[JSA] Les épreuves

 « Je... »

Le jeune Docteur Fate tremble.
Encore.

 « J... je... »

Il est au sol.
Presque entièrement replié sur lui-même. Il frissonne, comme s'il était plongé dans un bain gelé.
Sa terreur est si forte que l'impression est la même.

 « M... mais... »

Il les entend ; enfin.
Il entend du bruit. Il entend des sons. Il entend des mots.
Il n'est pas sûr de les comprendre.

 « P... p... »

Il essaye, pourtant.
Il essaye ; vraiment. Complètement. Il essaye.
Il essaye. Encore.

 « P... pa... »

Il essaye ; vraiment.
Pour eux. Pour ses coéquipiers. Pour ses camarades. Pour ses alliés.
Pour ses idôles.
Pour... ses amis, aussi.

Il essaye.
Il essaye de les entendre ; de les écouter.
Et...

 « Par... »

... il finit par réussir.
Enfin.

 « … don. »

Le Magicien souffle ; lourdement.
Et relève lentement ses yeux, sous le Heaume de Toth, devant lui – vers eux.
Hawkman, l'homme d'action lassé de son explosion. Power Girl, la survivante qui tente de s'ouvrir à la douceur. Sandman, qui épouse cette gentillesse qui le caractérise.

Eux.
Ses amis. Ses proches.
Son équipe.

 « Par... don. »

Il se redresse.
En tremblant. En frissonnant. En manquant de tomber.
Mais. Il se redresse.
Il se relève.

 « Je... j'suis... »

Il grimace une expression de terreur, et surtout de honte, sous le casque.

 « J'suis... j'suis dés... désolé. »

Khalid serre les bras, et détourne des yeux gênés.

 « Je... j'vous ai... j'vous ai... pardon. Je... j'suis... pardon. »

Il soupire, lourdement. Il est marqué.
Plus qu'il ne voudra bien le dire, plus tard.

 « Un... rêve. Ouais. Un rêve ; ouais.
Je... ouais.
Pardon. J'suis... désolé. »

Il avance, alors ; il essaye d'avancer.
Pour passer au prochain rêve – la prochaine menace. Pour aller de l'avant.
Pour en sortir.

(HJ/ Résumé rapide :
- Dr Fate reste au sol, longtemps marqué et choqué ;
- Dr Fate réussit à se remettre, et se redresse ;
- Dr Fate s'excuse et avance, encore très troublé. /HJ)

A moitié aveuglé par la cape du mage terrifié, Hawkman pu quand même voir la chute du serpent qui terrorisait à ce point le pauvre Khalid. Contre lequel il avait pesté oui, surtout parce que le jeune homme les mettaient davantage en danger qu'autre chose en étant incapable de surmonter sa peur. Mais une fois le calme revenu après que Power Girl ai fini le travaille commencé par le guerrier ailé, ce dernier pu réfléchir un peu et surtout se calmer. Suffisamment pour ne pas enchaîner brutalement aux paroles rassurantes de Karen et Wesley et risquer au contraire de renforcer le stress de Khalid.

-Mmmh... Ouais, rien n'est réel. Et de toute façon, on est là pour s'entraider en cas de gros problème.

Même si dans leur précipitation ils avaient délaissé le pauvre Marchand de Sable, les deux héros volants s'étaient bien portés au secours du jeune Fate. Et l'un d'eux aurait aisément pu faire demi-tour pour récupérer Sandman une fois la bataille terminée dans le pire des cas. Hawkman laissa donc ses deux compagnons visiblement plus calme. Il entend les tentatives de Khalid pour parler, et celles-ci se révèlent de plus en plus concluantes. Le mage prend sur lui, tente de se reprendre.
C'est bien, c'était encourageant pour lui. Et pour la suite.

-Ça va... C'est bon. Le principal c'est que tu finisses par te calmer.

Plus tôt aurait été le mieux, mais c'est pas le moment de dire cela. Mieux valait tard que jamais après tout. Il eut un sourire encourageant en direction du jeune héros.

-On va traverser ces fichues épreuves, et quand ça sera fini ça sera comme un mauvais rêve. Si j'ose dire, hihihi !

Au moment où Carter finissait cette phrase, une nouvelle tempête de sable se déclencha... Non pas provoqué par les pouvoirs contrôlés ou non de l'héritier de Nabu ou par les vents du désert, mais par le rêve d'Hawkman qui se finissait... Les héros avaient survécus à deux épreuves, et la troisième se dévoilerait bientôt à eux. Une fois que le sable des songes serait retombé au sol.

[-Hawkman s'est énervé, mais essaie de se calmer
-Il préfère laisser Power Girl et Sandman rassurer Fate
-Les actes de Khalid parviennent à l'apaiser
-Il tente de rassurer le jeune héros et de montrer qu'il n'est pas en colère
-La tempête se déclenche, place au prochain songe
C'est donc à la dame de nous inviter dans son rêve. A toi Power Girl ^^]

Encore des excuses. Je n'étais pas une très grande cliente d'elles, déjà parce que ce n'étaient que des paroles et que les gens les associaient trop peu souvent à des actes, même si je ne doutais pas que Fate allait prendre la mesure de ce qui s'était produit et, je l'espérais, faire ce qu'il fallait pour que ce soit la dernière fois, ça restait gênant. Même Hawkman s'était "adouci", autant qu'il le pouvait.

Sans doute s'attendait-on à ce que j'ajoute quelque chose mais je préférais pincer les lèvres et hausser les épaules comme pour dire "Qu'est-ce qu'il y a à ajouter". Il avait paniqué et avec des pouvoirs comme les nôtres ça relevait de la faute et du danger, mais il était jeune. Point. Il parvint à se relever et il fallait de toute façon avancer, impossible de reculer, même blessé, meurtri ou désemparé. On nageait dans un océan de magie qui nous tuerait dès qu'il en aurait l'occasion.

Carter tenta de l'humour et je pouffai en secouant la tête.

- Fallait l'oser celle-là...

Mais une nouvelle tempête nous enveloppa. Un nouveau "rêve" nous attendait. Logiquement, c'était maintenant au tour de Wesley, à moins que ce soit le mien...

Les rudes pentes d'une montagne aux proportions formidables plongeaient sur les hauteurs d'une ville qui s'y agrippait avec la même vigueur que la végétation folle qui l'entourait, donnant au voyageur égaré l'impression féroce que l'adret, éclairé par la lumière triste de trois soleils à l'agonie pouvait à tout moment fondre sur sa tête.

De la place principale de cette improbable cité, l'on pouvait sentir à sa gauche la puissance des monts et à sa droite la quiétude discrète des rivages qu'une mer aux teintes rosées caressait avec douceur. Tout aurait pu être magnifique si la mort ne décorait pas ses rues et si les ruines n'avaient pas remplacés l'architecture végétale qui avait un temps abrité la population de ce monde.

A la place, l'on était saisi d'un vertige absolu car la faucheuse avait pris les vêtements du carnage et tout ne semblait être qu'un irréel théâtre de destruction. Pourtant de jeunes flammes léchaient encore les lambeaux xylins des demeures devenues tombeaux ; les corps ouverts révélaient l'étrange anatomie des résidents de cette planète ; tout était récent, terriblement récent.

Dans le ciel, des nuées assombrissaient les nuages eux-mêmes, des colonnes de créatures ignobles grandies sur la surface d'un astre terrible du nom d'Apokolips : les para-démons du quatrième monde qui en bon ordre effectuaient l'invasion d'une planète. La présente ville cependant n'en comptait aucun, elle avait été un cadeau, une récompense, celle des enfants de Granny Goodness, ses sublimes et implacables Furies qui avaient déchaînés leurs forces contre une race pour qui la guerre n'était rien, pas même un concept.

- Vadis V, annonçai-je, prenant tristement conscience qu'il s'agissait d'un rêve créé directement dans un mélange de mes souvenirs.

Planète essentiellement végétale, située trop près d'un champ d'astéroïdes riche en métaux et minerais rares. Objets d'intérêts divergents mais dont la principale malédiction fut d'être sur le chemin d'une armée animée par l'unique désir de détruire.

Chaque "rêveur" eut l'étrange et intuitive connaissance des lieux, comme les rêves savent si bien le faire.

- Je connais le chemin, fis-je d'une voix caverneuse.

Et nous nous mîmes en route. Dès que nous commençâmes à marcher, les rues et les demeures se mirent à vivre, chaque parcelle devenant l'objet d'une boucle de souvenirs. Ici un homme mourrait tué par une Furies-vampire du nom de Bloody Mary, là Lashina défonçait inlassablement le même bâtiment rempli de vies innocentes. Plus loin Stompa écroulait une rue aussi aisément qu'un tapis de feuilles mortes. Là, Chessure, la créature de Malice Vundabar pourchassait une famille paniquée jusqu'à les dévorer sous les rires délirants de sa maîtresse, un peu plus loin Mad Hariette s'adonnait à sa folie furieuse. Tout avait un goût de cendre.

Plus loin on revoyait les mêmes Furies accomplir de nouveaux méfaits, continuellement, comme pour nous permettre de graver le moindre détails dans nos esprits endormis.

La route que nous suivions était tortueuse, sillonnant comme les racines d'un arbre séculaire une Terre de paix ravagée. Bientôt le chemin s'enfonçait dans le sol. Juste avant la béance, nous fûmes éclairé par un large rayon laser qui projeta de sinistres ombres autour de nous. L'iridescence traversa le ciel et percuta une tour de bois qui s'enflamma avec les civils qu'elle contenait. A l'autre bout, l'on pouvait distinguer ma triste silhouette étranglée par les couleurs de Darkseid volant dans les cieux. Je ne reconnus pas le rire qui sortait de sa gorge mais j'espérais ne jamais plus l'entendre.

Je m'abstins de commenter et préférais m'enfoncer dans les entrailles de cette planète.

Bientôt nous tombâmes devant une lourde double-porte scellée munie d'une unique poignée. Les murs de la pièce qui nous entourait étaient fait de bois et l'on devinait des formes semblables à des visages encastrés ou sculptés dans les fibres végétales.

Nous sentîmes tous que notre objectif se trouvait juste derrière elle.

- Voici la porte du Palais de la ville, commentai-je. Derrière se trouve l'âme de toute la population de cette planète. Une sorte de matrice végétale qui leur permet de se reproduire et de fabriquer leurs villes.

" En temps normal, elle est toujours grande ouverte. Mais en cas d'alerte, elle se ferme et... une sécurité se met en place.

Je regardai alors brièvement les visages qui étiraient les fibres alentours. Ils étaient paisibles, affreusement paisibles.

- Si on pose la main sur la poignée de la porte, on est transféré là, indiquai-je en montrant les murs. Et on ne passe de l'autre coté qu'en payant le prix.

Je regardai tour à tour mes amis.

- La matrice va chercher les plus beaux souvenirs qui nous composent et nous les fait revivre, ajoutai-je. Elle ne nous libère que si on... détruit l'un d'eux ; sinon, on reste là, à vivre béatement de beaux souvenirs.

Ainsi tous les visages qui nos entouraient étaient des êtres qui lentement se faisaient digérer par l'arbre, pris dans la béatitude de leurs plus beaux fantasmes. Y'avait-il prison pus astucieuse ?

De l'autre côté, une gigantesque salle aux allures de cathédrales attendait. En son centre, une plante aux formes bulbeuses qui reflétaient les alentours et pulsaient au rythme d'une planète qui souffrait...

[HRP]
- Karen ne rajoute rien à l'adresse de Khalid ;
- Elle réagit à la blague de Carter ;
- Nous sommes projetés dans un "rêve" de Karen ;
- Pour passer les portes du Palais de la ville, il faut toucher la poignée, vivre de beaux moments et en détruire un.
[/HRP]

Le rêve dans lequel ils étaient était celui de Kara. Trop précis pour n’être issu que de son imagination celui ci dévoilait les massacres commis par les légions de Darkseid. Massacres auxquels elle aurait pu prendre part, la kryptonienne ayant été infectée par son virus. Et maintenant qu’il voyait tout cela, ces souvenirs des furies parcourant son rêve encore et encore pour commettre d’ignobles actes...le Sandman n’en doutait plus. Elle a vécue tout cela en première ligne. Et visiblement s’en rappelait elle très bien.

Ils suivent Kara jusqu’à une porte et Wesley essaie de ne pas lui adresser de regards trop lourds, mais il est difficile de ne pas être déchiré par les violence physiques et morales qui sont survenues ici. Face aux portes du palais de la ville Karen leur indique que s’ils veulent continuer avancer il fallait sacrifier parmi ses plus beaux souvenirs.

Wesley la regarde dans les yeux aussitôt, surpris. Puis Carter et Khalid. Il ne peut pas s'empêcher de retrouver derrière tout cela l’oeuvre de Circé, peut être n’y était elle pour rien mais...elle avait voulu qu’il paie un prix pour dévoiler qui avait ouvert le passage vers l’Olympe à Lex Luthor. Il avait refusé. Ils approchaient maintenant de la fin des épreuves que leurs rêves leur infligeaient mais il finirait par arriver face à celle qu’il ne se sentait pas capable de surmonter. Car les souvenirs, c’était tout ce qui lui restait de Dian. Et il savait que ce serait forcément l’un d’eux qui serait sacrifié. Il avance près du mur de visages et se tourne vers Karen. Le masque sur son visage ne l'empêchera pas de voir son visage se décomposer avec sa vision à rayons X.

“Je vais commencer.”

Il s’approche de la poignée et sa main s’arrête au dessus de celle ci sans finir de se refermer. Était il encore temps de faire demi tour? Il voulait rebrousser chemin maintenant. Il n’était pas près à sacrifier cela.

“Je...je vais y arriver j’ai juste besoin d’un peu de temps.”

Il souffle en fermant les yeux, puis baisse la tête. Pourvu qu’il ne perde pas trop. La main de Wesley Dodds se referme sur la poignée et il est plongé dans une multitude de souvenirs. Tous liés à Dian.

"I've had Dian with me for fifty years. And because of that I've had happiness for all of them. Great sex, too, I might add."

Des souvenirs de sourires éphémères se succèdent, de regards croisés dans la vie quotidienne. De quand ils font l’amour, des premiers moments de leur relation. La première fois que leurs lèvres se touchent, puis quand elle l’attend sur son lit après avoir découverte qu’il est le Sandman. Et enfin à une promenade dans Central Park. Vers la fin des années 30 probablement.


Ils marchent parmi les statues de ces grands auteurs qui mettaient si mal à l’aise Dian. Le ciel est d’un bleu parfait a peine masqué par les feuillages du poumon de New York. Tout semble magique, et cela l’était déjà à l’époque. Ils s’assoient tout les deux et échangent quelques mots près de la fontaine de l’Ange de l’Eau.


Puis ils s’embrassent, et déjà à cette époque le vieux justicier avait ce sentiment qu’il vivait là l’un des moments les plus beau de sa vie. Ce serait le souvenir de cette promenade au parc qui disparaîtrait.


HJ:

Spoiler:

 « Vous... vous êtes sérieux ? »

Khalid Nassour parle.
Pour la première fois depuis plusieurs minutes.

Pour la première fois depuis ses excuses – et le changement qui s'est opéré, autour d'eux.
L'arrivée ici.
La découverte de ce monde. Du massacre. Des souvenirs de Power Girl.

L'avancée a suivi la découverte.
La plongée au cœur de tout ça. De toute cette horreur. De toutes ces abominations.

Il a souvent pensé agir ; voulu agir.
Il n'a rien fait.
Il n'a pas osé. Il... n'y a pas cru.

Il n'a pas cru qu'il pouvait la différence.
Pas après les serpents.
La peur. La terreur. Le blocage. L'humiliation. La charge, qu'il est alors devenue pour ses camarades.

La honte.
Qui le hante. Qui le ronge. Qui le dévore.

Même si cela n'empêche pas l'instinct. Les réactions instinctives.
Comme celle-ci.
Et celles qui suivent.

 « Sérieusement ?! »

Le jeune Docteur Fate se tourne vers Power Girl et Hawkman, qui n'ont pas encore réagi.
Qui n'ont pas encore sauté le pas.
Qui n'ont pas encore... sacrifié. Un souvenir. Un bon souvenir.

 « Mais... mais... p'tain ! »

Sandman n'est plus avec eux. Déjà.
Le vieil homme, au corps de trentenaire, n'est plus là. Il l'a fait. Il l'a déjà fait.

Quel homme. Quel héros.
Quel fou.

 « On... c'est trop ! P'tain ! Quand même ! Non ? Non ?! »

Il s'emporte, se débat. Parle fort.
En vain.

 « Mais... quand même... on va pas... quand même. P'tain. P'tain... »

Il lève les bras, essaye de convaincre les autres ; alors qu'il n'est pas convaincu lui-même.
Il est perdu.
Comme souvent. Comme d'habitude.
Comme par hasard.

 « Je... p'tain. »

Il souffle, et baisse les bras.
Littéralement.

 « P'tain. »

Khalid s'avance vers la porte. Il souffle.
Puis pose sa main dessus.

Il abandonne.

Il cède.

Il accepte.

Il plonge.
Dans ses souvenirs. Dans son esprit.
Dans un souvenir.

Avec... lui.


Kent Nelson.
Son prédécesseur. Son héros. Son grand-oncle. Son mentor.

Mort, maintenant.
Mais qu'il découvrait, alors. Qu'il rencontrait. Pour discuter. Pour se rapprocher. Pour partager.
Enfin.

Une discussion simple et sobre. Douce et belle.
Magnifique.
Un de ses plus beaux souvenirs.
Avec la suite, aussi.


Cette transformation à deux. Cette action à deux.
Ce sauvetage à deux.

Les larmes coulent en silence sous le Heaume de Toth, alors que Khalid Nassour replonge dans ce moment. Ce moment si bon. Ce moment si agréable.
Ce moment où il y a cru. Où il a commencé à croire... en lui.

Il l'abandonne, alors.
Le cœur lourd. Les yeux mouillés. L'esprit en miettes.
L'âme en peine.

Le Docteur Fate abandonne ce moment.
Il le sacrifie.
Il va de l'avant.

Il ne sait plus, ensuite, ce qui le rend triste ; mais il sait pourquoi.
Il sait ce qu'il a fait... ce qu'il a dû faire.
Et ça l'énerve.
Et ça se payera.
Bientôt.
Vraiment...

(HJ/ Dr Fate conteste longtemps puis sacrifie un souvenir avec Kent Nelson. /HJ)

Ils avaient quittés l'Egypte pour encore plus d'exotisme. Pour une planète visiblement mal en point... Mourante même. Les décors étaient beaux, mais c'était une beauté tragique. Désespérée. La mort et le désespoir ornaient la beauté de ce lieu dévasté. Tout aurait pu être calme et serein, si ces cadavres ne jonchaient pas le sol. Preuve indélébile et terrible que des actes horribles s'étaient perpétrés aussi. Le guerrier ailé avait l'impression de marcher au milieu d'une cité ravagée par une bataille récente. Les assaillants n'avaient fait aucun cadeaux aux pauvres habitants de ce monde. Et ce n'était pas étonnant puisque les guerriers provenaient de la terrible Apokolips.

-Grr...

Il fallu tout le contrôle de soi du guerrier pour se rappeler qu'ils étaient au milieu d'un rêve et qu'agresser les Furies ne changeraient rien... Ne ramènerait personne. Ce monde avait perdu face à Apokolips et avaient payé un prix abominable. Aussi puissant soit-il, Carter ne pouvait rien faire pour ces pauvres gens... Il aurait pourtant préféré. Parce que l'épreuve que leur proposait Power Girl pour pénétrer dans le palais était terrible. Même s'il était sans doute celui d'entre eux qui avait le plus de souvenirs heureux, elle lui serrait le cœur.

-J'aurais imaginé des épreuves plus... brutales. Dans tes rêves.

Il plaisantait... Mais la brutalité était là, quelque part. Elle ne s'exprimerait pas dans la fureur d'un affrontement physique, mais dans la douleur de devoir s'arracher soi-même un de ses plus beaux souvenirs. A leurs côtés, Wesley et Khalid avait déjà traversé l'épreuve. Le doyen l'avait fait sans hésiter, mais le plus jeune avait essayer de tergiverser, de repousser l'inévitable... Avant de se reprendre. Et de passer l'épreuve à son tour. Hawkman se dirige vers la porte à son tour.

-Eh bien, on se retrouve de l'autre côté.

Avec un souvenir en moins...

Il aurait pu le parier tellement il s'en doutait. Evidemment. Ça ne pouvait pas en être autrement, non ? Evidemment que le souvenir qu'il aurait à sacrifier serait en lien avec sa chère et tendre femme. Son éternelle moitié depuis tant de siècles. Elle était là... En face de lui. En tant que Sha-Yera, la princesse d'Egypte. La première incarnation à avoir été sacrifiée sur l'autel de la vengeance de Hath-Seth.

-Je suis désolée, mon amour.

Il le sait... Il le sent... Ce serait se souvenir là qui disparaître dans les limbes. Ce moment précis. Celui où ils s'étaient ouverts mutuellement, et où ils avaient découvert la profondeur du lien qui les unissait. D'ailleurs, Khufu arrivait se se plaçait face à son amour. Les deux se mettent à discuter, et leurs paroles sont tendres... Douces. Aimantes. Hawkman les écoute un instant, revivant la scène comme s'il la vivait pour la première fois... Et pour la dernière dans tous les cas. C'est lorsque les corps des deux amants se rejoignent que Carter lève le bras. Maintenant, parce qu'il ne serait plus capable de le faire après.

Le tir fila avec une brutalité extrême... Le souvenir des amants enlacés l'un contre l'autre se fissura comme un miroir que l'on brise... Avant d'exploser en des milliers de morceaux. Sacrifié, anéanti. Perdu, à jamais.

[-Hawkman n'aime pas le paysage et manque de s'en prendre aux Furies
-Il ne peut s'empêcher de commenter l'épreuve imposée par le rêve de PG
-Il laisse Wesley et Khalid finir leur épreuve... Avant de poser la main sur la poignée
-Le souvenir sacrifié et celui du moment où Khufu et Sha-Yera se sont déclarés leur amour mutuel
-Carter apparaît aux côtés de Sandman et Fate de l'autre côté]

Nous ne sommes que l'empreinte physique de nos souvenirs et de nos expériences. Notre personnalité vit au gré des blessures et des joies de jadis, conscientes ou inconscientes, perdre de ces heureux moments c'est un peu détruire l'influence positive qui a pu nous mener jusqu'ici. Être une somme dont chaque soustraction est un déchirement. Le prix est lourd. D'autant plus lorsque votre quotidien est peuplé de combats, de violence et d'affrontements. Sandman a vécu et sans doute a-t-il accumulé de beaux souvenirs, de beaux moments.

Il a tourné son masque vers moi pendant mes explications. Je soutins son regard, fixant grâce à ma vision à rayon-X ses yeux qui ne cachaient pas l'importance que tout ceci avait pour lui. Il déclara vouloir être le premier, celui qui allait ouvrir la route. Le rêveur était toujours un explorateur, un inspirateur, pas étonnant qu'il soit autant respecté dans la JSA. Je voulu parler, mais son visage m'en dissuada, son hésitation m'invita à lui laisser un temps calme. Certaines choses n'ont pas à être influencées par d'autres.

Dès que Sandman pose la main sur la poignée, son visage se grave dans le bois le temps d'un battement de coeur. Il est passé et déjà Khalid panique, cherche une solution, une échappatoire entre Carter et moi. Il essaie de se convaincre. Il se bat comme un beau diable avec lui-même, les paroles se bousculent. Je croise les bras alors qu'il se noie dans son hésitation. Oui, c'était un tribut qui s'imposait à tous, ou l'oubli, ici et maintenant, perdu dans un cauchemar. J'aurais dû, là encore, dire quelque chose, mais il n'y a que mes mains qui veulent lui parler et pas pour lui claquer la bise. Je serre les dents en l'écoutant, me rappelant qu'il est jeune et qu'il a le droit de s'exprimer, même si ce qu'il a à dire n'est ni encourageant, ni utile.

Je regarde Carter un temps puis revient sur Khalid qui se calme. Sa main se ferme, vaincue, sur la poignée et le voilà qui passe rapidement sur les noeuds du bois alentour.

Vient le tour de Hawkman qui m'adresse une petite plaisanterie dans laquelle je lis de l'amertume.

- Crois-moi, j'aurais préféré démolir des Furies... lui répondis-je alors qu'il se dirigeait vers la porte.

Puis à son tour il disparut.

Au dehors il n'y avait plus les bruits des combats, comme si le rêve lentement s'éfilochait. Le silence rendait ma solitude plus forte encore. Tous avaient accepté de sacrifier, non sans résistance, un souvenir. Au moins n'était-ce pas pour eux la seconde fois qu'ils le faisaient... La première fois, je n'étais pas moi-même mais j'ai eu une répugnance à le faire, même les autres Furies, car nous sommes toutes et tous attachés à notre passé et à ce qui nous procure de l'énergie pour avancer, à ce qui nous compose aussi intimement.

Cette poignée est plus stylisée que dans mes souvenirs, je dois lui reconnaître une certaine beauté avenante, mais sa serrure n'est pas des plus attrayantes. Allez, encourage-toi ! Ça ne fera que le deuxième... Et, au fond, on en garde pas vraiment souvenir... On sait juste que l'on a abandonné quelque chose de soi ici.

J'écrase une larme sur ma joue. Je ne crie pas. Je ne hurle pas. Il n'y a de toute façon personne pour entendre ou pour m'aider si je m'écroule. Au fond, je pourrais rester ici, piégée dans mes propres fantasmes, à revivre sans cesse le bonheur passé. Je sens mon gant qui se soulève, porté par une main tremblante. La première fois c'était comme de se laisser couler dans un bain chaud, avec une sortie glaçante.

Je fais craquer mes cervicales. Ils t'attendent de l'autre côté... ils t'attendent. Je ferme d'un seul coup la main.

Tout est éblouissant. Premiers rires dans les plaines de Krypton. Je reconnais, plus jeune, mon père. Ma mère est un peu plus loin, en retrait. Jeux d'enfants que la Terre ne connaîtra jamais. Autre rire. Premiers baisers, volés ou donnés. Les rougissements qui paraissent si embarassants sur le moment mais qui donne des souvenirs si délicieux.

Puis d'un seul coup, un soir. Les lunes de Krypton baignent le jardin de notre maison. Mon père et ma mère sont là. L'un de nos rares moments d'intimité ensemble. Ma mère me tend un bijoux que je n'ai plus. Un pendentif qui n'existe plus qu'en rêve, en souvenir, niché dans un coin de ma mémoire. Car ce pendentif, que je le revois pendre à la main de cette même mère comme le dernier souvenir qu'elle conserve de sa fille alors que le sas de mon vaisseau se ferme, je n'ai pu l'emmener. Un lien. Le dernier avec ma mère, avec ce qu'elle m'a offert. Un fermoir, sans photo, mais contenant une pierre dorée qu'un ancêtre avait raméné, un "lien" entre les générations des In-Z. Quelle joie j'avais pu éprouver à récupérer ce bijoux, à sentir les mains de ma mère tandis qu'elle fermait le collier et me disait qu'il veillait sur nous.

Le plus beau restait cependant ce moment, simple, en famille. Cette famille que je n'avais plus... et n'aurais plus... Je ne voulais pas donner ce souvenir. Aussi le vécus-je... une fois... puis deux... Le rêve ou le mécanisme m'empêchait de chercher autre chose, peut-être quelque chose de moins fort ? Peut-être au contraire quelque chose de plus fort ?

Mais rien, je sentais la chaleur de la nuit, je réentendais nos rires, nos plaisanteries, nos conversations...

Alors, d'un seul coup, la jeune fille que je suis se lève des jambes de ma mère alors qu'elle allait me remettre le collier. Tout semble s'arrêter et se figer. Mes yeux rougeoient et d'un tir, j'envois cette illusion de bonheur dans les méandres d'une magie incompréhensible. Les rires deviennent cris...

Je suis expulsée de la barrière de bois vers mes compagnons, la sensation est semblable à la première fois. Comme si un rideau d'eau glacée avait accueilli mon arrivée. Les yeux rougis par les larmes, mais la mémoire nettoyée de ce souvenir, je serre les dents et les poings. Ma respiration est forte, j'ai besoin de taper sur quelque chose.

- Si je l'attrappe... commençai-je sans terminer, faute de temps.

Devant nous se tient l'étrange et bulbeuse structure, mais aussi un groupe. Des Furies qui rient alors que l'une d'elle s'avance vers le coeur de cette civilisation. Cette dernière, hélas, est moi, un souvenir, mais la tenue est étrange, comme si les rêves commençaient à se mélanger, car je n'avais jamais été parée comme un égyptienne. Les autres furies semblaient être vêtus comme autant de Polaris, KGBeast et des civils New Yorkais d'un autre temps. Le bois formait des immeubles ou se couvraient de hiéroglyphes.

D'un coup de rayon thermique, dans un rire effroyable, la Power Girl détruisit le pilier. Du sable en sortit et une nouvelle tempête s'élèva, effaçant les détails et diluant les protagonistes.

Nous étions bons pour la prochaine épreuve...

[HRP]
- Karen ne trouve rien à dire mis à part à Carter ;
- Elle hésite puis se lance et sacrifie son plus beau souvenir avec ses parents ;
- Nous assistons tous à la desctruction de cette civilisation ;
- En route pour la prochaine étape de notre voyage !
[/HRP]

Spoiler:

Le prix a payer aura été lourd pour surmonter cette épreuve, mais chacun ignorera ce qu’il avait pu être. Khalid, Kara et Wesley avaient perdus des souvenirs de personnes disparues, plus rien ne pourrait leur ramener ces moments. Carter quand à lui découvrirait peut être un jour en parlant avec Shiera qu’il n’a plus souvenir de ce moment partagé. Il comprendrait alors que c’était celui là qui était partit en passant cette porte. Mais sa bien aimée pourra alors lui conter à quel point c’était beau et fort.

Le sable qui avait tourbillonné autour d'eux disparaît pour dévoiler où ils sont. Le justicier de la JSA n’était jamais venu ici mais en regardant l’irréelle masse nuageuse tout autour du mont et l’architecture des palais qui y étaient bâtis ils comprendraient.

Un Olympe rêvé par lui sans doute. Mais Wesley Dodds n’avait pas pas besoin d’imagination ou de souvenirs pour voir pareil lieu. Par la portion de pouvoir qu’il avait de l’Endless Dream il avait accès à une forme de vérité sur le passé ou à des visions prophétiques de l’avenir. Sur le vrai.

Ils sont tous les quatre au milieu d’une piazza devant l’un des nombreux temple, en regardant le sol les membres de la JSA pourraient voir des mosaïques superbes à la gloire des dieux de l’Olympe. Celle ci était néanmoins abîmée à divers endroits, des morceaux de pierre arrachés sans pour autant avoir été réparée. Les marques d’un combat, celui que Luthor avait livré ici?

“Je croyais qu’il resterait une épreuve...”
Deux voix s’étaient entremêlées, celle du Sandman et une autre plus grave, semblant surgir de nulle part.


En l’espace d’un clignement de paupières une femme à la chevelure violette était apparue près de la place assise sur les marches du temple de Zeus. Wesley se tourne vers elle.

“Circé. Tu as eu ce que tu voulais, nous avons surmonté les épreuves. Qui a ouvert le passage vers l’Olympe à Lex Luthor?”

Elle pose une main sur sa bouche pour retenir un rire intempestif et fait un signe de la main comme pour saluer quelqu’un derrière eux...en se retournant ils le verraient arriver à son tour.


Demanda Arès, dieu de la guerre. Qui n’était plus au Tartare où Zeus l’avait fait enchaîner car Hadès n’était plus. Qui avait vaincu Artémis de Bana-Mighdall, l’usurpatrice qui l’avait remplacé comme déesse de la guerre. Arès qui dans la réalité également était aux portes de l’Olympe désormais. Qui aurait bientôt un pouvoir que plus personne ne lui contestera, et qui par la promesse de guerres menées par Lex Luthor dans l'univers...serait plus fort que jamais. Wesley le voit et comprend qui il est par les attributs qu’il porte. Puis regarde à nouveau Circé, son masque cachant l’effroi qu’il pouvait ressentir. La sorcière se meut autour d’eux, irréelle et plurielle. Trois sorcières passent près des héros pour se rejoindre en une seule qui pose sa main sur l’armure d’Arès avec sensualité.

“C’est à la fois la réponse et l’épreuve dieu de la Guerre, voilà celui qui veut t'empêcher de devenir le dieu des dieux.”

Arès tourne lentement la tête Carter, Kara, puis son regard s'arrête sur Khalid et son heaume doré.

“Celui là?”

“Non...Celui là.”

Elle montre du doigt Wesley et arbore un sourire à l'ostensible méchanceté ne laissant aucun doute sur le destin qu’elle lui voyait. Celui d’un mortel broyé par un dieu pour avoir voulu les défier.

“Cela a toujours été toi la responsable Circé.”

“Tu aurais du croire en ton rêve mortel. Ne suis-je pas celle qu’ils t’a révélé quand tu as demandé qui avait permis à Luthor de tuer les dieux? Affrontez vous tous les deux désormais, c'est la dernière épreuve.”

Arès s’avance au milieu de la place, et s’arrête en regardant cette...chose insignifiante qu’était Wesley Dodds. Circé sait que le Rêveur va se faire massacrer. Le dieu de la Guerre joint ses mains en faisant craquer ses phalanges dans ses gants de métal. Cette épreuve finale était si facile qu'il pourrait prendre cela pour une insulte s'il ne devait pas tant à Circé.

“Pourquoi les autres? Pourquoi les avoir fait venir.”

La sorcière à la puissance incommensurable eu un sourire cruel en regardant les membres de la JSA.

“Que serait un spectacle sans son public?”

D'un instant à l'autre le dieu de la guerre l'aurait tué, ne restait qu'a savoir ce que feraient les autres membres de la JSA face à des dieux.

HJ:

Spoiler:

Un silence total s’impose, soudain.
Là. Ici.
Au cœur de cette Olympe rêvée – mais si réelle. Si proche de la réalité.

Si définitivement réelle.

Ils y sont ; ils sont là. Ils sont arrivés.
Les épreuves éthérées sont terminées. L’ultime palier est devant eux.
Devant… lui.

Wesley Dodds. Sandman.
Meneur, au moins inspirateur, de la JSA. Amené ici par ses songes – piégé par Circé ; déesse lunaire, en lien avec les rêves.
Devenus cauchemars.

Arès fait face. Arès impose. Arès règne… bientôt.
Il l’entend. Il le sent. Il l’espère.
Il en rêve.
Il se tient prêt. Il fait face, oui. Il le veut.

Arès ne laissera rien l’empêcher d’obtenir ce qu’il veut ; ce qu’il exige.
Ce qui lui revient, selon lui.

Surtout pas un Humain, qu’il juge évidemment minable et misérable.
Un Humain, au fond.
Arès pourrait en rire – si son essence belliqueuse n’était pas intensifiée, aggravée par la folie des combats menés et déclenchés par Lex Luthor dans le Multivers.

Arès est, ici, au sommet de sa puissance.
Et plein de rage.
Avec, surtout, beaucoup d’impatience… et l’envie de nuire. L’envie de détruire.

L’envie d’anéantir le pathétique Humain qui se dresse sur sa route.

Mais.

Mais Circé a commis une erreur. Ou a installé un piège, dans le piège.
Elle a amené un public.
Elle a toléré la présence de la JSA ; d’un commando de la JSA. Qui vient de subir des épreuves. Qui vient de faire face à ses pires peurs, puis à d’abominables serpents, puis au sacrifice d’un souvenir dont ils ne savent plus rien – mais dont le manque se fait, déjà, sentir.

Et.
Et cela ne peut se passer ainsi, alors.

« Si c’est ça ton p’tain d’spectacle, j’veux être remboursé, alors ! »

Khalid Nassour le refuse. Et il entend… se faire entendre.

« Hey ! »

Il n’a rien dit, après avoir sacrifié son souvenir. Il a fixé en silence le monde qui agonisait, alors qu’il sentait sa peine. Il a suivi ses proches, ses alliés et a été impressionné en découvrant l’Olympe.
Il a tremblé, en voyant Arès – encore plus quand il l’a fixé.

Mais. Mais quand il a compris que Wesley est la cible… non.
Il a refusé.
Il a refusé que l’homme – ce vieil homme si bon, si gentil, si impressionnant soit la cible.
Non.
Ses doutes s’envolent. Sa peur s’évapore.
Sa colère grandit.
Et explose.

« Retourne vendre des chocolats avec l’roi d’Sparte ! »

Le jeune Docteur Fate active ses pouvoirs. S’élève au-dessus du sol.
Et s’en prend au dieu de la guerre.


De l’énergie magique. La puissance de l’Ordre.
Pas plus, pas moins.
Pas de formule. Pas de sortilège. Juste… la puissance de l’Ordre.
Ça doit faire mal ; il l’espère, en tout cas.
Il espère sincèrement que ce salopard divin va le sentir passer, là !

(HJ/ Résumé rapide :
- Dr Fate reste silencieux après son sacrifice ;
- Dr Fate tremble quand Arès le fixe ;
- Mais ses doutes et peurs s’évaporent quand Wesley, qu’il apprécie, est menacé ;
- Dr Fate hurle puis libère sa puissance de l’Ordre sur Arès. /HJ)

La Rage était bien ce qui semblait dominer l'atmosphère après le passage terrible de la porte avaleuse de souvenirs. Un anneau Red Lantern se serait trouvé dans le coin, il n'aurait sans doute pas sût vers lequel se diriger en premier. Le sentiment de perte était terrible, plus encore que le fait de savoir qu'on a perdu quelque chose sans savoir quoi. Le souvenir était perdu et ils ne sauraient jamais lequel avait disparu... A moins que quelqu'un leur en parle. Ils assistèrent sans rien dire à la destruction du pilier par rien de moins que leur compagne vêtue différemment et surtout bien plus agressive qu'à l'accoutumée. Cette vision marqua la fin de cette épreuve, et l'annonce de elle de Sandman.

Celle-ci devrait avoir comme lieux l'Olympe elle-même... Endroit fantastique, majestueux et ayant subit de lourds dégâts. Possiblement à cause de Luthor qui était venu exterminer toutes les divinités grecques... Enfin, presque toutes. Héraclès avait survécu, Circé aussi et... Arès. Qui s'était libéré du Tartare et paraissait déjà prêt à mener une nouvelle bataille. Lorsqu'il compris que l'adversaire du dieu de la Guerre serait Wesley, sa réaction fut méprisante.

-Nan mais c'est une blague. La rouste que vous a flanqué Luthor a frappé si durement votre orgueil que vous ressentez le besoin d'écraser n'importe quoi sous vos divines bottes ?

Il l savait hein que les dieux et surtout les grecs étaient pétris d'orgueil et de fierté, qu'ils méprisaient les mortels comme ceux-ci méprisaient les petites fourmis... Mais là ce n'était plus Ulysse contre Polyphème ou David contre Goliath ! Sans vouloir insulter les capacités de Sandman, ils venaient tout simplement de le mettre à mort sans aucune forme de procès. Ça le mettait en rage. L'orgueil divin n'avait aucune limite, comme celui de Luthor d'ailleurs. Après l'attaque de Fate, la divinité semble sur le point de s'en prendre au jeune mage avant de se faire surprendre par une avalanche de coups de poings portés avec la force de Superman.

-Changement de plan Arès, tu vas te retrouver face à plusieurs adversaires afin que le challenge soit un peu plus équitable. A moins que tu n'ai peur et que tu ne te sois transformé en dieu des fillettes !

La divinité est propulsée au loin et renvoyé encore plus loin par un tir de la Griffe d'Horus qui lui fit pousser un hurlement de rage. Circé avait voulu un combat inégal... Elle ne l'aurait pas. Car la JSA n'était pas du genre à abandonner l'un des siens face au danger. Surtout après les trois terribles épreuves qu'ils avaient traversés.

[-Carter ne dit rien durant la fin de l'épreuve de Karen
-Il insulte les deux déités lorsque l'épreuve est annoncée
-Après que Fate ai attaqué, il insulte Arès tout en le frappant
-Il décoche un tir de la Griffe d'Horus vers le dieu de la Guerre]

Colonnes ioniques et marbre taillé s'amoncelaient en des bâtiments d'une majesté surréaliste, surplombant une masse nuageuse qui les enserrait, comme pour atténuer la froideur du vide qui les emplissait. Marquant l'ultime étape de notre voyage, ce décors onirique était idéal pour la scène finale orchestrée par la très tortueuse et puissante Circé. Le rideau se levait ainsi sur l'aboutissement d'une tragédie qui avait tout d'une farce. La rage au cœur, j'avais l'impression de vivre un cauchemar qui n'en finissait pas.

Les Dieux me posaient problème à plus d'un titre et je préférais ne jamais trop réfléchir au gaspillage de pouvoir qu'ils faisaient. Les voir mort ne m'atteignait pas vraiment, quitte à me répéter, mais à voir ce qu'il restait : Arès et Circé, je regrettai que le travail n'ait été fait qu'à moitié.

Circé, source de cette catastrophe divine, avait finalement réussi à manœuvrer pour que Luthor atteigne ses adversaires et lui nettoie le passage. Vers quoi ? La question demeurerait, elle avait en tout cas bien joué sa partie et je détestais me retrouver le jouet de forces cosmiques aussi instables. J'avais besoin de me défouler un peu, histoire de sécher mes dernières larmes et de savourer l'impression d'avoir réussi quelque chose. Circé menaçait ainsi indirectement Sandman via le très puissant Arès. Pourquoi n'avait-elle pas cherché à atteindre notre collègue directement ? Était-elle à ce point cruelle et sadique qu'elle désire voir une exécution camouflée en duel ? Je... mes dents se serraient, j'avais envie d'y aller aussi mais...

Cela manquait de sens. Cela... n'était pas logique. Pourquoi nous emmener tous les quatre ? Avoir un public aussi dévastateur ? Voulait-elle voir Arès tomber à son tour ? Et pourquoi ? Y'avait un truc particulier dans l'Olympe, même en rêve ? Bon sang, la mythologie ne m'intéressait absolument pas, je n'avais pour tout dire que la connaissance de quelques dieux mineurs et leurs faits d'armes ne m'avaient jamais encouragé à les découvrir d'avantage...

Fate et Carter intervinrent rapidement pour éviter un sort funeste à notre ami.

Je fermai les poings, prête à les abattre sur le Dieu qui avait été expédié à bonne distance par Hawkman. Mais quelque chose me gênait toujours, trois épreuves qui s'étaient déjà jouées de nous et je craignais qu'à nouveau nous combattions plus pour aider notre ennemie qu'à la vaincre. Et si finalement la mort de tous les Dieux la satisfaisait elle ?

Je n'aime pas ne pas savoir. Or, tout ce que je sais, c'est que Sandman reste la cible, l'homme à abattre face à des Dieux contre lesquels il n'a techniquement aucune chance...

J'aurais voulu saisir le trench-coat de Wesley et l'éloigner et lui dire que ce n'était pas normal, qu'elle aurait pu nous détruire d'un claquement de doigt. Mais nous étions dans un rêve, au moins en partie le royaume que servait Sandman... Bon sang. Arès était une menace certes, mais celle que je rêvais de tuer volait encore au dessus de nous. Je refusai de lui servir de spectacle... Qu'y avait-il de si important dans cet Olympe pour que l'on se batte pour lui, ça ressemblait à du marbre et de l'or. Rien de plus.

Je tournai un visage livide vers Wesley.

- Je ne comprends rien à l'affaire, je sais pas pourquoi on en est finalement là, mais je ne te laisserai pas tomber et... après tout... maintenant on a le nom de notre coupable, lui lançai-je avec un clin d’œil avant de regarder la sorcière qui pouvait techniquement me vaporiser sans mal.

Je décollai doucement en déglutissant. Allez, quitte à mourir héroïquement, autant le faire franchement. Je filai sans plus un mot à super-vitesse vers Circé, consciente que c'était folie pure et abattis un uppercut qui aurait décapité sans mal un humain standard. Il était hors de question que je sois une marionnette pour amuser cette tarée...

[HRP]
- Kara ne comprend plus trop la situation et se sent perdue ;
- Elle décide d'aider la troupe en attaquant directement Circé...
[/HRP]

Spoiler:

Ce qui avait tout d’une sentence de mort mais avait l'hypocrisie d’être qualifié de duel par la sorcière derrière toute cela avait été prononcé, et Arès allait passer à l’acte quand Docteur Fate intervint. Par les mots, d’abord. Hawkman n’est pas long non plus à réagir. Power Girl si elle reste silencieuse, commence à entrevoir quelque chose. Par l’énergie magique de l’Ordre Khalid intervient. Une force destructrice qui tutoyait les dieux frappe alors Arès qui est projeté en arrière.

“Argh!!!”

Fou de rage il part en arrière frappé par l’ ankh du jeune magicien qui détenait l’un des rares pouvoirs pouvant au moins, se montrer dangereux pour les dieux de l’olympe. Hawkman quand à lui n’attend pas et profite que le dieu de la guerre soit sonné pour enchaîner. Le tir surpuissant de la griffe d’Horus part aussitôt en s’ajoutant à l’attaque de Docteur Fate contre le dieu a peine réchappé du Tartare, celui ci est projeté par une fantastique explosion dans le temple de Zeus. Il traverse celui ci de part en part en brisant les colonnes et plusieurs murs du bâtiment pour se retrouver à l’intérieur, sur le sol de marbre. Se relevant parmi les gravats Arès fait apparaître trois épées noires autour de lui, les deux premières tournoyantes seules à destination de ceux qui l’avaient durement attaqué. La dernière partant par une fenêtre.

Dehors Circé plane tranquillement devant Karen et Wesley qui avait tout juste bougé depuis le début, tout se passant bien trop vite. La kryptonienne s’adresse avec un clin d’oeil au Sandman en feignant la lenteur, comme si elle allait elle aussi s’en prendre à Arès. Comme tout membre d’un “public” qui ne pouvait pas rester passif devant l’attaque du plus faible d’entre eux...mais file en super vitesse vers Circé qui eu tout juste le temps de faire apparaître un bouclier magique devant elle. Projetée en arrière à travers l’Olympe la magie se charge autour d'elle.

“Que….non! Ça ne devait pas se passer comme çà!”

Les yeux exorbités et la mine déconfite la sorcière mythique comprend que celle qui lui fait face n’est pas tombée dans son piège. Mais...ce n’est pas un homme après tout. La sorcière avait toujours bénéficié d’une emprise sur la gent masculine, et c'était pour elle la raison de l'attaque de la blonde.

Power Girl avait eu raison de penser qu’en affrontant Arès ils combattaient pour l’aider elle. Car en amenant là ce “public” de la JSA pour assister à un combat éminemment déséquilibré Circé n’avait rien attendue de moins que leur intervention. C’était leur force mais aussi leur faiblesse, à ces “ héros modernes”, cette incapacité à laisser l’un d’eux mourir sans réagir.

Arès aurait sentit qu’elle voulait sa défaite si elle avait directement demandée aux deux camps de s’affronter. Ils auraient refusé le combat, flairant qu'elle en sortirait gagnante alors que son projet était de les faire tuer dans le monde du rêve sur lequel elle influait par sa magie. Qu’ils meurent ici et ils ne se réveilleraient pas dans les autres plans, Arès comme la Société de Justice. Et elle pourrait prendre la tête de l’Olympe, elle. Elle seule, sans partage. Une déesse unique face aux mortels. Ce qu’Arès n’aurait jamais accepté.

Dans son combat contre Power Girl au dessus des temples de l’Olympe Circé se multiplie, des illusions d’elle même entourant la Kryptonienne pour la berner par la magie, l'un de ses point faible. Des projectiles de magie mauve partent en tout sens en tentant de l'atteindre, le combat est terrible.

Dans le temple de Zeus Arès combat aussi. Utilisant sa force abominable mais aussi des tirs de boule de feu, des téléportations et des projections de lame d'une grande précision il livre un combat d’anthologie contre Hawkman et Docteur Fate qui ne tombent pas.

“Vous serez vaincus, je suis plus fort qu’auparavant! Je ressent toutes ces guerres qui ont lieu ailleurs, menées par un mortel de notre monde! Elles me renforcent à un point que vos esprits ne peuvent imaginer!”

Le heaume de Toth renseignerait Docteur Fate à ce sujet. Arès était trop fort oui, trop fort pour eux et il leur faudrait….Wonder Woman. Pour le vaincre, maintenant. Puis...l’une des lames que le dieu de la guerre avait lancé dans les airs finit par rattraper celui qu’elle coursait à travers les bâtiments du Mont Olympe. Le Sandman avait fait comme il avait pu pour y échapper, mais ses moyens étaient trop limités pour y parvenir. L’épée tournoyant finissait par le frapper dans le dos et lui traverser la cage thoracique, ne lui laissant que quelques secondes sur le sol de pierre avant de mourir. La scène n’avait pas échappée à un corbeau qui fut autrefois le mari d’Abigail Arcane, celui ci s’envole de là pour se poser sur une colonne grecque un peu plus loin.

Alors que le combat entre Circé et Power Girl continuait la justicière était soudain frappée par l’un des éclairs violet qui partait de l’une des Circé, dévoilant par là que celle ci n’avait rien d’une illusion. Métamorphosée en colombe la kryptoniennne qui s’en était prise à Circé ne serait plus une menace pour elle.

"Tu n'es que la première des faux dieux sur ma liste, vous finirez toutes et tous dans l'une de mes cages ma belle!

Elle ricane alors, satisfaite de sa victoire mais inquiète car Kara combattante si puissante ne s'en était pas prise au dieu de la guerre elle aussi. Cela contrariait grandement ses plans s'il gagnait...

HJ:

Spoiler:

 « Rah ! »

Khalid Nassour grogne.

 « Ha ! »

Il se crispe. Il se concentre.
Il frappe.
Beaucoup.

 « Allez ! »

Il s'encourage, aussi.

 « ALLEZ ! »

Il ne s'encourage pas que lui-même, cependant. Il l'encourage, aussi.
Lui.

 « Allez ! On peut s'le faire ! »

Son camarade. Son allié. Son coéquipier.
Hawkman.

Tous deux s'en sont directement pris à Arès – Arès, oui.
Le dieu de la guerre.
Le jeune homme essaye de ne pas penser à ce qu'il fait, à qui il affronte. Il se bat, juste.

Même si le dieu est fort. Même si l'ennemi semble encore plus puissant qu'avant.
Le Magicien se bat.
Il tape.
On peut même dire... qu'il tape fort.


Un Ankh doré et magique s'échappe de lui, et vient violemment fracasser Arès.
Ça fait mal.
Mais le jeune Docteur Fate ne s'arrête pas là.


Il concentre son énergie. Il concentre sa puissance.
Et le bloque.
Il bloque Arès.
Il bloque... un dieu.

 « Allez ! Une bonne droite ! C'est... ça devrait l'faire ! »

L'espoir jaillit dans son cœur. L'espoir de vaincre Arès. L'espoir de réussir.
Mais.
Mais il s'arrête. Mais tout s'arrête.

Khalid Nassour se fige.
Car il sent.

Il sent Wesley Dodds évacuer du domaine du rêve ; tué, ici.
Quelle souffrance. Quelle horreur.
Quel... piège.


Le Magicien se détourne d'Arès – et laisse le Heaume de Toth user de ses sens, de son art.
Tout devient clair.

Circé.
Circé est la cause de tout. Circé domine. Circé dirige.
Circé... l'emporte.

Il se crispe, sous le casque doré. Il ne veut pas cela ; il refuse cela.
Mais.
Mais il ne sait pas quoi faire. Mais il ne sait pas comment faire.

Khalid n'a pas la puissance, ici et maintenant, pour la stopper. Il n'a pas assez de force.
Enfin.
Il ne se permet pas de l'avoir.

Il grimace, encore.
Il essaye de chasser cette idée. Il essaye de repousser cette envie.
Mais.
Mais Circé. Mais Wesley. Mais le reste. Mais tout.
Mais non.

C'en est assez. C'en est trop.
Khalid cède.
Et se concentre.


Il créé une boule, devant lui.
Une boule d'énergie. Une boule de puissance. Une boule de force.
Une boule... de Chaos.

Il ose.
Khalid Nassour ose. Le Docteur Fate, héraut de l'Ordre... en appelle au Chaos.
Pour percer le domaine des rêves.
Pour se donner assez de puissance.
Pour faire chuter Circé.
Il ose.

Il se concentre. Il se force.
Il y arrive.

Un choc terrible survient. Une vague de puissance déferle.
Elle vient de lui.


Khalid Nassour, toujours.
Mais... plus que Docteur Fate, maintenant. Moins d'Ordre ; plus de Chaos.

 « Tu n'auras pas de cage, si tu résistes à ma volonté. »

C'en est trop. C'en est assez.
Khalid ose.
Il ose tenter de marier l'Ordre et le Chaos. Il ose la fusion impossible.
Il ose la folie.
Cela peut fonctionner contre Circé... mais, quoi qu'il en soit, les conséquences seront terribles...

(HJ/ Résumé rapide :
- Dr Fate combat Arès avec Hawkman ;
- Dr Fate bloque Arès et pousse Hawkman à le frapper ;
- Dr Fate est choqué et touché par le départ de Wesley, et prend conscience que sa puissance ici n'est pas suffisante contre Circé ;
- Crispé, troublé, Dr Fate tente d'utiliser la Magie du Chaos, ce qui le transforme. Plus de puissance, mais des conséquences à venir. /HJ)

Comme les mâles qu'ils étaient, Khalid et Carter s'étaient donc jetés contre Arès afin de l'anéantir... Ou du moins, d'essayer. Karen ne les suivit cependant pas, préférant s'occuper de Circé. La véritable coupable qui, sans Power Girl, aurait pu tranquillement contempler un combat à mort entre mortels et divinité. Pour l'instant, Fate et Hawkman parvenaient à rouer la divinité de coups mais... Mais ils n'avaient pas pensé à s'occuper des épées divines... Dont l'une d'elle fini par atteindre Sandman. Comme ça. Sans que personne ne puisse l'en empêcher.

-Non...

Carter voit ça et sent sa fureur augmenter... Il ne pardonnerait pas, non. Il ne pardonnerait pas à ces divinités pétries d'orgueil la mort de Sandman. Il comptait bien le leur faire payer très chef. Carter frappa plusieurs fois Arès avec sa masse avant de lui arracher son casque et de commencer à frapper la déité avec. Cela ne ramena pas Wesley bien entendu, mais ça le calma un peu... Permit à son sang de bouillir un peu moins, il continue toutefois à frapper sa cible jusqu'à ce que les actes de Fate interrompe les deux guerriers... Qui levèrent les yeux pour voir le spectacle qui s'offrait à eux. Khalid Nassour qui attaque directement Circé. Le jeune mage semble changé... Par quelque chose. Mais il ne savait pas quoi. Mais quelque chose n'allait pas.

-Par Horus...

Le guerrier lance Arès vers Circé pour assommer les déités et peut-être provoquer une réaction du dieu de la guerre contre celle qui était la véritable responsable de tout ça. Grâce à sa vision d'aigle, il fini par apercevoir le corbeau posé sur une colonne grecque. Intrigué, il déploya ses ailes pour se diriger vers l'animal symbole du dieu Apollon.

[-Hawkman continue de frapper Arès
-Il voit la mort de Wes... Et abat son poing sur le dieu de la Guerre avant de lui arracher son casque et de le frapper avec
-Il continue de frapper Arès avant que les deux soient interrompus par l'assaut de Fate
-Carter comprend petit à petit que le dieu n'est qu'un outil tout comme eux et le fait savoir à la déité
-il envoie Arès vers Circé
-Hawkman se dirige vers le corbeau]

Circé n'est pas une combattante, mais elle est fourbe. Son bouclier l'avait bien protégé de mon premier coup et ses propos me laissaient entendre qu'elle aurait préféré un autre dénouement. Je n'éprouvais pas la moindre pitié quant à ses ambitions brisées, je pense même que j'étais plutôt satisfaite de l'embêter bien comme il faut. Ça remboursait un peu toute la rage et la frustration accumulée jusqu'alors.

- Je vais te refaire une beauté, lui lançai-je en serrant les poings.

Mais ce n'était pas le moment de savourer cette petite victoire mesquine, elle reprit rapidement du poil de la bête et n'allait pas me laisser m'en tirer à si bon compte. Elle commença à me tirer dessus et je parvins à esquiver les premiers tirs, je tentais une approche, puis une deuxième, un rayon thermique ou deux pour la déstabiliser. Rien n'y faisait hélas, sa magie était puissante et assez souple pour mettre mes assauts en difficulté.

Puis je fus bientôt entourée de plusieurs sorcières. Déjà qu'un seul de ses sourires me donnait envie de la baffer à mort, là c'était le Grand Cirque de je-tape-sur-les-nerfs-de-kara qui venait de planter son chapiteau. Toutes ces images se mirent alors à tirer d'étranges flèches violacées.

Pas le moment de roupiller. J'esquive, un coup de poing dans une image qui part en fumée, je m'éloigne, fait un large arc de cercle, une volte et un souffle gelé qui traverse une sorcière qui se révèle n'être que des fumerolles.

Soudainement, tout s'emballe en contrebas. Je vois d'immenses épées se matérialiser. Une flèche me passe près du visage. La déconcentration et c'était la mort assurée. Uppercut dans le vent, encore une illusion.

Puis le bruit d'un corps, un gémissement et... Sandman... NON !

Mais je n'ai pas le temps de crier, déjà une flèche de l'autre m'atteint. C'est désagréable, je sens mon corps se métamorphoser, luttant contre la réalité elle-même. Anecdote de pro : Se sentir pousser des plumes c'est douloureux ! Mon esprit hélas, se souvient de son corps et je peine à me maintenir alors que mes mains devenue de belles ailes blanches peinent à trouver le bon rythme tout de suite.

Dans mon début de chute, j'entends mon ennemie qui pavane et croit s'attaquer à de faux-dieux. Qui moi ? Elle devrait revoir ses cours, je ne suis pas assez perverse et cintrée pour entrer dans leur petit carré VIP de l'immortalité. Mais ce n'est plus la peine d'espérer me confronter à elle sous cette forme. J'ai déjà du mal à me diriger même si l'instinct prend légèrement le dessus. Y'aurait pas un insecte dans le coin ? Rahh. Concentres-toi Kara. Bon sang, c'est épuisant de battre des ailes ! Je me pose sur une colonne brisée et essaie d'observer les alentours : des ruines, un corbeau, Fate semble prendre les devants et se transforme, ou en tout cas utilise une forme de magie que je ne lui connaissais pas.

Bon, Circé allait en prendre pour son grade et...

Attend, un corbeau ? Depuis quand y'a-t-il des oiseaux ici ? A part moi... Oh bon sang, c'était qui ? Je soupire autant que ma nouvelle anatomie me le permet et je m'élance pour rejoindre l'autre piaf. Hawkman est également sur sa piste.

- Eh, le piaf ! lui lançai-je en volant.

Attend, c'est ma voix ? Je m'attendais plus à des roucoulements, mais c'est un bon point, comme ça Carter ou Fate éviteront de me faire à la broche. Ça me facilitera clairement la vie. Lorsque j'arrivai à proximité du corbeau, je lui déclarai.

- Power Girl et toi ?

[HRP]
- Transformée en blanche colombe, Kara aperçoit le corbeau, trouve aussi louche que sa présente métamorphose et va à sa rencontre pour se présenter.
[/HRP]

 « Hughn. »

Un grognement s'élève des lèvres de Khalid Nassour.
Sous la couette.
Sous sa couette. A New York.

Pas dans la Tour de l'Horloge, à Gotham City. Pas chez Barbara Gordon, sa petite-amie.
Non. Chez lui.
Enfin.
Chez ses parents.

Khalid se réveille, et retire lentement les draps. Il grimace.
Il... se souvient.

 « P'tain. »

Le jeune homme s'assoit, et pose ses mains sur son crâne.
Il a mal. Beaucoup.

 « Pff. »

Le Heaume de Toth trône, à ses côtés. Toujours aussi brillant, toujours aussi puissant.
Ou presque.

Il y a... quelque chose. En plus. Dessus. Dedans.
Une présence.
Une force.
Encore infime. Encore minuscule ; mais elle va grandir.

Un peu de Chaos.
Dans ce casque de l'Ordre. Un peu de Chaos. Que Khalid a utilisé pour troubler Circé – et faire venir Dream.
Même si tout est flou, pour lui. Il ne sait pas trop ce qu'il a fait... il ne sait plus trop ce qu'il s'est passé. Au fond.

C'est bien. En un sens, c'est bien.
C'est... ce qui a permis de mettre fin à tout ça ; mais, bon.

Quelles conséquences ?

Khalid l'ignore ; il le saura bien assez tôt.
Hélas.

Et... bon. Il y a le reste. Il y a... le reste.
Arès.
Arès est vivant. Arès est sorti. Arès... le dieu de la guerre ; libre. Dans un monde déchiré par les guerres, et le Défi de Lex Luthor.

 « Oh, bordel... »

Quel rêve, pense-t-il. Quelle nuit. Quelle aventure. Quelles horreurs.
Celles de maintenant.
Et celles à venir, surtout...

(HJ/ Merci pour ce super RP !  /HJ)

Ce qui se passa fut vertigineux et pas seulement à mes yeux de colombes blanche. Le corbeau travaillait visiblement pour Dream, seigneur et maître des lieux dans lesquels s'était immiscée un peu trop violemment Circé qui reçut la juste punition de son crime. Je ne pensais pas vivre et rencontrer une telle créature, un Endless si j'avais bien suivi les quelques anecdotes qui courraient dans la JSA, une créature infinie maîtresse d'un royaume à part, d'une dimension et d'une magie qui dépassait toutes les imaginations. C'était un peu comme de croiser la route d'un Rao en chair et en os. Ça remet bien des croyances en perspectives... Cet être tenait la dragée haute à ce qui déjà représente pour le commun des mortels des Dieux.

Wesley, tombé plus tôt fut réanimé à ma plus grande joie et d'une douce caresse on me rendit ma forme normale ! Enfin les choses redevenaient... nominales ? Aller, oui, ne boudons pas notre plaisir, cela défiait l'imagination mais... mais c'était une bonne fin, une fin heureuse ! Je dois hélas admettre, même si je n'en suis pas des plus fières, que j'éprouvai un plaisir coupable à entendre se récriminer en vain cette sorcière alors que tombait sa sentence. Puissante, elle l'était, mais ici l'on ne pouvait affronter Dream et prétendre vaincre. La punition fut sévère, mais juste, elle se crut ici chez elle, à tort.

Après quoi, tout s'estompa lentement, accompagné par la voix de rêve qui venait de cet être improbable. Une voix qui portait en elle le sommeil, le rêve, le paradoxe et la logique en un écoulement parfait.

Je relevai la tête de mon oreiller qui s'était un peu imbibé de bave avec encore une envie d'insectes, peut-être l'occasion de tester une nouvelle cuisine. Mon réveil affichait une heure absolument indécente et mon portable indiquait au moins quinze appels en absence. Dehors le Soleil brillait sur un monde au dessus duquel planait maintenant l'influence du Dieu de la Guerre. Luthor allait avoir de l'inspiration...

Je pris mon portable et écoutai le premier message. Sacrée Tracy... Je pianotai un SMS rapide pour la rassurer, puis jetai plus que je ne posai mon téléphone avant de laisser retomber ma tête sur l'oreiller. D'un coup sec la couette fut de nouveau au dessus de ma tête et dans ce cocon chaud et accueillant je fermai les yeux.

Le Dream nous avait offert un sommeil agréable en compensation et il était hors de question que je laisse ma chance passer !