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Tu n'avais pas lu les productions Titans, sur chaque Docteur ?

Non, jamais. J'ai épluché rapidement quelques tomes récents en les voyant passer (notamment sur le 13e Docteur), mais je n'ai jamais véritablement lu (a contrario des romans, quelques-uns ayant été mis en évidence il y a quelques années, quand la série était à son pic de popularité).

La série comics du 11e Docteur chez Titans était top, à l'époque. Mais il y avait beaucoup de sorties, c'était un peu lourd.

J'avais aimé le roman La Roue du Temps, avec le 2e Docteur.

Juni Ba, connu pour Monkey Meat et TMNT, scénarise et dessine une mini-série Black Label qui reprend l'histoire de Damian Wayne. Via une histoire sous forme de conte, narrée par un jeune otage à un voleur de banque dépassé, on suit son arrivée à Gotham, ses méthodes inadaptées à la croisade de son père, son besoin de lui plaire notamment en aidant durant son absence, et un contact avec les méthodes de Nightwing et Batgirl (parents ici, apparemment). Damian se nourrit notamment de l'humanité de Dick pour bien faire, être apprécié d'une vieille dame qu'il sauve, mais il identifie une menace lourde et a besoin contre elle d'un "chasseur"... Jason Todd.
Prévisible mais agréable. Juni Ba utilise des ficelles grosses dans son récit, qu'on voit venir de très loin, mais ça se lit bien. Cette approche de conte est sympathique, il gère bien les moments, et apporte son graphisme comme force principale de l'ensemble. Son trait est difficile à définir, un côté Bruce Timm et Mignola étonnamment, oui, mais aussi une fluidité très manga. J'aime bien, ça sert l'aspect irréel de l'ensemble, et ça fonctionne.

Prévisible, oui, mais une belle proposition.

Ça n'amène rien de nouveau, mais j'ai trouvé ça assez joli, oui.
Je pense que ce n'est pas une mauvaise chose de « re-caractériser » un peu Damian dans les comics, ils ont un peu trop tendance à en faire un Tim 2.0 récemment, ce qui n'a pas grand sens considérant son historique.

Oh, ça suit une évolution, quand même. Comme de lui faire prendre de l'âge.
Si on le garde en petite teigne relou, il va devenir un Jason².

Bon sang, quel numéro… quelle maxi-série, aussi. Pas parfaite, pas idéale, mais elle transpire la passion pour Planetary (qui est certainement ma série complète favorite) et l’envie d’intégrer sérieusement, correctement et intelligemment ces éléments dans l’univers DC. Rien que pour cela, l’ensemble est respectable, estimable ; mais le rendu de ce #7 est très bon, en tout cas pour tout fan de continuité (ce qui est le cas de l’essentiel de ceux qui lisent DC et Marvel, à mon sens).
Ici, la mystérieuse Batteuse vue depuis le début explique son origine, après la révélation du #6 : elle est Jakita Wagner, LA Jakita Wagner venue de l’univers WildStorm. On la retrouve d’abord avec Elijah Snow, le Batteur et Ambrose Chase dans une réunion après la fin de Planetary, pour faire un bilan, évoquer la défaite des 4 et faire le lien avec The Authority (même si ceux-ci semblent être à leur premier story-arc, vu ce qui est dit ici). Elijah veut prendre sa retraite, laisser sa place de 4e Homme à Jakita, mais… l’univers change, Elijah alerte Jakita qui se perd dans un maëlstrom cosmique, où elle voit au loin… Flash (qui provoque Flashpoint). Elle tente de s’emparer d’une arme de Snow (en vain) mais récupère une baguette du Batteur. Elle se réveille ailleurs, à Metropolis (« laquelle ? », demande-t-elle à un passant abusant d’une drogue de Gotham), et voit la Justice League New52 affronter Darkseid. Choc. Elle s’emporte, casse des trucs, puis se reprend et étudie son monde. Plus de Flocon-de-neige cosmique, cet élément aux 196.833 facettes ; mais 52 univers dont elle ne sait rien. Elle encaisse, subit, comprend qu’elle ne peut rien changer notamment quand de nouvelles réécritures apparaissent (Rebirth) et décide de… faire avec. Elle s’enferme dans une vie quotidienne, se trouve un petit-ami séduisant mais neuneu, un job de jardinière (les plantes lui rappellent sa jungle natale) et elle vivote. Mais un choc cosmique intervient durant Dark Nights: Metal et Death Metal, et elle croise The Final Knight, ce Duke Thomas vu dans Outsiders #3 qui s’en prenait aux Batmen du Multivers. Il évoque avoir survécu aux réécritures en « forçant » son destin, ce qui n’est pas le cas de Jakita ; et elle reprend espoir, car elle comprend que rien n’est forcément terminé. Alors que le monde se remet, elle décide de mener une quête pour retrouver autant les « responsables », ceux qui ne font pas tout ceci mais les suivent, comme des lectures de guides (le numéro est ponctué de mains étranges s’emparant de volumes nommés « New 52 », « Convergence », « Rebirth », etc. dans une bibliothèque cosmique infinie) ; et surtout retrouver ses proches. Elle s’inspire d’eux, alors : elle va suivre et imposer son rythme à l’univers, comme le Batteur ; tout comprendre et apprendre, comme Elijah ; et protéger ce monde héroïquement, comme Ambrose. Voilà ce qu’elle révèle à Luke & Lucius Fox et Batwoman, qui elle ne la croit pas et se retire quand les Fox confirment qu’eux si et que c’est le plan de poursuivre. Et la suite arrive, car la main cosmique lit un nouveau volume… intitulé « Hex ».
Wow. Wow ! Collin Kelly & Jackson Lanzing ose aller très loin et très fort, avec une intégration extrêmement réussie de Jakita et des éléments de Planetary. Très intelligemment, ils reprennent fidèlement la liste des événements cosmiques DC, revenant à l’évidence Flashpoint, où la double-page « mythique » montrait bien Pandora évoquant la fusion de DC, Vertigo et WildStorm. Bon, léger bémol sur le lien Planety/WildStorm car, hormis les Century Babies et le crossover avec The Authority, on n’en voyait guère ; et j’ai un doute sur le positionnement des sagas The Authority vis-à-vis de Planetary, là. Mais je fais la fine bouche, car l’ensemble fait plus que se tenir, c’est épatant de voir comment ils font passer de manière crédible et fluide Jakita ici. Tout fonctionne, tout sonne juste, et si cela demeure un travail de continuité, je confirme être extrêmement friand de celui-ci, d’autant que c’est fait avec passion et amour sincère pour Planetary. Je kiffe, j’aime, j’adore, c’est pertinent et prenant, avec un Robert Carey au style limité mais qui donne une ambiance intense et oppressante réussie.

Un travail de titan pour réaliser l’impossible : une intégration intelligente, pertinente et fluide de WildStorm, notamment Planetary, à DC. Wow. Et c’est en plus passionnant. Quelle saga.

Début lent mais sympathique. Andy Diggle ramène tout doucement l'univers Gotham by Gaslight (cet Elseworld d'un Batman du XIXe siècle, ayant d'abord affronté Jack l'Eventreur puis un criminel des cieux dans la suite méconnue Master of the Future), avec un Bat Man quasiment absent. On voit en effet l'arrivée d'un vaisseau dans le Kansas en plein western de 1860, avec des Jonathan & Martha Kent usés et apeurés d'avancer ainsi sur un territoire indien. En 1893, Lady Selina Kyle, récemment veuve, échange avec d'autres femmes dans la rue, sur la "paix" dans les rues, puis rejoint une soirée mondaine, tenue par la Fondation Wayne, représentée par Julie Madison, en l'absence de son fiancé. Pour évoquer The Kryptonian Age, en lien avec la Préhistoire, ce qui divise encore la bonne société ; qui vit mal la présence de Selina, qui semble tenir des maisons de femmes. Selina semble avoir un malaise, se remet dans un bureau où elle échange sa place avec Holly, qui la remplace sous son voile alors que Selina vole une bague verte brillante de l'exposition. Elle veut la revendre après, ça se passe mal, Bat Man l'aide et vainc les criminels, mais ils sont attaqués par la Ligue des Ombres, et Talia al Ghul veut lui offrir une mort rapide...
C'est bien, oui. Un peu lent en soi, clairement, mais l'ambiance d'Andy Diggle est plutôt bonne. L'ensemble est prenant, j'aime bien le début âpre avec les Kent, et cette Selina est agréable à suivre. Il n'y a pas de grosse surprise, notamment sur des apparitions qui sont justes et logiques, mais le tout a un goût sympathique et réjouissant. Leandro Fernandez a peut-être un trait trop "clair" pour une telle ambiance, mais c'est fort solide dans la narration.

Un début lent mais réussi.

Début prévisible, car annoncé, mais très efficace. Mark Waid livre ainsi un très bon lancement, qui tape très dur et surfe sur des éléments bien amenés, sans trop s'y reposer, permettant aux novices d'arriver aisément ici.
On voit ainsi que, sur plusieurs jours, les super-héros voient quantité de fausses vidéos diffusées sur Internet et plusieurs sites (même celui du Daily Planet, piraté au passage), montrant les super-héros tuer et massacrer des civils. Des I.A. s'impliquent même pour débattre en ligne sur la réalité de ces vidéos, rendant les contre-mesure de Cyborg, Oracle et Mr Terrific très difficiles. Batman organise la résistance, pousse avec Martian Manhunter pour que les super-héros se rassemblent ("ensemble, vous pouvez vous protéger") et agissent publiquement et positivement, pour rassurer la population. Sauf que... c'est le plan d'Amanda Waller, qui continue malgré les alertes de Sarge Steel et les ordres du Président. Elle lance même une annonce publique, révélant la dangerosité des super-héros et annonçant y mettre fin : elle libère

Spoiler:

Ca tape dur, oui. Mark Waid reprend habilement des éléments amenés jusque-là, avec également Dreamer comme sbire contre son gré d'une Amanda Waller en mission. Il l'écrit bien, The Wall, d'ailleurs, notamment quand les autres parlent d'elle. L'exposition est classique mais agréable, avec cette bonne idée de jouer sur les deepfakes et fake news pour colporter de fausses informations sur les super-héros. C'est contemporain, pertinent, assez crispant, avec également une Waller habile pour les vaincre.
C'est ainsi un bon début, intense et très universaliste car on voit quantité de super-héros marqués et échangeant à distance (avec le pauvre Animal Man qui prend cher). Mark Waid fait bien "vivre" tout l'univers DC, et Dan Mora illustre ça avec brio, et des planches très réussies, très dynamiques et très agréables. Même si les couleurs sont moins "belles" que dans World's Finest, et un peu plus sombres.

Un début très solide et des idées classiques mais très bien amenées.

Alors, j'avais une certaine curiosité en me lançant dans Outsiders, parce que j'avais déjà eu des échos et m'étais "spoilé" l'un des plus grand reveal de la série (l'introduction de Jakita Wagner).

C'était d'ailleurs ce spoil qui avait éveillé mon intérêt, car soyons clair, Batwing et Batwoman, j'en avais strictement rien à taper. Pire, l'introduction d'un personnage appelé "Drummer" avait de quoi me crisper : un reboot genderswappé du geek bizarre de Planetary en mode girl-boss qui envoie chier tout le monde ? Ils sont sérieux ?

Et puis, ça commence doucement, mais ça va très vite, très fort.

La couverture inspiration Planetary montre bien l'hommage. La nouvelle tenue de Luke Fox est directement celle d'Ambrose Chase de l'original (ou d'Elijah Snow ... C'est la même) ; Drummer est ... The Drummer, et Batwoman, peu ou prou la nouvelle Jakita Wagner ... Tandis que Lucius Fox est le "Quatrième Homme", mystérieux dans les premiers numéros de la série originel.

A première vue, en se basant sur le #1 d'Outsiders, on a affaire à ce qui serait pour moi un repoussoir : Les Outsiders sont directement Planetary, on introduit au chausse-pied des personnages dans des rôles sortis d'une série avec laquelle ils n'ont rien à voir, on te balance des clins d'oeil à l'Univers Wildstorm dans la tronche, en finissant par le pied-de-nez ultime : Le Planetary Guide lâché en dernière planche comme un J.J. Abrams lâcherait un Luke Skywalker dans les dernières secondes de Star Wars VII.

(Ou alors comme le pin's du Comédien se retrouverait dans la Batcave...)

Globalement, pour être "méchant", je dirais que la série ne commencerait sérieusement à accrocher au siège le vétéran qu'au #4.

Ce n'est pas pour dénigrer le #2 et le #3, qui sont très bons en eux-mêmes, mais ils collent justement trop bien au moule Planetary pour dépasser, pas eux-mêmes, le cadre de l'hommage. Le #2 rappelle le #2 de Planetary avec son histoire de Kaijus, et le #3, surtout , qui pourrait être vu comme poussif avec son introspection dans la métatextualité de la figure de Batman.

Non, Outsiders décolle vraiment avec le #4 et la réintroduction d'un concept-clé dans l'Univers Wildstorm, les "Century Babies", des êtres nés le 1er Janvier d'un nouveau siècle, aux capacités extraordinaires ... Et surtout, en se focalisant sur la figure de proue de ces "Century Babies" : les "Jenny".

Les "Jenny" sont des représentations de la zeitgeist de leur siècle (elles sont les "Esprits du Siècle"): des femmes qui prennent la température de leur époque, et autour desquelles l'Humanité gravite. Dans l'univers Wildstorm, la Jenny la plus importante était Jenny Sparks, l'esprit du 20ème siècle, symbole du progrès, de l'industrialisation, de l'optimisme d'une époque qui allait résoudre tous les maux de l'Humanité et se relever de toutes les crises (C'était notamment la cheffe du pendant Wildstorm des Avengers/de la JLA, The Authority).

En 2000 naissait dans les pages de The Authority la nouvelle Jenny : Jenny Quantum, une singapourienne incarnant l'espoir de la singularité technologique, au potentiel illimité grâce à ses pouvoirs quantiques. C'était la "Fin de l'Histoire" personnifiée. Les Gentils avaient gagnés, les méchants n'existaient plus, et les Héros n'avaient plus qu'à ramasser les morceaux.

Sauf que voilà, on est en 2024, et le monde n'a plus foi en une optimiste utopie technologie, et même la Jenny Quantum "maléfique", Jenny Quarx (Oui, une histoire de soeur jumelle maléfique... Aherm) n'y changera rien. Et puis de toutes façons, l'univers Wildstorm n'existe plus.


Enter Jenny Crisis, le nouvel Esprit du Siècle rendu possible par l'intégration à la continuité DC.

Elle a 24 ans, elle a connu la crise des subprimes, le réchauffement climatique, la guerre en Ukraine, la répression des printemps arabes, l'élection de Trump et Bolsonaro, Georges Floyd, la perte de confiance envers les institutions, les crises migratoires, les gilets jaunes, le convoi de la liberté, la crise du Covid...

Fini les pouvoirs quantiques et l'optimisme : Jenny Crisis carbure à l'anxiété, au mal-être et à la dépression. Le Monde va tellement mal qu'il alimente le malaise de Jenny, qui le rend par ses pouvoirs, aggravant la situation. C'est une bombe à retardement.

C'est évidemment un brin plus compliqué que ça mais ... Bordel que c'est intelligent. Ce n'est plus seulement un hommage, c'est une véritable réappropriation de l'univers Wildstorm.

Et c'est à partir de ce numéro que l'on peut se repencher sur les anciens et constater la maîtrise. Et c'est à partir de ce numéro, également, que l'on part vraiment dans l'inconnu.

Le #5, c'est une partie de Vampire: La Masquerade/Démon: La Chute/Loup-garou: L'Apocalypse qui lorgne sur les intrigues de fin des temps propres aux vieilles éditions de ce jeu de rôle ...

Le #6 s'interroge sur le sort des personnages disparus ...


Et alors le #7 ... C'est là qu'on a justement l'explication du twist qui m'avait attiré vers la série initialement. Et putain. J'ai assez rarement lâché des larmes sur un comics, mais là, la façon dont est (ré-)introduite la continuité Wildstorm. Chapeau.

Pour moi, c'est l'anti-Doomsday Clock. Mais là où Doomsday Clock agitait le spectre tout puissant du Docteur Manhattan comme un épouvantail scénaristique pas finaud, massacrant au passage le message de l’œuvre d'origine pour un élément de surprise tout juste beau à vendre quelques numéros, Outsiders distille au compte-goutte en semant des fausses pistes pour finalement établir une nouvelle donne, devant le regard impuissant de la seule personne parvenu à survivre à la disparition de son univers.

Et c'est aussi l'anti-Deadpool, car toute l'explication du brisage (subtil) du quatrième mur est donnée : Jakita Wagner, dotée depuis le début d'une invulnérabilité s'appliquant aux retcons et réécritures à répétition, fini par questionner la logique du Multivers, et menacer directement le lecteur, sans être complètement certaine de ce qu'elle fait.. Dans Outsiders, les personnages sont très souvent confrontés à la nature du DCverse en tant qu'oeuvre de fiction, mais ce n'est pas un sujet de blague ... Non, ça tient plutôt de l'horreur cosmique. Batwoman, aux prises avec quelqu'un qui a survécu à la destruction de la réalité et à sa reconstruction plusieurs fois, préfère détourner le regard ...

Et c'est compréhensible, parce que ça n'a aucun sens. Aucune logique. Elle préfère penser qu'elle a encore un contrôle sur son existence.

On rentre dans le pendant Lovecraftien du brisage du quatrième mur, et c'est génial, car ça n'a (à mon sens) jamais encore été exploré en comics.

...

Bref, je pourrais m'étendre encore longtemps pour une série encore en cours mais ... Tout ça pour dire que, merde.

Je n'avais pas lu quelque chose qui m'avait pris autant aux tripes qu'Outsiders depuis très longtemps.

Ça m'a donné envie de me replonger dans les comics, alors que l'annulation des Wonder Girl avec Yara Flor il y a 2 ans avait achevé de me faire lâcher le médium dans son entièreté.

C'est dire le niveau de qualité du truc et l'enthousiasme qu'il a suscité chez moi.

Ça fait plaisir à lire !

Et oui ! Merci pour ton insistance

Bon, et du coup, comme je suis retombé dans la lecture et que je remonte ma pile :


Irredeemable, c'est la version Mark Waid (Beaucoup, beaucoup de trucs. Et Kingdom Come, excusez du peu) du "Superman Maléfique".

Ca nécessitera probablement que j'écrive une vraie critique dessus, puisque la série est terminée mais ...

Wow.

Son "Plutonien" (Le Superman de cet univers) est beaucoup plus flippant et touchant que bien des versions de "Superman méchants". Ce n'est pas un égocentrique psychopathe comme le Homelander (pas complètement.) ou quelqu'un manipulé par un adversaire comme le Superman de Injustice (pas complètement non plus.). C'est un Superman "humain", avec des réactions humaines à des problèmes finalement assez humains. Qui craque pas parce qu'il a eu une "mauvaise journée", mais parce qu'il a eu une journée de trop.

Sauf qu'il a les pouvoirs de Superman ...

(Et plutôt Superman du Silver Age ... On rigole beaucoup moins quand une imagination fan de la super-ventriloquie te sort des super-sifflements tueurs, un super-travail du cuir sur sujet vivant ... Ou même quand la super-science ou la super-magie commencent à explorer les vraies répercussions de la téléportation, de l'exploration des souvenirs ou de la projection de conscience ... Oui, le Silver Age n'est rigolo que parce qu'on l'a laissé être rigolo.)

Bref, si vous cherchez de la déconstruction de mythe efficace et bien mené, Irredeemable fonctionne beaucoup mieux que la pochade bien grasse d'un The Boys (comics) ou l'esthétique Slasher fadasse d'un Brightburn.

(A noter qu'il y a apparemment une série "conjointe", Incorruptible, sur un super-vilain qui devient gentil en voyant le carnage causé par le Plutonien. J'irais y jeter un coup d’œil.)

J'avais lu les débuts et j'avais trouvé ça très solide.

Hey, mais c'est... pas mal, en fait ! J'y allais non pas à reculons mais sans envie et, sans être charmé, j'ai apprécié l'épisode et les changements.
On a ici un monde différent, oui, avec une narration sous le prisme du regard d'Alfred Pennyworth, agent secret mystérieux obligé d'abandonner une traque de cinq ans d'un homme qui a rejoint puis tué la Ligue des Ombres, pour revenir à Gotham, ville qu'il a connue. Il a pour mission, via ses chefs secrets, d'observer le phénomène criminel, avec des mises à mort brutales (+700% de meurtres récemment) liées à une société criminelle, les Party Animals, portant des masques noirs. Alors que le chef de ce groupe fait tomber et tue des Mafieux classiques, ses sbires attaquent lors d'un conseil municipal agité, où le Maire Jim Gordon est maltraité par ses concitoyens, qui se détournent du GCPD dirigé par Harvey Bullock. Une assistante de Gordon veut calmer la foule, mais un criminel tire sur Gordon devant sa fille (Barbara, afro-américaine ; on sent la volonté actuelle d'aller dans ce sens dans les récits alternatifs). Mais alors que Pennyworth ne peut qu'observer, il doit intervenir si "l'autre joueur" de Gotham intervient - et ça arrive, car Batman attaque, tabasse les criminels, y va fort sans jamais tuer ou blesser mortellement, même s'il tranche la main d'un sale type le menaçant avec une hache. Alfred découvre ensuite que c'est Bruce Wayne, ingénieur de Gotham qui a plusieurs amis ici (Waylon qui dirige la salle de sport, Ozzy, Eddie, Selina...) et dont le père,

Spoiler:

Il a passé sa vie à se former et s'entraîner pour ensuite travailler dans tous les domaines de la ville pour la connaître et la protéger, même s'il veut aussi protéger

Spoiler:

Alfred le retrouve dans son repaire, les derniers niveaux de tours en construction au-dessus des nuages, mais la confrontation est intense, et Bruce récupère la moto high tech d'un Pennyworth qui commence à voir en Batman un bienfait pour la ville. Alors que, en parallèle, l'homme qu'il a traqué arrive à Gotham

Spoiler:

C'est pas mal, oui. Je trouve que la proposition de Scott Snyder et Nick Dragotta est plutôt bonne et même intéressante, alors que je n'étais pas convaincu. La promotion sur la violence du personnage me paraît un peu abusive car, si ce Batman est effectivement massif, immense et brutal, il est clairement dit qu'il ne tue pas et est un idéaliste. Au fil de la lecture, j'apprécie ce Bruce et les petits changements, ce côté prolétaire ou en tout cas l'idée d'en faire un "sachant de la ville" par l'intérieur, un connaisseur du vrai visage de Gotham pour y avoir traîné, ça me plaît. La version d'Alfred est bonne, les ennemis sont corrects, hormis ce cliffhanger un peu facile. Non, vraiment, j'en suis surpris mais c'est une version alternative intéressante, avec un lancement correct et bien mené, un Bruce qui débute mais n'est pas abusivement sombre.
Graphiquement, Nick Dragotta livre de belles planches, très dynamiques et nerveuses, avec beaucoup de belles images et de bons moments.

Une bonne surprise, et quelques bonnes idées. J'en suis le premier étonné, et j'apprécie.

Oui. J'ai aussi lu un retour qui apprécie que c'est ici

Spoiler:

Bonne idée, à creuser.

J'ai parlé plus haut d'Absolute Batman #1, le lancement de la gamme Absolute durant la période DC All In.
Je vous propose mes avis sur les deux #1 suivants, qui confirment que la gamme est plutôt une bonne surprise - même si le lancement de la version de l'Homme d'Acier m'enthousiasme moins, hélas.



Très bon ! J’ai dévoré ce premier épisode, très bien mené, très fluide, très prenant et très intelligent, dans les changements et la caractérisation.
Kelly Thompson débute ainsi l’ère Absolute avec une réussite, via une narration sur deux temps. Au présent, Gateway City voit arriver au-dessus de l’eau une immense structure, qui libère quantité de démons (« Harbingers ») liés à une monstruosité encore plus grosse, qui veulent envahir et soumettre la Terre. Mais une forme arrive et vient défendre la ville - une guerrière, qui manie la force et la magie. En flashback, on apprend que Circé, exilée en Enfer, est chargée par Apollon de gérer Diana, Princesse de Themyscira, retirée par Zeus aux Amazones en punition de leurs crimes, celles-ci étant exilées à jamais après la fin de leur mission. Circé veut initialement laisser le bébé mourir face aux dangers de l’Enfer… mais elle voit l’enfant s’en sortir, et commence à l’aimer en l’élevant, et en créant un doux foyer pour elle en Enfer. Diana grandit ainsi, gère les menaces tout en ne voulant pas tuer, apprend la magie, et surtout « brûle » de dire un mot - un mot qu’Apollon a banni, et qu’il empêche quiconque de dire. Mais Diana le dit, poussée par Circé, et ce mot est bien « Amazone ». Circé la pousse ainsi à récupérer son nom, son titre et, au présent, Diana subit les coups de la monstruosité mais se bat, avec son Pégase décharné, sa magie, son lasso, sa force et sa détermination à protéger le monde, comme la Dernière Amazone qu’elle est !
C’est très bon. Un peu court, objectivement, car ça donne envie d’avoir plus, et ça coupe un peu sèchement, mais très bon. Kelly Thompson réussit son pari d’un changement important (faire grandir Diana en Enfer) qui modifie l’héroïne sans briser ce qu’elle est. C’est fin, c’est pertinent, c’est bien mené, c’est très touchant avec Circé qui peu à peu en vient à aimer Diana et décide finalement de la laisser partir, et c’est épique dans l’opposition de la Princesse aux monstres. C’est très fort, oui, et très juste dans les choix, avec beaucoup de bonnes petites idées et de bons petits moments, dont l’attachement de Diana à ne pas tuer les monstres.
Graphiquement, Hayden Sherman livre de très belles planches, très détaillées et fortes. Pas « belles » mais intenses, épiques aussi ; une réussite.

Un vrai bon lancement, et j’ai très hâte de lire la suite !



Début correct mais timide voire basique. Guère de grosse surprise, quelques bons éléments mais de l'attendu et beaucoup de name-dropping. Dommage.
La narration ici se fait en deux temps. Dans le passé, il y a longtemps, l'on découvre une Krypton différente, organisée en castes où chacun arbore non pas l'emblème de sa famille mais celui de son statut social. Le logo en S est celui des gens du commun, des travailleurs basiques, ceux "en acier" vu les tâches effectuées. Lara-El en est car, malgré un haut potentiel, une dissertation à neuf ans critiquant l'absence d'avancée dans la conquête spatiale de Krypton a mené à son déclassement social. Jor-El aussi car son discours sur les abus environnementaux lors de sa cérémonie de diplôme a aussi mené à sa chute sociale. Elle vivote en bricolant pour les gens, lui est ingénieur minier et voit des troubles dans la structure de Krypton, qui mène à des fuites d'un produit vert mortel. Il retrouve Lara et est traumatisé par ce qu'il pressent, et ils voient

Spoiler:

Au présent, sur Terre, au Brésil, l'entreprise Lazarus Corp pousse des mineurs à creuser malgré les risques clairs pour eux, mais toute une récolte est faite en une nuit par miracle, ce qui s'est déjà produit ailleurs. Les agents Peacemakers interrogent violemment les mineurs, qui voient le jeune inconnu à l'accent mystérieux qu'ils ont croisé hier les aider, et parler à une armure consciente appelée Sol. Kal-El veut les aider, eux pensent voir en lui un des Omega Men, alors qu'il est affaibli par une nuit loin du Soleil. C'est identifié et utilisé par la soldate Lane alors que l'on voit en parallèle la ferme des Kent sous propriété de Lazarus Corp et un être mystérieux dans une base militaire du Nevada qui suit cela avec des mini villes autour de lui. Kal-El, sans cape encore, mais acharné à défendre les abusés malgré les protocoles de survie de l'armure, est emprisonné...
C'est pas mauvais mais c'est peu emballant. Jason Aaron livre deux récits parallèles sans surprise, où l'intérêt penche plus vers le passé de Krypton, qui n'est pas extraordinaire mais fonctionne par la curiosité de voir les changements apportés. L'aspect social est pertinent, le statut de Jor-El va justifier encore plus que personne ne l'écoute, et c'est plutôt bien fait et prenant. Mais le présent et ce Kal-El souffrent de la comparaison avec l'origine New52 de Grant Morrison, sur une ligne similaire et plus intense. Dommage, c'est sympathique mais peu inspirant, et le name-dropping (Lane, Omega Men, etc.) est un peu facile.
Rafa Sandoval livre de belles planches, équilibrées, c'est fort joli et agréable mais ça emballe peu.

Correct mais sage, timide et finalement peu emballant.