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[Lyon/France] La Flamme Gelée (pv Johnny)

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[Lyon/France] La Flamme Gelée (pv Johnny) Dim 2 Fév 2020 - 14:49

Opal City
Chez les Dibny…



- Alors… Tu as regardé ce que je t’ai envoyé ? Je sais, je sais, l’affaire ne semble pas inquiétante, mais j’ai un très mauvais pressentiment, là, tu vois ? Tu le sens pas toi aussi ?
- Si, bien sûr…
- J’ai l’impression que tu ne m’écoutes pas…
- Mais si…

L’interlocuteur à l’autre bout du fil se nomme Barney Fèsde. Il est inspecteur dans la ville de Paris et mon contact principal pour me donner des informations croustillantes, tout ce qui concerne les événements en Europe. C’est lui qui fait appel à mes services, lorsqu’il se frotte à une affaire qui sent le sel, vous voyez le genre ? En gros, c’est un froussard, mais qui a l’œil. Il sait repérer lorsqu’une enquête commence vraiment à devenir louche. Barney est un homme intelligent, à l’instinct de survie très affûté… C’est grâce à ce trait-là qu’il a su agir immédiatement en m’envoyant le dossier de son enquête… Elle présente des crimes dans différentes villes en Europe, les principales touchées sont Londres, Paris et Berlin. Mais également dans des villes moins grandes… Autant vous dire, quasiment partout ! Des enlèvements, des casses, des vols dans des endroits très précis. J’ai regardé son dossier et au début je n’ai rien trouvé qui puisse être vraiment bizarre, à part ces actes perpétrés avec à peine un ou deux jours de décalages entre chaque méfait. Mais l’appel de Barney n’est pas dû au hasard… Il semble très inquiet et veut absolument que je l’écoute.
- Ralph, c’est sérieux… Nous avons pu identifier les profils des personnes enlevées, et listés les objets volés… Les gars qui font tout ça sont très bien organisés. Mais jusqu’à maintenant, on arrivait pas à trouver des indices suffisant pour remonter la piste… Sauf que ça se corse. Ils ont commencé à écarter certaines personnes importantes…
- Quoi ?!
- Des meurtres, ils commencent à tuer ces salopards ! J’ai besoin de toi ici, vieux ! Cette affaire commence vraiment à virer au cauchemar…
- D’accord, j’ai compris !
- Tu vas faire comment pour venir ? Je te rappelle que le trafic aérien est bloqué depuis les événements de Bruxelles…
- J’ai un autre moyen. Je peux être là dans une heure !
- Une heure ?!? Euh… OK, vieux je…
- Je te rejoins où ?
- La dernière victime a été découverte tôt ce matin, je me rends là-bas. Je te file l’adresse ! Je t’attends… Merci, Ralph.
- Ne me remercie pas maintenant…

Il raccroche et je lâche un soupire. Je sens venir les gros ennuis... Sans rire, je suis très intrigué par ce qu’il se passe depuis qu’il m’a envoyé le dossier mais lorsqu’il commence à y avoir des morts, c’est jamais bon signe. Tu as toujours un super-vilain dans le coup… De plus, ces enquêtes touchent bien trop d’endroits à la fois, dans une Europe qui lutte pour rester debout… La situation est terrible. Mais ils ont besoin de moi… Alors je ne vais pas les abandonner.
Ces temps-ci, je saute sur mes enquêtes, je résous et j’enchaîne… Sauf lorsque je suis appelé par la JLA pour arrêter un monstre venu détruire une ville entière. Je suis plutôt efficace, mais là, je pense que cette situation en Europe va me tenir un sacré bout de temps… Je ne sais pas quand je vais rentrer, ni quand va prendre fin toute cette histoire. Je prépare mes affaires en conséquence, quelques vêtements et de quoi tenir plusieurs jours en élixir. J’enfile mon costume héroïque, qui ne me quitte jamais. Il est de loin l’élément le plus utile que je possède. Par dessus, je mets un costard et j’accroche mon insigne à la ceinture. Je suis un détective en freelance qui n’a jamais fait parti d’un organisme, mais ma réputation a suffi à ce qu’on me laisse acquérir cette distinction. C’est ce qui me permet de me faire identifier et reconnaître par les inspecteurs et les forces de l’ordre avec qui je travaille. Notamment le Commissaire O’Dare, qui à mes débuts, ne m’aurait jamais cru capable de résoudre l’enquête sur le premier Mist. Hé, il n’empêche que ce vilain m’a donné du fil à retordre… Je vais devoir très sérieusement me pencher sur le cas de sa fille, d’ailleurs…

Mais avant, je me prépare pour partir en Europe. Plus précisément en France, dans la ville de Lyon. Oh ! J’en ai entendu parlé mais c’est la première fois que j’y mets les pieds. Bon sang, j’ai déjà le sourire aux lèvres, rien qu’à l’idée de voyager… J’ai bien dû mal à cacher mon enthousiasme, malgré la gravité de la situation que Cyborg a pris en compte. Il a pu avoir accès à la conversation téléphonique, puisque si je peux traverser aussi vite l’océan c’est grâce à ses Tunnels-Boom.
« Hmm… ça craint là-bas. J’ai vérifié ce qu’il a dit… Si tu veux je peux t’envoyer la liste des nouvelles effractions que ce groupe a effectué et la liste des victimes, notamment de celle dont il a parlé. »
- Merci, Victor !
« Tu es sûr que ça va aller ? »
- Bien sûr !
« J’veux dire… Tu as à peine récupéré de l’attaque à Bruxelles... »
- Je me sens en pleine forme, Victor. Ne t’inquiète pas !
« Si tu le dis, c’est ok. Je vais t’ouvrir un portail. Sois prudent, Ralph. Cette affaire est... »
- Louche ? Au point que ça sente vraiment la merde ?
« Ouais. »
- Justement, c’est pour ça que Barney m’a appelé. “Dès que ça pue, tu fais appel au seul détective au monde qui peut survivre à peu près… À tout !”
« “À peu près”, justement. Alors fais gaffe, vieille branche ! »

Hmpf… Je suis une branche sacrément souple, hé !
Mais je comprends ses inquiétudes et je suis moi-même très peu rassuré. Mais une fois que je serais sur place, je saurais me retrouver, dans un élément que je connais bien…
Quelques secondes après la fin de la transmission, un Tunnel s’ouvre dans mon salon et je le traverse, habitué à cette manœuvre. Et c’est ainsi que j’arrive à Lyon, la troisième plus grande ville de la France.


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Le Tunnel-Boom m’emmène à proximité des lieux, sur les indications de Barney. D’après ce que je sais, je suis à plusieurs minutes de marche de la scène de crime. Je dois remonter le jardin qui permet d’accéder à l’un des monuments historiques de ce quartier : La basilique de Notre-Dame de Fourvière. A ses pieds s'étend tout le chemin de la Rosaire. Chaque allées sont marquées par des roses de bronze numérotées, qui sont incrustées dans le sol. Elles représentent les étapes de la prière jusqu’à la basilique, qui porte l’Archange St Michel ainsi que la chapelle de la Vierge Marie. C’est un chemin de 1400 mètres qui relient les esplanades, les terrasses et les belvédères. C’est vraiment magnifique !

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Je dois me rendre dans la partie nord après les esplanades. Dans le fond où se trouve une fontaine. Je ne mets pas longtemps à trouver cet endroit, où le périmètre de sécurité est déjà en place. Les forces de l’ordre et les équipes scientifiques sont déjà sur place et ratissent l’endroit en quête d’indice. Barney m’aperçoit et se dirige en prompt vers moi. Il a l’air très fatigué et nerveux, sans doute causé par une trop forte dose de café. Son anglais devient beaucoup plus maladroit et je l’invite à s’exprimer dans sa langue maternelle… J’espère juste qu’il ne va pas nous faire un AVC en cours de route...
- Je suis content que tu sois là, mec ! Viens, suis-moi !

Il me fait passer la sécurité et me passe des gants. Nous passons sur ce long chemin, sous les arbres alignés. Cela me rappel les jardins bien droits qui forment des chemins à Paris. Tout au bout se trouve la fontaine sculptée par Antoine-Michel Perrache, de ce que j’en sais. J’ai un haut le cœur lorsque je découvre l’horreur qui a défiguré cet endroit. Le corps du malheureux est étendu dans la petite fontaine, dont la pierre à l’origine blanche et rougit par le sang et par… d’autres bouts. Complètement déchiqueté et son abdomen en lambeau, j’ai rarement vu un meurtre aussi violent. Un acte de boucherie… Une vraie scène de barbarie. Rien de minutieux là-dedans, ce n’est même pas animal à ce stade...
- Ça va aller ?
- Ouais…


Le visage de la victime est méconnaissable. Le tueur n’a rien épargné et il est compliqué du premier coup d’œil d’établir la cause du décès…
Barney n’est pas en meilleur forme alors qu’il s’avance un peu plus, se tournant vers moi pour me dire tout ce qu’il sait… Du moins, le peu qu’il a réussi à savoir :
- Homme, âgé entre 30 et 40 ans, nous sommes en train de confirmer son identité. Il est décédé vers 6 heures ce matin, environ. Nous avons bouclé la zone et fermé la montée aux visiteurs, ainsi que l’accès à Fourvière.

Il me montre du doigt le monument, dont nous pouvons apercevoir entre les arbres ses deux grandes piques.
- Il s’est passé quelque chose en même temps que cette “attaque” sur ce malheureux. Ce groupe de personnes dont je t’ai parlé ont tenté de voler des objets précieux à l’intérieur de la basilique et… Ils ont voulu enlever la Vierge Dorée.
- Quoi, tu me parles de la statue en haut de la chapelle ?!
- Ils l’ont descendu pour une rénovation la semaine dernière… Elle est gardée sous une vitrine sécurisée. Mais pour déplacer un machin pareil il faut…
Barney secoue la tête et fait des gestes pour illustrer des mots qu’il n’arrive pas à exprimer.
- Mais ça ne semble pas les arrêter ! J’ai l’impression d’avoir affaire à de la magie, des fois.


Je ne réponds rien. Je ne pense pas qu’il divague et bien au contraire, j’ai tendance à croire que tout est possible aujourd’hui. De là à mettre tout sur le dos de la magie… ? Hmm… En regardant ce corps, j’ai bien dû mal à être certain que de la magie puisse faire une chose aussi abominable. Je remarque des lacérations, des entailles très épaisse… Aucun animal n’est capable de faire une chose pareille, ni un être humain d’ailleurs. Alors quoi ?! Qu’est-ce qui a pu faire cela ?
- On ne sait rien du tout sur lui ?
- Juste des témoignages. Des personnes pensent savoir qui c’est, mais nous attendons les analyses pour confirmer … Il s’appelait August et serait guide, spécialiste du 5e arrondissement de Lyon, donc sur la colline de Fourvière et le quartier du Vieux Lyon.
- Rien d’autres ?
- Des rumeurs… On lui prêtait des dons de médium… Personnellement je n’y crois pas mais bon… Plus rien ne m’étonne depuis que des animaux tirés d’un conte de fantaisie et des nazis portant un grand D sur le torse ont attaqué le Parlement Europea.
- Certes.


J’ai tout vu, moi aussi… Alors je ne peux que baisser la tête, devant la gravité de la situation qu’est en train de traverser l’Europe. Je me tourne vers les indices, numérotés sur le sol. Ils ont marqué les endroits où le sang s’est posé, mais aussi les traces de lutte. August, si c’est bien son nom, ne s’est pas laissé faire… Mais le combat n’a pas été équilibré… Je fronce les sourcils et je commence à faire travailler mes méninges. A voir, peut-être, ce que mes collègues enquêteurs ici n’ont pas encore vus.
- Ils étaient plusieurs…
- Hein ?
- Les agresseurs.
- Comment tu sais ça ?
- La victime s’est défendue, comme tu as pu le voir avec les indices par terre. Je pense qu’il était en train de s’avancer sur ce chemin lorsqu’ils se sont rués sur lui.
- J’accompagne mes mots avec des gestes, refaisant le chemin sans bouger les indices - On voit des traces, qui me confortent dans l’idée qu’ils étaient au moins deux, peut-être trois.
- Qui ça ?
- Hmmm… Des choses… Rien d’humain en tout cas.
- Je lève la tête et je lui montre quelque chose. - Tu as vu l’état de ces branches au dessus de ces indices ?
- Oh p****n ! On dirait qu’elles ont été brûlées.
- Oui… Je pense que l’un des “tueurs” s’est positionné ici et que August s’est défendu.
- Avec… du feu ?
- De la magie…
- Tu es sérieux mec ?


Je hausse les épaules en réponse. Je ne peux pas en être certain, sans utiliser mes dons. Allonger mes yeux pour aller voir le plus petit des détails peut me donner une réponse sûre. Mais je préfère ne pas montrer mes dons de méta-humain aux yeux de tous. Même si je suis relativement connu, suite à ma longue absence et le fait d’avoir été écarté de la scène héroïque m’a permis de récupérer un semblant d’anonymat. Et Barney est bien au courant… C’est pour cela qu'il se rapproche de moi et qu’il regarde autour de nous, comme s’il cherche à voir si quelqu’un regarde par ici. Je lui souris et je lui montre mon nez, qui pour une fois ne s'allonge pas, vibrant habituellement devant un mystère. Mais Barney comprend le message.
- J’en suis quasiment certain !
- OK… Mais est-ce que ce meurtre est vraiment lié aux vandalismes de ces mecs que l’on poursuit depuis des semaines ?
- Oh oui… Je le crois. Si August avait vraiment des dons, ça concorde avec le fait que ce groupe de personnes enlèvent et pourchassent des profils bien précis, pour s’en débarrasser. Et on dirait qu’ils accélèrent le mouvement en envoyant des charognards pour les liquider directement…
- Même un charognard ne peut pas faire ça, Ralph. Alors c’est quoi ?


Ma mine s’assombrit et mon silence rend Barney très nerveux. Je n’ai pas de réponses, pour le moment, mais je compte bien chercher. Nous restons sur les lieux pendant plusieurs heures, rassemblant tous les indices, prenant en connaissance tout ce que l’on peut savoir. Mais encore une fois, ces gens, cette organisation… Ils nous échappent. Ils arrivent à agir, partout, sans que personne ne puisse mettre la main dessus ou même pas sur un petit indice qui puisse nous guider. Jusqu’à maintenant ! Hé, ils n’ont certainement pas prévu que le détective Ralph Dibny allait mettre son nez dans l’affaire. Je sens venir des ennuis beaucoup trop balaises pour moi… Mais je ne perds pas ce vu l'objectif de les arrêter, avant que l’on ne déplore d'autres décès. L’indice m’amène à poursuivre l’enquête dans les quartiers du Vieux Lyon, dans les petites rues sinueuses en pente sur des pavés d’époques.

[Lyon/France] La Flamme Gelée (pv Johnny) Vieux-Lyon

Il est tard, mais la vie dans cette ville et surtout dans ce quartier est encore vive. Elle bouge, notamment des jeunes gens qui vont de bars en bars. Les cœurs sont encore à la fête, alors que le monde s’écroule… Certainement un moyen de se changer les idées. Mes recherches s’en trouvent être plus compliquées… Si ces gens s’en sont pris à un homme dans un lieu visité et touristique, ils n’hésiteront pas frapper ici au milieu des civils. Et j’aimerais, le plus possible, éviter d’autres dommages collatéraux, pareil à ce qu’à subit la ville de Bruxelles pendant l’attaque de Per Degaton, du Docteur Polaris et du troisième protagoniste, qui a révélé des dons magiques très puissants.
Pourquoi est-ce que je me retrouve au milieu d’histoires mystiques… ?




Spoiler:
John Constantine
Non-joueur
John Constantine
Non-joueur
Inscription : 17/08/2019
Messages : 588
DC : RAS
Situation : Officiellement mort, commence lentement à ressurgir
Localisations : L'Oblivion Bar - La Maison du Mystère
Inventaire : Un paquet de cigarette, un briquet, un trousseau de clef, de la poudre aux yeux, un couteau suisse et de multiples craies.

Depuis récemment, une seringue de sang infusée de magie démoniaque très fortement semblable à celle Trigon.
Shadowpact
Re: [Lyon/France] La Flamme Gelée (pv Johnny) Lun 10 Fév 2020 - 19:17



- ‘Jour Jim. Curry ?

- …

- Non ? Dommage. Il est surprenamment bon, pour un curry gothamite.

- Je n’aime pas être convoqué, John. Et lui non plus.

- Mauvais Britannique, trésor : les rituels énochiens, c’est John Dee, pas moi. Essaye Mortlake, j’ai cru comprendre qu’il y passe encore à l’occasion.

- Qu’est-ce que tu me veux ?

- T’inviter à manger un curry ?

- … Avant, tu peux m’expliquer qui est le pauvre hère que tu as ligoté aux poutres de ton plafond ?

- Lui ? Il est envoyé par une agence très spéciale pour faire la plante en pot et redécorer savamment les intérieurs de maison. J’aime mes plantes vertes pendues.

- John…

- Je ne connais pas son nom. J’espérais que tu pourrais me renseigner dessus.

- Il était armé. Et magiquement protégé.

- Bien vu, Sherlock. T’es sûr que tu ne veux pas goûter ?

- Il n’a pas grand-chose d’autre de magique que le caillou qu’il porte au poignet, pourtant.

- Même pas un petit bout ?

- C’est un mercenaire tout ce qu’il y a de plus normal – entraîné, efficace et meurtrier, mais normal. Qui… ?

- A ton avis ?

- …

- Voilà.

- Et tu as besoin de moi parce que… ?

- Parce que j’ai supposé que tu aurais besoin de moi.

- Pardon ?

- Des artefacts volés alors qu’ils étaient exposés à côtés de bricoles deux fois plus chères – mais deux fois moins mystiques. Des meurtres apparemment déconnectés et aléatoires, partageant pourtant un modus operandi plus que similaire – des meurtres impossibles, à cause de bêtes sauvages plus enragées que raison ou causés par des tirs qui impliqueraient un virage à 90° de la balle…

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Fait genre, Jimbo. Ils ont envoyé un assassin chez moi, parce que j’ai commencé à fouiner de mon côté. Je suis limité, tout seul. J’ai besoin de ressources, de contacts auxquels je peux me fier.

- Je ne peux pas te donner accéder à mes dossiers, John. Et quand bien même, je ne suis pas Interpol.

- Hahahah. Ton autorité est infiniment supérieure à celle d’Interpol, mon chou.

- Il ne voudra pas t’aider.

- Il n’a pas le choix. Je ne vois qu’une raison qui justifie le fait qu’ils ne soient pas déjà tous transformés en statues de sel par la main rédemptrice de ton alter ego en cape verte : il ne sait pas où frapper.

- Ils agissent dans l’ombre depuis des années. Cela fait longtemps que nous n’avons pas eu à intervenir.

- Faîtes les justiciers magnanimes autant que vous voulez, justifiez vous par « la peur des infidèles de la juste colère ». Le fait est qu’ils s’agitent. Il se trame un truc, et vous ne savez visiblement pas quoi. Ça doit le rendre furieux, maintenant que j’y pense.

-… Qu’est-ce que tu proposes, exactement ?

- Filez moi un coup de main, et je m’occupe d’eux pour vous. Je suis plus discret, moins surveillés et sacrément plus malin.

- …

- Tu veux boire quelque chose pour faire passer ton visage blême de fureur ?

***


L’officier de police fronça les sourcils un très court instant, et jeta un regard dubitatif d'abord au papier qu'on lui présentait, puis au Britannique qui se tenait devant lui. Edward Hall patientait tranquillement, trench-coat noué à la taille, sa cigarette perchée au coin des lèvres se consumant lentement en rougeoiements fumants. Autour d’eux, le Jardin du Rosaire était silencieux – les civils avaient été convenablement reconduits aux limites du parc. Limites devant lesquels Hall s'était résolument planté, exigeant à voir l'inspecteur Fèsde au plus vite.
L'officier jeta un oeil à ce qui ressemblait à s'y méprendre à une lettre du ministère de l'intérieur.

- Vous comptez me retenir encore longtemps, officer ?

Son accent était à couper au couteau. Sa voix, sèche et agacée. Ses traits semblaient fatigués, un peu ennuyés - le jetlag, peut-être ? - et ses yeux bleus étaient rivés dans ceux de l'agent de police qui lui faisait face. Il prit une bouffée de tabac: son geste, raidi et automatique, était emprunt d'une forme de fatigue et d'énervement qui ne semblait que vouloir s'accumuler.

- C'est que nous n'avons pas été prévenus de votre venue, monsieur.

- Vous n'avez pas été prévenu ? C'est fou, ça. Je préciserais à vos supérieurs de faire parvenir les informations aux sous-gradés, la prochaine fois que je les ai au téléphone - pourquoi pas de vous filer une promotion, tant que j'y suis ? Maintenant que j'y pense, vous voulez peut-être que je les appelle pour leur préciser que vous m'empêchez d'accéder à une scène de crime suffisamment grave pour que Londres et Paris travaillent de concert à les résoudre ? Vous avez raison, c'est sûrement le plan le plus fiable pour votre carrière.

Le Britannique tira de sa poche droite une véritable antiquité des téléphones portables - un de ces mobiles à clapet du temps où il était à la mode de les appeler "cellulaires", qui ne connaissaient rien au smartphone et reniflait avec dédain à la notion d'écran tactile, de bluetooth ou de média téléphonique. L'écran s'éclaira d'une lumière bleutée artificielle et fit défiler une série de noms et de numéro sous les mouvements rapides du pouce de l'homme au trench-coat.
A bien y regarder, on pouvait distinctement voir l'intégralité de la carrière passée ou future de l'agent de police se refléter rapidement dans ses yeux bruns. Le calcul fut vite fait. Il jeta un dernier regard à la plaque au nom d'Edward Hall, inspecteur de Scotland Yard, qu'on lui avait mise entre les mains et le bout de papier à l'air vaguement officiel qui l'accompagnait.

- Pas la peine, monsieur. Excusez moi. Suivez l'allée, vous tomberez sur l'inspecteur.

Hall releva la tête d'un air profondément agacé, et fit claquer son téléphone en le refermant d'un coup sec. Il récupéra son badge et son papier et sans un autre regard pour l'agent de police suivit à grandes enjambées la direction indiquée.
Sous ses pieds, les graviers crissaient discrètement alors qu'il suivait la direction indiquée par les lumières de la scène de crime. Définitivement, ça s'était joué à pas grand chose. Le badge et la fausse lettre que lui avait fourni Jim Corrigan étaient des atout conséquents, mais l'agent de police s'était avéré particulièrement réticent à l'idée de le laisser passer. Constantine remonta un peu le col de son trench sur sa nuque, qu'un souffle froid caressait un peu trop audacieusement. Un tour de magie aurait probablement était beaucoup plus rapide - un petit quelque chose, glissé entre deux mots, pour dissiper les craintes toutes naturelles du policier - mais le thaumaturge préfèrait s'éviter des risques inconsidérés pour l'instant.
Il ne s'agissait ni d'une affaire ordinaire, ni d'un meurtre normal. Il ne pouvait pas être sûr qu'il ne reste aucun mouchard dans le coin - et si il y en avait, il serait beaucoup plus facile de disparaître dans les rues de Lyon en ne laissant derrière soi que le nom d'Edward Hall qu'en dilapidant négligemment des rubans de magie ici et là. Personne ne fit de geste pour l'arrêter, quoiqu'il reçut plusieurs regards interrogateurs ou franchement méfiants. Aucun des agents de police ne semblait dans son assiette - ils étaient à cran. Méfiants. Leur peur flottait dans l'air, lourd parfum âcre porté par les derniers souffles du jour mourant.

***


- L’inspecteur Barney Fèsde est en charge de l’affaire. Il est fort probable que son super copain se pointe dans l’enquête, d’ailleurs. Il a été remarqué plusieurs fois sur les enquêtes de Fèsde.

- Son super copain ? … parce qu’il est super-homosexuel ?

- L’inspecteur Ralph Dibny. C’est un acteur régulier des cas casse-têtes de Fèsde. Je suivrais ses déductions à lui, si j’étais toi. 

***


- Je n'ai pas été prévenu.

- Vous connaissez nos administrations respectives, inspecteur. La communication instantanée n'est plus notre fort depuis le 18 juin 1940. Et je ne vous brandit pas mon badge sous le nez pour me muscler le bras: c'est pour vous informer que viens vous filer un coup de main.

-... Vous êtes envoyé par Scotland Yard, vous dîtes ?

- Oui. Vous croyez vraiment que c'est le groupe groupe de lunatiques que vous pourchassez se limite à votre hexagone ?

- ... Certes.

- Ecoutez Fèsde, vous avez mon papier sous les yeux et ma plaque. J'ai froid, faim, je suis fatigué et très franchement cette affaire me fout les jetons. Alors on peut passer la soirée à parler conneries administratives et se haïr cordialement ensuite parce que j'aurais raison et vous nous aurez fait perdre du temps à tous les deux, ou on peut s'y mettre maintenant, rendre nos rapports et retourner nous coucher après un ou deux verres de scotch. Une préférence ?

- ... Bon très bien. Par ici.

- J'ai cru comprendre que vous aviez recours aux services d'un détective privé, aussi. Je serais intéressé par son avis.

- Il vient de partir à l'instant. Je peux vous laisser son numéro, si vous voulez.

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Re: [Lyon/France] La Flamme Gelée (pv Johnny) Mer 19 Fév 2020 - 17:52

La ruelle de la Cour des Loges se vide. Un vent s’est levé, mais pour une fois ce n’est pas la rafale que peut connaître régulièrement cette ville. J’entends de l’animation dans l’autre rue, là où la foule passe de bars en bars comme tous les jeudis soirs. Un marathon jusqu’au dimanche matin où vous n’en pouvez plus de boire des litres de bière… C’est beau d’être jeune et étudiant.
Mais les gens ne boivent pas pour s’amuser, enfin seulement en partie. Là, ils cherchent à oublier que leur pays est dans la mal, depuis l’attaque de Bruxelles où ils ont perdu un représentant important de l’Etat. De plus, les informations dans le reste du monde sur tous ces super-vilains à l’oeuvre ont de quoi flanquer la boule au ventre. Alors on essaye d’oublier l’espace d’un soir ou deux avant de devoir reprendre son train-train quotidien. Jusqu’à ce que tout finisse par s’écrouler. Et d’ailleurs, ça commence maintenant, parce que les meurtres ont débuté, même ici… Après les pillages dans les musées de Paris, voici venir la mal dans cette modeste lyonnaise. Je me suis posé contre un mur, les bras croisés, luttant contre le froid. J’attends quelqu’un…

Je me suis montré méfiant, à raison ou non… La personne qui m'a contacté prétend être envoyé par Scotland Yard ce qui m’a fait tiquer au début. Je connais bien ces services pour avoir beaucoup de fois travaillé avec eux et bien que les deux pays ont grandement de mal à communiquer, sur une affaire aussi grave je suis surpris que cela puisse arriver… Même Barney n’a pas été mis au courant de la venu de Mr Hall. Oui parce que Barney m’a appelé quelque minutes après que j’ai fini d’échanger des “joyeusetés” avec le détective anglais. Il était inquiet, alors je l’ai rassuré, non sans omettre de lui dire que le premier contact est mal passé… Il ne faut pas plus pour faire paniquer ce pauvre Fèsde, hé. Mais mon ami français a souligné un point et très juste : nous n’avons pas le temps pour vérifier les dires de cet inspecteur et encore moins le temps d’attendre les directives des supérieurs de la police française ET anglaise… Nous sommes seuls sur cette affaire et la seule aide que nous pourrons obtenir aura un retard de plusieurs jours… C’est que les deux pays en question ont d’autres chats à fouetter.
Il a raison et cela me rend fou de l’admettre…
J’attends depuis plus de trois quarts d’heures. Il ne va plus trop tarder, normalement, et cela me laisse un peu de répit pour réfléchir… Je ne suis pas bien sûr de mon coup… L’indice que j’ai fini par trouver à force de fouiller dans les papiers et les photos de l’enquête, ainsi que sur le corps d’August, est vraiment mince. C’est à force de me renseigner sur la ville et sur sa très célèbre basilique que j’ai fini par trouver quelques concordances. Mais rien ne prouve là-dedans que tout cela servira à quelque chose, ni si elles vont nous amener sur une autre piste… Mais c’est tout ce que le médium nous a laissé derrière lui…
Alors je prends, je creuse chaque détail et je bouscule mes méninges. Peut-être que l’inspecteur Hall arrivera aux mêmes conclusions que moi.
En parlant du loup…

Je me fige quelques instants en entendant des pas, sur les pavés de la rue. Un homme avance par ici et je me redresse, me décalant du mur. Mes bras sont désormais sur le long du corps et je fixe ce nouvel arrivant. Il est seul, personne ne semble le suivre, même de loin. En faite, nous sommes terriblement seuls, si on oublie le bruit de fond de l’autre rue un peu plus bas… Il porte un costume et une chemise blanche à cravate, tout est très classique. Mais il est un peu négligé, il n’est pas aussi impeccable que son franc parler dont j’ai déjà fait connaissance. C’est peut-être son vieux trench-coat qui lui donne cette allure dépareillé. Il est décontracté, très à l’aise dans un élément qu’il ne connaît pourtant pas d’un pouce… La cigarette à ses lèvres est si intégrée à l’homme que je la remarque seulement lorsqu’il recrache une bouffée de fumée. C’est un homme qui semble savoir s’adapter à n’importe quelle situation. Il s’approche et à cette distance je peux apercevoir son visage. Il ne ressemble pas à un génie du mal, c’est déjà ça de gagné. Mais je sens que nous allons passer des moments assez compliqués tous les deux… Tout va dépendre lequel de nous deux va craquer sous l’humour de l’autre. Parce que, oui, il a l’air particulièrement énervant cet anglais. Et puisque je suis le vrai monstre ici, mais avec un caractère tout aussi trempé et ayant une grande imagination pour sortir des conneries, il se peut que je sois bien pire !
- Hmm… Mr Edward Hall ?
Je ne pensais que j’allais démarrer aussi vite les hostilités…
- Vous n’avez pas l’air si terrible pour un méchant de série B, Mr Hall !

Mais quel c****rd je suis ! Je n’ai pas pu m’en empêcher. Je lève les yeux au ciel, me sermonnant moi-même et mon sourire prouve que je ne fais que plaisanter. Je toussote pour faire passer cette humeur taquine, ne perdant pas pour autant les traits sympathiques. En lui refaisant face, je lui tends la main, en gage de salutation et de paix, prenant un ton beaucoup plus sincère.
- Laissez-moi me présenter plus convenablement. Ralph Dibny, détective privé d’Opal City, en Amérique. - Ce sont des choses faciles à savoir, tout comme le fait que je sois très proche des services français et anglais… Et il suffit de creuser un petit plus dans certains dossiers qui prennent la poussière pour savoir que je porte le costume et un alias de super-héros… Mais je préfère taire ce point-là pour le moment… - Toutes mes excuses de vous faire déplacer aussi tard, inspecteur Hall. Mais je voulais vous faire part de mes dernières observations, que j’ai fini de vérifier…

Mon visage s’assombrit quelque peu. L’affaire qui nous presse prend des dimensions trop étranges, même pour moi. J’ai l’impression que des éléments restent cachés alors que j’ai le nez pile dessus, comme si elles se camouflent irrémédiablement. Je fouille dans ma poche pour sortir une photo.
- Vous devez déjà connaître la victime ? August Hester, guide touristique spécialiste de l’arrondissement où nous nous trouvons, le Vieux Lyon plus précisément. Il a été tué par des violentes attaques … Les policiers scientifiques français n’arrivent pas à déterminer leurs origines. Aucun être humain, ni animal connu, n’est capable d’infliger de tels blessures. Je n’ai pas trouvé grand chose pour élucider ce point, mais j’ai trouvé ceci, sur la victime.

La photo en question représente le poignet gauche de la victime, où est dessiné une croix chrétienne. Mais inversée…
- Il aurait fait ça, peu de temps avant son décès… Connaissant le bonhomme, je doute qu’il est fait ça au hasard. - De toute façon, je ne crois jamais au hasard, c’est dit ! Tout n’est que choix fait et possibilités, des indices à suivre et des mystères à résoudre… - Des témoins faisant partis de ses connaissances nous ont dit qu'il avait des “dons” de voyance. Si c’est bien le cas, il se peut qu’il a “su” que son heure approchait … Et il a refait son parcours habituel avant de se faire tuer à la Rosaire, en laissant une énigme…

Et oui parce que les choses simplifiées sont biens moins drôles ! Je lui fais signe de me suivre alors que je remonte la rue. Elle est un peu pentue et mène à de larges escaliers, le démarrage du parcours de pèlerinage…
- J’ai refait le chemin en sens inverse. Dessiné de cette façon, la croix fait penser à l'Anti-Christ, mais j'ai pensé qu'il a voulu dire “chemin inverse”, puisque lui-même l’avait fait à l’endroit. C’est tordu, mais en procédant ainsi j’ai vu des petites choses… Comme cette même croix dessinée sur ce mur juste là. - J'accompagne mes mots avec les gestes en lui montrant. Une nouvelle croix inversée, mais celle-ci est accompagnée par un mot en latin… - Avaritia. Un peu plus loin dans les escaliers, j’ai trouvé une autre croix avec le mot Acedia… Dans le doute, je suis remonté dans le Jardin de la Rosaire et il avait écrit un nouveau mot sur le chemin : Superbia - Je passe une main dans mes cheveux et je sors un petit carnet où j’ai annoté ce que je viens de lui dire... - Je n’ai pas trouvé “les autres” si on part du principe qu’il a voulu écrire les sept mots des péchés capitaux… Je pense qu’il n’a pas eu le temps de finir son parcours. Normalement, les pèlerins remontent tout le chemin de la Rosaire jusqu’à Notre-Dame de Fourvière… C’est un peu similaire au Chemin de la Croix, sous les yeux de Marie, qui trône normalement sur la chapelle… La statue qui a failli disparaître, au même moment où August s’est fait tuer - Définitivement, rien de tout ça n’est dû au hasard… - Où je veux en venir, hmm ?

Je souris légèrement. En vérité, je n’ai absolument aucune idée si August a voulu faire passer un vrai message, ou s’il a divagué et que nous suivons un parfait délire…
- Tout ce que je sais, c’est qu’il existe une crypte avec un autel dédié à Saint Joseph, dans la basilique. La statue est au centre, elle représente Joseph portant l’enfant Jésus… Ils sont en dessous d’une mosaïque des sept péchés capitaux. August a peut-être voulu se rendre là-bas, dans sa dernière demeure si on peut le dire, en partant du principe qu’il savait que c’était bel et bien son dernier parcours… Ou alors, il voulait "nous" y envoyer... - Je croise les bras, un léger frisson me traverse l’échine… Je suis partagé entre l’excitation de l’aventure et du mystère et la crainte de ne pas vraiment savoir où nous allons mettre nos pieds… - Je ne suis pas allée voir ce que donnait cette crypte, je voulais avoir votre avis sur la question… Mais je sens que s’ils décident de frapper à nouveau… ça sera dans cette basilique.

Dans un premier temps, il me semble qu’ils ont à moitié réussi leur coup. Et il doit bien y avoir d’autres choses à récupérer d’intéressant dans ce lieu culte. Je suis encore loin d’imaginer à quel point toute cette affaire va nous amener dans le mysticisme et la magie.







Sources et détails:
John Constantine
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Shadowpact
Re: [Lyon/France] La Flamme Gelée (pv Johnny) Mer 25 Mar 2020 - 16:57



- Foutu Da Vinci Code,grimaça « Hall »

Il avait gardé un silence quasiment religieux tout au long de l’explication de Dibny, occupé à fumer tranquillement, l’air hautement imperturbable. Il n’avait tiqué qu’une seule fois, en serrant la main de l’américain - « Vous avez déjà vu des méchants de série B impressionnants, vous ? ». Constantine jeta un œil à la photo de la croix, sur le poignet d’August. Plusieurs questions flottaient dans sa tête, portant les délicats arômes d’un agacement certains : si il était voyant, il n’aurait pas pu se tirer loin ? Ou laisser une lettre ? Le magicien avait une patience toute limitée pour la branlette métaphysique des diseurs de bonnes aventures qui prenaient leur pied dans les prévisions sybillines quand un rébu aurait largement fait l’affaire – à l’exception d’une immortelle en robe violette, à Greenwich Village, bien sûr. La croix en elle-même pouvait indiquer une multitude de choses : « descendre », « faire le chemin à l’envers », « appelez St Pierre à l’aide », « Oskour des démons aaaaaaaah »…
Constantine renifla. August semblait un peu trop pris dans ses délires de chasse au trésor – qui, sachant sa mort prochaine, se met à écrire en latin sur les murs ? - pour être aussi cru que le dernier message. Mais ça n’était pas à écarter non plus, et franchement ça collait plutôt bien à ses blessures.
Tranquillement, le Britannique cueillit son mégot au coin de ses lèvres et le catapulta sur le trottoir. Bah, c’était la France : les mégots faisaient partie intégrale du patrimoine historique, dans le coin.
Il planta son regard dans celui de l’autre détective, le dévisagea avec un air très légèrement incrédule, puis prit une courte inspiration.

- Je vous suis alors. Direction la crypte.

Constantine emboîta le pas à son collègue, vaguement pensif. L’américain était un peu trop suspicieux à son goût – il n’avait pas spécifiquement envie de devoir s’occuper de son cas si il perçait sa couverture trop tôt. Il sentait ses doutes flotter dans l’air et dans son sourire. Ralph Dibny était un homme étonnamment énergique pour la situation. Et plus étrange encore, le Britannique n’arrivait pas à se débarrasser d’un lourd sentiment de déjà-vu. Il n’avait jamais rencontré le détective d’Opal City auparavant – du moins pas qu’il s’en souvienne – et pourtant son visage, sa gestuelle (même sa silhouette, lorsqu’elle se découpait sur la lumière lointaine des bars de la Cour des Loges) lui évoquait quelque chose de familier.
Il ne savait pas trop quoi en faire, mais c’était une pensée qu’il ne parvenait pas à proprement écarter.

- Enfin, je vous suis parce que j’ai pas d’autre piste. Vous y croyez vraiment, vous, à ces dons de voyances ? Ces blessures qui semblent avoir été causé par… autre chose que ce à quoi nous sommes habitués ?

Il prenait consciencieusement un ton calme, froid, comme si il cherchait à maîtriser la très légèrement pointe de peur qui transparaissait dans sa voix. Comme pour se rassurer, des minuscules touches de sarcasmes venaient se mêlait à ses mots, comme si il serait stupide de croire aux pouvoirs d’August – ou d’avoir légèrement peur de la situation, d’ailleurs. Hall ne semblait pas tout à fait à l’aise : il était formel, sarcastique, s’accrochant aux moindres parcelles de raison qui traînaient sur la route mais visiblement conscient (et effrayé) de la lente pente qu’il prenait vers l’impossible et le terrifiant.
Constantine s’amusait comme il pouvait : plus il pouvait faire avaler son personnage à Dibny, moins il avait de chance de le voir se retourner contre lui. En plus, c’était remarquablement fun de jouer le flic dépassé par les évènements et craintifs de ce qui l’attend dans les ombres, pour une fois.

La cathédrale avait quelque chose d’assez terrifiant, de nuit. Longue silhouette de pierre et de lumière se découpant sur le ciel déjà presque noir, sa façade sculptée étaient garnies d’ombres projetées par l’éclairage électrique. Les colonnes se dédoublaient en silhouettes fantomatiques ouvragées, les statues prenaient un air grave et entendu et les bas-reliefs semblaient plus creusés, marqués qu’ils n’auraient dû. Le parvis de la basilique était vide, tout juste surplombés par des fenêtres derrières lesquelles dansaient les quelques lumières d’une vie normale, qui semblait si loin. Quelque chose d’étrange flottait dans l’air : la nuit n’était pas si avancée, et l’esplanade vide avait quelque chose d’oppressant. Comme si quelque chose déviait l’attention des gens. Ce soir, plus que jamais auparavant, les marches de la basilique semblaient être un recoin inconnu du monde, où règne cette tranquillité souveraine dans les lieux que personne ne connaît ou ne fréquente. Le bruit de pas des deux détectives raisonna un peu sur le pavé alors qu’ils s’avançaient à un pas légèrement plus méfiant.

Ignorant le double escalier menant à la grande porte de l’église supérieure, ils descendirent une volée de marche vers la « crypte » - que quelques tatillons qualifieraient de seconde église ou d’église basse, plutôt. Aucune lumière n’éclairait les deux portes métalliques qui en gardaient l’entrée. Constantine, l’air interdit, posa la main sur la poignée de droite et essaya de l’actionner.
La porte s’ouvrit avec un grincement discret.

- Aucune chance que quelqu’un ait oublié de la fermer, dîtes moi? murmura-t-il après un instant de silence.

Il avait essayé par pur automatisme, mais les heures d’ouvertures de l’église basse étaient loin derrière eux. Le Britannique en trenchcoat jeta un coup d’oeil rapide à la serrure : il ne voyait aucun signe d’infraction – mais il ne sentait pas de magie dans l’air non plus. Il lança un regard à Dibny, par dessus son épaule, avant de s’engouffrer dans le sous-sol de Notre-Dame de Fourvière.

L’église était entièrement silencieuse. Leurs pas raisonnaient sous la voûte décorée, alors qu’ils avançaient le long des rangs de chaises, éclairés à grand peine par quelques rayons de lumière extérieure ayant réussi à se glisser dans la pièce par les vitraux. Ils semblaient entièrement seuls. Arrivés à l’autel de St Joseph, le Britannique jeta un regard prudent aux alentours.

- Mon avis c’est que c’est des conneries, ces prédictions. murmura Constantine.Heureusement que j'ai laissé mon Hypno-canon à l'hotel.

Soit August avait effectivement divagué et personne ne prévoyait quoi que ce soit dans la crypte (et auquel cas quelqu’un avait simplement oublié d’en fermer les portes) soit les portes étaient ouvertes en attendant quelqu’un.
Pendant une brève, très brève seconde, une idée se logea dans la tête de Constantine. Ils avaient suivi les indices comme deux détectives bien élevés, suivant gentiment la petite piste de miettes de pain jusqu’à leur récompense – en partant du principe qu’elle avait été semée par August. Il jeta un regard à Dibny. Ils n’en n’avaient strictement aucune preuve.

Il y eut un bruit – un choc sourd, au loin, qui se répercuta à toutes vitesses à travers la nef. Constantine pirouetta et, tirant Dibny par le bras, disparu derrière la colonne la plus proche. Quelqu’un approchait, remontant la même allée qu’eux. Il n’osait pas vraiment se pencher pour voir qui – ou pour voir si il était seul. Il lança un regard à l’américain.

*Des idées ?* articula-t-il silencieusement.

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Re: [Lyon/France] La Flamme Gelée (pv Johnny) Mar 7 Avr 2020 - 15:38

Le doute. C’est le sentiment qui nous étreint, tous les deux. Peut-être un peu plus chez le détective Hall. Mais même moi, je dois bien l’avouer que l’affaire s’écarte quelque peu de mes habitudes. August a t-il vraiment eu ses dons de voyances ou nous nous trompons sur toute la ligne et nous suivons les indices d’un fou furieux qui passait son temps à sniffer de l’herbe… Je n’en ai aucune idée. Par contre, son décès prématuré et ses blessures très étranges, j’y crois dur comme fer. Rien ne peut causer ce genre de lacération, rien de “commun”, dirons-nous plutôt. Alors je réponds à Mr Hall en haussant des épaules :
- Nous verrons bien si August a eu raison de nous mettre sur cette piste…
De toute façon, c’est tout ce que nous possédons. Des indices, tous plus ou moins vagues voir assez farfelus. Mais je ne crois pas au hasard. S’il a vue quelque chose, peu importe la façon, il a voulu en parler, le partager. Il n’en a pas eu le temps.

Nous suivons le chemin de la Rosaire, à peine éclairée par de vieux lampadaires. Nous pouvons remarquer que nous approchons de la basilique lorsque le chemin recommence à être du pavé, éclairé par des lumières ancrées dans le sol, qui permettent d’éclairer tout un mur… La plupart des bâtiments d’époques et monuments sont illuminés de cette manière pour que l’on puisse les voir, même de loin. Les villes de la France sont belles de jours, mais plus que magnifiques de nuits… Mais ce soir, j’ai le coeur un peu serré et mon collègue doit ressentir les mêmes choses, un ressenti du ton qu’il emploie depuis tout à l’heure. Le doute, mêlé à de la crainte. Celle de l’inconnu… Lui comme moi, nous marchons sur les traces d’un truc que l’on ne peut pas toucher. La vue de la basilique qui s’élève devant nous me donne envie de la découvrir de long en large et en travers, curieux et impressionné par cette architecture unique. Mais ce silence totale, cette ambiance tendue, cette situation oppressante… Tout cela me coupe l’envie d’y mettre les pieds.
Je lève les yeux pour observer quelques instants la chapelle, qui se trouve à la droite de la basilique. Comme prévu, la Vierge dorée n’est plus exposée sur la pique. Les lumières qui normalement l’éclairent ne font que brasser dans l’air ce vide qui persiste et qui peut étreindre une personne trop zélée dans les croyances. Je me tourne vers Hall, qui n’est pas beaucoup plus à l’aise de se trouver dans un lieu pareil, vidé de monde. Nous avançons vers les portes du dessous, vers la crypte qui se trouve au bout des petits escaliers. Je regarde partout, pour voir si quelque chose n’a pas été laissée ici… Mais tout à l’air étrangement normal. Je regarde les lourdes portes et je laisse Hall tenter d’actionner la poignée, avec un air dubitatif sur le visage. Que je perds pour laisser la place à la surprise lorsque la porte s’ouvre…
- Aucune chance, en effet…
Quelqu’un nous a devancé… Je sers les poings. Je m’attends à ce qu’un ennemi déboule juste derrière nous ou dans l’angle, mais le silence nous accueille. Jusque là, alors que nous avançons dans le couloir aussi vieux que le reste, rien ne semble vouloir nous retenir. Les échos de nos pas persistent et c’est bien la seule chose concrète sur laquelle nos esprits peuvent se raccrocher. Les choses prennent une tournure trop “paranormal” pour nous rassurer, à nous les deux inspecteurs qui frôlent quelque chose que leurs cerveaux ont dû mal à comprendre. Pour Hall, je ne sais pas, mais j’ai pu voir au cours de ma vie des événements et des créatures assez troublantes. Mais ce doit être l’ambiance et la symbolique de ces lieux qui me crispent… Le surnaturel, le mysticisme, la magie… Oh oui, je pourrais y croire mais seulement lorsque je les aurais sous les yeux… Pour le moment, nous n’avons que des suspicions et des questions sans réponses. Irritant !
- Je n’aime pas ça… J’ai l’impression qu’on nous observe.

Et souvent ce n’est pas qu’une impression… En tout cas, appeler cette endroit une “crypte” est un peu péjoratif. L’on peut se rendre compte qu’il s’agit plus d’une Eglise secondaire. De nombreux bancs sont alignés faisant face à l’autel. La statue de Saint Joseph portant Jésus est à peine éclairée par des bougies. J’ai un léger frisson qui passe le long de mon échine alors que nous nous avançons vers elle. Je pose mon regard sur le plafond… Je ne suis pas un expert en la matière, mais je crois voir des anges, avec leurs noms indiqués juste en dessous d’eux. Et nous pouvons observer d’autres symboles avec leurs noms, chacun représentant les Septs péchés capitaux. Je fronce des sourcils en reconnaissant ceux que nous avons trouvé, laissé par August.
- Hmm…
J’ai voulu le montrer à mon partenaire et lui apporter ce que j’en pense, lorsque soudain un bruit lourd qui se répercute, amplifié par la hauteur de la voûte, me fait sursauter plus que je ne l’aurais voulu. Bordel ! C’est quoi ?!
Ou c’est qui plutôt…
Je me fais tirer la manche par Hall, pour se planquer derrière un pilier. Nous sommes tous les deux au maximum de la tension. Des indices qui nous mènent ici, une porte ouverte qui nous invite à entrer et maintenant quelqu’un arrive… Comment vous le dire que je n’aime vraiment pas ce qui va se produire sous ce toit, hmm ?
- Des idées…, murmurais-je vers l’inspecteur. On se tire par une fenêtre ? Parce que la seule porte de sortie se trouve derrière la personne qui arrive vers nous…
Mais qui cela peut bien être… Un résident qui s’occupe de la basilique ? La personne chargée de fermer la porte à la base qui vient vérifier si un clochard n’en a pas profité ? Ou les gens que nous cherchons à coincé qui vont nous faire la peau ? Vous allez peut-être me trouver louche, mais cela nous ferait gagner un temps précieux s’il s’agit bien de la troisième option.

Nous attendons en silence, juste le temps qu’une personne se montre, au bout du couloir. Elle s’avance et s’arrête vers les premiers rangs des bancs. Drapé d’un long manteau noir à capuche, il est impossible de voir un visage. Il reste parfaitement immobile… Attendant quelque chose… Ou quelqu’un.
- Je sais que vous êtes là.
Eh merde…
- Si vous vous montrez, aucun mal ne vous sera fait.
Rassurant, hé ... La dernière fois que l’on m’a dit une chose pareille, ce devait être dans une rue à Gotham City. Cela ne s’est pas bien fini pour les ravisseurs. Mais Lyon n’est pas protégée par un ange gardien à la cape noire… Il va falloir se contenter de ce que nous avons, car nous sommes désespérément seuls. Je réfléchis quelques secondes avant de murmurer vers Hall *Restez là…* et de sortir de ma cachette. Je prends bien soin de rester devant le pilier, pour offrir plus de couverture à l’inspecteur. Ainsi, notre interlocuteur ne sera jamais bien sûr s’il se cache là… Inutile de préciser que de toute façon, il sait déjà que nous sommes plusieurs à être entré dans la crypte.
- Tout va bien - Je lève les mains en gage de paix pour accompagner mes paroles - Je suis ici dans le cadre d’une-

Oh merde. Je l’ais vue. Son bras droit qui se dissimule pour attraper quelque chose. Et à force de faire ce métier, j’ai déjà vue ce geste se faire un millier de fois… Ce n’est pas pour sortir des bonbons.
- Vous avez fouiné pendant bien trop longtemps, c’est le moment de régler votre compte.
BANG.
J’ai à peine eu le temps de réagir qu’il a sorti un flingue et qu’il tire. Tout c’est fait à une vitesse presque surhumaine, ou alors ce n’est qu’une impression… Cette personne s’était préparée à notre venue et savait exactement à quel moment elle pouvait nous prendre au piège. Non je l’avoue, c’est ingénieux… Ce qui me rend le plus fou, ce n’est pas de me faire tirer dans le torse par cette ordure mais c’est la multitude de nouvelles questions qui viennent envahir ma tête. Tout ceci a été orchestré ou savaient-ils (je parle bien sûr du groupe entier que nous voulons coincer) qu’August avait appelé à l’aide… En tombant sur le sol, j’essaye de prendre le temps d’y réfléchir, grimaçant autant sous le picotement de la balle qui s’est logée qu’à cause du sol horriblement froid… Hé, même si je suis ce que je suis, c’est toujours surprenant de se faire tirer dessus.
Mais… Je ne peux pas croire qu’ils puissent agir aussi rapidement. A moins que … L’inspecteur Hall n’est pas… ? Non. Je ne pense pas. Sinon il en aurait profité pour m’écarter bien plus tôt. Donc s’ils ont su que je, que nous mettrons les pieds dans la crypte… C’est que August a eu raison, qu’il a eu ces visions, qu’il a voulu nous mettre en garde. Ce tueur est donc un membre du groupe.
Bon ça suffit, Ralph, tu vas finir par faire peur à ton collègue.
Je me relève. Ce qui va probablement surprendre Hall. Ce qui surprend le tireur qui fait un pas de recul.
- Eh ouais.
Je souris et mon bras s’allonge pour aller loger une droite dans sa figure.
- D’abord on se renseigne et après on réfléchit à comment tuer un mec qui résiste aux balles, d’accord ?
L’homme s’effondre, assommé. Je n’y suis pas allée de main morte, faut bien le souligner. Je me relève, non sans grimacer un peu alors que je cherche… Ah ! La voilà. La balle. Elle est intacte, ce qui est assez “normal”. Difficile de percer un gros élastique comme moi. Je la montre à Hall, histoire que son cerveau comprenne qu’il ne s’agit pas d’un miracle, mais juste d’une situation logique… Puisque je suis un méta-humain.
- Désolé de ne pas vous l’avoir dit plus tôt… Je ne savais pas si je pouvais vous faire confiance…

Je grimace un sourire navré. Le nom d’Elongated Man était connu, à une époque. Mais porter la célébrité, être interrogé par des journalistes sans cesse… Disons que ça a fait son temps. Avec le décès de ma femme, plus rien n’avait beaucoup de sens. Alors je cris beaucoup moins sur les toits que je suis un super-héros.
Je m’approche avec prudence du corps inconscient de l’homme qui a voulu nous tuer… Parce que je ne doute pas qu’il aurait essayé de choper la couenne de Hall juste après son premier méfait. Et quelle terrible solution, ils ont choisi de prendre… S’ils sont prêts à descendre les inspecteurs sur ces affaires, tous les autres sont probablement en danger. Je retire la capuche du malfaiteur, tout en sortant de la poche de mon manteau un téléphone. Son visage ne me dit rien du tout, mais peut-être que Hall en saura plus…
- Je vais prévenir Fèsde… Si ces gens savaient que nous viendrions ici, il se peut qu’ils s’en prennent aux autorités en charge de l’enquête.
Mon ton et mon visage sont graves. Je suis inquiet et … Quelque chose me dérange. Est-il vraiment venu seul ? C’est… Bizarre, non ?
Une autre bruit me fait sursauter. Pétard je le savais !
- Merde ! Restez derrière moi !

Un réflexe. Non pas que je doute de sa capacité à se défendre. Mais il m’est plus facile de protéger quelqu’un de cette manière, surtout s’il faut que je lui épargne de se faire trouer le corps. Mais cette fois-ci, ce ne sont pas des hommes armées qui arrivent… D’ailleurs, personne ne vient par le couloir. Les bruits de pas accompagnent des sons que mon esprit n’arrive pas à situer dans une case précise. Je finis par lever la tête sur un plafond. Accrochées sur les voûtes, d’une architecture gothique, qui maintiennent tout le plafond en place, des … choses… nous regardent. Il se passe de très longue secondes où je me suis bêtement dit que je pensais avoir tout vu, tout entendu, tout affronté.
Et non… Je n’avais pas encore eu l’occasion de me frotter à des créatures sorties tout droit de… de ? Mais c’est quoi ces putains de trucs ?!
- Ah…

C’est la dernière chose que j’ai réussi à prononcer avant que ces monstres se jettent sur nous. Pas le temps de les observer, pas le temps de faire quoi que ce soit d’autres que de se défendre ! La première se prend un coup de poing magistrale, évitant à l’inspecteur Hall de se faire arracher le bras par des griffes démesurées. Les voici alors… Ceux qui ont assassiné August.
Bordel… Mais qu’est-ce que je fous là ?!
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Depuis récemment, une seringue de sang infusée de magie démoniaque très fortement semblable à celle Trigon.
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Re: [Lyon/France] La Flamme Gelée (pv Johnny) Sam 18 Avr 2020 - 19:00




La détonation claqua sous la voûte de pierre, résonnant entre les murs avec violence. Dernière son pilier, Constantine tressauta, retenant de justesse un juron surpris. Il se pencha légèrement, juste à temps pour voir Dibny tomber en arrière.

- Merde. Merde, merde, merde, merde, merde... se mit-il à murmurer furieusement entre ses dents serrés, son cerveau carburant à toute vitesse pour le sortir de là au plus vite.

L’assaillant lui était parfaitement inconnu. Un manteau simple à capuche, un visage dissimulé dans les ombres d’une crypte éclairée par des bougies vacillantes et des soupiraux tout juste touchés par la lune… même le canon de son arme, dont le métal brillait très légèrement, semblait tout à fait ordinaire. C’était presque humiliant de perdre un soutient de manière aussi conne – mais Dibny devait avoir été absent lors de la distribution mondiale de bon sens : quelle idée, de sortir de sa cachette sans prendre de précautions, quand on chasse des foutus voleurs qui ont l’air d’avoir des démons en laisse ?
Le magicien jeta un regard circulaire, cherchant un échappatoire. Son agresseur avait déjà légèrement baissé son arme, mais ne l’avait pas rangée – il le cherchait, lui. Il savait qu’il était là et Constantine n’avait pas de quoi pondre un sortilège suffisamment puissant pour détourner son attention. Il jeta un œil au cadavre de Dibny : peut-être portait-il une arme ? Si il était suffisamment stupide pour sortir de derrière le pilier pour se planter devant leur assaillant, il l’était probablement aussi pour porter une arme et ne pas la sortir. C’était un américain, après tout : quel cowboy n’est pas armé ?
Ses yeux se posèrent sur sa silhouette au sol. Il n'avait pas trente-six autres paris sur lesquels se rabattre pour sauver sa peau.

- … Oh merde. souffla-t-il en écarquillant les yeux.

Le yankee se redressa sans problème, sous le regard ouvertement ébahi de leur assaillant et de Constantine. Le premier eu un mouvement de recul. Le second haussa légèrement les sourcils quand le bras de Dibny s’étendit d’un geste vif, couvrant en un clin d’oeil la distance qui le séparait du pistolero qui ne revenait pas du peu d’efficacité de son arme, et l’assomma d’une droite.
Constantine resta un court instant vaguement ébahi, toujours à demi-effacé derrière sa colonne de pierre blanche. Il observa le détective sans rien dire, puis son regard glissa vers la balle intacte qu’il lui montrait, puis de nouveau vers son visage. Alors la lumière fut.

- Bruxelles. murmura-t-il. Je savais que je vous avez déjà vu quelque part.

L'ombre d'un sourire vaguement amusé se dessina lentement sur ses lèvres, et il s’avança dans l’allée centrale de la nef. Il jaugea Dibny avec un air mi-impressionné, mi-moqueur, avant de se pencher par dessus son épaule sur leur assassin-en-devenir. « Super-copain ». Jim Corrigan avait un sens de l’humour sacrément bancal – à moins que ça n’ait été une vanne de son alter-égo en cape et collants, ce qui expliquait en long, large et travers le terme "bancal", probablement créé d'après le Spectre de toutes façons. Constantine ne fit pas plus de commentaire sur le statut de méta-humain de son partenaire, mais sa gestuelle toute entière sembla soudainement plus détendue – ils n’était pas devenus meilleurs potes dans la seconde, mais se savoir avec un super venait avec les privilèges de pouvoir le catégoriser comme un « gentil », au moins en général.
Enfin. Il ne fit pas trop de commentaires.

- Pratique assidue de la gymnastique quand vous étiez petit, j’imagine. Ou était-ce du yoga ?

La moquerie était sensible dans sa voix, alors qu’il observait le visage de leur adversaire. Il lui était tout à fait inconnu. Crâne rasé, teint pâle, minuscule cicatrice sur le bord de la lèvre, traits fins, sourcils bruns et épais, mâchoire et pommettes marquées… un parfait inconnu. Son examen n’eut pas le temps de continuer beaucoup plus.
Quelque chose raisonna sous la voûte de pierre. Didny, tout à son héroïsme récemment révélé, se plaça juste devant lui - et ce malgré le regard ouvertement moqueur du Britannique. Un bruit lointain tonna entre les murs blancs, à mi-chemin entre le cliquetis et le choc sourd. Ça enflait. Ça se rapprochait.
Constantine fouilla les ombres de la nef. Il ne voyait rien. L’air était immobile, comme si le bruit seul avait passé les portes pour s’engouffrer, sans corps ni odeur, dans l’allée de sièges de bois. Puis soudainement, le silence tomba comme une chape de plomb – ne laissant que leur respiration lente dans l’atmosphère morte de l’église.
Puis lentement, les deux détectives levèrent la tête vers le plafond et pendant quelques brèves secondes, les ombres leur rendirent leur regard.
Seules leurs crocs et leurs griffes brillaient sous l’oeil lointain et froid de la lune.

- Oh merde.

La première chose leur tomba dessus depuis une tête de colonne sculptée. Constantine tira son briquet de sa poche, en alluma la flamme d’un mouvement rapide du pouce gauche et se baissa. Sa main droite se referma sur un objet lourd, donc le métal reflétait la lumière étouffée des cierges lointains. Juste devant lui, fidèle à son statut de super-héro, Ralph asséna une droite à leur attaquant en plein vol. Il y eut un petit bruit désagréable, sec, et la créature alla s’écraser contre les bancs de bois réservés d’ordinaire aux croyants et aux fidèles : ils se brisèrent brutalement, faisant résonner le craquement douloureux du chêne dans l’église basse. Le Britannique marmonna quelque chose entre ses dents serrées, avant de souffler la flamme de son briquet et de se redresser de toute sa hauteur. Il leva sa main droite, visa et tira dans le même battement de cœur.

Le coup de feu hurla dans leurs oreilles.
Un sifflement strident de douleur lui répondit, suivit de près par le bruit distinctif d’un objet lourd s’écroulant brutalement sur le carrelage.

Avant même que l’écho n’ait disparu, le magicien avait tiré Dibny à sa suite derrière les colonnes qui bordaient la nef. Ça faisait déjà deux fois qu’il le prenait pas la main pour le tirer hors de vue - et l'intimité relative et hautement sarcastique n'allait pas aller en disparaissant. Ses yeux bleus, tout à l’adrénaline de devoir sauver leur peau à tous les deux, fureta les ombres avant d’aviser un haut cabinet de bois à deux portes. Les sculptures qui l’ornaient étaient dévorées par l’obscurité et rendues franchement plus menaçante par la compagnie qu’ils se coltinaient. D’un geste rapide, Constantine ouvrit le confessionnal, poussa Ralph à l’intérieur et vint se glisser à ses côtés. A l’instant où le battant de bois se referma, un silence mortuaire tomba sur l’église.
Hors de leur minuscule abris de bois, des effluves légères de magie flottaient dans l’air. Le Britannique n’avait eu ni le temps, ni les ingrédients pour faire mieux : les démons, encore vaguement groggy, se remettant lentement de leurs blessures (bénignes, mais présentes néanmoins), pouvaient encore sentir leur présence – ils ne pouvaient juste pas précisément déterminer leur position.

Il tourna la tête vers Dibny : une lumière étouffée traversait une fenêtre grillagée dans la porte de bois, trop faible pour éclairer leurs visages mais juste assez pour en dessiner les contours. Ils étaient tous les deux particulièrement proches, mais pas suffisamment pour devoir loucher en se regardant. Il porta silencieusement son index à ses lèvres, lui signalant le plus communément du monde de fermer son moulin à parole sous peine de mourir dans la seconde. Du moins, c’est dans ce sens qu’il utilisait le signe traditionnel du chut. Dans un coin de sa tête, le magicien se mit à trier leurs possibilités. Courir après la porte aurait été suicidaire : c’était trop loin, et ils auraient été rattrapés trop vite – même si c’était la direction qu’ils avaient prise dès le départ. Affronter leurs problèmes de face restait leur meilleure solution, sans être celle qui leur garantissait à tous les coups d’en sortir indemnes. Il retint une grimace : qu’est-ce qu’ils foutaient, dans la Cité d’Argent, pour laisser des démons entrer dans la maison du Seigneur, hein ?
Après un bref instant de réflexion, il tira son téléphone à clapet. La lumière bleutée de l’écran, faiblarde, n’éclaira qu’en partie son visage à demi-dévoré par les ombres et ses yeux aux pupilles distendues par la pénombre. Il le montra ostensiblement à Dibny, avant de jeter un regard vers les poches du détective. Puis son pouce se mit à courir sur le clavier en plastique : le cliquetis émis dépassait toute discussion chuchotée dans n’importe quelle compétition de discrétion.
Invoquer la cavalerie angélique n’aurait pas été si dur – quelques cierges, un sigil énochien et la question était réglée. En marmonnant les bons mots, on pouvait noyer l’endroit sous des vagues de branleurs en jupettes et ailes immaculées. Il ne s’agissait même pas de les forcer à quoi que ce soit, juste de poliment souligner que deux souillures se pavanaient dans le salon du Très-Haut en France. Ouais, c’était un super plan, ça.

Silence absolu. Réfléchir à une strat pour se tirer.
Joli crochet du droit.







Il le sentait, tout autour de lui. Le sacré. Le divin. Il ruisselait des murs, soupirait avec envie près des plafonds et arpentait chaque centimètre carré du pavé, tourbillonnant amoureusement entre les croix, les peintures et les souvenirs avant de se lover dans les bras de Joseph, dans l’alcôve au fond de la salle. Il le sentait venir picoter sa peau, rendu curieux par cet élément si étrange qui coulait dans ses veines – et, lentement, il sentait la gêne s’installer. Celle qui ne ferait que grandir, gonfler, jusqu’à faire bouillir son sang. Littéralement. Si il s'était risqué à invoquer des anges, ils l'auraient probablement déchiré en lambeaux en même temps que les deux autres démons. Intérieurement, il se demanda si leurs attaquants avaient prévus ce détail.
Il jeta un coup d’oeil à travers la porte. Il les sentait, eux aussi, errant entre les colonnes, suivant des odeurs contradictoires et des pistes qui ne menaient à rien sinon un vague parfum de tabac et d’encens : les deux créatures qui leur était tombé dessus arpentaient le pavé blanchâtre, leur frustration de plus en plus grande chaque seconde. Démoniaque par essence, lentement consumée par la lumière divine réfractée par la moindre pierre, la moindre effigie de bois, la moindre tache de sueur fervente laissée par un pratiquant un peu trop assidu sur les bancs de l’église.

… Hmm. Bonne remarque, tiens. Constantine se remit à taper sur le clavier de son téléphone.

Eau bénite. Vous pistolet à eau ?
Peux faire diversion, vous les mouillez à mort. Deal ?







Il essayait de mettre quelques formes pour continuer de se cantonner à son rôle d’inspecteur de Scotland Yard, mais il avait du mal à se contenir : ses battements de cœur étaient rapides mais jamais trop, ses gestes contrôlés, et l’adrénaline qui parcourait tout son corps en régissait l’intégralité d’une main de fer. C’était presque un jeu – comment s’en sortir avec panache et une élégante touche de folie ? - et si il y avait peut-être une petite dose de peur quelque part elle était diligemment canalisée par l’habitude, ses connaissances occultes et la perspective de faire un nouveau pied de nez à ses agresseurs. Il envisagerait peut-être d’en être correctement terrifié plus tard.
Pas une seule seconde, cela dit, n’envisagea-t-il que Ralph Dibny puisse être complètement paniqué par ce qui était en train de leur arriver.
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Re: [Lyon/France] La Flamme Gelée (pv Johnny) Ven 8 Mai 2020 - 18:45

Il serait bien dommage de mourir ici et maintenant… Encore plus dommage lorsque vous êtes accompagné d’un gars, pas si mauvais bougre qu’il en a eu l’air lors de notre premier échange. Je me suis douté que Mr Hall me reconnaîtrait… Bruxelles, oui…
Je lui ai adressé un sourire triste lorsqu’il a émis son commentaire, après que la surprise de mon action soit passé. J’ai toujours mal en repensant à cette terrible journée… A toutes ces personnes qui ont péris sous les morceaux du Parlement Européen, à la détresse que j’ai ressenti lorsque j’ai su que je ne pourrais jamais stopper le Dr Polaris. A cette haine qui s’est ancrée en moi lorsque Degaton a finalement eu une victoire, même partielle et qu’il n’a pas cessé de me le rappeler, menaçant d’en faire bien plus, bien pire… Encore un vilain que j’aimerais très fort déloger de son piédestal.

J’observe notre fou du révolver, inconscient. Il possède tous les stéréotypes physiques et mentaux d’un homme vouant sa vie à une secte… Je cherche quelque chose qui nous permet d’être certain de son appartenance à un groupe bien défini… Un élément qui nous met un nom que nous cherchons à obtenir depuis des semaines. En décalant un peu son manteau, j’ai pu remarquer au niveau de son cou, sur le côté, un tatouage… Une ébauche, juste le départ d’un dessin bien plus large qui doit lui recouvrir une bonne partie de son épaule droite. J’émets un léger souffle amusé aux commentaires de Mr Hall, qui s’est penché lui-aussi pour trouver des réponses sur cet inconnu, qui était prêt à tuer pour se débarrasser de nous.
- La contorsion m’a toujours fasciné, tout autant que de résoudre des mystères. Et les India-Rubber Men avaient un secret que j’ai finir par découvrir.

Ralph Dibny, sacré fouineur qui met son nez partout, devenu totalement élastique avec l’aide d’un fruit. Mais je connais des histoires de Super-Héros encore plus folles que celle-là. S’il est intéressé, je ne serais pas contre me poser et discuter, avec une bonne bière belges à la main, bien content d’avoir survécu à cette nuit… Si nous survivons. Ce qui n’est franchement pas gagné…
- Vous avez déjà vu ce tatouage quelque part ?
Mais non.
Il se passe toujours quelque chose qui non seulement m’empêche de trouver des réponses - ce qui peut presque me rendre fou ! - mais en plus qui me met en danger de mort certaine. Alors contre n’importe quel vilain, même les plus balaises, ou des monstres venus des Enfers éternels ou d’une autre planètes, je me mets toujours entre eux et les civils. Non pas que je doute des compétences de tirs ou de combat rapproché de mon camarade détective… Mais ces choses là sortent clairement de l’ordinaire. Et même moi avec ma condition physique exceptionnelle, je n’ai aucune idée si “ces griffes là” (Punaise j’en ai jamais vue d'aussi longues et pointues…) et “ces crocs là” (Ce sont des vrais ?! Comment ils font pour fermer la … Ce sont des bouches ?!?) ne vont pas réussir à me découper en morceaux !
- Je dirais même foutredieu, mais ça serait salir cet endroit

Mais au point où nous en sommes, je crois que la situation est suffisamment blasphématoire à cause de ces présences démoniaques pour que nous puissions pousser des jurons à faire pâlir un saint.
C’est la première fois que je mets des droites à quelque chose qui oscille entre l’humanoïde et l’animal… Cela me rappelle des souvenirs que j’ai juré de mettre en terre et d'apposer la plaque d’avertissement dessus disant : Les blagues de Booster Gold, à ne JAMAIS rouvrir. Je n’ai pas le temps de bien voir comment se débrouille Hall, j’entends une détonation et j’ai supposé qu’il possède suffisamment de sang froid pour se défendre. Je le protège avec aisance, souple et étirable, ne laissant aucun de ces trucs l'approcher. Un coup de feu et tout nous indique que ces choses peuvent être blessées, puisqu’elles crient, grincent, gémissent, subissant la désagréable résistance de deux survivants aux caractères bien trempés.
Mais aussi soudainement que toutes ces actions enchaînées, Hall me tire le bras. Rapidement, il nous trouve un abris. J’ai failli lui dire que nous aurions pu nous enfuir… Mais c’est sans compter sur le fait que les “démons” se soient déjà redressés et nous prennent en chasse. Hall me pousse dans un confessionnal que je ne manque pas de noter qu’il est à la fois très beau et … Extrêmement étroit. J’ai le réflexe de m’aplatir quelque peu pour laisser une bonne majorité de la place à l’autre être humain, incapable de prendre d’autres formes que la sienne. C’est cocasse… Mais nous en rirons plus tard...

Le silence est d’or, dit-on ? Vous n’avez pas idée à quel point c’est vrai, présentement...
Je me tais, tout comme mon camarade. Nous observons ces monstres se remettre petit à petit de la confrontation. Ils n’ont pas l’air de vouloir lâcher l’affaire et nous cherche… Ils fouillent, ils reniflent. Je doute qu’ils mettent longtemps à nous débusquer. Notre position est vraiment compliqué. Nous avons l’avantage de la force de frappe, mais je crains qu’ils nous laissent repartir avec des lésions profondes. Il est possible que nous puissions réussir à les repousser et à sortir d’ici, mais courir dans le couloir serré risque de nous ralentir et ils nous rattraperaient, à coup sûr. Tant pis, je prends le risque de ressortir et d’opter pour la bonne vieille technique du pugilat. Solution désespérée un peu suicidaire. C’est peut-être le moment d’en profiter pour se confesser, hé.

Je regarde Hall m’intimer le silence et sortir son téléphone pour pouvoir communiquer avec moi. J’esquisse un léger sourire à son premier message. Oui, réfléchir à une stratégie… Je pense qu’il carbure autant que moi. Mais ce qui m’intrigue c’est qu’il a l’air plus calme que le super-héros presque invincible … Malgré le fait que je sois sous une forme peu commune pour lui laisser le loisir de ne pas être écrasé à cause du peu d’espace, il doit sentir mon cœur battre la chamade. Tout ce qui se passe est complètement fou… Mes yeux ont encore dû mal à faire croire à mon cerveau que j’ai bien là des apparitions du genre démoniaques. Je suis plutôt ouvert d’esprit, habituellement… Malgré cela, tout me laisse dans un état de stress, qui atteint son plus haut pique.

Second tapotage de clavier. De l’eau bénite ? Il en sait des choses cet inspecteur de Scotland Yard. Mais … Est-ce que cela fonctionne ? Genre… Vraiment ?! J’ai l’impression de me retrouver dans un véritable scénario de film biblique. Cependant, je hoche de la tête. Je peux me glisser en dehors du confessionnal, lui laissant tout le loisir de jouer l'appât. Je n’aime pas ça, le savoir prendre autant de risque, mais nous n’avons guère le choix. J’ai cru apercevoir les contenants où est censé se trouver la fameuse eau… bénite ? Nous sommes vraiment sérieux ? Mais l’est-elle vraiment, au fond ? C’est dingue, c’est une idée de malades.
Comment peut-on vraiment croire en ces choses là ? Je veux bien croire qu’ils existent des forces, de la magie, des entités supérieurs - Pourquoi pas, après avoir vu Tempus, je peux très aisément imaginé “dieu” à ce niveau - mais avons-nous de vrais éléments sur notre pauvre planète, dans notre dimension, des armes pour combattre ces… ces… ?!
D’accord, Ralph, fonces et cesses de te poser toutes ces questions. Go, go, go !

Après la réflexion, c’est le moment d’agir. Le faire, ne serait-ce que pour éviter de devenir complètement fou ! A force de retourner les idées dans tous les sens, nous en venons presque à oublier que c’est la mort qui nous attend en dehors de ce confessionnal. Bonsoir, mon dieu, j’ai péché, sans doute, très probablement, quelque part dans mon existence et pardonnez moi pour ce que je vais dire maintenant : mais bon sang de bordel de dieu, CES MACHINS SONT RAPIDES !
A peine je suis sorti du petit édifice en bois, que les deux créatures me foncent dessus, toutes griffes dehors. Je ne dois ma survie qu’à une esquive habile d’une souplesse plus qu’incroyable. Étirer son corps est pratique.
Blague mise de côté, Edward Hall remplit son rôle et les créatures sont, bizarrement, attirés par lui… Je ne sais pas quel subterfuge il utilise et je n’ai pas le temps de lui demander ! J'atteins le support où se trouve une eau stagnante, enfin beaucoup moins avec le bordel que nous sommes en train de faire au sein de l'Église basse de Notre-Dame de Fourvière. Ce que je vais faire ne va pas être la chose la plus classe que j’ai pu faire dans ma vie…
Comment décrire ça…
Aspirer l’eau sans la boire, c’est facile au début. Vous remplissez vos joues, jusqu’à la limite. Vous ressemblez tout juste à un rongeur qui fait des réserves… Maintenant vous imaginez que j’ai moins de limite de stockage, ce qui fait que j’ai comme deux ballons remplis d’eau à la place des joues. L’amour propre, mais qu’est-ce que c’est ?
Pchiiith !
Oui je l’avoue, j’ai tiré un petit jet juste pour voir si je ne suis pas en train de me ridiculiser pour rien… Mais le tir en plein dans la tête qui arrache un hurlement terrifiant à la créature m’indique que Mr Hall est bien plus qu’un inspecteur. C’est un putain de croyant…
Le reste de l’eau bénite ne tarde pas à être recrachée sur les deux créatures qui se liquéfient littéralement sous nos yeux. Oh… merde… !
Je ne sais pas si c’est le goût dans la bouche ou l’odeur d’une étrange chair grillée qui me retourne le bide mais j’en ai eu assez pour le reste de la soirée !
Après avoir cracher par terre et pesté, en me jurant de ne plus jamais faire une chose pareille, j’allonge mon bras pour attraper celui de mon camarade.
- Allons-y avant qu’ils n’en viennent d’-

Faut que tu apprennes à te taire Ralph…
Le destin s’acharne sur nous… Et alors que j’ai voulu prendre le couloir, en direction de la sortie, je m’arrête net… J’entends des voix. Rien avoir avec les grognements et les sifflements de ces créatures, ce sont vraiment des voix humaines… Enfin de prime abord. Mais ce que j’entends n’a rien d’anodin. Vous n’utilisez pas ce genre de langage pour saluer une personne...
- Reculez !

Mais vers où ?! Il n’y a pas d’autres sorties ici. A moins que… Mais qu’est-ce que … ?!
J’entends un craquement sourd, comme si le sol se fissure. Il finit par s’ouvrir sous mes yeux affolés. Bordel, c’est quoi ça ?!
Mon corps s’enroule autour d’un pilier et j’ai saisi Hall par dessous ses bras, le tenant avec les miens. Les pavés de pierre colorées disparaissent dans ce trou qui ne cesse de s’élargir, menant à un vide où l’on ne distingue pas le bout. Les piliers ne sont pas touchés pour le moment, nous ne craignons pas que tout s’écroule sur notre tête. Mais il faut se sortir de là et vite… Parce que les voix psalmodient encore…
- Bon sang !

Ces gens que nous ne pouvons voir semblent vouloir nous envoyer d’autres de leurs copains démoniaques… Trois autres s’approchent, marchant sur le plafond.
Mais… C’est un cauchemar ? Je vais me réveiller… !
John Constantine
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Re: [Lyon/France] La Flamme Gelée (pv Johnny) Sam 23 Mai 2020 - 15:32



Berner des démons demander de la ruse, dans le temps. Du talent. De l’élégance, du panache, bref quelque chose qui mérite qu’on forge des légendes à partir d’une astuce bien trouvée. Ou au moins une comptine.
Constantine n’avait pas franchement le temps ni le cœur à trouver une porte de sortie digne d’une ritournelle pour gamin. « Comment John et Ralph arnaquèrent les gros vilains pas beaux de Notre Dame de Fourvières », ça annonçait quand même une histoire un peu chiante. Aussi se rabattit-il sur la ruse la plus grotesque de son répertoire : il laissa le détective partir devant.

Les deux bestiaux firent volte-face dans la seconde et se précipitèrent sans discuter sur lui. Le Britannique, lui, soupesa le semi-automatique dans sa main droite, s’accorda une lourde respiration, puis se précipita dans la direction opposée – vers la porte d’entrée.

Dibny était souple, rapide et réactif, mais ça ne le sauverait pas longtemps – même si franchement il gérait plutôt bien son premier tête-à-tête avec l’Enfer. Constantine pivota, plissant les yeux dans la pénombre. Ok, va pour la deuxième ruse la plus grotesque de son répertoire.

– Eh, bande de branleurs !

Le revolver cracha trois balles. Deux touchèrent, une se ficha dans un poteau de marbre. Décidément, il n’était pas mauvais avec un flingue – non pas que ça l’aide durablement, cela dit. Les créatures titubèrent à l’impact, lâchant un grognement douloureux. Un battement de cil plus tard et Constantine avait toute leur attention.

- Ouais, vous ! Vos mères sucent en enfer, bandes de salauds ! s’époumona-t-il en tirant de nouveau. - Ramenez-vous, sacs à foutre, que je vous enterre et chie sur vos tombes !

Les insultes n’étaient pas nécessaires – il n’était même sûr que les choses contre lesquelles il s’égosillait comprenne ce qu’il dise. Mais à défaut, elles étaient cathartiques.
Les démons se lancèrent en avant, leurs griffes lançant des étincelles sur la pierre. Le Britannique pouvait sentir la douleur grandissante dans leurs membres, sous leur peau violacée ou couleur charbon. Elle venait du même endroit que la démangeaison qui chatouillait sa peau et lui donnait envie de se gratter jusqu’au sang, pour se débarrasser de ce qui y était mêlé. C’était probablement le seul point sur lequel il pouvait compatir avec les démons qui voulaient ses entrailles sur un plateau d’argent.
Le Britannique tira deux nouvelles balles, qui manquèrent. Il fit volte face et se précipita dans la nef, courant en zig-zag entre poteaux et bancs. Il entendit clairement craquement douloureux des sièges de bois lorsque les créatures se jetèrent dessus, brisant les chaises et les prie-dieux comme si ils n’avaient jamais été dressés sur leurs routes. Plus vite Ralph se déciderait à ramener son cul élastique, mieux ce serait.

En parlant du loup…

L’eau clair décrivit un trait scintillant dans la lumière des vitraux. Le premier démon siffla douloureusement lorsque le premier tir le toucha. Son compagnon pilla net, les yeux écarquillés. C’était étrange de voir une créature aussi monstrueuse et conçue (du bout des griffes jusqu’à la pointe des épines qui lui servaient de cheveux) comme machine à tuer se heurter à un sentiment inconnu comme une personne pressée se heurte à un mur : quelque chose passa dans les yeux de la créature, et le reste de son cerveau ne sembla pas aimé la conclusion qu’elle tira. Le démon fit volte-face lorsque le sifflement de son partenaire de chasse se mua en un hurlement aiguë sous les coups du hamster-humain plein d’eau bénite. Il n’eut pas le temps d’aller loin : trois battements de cils plus tard, la créature s’écroule au sol aussi – comme une poupée de cire fondue à la bougie (si les poupées de cire hurlaient à la mort en fondant). Constantine déglutit et jeta un regard en biais à Ralph, plié en deux au-dessus du sol. Difficile de savoir si c’était pour cracher ou vomir. Le Britannique se décolla consciencieusement du mur au pied duquel il avait été acculé puis réajusta son trench-coat. Il ne semblait pas pouvoir détourner son regard des choses informes qui trente secondes plus tôt étaient à une longueur de griffes de les éviscérer comme des poissons.

- Bien joué, Hamtaro, marmonna-t-il d’un air un peu absent.

A nouveau, ni l’un ni l’autre n’eurent vraiment le temps de souffler. Des voix, murmurées, raisonnèrent dans la nef. Constantine releva la tête brusquement, soudainement alerte. Visiblement ils avaient fini de jouer avec les larbins. Il se glissa près d’un poteau, risquant un regard dans l’obscurité : il ne vit rien. Et n’eut pas le temps de chercher plus.

- Reculez !

Il y eut un tremblement, et un craquement sourd. Au centre de la nef, les pavés de marbres se fendillèrent un par un, traçant lentement une fissure qui s’étendait progressivement vers la porte comme vers la statue de Joseph, en fond d’église. Constantine se sentit soudain soulever dans les airs, plaqué contre Ralph, lui-même accroché contre à un pilier. Le Britannique lui lança un regard un peu moqueur.

– Toutes les occasions sont bonnes pour me serrer contre vous, hein ?

Que voulez-vous que je vous dise ? Même dans les situations les plus merdiques il faut chercher les bons côtés – si ça peut être une blague salace, c’est encore mieux. Constantine jeta un regard dans l’abîme qui se formait lentement sous leurs pieds étonnamment, rien ne semblait tomber dedans : le sol de pierre souffrait, se tordait, se plier en gravas boursoufflés, mais les meubles restaient rivés sur les gravas. Les voix enflèrent un peu plus, et une bourrasque s’éleva de la fosse – sans troubler le moins du monde les bougies allumées dans l’église. Le Britannique écarquilla les yeux lorsque deux de ses neurones se décidèrent enfin à se sortir les doigts des synapses.

- Oh bordel de cul de nonnes.

Au plafond, les trois silhouettes se laissèrent tomber sur eux – et pendant quelques secondes seul le claquement de larges ailes de cuirs raisonna sous la voûte de pierre. Alecto, Mégère et Tisiphone. Erynies de leur état. Gardienne des portes de la cité infernale de Dis. Des bras griffus les saisirent à bras le corps. Constantine s’accrocha comme il pût au bras de Ralph, mais ce fut de courte durée. On l’arracha à la poigne de l’homme élastique et il sentit le monde siffler dans le creux de son oreille. Il fut violemment précipité dans l’abîme sans fond – quelques minutes plus tard, Ralph Dibny y fut jeté sans cérémonie.

Le trou se referma avec un claquement sec.
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Re: [Lyon/France] La Flamme Gelée (pv Johnny) Sam 27 Juin 2020 - 20:10

J’ai encore beaucoup de mal à me rendre compte que ce que je viens de faire… eh bien a fonctionné ! L’eau bénite c’est vraiment dégueu… Par contre, elle est capable de faire passer un sale quart d’heure à ces … créatures. Donc tout est vraiment vrai ? Il s’agit là réellement de bestiole démoniaque allergique à de l’eau ?
Je ne joue pas souvent les pompiers improvisés, mais tu me racontes pareille histoire alors que je débute dans le domaine de l’héroïsme, je me serais entraîné bien plus tôt ! La polyvalence, j’en suis capable, mais prendre différente forme n’est pas non plus mon point fort. D’autres sont plus capables de faire des actions plus rocambolesques et hallucinantes que ce bon vieux Elongated Man.

Par contre et cela on ne pourra jamais me le retirer, j’ai la capacité incroyable d’attirer des ennuis qui deviennent de plus en plus importants… Au fur et à mesure que nous avançons dans cette enquête, c’est de pire en pire ! Nous passons de bestiole à taille humaine à des hommes qui prononcent des incantations qui vont déchirer le sol. Non pas comme vous le pensez, ils ont réussi à OUVRIR le sol, comme si vous découpez un fromage ! Je tente de nous sortir de là en m’accrochant au pilier et en serrant contre moi mon collègue.
- Oh oui, j’adore ça ! Serrer les gens contre moi, ma grande passion. J’adore aussi la vie, aussi folle et malheureuse soit-elle. Prenons la tangente et vite !

Plus facile à dire qu’à faire… C’est comme si le calcule a été fait à l’avance et que nous étions destiné à tomber dans ce trou. Dis comme ça…
Reformulons : Disons que… Nous allons tomber en… En Enfer ? Non sans rire ?!
- Dites moi que c’est la sortie et pas ce que je pense… ?!
Comment peut-il le savoir ? Il a l’air tout aussi dépassé par la situation que moi !
- Accrochez vous bien, je vais nous sortir de …. là ?

Moi aussi j’ai levé les yeux vers les bruits d’ailes, alors que trois nouvelles ombres nous font face. Qu’est-ce que… c’est… que… Ce… Elles… ?! Je n’ai pas leurs noms en tête… Bizarre, ce trou de mémoire, alors que là j’aurais bien besoin de me rappeler ce qu’elles sont, qui elles sont, ce qu’elles représentent… Mais je sais une chose : Bordel, on est foutu !
Les griffes s’accrochent fermement à nous. Je retiens Hall comme je peux mais c’est sans espoir. Bon sang, c’est pas possible, c’est pas croyable ! Je rêve… Non, je … c’est un cauchemar ! Que…
C’est la panique totale ! Une de mes mains suit mon partenaire que je vois disparaître dans les ombres de cette gueule béante des tréfonds de la Terre. Les trois Dames posent des yeux noirs sur moi… J’ai comme une affreuse sensation d’être gelé sur place alors qu’elles me poussent à la suite de Hall… que j’ai fini par lâcher…
- HALL !

Nous tombons inexorablement dans une fissure qui semble se refermer… Merde,merde,merde, MERDE
- Ma main ! Attrapez là !

Je tente de le rejoindre. Mon cœur bat la chamade. L’angoisse est à son comble. Je n’ai aucune idée de ce qui va nous arriver, mais quoi qu’il arrive… je ne compte pas le laisser tomber ! Enfin… Si, puisque nous chutons, certes… Mais peu importe où nous allons atterrir, je peux amortir notre chute…
Mais il faut que je puisse l’attraper… pour lui sauver la vie !

La vie ?! Mais à quoi bon, si nous allons en Enfer ?

Pourvu que je me trompe… et que quelqu’un entende ma prière... Sortez-nous de là !



[HJ : Merci pour ce RP, Johnny Very Happy
J'espère avoir l'occasion de RP à nouveau avec toi ! /HJ]
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Depuis récemment, une seringue de sang infusée de magie démoniaque très fortement semblable à celle Trigon.
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Re: [Lyon/France] La Flamme Gelée (pv Johnny) Dim 28 Juin 2020 - 11:54



Un silence écrasant roula sous la voûte de l’Église. Physiquement, tout était de retour à la normale : le sol était à nouveau lisse, les bougies brûlaient de nouveau. Mais quelque chose flottait dans l’air – Un sentiment de malaise, glissé dans les ombres dansantes sur les murs ou la curieuse expression de St Joseph, à la lumière de la nef. Trois silhouettes baissèrent les mains, et deux autres (plus trapues) se volatilisèrent. Seul le bruit de leurs pas sur le sol de pierre froide raisonna dans l’Église alors qu’ils faisaient demi-tour vers l’entrée, rebroussant chemin en silence.

Deux fouineurs de moins, c’était déjà ça.

Devant eux, la nuit française et le parvis de Notre-Dame de Fourvières semblaient les attendre, à travers la porte entrouverte. Ils s’étaient pas embêtés à fermer derrière eux – ils n’avaient jamais prévu de passer trop de temps à se débarrasser des enquêteurs. Le premier tendit la main vers le battant.
La porte se referma avec un claquement sonore.

Il y eut un moment de silence interdit, puis on essaya de tourner la poignée métallique. Sans succès. Ils essayèrent de tirer le battant, seul ou à plusieurs ; certains murmurèrent quelques phrases courtes dans une langue qui n’avait rien d’humain, mais la grande porte de bois resta sourde à leurs implications ; ils s’attaquèrent à la deuxième porte, sans plus de succès. A chaque tentative ratée de sortir de l’église, un sentiment grandissait un petit peu plus dans leurs cœurs : celui, si distinct, de la panique.

Derrière eux, il y eut un bruit.

Ils firent tous volte-face dans la seconde. Aux battements sourds de leurs cœurs ne répondit que le vaste silence de l’Église. Les hautes arches de pierre et les statues figées des Saints semblaient attendre quelque chose, hautes silhouettes sacrées dans les ombres de la nuit. Puis il y eut un autre bruit, indistinct. Comme un raclement. Ou un grondement.

Ils s’avancèrent, sans trop savoir pourquoi. Tout leur bon sens leur hurlait de s’enfuir, d’enfoncer la porte si il fallait, ou de se cacher, mais surtout d’éviter la source du bruit. Ce n’était pas leur bon sens qu’ils écoutaient. C’était une voix beaucoup plus ancienne, qui leur commandait de mettre un pied devant l’autre jusqu’au centre de l’Église.

Le bruit, indistinct près de l’entrée, ressemblait à un grondement souterrain. Il n’était que périodique – comme si, quelque part dans les fondations de l’endroit, les pierres grinçaient de souffrance. Comme sous une très, [i]très[i] forte pression. Les silhouettes encapuchonnés continuèrent à avancer. Ils étaient terrifiés : leurs pas étaient raides, comme si ils luttaient pour ne plus avancer ; leurs yeux étaient exorbités ; leur cœur battait à tout rompre. Ils s’immobilisèrent à l’exact endroit où ils étaient un peu plus tôt, lorsqu’ils avaient ouvert le sol.

Le grondement prit de l’ampleur. Il commença, tremblant, dans le sol, pour grandir jusqu’à raisonner dans toute la pièce - ce qui n’était qu’un bruit sourd grimpa subitement dans les aiguës, comme si les pierres hurlaient à la mort. Ils se couvrirent les oreilles, mais le bruit raisonna dans leurs os, faisant violemment claquer leurs dents. Puis la roche céda.

Le pavé éclata brutalement : une large fente incandescente l’éventra en une gerbe de pierre fondue, envoyant valser les bancs. Une lumière aveuglante émergea de la faille et se condensa au-dessus de l’abîme. Temporairement aveuglés, les cultistes discernèrent progressivement une silhouette dans la lueur blanche et froide – et alors ils se mirent à prier les puissances de la Fosse de toutes leurs forces Leurs prières restèrent lettres mortes : aucun des êtres qu’ils appelèrent à l’aide ne se serait volontairement approché de la lumière. D’abord, ils discernèrent le contour d’un être vaguement humanoïde. Puis apparurent les pièces dorées d’une armure ouvragée. La lumière, dans son dos, formait deux larges ailes d’un blanc aveuglant, étendues dans toute leur majesté. Peu à peu, elle sembla se résorber dans le nouveau venu, se résumant à des dessins délicats et incandescent sur la surface de sa peau, qui parût alors ébène. Lorsqu’il posa ses yeux brûlants sur les cultistes, ils tombèrent à genoux.

- Vous trépassez dans la Maison du Seigneur, murmura-t-il.

Sa voix était comme le tonnerre : grondante, pure, prête à déclencher un incendie si elle venait à se déchaîner trop. Les silhouettes humaines prostrées au sol se mirent à marmonner des prières, sans trop savoir à qui elles les adressaient. La silhouette luminescente descendit un peu, sans toucher le sol ni cesser de flotter au-dessus de la faille dans le sol. Il ne battait pas des ailes, mais lévitait sans le moindre effort. Il tenait la main de quelqu’un.

- Vous ouvrez les portes de Dis dans Sa demeure. Vous condamnez Ses Enfants à la Fosse avant leur heure.

Il tenait Ralph Dibny dans sa main droite. Elastic Man flottait au dessus du sol, à côté de l’épaule de l’être ailé, l’air légèrement perdu. Fermement accroché à ses jambes, pendant dans le vide et ne bénéficiant visiblement pas de ce qui faisait léviter l’inspecter et son sauveur, Constantine faisait de son mieux pour ne pas perdre prise et ne pas tomber. L’ange tendit la main et déposa délicatement Ralph sur la terre ferme.
Constantine, lui, se laissa tomber sur le dos et écarta les bras comme pour sentir le pavé tiède avec chaque centimètre carré de sa peau. Il n’avait jamais aussi été heureux de se retrouver en terre consacrée. L’Ange reporta son attention sur les cultistes. Il porta sa main droite à son flanc gauche, et referma ses doigts sur le vide.

- Que Sa volonté soit faite sur terre comme au ciel.

Son bras décrivit une large courbe. Sous ses doigts, l’air s’embrasa soudainement. Les flammes se tordirent, s’alignèrent puis se condensèrent en une longue épée de feu doré. Les symboles à la surface de sa peau brillèrent plus intensément, et ses yeux scintillèrent d’une lumière blanche. Les cultistes écarquillèrent les yeux. L’Ange abattit sa lame et une lumière aveuglante engloutit la nef. Il y eut un cri, ou peut-être plusieurs, qui disparu dans le rugissement des flammes, qui roula jusque sous les arcs de pierre du plafond.

Constantine se mordait la lèvre de toutes ses forces. Il n’était pas un vrai démon, même pas un hybride digne de ce nom – mais la lumière divine ne lui avait jamais fait de bien, et surtout pas maintenant. Recroquevillé sur le sol, il prit le temps de récupérer son souffle, clignant des yeux de toutes ses forces pour effacer les traces fantomatiques de la lumière blanche qui s’accrochaient à ses rétines. Il jeta un regard alentour. L’endroit était de retour à la normal. La faille avait disparu. Les cultistes aussi. Pas l’Ange.
Le magicien se redressa lentement, s’aidant des bancs miraculeusement remit à leur place. Hmpf. C’était presque sûr que l’agent divin en avait profité pour faire le ménage, en passant. L’Ange l’observait sans rien dire, la tête légèrement penchée sur le côté. Son armure, son épée et ses ailes luminescentes s’étaient volatilisées. Il ne portait qu’une toge blanche, qui laissait tout de même apparents les symboles incandescents de son épiderme. Il parla le premier.

- Pas de cercles énochiens, ni de formules alambiquées ou d’invocations forcées. Aurais-tu prié, Constantine ?

Le Britannique lui tira la langue, avant de sortir son paquet de cigarettes d’une poche intérieure de son manteau.

- Nan. J’ai fait un vœux. Très très fort.

L’Ange lui lança un regard amusé. Il y eut un petit cliquetis, puis le bruit distinctif d’une flamme de briquet crépitante. Constantine tira sur sa cigarette avec un soupir satisfait, laissant la fumée du tabac courir dans ses poumons pour refaire le plein de nicotine dans son hémoglobine. Ça faisait un bien fou.

- Mais si je savais que tu viendrais rien qu’en appelant très fort, Zauriel, je l’aurai fait plus souvent.

- Je ne suis pas venu pour toi. Je suis là pour lui.

Constantine jeta un regard un biais. Ralph semblait un peu secoué par l’aller-retour rapide en enfer, et les dévisagea quand ils se tournèrent vers lui.

- Tu es déjà condamnée à la Fosse. Pas lui.

- Sympa. Heureusement que j’ai de bons réflexes, alors.

Zauriel lui lança un regard vaguement amusé – aussi amusé que puisse l’être le visage d’un ange éternel au service du Verbe.

- Disons ça comme ça. Merci d’avoir porté leur désacralisation à notre attention.

- Tout le plaisir est pour moi, ajouta Constantine avec un sourire moqueur.

Zauriel se tourna vers Dibny et lui adressa un signe de tête, puis se volatilisa. Sans flammes ni lumière ni tour de force tiré de l’Ancient Testament. Il cessa simplement d’être là. Constantine prit une nouvelle bouffée de tabac puis s’approcha du détective.

- Sympa, comme soirée. On se refait ça quand vous voulez. Vous avez mon numéro, après tout. Prenez une tisane, mettez vous un film et essayer d’oublier que c’est vraiment arrivé, hein ? D’ici une ou deux semaines vous n’y penserez plus.

Il y eut un bruit de porte, quelque part au loin, suivit de près par des bruits de pas précipités. Les deux hommes se tournèrent vers la source du bruit. Constantine souffla un nuage de tabac.

- C’est mon signal pour disparaître. Au plaisir, Dibny, murmura-t-il.

Lorsque le prêtre paniqué arriva, Dibny était seul. Il n’avait rien d’hostile, au contraire. Il avait été tiré de son lit au milieu de la nuit par un rêve très étrange : quelqu’un avait besoin de son aide dans l’Église basse, avait dit l’Ange. Il pouvait toujours lui proposer un chocolat chaud.
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[Lyon/France] La Flamme Gelée (pv Johnny)
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