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[Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants

V.S.
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Inventaire : Gants d'Atlas (prêtés par la reine des amazones), décuple la force de leur porteur.
JSA
[Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Ven 12 Juin 2020 - 8:47

Station Spatiale Xhen'frenikal*.

L'alien court. C'est en tout cas ce qu'il croit. Son métabolisme montre tous les symptômes de l'effort. Les différents organes qui composent son système de propulsion sanguine fonctionnent à leur maximum, l'équivalent des hormones humaines noient son organisme tandis que sa peau échange l'azote avec l'air ambiant pour lui permette de tenir l'effort.

Sa combinaison est endommagée, le blason militaire attaché à une chaîne qui normalement maintient son plastron est endommagé. Il n'a pas compris tout ce qui s'est passé dans la salle de contrôle. Ils observaient une planète qu'ils devaient sonder avec le reste de l'équipage. Il était ensuite aller prendre son quart dans l'aile Z. Deux messages brefs d'alerte et puis, plus rien.

Rejoignant une petite escouade de cinq de ses camarades, il avait convergé vers la salle de contrôle. Le reste de l'équipage était au sol, inanimé mais encore vivant. Puis l'un de ses amis fut projeté contre un mur. Par réflexe il y eut quelques tirs. L'un d'eux le toucha au plastron. Il avait pivoté et commençé à courir. C'était vain, mais ce qui les attaquait avait encore à faire avec le reste de l'équipage.

Soudainement, la chose le saisit par l'arrière du col et le souleva de Terre comme un vulgaire carton vide. Il voulut répliquer à l'aide de son arme mais elle n'était plus dans ses mains. Il balbutia qulques paroles vers l'immonde créature qui le portait, une créature dont la chair était abominablement hors du squelette, munie de deux globes luisants malveillants qui l'observaient avec une lueur menaçante. La chose, deux fois plus grande que lui, affreusement bulbeuse, dotée de cils au sommet de ce qui devait être une tête difforme lui lança un borborygme incompréhensible.

Puis, plus rien.

Le capitaine du corps expéditionnaire attendait patiemment dans sa salle de commandement, une sorte d'étrange cabinet mal éclairé où il s'interrogeait sur ce qu'ils avaient bien pu réveiller à la surface de cette planète. Quelle menace venait de terrasser son équipage ?

Soudainement, la porte sécurisée se tordit en un point et parut se froisser comme un drap par grand vent. L'officier ne trembla pas, faute d'un système musculaire adéquat, mais suinta plutôt une étrange substance sur la chitine de son corps, signe de stress. L'air s'emplit de phéromones d'angoisse.

Lorsque la porte fut complètement arrachée, il vit, à son tour, leur ennemi, cette bête infâme et dégoûtante. L'univers était vraiment rempli d'horreur, songea-t-il dans la complexe représentation symbolique de son langage. Soudainement, de l'un de ses appendices blanchâtre et bleu, la créature lui montra quelque chose. La représentation graphique réaliste d'une autre créature.

Le capitaine comprit alors...

***

Je revins dans la ville de Xill Far sur la planète Eleniac, avec dans les bras une jeune femme anthropomorphe à la peau rose reptilienne engoncée dans une tenue spatiale clairement pas adaptée à sa morphologie, mais c'est tout ce que j'avais trouvé pour la faire revenir sans encombre.

Dans le ciel, l'étrange structure métallique qu'était la station spatiale Xhen'frenikal disparut, un message clair à remettre aux autorités : "Pas touche à Eleniac"**, juste à côté de la demande de remplacement de tous les sas sécurisés de l'installation.

La population fut à la fois impressionnée et effrayée, comme le sont toutes les races qui découvrent soudainement qu'il existe une chose qui se rapprochait de l'image de leurs Démons. La population connaissait les Green Lantern, le Corps de Sinestro et, hélas pour elle, les Paradémons de Darkseid, ma venue n'était pas forcémentvue positivement par eux.

Les "envahisseurs" qui avaient "observé" la planète étaient une race opportuniste qui profitait de l'affaiblissement des différentes nations traversées par les légions du Dieu Sombre pour essayer de les piller, récupérer des esclaves et, parfois, coloniser. Elleniac ne ferait pas partie de leur zone d'influence, cette race restait couarde, à la façon de charognards qui n'aiment pas voir leur repas se débattre.

Je remis la jeune femme aux autorités locales tandis qu'un lourd silence accompagnait mes pas et mes moindres faits et gestes. Étais-je amicale ? Étais-je un autre ennemi ? Seuls les porteurs d'anneaux verts avaient bonne presse ici et on pouvait comprendre pourquoi, beaucoup étaient tombés pour les protéger. Une statue de lanterne avait d'ailleurs été érigée et de nombreuses offrandes étaient posées à son pied, l'équivalent de gerbes de fleurs sur Terre j'imaginais.

Au commencement, j'étais venue pour suivre la trace des envahisseurs pour juger s'ils servaient un lieutenant de Darkseid, mais hélas non, c'était un conglomérat de pirates trop intéressés par le gain et par la conquête. Une piste vaine... si l'on exceptait le sauvetage du jour.

Les représentants lézards étaient circonspects et voulurent m'offrir quelque chose, un repas peut-être ? La barrière de la langue représentait la pire chose de l'univers, les Lantern avaient de la chance d'avoir un anneau pour faire la traduction. Je tentai de sourire, mais face à des créatures reptiliennes qui faisaient passer la plupart de leurs expressions non pas sur un visage doté d'un museau rigide mais dans les mouvements de leurs queues, c'était inutile. Si j'avais su que le métier de justicier devait se doubler d'études ethnologiques...

Nous tentâmes collectivement de nous comprendre et l'on m'emmena dans une sorte de vaste salle commune. Là, je voyais deux murs particuliers, l'un recouvert de dessins et d'images de reptiles similaires à eux. Je compris qu'il s'agissait d'un mur de deuil et un autre, avec moins de visage et...

Je portai mon gant sur une image représentant une étrange ombre, mais surtout, à coté, une silhouette, grossièrement tracée qui me rappela quelque chose...

Et je ne dormis plus.

***

Detroit.

Assise à la terrasse d'un café, je regardai ma montre. Bon sang, j'étais trop en avance. A la fois excitée, angoissée et déphasée, je me demandai si je ne faisais pas fausse route, si je n'étais pas en train, tout simplement de me lancer dans une quête inutile pour moi comme pour l'univers entier. Je ne pouvais cependant pas tourner le dos à mon passé, il se chargeait de revenir aléatoirement et m'offrait parfois des semaines sans sommeil. Hors de question que je reste dans cet état.

Mais le gens qui pouvaient m'aider n'étaient pas légion. Aider efficacement je veux dire. La JSA était la plupart du temps démunie face aux menaces intergalactiques et la situation du monde exigeait d'elle une veille attentive de la Terre, les problèmes de Kara Zor-L n'étaient pas et ne devraient jamais être une priorité pour elle. Et si je me plantai et qu'il aurait mieux valu une armée pour... non, oublie ça. La Terre a trop de problème. Un rapide coup d'oeil sur les relations internationnales du moment suffisaient à s'en rendre compte.

Je devais me tourner vers quelqu'un qui connaissait l'immensité des cieux et les mystères de l'esprit. Deux contraintes qui menaient irrémédiablement vers J'onn. Martien, enquêteur, télépathe, baroudeur de l'univers à ses heures. Qu'il soit bienveillant et à l'écoute ne faisait qu'ajouter aux avantages de s'ouvrir à lui et surtout, à demander son aide.

Le serveur vint poser un café devant moi.

Je sortis un tube de médicament que l'on ne trouvait pas sur Terre de mon sac. L'image que j'avais récupérée sur Eleniac manqua de glisser au dehors. Une image qui avait déclenché des crises que je devais comprendre et calmer. Je sentais qu'il y avait dans cette image une piste, la première depuis de longs mois pour comprendre et pister les Furies et, à terme, la fameuse Granny Goodness...

Je vérifiai mon téléphone portable en sortant deux pilules, relisant les messages que j'avais envoyés à J'onn pour lui demander de l'aide... J'avalais mes médicaments, une gorgée de café brûlant et ça irait mieux pour au moins douze heures.

* Note du traducteur : Victoire Du Troisième Soleil dans l'idiome local.
** Ce qui donnait dans leur langue : "Prédateurs affamés sur Elleniac."


Dernière édition par Karen Starr/Power Girl le Mer 9 Sep 2020 - 8:43, édité 1 fois
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Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Ven 12 Juin 2020 - 15:54

Cela faisait quelques jours que J'Onn était revenu à Détroit, où sa condition de héros n'avait pas tardé à le rattraper. Il avait dû libérer sa ville de l'emprise mentale de Gorilla Grood qui avait profité de son absence pour s'en emparer. Grâce à l'aide de Mister Miracle, ils y étaient parvenus aisément bien que le conflit psychique ai été terrible, surtout vers la fin. Surtout lorsque le singe télépathe avait éveillé en lui ses pires souvenirs. Ceux liés à la destruction de Mars. A la mort de tout son peuple. Cela l'avait tellement bouleversé qu'il n'avait pas remarqué un autre assaut que le singe avait porté, plus discret, plus perfide... Qui finirait par porter ses fruits, plus tard.

-Karen.

Pour le moment, J'Onn J'Onzz était plus préoccupé par le mystère qui entourait Kara Zor-El, une héroïne exilée sur Terre comme lui, et également une ancienne membre de la Justice League Internationale. D'autres raisons qui l'incitaient à lui en venir en aide autre que son côté bienveillant et compatissant. Sans utiliser ses pouvoirs martiens, il pouvait sentir que la Kryptonienne n'allait pas bien. Elle était perturbée par quelque chose. Il l'avait aussi sentie dans ses sms. Et la voir prendre des médicaments l'inquiétait.

-Tu vas bien ?

Martian Manhunter avait son apparence habituelle... Son apparence martienne légèrement modifiée pour paraître un peu plus humain. Enfin, autant qu'il pouvait l'être. Mais les habitants de Détroit était plus habituée que d'autres à voir un Martien se promener dans les rues. Ils connaissent J'Onn et ils n'ont plus trop peur de lui. Il était donc arrivé depuis les airs et s'était doucement posé en face de Kara, son éternelle cape bleue flottant autour de lui.

-Je sais que ce n'est pas l'heure, mais je n'avais rien à faire et flottait au-dessus de la ville, lorsque je t'ai repéré Mais je peux te laisser seule encore un peu et revenir quand tu te sentiras prête


Ils avaient convenus de se retrouver-là oui, et le Limier savait que Kara avait besoin d'aide... Même s'il ne savait pas encore comment il pourrait l'aider. Mais il n'aimait pas imposer sa présence. Ainsi, si la Kryptonienne le désirait, il s'en irait oui. Pour lui laisser le temps qu'il lui faudrait. A elle de décider.
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Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Mar 16 Juin 2020 - 8:53

Je sursautai d'abord en entendant la voix de J'onn. Son ombre l'avait bien précédé alors qu'il descendait du ciel, mais j'étais trop absorbée par mes pensée pour y avoir prêté attention. C'était bien la peine d'avoir une super-ouïe...

- Bonjour J'onn, tout va bien oui, répondis-je en mode automatique alors que si je l'appelais c'était précisément parce que ça n'allait pas.

Il avait revêtu pour l'occasion de ses multiples peaux celle que le monde lui connaissait. Il était remarquable et encourageant que la population de la ville se soit habitué à sa présence, même sous cette forme, comme si l'Humanité était capable, malgré bien des travers et des angoisses, d'accepter de telles différences. Rien que le voir ainsi, calme, paisible, dans cette vigilance de l'autre en permanence formait un remède à la mélancolie. Il se proposa de venir plus tard.

- Non non, ça va, je t'en prie, restes, fis-je en me levant, tu veux prendre quelque chose ? Comment vas-tu depuis ton retour ?

Et quel retour, sitôt réapparut déjà libérateur de la ville.

- J'ai appris pour Grodd, ajoutai-je.

Bon, prendre un café à une terrasse, lui en tenue de justicier, moi en civil était certainement aussi discret que deux espions en parka sur la plage, mais c'était à peu près le cadet de mes soucis. J'aurais certainement dû prendre un endroit plus discret, tant pis.

- Je te remercie d'être venu J'onn, j'ai été un peu vague dans mes SMS mais j'ai besoin d'aide, déclarai-je en préambule. J'ai besoin de retrouver dans ma mémoire certains éléments qui ont été altérés.

Quelques détails supplémentaires l'aideraient sans doute, surtout avec ce qu'il risquait de trouver s'il acceptait de m'aider.

- Pour faire simple, tu dois sans doute le savoir, j'ai été infectée lors de l'attaque de Darkseid sur Terre et je n'ai retrouvé mes esprits quelque part ailleurs dans la galaxie qu'au moment où il est tombé. Depuis, j'ai un petit soucis.

" La majorité de ce que j'ai fait à cette époque est floue quoique le mot "atrocités" reste le descriptif général le plus correct de ce qui s'est passé et de ce qui me revient ; j'ai quelques flash, quelques bribes de souvenir et je rêve un peu bizarrement. J'ai envie que ça s'arrête.


Première étape passée, il se prenait un peu violemment tous les détails mais je ne sais pas, c'est un peu comme lorsque vous avouez une faute, vous vous dites qu'avec suffisamment d'habillage et de mots entre deux confessions, vous atténuez le tout en le diluant.

- Le fait est que j'ai des souvenirs d'avoir été dans un groupe qui s'appelle les Furies qui n'étaient pas à proprement parler des anges et j'aimerais les retrouver. Toutes.

Pourquoi faire, moi-même j'hésitai encore, mais elles étaient une clef de mon passé, elles y avaient participé et elles m'aideraient, qu'elles le veuillent ou non, à comprendre et, certainement à passer à autre chose. Et s'il fallait découvrir qu'elles étaient, à ma différence, toujours pourries par Darkseid et son influence, je rendrais l'univers un peu plus sûr même si ça ne serait pas de la tarte et que je devrais impérativement rameuter du monde...

- Donc... j'aurais besoin de savoir un maximum de choses sur elles, combien nous étions, ce que nous avons fait, ce qu'elles étaient capables de faire. Je veux comprendre ce qui m'est arrivé et... ce que j'ai fait autrement que par des nuits sans sommeil.

Tu parles beaucoup Kara, beaucoup trop, si tu le laissais un peu respirer - et toi en même temps. Dis-lui qu'il est la seule personne en qui tu as suffisamment confiance pour lui ouvrir ta tête, avec Ted, et sûrement Kal mais... mais ils n'étaient pas télépathes et pas sûr qu'ils soient à l'aise avec ce que ma mémoire recelait. L'image aussi... bon, attend, une chose à la fois, laisse-le réagir bon sang !
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Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Jeu 18 Juin 2020 - 14:09

Karen souhaitait donc commencer la discussion tout de suite, tant mieux parce que ça semblait réellement la perturber. Bien qu'elle n'ai pas fournit beaucoup d'explications au Martien durant leurs échanges téléphoniques. Mais il en obtiendrait bien assez pour la suite. Pour le moment il s'installa à la table de Power-Girl et commanda un chocolat. Ce qui pouvait paraître inquiétant lorsqu'on connaissait son addiction pour les chocos. Mais le chocolat à boire avait l'avantage d'avoir moins d'effets addictifs sur lui.
Pas de risque de se retrouver avec un Martien fou sur les bras donc.

-Je vais... Bien. Mon retour n'a pas été facile à cause de la présence de Grood comme tu le sais. Mais depuis son départ tout va bien. Je n'ai eut aucun ennuie particulier.

Il y avait bien des bruits parasites qui arrivaient quelques fois dans son esprit... Mais il n'y prêtait pas vraiment attention. Il parvenait à s'isoler d'eux et à faire comme s'ils n'étaient pas réellement là. Un peu comme il ignorait les passants un peu ahuri de voir un super-héros alien en train de discuter avec une civile. Le Martien écouta attentivement en buvant une gorgée de son chocolat. Power Girl avait donc vu sa mémoire être amputée de ses souvenirs.

-Quels souvenirs ?

Car il ne souhaitait pas accéder à l'entièreté des souvenirs de la Kryptonienne, et il se doutait qu'elle aussi ne le voudrait pas. Le psychisme était une propriété privée propre à chacun, y pénétrer était déjà une violation en soit. Karen lui expliqua donc qu'elle avait sombré sous la domination de Darkseid durant l'invasion de ce dernier, comme tant d'autres héros. Comme tant d'autres personnes en général. M'gann avait failli sombrer elle aussi. Sans qu'il ne puisse rien faire pour la sauver.
De sales souvenirs...

-Hum...


Le Martien avait ouvert la bouche pour question Karen sur ses rêves, mais celle-ci reprit la parole et enchaîna sur ce dont elle se souvenait. Darkseid l'avait donc intégrée à ses Furies... Ce qui avait une certaine logique compte tenu de la puissance de l'extraterrestre. Le chef d'Apokolips avait vu ses capacités et avait sût l'utiliser au mieux. Hélas. Il soupira, consciente de l'ampleur de la tâche. Et surtout des souffrances que cela risquait d'apporter.

-Les Furies Furieuses... Font partie de l'élite guerrière de Darkseid, ainsi que sa garde rapprochée. Il les envoie souvent pour des missions de hautes importances. Ou pour conquérir des mondes qu'il désire asservir. Big Barda, si te souviens d'elle, en a fait partie.

Cela ne faisait pas plaisir de lâcher des nouvelles comme celles-ci, mais Karen devait se douter de certaines choses au vu de ce qu'elle lui avait dit. Des atrocités commises sur des innocents. Il croisa ses doigts, en prenant un ton calme et rassurant.

-Je peux pénétrer dans ta conscience pour éveiller tes souvenirs, t'aider à te rappeler de ce que tu cherches. Mais, en le faisant, je risque également de t'obliger à te rappeler d’événements douloureux qui pèseront sur ta conscience.


Il allait infliger à Karen le traitement que lui avait administré Gorilla Grood durant leur combat. En plus doux, s'il le pouvait. Mais ça n'enlèverait rien à la portée de ce dont elle risquait de se souvenir.

-Es-tu réellement prête à affronter cela ? Dans ce cas, nous ferions peut-être mieux d'aller dans un endroit à l'écart. Après que tu ai fini ton café.

Au cas où Karen ne supporte pas certaines visions ou réagisse trop violemment. Mieux valait ne pas se donner en spectacle devant des civils qui pourraient s'interroger, voir même s'effrayer. Ce qui avait tendance à déplaire aux commerçants humains.
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Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Lun 22 Juin 2020 - 13:16

Un chocolat chaud et un deuxième café se faisaient face tandis que nous discutions. Il me parla brièvement de Gorilla. Un singe dominateur télépathe, le genre de sujet de conversation en apparence absurde, mais qui relevait d'un forme de banalité tant notre quotidien était fait de spectaculaire, d'étrange et d'illogique. J'onn et moi-même n'en étions-nous pas la plus belle illustration ? Que serait-il sans nous ? Plus tranquille, plus sûr, plus rassurant ? Ou au contraire plus sombre, déprimant et cruel ?

- Cela fait une menace de moins sur cette Terre, déclarai-je.

Mon esprit s'égarait un peu alors que nous échangions sur le "problème" qui s'offrait à nous. Il tenta de me mettre en garde et de me préparer si je voulais aller jusqu'au bout de ma démarche.

- Effectivement, je n'ai pas croisé souvent Big Barda et j'ignore complètement où elle se trouve mais il me semblait bien qu'elle en ait fait partie. Je ne suis pas très enchantée à l'idée d'avoir été membre du commando de la mort de Darkseid ; mais je préfère encore affronter l'histoire complète que de devoir en vivre des bribes sans les contrôler, ni les comprendre complètement, répondis-je déterminée.

Marre des nuits blanches, marre de voir des visages sans pouvoir y accoler des noms ou des sentiments précis, marre de voir des cadavres dans le miroir ou d'entendre des cris de pitié dans mon bureau vide. Ce n'était pas le chemin le plus plaisant, j'imagine qu'un effacement aurait été plus simple, mais il était hors de question que j'abandonne une partie de mon passé aussi lâchement.

Je tirai alors le fameux dessin de mon sac, celui qui fut à l'origine de mes dernières réminiscences et lui tendis. C'était mieux que rien comme point de départ.

- Si on pouvait dans un premier temps se contenter de tout ce qui semble être lié à ce dessin, lui répondis-je, ça m'éviterait peut-être de me prendre trop d'informations d'un seul coup. Depuis que je l'ai vue, j'ai des rêves plus fréquents, des souvenirs violents. Ce n'est peut-être rien, mais... mais c'est tout ce que j'ai.

Ça et des cachets... Je terminai alors mon café et réglai l'addition. Le serveur ne sur trop quoi penser sur le moment. Il avait déjà été surpris de servir leur icône locale, apporter une facture et recevoir le paiement de la femme qui l'accompagnait le plongea dans la perplexité.

- Allons-y, conclus-je avec un mouvement de tête à l'adresse de J'onn.

J'eus un pincement au coeur. Du stress, de l'anxiété, de l'appréhension, tout ça sans doute, se mélangeant inexorablement. Il allait ouvrir l'équivalent pour moi de la boîte de Pandore. Pas de retour en arrière ensuite, j'allais devoir composer avec des fragments plus complets de mon passé et comprendre ce que ce gribouillage pouvait bien représenter.

Nous allâmes dans une ruelle proche et décollâmes pour le ciel de Detroit. J'espérai, alors que je passais au-dessus de la couverture nuageuse, que ma tentative de reconstruction ne se traduise pas au contraire par ma destruction.

Plus au Nord de Detroit s'étendaient de larges étendues humides et froides, tranquilles en somme. Tandis que la séparation artificielle entre États-Unis et Canada traçait un trait que la Nature sauvage ne parvenait pas à respecter, le silence répondait aux échos lointains. Ici, seule la Nature paraissait dialoguer avec elle-même. Les routes fréquentées se situaient beaucoup plus loin et seules quelques sentes serpentaient dans les forêt de conifères où régnaient une faune engourdie. C'était paisible.

J'écartai des bras interrogateurs. Ce qui n'était qu'une pointe d'inquiétude était devenu beaucoup plus tangible, je tentai de ne rien en montrer, arborant plutôt le sourire type de l'aventurière-qui-n'a-peur-de-rien, mais mentir à un empathe comme J'onn relevait plus de la fierté mal placée qu'autre chose.

- Comment veux-tu procéder ? demanda-je en contrôlant au mieux ma voix.

Plus de retour arrière, pas de carte "sortie de cauchemar", pas de moyen de refermer ce qu'il allait découvrir. Si ça partait en vrille, au moins J'onn avait la puissance nécessaire pour me maîtriser. Pour le reste, ça dépendrait de moi.

Tu l'espères...

Timing parfait...
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Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Mar 23 Juin 2020 - 22:18

Karen avait une manière très simple de voir les choses et en particulier les derniers événements des actualités de Détroit en matière d'attaque de Supers-Vilains. Oui, la disparition de Gorilla Grood même pour quelques temps ne pourrait pas faire de mal à ce pauvre monde. Et J"Onn comprenait ce qui poussait la Kryptonienne à faire face à son passé, même s'il s'avérait sans doute douloureux. La vérité plutôt que les doutes et l'incertitude. Puisque l'oubli lui était interdit. Enfin... Il aurait pu bloquer ces souvenirs pour qu'ils ne la perturbent plus en fait. Mais puisqu'elle ne souhaitait pas faire comme si de rien n'était.
Qui était-il pour décider à sa place ? Un pauvre exilé qui n'a même pas réussi à sauver son monde alors qu'il aurait eut besoin d'un héros pour le protéger.

-Tu m'impressionnes.

Elle était bien de la famille de Clark, ou peu s'en faut, aussi obstiné l'un que l'autre. Les Kryptoniens étaient du genre à vouloir faire face à toutes les situations en restant aussi solides que des rocs. Il les admirait d'une certaine manière. Il baissa les yeux vers le dessin. Qui lui fit de l'effet. Pourtant, il y avait juste une forme sombre et... Un profil enfantin.

-Hum...

Une fille... Une silhouette d'enfant... Une petite enfant... Quel âge pouvait-elle bien avoir ? Il savait que c'était ridicule, mais il ne pouvait pas s'empêcher de penser à sa chère Kh'ym qu'il avait perdu, il y a si longtemps. Son absence et celle de M'yri'ah se faisaient toujours aussi cruellement ressentir. Le Martien dû prendre sur lui pour reprendre le contrôle de ses émotions. Il devait penser à Karen. Sa femme et sa fille n'étaient plus depuis longtemps, alors que les soucis de Power Girl étaient d'actualité.

-Cela serait pour le mieux. Puisque ce dessin est le déclencheur, il doit comporter une information importante. Capitale peut-être.


Il y avait sans doute un indice... La forme noire ou l'enfant ? A moins que se soit les deux, deux indices qui formeraient une chaîne menant à un fragment perdu de la mémoire de Power Girl. Une fois les deux que les deux aliens eurent fini leurs boissons, ils s'en allèrent en-dehors de Détroit... Dans un des rares endroits du globe où Dame Nature avait encore tous les droits. Swamp Thing et Poison Ivy s'y sentiraient sans doute comme au Paradis.

[Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Boreal-forest04

-J'imagine que tu l'as sans doute déjà beaucoup fixé avant aujourd'hui, mais tu devras te concentrer sur ce dessin qui a éveillé tes souvenirs. Vois-tu, même si tu ne parviens pas à tout te remémorer, tes souvenirs sont toujours présents dans ton esprit. Juste... Enfermé dans un coffre. En te concentrant tu feras réagir la zone où tes souvenirs sont enfermés. Ce qui me permettra de les localiser plus facilement.

J'Onn pourrait se débrouiller sans se coup de pouce de Karen, et il comprendrait si elle refusait. Mais sans cette aide, le processus serait forcément beaucoup plus long. Il serait obligé de remonter dans les souvenirs de Kryptonienne, et de errer un peu à l'intérieur avant

-Lorsque j'aurais réussi à les libérer, tu te souviendras. Je ne garanti pas que cela se fasse sans douleur. Je ressortirais de ton esprit aussitôt.
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Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Mer 24 Juin 2020 - 8:20

J'écoutais J'onn alors que mon coeur accélérait et mon corps se noyait d'hormones pour affronter un danger que je pouvais à peine imaginer dans son intégralité. L'esprit était une chose précieuse et l'un des rares éléments en moi que le Soleil Jaune ne blindait pas. Je pouvais accélérer ma pensée certes, mais ça ne le rendait ni invulnérable ni inatteignable.

Je répondis par un léger sourire à son compliment puis il se plongea dans l'observation du dessin. Une ombre parut passer sur lui, mais comme beaucoup de justiciers, à plus forte raison ceux qui ont beaucoup soufferts, il savait se faire un masque et se contrôler. La pensée parut fugace. La courte détente qu'avaient eu ses gentilles paroles se dissipa tandis que mon cœur s'étreignant dans l'angoisse de découvrir ce que pouvait être cette "information importante".

Dans la forêt, le silence et la quiétude devinrent oppressants. Je reprenais le dessin en écoutant les conseils de J'onn. Me concentrer dessus. Je l'ai tellement regardé ce crayonné grossier, chaque fois que je me réveillais, chaque fois que mon esprit se perdait quelque part je revenais toujours dessus. Parfois même je ne me souvenais plus de comment il arrivait dans mes mains alors que j'en détaillai une partie.

Je hochai affimativement de la tête alors qu'il me présentait de façon imagée l'organisation de mes pensées. Un coffre. Si seulement il était physique, j'aurais pu l'ouvrir aussi facilement qu'un paquet de chips*.

Il terminait de m'expliquer le déroulement de l'opération. Ma main qui tenait le dessin trembla légèrement. Je relevai une dernière fois les yeux vers J'onn.

- Merci.

Graaaaaaande inspiration.

Le dessin était fait de traits enfantins et de colorations grossières. La masse noire était irrégulière, même sa couleur révélait des trous et des blancs laissés par négligence d'une main sans assurance. La silhouette, plus petite, presque fluette, avait des traits qui se devinaient plus qu'ils se révélaient. Les couleurs n'étaient pas nombreuses et sans doute pas réelle, l'enfant qui l'avait exécuté ne devait pas avoir une grande palette à sa disposition. Le support ressemblait à du papyrus mais fait avec une plante inconnue, visiblement jauni artificiellement car l'on pouvait deviner une teinte violacée dans certaines trames...

Mais toutes ces considération techniques parurent bien vaines lorsque j'eus l'impression de sentir la forme noire onduler et que mes yeux superposèrent sur la jeune silhouette d'abord un rire...

Un rire.

Un éclat, un ricanement dont le gloussement final aurait dû me donner froid dans le dos, mais m'arracha un sourire. Comme lorsque l'on se souvient d'une vieille histoire de famille ou de la nostalgie d'une promenade après un bon repas. Une réminiscence forgée de tendresse câline. De quiétude béate.

Bientôt, je me trouvais aux côtés de J'onn dans une vaste étendue noire où seules quelques portes, toutes solidement verrouillées, nous entouraient. Ma mémoire ? Quelqu'un frappa de l'autre côté d'une d'elles et j'entendis ma propre voix. Une voix qui appelait désespérément, prise de panique.

Je déglutis en comprenant. Derrière une autre porte, ma voix hurlait et la porte paraissait presque se plier sous les coups. Une autre sanglotait. Là, elle hurlait de rire.

Triste représentation de mon système limbique. Mes émotions, toutes soigneusement classées, triées et enfermées, s'exprimaient en vain. Leurs appels ne reçevaient qu'une réponse faite de silence. Certaines portes paraissaient abîmées et réparées à la hâte, d'autres solides et impénétrables. Une paraissait entrouverte. Curieuse, j'y jetais un coup d'oeil.

A l'intérieur, moi-même, allongée sur un lit à lire paisiblement Songe d'une Nuit d'Eté. Je fronçai les sourcils.

Lorsque soudainement, le rire. Ce rire. Et l'image fugace du dessin qui vint en surimpression de toute ceci.

Qu'est-ce qui se passe ici ? Je m'évaporai soudainement. J'onn restait, lui, aussi tangible que tout le reste.

***

Désormais seul dans cet esprit où les impressions seraient sa seule boussole, le rire enfantin se fit plus net à l'esprit de J'onn. Plus clair, moins embrouillé par la conscience de Kara qui s'en était retournée auprès de la réalité.

L'espace sombre se pliait et se distordait au gré des recherches ; jusqu'à ce que devant J'onn apparaisse une forme lévitante qui se tenait devant un large coffre d'où provenaient les rires.

La forme se matérialisa plus distinctement pour prendre la forme du blue lantern Wrath.

[Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants 340?cb=20090103012950
Wrath

- Bonjour à toi J'onn J'onzz.

Aucunement agressif, tout au contraire ouvert et bienveillant, la projection du représentant du corps de l'Espoir se tenait en tailleur et s'interposait sans violence entre Martian Manhunter et sa destination.

- Je suis heureux de te voir ici.

Il lui parlait calmement mais l'on pouvait aisément comprendre que cet être était ici pour protéger les lieux, pour empêcher les gens d'y passer. Quoiqu'il ait pu se produire ou ce qui se cachait derrière cette porte, le Corps des Blue Lantern y était pour quelque chose.

- Cette porte, montra la projection, est mon triste fardeau. J'ai été matérialisé ici par mon porteur pour la garder. Je dois en interdire l'entrée. Car il faut impérativement qu'elle soit ouverte avec précaution. J'ai l'espoir qu'un jour elle le soit. Mais ce jour ne me paraît pas arrivé hélas.

Il leva une main d'où jailli une lumière bleu qui parut scanner J'onn.

Un pâle sourire glissa sur le visage du hiérophante.

- Si tu veux impérativement l'ouvrir J'onn J'onzz, il te faut avant faire la paix avec quelque chose qui t'en interdis l'entrée...

Et un nouveau rire résonna : celui de K'hym...

***

Concentrée sur mon dessin, je n'entendis même pas le murmure qui se glissa à mon oreille.

Granny a toujours des jeux pour ses enfants...

* Et sans doute avec les mêmes résultats à savoir qu'il y en aurait partout.
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Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Jeu 25 Juin 2020 - 21:52

Qu'elle était cette information importante voire peut-être capitale qui surgissait sans vraiment le faire dans l'esprit de Karen Starr ? Martian Manhunter ne le savait pas, et qu'il le veuille ou non il allait devoir le découvrir. Même si la vue de ce dessin réveillait d'hors et déjà de sombres souvenirs. Il aurait peut-être dû dire d'autres choses à Karen. Que peut-être que son esprit n'était pas aussi solide qu'elle le croyait. Peut-être ne supporterait-il pas ce qu'ils allaient découvrir. Et que quoiqu'il voit, parce que bien évidemment il verrait, il ne la jugerait pas. Parce qu'elle n'était pas la vraie responsable. Mais sans doute tout cela ne servirait-il à rien. Comme beaucoup de héros, elle savait ce qu'elle voulait.
Une femme d'acier aussi bien par le corps que l'esprit.

Alors que Karen se lançait dans la contemplation du dessin porteur de secrets sans doute bien sombre, J'Onn lança son esprit dans celui de la Kryptonienne. Et il ne différait pas tant que cela d'autres esprits qu'il avait pu apercevoir. Il s'en dégageait une rigidité et une fermeté sans conteste, mais il y avait des zones plus faibles, et surtout des endroits obscurs, plus ou moins. Le Limier se ferma à tous les souvenirs de Karen ne concernant pas cette affaire afin de ne pas empiéter encore plus dans son sanctuaire intérieur. Heureusement, les pensées de Power Girl étaient très fortes, et il les suivaient aisément. Ils se retrouvèrent tous les deux face à une sorte de porte.

-Il semblerait que nous touchions au but.

Le Martien se voulait calme et rassurant, conscient que sa collègue héroïque devait l'être de moins en moins. Ils touchaient à des souvenirs douloureux qui avaient été enfermés là... Peut-être par elle. Des rires malaisant se faisaient entendre et surtout des pleurs... Des pleurs d'enfants... Des pleurs qui résonnaient comme ceux de Kh'ym alors qu'elle brûlait vive autant physiquement que mentalement. Soudainement, Karen disparu, et il se retrouva seul face à la porte qu'il devait ouvrir.

Le Limier s'approcha, ignorant ce rire qui réveillait encore plus que le dessin le souvenirs de son enfant disparu. Les pleurs cessèrent, mais le rire continuait quant à lui. Alors qu'il allait toucher la porte, J"Onn eut une nouvelle vision. Celle d'un Blue Lantern, Wrath, dont l'apparence rappelait furieusement celle du dieu Hindou, Ganesh. Il ne comprenait pas le pourquoi de cette apparition et fronça le dessus de ses paupières, là où se trouvait les sourcils chez les humains.

-Wrath ? Les Blue Lanterns sont donc liés également à ces souvenirs.

Comment ? Pourquoi le Corps de l'Espoir était-il lié à tout ceci ? Toutefois, il doutait que ce soit véritablement Wrath qui s'adresse à lui. Il parlait de porteur, hors... Il n'était porté par personne, enfin de ce qu'il savait. Les paroles suivantes lui glacèrent le sang.

-Non...


La mort de Mars... La mort de sa famille. Il n'était jamais parvenu à faire la paix avec ça... Trop empêtré dans la culpabilité du survivant et la détresse d'être privé de tout ce qui avait constitué sa vie jusqu'alors. Il ne le pouvait pas.

-Comment la destruction de Mars qui a eut lieu il y a fort longtemps peut avoir un lien avec ce que Karen a fait ?

Mais... S'il était réellement obligé ? S'il devait vraiment faire la paix avec ce souvenir afin d'aider Power Girl, le pouvait-il ? Le plus grand mentaliste de la Justice League doutait de sa capacité à discipliner son propre esprit, ses propres sentiments... Le rire résonnait, et J'Onn plongea son regard dans celui de l'apparition éléphantesque.

-Explique-moi... Ce que je dois faire. Pour faire la paix avec ces souvenirs ?
V.S.
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JSA
Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Lun 29 Juin 2020 - 8:18

- Papa ? PAPA ! fit K'hym en tirant sur la tenue de son père. J'aimerais venir avec toi !

Le visage si doux et délicat de sa fille se tournait, plein d'espoir en l'attente d'une réponse affirmative. Allait-il finalement l'emmener avec lui pour son voyage ? Son épouse essayait de le convaincre de la prendre, afin qu'elle voit un peu du pays, même si elle cachait mal l'angoisse que représentait cette épreuve à ses yeux.

Autour de lui, sa demeure, ses biens.

La quiétude de sa planète mère, de son foyer, de sa famille.

***

J'onn s'interroge, comprend, saisi. Enquêteur, télépathe, voyageur de l'espace, il pouvait mettre bien des choses en perspective. Il avait compris que ce n'était pas Wrath mais une projection, le comment et le pourquoi restaient encore un mystère qu'il finirait par découvrir. Son interlocuteur, toujours dans sa position de méditation entend ses questionnements.

- Nous apportons l'espoir. Tout se passera bien en fin de compte, tout se déroulera pour le mieux dans cet univers. Pour cela nous sauvons des vies. Pour cela nous réparons des destins. Pour cela nous sommes là où les âmes tourmentées peuvent retrouver le chemin de la Justice et de l'Espoir.

L'une de ses formidables mains fit un moulinet et une lumière bleutée baigna finalement les alentours. Seul le coffre et sa lourde porte restaient entourés de ténèbres.

- Nous sommes liés à cette histoire. Kara Zor-L, fille d'une Krypton a été arrêtée et nous a été menée jadis ; mais tout ceci est scellé avec le reste.

Presque une réponse, surtout des interrogations. La projection donnait l'illusion de la vie et de la conscience, mais les réponses révélaient qu'elle n'était qu'un assemblage préprogrammé avec un corpus limité d'interaction. Wrath n'était ici qu'une empreinte de l'authentique. J'onn s'interrogeait alors du lien de toute ceci avec lui et surtout, Mars. Des histoires si distantes dans le temps, l'espace, des histoires aux chemins si différents...

- Tout, lui lança le hiérophante. Tout ceci est, de près ou de loin, lié à la famille... et l'enfance. Une histoire d'orphelins, de liens brisés et d'espoirs corrompus.

Finalement, la martien se fit une raison, motivée ou non par les nébuleuses indications de l'interface lévitante. Et il posa LA question.

- Il faut t'accrocher à l'Espoir, lui indiqua Wrath.

Réponse convenue pour un Blue Lantern.

- L'Espoir naît d'un regard porté vers l'avenir, d'une pensée qui vit dans le présent exclusivement, sans crainte. On ne peut fixer l'horizon que si l'on détache son regard du port, que l'on sent le navire et la force qu'il faudra pour le manœuvrer. L'idée est de se détacher sans oublier car quiconque oublie son port oublie ce qu'il est.

" J'onn J'onzz. Pour aider ton amie. Pour aider Kara Zor-L, tu dois, avant toute chose, arrêter de vivre ce qui aurait pu être... Cesse de détourner ton regard au risque de vous perdre tous les deux.


Une ouverture lumineuse bleuté naquit auprès de J'onn.

De l'autre côté, il pouvait la voir : Mars. Pas la planète qu'il avait connue, une planète avec une civilisation florissante, il voyait son épouse et son enfant jouer. K'hym, cependant était plus âgée. Une porte ouverte vers ce qui aurait pu être. Des rêves peut-être ?

- Tu dois dire "au revoir", J'onn. Ce portail psychique t'y aidera. Ne te perd juste pas en le traversant...

Car sitôt qu'il l'aurait franchi, J'onn serait comme prisonnier d'un rêve, c'était évident pour lui comme pour la projection de Wrath. Prisonnier du bien-être, doté d'une conscience endormie qui n'aurait que quelques éclairs de lucidité pour mener son travail à bien. Un voyage qu'il allait devoir faire avec une vision limitée mais...

Soudainement, l'image du Blue Lantern se brouilla et deux mains noueuses mais fermes saisirent par derrière les bras du Limier martien. Une voix âgées plus terrible que toutes les autres grinça à son esprit.

- Allez mon grand... ouvre donc cette jolie porte pour Granny...

Puis il fut jeté, sans pouvoir réagir, au travers du portail...

***

- Chéri ? lui fit M'yri'ah. Chéri, tout va bien ?

Elle posa sa main sur son épaule.

- Tu as l'air ailleurs...

[HRP]
- Le Blue Lantern est aussi clair qu'une nuit sans lune dans ses réponses ;
- Wrath ouvre finalement un portail psychique pour que J'onn puisse le prendre et lui indique qu'il va devoir faire le deuil de sa propre famille pour éviter de se perdre en essayant d'ouvrir la porte, évoquant une blessure similaire entre lui et Kara ;
- Une projection psychique ayant la forme de Granny Goodness le jette à l'intérieur.
[/HRP]
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Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Lun 29 Juin 2020 - 16:35

J'Onn entendait la voix de sa fille et sentait la pression de sa petite main sur le corps. L'enfant voulait l'accompagner en voyage, voir un peu le monde. Avec sa curiosité enfantine et innocente, elle désirait découvrir de nouvelles choses et rencontrer de nouvelles personnes. C'était beau, il se souvenait de cette scène... Il avait refusé ce jour-là, parce que ça aurait pu être dangereux pour un petit bout de martienne comme elle. S'il avait sût ce qu'il se passerait plus tard, les aurait-il emmené avec lui sa femme et elle. Enfin de passer de bons moments en leur compagnie ?

J'Onn entendait cette voix mais se trouvait toujours en compagnie du Blue Lantern éléphant qui lui parlait, lui expliquait les raisons de sa présence ici. Lorsqu'elle faisait encore partie des Furies, Karen avait été capturée et amenée jusqu'aux Blues Lanterns. Qui l'avaient aidée, soignée sans doute. Il aurait peut-être dû demander des détails sur sa libération à la Kryptonienne, bien qu'en écoutant les paroles il devine qu'elle n'aurait peut-être pas pu tout lui dire. Une porte s'ouvre alors, présentant un nouvel univers... Pas si nouveau que ça pour J'Onn.

-Pas ça...


Et si, sa femme et sa fille qu'il avait tant pleuré se tenaient là... Mais différentes. Plus âgées. Comme si l'holocauste martien n'avait jamais eut lieu. Comme s'il avait continué à vivre avec celles qu'il aimait et qu'ils avaient pu vieillir ensemble. Heureux et en paix. C'était une utopie merveilleuse mais terrible car elle ne serait jamais. Elle aurait pu, mais ne le pourrait pas.

-Je ne sais pas... Cela fait si longtemps que je vis ainsi que j'ai dû oublier comment faire autrement.


J'Onn se confie à la projection alors qu'il ne le faisait que rarement même devant ses plus proches amis. Mais peut-être étais-ce parce qu'il s'agissait d'une projection, et non pas d'une personne réelle, qu'il le faisait. Le Martien comprenait pourtant ce qu'il devait faire, mais il craignait de ne pas en être capable. Pourtant, il le fallait, pour Karen... Pour qu'une personne au moins entre eux-deux guérissent. Soudain, tout changea.

-Non !

Il voulu esquiver mais fut projeté dans la vision par l'affreuse grand-mère rondouillarde. Pourtant, il ne tomba pas au sol mais se tint bien droit face à sa femme. Sa M'yri'ah qu'il n'avait pas vu depuis si longtemps. Sa vue lui fit tellement de bien, que sa douleur disparu et qu'un grand sourire vint sur ses lèvres alors que son corps se détendait.

-Je... Je vais bien chérie.


Son corps, ou plutôt la projection psychique de celui-ci, repris une apparence plus martienne. Il s'approcha de sa femme avec l'impression diffuse qu'il avait quelque chose à faire. Quelqu'un à aider. Mais il avait aussi l'impression de ne pas avoir vu son aimée depuis une éternité, alors il la pris dans ses bras.

-Je pensais juste à quelque chose, mais tout va bien. Je suis heureux d'être là.
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JSA
Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Ven 3 Juil 2020 - 12:58

- Le coeur n'oublie jamais... se contenta de répondre le Blue Lantern à l'inquiétude du limier.

Poussé dans le portail, il n'avait plus qu'à espérer que Wrath ait raison.

Son épouse profita de l'étreinte si réconfortante. Il pouvait sentir sa respiration, la température de son corps et même sentir la pression de ses bras sur son dos.

K'hym secoua la tête en voyant ce moment de tendresse.

- Y'a des chambres ! lança-t-elle en faisant semblant de cacher son visage de ses mains. Ça répond pas à ma question non plus.

La main douce et délicate de son épouse vint frotter le dos de J'onn, comme pour lui dire "Allez réponds-lui donc".

Au dehors, le ciel de l'astre grondait. Un orage lointain se rapprochait. Le jardin de sa propriété était luxuriant, beau et invitait généralement à une douce flânerie, même en cet instant où un vent un peu fort le faisait bruisser.

M'yri'ah descendit une volée de marches qui menait à la végétation qu'elle allait soigner avec délicatesse, comme à l'accoutumée. Ce jardin était un reflet de leur couple, ordonné, soigné, aimé, dans lequel on avait envie de se blottir et ne rien faire d'autre que rêver.

Un oiseau local émis un sifflement agréable.

***

Mes yeux clignèrent légèrement. Le dessin était toujours dans mes mains, mais j'étais à genoux, sans souvenir de comment c'était arrivé.

Bouche pâteuse et mal de crâne. J'onn n'était toujours pas revenu... Je regarde à droite et à gauche. J'ai des flash... encore... mais pas les mêmes. Pas ceux de planètes, mais... des projections d'une jeune fille. Peau verte, voix de sucre. Derrière elle un jardin improbable.

Mais qu'est-ce qui se passe ?

Concentres-toi sur autre chose Kara...

Je portai une main à ma tête. L'impression que mon cerveau cherchait à quitter ma boîte crânienne n'avait jamais été aussi forte.

Je pensais alors aux rues de New York.

***

Son épouse coupe une tige rougeâtre qui suinte étrangement. Elle pose la plante dans un panier.

- Si tu veux la prendre avec toi, il faut me le dire rapidement que je l'aide à préparer ses affaires, commenta M'yri'ah.

Le bruit d'un klaxon de taxi et d'une foule dense se fit entendre.

D'étranges nuages s'accumulaient à l'horizon.

Pense à Starrware...

Durant le temps d'un flash, le profil d'un building moderne de la planète Terre se superposa à l'horizon. Mais la silhouette massive du fronton nuageux repris les devants.

Des nuages que J'onn connaissait bien, ils hantaient ses cauchemars... La grande tempête de feu s'approchait, ou quelque chose qui y ressemblait affreusement.

A ses cotés, son enfant avait rajeuni. Son sourire était plus enfantin.

Quelque chose n'allait pas.
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Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Dim 5 Juil 2020 - 13:53

Le cœur n'oublie jamais.

Ces paroles tournaient étrangement dans l'esprit de J'Onn, un conseil, peut-être. Mais si c'était le cas, le Martien avait oublié qui le lui avait adressé et pourquoi exactement. Dans les bras de sa femme qu'il a pleuré pendant si longtemps, il oubliait tout. Il oubliait que tout n'était qu'une projection et que Mars n'était plus, ravagée par des flammes physiques et psychiques. Tout ceci lui semblait tellement lointain... Tellement inexistant. Comme un cauchemar trop réel dont on était heureusement sorti. Seule la voix de Kh'ym le sorti quelque peu de ses pensées. Elle avait la même réaction qu'une enfant amusée et gênée par le geste tendre entre ses deux parents.

-Kh'ym, voyons.
La reprit-il doucement.

Il devait l'emmener avec lui... En voyage. Quelque part. Et puis, pourquoi pas, puisqu'elle le voulait tellement. Il veillerait sur elle et lui montrerait des paysages splendides. Il pourrait emmener M'yri'ah également, mais cette dernière semblait décidé à rester à la maison. Suivant son épouse, J'Onn posa doucement sa main sur le dos de sa fille pour la faire avancer en même temps que lui.

-Allez, vient.

Que le temps paraissait doux et agréable, Mars était véritablement un lieu idyllique. Un endroit hors du temps et de l'espace que rien ne semble pouvoir déranger. J'Onn prit la main de sa fille dans la sienne, lorsqu'il entendit des sons lointains et complètement étranger à son monde. Qu'étais-ce donc ? Ce bruit avait quelque chose de tristement familier. Mais aucun appareil ne produisait ce son sur Mars.
Et pourquoi triste ?

-Oh...


Une image se superposa au paysage martien, une image étrange... Des bâtiments qui s'élevaient dans le ciel semblant le... Gratter ? Quelle bizarre expression, des bâtiments qui seraient capable de s'élever suffisamment haut pour gratter les cieux. Quelle espèce dans l'Univers était capable d'inventer une chose pareille ? A vrai dire J'Onn n'était jamais parti bien loin de sa planète, pourtant cet endroit lui paraissait terriblement familier. Et au loin, des nuages terribles s’amoncelaient.

-Ah !

-Qu'est-ce qu'il y a papa ?

Le Limier voyait les nuages, et une grande terreur s'emparait de lui. Il savait ce que ça signifiait, il le savait... Ils devaient fuir. Vite. Ou la terreur et la mort se répandraient sur Mars.

-Venez avec moi, nous ne devons pas rester là. Nous devons tous partir.


Mais au fond... N'étais-ce pas déjà trop tard ?
Mars peut-elle échapper à son destin... ?
V.S.
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JSA
Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Jeu 16 Juil 2020 - 8:13

Défoncer des murs à mains nues, voir à travers la matière, voler et vivre dans le vide intersidéral, aller plus vite que la lumière elle-même, entendre et voir des choses qui sont étrangères au commun de l'univers. Qu'importait cette puissance pure si l'esprit restait une boîte de Pandore qui risquait à chaque faiblesse de vous trahir et vous perdre ?

La question se posait tant pour moi que pour J'onn.

Si mes souvenirs me hantaient, altérant ma perception du présent et empoisonnant ma vie, j'étais loin de me douter alors que lui était tout entier noyé dans les siens.

Je n'ose encore aujourd'hui imaginer ce qu'il a pu ressentir. De la joie ? De la tristesse ? L'envie de se perdre dans cette illusion, d'y vivre ? La beauté de l'imagination est sa faculté à nous envelopper, accédant à notre inconscient et activant stratégiquement ce qui nous plait au détriment de toute forme de devoir et d'obligation. Mais le fantasme mérite-t-il que l'on s'y abîme sans chercher à le quitter ? Sommes-nous déterminé à nous perdre dans la contemplation égoïste de notre bonheur même imaginaire ?

Fragilisé mais pas fragile, J'onn avait encore les moyens de s'en sortir. L'aidant de mon côté, même si malgré moi qui, perdu en ce même instant dans ces flash que ne je saisissais pas encore entièrement, j'offrais une instabilité à cet étrange verrou psychique qui l'enfermait.

Mais une porte même déverrouillée doit être poussée pour s'ouvrir.

***

K'hym et son épouse, au coeur de leur jardin l'observaient, l'une avec interrogation, l'autre avec inquiétude. Il avait d'étranges réactions. Et bientôt la panique.

Tandis que le fronton enflammé répandait mort et désolation sur l'Astre, appelant à lui l'écho des tourments mêlant hurlements et pleurs dans une harmonie cent fois répétées au travers du temps et de l'Univers, J'onn appelait à lui sa famille. La mort implacable arrivait et l'espoir prenait le dessus.

Les deux martiennes se tournèrent vers la source de cette affreuse mélopée. K'hym alla dans les bras de sa mère. Elle rajeunissait à vue d'oeil, reprenant les traits et l'âge de sa mort. M'yri'ah eut une larme incontrôlable alors qu'elle s'élançait à la suite de Martian Manhunter.

Les villes et habitations éparses qui avaient fait la grandeur de la civilisation verte flambaient, s'embrasaient et se consumaient comme de vulgaires fétus de paille par un été sans pluie.

La course de la famille cependant n'était pas de taille pour échapper à tel cataclysme. Martian courrait, courrait, mais bientôt ce n'était plus lui qui avançait mais le paysage qui se contentait de défiler, laissant un sol immobile sous ses pieds. Sa femme et sa fille le suppliaient de les attendre mais ils étaient piégés. L'illusion du mouvement séparait les trois membres de la famille.

Le beau jardin si soigneusement entretenu commençait à roussir. Les plantes se tordaient comme des vieillardes frappées par la douleur, l'herbe devenait grise et la terre s'échauffait en exhalant une vapeur d'eau comme si l'âme même de Mars s'évaporait. Fleurs devenues torches qui illuminaient la roche en fusion accompagnaient les vrombissements furieux des nuages incandescents.

Leur demeure fut frappée. Les murs se pliaient en de puissant craquements. Les meubles se désagrégeait dans des crépitements assourdissant.

Puis le silence.

Il était face à sa jeune K'hym larmoyante et M'yri'ah, belle comme au premier jour, rayonnante, solaire.

Autour d'eux, le salon de son appartement à Detroit.

- Papa ? fit la voix de sa fille.

Une voix qu'il entendait présentement et distinctement. Une voix cristalline, cette voix qui la nuit l'avait appelé pour avoir du réconfort, cette voix douce et incertaine car délicate de l'emploi d'une langage qu'elle ne maîtrisait pas totalement, mais sincère, heureuse, aimante. Cette voix qui poignardait son coeur autant qu'elle ravivait le brasier de souvenirs touchants et charmants.

- J'onn ? fit son épouse.

La voix de la passion et de l'amour. La voix du partage et de la loyauté. Cette voix qui caressait son âme comme nulle autre. Les tonalités de la vie et les murmures de l'intimité, brulant derrière chaque mots, chaque regard.

Une fenêtre commençait à se calciner...

Sur un mur, un cadre représentait la photographie de la Ligue de Justice avec lui au centre...

Plus loin c'était un miroir où se reflétait l'image de Kara.

Et, dans un encadrement de porte, un fin raie de lumière bleue brillait.

Un portail qui attendait que J'onn ait accompli son oeuvre en ce lieu précis, soit pour l'emporter hors de cette illusion, soit pour lui faire revivre tout depuis le début, dans une épreuve où la seule fin était l'abandon et l'échec ou la réussite et la poursuite du chemin...

Cet instinct tinte en lui en comme la note d'un diapason.

[HRP]
- L'illusion se poursuit jusqu'à projeter J'onn et sa famille dans un environnement proche de son appartement de Detroit qui commence à prendre feu ;
- J'onn comprend qu'il va devoir accomplir ce pourquoi il est là. S'il réussit un portail s'ouvre et il peut retrouver l'esprit de Kara. S'il échoue, il repart pour un tour.
[/HRP]
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Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Lun 27 Juil 2020 - 18:32


Au départ, J'Onn avait été heureux, sincèrement heureux de retrouver sa famille. Véritablement. Définitivement aurait-il voulu croire. Mais non, ça aurait été trop simple, trop facile... Trop doux. Sa famille était morte et rien ne la ramènerait, pas même le plus incroyable et réaliste des fantasmes. Qu'il serait doux pourtant de lâcher la conscience aiguë que l'on pouvait avoir d'une réalité blessante, et de se laisser bercer par les illusions pour l'éternité. La vie valait-elle réellement les souffrances qui l'accompagnaient ? Ne vaudrait-il pas mieux parfois se réfugier dans un rêve éternel... ? Peut-être pourrait-on se poser la question, en voyant à quel point l'histoire de certaines personnes pouvait être douloureuse et cruelle. J'Onn aurait pu céder, se laisser aller à oublier... Il aurait pu...
Si inconsciemment Karen Starr ne lui avait pas envoyé des signaux.

Étais-ce vraiment Power Girl qui lui avait inconsciemment envoyé des appels ou était-elle si concentrée sur ses propres souvenirs qu'elle parvenait à briser l'illusion dans lequel le Martien était plongé ? Toujours était-il que ces visions éphémères d'un monde pas si inconnu que ça pour l'inconscient de J"Onn aidait ce dernier... Ou l'obligeait à se poser des questions. A remettre en doute ce qu'il voyait et... Peut-être à saisir la réalité de tout ceci. Si son esprit acceptait en fin de le faire, d'abandonner cette illusion si douce... Si tentante.
Si tout ce qu'il aurait aimé vivre, sur sa chère Mars.

Sa femme et sa fille n'avaient pas compris, pas tout. Mais lorsque le danger c'était déclaré, le trio martien avait fuit à travers la ville en flammes, dans les décombres d'une civilisation merveilleuse à l'agonie. Autour d'eux, des corps souffrants jonchaient le sol. Le chaos avait chassé l'harmonie, la terreur torturait physiquement et psychologiquement les âmes martiennes, et la mort détruisait chaque parcelle de vie qui tentait de subsister. La famille courrait, filait sans rien pouvoir faire. Sans rien pouvoir sauver d'autres que leur propre existence... Enfin c'était ce qu'on aurait pu croire, si on ne connaissait pas la fin de l'histoire. Fin que J'Onn connaissait et craignait de voir se réaliser une fois encore.

-Khym... M'iri'riah...

Le trio s'était stoppé au milieu du Paradis transformé en Enfer. Les deux femmes de sa vie étaient blotties l'une contre l'autre dans un endroit qui n'avait jamais existé sur Mars. Et J'Onn commença à se rappeler... A se souvenir... La mort. La mort et la destruction. Et le désespoir qui l'avait anéanti durant un temps indéterminé mais sans doute incroyablement long. Une agonie qui aurait pu ne jamais cesser, qui aurait peut-être mieux fait de le tuer. Mais non, il n'était pas mort. Il avait survécu malgré le drame, le choc et l'abandon de tout.

-Je vous aime...

Il fait un pas vers les Martiennes avant que d'autres souvenirs ne refassent surface. Saul Erdel, le vieux scientifique qui l'avait amené sans le vouloir sur Terre et qui lui avait tendu la main et redonné suffisamment de forces pour vivre. Il lui avait légué son appartement, appartement dans lequel ils se trouvaient et auquel il n'avait pratiquement pas touché d'ailleurs. Même la télé était d'époque. Durant les mois qui avaient suivit la mort de son sauveur, le Martien était resté dans son coin sans trop créer de liens. Jusqu'à ce qu'il les rencontre eux... Les membres de la Justice League. Des personnes extraordinaires qui l'avaient sauvé... Comme Erdel, mais d'une autre manière.
Et peut-être davantage sauvé que sa première connaissance terrienne.

-Je vous aime tellement...


S'il l'avait pu... Si tout avait été la véritable réalité peut-être que J'Onn aurait décidé de rester... Ou du moins, de conjuguer ses deux vies. Il vivait dans le passé depuis la mort de Mars malgré toutes ses tentatives pour aller de l'avant. Et même là encore, alors qu'il comprenait ce qu'il devait faire, son esprit ne pouvait s'y résoudre complètement. Parce qu'il ne pouvait pas tout simplement.
Mais...

-Mais... Je dois partir... Je dois continuer...


Sa voix se brisa, et il sentit son cœur se serrer. Il s'approcha des deux Martiennes et les embrassa l'une et l'autre, avant d'asséner ces dernières paroles.

-Sans vous.


Se détourner pour échapper à leurs regards auraient pu être une facilité, mais J'Onn se la refusa. Il marchait donc à reculons vers le portail aussi longtemps que possible afin de les voir... Afin que le contact se maintiennent le plus longtemps possible entre eux. Pour prolonger ces adieux si déchirants, qui n'auraient jamais lieu que dans son esprit...

-Mais je vous aimerais... Toujours. Vous avez été ma force depuis le jour de notre rencontre jusqu'à... Aujourd'hui... Celles à qui je pensais chaque jour... Chaque nuit... Et celles à qui je penserais toujours. Même si je devais encore vivre 1000 ans.

Le Limier Martien s'était stoppé juste avant l'entrée du portail, pour observer une dernière fois sa famille qui n'avait pas encore brûlé mais qui ne tarderait pas à le faire... Il ne resterait pas jusqu'à là, il ne l'espérait pas. Il ne se sentait pas capable de supporter ça une fois encore. Lentement, J'Onn se retourna et croisa le regard de Kara qui attendait... Qui l'attendait. A qu'il avait promit de l'aide. Alors que le passé flambait une fois encore derrière lui, il se devait d'avancer... Parce qu'il ne pouvait pas faire autrement. Parce que même si sa famille martienne était morte, sa famille héroïque avait besoin de lui.
Encore.

-Même si je dois continuer d'avancer, je ne vous oublierais jamais. Si je le pouvais, je resterais avec vous... Mais d'autres m'attendent. D'autres compte sur moi. Je dois les sauver, parce que je n'ai pas réussi à le faire.

Après un dernier soupir, J'Onn fait un pas en avant, dans le portail. Le pas qui devait le sortir de ce terrible fantasme bien trop douloureux. Le pas qui devait l'éloigner une fois encore de cette famille qu'il ne parviendrait jamais à oublier pour l'amener à une autre... Qui l'avait accueilli. Qui lui avait donné une nouvelle raison de vivre. De continuer. De persister. Et pour laquelle il devait vaincre.

-Je vous aime...


Ce furent les dernières paroles qu'il prononça, cette fois en langage martien, à l'encontre de sa femme et de sa fille. Avant de franchir définitivement le portail devant le mener vers la suite du voyage. Vers les souvenirs auxquels Karen devrait à son tour se confronter.
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JSA
Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Jeu 3 Sep 2020 - 16:19

Tout s'abîma dans l'ultime parole de J'onn à sa famille. Les flammes, Mars, les deux martiennes, tout s'évapora comme un mauvais rêve. Seules restaient les émotions, gravées aussi profondément que les flammes qui embrasèrent jadis la planète rouge. Cristallisées par la fournaise d'une torture personnelle, l'amour et la tristesse emmêlées dans cette réminiscence fugace formaient un nouveau souvenir dans le palais limbique du plus formidable fondateur de la Ligue de Justice.

J'onn avait fait de déchirants adieux pour mieux avancer, révélant la force et la puissance tranquille de ce limier.

A son retour, la projection de Wrath n'était plus là. Le verrou avait disparu. Seul restait cet étrange coffre dont la lourde porte émit un affreux grincement. De ceux qui rappellent une trop longue attente. Un grincement sépulcral excavant quelques vieille momie de leur sommeil éternel...

***

J'étais à côté de J'onn. Mais ce n'était plus la forêt, ce n'était pas d'avantage Détroit. Je doutais même que ce soit l'Amérique ou la Terre après quelques secondes vaporeuses. C'était une cité aux bâtiments qui émergeaient à peine du sol et s'étendait autour de nous sur d'imposants hectares. Les rues étaient étroites et silencieuses. Tout paraissait fait pour une population qui faisait la moitié de notre taille : les portes ; ce qui devait être des fenêtres ; les écriteaux avec leurs idéogrammes étranges...

Cela me rappelait quelque chose. Je tournai sur moi-même, sans parvenir à prononcer une seule parole lorsque soudainement, je vis l'oriflamme triomphante frappée d'un "Oméga" conquérant. J'onn partagea avec moi les flashs qui m'assaillirent.

Bernadeth, cheffe des Furies d'Apokolips, pointa du doigt une carte spatiale tri-dimensionnelle aux côtés du général Vundabar, organisateur méticuleux des forces de paradémons. Moi, face à eux, hochais la tête et partais en expédition pour frapper au plus vite cette capitale réduite d'une civilisation qui n'avait émit aucune résistance particulière.

S'en suivit le résumé habituel des horreurs. Les premiers combats ; des armées de modèles réduits d'anthropoïdes balayés par des souffles givrants, des rayons calorifères et des généraux qui refusaient de se rendre brisés en deux par ses mêmes mains qui tremblaient au bout de mes bras.

La guerre et son cortège coutumier de combats, de meurtres et de pillages. Ordonnés par une force implacable qui considérait l'univers comme son terrain de jeu, ces cauchemardesques agissements s'empilaient, se succédaient et formaient les trames serrées d'une destinée tragique. Pour un limier martien, pour un Superman, il y avait des légions d'âmes damnées. Pour une lueur d'espoir, combien de tombereaux de noirceurs se déversaient ?

Mais au milieu de ce carnage, au coeur même de cette invasion, il subsistait quelque chose. Quelque chose qui n'avait pas à voir avec le génocide en cours, quelque chose de... réconfortant ?

Un rire d'enfant résonna dans une demeure non loin de nous et se répercuta sur les murs qui enserraient la rue. Un rire cristallin, presque... presque doux. Il y avait une pointe âcre dans les dernières notes de ce rire, une tonalité un peu dérangeante, provoquant un étrange frisson chez quiconque l'entendait.

Ces notes semblèrent m'arracher à ma rêverie douloureuse et je me tournai vers J'Onn. Je sentais en lui autre chose que de la paix maintenant que je me concentrais.

- Est-ce que tout va bien J'Onn ?

Questionnement grotesque, mais je sentais l'irrésistible besoin de calmer mon esprit en m'inquiétant pour lui.

Soudainement, une forme noire glissa près de nous. De petits êtres courraient et semblaient ne pas nous voir. Paniqués, ils mobilisaient toute leur énergie à fuir. Mais une créature massive, recouverte d'une fourrure visiblement faite pour absorber la lumière et ne laisser aux yeux qu'une crevasse fuligineuse et perturbante déboula, étira une gueule de crocs et de bave pour finalement les dévorer vifs.

Je ne pus réprimer un rire amusé. Je plaquai une main terrifiée contre cette bouche qui venait d'agir par réflexe.

Quant aux rires d'enfant qui avaient troublé un temps ce souvenir, ils revinrent et prirent la teinte glaçante de cette scène, comme un buvard sur une table recouverte de sang.

Des petits pas suivirent, des pas irréguliers, comme si les jambes qui portaient les pieds en question dansaient et s'élançaient se laissant porter par une brise de printemps.

Deux souliers vernis dans lesquels rentraient des collants blancs laiteux qui s'étiraient jusque sous une robe de laine à dentelle s'arrêtèrent devant nous. De cette robe jaillissait une tête puérile animée d'un sourire de dévastation dont les yeux malicieux pétillaient d'un appétit sanglant. Coiffée de deux couettes qui auraient dû lui donner l'air guilleret et mignon d'une enfant, l'enfant avait en réalité l'air le plus terrible. Mais cet air s'effaça au profit d'une sincère surprise de plaisir et de bonheur.

- KARA ! hurla-t-elle folle de joie.

Et l'enfant s'élança pour se jeter comme une nièce folle de sa tante dans mes bras qui instinctivement la retinrent.

Malice Vundabar puisque telle était son identité fourra sa tête dans mon cou à grand renfort de ricanement joyeux. Mes mains se serrèrent sur elle, je... je ne sais ce qui se passa mais quelque chose prenait le dessus sur moi.

[Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants 307436-156640-malice-vundabar

- Ma petite Malice ! soupirai-je en glissant une main dans ses cheveux. Toujours à faire des bêtises ?

- Peut-être, mais je suis en train de gagner ! plaisanta la jeune enfant en s'écartant un peu.

Elle battit des jambes comme si elle était sur une balançoire, tenue en sécurité dans mes bras. Elle tourna son visage vers J'Onn que j'avais complètement oublié sur le moment.

- Tu t'es fait un prisonnier ? Il est bizarre non ? Tu veux qu'on joue avec lui ?

L'enfant ne laissai pas de place aux réponses, elle enchaînait ses pensées et les exposait au gré de sa fantasque puérilité.

Jouer n'avait pas la même signification pour tout le monde et je savais ce qu'elle entendait par là : lui faire la chasse. Mais J'onn était... il... enfin, nous étions là pour... Le radieux sourire de Malice me faisait fondre alors que sa créature abominable nommée Chessure achevait son repas improvisé. Je plaquai mon front contre le sien dans une posture que je n'avais jamais eu avec aucun enfant sur Terre ou ailleurs.

Dire oui revenait à condamner mon... ami ? A... A....

- Il a l'air plus résistant que les autres... on s'ennuie avec tous ces bidules riquiqui ici !

Il était hors de question de dire oui... mais...

Mais j'en avais tragiquement envie...
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Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Ven 4 Sep 2020 - 16:15

La brûlure du souvenir était puissante, bien plus peut-être que le souvenir lui-même. Se rappeler de tout ça... De sa famille qu'il avait perdu une fois encore. Et de sa chère planète dont la couleur lui rappellerait toujours le brasier qui l'avait anéantie. Quelque part, J'Onn aurait aimé avoir du temps pour se recueillir, pour se remémorer. Pour se remettre un peu. Mais il n'en n'avait pas le droit. Une amie avait besoin de lui. Avait besoin de son aide. En l'absence de Wrath donc, il pénétra derrière la porte menant aux souvenirs que Karen avait refoulé au fond de sa conscience.

Et il la retrouva d'ailleurs, la fière Power Girl. Après avoir été séparé, ils se retrouvaient... Dans un endroit qui n'était ni Mars, ni la Terre, ni Krypton. Un tout autre endroit donc. Ils étaient sur une planète que J"Onn ne connaissait pas et que Karen ne semblait pas reconnaître. Mais qu'elle reconnaîtrait peut-être au bout d'un moment. Car ce monde avait forcément un lien avec son passé.

-Cette planète est liée à ce que nous cherchons.

Bras croisés, stoïque, le Limier observa autour de lui, il vit les Furies décider de quels mondes elles massacreraient. Il ne fit aucun commentaire de crainte de blesser la jeune femme à ses côtés qui avait donc participé aux massacres, mais ses poings se serrèrent. Tant de morts, tant de souffrances... Pour assouvir la soif de puissance de quelques uns. Le rire enfantin qu'il avait entendu résonner auparavant se fit de nouveau entendre. Clairement, ce n'était pas Kh'ym. Mais il avait quelque chose de... Rassurant.
Comment pouvait-on penser au réconfort face à une telle horreur ?

-Je...

Allait-il bien ? Non. Il avait encore une fois assisté à la mort de son monde et de sa famille. Mais il ne pouvait pas se permettre d'être triste. Il l'avait été pendant suffisamment longtemps juste après la mort de son monde. Depuis qu'il avait été amené sur Terre, il devait œuvrer pour sa nouvelle vie même s'il ne parvenait pas à oublier totalement l'ancienne.

Ses pensées furent coupées par l'arrivée d'une affreuse créature arriva et Power Girl... Rit ? J'Onn ne lâchait pas la créature du regard, mais ne pouvait s'empêcher

-Karen.

C'était un murmure, qui s'estompa lorsqu'une enfant malaisante apparue face à eux. La fillette New-Goddess se précipita vers Karen visiblement folle de joie. Malice ? Ce nom lui disait quelque chose. Oui... L'une des Furies de Darkseid. Qui était en train de séduire l'héroïne de Krypton. De la faire céder. Aussitôt, Power Girl entendit la voix du Martien dans sa tête.

"Karen tu dois te reprendre. Ceci a l'air très réel, mais ce n'est qu'une projection de ton esprit. Des souvenirs que tu as voulu enfouir. Ne te laisse pas abuser."

Malice aurait pu avoir quelque chose de touchant, s'il n'y avait pas eut quelque chose de si terrible en elle. De si impitoyable.

"Si tu veux te libérer... Tu dois résister. Comme je l'ai fait."

Comme il avait dû résister pour s'arracher à sa famille définitivement perdue. Un crève-cœur que Power Girl allait pourtant devoir subir. ¨Pour acquérir ce qu'elle désirait.
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Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Sam 5 Sep 2020 - 8:05

J'Onn était perturbé, tant par ses épreuves passées que par celle qui se déroulait sous ses yeux. J'étais câline, douce avec cette enfant qui aurait dû me révulser. Mais il y avait autre chose qui s'éveillait en moi. Au-delà de ma raison et de la logique qui devrait me retenir et m'éloigner d'elle, il y avait un souvenir. En réalité, plusieurs...

L'appel du Martien, presque un reproche, me fit trembler un peu. Oui, j'avais ri. J'avais trouvé cela horriblement grotesque et amusant. Enfin, quelque chose en moi avait trouvé cela désopilant. Une chose affamée qui cherchait à sortir. Quelque chose, ou quelqu'un qui tenait fermement la petite gamine comme une nièce affectueuse.

Les propos du limier résonnèrent en moi et je décollais mon front de celui de la néo-déesse. Elle fronça des sourcils, interrogative. Je lisais clairement dans son regard un "qu'est-ce qui se passe ?". J'aimerais le savoir moi-même.

Je sentis à la fois une montée d'orgueil en voyant l'enfant et une boule de nausée m'étrangler. Je revis des souvenirs qui se matérialisèrent autour de nous, J'onn put les voir distinctement.

J'étais là pour quelque chose.


Du haut d'une petit immeuble, ma silhouette vêtue de noire tenait un petit être par la jambe. En contre-bas, Chessure bondissait comme un chien amusé pour essayer de l'attraper. A chaque fois je levai le petit être juste assez pour éviter les crocs. Malice riait en voyant cela, applaudissant comme une enfant au cirque. Puis d'un seul coup je lâchai l'appât... Elle rit, mais seule cette fois-ci.

Je suis là pour quelque chose.


Une autre projection me montrait en train de compter en écrasant mes adversaires, Malice faisait de même en se plaignant de ne pas être aussi rapide que moi...

Autant de jeux cruels défilèrent autour de nous. Autant qu'il y en eut.

Mes bras tremblèrent et les paroles de J'Onn revinrent comme un coup de fouet. Il me fallait résister. Tout ceci venait d'une autre. Moi sans doute, mais avant, prise dans la folie d'une puissance incommensurable. Mais malgré toutes ces choses, il restait un problème.

- Malice, soufflai-je à la gamine encore dans mes bras blanchi, ce... ce n'est ni un jeu ni un divertissement... c'est la guerre et...

Malice parut un instant apeurée de m'entendre parler ainsi.

- ... ce sont des meurtres... et... ce n'est pas amusant.

- SI ! SI ! hurla-t-elle en réponse. C'est ça qui est drôle ! Pourquoi tu dis tout ça ? C'est ça qui est marrant !

Elle commença à agiter bras et mains pour me déstabiliser, mais une kryptonienne avait de la ressource pour tenir.

- Écoute-moi Malice !

- Nan ! J'veux pas ! T'es pas Kara ! Je sais pas qui t'es ! Kara elle aime tuer des gens !

- Malice ! C'est moi Kara ! Pas cette folle qui t'a encouragé à...

- Nan ! C'est toi la folle !

Elle parvint alors à se libérer de mon étreinte et elle pointa un doigt vers J'Onn.

- Rends-moi ma Kara ! Vilain monsieur !

Aussitôt Chessure, l'abominable créature se tourna vers mon ami.

- Malice ! Arrête ça ! tentai-je de lui ordonner.

Des yeux larmoyants se tournèrent vers moi. La néo-déesse d'Apokolips paraissait déchirée.

- T'étais ma grande soeur ! T'avais promis !

Je m'agenouillais pour m'adresser à elle depuis sa hauteur. Ma voix était douce. La voir pleurer me déstabilisait. J'avançai deux mains réconfortantes vers elle.

- Malice... Je peux être encore ta grande soeur, murmurai-je, ... mais tout ça... ce n'est plus possible.

Elle écarta mes mains d'une gifle et ferma ses frêles poings. Elle ouvrit la bouche en regardant J'onn. Elle allait ordonner à sa chose de le mettre en pièce. Je tournai négativement la tête de gauche à droite comme pour l'avertir que je ne la laisserai pas faire. Mais ses larmes me défiaient et sa colère avait pris le dessus.

Elle prit de l'air pour parler.

C'était le moment où j'allais devoir agir, mais mon corps paraissait ralenti.

Je tournai la tête vers J'onn qui m'avait accompagné jusqu'ici... Un ami qui avait pris des risques et vécu quelque chose qui l'avait déstabilisé... Un héros.

- ...

Ma main, plus rapide que le son étreignait sa frêle gorge. Une larme coula le long de ma joue tandis qu'elle suffoquait un ordre incompréhensible. Chessure fit un pas vers moi.

Je le projetai plus loin d'un souffle puissant.

- Désolée petite soeur... sanglotai-je.

Soudainement, tout disparut. Malice, le décor, Chessure, les morts et les ruines.

Je rouvris les yeux par terre, dans l'herbe fraîche d'un après-midi nuageux dans les environs de Detroit. Mes joues étaient humides, mais pas d'une ondée. Ma tête bourdonnait et les souvenirs enfermés s'étaient déversés en moi. Les jeux abominables, les traitements inhumains, les défie de "qui tuera le plus", la complicité de Malice et moi-même entre les missions.

Je me retournai sur le dos et voyais J'Onn. Je restais silencieuse une ou deux secondes qui parurent une éternité.

- Merci, lui fis-je simplement.

Et j'enfouis mon visage dans mes mains pour pleurer sur les jeux d'enfant d'Apokolips qui furent un temps les miens. La douleur, réelle et terriblement ambigüe mêlait la culpabilité à la tristesse, entre les horreurs et la jeune Malice...

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Re: [Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants Dim 6 Sep 2020 - 22:26

L'appel de J'Onn pour arracher Kara à cette illusion, à ce souvenir qui avait pris l'apparence de la réalité avait fonctionné. Power Girl avait repris conscience... Mais cela occasionna quelque chose de plus. Davantage. D'autres souvenirs, impressions vinrent... Karen jouant avec Malice et son affreuse créature avec un être vivant... Un pauvre enfant qui termina entre les crocs de l'horrible Chessure. D'autres jeux cruels se montrèrent à eux. Aussi répugnants les uns que les autres. Mais il se dégageait d'eux une joie malaisante. Karen semblait ressentir de la joie à accomplir tous ces meurtres. Tous ces crimes.
Accomplit avec ce lien tendre qui s'était noué.

Comment un tel lien affectif pouvait-il existé et même naître de telles cruautés ? C'était une question qu'il n'était pas bon de poser alors que l'une des principales protagonistes se trouvait à quelques mètres de lui et devait faire face au pire. A cette enfant déformée par la guerre au point qu'elle prenait le meurtre pour un jeu. Un jeu cruel duquel elle tirait du plaisir. Kara tenta vainement de la raisonner, mais rien n'y fit. L'âme de la petite était trop sombre. Trop tâchée.
Et surtout ce n'était qu'un souvenir.

La petite fini par l'accuser lui de lui avoir prit sa grande-sœur et les choses auraient pu dégénérer si Power Girl n'avait pas agit, d'une manière horrible. Déchirante malgré la monstruosité de la pauvre enfant et le fait que ce n'était qu'une illusion. Tout n'était qu'une illusion, un fantasme... Un fantasme qui s'évapora une fois que Malice eut rendu l'âme et que Chessure fut envoyé balader plus loin. La mort de la petite Neo-Déesse avait quelque chose de déchirant... Ou étais-ce J'Onn qui se laissait toucher par les émotions de Karen ? Un peu des deux. Le cauchemar prit fin... J'Onn se retrouva debout, dans le paysage naturel qu'ils avaient quitté pour se lancer à travers les souvenirs et les illusions

-C'est toi qui a fait le principal. En faisant le premier pas pour venir me voir... Et le dernier pour nous libérer de ce souvenir.

Le terme cauchemar convenait mieux, mais aurait davantage blessé Power Girl. Et elle était déjà bien assez atteinte. Elle avait voulu retrouver ses souvenirs sans réellement savoir ce qu'il y avait dedans... Et le choc avait été terrible. Peut-être même avait-elle eut plus de force mentale que lui, puisqu'elle n'avait pas tergiversé longtemps avant de se décider à les sortir de là.

-Je suis certain que tu sauras trouver la force pour surmonter ces souvenirs. Et tu n'es pas seule, si tu as besoin.

Il ne pouvait pas faire grand chose à présent. La douleur était trop présente et il ne savait pas quoi dire. Alors il se contenta de lui poser une main sur son épaule, tandis qu'elle pleurait. Pleurait-elle sur les crimes commis ou le lien affectif qu'elle venait de perdre ? Ou peut-être un peu des deux. Quoiqu'il en soit, c'était une épreuve qu'elle devrait surmonter. Et J'Onn espérait qu'elle saurait trouver comment faire. De tout coeur. Parce qu'elle était une grande héroïne, bien plus que la meurtrière possédée qu'elle avait été jadis.
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[Terminé][Detroit] Jeux d'Enfants
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