Lost weapons [Dick / Orm]

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Spoiler:

Orm était déjà venu à Gotham une fois. Cible de choix sur un plan de bataille établi par son frère elle avait faite partie des cibles prioritaires pour l’armée d’Atlantis. Toutes les nations ont un voir même souvent plusieurs plans pour envahir n’importe quelle autre, n’importe quand. Y compris les nations alliées. Il y a des années de cela Orm alors roi avait mis en application ce plan et avait mené ses troupes jusqu’ici.

Cette époque était bien lointaine aujourd’hui. Car dans les docks mal éclairés du port de Gotham c’était l’ombre d’un Atlante seul qui émergeait des flots. Son trident à la main Orm Marius s’avance dans l’obscurité. Pas même le seigneur d’une crevasse sous marine, ou le chef d’un petit équipage. Aujourd'hui pas un atlante ne suivait le roi déchu.

Il marche jusqu’à l’un des entrepôt et plante son trident dans une porte pour l’arracher d’un coup sec vers l’arrière. Puis il avance à l’intérieur entre des caisses, levant les yeux il voit de la lumière dans un bureau surplombant la grande salle .

L’homme qui était dans ce bureau avait sursauté en entendant le bruit de ferraille de la porte de l’entrepôt qui s’arrachait et il venait ouvrir la sienne pour voir de quoi il s’agissait. Derrière celle ci attend immobile et encore trempé Ocean master, trident à la main. La base tranchante de l'arme posée sur le sol, ses pics pointés vers le plafond.

“Gasp!”

Il recule et se cogne sur son bureau pour basculer derrière. Passé un instant à espérer qu’en regardant à nouveau la porte cette hallucination aurait disparue...espoir vain, il est toujours là. Il soupire, inquiet.

“Oh merde...vous êtes quoi au juste?”

Rien de bien rassurant, c’était certain.

“Le protecteur d’Atlantis. Et toi son fossoyeur.”

Sa voix est grave, posée. Mais on sent une agressivité latente dans le ton. Quelque chose qui ne demande qu’a s’exprimer pourvu qu’on lui en donne prétexte.

“Atlantis? Vous voulez dire…vous êtes de là bas, de ceux qui vivent sous l’eau?”

Orm reste silencieux, laissant celui qui lui parle détailler son costume et l’eau qui dégouline sur le sol pour comprendre que...oui. Çà se pourrait bien en effet.

“ Vous êtes...Aquaman c’est çà?”

Nouveau silence. Mauvaise réponse, l’homme comprend qu’il vient peut être de perdre quelques dizaines d’années d’espérance de vie avec cette question hasardeuse.

“ Je ne suis le fossoyeur de rien du tout, je suis armateur...Les navires qui partent d’ici emportent des marchandises et…”

“La ferme.”

“Ok.”

L’atlante entre dans le bureau où le désordre était de mise, des tonnes de papiers et d’objets divers couvrant des tables. Il soupire devant ce pécore surfacien.

“Le Behring est un navire qui t’appartenait. Il est venu livrer ici les biens pillés à Atlantis.”

Il fait basculer son trident en avant et laisse la pointe centrale de celui ci s'arrêter juste devant la poitrine de l’homme assis tétanisé sur le sol.

“ Tu vas me dire pour qui tu as agis, et où est la cargaison. Maintenant.”

L’homme transpire, il n’avait pas lâché un mot aux flics qui l'avaient amené au poste et s’en était sortit sans faire de taule lui, mais s’il balançait il était un homme mort...cependant ce type n’avait pas l’air de rire non plus et il semblerait bien que si c’est pas les gars d’ici qui le tue çà sera lui et...Ah oui un beau dilemme de merde.

- Tut tut, pas de ça ici !

Une voix se fait alors entendre, au dessus de la scène.
Légère, chantante, presque moqueuse, comme celle d'un grand frère qui s'amuse des frasques du plus jeune de la famille.
Presque, car la situation s'avère bien plus grave qu'une simple bêtise d'enfant.
Un homme est en danger.
Et le danger en question est un Atlante criminel multi-récidiviste avec un trident magique qui crache la foudre et manipule des tsunamis. A part ça, tout va bien. Ce n'est clairement pas le genre de menace que les héros de Gotham sont habitués à traiter. Pourtant, Nightwing continue de sourire, malgré tout, alors qu'il apparaît dans l'encadrement de la grande baie vitrée du toit. Ouverte, évidemment. Par d'habiles crochets, et des doigts qui ne le sont pas moins.

Il embrasse la scène du regard, avant de se mettre en mouvement.

Dans un silence presque total, le justicier se laisse tomber dans le petit bureau de l'entrepôt, avec l'élégance et la souplesse du chat, aussi difficilement que s'il venait de franchir les trois minuscules marches d'un perron. Une fois à l'intérieur, il s'adosse tranquillement au mur, son attention déployée au maximum, et lance un clin d’œil au gars en mauvaise posture.

- Orm Marius. Votre Majesté ! Si c'est pas une surprise.

Il s'incline avec juste ce qu'il faut de parodique pour laisser à l'interprétation de chacun ses intentions véritables.

Nightwing se tient prêt à réagir au moindre tressaillement. Hors de question que quiconque meure, que ce soit un meurtrier sanguinaire ou un contrebandier au mauvais endroit au mauvais moment. Et sacrément pas doué par les affaires: les Atlantes récupèrent toujours leurs biens, d'une manière ou d'une autre. C'est su, c'est connu. Donc se faire de l'argent sur le transport d'une cargaison entière de leurs armes, on a vu plus futé. C'est d'ailleurs souvent pour ce genre de bêtises que les vigilants de Gotham se retrouvent à cuisiner ce p'tit gus cupide.
Une vraie star locale.
Connu pour être efficace, pas cher, mais causant.
Mais pas cher.
C'est qui séduit, généralement.

- Salut Regis. Tu fais du trident tes affaires, c'est ça ?

Ah, de l'humour !
Encore une chose qu'on ne s'attendrait pas à trouver à Gotham.
Après l'Atlante mécontent et ça, Batman qui sourit, peut-être ? Mieux vaut chercher à toucher la lune du bout des doigts, les chances de succès sont bien plus élevées.

- Hu hu.

Et Nightwing pouffe, doucement, avant de s'écarter du mur, sans premières intentions hostiles marquées. La seule victime à déplorer est une porte d'entrepôt horriblement mutilée, ce qui serait impardonnable aux yeux de tout bon parangon de la justice et de la vérité ! Mais l'éducation Chauve-Souris apprend que les dégâts matériels ne peuvent être réellement considérés comme des fautes. Dans la limite du raisonnable, évidemment.
Alors pour le moment, Nightwing laisse le bénéfice du doute à l'ancien roi, prêt à bondir si ce dernier venait à manifester des intentions plus... définitives.

- Je te conseille de répondre au monsieur détrempé, Regis. Il a l'air de moins bonne humeur encore que Tu-Sais-Qui.

Tu-Sais-Qui étant, bien évidemment, Batman.
Le seul, l'unique.
De retour, pour son plus grand plaisir, d'ailleurs.
Mais trop occupé, ce soir là, pour patrouiller sur les docks.
Heureusement que Nightwing est là, hein ?

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Une voix résonne, celle d’un intrus. Un homme capable de se mouvoir suffisamment silencieusement pour arriver là sans bruit, et avec l'adresse pour atteindre le dessus de l’espace de travail de l’armateur que Orm menaçait de son trident.

Soignant son entrée comme il était de coutume des justiciers locaux de le faire Nightwing s’adosse à un mur avec assurance. Orm recule légèrement son arme en l’écoutant, il jauge celui qui lui fait face. Il ne l’avait pas entendu arriver et il devait être pris au sérieux.

S’inclinant un chouia trop pour que son salut semble une réelle marque de respect il s’adressait à l’homme en face de lui, l’appelant Regis. Le jeu de mot qu’il fit d’ailleurs toucha une oreille Atlante sans faire bouger l’autre, probable qu’une ancienne agente du GCPD aujourd’hui au chômage aurait éclatée d’un rire sonore mais ce n’était pas vraiment le genre de la maison Marius. L’acrobate parle alors à Regis, mise sur le fait qu’il ne soit pas con en lui faisant comprendre que l’arrivant venu des profondeurs mettra ses menaces à exécution...sauf s’il l’arrête. Mais s’il pouvait éviter d’énerver un type capable de déclencher un tsunami sur un pet de travers autant jouer la carte de la diplomatie.

“J...je…”

Il a toujours peur pour sa vie s’il parle mais...oh merde Tu-Sais-Qui revenu c’était pas la joie pour le business mais se prendre une fourchette géante dans la poitrine encore moins.

“C’était….Le Pingouin, c’était le Pingouin le commanditaire. Et White Shark. Et...Wesker aussi mais je sais pas où ils l’ont emmenés la cargaison.”

Orm recule son trident complètement et en pose le pied tranchant sur le sol, avant de montrer son poing.

“ Tu as besoin d’aide pour le savoir?”

Sa mâchoire bouge a peine dans son heaume, garde un visage neutre. Orm reste alerte maintenant qu’il sait qu’un homme a pu arriver jusqu’à lui sans être repéré. C’est la ville du Chevalier Noir, probablement le meilleur combattant humain. Si l’un des gardiens de cette cité est là il peut avoir appelé du renfort, aussi doit il rester méfiant.

“Je vous jure que j’en sais rien!Des justicières ont gênées la transaction sur les docks et seul quatre camions sont partis, les autres ont été saisis et les marchandises restituées à votre...monde sous marin.”

Orm lève son trident du sol et avance dans la pièce pour être à équidistance de Richard et Regis. Il repense aux premiers mots qu’il lui a dit: “Pas de çà ici.”

“Votre cité, vos règles. Tant que je récupère ce que je viens chercher je les respecterais.”

...Dit il sans regarder Dick mais en s’adressant pourtant bien à lui.

“Vous savez où on peut trouver ceux dont il a parlé?”

Voilà pourquoi il respectait ces fameuses règles, surtout. Orm ne connaissait pas grand chose de la surface, et cette ville c’était encore pire. Pas un des noms que le contrebandier avait pu lâcher ne lui disait quelque chose et bien que çà lui coûterait de l’avouer...il avait besoin d’un justicier d’ici pour y parvenir. Il pourrait faire sans. Mais la manière ne plairait pas.

La mission principale de tout bon détective qui se respecte est de récupérer des indices, des amorces de pistes, et de tout assembler pour former un tout allant de convenable à hautement irréfutable. Ce processus est le plus long, mais aussi le plus important. C'est pour cela que Nightwing, dans un premier temps, ne bouge pas. Il observe. Surtout Ocean Master, la plus grande menace de la zone, connu pour sa haine de la Surface. Il écoute, et assimile ce qui se dit. Les informations s'engrangent, et il les traite dès qu'elles arrivent, les associant à ce qu'il sait déjà. Et ce n'est pas bon. Pas bon du tout, même s'il aurait dû s'y attendre.

- Évidemment. Ozzy. Il a le chic pour flairer les cargaisons d'armes. Un vrai cochon truffier. Il en a la taille et la carrure, en tous cas.

Mais... est-ce que les atlantes avaient des cochons truffiers ?
Des truffes sous-marine ? Avec des éléphants de mer, peut-être ?
Une terrible question existentielle qui vient mettre à mal la tentative d'humour de Dick. Qui vient le faire douter. Il faudra se renseigner sur la culture de Poseidonis, afin d'adapter au mieux ces traits d'esprits absolument indispensables.

- Hum...

Lorsqu'Orm Marius indique se soumettre aux règles du monde dans lequel il évolue, Nightwing ne peut s'empêcher de sourire. Pas beaucoup, mais juste assez pour être vu.
Les banques de données de la Ligue ont toujours indiqué chez l'ancien roi une forme de noblesse, ou en tous cas une parole de fer. Alors Grayson hoche la tête, méfiant par expérience mais avec l'envie de faire confiance chevillée au corps. Parce qu'il est ainsi fait.
Il invite son allié de circonstance à le suivre, et sort par le rideau métallique déchiqueté. Le même sort aurait pu être réservé à Regis, s'il avait déplu à Ocean Master.

- Très bien. Règle n°1: on ne tue pas. Règle n°2: on ne découpe pas les gens en morceaux. Règle n°3: Même si on vous appelle Aquaman, on garde son calme. Tous ne seront pas aussi... dociles que lui.

Dick regarde derrière lui, dans le hangar.
Soupir.
Si les criminels de la ville faisaient preuve de moitié moins de volonté, tout aurait été réglé des années plus tôt. Mais en attendant, un choix reste à faire: Warren White ou Oswald Cobbelpot. La peste ou le choléra.
Amusant de devoir faire face à deux créatures éminemment marines aux côtés d'un Atlante.

- Bon, nos options se réduisent. Tant mieux, quelque part.

Il pianote sur son gantelet, équipé des dernières technologies de miniaturisation de Wayne Tech, gracieusement fournies par le génial Lucius Fox. Une lumière s'allume, et un hologramme apparaît alors. Un hologramme 3D de tout Gotham, taille réduite. Merci Maître Renard !

- J'ai eu vent de l'opération BoP, dont parlait l'armateur.

Formulation plutôt inexacte.
"J'ai connaissance de presque tous les tenants et aboutissants de l'affaire" conviendrait mieux. Presque, notamment parce qu'il ne sait pas encore où se trouvent les camions d'armes. Une simple question de temps.
Deux points rouges lumineux commencent à clignoter, sur la carte virtuelle, et se déplacent quelques instants avant de disparaître brusquement. Les camions, leurs trajets, et leurs dernières localisations connues.

- Deux véhicules ont survécu, chargés de matériel atlante. Les planques potentielles d'Ozz... de Cobblepot sont bien trop nombreuses pour les éplucher une par une. Warren White, le Great White Shark, en possède beaucoup moins. Toutes dans ce quartier, en plus.

Tout en parlant, il se dirige vers un espace dégagé.
Vide.
Normalement vide.
Faussement vide.
Une pression sur un discret bouton suffit à révéler ce qui s'y cache.
Un véhicule high-tech, doté d'un épais blindage et d'un moteur rugissant.
Pas une Batmobile, non. Plutôt une Nightcar.

- Vous montez ?

Nightwing s'installe au volant avec un nouveau petit sourire satisfait, ouvrant le coffre pour y déposer le trident, et l'autre portière pour qu'Orm puisse l'accompagner. Direction les planques du Grand Requin Blanc, dans un premier temps !

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Ils sortent du bâtiment face aux quais, ceux ci toujours aussi vides et sombres. Le bruit de quelques câbles d’acier raisonne, ceux ci percutant les mats de petits bateaux à voile à quelques centaines de mètres de là. Orm écoute le gardien local énumérer ses trois règles avant d’y répondre avec un ton froid et sarcastique.

“Si je me tiens à la règle première la deuxième en découlera. La trois je pense que cet homme était particulièrement mal renseigné, çà n'aura plus lieu. Mon cher frère ne porte pas de couronne.”

Le justicier afficha un plan trois dimensions de la ville de Gotham, Orm s’approcha de lui sans se montrer menaçant puis coinça son trident sous l’un de ses bras avant de les croiser et observer. Il écoute attentivement celui qui lui parle et enregistre bien tout ce qu’il lui dit, les noms qu’il donne. Les lieux qu’il désigne sur le plan. S'il y passe dans la soirée car trop faible autant pouvoir continuer son chemin seul.

Ils marchent le long du dock et après quelques virages ils arrivent à un endroit où le justicier surfacien fait apparaître une “ automobile” jusque là invisible. Ces moyens de transport de la surface ne disposaient d’ordinaire jamais d’un camouflage optique, c’était une technologie trop avancée pour eux. Pourtant...aussi surprenant que cela puisse paraître l’homme en face de lui disposait d’un matériel moins arriéré et même pour certains aspects plutôt bons, même pour un Atlante. Il lui proposa de prendre place.

“D’accord.”

L’idée de monter dans ce chariot ne lui déplaisait pas forcément mais il n’était pas prêt à se séparer de son trident, aussi prit il place sur le siège passager en gardant une main à l'extérieur du véhicule, celle ci maintenant son arme au dehors et le long de la carrosserie. Il tourne ensuite la tête vers Dick, tirant toujours la gueule comme si c’était l’objectif prioritaire de la soirée avant même celui de trouver les armes volées. Ce qui n’était pas le cas, évidement.

“ Ce Great White Shark c’est le surnom de l’un des brigands locaux j’imagine. Quel est le votre?”

Qu’il sache au moins quoi écrire sur sa tombe s’il se fait tomber dessus par un armement atlante. Les Surfaciens aiment recouvrir de terre leurs cadavres pour les donner en pâture aux vers, il saurait lui donner une sépulture décente même si c'est entre deux tas d'ordure de cette grande cité.

Dick est très soudainement pris d'un énorme doute.
N'est-il pas devenu Nightwing pour échapper aux habitudes étouffantes de son mentor ? Pour fuir ses sombres humeurs, sa froideur, sa dureté ? Normalement, jusqu'à preuve du contraire, oui. Alors pourquoi chaque jour qui passe lui apporte toujours son lot de blasés, cyniques, grinçants, désabusés et grincheux en tous genres, hein ? Car oui, apparemment, Orm Marius ne fait pas exception à la règle, même s'il a l'air d'écouter un peu quand on dit quelque chose, lui ! Il soulève malgré tout un point très intéressant, qui fait tiquer Richard: ce bon vieux Regis ne savait rien d'Atlantis, de ses héros et... de ses vilains. Ce qui semble étonnant, voire exceptionnel aux yeux de Sa Majesté déchue. Et pourtant, il s'agit davantage d'une norme que d'une minorité.

- La plupart des gens sont mal renseignés à propos d'Atlantis. Pour ne pas dire tous.

Les royaumes sous-marins, longtemps vus comme des légendes par beaucoup, sont encore sources d'innombrables théories du complot, méconnaissances aigües et méfiances diverses, tout simplement. Il est bien plus simple de penser que rien ne repose sous la Surface, ça apaise l'esprit quand des millions de tonnes de déchets sont déversés dans les océans chaque semaines.

La voiture démarre enfin, son moteur électrique faisant bondir le véhicule en avant, comme un cheval sauvage en cours de dressage.
Les mains sur le volant, Dick en tapote le revêtement en alliage de carbone, heureux en pensant aux énormes (bien qu'encore insuffisants) progrès de WayneTech en matière de développement durable et matériaux recyclables.

Mais il est bien vite tiré de sa rêverie par une question anodine, bien qu'assez troublante.
Anodine, de par son évidente simplicité et sa logique.
Troublante, parce qu'il est bizarre de sortir ainsi son nom de héros lorsqu'on en est pas le foutu Batman. L'Aile de la Nuit, ça a tout de suite moins de poids. Et pourtant, ça devrait, depuis le temps qu'il officie. Huit ans, au bas mot !
Que dire alors ?
Peut-être:

- Ah, hum.

Peu éloquent.
Mais il faut dire que Nightwing, ça fait nom de jeune ado un peu emo qui cherche à se créer une identité sombre et torturée. Peu importe, au final. Il est qui il est. Hors de question d'en avoir honte. Surtout pas devant une personne qui s'appelle le "Maître des Océans".

- Nightwing. Un peu trop lyrique, j'en ai conscience, mais j'étais jeune à l'époque !

Petit rire, alors qu'il effectue un dérapage d'une extrême qualité.
Profitant d'une ligne droite, il pianote sur le tableau de bord tactile.
En sort une petite plate-forme, sur laquelle repose un unique petit disque, pas plus grand qu'un ongle. Dick fait un signe de tête dans sa direction.

- Prenez ce communicateur. Je m'occupe de la reconnaissance. Seul. Et dès que je trouve, je vous contacte.

Et c'est parti !

Une heure se passe.
La lune est très haute dans le ciel.
Son quartier peine pourtant à briller, derrière les lourds nuages noirs et la pollution lumineuse.
Les étoiles sont purement et simplement inexistantes.
Tant mieux.
Infiltrer les trois premières planques de White se révèle ainsi plus facile que prévu... mais malheureusement rien. Rien ne s'y trouve. Pas d'armement sophistiqué. Pas même une caisse vide à se mettre sous la dent. Rien qui ne soit atlante, ni de près ni de loin. C'est frustrant. Très. Mais Richard ne désespère pas, loin de là. Il leur en reste une petite demi-douzaine à explorer, et chaque cache explorée augmente la probabilité de trouver à la prochaine.

A la cinquième, Nightwing grommelle un peu, en se retenant de claquer la portière.
Voilà, ça y est.
Il est ronchon aussi.
Ne manque plus qu'une cape, des petites oreilles pointues, et voilà un parfait Batman !

- Bon... avec un peu de chance, c'est la bonne.

Sa mauvaise humeur passe vite.
Car la vision détective de son masque domino détecte quelque chose.
Une signature énergétique différente. Supérieure, de loin, à tout ce que ces sbires pourraient avoir accès. Mieux encore: elle correspond aux données relevées sur le site de l'escarmouche entre le Pingouin et les Birds of Prey. C'est bien, ils y sont enfin.

- Bingo !

Un coup de grappin suffit pour se rapprocher d'une des nombreuses faiblesses de ce type de bâtiment: les baies vitrées du tout. Le genre qui se crochète avec facilité... sauf quand le verrou est directement relié au système d'alarme tout entier.
Futé.
Mais pas suffisamment.
Nightwing sort d'une de ses nombreuses petites poches un tube, à peine plus épais qu'un pouce. Mais dans le cas présent, bien plus utile: un laser de poche, capable de découper le verre avec une précision optimale. Après avoir pénétré dans le hangar, il veille, dans l'ombre, que l'équipement ne se fasse pas subitement la malle. il ne manquerait plus que ça...

- Orm. Vous pouvez venir. La pêche a été miraculeuse. Mais oubliez pas les règles 1 et 2.

Hé non, ce n'est pas "Ne pas parler du Fight Club."
Règle 1: ne pas tuer.
Règle 2: laisser les criminels en un seul morceau. Deux dans le cas où c'est une dent qui saute.
Ça arrive, ça.

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L’ancien Robin lui dévoila quel était son surnom de super héro, Orm n’y répond rien mais prend le système de communication qu’il lui tend, non sans une certaine méfiance. Une enquête est alors menée par Nightwing cette nuit là, emmenant le roi déchu avec lui il recherche laquelle des planques de Warren White pourrait abriter les armes atlantes. Il finissait par trouver celle qui pourrait abriter la cargaison volée, un hangar entouré de bien trop de parties vitrées pour qu’il résiste longtemps aux Ailes de la Nuit. Le justicier indique à Orm qu’il peut venir en rappelant les règles.

“J’arrive.”

L’atlante ramasse une pierre puis la lance en direction de l’ampoule d’un lampadaire qui éclairait l’extérieur du bâtiment, faisant mouche du premier coup. Une fois l’obscurité presque totale il sort de derrière un escalier d’évacuation le long d’un bâtiment voisin puis marche jusqu'à celui où était perché Dick pour s’arrêter cinq mètres sous sa position, levant la tête au dessus de lui.

Il se baissa alors pour sauter, atteignant une hauteur supérieure aux humains. Plantant son trident dans un mur de briques juste en dessous de la position du héro il se hisse sur son arme comme une barre de traction puis passe sa main sur la corniche au dessus. Une fois à coté de Nightwing il passait le bout de son pied sous son trident pour donner une légère impulsion et ramener le manche dans sa main.

Il n’était pas très habitué à évoluer sur la terre ferme, il s’en rendait bien compte et éprouvait une forme de reconnaissance envers l’acrobate qu’il ne le souligne pas. Il s'approchait près de lui pour regarder par le passage qu’il avait ouvert.

“C’est ici? Vous voulez dire que ces voleurs ne surveillent même pas ces armes? C’est une plaisanterie.”

C’était presque insultant quand on savait à quel point celles ci étaient dangereuses et supérieures en tout point avec ce que les fabricants surfaciens sortaient de leurs usines. Alors qu’il était bien partit pour entrer la porte du hangar s’ouvrit brusquement, le faisant se baisser par réflexe et se taire. Doté d’une audition fine et le détective ayant probablement tout les systèmes d'écoute nécessaire ils pourraient entendre parler quelqu'un comme s'il était au téléphone.

“Oui…
Les caisses sont toujours là….
Bien sur qu’il faut, je vous l’avait dit qu’il fallait le supprimer. Ce type est un boulet pour les affaires, le GCPD et les chauve souris l’ont grillé depuis longtemps….
C’est vous qui avez voulu qu’on le garde en course, comme vous aviez misé sur le mauvais cheval pour la mairie...et bien oui…non je vous dit pas que j’aurais mieux fait mais...oh çà va vous avez vu la gueule du Joker? Elle est pas plus belle que la mienne...bon mais laissez moi organiser çà ok? C’est quand même à moi de gérer les conséquences d'avoir laissé l'autre en vie...”

Un silence suit.

“Tu y crois çà, ce con de Régis nous a balancé à Nightwing et Ocean Master.”

“Océan quoi?”

“Un type qui vit dans les fonds marins, Aquaman mais en raté et plus mortel ils m’ont dit”

Orm serre son trident et grince des dents, se retenant de ne pas sauter à l’intérieur et les foudroyer sur place.

“Un Aquaman qui tue? Dites c’est pas bon çà boss, faudrait se grouiller.

Les trois hommes marchent dans le hangar et désormais avec un équipement nécessaire Richard pourrait identifier clairement Warren White et deux de ses hommes, tous armés.

“Ouai mais ils ont aussi précisé raté, alors çà nous laisse un peu de…”

Soudain un éclair frappe au milieu de l’entrepôt lorsque le trident d’Ocean Master vient se planter dans le ciment devant les trois hommes, le super-vilain s’élançant à sa suite pour tomber la main sur son arme. Si les deux sbires de Great White Shark son tombés sur le cul les sourcils cramés et les oreilles en miette leur chef reste quand à lui debout et lève son pistolet dans sa direction. Effrayé il regarde les yeux rougeoyants dans le noir et vise en dessous pour appuyer sur la détente. Un coup de feu raisonne, une balle est partie, un projectile qui n’aurait jamais du blesser Orm...si il n’avait pas été de technologie atlante.

“Humpf!”

Un morceau de l’armure d’écailles saute et Orm attrape son trident en partant sur le coté, blessé. Plein de colère il n’avait pas réfléchi avant de leur tomber dessus, n’avait pas prévenu celui qui l’accompagnait. Pour lui c'était de la piétaille comme quasiment tout ce qui était de la surface. Il découvrait à ses dépends qu’ils n’avaient pas fait que stocker ces armes et ces aciers. Des criminels de cette ville s’en étaient équipés, s'étaient fabriqués des munitions spéciales et dans le fond...quoi de plus logique?

Lorsque enfin Ocean Master arrive à son niveau, Dick pose un doigt sur ses lèvres.
Il n'y a pas de bandit chargé de protéger les lieux, effectivement. Mais cela fait bien longtemps que les esprits criminels ont appris à se passer de main d’œuvre faillible, au profit des nouvelles technologies. Alors oui, tout automatiser, ça aide pas à créer de l'emploi dans le milieu de l'illégalité, mais le jeune homme ne va pas s'en plaindre: il est moins difficile de neutraliser un système de vidéo-surveillance qu'un groupe d'hommes armés. Peut-être pas moins difficile, mais moins chronophage, en tous cas. Barbara et Tim en étaient bien souvent ravis, eux qui maîtrisent l'art de faire tomber une planque en trois clics de souris.
Dick, lui, est un peu plus vieille école.
Crocheter, couper les fils électroniques, jouer avec le disjoncteur... autant de madeleines de proust aujourd'hui remplacées par le tout numérique. Non Dick, il ne faut pas que tu te laisses gagner par la nostalgie ! C'est mieux aujourd'hui, et tu le sais. Cela demande juste un œil différent, qu'Orm Marius ne semble pas avoir.

- Les bons gardiens n'ont pas besoin d'être faits de chair et d'os.

Avec un léger sourire, il indique du doigt, sous les poutrelles métalliques, des petits boîtiers mobiles, ainsi qu'un ensemble de câbles courant sur les murs. Rattachés autant aux boitiers qu'aux hauts-parleurs.
Professeur Nightwing va vous apprendre à entrer par effraction dans un entrepôt de la mafia gothamite ! Écoutez bien les enfants, ça peut servir !

- Là, là et là, des caméras. Et des alarmes à toutes les entrées, même celles du toit. C'est pas ce que j'appelle une "surveillance zéro" non plus.

Silence total quand enfin surgit le maître des lieux.
Étrange coïncidence.
Mais bien vite expliquée, lorsque que Régis est évoquée. La fuite a fuité. Mince. Ca va le mettre encore plus en danger, le bougre.
A plusieurs reprises, lorsque Aquaman est évoqué, Richard jette des coups à son allié de circonstance. Bien. Il serre la mâchoire, mais ne semble pas encore exploser. Une bonne chose. Un peu de self-control. Quitter des yeux la scène ne devrait donc pas trop poser souci.
A l'aide de son communicateur textuel, il envoie un message au Bat-Justicier en patrouille le plus proche. Batwing.

"Regis encore compromis. Protocole Protect & Serve. Night' "

Le jeune Luke Fox.
Riche, champion d'arts martiaux, petit génie de l'ingénierie, petit génie des sciences... petit génie tout court. Le genre à rendre extrêmement jaloux. Un bon ami, quoi ! Un peu sanguin sur les bords, cela dit.
Une fois le message envoyé et bien reçu, Dick se retourne vers Orm, et:

- Bon, il faut initier un plan. Par exemple...

Il n'est plus là.
Et il y a du bruit en dessous, dans le hangar.
Richard vient se pincer l'arête du nez, fatigué d'avance.
Pourquoi tout doit TOUJOURS mal se passer, hum ? Savoir que Warren White est l'heureux propriétaire d'armes atlantes ne suffit pas ? Il faut aussi qu'un super-vilain accusé de crimes contre l'humanité vienne se jeter dans la gueule du Grand Requin Blanc ? Et pourquoi, en plus ? La colère, le dégoût, la lassitude ?

- Il est parti, sérieux ? Sans demander, sans rien dire, comme un grand ?

Perché sur les poutres au dessus du combat, Nightwing observe. Il reste là, quelques poignées de secondes, sans agir. Il a déjà repéré l'angle de lancer, la trajectoire du bond et la force de l'impact. Là, il s'agit juste de laisser l'ancien roi se débrouiller un peu avant de lui venir en aide.
Oui c'est sadique.
Oui c'est cruel.
Mais des fois, ça fait un peu de bien.
Juste quelques secondes. C'est pas bien méchant.
Il met tout de même ce temps à disposition avec le hacking du système de sécurité, histoire de régler de potentiels soucis, hein.

- J'aurais dû mettre une quatrième règle: ne jamais agir avant mon top...

Il a beau râler, il ne compte pas laisser Ocean Master plus longtemps en danger.
Ce n'est pas dans sa nature.
Avec beaucoup de chance et un beau sourire, il aura peut-être droit à un remerciement, qui sait...
Dégainant donc un de ses bâtons Eskrima, il règle le voltage au maximum, soupèse ce petit bout de super-technologie, comme il le fait à chaque fois, et s'apprête à le lancer.

- PFUIIIIIIIIIIIIIIIT ! Hé, Warren !

Quand l'autre gueule d'affreux se tourne vers le plafond avec surprise, vers Nightwing, ce dernier projette son bâton droit vers son visage pâle plein de dents hideuses. L'arme file, et vient heurter bruyamment le front, y laissant une énorme marque rouge... et potentiellement mettant fin au combat. Avant qu'il n'y ait de mort.

Pour faire bonne mesure, il s'élance, cabriole plusieurs fois dans les airs et retombe juste à côté du malfrat, groggy. Encore plus une horreur de près que de loin ! C'est terrible...
Gotham a vraiment des vilains pourris, faut dire.
Ca peut pas être pire que le Roi des Condiments, cela dit.
Ocean King, peut-être ?
Il le mériterait, là, le bougre.

- Orm, c'était brutal, inutile et dangereux. A partir de maintenant, vous arrêtez de bafouer la règle n°3, et vous n'avancez plus que quand je vous le dis. On va aux devants de grandes menaces. Le commanditaire de White est toujours inconnu, comme leurs objectifs. En attendant, sécurité.

Zen, zeeeeeeen, il ne faut pas s'énerver.
Mais tirer des leçons de cette affaire: ne plus travailler avec des Atlantes à semi-undercover.
Ils sont mécontents, ronchons et blasés.
Le combo parfait.
Dick soupire.
La nuit est encore longue.

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L’atlante qui jusqu’il y a quelques secondes se croyait invulnérable avait ramassé une balle à haute vélocité confectionnée à partir d’un acier atlante. Il alla se cacher derrière des caisses en grognant pendant que le justicier de Gotham descendait pour combattre Great White Shark. Sans peur celui ci critique ce que l'Atlante vient de faire.

“Ça va ils sont toujours vivants vos voleurs. C’est bien cela le problème d’ailleurs…”

Mais Dick rajoute quelques choses pas dénué de sens à la suite. De ce qu’ils avaient pu entendre “ White” avait des commanditaires, et en réglant leur cas à ces petites frappes sans réfléchir ils pourraient se couper de la possibilité de remonter tout un réseau. Orm passe l’une de ses mains sous son armure et touche sa blessure à la poitrine, il saigne et peut sentir le projectile qui s’est écrasé sur sa peau comme contre un gilet pare-balle. Il était de sang royal, descendant d’Atlan. Il en aurait fallu plus pour le blesser grièvement.

“J’ai compris j’avance quand vous le dites. Ajoutez une quatrième règle mais veillez à ne pas rédiger un code de lois non plus.”

Il s’approche de Warren allongé sur le sol et regarde la marque qu’il a sur le front. Ça irait il avait son compte, et puis de toute manière il n’aura pas le droit de lui couper une main alors…Il bascule son trident pour le glisser sous le menton du criminel qui relevait doucement la tête en grimaçant de douleur après ce que Nightwing lui avait mis..

“Tout est là?”

“Non c’est que le stock...certains s’y sont servis depuis le temps.”

Orm grimace en approchant un peu plus la pointe centrale du trident qui touche sa gorge, conscient que “ Nightwing” pourrait penser qu’il va bafouer sa promesse. Bah. S’il panique et croit qu’il va le faire çà n’en fera que plus vrai et ce “ White” se mettra a table.

“Comment çà, vous avez distribué les biens de mon peuple à la racaille de cette cité? Parle!!!”

Sa voix se fait plus forte et les protection recouvrant ses yeux sur son casque s'éclairent, comme s’il pouvait déchaîner une tempête sur un coup de tête. Warren tremble de peur désormais.

“Non..non….juste...à la cour. Ces armes…c’était pour l’Ergot. Et d’autres, ceux que la cour autorise à s’y servir…”

Orm recule son trident légèrement et regarde Richard en coin.

“Vous les connaissez ?”

Les voleurs vivants, un problème ?
Aïe. L'idée du duo de choc qui commençait à se former dans l'esprit de Dick éclate comme une fugace bulle de savon. Plop ! Adieu l'Aquanamic Duo ! Tu auras été un beau rêve l'espace d'une minuscule seconde, avant que Dick ne se rappelle qu'il en a déjà assez soupé des grands bruns ronchons à la colère facile et aux méthodes archi-violentes. Mais au moins, Batman ne tue pas. Il s'y refuse. Et c'est bien la plus grande et la plus belle des leçons qu'il a pu passer à ses disciples.
La règle d'or. Inaltérable.
Sous aucun prétexte.
Et encore moins au nom d'un patriotisme malvenu ici.
Nightwing laisse faire, cependant. Il observe. Il analyse, méfiant. Plus encore que tout à l'heure, car "faute" a été commise. Péché de colère et d'orgueil, d'un criminel se croyant meilleur car embourbé dans de beeeeelles et noooobles raisons. Alors que nom. Un crime est un crime, et seule la justice et la rédemption sont à même de sauver des vies.
Mais, Ocean Master peut-il le comprendre ? Le veut-il seulement ? Pas sûr.
Le justicier tressaille lorsque la pointe du trident vient un peu trop chatouiller la pomme d'Adam de Great White Shark... non mais sérieux... le Grand Requin Blanc ! Les vilains de Gotham ne manquent pas d'imagination, il faut l'avouer. Cela rendrait les choses encore plus savoureuses s'ils n'étaient pas des mafieux sans merci et des fous psychopathes par dessus le marché.

- Hum.

White dit alors quelque chose.
Quelque chose de proprement effrayant.
Nightwing croise les bras, et commence à faire les cent pas, lentement.
Il pense. Il retourne quelque chose dans la tête, il creuse, il cherche. Il associe.
Pour finalement conclure, dans un souffle:

- Ouh, c'est pas bon ça.

Les Hiboux, armés d'une technologie aux applications sans limites.
Un cauchemar. Un véritable cauchemar.
Mais... une idée vient.
Quelque chose qui pourrait leur permettre de frapper avec précision, et de retirer des mains de la Cour cet équipement bien trop problématique.

- Les Ergots, donc.

Quelque chose d'extrêmement intime existe entre ces exceptionnels assassins et lui.
Un lien de sang.
Un lien de famille.
Qu'il a essayé d'arracher, à sa manière.
Dick se frotte doucement la mâchoire, comme si une vieille douleur remontait à la surface.
Les poings de Batman laissent de bien mauvais souvenirs, il faut se le dire.

- La Cour et nous avons maille à partir depuis plusieurs années déjà. Ses agents sont puissants. Dangereux. Mortels. Même pour un Atlante.

Il laisse planer le silence quelques secondes, grave.
Le temps n'est plus à l'humour.
...
Quoique.
Avant de partir, et regagner la Nightcar, Richard laisse son regard glisser sur le mafieux, encore allongé par terre. Un sourire naît sur ses lèvres. Malin, et un peu vilain.

- Oh, c'est vrai. Bonne nuit Warren !

Il se laisse tomber, d'un coup, pour écraser son genou contre cette pâle face de poisson pas frais. Quelques secondes suffisent ensuite à prévenir la police, qui ne devrait mettre qu'une grosse poignée de minutes à converger vers l'entrepôt. Un temps suffisant pour quitter les lieux, et regagner le véhicule furtif.
Une fois installés à bord, et loin de la scène de crime, il active l'ordinateur de bord, et le connecte aux senseurs de son masque.

- Bon. Je vais calibrer les derniers relevés énergétiques de la ville selon les émissions relevées dans l'entrepôt eeeeet... deux petites secondes... touché. Là, là, et là, on retrouve des pics similaires, à intervalles réguliers ces trois derniers jours.

Sur le tableau de bord, une nouvelle simulation holographique de la ville s'illumine, et révèle en orangé les zones concernées. Toutes dans l'East End. Dick met les mains sur le volant, et se préparer à repartir en chasse.

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“Nightwing” connaissait les Ergots, c’était un bon point. Il disait que les assassins de “ La Cour” étaient dangereux même pour un atlante et Orm lui accorda le bénéfice du doute. Admettons. Admettons qu’ils furent dangereux un jour pour quelqu’un comme lui. Ils avaient désormais plus de raisons de l’être avec les armes qu’ils avaient récupérés.

Alors l’habitant des mers pourrait s’en aller et considérer que tout cela était désormais le soucis des surfaciens, ceux de cette ville en particulier. Cette Cour était elle seulement si mauvaise que cela? Peut être pourrait il s’entendre avec elle. Peut être avaient ils beaucoup en commun même. Mais voilà, que des pillards atlante dérobent du matériel dans une Atlantis détruite par Darkseid passait, il en avait combattu et soumis en quantité durant la triste guerre civile qui avaient succédé. Il n’avait jamais poursuivi ces pillards pour les punir jusqu’au dernier, car de brigands on devenait parfois chef de guerre, de chef de guerre à seigneur, de seigneur à roi. Comment naissent les fondateurs de dynastie d’ailleurs, il faudra toujours bien un premier.

Cependant c’était différent là. Ces "Ergots" il ne pouvait pas les laisser courir avec des biens qui n’appartenaient pas à leur monde, aussi la présence du justicier qu’il avait rencontré sur les quais démontrait toute son utilité. Même si Orm pesta intérieurement quand il contacta leurs “autorités”. Que des policiers de la surface vienne mettre la main sur les armes ne lui plaisait pas pour deux raisons. La première parce qu’il n’était pas certain qu’elles seraient en intégralité restituées au royaume d’atlantis. La deuxième parce qu’il aurait préféré être celui qui les possédait. Sait on jamais, si il lui était venu l’envie de lever quelques troupes elles auraient été bien utiles.

Avant de repartir celui qui accompagnait le roi déchu mettait un coup de genoux au visage de Warren White pour l’endormir et qu’il attende sagement la police, ce qui satisfaisait le visiteur des mers. Qu’au moins il garde quelques douleurs de leur passage. Ils gagnèrent ensuite la Nightcar à bord de laquelle Orm prenait place de la même manière que précédemment. Richard montra un plan holographique indiquant où se trouveraient les dernières armes.

“J’apprécie ce que vous faites pour retrouver ces armes Nightwing. Je tâcherais de ne pas m’emporter face aux prochains.”

C’était pas terrible comme début de commencement d’excuses mais c’était tout ce qu’il avait en stock pour le moment et il faudrait faire avec.

“Je vous accompagne. Que les armes soient bien toutes récupérées.”

Il n’aurait pas retrouvé les premières aussi vite sans lui alors il avait encore besoin de s’associer à cet homme. Mais il était plutôt futé et efficace, a voir si cette Cour était aussi dangereuses qu’il voulait bien le dire.

HJ:

Spoiler:

La Cour des Hiboux est ancienne.
Secrète.
Elle gangrène la société de Gotham depuis des siècles.
Son influence s'étend comme une tâche d'encre tombée sur une feuille de papier: lentement, mais sûrement, en imbibant tout sur son passage. En ne laissant derrière elle qu'un bout de feuille noirci et inutilisable. Ou, dans le cas présent, des cadavres. Nombreux. D'ennemis puissants, mais aussi et surtout de tous ceux qui pourraient représenter une menace à leurs yeux de prédateurs nocturnes. Des grands yeux ronds, brillants, inquisiteurs.

La simple idée qu'elle soit mêlée à tout ça manque de faire frissonner Dick.
Il ne l'aime pas, oh ça non.
Trop de liens existent entre eux, sans même qu'il le sache, et ce dès l'origine. Le sang, la famille, le cirque, l'électrum... le Modus Operandi de ces fous furieux a beau être désormais connu, il sera difficile de sauver qui que ce soit des ailes de la Cour.
Encore plus si on lui a fourni des armes atlantes ! Un Ergot capable de faire exploser une voiture d'un tir de plasma, c'est sympa cinq minutes mais on atteint très vite les limites.

Armes qui, semble-t-il, auraient été bien utilisées entre les mains d'un bel Atlante patriote au doux nom commençant par "O" et finissant par "rm". Mais Richard n'est pas si bête. Enfin si, avec les femmes. Mais c'est une autre question.
Bien que moins pointu sur la géopolitique atlante que son illustre mentor, il n'en reste pas moins mille fois renseigné que le quidam moyen. Offrir des armes à un belliciste en paix, c'est pousser à la guerre. Néanmoins, il est hors de question de laisser cette technologie gangréner plus encore les rues déjà bien sales de Gotham. Il y a trop à faire.

- Oh et ne vous en faites pas: ces armes seront renvoyées à Atlantis, dès que l'enquête sera achevée. Et à Gotham, conclure vite est une marque de fabrique. Croyez moi.

Le véhicule roule à haute vitesse dans les rues de l'East End, jusqu'à leur objectif. Premier, et seul, il fallait l'espérer. La pauvreté et la crasse suintant tout autour donne la nausée à Nightwing. Une nausée de colère, une nausée d'impuissance. Comment tous ces gens pouvaient-ils encore en être là avec les milliards et les milliards dépensés par la famille Wayne ? Comment le mal pouvait s'être à ce point ancré ici, au point d'avoir tout corrompu ?
Des questions qui resteront à jamais sans réponse, emportées par le silence qui règne dans le cockpit, alors qu'enfin se déploie sous leurs yeux le Regal Hotel.

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S'il a jamais été un établissement de luxe, le souvenir de cette époque lointaine a proprement disparu de la mémoire de l'homme. Plus grand, plus massif, mieux fait que les taudis du quartier, il n'en reste pas moins un bâtiment défraîchi, fatigué de façade... l'intérieur a au moins le mérite de ne pas provoquer la surprise, en collant au standing.
Mais connaissant les Hiboux et leur mémoire proprement surhumaine, peut-être que...
Dissimulant son véhicule à plusieurs centaines de mètres de là, le justicier invite son allié de circonstance à la discrétion, et tous deux avancent dans les ombres de ruelles maintes fois parcourues par les Dynamic Duos.

Un escalier de secours offre l'appui nécessaire à une montée en bonne et due forme vers le toit, et, une fois là-haut, Nightwing observe. Ils sont haut. Au moins une dizaine d'étages. Un peu plus. Plus qu'une douzaine, cela reste à voir. Une rapide inspection confirme sa première pensée. C'est en face. Juste en face.
Alors il tire son grappin, teste la solidité de l'appui et s'élance, avec une grâce rare.
La corde se tend, et il se réceptionne contre la paroi avec souplesse, en rappel.
Au niveau du "Treizième étage".
Cet espace laissé dans tous les hôtels historiques pour contrer la superstition.
Ce nid en puissance pour tous ceux avec les moyens de s'en emparer.

- Hum... du mal à lâcher les habitudes ?

Richard marmonne.
Il est nerveux.
Les Ergots ne sont pas à prendre à la légère.
Et il n'est pas sûr de la fiabilité de son soutien atlante.
Une main sur la corde pour stabiliser sa position, il sort d'une pochette de son costume un petit tube métallique, noir, sobre. Pas du rouge à lèvre, non, même si ce serait effectivement l'occasion rêvée d'essayer, à plusieurs dizaines de mètres du sol, en position précaire.
Non, pas du rouge à lèvres.
Un laser de découpe.
Qui traverse le mur et forge une entrée circulaire digne de ce nom.
Quand le bloc de béton tombe enfin, en avant, Dick ne peut que sourire. Il a vu juste.

- Apparemment oui.

Se glissant à l'intérieur, il ouvre une communication avec Orm.

- Vous pouvez venir. Je vous envoie la corde, ou ces quelques mètres ne seront pas un problème ?

Quoi qu'il en soit, que l'ancien roi des mers accepte de l'aide d'un Surfacien ou non, Dick et lui s'avancent ensuite dans ce fameux 13ème étage.
Etonnant 13ème étage.
Dérangeant 13ème étage.

Une base complète, technologique, remise au goût du jour il y a peu.
Dans le but certain d'être utilisée. A des fins néfastes. Pour amener la mort et le contrôle sur une ville rebelle, revêche, une vieille dame de 400 ans au bas mot. Qui en a déjà vu beaucoup, et qui en reverra. Une ville qu'aucun hibou, ou qu'aucune chauve-souris, ne possèdera jamais. Car c'est Gotham qui les possède tous.

- Voici l'antre du hib... ack !

Et voilà.
Dick a voulu faire le malin.
Petit sourire au coin des lèvres, salut théâtral, avancée rapide, trop rapide au cœur de la pièce. Une des combinaisons n'en était pas une. Enfin si, mais le mannequin qui la portait s'est animé. Brusquement. Avec violence. Avec rapidité. Pour tuer l'intrus.
Qui plus est un rejeton du Bat.
Et son étrange allié.

- La... la règle n°1 ne s'applique pas à lui. Il n'est pas en vie.

Dans un mouvement étrangement commun, les deux adversaires dégainent leurs armes.
Nightwing ses bâtons Eskrima. Électrifiés. Rapides.
L'Ergot deux lames d'un métal sombre. Dur. Atlante.
Les assassins de la Cour ne goûtent que peu l'usage d'armes technologiques. Elles ne correspondent pas à leur style de combat, tout en discrétion et saignements. Alors voilà ce qu'ils ont fait des fusils et pistolets: des lames, des haches, des bâtons...
Tout un arsenal, étalé sur les murs de la pièce.
Un arsenal mortel.
Que l'Ergot a hâte d'utiliser.

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Orm suivit Nightwing à travers la ville. Dans leur route en Nightcar pour le Regal Hotel ils traversèrent des quartiers parmi les plus pauvres de Gotham que ni Thomas Wayne ni son fils Bruce n’étaient parvenus a sortir de la misère avec tous leurs plans d’investissement. Comme si cette ville était maudite quoi qu’ils fassent. Condamnée à rester dans l’ombre jusqu’à la fin. Voyant des silhouettes misèrables errer à travers la vitre latérale du coté passager de la voiture Orm brise le silence entre les deux hommes qui n’étaient pas du même bord.

“Des sans abris.”

Il reste silencieux quelques secondes, continuant à scruter dehors.

“Mon royaume n’en avait quasiment pas avant.”

Il repense à après son évasion des geôles où la reine Mera l’avait envoyé, à ces moments où il du dormir parmi les personnes les plus pauvres du royaume pourtant le plus évolué de cette planète. En étant à défendre une place parmi des détritus, lui qui jadis était sur le trône et avait garanti à son peuple paix et prospérité.

“Je me suis moqué de vous pour çà, c’était pour moi une des nombreuses preuves que vos civilisations de la surface étaient arriérées.”

Pourtant aujourd’hui il n’arrivait plus à s’en moquer. Atlantis allait mal, la destruction de la capitale par Darkseid et la guerre civile au cœur des ruines avaient fait que leur monde sous marin semblait moins beau qu’avant. C’était à lui de faire quelque chose pour arranger çà, c’était sa responsabilité. Celle qu’on lui avait toujours conditionné à avoir un jour. Plus Atlantis irait mal et plus le spectre d’Ocean Master planerait au dessus des mers car il se sentait investi d’une mission surpassant ses intérêts personnels. Y compris le bonheur qu’il pouvait trouver auprès de Erin et Thomas. Ils lui avaient fait accepter que tout n’était pas à jeter dans le monde de la surface c’était un début. Mais il avait aussi bien compris quelque chose en y vivant un peu: Il ne voulait pas qu’Atlantis ressemble à Gotham City un jour.Ils arrivèrent à l'hôtel où Richard ouvra la voie, envoyant une corde à Orm pour qu’il se hisse à sa suite.

“Aucun problème non.”

Avec sa force il se hissait sans peine jusqu’en haut, laissant l’acrobate percer le mur au laser et les faire entrer au treizième étage pour lequel l‘Atlante ignorerait bien les origines d’une telle superstition. Avançant derrière lui il entre dans le repère de La Cour. Une véritable planque avec tout l’équipement nécessaire. Le justicier acrobate fut soudain attaqué par ce qui jusque là avait ressemblé à un mannequin, aussitôt Orm remuait il dans sa cape pour se mettre en position de combat, trident en garde. Dick eu le temps de lui dire que la règle numéros un ne s’appliquait pas pour lui.

“Voilà qui me convient.”

Il n’en fallut pas plus pour l’ancien roi afin qu'il s’avancer en avant et assène une violente frappe horizontale à l’aide de son arme lui donnant une allonge exceptionnelle. L’Ergo para l’attaque avec ses deux lames mais fut projeté en arrière à cause de la force bien supérieure du metha-humain de sang royal. Le hiboux vola pour de bon un très court instant et percuta les écrans de la salle de contrôle installée là, détruisant ceux ci lors de l'impact. Orm se tournait vers Dick.

“Vous allez bien?”

Parce qu’il combattait à ses cotés pas parce qu’il en avait vraiment quelque chose à faire de sa vie. Prendre soin de ceux qui combattent à ses cotés est la base pour une bataille bien menée et il n’y en aurait peut être pas qu’un. L’ergot se relèverait il d’une telle frappe? Orm met sa main gauche devant lui et maintien le trident prêt à partir dans la droite, s’attendant à tout.

Du sang.
La lame de l'Ergot a percé la combinaison légère. Et a fait couler l'hémoglobine. Fibres de carbone tressées avec du kevlar dernière génération hein ? Il faudra retravailler le matériel. Resserrer le tressage. Mais garder en flexibilité, toujours.
La blessure n'est que légère, bénigne. Elle n'impactera pas l'affrontement. Mais le premier sang est à l'ennemi. C'est rarement bon. Enfin, ça le serait si un coup de trident ne venait pas d'envoyer l'assassin traverser l'ordinateur central, dans un fracas assourdissant.
Mâchoire crispée, les sens à l'affût, Nightwing inspire profondément.

- Ca va.

Oui, ça va.
Ca va, même si des débris électroniques émerge bien vite la silhouette rapace de leur ennemi. Une silhouette aux articulations retournées par la puissance de l'impact. Des articulations qui se remettent en place, toutes seules.

Deux dagues argentés partent, lancés avec une habileté qui en déconcerterait plus d'un.
Mais Richard Grayson a depuis longtemps été habitué à l'extraordinaire. Il en fait partie. C'est son monde. Alors, tout aussi époustouflant que le lanceur de couteaux, il bondit et attrape les deux lames au vol, pour les renvoyer dans le même mouvement.
La première est parée.
La seconde s'enfonce dans l'articulation de l'épaule droite, gênant de ce fait les mouvements du bras.
Profitant de cette opportunité, Nightwing se rapproche au contact, et enchaîne avec une frappe lourde au genou, pour le disloquer. Le tueur tombe à genoux, juste à temps pour rencontrer celui de son opposant.

- Carver ? Non, pas Carver. Trop de vigueur.

Il est très dur de se débarrasser d'un Ergot.
Richard le sait, d'expérience.
Jouer sur ses failles personnelles se révèle souvent être la meilleure des manières de le pousser à la faute. Mais pour ça, il faut d'abord deviner qui se cache sous le masque noir et or.
A plusieurs reprises, Nightwing sacrifie des frappes intéressantes pour laisser Orm agir... quoi qu'il veuille faire. Les affrontements en duo, c'est quelque chose qui se peaufine avec l'expérience et la complicité. Impossible pour eux d'être parfaitement complémentaires en quelques heures.

- Si tu étais Cobb, tu m'aurais déjà asséné un sermon sur l'importance du Fils Gris de Gotham, blablabla.

William Cobb, son propre arrière grand-père.
Il ne désire qu'une seule chose: que son descendant rejoigne la Cour, et qu'il devienne le Grey Son dont la ville a besoin. Le délire d'un lunatique, rendu fou par la mort, la torture et l'Electrum.
Et pourtant... Richard est soulagé de ne pas avoir à l'affronter.
Il jette un bref regard à l'Atlante, derrière,
Tellement qu'il ne parvient pas à esquiver une des frappes de l'assassin, au genou revigoré par le sérum dans ses veines.

- Aïe ! Je reconnais cette droite. Newhouse. Encore en train de chercher la rédemption auprès de maîtres qui se fichent de toi ?

Bien. Parfait.
Ses doigts se crispent sur le manche de son épée.
Ca se voit. Nightwing le voit.
Il est furieux, et s'apprête à réagir comme tous les hommes furieux le font: stupidement.
En bondissant, toutes lames dehors, pour déchiqueter ce petit intrus désobligeant.
Minimisant bien trop la force de l'assaut, Dick bascule en arrière avec l'Ergot, roule quelques instants, entremêlés, jusqu'à se retrouver en position de faiblesse. Sous l'assassin. A portée de poignard, de griffe, de bec.
Bref, pas dans la meilleure des situations.

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Nightwing livre combat avec un adversaire qui aurait du être au tapis après ce qu’il avait pris. Car bien qu’il frappa avec le plat des lames du trident la puissance de l’impact et le choc avec la console de commandes aurait du briser les os de leur adversaire.

Pourtant il combat toujours. Rapide, précis. Comme s’il ne s’était rien passé, s’en était incroyable. Nightwing l’est tout autant par ses compétences martiales. Et il connait ses ennemis. Car alors qu’il mène son combat il étudie son adversaire pour le cerner, mais alors qu’on pourrait croire qu’il touchait au but il est brusquement basculé en arrière par l’ergot qui lui avait bondit dessus avec ses lames.

Ils roulent alors tous les deux à travers la pièce et le hiboux fait surgir de quoi poignarder Dick sauf que...Orm a réagit. Il a comprit que son allié était sur le point de se faire assassiner et fonce vers eux à travers la pièce pour lui venir en aide. En un seul et même mouvement à l’inertie impossible à interrompre pour l’ergot le trident venait se coincer entre les deux hommes, puis celui ci soulevait Newhouse comme une catapulte l’aurait fait d’une pierre.

L’homme décollait du sol avec le trident sous sa poitrine pour venir percuter le plafond, les trois lames atlantes s'enfonçant simultanément dans ses cotes en fissurant le plafond derrière. Au quatorzième étage un homme était brusquement sortit de son sommeil, se demandant ce qui avait pu taper si fort sur le sol de sa chambre.

L’Atlante profite que sa cible soit embrochée et clouée au plafond pour laisser son trident qui y restait planté, et tendre là main vers Dick pour l’aider à se relever.

“C’est quoi cette chose au juste, vivant...ou déjà mort?”

Il ne comprenait rien à cet adversaire, et ne se serait certainement pas attendu à ce qu’il soit si dangereux.

Les Ergots sont de dangereux adversaires.
Rapides. Violents. Mortels.
Le genre auquel on n'échappe pas. Auquel personne n'a échappé, jusqu'à l'arrivée des chauve-souris en ville. Mais il se trouve que les chiroptères ne sont pas les seules capables de se défendre contre les hiboux. Car Orm Marius est peut-être un roi, ou l'a été, mais il reste avant tout un guerrier. Formé. Remarquable. Même avec une grande fourchette entre les mains. Surtout avec cette grande fourchette, il serait plus juste de dire. Tellement habile avec qu'il parvient à clouer Ephraïm Newhouse au plafond, d'un coup proprement inarrêtable.

L'adrénaline pulsant encore dans ses veines, Dick bondit sur ses pieds, oubliant la douleur l'espace d'un instant. Mais le combat est bel et bien fini. Clos par la puissance de l'Atlante. A l'affût d'une autre attaque surprise, il observe autour de lui, quelques secondes semblant durer une éternité... rien. Un petit scan de la pièce n'indique pas de passage secret d'où pourrait émerger une nouvelle menace.
Alors Nightwing souffle, pose les mains sur ses hanches, et se tourne vers son coéquipier d'un soir:

- Merci.

Un petit sourire naît bien vite sur ses lèvres, quand il rajoute:

- J'aurais aimé dire que c'était voulu maiiiiis...

Non.
Il n'a absolument rien planifié. Du tout.
Le danger, on ne peut plus réel. Le tueur l'a dominé, l'espace d'un instant. Suffisamment pour qu'il y laisse la vie. Peut-être s'en serait-il sorti, même sans l'aide d'Orm ? Peut-être pas. Et pourtant, il tourne ça en dérision. Il fait de l'humour.
Dick, dans toute sa splendeur !

Après avoir repris son souffle, il s'approche doucement du corps cloué au plafond, sur ses gardes.
Quelques coups retentissent, venus du plafond... ah, le dormeur du quatorzième s'est bel et bien réveillé.
Mais le tueur reste inerte.
Ses organes peinent à se remettre, et l'artefact atlante semble interférer avec ses capacités de régénération... bon à savoir. Nightwing le note, pour plus tard. Tous les avantages sont bon à prendre face à de tels adversaires.

- Comme je l'ai déjà dit, les Ergots sont les assassins de la Cour des Hiboux, depuis sa fondation. Lorsque l'un d'entre eux meurt, son corps est cryogénisé. Et ressuscité à l'aide d'une solution baptisée Electrum.

Il plonge ensuite la main dans une des poches de sa ceinture.

- Ils sont immortels. Surpuissants. Et ils se régénèrent. Sauf si...

Il en tire un petit gadget, une sphère, semblable à une bombe fumigène. Bleue, glaciale.
Tirée des recherches sur la technologie Freeze. Utile en toutes circonstances, surtout depuis le retour de ces ornithophiles séculaires.

- ... on refroidit suffisamment leur corps. Voilà.

Et il lance la bombe gelée sur le corps encore apathique, le congelant pour un bon moment.
Suffisamment pour laisser Luke Fox venir récupérer ce monstre, et l'enfermer dans un conteneur spécialisé, sous FoxTech. A l'abri. Incapable de faire le moindre mal.

- Bon, maintenant que c'est réglé...

Nightwing va jusqu'au mur couvert d'armes médiévales.
Pas de fer, de cuivre ou d'acier. Du métal atlante.
Récupéré de la technologie vendue par White Shark.
Fondu. Reforgé.
Du beau travail, franchement.

Mais ce n'est pas de ça que le justicier veut parler. S'adossant nonchalamment contre le mur, à côté, il se retourne pour faire face à l'ancien roi d'Atlantis. Derrière ses lentilles blanches, son regard sérieux tranche avec un sourire amical, sympathique.

- Nous allons causer deux secondes.

Ce n'est pas une question.
C'est une affirmation.
Même si, en ce instant, Nightwing semble bien présomptueux de forcer la main à un surhomme fort peu connu pour son amour de la conversation avec les gens de la Surface.
Mais il tient ça de quelqu'un.
Quelqu'un que peu de monde ose contredire quand il prend ce ton là, humains comme métas.

- Ces armes, là, c'était pour Atlantis ou pour vous, Orm ?

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Leur adversaire était un redoutable combattant, mais pas autant qu’eux deux réunis. D’abords occupé par Nigtwing Orm avait fini par le clouer au plafond, Grayson apportant la touche finale en paralysant l'Ergot. Le justicier se redressa ensuite avec vigueur tandis que l’Atlante décrochait l’assassin de la haut et en ôtait le trident d’un geste vif.

Il relève ensuite la tête et regarde lui aussi le mur où se trouvaient les aciers atlantes refondus pour concevoir des armes face auxquelles les équipements des chauve souris auraient eu bien du mal à résister...avant qu’elles ne s’adaptent. Car elles s’adaptaient toujours aux évolutions des vilains de cette ville, c’était aussi cela qui les rendait si redoutable.

Nightwing s’adosse ensuite au mur à coté des armes et le regarde dans les yeux ou plutôt il regardait les protections de son casque. Les deux hommes ne voyaient pas leurs regards respectifs mais le bas de leur visage exprime des choses. Derrière le sourire amical du héro son regard blanc est sérieux. Et si le haut du visage du vilain est masqué la bas laisse deviner que c’est la rudesse qui le caractérise à cet instant. Car Nightwing le questionne. Démontrant par là que...il avait été à la bonne école de détectives. La meilleure. Orm fouille du regard dans la pièce et y voit quelque chose qui ferait office de sac. La cape de l’ergot. Il s’approche de celle ci et s’accroupit devant sans lâcher Nightwing du regard.

“Quelle différence cela fait?”

Juste quelques mots. Une évidence pour lui. Son combat a toujours été pour Atlantis, et il aurait peut être été du genre à dire “ L’état c’est moi” si il était encore maître du royaume aujourd’hui. Bien que Louis XIV n'ai jamais dit cela au passage. Il frotte avec le plat de la main la cape gelée qu’il a retiré pour en chasser le givre puis se redresse en regardant celui qui lui fait face. Il a remarqué que Nightwing s’est mit près des armes atlantes. Sa meilleur chance de faire couler son sang si ils en venaient à se combattre après tout.

“Elles seront plus à leur place entre mes mains qu’entre celles de ceux de la surface.”

Il approche alors devant les armes et pose son trident du coté opposé de celui où se tient Nightwing. Qu’il surveille même s’il ne le regarde pas. Car il est très vif pour un humain, d’une souplesse surprenante il l’avait vu plusieurs fois ce soir.

“Si c’est à moi que vous parlez en ce moment c’est que je suis le seul Atlante qui ai pris la peine de se demander ce qu’elles faisaient dans votre ville. Cela fait de moi une mauvaise personne ou le seul un peu responsable?”

Il s’attend à ce qu’il essaie de l’arrêter, car sous ce sourire que Nightwing semblait garder en toutes circonstance transparaissait beaucoup de filouterie.

L'éternelle question.
Des actes terribles pour la paix créent-ils réellement des monstres, ou des héros ? Voilà une interrogation qui a remué et remue encore Richard, tard le soir, lorsqu'il s'interroge du bien fondé des croisades qu'ils mènent tous, chacun à leur niveau. Peut-on -ou pire, doit-on- s'abaisser moralement au nom du plus grand bien ? Là où certains répondent oui, Dick veut penser l'inverse. Dick se bat pour l'inverse. Et pas pour se protéger, bien au contraire: il s'agit de montrer l'exemple, de présenter une autre alternative à la guerre, à la violence, à la mort. De montrer qu'attendent les jours meilleurs, juste derrière cette colline qui obstrue tout.

- Option 3 votre honneur: un peu des deux, peut-être ?

Ton léger, mais pas de rire.
Nightwing ne se décale pas, n'offre pas à l'ancien roi le champ libre pour récupérer les armes atlantes. Sa posture n'est toutefois pas agressive. Pas offensante. Pas problématique. L'affaire n'est certes pas finie, mais il n'est pas nécessaire d'en venir aux mains pour la régler.
Avec un soupir, le justicier décroche finalement son dos du mur, et fait quelques pas, les bras croisés sur sa poitrine.

- Orm. Vous savez que je ne vais pas vous laisser repartir avec des armes, atlantes ou non. Mais je ne veux pas me battre contre vous. Laissez les. Je promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour les renvoyer à Atlantis dans le mois. J'ai des contacts dans la police et dans votre cité. Il me suffit de deux coups de fil pour créer l'occasion. Ou d'utiliser un cachalot voyageur.

Une opportunité.
Nightwing offre une chance d’œuvrer pour le bien d'Atlantis, qu'il apprécie également, sans risquer de faire couler le sang. Pour une fois. Gotham est corrompue, il est vrai. Les hommes et femmes de cette cité cèdent facilement aux sirènes de la facilité. Mais les justiciers de l'ombre ont remué la cage, ont tapé dans la fourmilière, et les choses progressent. Des agents de confiance se sont dévoilés. Des gens capables d'agir.
C'est à eux que Richard pense.
Des intègres.
Et c'est autant pour eux que pour lui qu'il conclue:

- S'il vous plaît.

Il se doute que ça ne finira pas bien.
Oh non, ce genre d'histoire n'offre pas de fin heureuse.
Mais comment pourrait-il se regarder dans une glace s'il ne proposait pas d'alternative. Si tout devait se résoudre par la violence, par la colère, tout le temps, il serait... Batman. Juste Batman. Il ne veut pas. Il ne veut plus.
Il est Nightwing.
Et il espère des lendemains meilleurs.
Ou en tous cas un sursaut de compassion de la part d'Orm, son pauvre dos de héros en costume a déjà assez subi pour ce soir !

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Prenait il tout à la légère ou cette assurance n’était elle qu’un masque de plus pour “Nigthwing”? Orm se le demanda en l’écoutant et surtout en l’observant. A ce qu’il disait il en tirait pour conclusion qu’il était très sérieux et très...courageux. A vrai dire. Ocean Master n’est pas vraiment un combattant comme ceux que l’on pouvait croiser dans cette ville, il avait couché la Trinité en une seule attaque de son trident il ne pouvait pas l’ignorer…Orm fait face aux armes sur le mur, il tourne la tête vers elles quelques secondes puis vers Dick... avant que son visage impassible change subitement et qu'il éclate de rire.

“Hahahahha!!!”

Un rire pas terrifiant mais pas rassurant non plus, quelque chose entre les deux probablement. Juste le rire de quelqu’un qui n'en avait pas l'habitude . En tout cas quand c’était face à des justiciers on s’attendrait plus à ce que ce soit le rire sardonique d’un méchant de James Bond. Mais non, Orm Marius rit, pas de bon cœur mais pas au détriment de son interlocuteur non plus. Il rit de la situation.

“Qu’avais-je dis? Votre cité, vos règles, tant que je récupère ce pourquoi je viens je les respecte. Pas vrai?”

Son sourire bascule pour un rictus en coin, Dick y verrait du reproche si il croisait son regard mais il est masqué.

“Alors moi je respecte l’accord mais pas toi “ Aile de la nuit?”

Il pose sa main sur son trident et se retourne du mur aux armes pour s’en éloigner, faisant battre sa cape avec violence. Il ne sourit plus maintenant.

“Parce que tu crois que je vais faire un putch avec trois couteaux? La réalité c’est qu’il t’importe peu que je prenne les armes sur ce mur. La seule chose qui t'intéresse c’est que tu puisse t’enorgueillir d’avoir soumis Ocean Master à ta volonté sans te battre. Parce que tu es bouffi d’orgueil. Alors vas-y. Gardes les.”

Il s’éloigne de Nightwing pour s’approcher de l’entrée qu’ils avaient percé dans le mur, prêt à repartir au dehors. Il se tourne pour le scruter dans l’obscurité.

“Tu n’a pas été digne de confiance mais le combat est trop déséquilibré. Ce serait un massacre et les tiens te prendraient en pitié. Ce que tu ne mérite pas."

Toutes ces armes seront elles restituées au royaume Atlante? Il n’en avait aucune garantie, et il savait que celui qui l’avait accompagné n’avait pas de parole. Aussi il ne saurait pas si sa mission était réellement accomplie, mais au moins les connaîtrait il mieux. Leurs équipements et technologies, leurs manières de faire et se battre. Ou du moins celles de celui là.

"Il ne me reste qu'a te souhaiter bon courant alors Nightwing?"

A-t-il fauté ?
Non. Les actes passés d'Orm parlent pour lui: à peine aurait-il quitté Gotham qu'un commando d'assaut verrait le jour. Des guerriers prêts à tout. Des soldats prêts à tuer. Inacceptable. Nightwing ne pourra jamais faire cesser toutes les guerres du monde, Dick en a bien conscience. Mais empêcher le sang de couler ? Il ne pourra jamais rien faire de mieux.
A-t-il menti ?
Aux yeux de l'ancien souverain atlante, assurément. Une trahison totale de la promesse de ce début de soirée. Et pourtant, Richard n'est pas d'accord. Récupérer la technologie supérieure des civilisations sous-marines ? Oui, mais pour la rendre à ses propriétaires légitimes. Ce qu'Orm n'est pas. Ce qu'Orm n'est plus.

- Les armes seront restituées à Atlantis. Comme je l'ai toujours dit. Pour que le monde de la Surface ne puisse tenter de lui nuire à cause d'elles.

Plus de sourire.
Plus de masque amusant et amusé.
Un sérieux qui ferait frissonner Batman gagne le visage de Nightwing. Oui oui, même Batman. Le petit frisson dans le bas du dos, qui monte, qui monte en faisant se hérisser les poils de la nuque. Celui là, oui. N'est pas héritier du Chevalier Noir qui veut, après tout.

- Il s'agissait bien de protéger votre patrie, Orm, n'est-ce pas ? Alors j'ai respecté l'accord.

Inutile.
Autant parler au vent, et laisser l'écho gonfler son ego. Et pourtant... Dick n'estime pas ses mots perdus. Car ils sont porteurs de sens. Porteurs de sa vision du monde. Les retenir, c'est l'empêcher de s'épanouir. C'est l'étouffer. Alors qu'Orm les écoute ou pas, il croise les bras, et se recompose un sourire. Un vrai. Un chaleureux.
Car quels héros peuvent se vanter d'avoir fait équipe avec l'ancien roi génocidaire d'Atlantis, hein ?

- Soit. Bon courant, Orm Marius. Ne vous noyez pas dans votre haine.

Et il laisse faire.
Il le laisse partir. Sans grogner.
Gotham a déjà assez d'un Batman.
Des choses restent à faire.
Comme tenir sa parole, en renvoyant d'où il vient cet armement ravageur.
Où a-t-il bien pu perdre son cachalot voyageur, par la barbe millénaire de Neptune ?