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« The Magic Contract » ft. John Constantine

Slade Wilson
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Slade Wilson
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JLA
« The Magic Contract » ft. John Constantine Sam 6 Juin 2020 - 23:56

« The Magic Contract »

ft. John Constantine



_____La cible se déplaçait très souvent dans des lieux publics. Le mercenaire avait passé plusieurs jours en Angleterre, à retracer le parcours de sa future victime chaque heure, chaque minute. C’était un travail qui l’avait l’habitude d’effectuer et qu’il réalisait plutôt bien. Le scénario était plus ou moins le même suivant les contrats. Un clan de la mafia A souhaitait se venger d’un membre du clan de la mafia B qui a tué un membre de leur famille. Slade était l’intermédiaire entre les deux familles, le facteur qui ramenait le colis. Parfois, on rajoutait un petit pourboire pour qu’il s’occupe personnellement du colis en question. Il arrivait que la famille ennemi propose une somme supérieure pour qu’il se retourne contre ces employés. Slade était un mercenaire réputé. Sa fidélité et son honneur passait avant les liasses de billets verts.

Ce contrat qu’il avait passé avec Degaton n’avait pas l’air si différent des kidnappings habituels. Pourtant, quelque chose titillait le code moral de Slade, quelque chose qui lui nouait l’estomac. Le vieil homme pouvait se faire passer pour quelqu’un qui n’avait aucune morale et qui se contentait d’exécuter les ordres sans broncher. Il est impossible, pour les gens qui ne connaissaient pas le personnage, de savoir ce qu’il pouvait réellement ressentir. Son visage était fermé.

Degaton possède son propre code moral, des valeurs que le mercenaire ne partageait pas le moins du monde. Depuis plusieurs mois, Slade cherchait à se repentir, à s’offrir une place aux côtés des justiciers. Doucement, il commençait à se forger une réputation de criminel en rédemption. Certains voulait y croire, d’autres se méfiaient, le camp des vilains et des héros étaient divisés par la question. Slade restait un être imprévisible, un stratège hors pair qui avait toujours un coup d’avance sur les autres. Il fallait rester méfiant.
Les valeurs de Degaton dégouttaient Slade au plus haut point. Quelques mois plus tôt, il n’aurait pas réfléchi sur la question. Aujourd’hui, il voit l’occasion de piéger cet énergumène à son propre jeu. Il faisait confiance au mercenaire, pour lui ramener sa cible. Il ne savait pas encore ce que comptait faire son employeur mais pour obtenir toute sa confiance, il ne devait pas éveiller le moindre soupçon, surtout le premier jour. Pour arriver à ses fins et sauver l’Europe, il devait sacrifier une vie, il devait sacrifier John Constantine.

Il ne connaissait pas personnellement cet individu mais il en avait entendu des vertes et des pas mures à son sujet. Des échos de ces exploits étaient parvenus jusqu’aux oreilles du mercenaire. Il se souvenait surtout de cette fois où le magicien s’était introduit dans la tour de la Young Justice pour réveiller le démon qui sommeillait chez son deuxième fils, pour couvrir ses intérêts. Les véritables raisons qui avaient conduit cet homme à faire l’exact opposé de ce que lui avait demandé Joseph était encore inconnu mais cette histoire était restée gravée dans sa mémoire. Avec cette petite histoire, Slade semblait avoir beaucoup moins de scrupules à livrer cet homme à Degaton. Sa rancune était puissante. Lorsqu’on s’en prenait à ses enfants, il s’agissait d’une attaque personnelle à son égard. Il sera difficile pour le mercenaire de ramener John sans la moindre égratignure, comme l’avait demandé Degaton. John perdra de sa valeur au moment de la transaction, c’était le cadet de ses soucis.

Ce soir, le bar affichait complet, la mission se compliquait. Depuis le fin de l’après-midi, le mercenaire s’était installé sur le comptoir. Le barman, à cinq mètre de lui venait de lui servir son sixième whisky double, son client ne semblait pas faiblir pour autant. Derrière ses lunettes de soleil, il était difficile de savoir si cet individu tenait l’alcool ou non, mais sa gestuelle et ses quelques paroles semblaient prouver qu’il possédait encore toute sa lucidité. C’était un client surprenant avec un comportement assez bizarre. Il était assis, il observait les alentours mais il se focalisait surtout sur la porte principale, grande ouverte malgré le froid de canard et la tempête qui faisait rage dehors. Il n’attendait personne, il ne connaissait personne dans ce bar et pourtant, il ne décollait pas son cul de son siège, même pas pour aller pisser. Malgré cela, le barman ne semblait pas si surpris. Au cours de sa carrière, il avait croisé des personnes beaucoup plus étranges que lui.

Lunettes de soleil, un long manteau brun fermé à double tour, une écharpe enroulée autour de son cou, de puissantes bottes en guise de godasses et des mains gantées. Lorsqu’il aperçut une silhouette familière, le barman glissa son regard vers Slade qui avait mécaniquement redressé sa colonne vertébrale pour observer et détecter, à travers cette foule, sa cible. Il était là, tout près, son instinct ne le trompait jamais. Gardant la nuque redressée, il passa son verre entre ses lèvres pour terminer sa boisson. Il laissait le temps à sa cible de se poser, de s’installer, de discuter, de faire ce qu’elle avait à faire mais surtout, de commander sa petite liqueur du soir.
Lorsqu’il déposa son verre, il ne se leva pas, il ne fit rien de plus. Il se permit même de tourner le dos à sa cible pendant quelques minutes pour se tourner vers le barman, comme s’il cherchait à commander un énième verre de whisky ou la bouteille entière, pour se faciliter la tâche. Un simple échange de regard, il hocha la tête, arrêta ce qu’il était en train de faire pour taper du poing sur la table. La foule arrêta de s’agiter, les regards s’échangèrent, c’était le signal. Peu à peu, le bar se vida progressivement sans laisser le temps à la cible de comprendre ce qu’il se passait.

Au bout de quelques minutes, il ne restait plus que lui, le barman qui commençait légèrement à trembler lorsqu’il nettoyait son verre et Deathstroke, toujours immobile sur son tabouret. Il passa le bout de ses doigts gantées sur son verre vide, tournant le dos à John. La porte principale du bar avait été condamné par les visiteurs du bar qui étaient sorti en dernier. Le sorcier était piégé.
Lorsque Slade était passé au bar, il avait déjà organisé et préparer son plan. Toutes les personnes qui étaient présentes ce soir-là, ont été gracieusement payé par le mercenaire pour faire illusion. Au signal, ils devaient tous partir sans se poser de question en laissant la cible seule face à son destin et aux conséquences de ses actes. Le barman avait reçu une petite prime en plus pour une mission supplémentaire. Une poudre incolore avait été glissé dans son verre, indétectable, insoupçonnable. Cet agent chimique avait besoin de quelques secondes seulement pour attaquer et brûler la gorge et les cordes vocales de son hôte. Ce poison n’affectait sa victime que pendant quelques heures. Le but de Slade n’était pas d’endormir le sorcier, il voulait le voir souffrir, sans qu’il puisse tenter d’utiliser sa magie. Il n’en aura pas l’occasion. Ce médicament lui facilitait la tâche. Le barman, pétrifié par la peur préféra s'isoler dans les toilettes et se faire oublier quelques instants.

« John Constantine. »
rétorqua Slade en se tournant vers elle après un long silence. Il se débarassa de son long manteau qui cachait son armure bicolore. Son masque était caché sous le comptoir du barman, mais le mercenaire ne voyait pas l'utiliser de le mettre. Sa rancune envers John s'était réveillé. « Nous ne nous sommes jamais rencontré et pourtant, je te connais très bien. » Un ange passa. « Le démon que tu as réveillé, dans l'esprit de mon fils, sera désormais le cadet de tes soucis par rapport à ce que tu vas vivre pendant ces prochaines heures. » Il se balada tranquillement, sa voix était calme mais la colère se faisait ressentir à travers ses paroles. « On m'a demandé de te ramener en un morceau. » Il pencha légèrement sa tête sur le côté. « ... Mais j'aimerais te laisser un souvenir, une trace de mon passage avant ton petit rendez-vous avec ton leader, Per Deagton. » Un rictus sadique se dessina sur son visage, il se rapprocha dangereusement de John pendant que le poison continuait à le bouffer de l'intérieur. « Prends le comme une histoire... Personnelle. »

Le premier crochet du droit en pleine mâchoire, un coup de tête, front contre front, le super soldat utilisait sa vitesse surhumaine pour ne laisser, à sa victime, aucune chance de répliquer, de tenter une invocation muette ou quoi que ce soit. Un dernier coup, une rotule frappant violemment son estomac, Slade lui offrit quelques secondes à John pour reprendre son souffle. Il lui tourna le dos quelques secondes pour attraper la bouteille de whisky sur le comptoir et en prendre quelques gorgées.

« Maître des arts occultes, hein ? » se moqua Slade. « Un simple charlatan qui joue les playboys. Je me demande ce que te trouves Degaton... »






Dernière édition par Slade Wilson le Mer 1 Déc 2021 - 19:06, édité 1 fois
John Constantine
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Depuis récemment, une seringue de sang infusée de magie démoniaque très fortement semblable à celle Trigon.
Shadowpact
Re: « The Magic Contract » ft. John Constantine Lun 8 Juin 2020 - 17:55




Constantine avait une liste assez conséquente d’ennemis, commençant par quelques épiciers en colères pour terminer quelque part autour du premier cercle des Enfers. Il avait aussi une poignée de proches, qui vivaient une vie relativement normale. C’était bien assez pour qu’il soit régulièrement sur ses gardes, plein de précautions et régulièrement couvert de protections. Le problème, dans la situation actuelle, tenait surtout à la façon dont il se protégeait.

Il n’avait pas de casier judiciaire. Son nom faisait occasionnellement surface dans la catégorie «encore à interroger » de quelques cas résolus ou des fichiers dont on avait perdu les éléments clefs, mais il était quasiment impossible de le traquer ou de constituer un dossier suffisamment incriminant pour lui tomber dessus. Son profil psychiatrique avait disparu des bases de données mondiales. Il n’avait plus d’adresse fixe, pas plus n’avait-il de numéro de téléphone. Pas de passé, un présent anémique et un futur quasi inexistant. Généralement, un peu d’aconit, de souffre et une queue de rat suffisaient. Parfois, il devait se déplacer en personne.
En bref, il n’était qu’une ombre dans les bases de données officielles.

En plus de ça, il prenait des précautions notables. Il n’avait pas de compte en banque, se déplaçait par des chemins invisible à l’oeil humain et généralement intraçable pour le non-humain, et des amulettes astucieusement dissimulées dans leurs murs gardaient Chas, Cheryl et leurs familles loin du regard de ses ennemis.
Du reste, Constantine se contentait de se fondre dans la foule. Il aurait fallu venir sniffer son col pour sentir la moindre fragrance magique sur lui, et assez peu de personne s’y risquaient. Il était particulièrement doué pour disparaître entre quelques individus lambda que ce soit dans la rue, dans un bar ou à peu près n’importe où. Il avait quelques habitudes dans certains bars et quelques contacts, mais ne se fiait à presque personne. Il savait quand on le suivait, quand on l’espionnait, et avait généralement des oreilles un peu partout pour se tenir informé de qui essayait d’agir contre lui, et avait souvent un train d’avance sur ses assassins.

Aucune armure n’est parfaite, cela dit.

Constantine se redressa en crachotant, cherchant à récupérer son souffle. Du sang gouttait du bord de ses lèvres, tâchant irrémédiablement le sol. C’était bien la peine de s’emmerder à prendre des précautions. Le plus gros défaut de son armure, c’était sans doute le fait qu’elle n’était que détails et circonvolutions complexes pour se cacher. Elle ne comportait pas de pistolet astucieusement dissimulé dans sa manche au cas où quelqu’un parviendrait à le trouver. Il cracha une autre gerbe de sang sur le sol. Une douleur lancinante lui vrillait le front, sa mâchoire lui faisait mal, son estomac était terriblement douloureux et sa gorge brûlait. Quoique moins qu’avant. Il jeta un regard à son assaillant, le jaugeant de haut en bas. Au milieu d’un nuage de douleur, ses neurones s’activaient au mieux de leurs capacités.

- Joey ? Cracha-t-il d’une voix rauque.

Il pouvait difficilement faire mieux, mais c’était déjà beaucoup. Il n’avait pas vu le coup venir – ni le poison dans le verre, ni le bar vide, ni le passage à tabac qui avait suivi. Il aurait probablement dû se douter qu’il se passerait quelque chose, avec un Nazi aux commandes en Europe, mais il ne s’attendait pas à se retrouver sur le devant de la scène. Son réseau d’informations était resté muet. Qu'est-ce que Degaton pouvait bien avoir à foutre avec lui. Il fronça les sourcils, tandis que sa voix revenait progressivement. Elle n’aurait pas dû, si il avait été un pauvre hère un peu plus humain.
Mais la chimie moderne ne faisait pas le poids face à une dose plus ou moins raisonnable d’ichor démoniaque.

- C’est ça, ta conception d’amour paternel pour un gosse super-héro en mal d’amour ? Accepter le contrat d’un nazi ?

Il cherchait une porte de sortie. Le barman s'était claquemuré dans les toilettes et la porte d’entrée était verrouillée. La vitrine semblait un peu trop épaisse pour qu’il puisse la fracasser en se jetant dessus – et papy ne lui laisserait pas le temps de balancer une table à travers le verre. Il ne lui laisserait pas le temps de grand-chose : il avait beau avoir l’air vieux et s’habiller avec un justaucorps chocolat-caramel et un manteau d’exhibitionniste, il bougeait vite. Beaucoup trop vite pour Constantine. Et il l’avait déjà abîmé pas mal. Il plissa les yeux. Il pouvait prendre encore quelques coups – et les laisserait pleuvoir avec le niveau de douleur apparente adapté. Il ne lutterait que pour garder sa voix.

Il ne pouvait pas faire grand-chose. Il n’aurait ni le temps d’attaquer frontalement, ni celui de fuir. Alors il faudrait être retors. Comme d’habitude. Une odeur de tabac et d’encens s’éleva doucement de ses vêtements, au fil des coups. Il cracha une autre gerbe de sang. Il suffisait d’un peu de douleur (même si dans la situation donnée ils frisaient le beaucoup). De se présenter comme le charlatan que Slade était convaincu de voir. Comme une façade, une outre vide. Il suffisait que le mercenaire baisse un tout petit peu sa défense ou soit suffisamment assuré qu'il était vaincu et…

- Pour ce que ça vaut, j’applaudirai volontiers.

L’art de l’occulte était un milieu complexe d’opportunité à saisir et de travail invisible. Le vieil homme s’immobilisa net, comme figé dans le temps. Ça n’était rien d’aussi grandiloquent : juste un tour de passe-passe, à base de sacrifice et de symbole rapidement tracé dans les flaques de sang qui tachaient le sol, qui l’immobiliserait le temps que Constantine se tire. Le Britannique poussa un soupir douloureux et se remit lentement sur pieds. D’une main, il chercha son paquet de cigarette. De l’autre, il s’appuya contre le comptoir. Du sang maculait sa chemise blanche et une partie de son trench-coat, et la quasi-totalité de son corps lui faisait mal.

- Joli plan. Brillamment exécuté.

Il posa une cigarette au bord de ses lèvres, et plongea la main derrière le comptoir. Il en tira un torchon et récupéra la bouteille de whisky de son agresseur. Il se dirigea ensuite en claudiquant vers la porte d’entrée. Il dépassa Deathstroke, toujours immobile, l’empêchant de voir ce qu’il faisait exactement. Il y eut un cliquetis, puis la porte (condamnée quelques minutes auparavant) s’ouvrit. Un autre bruit suivit : celui d’un briquet qu’on allume et d’une cigarette qu’on embrase.

- Je t’aurais laissé t’en tirer, d’ordinaire, mais tu m’as un peu foutu en rogne, marmonna le sorcier.

Il prit une bouffée de tabac et se retourna. Dans sa main droite, il tenait un cocktail Molotov de fortune. Dans la gauche, la flamme de son zipo dansait joyeusement. Suffisait de lancer la bouteille sur celles du bar.

Ça paraissait si facile, pourtant.
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Re: « The Magic Contract » ft. John Constantine Mar 9 Juin 2020 - 22:51

« The Magic Contract »

ft. John Constantine



_____Les sorciers ne font pas partis des contrats habituels du mercenaire. Au premier coup d’œil, ils ont l’air d’être de faibles humains ordinaire. Si on baisse la garde, si on les sous-estime, les mauvaises surprises ne sont pas rares. Slade le savait. Un magicien, aussi incompétent soit-il, peut lui donner du fil à retordre avec ses tours de magie qui amuseraient les enfants. Lorsqu’il devait s’occuper de ce type d’individu, il avait toujours plusieurs plans sous la main et faisait preuve d’initiative.
Comme il l’avait bien fait comprendre, Slade ne connaissait pas personnellement John Constantine. Il savait simplement ce qu’il avait fait, son parcours, ses quelques relations, sa liaison avec les arts occultes mais il ne savait pas concrètement de quoi il était réellement capable. Le poison, déposé furtivement dans son verre faisait partit d’un des plans du mercenaire. Il avait très bien fonctionné dans les premières minutes, brûlant de l’intérieur ces boyaux. Les effets, malheureusement, ne seront que de courte durée. Slade n’est pas surpris, il ne laissait échapper aucune émotion derrière son visage fermé et déterminé. Il s’approcha d’un pas pendant que John essayait de lui faire la moral concernant son rôle de père.

« Tu veux vraiment me faire la morale ? Je crois que tu es clairement mal placé pour me dire quoi que ce soit à ce sujet. Tu es seul responsable de ce qui t’arrive. »
Il redressa la tête. « La conséquence de tes actes. Je ne suis que le bourreau. »

Il parle, simplement pour essayer de déconcentrer le mercenaire. Slade est loin d’être un amateur il connaît bien ces techniques. Le sorcier n’avait aucune possibilité de s’échapper et il essayait tant bien que mal de trouver une solution de secours. Au moment où il fit un premier pas pour se rapprocher de sa victime, il se retrouva paralyser par une force invisible. C’était prévisible, mais en même temps surprenant. Un sourcil se redressa, il baissa légèrement sa tête pour observer ces bottes. Des symboles, dessiné avec le sang encore frais de John était visible sur le plancher. Il serra les dents. Rien, rien ne le retenait et pourtant, il ne pouvait pas bouger. Sa cible s’éloignait doucement et réussit à ouvrir la porte d’entrée.
Slade ne peut rien faire, il serra les poings. Il n’était pas question qu’il le laisse partir aussi facilement. Il lutta alors, contre cette force invisible qui le maintenait immobile jusqu’à sentir une petite vibrations sur son avant-bras. Il continua de forcer, encore et encore jusqu’à ce que le sort ne puisse plus supporter la force surhumaine de Deathstroke.

Au même moment, le mercenaire fait un premier pas et entend le bruit d’un briquet en marche. Il s’arrêta en plein élan. Il observa, analysa le comportement de sa victime qui était en train de s’improviser une arme, une petite bombe qu’il lança directement dans la réserve d’alcool du bar. Prévisible et pourtant efficace, Slade courba sa colonne vertébrale pour se protéger des premiers jet de flamme. Quelques secondes pour observer les flammes qui se propageait dangereusement et commençant à danser sur l’armure de Deathstroke
Il ne paniquait pas, bien au contraire. Un léger sourire sadique commençait à se dessiner sur son visage. Son dernier œil valide pivota vers John qui, à travers ses paroles essayaient de faire croire au soldat qu’il avait reprit le dessus sur ce duel. Mais il était condamné, il devait l’accepter. Il avait perdu à la seconde même où il avait suscité l’intérêt du vieil homme.

« Tu as perdu. Tes belles paroles ne sont là que pour te rassurer. Je pourrais t'épargner bien des souffrances mais... tu ne l'as pas épargné, toi. »

La fumée de l'incendie commençait doucement à engloutir le mercenaire. Il posa la main derrière sa nuque. Il agrippa une excroissance de son armure, son masque, qu’il enfila en un simple mouvement de bras. Débarrassé de son petit déguisement, Slade resta immobile, le temps que la fumée se répande et les engloutissent tout les deux.
Lorsqu’elle commença à se dissiper, la pointe de son épée se posa juste en dessous du menton de John Constantine. Il avait profité d’un petit effet de surprise pour se rapprocher de sa victime. Il n’était désormais qu’à deux mètres de lui, à peine. Il le frappa avec la garde de son épée pour l’étourdir. Il enchaina ensuite en glissant sa botte sur le goudron pour le faire trébucher. Sa botte s’écrasa ensuite sur son corps.

« On m’a proposé cinquante mille dollars supplémentaire si je te ramenais en un morceau. Mais… ça ne serait pas amusant, tu ne penses pas ? Tu n’es pas du genre à supplier à genoux ? Non, je ne pense pas. Mais je meurs d'envie de te voir essayer de te débattre. »

Il donna un premier coup de pied dans le ventre de son adversaire. Désormais, leur combat s'effectuait à l'extérieur. L'armure du mercenaire avait protégé son propriétaire dans son intégralité. Les flammes avaient envahi le bar et le propriétaire, en sentant les cendres lui bloquer les voies respiratoires était sortit de sa cachette pour s'enfuir en courant et laisser les deux hommes se battre, même si le combat semblait assez déloyal. Slade recula d'un pas pour laisser son adversaire tenter quelque chose, comme un chat jouant avec sa proie.

« Alors danse pour moi, amuse-moi. » se moqua-t-il.




John Constantine
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Depuis récemment, une seringue de sang infusée de magie démoniaque très fortement semblable à celle Trigon.
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Re: « The Magic Contract » ft. John Constantine Sam 25 Juil 2020 - 18:54




John cracha une gerbe de sang et releva la tête vers Slade. Il voyait un peu trouble, et quelque chose battait la chamade dans ses tempes et ses côtes – il ne savait pas trop si il s’agissait de son cœur ou de l’écho de la pluie de coups qui lui était tombé dessus. Le magicien était en sale état. Il aurait été bien incapable de dire ce qu’on lui avait cassé exactement, mais ça faisait un mal de chien : le goût et l’odeur de l’hémoglobine étaient partout et une douleur vive et brûlante courraient dans tous ses membres.
Malgré tout ça, ses yeux semblaient toujours aussi rationnels. Clairs, froids, perçant, comme si ils existaient indépendamment du corps prostré au sol et pas loin de tomber en morceaux.

- M’utiliser pour passer ta frustration d’être un père de merde. Ha. On d-dirait mon paternel.

Il toussa, peignant le goudron d’un liquide rougeâtre.

- T’es juste dégoûté de pas avoir été là q-quand il av-vait besoin de toi.

Un lueur moqueuse passa dans ses yeux bleus, vive, démente. Son visage se fendilla en un long sourire autrefois blanc, désormais bariolé de rouge sombre. La lueur des flammes se reflétaient dans le liquide obscure qui maculait sa chemise, son trench-coat, ses dents et le bitume.

- Frappe moi si tu veux. Tranche moi la gorge. Jette moi d’un pont, livre moi à Degaton : ça ne te rapprochera pas de tes gosses, fils de pute.

La voix du Britannique était rauque, grave, tremblotante. Parfois, elle était coupée par une toux carmin. Pourtant, quelque chose brûlait sous ses mots : quelque chose à la limite de la folie pure, comme si il risquait à n’importe quel moment de laisser échapper un rire gras, brisé, grinçant.

- Ton gamin est possédé, psychotique, à moitié bouffé de l’intérieur et t’as rien pu faire. Pire, c’est ta faute. Si t’avais fait gaffe, peut-être qu’il aurait pas p-passé 20 ans de merde sur terre à d-devoir appeler des mecs comme moi à la… la rescousse.

Il y eut un craquement à l’intérieur du bar, alors que les flammes passaient par-dessus le comptoir ravagé pour lécher lentement les murs en direction du plafond. Le feu se répandait vite. Trop vite. Constantine s’arc-bouta, pris par une toux violente. Il y eut un bruit de fond de gorge, puis il redressa la tête et cracha un mollard ensanglanté sur Slade. Ses yeux bleus brillaient d’une lueur folle, reflétant la lueur dansante de l’incendie.
Puis, lentement, ses lèvres bougèrent.  « Boum ».

Les fenêtres du bar explosèrent avec un gigantesque fracas, envoyant voler des éclats de verre un peu partout. Le souffle de l’explosion faucha Slade, l’emportant dans une vague rugissante de flammes oranges aveuglantes et de parfum de caoutchouc brûlé. Quand bien même un tuyau de gaz ou une bombonne auraient été touchés, elle n’aurait pas due être aussi violente. De plus, en y regardant à deux fois, on aurait presque pu distinguer des silhouettes dans les feux.

Constantine, lui, s’étaient redressé sur le trottoir, indemne.

- Tu m’excusera si je ne danse pas. C-C’est difficile, avec 3 côtes en moins.

Les fumées émanant du bar étaient épaisses et noires, roulant comme des nappes de suies en direction du ciel. Il y eut un gros fracas, comme si un morceau du plafond s’était effondré. Peu à peu des lumières s’étaient allumées dans la rue, et au loin des sirènes de pompiers ne tarderaient pas à se faire entendre. Le Britannique jeta un œil à droite, puis à gauche : il n’avait pas beaucoup d’échappatoire.

A part celui qui se décida à tomber du ciel.

Il y eut un bruit sourd, puis une silhouette tomba du haut d’un bâtiment. Elle était plus grande que Constantine, et plus large d’épaule, aussi. Elle portait une armure complète, à l’apparence médiévale quoique ostensiblement modifié pour être plus pratique à portée ; une visière cachait ses yeux et laissait libre le bas de son visage. Sur sa ceinture, un écusson exhibait deux marteaux croisés sur un écu doré. Quand elle s’adressa au magicien, ce fut avec une voix définitivement féminine.

- Je m’en occupe.

Le blondinet en trench-coat s’était tendu à la seconde ou le nouveau venu était tombé près de lui. Ces quelques mots suffirent cependant à faire apparaître brièvement une lueur de soulagement sur son visage – si brève qu’elle semblait n’avoir jamais été là, mais tout de même. Il hocha la tête et pivota, claudiquant au loin.
La femme en armure fit lentement volte-face. Le feu continuait de faire rage dans son dos, mais elle n’avait d’yeux que pour Slade, encore au sol à l’autre bout de la rue. Lentement, elle tira une massive épée de son fourreau, étudiant soigneusement sa posture pour le duel qui arrivait. The Knight était le défenseur attitré de la Grande-Bretagne, quoique pas le seul. Beryl Hutchinson n’en n’avait repris le manteau que récemment et était parvenue à survivre à ce que Slade avait mis sur sa route pour l’instant.

Ils avaient été plusieurs à répondre à l’appel de Bruce Wayne pour défendre Constantine – mais elle était la seule à se tenir devant Slade à l’instant. Son gantelet cliqueta lorsqu'elle raffermit sa prise sur la garde de son épée. Elle ne dit rien. Elle n’avait pas besoin de mots à l’instant – ne comptait que le langage de l'acier.
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Re: « The Magic Contract » ft. John Constantine Sam 1 Aoû 2020 - 18:56

« The Magic Contract »

ft. John Constantine



_____C’était un jeu, Slade jouait, se détournant des règles de son contrat par vengeance personnelle. Etait-ce simplement une vengeance égoïste, un règlement de compte ou un appel de son instinct paternel ? Difficile de le savoir, mais lorsqu’on connaît Slade, on s’oriente sur la mauvaise réponse. Il y avait bien quelque chose de personnelle qui était né à la seconde où John s’était approché de trop près de sa famille.
Il était en train d’agoniser sur le sol, rampant comme un animal qui tentait de fuir un destin macabre. Deathstroke était derrière lui, observant cette scène avec fascination. Même si l’exorciste était en mauvaises postures, il ne pouvait pas s’empêcher d’ouvrir sa petite gueule. Slade avait une tout autre attitude. Il était calme, confiant, s’avançant à pas lent vers sa victime qui continuait à balancer son petit monologue autour de son instinct paternel, le comparant à celui de son père.

Pendant que John avait la mauvaise idée de balancer la responsabilité du sort de son fils sur les épaules du père, ce dernier se rapprochait dangereusement de lui. Il posa un genou à terre avant d’agripper la tignasse de John pour le forcer à redresser sa tête. Désormais, il ne se tenait plus qu’à quelques centimètres de son visage.

« Je sais parfaitement qui est fautif dans cette histoire : toi, la fille de Trigon et tes petits copains de démons, êtes les seuls responsables de ces maux. » Il tira un peu plus fort pour le forcer à redresser sa tête. « Tu ne connais même pas le tiers de l’histoire et tu oses jouer les moralisateurs ? Tu es encore plus pathétique que je ne le pensais. »

Il était sous le point de fracasser le crâne de John contre le bitume, un acte rapide et brutal qui aurait emporté le magicien dans le monde des rêves. Une explosion le coupa en plein élan, son souffle envoya le vieil homme directement dans le parebrise d’une voiture. L’alarme du véhicule se déclencha pendant que l’intelligence artificielle de l’armure de Slade prévenait son porteur des dégâts subit. Elle avait réussi à absorber une partie du choc mais le mercenaire avait besoin de quelques secondes pour se redresser. Le poids de son corps venait de briser le parebrise et déformer la carcasse de la voiture.
Sa priorité ? Retrouver sa cible malgré l’épaisse fumée qui commençait à rentrer dans ces poumons. Entre quelques quintes de toux, il finit par retrouver sa cible qui s’était légèrement redressé et semblait beaucoup moins atteint par l’explosion qu’ils venaient de se prendre, à croire qu’il l’avait vu venir à des kilomètres. Slade se délogea de la voiture pour retrouver le bitume. Son regard fut attiré par une autre silhouette dissimulée dans l’ombre. Il semblerait que quelqu’un soit venu aider le magicien. Peu importe, ce n’était qu’un petit contre-temps comme un autre.

« Il semblerait que quelqu’un se soucie de toi… ou plutôt des dommages que tu provoquerais entre de mauvaises mains. »

Il n’avait pas vraiment le temps de faire les présentations. Il fit un premier pas vers elle, sa main sur la garde de son épée. Il dégaina en quelques secondes pour riposter aux premières attaques de son adversaire. L’invité surprise semblait faire preuve de beaucoup d’agilité et de vitesse mais Deathstroke parvenait, à chaque fois, à contrer chacune de ses attaques. Pendant qu’il gérait cette menace, il essayait de trouver un plan pour se débrasser d’elle. La mission commençait déjà à beaucoup trop s’éterniser à son goût. Les autorités ne tarderont pas à pointer le bout de leur nez et tenter de protéger John. Slade devait se concentrer sur son principal objectif, ramener John Constantine en un morceau.

« J’aurais préféré bavardé avec toi, malheureusement tu ne fais pas partie de mes plans. » rétorqua le mercenaire après avoir contrer une énième attaque.

Il donna un premier coup avec la garde de son arme pour repousser son adversaire. Il n’aura pas vraiment le temps pour un combat réellement équitable. Slade avait toujours un plan de secours pour prévoir les imprévus. Ce plan, il l’avait réservé à Constantine, dans le cas où il serait beaucoup plus agité que prévu. Malheureusement avec trois côtes brisés, il ne pourra pas aller bien loin.
En repoussant son adversaire, Deathstroke profita de sa main libre pour sortir, de sa ceinture, une seringue contenant un puissant tranquillisant. Il n’aura besoin que d’une ouverture, un moment d’inattention de la part de son adversaire. Il dissimula l’aiguille sous sa main et attaqua son adversaire. Quelques mouvements de lame, il sentit la lame fendre l’air mais elle ne parvenait jamais à atteindre l’ennemi. Bien évidemment, ce n’était pas le but.

Slade se rapprocha d’un coup, un seul pas et enfonça directement, d’un mouvement rapide, l’aiguille dans la nuque de son adversaire. L’effet de surprise est immédiat. Secrètement, le mercenaire ressentait une petite frustration de mettre fin à ce combat. Malheureusement, il doit abréger cette mission avant qu’elle ne se complique. Il recula de quelques mètres, laissa la seringue tomber sur le sol, vide.

« Cesse de t’agiter. » ordonna-t-il « Tu as perdu. »

Machinalement, il se tourna vers John Constantine. Blessé comme il l’était, il aurait beaucoup de mal à s’enfuir. Il attrapa un de ses poignards pour venir le lancer directement à quelques centimètres du visage du magicien. Slade le dévisagea se rapprochant dangereusement de sa cible avant d’écraser sa botte sur le haut du corps de John.

« Tu comptais aller où comme ça ? »




John Constantine
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John Constantine
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Depuis récemment, une seringue de sang infusée de magie démoniaque très fortement semblable à celle Trigon.
Shadowpact
Re: « The Magic Contract » ft. John Constantine Dim 6 Sep 2020 - 0:08




La douleur battait ses temps comme un cheval au galop. Une pulsation lancinante grondait entre ses côtes, et le tissu blanc de sa chemise poisseuse s’assombrissait à vu d’oeil – bien qu’il presse de toutes ses forces dessus. Il n’était pas parti bien loin : son souffle était court, son pas claudiquant. Un liquide chaud s’était mis à couler sur son œil gauche et il n’avait pas réussi à l’enlever. John Constantine était dans un sale état, mais il faisait de son mieux pour essayer de se tirer – le monde tanguant légèrement, cela s’avérait plus difficile que prévu. « Prendre un détour de ruelle », « disparaître au coin d’un mur de briques » étaient les seules pensées qui tournaient en boucle dans sa tête douloureuse.

Son mieux n’était visiblement pas suffisant.

Le poignard se ficha dans le mur, à un cheveux de son nez. Constantine eut un brusque mouvement de recul : le monde tangua plus fort et il se rattrapa comme il put contre le mur. Quelque chose dansait une douloureuse samba dans sa cage thoracique et des points noirs papillonnaient devant ses yeux. Il voyait encore suffisamment clair pour dévisager son adversaire. Lemercenaire ne voulait pas lâcher prise. Slade était là, l’air à peine essoufflé, à peine fatigué. Il avait l’air de savourer ce moment, de jouer avec sa proie comme un foutu chaton avec sa première souris. John lui lança un regard de haine pure, rare étincelle de lucidité au milieu d’un brouillard de douleur. L’autre répondit en l’écrasant du pied sur le bitume : le visage du magicien se crispa d’une grimace douloureuse, mais aucun son ne sorti de sa gorge – à sa décharge, il n’avait plus grand-chose dans les poumons. Entre deux respirations saccadées et son cœur sur le point d’exploser dans sa poitrine en feu, le Britannique lança un regard meurtrier à Slade. Il avait beau être brisé, en sang, écrasé au sol et ne pouvoir ouvrir d’un œil, son unique prunelle bleue brillait comme un iceberg en plein soleil, reflétant les flammes dansant un peu plus loin.

Les noms lui vinrent en premier. Ceux écrits sur des parchemins craquelés, dans des grimoires alambiqués ; ceux qu’on ne prononce jamais, qui laisse un goût de fumée sur les lèvres. Ceux qui appartiennent à des créatures sans queue ni tête, qu’on ne veut pas affronter et dont les anges ont peur. Ces noms qu’ont rassemblé Salomon et tant d’autres après lui, dans des livres que l’Histoire avait parfois préféré rayé de la mémoire du monde.
D’autres points noirs dansèrent devant ses yeux, puis vinrent les imageries : les serpents à 5 têtes. Les hiboux à couronne. Les hommes-poissons. Ceux qui sont humains jusqu’à la taille et une masse grouillante de vers blafards en dessous. Les têtes de lions à pattes de lièvres. Les crapauds disproportionnés, souriants de toutes leurs dents. L’image d’un léopard dressé sur ses pattes arrières, aux expressions humaines et aux yeux couleur brasier s’attarda plus longtemps que le reste.

Il vit des symboles, des cercles, des runes, tracés à la craie ou avec du sang, illuminé par des bougies. Il sentit le parfum de fer-blanc d’une magie ancienne et à manier avec des pincettes, le fourmillement des vents d’un autre monde soufflant par des déchirures dans la réalité. Sa propre voix résonna dans ses oreilles, grondant des mots que l’humain n’aurait jamais dû prononcer.

Il en mourrait d’envie. De prononcer toutes les malédictions qui lui venaient en tête. De déchirer la nuit, d’appeler le vide sans nom qui rôde derrière les étoiles. Il voulait cracher ces mots brûlants, ces phrases de souffre qui lacéreraient la peau du mercenaire, lui arracherait la langue – et tant mieux si il en réchappait ou si ses blessures guérissaient en un temps records : ce serait une occasion de lui infliger à nouveau. John connaissait des murmures pour briser tous les os du vieil homme comme du verre, des chants pour remplir son crâne de vermine affamée, des phrases sèches pour tracer des sillons sanglants dans son esprit. Il avait toutes ces connaissances, connaissait le moindre ingrédient et la moindre intonation par cœur – sa tête était pleine à craquer de malédictions qui auraient éclaté le macadam sous leurs pieds, fait s’effondrer les immeubles pour écraser son adversaire sous les gravas incandescents.

Mais il ne pouvait rien faire. Il savait comment, mais ça ne suffisait pas. John n’avait aucune source de puissance sous la main, aucun sortilège préparé, aucune magie à voler. Il était là, à la merci d’un vieux schnoque increvable, avec des mots en l’air comme seule arme. Ses tentatives désespérées s’étaient avérés inefficaces, ses sauveurs incompétents. Dans son état un autre sortilège lancé aux portes de la mort le ferait probablement éclater sur place.
La rage qui brûlait dans ses yeux n’était pas tournée que vers Slade – une bonne part était dirigée contre lui-même. C’était frustrant. Rageant.
Sa tête lui parût encore plus lourde. Il sentait ses forces glisser au sol, loin de lui, couler dans le caniveau en même temps que l’hémoglobine qui gouttait du bord de ses lèvres. Il se racla la gorge. Ses pensées devenaient de moins en moins cohérentes, se brouillant, se mélangeant. Une seule restait à peu près crédible, toujours grandissante : il ne voulait pas mourir. Il allait probablement mourir, cela dit. Mais il ne voulait pas. Pas maintenant. Le Britannique rassembla toute l’énergie qui lui restait : il devait bien avoir un dernier tour dans sa manche, non ?

Sa voix rauque s’éleva difficilement, et son œil unique sembla chercher Slade, hagard.

- Va chier, Slade.

Il cracha un mollard sanglant sur l’armure orange et noire du mercenaire, qui ne monta d’ailleurs pas bien haut. Peut-être qu’il lui retomba dessus, tachant encore plus sa chemisse. Constantine ne se posa pas la question. La lueur dans ses yeux vacilla, comme une bougie agacée par un trop violent courant d’air. D’autres points noirs se glissèrent dans son champs de vision, lui cachant les étoiles. Sa conscience tituba, manquant de s’effondrer sur elle-même. Sa vue se troubla.

Pas ici. Pas comme ça.

Pas maintenant.
Oh par pitié, pas maintenant.
Slade Wilson
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Re: « The Magic Contract » ft. John Constantine Dim 6 Sep 2020 - 23:30

« The Magic Contract »

ft. John Constantine



_____Les dégâts matériels étaient beaucoup plus important qu’il l’avait prévu mais la mission est un franc succès. John Constantine, blesse, ne pouvait plus courir bien loin. La proie apeuré continuait de ramper sur le goudron en essayant de fuir son destin. Slade s’amusait à effrayer davantage sa victime, avant de poser sa botte sur le haut de son corps. Sa chaussure glissa ensuite pour se rapprocher de la gorge du magicien. Il avait déjà fréquenté des hommes dans son genre. Lorsqu’on les prive de leur corde vocale, ils ne sont plus rien. Un sourire plutôt sadique illuminait le visage de Slade, observant sa proie gisant, le visage recouvert de sang.
John tenta une dernière réplique et tâcha la botte du mercenaire avec son crachat ensanglanté. Il avait encore de la repartie, même dans une position aussi désastreuse. Slade respectait au moins ça, même si ce crétin avait osé souiller sa godasse. Il donna un petit coup de pied directement dans la mâchoire de son adversaire.

« J’y penserais. »
rétorqua simplement Deathstroke. « Il est temps de décuver maintenant, mon grand. »

Il plia sa colonne vertébrale pour enfoncer son poing directement au visage de John pour le neutraliser une bonne fois pour toute. Il l’observa quelques secondes, vérifiant que le blondinet ne cherchait pas à tenter une attaque surprise désespérée. Les flammes ardentes qui dansaient derrière Slade continuaient à consumer le bar. La grande quantité d’alcool présente dans le bâtiment augmentait la férocité de l’incendie. Les secours n’allaient pas tarder à rappliquer.
Un dernier regard aux alentours. Il saisit la chemise de l’exorciste et le traina sur quelques mètres. Il plia ces genoux pour le porter sur son épaule. Il avait l’air maigrichon mais il pesait son poids. De l’autre côté de la rue, sombre, à l’abris des regards, une voiture noire attendait Slade depuis tout ce temps, stratégiquement bien placé.

La nuit a été longue pour le mercenaire. Il a désobéi aux règles que le Chevalier Noir lui avait imposé. Constantine avait une sale gueule, loin d’être le « un seul morceau » qu’il avait promis à Degaton. Pour le nouveau chancelier d’Europe, il saura trouver des excuses et au pire des cas, il était prêt à accepter une baisse de salaire. Pour Batman, c’était une autre histoire. En voulant se venger personnellement, il avait fait une croix sur sa rédemption.
Il ouvrit le coffre dans sa voiture. L’intérieur était recouvert de plastique, prouvant qu’il avait prévu depuis le début d’offrir à John Constantine la pire soirée de sa vie. Il déposa ce dernier à l’intérieur, sans grande délicatesse, jeta un rapide coup d’œil sur ce corps inconscient avant de refermer brutalement le coffre. Lorsqu’il se rapprocha de la portière côté conducteur, il put entendre les sirènes de la police et des pompiers se rapprocher de sa position. Le mercenaire n’était pas plus stressé, il retira son masque une fois installé dans le véhicule. C’était une voiture de location, louée sous un faux nom. Dans la boite à gants se trouvait un téléphone, celui qui lui permettait d’entrer en contact avec son employeur.
Il sortit du véhicule un petit instant pour confirmer que le colis a bien été récupéré au point relai avec plus ou moins de dégâts. Il ouvrit le coffre et pianota sur l’écran tactile de son téléphone pour ouvrir l’application photo. Il saisit une poignée de cheveux pour le forcer à regarder l’objectif quelques secondes, le temps pour le mercenaire de photographier sa preuve.

« Allez, souris un peu, connard. »
rétorqua le mercenaire en sachant pertinemment que le britannique inconscient n’allait pas répondre à ses attentes. « Merci. »

Il retourna s’installer dans le véhicule après avoir pianoter un petit message à son employeur accompagné d’une pièce jointe. Une fois la preuve envoyée, le mercenaire jeta le téléphone sur le fauteuil passager, démarra le moteur et activa le GPS sur le tableau de bord du véhicule. Un long trajet de plusieurs heures, une traversée de la manche et quelques heures supplémentaires pour se rendre au point de rendez-vous. Le voyage risquait d’être long et particulièrement inconfortable pour le magicien. Il démarra doucement son véhicule et débuta ce long voyage, le début d’une décente aux enfers pour John.



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