Do you believe in Magic ?

Celle qu’on surnommait “La tueuse de sorciers” bien qu’elle tua souvent plus des libraires spécialisés dans l’ ésotérisme et des charlatans causait bien des dégâts depuis quelques temps. Revenue de son voyage sur la lune depuis peu Silver Banshee aurait pu passer à coté de cette histoire s’il n’y avait pas tant d’éléments troublants. En fidèle lectrice ( et ancienne employée ) du Daily Planet Siobhan avait découverte que certaines des boutiques qui furent frappées l’avaient été autrefois par Silver Banshee également. Quand elle volait des livres en espérant y trouver un moyen de lever sa malédiction.

Un élément que Lois Lane l’auteure de l'article prenait la peine de mentionner et qui n’était pas du gout de l’Irlandaise. Mais c’était pourtant vrai, la journaliste vedette du Daily Planet mettait là le doigt sur quelque chose.

Aussi Siobhan se rendit elle une nuit dans l’une de ces librairies pour y découvrir des indices sur la responsable, car c’était une femme à ce qu’il se disait. Grace à son sens surnaturel lui permettant de ressentir les empruntes psychiques que les individus laissaient dans les lieux qu'ils visitaient elle pu ressentir la marque du passage de quelqu’un en particulier, et cela la bouleversa. Tara, Tara était passée par là.

Croyant en un hasard malencontreux elle se rendit alors à l’autre bout du pays en quelques heures, cherchant dans une autre librairie ésotérique sous scellés des réponses qui mettraient fin à ses inquiétudes. Mais là encore elle fut autant surprise de ce qu’elle découvrait. Car a nouveau elle ressentait le passage de la Markovienne sur la scène du crime.

Dans l’obscurité des protections posées par la police elle pose sa main sur sa bouche en baissant la tête. Tara, son amie Tara. Qu’elle avait laissée après qu’elle ai portée son fardeau pendant plus de six mois. Sans plus jamais se parler depuis. Que faisait elle? La magie celte opérait elle toujours sur elle, restait il des traces de la Banshee dans son âme? Cela expliquerait que elle même percevait moins de beauté dans le regard de ceux qui sont malheureux…

Inquiète, soulevant bien trop de questions qui demeuraient sans réponses elle décida de rester à l’affût pour arriver à temps la prochaine fois. Ce fut alors plus tard, en restant non loin d’un commerce qu’elle avait elle même visitée il y a des bien des années de cela qu’elle vit de la lumière dans l’arrière boutique où se trouvât Terra et l’homme qu’elle torturait. Faisant sauter les gonds de la porte de derrière par la seule force de la pression exercée par sa main sur la poignée elle poussait ensuite la porte qui grinçait doucement juste devant son amie et le “ Magicien”.

“C’est...toi. C’est bien toi.”

Bousculée intérieurement elle plisse les yeux et les pose sur l’homme.

“Qu’est ce qu’il t’a fait?”

Pour ensuite marcher vers elle, la longiligne perche ouvrant doucement ses bras en voulant l'y retrouver.

Espérant dans un premier temps retrouver dans ses bras son amie qu’elle n’avait plus vue depuis si longtemps Siobhan s’arrêtât d’avancer pour l’écouter. Tara torturait cet homme pour qu’il la ressuscite puis l’exorcise, et la banshee comprenait que Tara n’était pas au courant de son retour. Elle avait pourtant faite la couverture du Daily Planet avec Kalel et Steel le jour de son arrivée dans son univers, l’Irlandaise ne se la serait pas imaginée aussi coupée du monde qu’elle lorsqu’elle vivait dans sa ruine, et que la Markovienne était venue l’en tirer après une si longue retraite. Avec l’espoir d’avoir une revanche sur les Superhéros. Non pas en les affrontant, mais en les remplaçants avec des méthodes discutables mais que le monde réclamait à cor et a cris. Parce qu’elle attendait que çà la plèbe, qu’on flatte ses bas instincts.

“Oh Tara...je suis immortelle. Tu ne m’as jamais demandée.”

Immortelle mais pas sans conditions. Car à chacun de ses retours dans le monde des vivants il lui fallait sacrifier une jeune femme pour se régénérer. Pas cette fois ci, pourtant.

“Je ne veux plus qu’aucun exorciste ne m’approche Tara, quand le kryptonien m’a tuée j’en ai rencontré un, John Constantine. Chez les magiciens on dit que c’est le plus grand mais le moins digne de confiance. J’étais loin de m’imaginer à quel point. Il m’a trahie et envoyée dans un asile, emprisonnée dans le corps d’une patiente. Incapable de prendre contact avec l'extérieur.”

Elle n’approche pas car elle l’a vue se mettre en colère contre l’homme qu’elle avait ballonnée. Et savait quel cataclysme Tara pouvait causer. L’avait toujours su. D’un tremblement de Terre elle pouvait tuer des milliers de personnes dans cette ville qui n’était pas située sur des failles sismiques et non adaptée a absorber les dégâts en cas de séisme comme certaines villes japonaises notamment.

“Je croyais qu’on avait tuées The Crone avec Clea mais elle n’est pas morte. Ma...maîtresse est revenue.”

Ses chaines elle les avait toujours. Et pour l’éternité.

“Elle m’a renvoyée sur Terre pour aider Superman. Un grand journal en a parlé je...je croyais que tu savais que j'étais revenue. Je te demande pardon Tara, je ne savais pas où tu étais. J’aurais volée pour te voir si j'avais su ce que tu faisais pour moi tu dois me croire.”

Siobhan ne sourit pas, elle n’en a pas envie. Rien de tout ce qui lui est arrivé ne donnait envie d’être conté. Et elle gardait en tête que Tara si impulsive, pourrait faire une grosse bêtise.

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Siobhan vit les larmes apparaître sur le visage de la jeune femme face à elle, sans savoir interpréter qu’elle en était la provenance. Tout ce qu’elle voyait c’était la colère de Tara. Mais passé un instant avec le suspens qu’elle détruise tout la Markovienne cessa de serrer ses dents et ses poings.

Pour questionner la banshee au sujet de Constantine‌, ou lui hurler dessus plutôt. Le visage jusque là neutre de Siobhan se raffermit, ses tatouages mystiques accentuant la froideur d’un faciès cadavérique qui fusille son interlocutrice. Les questions s’enchaînaient au sujet de Crone et de sa soumission à elle, quelque chose qu’elle n’avait aucune fierté a rappeler. Elle avait essayée de tuer sa déesse, ne croyant plus qu’en cela pour se libérer. Mais les dieux avaient la fâcheuse tendance a être des dieux, et à nous ramener sans cesse à notre condition de jouets pour leurs existences de gamins multi-millénaires. Siobhan laissa Tara crier, s'essouffler. Se retenant de ne pas faire pareil ce qui n’aurait pas le même effet.

Mais elle n’eu pas à lui répondre pour que Tara s’effondre d’elle même. Silver Banshee quitta son air renfrogné car elle espérait que cette colère expulsée ainsi n’aie pas a réapparaître sous forme de lave incandescente, que la bouillonnante blonde n’allait pas déchaîner les forces de la Terre pour tout détruire...et se faire du mal a elle même. Ce qui serait le pire de tout pour l’Irlandaise. Restant debout et immobile elle regarda un instant le libraire prostré, qui ne comprenait pas grand chose à ce qui se passait. Puis elle baissa les yeux vers Tara assise sur le sol.

“Constantine devait me donner un jeune corps pour revenir à la vie, mais il m’y a emprisonné pour que je ne cause plus de tords au monde. Il m’a dit que c’était moi, Siobhan, qui avait un problème. Que la malédiction était un prétexte, une excuse que je me trouvais.”

Et il avait raison, dans le fond elle le savait. Plutôt que se lamenter sur son sort de nouveaux siècles elle pourrait essayer de rendre ce monde qu’elle déteste meilleur. Au moins essayer de combattre la folie qu’elle avait en elle.

“The Crone...a prise sur mon existence autant que les dieux peuvent l’avoir sur leurs créations.”

Elle ferme les yeux. Elle doit mentir à Tara, pour qu’elle cesse ce qu’elle faisait.

“Non je ne veux plus redevenir humaine.”

Alors qu’elle l’avait désirée si ardemment et si longtemps, avait tant aimée cela quand elle le redevint, qu’elle n’avait pas quittée cette aspiration. Mais chercher à s’accepter comme elle était actuellement demeurait sa seule chance de changer en bien. Elle le savait et devait être forte, ne pas céder à la tentation. Ne pas être a nouveau prête a absolument tout pour s’en libérer. Elle rouvre les yeux et avance de plusieurs pas pour arriver en face de Tara, puis s’accroupit en pliant ses longues jambes, sa chevelure argentée tombant autour d’elle comme un tapis. Elle lui tend alors la main.

“Je suis heureuse de te retrouver Tara. Je ne veux plus que tu fasses de telles choses pour moi. Je veux que tu restes avec moi, tout ira bien.”

Elle espère de tout son cœur qu’elle ira mieux, un jour. Voudrait y être pour quelque chose si elle la voyait rire pour autre chose qu’un acte sadique. Aimer vivre, pour elle même et en paix.

Siobhan obtint que son amie se calme mais ça n’avait pas sauvé le libraire. Désormais la markovienne pleurait en lui proposant de tuer Constantine ce qui fit sourire la Banshee. C’était bien Tara çà, a n’en pas douter. Puis elle lui dit qu’elle n’était pas mauvaise, qu’elle était bien pire qu’elle. Qu’elle aurait voulue porter son fardeau de la malédiction de la Banshee à sa place. Les lèvres de l’Irlandaise se pincent alors que la Markovienne prend la main qu’elle lui tendait pour la serrer. Disant ne pas vouloir l’embêter elle ne trouva plus ses mots. Alors la maudite repris derrière elle en posant sa main libre sur une des joues de Tara, et en essuya les larmes qui coulaient avec son pouce.

“Je me suis installée dans ce pays, dans un grand appartement. Tu peux vivre chez moi. On peux...s’épauler. Toutes les deux.“

Elle tourne les yeux vers le cadavre puis regarde le sol, le sang qui le macule.

“Il faudra juste que tu ne te fasse pas remarquer par ce genre d’actions. Et ne laisse aucune traces que tu fut "La Tueuse de Sorciers". Si je t’ai trouvée d’autres le peuvent. Et Constantine...inutile de t'en prendre à lui.

Il est comme les autres, j'en avais doutée un instant pourtant. Mais il m'a condamnée alors que j'ai moins de sang sur les mains que des hommes qui tuent quand ils le jugent nécessaire ou des femmes qui vénèrent Athéna. Ceux qu'on porte aux nues.

Alors que moi j'ai connue les enfers , j'ai honorée des dieux qu'ils ne connaissent et n'approuvent pas. Quoi que je fasse la mort que je donne leur semblera toujours moins juste que celle qu'ils acceptent de leurs propres amis.

Mais je l'accepte Tara, je vais cesser de me battre contre cette opinion qu'ils ont sur moi car c'est affronter la bêtise humaine. Peine perdue. Je...je veux suivre la voie de Superman maintenant. Je crois que...il n'y a que sa justice à lui qui me semble pure désormais. Je veux...essayer d'atteindre cette pureté de l'âme. Arriver à aimer aussi cette humanité qui ne m'inspire que mépris. Car je le sens à travers mes os...qu'il est heureux lui, comme çà. Et je l'envie."

Des larmes coulent sur les joues de la banshee dont le regard se tourne à nouveau pour se poser sur la jeune femme face à elle.

“Aides moi à t’aider Tara.”

Elle lui sourit doucement, rassurée d’avoir retrouvée son amie qui lui avait manquée.

Les mots de Tara touchèrent Siobhan. Avec une intensité qui la prenait à la gorge, lui faisait ressentir des sentiments auxquels elle n’était pas accoutumée. Un amour sincère tout d’abord, pour celle qui était venue la sortir de son château il y a quelques temps maintenant. Pour de mauvaises raisons qui n’étaient autres qu’un sombre calcul de la Gaélique, au départ.

Utiliser cette fille pour l’aider dans son projet de corruption des cœurs et prendre son enveloppe charnelle le moment venu. Ce volcan au bord de l'éruption qu’était Tara Markov. La jeune blonde ne l’avait elle pas prévenue dès le début qu’elle était fausse, qu’elle trahissait tout le monde. Siobhan n’était elle pas au courant qu’elle y passerait aussi? Alors elle avait voulue la trahir en premier. Risquer sa vie pour affronter sa déesse, sans même l'en prévenir.

Mais elle l’avait découverte, cette amie qu’elle était aujourd’hui. Pour qui elle risquerait maintenant le peu qui lui restait. Sombre comme elle l’était et le demeure parfois, enragée. Pleine d’une haine inassouvie qui ne demandait qu’a se déverser gratuitement. Pas pour l’argent, pas pour le pouvoir ou encore pour être adulée tel une déesse. Non juste pour...détruire. Et être détruite à son tour peut être? Finir ensevelie sous les rochers qu'elle envoyait sur les autres.

Exister ainsi est simple quand on a rien a perde. Mais depuis elle Siobhan en avait accumulée petit à petit, des choses a perdre. Des êtres à chérir. Des raisons de ne plus vouloir jeter le monde entier dans un abîme de détresse perpétuelle. De tuer l'âme des gens, qu’ils bougent, se parlent...continuent de vivre comme avant mais soient morts à l’intérieur. Qu’eux aussi deviennent des fantômes.

Elle avait voulue éteindre la lueur qui brillait au fond de chacun. L’espoir, le “ S”. Parce que rien n’avait de sens. Il n’y avait rien a espérer de la futilité de leur vie et encore moins de leur mort. Si elle ne les rejoindrait pas dans ce grand banquet de la vie elle en attirerait avec elle, dans son monde. Dans sa détresse. Là on on ne mange pas, ne dort pas...n'aime, pas.

Tara l’avait fascinée par son goût de la mort. Cette fille menue, fragile et avec une bouille d’ange. Et le monstre à l’intérieur. Peut être la Markovienne avait elle cru trouver chez Silver Banshee quelqu’un d’aussi laid à l’intérieur qu’a l’extérieur, mais c’était l’inverse maintenant. Alors elle venait de lui dire la vérité.

“J’ai changée Tara”, voilà ce qu’elle aurait voulu crier. Mais crier chez elle ne signifiait que détruire. Alors elle lui expliqua pourquoi elle ne se comportait plus de la même facon, il y avait de quoi freiner l’ancienne Titan. Terra, cette traîtresse manipulatrice et lubrique. La voie que Siobhan suivait comme une religion, il y avait de quoi s'en méfier oui. Pas forcément que pour une âme damnée d'ailleurs mais pour quelqu’un de saint d’esprit. Celui qu’elle nommait le faux dieu, qui n’avait lui même cru ni même voulu en être un...deviendrait il le sien? Comme un dieu il l’aveuglait, lui faisait peur et lui réchauffait le cœur. Lui donnait de la crainte et de l’espoir. Comme un dieu il déplacerait des montagnes et pourrait décider du jugement dernier.

Mais il était meilleur qu'eux. Superman c’était le dieu qu’elle aurait voulu avoir. Celui qui lorsqu’il rencontra The Crone osa lui dire qu’elle était en partie responsable de ce que Siobhan était devenue. Qu’elle ne pouvait reprocher à Siobhan d’avoir tuée alors qu’elle lui avait donnée pour pouvoir de le faire avec sa voix.

Sa voix, ce moyen de tuer instantanément ceux qu’elle connaissait. “Tu serais sauvée en ramenant un livre Siobhan. Si tu rates tu resteras damnée pour l'éternité, ne rate pas ta seule chance.” A quoi s’attendait The Crone en faisant çà? Avec le meurtre à portée, ce pouvoir de tuer si facilement d’un mot qu'elle lui offrait. Ce fruit défendu devant le nez. Les dieux sont des êtres sadiques, mais pas Superman. Et pour çà elle le suivrait.

Et Tara...acceptait çà. Les plus grands amis restent vos amis même quand vous changez, Siobhan croyait à l'amitié grâce à elle. Tara voulait devenir quelqu’un de bien, pour qu’elle soit fière d’elle. Pour...elle en somme. Cette pensée emplissait Siobhan d’un amour sincère pour la jeune femme auprès d’elle. Elle s’approche et la prend dans ses bras.

“Oh Tara...je...merci. “

Siobhan n'arrive pas a lui dire tout ce qu'elle voudrait. Elle continue de serrer Tara dans ses bras et elles disparaissent toutes les deux. Elles voyagent comme elles l’ont déjà faites, mais pas dans un monde froid et obscur comme par le passé. Non elles son en pleine lumière et Silver Banshee le sent: Qu'elle peu sauver son amie en même temps qu’elle. Elle n’aura pas a être égoïste car elles se font confiance pour s’en sortir. Et c’est tout ce qui compte. Etre quelqu’un de bien? Siobhan avait sa notion du “ bien” mais n’en avait pas du péché. C’était aussi pour çà qu’elle était bien difficile à comprendre. Elle n’était pas quelqu'un à se flageller pour ses erreurs mais essaierait de...changer. Pas en restant le regard mortel figé sur ses erreurs passées mais pour le présent et l’avenir. Le Sidh n’était pas réservé aux êtres mauvais ou bon. Il était pour tous. Et toutes. Alors elle changerait pour maintenant et demain. Elle changerait car en donnant de l’amour elle en recevrait. Pas toujours, mais déjà plus. Et elle voulait donner le sien à Tara car elle le méritait. Même si elle ne le savait pas. De l’obscurité elle ferait renaître de la lumière avec ou sans elle. Mais avec elle ce serait...quelque chose d'un peu plus beau, oui.

Elles arrivèrent toutes les deux dans le salon de son appartement bien mieux rangé que le château de L'Irlandaise. Celle ci relâche son étreinte et recule de quelques pas.


"Tu peux vivre ici."

Elle la regarde alors les yeux sans le vague.

Siobhan suit du regard Tara qui marche dans l’appartement pour le découvrir. Elle ne s’attendait pas à cela, elle non plus à l’origine il faut dire. A quoi bon vivre dans la normalité quand on est comme elle? Mais elle avait décidée de vivre dans cet environnement pour s’aider à changer de point de vue. A mieux comprendre la vie et les préoccupations des mortels. Cesser de vivre dans des vieilles pierres éboulées, dans cette ruine qui lui rappelait la ruine de son corps et de son âme. Elle lui dit alors que c’était joli et qu’elle était bien installée. En poussant l’un des rideaux de la fenêtre elle verrait les toits des Suicide Slum de Metropolis. Le lieu était relativement grand, au dernier étage, et dans un quartier populaire écarté du centre ville.

Siobhan la suit du regard sans bouger. La tête de la grande maudite n’est pas si loin du plafond. C’est vrai qu’elle ne fait pas raccord avec le lieu. Pas du tout même. Mais si elle n’était pas assortie avec un lieu si banal comment le serait elle avec cette vile, avec le monde? Tara la questionna alors pour savoir si elle pouvait vivre là, précisant bien vite ce qu’elle voulait dire, du moins l’Irlandaise le compris comme çà: Avec quelle force de conviction l’invitait elle à vivre ici. Désirait elle la voir vivre ici ou lui offrait elle un toit qu’elle pourrait accepter si “ çà lui chantait.” Est ce que çà comptait pour la banshee.

Celle ci s’approche de la porte fenêtre donnant sur une terrasse située sur le toit non éclairé de l’immeuble et sa forêt de cheminées. Elle ne regarde pas Terra mais la lune où elle était passée il n’y a pas si longtemps.

“Si çà ne tenait qu’a moi je vivrais seule. J’ai toujours été seule, je ne supporte personne. Mais peut être que çà nous ferait du bien à toutes les deux?.”

De s’épauler. Sortir de leurs schémas habituels où elles sont chacune de leur coté contre le reste du monde. Pour cesser de le rejeter et l'accepter enfin tel qu'il est.

Tara prenait pour elle les propos de la Banshee. Bien sur qu’elle ne supportait personne, elle devait bien le savoir. N’avait elle pas tuée tous ceux qui accompagnaient Tara le jour de leur rencontre, sans même les avoir laissé parler?

Pourtant...Siobhan se rend compte qu’elle fait du mal à son amie quand elle lui parle comme cela. Qu’elle l’englobe dans un tout sans lui accorder qu’elle est spéciale pour elle. Elle l’est pourtant, mais elle ne sait pas lui dire. Parce qu’elle a peur. De l’après. Du moment où une fois qu’on a atteint le sommet de la côte on voit qu’il n’y aura pas plus haut. Que devant il n’y a pas énormément de plat. Et que la descente arrive bien, bien trop vite. Ne pas aller plus haut avec les gens c’est le seul moyen qu’elle a trouvée pour ne pas avoir peur de la descente.

“Si Tara, toi ce n’est pas pareil.”

Elle tourne la tête pour la regarder sur son fauteuil. Elle arpente pourtant ce chemin qui lui fait peur. Elle tisse avec elle les liens qu’il faudra un jour, inexorablement, couper. Avec plus ou moins de violence, quelle que soit la forme que çà prendra. Car tout finit ainsi de toute façon, a la fin il n’y a que la mort qui gagne comme disait...Staline. On ne lui contestera pas qu’il s’y connaissait en la matière.

Tara demanda a nouveau si elle pouvait vivre avec elle, malgré la confirmation précédente de Siobhan. Lui parlant de dormir sur le canapé, de faire la cuisine, le ménage….implorant de ne pas la rejeter. L’irlandaise comprit qu’elle n’avait pas su la rassurer, qu’elle devait se livrer plus. Elle s’approcha doucement d'elle puis se mis à genoux à coté du fauteuil où était assise la Markovienne . Elle tendit alors ses mains pour les passer sur les épaules de son amie. Et la serrer contre elle dans un geste tendre, la rassurer.

“ Si je veux que tu viennes ce n’est pas pour te rejeter. Je...n’ai pas besoin de dormir. De manger. Je ne suis pas très ordonnée certes, tu as déjà vue où je vis au château mais…

Prends tout. Tu es chez toi Tara. Ici c’est chez toi, et je serais là avec toi. Tu m’aides tu m’entends? Tu m’aides."


Elle passe ses longs doigts blancs dans les cheveux de son amie en caressant sa tête blonde.

“ Il y a dans le Suidigud Tellach Temra une légende Irlandaise qui parle de Tara. C’est ainsi que se nomme la capitale mythique de mon île, la colline des rois.

C’était là que tout se décidait dans la vie des gens, là où les rois étaient intronisés, et conseillés par les druides.

Elle sourit à son amie.

“Toi aussi tu es capitale pour moi.”

*
**

Spoiler:

Les jours passèrent, puis les semaines. Semaines durant lesquelles Siobhan passa beaucoup de son temps à veiller au dehors la nuit, a lire ou jouer de certains de ses instruments de musique dans l’une des pièces de l’appartement, près de la terrasse donnant sur le toit. Mais aussi avec Tara, a parler et faire des choses "comme tout le monde". Comme regarder des films, et débattre dessus par exemple. C'était bien.

Siobhan avait beaucoup de secrets pour son amie. Ne lui avait pas révélée qui l’avait aidé à s’installer ici, elle qui n’aurait jamais pu faire des papiers pour cela. Qui avait veillé à ce qu’elle soit en sécurité ici. De qui elle s’était amourachée au fil de leurs rencontres. Red Hood.

Red Hood a qui elle n’avait pas parlée de Tara. De l’importance qu’elle avait pour elle, de l’amour sincère qu’elle éprouvait pour la jeune femme que tant de gens haïssait.

Suivant la voie de Superman pour enfin devenir heureuse un jour elle compartimentait sa vie soigneusement. Superman. Tara. Jason. Personne ne rencontrait les autres et elle trouvait équilibre et amour chez chacun d'eux. Tous d’une manière différente. Le mentor. L’amie. Le...rien peut être mais il ne la laissait pas indifférente. Pourtant ce fut le soir de Noel qu’elle ne fêtait pas n’étant pas chrétienne que quelque chose se passa.

Elle entendit prononcer l’allias de Red Hood dans l’une des pièces de l’appartement, alors qu’elle jouait de la musique. Douée d’une super audition et de dons magiques pour la manipulation sonore Siobhan qui jouait de la harpe à cet instant continua de faire courir ses mains sur les cordes de l’instrument symbolique du pays qui l’avait vue naître. Pour que Tara ne sache pas qu’elle l’écoutait.

Elle entend chaque mot prononcé par elle au téléphone. Des larmes apparaissent en l'écoutant car elle comprend qu’ils se connaissent. Qu’ils ont vécus des choses ensemble, ce qu’elle ignorait bien jusque là. Que Tara même, l’invite à venir, lui révélant ses sentiments pour lui.

Les cordes continuent à vibrer sans fausse note et la banshee pleure, car elle la voit arriver, la réalité. Elle n’est qu’une morte, ne s’en était jamais relevée. Tara et Jason étaient morts eux aussi, mais ils étaient revenus aussitôt ou presque. Ils étaient jeunes. Ils étaient beaux. Elle l'était tellement autrefois, elle aussi. Mais aujourd'hui elle était laide, a faire peur. L’espace d’un instant elle pense que ce serait beau de les voir mourir tous les deux enlacés,que Tara et Jason tombent ensemble dans un mélange d’os et de poussière. Mais elle chasse çà de son esprit. Non! Superman, il lui reste Superman. Elle tiendra, même si çà fait mal, même si çà la prend à la gorge en cet instant maudit.

Tara a fini de laisser son message au téléphone, dans sa chambre Siobhan continue quelques accords, va au bout de la mélodie qu’elle joue. Elle irait au bout de ce qu’elle joue.

Siobhan n’avait rien d’éblouissante en cet instant. Sa chevelure au lieu de léviter autour d’elle comme c’était parfois le cas, était tombante. Ses yeux trahissaient ce qu’il c’était passé. Les banshee sont des pleureuses qui se lamentent, c’est même quand vous entendez cette lamentation qu’elles vous tuent, pour peu qu’elles sachent réellement à qui les adresser.

Elle lève les yeux vers Tara et perçoit qu’elle est inquiète. Peut être se doute t’elle qu’elle a faite quelque chose de répréhensible. Mais quoi donc, elle aurait a culpabiliser si elle savait que Siobhan s’était rapprochée de Jason. Mais elle n’était pas censée être au courant de çà.

Peut être la blonde la pensait elle possessive au point de vouloir l’empêcher de fréquenter quelqu’un d’autre qu'elle. Peut être Silver Banshee devrait elle feindre que c’est autre chose qui l’a faite pleurer, et attendre de voir quelle sera la réponse de Jason à Tara. Pour voir si le béguin était partagé avec la markovienne avant de hurler.

“Tu...tu connais Red Hood?”

Pourtant...elle ne ferait rien de tout cela. Pas de manipulation, pas de dissimulation de ses émotions qui exploseraient un jour dans des proportions dépassant ce qu'elle voudrait accepter. Elle devait...parler. Juste parler. Elle s’écarte de sa harpe et reste debout à coté de celle ci, le visage neutre. Mais çà pour le coup, c’est faux. Un autre visage voudrait sortir mais elle le retiens. Parce que qu’elle lui fait confiance. Qu’elle ne veux pas penser à ce qu’elle sait à son sujet. Son âme n'est pas si noire que çà, banshee serait mal placée pour juger.

“Moi aussi je le connais. Je...”

Elle a un moment d’hésitation à le dire. Mais elle doit le faire. Pour qu’elle sache, maintenant. Pour que ça continue ou s’arrête entre Jason et l'une d'elle mais qu’elle sache.

“Je l’aime plutôt bien il...il est venu me voir plusieurs fois au château.”

Elle essaie de ne pas être froide, de rester humaine dans ses paroles. Mais elle a peur. De les perdre tout les deux, a ne pas avoir su leur parler.

Lorsque Tara lui demanda si elle l’avait écoutée Siobhan opina du chef sans mot dire. Puis écouta les explications qu’elle donnait. Elle comprenait que Tara avait trouvé chez Jason la même chose qu’elle, sans que çà n’aille plus loin. Mais elle avait du mal à s’ôter de la tête ce qu’elle avait dite au téléphone plus tôt, et qui laissait clairement penser qu’elle aurait voulu plus que cela. Même si elle disait juste vouloir le remercier. On ne dit pas un homme qu’on a eu le béguin pour lui fut un temps, sans attendre une réaction particulière de sa part. Une flamme qui s'allume, ou se rallume même si celle ci est vacillante. La Markovienne lui demanda si elle et Red Hood étaient ensemble.

“ Pas du tout.”

Elle ft une pause un instant car elle avait vu le sourire et le regard mélancolique de Tara qui parlait de lui.

“ C’est juste...comme toi. Voilà. Il est comme çà avec d'autres.”

Et elle aussi avait une conduite avec tout le monde, elle était incapable de leur exprimer correctement ce qu’elle ressentait.

“C’est lui qui nous a trouvé cet appartement, et s’est occupé de faire que tout soit en place.”

Elle lui sourit un peu.

“Je suis désolée, j’avais juste besoin de savoir ce qui te liait à lui.

Elle s’éloigne de sa harpe puis fait quelques pas dans ce qui lui sert de chambre. Un lieu déjà bien encombré ou traînent livres et instruments de musique dans un certain capharnaüm.

“Ce..sentiment que tu as dite avoir pour lui au téléphone. J’ai le même.

Pourtant...je sais qu’il peu trouver mieux ailleurs. Des jolies femmes comme toi. Qui sont capable de plus se livrer dans un message sur un répondeur que moi en des mois. De se donner à lui."

Elle qui se tenait d’habitude bien droite laisses ses épaules s’affaisser. Elle baisse la tête et l’une de ses mains vient sous son menton alors que sa longue chevelure blanche viens cacher son visage.

Elle pleure alors, car elle ne veux pas parler de cela. Mais...c’est son amie. Après tout. Elle n’en avait jamais eu, ou avait oublié à quoi ressemblaient ceux qu'elle avait connue de son vivant. En une époque d'épées qui s’entrechoquent, de courses à cheval et de cadavres qui pourrissent. Il parait que çà sert à cela les amis aussi, à leur partager ce qu’on a sur le cœur. En pleurant Siobhan pense qu’il serait mieux pour tout le monde que Tara et Jason soient ensemble, que çà dure ce que çà doit durer avec la précarité de tout amour mais qu’ils trouvent des moments de bonheur que seul eux pourraient se donner. Elle les aimait trop pour leur refuser.

Tara la prenait entre ses bras menus et la grande perche pliait un peu les genoux pour poser son menton sur son épaule. La markovienne eu des mots pour la rassurer. Des preuves qu’elle tenait à elle aussi, qui forcément touchaient l’irlandaise. Elle la serra un peu plus fort contre elle en lui disant qu’il fallait lui trouver quelqu’un pour être heureuse, quelqu’un qui s'accommoderait de son état. Siobhan ferme les yeux à cet instant. C’est touchant ce qu’elle dit.

“Non je...je ne cherche pas quelqu’un. Quand je suis morte il y a une partie de moi qui est partie. J’ai passée ma vie d’après a vouloir récupérer ce que j’avais perdue. Je travaille encore a accepter que ce n’est plus là et ne veux qu’une chose aujourd’hui, ne pas perdre ce que j’ai pu trouver.

Elle rouvre les yeux et recule, se dégageant doucement de l’étreinte de son amie.

“Je n’ai jamais voulue plus Tara. Quand je me battais contre Superman c'était pour récupérer quelque chose. Je ne cherche pas quelqu’un en plus, j’ai ce qu’il me faut.”

Toi. Avait elle envie de dire. Toi et quelques autres qui comptent, mais tu es tellement importante.

“...C’est pour cela que j’ai peur, je n’avais rien a perdre avant. Pourtant je...je crois que je sais encore ce qu’est aimer tu sais.

Les mots d’un auteur dont le livre traîne sur le sol de sa chambre lui reviennent à l’esprit. L’amour, dont vous autres vous faites un passe-temps, trouble ma vie entière. Ô mon amie, tu ignoreras toujours ce que c’est qu’aimer comme moi. Elle recule encore un peu et passes ses doigts sous ses paupières noires pour essuyer les dernières larmes, un léger sourire un peu gêné finissant par arriver.

“ Ne restons pas là dessus. C’est...la fête de Noël après tout. Ça compte pour des gens il me semble.

Elle approche sa main d’un long imperméable gris pendu à un crochet sur le mur puis s’en saisi en gardant le même sourire.

"Pourquoi je ne t’emmènerais pas manger une gaufre au chocolat, tu me parlerais de tes autres béguins?"

Elle avait bon souvenir d’un marchand de gaufres où elle allait manger quand elle travaillait au Daily Planet. Une autre vie, une période ou elle pouvait manger, dormir et faire toutes sortes d’autres choses dans un lit alors que elle, Tara, portait sa malédiction. Sortons oui. Sortons bien maquillées dans un coin pas trop fréquenté et vivons.

Elles sortirent dehors. Là couvertes sous de grands manteau dissimulant qui elles étaient elles achètent une gaufre pour Tara et purent discuter de leurs passés. Autant il y eu de quoi dire au sujet de Tara à la vie si romanesque faite de trahisons et d'affection déçues que Siobhan ne s’attarda pas sur la sienne avant le jour de sa malédiction. Elle était juste...quelqu’un qui avait une haute opinion d’elle même à une époque où ce n’était pas bon d’en avoir une si on était une femme. Son père la destinait à lui succéder, à la mort de celui ci sa famille l’a spoliée et elle l’a mal prise.

En cachette elle a alors accomplie seule le rituel censé lui accorder les pouvoirs de ceux qui dirigeaient le clan mais...çà a raté, en partie à cause de son frère. La suite Tara la connaissait. Et sur ce qu’elle aimait faire avant, comment elle voyait le monde...Siobhan s’en rappelait encore un peu. Mais en parler était trop douloureux, alors elle ne le fit pas.

Ce ne fut un pas vraiment une soirée de Noel, mais au moins passèrent elles un moment ensemble en se parlant un peu plus de leur vie plutôt que chacune dans leur coin. Un peu comme les autres gens en définitive.

Les mois passèrent ensuite et les événements importants se succédèrent pour Silver Banshee. Metropolis fut attaquée par Superboy Prime et Siobhan tentât de venir en aide à Kalel, le Superman d’une autre Terre qui montrait à l’Irlandaise le chemin pour devenir quelqu’un de meilleur. A la surprise générale le Superman de leur planète revient lors de ce combat mais malgré cela elle mourut comme lors de son combat contre le général Zod , pour réapparaître quelques jours plus tard dans un couloir de la mort au Texas. Ayant désignée le corps d'une condamnée à mort pour se régénérer elle oublia jusqu’a qui elle était et Silver Banshee combattit contre Superman qui réussi à lui faire retrouver ses esprits. Elle fut néanmoins blessée dans le combat avec le kryptonien, et ramena à l’appartement qu’elle partageait avec Tara sa carcasse brûlée. Elle passa plusieurs jours enfermés dans sa chambres, attendant de se régénérer pour ne plus souffrir et perdre ses stigmates. Ne parlant que très peu à Tara à ce moment là.

Une fois qu’elle alla mieux elle prit la décision de tenter de trouver un travail dans la vie civile, et Perry White lui accorda un emploi au Daily Planet. Partageant son temps entre son nouveau travail où elle se rendait chaque matin en s’habillant pour paraître plus humaine et ses quelques sorties en costume magique pour stopper des criminels sans trop les abîmer elle en était là aujourd’hui. Elle avait été plus loin que jamais pour chercher à se conformer au monde qui l'entourait, un monde qu'elle avait pourtant toujours du mal a accepter. Mais son existence était moins difficile comme cela, et Tara n'y était pas pour rien.

Siobhan passe la porte vêtue des vêtements sombres qu’elle portait lorsqu’elle travaille dans les bureaux du Daily Planet. Un petit boulot guère plus enrichissant que celui de Tara à la bibliothèque mais qui avait pour grand avantage d’être pratiqué parmi des journalistes ayant eux un métier très intéressant. Se dire qu'elle en faisait partie était agréable.

Elle avance dans la pièce et voit que Tara a dressée la table particulièrement pour manger ce soir avec des bougies. L’Irlandaise aimait bien les bougies, il n’y avait pas d'électricité au château et le feu l’avait toujours éclairée là bas. Lors de leurs repas habituels si Tara était la seule à pouvoir manger Siobhan s'asseyait néanmoins souvent quelque part pour discuter avec elle pendant ce temps. Mais ce soir chose étonnante la Markovienne avait mise une petite robe noire ce qui n’était pas dans ses habitudes. Passé à un instant a se demander si elle lui avait parlée de quelque chose de particulier qu’elle avait prévue, elle s’approche, ses vêtements civils disparaissant par magie dans des flammes blanches pour rendre à la Banshee l’un de ses habituels costumes et sa chevelure folle.

“Tu sors ce soir?”

Lui demande t’elle en regardant son amie, curieuse qu’on lui remémore ce qu’elle avait bien pu oublier, ou de découvrir qu’elle avait un rendez vous galant de prévu. Ce qui remplirait son cœur de joie pour elle. Ainsi habillée elle n’aurait en tout cas pas grande difficulté à mettre la gente masculine à ses pieds.