Doom Patrol Lost [Mister Miracle]

Mister Miracle reste silencieux, durant les réponses de Niles Caulder ; il l’observe.
Longtemps.

« Ce n’est qu’un jeu, pour vous. »

« Pardon ? »

Et alors que l’échange entre le vieil homme et Garfield Logan s’achève, l’ami de ce dernier s’avance. Encore.
Puis pose sa lame devant lui, à la verticale. Les deux mains sur le pommeau, la pointe dans le sol.
Prête à être dégainée, si besoin.

« Tout ça. Tout ce qu’il se passe.
Tout ce qu’ils subissent. Tout ce que votre Doom Patrol a subi, et subit encore. »

Le visage de Scott Free est froid ; terriblement froid.
Celui de Niles Caulder aussi.
Derrière le premier, la masse de chair de Rita Farr bouge, tente de se reprendre ; de se remettre.
De se reconstruire.

« Ce n’est qu’un jeu. »

« Mmh. »

« Ils ne sont que des pions, dans le jeu que vous menez.
Dans votre partie.
Votre partie d’échecs. »

Un sourire étrange glisse sur le visage barbu du Chef.

« Il faut un adversaire, pour jouer aux échecs.
Si d’aventure je reconnaissais une telle attitude. »

« J’ignore encore son identité ; mais je le trouverais. »

Le Néo-Dieu prend alors une lente inspiration.

« Après. »

« Après ? Après quoi ? »

« Après les avoir libérés.
Après vous avoir empêché de continuer à les maltraiter, pour les rendre plus forts. Ce ne sont que des pions, pour vous, et vous voulez en faire des reines ; de force. »

« Seuls les forts survivent. »

« En effet. »

Mister Miracle lève sa lame, sèchement.

« Il me semble temps de vous montrer la force de mon peuple, Niles Caulder. »

« Ici ? Entouré de Supprimeurs ? Aidé d’un pseudo Mage, d’un jeune sans pouvoir ?
A proprement dire seul, donc ? »

« Non. Pas seul. »

Une autre voix se fait entendre, soudain ; une autre personne apparaît.
Aux côtés de Scott Free.
Steve Dayton ; Mento.
Le père adoptif de Garfield – parfois perturbé psychiquement, mais au cœur bon ; et du bon côté, ici. Heureusement.
Enfin !

La discussion est difficile, surtout pour Garfield qui a du mal à se positionner. Niles Caulder est là, celui qu'il appelle grand-père quelques fois avant de se reprendre ou d'être repris par ce dernier. Le quatrième membre de la Doom Patrol qui, à défaut d'être chaleureux, l'avait accepté auprès de lui et avait même offert à quelques personnes perdues le foyer dont elles avaient besoin. Pourquoi se serait-il méfié de lui ? Sans l'intervention de Mister Miracle, il ne se serait même pas posé de question. Mais Scott était là justement, et les questions étaient venues. Le Chef avait répondu bien entendu, mais quelque chose n'allait pas dans ses réponses. Elles étaient trop sèches... Trop dures.
Quelque chose ne collait pas.

-Mais... Ils ont mal, on est pas en train de jouer là.

Il ne comprend pas immédiatement pourquoi Mister Miracle parle de jouer, comment le Chef pourrait jouer alors que son équipe souffre ? Niles ne pouvait pas être en train de s'amuser alors que Rita, Larry et Cliff souffraient entre les mains du Bureau. Mais il ne comprenait pas non plus pourquoi il s'était allié ainsi au Bureau alors qu'il n'avait pas réussi à les soulager. Et il n'avait pas dit non lorsque Scott avait porté ses accusations contre lui. Il aurait dû, non ? S'il était vraiment innocent, il aurait dû se défendre et rejeter les paroles du Neo-Dieu.

-Ils n'ont pas à souffrir ainsi. Les gens peuvent s'améliorer autrement.

Peu à peu, avec l'aide de la Boite-Adolescente qui doit lui expliquer quelques trucs, Beast Boy réalise que Scott était peut-être plus proche de la vérité qu'il avait bien voulu l'admettre au départ. Qu'il avait peut-être mis le doigt sur la vérité, la vérité que Caulder essayait encore de repousser bien qu'il ne la réfute pas totalement. Et c'était ce qui le perdait, et Beast Boy se sentait trahit. Véritablement trahit. Il n'aurait jamais imaginé ça de la part de l'un des membres de sa famille adoptive. Il n'eut pas le temps de réagir à l'arrivée de Mento, que la masse de chair qui était restée derrière Mister Miracle et Beast Boy jusqu'à là bougea, et s'approcha.

-Rita, que fais-tu ?

-Le mage de pacotille que je suis vous signale qu'elle est sans doute en colère après avoir entendu ce que vous disiez. Elle a sans doute compris ce que disais le Neo-Dieu.

En effet, plutôt que de s'approcher, disons que la masse de chair qu'était devenue Elasti-Girl s'étendait, envahissait petit à petit de plus en plus d'espace, évitant soigneusement pourtant ceux qui faisaient face au Chef. Et le flot semblait même se diriger vers Niles Caulder. Comprenant le danger, Mento posa sa main sur l'épaule de son fils adoptif.

-Garfield, va vers elle, essaie de la calmer. Elle t'écoutera si tu lui parles.

-Tu étais où ?

-Je t'expliquerais plus tard. Va aider ta mère avant qu'elle ne noie ce traître sous un océan de chair. Elle nous épargne, ça veut dire qu'elle est encore consciente.

En effet, Rita continuait de grandir, de s'étendre, et d'avancer dangereusement vers l'homme en fauteuil roulant qui les avaient apparemment trahit. Manipulés. Blessés même. Garfield toujours perturbé par les révélations et sous le choc de la trahison hocha la tête, et se dirige vers la masse pour tenter de la calmer. De la raisonner. De l'aider à reprendre une forme plus humaine.

La tension est maximale. Personne ne bouge.
Ou presque.

La masse informe de chair qui, un temps, a été Rita Farr continue de s’avancer, de s’approcher agressivement de Niles Caulder ; du Chef.
De celui en qui elle a tant cru. De celui qui l’a tant fait espérer.
De celui qui les a trahis. Apparemment.

La masse approche, donc, et veut en découdre.
Mais les autres savent que ce n’est pas une bonne idée. Mais les autres ont conscience qu’elle risque de faire plus de mal que de bien – même s’il sera difficile de le lui faire admettre.
Déjà, en temps normal, son caractère n’est pas facile. Alors là…

Mento, cependant a une idée ; une bonne idée.
Parler.
Il faut parler à Rita. Il faut la calmer. Il faut l’apaiser. Il faut la ramener à la raison.

Et il envoie Garfield Logan, pour cela ; son fils.
Leur fils.
Ce qui est une bonne idée – mais une idée dangereuse, quand même.

« Mademoiselle Farr. »

Une idée que Mister Miracle ne veut pas, ne peut pas accepter.

« Nous… nous sommes croisés. Quelques fois. »

Il s’avance, alors ; lui.
Il s’avance vers la masse informe de chair, et s’accroupit devant.

« Nous nous connaissons, l’on peut dire. Nos relations sont cordiales, mais sincères. Car basées sur un sentiment commun. »

Il sourit, lentement ; doucement.

« Notre attachement total à Garfield. »

La masse s’arrête, soudain. Devant lui.

« Votre fils. »

Il hoche doucement la tête.

« Mon ami. »

Qu’il veut protéger, en allant lui-même devant elle.

« Je… n’ose imaginer le trouble qui vous anime, Mademoiselle Farr. Vous avez été enlevée, séquestrée ; torturée. Trahie, en fait, par l’un des vôtres – par celui qui incarnait l’espoir, pour vous.
Vous êtes énervée, enragée ; hors de vous. Vous avez le droit de l’être.
D’autant que cela vous pousse dans une telle… forme, que vous détestez. Que vous méprisez. Je le sais. »

La masse tremble ; émue.

« Mais… ce que vous envisagez n’est pas la solution, Mademoiselle Farr. Pas comme ça. Pas maintenant.
La violence… n’est pas une solution.
Pas pour Niles Caulder, qui doit répondre de ses actes – et répondre tout court à nos questions. Et... pas devant eux, Mademoiselle Farr. Pas devant vos proches.
Pas devant Garfield. »

Le sourire de Scott Free s’étend, tendre et doux.

« Ses pouvoirs ont disparu, Mademoiselle Farr ; il a peur. Il est perdu.
Il… a besoin d’être rassuré.
Il a besoin de sa mère. »

Et de son ami, aussi ; comme il le connaît, comme il l’aime.
Mister Miracle, l’artiste de l’évasion bon, doux et pacifiste. Il en prend conscience, et sa lame s’évapore ; il y renonce.
Pour l’instant.

« J… »

Un son se fait entendre, depuis la masse ; depuis Rita Farr.
Qui change.
Qui se concentre. Qui se force. Qui fait un effort.
Pour eux. Pour lui.

Elle réussit, alors.


Elle reprend forme humaine ; même si tout n’est pas encore parfait.
Elle retrouve une allure presque normale.
Et le Néo-Dieu maintient son sourire, en hochant la tête.

« Parfait, Mademoiselle Farr. C’est parf… »

« Il est trop tard. Ils sont là. »

Niles Caulder reprend la parole. Après avoir été silencieux durant le discours de Scott, sous la menace de Mento.
Il pâlit. Il se crispe ; et pour cause.
Ils sont là, oui.


Les troupes d’élite du Bureau de la Normalité sont là. Les Agents.
Les Agents du Bureau sont là – et ils sont là pour mettre fin à cette nuisance !

Rita est furieuse, absolument furieuse. Sous les conseils de son père adoptif surgit du néant après plus d'une année d'absence, Garfield essaie de parler à Rita, de la raisonner. De faire appel à l'amour qu'elle pouvait ressentir envers ses proches qui ne l'avaient pas trahie. Mais ça restait dangereux oui, car Rita pouvait perdre le contrôle à tout moment et devenir réellement menaçante. Même pour Garfield qui n'avait plus de pouvoirs pour se protéger. Et compte tenu de l'affection qu'il avait pour sa mère, sa Boite-Adolescente risquait de mettre du temps à pouvoir réagir, si elle en avait l'occasion. La situation était réellement dangereuse oui... Ce qui justifie une intervention de Mister Miracle pour aller plus vite.

Scott Free s'adresse à la masse de chair comme si sa nouvelle forme ne changeait pas grand chose. Comme s'il continuait de voir Elasti-Girl, la mère adoptive de Garfield. Celle qui avait trouvé le petit polymorphe et avait été la première à l'apprivoiser suffisamment pour qu'il cesse de vivre comme un enfant sauvage. La principal raison pour laquelle le lien entre les deux était si puissant. Et ça fonctionne, puisque l'héroïne réagit, et commence à se calmer.

-Ma... ?

Garfield regarde ce qu'était devenu Rita Farr se reprendre, lentement... Sous les paroles douces de Mister Miracle qui faisait des efforts pour la Doom Patrol, pour lui surtout. Pour que les choses s'améliore, mais surtout pour que Beast Boy soit rassuré malgré la folie qui se déroule en ce moment-même autour d'eux, et la perte de ses pouvoirs qui continuait à le ronger. Il se sentait tellement faible et inutile face à tout ça. Face à la monstruosité du Bureau de la Normalité, ce qu'avaient vécu les membres de la Doom Patrol et la trahison du Chef. De celui qui les avaient tous réunis et avait permit la création du petit havre de paix où des héros maltraités par la vie avaient sût trouver un peu de repos.
Et enfin, elle est de retour. Rita Farr. Enfin presque, son visage coule encore un peu et a du mal à rester solide... Mais l'ancienne actrice a désormais une apparence plus humaine. Et son côté encore inhumain n'empêche pas Garfield de sauter dans les bras de l'héroïne.

-Rita !

Cette dernière le rattrape et le serre contre elle, la mère et le fils par adoption se retrouvent pendant quelques secondes, après une séparation brutale et douloureuse pour les deux. Mais les retrouvailles sont écourtées par l'arrivée des Supprimeurs... Et à voir leur mine, la scène d'émotion face à eux ne les touchaient pas du tout. Ils continuaient à ne voir en eux que des monstres de foire.

-Rah la ferme ! C'est de votre faute tout ça, alors vous feriez mieux soit de vous taire soit de nous aider à nous tirer de là.

Mento jeta un regard vers Niles Caulder avant de se diriger vers Rita et Garfield toujours serrés l'un contre l'autre et se plaça à leur côté. Malgré le danger que cela pouvait représenter pour lui, il usa des capacités de son casque pour commencer à manipuler l'esprit des Supprimeurs. A leur faire croire que leurs ennemis ne se trouvaient pas en face d'eux, mais à leurs côtés. Les obligeant contre leur plein gré à s'en prendre les uns aux autres.

-Occupez-vous de Larry. Il est toujours suspendu à ses fils, il aura des crampes au réveil.

Negative-Man était toujours inactif et immobile au-dessus d'eux. S'en devenait même terriblement inquiétant puisque Rita avait fini par se réveiller, alors que l'embaumé restait toujours évanoui.

-Tu crois qu'il est...

-Je l'espère mon chéri. J'espère que Niles n'aura pas été jusqu'à sacrifier la vie de l'un des nôtres pour ses plans.

C'est alors que la Boite-Mère de Mister Miracle l'informe d'une chose... Elle a analysé l'énergie présente dans Negative-Woman... Et il s'agit de la même qui habitait auparavant Larry Trainor. Si ce dernier restait sans mouvement, s'était parce qu'il n'avait plus l'énergie qui le maintenait en vie dans son corps... Et que seuls les fils qui l'entouraient l'empêchaient de mourir. Et pendant ce temps, Rita étendait ses bras pour aller attraper le corps de Negative-Man et le faire descendre de là où il était.

« Mademoiselle Farr. »

La voix de Mister Miracle se fait entendre, alors qu’Elasti-Girl étend ses membres pour s’emparer de son ami Larry ; pour le libérer.
Enfin.

« Je vous déconseille de poursuivre. »

Rita, qui se tient toujours contre le jeune Garfield, qu’elle a serré fort pour exprimer tout son amour, tourne son visage encore ravagé par ses pouvoirs vers son interlocuteur.
Elle ne comprend pas. Pas du tout.

« M… mais… »

« Cela le tuerait. »

La voix de Scott Free redevient calme et posée ; après avoir été plus sèche et directe, pour l’arrêter.

« Mieux vaut éviter, n’est-ce pas ? »

« Mais… je… »

« Ce n’est évidemment pas ce que vous souhaitez, bien sûr. Mais ces étranges filins maintiennent Monsieur Trainor en vie.
Ce sont les seuls qui le font survivre, présentement. »

Lentement, il se tourne vers Niles Caulder, et plonge un regard sombre sur lui.

« Ce qui n’a rien d’un hasard. N’est-ce pas ? »

« Humf. »

Un soupir lourd s’échappe des lèvres du Chef.

« Ce… n’est pas ce que je souhaitais. »

Son regard glisse sur toutes les personnes présentes ; tous ceux qui l’entourent, qui forment sa famille de cœur.
Et ce regard est triste.

« Je… sais ce que vous avez vécu. Je sais vos douleurs. Je sais vos doutes. Je sais vos peurs. Je sais vos échecs.
Je… sais également les forces de nos ennemis. Le Bureau, et d’autres aussi.
Je sais la guerre à venir.
Je sais que le monde a besoin de la Doom Patrol pour survivre – de vos pouvoirs. Mais… je sais que vous n’avez plus la force de mener cette bataille. »

Le vieil homme baisse lentement les yeux.

« J’ai… agi pour cela, alors. Pour vous remplacer.
Pour prendre vos pouvoirs – et en doter d’autres. Pour que le monde soit protégé par la Doom Patrol… mais plus par vous.
Bien sûr, cela implique des… sacrifices. Des moments douloureux.
Comme toute… transition. »

Il souffle, lourdement.

« Un nouveau Robotman, plus servile que Cliff. Une Negative-Woman avec moins de remords. Et… et bientôt un autre Mento, avec un casque. Et un Elasti-Man, en lien avec Plastic-Man.
Et… et même un autre Beast Boy. »

« Ho non… pas Boy. »

Une autre voix se fait entendre.
Une forme apparaît, alors que les agents du Bureau continuent de s’affronter, au fond de la salle.
Un autre homme, qui apparaît derrière le Chef et pose ses mains sur son épaule ; sans qu’il puisse réagir. Sans que Niles Caulder n’ose réagir.


Un homme en blouse blanche – un homme au visage, à la peau terribles.
Comme un reptile.
Comme un reptile… violacé !

« Le Chef a eu cette idée de nouvelle Doom Patrol. Il a préféré s’allier au Bureau plutôt que de le combattre – une union de circonstances, face à la menace à venir.
Le Bureau m’a alors fait libérer, pour aider Niles. Pour intégrer son groupe.
Bonjour, Garfield. Quel… plaisir de te revoir. »

L’homme sourit ; l’homme jubile.
Et pour cause.
Il est le Docteur Samuel Register – alias ZooKeeper. Un ancien camarade des parents naturels de Garfield, obsédé par leurs recherches et qui a manipulé son génome pour lui ressembler. Pour acquérir ses pouvoirs.
Pour devenir un Beast Man… pour la Doom Patrol agressive forgée par le Chef et le Bureau de la Normalité !

Larry était immobile... Et pour cause. Il était en réalité entre la vie et la mort. Maintenu dans un état intermédiaire par les mêmes fils qui le maintenait captif. Parce que son énergie négative qui l'empêchait de mourir en temps normal lui avait été volée, à cause de Niles Caulder. Encore. Le vieil homme n'avait pas été jusqu'à sacrifier la vie de leur ami... Mais ça n'en n'était pas loin. Et Garfield en est choqué, jamais il n'aurait imaginé tout ça. Que Niles aille jusqu'à là pour renforcer l'équipe qu'il avait créée... Ma renforcer tout en se débarrassant de ses anciens membres qui ne pouvaient plus lui servir.

-Il... Il nous a mis à la poubelle...

-Non !

Et pourtant... Il semblerait bien que se soit le cas pourtant. Le clone plus agressive de Robotman. La Negative-Woman moins emplie de moins emplie de remords. Et les projets liés à Elasti-Girl et Mento qui devaient eux-aussi aboutir à la création... D'autres choses plus dociles, qui obéiraient plus facilement aux ordres sans discuter. Et qui n'hésiterait pas à user de toutes leurs puissances pour éliminer les ennemis, peu importe les sacrifices. L'un contre l'autre, Garfield et Rita étaient réellement choqués. Et à leurs côtés, Steve ne paraissait guère mieux. Il était troublé réellement.

-Niles comment as-tu pu en arriver à là ?

-Et c'est quoi cette guerre dont tu nous parles ? Tu ne nous en a jamais rien dit. Qu'est-ce qui est en train de se préparer ? C'est en lien avec Luthor ?

Garfield n'arrivait pas à détacher son regard de Niles, et surtout de Samuel Register qui venait d'apparaître juste derrière le Chef. Un ancien proche des parents de Garfield, qui a travaillé sur le génome de Beast Boy il fut un temps. Dans un premier lieu pour le guérir, puis pour acquérir les mêmes pouvoirs que lui. En violet. Le spectacle était terrible à voir, car cela confirmait le pire. Le Chef voulait se débarrasser de ceux qui l'embarrassaient à présent, pour avoir une meilleure équipe.

-On était tes pions depuis le début ? Et maintenant que nous ne te sommes plus utile, tu cherches à nous remplacer. C'est ça ?!

Pour comprendre le drame de ce qui se produisait, il fallait savoir que c'était le Chef qui avait réuni ces éclopés de la vie dans le manoir Dayton, avec l'accord de ce dernier.Ils avaient eut confiance en lui, malgré son caractère autoritaire. Ils l'avaient appréciés et pensaient avoir trouvé une certaine stabilité mais tout était remis en cause à présent. A cause des actions de Niles pour une raison qu'ils comprenaient encore moins. Ils se sentaient abandonnés, comme au début.
Et comme si ce n'était toujours pas suffisant

-La voici enfin réunie, la nouvelle Doom Patrol.

Une Elasti-Girl au visage plus dur, plus déterminé... Plus dangereux aussi. Ses bras se mirent alors à se mouvoir et d'autres clones de Rita apparurent autour d'elle, reliés par une membrane de chair. C'était terrifiant. Beast Man se transforma également en lion tandis que Negative-Woman libérait son énergie et que même l'autre Robotman se relevait. Le danger continuait de grandir, devenait de plus en plus terrible et oppressant. L'autre Robotman parle d'une voix sombre.

-Les Supprimeurs m'ont transmis des ordres. Nous devons récupérer Mento et la Boite de l'ancien polymorphe. Garfield, Rita et Larry peuvent être supprimés, car ils ne nous servent plus à rien.

Et la Doom Patrol maléfique s'avance vers la petite famille réunie depuis peu, mais déjà sur le point d'être séparés. Parce que le Bureau de la Normalité en a décidé ainsi. Des monstres étaient devenus inutiles. Ils pouvaient être éliminés.

Ils avancent.
La Doom Patrol maléfique avance ; vers l’originale.

L’autre Robotman.
Sans émotion, sans remords. Sans esprit. Sans âme.
L’Elasti-Girl – ou l’Elasti-Girls, plutôt.
Une jeune femme au visage froid, fermé, qui déplie ses doubles pour former une ligne terrifiante.
La Negative-Woman.
Dont l’esprit négatif est relâché, et se projette vers les Héros.
Et Beast-Man, aussi.
L’ancien ZooKeeper. L’ancien proche des parents naturels de Garfield Logan ; transformé en animal féroce, pour en finir. Salement.

« Ce… n’est pas ce que je voulais… »

« Ho, je le sais bien, Niles. Comme je sais que votre formidable esprit aurait percé à jour mon plan – si vous en aviez eu les capacités.
Le casque de Mento me manque pour finaliser le processus, mais j’ai un prototype ; que j’ai implanté dans votre chaise roulante. Et m’a permis de vous affaiblir suffisamment pour me permettre de créer cette formidable force de frappe ! »

« Mais… »

« Vos monstres de foire ont vécu. Il est temps que la Doom Patrol mérite son nom – et que j’obtienne enfin la gloire, en menant une patrouille de tueurs dans le monde ! »

« N… non… »

Rita Farr se tourne vers ses camarades, et grimace ; le visage encore ravagé par ses pouvoirs.

« On… on ne peut pas disparaître. Pas… pas comme ça. Pas… pas après… »

« Non. »

Mister Miracle interrompt l’Héroïne, en esquissant un sourire sincère.

« Vous ne pouvez pas disparaître ainsi, Mademoiselle Farr.
Et je ne peux laisser faire cela. »

Il hoche la tête, et se tourne vers les ennemis, qui bondissent.

« La violence n’est cependant pas… n’est plus une solution ; pour moi. Il faut trouver autre chose. Il faut trouver… »

« T’en veux p’têt pas, mon gars, mais moi j’dis pas non à la violence, mec ! »

Une voix puissante se fait entendre – alors qu’un mur explose ; alors qu’une forme apparaît.
Robotman ; le vrai.
Cliff Steele. Qui apparaît à point nommé – et à poings nommés, aussi, en les abattant sur son équivalent sans âme !

La bataille commence, alors.
La Doom Patrol se lance – Rita Farr et son époux contre Elasti-Girls, alors que l’esprit négatif rôde.
Scott Free reste en arrière, alors. Il réfléchit ; il hésite.
Il réfléchit, oui. Il cherche une solution.
Pendant que la Doom Patrol lui gagne du temps !

La Doom Patrol originale semble faible, vouée à disparaître oui... Déjà parce qu'ils ne sont plus que deux à pouvoir réellement se défendre contre leurs prétendus successeurs. Beast Boy est sans pouvoirs et la Boite-Adolescente ne réagit pas encore, Negative-Man est entre la vie et la mort et Robotman est absent... Comme Tom Mackie d'ailleurs. Rita et Mento étaient seuls face à l'équipe menaçante que Niles avait cru diriger, mais qui ne lui obéissait pas. Qu'il ne pouvait pas contrôler.
Parce que Caulder s'est fait doubler par plus malin que lui. Et ne peut rien faire dans la confrontation qui se lance entre les deux équipes.

-P'tit singe, Tom est dans les parages. Essaie de le retrouver et restez à l'abri pendant qu'on se charge de régler leur compte à cette pseudo Doom Patrol.

Robotman s'était avancé au niveau de Garfield qui restait en arrière, et le repoussa davantage pour l'inciter à s'éloigner encore de la zone de combat où il n'avait pas vraiment sa place. Il n'était pas habitué à se battre sans ses pouvoirs de polymorphe et ne savait pas trop quoi faire. L'immobilisme le rendait trop vulnérable pour qu'il puisse rester ici. Cliff désire s'attaquer à Beast Man, mais est intercepté par l'énergie négative qui s'est retourné contre eux.

-Arf ! Depuis le temps qu'elle est dans Larry, j'aurais cru qu'elle se serait au moins un peu attachée à nous cette énergie.

Robotman est dévié de sa trajectoire et contraint d'affronter l'énergie négative qui avait été si longtemps contenue dans le corps de Larry. Occupé, il ne pouvait plus veiller à la sécurité de Garfield... Maintenant devenu la proie de l'ancien proche des Logan qui n'aurait aucun scrupule à éliminer l'unique enfant de ses anciens collègues. Transformé en éléphant, il s'avance vers Garfield et s'apprête à l'attraper avec sa trompe. Mais le petit polymorphe disparaît brutalement, enlevé par une forme verte que personne n'avait vu venir.

-Tom ?

-Cliff m'a libéré et m'a dit de rester à l'écart... Mais j'ai cru comprendre que les héros n'écoutaient jamais les conseils des prudence. Surtout ceux donnés par d'autres héros.

Les deux adolescents étaient réapparus quelques mètres plus loin, à l'écart. Gagnant un peu de temps car Samuel Register a été pris au dépourvu par la disparition si soudaine de sa cible. Profitant de ça, Tom s'agenouille auprès de son cadet.

-Allez Garf, t'as plus de pouvoirs mais t'as une boite magique qui peut faire plein de trucs non ? Et tu sais énormément de choses sur les animaux. Je t'aide si besoin, mais tu dois être le mieux placé pour savoir comment on met un éléphant KO.

-Avec une super-force ? Mais on risque de le tuer.

-On peut pas agir sur autre chose ? Son odorat ? Son...

Soudain, Tom les téléporta brusquement alors que Samuel Register charge vers l'endroit où les deux se trouvaient auparavant, sans pouvoir s'arrêter. Le pachyderme violet s'assomma donc à moitié contre le mur qui trembla sous le choc.

-Son crâne Tom ! Téléporte nous sur sa tête !

Obéissant, le téléporteur les emmena tous les deux sur la tête de l'éléphant alors que ce dernier se relevait... Et il le regretta bien vite en voyant son ami sortir la Boite-Adolescente de son sac et... S'accrocher à une oreille de l'animal pour tenir l'artefact New-God en face de son tympan. Un bruit strident retentit dans le crâne du pachyderme qui barrit de souffrance et secoua la tête dans toutes les directions... Balançant le pauvre Garfield qui se retrouva projeté dans les airs. Il fut sauvé encore une fois par Tom qui s'était projeté, était parvenu à l'attraper et à les téléporter plus loin.

-Mais ça va pas ! Me refait plus...

Tom s'était relevé, mais fut touché par un tir qui le plongea dans l'inconscience et l'adolescent s'effondra dans les bras de Garfield. Pendant ce temps, plus loin, Mento et Rita étaient mis en difficulté par les Elasti-Girls et eux aussi projetés au sol.

-Non !

Tenant toujours la Boite-Adolescente dans sa main, le jeune garçon la senti vibrer alors que le désespoir et la panique l'envahissait encore. Et soudain, le même bruit qui avait blessé Beast Man se fit entendre dans toute la pièce, brutalisant les oreilles de tous les ennemis de la Doom Patrol sans pitié.

-Ça suffit ! Je ne veux plus !

Le son s'amplifia encore, provoquant la souffrance de Beast Man, Elasti-Girls et des quelques Supprimeurs qui s'étaient relevés. Dont celui qui avait tiré sur Tom Mackie. La Boite-Adolescente amplifiait encore et encore le phénomène, répondant au désir de son porteur que tout s'arrête. Que ceux qui faisaient souffrir la Doom Patrol soient vaincus !

La bataille fait rage.
La Doom Patrol affronte la nouvelle Doom Patrol ; plus jeune.
Plus agressive, surtout.

Les troupes menées par Beast-Man, l’ancien ZooKeeper, s’acharnent sur leurs ennemis. Sur leurs prédécesseurs.
Mais ces derniers ont de l’expérience – ils ont du vécu.
Ils sont malins, surtout.

D’autant qu’ils ne sont pas seuls.
Mister Miracle tente de trouver une solution pacifique à cet affrontement… mais Tom Mackie, surtout, intervient.

Il retrouve Garfield Logan, toujours sans pouvoir ; et l’aide.
En le téléportant dans la tête de Beast-Man, alors sous forme d’éléphant.
Le choc est terrible.

Les cris de douleur de la créature attirent l’attention de tous les combattants, et les coups s’arrêtent ; au moins pour quelques instants.
Au moins pour une poignée de moments.
Qui sont utilisés, inconsciemment, par Garfield Logan… pour agir.

La Boîte-Adolescente répercute à nouveau l’émotion du jeune homme, et les chocs sont violents. Brutaux.
Terribles.

Tous les combattants sont au sol, ou gênés ; en souffrance.
Garfield Logan n’en peut plus.
Il ne veut plus de tout cela. Il ne supporte plus tout cela.
Il en a assez ; il veut que ça cesse.

Et…

« Pardon. »

… il semble qu’il puisse être entendu. Enfin.

« J’ai entendu un peu de remue-ménage. Je viens aux nouvelles. »

Une forme émerge des ombres ; une de plus.
Mais celle-ci est encore plus surprenante que tous les invités-surprises de cette aventure.


Un… homme. Dirait-on.
Une silhouette d’homme. Une silhouette d’homme en costume.
Sans visage. Sans corps, vraiment.
Juste une ombre.
Une ombre dans un costume de marque.

« Bonjour. Je suis le Bureaucrate.
Je suis le responsable du Bureau de la Normalité. J’ai collaboré avec le Docteur Caulder et le Docteur Register, pour former cette… autre Doom Patrol.
Malgré mes doutes et réserves.
Je découvre que tout ceci n’est qu’un désastre ; un projet mal organisé, mal mené, mal pensé. Un échec.
Et je n’aime guère cela. »

Le Bureaucrate ne bouge pas, après ces quelques mots ; il reste là, figé.
Il attend.
Il attend une réponse. Il attend une réplique.
Il attend… un argumentaire opposé. Il attend une réponse, oui. Une réponse à sa communication officielle !

Tom et Garfield se sont alliés pour réussir à mettre en déroute Beast Man, perturbé par les sons prodigieux que lui infligeaient la Boite-Adolescente. Son échec suffit à mettre momentanément fin aux combats, même si Rita et Steve sont tout de même à terre. Ce qui a provoqué un élan de colère et de refus chez l'ancien polymorphe, alors que Tom était vaincu par un tir en traître d'un des Supprimeurs qui s'était relevé pendant que les deux jeunes manœuvraient. Beast Boy n'avait pas aimé, il n'avait pas accepté. Il ne pouvait plus supporter sa situation, et la Boite-Adolescente avait agit en conséquence. En attaquant et en cherchant à mettre à terre tout le monde.

Elle y arrive et continue de se déchaîner, elle aurait pu continuer pendant encore un moment si quelque chose n'avait pas attiré l'attention du jeune héros. Une forme apparu, attirée par "un peu de remue-ménage" comme elle le disait si bien. L'apparition coupa le sifflet de Garfield et stoppa l'artefact New-God dans sa furie destructrice. Aucun des deux ne s'attendaient à ça.

-Hein ?

L'homme... Ou plutôt l'ombre leur faisait face, s'interrogeant sur ce qu'il se passait réellement. Le Bureaucrate voulait comprendre, et le nom sous lequel il se présenta déplût à Garfield. La faute au lieu où ils se trouvaient sans doute. Un lieu empli de... Normalité et d'une rigueur administrative qui lui déplaisait de base.. Et encore plus lorsqu'elle était dirigée contre ceux qu'il aimait.

-Vous... Vous n'étiez pas d'accord avec le plan de Zookeeper ?

Il avait intégré la trahison de Niles... Plus ou moins. Mais avait encore du mal à la mettre à l'oral... Comme si une partie de lui refusait encore de le croire. Le Bureaucrate se tourna vers Garfield, l'ombre n'était vraiment pas rassurante, et sembla l'écouter. Du moins, il avait l'air aussi attentif qu'une ombre pouvait avoir l'air d'être.

-M'sieur le Bureaucrate, j'pense pas que vous vouliez avoir une patrouille de tueurs qui se ballade dans le pays. Des gens qui font ce que leur chef leur dit de faire sans se poser de questions et sans faire attention aux dégâts qu'ils pourraient causer.

-Je n'ai jamais parlé de ça gamin !

-Si tu l'as dit. Le robot qui ressemble à Cliff ne réfléchit pas et pourrait tuer une personne qui ne peut pas se défendre comme ça. Et l'énergie négative a l'air réellement très méchante maintenant qu'elle est maîtrisée par Negative-Woman !

Ce que c'était gamin, il s'en rendait compte en parlant. Mais il n'arrivait pas à exprimer ce qu'il voulait dire réellement. Ou à faire ce qu'il a réellement envie de faire.

-Ils veulent nous tuer

-J'aimerais rajouter une autre chose. Niles Caulder et Samuel Register ont également fait une autre erreur. Le monde n'a pas besoin d'une Doom Patrol. La Justice League et ses différentes itérations sont le bouclier dont il a constamment besoin. Les Teen Titans et la Young Justice sont la jeune génération, l'espoir d'un futur meilleur. Et la Justice Society of America forme le socle d'anciens qui a inspiré la génération actuelle et peut servir de guide et de pilier.

Les mots de Mento étaient forts, terribles... Mais avaient un fond de vérité, hélas. Le monde n'avait jamais réellement eut besoin de la Doom Patrol. Contre les grandes menaces de ces dernières décennies d'autres s'étaient levés pour protéger la Terre et ses alentours. Oh l'équipe de Midway avait bien accompli des actes héroïques, protégés des gens, repoussés des menaces... Mais au fond, d'autres qu'eux auraient pu le faire.

-La Doom Patrol...

-... Et une famille oui, aussi niais cela puisse-t-il paraître. Un rocher auquel les héros mis à l'écart peuvent espérer se raccrocher. Mais certainement pas une équipe qui protège le monde. Le plan de nos chers Docteurs n'a aucune raison d'être.

Le Bureaucrate reste silencieux.
Longtemps.

Plusieurs personnes échangent, discutent ; la tension est totale.
Beast-Man souffre trop, est trop usé pour agir – il ne peut que parler, répliquer. Essayer de se défendre, d’exister, encore.
En vain.

Tout s’écroule, en fait.
Tout s’écroule pour le Docteur Register, qui a tenté un coup absolu… qui a essayé de vaincre et d’arnaquer tout le monde.
Autant Niles Caulder que le Bureau de la Normalité.
En vain, encore.

« M… mais… »

« Ha. »

Mento sourit, finalement.
Après avoir parlé ; après avoir bien parlé.
Après, surtout, s’être rapproché de la chaise roulante du Chef.

« Voilà. Enfin. »

« Hrm. »

Niles Caulder grogne, quand Steve Dayton le libère de l’ersatz d’engin télépathique installé dans la chaise.
Le vieil homme s’écroule, sur lui-même. Vaincu par la charge et la douleur.

« Peuh. L’Chef fait un gros dodo. C’est bien l’moment ! »

« Je… crois que c’est le mieux, en effet. »

Une autre voix se fait entendre, soudain ; venant de plus haut. Venant d’au-dessus.
De Larry Trainor.
Qui se libère de lui-même des câbles, et retrouve le plancher des vaches.
Enfin animé. Enfin actif.
Enfin complet, en fait. Alors que l’étrange Negative-Woman, elle, ne bouge plus.

[b] « J’aurais à lui parler, quand il se réveillera. L’esprit négatif aussi, en fait. Il a été perdu entre deux corps – et il n’aime pas cela.
Même s’il semble satisfait de me retrouver.
Je ne sais pas encore si le sentiment est partagé, mais… je suis là. »[/color]

Negative-Man hausse les épaules, et attend ; comme les autres.
Ils attendent.
Ils attendent la suite… et notamment la décision, en fait.

La décision du Bureaucrate.

« Je vois. »

Ses mains sont jointes dans son dos ; il ne bouge pas.
Il ne bouge plus.
Il ne bouge plus, depuis son arrivée. Calme et figé. Prostré, même.
Inhumain.

« Beaucoup de choses ont été dites… et j’en retiens plusieurs.
La Doom Patrol est une famille, oui.
Mais… le monde n’a pas besoin de la Doom Patrol, en effet.
Or.
Même si la Doom Patrol est une famille. Même s’il est réjouissant et chaleureux de voir comment vous vous battez, pour survivre et pour vos proches. Même si cela demeure beau.
Vous êtes une famille d’anomalies. »

Il se penche, soudain plus agressif.

« Vous ne devriez pas exister. Vous ne devriez pas arpenter le monde.
Un homme mort, dont le cerveau est figé dans une carcasse de robot.
Un homme mort, au corps ravagé et animé par un esprit extérieur.
Une femme qui n’est humaine que lorsqu’elle se concentre.
Un génie manipulateur, dont les plans renient le principe même de l’humanité.
Un enfant dont le génome n’a plus rien d’humain. »

Il déplie les bras, lentement.

« La Doom Patrol est une anomalie ; ces membres sont une abomination.
Vous n’êtes pas normaux.
Vous menacez l’équilibre. Vous troublez l’Humanité. Vous nous mettez en danger.
Vous devez être suppr… »

« Oh, par la Source, ne finissez pas cette phrase. »

Une voix forte vient soudain interrompre le Bureaucrate.
Une explosion, d’agacement.

« C’est… tellement ennuyeux, en fait. »

Le responsable s’avance, s’approche ; Mister Miracle. C’est Mister Miracle.
En costume multicolore, avec son masque dans la main.
Il s’arrête devant le Bureaucrate. Et souffle.

« Oui, oui. Oui, la Doom Patrol n’est pas normale. Oui, la Doom Patrol dérange. Oui, la Doom Patrol fait peur.
Oui, vous voulez la supprimer.
Mais, vous savez quoi ? »

Un sourire amusé glisse sur ses lèvres, sous sa barbe.

« Vous êtes dépassé, mon vieux. »

« Je ne vous permets pas d… »

« C’est moi qui ne vous permets pas de m’interrompre.
Cessez. Maintenant. »

Sa voix se fait soudain sèche, tranchante ; très tranchante.
Au point que le Bureaucrate se fige, alors que Scott Free poursuit.

« Oui, oui, la Doom Patrol n’est pas normale… et alors ? Vous êtes le Bureau de la Normalité, c’est ça ? Vous êtes l’établissement qui vérifie la normalité, mmh ? D’où les Supprimeurs, qui anéantissent l’anormalité ? D’où ce look, ces costumes tellement normaux et bureaucratiques, mmh ? »

Un léger gloussement s’échappe de sa gorge.

« C’est. Tellement. Daté.
Ha ! »

Il hausse les épaules.

« Le monde a changé, mon vieux ! Votre Bureau avait du sens dans les années 50, 60, quand vous étiez la norme. Même les années 70, 80 et 90, quand vous étiez une norme – datée, mais une norme quand même.
Mais… maintenant ? Ha ! HA ! »

Le gloussement devient un ricanement. Moqueur.

« Allons ! Nous sommes en 2020 ! 21e siècle, mec !
Un gamin vert ? Un cerveau dans un robot ? Un type en bandelettes ? Une nana élastique ?
Ha !
Mais c’est la norme, mon vieux ! C’est devenu la norme ! Le monde s’ouvre, le monde se développe ! Les identités sexuelles explosent, les genres sont remis en question ! Les plafonds de verre sont tellement frappés qu’ils vont s’effondrer ! 21e siècle, mec !
Vous êtes le Bureau de la Normalité ? Parfait ! Mais ça, ce que vous êtes, ce que vous montrez… ce n’est plus normal, en fait. »

Son sourire se fait carnassier.

« Des types en costume-cravate sombres ? Qui se baladent en bande, avec des couleurs pâles ou noires ?
Ha ! Mais c’est ça, qui devient anormal ! C’est ça, qui provoque le trouble, maintenant !
Même dans les bureaux ! Même dans les officines !
Tellement daté, mec ! Et d’ailleurs… »

Le Néo-Dieu fait un pas en arrière.

« … autant aller jusqu’au bout de l’idée. Vous êtes daté, mon vieux ; et moi aussi, au fond.
Autant s’adapter. »

Il claque des doigts ; l’enchaînement se fait, alors.
La Boîte-Mère accède à sa demande, et le transforme. Elle module son apparence.


Pour correspondre à ses goûts ; à ses nouveaux goûts.
A son adaptation.

« Voilà. Voilà le nouveau moi.
Voilà ce que je peux faire.
Et… moi, je peux le faire. Et vous ?
Mmh ?
Cher Bureaucrate, ardent défenseur d’une normalité que vous ne comprenez plus… qu’allez-vous faire ?
En découvrant que vous n’êtes plus normaux – et que vous avez ordre de supprimer, ce qui ne l’est pas ? »

Voilà.
Voilà ce que Mister Miracle a imaginé ; voilà sa solution.
Voilà sa façon de stopper l’ennemi. Pacifiquement.
En le retournant.
En le retournant contre lui-même.

A voir, maintenant, si cela va fonctionner !

Garfield et Steve ont parlé, et Mento libère également Niles qui s'effondre sous l'impact du choc. Le vieil homme s'endors, abandonnant son équipe face aux Supprimeurs et au Bureaucrate. La Boite-Adolescente signala à Beast Boy que Caulder se réveillerait au bout d'un moment, mais qu'ils allaient devoir faire sans lui pour se sortir du pétrin dans lequel ils étaient, par sa faute et celle de Register surtout. Lorsque Larry s'anime et retombe sur le sol pour rejoindre le groupe, Garfield se précipite jusqu'à lui pour le prendre dans ses bras. Abandonnant le pauvre Tom toujours inconscient.

-LARRY !

-Garfield ? Attend t'es plus vert toi ?

Mais la Doom Patrol n'a pas le temps de poursuivre les retrouvailles plus en avant, car le Bureaucrate reprend la parole... Il a écouté et a compris que le monde n'avait pas besoin de la Doom Patrol et que celle-ci était essentiellement une famille. Une famille qui recueillait ceux que le monde rejetait et à qu'ils offraient un foyer temporaire ou durable. Tant qu'ils parvenaient à s'accepter tous. Mais une famille vraiment trop étrange, trop anormale à leurs yeux pour avoir le droit d'exister. Pour pouvoir rester vivre dans un monde où la Normalité devrait régner.

-Mais qu'est-ce qu'on vous a fait ! Si vous ne voulez pas nous voir, alors laissez-nous tranquille ! On a pas demandé à vous voir non plus !

Déjà, les adultes s'étaient préparés à combattre, et Tom Mackie de nouveau réveillé s'était téléporté aux côtés de Larry et Garfield. La Doom Patrol est de nouveau prête à se battre pour défendre son droit à exister, que les adorateurs de la Normalité le veuille ou non. Ils n'avaient pas demandé à être ainsi et désiraient uniquement vivre sans trop de problèmes. Mais le combat ne débuta pas. Quelqu'un qui ne voulait plus aucune violence les en empêcha. Et s'adressa uniquement au Bureaucrate pour... L'insulter quasiment. Lui et son organisation qui ne pensait qu'à anéantir ce qui ne leur convenait pas.

Leur trop grande normalité était... Anormale oui. Anormale dans ce monde en pleine évolution, en plein changement. Des changements rapides qui gagnent en vitesse qui plus est. Et surtout... Et surtout le Bureau de la Normalité ne semble pas avoir réalisé autre chose. Si à la fin du XXème siècle monde n'était pas encore habitué aux héros en tout genre... Ce n'était plus le cas maintenant. Le changement de costume de Scott fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.

-VOUS ! Comment osez-vous vous et votre accoutrement ridicule ! Vous ressemblez à un clown. Non, vous en êtes un ! Vous êtes un dégénéré ! Je n'ai jamais vu personne habillé d'une manière aussi dégénérée que vous. Le monde a perdu le sens de la Normalité à cause de personnes comme vous monsieur !

Visiblement, le nouvel accoutrement de Mister Miracle faisait sortir le Bureaucrate de ses gongs au point qu'il peinait à se contrôler. Garfield intervient à nouveau.

-Hey ! Vous n'avez vraiment pas été dehors depuis des siècles vous ! Et vous n'avez pas regardé les infos depuis longtemps. Il y a de plus en plus de héros différents ! Il y a des robots ! Il y a des Cyborgs. Il y a des personnes capables de rapetisser ou de devenir élastique ! Il y a même des extraterrestres et des mages ! Et des gars qui peuvent voler avec leurs anneaux. Et des...

-TOUTES CES CHOSES CONTRIBUENT A L'EFFONDREMENT DE LA NORMALITÉ, JEUNE HOMME ! Si ce monde est devenu plus anormal, c'est parce que l'on vous a laissé prospérer.

Le cri avait été poussé d'une manière puissante, le discours de Garfield avait fait péter un plomb au Bureaucrate qui se racla la gorge, tandis que Cliff ricanait dans son coin.

-Ça change rien, man. Maintenant, vous êtes l'anormalité qui contredit la normalité édicté par ce monde. Par le plus grand nombre.

l'ombre bureaucratique grogne et semble réellement mal à l'aise. Elle fini par pousser un soupir de lassitude, et repris la parole d'une voix plus calme.

-Je... Nous devons songer. A ce que nous devrions faire. A ce que nous ferons afin de perdurer dans ce que le monde est devenu. Le clown a raison sur un point, nos méthodes sont dépassées. Nous n'avons pas vu le monde évoluer... Nous devons changer nous aussi. Car nous ne pouvons décemment pas nous supprimer. En attendant... Filez. Je vous ai assez vu.

Les Supprimeurs délivrent le passage pour l'équipe de héros mal aimés, qui semble enfin pouvoir fuir. Regagner cette liberté que leur avait volé. Même si pour l'instant, ils ne bougent toujours pas, craignant que se soit encore un piège orchestré par leurs ennemis.

La tension est totale ; mais.
Mais il y a un espoir. Mais il y a une opportunité. Mais il y a une possibilité.

De s’enfuir.
De quitter les lieux. De quitter le Bureau de la Normalité. De se libérer de son emprise, de son attaque.
De s’échapper, en fait.

Le Bureaucrate les laisse faire ; il s’avoue vaincu.
Il confirme son échec… sa défaite.
Non pas face aux poings des membres de la Doom Patrol, cette famille d’anormaux prêts à se battre pour survivre. Et avoir le droit de vivre ensemble.
Mais… face aux mots.

Aux mots de Mister Miracle, qui a su prendre sur lui pour repousser les pulsions violentes et guerrières du Néo-Dieu en lui – afin de ramener l’artiste de l’évasion. L’aventurier de l’extrême. Celui qui s’échappe ; celui qui s’échappe de tout et même, donc, de lui-même.

Aux mots de Garfield Logan, aussi.
Qui compense l’absence de pouvoir, mystérieuse, par un discours inspiré – qui rend son ami plein de fierté.
Ce qu’il confirme, en décoiffant le jeune homme ; geste habituel, plein de tendresse.

Ils ont une chance d’agir, alors ; tous.
Ils ont une chance de s’échapper.
Et… ils comptent bien la prendre, pardi !

Ils filent, donc. La Doom Patrol s’échappe, suit directement la voie offerte par le Bureaucrate ; ils sortent.
Ils passent devant les Agents, qui ont cessé de s’entretuer. Ils passent devant les Supprimeurs, le regard bas.
Ils passent, aussi, devant l’autre Doom Patrol ; vers qui les Agents et les Supprimeurs se dirigent. Pour s’en débarrasser, malgré les hurlements de ZooKeeper, celui qui s’est cru Beast-Man.

Ils filent. Ils s’échappent.
Ils passent le vortex.

Et, alors que le portail se referme, un regard en arrière permet de voir – de voir un peu.
De voir le Bureaucrate.
En train de… subir. En train d’encaisser. En train d’être pris à partie, et pour cible.


Le Bureaucrate est engueulé, en fait ; par un nouveau venu.
Par… le Patron.
Le Patron du Bureau de la Normalité – qui ne supporte pas la manière dont ce dossier a été traité, et le fait sentir à son employé !

La Doom Patrol part, cependant. Elle s’échappe. Enfin.

Le vortex s’ouvre, devant eux ; et se referme.
Ils arrivent.
Ils sont arrivés, en fait. Ils sont arrivés à destination.

Loin du Bureau de la Normalité.


Au cœur de Danny la Rue.
Dans Otsville, donc.
La Doom Patrol y est revenue – et plusieurs messages sur les vitres indiquent le plaisir ressenti par Danny, en les revoyant.

« Ha. »

Un grand sourire glisse sur le visage de Mister Miracle ; un nouveau Mister Miracle.
Enfin.
Un Mister Miracle retrouvé. Un Mister Miracle ancien, enfin de retour. Sous une autre peau.
Une régénération, en soi. Surprenante, choquante ; bienvenue. Libératrice.

« Bon. »

Il se tourne vers ses camarades, et esquisse un léger sourire en remettant ses nouvelles rouges sur son nez.

« Je dois avouer que je pensais que ça se serait moins bien passé ! Non ? »

Il sourit ; il ricane, donc.
Prêt à rire. Prêt à rire de bon cœur… parce qu’ils ont pu s’échapper, sans violence. Parce que ça a fonctionné.
Parce qu’ils sont vivants, et libres ; et eux-mêmes.
Enfin !

L'histoire avait très mal commencée, réellement très mal... Et elle aurait pu aussi très mal finir lorsque le groupe s'était retrouvé affaibli, sonné, choqué et mis au pied du mur. le pire avait finalement été évité, notamment grâce à l'intervention de Mister Miracle qui avait poussé le Bureaucrate à se remettre en question. A remettre en question leur manière de faire et de se comporter... Au point qu'ils les laissaient tous partir? Sans demander leur reste. Même si en plus des cris de rejet de Samuel Register on pouvait entendre des éclats de voix d'une autre personne contre le Bureaucrate qui se faisait savonner. Mais ça, le groupe ne s'en occupait pas.

-DANNY !

Les couleurs flamboyantes de Danny la Rue montrait qu'il s'était parfaitement bien remis du traitement qu'il avait subit un peu plus tôt et de sa joie de retrouver son équipe préférée, comme il l'affichait sur les murs et les panneaux clignotants. Les couleurs étaient même plus claires que précédemment, maintenant qu'elles n'étaient plus assombries par l'inquiétude. Niles avait été ramené aussi, mais était délaissé dans un coin. Toujours inconscient.

-Bah, quand tu es là, ça ne peut que bien se terminer. Tu t'échappes toujours de tout.

Garfield sauta dans les bras de Mister Miracle. Toujours privé de ses pouvoirs, il ne pouvait plus se transformer... Cela inquiétait un peu... Mais pour l'instant il ne fallait pas y penser. Ils finiraient bien par trouver une solution pour qu'il récupère ses pouvoir de polymorphes. Il le fallait... Garfield ne pouvait pas imaginé sa vie sans ses pouvoirs avec lesquels il avait toujours vécu. Une fois les rires terminés, Danny attira à nouveau leur attention.

Code:

Steve ! J'ai mangé ton manoir !

-Hein ?! Quoi !!

-Bah tient c'est nouveau ça.

-Danny, qu'est-ce que tu as fait ?

Danny leur indiqua un parcours qu'ils devaient suivre, guidés par des flèches clignotantes, et l'équipe fini par arriver devant... Le manoir Dayton, non colorisé comme le reste des bâtiments mais clairement imbriqué dans la constitution de la Rue vivante. Cette dernière fit même apparaître un message de bienvenue au-dessus du portail et leur expliqua que si le Bureau et Midway ne voulaient plus d'eux, lui par contre les acceptaient. Ils pouvaient vivre ici s'ils le voulaient.

-Ooooooh Danny, c'est trop gentil !

Et Garfield et Tom s'esclaffent devant la scène surréaliste, inattendue mais surtout devant la mine complètement ahurie de Steve Dayton, qui ne s'attendait réellement pas à ça. Son manoir gobé au sein d'une Rue vivante et mouvante. Rita, un peu plus pragmatique mais ne pouvant pas s'empêcher d'avoir un large sourire sur la bouche posa une question qui avait son importance. Compte tenu du jeune âge de deux de leurs membres.

-Mais... Mais il y a des écoles ici ?

-Dis pas ça. Il risque d'en... Comment il a dit ? Ah oui ! Manger une. HIHIHI !

-LARRY !

Un nouveau fou rire s'empara des garçons et Rita commença à pouffer à son tour. Il n'y avait vraiment qu'à une équipe plus qu'étrange que des situations pareilles pouvaient arriver. Mais ça faisait vraiment du bien de rire parfois. La Doom Patrol était réunie et saine et sauve... Pour ce qui est de la scolarité de Garfield et Tom, il fut proposé que la Rue aille se placer dans Midway, chaque matin pour le début des cours, afin qu'ils ne manquent rien. Ou dans une autre ville proposait les deux cadets de la bande.

Ils rient. Ils sourient. Ils profitent.
Soulagés. Sereins.

Heureux.
Tous.

La Doom Patrol est rentrée chez elle ; ils ont retrouvé leur foyer.
Mais ce foyer a changé. Il a bougé.
Le Manoir Dayton est désormais installé au cœur de Danny la Rue, qui va quitter Otisville pour se déplacer ailleurs ; à Midway City. Où l’équipe n’est pas forcément acceptée… mais c’est chez eux, au fond. C’est chez eux.

Et ils y retourneront. Et ils y retournent.
Et ils y laissent.
Quoi qu’on en dise.

La Doom Patrol souffle, enfin. La Doom Patrol se remet.
Il y aura des traces, des consequences.

Niles Caulder est encore trop faible, mais il devra répondre aux questions ; répondre de ses actes.
Mais… plus tard.

Plus tard pour cela. Plus tard pour les explications.
Plus tard, aussi, pour les pouvoirs de Beast Boy. Dont il faudra s’occuper – mais plus tard, aussi.

Là, ils profitent. Là, ils rient. Là, ils s’amusent.
Ensemble. Heureux. Soulagés.
Vivants.

Et Mister Miracle est avec eux ; il profite, aussi.
Avec eux.
Comme… l’un des leurs, au fond. Comme l’un des leurs, oui.

Scott Free a conscience de vivre beaucoup – de subir beaucoup, là. De faire subir, aussi.
Il en a honte, un peu. Beaucoup.

Il s’est perdu.
Il s’est perdu, après s’être senti légitimement trahi par les Néo-Dieux ; son peuple.
Son père.
Son géniteur, plutôt.

Il s’est perdu, depuis. Il a plongé dans la violence, la fureur ; ce qu’il est, au fond.
Sa nature profonde. Son inclination naturelle.
Son… essence.

Mais il le refuse. Mais il rejette, cela.
Il l’a toujours fait.
Il a toujours repoussé cela. Il a toujours rejeté la fureur, la destruction ; la brutalité.
Il s’en est toujours… échappé.

Scott l’a simplement oublié, récemment ; il s’est perdu.
Il… vient de se retrouver.
Avec eux. Grâce à eux.

La Doom Patrol, beaucoup. Garfield Logan, surtout.

Ses proches. Ses amis.
Sa… famille, un peu. Un peu beaucoup.
Un peu beaucoup, vraiment.

Il sourit, alors.
Il rit. Il s’amuse. Il profite. Il est bien. Avec eux.

Avec ceux qu’il choisit pour être sa famille. Avec ceux qu’il choisit pour sa vie.
Avec ceux qu’il aime ; estime, et respecte.

Avec ceux qu’il ne veut pas fuir.
Jamais.
Jamais !