« Quand un flash d'espoir renaît, que deviennent les ravages de l'ombre ? » [Rose]

HRP: Continuation en aparté de https://dc-earth.fra.co/t6504-je-suis-flash-et-je-suis-wally-west-je-suis-la-pour-aider-enchante-que-vous-refassiez-ma-connaissance-libre-a-tous#100936 /HRP

La foule de journalistes, d'anonymes et de héros plus ou moins voilés s'est rassemblée autour de Flash - Wally West, de retour dans nos esprits. Autour d'un café, Rose Wilson s'est exprimée à cœur ouvert, d'un ressentiment qui semble l'habiter depuis déjà des mois. Dans cette heureuse réunion de famille, ses paroles sonnent comme si c'était Robotnik essayant de se confier aux Bisounours. Et quelqu'un, posté non loin écoutant les parangons de l'espoir se taper dans le dos, comprend le décalage qu'elle vit. Puisqu'il ne peut sécher ses yeux de joie de retrouver son ami, un ami trop heureux pour pouvoir marcher à ses côtés - du moins, pour le moment, aussi triste que cela soit à dire.

"Ms. Wilson, ne faites... aucun geste brusque. Je suis un... ami... retrouvons-nous sur le toit voisin."

Alors, Hartley dit le Flûtiste réunit son peu d'énergie, celle qui fourmille dans ses nerfs le reste quittant son corps et son esprit à chaque seconde de cette crise de nerfs qui devrait pourtant être de la joie. Il s'est rarement senti aussi fragile, maintenant que l'ami qui l'a aidé peut à nouveau en étant là, lui être enlevé. Il soulève un genou, puis l'autre. Il pensait attendre l'arrivée de Rose Wilson sur le toit voisin, mais le fait est qu'elle y parvient bien avant lui. Ankylosé qu'il est par ses doutes, sa peine, son angoisse.

"V-Vous étiez la fille du Président c'est ça ? On m'appelle... Hm, je me faisais appeler Pied Piper. J'ai été riche, puis à la rue, et j'ai rencontré Wally. Jamais, je n'ai su investir comme eux la lumière. Je vous sens prisonnière vous aussi, et vous savez, paumé pour paumé je préfère un échange fructueux, qu'un câlin avec lui qui me briserait le cœur. "

Il ose à peine la regarder. Il a honte de ses larmes. Mais il doit se battre pour ne pas rester seul. Revêtu de son costume de Fifre de Hamelin, il s'assied bêtement en tailleur adossé au rebord de rooftop terrasse. Et soupire, profondément.

Alors que la réunion avec les flashs semblait prendre une pause, je m’éclipsais momentanément en prenant à la main mon portable comme justificatif silencieux. Je vérifie la présence de mon couteau dissimulé dans ma botte. Je n’ai pas l’habitude de me rendre sur les toits en étant totalement sereine surtout avec mon demi-frère en liberté. Mais bon, dans le bâtiment il y a beaucoup de personnes nerveuses alors je doute qu’il y ai vraiment des ennuis.

Il arrive peu après moi et alors que mes sens sont en alerte je le laisse s’installer non loin de moi. Il me demande de rester calme et je ne bouge pas laissant ma mais prête à récupérer mes armes au cas où et un silence de western s’installe avant qu’il ne prenne la parole.
« Bonjours, oui effectivement je suis la fille de M.Wilson. »

Une parole de personne brisée et fatiguée, déçue mais cherchant l’espoir. Qui cherche à avancer mais regorge d’images du passé.
« La vie est grise, et pour les personnes tels que nous, trouver une position acceptable entre deux positions antagonistes est un exercice de style. » Je réfléchis un moment à ses paroles pour essayer de le convaincre car j’ai bien l’impression qu’il se m’éprend sur certaines choses.

« Perdue, non, pour l’instant j’ai trouvé un chemin et une lumière. La voie m’est personnelle aussi je ne peux que difficilement vous aider. Néanmoins elle passe par expliquer clairement ce que j’ai sur le cœur en certaines situations. C’est moins diplomatique dans certaines occasions comme celle-ci mais j’ai l’espoir qu’à force de donner des coups de pieds dans la fourmilière le monde change. Et de toute façon si la personne ne m’appréciais pas avant elle aura tout le loisir de continuer. » Je continue de le fixer et une idée me viens en tête en le comparant aux invités quelques mètres plus bas.

« Vous savez, Wally semble aussi porter un fardeau assez lourd sur les épaules. Sa dernière mission l’a visiblement … secoué. Et j’estimais que des paroles plus terre à terre allait être plus constructives que des banalités. Je n’aime pas perdre mon temps avec ces genres de conneries. » Je le fixe avec son aspect d’épouvantail usé par le soleil et les corbeaux.

« Vous semblez usé par les combats vous aussi, je pense que c’est la raison pour laquelle il a retiré le masque. La solitude est une ennemie assez sournoise. » Je lui tends la main.


« Descendez avec moi, je pense que vous avez les mêmes blessures. Votre chemin vous appartient mais venez en discuter avec vos amis. Vous ne pouvez pas garder tout cela pour vous, même dans les nuits les plus noires j’ai toujours craché mon venin pour éviter d’imploser. »

"Et entrer dans la lumière, même juste pour le rassemblement de l'année ou la dernière crise en date, ne fait semble-t-il qu'exposer nos parts d'ombre. Au monde comme vous l'avez évoqué plus tôt ; à moi-même dernièrement en ce qui me concerne."

Cette jeune fille qui en avait beaucoup vu continuait de lui rappeler une version plus jeune de lui-même. Quoi, un an ou deux auparavant encore, c'était lui tout craché. Le maestro sourit devant l'ingénuité un peu agressive qu'elle défendait comme sa philosophie. Il avait arrêté d'être comme ça quand il avait commencé d'être triste - ou était-ce dans l'autre sens ? Toujours est-il qu'elle, croyait en ses actions et leur bien-fondé ; mais pas dans le jugement du grand public. L'arrogance de la jeunesse, mâtinée de la sagesse caractéristique des tacticiens.

"Être mise sous le feu des projecteurs vous a épargné un confort de vie : être seulement ignoré et tracer un chemin solitaire seule en charge. Mais qui est cette lumière que vous évoquez avoir trouvé ?"

Était-elle comme il aurait pu l'être, le John Watson de son Wally West ? Manifestement, elle avait surtout pour habitude de ne pas s'embarrasser des formalités d'usage. Sans pour autant manquer de respect à son interlocuteur. Rarement d'ailleurs on avait parlé à Hartley avec telle fermeté et bienveillance à la fois.

"Mais Oui ! Wally a dû gérer tout seul, ou en tout cas ailleurs, son trauma. Il me comprendra... Et évidemment je le comprends."

À l'instar de deux frères ennemis, ils se comprenaient. Et si Hartley s'était trompé de chemin? Ses yeux se posèrent sur le couteau de celle qu'on appelait Ravager.

« Oh.. » effectivement même si je n’ai pas la main sur l’épée, elle n’est pas éloignée de la garde. Je prends conscience de l’impression que je dois donner en ouvrant une main tout en restant crispée et sur la défensive de l’autre main.

« Rien de personnel, je vous l’assure. On me cherche du mal actuellement, alors les rendez-vous d’inconnus sur un toit ce n’est pas pour me rassurer. » Je réfléchis à ses dernières paroles.

« Certainement une illustration de votre propos. » Oui en fait c’est la plus belle illustration qui soit pour sa démonstration. Je vérifie tout en lui parlant qu’il n’y a personne d’autre sur le toit en continuant de balayer mon interlocuteur et son entourage.

« Et c’est aussi pour cela que je ne vais pas trop m’étendre sur mes motivations. Le bonheur est tellement facile à voler que je préfère en profiter de chaque seconde en gardant cela pour moi. Soit il va partir, soit on va me le voler, je suis assez pessimiste mais rien de ces inconvénients de va m’empêcher de me battre pour le garder. » Je me rends compte que je suis en train de pourrir toute seule l’atmosphère avec un sujet normalement joyeux.

« Je suis un peu têtue » Je lève les yeux au ciel en souriant

« C’est de famille… » J’entend le vacarme et le brouhaha

« Descendez plus vous parlez, plus j’ai l’impression d’avoir un clone de Wally en face de moi. Alors gardez votre masque et allez lui parler. Il a besoin de vous et vous aussi.
(…)
Et vous le savez. »

Le Pied Piper des villes jumelles avait remarqué la méfiance de son interlocutrice. Elle ne s'en défendit pas, mais fit remarquer que c'était un lot partagé par les justiciers considérés en bas de l'échelle de la morale par... Eh bien par des gens, quels qu'ils soient.

"Rassurez-vous, la discrétion est la raison de ce lieu pour une rencontre impromptue. Plus précisément, la confidentialité. La sécurité."

La jeune femme ne cessait néanmoins, plus ou moins consciemment, de guetter les alentours. C'était sa force, elle qui avait une silhouette de premier abord si menue. Puis elle se permit de dévoiler ce qui hantait ses rêves, bons et mauvais.
Rose ne se confiait qu'a demi-mots, mais elle en disait beaucoup sur la lumière qui secouait une âme d'ordinaire morose.

"Pour ma part, la partie bonheur n'est plus qu'un souvenir... Mais les sentiments sont toujours bien présents. Reste à réparer et pardonner. Ce qu'on ne ferait pas par... Bref. Souffrir fait partie de la vie, et croyez-moi ceux qui vivent en parangons dans la lumière n'en sont pas exempts."

Il baissa les yeux, pensant un peu trop à David et aux choix difficiles que le chef du science lab du CCPD avait fait pour lui. Des choix qu'Hartley n'avait toujours pas pardonné à son aimé. Cette ombre massive sur son cœur obscurcissait son jugement, son état émotionnel.

Sa part plus sombre, mais aussi combative, se fit un peu plus remarquer. Obstinée, elle devrait l'être si elle osait se battre pour ce qui compte pour elle. Un trait hérité, d'après son propre aveu. Hartley opina du chef sous sa capuche, un sourire sérieux aux lèvres.

"Oui, j'ai entendu dire qu'on ne se refaisait pas. Et je tiens à le confirmer, nous sommes tous conditionnés de la naissance à la note finale."

Elle le pressait de descendre, mais ses os, ses tendons étaient encore raides d'un mal qui le rongeait de l'intérieur. Il plongea son regard de rêveur tourmenté dans celui de la terreur réformée. Sa voix, inhabituellement sèche, se fit progressivement moins aride.

"J'ai été franc jusque-là, alors je vais continuer dans ce sens. Oui, Flash est ma famille, autant que les Rogues bien sûr, je ne renie pas d'où je viens. Si je n'ai pas enfoncé Captain Cold, ça n'est pas pour laisser tomber Wally. Bien au contraire, je ferais tout pour lui. Surtout lui."

Le ton alors amène donna lieu à une vocalisation plus profonde. Il regardait au-dessus de son épaule, sentent ses yeux se couvrir de rosée.

"Il n'a jamais été question de déterminer si, ou plutôt quand, j'irais retrouver Wally West. Non, mademoiselle Wilson, j'en serais heureux car ça n'enlève rien à la qualité d'écoute que vous avez eue à mon égard. Mais moi aussi comme vous savez, je vous ai entendue parler. Cela a sonné si juste... "

Il humecta ses lèvres. Puis il y porta un petit instrument, un ocarina. Il souffla brièvement une suite de quelques notes, et une image prégnante s'imposa au regard de Rose.

Un tour qu'il avait mis au point après avoir pactisé dans l'ombre et voyagé dans le temps. Le lien de pensée partagé par Néon alors, avait laissé une trace sur son cerveau comme toute chose le faisait. En étudiant les phénomènes et les traces qu'ils avaient pu laisser sur lui, il en avait extrapolé la vibration musicale qui permettait dede partager directement une image ou une sensation de son cerveau à son auditeur.


"Voici Desaad. Il est mort. Enfin, je crois. Actuellement, je suppose que c'est le cas, depuis le soi-disant Règne de Darkseid sur notre monde et l'Univers. Mort pour tous, sauf pour moi. J'entends sa voix, celle de Darkseid ; d'autres encor, parfois. Je les entends toujours. Tout le temps. Surtout quand... Ça ne va pas. Et, ça ne va pas, le plus souvent. Pas pour moi, pas avec ces murmures démoniaques dans les coulisses de mon âme."

Le Fifre commença à employer une paire de mains nerveuse à appuyer ses propos, pointant tour à tour ses mains, ses tempes et l'horizon. Il finirait par former brièvement un poing rageur qu'il garda serré contre son flanc.

"Ce vieux sadique loqueteux rampait dans tous les coins du Multivers en complotant la fin et l'affrontement des héros. De Superman, Batman, Flash, de Cyborg. Ceux qui tiennent les ténèbres et le chaos en respect. Vous et moi, nous vivons de l'autre côté du mur, n'essayez pas de le nier. Je l'ai senti. Mais un jour, j'irai trop loin. Le vieux maniganceur est calé là quelque part dans ma caboche d'inadapté. Il me pousse parfois dans un sens ou dans l'autre, très légèrement. Sincèrement, la plupart du temps ça m'aide. C'est bien ça, le piège. Un jour, quelqu'un devra m'arrêter. Vous comprenez ce que je vous demande, Rose? "

Comme si un poids trop présent se déchargeait de sa poitrine, ses poumons commencèrent à expulser très doucement l'air qui y était accumulé. Il sentit sa posture se dénouer, ses muscles se relâcher - dans le bon sens du terme. Il sentit même un sourire sincère s'esquisser sur son visage. Oui, il était convaincu que la performance risquait de prendre fin. Mais l'homme de spectacle en était quelque part libéré, à nouveau autorisé à vivre - au moins encore les jours, les mois qu'il lui resterait. S'il devait partir, il partirait sans être sali.

"Il faudra que quelqu'un le fasse. Et je vous demande ce sacrifice supplémentaire, car je comprends que c'est celui que vous portez en vous, comme un blessure et comme l'acte dont le monde a parfois besoin. Désintéressé et difficile. "

Quelque part, il était fier que d'autres anti-héros, ou anti-vilains peut-être, arpentent cette Terre où ils sont nécessaires.

Un flou apparut brièvement devant ses yeux... Il mit dans l'instant cela sur le compte de la fatigue. Les émotions ce jour-là s'étaient succédées et progressivement commençaient à se libérer. Plus tard, il atteindrait sa poche de ses longs doigts d'artiste et il découvrirait le message. Il y répondrait en acte pour reprendre un rapport sain avec son ami.

Mais dans le présent, il choisit simplement de s'éclipser tandis que Rose devait faire le tri dans ses pensées et chercher ses mots. C'était salaud, mais le meilleur moyen pour qu'elle s'engage dans la démarche qu'il lui imposait, c'était justement de la lui imposer. Aucun droit de réponse. Il était convaincu qu'elle savait que c'était la chose à faire, et qu'elle avait le réseau voulu pour savoir quand cela deviendrait nécessaire. Elle pouvait le poursuivre, le retrouver mais il doutait qu'elle le fît. Et surtout, maintenant il n'aurait plus à en vouloir aux Flash de ne pas pouvoir répondre à cette nécessité. Si, ou plutôt quand, cela deviendrait nécessaire de l'arrêter.