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Survivor [Wonder Woman]

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Survivor [Wonder Woman] Mar 25 Fév 2020 - 18:11

Il existe une île, coupée du Temps et de l'Espace ; du monde des Hommes.
Pendant longtemps.
Et volontairement ; parce que celles qui y vivent l'ont voulu. L'ont espéré, et l'ont obtenu.
De la part de leurs dieux.
Qui, pour une fois, ont donné suite aux prières de leurs fidèles. De ces guerrières légendaires et formidables.

Les Amazones.
Qui, toujours, vivent sur leur île.
Themyscira.


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La Nation amazone a révélé son existence quand une Héroïne est rentrée dans le monde des Hommes, pour y être une ambassadrice.
L'ambassadrice de la paix.
Même si Diana, Princesse de Themyscira, a compris qu'elle doit se battre pour obtenir cette issue pacifique qu'elle espère tant ; et pour laquelle elle est prête à tout.

A l'illégalité, notamment.
Comme lorsque Wonder Woman a refusé de céder aux demandes de Martin Suarez, Président des Etats-Unis d'Amérique ; qui a rendu la Justice League illégale, après son échec et sa chute face à la Legion of Doom de Lex Luthor.
Diana a alors rejoint la Justice League Secret de Batman. Mais elle a assisté à la chute du Chevalier Noir face au piège de la Legion of Doom.

Wonder Woman n'a pas cédé, alors.
Elle a monté sa propre Justice League - une Justice League Dark, qui lutte dans les ténèbres et au mépris des lois.
Ce groupe est réuni par l'Héroïne, et assume et vit son message de liberté et de paix ; notamment en gênant les plans de Lex Luthor dans le Royaume d'Atlantis.

La Princesse Diana, cependant, n'est pas avec eux ; elle en est empêchée.
Elle est retournée chez elle. A Themyscira.
Où les Amazones sont réunies... et pleurent.

Elles pleurent leurs dieux – car l'Olympe est tombée des mains de Lex Luthor, et les Olympiens sont morts.

Wonder Woman a été rappelée par sa mère, et se doit de protéger son île ; ses sœurs.
Affaiblies et vulnérables, sans leurs patrons.

Même si le monde est sombre. Même si Lex Luthor domine. Même si la fin approche.
Même si son ami et proche est mort ; même si le Président américain par intérim, Bruce Wayne, a été tué par Lex Luthor.

Diana est à Themyscira, qui a fermé ses frontières ; qui empêche toute venue, toute arrivée.
Mais.
Mais cela n'empêche pas quelqu'un d'être là. Mais ne l'a pas arrêté – ne l'a jamais arrêté.

Lui.
Celui qui erre entre les ombres. Celui qui glisse entre les bâtiments. Celui qui avance.
Celui qui arrive à destination.


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Le temple.
Le temple d'Alètheia ; l'esprit de la vérité, de l'honnêteté et de la sincérité.
Une divinité mineure – mais qu'il cherche. Qu'il cherche pour ce qu'elle peut lui apporter.


 « Hrm. »

L'homme grogne, légèrement ; il fronce les sourcils, et émerge d'une ombre.
Il se crispe. Il cherche à comprendre.
Il cherche... à se comprendre. A comprendre ce qu'il est ; ce qu'il est devenu.
Ce qui est revenu – du Puits de Lazare où son corps a été plongé, après que la Vie l'ait quitté. Pour que la Vie y revienne... même s'il ignore encore de quelle Vie cela peut être.


 « Humf. »

Il souffle, lourdement ; il s'avance encore.
Il s'arrête.
Il réfléchit. Il cherche quoi faire – il cherche quelque chose. Un signe.
Un signe que cet esprit n'a pas été détruit par Lex. Un signe que sa quête avance... qu'il s'approche de quelque chose ; de la vérité.

De qui il est.
Enfin.


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Re: Survivor [Wonder Woman] Mer 26 Fév 2020 - 17:16

Une tempête approchait.

Rare étaient les tempêtes qui venaient frapper les côtes de Themyscira. Rares, oui, tout du moins, à une époque. Beaucoup de choses avaient changé ces derniers temps et, en observant l’horizon chargé, Diana se retrouva forcée d’en ajouter une nouvelle à la liste. L’Ile du Paradis était restée inchangée pendant des siècles – des millénaires, même. Protégée des remous du reste du monde, des plus grands caprices de la Nature, effacée des cartes et réduite à l’état de mythe dans de vieux volumes exposés dans les musées ; et tout cela avait changé du jour au lendemain.

Et maintenant, une tempête approchait.

Diana se pencha en avant pour poser ses coudes sur la balustrade qui longeait le chemin de pierre qui reliait l’acropole dans son dos au reste de la ville en contrebas. Elle avait toujours aimé la vue que lui conférait ce point d’observation. Elle avait assez de hauteur pour voir ses sœurs en bas, pour voir les étalages de marchandises, les ateliers en plein air et les bougies qu’on allumait autour des temples. En relevant la tête, elle pouvait se perdre dans l’observation de l’océan qui entourait et protégeait l’île, elle pouvait s’émerveiller des éclats dorés du soleil sur les vagues lointaines et du bleu du ciel qui se mêlait à celui de la mer. Si l’envie lui prenait de se retourner, elle découvrait alors les hauteurs de Themyscira qui dominaient le reste du paysage. Les temples bâtis en hauteur, ceux en l’honneur des plus grands de leurs patrons la surplombaient – divins, sacrés et terribles. Le trône était également en hauteur, protégé du soleil par le marbre blanc qui recouvrait toute la ville. D’ordinaire, Diana devait plisser les yeux pour admirer les colonnes et l’architecture de la citadelle car le soleil illuminait le marbre et le rendait trop éblouissant. Ce jour-là, elle put observer l’architecture de l’acropole sans gêne. Une tempête approchait.

Elle se retourna vers le vide en contrebas avec un petit soupir. Elle n’était pas contre un peu de pluie, pour tout dire. Cela couvrirait le silence funéraire qui s’était emparé de l’île pour quelques heures au moins. La musique lui manquait. Les rires, les cris… Mais elle comprenait. Elle comprenait le désarroi de ses sœurs, leurs peurs et leurs douleurs parce qu’elle les partageait en son sein. Peut-être n’y avait-il plus matière à voir des signes divins partout autour d’elles, mais Diana aimait à croire que cette tempête si sombre était là pour les aider. Le chaos d’un vent furieux, la colère d’un orage affamé et la douleur d’une pluie battante… voilà ce qui leur fallait. Ce serait comme si leur deuil avait affecté la nature et que l’île et l’océan autour pleuraient avec elles.

Ses pensées basculèrent à l’arrière-plan avant de se dissiper tandis que ses yeux suivaient, d’abord inconsciemment puis avec attention, une silhouette différente des autres en contrebas. De là où elle se tenait, elle pouvait voir les bijoux de ses sœurs, l’or dans leurs cheveux, les chaînes autour de leurs hanches, et la légèreté du tissu sombre qu’elles portaient toutes, mais cette silhouette-là ne semblait porter aucun ornement. Si elle était vêtue de noir, ses vêtements n’étaient de toute évidence pas assez amples et légers pour réagir au vent qui se levait. Il y avait aussi le fait qu’elle préfère les petites allées oubliées qui aéraient l’espace entre les bâtiments.

Les sourcils froncés, Diana regarda l’individu se glisser dans le temple d’Alètheia. Déesse de la Vérité et patronne de la sincérité. Morte, elle aussi. Mais au lieu du pincement de cœur qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle pensait aux Dieux et Déesses de son peuple, Diana se redressa avec… excitation ? Non. Elle était intriguée, mais… pourquoi ? Pourquoi ?

Elle s’humidifia les lèvres en effleurant le Lasso à sa ceinture du bout des doigts et ce, sans s’en rendre compte. Cela pouvait être n’importe laquelle de ses sœurs qui voulait prier en secret, dans l’espoir que quelqu’un écoute encore. Beaucoup le faisaient encore – par habitude, par réconfort ou par peur. Cela pouvait être, oui, et pourtant… Diana était intriguée. C’était les ombres, réalisa-t-elle. Les ombres entre les bâtiments, grandissantes à cause des nuages qui envahissaient le ciel, et la façon dont la silhouette s’en était drapée pour avancer incognito.

Diana délaissa finalement son poste et entreprit de descendre le long du chemin de pierres blanches. Elle garda une allure posée au début, puis se laissa finalement porter par la pente du chemin et se mit alors à courir.

« Diana ? » appela une de ses sœurs alors qu’elle lui passa devant à toute vitesse.

Diana leva la main au-dessus de sa tête pour faire signe que tout allait bien, mais elle ne ralentit pas pour autant. Elle était intriguée, en pleine montée d’adrénaline et elle n’était pas sûre de savoir pourquoi. Les frontières de l’île étaient fermées et étroitement surveillées, alors l’idée qu’un intrus ait pu débarquer à leur insu semblait saugrenue, mais l’air était chargé d’électricité. Une tempête approchait, et tout semblait possible.

Pourtant, elle n’avait pas peur.

Elle ne ralentit que lorsqu’elle arriva à proximité du temple mais ne s’arrêta réellement qu’à l’entrée du bâtiment sacré. Si elle avait bénéficiait des derniers rayons du soleil sur les hauteurs de l’acropole, ici-bas le ciel était déjà trop couvert pour laisser ces derniers arriver jusqu’au sol. Les torches étaient allumées et leur éclat se reflétait sur les offrandes et les bassins disposés un peu partout dans la salle.

Mais aussi sur la tenue de l’homme qui se tenait devant l’autel dédié à Alètheia – car ce n’était pas une Amazone endeuillée qui venait offrir son respect et son amour une dernière fois. Ce n’était pas une Amazone du tout, d’ailleurs. Les yeux se Diana glissèrent le long de la silhouette carrée et forte et c’est en tout conscience cette fois-ci qu’elle referma ses doigts autour du Lasso de Vérité, prête à le brandir dans l’instant si le besoin s’en faisait ressentir.

Mais elle avait l’impression très nette que ce besoin n’arriverait jamais. Son cœur continuait de pomper de l’adrénaline pure.

« C’est un endroit sacré, » dit-elle finalement, sans vraiment savoir si elle parlait du temple, de son île ou même de ce que la silhouette si familière lui invoquait. « Que faites-vous ici ? »

Le tonnerre gronda au loin.
La tempête était plus proche que jamais.
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Re: Survivor [Wonder Woman] Jeu 27 Fév 2020 - 13:39

Seul le silence répond aux quelques mots prononcés par la Princesse Diana de Themyscira.
A ses paroles sèches ; à cette interrogation dure.
A cette allure, à cette approche presque brutale qu’elle adopte. Qu’elle impose.
Avec la puissance et le fracas du tonnerre, qui gronde au loin.

Le visiteur ne dit rien, non.
L’intrus, en fait.
L’intrus ; l’étranger. L’homme.

Celui qui n’a rien à faire ici. Celui qui est interdit, ici ; celui dont la présence a toujours été bannie.
Rejetée. Reniée.

Quelques exceptions ont été formées, évidemment ; rares.
Uniques.
Et dont les heureux élus savent qu’ils doivent faire attention – profil bas. Ils savent qu’ils n’auraient guère le droit de venir à Themyscira dans un tel moment.

Durant un deuil. Suite à une perte.
Suite à la perte.
Des dieux. Des Patrons des Amazones.
De leurs guides ; de leurs modèles. De ceux qui incarnaient leur univers… et leur mode de vie.

La présence de l’intrus n’est pas normale ; inacceptable.
Par le principe, même.
Et… par l’idée qu’il ait pu venir. Par le fait qu’il soit parvenu à trouver Themyscira – et à passer les gardes, les pièges.

Nul ne le peut, en principe.
Nul homme, en tout cas, n’a la possibilité de déjouer l’expérience et la force amazones.

Nul homme.
Mais.
Mais il est plus qu’un homme ; il l’est depuis plus de trente ans, et deux coups de feu dans la nuit. Deux balles, qui ont brisé l’univers d’un enfant – qui a alors tout perdu.
Ses dieux. Ses guides. Ses modèles.
Ses parents.

Il l’a oublié, cependant.
Ou, plutôt, ne sait plus quoi croire ; qui croire.


« Hrm. »

Il grogne, cependant ; une réaction typique, pour ceux qui le connaissent. Pour ceux qui l’ont connu. Pour ceux qui l’ont aimé.
Pour Diana.
Qui, lentement, le découvre – alors qu’il se tourne, et offre son profil à la Princesse.


« Ψάχνω για μια χαμένη αλήθεια. »
« Je cherche une vérité perdue. »


Il parle.
En grec. En grec… ancien.


« Περάσαμε το Styx. Μπήκα πίσω μου. »
« J’ai franchi le Styx. J’ai été rappelé. »


Sa voix est lente ; froide.
Sans émotion.
Sans vie.


« Ξέρω γιατί. Ξέρω πώς. Ξέρω ποιος το έκανε. »
« Je sais pourquoi. Je sais comment. Je sais qui l’a fait. »


Son regard se pose sur elle ; sur la Princesse.
Sur Diana.
Wonder Woman.
… et elle n’y lit rien, dans ces yeux qu’elle peut reconnaître – dans ce visage qu’elle peut découvrir, sous cette barbe intense.
Rien.
Aucune émotion, toujours. Aucune… âme, pourrait-elle songer.


« Ψάχνω για την έννοια αυτού του ταξιδιού επιστροφής. Ψάχνω για έναν οδηγό. Ψάχνω για έναν θεό. »
« Je cherche le sens de ce voyage retour. Je cherche un guide. Je cherche un dieu. »


Il souffle, et détourne les yeux.

« Βρίσκω μόνο ερείπια. Μόνο σκιές. »
« Je ne trouve que des ruines. Que des ombres. »


Et, lentement, il fait quelques pas sur le côté – vers les ombres ; vers les ténèbres.
Vers la fuite.


« Δεν θα σας ενοχλήσω πια. Εδώ αρκεί να πληρώσει ο Χάρον για τα έργα του. »
« Je ne vous dérangerais plus. Voici de quoi payer Charon, pour ses œuvres. »


Il plonge la main dans une poche, et libère quelques pièces, qui sonnent en chutant sur le sol ; des pièces anciennes. Des pièces ramassées sur les corps inconscients de ceux qui l’ont ramené, et qu’il a affrontés pour fuir.
Des pièces âgées, oui. Des pièces asiatiques.
Des pièces… portant la marque de la Ligue des Ombres, comme Diana de Themyscira peut le voir. Comme elle peut voir celui qui se détourne, et veut repartir. Dans l’obscurité.

Là où a toujours été sa place.
Dans cette vie – et toutes les autres.

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Re: Survivor [Wonder Woman] Mer 11 Mar 2020 - 18:08

Le cœur de Diana bondit dans sa poitrine, mais elle resta figée sur place tandis que l’inconnu se découvrait peu à peu. Elle aurait dû le savoir. Peut-être l’avait-elle su, d’ailleurs, sans vouloir se l’avouer. Peut-être l’avait-elle compris en voyant la silhouette alors inconnue se mouvoir avec tant d’aisance dans les ombres grandissantes de l’Ile des Amazones. Peut-être avait-elle fait les calculs elle-même et fait face à la seule conclusion possible, qui était… Et bien, que s’il existait un homme sur Terre capable de trouver son chemin pour arriver jusqu’ici malgré tout, c’était lui.

Lui. Bruce.
Lui.

« Tu es là, » souffla-t-elle, adoptant elle-même inconsciemment la langue que lui utilisait – morte sur le continent, mais pleine de vie sur ces côtes.

Son soulagement était intense. C’était comme respirer après des heures passées à lutter, comme remonter à la surface après une éternité bloqué dans un labyrinthe d’algues. C’était… Diana se souvenait encore de sa première fois dans l’espace. Déjà héroïne aux yeux du reste de la Terre, elle était pourtant encore bien inexpérimentée à l’époque, et voyage dans le vide intersidéral lui avait fait peur. Le noir, si intense et si épais qu’il en était presque tangible, sans fin, sans issue possible… La métaphore parfaite pour un désespoir étouffant dont on ne pouvait se sortir, le genre de sort qui effrayait déjà la Diana de l’époque bien plus que la mort elle-même.

Mais plus que tout, elle se rappelait de son retour sur Terre. De la petite tâche de lumière grandissante, du bleu, du blanc, les continents, les mers, les nuages… Puis les couleurs, par dizaines, par centaines et millions, tandis qu’elle reposait le pied sur terre. Le soleil était alors en train de se lever, et la poésie du paysage lui avait paru salvatrice et destinée à ces yeux à cet instant bien précis.

Bruce était là.
Son monde sombrait dans la folie et la peur, dans la confusion et le désespoir, et Bruce… était là. Vivant.
Elle sut qu’une fois la tempête passée, une fois les vents essuyés par les côtes de Themyscira, le soleil se lèverait.

« Attends, » souffla-t-elle avec précipitation quand il fit mine de s’écarter, et sa voix se fissura. Elle se racla la gorge et fit un pas en avant, la main tendue devant elle. « Attends, » reprit-elle d’une voix plus posée mais aussi plus forte.

Déjà le temple l’avalait à moitié. Les torches luttaient faiblement contre les ténèbres de la tempête qui s’étirait au-dessus de leurs têtes, et le combat semblait déjà perdu d’avance. Il ne restait de son visiteur inespéré qu’un quart de profil et une épaule, le reste disparaissant avec bien trop d’aisance dans l’obscurité. Une aisance qui lui fit honnêtement – et c’est cette peur qui la force à s’extirper de la surprise.

« Il n’y a plus de Dieux ni de Déesses ici, » reprit-elle. Ses yeux se baissèrent vers les pièces qu’il avait jetées au sol un instant plus tôt. Inutile de se baisser pour les ramasser, elle en voyait les gravures de là où elle se tenait, et elle ne ressentait aucune surprise. Ce serait mentir que d’affirmer qu’elle n’avait pas envisagé elle aussi de braver les interdits de la nature pour récupérer un peu de couleur et de lumières, mais si elle restait limitée par ses scrupules et ses croyances, d’autres ne souffraient pas de sa moralité.

Ce n’était pas la première fois que Ra’s Al Ghul se jouait de la vie elle-même. Ca ne serait certainement pas la dernière non plus. Le prix ne cessait d’augmenter ceci dit, seulement, c’était rarement Ra’s lui-même qui devait le payer.

Elle écarta les pièces avec le bout de sa chaussure avant de faire un autre pas en avant.

« Tu le savais, » reprit-elle en choisissant de reprendre leur conversation en anglais.

Elle dévisagea le visage découpé par les ombres à quelques mètres d’elle. Ce visage qu’elle connaissait si bien et qu’elle avait vu déformé, lissé et changé par tant d’émotions. Il était humain dans le sens le plus noble du terme – tout du moins pour elle. Si changeant alors qu’il avait toujours lutté pour devenir la seule constante de sa vie, tiraillé par ce paradoxe sans même qu’il ne s’en rende compte. Il était toujours humain, elle le savait, juste… loin. Si Charon était réellement toujours à son poste malgré ce qui était arrivé au grand Panthéon, il avait égaré quelque chose de Bruce lors de la traversée inverse.

« Tu as dû voir les signes en arrivant. Les tenues de deuil, les rassemblements… Tu le savais. » Et pourtant, il avait continué son chemin. Diana leva la tête vers la sculpture Alètheia qui trônait au fond de la salle, son visage doux et serein baignant de vérité. Elle effleura elle-même le Lasso à sa taille sans vraiment s’en rendre compte. La perte de Dieux et Déesses de l’Olympe lui était peut-être moins douloureuse qu’à ses sœurs, car elle avait appris, au fil des ans, à chérir et prier avec au moins autant de ferveur les valeurs que ces derniers avaient endossé. Peut-être. Sa perte à a elle n’était pas aussi importante. La Vérité était toujours là.

« Tu sais aussi que tu as eu de la chance d’arriver jusque-là sans être vu. Une chance qu’on pourrait mettre sur le dos de la tristesse de mes sœurs, mais qui reste incertaine. » Elle s’arrêta après quelques pas, bien plus proche de Bruce désormais, mais toujours séparée de lui par cette ombre qui l’engloutissait presque entièrement maintenant. « Ne repars, » dit-elle finalement.

Elle hésita puis reprit.

« Il n’y a pas de Dieux ici, » répéta-t-elle. « Mais tu n’en as jamais eu besoin, n’est-ce pas… Bruce ? »

Le ciel gronda loin au-dessus de leurs têtes et elle crut voir un signe divin dans l’éclair bleuté qui illumina brièvement la pièce et se refléta dans le regard toujours aussi bleu de son ami le plus cher.
Avant de se rappeler que le divin n’était plus, et que ce regard non plus, n’était plus le même.

« Laisse-moi t’aider, » souffla-t-elle. « Tu n’es pas venu ici pour prier de froides statues inertes. »

Elle agrippa son Lasso et en tira un bout qu’elle tint devant elle, le poing serré. La luminosité jaunie de ce jour d’orage lui donnait un éclat encore plus doré que d’habitude.
… divin ?

« Si c’est la vérité que tu recherches, je peux t’aider à la trouver. Je peux te guider. » Elle jeta un bref coup d’œil au Lasso entre ses doigts puis reporta son attention sur Bruce, le menton haut et fier.

« Mais s’il te plaît… ne repars pas. Pas comme ça. Pas tout de suite.» Elle marqua une pause.« Une tempête approche. »
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Re: Survivor [Wonder Woman] Jeu 12 Mar 2020 - 11:38

Il ne bouge pas. Il ne bouge plus.
Du tout.

L’homme allait partir.
L’homme allait quitter le temple ; plonger complètement dans ces ombres, où il s’ébat depuis… toujours, pour lui. Depuis peu, diraient certains qui le connaissent – qui croient le connaître.
Qui l’ont connu. Qui ont connu celui qu’il était.
Qu’il a pu être.

Il allait partir, donc ; mais il s’est arrêté, stoppé.
Il ignore pourquoi.

La femme parle – l’Amazone.
Il sait ; il s’en souvient. Lentement. Difficilement. Douloureusement.
Il s’en souvient. Il se souvient.
D’elle.

Diana.
La Princesse Diana de Themyscira ; Amazone, oui. La plus grande. La plus terrible.
La plus puissante.
La… plus formidable, définitivement.

Des flashs reviennent. Des souvenirs apparaissent.
Il… ne sait pas quoi en faire. Il ne sait pas.
Il ne sait plus.

Il est perdu ; hanté. Rongé.
Troublé.

Son corps est immobile – ou presque.
Quelques micro-mouvements apparaissent. Quelques micro-tremblements sont présents.
Il réagit ; se crispe. Un peu.
Beaucoup.
Discrètement, oui ; quasiment invisible à l’œil nu. Mais. Il y en a. Il y a ça.
Beaucoup. Oui.


« Hrm. »

Il grogne.
Alors que l’Amazone est à côté de lui. Alors que l’Amazone s’est rapprochée, et arrêtée ; alors qu’elle l’a arrêté.
Alors qu’elle lui a demandé de s’arrêter, de rester.
Il accepte.


« Humf. »

Il souffle, se crispe ; encore.
Mais ne bouge pas.
Mais ne repart pas. Mais ne part pas.

Il reste là.
Il ne sait pas pourquoi.
Mais il reste là.

Il la fixe.
Il attend. Il l’étudie, du coin de l’œil. Il reste figé ; calme, en apparence seulement. Il la fixe.
Il fixe le Lasso.
Le Lasso de la Vérité. Forgé par Héphaïstos, depuis un artefact de Gaïa, un temps porté par Antiope, sœur d’Hippolyta ; mère de Diana.

Le Lasso ; elle lui tend le Lasso.
Pour la vérité.
Pour obtenir la vérité. Pour connaître la vérité. Pour établir la vérité. Pour rappeler la vérité.

Pour rappeler… Bruce.


« Hrm. »

Il grogne.
Plus lourdement, plus durement. Il grogne.

Elle parle. Elle a parlé. Elle a beaucoup parlé.
Il retient beaucoup de choses.
Dont ça.
Dont ce nom. Dont ce prénom. Dont ce terme. Dont ce mot.
Qui revient. Qui ne cesse de revenir.
Qui ne cesse de… le hanter.


« Oui. »

Il reprend.
D’une voix lente. D’un ton détaché. Froid.


« Une tempête approche. »

Il tourne légèrement le visage. Plonge son regard dans celui de l’Amazone.

« Ce monde… sera emporté.
Cette île. Ce monde. Tout. Tout sera emporté. »


Ses yeux restent figés ; bloqués.
De marbre.
De pierre. Absolument.


« Je… le sais. »

Il prend une grande inspiration.

« Je le savais. Oui. »

Ses paupières se plissent, légèrement.

« Je savais… votre deuil. »

Il ne sait pas comment ; il ne sait plus comment.
Il s’est renseigné.
Il ignore comment il l’a fait – mais il s’est renseigné. Ça lui arrive, parfois ; il se perd.
Il ferme les yeux, et se retrouve ailleurs. Dans un autre lieu, avec des connaissances ; des éléments. Des informations.
Il ne sait pas ce qu’il arrive ; ce qu’il a fait. Comment il l’a fait.
Mais il sait. Il sait tout.
Parce que… parce qu’il… parce que.
Parce que.


« Mais. »

Il souffle, via ses lèvres crispées.

« Je cherchais, oui. Non pas… un dieu. Mais… sa connaissance.
Je cherchais. A me servir. D’eux. »


Il détache les mots, les syllabes ; se crispe, toujours.
Se crispe. Plus.


« Mais. »

Son regard se fige alors sur le Lasso.

« Non. »

Il bouge ; il rebouge.
Il recule.
Il fait un pas en arrière. Il se décale.
Il s’en décale.


« Je… cherche la vérité. »

Il souffle, lourdement.

« Tu… »

Il détourne les yeux ; gêné.

« Tu le cherches. »

Une grimace passe sur son visage.

« Tu cherches… Bruce. »

Ses poings se serrent ; d’instinct.
En le disant. En disant ce mot. En disant ce terme. En disant ce nom. En disant ce prénom.
En le rappelant.
Alors qu’il ne veut rien de lui ; alors qu’il ne sait rien de lui.


« Je… ne sais pas qui je suis. Je cherche qui je suis.
Mais pas… Bruce. »


Il se détourne, encore ; il se tourne, lui offre son dos. Encore.

« Je ne cherche pas Bruce. Je cherche la vérité.
Pas… une vérité. Que tu cherches. Toi. »


Il part, alors ; il veut partir.
Encore.

Il s’enfonce dans les ombres. Il avance. Il disparaît.
A pas lents.
A pas très lents. Sans s’en rendre compte. Sans s’en rendre vraiment compte.
Comme s’il ne voulait pas. Comme s’il ne voulait pas partir.
Comme s’il voulait être retenu ; gardé. Stoppé. Arrêté.
Lui qui se sait invincible. Lui qui se sent invincible.
Tout en sachant qu’il n’est plus rien ; qu’il n’est plus.

Il ne sait pas. Il ne sait plus.
Il cherche.
Il a besoin d’aide ; mais n’arrive pas à le dire. Mais n’ose pas le dire. Mais s’interdit de le dire.

Il le fait comprendre, alors. Il essaye.
Sans savoir. Sans comprendre.
Il cherche ; il se perd.

Il ne donne pas sa main pour être aidé – mais est prêt à ne pas rejeter une main qui peut être lui tendue, alors.
Enfin. Peut-être…

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Re: Survivor [Wonder Woman] Mar 17 Mar 2020 - 15:48

Elle sut, alors qu’elle le regardait s’enfoncer dans les ombres de nouveau, que si elle devait le laisser partir, elle ne se le pardonnerait jamais. Elle n’avait pas été là quand il avait été attaqué, et elle avait dû apprendre la nouvelle de sa mort avec bien trop de distance – une distance dont elle se sentait toujours coupable d’ailleurs. Elle sut aussi que son « repos » avait assez duré. Elle avait assez pleuré, assez regretté. Le monde des Hommes avait compliqué tellement de choses dans sa vie, et si elle s’était toujours tari d’agir avec droiture et respect envers ses convictions, les regrets commençaient à s’empiler dans un coin de son esprit. Mais certaines choses restaient si fondamentalement simples et elle était en train de vivre l’une d’entre elles.

« Non, attends, » lança-t-elle en s’élançant elle aussi en avant.

Elle tendit le bras et sa main se referma sur l’avant-bras de Bruce. Le Lasso qu’elle tenait toujours se retrouva pris entre sa paume et le bras de… Devait-elle encore l’appeler Bruce ? Diana en sentit la puissance rassurante et familière et la chaleur qui en émanait, comme s’il se réveillait. Il avait passé trop de temps à sa ceinture lui aussi, trop de temps à attendre et à regarder le temps passer.

Elle baissa brièvement les yeux vers le léger halo lumineux qui s’en échappait et reporta son attention sur le visage de son ami. Car quoi qu’il en dise, quoi qu’il pense, la vérité était là, tangible entre eux. Elle reconnaissait ces yeux, et la froideur qui y régnait ne lui faisait pas peur. Il avait raison. Elle cherchait Bruce. Evidemment. Elle l’avait longtemps cherché, sans pourtant toujours savoir qu’elle le faisait. Mais il avait raison de dire qu’il n’était pas ce Bruce-là également. Ceci dit, cela n’importait pas autant qu’il semblait vouloir le croire.

« Ma vérité n’a pas à être la tienne, » dit-elle, dans un murmure. Ils étaient tous les deux plongés dans l’ombre désormais, et le vent soufflait dans les rues pavées de Themyscira, faisant vaciller les torches et claquer les bannières. On entendait même l’océan se jeter contre les côtes de l’île, ainsi que les Amazones rentrer chez elles avec précipitation. Mais si le monde était bruyant autour du temple, le silence s’imposait ici. Alètheia n’était plus, mais la Vérité, elle, perdurait.

« Tu penses chercher la vérité absolue, la seule qui peut exister quant à ce que tu es, qui tu es, mais je crains qu’il n’existe pas une réponse unique à ta question, mon ami. » Elle le défia du regard, le défia d’oser la contredire. Le Lasso vibrait légèrement entre eux. Pouvait-il le sentir, où était-ce là son privilège de porteuse de cet artefact si précieux ? Elle n’aurait peut-être jamais la réponse, mais quelque chose lui disait qu’ils étaient en plein partage. Rien ne marchait à sens unique.

« Tu dois avoir tellement de questions, mais j’ai quelques réponses à t’offrir. Certaines seront entières, et d’autres seulement partielles, mais ce sera déjà un bon début. »

Elle esquissa un petit sourire avant de reprendre.

« Λέτε ότι θέλετε έναν οδηγό. »
Tu dis vouloir un guide.


Elle baissa les yeux et lui lâcha finalement l’avant-bras. Elle lui prit la main à la place et la tourna, paume vers le plafond haut du temple pour y déposer l’extrémité du Lasso qu’elle avait tenu fermement jusque-là.

« Ήρθατε να τον πάρετε εδώ. »
Tu es venu le chercher ici.


Elle releva les yeux vers lui et, sans le lâcher du regard, récupéra l’autre extrémité du Lasso qui pendait encore contre sa cuisse. Elle referma ses doigts autour et le garda dans le creux de sa main, adoptant avec cette dernière une position jumelle à celle de Bruce.

« Αυτή ήταν η πρώτη σας απάντηση »
C'était là ta première réponse.


Elle ferma un bref instant les yeux, recula d’un léger pas pour ne pas lui donner l’impression qu’elle s’imposait à lui, puis reporta son attention sur lui, les épaules droites.

« Ta vérité n’a jamais été perdue.» Elle désigna le Lasso qui les liait d'un léger signe de tête. Il devait sentir les vibrations, le pouvoir qui y dormait. Il n'avait pas d'autres choix. Elle se sentait presque assaillie par l'afflux de souvenirs, de ... vérités. Tant qu'elle était prête à se laisser emporter et à croire qu'Alètheia était bien là, quelque part, à conférer un caractère sacré à ce qui les liait. Mais ça n'était qu'eux. Elle et Bruce. Qui qu'il soit devenu.

« Demande-moi. Demande-moi tout ce que tu veux. »

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Re: Survivor [Wonder Woman] Jeu 19 Mar 2020 - 11:35

Il ne bouge pas.
Il ne fait aucun geste. Il ne réagit pas. Il n'offre rien, il ne donne aucun motif d'espoir, aucune raison de croire qu'il va accepter, suivre la demande de la Princesse Diana.
Enfin. Presque.

Parce qu'il ne bouge pas, non.
Il ne bouge pas.
Il ne s'empare pas volontairement du Lasso – mais il ne le rejette pas, non plus. Il ne la rejette pas.

Il reste là.
Il se laisse faire ; il la laisse faire, et il se laisse faire.

Il ne continue pas, quand elle l'arrête d'un mot, d'un geste.
D'une étreinte, sur son bras.
Il ne se détourne pas, quand elle l'interpelle, quand elle lui parle.
Avec douceur, avec justesse.
Il ne se crispe pas, quand elle le force à ouvrir sa main.
Avec tendresse, avec application.
Il ne repousse pas le Lasso, quand elle le glisse entre ses doigts.
Avec détermination, avec cette fougue qu'il reconnaît en elle.
Même s'il ignore qui reconnaît cela, au fond.


 « Hrm. »

Il grogne, cependant.
Il ne peut retenir ce grognement. Il ne le veut pas, non plus.
Cela ne l'étonne pas.
Mais cela le trouble. Parce qu'il sait ; parce qu'il sait qui grogne comme cela. Parce qu'il sait que c'est une de ses caractéristiques. Parce qu'il sait que c'est une de ses habitudes.
A lui. A l'autre.
A Bruce.


 « J... »

Il ouvre la bouche. Il s'arrête. Il hésite.
Il n'en a pas l'habitude.
Même si, là encore, il ignore de qui cette habitude vient ; et cela le trouble. Le hante.
Le ronge.


 « Ποιος είσαι εσύ? »
Qui es-tu ?


La réplique est sèche ; directe.
Presque brutale.


 « Ποιος είσαι εσύ? »
Qui es-tu ?


Il se répète ; et serre soudain plus fort le Lasso, entre ses doigts.
Le Lasso de Vérité.


 « Ποιος είσαι ... για τον Bruce Wayne ?  »
Qui es-tu... pour Bruce Wayne ?


Il se répète ; mais il affine la question.
Ses paupières se plissent.
Alors qu'il se lance. Alors qu'il se concentre. Alors qu'il avance.
Sur l'énigme.
Pour la résoudre. Ses paupières se plissent, alors qu'il avance son jeu.
Une habitude, il le sent ; il le sait.
Une autre. Une de plus.


 « Και ποιος είναι ο Bruce Wayne για σένα ? »
Et qui est Bruce Wayne... pour toi ?


Et il double la question ; parce qu'il en profite. Parce qu'il le peut.
Parce que le Lasso le permet.
Parce qu'elle... le permet, aussi. Il le sent ; il le sait.

Elle veut l'aider.
Parce qu'elle veut aider tout le monde ; parce qu'elle est ainsi.
Mais pas seulement.

Il y a plus.
En elle. En lui. En eux.
Entre eux.
Il y a plus ; et il doit savoir quoi.

Parce que la vérité doit venir. Parce que les vérités doivent l'éblouir. Parce qu'il doit avancer. Parce que le Lasso lui transforme force et pouvoir, et parce qu'il se sent grisé ; presque revigoré, transformé par ce simple contact.

Parce qu'il doit savoir, oui.
Qui il est.
Et, donc, qui est Bruce Wayne. Qui est cet autre qu'il semble être – et dont il se sent si étranger.
Si... différent. Encore.
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Re: Survivor [Wonder Woman] Lun 23 Mar 2020 - 21:50

Un brouhaha indistinct s’éleva au loin tandis que Diana et Bruce se faisaient face. Diana et l’homme qui se cherchait toujours. Combien de fois s’était-il perdu depuis qu’elle le connaissait ? Deux mains ne suffiraient pas pour le compter, et pourtant… pourtant, à chaque fois, il restait suffisamment de lui pour reconstruire et le retrouver. Serait-ce différent cette fois-ci ? Prendrait-il un chemin qu’il n’avait même jamais envisagé auparavant ? Le puits de Lazare était une malédiction, une insulte à la nature et à son ordre le plus sacré, et bien qu’elle en soit parfaitement consciente, elle peinait à affirmer ce rejet du puits maintenant qu’elle se tenait face à lui. Elle se devait d’en reconnaître les maux, ceci dit. Il était vivant, oui. Mais à quel prix … ?

Le bruit se rapprocha, et elle réalisa alors qu’il pleuvait dehors. C’était une pluie d’orage, violente et torrentielle qui enveloppait désormais toute l’île. Elle n’entendait plus rien d’autre, et personne ne les entendraient eux.

« Je suis Diana, Princesse de Themyscira, fille d’Hippolyte, Reine des Amazones. Je suis Wonder Woman, et je suis… » Elle jeta un rapide coup d’oeil vers le Lasso qu’elle tenait toujours et releva les yeux vers Bruce. « Je suis ton amie. J’ai été différentes choses pour toi, à différents moments de ta vie. Je t’ai tenu tête, parfois. Je me suis opposée à toi aussi. Nous avons combattu ensemble. Tu aurais donné ta vie pour moi – et tu l’as fait – et moi, je donnerais la mienne pour toi. Nous … nous avons envisagé un futur commun à un moment de notre histoire, mais les évènements nous ont fait prendre un autre chemin. Nous avons traversé bien des choses toi et moi, et cela nous a défini et redéfini maintes et maintes fois, mais je crois… Je crois que tu as toujours pu voir en moi une amie. »

Si elle s’était tenue face à lui sans le Lasso, elle lui aurait donné la même réponse. C’était sa vérité à elle, et elle portait ses vérités comme des étendards. Mais c’était bien plus facile de se elle-même que de le regarder droit dans les yeux et de le dépeindre lui, tel qu’elle le voyait. Tel qu’elle le ressentait. Il avait toujours su poser les bonnes questions – un mélange d’entraînement et d’instinct naturel – et, encore une fois, il avait fait mouche.

Ca la fit sourire malgré elle.

« Quant à ce que tu es pour moi … » Elle désigna d’un léger signe de la tête le temple tout autour d’eux. « A mes yeux, tu représentes le meilleur de ce que le monde des Hommes peut offrir. Tu es un des premiers vrais amis que je me suis fait quand j’ai quitté mon île et mes temples, et cela avait autant de valeur pour moi que les statues que j’avais l’habitude de vénérer. Tu… Bruce a aussi joué bien des rôles dans ma vie, et je l’ai aimé du plus profond de mon cœur à chaque fois. »

Ses doigts se serrèrent sur le Lasso, mais elle resta droite et fière malgré l’émotion qui la saisissait. Le bruit de la pluie tout autour d’eux vibrait dans ses oreilles, et conférait à leur échange un côté intimiste. C’était comme un mur solide qui s’était dressé entre eux et le reste du monde, comme s’il ne restait qu’eux. Tout s’était arrêté. Il était revenu, il était vivant, là, avec elle. Il était là.

« Je n’étais pas là quand il a été tué. Je n’ai pas… Je n’ai rien pu faire, et je ne l’ai appris que plus tard également. Je l’ai pleuré plus encore que les Saints Patrons de mon peuple, et je continuerai de pleurer ce qui est arrivé, tout comme ma frustration et mon impuissance. »

Elle ferma brièvement les yeux.

« Si c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour nous, tu y trouveras la même constante que pour les précédents. Qui que tu souhaites être, peu importe la personne que tu envisages de devenir, je resterai ton amie. Je serais à tes côtés, toujours. C’est ce qu’il s’est toujours passé pour toi et moi. Même dans nos pires moments, nous étions là l’un pour l’autre. »

Et, d’une certaine façon, c’était encore vrai. Il était là, revenu d’entre les morts alors que son peuple traversait une de ses pires épreuves. Il était là, devant elle, en chair et en os, alors qu’elle s’était sentie terriblement seule et perdue. Et elle… elle espérait qu’il trouvait un peu de réconfort dans sa présence et ses paroles. Et s’il avait besoin, elle le suivrait. Par Héra, elle le suivrait jusque dans les recoins les plus sombres de cette planète s’il le fallait.

« Le Puits de Lazare… Le Puits de Lazare est une épreuve terrible. Mais tu es fort et déterminé… Tu l’as toujours été. Tu retrouveras ton chemin, et si ce n’est pas le cas, tu t’en fabriqueras un nouveau. Je n’ai aucun doute. Tu es déjà en train de le faire. »

Il s’était séparé de son propre prénom, de qui il avait toujours été, mais les signes étaient là, juste devant elle. Tout, des expressions de son visage à sa façon de parler en passant par sa présence ici-même lui était familiers. Mais c’était à lui de s’en apercevoir, pas à elle.

« Maintenant, dis-moi. Dis-moi ce que tu es. Dis-moi ce qu’il y a en toi. Dis-moi qui tu es. »
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Re: Survivor [Wonder Woman] Mar 24 Mar 2020 - 8:53

Il reste silencieux.
Encore.

Durant tout le discours de Diana ; de Wonder Woman.
L’Héroïne. La guerrière. La Princesse. L’Amazone.
L’amie.
Il le sent, au fond de lui. Il le sent, au point que ça gonfle et que ça explose même, dans sa poitrine ; dans son cœur.

Qui bat plus vite.
Comme sa respiration accélère. Comme ses mains tremblent.
Alors qu’elle parle.

Alors que Diana parle. Alors que Diana s’ouvre. Alors que Diana s’explique.
Alors que Diana révèle tout, en fait.

Ce qu’elle pense. Ce qu’elle ressent.
Ce qu’elle vit.
Envers… lui. Non. Envers Bruce Wayne.
Mais… ça lui fait quelque chose.

Tout ça.
Tous ces mots. Toutes ces révélations. Toutes ces émotions.
Ça lui fait quelque chose.
Ça le touche. Ça le hante. Ça le heurte. Ça résonne, en lui.
Ça rappelle des souvenirs. Certains bons ; d’autres moins.
Mais ça existe.
En lui.

Tout ça.
Existe.
En lui.

Ses doigts tremblent, encore. Il ne peut plus le cacher.
Il ne veut plus.
Il n’y arrive plus. Il n’a plus la force. Il n’a plus le courage.
Il. Ne. Peut. Plus.


« … »

Sa bouche s’ouvre, mais rien ne sort.
Il frissonne. Il tremble.
Ses yeux sont grand ouverts. Son émotion est totale.
Les mots résonnent encore dans son esprit.
Elle. Lui.
Ils.
Ce qu’ils ont été. Ce qu’ils ont failli être. Ce qu’ils ont fait. Ce qu’ils ont espéré.
Ce qu’ils… sont.


« … »

Peut-être. Non. Si.
Oui.
Oui. OUI.
Il le sent. Il le sait.
Même s’il ne supporte pas cela. Même s’il rejette cela. Même s’il ne veut pas de cela.
Oui. Oui.
Il le sait.
Au fond. Il le sait. Il l’a toujours su.
Même… s’il ne veut pas.
Même. S’il. Ne. Veut. Plus.


« B… »

Il parle.
Il essaye. Difficilement. Douloureusement.
Il essaye. Quand même.


« Br… »

Il se crispe. Il souffle douloureusement.
Il essaye. Il résiste.
Il continue.


« Br… isé. »

Il réussit.
Même si le mot prononcé n’est sûrement pas celui attendu.


« Je… suis… brisé. »

Sa voix est difficile, douloureuse.

« Je… me souviens. »

Ses paupières se ferment.

« J’ai… des images. »

Ses doigts tremblent, alors qu’il tient le Lasso.

« La… nuit. Une… ruelle ; sombre. Des rires. Un parfum de luxe. Le froissement de la robe. Le… tintement des perles. La… peur. L’homme. Les murmures. Les… cris. Les… tirs. Balles. Deux… balles. »

Il frissonne.

« Le… froid. Le ciment. Le… sol. Le… liquide. Sur… les genoux. Le sang. Leur sang. Leurs râles. Leurs… visages. Leurs. Regards. »

Il ferme les paupières si fort qu’il se fait mal.

« Plus… tard. Balles, encore. Des… balles. Une balle. Bar… bara. Barbara. Une balle. Pour Barbara. Le… cirque. Non. Le parc. D’attractions. La salle des miroirs. J… im. Jim. Perdu. Avili. Perdu. Dans… les règles. Dit-il. Dans… les… règles. »

Il inspire, profondément.

« Le rire. Son… rire. Toujours. Pour… Barbara. Pour J… J. J. Toujours J. J. Jo. Ker. Mais. J. Ja. Jas. Jason. Jason. Jason. Jason. JASON. »

Ses phalanges blanchissent, à force de serrer le Lasso.

« Echec. Echecs. Barbara. Jason. Da… mian. Damian. Talia. Damian. Damian. Echec. Echecs.
Toujours. Des échecs. Barbara. Jason. Damian.
H. He. Hele. Na.
Mais. Aussi. Un autre. Une autre. Un nom. Un nom. Un. Nom. »


Il rouvre des yeux rougis par l’émotion.

« A. »

Elle sait. Elle doit savoir.
Ce qu’il va dire.


« Al. »

Le nom qu’il va prononcer.

« The. »

Celle qu’il va rappeler, ici. L’ombre qu’il va ramener.
Entre eux.


« A. »

Celle qui est morte, dans ses bras. Celle qui a disparu.
Venue du Futur. Anéantie dans le Présent.
Quand Darkseid a frappé Diana ; quand Darkseid a tué le bébé. Qu’elle portait.
Le bébé. Leur bébé.
Althea.


« C’est… trop. »

Il tremble. Encore. Toujours.

« Je… me souviens. »

Oui.
De tout. Il se souvient. De tout.


« Mais… »

De tout ce qu’a vécu Bruce Wayne. De tout ce qu’il a subi. De tout ce qu’il a perdu.

« … je ne peux pas. »

Il lâche le Lasso.

« Je… ne peux plus. »

Il recule. Il baisse le visage. Il ferme les yeux.
Il se souvient.
Il se souvient, oui. Il sait.
Il sait qu’il est Bruce Wayne. Mais.
Mais il ne veut pas.
Mais il ne veut plus.
Mais… il ne peut plus l’être ; pas avec cette douleur. Pas avec cette folie. Pas avec cette peine.

Il ne veut plus.
Plus jamais !

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Re: Survivor [Wonder Woman] Jeu 26 Mar 2020 - 18:11

L’extrémité du Lasso que Bruce tenait tomba au sol. Diana ne put en entendre le léger frottement à cause de la pluie qui tombait dru à l’extérieur du temple, mais elle le devina. Comme elle devina la cassure qu’elle venait d’infliger chez Bruce. Son propre cœur gonfla de douleur avant de se fissurer tandis qu’il se débattait avec les souvenirs qu’il rejetait, les souvenirs qu’il n’avait jamais eu d’autres choix que d’accepter auparavant pour ensuite les laisser le définir. Il était revenu à la vie comme une toile encore blanche, et il avait goûté à la liberté. Mais maintenant, les couleurs le rattrapaient et il se retrouvait avec une œuvre d’art qu’il n’avait jamais demandé, jamais voulu. Elle aurait voulu lui permettre de tout reprendre à zéro, mais la vérité était cruelle, et la vérité voulait qu’une telle chose soit tout bonnement… impossible.

Elle lâcha elle aussi le Lasso et s’en désintéressa totalement, le laissant ainsi pendre à ses côtés, jusqu’au sol en pierre froide. Par Héra, ce qu’elle avait vu dans son regard… cette douleur, l’horreur de toute une vie qui le frappait de plein fouet en si peu de temps. C’était beaucoup trop. Ca avait toujours été beaucoup trop.

« Je sais, » souffla-t-elle en faisant un pas vers lui tandis que lui aussi reculait. « Je sais. »

Elle s’avança encore pour retrouver sa place initiale juste devant lui. Le Lasso n’avait fait que soulever un voile, elle en était persuadée. Tous ces souvenirs qui lui revenaient avaient toujours été là. Il avait toujours été là, mais ça lui avait semblé plus facile de s’oublier. Et elle ne pouvait le blâmer. Bien imbu de lui-même était la personne qui pouvait affirmer sans hésiter qu’elle n’aurait jamais fait le même choix. Diana elle-même avait quelques démons, quelques prénoms douloureux qu’elle aimerait ne plus connaître. Certains qui ne la concernaient qu’elle, d’autres qu’elle avait en commun avec Bruce.

« Je sais que ça fait mal… »

Elle fit le dernier pas qui la séparait de Bruce et le prit dans ses bras, sans une once d’hésitation. Elle le serra contre elle, une main à l’arrière de sa tête et l’autre dans son dos, son étreinte assez ferme pour l’atteindre à travers le mur anxiogène qui venait de s’abattre sur lui mais pas assez pour l’empêcher de se dégager s’il en avait besoin.

Le tonnerre grondait dehors, et le déluge continuait. Le monde n’avait pas encore repris ses droits. Il ne restait qu’elle et lui, le temple et la vérité.

« Je suis désolée, » rajouta-t-elle dans un murmure. « Tu peux choisir qui tu veux être… Tu as toujours pu choisir, Bruce. Tu as choisi cette vie malgré … malgré tout. Tu aurais pu choisir les bons souvenirs à la place, mais tu as choisi de dédier ta vie aux pires. »

Preuve de sa volonté. De sa force, également. S’il n’avait jamais voulu accepter cette vérité, Diana, elle, l’avait toujours porté en son cœur.

« Mais ils ne te définissent pas, il y a plus. Il y a tellement plus également. Rappelle-toi. D’Alfred, de tes fils, tes amis. Clark, la League, les autres. Moi. Tout. »

Elle ferma brièvement les yeux, Bruce toujours dans ses bras. Elle avait cru avoir tout perdu, car c’était ce qu’elle avait ressenti quand elle avait appris qu’il n’était plus. L’absence avait été totale, fatale. Violente. Qui avait-elle réellement pleuré au milieu de ses sœurs … ?

« Pour ce que ça vaut, » reprit-elle à voix basse. « Je suis contente que tu sois là, avec moi… Je suis contente que tu sois en vie. »

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Re: Survivor [Wonder Woman] Ven 27 Mar 2020 - 8:43

Il ne bouge pas.
Ça devient une habitude.

Il a reculé. Il a lâché le Lasso. Il a fait un pas en arrière.
Il a fui. Enfin.
Il a commencé à fuir. Il a recommencé à fuir.
Il a essayé.

Sans réussir.
Sans aller au bout. Sans aller loin. Sans vraiment le vouloir, au fond ; parce qu’il ne sait pas.
Il ne sait plus.

Il est perdu.
Il est rongé par le doute ; la peur. Les peurs, surtout.
La peur de suivre ce chemin. La peur de reprendre. La peur de recommencer.
La peur de souffrir ; encore. Toujours. TOUJOURS.

Les souvenirs affluent dans son esprit. Ils le perturbent, le troublent ; le rongent.
Le terrifient.

Que de drames. Que d’échecs. Que d’épreuves. Que de douleurs.
Le Mal. Partout, tout le temps.
Le Bien ; si faible. Si vulnérable. Semblable à une petite flamme, une bougie tenue par des mains tremblantes, protégée sous la tempête.

Comme ici. Comme ce soir. Comme maintenant.
Avec elle.

Il a l’impression d’être englouti ; d’être sur le point d’être englouti.
Par les souvenirs. Par cette vie. Par cette mission.
Par les ombres.
Toujours si présentes. Toujours si intenses.

Comme… dans la ruelle.
Il sent encore l’eau et le sang qui collent à son pantalon. La chaleur des corps de ses parents, qui s’évade lentement alors que les pas précipités de Joe Chill disparaissent au loin.
Comme… dans la grotte, bien avant.
Il sent encore les cailloux qui lui écorchent les fesses et les cuisses. Le battement des ailes des chauve-souris, gênées dans leurs foyers, et qui filent ; vers lui. Pour le tuer, pensait-il. A tort.

Elles avaient peur. Elles fuyaient car elles avaient peur.
Comme lui.
Mais… elles lui ont fait peur.
Car elles ont fait de leur peur une arme ; pour créer la peur, chez celui qui provoquait la leur.

Le tonnerre gronde. Un éclair tombe.
La tempête explose, encore.
Il se crispe.

Il se fige. Il se crispe. Il se durcit.
Il se redresse.


« J… »

Il commence ; il s’arrête.
Il hésite.
Il reprend.


« Je… »

Il prend une grande inspiration.

« … suis mort. »

Il souffle. Lourdement.

« Parce que… j’ai choisi. Cette vie. Oui. »

Il ne la touche pas.
Ses bras sont allongés le long du corps. Il ne la touche pas.
Même s’il l’a laissé le toucher.
Même s’il… apprécie qu’elle l’ait touché.
Même s’il ne veut pas qu’elle arrête.


« Mais. »

Sa mâchoire se crispe, aussi.

« Je suis mort. »

Ses poings se serrent.

« Je… me souviens. Alfred. Dick. Barbara. Tim. Jason. Stephanie. Cassandra. Damian. Selina. Toi. Clark. La… Justice League.
Je… me souviens.
Mais.
Je. Suis. Mort. »


Ses paupières se ferment.

« Pourquoi. »

Sa voix se fait plus basse, plus faible.

« Pourquoi… n’ais-je pas. Droit.
Au.
Repos. »


Il souffle ; pour se libérer de cette pensée. De cette angoisse. De cette peur.
De ne jamais en finir.
De ne jamais pouvoir s’en échapper. De ne jamais pouvoir en être libéré.
Du serment.
De la grotte. De la ruelle. Des deux balles. Des perles.
De sa malédiction.
De sa damnation.

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Re: Survivor [Wonder Woman] Ven 27 Mar 2020 - 13:49

Diana s’écarta doucement de lui afin de pouvoir le regarder dans les yeux tandis qu’il essayait, tant bien que mal, de mettre des mots sur la tempête qui le prenait d’assaut et qui n’avait certainement rien à envier à celle qui faisait rage à l’extérieur du temple. Il faisait face à une douleur qu’il avait appris à garder silencieuse au long de son existence, sauf que cette fois, il s’y opposait. C’était une chose que de comprendre qui il était et de savoir ce qui le déchirait dans ses silences et l’ombre qui le drapait, mais c’était une autre de l’entendre en parler si directement, sans chercher à s’en cacher. C’était… c’était douloureux – bien plus pour lui que pour elle, elle le savait, mais douloureux malgré tout.

Elle le lâcha finalement, mais ne s’écarta pas. Au lieu de ça, elle prit son visage entre ses mains avec douceur et lui inclina doucement la tête pour l’embrasser sur le front.

« Tu es un guerrier, » dit-elle, après l’avoir relâché. « C’est le chemin que tu as décidé d’emprunter. Tu as refusé le repos et tu as préféré te battre. C’est ce que tu es. » Elle esquissa un petit sourire, léger et fugace. « C’est ce que je suis aussi. »

Le cœur lourd, elle le dévisagea un instant en silence avant de laisser échapper un bref petit soupir. Elle se pencha pour attraper sa main et le tira doucement vers elle.

« Viens par-là. »

Elle le dirigea vers un des bancs en pierre qui longeait le mur du temple et s’y assit en l’entraînant avec elle. Themyscira n’était pas habituée aux tempêtes, et son architecture n’avait pas été pensée pour faire face aux intempéries et aux caprices de la météo. La pluie amenée par l’orage continuait de tomber dru et le surplus d’eau était déjà rejeté par un sol encore asséché le matin-même, mais complètement gorgé d’eau. Des flaques commençaient à se former sous les grandes arches ouvertes du temple, jusque sous le banc sur lequel Diana avait jeté son dévolu. Le Lasso trempa un instant dans l’eau avant qu’elle ne s’en rende compte et le récupère pour enrouler le bout qui pendait avec le reste, à sa taille.

Elle détourna son regard de l’eau qui encerclait ses sandales pour reporter son attention sur Bruce, et pivota un peu plus vers ce dernier.

« Une partie de toi… Une partie de toi aurait préféré que tu restes mort, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle finalement.

Une question, juste pour la forme. Elle connaissait la réponse.

« Tu es sur une île de guerrières, et chacune d’entre nous a intégré cette idée. Le repos du guerrier n’est pas juste un terme qu’on retrouve dans les poésies et tragédies grecques. C’est un serment, pour beaucoup d’entre nous. Pas de repos tant que les champs de bataille ne sont pas abandonnés par faute de guerres à mener, et si nos yeux doivent se fermer, qu’ils se ferment mais nous serons allées jusqu’au bout. »

Elle posa sa main sur celle de Bruce et l’y laissa.

« Je suis désolée qu’on soit venus te chercher jusque dans le repos éternel que tu avais mérité. Ils n’auraient pas dû. Ils n’avaient pas le droit et justice devra être faite. »

Elle prononça ces derniers mots avec dureté.

« Si tu veux te cacher et repartir à zéro, essayer de te construire une nouvelle vie, je te soutiendrai, Bruce. Tout ce que je pourrai faire pour toi, je le ferai. »

Elle marqua une pause et hésita un bref instant avant de finalement refermer ses doigts autour de ceux de Bruce.

« Mais si tu décides qu’il reste un champ de bataille qui n’attend que toi, quelque part, je me joindrai à ton combat comme je l’ai déjà fait auparavant. C’est aussi mon devoir, en tant que guerrière. On se bat pour éviter que des innocents subissent les pires choses. Parfois, cela veut dire que nous devons les subir à leur place. Tu ne seras pas seul. Jamais. » Son regard se fit encore plus intense. « Et si tu devais tomber de nouveau un jour, si le repos venait à te trouver de nouveau, je le défendrai corps et âme. Je t’en fais ma promesse. Peu importe ma douleur et mon cœur brisé, ce sera mon champ de bataille, et je ne le perdrai pas. »

Elle posa sa main libre sur son propre cœur et le tonnerre gronda au-dessus du temple, assourdissant, terrifiant et terrible.

« Moi, Diana de Themyscira, Princesse des Amazones, je te fais le serment de te défendre jusque dans la mort. »

Elle ferma les yeux et inclina légèrement la tête, la main de Bruce toujours dans la sienne.

« Que les Dieux et Déesses m’en soient témoins, où qu’ils soient. Qui qu’ils soient, » souffla-t-elle finalement.
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Re: Survivor [Wonder Woman] Ven 27 Mar 2020 - 14:40

Il reste silencieux.
Encore.
Longtemps.
Autant de temps qu’il le faut, en fait. Autant de temps qu’il lui en faut.

A elle.

Diana.

La Princesse Diana de Themyscira.
Celle qui l’a trouvé, ici. Celle qui a su l’arrêter. Celle qui a su l’empêcher de fuir. Celle qui a su le bloquer.
Celle qui a su le confronter ; à tout.
A ses démons. A ses doutes. A ses peurs. A ses souvenirs.
A son passé.
A l’autre.

Il ne dit rien, encore.
Par respect. Par politesse. Par estime.
Par patience.
Par… passion.

Parce qu’il aime l’entendre. Parce qu’il aime l’écouter. Parce qu’il aime ses mots ; et sa voix.
Et son visage.
Et sa façon d’être. Et sa façon de présenter. Et sa façon d’agir.
Et sa façon de le guider ; de l’amener là où elle le souhaite. Comme sur ce banc, où il s’assoit docilement. Comme sur ces pensées, qu’il ne voulait pas confronter mais qu’elle l’amène lentement à voir, à accepter.

Il aime cela.
Il aime être avec elle ; car ça lui rappelle des choses.
Des souvenirs. Des moments passés.
Mauvais, parfois. Bons, surtout.
Avec elle.
Et d’autres. Mais elle. Aussi.


« … »

Il rouvre la bouche, quand elle termine ; rien ne vient.
Il ne bouge pas, toujours.
Assis à côté d’elle. Sur ce banc de pierre. Sur cette île oubliée. Une main dans la sienne.
Le regard sur elle.
L’ombre d’un sourire sur son visage rongé par les doutes, les peurs ; la barbe.
La Mort.


« Un… serment. »

Sa voix est lente, fatiguée.

« Jusqu’à… la mort. »

Son sourire demeure.
Troublé. Troublant. Toujours.


« Ou. »

Il prend une grande inspiration.

« Jusqu’à… »

Ses doigts serrent soudain ceux de Diana. Alors qu’ils ne bougeaient pas, jusque-là.
Ils bougent. Ils serrent.
Doucement.


« … ce qu’elle… nous sépare ? »

Son sourire demeure ; en coin.
Mais triste. Plus triste.


« C’est… une pensée. »

La tristesse glisse également dans son regard usé.

« Qu’il… que… que j’ai eue. Avant. »

Il souffle ; lourdement.

« Une… question. Qui aurait été posée. Qu’il… que j’aurais… posée.
Si. Avant.
Elle. Al… the. A. »


Prononcer son nom est toujours aussi difficile ; une torture.
L’ombre s’empare de son visage.
Il le détourne. Parce que ses joues rougissent ; parce que la gêne monte.
Parce qu’il l’a dit.
Sans vraiment se rendre compte de ce qu’il disait – de ce qu’il avouait.
De ce qui… aurait pu être.


« Je… ne sais plus. »

Il prend une grande inspiration.

« Diana. »

L’ombre d’un sourire glisse sur ses lèvres en prononçant ce mot ; ce nom.
Son nom.
Celui de Wonder Woman.
Définitivement à la hauteur d’un tel titre.


« Je… ne veux plus ; me battre. Souffrir. Perdre. Echouer.
Mais. »


Il lâche la main de Diana, à regret.
Et lève ses deux poings serrés devant lui.


« C’est… moi. »

Il soufflé, lourdement.

« J’ai… peur. Ça me fait… peur.
Mais. »


Son visage forme une grimace dure.

« J’utilise… la peur. J’utilise… ma peur.
Contre eux.
Ma peur… devient mon arme. Pour devenir… leur peur.
C’est… moi. C’est… ce que je fais.
Alors… si j’ai peur… »


Il tourne lentement son regard vers elle.

« Nous savons. »

La jeune femme peut lire l’émotion terrible qui anime l’être qui lui fait face.
La peur. La honte. La douleur. La fatigue. La colère. L’injustice.
Mais.
Aussi.
La rage. La fureur. La haine. La mission. Le serment.
La grotte.
La ruelle. Les deux balles. Les perles.
Le sang et l’eau sur les genoux.
Les râles. Les corps qui perdent la chaleur.
La colère.
Une autre colère.
Un autre feu. Un incendie. Un brasier.
Qui jamais ne s’arrêtera. Qui jamais ne s’éteindra. Qui jamais ne pliera.
Qui jamais ne le laissera.
Même dans la Mort. Même après la Mort. Même quand la paix est possible.
Jamais.

Pour la grotte. Pour la ruelle. Pour les deux balles. Pour les perles.
Pour le sang et l’eau.
Pour eux. Pour lui. Pour tous les autres.
Jamais.

Même s’il doit vivre et mourir cent fois, même s’il doit perdre mille proches, même s’il doit demeurer seul à jamais, unique guerrier affrontant une armée infinie et invincible.
Ne jamais céder. Ne jamais s’arrêter. Ne jamais renoncer.
Ne jamais trahir.
Jamais.
JAMAIS !

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Re: Survivor [Wonder Woman] Sam 28 Mar 2020 - 19:21

Les doigts que Diana gardait sur la main de Bruce glissèrent légèrement. Ils se faufilèrent entre les doigts qu’ils tenaient encore l’instant précédent et s’y nichèrent comme si là avait toujours été leur place. Diana les laissa s’entremêler à ceux de Bruce puis les referma doucement pour raffermir sa prise sur la main de ce dernier. L’île était baignée de douleur – comme la pluie qui ruisselait dans les rues, s’immisçait dans les bâtiments les moins protégés, la douleur voyageait d’un foyer à l’autre. Les larmes, le désespoir, l’obscurité… jamais Themyscira, si resplendissante et si magique, n’avait été prise d’assaut de la sorte. La douleur, Diana la ressentait aussi. Différemment, car c’était une expérience personnelle, mais elle était bel et bien là, et quand Bruce se heurta au prénom qui les hantait tous les deux, la douleur gronda en elle, puissante et torrentielle. Seulement, elle trouva dans son écho la peine de Bruce. Les mêmes regrets, la même horreur… et cela lui fit du bien. Cela permit à Diana de respirer, enfin.

Elle se rapprocha un peu plus de Bruce et leva sa main libre pour la poser sur la joue de ce dernier, l’obligeant ainsi à tourner de nouveau la tête vers elle.

« Je sais, » dit-elle avec douceur. Elle effleura sa joue de son pouce, comme pour effacer des larmes qui n’étaient pas là, mais qui, elle le savait, n’en étaient pas moins douloureuses. Elle prit un instant pour le dévisager avant de glisser sa main le long de sa mâchoire puis sous son menton pour lui faire redresser doucement la tête. Elle n’avait pas l’habitude de le voir avec autant de barbe, mais… ce n’était pas désagréable. « Je sais, » répéta-t-elle en écartant finalement sa main.

Que dire de plus ? Ils étaient passés à côté d’une existence commune et d’un futur qui aurait pu être si spécial. Ca l’était déjà, d’être là, à côté de lui et de partager tous ces instants. Bien sûr qu’elle y pensait elle aussi. Bien sûr qu’elle avait envisagé ce genre de pacte, cette promesse pour l’éternité. Jusqu’à la mort, et même après. Jusqu’à la fin des temps. Bien sûr. Elle connaissait sa douleur, et il connaissait la sienne, que ce soit celle qu’ils subissaient pour les mêmes raisons, ou toutes les autres. S’il avait posé la question, elle aurait répondu dans l’affirmative, sans la moindre hésitation. Elle savait leurs regrets tout aussi bien, mais elle savait aussi que s’énerver contre l’inévitable ne servait à rien. Il n’était pas seul, dans tout ce qu’il ressentait, et c’était ce qu’elle venait de lui dire. Elle savait, oui. Elle avait été là, avec lui. Elle l’était encore, actuellement. Elle le serait toujours. Jusqu’à la mort, diraient certains. Elle le pensait, en tout cas. Il n’avait pas à porter tout ça tout seul, puisque ça n’était de toute façon pas le cas.

Il écarta sa main, et elle le laissa faire sans broncher. Il se redressa sur le banc et leva ses poings, et elle le sentit s’embraser de colère et de détermination. Et elle le laissa faire, sans broncher. Elle ne bougea pas, ne s’écarta pas, tandis que ses yeux se faisaient durs et aiguisés. Lorsqu’il était apparu dans le temple plus tôt, son regard avait été froid et distant, mais Bruce n’avait jamais été glacial de la sorte. Il avait toujours brûlé, sautant d’un combustible à l’autre, d’une raison à l’autre, et parfois à tort, parfois de manière bien trop disproportionnée, mais elle l’avait toujours ressenti de la sorte. Il pouvait se draper de noir, se fondre dans les ténèbres et s’oublier dans ses enquêtes, il était aussi vivant que n’importe qui d’autre sur cette planète. Qu’elle, que Clark. N’importe qui.

Diana se redressa à son tour sur le banc quand Bruce se tourna vers elle, tendu par ce qui l’animait et brûlant, encore et toujours.

« Cela a toujours été toi, » confirma-t-elle, d’un ton presque…révérencieux, cérémoniel. C’était important, ce qu’il se passait. Plus que les eaux de Lazare, c’était ce qui s’allumait dans le regard de Bruce qui le ramenait à la vie. « Et cela le sera toujours. » Elle marqua une pause, puis rajouta, d’une voix plus légère, plus douce… soulagée, aussi. Surtout. « Tu nous es revenu. »

Elle leva à son tour ses mains et les plaça sous les poings de Bruce, paume tournée vers le ciel. Les émotions sur son visage s’effacèrent pour lui donner un air strict et intense. L’air d’une Princesse face à son Chevalier. Ce n’était plus l’orage qui faisait s’alourdir la tension autour d’eux, non. L’électricité venait d’eux. Ils étaient tonnerre et tempête, calamité et fléau.

« Un guerrier. Tu es armé et paré. »

Elle ferma ses poings et leva le menton sans le lâcher des yeux.

« Tu sais ce que tu dois faire, maintenant. »
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Re: Survivor [Wonder Woman] Dim 29 Mar 2020 - 13:29

Il ne bouge pas. Toujours.
Ou presque.

Nul mot ne sort de ses lèvres. Nulle parole ne s'échappe de sa bouche.
Mais il la fixe.
Mais il hoche la tête.
Mais il partage son regard.
Mais il confirme.

Oui.
Oui, dit-il ainsi. Oui.
Il sait.

Il sait ce qu'il doit faire. Il sait ce qui doit être fait.
Même s'il ne veut pas, au fond.
Même si une part de lui ne veut pas. Même si une part de lui refuse. Même si une part de lui souhaiterait rester là ; avec elle.
Toujours.

Dans cette île cachée. Dans ce territoire secret. Dans cet endroit abandonné des hommes, et maintenant des dieux.
A l'abri. Loin de tout. Loin des drames. Loin des échecs. Loin des défaites.
Loin de la grotte.
Loin de la ruelle.

Mais. Non.
Il le sait.
Il l'a toujours su. Depuis la grotte. Depuis la ruelle.
Ce n'est pas pour lui.
Ce n'est pas lui.

Il n'est pas cela. Il ne sera plus jamais cela.
Il est... autre chose.
Il est devenu autre chose. Pour que personne d'autre n'ait à ressentir ce qu'il a vécu dans la ruelle. Pour que personne d'autre ne sente ce vide immense, qui ne cesse de le ronger.
Pour que le crime recule. Pour que les drames s'espacent.
Pour que le Mal perde ; enfin.

Il est devenu autre chose.
La nuit. La peur. La colère. La rage. La justice. La vengeance. La fureur. Le croquemitaine.
La raison pour laquelle les criminels hésitent à sortir la nuit.
Ce qui les fait douter de tenter un coup à Gotham.

Il est devenu autre chose.
Il en connaît le nom ; il n'ose le dire. Il n'ose le lui dire.
Mais elle le voit.
Alors qu'elle ferme les poings. Alors qu'elle lui parle. Alors qu'elle l'invite. Alors qu'elle le lance.

Alors qu'un terrible éclair frappe soudain les cieux, et s'écroule sur Themyscira.


Survivor [Wonder Woman] Fond-ecran-eclair-photo-noir-blanc

Comme si Zeus lui-même, depuis le Tartare, confirmait ce qu'il se passe ; l'évidence.
Il est de retour.

Et alors que quelques cris se font entendre sur Themyscira. Et alors que quelques Amazones se dépêchent de voir si l'éclair n'a pas commis de dégâts. Et alors que l'attention de Diana est logiquement détournée un instant.
Il le fait.

Il n'est plus là, quand elle se retourne ; quand la lumière faible revient, après le choc de l'éclair.
Il n'est plus là. Il a disparu.
Il est parti.

Dans les ténèbres. Dans les ombres.
Familières.
Non plus pour s'y cacher. Non plus pour s'y réfugier. Non plus pour y disparaître.
Pour les utiliser.
Pour en faire ses armes. Pour en faire sa guerre.
Eternelle. Terrible. Impossible à gagner ; impossible à abandonner.

Il est de retour.
Batman... est de retour.

Comme il le prouve à la Princesse Diana de Themyscira, témoin et surtout actrice de ce retour.
Comme il le prouve à son amie. A son amante. A sa force.
A sa... Wonder Woman.
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Re: Survivor [Wonder Woman] Lun 30 Mar 2020 - 17:39

L’éclair frappa l’île et inonda le temple d’une lumière aveuglante. Courte mais intense, si bien qu’elle ne disparut pas totalement mais demeura imprimée sur les rétines de Diana. Surprise, elle se retourna vers le reste du temple tandis que le tonnerre, si puissant, faisait trembler le sol sous ses pieds et chanter les murs. Son cœur s’emballa dans sa poitrine et elle eut l’impression de pouvoir goûter l’électricité qui stagnait dans les airs. Themyscira, qui jusque-là, lui avait paru si lointaine, s’éveilla, et le monde se fendit en deux pour la projeter de nouveau en pleine réalité. Elle entendit les cris de certaines de ses sœurs qui se ruaient à l’extérieur de leurs demeures pour constater des dégâts sous la pluie battante. L’éclair avait frappé à quelques mètres du temple dans lequel elle et Bruce s’était réfugiés, ce qui voulait dire que tôt ou tard, quelqu’un viendrait s’assurer que tout allait bien entre les murs sacrés.

« Il faut qu’on… » commença-t-elle en se retournant vers Bruce, mais elle s’interrompit quand elle se retrouva face aux pierres nues du temple.

Elle jeta un regard circulaire autour d’elle, plus par instinct que par besoin. Il était déjà parti, elle le savait pertinemment. Tout comme elle savait qu’il quitterait l’île sans se faire prendre maintenant que la tempête lui avait offert la distraction nécessaire. Il faisait noir, si noir que la nuit coulait dans le temple par la grande arche, opaque et terrible, et Bruce s’y fondrait parfaitement. Elle esquissa un sourire tandis que son regard se posa sur la statue de marbre d’Alatheia qui surplombait la pièce. Fille de Zeus, elle aussi. Drapée de blanc, et toujours à la recherche d’un isolement qui pourrait la sauver des mensonges.

Morte, elle aussi.

Diana se releva et s’avança de quelques pas avant de se pencher et de ramasser la pièce ornée du sceau de la Ligue des Assassins que Bruce lui avait présentée plus tôt. Elle la leva devant ses yeux et l’inspecta brièvement avant de rejoindre la statue en quelques enjambées.

Les traits de son visage étaient marqués mais conservaient une certaine finesse, même pour son nez droit typique des grecques. La lumière des torches qui l’encadraient dansait sur le marbre et donnait l’impression qu’elle se mouvait, qu’elle passait d’une expression à l’autre. C’était impossible, évidemment. Elle était morte.

Diana leva la pièce entre elle et la statue, comme pour la présenter à cette dernière, puis elle la posa finalement doucement à ses pieds.

« Justice sera faite, » annonça-t-elle. Elle en faisait le serment.

Pour Bruce, pour Alatheia.
Pour tous ceux qui en avaient besoin.
La vérité serait rétablie, et les injustices punies avec justesse.
Elle en faisait le serment.

Elle remonta la capuche de sa cape sur sa tête, tourna les talons, et quitta le temple sans une once d’hésitation. La pluie la trempa en quelques secondes, mais elle ne s’en offusqua pas. Il y avait quelque chose de divin dans la tempête qui s’acharnait sur leurs côtes, et si cela ne venait pas de l’Olympe, et bien, ça viendrait d’elle. Ca viendrait de Bruce. Des vérités rétablies et des guerriers de retour sur leurs champs de bataille.

Wonder Woman devait revenir, et pour cela, Diana devait partir.
Elle avait beaucoup à faire.
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