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Respice post te. Hominem te esse memento. - Feat Sinestro

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Respice post te. Hominem te esse memento. - Feat Sinestro Dim 19 Avr 2020 - 0:48



Arkham Asylum. Là où les démons errent. Là où les monstres se reposent. Dans l'esprit de leurs victimes. Les patients. Les fous. Les schizophrènes. Les maniaques. Ces pauvres hères, destinés à voir une réalité déformée. À ressentir le frisson. De la folie. Et de l'Enfer. Car à l'heure actuelle, dans les couloirs étranges de l'établissement médical, une abomination s'est manifestée. Une ? Non. Deux. La première représente ces différents cercles, qui accueillent les déchets de cette humanité. Une fosse, une crevasse, abyssale, dans laquelle sont creusées les nombreuses geôles et cavernes exiguës. Un environnement de souffre. Et de rage. Profonde. Anton Arcane représente l'Enfer, oui. Un Enfer patient. Rampant. Vicieux. Qui s'est installé dans ces couloirs. Qui s'est installé dans un bureau. Qui s'est installé près des patients. Près du personnel. Qui a respiré le même air qu'eux.

En attendant Sa venue. Celle de Jonathan Crane. Décédé. Car il n'est plus. Car ce visage n'est plus. Grâce à lui. Grâce au Docteur Anton Arcane.
Combien sont-ils, ces patients, qui s'agglutinent auprès contre les portes des cabinets de ces chirurgiens esthétiques ? Un nouveau visage. De nouvelles courbes. Moins de masse. Une beauté. Commune. Une beauté. Artificielle. Une beauté. Qui vient nourrir la pourriture grandissante de cette maladie qui bouffe chaque parcelle d'eux même. La Vanité. Et ces médecins oublient, par envie ou par négligence, de leur rappeler.

Memento Mori.
Rappelle-toi que tu vas mourir.


Jonathan Crane n'oublie pas. Qu'il peut mourir. Qu'il n'a rien d'un immortel. La Peur, bien entendu, est éternelle. Elle restera, à jamais, présente. Elle est la manifestation la plus primitive du besoin de survie. Le repère à suivre. À écouter. Pour éviter le danger. Pour éviter le pire. Alors … pourquoi ? Pourquoi est-il capable d'en faire l'instrument de la folie ? Car la Peur a deux visages. Et que l'imbécile est celui qui en oublie l'un.
La folie rôde. Elle rampe. Prête à répondre à l'appel. Elle passe ses bras, contre sa victime. Elle l'enserre et le garde, contre elle. Contre sa poitrine, gonflée d'amour. Elle le glisse, dans cette réalité, entre mort, rêve, cauchemar et vérité. Elle lui fait voir un monde. Son monde. Ton monde. Leur monde. Ils en ont peur. Car il est dangereux. Car il les tue. A petit feu.

La Peur est le murmure.
Respice post te. Hominem te esse memento. Regarde autour de toi. Souviens-toi que tu n'es qu'un homme.
Et la Folie est le souvenir. Qui tente de l'arracher à la vanité.
Et la Folie est le souvenir. Qui apporte l'oublie.

Étrange. Confus. C'est ainsi qu'ils sont. Dans les couloirs de cette matrice. Des couloirs puant. Chair. Violence. Et la Peur. Cet endroit pue. Il pue comme un corps affamé. Un corps épuisé. Un corps effrayé. Un corps sale. Et pourtant, ils avancent dans ces lieux froids, leurs pieds nus glissants, accompagnant ces odeurs. Leurs odeurs. Leurs voix viennent briser certains silences. Hurlements. Murmures … Paroles impies. Arkham est devenu un lieu d'horreur. Sous leur direction. À l'Incarnation de l'Enfer. Et à celle de la Peur. Du moins, l'Incarnation mortelle. Humaine. Faible. Fragile. Celle que la Folie pousse. Une Folie plus noire. Plus violente. La Folie du Fou, qui avance, à travers les sentiers de cette réalité … en connaissant sa Folie. Celui qui a parlé. Qui a attiré. Par sa prise de parole.

Plic... Ploc. Une goutte. Deux gouttes.
Boum. Un coup.
Plic. Ploc. La Forêt.
Boum. Un rythme.
Plic. Ploc. L'Enfant.
Boum. Une régularité.
Plic. Ploc. La Bête.
Boum. Un crâne. Qui rencontre la pierre. En rythme.
Plic. Ploc. Une goutte. Deux gouttes. Qui tombent. En rythme.

Scarecrow observe. Dans cette pièce. La femme qui frappe son crâne. Au même endroit. Avec le même rythme. Il écoute. Son délire. L'Enfant, qui avance. Il écoute, cette histoire. Du jouvenceau qui marche entre les arbres. Qui laisse l'ombre le guider. La faible lueur de la lune. Il imagine, les pas qui s'accélèrent, alors qu'un grognement résonne. S'approche. La traque commence. Il peut sentir. La respiration bestiale contre sa nuque. L'odeur de la sueur qui vient tâcher le tissu. La course de l'enfant est saccadée, comme sa respiration. Elle est gênée. Par des chutes. Par des racines.
Les branches sont de longs doigts. Qui viennent le terroriser. L'agripper. Le bloquer. La bête approche.
Elle approche.

Plic. Boum. Boum. Plic. Boum. Boum. Plic.

Les coups sont plus vif. Plus forts. Le sang tâche la pierre. Et elle répète. La même chose. La Bête de la Peur. Elle en a peur. Elle accélère. Ses coups. Sa respiration. Son amygdale vibre. Hurle. Mais elle est bloquée. Et frappe. Cogne. Saigne. Mais ne hurle pas. Elle répète. Simplement. Son obsession. Sa folie.

Sa Peur.

Et il observe. Contemple, le résultat de sa Peur.
Et le résultat de son expérience : une peur qui ne résonne pas à travers un cri.
Mais qui résonne à travers l'accentuation de l'obsession.

Et il approche. Il passe sa main. Son visage déformé, transformé par les habiles doigts du Docteur Arcane à la gauche de celui de cette femme. Qui ne le regarde pas. Mais le voit. Dans l'ombre du mur. Le visage de la Bête. « Il faut continuer de courir … » Il se penche à son oreille. « La Bête de la Peur approche … Elle vous sent … » Et sa main glisse doucement … et les aiguilles s'enfoncent, lentement … Amoureusement, presque.
Et la toxine s'infiltre.

Encore une dose.
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Re: Respice post te. Hominem te esse memento. - Feat Sinestro Lun 20 Avr 2020 - 18:54


La bête rôde. Elle approche. Mais quelle genre de créature s’avance ? Quelle est donc cette chose chétive et toujours si affamée ? Son histoire est aussi vieille que l’Univers. Elle est née de l’union du doute et de la folie. Un petit animal qui se fait chasser… Il s’est retourner et il l’a vu. Lui. Le Seul. Celui qui a faim. Il lui a fait perdre la raison, la volonté de s’enfuir. Et lorsqu’il s’est approché, le petit n’a plus eu la force de bouger, tremblant, sentant sa fin arriver. Une folie douce émerge de cette rencontre. Loi du plus fort, la proie et le chasseur, la victime et le bourreau. C’est ainsi que Parallax naquit. C’est ainsi que la Peur est et demeure. Chaque être dans cet Univers connaît la peur. Parce que la petite créature chétive et affamée réclame toujours son dûe.

Le Spectre émotionnel est une idée. L’on dit que le vert, la puissance de la Volonté, une force qui anime la vie, est au centre de ce spectre. Tout autour de lui gravite les autres couleurs. Plus elles s’éloignent, moins elles sont contrôlables … À sa droite, à peu près de force égale, le jaune peut l’ébranler, troubler sa concentration, lui intimer l’envie d’abandonner, tout comme ce petit animal sans défense qui s’est fait chasser et attraper par une bête plus forte. À sa gauche, le bleu, l’Espoir, une chaleur douce et positive, capable de lui redonner la force de se battre, de trouver le bon chemin pour vaincre sa peur. Les plus éloignés, le rouge de la Rage, le orange de l’Avarice, le Rose de l’Amour et de loin le plus particulier l’Indigo de la Compassion sont les aléa dans le parcours de la vie. Avant la mort… Avant les ténèbres, qui prennent absolument tout. Et vous efface de ce monde, définitivement…
La couleur jaune est donc quelque chose de si intime, de si proche. La folie insidieuse.

Thaal Sinestro en est le porte parole. Il est l’incarnation de cette lumière vive et effrayante. Il l’a vue, la première fois, tous les deux enfermés dans la Batterie Central des Green Lantern. Cette rencontre a bouleversé de nombreux êtres vivants, ainsi que les Gardiens eux-même, avant lui. Mais Sinestro a vu en Parallax la vérité. La voie à suivre. La vraie puissance… Sa couleur est la seule à pouvoir ramener le véritable Ordre à travers l’Univers. Il l’a compris. Il a embrassé la couleur de Parallax. La chasse est ouverte.
Mais il ne vient pas sur Terre dans ce but. Il lui est désormais plus simple de venir sur la planète bleu grâce à ses alliances avec les dirigeants actuels de la SSE. Il se dirige vers un endroit où il est certain de pouvoir le trouver.
Lui. Jonathan Crane.
Son discours a été entendu. Le choix du Chasseur a été prononcé. Il faut attribuer de nouveau à ce mortel ce qui lui revient.
En général, les choses se font naturellement. Les anneaux sont programmés pour cela. Mais… Sinestro a tenu à le rencontrer en personne.

L’Asile d’Arkham. Il survole l’endroit… A peine il s’en approche qu’il se lèche très légèrement la lèvre inférieur, lentement. Il les voit. Tous. Chacun d’entre eux expriment sa plus grande peur. Tous ont un toc, un problème mental, une obsession. Ils murmurent, hurlent contre les murs de ce lieu, de leur dernière demeure. C’est si bon de sentir tout cela, de sentir le potentiel qu’ils lui offrent. Il serre son poing gauche, où il ressent l’énergie dans son anneau. Toutes les constructions qu’il peut faire en ayant toutes ces visions d’horreurs offertes gracieusement par ces mortels. Magnifique. Dans son autre main, quelque chose se met aussi à briller, à bourdonner d’impatience… Nous y arrivons, se dit Sinestro, il sera bientôt à toi… Il saura bientôt ce que c’est qu’avoir le pouvoir.
Le korugarien descend de plusieurs mètres et lévite juste en face d’une fenêtre. Il peut voir un homme, à peine vêtu d’une longue chemise. Il se ronge maladivement les ongles, le regard exorbité perdu dans le vague. Il ne semble pas voir l’alien et même s’il le peut, son esprit fiévreux lui aurait susurré à l’oreille que ce n’est qu’une de ses nombreuses visions. Si seulement il savait…
Il réagit toutefois lorsque Sinestro traverse la fenêtre, grâce aux capacités de son anneau. Il recule, lève ses mains en signe de défense, secoue la tête frénétiquement, pendant longtemps, répète sans cesse « Non, non, non, pas la lumière, non, non. »
Il est vrai que la chambre n’est pas très éclairée. Il craint ce qui brûle la rétine lorsque l’on reste trop longtemps dans le noir. C’est une proie qui se terre dans les ombres de la vie, sans la vivre. Un lâche qui se complet dans la sensation de bien-être que lui procure les ténèbres et refuse de voir en face la vérité. Sa Lumière, la Sienne… Les créatures sans aucune volontés révulse Sinestro. Ce dernier regarde l’humain avec dédain. Puis, il lévite en direction de la porte fermée. Qui ne l’arrête pas. Un nouveau cri de terreur s’échappe de la chambre sombre alors qu’il la traverse.

Dans le couloir, il peut voir le personnel travailler, accomplir leurs tâches quelconques. Il a opté pour l’invisibilité, évitant de semer la panique dans tous les recoins de cet asile. Au fur et à mesure qu’il se déplace, il entend. Tous ces murmures, toutes ces petites pensées si bien cachées… Mais pourtant si réelles. Certaines personnes en ce bas monde peuvent être des candidats idéaux pour porter un anneau. Il ne faut pas seulement savoir faire peur, il faut pouvoir la comprendre, l’accepter, l’embrasser… Pour pouvoir mieux s’en servir.
Sinestro a finalement eu peur de la Peur. De son incarnation la plus pure. Il l’a comprise. Il veut la porter vers les hauteurs.
Il cherche une personne qui a peur de la Peur aussi. Si bien, qu’il en est obsessionnel. Si bien qu’il sait où la chercher. Et une fois qu’il l’a trouvé, il l’étudie, comme un spectateur.
Thaal Sinestro ne met pas longtemps à le trouver.
Il traverse un nouveau mur et réapparaît aux yeux du monde dans une nouvelle chambre. Il patiente là, dans le dos des deux personnes, isolées des regards des juges. Ce qu’il se passe ici peut choquer le juste et le défenseur des plus grandes vertus. Mais pas le Maître de la peur. Il observe en silence, sans avoir émettre aucune émotion. Le docteur est avec une patiente et il fait ce qu’il sait faire de mieux. Il étudie sa maladie, en utilisant des moyens peu conventionnels pour éveiller ses pires cauchemars.
La bague logée dans la main droite de l’alien s’impatiente. Elle sent la proximité du porteur qu’elle a choisi. Sinestro se met très lentement à sourire.
Il pose le pied sur le sol. Calmement, avec une certaine froideur, mais pas sans aucun intérêt, le leader du Yellow Corps s’adresse à l’homme, qui lui fait désormais face.
« Jonathan Crane. »

Le korugarien s’approche. Son regard naturel aux sclérotiques noirs et aux pupilles jaunes fixe ce visage… Étrange, dérangeant, cauchemardesque. Terriblement délicieux. Des horreurs, il en a vue des centaines dans sa vie, à travers l’Univers. En tant que Green Lantern, puis en tant que héraut du Yellow. Mais celle-ci est particulièrement malsaine. D’autant plus qu’elle est assumée. Les êtres humains sont capables du meilleur, à ce qu’il paraît. Mais ils font bien souvent le pire.
Et ceci est bien plus intéressant.
« Tu sais qui je suis. Nous nous sommes déjà rencontré. »
Sinestro lève le poing encore fermé. Mais l’on peut déjà voir une lumière jaune, passer à travers ses doigts.
« J’avais déjà fait de toi un porteur de cet anneau… Aujourd’hui, je suis venu en personne pour t’en procurer un nouveau. »
Le sourire sous sa moustache est aussi vicieux que le masque de Crane, qui s’entrelace avec sa chair.
« Je suis venu t’offrir un magnifique présent. L’acceptes-tu ? Acceptes-tu de me servir et de servir le Yellow Corps ? »
Il ouvre son poing et l’anneau s’envole. Il émet une puissante lumière, recouvrant toutes les ombres de cette pièce, chassant les veines tentatives chez les plus valeureux de regagner du courage. Imposant sa puissante tyrannie jaune, qui s’insinue dans les âmes de tous les mortels de l’Univers.
« A toi de faire ce choix. »



Jonathan Crane de la planète Terre.

Tu es capable d'insuffler une grande Peur…








Respice post te. Hominem te esse memento. - Feat Sinestro Latest?cb=20150331190537
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Re: Respice post te. Hominem te esse memento. - Feat Sinestro Jeu 7 Mai 2020 - 3:29



Un frisson. Un tremblement. De nouvelles interférences sonores. Un frémissement. Lentement, sa main quitte la silhouette de sa victime. Il inspire. Lentement. Il sait. Par les couleurs qui semblent caresser les ombres de la cellule, il sait. Son propre rythme cardiaque accélère. L'excitation. La peur. Elles font frémir sa musculature particulière, ses traits déformés.

Il pourrait y reconnaître les effets de son état de manque … Une espièglerie malsaine de son cerveau psychotique. Il pourrait y voir une simple hallucination, qui se perdrait, finalement, au milieu de ces centaines autres délires qui composent son étrange et violent passé.
Il pourrait, oui. Mais ceux qui voient les psychopathes comme des êtres stupides sont eux les véritables imbéciles. Prudent, Scarecrow l'a toujours été. Qu'importe quel nom il portait, la prudence devait veiller sur lui. Les ombres devaient l'avaler. Une simple hallucination, lorsqu'elle est la première du genre, n'a jamais été source d'un soupir, d'une ignorance bête.

Non. Il analyse. Car il est constamment ainsi. Dans l'analyse. Une mécanique froide, pour certains. Un mécanique de machine, pour d'autre. Ni l'un, ni l'autre, pour lui. Une mécanique qui Le met au centre de tout. L'Humain. Ses faiblesses. Ses forces. Il analyse, oui. Reconnaître les forces de l'Espoir de ce monde, qu'importe le visage qu'il prend. C'est déjà un premier pas vers le moyen de comprendre le fonctionnement de ses faiblesses. C'est ainsi que fonctionnent les héros, oui. Mais c'est ainsi qu'ils fonctionnent tous. Hommes. Femmes. Enfants. Oui. Il analyse. Tout ce qu'il voit. De l'hallucination au héros qui lui fait face. Du monstrueux et puissant Bane, au chétif mais génial Edward Nygma. Tout s'analyse. Tout.

Alors. Quand il voit les lumières danser, il tourne les yeux. Lorsqu'il entend le corps derrière lui, ses mains quittent la silhouette de sa victime. Il se retourne. Pour faire face. À la réalité altérée. Ou à la réalité saine. Pour voir ce visage. Cette peau rouge, qui recouvre la longue ossature et les élégants muscles faciaux de cet homme. Le regard fade de l'aliéniste se dirige, naturellement, vers ses yeux. Les siens. Deux perles d'abysses, sertie d'or. Et alors que la voix du Tyran des Étoiles résonne … il tient le regard. « Je vous connais, en effet. » Thaal Sinestro. La dernière fois que le visage rubis de cet homme s'est imposé à lui, c'est lors de Son discours à la Justice League. Le discours de Lex Luthor. Sa parole d'évangile et de vengeance.
Le Leader du Yellow Lantern Corps était présent. À ses côtés. À leurs côtés. Car à cet instant, il en était l'exécutant. Lui. Jonathan Crane. Non. Lui … L'Épouvantail. Entre les murs de Fear-World. Là où il avait commencé à comprendre certaines choses. Certaines fonctionnalité … Certaines de Ses fonctionnalités.

Des fonctionnalités appartenant à un anneau. À Son anneau.

Les souvenirs reviennent, alors qu'il tient encore un rapide instant le regard. Puis, ses yeux suivent le mouvement. Ce poing fermé. Cette lueur, palpitante. L'homme contextualise. Il porte des souvenirs, gravés irrémédiablement dans l'esprit de l'aliéniste. Car il se souvient. De chaque seconde passées avec cet objet. Avec ce bijou. Avec cette arme.

Il inspire. Lentement. Lorsque les doigts s'ouvrent. Il redoutait – avec plaisir – ce moment. Celui où il comprendrait que toute cette scène est réelle. Il redoute encore ce moment. Et il l'aime. Ce moment où son cerveau, son amygdale, vient à vibrer. Vient à se contorsionner. Ce moment où l'adrénaline – douce et délicieuse sève – vient à animer sa silhouette affaiblie. Elle résonne … dans sa tête.

La phrase.
La couleur.
Le monde s'effondre un instant. Son âme angoissée et angoissante rampe. Elle tremble. Le rayonnement suffit à l'effrayer. Car elle sait. Ce qu'elle fera avec. Elle se fera peur. Elle se détruira. Petit à petit. Par plaisir. Et elle ne refuse aucunement. Mais elle a peur. Peur pour son existence. Peur pour elle. Elle veut avoir peur. Elle a peur.

Lentement, il ouvre sa main gauche. Qu'il tend. Vers l'anneau salutaire. Et elle regarde. Pas l'âme. Mais la victime. La femme. Elle regarde. En hurlant. En attrapant sa tête entre ses mains. En tombant pour trouver refuge dans l'un des angles de la pièce. Car la lumière agi, sur elle.
Les traits de son médecin se tordent. Masque et chair s'entrelacent, oui, cela, elle l'avait vu. Elle ne l'avait juste pas réalisé. Mais plus que tout … Elle voit les traits se tordre. Elle voit le visage s'allonger. Les mains se déformer. Elle voit la Bête. Là. Juste sous yeux. Ne pouvant pas s'empêcher de la voir. De la regarder. Et alors que l'anneau glisse, lentement, vers les doigts de celui qui accepte … elle entend … quelques mots.

« Plus que tout … j'ai la capacité à l'aimer … » Le doigt se glisse lentement à son majeur … « Plus que tout … j'ai la capacité à la désirer … » Elle voit. La lumière s'accrocher à lui. Rechercher son étreinte. S'accrocher à la bête au visage de corvidé. « Plus que tout … j'ai la capacité à la ressentir. » Et à la distiller. À la créer. À la concevoir. À l'imaginer. Elle et toutes ses formes.

Deux perles d'or se tournent vers elle. Alors que les prochains mots ne sont, finalement, à ses oreilles, que le chant lugubre du monstre qui fait face.


« La Bête vous a rattrapé … Docteur … »

Respice post te. Hominem te esse memento. - Feat Sinestro Cindy-10

Et l'anneau vient chercher cette peur. Cette terreur bestiale qui palpite dans le cœur de cette femme. Elle rampe, dans chaque synapse. Dans chaque neurones. Dans chaque nerfs. Jusqu'à l'éclatement. Jusqu'au désordre rythmique le plus brutal qui soit. Jusqu'à elle. La crise cardiaque …
Qui finit inexorablement par intervenir. Par plonger la pièce dans un profond silence. Alors que Scarecrow, doucement, baisse la tête.

Il frissonne. Alors qu'un corbeau de lumière vient chanter à son épaule. Il frissonne.

Sa respiration est rapide. Sa respiration est saccadée. Son rythme cardiaque affolé. Il a peur.
Peur. Mais il est heureux. Pas de pouvoir le retrouver …

Mais de La retrouver. Elle. Et toutes ses formes.
La phobie. L'angoisse. La terreur. L'anxiété. La panique.
La peur. Constante.
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Re: Respice post te. Hominem te esse memento. - Feat Sinestro Sam 27 Juin 2020 - 17:59


Une phrase. Un message inséré dans les données de l’anneau. Les premiers mots qu’entendent un tout nouveau porteur, qui a été désigné, élu parmi des milliers d’autres. Jonathan Crane est digne de brandir un anneau jaune, conçu pour représenter l’émotion de la Peur, qui en est le moteur principal.
Mais tout ça, Scarecrow le sait déjà.

Il n’a pas besoin que le Maître en la matière lui explique quoi faire… ni comment. Il possède ces informations, en tant qu’ancien porteur, mais aussi parce que l’émotion fait intégralement partie de son être. Elle est inscrite dans chaque fissures qui composent son âme… De tous les êtres humains que le korugarien a pu croiser, Crane est de loin le plus effrayant. Intimidant. Mais surtout : Il aime ça.

Sinestro observe Scarecrow en silence, ayant enfin posé les pieds sur le sol. Il reste à l’écart alors que l’anneau s’est approché. Il regarde son futur agent le saisir, le fixer avec des yeux à la fois apeurés et excités. Un regard de dément, mais qui a parfaitement conscience de ce qu’il est, ce qui est devenu… et ce qu’il deviendra s’il accepte.
Bien évidemment qu’il accepte de redevenir un Yellow Lantern… Car Sinestro ne fait pas de cadeau à des non-méritants.

Jonathan a peur. Peur de la peur. Mais il souhaite les voir. Saisir l’opportunité de connaître les peurs des autres, la matérialiser, l’étudier et enfin pouvoir s’en servir pour terroriser autrui. La femme hurle. A travers quelques moments de lucidité, elle comprend qui approche. Lui, qui porte un tout nouvel objet. Une arme.
Comme toutes les armes, elles peuvent être utilisées et possèdent donc un système pour les utiliser, mais aussi un moyen de les recharger.
Crane approche. Il sait déjà comment l’utiliser. Il comprend le système… Voir la peur de cette femme. La comprendre et la saisir… Et enfin …
Une lumière sort des ombres. Elle prend la forme de ce qu’il voit… De ce qui s’est tapis dans les songes de sa victime. En voyant la monstruosité sortir alors qu’elle a sans doute fortement voulu que cela n’arrive jamais… Elle ne peut résister à ce qui lui arrive, fatalement.

Thaal Sinestro ne bouge toujours pas, alors que la femme décède, d’une crise cardiaque. Il continue d’observer l’étrange bonhomme qui jubile, ne subissant aucun remord après cet acte. Ce qui vient d’arriver était inévitable, autant pour cette faible humaine que pour la restitution des pouvoirs qui ont été enlevé à Scarecrow. Bien qu’il le trouve un peu trop apte à perdre les pédales, Sinestro pense sérieusement qu’il peut faire un bon lieutenant.
« Je te conseille de garder ton calme. »
Mais quelques leçons s’imposent… et un long chemin également.
« Il faut savoir rester parfaitement concentré pour utiliser un anneau de pouvoir. »

Sinestro bouge enfin, s’approchant de Jonathan. Sous ses yeux, il fait apparaître sa dimension de poche, une ouverture dimensionnel où le Lantern y place ce qu’il souhaite. Il plonge sa main dedans et en sort une lanterne, qui dégage une énergie bourdonnante et luisante.

Respice post te. Hominem te esse memento. - Feat Sinestro 7e1e0610

Le Maître de la Peur tend la batterie à Crane.
« Ceci est une petite batterie, qui te permet de recharger ton anneau. Tu dois prendre conscience qu’il existe une limite à l’anneau, mais aussi à ta concentration. Si tu es distrait, tes constructions seront moins précises. »

Il fait signe avec son menton vers la lanterne.
« Elle est liée à la Batterie Centrale, qui se trouve sur la planète Qward, dans un secteur de l'AntiMatière, au delà du périmètre des Green Lantern. Tu seras probablement amené un jour à t’y rendre… Mais ta mission première est de devenir mon Agent, dans le secteur de ta planète, le 2814. »

Le sourire de Sinestro est fin, quelque peu malfaisant. Mais surtout satisfait.
« J’aimerais que tu remplisses également une mission qui te conviendra mieux… Je n’en doute pas. »

Il lâche la lanterne, qui reste à quelques centimètres au dessus du sol, tandis que Sinestro plane vers l’unique fenêtre de la pièce.
« Je t’observe depuis que tu as fait ton discours, fort inspirant… Sache que ton projet m’intéresse. Plonger une ville entière dans la peur, rien de tel pour augmenter tes pouvoirs ou ceux de n’importe quel Yellow Lantern. Si tu as besoin d’une assistance, tu pourras communiquer avec nous autre. »

Son regard se désintéresse de l’extérieur et se pose à nouveau sur Crane.
« Lorsque tu seras prêt, rends-toi au Chong Mai, pour trouver Vandale Savage. Intègre sa nouvelle Society Secret de vilains. Tu n’auras qu’à dire que tu es mon second. Tu pourras ainsi me succéder en cas de besoin... »

Un sourire plus mesquin s’étire sur le visage marqué au teint rouge.
« … Tu pourras saisir de nombreuses opportunités. On dit Sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis. »

Sinestro s'approche de la porte, d'où il est arrivée. Inutile de l'ouvrir, il lui a déjà fait la démonstration qu'ils peuvent faire bien plus que de matérialiser des choses...
« Si tu acceptes cet anneau, tu acceptes de devenir mon Agent sur Terre et dans son secteur. Es-tu capable de me prouver que tu es digne de la confiance que je t'accorde ? Choisis bien... »

Il lui fait comprendre d'un regard dur que son temps n'est pas accordé à n'importe qui. Sa confiance encore moins... bien que ceci est bien grand mot. En vérité, Thaal Sinestro ne fait confiance à personne. Quelques élus ont su se distinguer ... Et ils se comptent sur les doigts d'une main.
« Pour me prouver ta dévotion, tu n'as qu'à... dire le serment... »

Sinestro sait que Crane connait déjà ces mots... Des phrases qui ont du sens, des rimes qui permettent ni plus ni moins d'adhérer au Sinestro Corps, tout en rechargeant l'anneau de pouvoir. C'est pour cette raison qu'il lui fait signe, en montrant du regard la petite lanterne, qui plane juste devant son nouveau propriétaire.
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