaleureusement, l'Atlante lui serre la main et l'invite à entrer, à se glisser dans le petit cocon d'Aquaman, arrangé pour l'occasion. Les meubles les plus volumineux ont été poussés contre les murs, des chaises ont été dépliées, et une table sur tréteaux installée. C'est rudimentaire, mais ça fonctionne. Suffisamment pour accueillir un bon paquet de victuailles, au point qu'une partie de celles de Clark doit aller au frigidaire.

- Ca aura mis quelques mois, mais j'aurais enfin ouvert ma porte, hein.

Arthur sourit à son ami, mais seulement après avoir salué comme il se doit Flash, arrivé d'on ne sait où, on ne sait comment. Une habitude chez lui, qui aura pu l'exaspérer au début. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, et entendre la voix de Barry est toujours signe de l'amélioration de la situation, qu'elle soit déjà bonne ou pas. A ses remerciements et ses petites attentions sucrées, le fils d'Atlantis ne peut que se frotter l'arrière du crâne, un peu gêné.

- Je... c'est gentil l'ami. Hrm... Et non Barry. Ça, c'est pour nous. Nous tous.

Arthur veut surtout dire que ce moment coupé du reste du monde est fait pour tous. Pour tous les héros. Pour eux. Et il désigne sa porte, ouverte, son foyer, et la nourriture.
Mais... son Hrm est... positif. Un grognement doux, paisible, comme un ours à qui on aurait donné du miel. Autre point commun entre les deux ? La masse pileuse. Il y aurait de quoi se fabriquer une écharpe, et pourtant, malgré les combats, ces cheveux blonds restent beaux, brillants. Encore un avantage d'Atlante.

En parlant de blondeur, et d'ours, Arthur accueille ensuite l'Archer d'Emeraude et son fidèle chien-loup géant magique George. Un camarade de longue date, lui aussi. Moins fréquenté que d'autres, mais peu importe. Il rend à Ollie son accolade, faisant bien attention à ne pas soulever le play-boy de terre, afin de préserver son orgueil de mâle viril.

- Ton chien a mangé quelque chose ayant à voir de près ou de loin avec ton chili... comment a-t-il survécu ?

Il se déride.
Enfin, Arthur se déride vraiment, et se permet même un petit trait d'humour, une blaguounette sur les heures sombres de ce qu'il nomme encore aujourd'hui la Grande Guerre des Papilles. Un jour funeste, qui a vu la rencontre de sa langue et du légendaire chili de Green Arrow, une arme de dissuasion massive.

George a beau chercher, son flair ne lui permet de trouver que la main et les caresses enthousiastes d'une Amazone arrivée en retard, selon les règles ancestrales de l'assiduité au sein de la Justice League. Une Amazone arrivée... avec du vin. De Grèce. Si le cœur d'Arthur n'avait pas déjà manqué un battement en voyant la silhouette de Diana apparaître dans l'embrasure de la porte, cela aurait été chose faite. Il ne lui reste plus qu'à espérer avoir bien misé ses doublons.

- C'est un plaisir aussi, Diana. Je... j'espère que tu as fait bonne route et...

Et...
Eeeet...
Et.
Aquaman.
Ne.
Trouve.
Pas.
Ses.
Mots.
L'ancien roi d'Atlantis, un seigneur capable de bouger une nation d'un simple mot, un héros sans peur et sans reproches... incapable de continuer sa phrase, car rien ne lui vient en tête. Ce qui le glace d'effroi. Il ne veut pas passer pour un idiot. Alors l'arrivée fracassante de Salty lui sauve la mise. Enfin, lui sauverait la mise s'il n'était pas au milieu de surhommes, avec ou sans pouvoirs. Après une profonde inspiration, le temps de reprendre ses esprits, il sourit en voyant Salty mort de jalousie essayer de pousser George-le-Géant pour avoir lui aussi droit aux caresses.
A croire que l'instinct de survie du toutou incapable de nager est aussi élevé que celui de son maître. Tusky, de son côté, passe seulement son gros groin et ses défenses de morse par une fenêtre ouverte. Intelligent pour deux, il entend bien profiter de l'ambiance sans occuper tout l'espace à lui tout seul.

Après un doux sourire, vite réprimé, Arthur se tourne bien vite vers la nouvelle arrivée. La tête la moins connue du lot, que ce soit par lui pu par la presse. Peu connue, mais pas inconnue, car Zinda Blake a plus que mérité sa place ici, en pilotant dans les pires situations de ces derniers mois. Un véritable soutien tactique, nécessaire, brillant, sans lequel les héros se seraient bien retrouvés dans la panade. Arthur pouffe, doucement.
L'embarras de la jeune femme est amusant.
Juste un peu.

- Bonjour Zinda. Aucun souci, venez donc profiter avec nous. Personne ne mord. Sauf Green Arrow, peut-être. Mais il n'a pas la rage, aux dernières nouvelles.

Et s'il ne mord pas, le Martian Manhunter fait peur, et surprend quand il arrive ainsi, enveloppé dans sa grande cape, tel un étrange fantôme venu d'une autre planète. Mais Arthur l'a senti, psychiquement. Il l'a capté, et a sourit en le sentant approcher. Télépathiquement, il lui adresse de sobres et bien amicales salutations. Autant profiter de leur moyen de communication privé lorsque l'occasion se présente.

- C'est une joie toute partagée, J'onn.

Paisible, tranquille.
Comme d'habitude, entre eux. Un vrai plaisir.
Comme attirée par la vue de son ami extra-terrestre, une pensée traverse l'esprit d'Arthur. A Noël, une étrange visiteuse venue de loin, M'gann M'orzz, martienne blanche et par ailleurs la "cousine" du Limier, l'a amené à rendre la vie à un ancien poisson martien. Ce moment de fête sera peut-être l'occasion de lui présenter J'orjj, barbotant joyeusement dans les eaux du Maine en ce moment même ?
Peut-être oui... mais pas tout de suite.

Se plaçant en fond de salle, pour englober tous ses amis dans son champ de vision, Arthur inspire, expire et hausse le ton de sa voix, désirant être entendu.

- S'il vous plaît ?

Il n'a pas à le faire bien fort.
Nombreux sont ceux à capter jusqu'au grincement du sel de mer venant heurter la pierre en contrebas de la falaise, à plusieurs centaines de mètres de là.

- Je vous remercie tous d'être venus. C'est inattendu, et un véritable plaisir. Peut-être que d'autres amis nous rejoindront plus tard, mais en attendant, bon appétit !

Et la fête peut commencer !

Barry s’est fait tout petit et discret, alors que d’autres arrivent. D’autres héros, des amis. Pas seulement d’Arthur, des proches que Flash connaît très bien aussi ! Des justiciers, des personnes extraordinaires !
Enfin non, pas que des personnes… Un chien ? Il l’a déjà vu quelque part ce grand poilu… Oh ! A sa suite entre son maître, Oliver Queen, qui semble être de très bonne humeur ! Il fait plaisir à voir ainsi, en si grande forme. Il va attraper les deux autres et se permet même de sortir une blague, concernant l’absence de son célèbre chili.
Ah … La plupart des membres de la Justice League possèdent un souvenir disons… mitigé, concernant la recette piquante et fumante du chili spécial Queen. Aussi brûlant qu’un volcan, qui vous nettoie bien plus qu’un alcool fort, vous voyez ? Alors… Comment son chien a bien pu survivre à ce repas, lorsque des Supers aussi costauds et solides n’ont pas pu avaler une cuillère de ce … ce ragoût ?
Un rire. Le genre de son qui fait l'effet d'un baume au cœur du coureur. Puis Green Arrow passe devant Flash.
« Salut, Oll- » Ouah la vache ! Je m’attendais pas à ce qu’il soit aussi fort ! « Hé ! Content de te voir aussi ! »
Barry lâche un sourire, moins timide. Lorsqu’il le libère, le bolide pose une main ferme sur l’épaule de l’Archer d’Émeraude… Une couleur qu’il n’a plus vu dans le ciel depuis un moment… Rester sans nouvelle de Hal Jordan n’est pas quelque chose de nouveau mais… C’est toujours inquiétant.
« Pour quelqu’un qui a mené des combats aussi difficile, t’es plutôt frais comme aux premiers jours au sein de la Ligue ! »

Il le laisse aller à la cuisine, où l’évier profite des nombreuses prises du chasseur en herbe !
Quelques minutes après entre une héroïne et pas n’importe laquelle. Une personne qu’ils connaissent tous. Ils se sont vus à Central, alors qu’elle a apporté son aide précieuse. Enfin… Ils n’ont pas eu tellement le temps de se voir, ni de se parler. Diana, Wonder Woman.
Mais… Oui, elle est arrivé en retard… !
Règle de la League.
Barry rit doucement et hausse les épaules. Comme d’un air de dire Oops, désolé, j’ai pris un raccourci cette fois. D’habitude, ils sont du genre à rallonger son parcours… Mais que voulez-vous, on a beau être un bolide ultra-rapide, on se donne souvent des défis supplémentaires pour voir jusqu’où il peut aller en un temps record ou… Pas !
Il répond aux salutations de Diana avec un large sourire. Elle va saluer chacun d’entre eux, à sa manière, avec l’approche que l’Amazone a toujours eu. Présente, rassurante, cette même force que possède Clark. Barry est heureux de tous les revoir, il se sent… mieux. Plus serein.

Il la laisse passer, alors qu’elle remarque Oliver et son fidèle compagnon. Barry assiste à leurs retrouvailles et une autre héroïne entre à la suite de Diana. Une personne qu’il connaît seulement de nom et qu’il n’a pas eu l’occasion de mieux connaître. Serait-ce Lady Blackhawk ? Sans l’uniforme des Hawks, il est difficile de la reconnaître.
« Zinda Blake ? Enchanté ! »
Barry s’approche pour lui serrer la main… Il s’est approché vite… En faite quasiment instantanément, ce qui a probablement provoqué un léger coup de vent dans les cheveux des convives… « Pardon, haha… ! » Il sourit, avec bienveillance. « Ce n’est pas tous les jours que l’on peut rencontrer des pilotes aussi talentueux. De plus des personnes qui puissent piloter un des joujou de Batman ! »
D’ailleurs, il laisse ses avions mais ne répond pas aux invitations ? Le travail avant tout hein… Sacré Bruce. Qui sait, peut-être va-t-il arriver, par les ombres, sans prévenir. Comme il le fait souvent...
Ou alors c’est quelqu’un d’autre qui va utiliser ces techniques ancestrales pour venir profiter de cette petite fête ! Même Barry ne s’est pas attendu à l’arrivée du Martian Manhunter, qui a glissé au travers de la table. « J’Onn ?! »
Haha ! Barry et J’Onn ont l’art de passer à travers les objets solides pour faire leurs entrées…
« Plaisir partagé J’Onn, ça… ça fait si longtemps ! »

Le Limier, l’un des fondateurs de la Justice League, l’une des premières équipes… Cela remonte à pas mal d’années, déjà ! Il est bon de le voir descendre parmi eux. Sa présence a quelque chose de particulière… Barry s’est toujours demandé à quel point il peut lire les émotions des personnes autour de lui. Si le bolide est sincèrement heureux de retrouver ses amis, il a toujours l’esprit préoccupé… par quelques affaires qu’il veut régler. Mais… Pas maintenant. Chaque chose en son temps !
Et là, c’est l’heure de profiter, tant qu’ils ont tous un moment. Tant qu’ils peuvent encore partager ces instants rares.
Surtout pour Arthur Curry… Atlante, Homme, Héros… Un Roi… Un père. Les temps ont été très durs pour Aquaman.
Mais il a eu cette initiative. Il les a tous invité sous son toit. Il les accueille, à bras ouverts, échangeant avec chacun. Arthur sourit et plaisante. Il les remercie, tous.
« Merci à toi Arthur ! »

Bon appétit. Que la fête commence, hein ? Barry les observe quelques instants en silence, alors qu’ils échangent et commencent à profiter de la soirée. A l’époque, il aurait été un des premiers à se servir et à manger… Parce qu’il doit beaucoup consommer. Mais là il… Il est venu avant tout pour profiter de leurs présences. A chacun d’entre eux. Il a été absent… trop longtemps. Il finit tout de même par profiter des nombreuses choses qui ont été amenées. Curieux de connaître le goût que peut avoir ce que Diana a rapporté, il prend un des verres que Zinda a rempli et l’amène à ses lèvres… Ouah. Hm. C'est pas mal !
Zinda est juste à côté, profitant aussi de cette boisson.
« Alors… Vous étiez parmi les Blackhawks ? J’ai appris beaucoup d’eux pendant la Seconde Guerre Mondiale… » Il grimace un léger sourire, un peu gêné. « Enfin… Lorsque j’ai voyagé dans le Temps ! A ce propos… On dit que vous étiez de cette époque ? »
Les voyages temporels… Les Flash sont évidemment assez liés à cette pratique. Bien que Barry Allen soit un des premiers à traverser les lignes temporels en courant, capable même de passer dans différentes dimensions… Mais c’est quelque chose qu’il commence à craindre, bien plus qu’avant… Surtout depuis qu’il est resté coincé dans la Speed Force.
Barry attrape un gâteau apéritifs (En faite, il en a déjà mangé cinq… !) alors que son regard se pose sur J’Onn J’Onzz, qui ne se trouve pas très loin d’eux. C’est vraiment une belle surprise de le revoir. Je me demande où il était passé pendant tout ce temps...
Question innocente dans un esprit clair comme une clairière … Barry a omis le détail qu’elles peuvent être facilement lu...

Diana ne put s’empêcher un nouvel éclat de rire quand la position, pourtant si bien tenue par George, fut prise par un Salty tout excité. Amusée, elle le laissa se ruer contre sa main tout en accueillant avec plaisir son excitation et son plaisir. Les pensées si particulières du chien emplirent son esprit et, tandis qu’elle le caressait derrière les oreilles, elle y répondait tout aussi silencieusement, ravie d’être en harmonie avec l’animal. Après une gratouille particulièrement insistante à l’arrière de sa tête, il la remercia avec diligence, et Diana lui conseilla d’aller chercher d’autres caresses chez d’autres mains – ainsi il ne manquerait jamais d’attention. L’idée sembla lui plaire puisqu’il se détacha d’elle, battit la queue de plaisir, puis se mit à trottiner dans la pièce, l’air de rien. Zinda Blake l’intercepta en premier, et Salty fondit presque de plaisir avec cette nouvelle caresse.

Diana se redressa avec un petit sourire amusé. Sourire qui s’élargit quelque peu quand elle vit apparaître J’onn. Elle ne l’avait pas revu depuis si longtemps. Il était, à ses yeux, la véritable surprise de ce rassemblement improvisé ! Elle ne se fit donc pas attendre pour le rejoindre.

« J’onn, » salua-t-elle simplement, mais le plaisir dans sa voix était évident. Elle le prit brièvement dans ses bras. « Que c’est bon de te revoir, mon ami ! Tu nous as très sérieusement manqué, tu n’as pas idée. »

Avant que son ami martien n’ait la chance de lui répondre, Arthur s’éclaircit la gorge dans le fond de sa pièce pour attirer leur attention. Son semblant de discours amusa Diana au plus haut point. S’il venait à lui poser clairement la question, à lui demander si elle le pensait à la hauteur de la couronne d’Atlantis, elle répondrait sans hésiter que oui. Les choses étaient compliquées, elle le concevait parfaitement, et la situation était délicate. Mais si on enlevait tout ça, elle savait que la place d’Arthur était sur ce trône. Les raisons étaient nombreuses et multiples. Sa foi et sa confiance en lui étaient encore plus volumineuses. Mais, force était d’admettre qu’il ferait un roi avec un pauvre talent en discours. Cela faisait partie de son charme. On ne s’attendait jamais un long monologue de la part d’Arthur, non. Tous ces amis savaient pertinemment qu’il s’exprimait bien mieux à travers ses actions et ses gestes. Cette fête en était l’exemple parfait.

Elle retourna son attention sur J’onn et lui sourit avant de poser une main sur son bras.

« Excuse-moi un instant. »

Elle se détourna, attrapa deux verres du vin qu’elle avait ramené et s’avança pour rejoindre Arthur. Son trajet l’amena à proximité de Zinda Blake et Barry, qui semblaient en pleine conversation. Le fait qu’ils tiennent tous les deux un verre de vin lui fit extrêmement plaisir.

« Excusez-moi, » dit-elle avant de sourire à Barry puis de se tourner vers Zinda. « J’espère que le vin vous plaît. Merci pour votre aide lors de la bataille à Londres. Vous êtes une pilote extrêmement douée. J’ai un avion très spécial qui, je pense, vous surprendrait. Je vous le montrerai, un de ces jours. »

Elle lui sourit de nouveau avant de continuer son avancée vers Arthur mais, encore une fois, elle se détourna de son objectif pour faire un nouvel arrêt. A savoir la tête de l’immense morse qui observait avec grand plaisir l’animation dans le phare. Amusée, Diana posa les deux verres à vin sur le buffet, récupéra quelques crevettes et alla nourrir Tusky. Elle lui tapota le haut du nez tandis qu’il mâchait bruyamment son petit festin.

« Ce sera notre secret, » lui souffla-t-elle.

Il leva les vers elle, acquiesça à sa manière et elle le remercia à la sienne. Elle récupéra ses verres et rejoignit, enfin, Arthur, qui avait déjà pris un peu de recul après son « discours. »

Elle lui tendit un des deux verres.

« Tu peux te détendre maintenant. Profite de ta propre fête, Arthur. » Elle jeta un regard autour d’elle puis se retourna de nouveau vers Arthur. « C’est toi qui a fait ça. »

Il pouvait interpréter cette remarque de la façon dont il le voulait. Le compliment était là, bien en évidence, ainsi que les remerciements, mais il y avait autre chose, sous la surface. Il n’était pas prêt à entendre cette vérité-là, mais ça n’empêchait pas Diana de le penser malgré tout. Un jour, peut-être, dans un futur plus ou moins proche, elle pourrait lui rappeler tout ce dont il était réellement capable. Pour le moment, elle ne pouvait que semer des indices et le laisser remonter la piste.

« A ta santé, » trinqua-t-elle finalement en levant son verre avec un petit sourire.

Aux Dieux.
Aux victoires.
Aux amis et à la famille.

J'Onn avait répondu avec plaisir aux messages télépathiques d'Aquaman lors de son arrivée, ce qui l'avait soulagé quelque peu de sa gêne immense vis-à-vis de Zinda Blake qu'il avait sans doute involontairement effrayé. Il jeta un regard à Tusky et Georges dans leur coin, mais mit un moment avant d'identifier l'animal aux grandes dents qui pointa le bout de son groin. Arthur lança officiellement le début de la petite fête, bien qu'elle avait déjà commencé dans le cœur de tous les héros présents qui se retrouvaient joyeusement. J'Onn se détendit et laissa son esprit dériver quelque peu... Même en faisant ça, il arrivait à se couper des émotions et des pensées de ceux qui l'entouraient. En temps normal.

-J'étais dans l'espace, au sein du Conseil de l'Univers. J'essayais de leur apporter mon aide.

La question avait surgit dans son esprit comme si le Bolide Écarlate l'avait prononcée à voix haute. Hors, il ne l'avait pas fait, c'était juste une pensée de Barry qui était parvenu à franchir les barrières normalement impénétrables du Martien. Le Limier ne s'en aperçut pas, pas pour le moment en tout cas. Il fut soulagé de voir que la jeune Blackhawk ne lui en voulait pas.

-C'est un plaisir de rencontrer une personne venant de cette guerre qui a tant marqué les humains.

De ce dont il se rappelait, cette guerre qui avait pourtant eut lieu il y a plus de 70 ans était encore bien gravée dans certaines mémoires. Il s'y était déroulé des horreurs telles qu'on n'en n'avait jamais vu. De nombreux peuples en avait souffert des régimes totalitaires s'étaient levés... Mais la leçon n'avait visiblement pas suffit. Puisqu'un autre s'était récemment levé en Europe.

-Diana, heureux de te revoir. Je regrette d'avoir été absent si longtemps, j'espère pouvoir apporter mon aide d'une manière ou d'une autre à présent.

Même s'il ne savait pas encore trop comment... Il était revenu depuis plusieurs semaines à présent, avait tenté d'aider ceux qu'il pouvait comme il le pouvait. C'était déjà ça. L'Amazone s'éloigna de lui, et J'Onn se rapprocha de Barry et de Zinda qui discutaient toujours. Il entendait la Blackhawk parler de Blue Beetle qu'elle avait accompagné... Dans le temps. Blue Beetle avait en effet projeté d'aller chercher son ami dans le Temps et... Ça avait failli tourner à la catastrophe. Mais ils s'en étaient bien sortis. Et il n'y avait eut aucune conséquence temporelle...
A priori.

Green Arrow fit une moue ironique alors que son chien-loup lui volait la vedette auprès de la belle amazone qui, quelque part, avait été le béguin d'un peu tous les jeunes membres de la League. Sauf lui, évidemment, qui n'avait eu d'yeux immédiatement que pour son éternelle fiancée, la belle Dinah.
Il joua quand même les gênés de ce que son toutou soit la star du moment, de bon cœur.

"Hey, Diana, euh... Mes yeux sont là-haut, pas... Hem. Prenez un chien, qui disaient."

Laissant George aller jouer, il passa à côté d'une certaine aviatrice, un visage connu qu'il croisait de temps en temps lorsqu'une mission des Birds of Prey avoisinait d'un peu près un week-end en amoureux de Arrow et Black Canary.
Ollie la gratifia d'une accolade amicale et d'un énorme clin d'oeil.

"Salut, Zinda, ça fait une paye ! Surtout prends tout ce que tu veux, il parait qu'au fond de l'océan, ce cher Arthur a trouvé la véritable Corne d'Abondance !!"

Les histoires fantoches, déformées et amplifiées, faisaient aussi partie du folklore des super-héros. C'était un jeu auquel Oliver se livrait de très bon coeur, qui était né à force de sourire devant les titres les plus improbables publiés dans la presse à leur sujet.
A l'instar des histoires au sujet du mythique chili de Green Arrow.
C'était certain, tous aimaient exagérer au sujet de ce plat exemplaire, un rien épicé il est vrai.
Arthur ne se priva pas de blaguer à ce sujet, ce qui fit sourire Oliver.

"Je ne vois pas de quoi tu parles... Il est pourtant bon mon chili !"

Mauvaise foi et compagnie, la marque de fabrique du fils doré de Star City.
Il finit par laisser tous et chacun lancer les conversations, laissant surtout la tentation du vin à d'autres. Se rapprochant des poêles et casseroles, l'archer d'émeraude s'empara unilatéralement d'une grande cocotte qu'il remplit d'eau municipale et d'un peu de vinaigre glané dans un élément de cuisine. Il porta le tout à ébullition, avant d'y jeter les trois pauvres crabes vifs, qui seraient délicieux... avec un peu de harissa, s'il parvenait à en trouver.
Il sortit sa tête de la cuisine, lâchant innocemment :

"Quelqu'un saurait où se trouvent les épices, histoire de mitonner une petite sauce pour la chair de crabe et les chips ?"

C'était un plaisir de voir Aquaman en vrai maître de maison, même si celui-ci semblait un rien débordé d'accueillir tout ce petit monde dans son domicile.
En fait, il était impressionnant de voir dans une certaine mesure sa capacité à fédérer et mettre à l'aise. L'homme-poisson qui se voyait naguère comme le mouton noir de la JLA avait fait un sacré chemin jusqu'à être aujourd'hui un véritable élément rassembleur, à l'aise comme tout et pas bégueule.

"En tout cas, vous ne trouvez pas qu'il a une belle barbe de patriarche, notre Artie ?"

C'était vrai... il en imposait comme ça, et pas uniquement par ses traits physiques. Une aura s'était développée en lui, une force... une forme de poigne naturelle qui manquait à la League ces derniers temps. Chacun sa personnalité, bien sûr... mais Oliver se sentait prêt à le suivre, s'il s'en donnait la peine.

Salty est absolument heureux.
La morne solitude du Phare, ponctuée d'ordinaire par le passage des quelques mêmes invités d'Amnesty Bay, s'est transformée en un joyeux capharnaüm de jambes auxquelles donner de gentils coups de tête. Pas peureux pour un sou, il fait le tour plusieurs fois à la recherche de caresses, de gentils mots et, bien évidemment, de nourriture; il ne faut pas l'oublier, les labradors restent avant tout des ventres poilus sur pattes. Des aspirateurs inarrêtables, capables de ravager le plus grand des buffets avant d'avoir eu le temps de dire "oh le beau toutou".
Tusky, lui... il profite.
En bon morse super-intelligent, il capte les conversations, écoute, s'instruit mais garde surtout le silence, même lorsque Wonder Woman vient lui offrir de quoi se régaler. Enfin, le silence... seulement si on omet ses bruits de mastication et ses ronronnements de plaisir. Parce que c'est un mastodonte qui a du répondant, de l'éloquence, et chacun de ses sons obéit à une réflexion primaire importante.

En tous cas, cela l'amuse beaucoup d'entendre les compliments de l'Amazone destinés à l'hôte de cette petite sauterie. Tout particulièrement lorsqu'il remarque les petites expressions fuyantes de son ami. Ses grandes moustaches remuent avec réjouissance, à une vitesse proprement effarante.
Car oui, Arthur entend les éloges de Diana.
Il les traite comme il peut.
Il les assimile au mieux.
Mais il ne parvient à sortir, au final, qu'un simple mais habituel:

- Hrm.

De la gêne, oui. Une pointe d'inquiétude aussi. Un soupçon d'humilité, bien sûr.
Tout ça forme un cocktail proprement pudique, qu'Arthur consomme avec abus. Il ne se sent pas digne de ces honneurs, alors qu'il n'a fait qu'ouvrir sa porte à ses amis. Amis qui ont répondu présent, à sa plus grande joie il faut le dire. Et qu'est-ce que... la dé-tente ? S'agit-il d'une petite pièce d'un jeu de société dédié aux joies du camping sauvage ? Il ne connaît pas, en tous cas.
Ce qu'il sait, en revanche, c'est qu'à ce moment là, Diana lui tend un verre pour trinquer. Alors, avec un petit sourire en coin, il se plie à la tradition. A sa santé, a-t-elle dit ? Très bien.

- A la santé de la League !

Aux Dieux.
A la victoire.
Aux amis, à la famille, et à... autre chose.
Autre chose d'inavouable, surtout là, maintenant.
Mais voilà, à tout ça, et à bien plus encore !

Son regard croise celui de son amie, et il ne peut s'empêcher de baisser les yeux... pour les relever immédiatement l'instant d'après. Tom Curry lui a appris beaucoup de belles choses: la politesse, le respect, et cela passe notamment par la franchise du regard, surtout en pleine discussion. Alors il ne lâche plus l'Amazone... ce qui lui va très bien, d'ailleurs.

Mais cela ne dure pas. Se libérant du magnétisme de la guerrière, Arthur pivote ensuite vers la cuisine et commence à indiquer à peu près à Green Arrow ce qui se trouve dans ses placards, relativement vides mine de rien. Pas très consommateur de produits longue durée, il préfère aller pêcher lui même sa nourriture ou au moins l'acheter au quai, à peine sorti du bateau.

- Placard mural à droite de l'évier, première étagère, au fond derrière. Prends les premières, ce sont les moins piquantes et... mais qu'est-ce que tu nous racontes là, Ollie ?

Quelques secondes sont nécessaires pour percuter.
Une... barbe de patriarche ? Qu'est-ce que c'est que ces simagrées ? Instinctivement, Arthur porte la main à son épaisse toison. Pourquoi cette remarque ? Arthur plisse d'abord les yeux, pour finalement hausser les épaules. Peu importe. C'est Ollie, habitué aux tournures alambiquées. Tout le monde le sait, et on l'aime autant qu'on le déteste pour ça.
Arthur, lui, serait plus du genre:

- Hrm.

Un grognement passe-partout, qui veut tout et rien dire.
Une réponse neutre et plutôt close, en tous cas, qui ne risque pas de déplacer la conversation sur sa pilosité. Et tant mieux.

Il rejoint ensuite en catimini (autant qu'un Atlante d'un mètre quatre-vingt-dix avec des épaules de taureau le peut) le Fils doré de Star City dans la cuisine, pour filer un petit coup de main à la préparation des crabes, et tenter d'éviter des morts par incendie buccal.
Vrai avertissement: pas touche au chili d'Ollie.

Batman est docile … ?!
Ah … Non Barry, freine un peu, elle parle simplement de l’avion. Bien sûr, oui. Quelle drôle d’idée d’avoir imaginé Batman qui se laisse faire sans broncher. Oust, images étranges !
En tout cas, il l’a réellement pensé : Zinda Blake doit être de ces héroïnes qui ont leur place dans des plus gros groupes, comme la Justice League. Des personnes avec du courage, qui n’ont pas peur de foncer. Tout à fait le genre qui impressionne Flash, qui malgré les apparences de coureur est plutôt un mec qui réfléchit avant d’agir.
Elle lui confirme ses doutes sur la question de ses origines… « Oh, vous étiez jeune... » Remarque, il n’était pas beaucoup plus vieux lorsqu’il a eu ses pouvoirs et qu’il a eu ses premières expériences temporelles. Mais c’est toujours un sacré choc, surtout si c’est quelque chose que l’on a pas choisi de faire. Par contre, elle lui parle d’un voyage qu’elle a effectué consciencieusement, une expérience bien plus récente ! Il lève des yeux intéressés, à l’écoute. C’est un sujet qui le fascine toujours, même si l’idée que l’on puisse le faire le rend parfois nerveux… Surtout lorsque l’on sait qu’ils sont nombreux désormais à pouvoir voyager sur le flux temporel…
Alors que Zinda se resserre un verre, Barry l’accompagne par politesse. Puis, même s’il n’est pas très alcool, il doit l’avouer que celui-ci est très bon !
« J’ai entendu parler de son voyage et je suis heureux de vous savoir tous revenus et en bonne santé ! » Barry boit une gorgée… qui a failli passer dans le mauvais trou, alors qu’il hoquette de surprise. « V-vous parlez de Kid Flash ?! » Wallace West… Tu as omis de me dire que tu as fait ce voyage, hein… « Hmm ... » Dès que tous les héros sont partis, je fonce te tirer les oreilles…
Savoir que Ted Kord a fait ce genre de voyage très dangereux avec d’autres est une chose et Flash est le premier soulagé de savoir que rien ne semble avoir été détraqué… Savoir que Wallace les a accompagné l’inquiète et … quelque part cela le rend fier aussi. Ils ont trouvé de l’aide là où elle est disponible et c’est le jeune qui a répondu présent. C’est la preuve, qu’un jour, il sera Flash, lorsque le moment viendra !

Zinda semble de mieux en mieux profiter de la soirée parmi tous ces héros de renom. C’est assez dingue de le penser, mais même Barry se sent petit à côté des puissants Superman, Aquaman et Wonder Woman. Sans oublier J’Onn J’Onzz, l’un des premiers de la Ligue. Même Oliver Queen paraît impressionnant, de par sa débrouillardise et de son talent naturel pour le maniement de l’arc. En parlant de l’un d’entre eux, Diana s’est rapprochée de Zinda et Barry. Ce dernier la laisse passer et échanger avec Mlle Blake, la félicitant et lui parlant d’un avion spécial qu’elle possède. « Ah oui ! ... » Vous allez penser : Mais Wonder Woman n’a pas besoin d’avion, si ? Certes, mais cet avion là est tout de même particulièrement efficace et possède certaines technologies dans le genre haute gamme. Il peut être invisible, rien que ça ! « Diana l’a gardé en guise de trophée après une mission. » Très particulière aussi, cette mission… Les voyages dans le Temps, ouais, d’accord, mais les voyages dimensionnels aussi peuvent impressionner, surtout lorsqu’un Luthor (gentil, si si, il était gentil !) arrive d’un autre monde, menacé de destruction, pour vous demander de l’aide.
Barry repense à tout ça, réfléchissant à ce qu’il se serait passé s’ils n’étaient pas intervenu… Il n’ose même pas imaginer la catastrophe et ce qu’ils auraient dû faire pour tout réparer. Si toutefois, cela était possible…
Flash sort de ses pensées alors que J’Onn… lui répond. Enfin, il répond à une question qu’il s’est posée… dans son esprit. Le bolide est à moitié surpris, connaissant les pouvoirs du Limier mais il lui faut un léger temps pour se rendre compte qu’il s’est fait “lire”. Mais à aucun moment il se sent gêné, du moins pas plus que ça… Il aurait dû directement lui poser la question, après tout. « Le Conseil de l’Univers ? Il se passe quelque chose, J’Onn, pour qu’ils aient besoin de toi ? »
Tout de même… Avec tout ce qui peut se passer, partout, en même temps et à la fois ailleurs, on est jamais assez prudent.

Arthur lève son verre, à la santé de tout le monde. Barry répond avec un sourire sincère et lève son propre verre en réponse. Il entend la remarque d’Ollie et s’est mis à observer ce cher Aquaman… il est vrai qu’il a pris de l’assurance, le temps a passé depuis leur début au sein de la Justice League. Arthur ne répond pas et fait son grognement habituel, qui veut tout dire et pas grand chose à la fois. C’est son truc ! Comme Flash possède son propre truc bien à lui qu’aucun autre ne peut reproduire !
Oliver a posé une question. Arthur y a répondu. Barry a réagi dans la seconde. Voir en moins de temps !
« Placard mural à droite du l'évier. Première étagère ? Ah ! Les voilà ! »
C’est aller vite.
Flash a eu le temps de chercher et de poser les épices indiquées par Arthur à côté d’Oliver pour qu’il n’est pas besoin de fouiller. Il est revenu à sa place, de nouveau son verre de vin à la main, aux côtés de Zinda et de J’Onn. « Si vous avez besoin d’un truc, n'hésitez pas ! »
Un aller et retour ne prend définitivement pas beaucoup de temps à ce bonhomme en collant rouge !
Il esquisse un large sourire, à la fois taquin et content de donner un coup de main. Il se crispe quelque peu lorsqu’il entend une question de la part de Zinda Blake. Ah, l’alcool fait des effets qu’il a bien dû mal à avoir en ayant un métabolisme ultra rapide… Et il ne cherche pas vraiment connaître cet état, pour tout dire. Barry n’est pas très fan de ne plus être capable de se contrôler, parce qu’un accident est vite arrivé… Non mais, vous imaginez un peu un bolide bourré ? Éviter que cela arrive est la meilleure chose à faire !
« Une madame Flash ? Vous voulez dire une partenaire ou une… » Hmm… Non, ce doit être dans l’autre sens du terme. « Ah ! Eh bien… Oui, j’ai une femme. »

Barry rougit légèrement. Ce n’est jamais évident de parler du privé, particulièrement pour lui qui veut protéger ses proches. Un combat de tous les jours, de tous les instants… surtout lorsque vous avez des ennemis qui sont capables de traverser le Temps, l’Espace et les Dimensions… « Et vous… ? Ce ne doit pas être évident de refaire sa vie, lorsque l’on est propulsé dans une autre époque … »
Il peut l’imaginer, un peu moins le comprendre, ne l’ayant pas vraiment vécu. Du moins… avec la Speed Force qui gravite dans son existence, il connaît bien des aspects du temps qui sont très variés et qui malheureusement peuvent rapidement poser des problèmes...