Le chevalier et l'archer

La résidence séculaire des Queen a connu bien des assauts.
Non parmi les moindres, celui des ans. Solomon Grundy, aussi.
L'intérêt vacillant de son seigneur et héritier, surtout, lui a fait voir des états variés.

Aujourd'hui, une partie de la résidence demeure en ruine - Ollie Queen n'a pas besoin de tant de place.
L'aile principale a pour sa part été rénovée, ainsi que l'allée, mais avec un savant mélange de décor de cinéma et de nids-de-poules épars parmi tant d'autres découragements pour donner l'impression que s'introduire là ne vaut pas l'effort.

Depuis longtemps, entre les suppositions de danger attribuées aux puissants et la figure publique de la famille devenue depuis longtemps la Tour au centre-ville, l'intérêt des citadins s'est effrité plus encore que celui de son résident légitime. Oliver y a passé si peu de temps au cours des années - à partir du moment où Roy a eu ses dix-huit ans et pris plus d'indépendance, en fait : la maison paraissait trop vide - qu'il oublie parfois lui-même disposer de cette résidence d'une tranquillité pour le moins privilégiée.

Lorsque cela frappe à la porte, Oliver lève les yeux, étonné. Il reconnaît alors la voix de son meilleur pote sur terre. Un immense sourire envahit son visage. Un regard rapide vers le frigidaire fermé lui permet de vérifier mentalement qu'il a quelques rafraîchissements de prêts. Le chili, c'est sacré, surtout pour servir et honorer les amis qui passent. Il élève la voix pour s'assurer d'être entendu, par réflexe, bien que ce soit lui-même qui ait le bruit de fond des brûleurs et de la cuisson de ce qui mijote. "Hal !! Ouvre, j'ai les mains prises mais tu tombes bien, c'est bientôt fini !" Les odeurs de nourriture ne tromperont pas le nez du policier de l'espace. A la limite, il est arrivé juste à temps pour faire la plonge, le temps de touiller un bon moment avant de pouvoir enfin servir. "Attrape une bière et une éponge, dans l'ordre que tu veux, mais je tiens à voir de la mousse dans cette cuisine !" En somme, il l'accueille comme si de rien n'était. Comme s'ils s'étaient vus hier. Comme s'il n'était pas sa personne préférée parmi tous les frères d'humanité. Comme si... Barry et lui ne s'étaient pas rongé les sangs comme deux mères juives.

"Si tu as peur de l'alcootest des Gardiens, il me reste une petite culture de champignons spéciaux bien au frais dans la cave ! Après, je n'en mettrai pas dans le chili, mais si ça te tente..."

Jovial.
Ollie Queen était jovial.
Ce qui en disait long, en fait.
Ce qui disait tout. Ce qui disait surtout le besoin silencieux de voir son ami, et combien cette fois il était prêt à traîner ensemble. Moins isolé, dans sa solitude. Moins solitaire, dans son isolement. Les choses changeaient, même si elles restaient les mêmes.

Le nez dans ses vapeurs épicées, il ne prêta d'abord pas attention au visage tuméfié de son ami.
Il était trop occupé à feindre l'indifférence et le bonheur ordinaire. Par camaraderie, plus que pour cacher quoi que ce soit. Tant qu'il ignorait le tour que prendraient leurs échanges, du moins. Le temps d'être un ami disponible, et voir comment ils pourraient tout se dire.

Le pilote d'essai qui est aussi policier intergalactique tourne la poignée en toute simplicité et entre dans la résidence Queen à l'invitation de son pote de virée, certains diraient sa conscience - d'autres, une mauvaise influence.
Oliver gage qu'il n'est pas venu pour affaires, puisqu'il est là seul et sans son habit de lumière.
Dans ce genre de moments, il a souvent un doute à savoir si Batman n'attendrait pas à l'orée du jardin après que Green Lantern aie préparé le terrain pour les mauvaises nouvelles et les leçons de morale - mais, non.

Son rythme cardiaque se normalise alors après une légère tension induite par le doute.
Une silhouette approche de lui tandis qu'il est occupé à mélanger sa mixture épicée.
Un sursaut puis un tour d'horizon, quand il constate que ce n'est pas Hal qui se tient devant l'évier.
Oliver renifle en voyant la tête arborée par le plongeur d'énergie verte occupé à faire la vaisselle.

"Ne me lance pas sur ce mec. "

Lex Luthor.
La source de... bon, d'une partie des emmerdements, certes.
Ici, en tout cas. L'architecte d'une véritable décimation à l'échelle du multivers, quand même.

Mais, même lorsque l'inacceptable ne prend pas de vacances, ils restent des hommes.
Hal utilise l'humour pour désamorcer ce qui le déstabilise, une manière de renvoyer la balle.
Il échappe à ses responsabilités, parfois, lorsqu'il sent que l'univers le veut bien. D'autres fois, il va faire partie d'une équipe de JLA alors qu'on aurait sûrement besoin de lui à l'autre bout de son secteur... ou à un rendez-vous qui consoliderait sa vie affective et intérieure.
Chacun ses façons de gérer, encore une fois. Ce damné libre arbitre qui nous faisait faire des erreurs, ce qui nous conduisait à grandir, ou à les répéter... à vivre, dans tous les cas.
L'évocation précise du remplacement de garde redonna un fin sourire aux lèvres pincées d'Arrow.
John Stewart. Qu'ils avaient affronté, dominé par des émotions de bassesse induite encore par Luthor. Que Hal avait convenu de sauver des griffes de Sinestro - la partie entre ces deux événements était plus que floue pour Ollie, ainsi que le dénouement de ce dernier engagement.
Il haussa un sourcil pour encourager Hal à détailler, du moins s'il le voulait.

"Hum, John, hein ? Il va comment depuis... Bah j'allais dire depuis Coast City, mais tu vois ce que je veux dire, hein."

Il coupa immédiatement toute répartie en tendant une cuiller en bois à son camarade.

"Tiens, goûte-moi ça. Tu dirais que ça manque d'ail ?"

Dans le même temps, il approcha son tablier de l'évier, bousculant le simulacre de Luthor pour savonner une partie tachée de son vêtement de cuisine.
Il attarda un instant son regard sur la boisson alcoolisée prisée par Hal, et hasarda finalement sa vue vers la cafetière.
Il conçut l'idée de lancer un pot de décaféiné afin de s'éviter la tentation de la boisson, et sembla presque glisser sur le carrelage un rien graisseux jusqu'au poste de travail où siégeait l'appareil idoine.

Hal lança un très, mais alors très vague appel à résumer les nouvelles, qu'Oliver saisit au bond sans vraiment entrer dans les détails. Il ne s'agissait pas de lui donner l'impression qu'il le consultait sur une affaire.

"Toujours les mêmes vieilles histoires, tu sais. La finance et la criminalité main dans la main pour faire du capitalisme le parfait petit piège à nouille, et deux ou trois connaissances viennent épisodiquement pour former un bol de ramen-ta-fraise à la saveur aigre-douce de justice et d'essaie-encore."

Il avala à son tour un peu de son ragoût aux haricots rouges, comme pour pondérer l'analyse de son collègue en permission.
Désireux d'en savoir plus sur ce dont revenait Harold, il orienta à nouveau le sujet vers la mission de sauvetage qu'il avait menée aux côtés de Carol notamment, pour tirer John du repaire de Sinestro notamment. Sa moustache sembla s'enrouler à l'intérieur de la fossette de son sourire.

"Ce vieux Sindy s'en est pris plein la gueule, non ? Je parie que Guy lui a infligé une vision de sa paire de miches !"

Oliver se sentit contraint de fermer les yeux, tant l'image qu'il avait conviée était facile à imprimer.
Il indiqua doucement d'un geste du bras l'emplacement des assiettes et des couverts, sans savoir si la construction-Luthor serait réactive à ce genre de choses, ou si Hal aurait remarqué dans sa vision périphérique. Le moment de dresser était toujours un peu la cohue, si on voulait que tout soit beau, bon, chaud et frais.

Hal confirme la rectification de l'ail dans le plat.
Ce qui interrompt ses paroles faussement rassurantes au sujet de John Stewart.
Ollie ne connaissait pas assez l'architecte pour insister, et Hal était probablement trop fier pour d'être enquis plus avant des vrais sentiments de son collègue officier.
Alors, Oliver se contente de décortiquer une gousse d'ail.
Jordan confirme que Sinestro a pris une claque, sans tout à fait valoir la colère de Dieu sur lui.

"Ça marche ! Dis-moi une seule chose : dis-moi qu'un facho de moins est dans la nature."

Ollie expédie quelques secondes à émincer et incorporer de l'ail avant d'envoyer planche et couteau à faire nettoyer par la construction-Luthor.

"S'il y a autre chose... Eh bien, ouais, en fait."

Le hippie de la League essuie de lourdes gouttes de sueur de son front à l'aide d'un coin de son tablier.

Il aide Hal à disposer le couvert sur un petit mange-debout à l'angle des plans de travail, qui donne sur le jardin visible dans la baie vitrée.
Plusieurs stèles funéraires sont visibles au loin. Certaines, brisées en leur milieu de manière un peu théâtrale.
Ollie perd son regard vers là où il pourrait trouver la masse qui l'y a aidé, s'il pouvait la percevoir à travers les cloisons.
L'homme qui sourit souvent face au danger porte la même douleur que la plupart de ses amis : la terreur de n'avoir un jour plus personne pour vous enterrer.

"La vérité, c'est que leur peur des puissances étrangères à notre Monde, je la comprends, Hal, et tu le sais. Celle qu'il agite et qu'il attise."

Il désigne mollement une pile de journaux dont les titres brandissent non des échecs, mais les demi-victoires des héros de la League.
Ils trônent sur une table à café, près de son vieux fauteuil de lecture fétiche en velours jaune élimé, sous une lampe d'appoint dénichée lorsqu'il avait dû faire un nid douillet avec Dinah, loi de Star City et de la fortune familiale. D'un temps où être démuni n'avait aucune importance, puisqu'elle était avec lui.

"Après Doomsday, Despero... l'attaque d'Eradicator... l'invasion des Hawkmen n'a fait qu'enfoncer le clou, en Europe. Et ça revient toujours à Lex Luthor, et au miroir qu'il a publiquement tendu à l'humanité."

Le maître archer épargne à Harold de le prévenir que le plat est chaud, dans plus d'un sens du terme. Il tend une louche à l'officier spatial afin que celui-ci puisse se servir au-dessus de la gazinière.

"Les gens deviennent complètement zinzins avec tout le souk qu'il nous a mis. Et un frappadingue de derrière les fagots, Per Degaton, s'est pointé. Il veut l'Europe. Il agite les bons sentiments comme le mal absolu. Il décrie Superman. Il rabaisse Ray Palmer, après tout ce qu'il a fait. Il souille tout."

La colère se lit sur le visage d'Oliver, une colère réprimée seulement par ses bonnes manières envers son ami.
Sa colère est lisible car il ne souhaite seulement pas la cacher, mais la partager.
Cette colère, elle ressemble fortement à la frustration qu'il a pu ressentir lui-même envers ces mêmes Kal-El et The Atom.

Ollie hésite, puis se lève en arrière de Hal pour tirer un paquet de l'intérieur d'un placard.
Il montre alors les galettes de blé dur à son ami intime, sa seconde main pinçant le col d'une veste posée sur sa chaise de bar.

Saisissant à pleine main sa veste sur une chaise et un burrito improvisé de l'autre, Oliver décidément difficile à se poser emprunte le chemin du jardin.
Il invite son ami à le suivre, sans vraiment quitter l'objectif des yeux.

"Marchons un peu."

Il prend un moment pour réfléchir à ce que lui demande Hal.
Impliquer Atom, il l'a d'abord voulu, mais celui-ci lui a donné ses argument, par messages interposés.
Superman, l'archer vert n'était pas prêt à le consulter pour son approbation. C'était un ami des plus sincères, mais décider en fonction de lui était une perspective au-dessus de ses forces... ou de son égo mal placé.
Il avait donc une dialectique parfaite pour se passer de leur participation.
Il regarda les ténèbres du soir, avec sa tête de têtu vissée sur les épaules.

"J'entends laisser les têtes d'affiche en dehors de tout ça, en fait. Fédérer une entente d'interventionnistes qui pourront être désavoués, ou soutenus au moment opportun."

Froid, mais ambitieux, façon Oliver Queen.
Honnête, d'une certaine façon.
Green Arrow saurait toujours mélanger sincérité et fuite en avant, c'était là son moindre défaut.

"Il n'y a rien de mal à lutter contre le fascisme ; j'assume très bien que c'est mon voeu le plus cher. Mais s'opposer à la volonté des dirigeants élus sans que le peuple ait eu son mot à dire ? C'est jouer sale. Comment crois-tu que Clark ou Ray, un universitaire parfois controversé, puissent se relever de ça dans l'oeil du public..."

Le regard du justicier s'apesantit sur une tombe. Sa tombe.
C'était une stèle, avec évidemment un cercueil symbolique inhumé lorsqu'il avait disparu.
La pierre était brisée, il l'avait brisée avec une masse à l'époque, quelques temps après son retour.

Il sourit à l'évocation par Hal de toutes les menaces spatiales bien réelles qui lui paraissaient tellement nébuleuses.
L'officier des Green Lantern lui offrit son aide concernant des satellites à visée de renseignement.
C'était apprécié, même s'il était un peu ailleurs, conscient que le combat devrait bientôt commencer, pour l'un comme pour l'autre.

"Merci, pour les satellites. C'est super."

Il comptait utiliser ces ressources bien entendu.
Jusqu'au bout s'il le fallait...
Reviendrait-il ? Il le fallait... Non ?

"Greg Saunders et Pat Dugan veilleront sur Star City en mon absence... et sur Q.I., si nécessaire."

Il mordit son sandwich épicé à pleines dents.
La voûte étoilée, si lointaine et mystérieuse, ne dévoilait rien de l'univers d'aventure et de bizarreries qui occupait tant Hal Jordan.

"T'y penses, parfois ? À ce que voyaient les anciens ; les dieux et les monstres... Les Constellations. Tu arrives encore à les voir, quand tu fixes le ciel la nuit ?"

Ses billes oculaires émeraude se fixent à nouveau vers Hal.
Sincérité et fuite en avant, toujours. Ensemble, ce soir.
Tandis que son oeil s'attardait juste avant sur Cassiopée et Persée parmi les étoiles, il ne songea plus aux naufrages, à l'orgueil ni aux drames familiaux, mais à la belle vie d'aventure au cours de laquelle il avait eu l'honneur de croiser le chemin du chevalier d'émeraude.
Un sourire sérieux lui entaillait le visage, énigmatique mais toujours presque rieur.

Oliver enviait la relation de Hal avec son père, que son ami lui évoqua brièvement.
Ces confidences sur son passé si présent par le trou qu'il avait laissé, étaient rares et précieuses.

Mais l'amour existait toujours, même si les pères finissaient par disparaître.
Parfaits ou pas, ils disparaissaient, en l'occurrence avant eux. Parfait ou pas, l'amour était pourtant encore présent là-dehors, à aller chercher.

Le pilote évoqua Dinah, pour sonder. Car Ollie était en déséquilibre, sans son pilier ; et ça se voyait.
Mais c'était ainsi. Elle n'était pas là dans sa vie.
Oliver se souvint que par message, Harold lui avait fait part de côtoyer Star Sapphire, son ex, au combat.
Cela avait dû raviver des questionnements.

"Tu m'as fait comprendre que tu avais combattu aux côtés de Carol, sur WarWorld. Moi, non, je n'ai pas revu Dinah."

Il ravala sa salive, difficilement.
Bien sûr, qu'il avait sa part de responsabilités.
Il avait cherché à la trouver. Il avait cherché à la fuir. Il n'avait cherché en rien à déclarer la relation finie ou se battre pour elle.
Il avait ses raisons. Son coeur en avant, même s'il ne les sondait pas la plupart du temps.
Il ne savait pas trop comment dire à Hal ce qu'il ne savait pas trop se dire, ou le dire... à elle.

"Je ne sais pas ce que je lui dirais, Hal."

Perdant son regard dans l'immensité de la voie lactée, l'Archer d’Émeraude rassembla ses pensées, l'essence de ce qu'il ressentait depuis qu'il connaissait sa chère Black Canary.

"Dinah est la seule à me connaître mieux que moi-même. Même si elle a découvert des côtés déplaisants, et qu'elle n'a pas toujours apprécié de savoir."

Il fit un geste, comme pour chasser les pensées parasites.

"Elle sait qui je suis, mieux que moi. Et je n'ai pas besoin de ça, maintenant. Je n'essaie pas d'être meilleur. Je ne cherche pas à correspondre à ce reflet dans ses yeux. Parce que, ouais, Dinah me renvoyait toujours une image incroyable de moi... Et c'est pas possible."

Il n'était pas tout à fait exact dans ses propos.
Il voulait grandir, s'épanouir, et sans elle c'était peut-être inutile au fond, sans celle qui donnait un sens à sa vie.
Mais c'était la sienne, sa vie. Il avait besoin de se trouver.
Il lâcha dans un souffle :

"Je ne veux pas essayer de devenir ce qu'elle voit de moi."

Il fronça les sourcils, serrant son sandwich un peu trop fort.
La sauce dégoulinait entre ses doigts, d'abord brûlante - maintenant plutôt tiède.

"Même si c'est la vérité... même si elle est clairvoyante. Je veux réaliser moi-même qui je suis. Et..."

Il mordit un bon coup, même si la viande commençait à tiédir elle aussi.

"Peut-être, juste peut-être... Peut-être que j'aime qu'elle m'aime. Qu'elle me pardonne. J'ai peur que j'aime l'image de moi, plus encore que l'image d'elle."

D'un coup, il cessa de fixer l'immensité.
Il regarda ses pieds.
Il sentait ses joues s'assécher.

"Je l'aime comme un fou, Hal. Elle me manque."

Il rougit.
Son visage s'assombrit, pourtant.
Ses sourires froncés et son sourire en coin ne se répondent pas, comme si son esprit divisé se trahissait sur son visage.

"Si subsiste le moindre doute que ce que j'aime, c'est moi dans ses yeux, et pas ces magnifiques petits yeux... heu... couleur... bref, je pourrais te dire la taille de bonnets ou la pointure de stiletto si tu veux ?"

De son propre aveu, il ignorait même la couleur des yeux de la femme qu'il aimait éperdument.
Était-ce important ?
Peut-être qu'il était comme il était, qu'il l'aimait en étant un idiot qui oublie son regard pour mieux se noyer dans sa redécouverte à chaque fois.
Peut-être qu'en parler avec Hal était une drôle d'idée, mais il n'avait pas commencé ce segment de la conversation.
Ollie tripota son smartphone dans sa poche, prêt à chercher sur internet s'il y avait une réunion des alcooliques anonymes prochainement dans le coin.