Le show du Multivers ! [Flash]

Les Etats-Unis d’Amérique disposent de grandes villes.
Depuis toujours.

Mais le XXe siècle, et notamment sa deuxième partie, a vu l’avènement de cités exceptionnelles, semblables à nulle autre pareille.

Metropolis et sa technologie futuriste. Gotham City et son attrait vicieux, plein de violence et d’espoir.
Star City et ses opportunités économiques.

Central City… et son goût pour la vitesse, pour l’avancée ; le développement.
La course en avant.


Central City est littéralement une ville qui, court tout le temps. Dont les habitants vont à cent à l’heure ; qui ne s’arrêtent pas, ou seulement pour être remplacés par d’autres, tout aussi actifs qu’eux.

Le fait que les super-héros locaux soient super-rapides n’est qu’une confirmation de l’évidence.
Central City va vite.
Central City… est l’incarnation même de la fougue, de la vitesse.

D’une forme de folie débordante, à aller de l’avant.

Cela explique que STAR Labs se soit créé, installé et développé là-bas.
Cela explique que le consortium soit toujours aussi puissant dans cette cité américaine.


Mais cela n’explique pas tout, cependant.
Enfin.
Pas toute l’activité du jour à STAR Labs, plutôt.

Car, alors que la matinée débute à peine, le siège de STAR Labs est en ébullition.
Quelque chose se passe.
Quelque chose… arrive, plutôt.

STAR Labs a reçu une heure auparavant un signal, venu des cieux ; de l’Espace.
Une arrivée est prévue.
Une arrivée est annoncée.

Les scientifiques finalisent les vérifications, et ils savent – cela arrive, oui.
Cela arrive. Maintenant.

Un signal d’alerte est transmis à la police par un employé prudent, malgré l’ordre de garder l’événement secret.
Il se retire alors que la fameuse arrivée… intervient.

Devant le siège de STAR Labs.

BOOM

Un choc sonique intervient, et ébranle les bâtiments. Un vortex de téléportation s’ouvre, et se ferme.
Quelqu’un en émerge.

« Bon. Je pense que l’invitation a été reçue, et sûrement transmise ; avec ce tantinet de mystère que j’apprécie de plus en plus.
Mmh. »

Une forme se positionne devant STAR Labs, avec un sourire immense.
Et amusé.

« Ce cher Flash… est-il à nouveau en retard ? »

Il glousse.
Une longue journée l’attend – une longue journée les attend. Mais ça n’empêche pas de s’amuser autant qu’il le peut, quand même !

Central City va vite.
Ses citoyens sont souvent à cent à l’heure, tous les jours. Les rues sont pleines, vivantes. Ces derniers temps, les gens ont repris leurs vies, retrouvés leurs travail. Ils ont fait reconstruire leurs maisons, parfois avec l’aide inattendu, rapide, mais fort appréciable de la part de leurs héros. Ils le font de bon coeur, ces justiciers véloces et les citoyens n’en sont que plus admiratifs et fan !
Central City va très vite…
Aussi vite que Flash !
Mais pas aujourd’hui ...
- Allen !
Parce qu’aujourd’hui, tout va de travers dans la vie de Barry Allen…
- Classez ces dossiers avant la fin de la matinée !
« Oui ! »

Bien sûr qu’il va le faire… Même s’il grince des dents à l’idée de devoir lâcher des yeux le directeur Singh…
Depuis quelques temps, son comportement est très étrange. Patty lui a dit l’avoir vue aux côtés des fidèles de l’Eglise du Sang, cette secte qui s’est établis dans la région depuis plusieurs mois. Cinq mois ont passé et depuis leurs activités semblent devenir de moins en moins visible… Ils savent se cacher et agir partout, à travers le pays, mais aussi en Europe. Il se peut que la secte se soit faite des alliés… Son enquête le pousse de plus en plus à se rendre là-bas, sur une des nombreuses pistes de son ami Ralph Dibny. S’ils veulent rapidement retrouver Iris… Il faut qu’il puisse prendre en filature ces gens que Singh semble revoir de plus en plus de fois, au cours de ces derniers jours.
Mais c’est en prenant le risque de laisser Central City avec les récents problèmes qui touchent toutes les USA …

On ne peut pas dire que Barry se laisse crouler sous le travail. Il est capable de finir très rapidement ses dossiers et de continuer son enquête avec l’aide de ses proches. Mais pour une fois, il n’est pas sur le front, alors qu’une alerte est lancée, alors que STAR Labs enregistre une activité étrange et soudaine… L’homme le plus rapide du monde n’a pas su la nouvelle, pas avant la transmission de la nouvelle par les policiers sur place. Et dès l’instant où il a compris ce qu’il se passe, Barry s’est éclipsé et s’est mis à courir…


Parce qu’il est en retard, oui… Une bien mauvaise habitude ! En arrivant sur place, il s’est attendu à découvrir une catastrophe ou un défi bien trop grand pour lui, bien qu’il se serait plié en quatre pour le résoudre par ses propres moyens sans prévenir les autres. Mais il arrive face à une personne… qu’il connaît bien. Même s’il met une ou deux secondes de plus à le reconnaître ! …
« Scott ? »

Mister Miracle s’est présenté devant les plus grands laboratoires de Central City dans un costume bien différent de celui qu’on lui connaît habituellement. Il ne manque pas de classe, mais ça surprend ! Flash le regarde, finissant par croiser les bras, intrigué par sa présence si… soudaine.
« Tu es venu par rapport à ma réponse pour ton invitation ? »

Une invitation très surprenante elle aussi ! Un portail s’est ouvert dans son salon et lorsqu’il l’eut emprunté, Barry s’est retrouvé dans un cirque cosmique. Si tous les spectacles étaient tous aussi formidables les un des autres, Flash s’était surtout bien amusé au moment où il a retrouvé son très cher ami et collègue Ralph Dibny. Le héros élastique, qui a pour le moment mis de côté le costume depuis les nouvelles règles mises en place par le Gouvernement, lui avait avoué vouloir retrouver quelque chose en répondant à l’invitation. Un peu de joie… Parce que même s’il se sent beaucoup mieux, malgré la victoire arraché des griffes de Lex Luthor, malgré la satisfaction de voir son jeune élève réussir à devenir un bon héros, il ressent toujours le poids de l’absence.
Un point que Barry peut parfaitement comprendre…
« Que… Qu’allons nous faire, maintenant ? »

Il pose la question, davantage parce qu’il tente de comprendre le mystérieux personnage qu’est Scott Free que parce qu’il ignore ce qu’il se passe. Il sait oui… Une nouvelle menace approche… Et elle semble les dépasser tous, ceux qui vivent sur cette planète. Mais à force de vouloir gérer les nouvelles menaces, Flash oublie bien trop souvent de se concentrer sur l’essentiel et d’avoir du recul sur tout le reste...

Les agents, employés, scientifiques et gardes de STAR Labs se calment.
Un peu.

Ils sont surpris et crispés par l’arrivée brutale et annoncée de Mister Miracle, dont l’allure ne correspond pas aux standards ou aux archives.
Mais c’est bien l’apparition de Flash qui les tranquillise, et leur permet de souffler.

Un peu, oui.

Les deux super-héros sont invités à échanger dans une aile plus discrète, à l’abri des regards, des curieux… et des alarmes.

Ils acceptent.
Ils sont amenés dans une pièce large mais discrète ; et ils échangent, ainsi.

Scott Free s’amuse, glousse, lance quelques clins d’œil, joue avec sa canne et son chapeau.
Il fait tourner, un peu, les agents de STAR Labs en bourrique.
Puis se calme.

Il attend que les portes se ferment, et obtient confirmation par sa Boîte-Mère qu’ils sont protégés ; sécurisés.
A l’abri.

« Nous sommes en paix, mon cher.
Enfin. »

Un sourire doux glisse sur son visage glabre.

« Ma… présence est en effet liée à ta très agréable apparition lors de l’inauguration de la Cour des Miracles, Barry.
Je tiens d’abord à te confirmer quel plaisir j’ai eu à t’y voir.
Ce fut… réconfortant, de voir un visage ami dans cette foule intense et dynamique. D’autant que j’ai l’impression que cela t’a plu – ce qui réchauffe ma vieille âme. »

Un gloussement tendre accompagne ses mots.

« J’ai cependant… besoin de ton aide, Barry.
Tu le sais, tu l’as vu : la Cour des Miracles est une structure extraordinaire, intense et dynamique, qui vise à donner de la joie et du plaisir dans un Univers encore touché par les crises… et les abus de Lex Luthor. »

Une grimace entendue passe sur son visage.
Il sait ; ils savent, tous deux.
Hélas.

« Mais… mais la Cour des Miracles n’intervient que dans notre Univers, Barry.
Or, Lex Luthor a touché et brisé bien des mondes – des mondes parallèles.
Cela… me mine, me ronge, me trouble de savoir que, là-bas, les survivants sont seuls – abandonnés. Sans joie. Sans plaisir.
Sans personne. »

Il hausse les épaules, légèrement.

« J’entends palier ce défaut à mon projet.
J’entends me rendre dans le Multivers – et proposer une tournée, littéralement, de la Cour des Miracles, pour que les mondes survivants en bénéficient.
J’ai… besoin de toi, cependant. Doublement ! »

Il sourit, en levant deux doigts en l’air.

« En premier… ton avis.
En l’absence de Raymond Palmer, tu es le spécialiste du Multivers, et je souhaite connaître ton avis sur les dangers et les risques et l’intérêt de tout ceci.
En second… ton implication.
Tu sais que je dispose du Porteur, qui voyage dans la Plaie et donc le Multivers.
Hélas, le Porteur tire et utilise beaucoup d’énergie pour maintenir les Portes, la téléportation qui mène à la Cour des Miracles. Je ne… souhaite pas aspirer son énergie, au risque de tout perdre.
Or, je dois aller dans le Multivers.
Je souhaite donc… que tu m’y emmènes. Que tu y emmènes un extrait de la Cour des Miracles, au moins jusqu’à la Maison des Héros, le cœur du Multivers où ces super-héros définitifs pourront m’aiguiller.
Qu’en… dis-tu ? »

Mister Miracle a parlé vite, comme une mitraillette ; comme d’habitude.
Il en prend conscience.
Il se tait.
Et laisse, surtout, son ami répondre… et encaisser, d’abord !

Barry n’est pas surpris par le comportement de Scott Free. Il a toujours été un peu extravagant mais d’une compagnie agréable… quoi que mystérieuse souvent ! Mais c’est surtout par son allure qu’il surprend… Ce costume, bien qu’il le portait déjà dans le cirque cosmique, sort de l’habituel tenue de Mister Miracle. Qu’est-ce que cela peut bien signifier ?
Flash garde la même cadence que Scott, l’observant en silence. Si ce dernier s’amuse de la situation avec les scientifiques qui peinent à calmer leurs nerfs mis à rude épreuve à cause de l’alerte plus tôt, Barry est étrangement grave. Son visage est sérieux… Il craint le pire par cette venue improvisée. Il a peur que l’homme, réputé pouvoir se sortir de tous les pièges, vienne lui annoncer une mauvaise nouvelle. Celle qui vous glace le sang ou qui peut vous ramener à ce que vous êtes : un mortel. Parce que Barry n’a pas oublié les messages de Scott Free : Il est un dieu, qui a tout vu et qui se souvient de tout.

La Comète de Central City l’accompagne ainsi, jusqu’à une pièce isolée où il peuvent enfin discuter… Enfin, où Scott va pouvoir lui dire les raisons de sa présence à Star Labs. Bras croisés, il patiente, parfaitement immobile. Scott confirme, qu’il est bien là en retour à sa présence au sein du cirque. Barry esquisse un léger sourire.
C’est vrai… que cet endroit lui a plu.
Ce fût agréable de pouvoir entrer en terrain, certes inconnu, mais chaleureux, où les gens souriaient, riaient, s’amusaient ! Même Ralph lui a paru se sentir mieux en ces lieux de fêtes et de spectacles.
Le cirque cosmique a surpris, par son apparition, mais pas par son existence. Mister Miracle est un homme de spectacle, on ne peut pas lui retirer ce point. Il est aussi un homme qui veut s’occuper des autres, d’une manière ou d’une autre.
Mais Scott n’est pas venu lui parler que de ce point.
« Ah ? »

Scott a besoin de son aide ? Intrigué, le bolide semble être plus réceptif à ce qu’il entend. Il semble moins tendu … Mais Scott débite d’un seul coup un flot de paroles qui l’oblige à tout analyser… un peu au ralentis.
Il doit bien l’avouer… qu’il en a bien besoin là. Pour tout bien comprendre ce que Scott attend vraiment de lui.
Lex Luthor, ce nom crispe encore Flash… Lex Luthor, le destructeur de monde… Comment oublier tous les malheurs qu’il a fait à beaucoup de héros ici, mais aussi à ceux du Multivers ?
Barry se contient et fronce légèrement des sourcils. Il est tout aussi peiné que son ami divin de savoir que tous ces gens ont souffert, que certaines mondes ont été détruit par la folie de Luthor et qu’ils soient isolé, obligé de se reconstruire après le passage des Bizarro…
« Attends, tu … ? »

Oui.
Il veut faire ça. Scott Free souhaite voyager à travers le Multivers, pour que ses représentations puissent toucher toutes les personnes qui ont été touchés…
L’expression de Barry est passé de la gravité à la tristesse… Et maintenant il paraît réellement surpris par la révélation de ce projet.
Flash reste silencieux pendant un petit moment où il prend le temps de réfléchir… Mais surtout d’essayer de savoir si ce qu’on lui demande est possible.
Possible ? Ah ! … Bien évidemment que ça l’est ! Mais… Peuvent-ils le permettre ? Et surtout… Est-ce que ce projet cache d’autres desseins ?
« Eh bien... »
Peut-être pas… L’idée est sans doute déjà posée.
« J’en sais moins que Ray, sur tous les dangers d’un voyage aussi particulier.
Je pense que c’est moins dangereux que si tu m’avais demandé de voyager à travers le Temps. »
Barry réprime un frisson à cette idée et grimace.
« Mais ça n’est pas moins délicat… Les risques c’est qu’on s’y perde ? Les dangers sont nombreux et je ne sais pas vraiment comment les éviter. J’ai toujours eu de la chance lorsque j’y parvenais ! Je sais qu’il existe des endroits où il ne faut pas aller et une limite qu’il ne vaut mieux pas atteindre... Mais, la Maison des Héros ? Je pense que je … pourrais … »

Flash secoue la tête et finit même par rire nerveusement.
« Haha, c’est complètement fou ce que tu me demandes, Scott ! Voilà ce que j’en dis ! Je… C’est une bonne idée dans le fond mais le faire c’est … »

Si c’est si fou, pourquoi est-ce qu’il se met à réfléchir à une solution ?
« … Avec assez de vitesse et en sachant où nous voulons aller, je peux peut-être t’ouvrir une porte… »

Barry relève ses yeux vers Scott… Il grimace à nouveau. Parce que… Parce qu’il trouve l’idée formidable ! Mais tout peut vite dégénérer et il a promis de ne plus recommencer … à tout faire capoter.
Cependant...
« Je veux bien t’aider Scott. Mais… Il y a un mais. Si jamais on sent que ça foire, on arrête tout. On évite de détruire quelque chose… Et lorsque nous aurons atteint la Maison des Héros, il nous suffira de trouver un moyen moins dangereux, ils auront sans doute quelque chose à proposer. D’accord ? »

Flash est d’un naturel gentil. Il a bon coeur. Mais il craint justement qu’il est une fois de plus accepté de participer à un projet qui va le dépasser. Bien que cette fois-ci, il sera prêt à agir si ça tourne mal, étant dans une meilleure condition que le jour où il a décidé, avec Ray, de faire un voyage à travers la Speed Force...

Un sourire doux passe lentement sur le visage de Mister Miracle.

« Oh. »

Un gloussement enthousiaste accompagne sa réaction, positive et chaleureuse.

« Formidable ! »

Il saute presque sur place, d’excitation.

« Il est… bien sûr évident et définitif que je ne souhaite absolument pas mettre en danger les autres Dimensions, et encore plus le Multivers !
Ce diable de Lex Luthor en a déjà fait assez. »

Une grimace dégoûtée glisse sur ses lèvres.

« Mais… je suis ravi, sincèrement ravi que tu acceptes ! »

Il tape affectueusement l’épaule de Flash.

« Quel… fantastique voyage s’ouvre à nous ! »

Son autre main lève sa canne, qui laisse une traînée émeraude lors de ses mouvements dans les airs.
Une sorte d’image apparaît, alors.

Une forme verte, créée par le seul esprit de Scott Free ; aidé de l’anneau de Green Lantern, caché dans sa canne.


La Maison des Héros apparaît ainsi devant eux.
Tandis que celui qui souhaite s’y rendre émet un gloussement amusé, et gourmand.

« De l’aventure ! De l’action ! De la découverte ! D’autres Univers !
Oooooh…
Je ne peux m’empêcher d’avoir hâte, Barry ! Allons-y ! Allons-y ! »

L’illusion se modifie, se transforme ; change.
Se multiplie.


Jusqu’à montrer… des hommes et des femmes ; des super-héros.
Les plus grands du Multivers.

« Nous pourrons voir… la Justice League Incarnate, Barry ! La plus grande des équipes !
Oooh, j’ai hâte… allons-y ! Y allons-nous ? Allons-y ! »

Le Néo-Dieu est excité, comme une puce.
Il ne se force qu’un peu.
La perspective de ce voyage l’intéresse, l’amuse ; le grise. Il n’en oublie pas ses objectifs – ses plans. Ses souhaits. Ses stratégies.

Mais… quand même. Tout ça lui plaît. Tout ça lui donne envie.
Tout ça le pousse… à y aller, dès que Flash sera prêt !

Flash répond aussi par un sourire. Il ne peut pas s’empêcher d’être surpris par l’étonnant Scott Free, par cette enthousiasme si bien exprimé ! Alors qu’ils abordent un sujet sombre, lorsqu’ils se souviennent du mal que Lex Luthor a fait. Mais aussi de la dangerosité de ce qu’ils comptent faire… Voyager à travers les Dimensions demande une certaine pratique. Fort heureusement, ils ne sont pas des débutants et l’on peut même dire qu’ils vont se compléter pour effectuer cette traversée. Ce… voyage… Oh oui, il promet d’être extraordinaire. Avec Mister Miracle à ses côtés, Barry ne doute plus. Parce que Scott démontre une débrouillardise hors du commun et s’ils se retrouvent piégés quelque part, ils s’en sortiront haut la main !

Scott fait apparaître une image verte sous les yeux encore plus surpris de Flash. Il commence à ouvrir la bouche comme pour dire : Hey mais…
Mais oui… C’est bien un anneau de Green Lantern. Non ? Il n’a pas rêvé… Mais Scott enchaîne, s’amuse, l’attrape par l’épaule. Il arrive à transmettre son engouement et Barry doit bien l’avouer qu’en regardant cette image de la House of Heroes, trônant au centre du Multivers, il ne peut pas s’empêcher de sourire à son tour. Excité à l’idée de braver l’impossible, de faire l’incroyable pour aller vivre une toute nouvelle aventure où tant de choses sont encore à découvrir, oui !
Son sourire s’élargit alors que les images vertes changent.
« J’ai hâte aussi, Scott ! »

Il regarde les visages de chacun de ces héros. Pourront-ils vraiment les rencontrer ? Sont-ils encore présents… ? Tant de choses ont dû changer depuis le passage des Bizarro. Tant de souffrances, de destructions… S’ils ont les moyens de leur apporter quelque chose de positif, voir même de l’aide, ne sont-ils pas là pour ça ?
Barry ferme quelques instants les yeux pour se concentrer sur l’objectif, mettant de côté l’excitation pour laisser plus de place au sérieux. Il a hâte d’y être, de voir tout ça, la Maison, les Héros, oui… Ils doivent s’y rendre. Mais avant, il doit pouvoir être certain qu’ils arriveront à bon port.
Lorsqu’il rouvre les yeux, il acquiesce d’un air déterminé.
« Je suis prêt, Scott. J’ai juste à me lancer. »

Il le regarde. Flash a toutes les cartes en main et son esprit est clair. Cependant une question le brûle encore : comment va-t- il pouvoir amener une partie du Cirque Miracle avec lui ? Il sait combien le Néo-Dieu est capable de sortir de nombreuses surprises. Mais ceci est complètement… fou !
Barry finit par acquiescer à nouveau et il recule. Il lui suffit de partir en ligne droite sur la route. Les nombreux obstacles devront être esquivés, mais une fois qu’il sera en dehors de Central City, un terrain vague va s’étendre sur plusieurs kilomètres. C’est largement suffisant. Flash observe la pièce où ils se trouvent…


Ils doivent pouvoir trouver quelque chose pour assurer le voyage, un petit boost en plus histoire d’être certain que tout se passe pour le mieux !
« Laisses moi trois petites secondes ! »
Il ne faut que deux secondes à Barry pour s’équiper du matériel de Star Labs pour canaliser l’énergie et vérifier tous les paramètres en direct !
« Voilà, comme ça on est sûr ! Maintenant je suis prêt, c’est quand tu veux ! »

Maison des Héros.
Multivers.
Justice League Incarnate.
Garder tout ça en tête et foncer.
Tout va très bien se passer !
...

Un immense sourire glisse sur le visage de Mister Miracle, quand Flash confirme son accord et finalise les préparatifs.
C’est bon ; c’est prêt.

« Formidable ! »

Il lève les mains, sincèrement enthousiaste.

« Cependant…
Bien que je goûte grandement mes nouveaux vêtements, qui confirment ma vocation de Monsieur Loyal de la Cour des Miracles, j’ai… conscience que le Multivers me connaît autrement.
Afin de simplifier nos démarches, je te prie de m’accorder un instant pour… une mise à jour vestimentaire. »

Il sourit, puis tape le bout de sa canne sur le sol.
Un signal est alors transmis à sa Boîte-Mère, qui s’exécute.


En redonnant au Néo-Dieu l’allure qu’on lui connaît si bien.

« Aaah ! Aussi agréable que de retrouver un vieux pyjama !
Bon…
Prêt ? Oui ? Allez ! »

Et ils partent, alors.
Le Speedster et l’artiste de l’évasion utilisent leurs technologies liées pour créer un portail directement vers le Multivers… avec une étape, d’abord.

La Plaie.


Le canal qui relie tous les Univers entre eux. Les veines du Multivers.
La Plaie.
Où trône notamment…

« Mon vaisseau ! Regarde ! Immense, n’est-ce pas ? »

Scott Free glousse, alors qu’ils passent à côté du Porteur.
Ils vont vite, évidemment.
Un peu trop, d’ailleurs. Un peu trop… vraiment.

« Hey ! »

Tous deux manipulent l’ensemble pour ralentir – et stopper l’avancée dans le Multivers.
Ils y arrivent.
Ils se figent.
Ils s’arrêtent.

Sur… une Terre. Un monde.
Un Univers parallèle.


Une ville, notamment.
Que Mister Miracle ne tarde pas à identifier.

« Ah. Oui. D’accord.
Chicago. »

Il utilise sa Boîte-Mère pour projeter devant lui et Barry ce qu’il faut pour comprendre.
Une carte.


La carte du Multivers.

« Regard… on a dû dévier de notre trajectoire. Nous partions de Terre-1, pour nous rendre à la Maison des Héros.
Mais nous avons… été trop rapides, ou pas assez attentifs ; qu’importe.
J’ai identifié ce monde.
Nous sommes à Chicago, sur la… Terre-44. »

Scott se tourne vers Barry, et passe sa main gantée sur son crâne masqué.

« Maintenant…
Je ne connais pas ce monde, il faudrait voir si nous pouvons trouver un peu… d’aide. »

« Bah… ça, ça va dépendre si vous venez en paix – et si vous payez une bière, aussi.
Après le service. »

Une voix les interpelle, et une forme apparaît derrière eux ; un héros.
Le héros principal de ce monde.
Mais… qui risque de surprendre clairement les deux super-héros de Terre-1.


Dino-Cop ne laisse pas indifférent, clairement !

Monsieur Loyal peut voir chez Barry Allen une toute nouvelle attitude. S’il ne laisse pas de côté une certaine appréhension et une prudence vis-à-vis du voyage qu’ils vont entreprendre, l’enthousiasme, la perspective de vivre une toute nouvelle aventure et celle de découvrir des nouveaux mondes sont devenus dominantes !
Désormais en Mister Miracle, costume coloré et la bonne vieille cape qu’on lui connaît bien, ils sont définitivement prêts à y aller !
Flash prend ses marques. Et… Partez !
Ils vont tous les deux à une vitesse hallucinante ! L’un en courant, l’autre grâce à la technologie de la boîte-mère. Deux héros amoureux de la science percent un passage dans la dimension de la Plaie. Un endroit où l’on passe obligatoirement pour passer d’un endroit à l’autre. A la vue du vaisseau et en entendant les mots de Scott, Barry se met à rire doucement.
« Immense ? Haha ! Il l’est encore plus ! Je le trouve formidable ! »

Flash observe le Porteur et se dit qu’il irait bien faire un tour. Juste pour jeter un coup d'œil, comme ça, en passant rapidement… Mais il ne dévie pas de son objectif et reste sur la même trajectoire. Ils vont tellement vite, qu’un instant d’égarement peut les dévier ou les envoyer trop loin. C’est Scott qui permet d’instaurer un “stop”. Barry commence à ralentir en même temps que son compagnon, un peu surpris. Lorsqu’ils s’arrêtent, ils sont… eh bien… sur une Terre. Pas la leur, il le sent dans ses tripes, mais laquelle ? Il ne sait pas…
Les appareils sur le dos du bolide analysent ce qu’ils ont autour d’eux. Barry capte quelques informations… Cependant, il préfère en être sûr alors qu’il se tourne vers Scott Free.
Ils sont à Chicago… Ce n’est pas du tout là où ils voulaient se rendre…
« Ah… Zut. »

Sur un écran tactile holographique, Barry voit en effet qu’ils sont “ailleurs”. Reste à savoir s’ils sont dans un ailleurs “bon” ou… “mauvais”, comme peut l’être la Terre 3.
La carte du Multivers se matérialise devant eux. Barry se met à grimacer, en écoutant les indications de Scott.
« Nom de... »
Il trace un trait imaginaire devant lui pour montrer le chemin monstrueux qu’ils ont fait…
« On a “beaucoup” dévié... »
Il rit un peu nerveusement et passe sa main sur son crâne cagoulé. Comment est-ce qu’il a… Comment a-t-il fait cet exploit ?! Bon sang…
« La Terre-44 ? Attends je vais regarder... »
Barry tente d’en savoir plus de son côté, tapotant sur son clavier. Mais il ne récolte pas grand chose, hélas… Il fait disparaître l’hologramme de son propre matériel d’un revers de la main.
« Tu as raison. Il faut trouver quelqu’un qui saura nous guider pour repartir dans la bonne direction. »

C’est là qu’une voix s’adresse à eux. Flash fait volte-face, littéralement et d’une façon inhabituelle pour ceux qui n’ont pas l’habitude de voir un méta humain. Ceci dit, rien ne doit plus surprendre un personnage avec un physique aussi particulier. Flash le dévisage quelques instants avant de lever les mains, en gage de paix.
« N-nous ne sommes pas des ennemis ! Nous sommes, disons… Des voyageurs dimensionnels ! Nous venons d’atterrir dans votre monde, sans le vouloir et… Nous cherchons un moyen pour repartir. »
Explications plutôt directes… C’est venue avec une telle spontanéité qu’il s’est surpris lui-même…
« Pouvez-vous nous aider ? »

Le premier contact avec ce monde a l’air de bien se passer… Même s’ils sont loin d’être au bout de leurs surprises ! Malgré son apparence, l’homme qui s’est dressé devant eux n’a pas l’air dans le camp des vilains, ni celui de voleurs de technologies... Du moins, il l'espère. Ils vont devoir attendre un peu avant de se relancer dans le bain du Multivers, alors autant être sûr qu'ils repartent bien vers la Maison des Héros.

Dino-Cop reste silencieux, pendant quelques secondes.
Il fixe Flash et Mister Miracle.
Ce dernier plisse les yeux, sous son masque sensible – attentive à chaque élément, chaque signe, chaque indice permettant de comprendre ce que pense leur interlocuteur.

En vain.
Le surhumain reste… mystérieux, pour lui et son observation.
Même si, heureusement, cela ne dure pas.

« Bah… ouais, bien sûr. »

Il hausse les épaules, détendu.

« J’veux dire…
On est pas paranos, ici, mais on s’voit pas trop ; les super-héros, là. J’sais que sur d’autres Terres, c’est pas le cas… ouais, je connais ça, j’ai croisé votre… Justice League ? Incarnate ? Ouais ? Okay.
Bref, j’connais le concept. C’est pas comme ça ici, mais… j’essaye de m’habituer.
Vous avez pas l’air agressifs.
Et… bon. Toi, tu ressembles au type sympa’ qui est mort, dans la Justice League Machinate, là. Donc… bon. Ça laisse un a priori positif, quoi. »

« Formidable ! »

Un sourire sincère accompagne la réaction de Scott Free.

« C’est… extrêmement sympathique de votre part, Monsieur… ? »

« Dino. Dino-Cop, en fait, mais tout le monde m’appelle Dino. »

« Parfait. Merci beaucoup. C’est un plaisir de rencontrer un habitant de la Terre-41 qui va nous aid… »

« 41. »

« Par… don ? »

« J’comprends rien au calcul, hein… mais c’est pas la Terre-44. C’est la Terre-41. »

« Ha… soit. Pardonnez mon erreur. »

Le Néo-Dieu sourit, pour cacher son trouble ; qui est réel.
Ce n’est pas normal.
Ce n’est pas normal qu’il se soit trompé – ce n’est pas normal. Cela… veut dire quelque chose.

Quelque chose qui n’a rien de positif.

« Bon… j’comprends qu’il faut vous ram’ner ailleurs, hein ? Okay.
Bon, moi, j’peux pas le faire.
Mais… le Nimrod Squad le peut. C’est… la super-équipe du gouvernement, à Washington. J’pense que Nightcracker peut vous ram’ner, mais…
Mais Washington, c’est loin. J’ai pas de super-vaisseau.
Vous… avez une solution, pour aller vite à Washingtn ? »

Mister Miracle sourit, mais ne dit rien ; et regarde Barry Allen.
Il le laisse faire. Il le laisse dire.
Il le laisse… tout dire à Dino-Cop !

Barry commence à se détendre, lui aussi, en voyant l’autre le faire. Il ne montre pas de signe hostile et commence à parler d’une manière très tranquille. Dans ce monde, ils ne fonctionnent pas vraiment en équipe… Il existe plusieurs héros, mais tous sont des solitaires ? C’est un peu triste… Mais Dino-Cop semble y être habitué.
« Enchanté Dino. Je suis Flash ! »
Mort ? …
Dino vient de parler d’une Justice League, dont un type, un bolide lui ressemblant est… mort ? Cette nouvelle l’attriste. Il aimerait bien savoir comment cela a pu arriver, même s’il peut le deviner aisément… Le passage de Lex Luthor et de son armée de Bizarro a fait énormément de dégâts à travers le Multivers. Leur Luthor… a provoqué le chaos et offert tant de malheurs à toutes ces personnes qui n’ont rien demandé. Barry relève la tête. Ses yeux sont animés par la détermination. Scott et lui sont justement là pour aider, peut-être réparer ce qui a été fait et redonner un peu d’espoir et de bonheur, grâce aux talents de Monsieur Loyal !
« … Et mon ami est Mister Miracle. »

Ce dernier reprend la parole. Et il semble troublé… Flash est également surpris. Ils sont sur… Terre-41 ? Comme pour confirmer les propos de Dino, le bolide utilise la technologie de STAR Labs. Qu’il se trompe, ce ne serait pas étonnant, malgré qu’il porte un attirail réputé faire partis de ce qu’il se fait de mieux sur la planète… Mais Barry a travaillé suffisamment longtemps avec Scott Free pour savoir une chose : il ne se trompe jamais, encore moins avec la technologie des Néo-Dieux. Comment est-ce possible ?

En louchant sur la carte du Multivers, ils n’ont pas tant dévié de l’objectif principal, finalement… Terre-41 est bien plus proche de la Maison des Héros.
Mais… C’est troublant et il sent Scott incertain. Ce qui ne le rassure pas du tout.
« Le Nimrod Squad ? »

Ils ont tout de même un groupe de supers qui travaille pour le Gouvernement… C’est mieux que rien ! A la question de Dino, Barry sourit à son tour.
« Je pense que nous pouvons trouver une solution pour le transport... »
Son sourire s’élargit et il se tourne vers Scott.
« Toujours prêt à suivre le rythme ? Au moindre problème, tu fais signe… »

Sous-entendu : Si quelque chose ne va vraiment pas, tu cries ? Parce qu’il y a quelques éléments clairement pas net dans tout ce qu’ils viennent d’entendre. Peut-être qu’il se passe des choses sur cette Terre qui les dépassent… Mais rien n’est impossible, tant qu’ils peuvent encore faire la différence. Tant qu’ils restent ensemble… Ils peuvent découvrir et affronter le pire.
« Si tu me permets, Dino ? Je vais nous emmener à Washington, en un rien de temps ! Si la ville n’a pas changé de place … On devrait y être... »
Des éclairs jaillissent, suivis d’un bruit puissant qui intervient au passage de la vitesse du son. Ils filent à toute allure, protégés par l’aura de la Speed Force. Et enfin…
« … Maintenant ! »

Ils se sont rendus à Washington. Si la ville est reconnaissable par ses quelques bâtiments et ses hauts buildings, elle possède bien des infrastructures très particulières, au point que Barry a douté de l’endroit où ils se trouvent. Il prend le temps de regarder les lieux, clairement admiratif. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut visiter Washington sous un autre visage, dans un autre monde, certes parallèle au sien mais qui peut conquérir par son charme. Le bolide finit par se tourner vers Dino, prêt à le suivre… pour trouver Nightcracker, la fameuse personne qui saura les aider à repartir à travers le Multivers.

« Oh bah… si vous avez une solution, okay. »

Dino-Cop hausse les épaules, visiblement assez flegmatique dans son approche des super-héros.
Il en a vus beaucoup. Il en a affrontés beaucoup.
Il est encore là ; et il entend faire en sorte que ça dure.

« Mais laissez-moi vous prév… HEYYYYYY ! »

Il hurle, cependant, quand Flash s’empare de lui pour partir.
Mister Miracle ne peut s’empêcher de sourire.

Il fait apparaître ses Aéro-Disques, et s’accroche à la super-vitesse de Barry Allen pour suivre le rythme ; intense et rapide.
Cela ne dure que quelques secondes.

Quelques secondes, à peine, pour atteindre Washington.
Et leur destination.


Le Pentagone.
L’étonnant, troublant et mystérieux siège de la CIA, la célèbre organisation secrète et dangereuse du gouvernement américain.

« O… kay. Sacré… sacré tour de piste, hein !
C’est… par là. »

Dino-Cop se remet des secousses du voyage, et salue quelques gardes, surpris comme lui.
Il désigne ainsi une zone, vers laquelle les amènent Flash.

Leur dernière destination.
Ici, au moins.


Un laboratoire.
Dans laquelle se trouve quelqu’un… qui émerge lentement des ombres.

« Ha. Je suppose que… ce sont les anomalies que mes instruments ont détecté ? »

Une voix mécanique se fait entendre, alors que la forme se présente aux voyageurs.


Un androïde.
Avec très peu, ou trop peu, d’humanité en lui.

« Salutations. Je suis Nightcracker. »

« Ouaip… salut, Nightcra’. C’est… ces types viennent d’un autre monde. Ils se sont paumés. Mauvaise sortie d’autoroute dimensionnelle, ha-ha.
Ils… auraient besoin d’un tuyau, pour aller à destination. Tu… peux faire ça ? »

Dino-Cop parle lentement, mais semble peu à l’aise ; voire mal à l’aise.
Gêné, en fait.

« En… effet. Bonjour, Nightcracker. Je suis Mister Miracle, et voici Flash. Nous venons de Terre-1, et nous souhaitons nous rendre à la Maison des Héros.
Pouvez-vous… nous aider ? »

Scott révèle son meilleur sourire, pour accompagner ses mots diplomatiques.

« Votre demande est entendue, et elle peut bénéficier d’un accord. Cela peut se f… »

« Attends. »

Une voix froide et sèche vient interrompre Nightcracker, alors qu’une énergie file soudain dans la pièce.
Un projectile formé de puissance verte vient se ficher, devant Barry et Scott.

« On ne les connaît pas. Ils doivent faire leurs preuves. »

Un homme approche ; bien moins agréable que les autres.


Armé, donc.
Et apparemment prêt à utiliser ses étranges projectiles.

« Fletch. Leader de la Nimrod Squad.
Vous êtes… des étrangers, pour nous. Des menaces potentielles pour la Nation.
Parlez. Exprimez votre bonne foi.
Et nous vous laisserons partir… peut-être. »

Dino-Cop grimace, en regardant les deux voyageurs.
Voilà ce qui le mettait mal à l’aise.
Voilà ce qui semble ronger la Terre-41…