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Fallait pas commencer | Ft. Bruce

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Fallait pas commencer | Ft. Bruce Sam 18 Avr 2020 - 3:19


Fallait pas commencer
Bruce & Zatanna
La vengeance est un plat qui se mange froid et tu vas te glacer d'effroi, en constatant qu'mon appétit est loin d'être petit, petit. Tu peux prendre tes jambes à ton cou, vite avant que je te le torde. Ce qui ressemblerait encore beaucoup trop à de la miséricorde. Tu regrettes tes écarts (na-nou-ni-nou, na-nan). Mais maintenant c'est trop tard (na-nou-ni-nou, na-nan). Mon vieux t'es un connard. Avec un grand C. Fallait pas commencer (na-nou-ni-nou, na-nan)

Batman était de retour

Et après un sacré remue ménage, elle avait cru comprendre que Bruce avait remis sa casquette du playboy millionnaire. Bien, si ça pouvait lui faire plaisir. Elle s'était empêchée d'intervenir lorsque Thomas Wayne avait fait irruption à Gotham City, elle s'était empêchée de s'en mêler parce qu'elle avait besoin de temps. Du temps pour elle, pour panser ses plaies, pour se retrouver, pour pardonner.

Pardonner à ce foutu Bruce Wayne.

Foutu Bruce qui l'avait laissée tomber, qui l'avait abandonnée dans une cave pleine d'araignées, au bout du monde, alors qu'elle s'était littéralement épuisée pour venir le chercher, lui. Pour venir le sauver, lui. Qu'elle avait cru mourir quand on lui avait annoncé son décès. Et lui, lui, cet imbécile, il l'avait abandonnée. Abandonnée dans une foutue grotte. Elle. Sa meilleure amie. Elle.

Dire qu'elle lui en voulait encore était un adorable euphémisme.

Elle avait débarqué au manoir Wayne avec deux valises, très lourdes. Deux valises noires et une mine résolument déterminée.

- Bien le bonjour, Mademoiselle Zatara.

Alfred s'empara immédiatement d'une de ses valises, Zee garda le contrôle sur la deuxième. Elle ne tenait pas à ce qu'on lui chaparde leur contenu. Elle se doutait bien que quand une femme venait au manoir Wayne deux valises à la main, il n'était pas dur de deviner où les ranger. Mais ce n'était pas le cas aujourd'hui, pas pour ces valises là.

- Vous étiez attendue ?


Il savait que non, puisque Alfred devait savoir exactement qui était attendu ou non au sein du manoir Wayne. Elle savait aussi qu'il la laisserait passer, tout simplement parce qu'elle allait faire preuve d'une honnêteté sans pareil.

- Pas le moins du monde. Je viens pour punir Bruce, on jouait à cache-cache et il a encore triché. Enfin, rien qui ne soit inhabituel, vous nous connaissez. Là-dedans, il y a des instruments de torture. Ceux que je vais utiliser pour lui faire payer son affront. Ravie de vous avoir revu Alfred, vous semblez plus jeune d'années en années.

Le vieil homme s'inclina, discrètement amusée alors qu'il laissa entrer la tempétueuse italienne au sein du manoir Wayne. Elle lui reprit sa valise avec délicatesse alors qu'il lui désignait la gauche, attention qu'elle remercie d'un geste du chapeau avant de repartir comme une furie.

- BRUUUUUUUUUUUUUUCE.


Elle s'immobilisa au milieu d'un des quatorze salons qu'il devait avoir et attendit.

- C'est moi. Je sais que t'es là, Alfred t'as grillé. Ramène toi avant que je réduise ce manoir en cendres.

Ce n'était pas une menace, juste une promesse. Zee se laissa tomber sur un des canapés, regardant distraitement ses ongles et vérifiant la bonne tenue de sa manucure. Malgré ses airs de mégère, elle ne venait pas simplement pour lui donner une correction. Elle aurait bien aimé s'en moquer complètement. Elle aurait bien aimé n'avoir que de l'indifférence pour Bruce Wayne qui l'avait planté au beau milieu de la cave à vins de Ra's al Ghul. Mais voilà, au fond ce dont elle se moquait c'était de ça. Elle, tout ce qu'elle voulait vraiment savoir, c'était s'il tenait le coup. S'il tenait le coup après tout ça.

Mais plutôt se laisser piétiner par un troupeau de vaches nauséeuses plutôt que de l'avouer.

- Ah, t'es là. Wow, t'as l'air en forme depuis que tu m'as agressée et abandonnée quand JE suis venue te sauver. Maintenant, je viens pour régler nos comptes, tu savais que j'avais un cousin dans la mafia italienne ?

Qu'elle balança nonchalamment, le visage inondé par le soleil qui s'échappait de la fenêtre. Elle était bien là, mais elle fit l'effort de se lever. Elle avait du pain sur la planche.

- Trouve moi une grande pièce. Ça doit pas manquer ici. Assez grande pour faire tenir une grande boite. Plus vite que ça.

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Re: Fallait pas commencer | Ft. Bruce Lun 20 Avr 2020 - 9:18

Alfred Pennyworth sourit, en voyant Zatanna Zatara attendre l’arrivée de son ami.
Il sourit beaucoup.

Parce qu’il sait, au fond. Il sait quels sentiments unissent la Magicienne et le maître des lieux – bien que leurs jeux d’enfance et leurs immenses fiertés les empêchent de se dire franchement les choses.
Enfin. De se les dire régulièrement.
Car tous deux savent baisser le masque, quand il le faut. Quand ils en ont besoin.
Et, surtout, quand l’autre en a besoin.

Ce moment n’est, cependant, pas venu, là.
Pas encore.

Zatanna est énervée, et veut se venger.
Un sentiment compréhensible.

Le Britannique sait ce que son employeur lui a fait – et il n’a pas apprécié.
Il l’a dit. Il l’a dit à Bruce Wayne.
Il lui a dit ce qu’il pensait d’une telle attitude, qui n’a rien de celle d’un gentleman. Il a même exprimé son manque de fierté, vis-à-vis de cet homme qu’il a élevé comme un fils ; qu’il aime comme un fils.

Bruce n’a pas bronché ; pas bougé.
En apparence.
Mais le majordome sait que cela l’a touché – bien qu’il n’en avait pas besoin, au fond.
Le milliardaire s’en voulait déjà.

Mais.
Mais alors que Zatanna Zatara attend, hurle, promet le pire et s’attend à être digne de cette promesse, Alfred Pennyworth soupire en voyant un pan de bibliothèque s’ouvrir.
Il soupire, oui, en voyant comme Bruce Wayne décide d’apparaître, devant son amie.


Fallait pas commencer | Ft. Bruce  Batman-Scars%20copy%20(2)

Debout.
Devant un des nombreux mannequins cachés dans le Manoir Wayne, pour y poser ou récupérer des costumes.
De dos. Torse nu.
Où, avec des gestes lents et préparés, il fait rouler ses muscles et cicatrices en finissant de poser les éléments de sa combinaison, qu’il portait encore il y a vingt minutes, au début de cette journée et de cette aube nouvelle.

« Humf. »

Alfred Pennyworth soupire, encore, et secoue la tête.
Des enfants, pense-t-il.
Pire que des enfants, se dit-il en se détournant de là – et en allant dans la cuisine, préparer quelques victuailles. Ce sera long.


« Ho. »

Lentement, Bruce Wayne prend la parole, en se tournant avec une douceur abusive vers la jeune femme qui occupe magnifiquement un siège dans l’une de ses innombrables bibliothèques.

« Zatanna… Zatara. »

Dit-il avec une pointe d’hésitation ; comme s’il cherchait son nom.
Une provocation, évidemment.
Une de plus, dans leurs jeux sans fin.


« J’ignorais ta présence ici. Je ne t’ai pas entendue. »

Il faudrait être sourd pour ne pas savoir qu’elle est ici.
Ou de mauvaise foi.
Définitivement.


« C’est un plaisir. »

Une étincelle brille alors dans ses yeux ; la sincérité.
C’est vrai.
Il est sincèrement heureux de la voir, alors qu’il s’approche d’elle, nettoyant sa sueur et les marques d’une nuit troublée avec une serviette jadis blanche, désormais rouge pâle.
Même la lessive britannique retire mal les nombreuses traces de sang.


« Et… oui. Je vais bien.
J’espère que toi aussi ? Bien que je crains que tu souffres de quelques troubles, Zatanna. Je ne t’ai pas agressée et abandonnée, t… »


Il s’arrête, alors ; il se fige, à deux mètres d’elle.
Il grimace.
Il ne peut pas. Il ne peut pas faire ça.
Il ne peut pas lui faire ça.


« Je… »

Bruce souffle, détourne les yeux ; se crispe.
Non, pense-t-il ; non.
Il ne peut pas jouer à ça. Il ne peut pas jouer avec elle.
Pas elle, non. Pas après tout ça.


« Zee. »

Sa voix se fait soudain plus douce, plus tendre.

« Je… je suis désol… »

Il n’a cependant pas le temps d’achever verbalement ce que son regard de chien battu évoque déjà – Zatanna enchaîne, et exige une salle.
Avec le ton, avec son corps qui se lève, avec ces mots qui ne souffrent aucune contestation.
Même venant de lui.


« I… ci. »

Bruce souffle, et se dirige vers la gauche. Il pousse une porte.
Une salle apparaît, devant eux.


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Une salle immense. Une salle massive. Une salle intense.
Une salle de bal.


« Cela… suffira ? »

Il se doute bien que oui.
Mais, vu l’état de Zatanna, fort légitime en outre, il préfère demander.
Ce qui est rare, venant de lui.
Mais il est aussi rare qu’il se sente aussi coupable envers elle…

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Re: Fallait pas commencer | Ft. Bruce Dim 17 Mai 2020 - 3:46


Fallait pas commencer
Bruce & Zatanna
La vengeance est un plat qui se mange froid et tu vas te glacer d'effroi, en constatant qu'mon appétit est loin d'être petit, petit. Tu peux prendre tes jambes à ton cou, vite avant que je te le torde. Ce qui ressemblerait encore beaucoup trop à de la miséricorde. Tu regrettes tes écarts (na-nou-ni-nou, na-nan). Mais maintenant c'est trop tard (na-nou-ni-nou, na-nan). Mon vieux t'es un connard. Avec un grand C. Fallait pas commencer (na-nou-ni-nou, na-nan)

Elle était si bien dans ce canapé qu'elle ne remarqua même pas son numéro exhibitionniste, dans un premier temps du moins. Elle sentit son sang bouillir en un temps record quand le milliardaire prétendit ne pas savoir de quoi elle parlait. Si ce petit numéro marchait fort bien avec la presse, il ne prenait pas sur elle. Tout comme son impressionnante collection de cicatrices et son regard de chien battu. Qui croyait-il apitoyer ? Ils avaient choisi cette vie, elle aussi avait son lot de cicatrices. Elle étaient juste moins visibles, cachées à l'intérieur ou effacées par la magie avant de pouvoir laisser des traces. Zatanna n'appréciait que moyennement que l'on entaille cette ô combien fabuleuse enveloppe que Mère Nature lui a gracieusement donnée.

- Oh, tu fais bien d'être désolé.


Alors elle prit la peine de se lever, le dévisagea un moment. Ses yeux lançaient des éclairs et sa perte de pouvoir momentanée serait ce qui sauverait le héros d'un bottage de cul magique dans les règles de l'art, à n'en point douter. Elle avança d'un pas, se faisait presque menaçante.

- Et tu fais bien de ne pas essayer de me mener en bateau, imbécile.

Empoignant de nouveau ses fidèles valises, Zee lui fit un signe de tête à la manière d'un colonel de guerre particulièrement zélé et fort peu commode.

- En avant.

Est-ce qu'elle lui en voulait vraiment, au fond ? Était-elle réellement capable de lui en vouloir pour quoi que ce soit ? Oui, bien sûr. Pouvait-elle pardonner ? Oui, toujours. Même après tout ce temps, même après toutes ces épreuves, ces déceptions, ces espoirs brisés. Zatanna ne pouvait pas éternellement en vouloir à Bruce Wayne pour quoi que ce soit, son amitié lui était bien trop précieuse. En revanche, sa colère était à cet instant des plus pure, des plus authentique. Elle lui emboîta le pas alors qu'un éclair de culpabilité vint brièvement frapper son cœur en le voyant saigner. En s'imaginant tout ce qu'il avait enduré pendant son absence. Mais voilà, elle ne pouvait pas renoncer. Elle ne pouvait pas se ramollir sous prétexte que monsieur s'était fait mal. Elle ne pouvait pas laisser ce comportement de goujat impuni, définitivement pas.

- C'est quoi ça, franchement ?

La pièce s'étendait sur des longueurs étourdissantes. Zatanna savait que le manoir était immensément grand, malgré ses nombreuses reconstructions la demeure du Wayne avait toujours était tout bonnement démesurée. Elle se souvenait très bien de ce qu'elle en pensait à l'époque, quand elle venait ici, sa petite main bloquée dans celle du paternel. Elle se disait qu'il devait se sentir bien seul, ici. Écrasé par tout ce luxe, toute cette richesse, ce silence. Pas d'autres enfants, pas de parents. Rien qu'Alfred et ce manoir. Rien que ça.

- Sans déconner, qu'est-ce que vous faites ici ? Quel genre de boom vous organisez ? Tu connaissais cette pièce ou tu viens de la découvrir ?

Elle le taquine un peu, tout simplement parce qu'elle était venue ici pour ça. Pour le taquiner, l'emmerder dans les règles de l'art et lui montrer à quoi l'on peut s'attendre quand on joue un mauvais tour à une Zatara. Alors sans plus attendre, elle s'attela à sa tâche avec beaucoup d'application. Dans la première valise se trouvait ce qui ressemblait à s'y m'éprendre à une caisse de bois. Dans la deuxième, une autre boite. Plus longue que la première, une jolie boite très bien ouvragée. La magicienne entreprit de traîner ses deux fardeaux au centre de la pièce et superposa la seconde sur la première.

- Vois-tu mon ami, je me sens un peu rouillée.

Elle haussa les épaules, juste un peu théâtrale.

- Rien de grave, je te rassure. Je dois simplement m'exercer un peu avant de reprendre le chemin de la scène.

Rien qu'une façon déguisée de lui dire qu'elle avait perdu ses pouvoirs, mais qu'elle progressait à les récupérer. Que son voyage dans cette grotte lugubre l'avait d'ailleurs curieusement fait progresser.

- Et toi, tu vas m'y aider.

Et sur ces mots, elle s'adressa à ses deux boites.

- Zelliuev erdnerper sov selliat enigiro'd, li's suov tialp.

Zatanna, positionnée près des fenêtres, observa alors avec satisfaction la première boite devenir une scène en bois des plus modeste et la seconde devenir... une boite, mais en plus gros. Le genre que les magiciens utilisent pour s'y attacher, se jeter dans une cuve prétendument remplie d'acide et s'en échapper en réapparaissant comme par magie au beau milieu du public. Apparemment, Bruce n'aurait droit qu'aux sangles et à la cuve d'acide. La brune montra sur scène, ouvrit la boite et la lui désigna.

- Dans la boite, maintenant. Et ne t'avise pas de pleurnicher Wayne, autrement je te transforme en lapin.
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Re: Fallait pas commencer | Ft. Bruce Lun 18 Mai 2020 - 13:19

Zatana Zatara parle.
Un peu.
Elle réagit, surtout.
Beaucoup.


« Hrm. »

Bruce Wayne grogne, lui.
Beaucoup.
A plusieurs reprises. Mais sans rien dire. Mais sans répliquer. Mais sans répondre.
Mais sans… se défendre.

Il croise le regard de la jeune femme – et il comprend, en un coup d’œil.
Il sent. Il sait.
Il a été… trop loin. Il a fait trop fort. Il a fait trop mal.

Il… doit être sanctionné.
Puni.
Humilié, un peu. Moqué, aussi. Maltraité… sûrement.

Bruce a toujours su qu’il ne fallait pas bousculer Zee ; pas trop, en fait.
Elle est trop… puissante, pour cela.
Trop sensible, aussi. Trop troublée, évidemment.
Ils sont trop liés, d’ailleurs. Ils sont trop proches pour se faire du mal – et le vivre bien.

Zee est juste trop sensible pour qu’il lui fasse du mal.
Et trop… italienne, aussi.
Evidemment. Italienne ; c’est bien entendu le mot pour définir le caractère tornadesque, jaloux, puissant, vindicatif, mais aussi tellement adorable, sympathique et plein de compassion de la jeune femme.

C’est pour cela qu’il ne dit rien, en fait.
Enfin.


« Hrm. »

Il grogne, quand même ; quand même.
Il ne faut pas faillir aux bonnes habitudes. Même s’il a conscience qu’il ne doit pas trop en abuser – et il n’en a buse pas, d’ailleurs.

Bruce grogne… seulement un peu.
Puis la suit.
Dans la grande salle, désignée par ses soins. Qui, il le sent, il le sait, impressionne son amie.
Dont la réaction, brute et franche, fait naître l’ombre d’un sourire sur son visage figé.


« Ha. »

Bruce la rejoint.
Lentement. Doucement.
Les mains dans les poches. Son air de séducteur, playboy sur le visage.


« Je… ne t’ai jamais amené, ici ? Pardon. »

Agaçant.

« Il est vrai que… cette pièce n’est réservée qu’aux réceptions et invités de marque. Tu imagines bien. »

Très agaçant.

« Quelques Présidents sont venus, ici. Ha ! Je crois même qu’un Président a été conçu dans cette pièce, après quelques verres. Ha-ha. »

Le rire entendu et condescendant qui fait fondre bien des femmes, en ville.
Mais… le rire entendu et condescendant qui, il le sait, rend dingue Zatanna Zatara – qui ne supporte guère le petit manège de Bruce, quand il se lance.
C’est bien pour cela qu’il s’y met.


« Mais, tu sais… il y a bien peu de choses que j’ignore. »

Bruce gonfle la poitrine, et se tourne légèrement. Pour n’offrir que son profil, parfait et victorieux, à la Magicienne.

« Ici. Au moins. »

Agaçant, toujours.

« Après tout, je suis B… ruce. Bruce Wayne. »

Très agaçant.

Même si la suite le trouble, en fait.
Même si son air insupportable est réprimé, sincèrement, par l’attitude de Zee ; et ses mots.

Beaucoup disent de Batman qu’il est le meilleur détective du monde – et il laisse dire, même si sa modestie réfute cette affirmation.
Mais.
Mais il faut avouer que le Chevalier Noir… est fort. Très fort.

Un coup d’œil et son sens de l’observation l’ont informé d’un léger… trouble, chez Zee.
Sa façon de se tenir. Légèrement moins assurée que d’habitude.
Son pas. Quelque peu moins incisif que précédemment.
Son regard. Un peu plus bas que d’autres fois.
Sa voix. Bien plus basse quand elle évoque être rouillée.


« Mmh. »

Un léger souffle s’échappe de ses lèvres.
Il sent.
Il sait, alors.
Il… a compris. Ou commence à comprendre.

Cela ne lui plaît guère, évidemment.


« L’exercice… est une de mes activités préférées. »

Zee a un souci.
Un souci de pouvoirs ; sinon, il est évident qu’il aurait déjà été transformé.
Zee a un souci.
C’est ennuyeux ; très ennuyeux.


« Je suis très bon… en exercices. »

Déjà, parce que Zatanna Zatara est l’une des plus grandes Magiciennes du monde – et elle est de leur côté. Du bon côté.
Si elle est affaiblie… ce n’est pas bon.
Pas bon du tout.


« Et je crois même que… les exercices. Les exercices… m’adorent. »

Mais, surtout. Zee.
Zee a un souci.
Sa Zee.
Son amie. Sa meilleure amie. A un souci.
Bruce ne supporte pas cela.

Même si… il prend sur lui. Même s’il ne veut pas la brusquer. Même s’il ne veut pas la troubler.
Il va doucement.
Il s’approche, les mains dans les poches. Utilisant sa voix suave, en sachant bien que ça va encore plus l’énerver.
Hé, c’est le but.


« Ho. »

Il est surpris, par le tour des valises et des boîtes.
Et par sa demande, aussi.

Ses sourcils se froncent. Il relève ses yeux, et les fige sur elle ; cherchant à comprendre ce qu’elle veut.
Mais.
Mais il voit. Mais il la voit.
Et il sait.

Il ne peut pas discuter, là. Il ne peut pas discuter avec elle, là.
Trop… italienne.
Voilà.
Trop italienne. Pour discuter.


« Hrm. »

Bruce grogne, encore. Puis s’approche. Puis sourit, en provocation.
Puis s’exécute.
Il se couche dans la boîte. Et croise les bras.
Avant de former un sourire plein de charme – et de défi.


« Tu me fais m’allonger – tu commandes, j’exécute. Tu me menaces de me transformer en lapin…
Zatanna Zatara, si je ne te connaissais pas, je croirais que tu cherches à me séduire.
Mais… je suis plus vulnérable à un bon repas qu’à une boîte, aussi impressionnante soit-elle. N’as-tu pas quelques… bonnes recettes familiales, dans ta jolie petite tête ? »


Une provocation de plus ; sûrement une de trop.
Bruce le sait, déjà.
Mais.
Mais il ne peut aller contre sa nature. Mais il ne peut entièrement se réprimer.
Pas… avec elle.

Son amie. Sa meilleure amie.
Qui, il le sait, ne va pas tarder à exploser – et c’est bien ce qu’il souhaite !
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Re: Fallait pas commencer | Ft. Bruce Dim 31 Mai 2020 - 2:59


Fallait pas commencer
Bruce & Zatanna
La vengeance est un plat qui se mange froid et tu vas te glacer d'effroi, en constatant qu'mon appétit est loin d'être petit, petit. Tu peux prendre tes jambes à ton cou, vite avant que je te le torde. Ce qui ressemblerait encore beaucoup trop à de la miséricorde. Tu regrettes tes écarts (na-nou-ni-nou, na-nan). Mais maintenant c'est trop tard (na-nou-ni-nou, na-nan). Mon vieux t'es un connard. Avec un grand C. Fallait pas commencer (na-nou-ni-nou, na-nan)

Si elle ne le connaissait pas suffisamment, elle se dirait qu'il avait des envies suicidaires.

À moins que sa condition était maintenant connue de tous et qu'il en profitait, sachant très bien qu'elle ne pourrait pas le pulvériser quand bien même l'envie était présente. Quoique. Après tout, elle était persuadée que la fureur saurait lui donner la force dont elle avait besoin pour battre Batman sans utiliser la magie.

- Tu m'en diras tant.


Elle ignore, presque nonchalamment. Pour tout dire, il ne parvenait même pas à la mettre en colère, vraiment en colère. En vérité, c'était même le contraire. Zatanna savait à quoi il jouait. Elle le connaissait trop bien pour ignorer qu'il utilisait de nombreux masques chaque jour pour dissimuler ce qu'il ressentait vraiment et elle savait qu'il était désolé. Elle savait qu'il n'allait pas bien aussi, qu'il ne le pouvait pas. Mais ça n'avait pas d'importance à ce moment là. Ce moment là, c'était simplement pour dire : tu m'as blessé, tu sais que tu es pardonné, mais tu m'as blessé.

- Les invités de marque hein, d'accord.


Elle reste là, les bras croisés à le regarder s'avancer vers sa boite. Elle avait prévu de le laisser là-dedans une vingtaine de minutes, mais s'il continuait à l'emmerder comme ça, nul doute qu'elle n'aurait aucun scrupule à le laisser là toute la nuit.

- C'est vrai que Zatanna Zatara, maîtresse de la magie, princesse du prestige, plus grande magicienne de ce monde et sûrement des autres, et par dessus tout vieille amie de Bruce Wayne malgré ses frasques, ses erreurs et ses caprices... oui, c'est vrai que ce n'est pas grand chose.

Elle en faisait peut-être un peu trop mais c'était son côté artiste qui parlait. Ou peut-être son ego, allez savoir. Quoi qu'il en soit, l'italienne s'avança jusqu'à sa boîte de magicienne. Une vieille boite à n'en point douter. Une boite qui l'a accompagnée partout, sur toutes les plus grandes scènes du monde, et qui se retrouvait désormais dans le trente-huitième salon de Wayne. Quel gâchis.

- Des recettes ? Mais bien entendu.


Elle allait le pulvériser.

- Déjà, il faut acheter un bon gros rôti bien dodu. De porc.

Zee se pencha pour saisir une des attaches de l'étrange boite. D'énormes attaches métalliques. Des attaches truquées en vérité, mais Bruce n'avait pas besoin de le savoir. Elle emprisonna le poignet droit du milliardaire dans l'une d'elle.

- Ensuite, il faut s'assurer qu'il soit bien ficelé.

La jeune femme poursuivit avec son poignet gauche et ses deux chevilles. Une fois son dur labeur terminé, elle poussa un soupir de satisfaction en saisissant le couvercle. Couvercle dans lequel des centaines de piques aiguisées étaient plantées. Truquées elles aussi, mais ça non plus il n'avait pas besoin de le savoir.

- Et puis après, on le met au four. Tu veux qu'on essaie ?


Elle fit mine de lâcher le couvercle, de le laisser s'échapper dans un moment inattention. Et puis elle le rattrapa, simplement parce que ce n'était pas drôle du tout s'il découvrait la supercherie maintenant. Même dans ce contexte, ça lui faisait étrangement plaisir d'entendre ses talons claquer sur le bois d'une scène. Ça lui avait manqué.

- Donc, je disais, j'ai des expériences à faire.

La magicienne s'assit sur le bord de la boite, tenant en équilibre grâce à on ne sait quelle sorcellerie farfelue. Elle croisa les jambes en observant son vieil ami saucissonné, pas peu fière d'elle.

- Euq Ecurb Enyaw en tios sulp nu drannoc targni iuq ennodnaba ses sima snad sed settrog sedidros.

Elle observa longuement en faisant de son mieux pour ne pas pouffer de sa connerie.

- Ah bah non, ça ne marche pas. Je t'avais dit que j'étais rouillée.

Elle soupira, juste un peu théâtrale et reporta son regard de nouveau sur Bruce. Il était temps.

- T'étais passé où ? Entre la période où tu es sorti de la grotte et celle où tu es réapparu publiquement. Comment tu as émergé ?

Parce qu'il a émergé. Elle le voit et le savait avant même de mettre les pieds ici. Ce qui l'intéresse c'est comment est-ce qu'il y est parvenu, comment est-ce qu'il se sent aujourd'hui, qui a bien pu l'aider. Ce genre de questions qu'elle aurait tout à fait pu poser lorsqu'il n'était pas attaché à une boite pleine de clous, sauf qu'elle avait décidé que ce serait sa punition. Et puis il faut reconnaître que c'est quand même plus marrant.
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Re: Fallait pas commencer | Ft. Bruce Mar 2 Juin 2020 - 9:39

Un sourire amusé glisse sur le visage de Bruce Wayne.

« Ha. »

Il essaye.
Il essaye de jouer le jeu. Il essaye de se soumettre. Il essaye de laisser la légitime vindicte de Zatanna Zatara s’abattre sur lui – parce qu’il le mérite.
Il a déconné, comme dirait Jason ou Damian.
Il a déconné. Il a commis une erreur. Il lui a fait du mal.

Il mérite d’être puni.
Mais.


« Princesse. Du. Prestige. »

Mais certaines choses sont trop tentantes.
Certains instincts… sont trop forts. Même face à celui de conservation.


« Mais… bien sûr. Princesse du prestige. Magnifique. »

Il sourit.
Plein de défi. Plein de morgue. Plein d’amusement. Plein de provocation.
Princesse du prestige.
Merveilleux.
Il va s’arranger pour qu’elle ne l’oublie jamais, celle-là. Jamais.


« Hrm. »

Bruce grogne, cependant. Quand la Magicienne enchaîne.
Avec sa recette.
Avec sa… fameuse recette.


« Humf. »

Il souffle.
Mais il ne dit rien ; mais il ne fait rien.
Parce qu’il sait.

Il sent, en la voyant ainsi. Il sent, en entendant les crispations dans sa voix. Il sent, en analysant ses gestes, leur rapidité, leur nervosité.
Elle est énervée. Très.
Et… elle a le droit de l’être. Elle en a le droit.

Elle… a donc le droit, aussi, de se venger. De le punir.
De le châtier.
Parce qu’il le mérite. Parce qu’il a fauté.

Mais…


« Hem. »

Il inspire, quand même.
Quand Zatanna rattrape la planche pleine de clous ; qu’il sait être factices.
Enfin. Qu’il pense être factices.
Mais… on ne sait jamais ; avec elle. On ne sait jamais.

Il sent bien que les attaches sont fausses – qu’il peut s’en défaire rapidement.
Il demeure élève de Thaddeus Brown, le mentor de Mister Miracle ; le premier et plus grand maître de l’évasion.
Mais… bon. On ne sait jamais, avec elle.

Bruce préfère rester prudent ; et se taire.
Encaisser, au fond.
Surtout quand elle s’assoit à ses côtés. Surtout quand elle murmure quelques mots à l’envers – une formule magique, en principe.

Mais rien ne se passe.
Heureusement.


« Hrm. »

Il grogne.
Pour acter sa satisfaction, par rapport à l’absence d’effet de la formule.
Cela peut prouver, aussi, les difficultés de Zee.
Mais… bon. C’est quand même une bonne chose qu’il ne soit pas transformé. Quand même.


« Pour… une Magicienne rouillée, tu… réussis à soumettre un milliardaire en vue et un justicier intraitable.
Rouillée, peut-être. Talentueuse… toujours. »


Sa voix est calme ; douce. Son regard est soudain gentil, sympathique ; tendre.
Ça se calme. Entre eux.
Ça se calme.
Et, tout naturellement, toute mesquinerie ou gaminerie disparaît, en lui.


« Hrm. »

Bruce grogne, encore. Mais plus… doucement. Plus tendrement.
Plus gentiment.
C’est fini.
La guéguerre est finie ; elle était justifiée. Il est temps de se remettre, de se reprendre.
De reprendre ce qu’ils ont abandonné, avant. Quand il est mort.

De redevenir amis.
Les meilleurs amis du monde. Mais, hé ; c’est un secret.


« Je… crains que mes réponses à tes questions ne provoquent encore ton courroux. »

Il se redresse, dans la boîte ; la boîte de la mort.

« Princesse du prestige. »

Un sourire amusé glisse sur son visage.
Il ne pouvait pas s’en empêcher, définitivement.


« Après… t’avoir abandonné. »

Il confirme son redressement, et s’assoit aux côtés de Zee, en équilibre sur la boîte.
Son visage est plus grave.


« Lâchement, et honteusement. J’en suis… désolé. Sincèrement. »

Il s’excuse, encore. C’est rare ; mais il sait que c’est justifié.

« Et… donc. Après.
Après, j’ai… cherché de l’aide. Parce que je sentais… je savais ce qui est arrivé. La résurrection, par le Puits de Lazare. »


Il souffle, lourdement.

« J’étais… perdu. Je savais que j’étais… vivant ; que j’avais les souvenirs de Bruce Wayne. Que j’avais son instinct. Avec la certitude… qu’il était mort.
Qu’il avait trouvé… la paix. Enfin. »


Bruce détourne les yeux, et se perd dans le vague ; les souvenirs.
Les regrets, aussi. Un peu.


« J’ai cherché… la vérité, alors. Je voulais savoir… ce que j’étais. Qui j’étais.
Je suis allé donc à… Themyscira. »


Une évidence.
Les Amazones sont proches des dieux ; et Diana dispose d’un Lasso qui révèle la vérité.
Même la plus désagréable.


« Je m’y suis… retrouvé. Encore plus.
J’ai su. J’ai su alors ce que j’avais senti, avec toi ; qui j’étais. Bruce Wayne, oui. Batman… aussi. Surtout.
Mais… je sais. Je sais que les résurrections par le Puits… ramènent les morts. Souvent, sans leurs âmes.
Je devais savoir, alors. Je devais savoir si j’étais revenu avec une âme – ou sans.
Je suis allé chercher la réponse. »


Il soupire, et tourne son regard vers Zatanna.

« A Londres. »

Foyer du plus grand et du pire Sorcier de son temps ; voire de la création.
Accessoirement petit-ami irrégulièrement régulier de Zatanna.
John Constantine.


« Il… m’a aidé. A son niveau.
Ce qui implique qu’il m’a abandonné dans la maison d’un revendeur d’âmes. Pour qu’il me propose un prix, s’il sentait quelque chose. Hrm. »


Quelles. Formidables. Méthodes.

« J’ai pu… en sortir. Et j’ai eu confirmation ; j’ai une âme.
J’ai donc… décidé de revenir.
Mais je suis allé voir Ra’s al Ghul, avant. Pour comprendre. Pourquoi. Pourquoi il m’a ramené.
Pourquoi… il m’a enlevé ; ce que j’avais trouvé. »


La paix.
La paix… dans le vide. Le néant.
La mort.

Bruce détourne les yeux. Cette conversation est difficile ; pour lui et son amie.
Elle est cependant nécessaire.
Rapidement, sans s’en rendre compte, Bruce se libère de ses liens, et perd encore son regard dans le vague.

La mort.
L’ultime demeure ; le dernier foyer.
Le repos.
Après une vie terrible. Après bien des aventures, bien des drames ; après un décès. Un décès héroïque, qui signait le rassemblement de ses proches contre Lex Luthor.

Une… belle mort.
Voilà ce qu’il avait.
Voilà… ce que Ra’s al Ghul lui a pris. A jamais.

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Re: Fallait pas commencer | Ft. Bruce Mar 23 Juin 2020 - 15:06


Fallait pas commencer
Bruce & Zatanna
La vengeance est un plat qui se mange froid et tu vas te glacer d'effroi, en constatant qu'mon appétit est loin d'être petit, petit. Tu peux prendre tes jambes à ton cou, vite avant que je te le torde. Ce qui ressemblerait encore beaucoup trop à de la miséricorde. Tu regrettes tes écarts (na-nou-ni-nou, na-nan). Mais maintenant c'est trop tard (na-nou-ni-nou, na-nan). Mon vieux t'es un connard. Avec un grand C. Fallait pas commencer (na-nou-ni-nou, na-nan)

Il se moquait de son surnom, bien. Elle aussi, elle ne l'aimait pas trop celui-là. Elle aurait préféré reine, ou peut-être impératrice. C'était presque une insulte tout compte fait. Princesse. Pff. Et puis après la moquerie, Bruce tenta de gonfler son ego en vantant ses talents qui permettaient encore de le mettre au tapis, lui grand justicier, grand milliardaire. Il se mouchait pas du coude celui-là.

- La flatterie ne prend pas sur moi.

Si, ça prenait très bien en vérité, mais pas dans de telles circonstances. D'autant plus qu'il s'était docilement laissé faire simplement parce qu'il savait très bien qu'elle le transformerait en lapin autrement. Pouvoirs disparus ou pas, elle était persuadée qu'elle aurait la volonté nécessaire en cas de refus de coopération. Elle lui lance un regard qui exige des réponses et Bruce finit par s'exécuter, non sans une pointe de malice. Il s'excusait, encore. Et elle au fond, elle n'en avait pas grand chose à faire. Elle ne lui en voulait pas vraiment pour ce qu'il avait fait, elle en avait vu d'autres et en verrait sûrement de nouvelles. Elle voulait simplement comprendre, et tout ce qu'il lui disait aidait un peu.

- Toi bien sûr, quand tu peux faire un détour à Thémyscira, tu n'hésites pas.

Elle le taquine un peu, simplement parce qu'elle savait que sa relation avec Diana n'avait pas fini de faire parler d'elle. Que toutes les relations de Bruce n'avaient pas finies de faire parler d'elle, finalement. Mais celle qui unissait la princesse des amazones et ce milliardaire là... c'était encore différent. Et puis bon, une île entièrement peuplée de femmes, ça ressemblait à la description du paradis que devait se faire Bruce. Elle était cependant heureuse que la jeune femme ait pu lui apporter des réponses, sincèrement heureuse. La suite la fit sourire amèrement. Constantine. Évidemment. Parfois, elle se disait que le magicien saisissait absolument toutes les occasions possibles et imaginables pour lui rappeler qu'il était là, tout près, mais c'était sûrement se donner trop d'importance. Ce qu'il avait fait à Bruce, c'était parfaitement incorrect, proprement irrévérencieux. Et elle honteusement, elle adorait ça.

- Du Constantine tout craché...


Bruce s"était libéré de ses liens depuis et Zee n'allait certainement pas le lui reprocher. Elle avait eu ce qu'elle voulait alors que l'air s'était chargé en plomb. Ce qu'il avait trouvé. L'idée même qu'il puisse regretter la mort lui fendait le cœur en des milliers de petits morceaux.

- Je suis contente qu'il t'ait ramené, tu sais. Peu importe pourquoi.


Zee noue ses doigts, puis les dénoue, les tripote sans parvenir à trouver une position qui lui serait naturelle, qu'il lui plairait d'adopter. Elle ne savait pas comment lui dire, elle ne savait pas s'il fallait poser la question quand bien même cela rouvrirait de vieilles blessures.

- Tu aurais préféré qu'il te laisse là-bas ?

Tant pis, c'était dit. Elle darde sur lui des yeux qui lancent des éclairs, des yeux bleus incandescents pas furieux, pas mauvais mais piqués au vif. Sa voix meurt un peu sur la fin, parce qu'elle se sent blessée en tant qu'amie, elle se dit qu'elle ne compte pas tant que ça, que tous ses proches ne comptent pas tant que ça pour qu'il dise quelque chose d'aussi dur, d'aussi vrai. Et puis elle réfléchit, elle se rappelle de la fatigue. La fatigue qui pèse, la fatigue qui dure et la fatigue qui ne s'en va pas et que finalement, elle comprend un peu.

- Avant d'être Batman, tu es Bruce. Avant d'être Bruce, tu es le gamin qui me parlait des étoiles comme s'il les connaissait personnellement. S'il te plait, n'oublie jamais ça. Les gens ont besoin de toi c'est vrai, et le monde a besoin de toi, c'est vrai aussi. Une part de moi serait morte avec toi si tu y étais resté mais avant tout ça... tu dois réapprendre à vivre pour toi.

Elle souffle, jure en italien à l'étouffée. Elle aussi elle avait eu envie d'abandonner, parfois. Et la mort a quelque chose d'éternel, de reposant. Partir en sachant qu'elle resterait légende, ça aurait dû l'apaiser. Pourtant elle continuait Zee, sans trop savoir pourquoi. Elle continuait inlassablement, c'était dans ses gènes, ça ne l'abandonnait pas.

- Mais si tu me refais un coup pareil Wayne, crois moi que je n'aurais aucun scrupule à faire ça au monde.

Parce qu'il faut pas déconner non plus. Elle veut bien être gentille, mais il faisait froid dans cette foutue grotte.
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Re: Fallait pas commencer | Ft. Bruce Mer 24 Juin 2020 - 9:56

Bruce Wayne veut réagir, répliquer. Dire quelque chose.
Une plaisanterie. Une blague.
Une pique, un peu.

Il n’en fait rien.

Même si c’est difficile. Même si la tentation est grande, quand Zatanna Zatara dit, à tort, que la flatterie ne prend pas sur elle.
Il ne dit rien.
Parce qu’il sait ; parce qu’il sent… qu’il vaut mieux ne rien dire, là. Ne pas abuser de sa chance. Ne pas pousser trop loin.

Il s’exécute, alors.
Il ne dit rien ; à ce sujet. Mais il parle, oui. Parce qu’un regard de Zee le lui demande.
Il s’exécute.
Calmement. Posément. Lentement.

Il explique. Il s’explique.
Tout.
Bien que son récit ne soit pas toujours clair… certainement parce que ses idées ne le sont pas encore, non plus.

Bruce ne réagit pas aux quelques commentaires de Zee.
Pour des raisons diverses.

Déjà, parce que si l’idée de visiter une île remplie de femmes est alléchante – il a bien trop d’expérience et de connaissances sur Themyscira pour savoir que la fameuse Île du Paradis ne l’est que pour ceux et celles qui y sont acceptés.
Celles, surtout. Ceux… bien plus rarement.

Ensuite… parce qu’il sent bien que la Magicienne est toujours troublée quand John Constantine est évoqué.
Une part de lui le regrette, en soi. Cet attachement commun, mais vicié. Cet amour sincère, mais cruel.
Ils s’aiment ; mais se font du mal. Bruce a trop peu d’expérience en la matière pour savoir si cela peut s’améliorer – mais il sait que cela peut durer.
Les souffrances les plus séduisantes sont toujours les plus longues à disparaître.

La suite… appelle des réactions, cependant.
Il ne peut plus. Il ne peut plus se réfugier dans le mutisme, quelques sourires, quelques hochements de tête.
Il doit. Il doit parler.
Il doit réagir.
Il doit répondre.


« Je… »

Il commence. Il s’arrête.

« Humf. »

Il souffle.
Puis reprend. Lentement.


« Je… pourrais dire que je choisirais une plage à Haïti, pour chercher magiquement sous quelle forme je suis revenu d’un décès.
Mais… »


Il prend une grande inspiration.

« … je ne veux plus faire cela. Je ne veux plus… te faire cela. »

Bruce pose un regard gêné et triste sur Zee.
Il s’en veut.
De l’avoir abandonnée. De l’avoir laissée.
De l’avoir fait souffrir.
Avec ça… et son décès. Aussi.


« Je… ne sais pas. »

Il détourne ses yeux, toujours tristes.

« Je ne sais pas… faire ce que tu me demandes. »

Une légère grimace glisse sur son visage.

« Vivre.
Et vivre… pour moi. »


Ses épaules retombent, instinctivement.

« J’ai… perdu mes parents ; trop jeune. Avec… le temps, maintenant, je sais… je sens que tout aurait pu être différent, si c’était intervenu… plus tard.
J’aurais pu… gérer. Accepter. Encaisser. Me remettre.
Là… non. J’ai été pris. Par la douleur, la tristesse, le deuil ; la souffrance. La colère.
J’ai été pris. J’ai été seul. J’ai… fui. Je me suis caché.
Derrière… un masque. »


Il souffle, encore.

« Je… me suis acharné, alors. A être le meilleur ; toujours. Pour la mission, le serment, oui. Mais… pas uniquement.
Pour… être le meilleur.
Parce que si je suis le meilleur, alors… alors, je suis sûr qu’ils auraient été… fiers. »


L’émotion s’incruste dans ses mots.

« Ils… ne me connaissent pas ; moi. Leur absence… me hante, encore. Et cette question.
Suis-je… assez bien ? assez bon ?
Est-ce que… j’en fais assez ? Est-ce que je suis… digne ?
Être le meilleur – ça me permet de me dire que oui ; car je suis le meilleur. Alors ils ne pourraient… qu’être fiers.
Mais… c’est un cercle sans fin. Un cycle qui mène… au pire. Car je ne peux rester le meilleur, toujours.
Et, surtout… je ne vis pas, comme tu le dis. Je ne vis pas.
Encore moins… pour moi. Car je ne me vois que… dans ce que les autres voient, en moi. Car je cherche en eux… mes parents. »


Il hausse des épaules lasses.

« Je suis mort, Zee. Et je suis revenu. »

Il repose, enfin, ses yeux tristes et fatigués sur elle.

« J’ai… tant perdu.
Mes parents. Jason, Stephanie, les autres. Le bébé avec Selina, le bébé porté par Diana. Puis la vie.
J’ai… tant perdu. Et je suis revenu.
Mais… je ne regrette pas que Ra’s al Ghul m’ait ramené. Je me demande juste… pourquoi ?
Pourquoi moi ?
Je suis mort. Je suis revenu. Mais… qui c’est, je ?
Je… ne trouve pas la réponse… »

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Re: Fallait pas commencer | Ft. Bruce Lun 13 Juil 2020 - 2:31


Fallait pas commencer
Bruce & Zatanna
La vengeance est un plat qui se mange froid et tu vas te glacer d'effroi, en constatant qu'mon appétit est loin d'être petit, petit. Tu peux prendre tes jambes à ton cou, vite avant que je te le torde. Ce qui ressemblerait encore beaucoup trop à de la miséricorde. Tu regrettes tes écarts (na-nou-ni-nou, na-nan). Mais maintenant c'est trop tard (na-nou-ni-nou, na-nan). Mon vieux t'es un connard. Avec un grand C. Fallait pas commencer (na-nou-ni-nou, na-nan)

Zatanna écouta, longtemps. Elle ne dit pas un mot, elle le laissa s'exprimer, elle savait que quelque part, il en avait besoin. Quand bien même c'était dur d'entendre tout ça, quand bien même elle aurait mille choses à dire et mille répliques pleines de bons sentiments à délivrer. Mais elle ne dit rien, parce qu'il avait besoin de parler et d'être écouté. C'est important, peut-être plus que d'être conseillé. Elle soupira longuement à la fin de sa tirade, et puis elle posa sa tête sur son épaule. Elle aurait bien aimé que ça suffise à ce qu'il comprenne tout ce qu'elle voulait lui dire, tous les mots qu'il lui manquait.

- Non, tu ne peux pas. Tu ne peux pas continuer éternellement.


À être le meilleur, toujours. À en oublier de vivre. Et elle non plus, elle ne pouvait pas. Parfois elle se surprenait à rêver d'un pavillon en bord de mer. Un endroit tranquille, une vie stable où elle pourrait raconter à ses enfants les histoires qu'elle avait de son père. Les histoires de leur famille. Peut-être adopter un chien, avoir quelques amis et se retrouver le samedi pour déjeuner. C'était ça, le bonheur, non ? C'était comme ça que tout le monde le voyait en tout cas. Parfois elle rêvait de laisser derrière elle les paillettes et les chapeaux haut de forme, les costumes extravagants et les faux tours de magie. La cape de super-héroïne aussi. Elle ne la mettait jamais physiquement mais elle lui collait à la peau de toutes sortes de façons. Et puis elle se reprenait très vite, tout ça ce n'était pas pour elle. Elle s'ennuierait vite et finirait par replonger. Elle crèverait sur scène, ou elle crèverait pour les autres. Peu importe, Zatanna Zatara aurait une mort mémorable, c'était sa destinée. On ne lutte pas contre sa destinée.

- Je ne sais pas qui tu es Bruce, je ne sais même pas qui je suis. Nous sommes des êtres complexes, pas seulement nous. Tout le monde. Je ne sais pas s'il est possible de trouver la réponse.

Elle se redressa finalement, relativement épuisée. La lumière était très belle cette après-midi là, claire, pure. L'arbre devant la fenêtre du manoir filtrait ses rayons, dessinait des ombres sur le parquet. C'était joli, vraiment très joli.

- Tout ce que je sais, c'est que tu es mon frère et que je t'aime. Peu importe qui tu peux bien être au fond, et qui tu es devenu depuis qu'on t'as ramené. Tu es toujours celui que j'ai connu, c'est tout ce qui importe à mes yeux. Et je ne peux pas parler au nom de tes parents, mais je suis fière de toi. De la personne que tu es devenue.

La magicienne se leva finalement, dégourdissant nonchalamment ses jambes en tournant un peu en rond. C'était vraiment une très belle journée.

- Tu viens ? On va se promener. Vous avez combien d'hectares déjà ? Deux ou trois ? Largement de quoi faire une promenade en tout cas.

C'était une distraction, certes, mais une belle distraction. Elle trouvait ça important de se rappeler parfois que la Terre était là, sous ses pieds. Que rien ne serait possible sans elle, que rien ne serait pareil. Que c'était de là d'où venaient ses pouvoirs, et qu'il était important de le reconnaître de temps en temps. Ça faisait du bien de se promener, de se vider la tête. Ça lui faisait du bien à elle, en tout cas, et elle espérait que ça aurait le même effet sur l'homme chauve-souris.

- Allez, enfile ta chemise à fleurs et dépêche toi.

Encore une fois, elle ne ferait aucune concession. Pas même sur cette foutue chemise à fleurs.
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Re: Fallait pas commencer | Ft. Bruce Ven 31 Juil 2020 - 18:26

Il ne dit rien.

Pas un mot ne s'échappe de sa bouche. Pas un bruit.
Pas un grognement, non plus.
Alors qu'il en forme tellement. Alors qu'il utilise cela comme une forme de communication. Alors qu'il est connu comme pour ces Hrm, ces Humf, ces Mmh.

Rien.
Bruce Wayne ne dit rien. Batman non plus, d'ailleurs.
Il reste silencieux. Ils restent silencieux.

Lui sourit.

A elle.
A ce qu'elle dit. A ces mots simples mais justes, qui le touchent en plein cœur.
A elle.
Zatanna Zatara. Son amie d'enfance. Son amie.

Sa meilleure amie.
Sa... sœur.

Celle qui ne l'a jamais laissé ; mais celle qu'il a laissée, souvent.
Celle qui ne l'a jamais abandonné ; mais celle qu'il a délaissé, souvent.
Celle qui a tant souffert, tant sacrifié, tant perdu ; et celle qu'il n'a pas su protéger.

Elle. Zee.
Sa sœur, oui. De cœur.


 « Ou... i. »

Il se redresse, lentement. Il se relève.
Il s'avance.


 « Je... dois bien avoir cela quelque part. »

Il hausse les épaules, détaché.

 « Mon dressing sur deux pièces doit bien contenir une chemise à fleurs. Pour une... Bat-urgence à Tahiti. »

Il s'avance. Il la rejoint.
Il sourit ; vraiment.

Ils se lancent, alors. Ensemble.
Ils marchent.
Dans le jardin. Dans les jardins. Dans la propriété. Dans l'immensité du domaine du Manoir Wayne – où ils peuvent se perdre. Où ils vont se perdre, au moins pour quelques heures.

Loin de leurs vies. Loin de leurs réalités. Loin de leurs responsabilités.
Loin des capes, du cuir, des masques ; des combats. Des pertes.
Loin des noms de code. Loin des missions.
Loin du drame des Zatara. Loin du drame des Wayne.

Loin de tout.
Ils s'avancent ; dans la lumière du jour, dans la beauté de la vie du jardin.
Loin des ténèbres.
Ils s'avancent ; ensemble. Main dans la main.
Dans la lumière.
Au moins pour quelques heures.

Enfin.
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