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Ca fonctionne bien.
James Tynion IV organise toujours la confrontation entre Lex "Apex" Luthor et Batman Who Laughs ; plutôt ses troupes, là, dont Supergirl, Shazam, Blue Beetle, Donna Troy et Hawkman "infectés". Evidemment, Lex

Spoiler:

Ca fonctionne bien, oui. James Tynion IV maîtrise ses personnages, même si on "sait", enfin on se doute que ces créatures de Scott Snyder n'évolueront pas vraiment ici ; ni Lex, ni le BWL ne va perdre ou disparaître dans cette saga. Mais la lecture est fluide, agréable. Les interactions sont bonnes, et c'est plaisant de les voir ainsi s'opposer.
Steve Epting est aidé de Javier Fernandez, j'ai un peu de mal à identifier qui fait quoi. L'ensemble est en tout cas très correct, très bien fait. Une mini-série "propre" comme on dirait maintenant, qui ne fait pas de vague, ne fera pas forcément date, mais offre un bon moment de bagarre entre vilains. C'est déjà bien !

Les numéros de Shazam sortent plus régulièrement, et restent de bonne qualité ; c'est agréable.
Billy a donné les pouvoirs à sa fratrie adoptive et son père naturel, et tous

Spoiler:

C'est bien, oui. Geoff Johns creuse la nouvelle mythologie autour de Shazam avec tous ces Lands, en allant un peu plus loin. Le Wizard semble plus troublé et troublant que d'habitude, les Monsterlands peuvent être le creuset de bonnes idées, et l'ensemble fonctionne bien. Je reste prudent sur le père naturel de Billy, ça me semble trop beau pour être vrai, mais la lecture est fluide.
Dale Eaglesham illustre les passages sur Billy et ses proches, et c'est joli et fluide. Scott Kolins gère les Monsterlands, et son style sale et travaillé fonctionne très bien pour ce Land spécial. J'aime beaucoup ; je suis curieux de la suite.

Bon, ça prend forme.
James Tynion IV poursuit là où le précédent numéro s'est arrêté, en développant son propos, en développant son récit et ses personnages ; on a déjà plus à "manger" que dans le #86, et ça fonctionne bien.
On comprend que la "prophétie" ou le plan évoqué à Catwoman concerne

Spoiler:

Je suis plus emballé, oui. James Tynion IV semble vouloir s'amuser avec un mystérieux intervenant qui reviendrait réclamer son dû contre Batman, via les vilains locaux. Ce n'est pas forcément original, mais le mystère est prenant car il est bien organisé. Le jeu sur les nouveaux joujoux de Batman et des Entreprises Wayne est sympathique, la relation avec Lucius fonctionne même si elle n'est pas originale. J'aime bien le rôle du Pingouin, ici, et la poursuite du couple Bat/Cat.
Guillerm March illustre tout ça, dans son style. J'ai du mal, je ne trouve pas ça beau, je n'aime pas ses femmes, mais il croque assez bien Batman. L'ensemble fonctionne, ça reste fluide et dynamique. Ce n'est pas ma came, mais ça se lit.
Allez, je suis plus intéressé, là.

Pour ma part, j'ai enfin lu...


... et... euh...

En fait, je suis hyper-partagée sur cette série.

Autant il y a eu de grands moments. Je pense, notamment, à l'origine de Rorschach II et à son amitié avec Moth-Man (qui me fait penser à la mère de Johnny Errand dans "La maison des feuilles"), à - en gros - tous les passages avec la Marionnette et le Mime (qui me font furieusement penser à Mickey et Mallory de Natural Born Killers) et à quelques autres trucs...

Graphiquement (les couvertures, le découpage, le dessin), Gary Frank fait réellement des merveilles. Par moments, on a vraiment l'impression de tomber sur des pages inédites du premier Watchmen. Frank "singe" à merveille Gibbons, le découpage narratif est aussi un véritable hommage au travail d'Alan Moore.

Bref, qu'est ce qui cloche ?

Autant les passages "Watchmen" sont plutôt bien foutus... Bon Ozymandias a l'air d'un gros débile mental pour le coup, la présence du Comédien réussit à anéantir tout son côté touchant qu'il avait pu acquérir dans les souvenirs de Laurie Jupiter sur Mars (et on est satisfait de son sort final) mais le reste... Moth-Man est class', le Doc Manhattan sur la fin (quand il comprend comment il peut tout réparer et ce à quoi il aspire réellement) est même émouvant... et j'ai adoré les quelques vignettes où l'on a pu voir Daniel et Laurie ! Mais ouais, côté sequel de Watchmen c'est pas trop mal...

... c'est plutôt la collision avec le DC-verse qui est naze. Tout le truc du complot des Supermen ne présentait aucun intérêt et donne à toute l'oeuvre ce côté fanfic pourrie parfaitement artificiel. La série aurait gagné à moins montrer le DC-verse quitte à ne laisser dans la boucle que les éléments pertinents et bien exploités (Saturn Girl, Johnny Thunder, Batman, Superman, Luthor et Lois).

Et le final ? Euh... là encore, grosse perplexité de ma part : je ne suis pas contre la Happy End (la réconciliation entre Rorschach II et le défunt Moth-Man, le bonheur pépère de Laurie et Daniel, le sort final de la Marionnette et du Mime), d'autant plus que les actions de Dr. Manhattan sont touchantes dans sa volonté de commettre l'impensable et de tout réparer (un peu comme Cooper à la fin de Twin Peaks III qui change l'histoire pour tenter de tout remettre d'aplomb). J'aime aussi quand Superman se fait aider par la JSA et la LSH revenues néant (et on voit même Jade à deux reprises ! Waouh !) mais...

... le dénouement ultime (le gosse de la Marionnette et du Mime) et son arrivée chez les Dreiberg, c'est... naze. L'ultime nazitude. Comme si on pouvait saloper 12 numéros rien qu'avec une seule et dernière page. Beurk.

Autre point positif, le duo formé entre l'acteur et Dr. Manhattan. Ça me fait un peu penser à Hobb Gadling et Morpheus. Bref, bon point.

Tout ça pour dire que "Doomsday Clock" vaut quand même le détour. En plus les éléments du Watchverse resteront finalement dans le Watchverse, à l'exception de la Marionnette et du Mime. Grosse inquiétude en revanche... Geoff Johns envisagerait peut-être une suite ^^ Et vu la fin de "Doomsday Clock"... il y a de quoi s'inquiéter.

Oui, Doomsday Clock a tout d'une oeuvre hybride, qui essaye de raconter trop de choses qui ne cadrent pas ensemble. La Supermen Conspiracy, par exemple, ça aurait pu et dû être une saga à part.
Que je n'aurais pas lu, hein, car ça ne me semble pas crédible dans l'univers DC, qui repose sur la confiance des gens en leurs super-héros, confiance justifiée (à la différence de l'univers Marvel).

Et oui, le final m'a paru bien naze, avec même finalement un "rejet" de Watchmen pour servir pleinement Superman. C'est cool, hein, mais finalement, les Watchmen n'ont été que des instruments pour servir Superman, je trouve ça un peu dommage d'avoir fait une suite pour ça (surtout une suite qui "tue" autant l'aura d'Ozymandias) et surtout très vain.

Je ne pense pas qu'une suite viendra : Doomsday Clock devait être un an dans le futur de DC et rattrapé par les séries, mais ça ne se fera pas. La JSA est reprise par Scott Snyder, la Légion par Brian Michael Bendis...
A mon avis, Doomsday Clock a acté le transfert de bâton entre Geoff Johns et ces deux-là sur la conduite de l'univers DC.

Yep, "servir Superman", c'est tout à fait ça qui m'a gênée... et ce qui me gênera encore plus c'est si on revoit un jour le monde des Watchmen avec son nouvel héros...

Spoiler:

Mini Bubastis est néanmoins mignonne ^^

Je pense qu'on ne reverra plus jamais ça, en fait. Et qu'on "oubliera" globalement Doomsday Clock, comme on "oublie" grosso modo Before Watchmen.^^

On croise les doigts pour ça ^^ Enfin, j'imagine que si DC se lance dans une nouvelle déclinaison de Watchmen, la fan débile que je suis craquera comme pour "Before Watchmen" et comme pour "Doomsday Clock"...

... à propos de craquage, j'ai lu...


... soit les derniers épisodes publiés dans Strange de "Rom", avant que la série ne succombe - chez nous - à l'auto-censure des éditions Lug (auto-censure qui s'expliquait, à l'époque, pour des raisons fiscales et qui ont contraint les gens de chez Lug à remonter / censurer pas mal de planches).

Je dois admettre que c'est l'annonce par Mister Miracle de la publication de nouvelles aventures de Rom chez IDW qui m'a donné envie d'y rejeter un œil...


... et je n'ai pas été déçue ! Scénarisé par Bill Mantlo et dessiné par Sal Buscema, Rom est un guerrier qui vient de Galador, une planète lointaine qui a eu maille à partir (avant de les repousser) avec les maléfiques Spectres noirs, des extra-terrestres belliqueux ayant une forte affinité avec la magie et la possibilité d'adopter n'importe quelle apparence pour cacher leur véritable (et hideux) visage...

... pour arriver à les vaincre, de courageux Galadoriens ont accepté de renoncer à leur humanité et à devenir des cyborgs... tel est le cas de Rom qui dispose, en outre, d'un détecteur de Spectres noirs (permettant de voir sous leur apparence modifiée qui ils sont réellement) et d'une arme renvoyant les Spectres dans la nébuleuse, leur véritable dimension...

Bref, après avoir battu les Spectres sur Galador, Rom est parti aider la Terre, l'autre cible des Spectres ...

... et là, il fera la connaissance de Brandy Clark, une courageuse jeune femme qui sera prête - par amour pour Rom - à renoncer à sa propre humanité.

Il affrontera aussi bon nombre de Spectres sous divers travestissements : princesse égyptienne, joueur de fifre enchanté, agents du KGB...

... mais croisera aussi le chemin d'alliés surprenants : sur les épisodes que j'ai lu, on y retrouve les héros de la série "Master of Kung-Fu" (inédite en France), le Dr. Strange (aux prises avec le Tribunal vivant) mais aussi un trio de super-héros communistes !


Ce qui est chouette chez Rom c'est que l'ambiance y est très, très sombre. Les Spectres sont des adversaires vraiment effrayants. Il y a une sale ambiance de vilaine magie noire qui n'est pas déplaisante.

Et puis... Rom, c'est aussi l'éternelle question de ce qui fait l'homme : son âme ou son corps ?

Une série qui, je m'en rends bien compte, mériterait une publication intégrale en VF digne de ce nom... ce qui semble totalement exclu, malheureusement.

J'ignore, en revanche, ce que vaut la nouvelle série.

Haha, content d'avoir déclenché ça.

Oui, je suis toujours très attentive à tes conseils et suggestions ^^ D'ailleurs, je viens de finir...


... signé Kyle Higginns & Mat Groom au scénario (il fallait être DEUX pour écrire ça ? WTF ?) et Tom Raney au dessin.

Bon, je suis assez partagée. Pas autant que pour "Doomsday Clock" car c'est plus convenu et encore plus anecdotique je trouve...


Le concept ? Un observateur omniscient, Tempus Fuginaut (Palme d'Or du nom naze) observe les Terres du multivers qui ont vraiment plongé dans le mal et nous permet de regarder avec lui à partir de quand tout est devenu pourri...

... et en l'espèce, sur la Terre qui nous intéresse pour cette épisode, c'est le moment où Kid Flash & Robin ont décidé de partir des Titans (l'un quasi-définitivement, l'autre pour revenir rapidos avec un nouveau costume et un nouveau sobriquet : Nightwing), laissant dans l'équipe leurs copains et cette vile vipère fourbe et menteuse de... Tara Markov !

Dans la vraie continuité, ça donnera l'arc mémorable (et l'un de mes préférés) "Judas Contract" dans lequel Tara joue un double-jeu en étant à la solde de son amant, le un-peu-plus-vieux-qu'elle Slade Wilson... et finit tragiquement dans un acte d'auto-destruction fou !

Le scénario de Marv Wolfman était aux petits oignons, servi par l'incroyable dessin de George Perez. Bref, c'est du très, très lourd...

... contrairement à cet "Elseworlds" qui s'il a le mérite de nous montrer la petite markovienne psychopathe pendant tout un loooooong one-shot n'en a guère d'autre...

Alors, c'est loin d'être le drame. Mais - et sans vouloir spoiler - cette Tara, si elle est convaincante dans ses rêves de folie meurtrière (je la vois bien comme ça, quand je la joues), zappe complètement toute émotion chez elle : en fait, là c'est juste une tueuse qui fait ça pour... euh... comme ça quoi ^^

Bref, ça se transforme vite en "Tara kills the DC-verse", exercice graphiquement distrayant mais un brin futile.


Je note, également, un je-ne-sais-quoi qui ne me plait guère dans le dessin. C'est agréable à regarder mais...

En résumé, pour les nostalgiques de "Judas Contract", ça vaut le coup d’œil. Pour tous les autres, c'est absolument sans intérêt et la seule chose qui vous reste à faire c'est de lire les épisodes des Titans (les vrais) made-in Wolfman / Perez (d'ailleurs Urban a commencé à les éditer en VF en gros volumes).

Ouais, c'est clairement pas fou.

Lu hier et apprécié...


... de l'excellent Andi Watson (pour le scénario) et du très talentueux Simon Gane (pour les dessins et que je ne connaissais pas).


J'ai été attirée par ce comics pour deux raisons :

- d'une part le titre et le sujet : parce que ça se passe à Paris, dans les années 50 et dans le milieu des étudiants en art
- d'autre part parce que c'est Andi Watson et que j'adore Watson, notamment pour son travail sur l'excellente (et très touchante) série "Skeleton Key" que j'ai déjà chroniqué il y a très longtemps...

... je pensais, en plus (et benoîtement), que les dessins étaient de Watson mais... perdu ! Il s'agit d'un autre illustrateur qui a un trait - je trouve - finalement assez proche de celui que pouvait avoir Watson au début de sa carrière (les premiers "Skeleton Key").

Bref, une mini-série très agréable à regarder, même s'il y a un côté un peu "carte postale", s'agissant des vues de notre capitale.

Ça se passe donc dans les années 50. Notre héroïne, Juliet, est une étudiante en art new-yorkaise qui est partie à Paris pour suivre les cours pendant une année dans une académie d'art. Elle vit en collocation à Montmartre avec Paulette, une copine un peu délurée et un peu décalquée, et visiblement plait beaucoup à Gidéon, un camarade d'école...

... comme elle est sans le sou, Juliet, elle accepte des commissions négociées par le patron de l'école d'art, et va faire le portrait de gens friqués, en échange de la gratuité de ses frais d'inscription...


... et c'est comme ça qu'elle est amenée à faire le portrait de Deborah, une jeune fille anglaise de bonne famille coincée d'ailleurs dans un environnement familial franchement étouffant...

... et la passion des arts va rapprocher les deux amies, avant que divers rebondissements ne viennent contrarier cette amitié très exclusive !

On l'aura compris, rien de bien nouveau sous le soleil mais un récit agréable à lire, agréable à regarder, avec des personnages attachants et une happy-end en perspective qui - si elle est sans grande surprise - est réjouissante.


C'est également un récit qui traite d'une histoire d'amour entre personnes de même sexe sans que leur propre homosexualité ne pose la moindre difficultés aux principaux protagonistes.

Bref, pas le meilleur comics du monde (ni le meilleur comics d'Andi Watson) mais une lecture qui vaut largement le coup d’œil.

A ma connaissance, il n'existe pas (encore) de VF et c'est bien dommage.

Ça a l'air sympa

Et ça l'est ^^ En fait, Andi Watson a un style de scénarisation très axé sur les personnages qu'il va réussir à rendre attachant, il a également un sens du détail très poussé qui fait que ces comics ne sont pas ceux où l'action est la plus dense ou la plus délirante mais ceux où le temps prend tout son sens.

Si "Paris" est relativement anecdotique dans sa carrière, "Skeleton Key" (chroniqué il y a de ça fort longtemps, en tout début de ce sujet) est un pur délice (l'histoire d'une ado qui trouve une clé lui permettant de visiter d'autres mondes et qui croise le chemin d'une autre ado qui se trouve être un renard magique japonais... une série qui virera petit à petit sur des choses beaucoup plus terre à terre, comme la difficulté de grandir [ce qui rapproche "Skeleton Key" du formidable "Zot !" de Scott McCloud) et "Breakfast after Noon" et "Little Star" sont des chroniques réellement touchantes relatives à la difficulté des couples (et ça a même réussi à me mettre la larme à l’œil).

Si "Paris" et "Skeleton Key" n'ont fait l'objet d'aucune VF, "Breakfast after Noon" et "Little Star" (et quelques autres) se trouvent assez facilement en VF dans toutes les bonnes bibliothèques municipales...

Bon, sinon, je viens de finir...


... qui n'est pas l'adaptation de la (très bonne) série TV avec Jennifer Garner qui a plein de déguisement et qui est en fait une espionne mais plutôt un très bon comics de la collection "Max" qui nous met en scène une ex-super-héroïne devenue détective privée : Jessica Jones.

Jessica Jones a déjà une histoire même si Alias n°1 contient sa première apparition : super-forte de ce que l'on en sait, elle a été membre pendant pas beaucoup de temps des Vengeurs sous le nom de code "Jewel" (avec un costume un brin ridicule qui ressemble un peu à celui de Dazzler). Elle a été pote avec Carol Danvers (Ms. Marvel) et a vaguement brillé pendant un court laps de temps. Le SHIELD a voulu la recruter (il y a une histoire de mec là dessous qu'elle a plus ou moins soufflé à sa pote Carol) mais elle a préféré - en raccrochant les gants - acquérir une licence de détective privé et ouvrir une agence miteuse, "Alias Investigations".


La série s'ouvre d'ailleurs sur un dossier minable qu'elle a traité et sur les façons de calmer un client peu satisfait du résultat.

Quoiqu'il en soit, Jessica accepte de retrouver la frangine d'une cliente. Sauf qu'en filochant ladite frangine, elle s'aperçoit (et enregistre sur bande-vidéo la scène...) que le copain de la fille s'avère être... Captain America (... scène qui s'avère être Steve Rogers se grimant en Captain America).

Bref, comme elle a pas envie de griller la couverture de Captain America, elle décide d'omettre de son rapport ce point de "détail"... sauf qu'elle s'aperçoit que le numéro de la cliente est faux, tout comme son adresse et que la prétendue frangine de cette cliente... a été assassinée quelques minutes après que Jessica ait interrompue sa surveillance...


... et c'est ainsi que notre (ex)héroïne va se retrouver soupçonnée de meurtre et au cœur d'une vaste conspiration destinée à faire élire un homme politique timbré.

Les 5 premiers épisodes de la série sont consacrés à cette histoire, plutôt bien rythmée et bénéficiant d'un suspens haletant.

Les 4 suivants ont trait à une second enquête, elle consacrée à la disparition de Rick Jones, le sidekick préféré des super-héros (il a été celui de Hulk, de Captain America et de Captain Marvel). Là aussi c'est bien foutu et plaisant...

... car le tout (et j'aurai du commencer par là) est signé Brian Michael Bendis pour les scénarios. Michael Gaydos s'occupe des dessins (plutôt bien fichus je trouve). On retrouve quelques illustrations de Bill Sienkiewicz (ça fait toujours plaisir) et les couvertures sont signées David Mack (et ça c'est très très chouette).

Le ton est assez noir et peu héroïque. On y jure beaucoup, Jessica est loin d'être l'héroïne type et les héros qu'elle croise ont tous l'air un peu minables : Luke Cage, par exemple, est un coureur de capes (comme un coureur de jupons mais... qu'avec des super-héroïnes) et on ne peut pas dire que sa "relation" avec Jessica soit réellement basée sur le romantisme. Les Vengeurs que l'on voit ont l'air un peu déconnectés de la réalité (Captain America, ce grand niais, qui a des problèmes de mémoire et ne se souvient même plus de son ex-coéquipière). Et Carol Danvers ^^


C'est aussi ça qui est sympa : nous sommes dans le Marvelverse mais les super-héros nous fichent la paix la plupart du temps.

Bref, une série intelligente, qui plaira aux amateurs d'intrigues policières à l'ancienne ! Je recommande ! Une VF existe, d'ailleurs.

Lu également hier...


... mini-série en 4 épisodes dont je n'ai possédé pendant longtemps (genre 25 ans) que le 3ème numéro !


J'avais d'ailleurs déjà chroniqué ce numéro un peu à l'aveugle tant ses qualités sont grandes. En effet, cette mini-série Omac est :

- signée John Byrne au scénario et aux dessins
- en noir et blanc ce qui est suffisamment rare chez DC (je ne me souviens même pas avoir lu autre chose qui y ait été publié d'entrée de jeu en noir et blanc) pour être souligné et ce qui sert - carrément - le trait de John Byrne
- publiée dans un format de luxe avec une présentation sobre
- un bon avant-goût de ce que fera Byrne chez Dark Horse Comics sur "2112" et "John Byrne's Next Men"
- purgée de toute référence au reste du DC-verse
- maline, haletante, émouvante, montée comme un film et rappelle le meilleur de la SF impliquant des voyages dans le temps (Buddy Blank a pu me faire quelque peu penser au personnage principal du film "L'armée des 12 singes" mais l'ambiance du numéro 1 fait aussi bien penser à Mad Max qu'à Terminator qu'au travail de Byrne sur l'adaptation en BD de l'excellent "I have no Mouth and I must scream" de Harlan Ellison.... voir au final à la cité des machines de Matrix)

Bon, vous l'aurez compris, cette série vaut largement le détour.


Elle commence avec un monde mutilé et ravagé par ce que l'on a appelé les "Corporate Wars". Un géant à crête d'iroquois - Omac - protège un campement de réfugiés contre les attaques incessantes de machines de guerre... jusqu'au moment où son assistant en orbite - Brother Eye, un satellite à l'intelligence robotique développé qui permet aussi de ravitailler Omac et de le régénérer - lui indique que la trace de son ennemi juré - Mr. Big - a été retrouvée dans une forteresse...

... Omac s'y rend, affronte moults périls et... finit par tuer un Mr. Big hors d'âge.

Sauf que ce n'est pas suffisant pour une mystérieuse organisation temporelle qui vient happer Omac hors du temps pour pouvoir le renvoyer dans le passé : car Mr. Big a envoyé un clone à lui dans le passé pour pouvoir modifier à son avantage le cours des éléments... et Omac va devoir faire en sorte que cela n'arrive pas !

Renvoyé dans les années 1920, Omac en mettant le pied dans le passé... redevient son alter-ego sans pouvoir Buddy Blank et... perd la mémoire.

La suite du comics montrera comment Blank va s'adapter au présent et construire sa vie (avec l'excellente Molly) [n°2], comment Mr. Big a manipulé le présent et quel élément de l'histoire va devoir être corrigé [n°3] et les conséquences de tout cela sur la ligne temporelle [n°4].


La lecture est plaisante et haletante. J'ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé. Pas mal de rebondissements auxquels on ne s'attend guère (même si - en fin de compte - la construction est assez classique) et une fin à la fois positive (avec une happy-end très provisoire) mais désespérée (ce qui arrive quand on joue avec le temps). Bref, une mini-série très, très maline. Et on comprend bien que pour Byrne, c'est le début d'une carrière sur des personnages et des séries à lui, en dehors de tout verse (Marvel, comme DC).

C'est aussi un bel hommage à Jack Kirby qui a créé le personnage et lui a consacré 8 numéros dans les années 70 (ça, il faudra vraiment que je le lise).

Pas de VF et c'est bien dommage.

Hum, celui-là, ça fait un peu l'effet d'une claque de niveau thermonucléaire, même dans l'oeuvre richissime de Chris Ware, un peu comme la découverte de la saison III de Twin Peaks ou de la Maison des Feuilles de Danielewski, car j'ai lu...


... qui bien qu'ayant été commencé il y a de ça quasi 20 ans n'est que... le premier volume d'une série qui en comportera au moins deux !

Comme je le disais, j'ai un immense respect pour le travail de Chris Ware. Son "Jimmy Corrigan" que j'avais déjà chroniqué avait été une lecture bouleversante. "Building Stories" (sur lequel je reviendrais bientôt), c'est un peu l'équivalent de "La vie, mode d'emploi" de Georges Perec, conceptuel et d'une beauté froide, liant clairement architecture de bâtiment et architecture de vie...


... et puis, il y a le dessin de Ware : précis, élégant, faisant clairement le lien entre les comics, l'architecture (là encore... mais quelle précision et beauté dans les décors !) et comic-strips du début du XXème siècle (qui a dit "Little Nemo in Slumberland" ?).

Vous l'aurez compris, pour moi, Chris Ware est l'auteur majeur de comics. Dont le travail (peu aimable, déprimant à souhait) n'a peut-être que peu d'égaux. En toute honnêteté à part ceux d'un Art Spiegelman, d'un Daniel Clowes, d'un Charles Burns, d'un Craig Thompson ou - dans une moindre mesure (si ! si !) - d'un Alan Moore ou d'un Neil Gaiman, je ne vois guère ce qui peut rivaliser...

... ou alors, si, l'excellentissime "Here" de Richard McGuire, mais j'ai l'impression que cela a été - pour cet auteur - en quelque sorte un one-shot ^^

Mais revenons à "Rusty Brown", ce bel objet au format allongé (350 pages au format paysage, couverture cartonnée, papier épais) qui se divise dans sa première partie (celle qui est sortie cette année) en 4 chapitres dont le point commun - ou de convergence, car des scènes identiques se retrouvent dans plusieurs chapitres - se trouvent dans une école privée chrétienne du Nebraska.

En effet, Rusty Brown est élève là bas en primaire. Tout comme Chalky White dont on voit le premier jour d'école. Leur prof est Madame Joanna Cole. Son père est Woody Brown, également enseignant dans cet établissement. La grande sœur de Chalky, Alice White fait son premier jour dans une classe qui doit correspondre à notre 5ème ou notre 4ème. Elle attire les regards et le désir, pèle-mêle, de Woody Brown mais aussi d'un autre prof, F.C. Ware (Chris Ware quoi !) et du délinquant juvénile de l'école, Jason Lint.

Ce qui nous donne 4 chapitres d'une centaine de pages chacun : l'un pour Rusty, Chalky et Alice (I), le deuxième pour Woody Brown (II), le troisième pour Jason Lint (III) et le dernier (à ce jour) pour Joanna Cole (IV). Le point de convergence étant ce jour à l'école, le jour de l'arrivée de Chalky et d'Alice.


Ces derniers se sont retrouvés sans leur mère (pourquoi ? Nous l'ignorons) chez leur mémé du Nebraska. C'est leur premier jour d'école et ils ont peur. Chalky est un petit garçon passionné de science-fiction et de super-héros. Aussi il remarque Rusty Brown, qui a caché dans son pupitre une figurine de Supergirl, qui n'a pas d'amis (et qui se fait tabasser par... à peu près tout le monde) et qui est un brin bizarre. Alice, elle, attire le regard mais pas forcément de gens qui lui veulent du bien et...

.... nous n'en serons guère plus (rendez-vous dans... 20 ans ?) car la narration passe à la vie intérieure du père de Rusty : comment il s'est retrouvé coincé dans un mariage sans amour, avec un fils qui manifestement le déçoit, alors qu'il rumine sur une histoire d'amour qui n'en était pas une et sur une carrière... d'auteur de science-fiction (alors qu'il enseigne dorénavant les langues à des étudiants qui s'en foutent !).


Même balançoire pour Jason Lint dont on suivra l'existence de la naissance à la mort, montrant par là qu'avant d'être un délinquant juvénile il avait été un petit garçon terrassé par le décès de sa maman, et qu'après cela sa vie allait être complexe et pleine de rebondissements (avant de finir tristement, tout seul, avec le constat que si c'était à refaire... tout serait à réparer [les choses à réparer, le thème de Twin Peaks saison III, ceci dit en passant...].

Heureusement, nous terminons sur une note positive (encore que cela n'a pas failli être le cas) avec la vie de Joanna Cole, première femme noire à enseigner dans cette école pour jeunes blancs aux parents un brin raciste pour certains, vie qui a elle aussi eu son drame fondateur mais... enfin, les dernières pages risquent de ne pas laisser vos yeux secs !

En résumé, "Rusty Brown" est une oeuvre sur l'usure de la vie, les regrets que cette dernière accumule derrière elle mais aussi sur le pouvoir des rêves (en tant que mirages inconsistants ou comme filet pour éviter de se tirer une balle ; en tant façon - à tout moment - de pouvoir changer la trajectoire de sa vie, de la réparer) et comment ce dernier va agir différemment sur différentes personnes (ainsi l'imaginaire véhiculé par la SF va au moins passionner trois personnages : Rusty, Woody et Chalky. Si Chalky est un brave garçon qui - manifestement - donnera lieu à un adulte équilibré et heureux, Woody est devenu un monstre (à la manière dont il mate les étudiantes [dont Alice], traite sa femme et surtout son fils) et Rusty... Rusty gardera des séquelles permanentes des mauvais traitements dont il aura été l'objet...


Une clé pour la lecture de "Rusty Brown" serait-elle dans le livre que lit le personnage inventé par Woody Brown dans la seule et unique nouvelle (fictive, Woody Brown est un personnage de fiction) qu'il aura publié (et dont nous aurons la traduction en BD) ? Il s'agit d'un volume du "A la recherche du temps perdu" de Marcel Proust et le temps, les souvenirs et les regrets y sont effectivement et également au programme. Certains chroniqueurs ont pu également évoquer le nom de James Joyce après avoir lu "Rusty Brown".

Bref, une oeuvre immense qui ne laissera pas indifférent.

Une VF est prévue un de ces 4 matins également.

Même s'il ne s'agit pas d'un comics à proprement parlé, j'ai lu...


... une monographie consacrée à l'auteur de comics Chris Ware (cf. mes chroniques de Jimmy Corrigan, Floyd Farland et Rusty Brown [cf. juste au dessus !]) et comprenant une longue interview de Ware par l'auteur de BD Benoît Peeters, une présentation de l'oeuvre et de la vie de Ware et une analyse précise de plusieurs de ses planches par Jacques Samson et quatre textes de Chris Ware lui-même.


Le ton adopté est assez universitaire et le bouquin pourrait être un brin rébarbatif s'il n'était aussi richement illustré (notamment avec des extraits des carnets de croquis de Ware) et s'il ne constituait pas une réelle mine d'informations sur Chris Ware.

On y découvre la façon de bosser de cet auteur atypique, sa formation, ses influences et inspirations (bercé par les super-héros que nous connaissons bien, c'est la découverte de Robert Crumb, puis d'Art Spiegelman qui l'a lancé sur son oeuvre hybride et bouleversante), sa vision sur le monde moderne, sur l'enfance, sur le temps qui passe et sa passion, notamment, pour l'oeuvre de Rodolphe Töpffer (le véritable inventeur de la BD ! Qui avait - semble-t-il - à l'époque beaucoup distrait et amusé... Goethe lui-même !) ou pour le "Gasoline Alley" de Frank King.


Si cet ouvrage n'est pas la meilleure façon d'entrer dans l'oeuvre de Ware, il peut donner envie d'aller plus loin, notamment quand on vient de découvrir "Jimmy Corrigan" (à peu près la seule BD américaine a avoir été autant primé que "Maus" de Spiegelman).

Bon j'ai revu les films, du coup j'ai relu les comics c'est à dire...


... soit, en fait, le premier volume de l'excellente collection Dark Horse Omnibus consacré à cette série de comics à licence (à l'époque où Dark Horse avait - excusez du peu - les licences comics sur Indiana Jones, Robocop, Aliens, Predator ou - last but not least - Star Wars !).


A cette époque, d'ailleurs, le premier film était sorti depuis belle lurette et le deuxième (les deux étant de James Cameron et méritant très largement le coup d’œil) était sur le point de sortir et... ça se ressent sur ces comics qui sont très dans la continuité du premier, niveau scénario, quitte à entrer légèrement en contradiction avec le deuxième film (les comics ont du être écrits et réalisés avant le film).

Je suis en principe un brin dubitative face aux licences. Ne serait-ce parce que souvent ça vire au fan-service et - même si je suis une fan débile (oui, j'ai acheté TOUT "Before Wachmen" et TOUT "Doomsday Clock"... un exemple parmi 1.000 autres) - je recouvre par moments mon esprit critique...

... mais même avec cet esprit critique le bilan général de cette lecture est plutôt bon. Sur les 13 numéros de ce TPB, il y en a 12 qui vont de plaisants à bon et un qui est même excellent.


Faut dire que le casting est plutôt pas mal ! En effet :

- les 4 numéros de la première série (Terminator) sont scénarisés par John Arcudi et dessinés (agréablement) par Chris Warner
- "Terminator : One-Shot" est l'oeuvre de James Robinson (scénario) et de... Matt Wagner (dessins ! Ou plus exactement... peintures !)
- "Terminator : Secondary Objectives" est encore de James Robinson mais - cette fois ci - aux dessins on retrouve l'excellent Paul Gulacy
- "Terminator : The Enemy Within" (peut être le moins bon des trois) a des couvertures par Simon Bisley (miam !), un scénario par Ian Edginton et des dessins (un peu en deça du reste du TPB, mais ça reste pas mal) de Vince Giarrano

Bien que publiés dans l'ordre chronologique de publication, "Terminator : One-Shot" semble avoir été intercalés parmi ces épisodes qui - sinon - forment un tout. En effet, "Terminator", "Secondary Objectives" et "The Enemy Within" (avec "End Game" qui n'est - malheureusement - pas dans ce volume) suit les aventures du deuxième commando envoyé dans le temps (après Kyle Reese) pour protéger l'humanité du Jugement Dernier. Cette fois-ci, Sarah Connor est enceinte de John Connor et il s'agit de la protéger elle mais aussi d'empêcher que le boss de Cyberdyne utilise les restes du premier Terminator pour développer la technologie qui va aboutir à Skynet...

... du coup le Colonel Mary Randall et 4 de ses hommes partent à Los Angeles en 1984 pour accomplir cette mission ! Et bien entendu, un trio de T-800 accompagné d'un drôle de Terminator (tout petit, tout moche et tout pourri) remontent le temps pour réussir leur mission : permettre la naissance de Skynet et empêcher celle de John Connor.


L'ambiance est très proche de celle du premier film, même si de temps en temps ça verse un peu dans la surenchère (quoi de mieux qu'un Terminator ? TROIS Terminator !). Mary est touchante, en fait, notamment (même si je spoile rien) quand elle est déstabilisée par un monde qui n'est pas en guerre. Après avoir revu Terminator 2 (qui a un peu la même finalité du côté des gentils : empêcher l'existence à venir de Skynet), ces comics sont loin d'être hors-sujet ! Et ils constituent une lecture très plaisante (du moins sur les deux premières séries, déjà avec "The Enemy Within", ça commence à traîner un peu en longueur).

Quant à "Terminator : One-Shot" ?. L'idée à la base est marrante : et si la résistance avait envoyé un type dans un passé encore plus lointain (en 1954) pour protéger Sarah Connor, de loin, dès sa naissance ? Et si les Terminators avaient envoyé un second robot en 1984 pour tenter de tuer Connor ?

Et c'est comme ça que ce one-shot malin d'une cinquantaine de très belles pages (normal, c'est Matt Wagner) se présente : un Terminator décide d'éliminer une autre Sarah Connor qui ne figurait pas sur la page de l'annuaire prise par le T-800 du film... et c'est cette Sarah Connor qui va devoir se battre pour son existence... aidée en cela par un flic retraité qui est - en fait - un voyageur du futur !


C'est haletant, c'est génial. Le dessin sombre de Wagner colle parfaitement à l'ambiance du premier film. Et le scénario... aux petits oignons !

Bref, celui-là, d'épisode (en plus il se lit vite), c'est vraiment un chef d'oeuvre !

Pas de VF a priori, mais à mon souvenir les épisodes consacrés à Mary Randall avaient été publiés en VF chez Delcourt (du moins pour la première série et "Secondary Objectives").

Et puis, si ce n'est déjà fait... matez les trois premiers films !

Celui-là, je l'avais déjà lu il y a quelques mois, mais je l'ai relu ainsi que deux autres fascicules que j'ai pu trouver, bref, j'ai lu...


... soit une oeuvre de jeunesse de la très talentueuse Miss Lasko-Gross et un roman graphique largement autobiographique (qui ferait suite à "Escape from Special" que je pense avoir lu - et apprécié - il y a bien 10 ans en l'empruntant à la bibliothèque municipale, mais je suis peut être en train de confondre).


Que dire de Lasko-Gross ? "A Mess of Everything" est la chronique en 210 pages et en une vingtaine de courtes histoires des années adolescentes de Melissa Lasko (la vraie identité de l'auteure), une gamine mal dans sa peau, cataloguée comme bizarre (pour son goût prononcé pour les fringues sombres, le maquillage gothique et la musique punk).


On y suit surtout son cheminement intérieur et les innombrables questions qu'elle se pose : sur le lycée (pourquoi apprendre ? Pour faire plaisir aux professeurs ou à la société ou pour pouvoir faire quelque chose de sa vie ?), sur l'amour (tant physique que romantique), sur les amis (doit-elle chercher à être populaire ou à être elle-même ?), sur l'art (peut-on sérieusement prétendre vivre de la bande-dessinée ?), sur la franchise (doit-on toujours être soi au risque de froisser ou de faire de la peine ?) ou sur la drogue (y-a-t-il du mal à se faire du bien ? Ou bien est-ce un pas de plus vers une spirale dépressive et auto-destructrice ?).

Ce qui frappe dans "A Mess of Everything" c'est l'absence totale de pudeur de l'auteure (ce qui explique la franchise absolue de son personnage). Il n'y a pas d'idéalisation de la personne qu'elle était étant adolescente. D'ailleurs, elle se pose sérieusement la question de savoir si elle est réellement mauvaise (et la réponse que je peux en donner est, bien évidemment... non) avec sa frangine, son petit ami, ses parents ou sa meilleure amie, Terry.

D'ailleurs, il est significatif de noter que quand cette dernière part en vrille (drogue, anorexie, ...), on pense réellement que Melissa va lui venir en aide et la sauver de tout cela et... la fin donnée à ce recueil sera finalement un entre-deux : Melissa n'est pas une héroïne et "A Mess of Everything" raconte la vraie vie intérieure de qui l'auteure était adolescente (avec son lot de choses plus ou moins agréables à se souvenir) MAIS il y aura néanmoins une happy end propre à vous mettre les larmes aux yeux...


Le tout desservi par un dessin à la fois personnel et agréable.

J'ignore si une VF existe mais "A Mess of Everything" est une très, très grande oeuvre qui mérite plus qu'un coup d'oeil.

Pour la petite histoire, j'ai réussi à mettre la main sur les deux numéros de la seconde série "Aim", le mini-comics initialement publié par Lasko-Gross elle-même, avant d'atterrir sur le label "Cryptic Press" (inconnu au bataillon). Le trait y est plus rudimentaire (on voit le progrès réalisé en 10 ans) et l'histoire plus idéalisée : l'héroïne (Kesh) est une jeune femme active bien branchée sur la scène punk (la version idéale de Lasko-Gross ?). C'est une rebelle et elle est over-cool (c'est vrai !). Mais dans sa ville pourrie natale, il y a eu la disparition de la petite sœur de deux jumelles over-antipathiques et over-populaires (qui vont se servir de l'enlèvement de leur frangine pour aller parader dans les Talk-shows). Et Kesh va, en quelque sorte, mener l'enquête...


... l'histoire n'a pas de début dans ces numéros (le début se trouve dans les mini-comics parfaitement introuvables), ni fin (la fin se trouve, euh, en fait nulle part). On a l'impression que ça navigue entre le règlement de compte quant aux années-lycées de l'auteure et Twin Peaks (la dimension fantastique, a priori, en moins). Bref, c'est rafraîchissant et clairement intéressant à la fois pour percevoir la démarche artistique de Lasko-Gross mais aussi le chemin parcouru en 10 ans.

Bref, vous l'aurez compris, Miss Lasko-Gross est une artiste à suivre !

J'avais déjà apprécié son "La Perdida" (déjà chroniqué ici, je crois), j'ai adoré peut-être encore plus...


... une série d'histoires courtes signées Jessica Abel et que j'ai pu retrouver en TPB sous le beau titre "Mirror, Window" (avec une couverture magnifique).


Jessica Abel a de grandes qualités à mes yeux :

- un dessin en noir et blanc qui - en plus réaliste - a un petit air de Paul Pope, ce qui est loin d'être un défaut (et très loin de là même !)
- la capacité (sur Artbabe) de développer une histoire sur une trentaine de pages où il ne se passe pour ainsi dire rien et où les personnages ne font quasiment que parler : bref, elle a de vrais talents de dialoguiste et de narratrice
- elle s'intéresse aux relations entre les personnes et - pour ce recueil - il s'agit d'envisager l'incommunicabilité existant entre les êtres sur le plan, notamment, amoureux

En gros, chez Abel les histoires d'amour finissent mal ou commencent mal ou ne mènent nulle part ou restent en suspens.

4 numéros, 4 histoires donc. On a l'impression que les protagonistes de chaque histoires se connaissent peut-être (il y a des prénoms en commun, des bars en commun).


Dans la première on suit - chacun de son côté - Ben et Darcy qui ont mutuellement le béguin l'un pour l'autre mais n'arrivent pas véritablement à conclure, surinterprétant à peu près tout pendant leur drole de rendez-vous. L'histoire est d'ailleurs racontée tour à tour sous l'angle de Ben, puis sous celui de Darcy. Le seule mot qui me vient à l'esprit c'est : mignon. Ils sont mignons. Et on a réellement envie que ça marche mais Jessica Abel coupe l'histoire et... nous n'en saurons peut-être pas plus (dans le TPB, il y a néanmoins une petite histoire mettant à nouveau en scène Ben et Darcy et qui ouvre la porte à tous les espoirs possibles).

La deuxième histoire met en scène une danseuse de ballet qui a l'impression d'avoir foiré sa jeune vie (elle n'a que 21 ans). D'autant qu'après un cambriolage, son mec - un thésard qui n'a pas l'air très sympa - n'a pas été d'un grand soutien. Pour se changer les idées, elle va passer un WE dans un motal avec son amie Nina qui va essayer de lui faire voir les choses autrement... mais le résultat demeurera, lui aussi, en suspens (oui, Abel nous garde en haleine avec pas grand chose et pousse le vice jusqu'à nous laisser imaginer le dénouement de ses histoires : c'est très, très pervers).


La troisième histoire traite des ruptures : comment rompre avec l'autre sans lui faire du mal ? Est-ce même possible ? Ou souhaitable ? Ici, Jamal, un écrivain raté et paresseux, pense qu'aller à New York va lui permettre d'accomplir son rêve de gloire... mais il est également très amoureux (le pense-t-il du moins) de Suzanne qu'il considère néanmoins comme un frein à ses ambitions.

Enfin, la quatrième et dernière histoire se passe dans la scène musicale californienne : deux copines ont envie du même garçon et vont se retrouver en bisbille à cause de cela.

On le voit, rien de forcément très original mais une capacité pour Jessica Abel à dresser des portraits d'êtres de papier à l'air pourtant si vivants : on espère pour Ben et Darcy, on aimerait être meilleure que Nina pour réconforter Paloma, on aimerait comme Julie secouer Jamal pour qu'il se réveille et arrête de faire de la merde ou on aimerait avoir une copine aussi gentille et douce que Helly.


Il doit peut-être exister une VF (Abel a vu pas mal de ses BD traduites. Elle a même vécu jusqu'à il y a peu en France, à Angoulême), la VO se trouve facilement (du moins le TPB qui contient en plus des bonus) et c'est - vous l'aurez compris - exceptionnel et rare en son genre (ça fait penser aux histoires de punks de Jaime Hernandez dans "Love and Rockets").

Un must-read !

Merci pour ces chroniques!

Le retour de la fangirl débile qui a lu...


... soit le contenu de l'excellent troisième volume de l'Omnibus publié par Dark Horse Comics et rééditant les comics consacrés à Indiana Jones parus initialement chez Marvel Comics.

Bon, ce qui suit n'est pas forcément d'une objectivité folle tant j'ai été marquée par la saga Indiana Jones étant petite (j'avais même vu la Dernière Croisade au cinoche, Dernière Croisade qui doit être clairement mon film préféré de tous les temps...).


Alors, à la suite des Aventuriers de l'Arche Perdue Marvel Comics avait pu obtenir la licence pour publier d'autres aventures à Indiana Jones. C'est dans ce contexte qu'intervient la série "The Further Adventures of Indiana Jones" dont ce TPB contient les derniers épisodes... en gros, d'autres aventures à Indy, intervenant chronologiquement juste après l'Arche Perdue (et donc après le Temple Maudit qui - je l'ai appris ces derniers jours - bien qu'étant le deuxième volet de la saga cinématographique se déroule - en fait - avant Raiders of the Lost Ark).

On y retrouve tous les ingrédients que l'on aime chez Indy mais avec beaucoup moins d'originalité, de souffle et d'humour, clairement.

Grosso modo, il y a à chaque fois une quête : l'El Dorado (n°25), des pistolets en or ayant appartenu à Buffalo Bill (n°26 et 27), une tour ensorcelée en Iran (n°28), une momie chinoise (n°29 et 30), Big Foot (n°31) et un culte apocalyptique voulant détruire le monde (n°32 à 34).

De même, à chaque fois ou presque, Indiana Jones a une jolie coéquipière qui est souvent une savante (Jessie Hale, n°25, 29 et 30) ou une aventurière (la petite fille de Buffalo Bill, n°26 et 27 ; Kathy Congo, n°31) ou une vile traîtresse (Amanda Knight, n°32 à 34). Très rarement, Indy va se retrouver à faire équipe avec un mec : un étudiant collant (n°28) ou un terroriste de l'IRA atterri là on sait pas vraiment pourquoi (n°30).


Et puis, Indy au-delà des femmes et de l'aventure, il y a aussi ses enseignements à l'université et son travail pour alimenter le musée de cette dernière !

En gros, tous les ingrédients y sont. Sans compter qu'on y croise aussi Marion Ravenwood, Demi-Lune et Marcus Brody !

On y parle un peu des nazis mais on voit pas leur sinistre trogne... peut-être dans les épisodes précédents ?

Alors, ça vaut quoi, honnêtement ?

Honnêtement, il y a des épisodes vraiment sympas à lire. L'El Dorado, c'était plutôt cool quoiqu'un peu convenu. La tour ensorcelée et le culte apocalyptique, franchement biens (les deux histoires sont en lien). On a presque une ambiance (presque j'ai dit !) à la "Cauchemar sur Innsmouth" dans l'épisode n°33. Big Foot est pas mal aussi. Les épisodes de Buffalo Bill et de la Momie chinoise sont plutôt nazes en revanche.

Tous les scripts sont signés Linda Grant (j'ignore ce qu'elle a pu faire d'autre) sauf les épisodes de Buffalo Bill (qui sont nazes et signés David Michelinie). Côté dessins, en dehors de trois épisodes signés Ricardo Villamonte (Big Foot et la Momie), tout est signé par un Steve Ditko pas vraiment au meilleur de sa forme et dont le style - clairement - ne correspond pas à la série. Tout a l'air trop figé, trop statique. Autant j'admire en principe le travail de Ditko, autant là ça tombe un peu à côté de la plaque...

Bref, en résumé, c'est pas une mauvaise série d'aventures (même au-delà de l'étiquette Indiana Jones), ça rajoute des épisodes à Indiana Jones clairement en dessous des films (fallait pas s'attendre à des miracles), la réalisation (dialogues, découpage, dessins) est pas folichonne...

A mon avis, si vous n'êtes pas fan d'Indiana Jones passez votre chemin. Même pour les fans, c'est plaisant mais pas indispensable. En revanche, c'est une série d'aventures, c'est à dire un genre qui - à mon sens - est sous-exploité dans l'univers des comics.

Bref, pas un must-read... plutôt un "pourquoi pas ?".

Ça c'était pour les "Further Adventures...". A la fin du volume, il y a aussi l'adaptation officielle du film "Indiana Jones et la Dernière Croisade" en 4 épisodes. Comme c'est mon film préféré, forcément j'étais curieuse et...

... euh...

... bref.


Bon, le scénario (enfin l'adaptation quoi) est signé David Michelinie, les dessins Bret Blevins. On va commencer par le côté graphique car c'est loin d'être le pire. A vrai dire, Blevins dessine plutôt pas mal (il avait bossé sur X-Factor si mes souvenirs sont bons). Le dessin est un peu figé et par moments il se foule vraiment pas en remplaçant les décors par un fond uni mais...

... dans l'ensemble ça se laisse regarder. C'est pas hideux quoi.

Le scénario, quant à lui, reprend le film, bien entendu, mais en en virant l'humour (ainsi on n'aura pas droit à toutes les allusions qui permettent de se rendre compte que le père et le fils ont couché avec Elsa, on ne saura pas qu'en fait Marcus Brody n'est pas tel qu'Indy le décrit à Donovan mais bel et bien un type capable de se perdre dans son musée, on ne verra pas Salah récupérer des chameaux en dédommagement de la voiture de son beau-frère), les moments forts (quand père et fils essayent d'avoir une discussion dans le zeppelin, notamment) et en raccourcissant bon nombre de passage (la poursuite en canots à Venise, la traversée du désert, les trois épreuves finales qui sont torchées en deux pages)...

... bref, une adaptation un brin sans âme et qui n'est qu'une lointaine et pâle copie d'un film culte.

Néanmoins, l'intérêt peut se trouver pour :

- les extra-terrrestres qui n'auraient jamais vu le film (bon vu qu'il est beaucoup plus facile de trouver le film que le comics, je vous conseille quand même plutôt de mater le film)
- les gens qui connaissent par cœur le film et qui y trouveront quelques petites différences (la plus importante étant une scène rajoutée à bord du zeppelin avec des passagers qui veulent prendre en chasse les Jones, mais il y a en d'autres... bon, la plupart du temps sans grand intérêt)

Pour tous les autres, passez votre chemin... D'ailleurs, les adaptations de film en comics sont rarement intéressantes, je trouve (et je parle même pas des adaptation de comics en films, surtout quand les comics sont signés Alan Moore).

Pas de VF pour les "Further Adventures", pour l'adaptation de la Dernière Croisade, je crois me souvenir qu'il doit exister une vieille édition française.

Ca fait bizarre de relire un comics, dans la période actuelle. Enfin, un comics "nouveau", on va dire.
Alors que Diamond a suspendu les livraisons des boutiques américains fin mars 2020, et une reprise prévue le 20 mai, DC organise une sorte de "circuit parallèle", en utilisant des revendeurs comme distributeurs. Au-delà des débats et questions que cela enclenche, un fait demeure : des nouveaux comics sortent aujourd'hui, et ils sont chez DC.
Avec ce The Green Lantern - Season Two #3.



Un numéro qui m'a plu, alors que le précédent m'avait laissé de marbre. Grant Morrison poursuit la situation de Hal Jordan coincé sur Terre, à régler les difficultés de l'Humanité face à des menaces extraterrestres. On le retrouve "gardien" de jeunes créatures qui le voient comme leur mère/père, mais on retrouve surtout ses copains pilotes du début du run de Geoff Johns. Hal doit utiliser un engin expérimental pour les retrouver après leur disparition, alors qu'une menace élémentaire s'en prend à la Terre. Il s'avère que

Spoiler:

Hal et Cowgirl arrivent à revenir, Hal calme le jeu en montrant son autorité... tandis qu'on nous annonce Flash, et des heures sombres.
C'est un bon numéro. Grant Morrison pose un récit simple mais efficace, qui ramène Hal dans son rôle de pilote ; qui enlève son anneau en plein vol (imbécile !). Le retour des copains pilotes est agréable, l'intrigue est classique mais fonctionne bien. Liam Sharp surprend dans son approche graphique, avec des planches "peintes" comme j'en ai vues pas mal (de mémoire) dans les années 90. C'est souvent beau et impressionnant, parfois raté.
Un bon numéro, donc. Qui surprend dans le principe d'en lire en plein confinement, mais ça fait du bien.

Bon, je n'ai pas suivi la série Flash depuis un moment, j'ai uniquement pris et apprécié le Year One. Mais je profite de ce #753 pour jeter un oeil, avec la preview qui évoquait "The Many Deaths of Eobard Thawne". J'espérais ainsi une sorte de one-shot revenant sur Reverse Flash, ses morts et résurrections.
Bon. Ben c'est pas le cas.
Joshua Williamson survole fort joyeusement cette thématique, en actant que

Spoiler:

On a donc la suite de la saga sur le nouveau super-vilain Paradox, qui veut anéantir l'héritage Flash en créant plein de paradoxes (haha) temporels, en tuant Barry à plusieurs époques. Il utilise pour ça Godspeed comme "moyen de transport temporel". Barry, lui, tente de retrouver Reverse Flash car il est "le seul" à pouvoir stopper Paradox. Barry visite d'abord

Spoiler:

Barry prend sur lui, ne fait rien pour éviter un deuxième Flashpoint, et Thawne finit par

Spoiler:

Bon, c'est sympa'. Je prends le train en cours de route, mais Joshua Williamson fait comprendre ce qu'il se passe. Barry est bien caractérisé, son moment "déchirant" est sobre et efficace, et Thawne est une raclure souvent fun à lire. Mais il ne se passe finalement pas grand-chose, hormis le cliffhanger un peu évident.
Howard Porter et Brandon Peterson se partagent les dessins, c'est plutôt joli et efficace. Le premier est sobre et appliqué, le deuxième moins froid et lisse que d'habitude.
Un numéro efficace, au coeur du story-arc. Mais un peu une publicité mensongère dans sa preview.

J'ai commencé à lire les Flash Rebirth en français, mais la sortie comics était très lente (et elle est encore plus ralenti depuis le corona ...) mais j'ai tenté de rattraper un peu en survolant les scan anglais, notamment lorsque tu m'as montré Year One. L'histoire est sympa, le dessin juste sublime, j'en peux plus tellement c'est beau. Tu vois passé plusieurs dessinateurs, mais la plupart je les aimes beaucoup.

Regardez moi ça putain comment c'est booooo:

Alors comme j'ai survolé, je saurais pas dire mon avis sur l'histoire générale. J'ai quand même senti des raccourcis faciles (notamment pour expliquer les morts et retours d'Eobard...)
Par contre l'idée d'un Team-up entre ces deux là c'est à la fois what the fuck et plutôt logique contre un ennemi comme Paradox. J'ai hâte que les comics sortent, franchement rien que pour tenir dans mes mains Year One