Inventaire : Gants d'Atlas (prêtés par la reine des amazones), décuple la force de leur porteur.
[5 ML] Aube Crépusculaire Mer 28 Oct 2020 - 9:20
Voici que s'éveille une morne matinée d'automne aux allures d'hiver précoce. La pluie glaçante frappe les feuilles racornies qui n'ont guère eut le temps de se parer de leur flamboiement annuel. Les arbres, comme autant de granitiques écrins d'écorces fossilisée par la pollution observent silencieusement la nuit qui s'éloigne de Central Park. Un chemin goudronné luisant reflète la tristesse du ciel tandis que des chaussures de sports viennent s'appesantir à son contact.
Marmoréennes évanescences d'une respiration cadencée.
Même les oiseaux se taisent tandis que les premiers bruits de la ville commencent leur concert.
Un sans abris, sur son banc recouvert d'humidité, achève la bouteille qu'il a commencé voilà près de deux heures. Autour de lui, l'odeur âcre de son abandon, une pile de journaux détrempés lui servent de temps à autre pour rembourrer ses vêtements. En haut de la pile, un gros titre annonce "une déclaration historique" du président. Il le froisse et le glisse sous sa veste.
Il voit pour la cent quarante septième fois cette créature de rêve passer devant lui. Elle est imaginaire, comme tant de choses, il le sait bien. Aucune femme ne pourrait tenir sans se fatiguer autant de tours du parc. Et surtout, aussi vite. En réalité, elle passe devant lui pour la mille trois cent septième fois.
Parfois il lève d'un geste mal assuré sa bouteille, comme pour essayer de l'inviter à s'asseoir. Quitte à rêver, pourquoi pas ? Mais chaque fois, il se dit que ce sera pour la prochaine fois.
Le parc est sensé être fermé, mais qui respectait cet interdit ? Certainement pas Karen Starr, alias Power Girl qui a choisi de courir, ici, en plein New York, entre une heure du matin et sept heures. Sans s'arrêter. Elle aurait pu choisir n'importe quel endroit, une autre planète, l'arctique ou l'antarctique mais l'impression, même illusoire, de voler un espace de liberté dans cette ville où elle n'était désormais plus protégée par son identité secrète lui permettait de se sentir vivante.
Travailler pour le gouvernement n'était pour le moment pas pesant, les missions étaient limitées, l'administration vivait son battement organisationnel classique, on avait les effectifs, on avait les missions, mais comment les mettre en place, les coordonner, s'assurer que chacun travaille pour la même cause...
Sa montre connectée sonna. L'heure de rentrer dans cet appartement de fonction fournit par le gouvernement, au milieu d'un immeuble où se tassaient d'autres fonctionnaires et une sécurité accrue.
Elle s'allongea sur son canapé et observa le plafond en y repensant...
***
Dire que j'avais expédiée mon serment était peu dire, les réseaux sociaux s'acharnaient déjà pour signer la "désinvolture" et le "manque de considération" d'une "image publique envers son gouvernement". Entre commentaires sur le fait que j'étais une "traîtresse", une "alien dépravée" et d'autres qui soulignaient ma "soumission au dictat d'un impérialisme qui ne se cache plus" ou encore mon "panache de résister sans trahir", il était difficile de ne pas perdre tout repère sur ce que cette société démocratique attendait exactement de ses justiciers.
Heureusement, tout ceci était parfaitement loin de moi. Et pour cause, je volais en direction du Japon, dans une petite ruelle où se tenait un restaurant traditionnel. Pour le piller. Au sens figuré, mais je crois avoir acheté pour un régiment entier. Ma commande prit une bonne demi-heure à être complète. L'attent ne me parut pas longue, j'avais des groupies pour me tenir compagnie. En costume blanc et cape rouge, je n'avais pas fait dans la discrétion. Lorsque l'on a de toute façon plus d'identité secrète, à quoi bon faire semblant ? J'ai même eu une petite réduction vu que ma présence avait rameuté une quarantaine de clients.
Puis, direction les Andes. Je transmettais mes coordonnées GPS à Ted pour qu'il puisse me retrouver. Je m'étais mis dans une zone rocheuse dépeuplée mais superbe. ici les plantes grimpantes paraissaient à la conquête des sommets. Les étendues vertes qui se cachaient derrière des lacs nuageux paraissaient jouer avec mes yeux. Un vent léger soufflait et le Soleil déversait par seaux entiers sa radiance chaleureuse entre les pics enneigés gris, teintant d'une lumineuse couleur les environs.
C'était superbe, naturel, calme et surtout, sans bureaucratie. Le début de la description du paradis... Ne manquait plus que Ted et je serai comblée...
Teddy
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Re: [5 ML] Aube Crépusculaire Sam 31 Oct 2020 - 0:05
Ivy Town
Le temps n’a pas décidé d’être clément, même dans la ville du progrès. La pluie s’abat sur Ivy Town depuis plusieurs jours. Mais ce phénomène n’est pas le seul à remplir les rues. Des gens s’amassent devant les kiosques et marchands de journaux. Ils s’arrachent les dernières nouvelles et veulent en apprendre davantage… encore et toujours plus d’informations croustillantes à se mettre sous la dent. Les décisions du Président des État-Unis ont fait beaucoup de bruits. Que va-t-il advenir de leurs héros ? Quelles seront les décisions futures ? Et l’Europe dans tout ça ?!
Les gens appellent l’information et s’inquiètent pour les justiciers qui gardent un œil sur Ivy Town. Tout le monde sait déjà qui est Atom, alias Ray Palmer, professeur respecté. Mais personne ne sait comment il s’est positionné. Ils se demandent ce qui va arriver pour les autres héros qui gravitent autour de Palmer, vont-ils continuer à les protéger ou vont-ils arrêter… Le bruit court que certains ont rangé le costume. Est-ce le cas de l’autre justicier en bleu, le Blue Beetle, qui n’est plus intervenu depuis l’annonce du Président ?
En faite, le principal concerné a voulu continuer… … Mais il n’a pas pu.
Durant ces cinq mois, Ted Kord s’est concentré sur les leçons données par son ami, Michael Jon Carter. Il apprend à connaître les fils du métier, si on peut le dire, de voyageur temporel. Faire des allés et venus à travers le Temps sans se mettre en danger à chaque passage a été une expérience enrichissante… et franchement effrayante. L’idée même de voyager dans le Flux le rend nerveux. C’est en allant visiter son passé qu’il s’est rendu compte à quel point ce doit être difficile pour Booster Gold d’être présent au 21ème siècle. Tout savoir, mais ne jamais rien dire, ne jamais intervenir, sauf en cas de nécessité absolue pour réparer la Timeline…
Ne jamais intervenir, même lorsque l’on sait que son professeur et ami va mourir, sous vos yeux du vous du passé… Expérience terrifiante. Mais Ted a dû passer bien vite à autre chose.
Ces derniers temps, sa vie civile ressemble à un champ de bataille. Dès qu’il sort, c’est la cohue des journalistes. Le PDG de Kord Industrie ne peut pas faire un mètre sans être harcelé. Par précaution, il a été obligé d’établir une escorte pour se déplacer en voiture, lui qui habituellement se rendait au travail à pied… Les rumeurs fusent dans les journaux, sur les réseaux sociaux, dans les magazines lus par des centaines de lecteurs. Une personne a décidé de le pourrir depuis quelques semaines… Son nom ? Glorious Godfrey.
Cet homme est du genre tenace et il est peu recommandé de se le mettre à dos. Malgré tous les moyens mis en place par Kord, son adversaire s’est montré résistant et très efficace… On dit de Godfrey qu’il est fortement charismatique. On dit beaucoup de choses… Ted soupçonne qu’il arrive à manipuler les personnes qu’il faut pour les avoir dans la poche. Résultat ? La campagne de presse qui visait directement la vie de Karen Starr a fini par prendre de l’ampleur et l’identité de Power Girl est désormais connue de tous. Maintenant, Godfrey s’intéresse à lui… Ted Kord, jeune héritier d’une entreprise familial, connue pour ses prouesses dans l’invention et la fabrications d’outils technologiques remarquables ! Un bon gros poisson, dont les rumeurs racontent qu’il serait proche de Karen Starr, depuis qu’ils ont établis un contrat pour consolider le lien de leurs deux entreprises. Ils travaillent ensemble, oui… Mais les journalistes veulent avoir l’information croustillante, le truc people qui fonctionne et intéresse, dont la réponse est très attendu sur les réseaux. Kord Industrie va-t-elle survivre à la crise actuelle ? Le patron a-t-il une aventure ? Quels sont les secrets les plus intimes de la famille Kord… ? Est-ce vrai qu’il s’est rapproché de Mlle Starr ? Mais la question qui revient souvent sur les journaux et de manière beaucoup plus oppressante qu’à l’accoutumée : Qui est le Blue Beetle ? Où est-il passé ? Ted craint que Glorious découvre la vérité... et mette en péril tout ce qui lui est cher. Dont Kara.
La voiture arrive devant Kord Industrie, un bâtiment à la forme si particulière, un des nombreux bijoux architecturaux d’Ivy Town. Mais le conducteur attend que les autres voitures de l’escorte arrivent. Il jette un coup d’œil vers son patron, qui est resté bien silencieux pendant le voyage. Les vitres teintées ne permettent pas aux personnes extérieurs de les voir. A l’inverse, Ted Kord peut voir les (trop) nombreux journalistes qui se sont amassés là. La police de la ville est intervenue, cette fois-ci… La dernière fois, des personnes ont fait un peu de zèle dans les bousculades. C’est de la folie… Cet espèce d’enflure a bien réussi son coup… Ted pousse un long soupire, las. Où est-ce que tu es, Kara… ?
Il ne pense plus qu’à elle, depuis ces longs mois. Tout ce temps où elle est restée absente, sans donner de nouvelles. Il est inquiet et plus le temps passe plus il lui faut un effort monstrueux pour ne pas tenter quelque chose de complètement fou pour essayer de la retrouver… Quitte à mettre tous les moyens qui lui reste... “Monsieur ? L’escorte est prête”
Ses pensées se bousculent et c’est avec un regard encore dans le vague qu’il observe à travers la vitre. Il est attendu… Par ses gardes du corps, vigilants, mais aussi par les journalistes, appareils photo ou carnets de notes déjà sortis. L’entrepreneur se tourne vers son conducteur. « Allons-y. »
L’un de ses hommes ouvre la porte. Et ils se font mitrailler par des flash, par des questions, par l’approche de certains micro qui arrivent à passer à travers les forces de l’ordre. Mais personne ne tente heureusement de passer au delà. Le stress est malgré tout à son comble. Ils sont là tous les jours… L’entrepreneur et son escorte passent, ne répondant à aucune question. Ted a déjà donné, en tentant de calmer le jeu. Mais il est entré dans une partie d’échec avec ce Glorious Godfrey. Les Rois sont encore toujours debout, mais celui du justicier semble être moins à l’abri que l’autre…
Une fois qu’il entre au sein de son entreprise, il peut souffler. Ses employés se plaignent de la situation mais ils tiennent bon. Les projets avancent. Ses collaborations fonctionnent. Il se sent bien ici, il aime ce qu’il fait… Mais… Elle lui manque beaucoup. « Monsieur ? Vous m’écoutez ? »
Oui ? Enfin non… ? Tracy est compréhensive et patiente avec son patron. Elle attend patiemment qu’il revienne parmi les terriens… sans s’en rendre compte, il avait marché à travers les couloirs et atteint le bureau de sa secrétaire, à côté du sien. Ses pensées sont obnubilées par bien des choses qui l'empêche tout discernement de son environnement… « Je disais que vous aviez reçu de nombreux appels et vous avez des messages en attente sur votre téléphone aussi. - Mon… ? - Vous l’aviez laissé sur mon bureau, hier, et je n’ai pas eu le temps de vous rattraper… Vous marchez bien trop vite ! » Où ais-je la tête… ? Certainement pas ici… « Merci, Tracy. »
Il récupère son portable et entre dans son bureau. En parcourant ses messages, il tombe sur celui de… Kara ! Oh, dieu ! Elle est de retour, nom de dieu ! Ted répond rapidement. Est-ce qu’elle va bien ? Où est-elle ? Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’elle se soit absentée si longtemps ?! Elle lui répond presque immédiatement. Elle … traquait quelqu’un ? Elle a passé des mois difficiles mais… elle va bien. Ted souffle un bon coup. No stress… Calmes… Réponds lui. Pour le Gouvernement… Elle s’est enregistrée ?! Évidemment, ils doivent en parler. Ted grimace alors qu’il continue de taper une réponse pour définir où ils peuvent se retrouver. Tout va bien se passer… Ils vont en discuter calmement… Ils vont pouvoir se pencher sur bien des questions et des soucis. Le rendez-vous est défini. Pour la première fois depuis de longs mois, Ted esquisse un beau sourire. « Tracy, je m’absente toute la journée ! »
** *
Un biper se fait entendre. Il est accroché à la ceinture, parmi d’autres éléments, notamment des crochets qui tiennent des sangles. Ceux-là maintiennent en place un espèce de … Eh bien… une des inventions de l’ingénieur de génie que le toit de Kord Industrie porte en ce moment même. Ted vérifie les coordonnées et les entrent dans son GPS. Il est prêt à sauter ! Affublé d’un simple t-shirt, jean et de cet espèce de jet pack à hélice I-Tech ultra sophistiqué, il enfile ses grosses lunettes rondes, un signe distinctif qu’il s’agit bien de lui… Il faut croire qu’il aime bien les lunettes aux globes jaunes. Aujourd’hui, il va laisser derrière lui le costard et la cravate. Il ne part pas non plus avec le costume héroïque… Ted opte pour la prudence et pour la surprise ! Parce qu’il compte passer cette journée avec elle, sans pression, sans rien ni personne pour les déranger. Il saute… ! Et active l’engin qui le propulse dans les airs. Des ailes se déploient et il s’envole dans un cri. Ted traverse ainsi tout le pays pour descendre vers le Sud, sur plusieurs kilomètres. Il atteint les vastes étendues rocheuses des Andes.
Tout est splendide et donne très envie d’aller le visiter ! L’air est plus chaleureux. Le temps est bien plus beau et le son… diantre, il n’y a rien de plus que le silence par ici ! Ted remarque enfin la personne qu’il cherche et commence à descendre. Les hélices s'arrêtent juste avant qu’il ne touche le sol. Belle réception, quoique peu assuré dû à la vitesse d'atterrissage. Mais il garde son équilibre et bombe le torse, un large sourire illumine son visage. On en oublie presque qu’il était rongé par le stress durant tout ce temps ! « Hey ! »
Ted détache les sangles et quitte l'engin avant de littéralement bondir vers Karen. Il dévale la légère pente qui les sépare, manque de se casser la gueule, mais cela ne l’arrête pas. Il est d’une précision remarquable pour inventer, fabriquer des machines de dingues, dans ses calcules et son travail… Mais dès qu’il est avec Kara, il n’est plus que lui-même, le Ted tout en maladresse et en douceur. Il enlace enfin Karen ! Il la serre contre lui pendant de longues minutes, avant de s'écarter doucement. Relevant son visage, il croise son regard et une lueur s'en échappe. Un brun coquin. Le sourire d'une joie renouvellement retrouvée gagne de l'ampleur. « Tu... Ça va ? »
Les messages qu'elle lui a envoyé l'inquiète encore. Elle est revenue de loin, dans un monde où son identité secrète a été révélée... et qui demande à tous les Super-héros de se faire enregistrer sur les listes du Gouvernement sous peine d'être considéré comme des hors-la-loi. Tout ça l'inquiète aussi... « Tu m'as tellement manqué. Je... »
... Mais il se sent apaisé, maintenant qu'ils sont réunis. Du moins, vont-ils rester à deux ici ? Ted n'a pas pu s'empêcher de se pencher légèrement pour voir ce que Kara a apporté pour leur repas. Et... Il étouffe un rire, amusé d'en voir une telle quantité. « Ça a l'air très bon ! » Il va probablement en piquer quelque un et en laisser beaucoup à Karen Starr, kryptonienne dont le besoin en nourriture est très important. « On a pas mal de choses à se dire et ... C'est ... » Il perd lentement son sourire. « C'est grave le bordel... »
Il essaye de rester le maître sur le courant de ses pensées, qui se bousculent depuis qu'il a su qu'elle est revenue. Le stress, c'est mauvais pour ce qu'il a ! Mais il sait que la discussion qu'ils vont avoir aborde bien des sujets... Pas tous très agréable. Il patiente alors, pour la laisser s'exprimer. Et la regarder aussi, parce qu'il n'a pas pu le faire depuis beaucoup trop longtemps.
Spoiler:
Une idée de ce qu'il porte et de la machine qu'il avait sur le dos (impossible à trouver sur le net )
V.S.
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Re: [5 ML] Aube Crépusculaire Jeu 19 Nov 2020 - 13:26
Qu'est-ce que le calme ? L'absence de bruit ? La capacité à l'oublier, l'ignorer ? Se concentrer suffisamment pour qu'il ne soit plus qu'un bruit de fond rendu agréable par la méditation, comme de lointaines dunes de sable dont le seul souffle est le frottement léger de ses grains portés par un vent chaud ? Le bruit d'une goutte d'eau glissant sur une feuille verte de vie avant de plonger sur la plume d'un oiseau tropical au repos ? Le bruissement léger d'un insecte qui marche au gré de sa fantaisie vers de nouvelle terre, découvrant la roche avec la même ignorance qu'un sol d'humus épais ?
Les yeux fermés, allongée sur une végétation qui ne rencontrait un être humanoïde qu'une fois tous les ans, j'écoutais. Tant le sifflement léger du vent entre deux monts que les légers éboulis rocheux d'un pic voisin. J'entendais le bruit d'animaux dans la jungle en contre-bas, les chant d'oiseaux lointains. Et j'entendis l'appareil qui m'arracha un sourire. Un appareil que je n'avais pas besoin de voir pour le reconnaître.
Je n'ouvris les yeux que pour voir l'atterrissage de Ted et de son nouvel équipement.
L'espèce humaine était riche de savants, d'intellectuels et de génies. Ted était de ceux-là. De ces gens qui pouvaient révolutionner leur temps rien qu'en pensant lors de son petit-déjeuné à une nouvelle invention. Que se soit par sérendipité ou l'objet d'une recherche annexe, par un travail de longue haleine comme d'un travail acharné. Il y avait toujours quelques chose qui cliquetait en lui, une machine à créer, à imaginer et à penser.
Difficile de se dire que cet homme pouvait avoir une autre vie que celle d'un homme à son atelier, à son bureau, à ses recherches. Quel gâchis devait représenter pour l'Humanité une seule de ses secondes loin de son travail-passion. Quel égoïsme ne fallait-il pas pour oser l'arracher d'un SMS à ses réflexions. Quelle arrogance pour croire que j'avais plus besoin de lui que le reste du monde. J'étais consciente en un certain sens de ce que mon caprice coûtait, mais les conséquences m'importaient moins que le temps que je passais avec lui.
Et peu d'hommes pouvaient se vanter de dissiper doutes et incertitude d'un seul sourire sincère.
Je me relevais simplement alors qu'il détachait son harnachement. Un sourire en coin se dessina sur mon visage lorsque cet homme, spontané, touchant, sincère, dévala la pente. Je ne bougeai pas, ouvrant juste les bras pour accueillir cette bondissante boule de tendresse. Le sentir contre moi, son corps chaud de sa course, encore chargé de son voyage m'enlèva toute l'angoisse, la rage et la colère de mon précédent voyage.
Il parle pour le moment. Je l'observe, simplement. 5 mois sont passés. 5 longs mois... pour lui tout du moins mais nous aurions l'occasion d'aborder ce point. Il paraît apaisé malgré nos précédents échanges. Seuls quelques sourires lui répondent, d'abord attendris, puis amusés lorsqu'il relève le repas et sa quantité.
Bientôt une ombre passa sur lui, il aborda le vif du sujet plutôt directement.
Je me contentai alors de réduire la distance entre nous et l'embrassais. Le maladroit. Après cinq mois je n'allais pas me contenter d'une simple étreinte amicale.
Lorsque je le laissai respirer de nouveau, je pris la parole.
- Tu m'as manqué aussi, répondis-je avec tendresse en lui caressant la joue.
Je me tournai alors vers le repas et m'asseyais sur le sol. Comme il le disait si bien, c'était "le bordel" et ça l'était encore plus lorsque l'équivalent de ces cinq mois avait été passés sur une planète où il ne s'était écoulée qu'une seule semaine... Les joies des voyages spatiaux dans des endroits où gravitations et surprises physiques se baladaient. Mais je ne voulais pas commencer par là, Ted avait visiblement besoin de parler de la situation sur Terre. D'autant que j'étais assermentée et que lui, aux dernières nouvelles, ne l'était pas encore...
- Que s'est-t-il passé Ted ? demandai-je assez abruptement.
Mes mains se portèrent vers les sacs de nourritures tandis que je lui laissai le temps de me préparer un résumé à sa façon. Après réflexion, j'aurais sans doute dû m'excuser du silence radio qui pour lui représentait cinq longs mois...
Alors que je sortais des boîtes plastiques fumantes, je me disais que j'aurais encore l'occasion de le faire. Mieux valait lui laisser l'occasion de gérer le début de la conversation. Je jetais malgré tout un coup d'œil sur lui et l'observais de pied en cap de façon très visible. La gravité du moment me poussait à casser cette soudaine tension qui s'installait.
- Pas tant le bordel que ça. Tu as l'air de tenir la forme, grâce à tes échauffourées avec la presse ? Faudra que tu me montres ça... fis-je avec un sourire malicieux.
Un jour j'arrêterais de lui rendre les choses difficiles, mais ce n'était pas pour tout de suite... Je lui tendis une boîte, comme pour lui dire gentiement de venir manger et que je n'étais pas encore de parfaite humeur pour parler des sujets trop graves.
L'odeur qui surgit d'un plat que j'ouvrai me transporta. J'était bien. Il y avait certes le bourdonnement désagréable des problèmes dans la toile de fond de l'univers mais rien ne me paraissait impossible.
- Très franchement, commençai-je, je commence à me demander pourquoi je m'inquiète tant.
C'était vrai au fond. Je pouvais si le coeur m'en disait détruire toutes les entreprises de ce Godfrey, je pouvais réduire en poussière tous les appareils photos des paparazzis, je pouvais souffler le chaud et le froid dans les conférences de presse. Oh, je ne le ferais jamais, mais je le pouvais et cette seule pensée tandis que j'étais assise dans ces montagnes paisibles avec Ted me réconfortait.
- Car là, la seule chose qui m'intéresse c'est de savoir si ça va toi.
Teddy
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C’est grave le bordel... Non mais sans rire, Ted. Tu pourrais être plus direct encore. Plonger dans le bain des sujets les plus difficiles à aborder alors qu’ils ne se sont pas vus depuis cinq mois, check. Mais qu’est-ce qui lui passe par la tête ? Il est tellement chanceux de pouvoir la revoir… Qu’elle soit là, tout simplement, dans sa vie. Et il trouve le moyen de glisser sans dire "oops". Ted relève la tête alors qu’elle s’approche. Ses sourires tendres et parfois amusées ont aidé à balayer tous les doutes dans l’esprit de cet inventeur chevronné mais adepte de la maladresse dans le domaine du social. Et là il ne peut pas s’empêcher de se demander : mais qu’est-ce qu’elle lui trouve ? Comment ça se fait qu’une femme aussi remarquable et formidable que Karen Starr est pris le temps d’être sa confidente et amie pendant toutes ces années et aujourd’hui elle est… la personne la plus importante dans son cœur dans tout ce cosmos. … Hého, calme-toi, Teddy… Elle n’a fait que t’embrasser.
Entre deux bonds du cœur, Kara a eu le temps de s’éloigner et de lui dire qu’il lui a manqué aussi. Il reste en suspens, son regard allant des lèvres aux regards, en passant par la joue de la Belle, sans vraiment savoir où aller pour lui rendre un baiser. Et… Non, trop tard. Trop lent. L’oiseau s’est envolé vers le repas tout chaud qui vous attend au milieu de ce paysage naturel. Le scarabée clopine pour la suivre, peinant à redescendre sur Terre… Le fameux endroit où non seulement c’est le bordel, oui, mais en plus les difficultés semblent se rajouter de jours en jours. Lorsque Karen Starr sent que quelque chose ne va pas, elle le demande d’une manière qui ferait choir n’importe quel vilain ayant trop de zèle pour s’en prendre à ses proches. « Eh bien... » Il éclaircit un peu sa gorge et la regarde déballer le repas. Certains contenants dégagent des odeurs vraiment… exquises ! « Pendant ton absence, tout allait à peu près bien, malgré de nombreux projets mis en pause ou annulés et quelques soucis d'approvisionnements. Jusqu’à… une fuite des fichiers secrets de Batman. Le Gouvernement a agi à une vitesse vraiment folle… Suite à ça, il y a eu des tensions, entre des justiciers. Le Président a prononcé un discours pour stopper le conflit. La suite tu connais… Ils veulent recenser les héros et vilains. » Il fait une légère pause, s’étirant le dos avant de reprendre. « J’ai préféré attendre… Je ne voulais pas mettre en péril l’entreprise familiale ni Blue Beetle. Et autre chose a occupé mes pensées... »
Ted pose longuement son regard dans ceux de Kara et il finit par sourire… tristement. « Il a dû profiter que tu sois loin pour agir… Il s’appelle Glorious Godfrey. Un homme influent, qui a mis beaucoup de monde dans sa poche… Je ne sais même pas comment il fait ça, c’est comme si les gens buvaient ses paroles, même ses mensonges… » L’entrepreneur croise les bras, un peu sur les nerfs. « Il a parlé de toi. Il a tout fait pour que le public soit au courant de qui tu es vraiment. J’ai essayé d’arrêter tout ça… Mais la presse a fini par le savoir. Derrière, il s’est penché sur mon cas. Il essaye depuis plusieurs semaines de récolter la moindre information nous concernant tous les deux. C’est ce qui m’a d’autant plus encouragé à laisser… le costume de côté. »
Les derniers mots sont durs à dire, alors qu’un voile sombre passe dans son regard. Blue Beetle n’est pas seulement son alter égo. C’est un héritage qu’il a promis de porter, un symbole qu’il arbore avec fierté. Et même si pendant des années, il était animé par la culpabilité et le doute, le fait d’avoir revu Dan Garrett lors du Time Blue l’a réconcilié avec lui-même. La pression est partie, les erreurs du passé sont pardonnées. Il veut avancer… avec Kara, si elle le souhaite. Ted ici la Terre… Reste pas planté là, vieux alors qu’elle te regarde !
Il sort de ses pensées et a le réflexe de sourire. Pour la rassurer. Parce que malgré les difficultés, il tient. Et maintenant qu’elle est revenue, ils vont se soutenir. Peu importe à quel point Godfrey est fort et les moyens qu’il va mettre en œuvre pour les pourrir… Ils iront le débusquer à l’autre bout de l’univers s’il le faut pour l’arrêter. Ted n’est habituellement pas aussi imprudent, mais il se sent capable de tout aux côtés de Kara. Et elle le connaît que trop bien d’ailleurs pour savoir quand il s'enfonce dans ses pensées même les plus noires… La tension installée s’en va quasi immédiatement alors qu’il se met à rire. « Ah ouais ? J’ai l’air si en forme ? C’est que... » Tu vas quand même pas… ? « J’ai eu le temps de… » Termine bien cette phrase, bro. « J’ai rechargé mes batteries en t’attendant ! »
Il finit sa phrase avec un sourire charmeur. Pendant trois longues secondes. Avant qu’il se mue en grimace timide. Finalement, c’est un vrai trouillard ce Ted Kord. Un blanc s'installe, bien vite coupé par une boîte de sushis tendue... ! « Merci ! »
Ouf, pression sanguine en baisse... Ted ouvre la boîte et commence à humer les odeurs de la cuisine asiatique. Il peut en ronronner de plaisir, mais il va éviter de faire des bruits bizarres à côté de sa belle. Il se contente de s’asseoir et d’inviter Kara à le rejoindre. Attrapant des baguettes traditionnelles, il apporte un premier sushi à sa bouche. Un vrai délice ! Elle reprend la parole et il lève ses sourcils, attentif. Il mastique longuement un second sushi, avec un troisième presque derrière, ce qui doit lui donner une tête… assez cocasse. « Hmpfpff… » Ted pouffe un peu après s’être évité l'étouffement. « Pardon, hé… Ils sont vraiment trop bons ! » Il se redresse un peu et lui sourit. « Je vais… bien. Maintenant que tu es là. Ça va ! »
Ted ne s’attarde pas trop sur sa santé. Pour tout dire, le médecin de famille n’a pas été très tendre avec le PDG de Kord Industrie, au dernier rendez-vous. Le cumule de stress et de fatigue sont très mauvais pour son cœur… Mais il évite soigneusement de semer le doute dans l’esprit du corps médical et mets tous les états de fatigue constant sur le dos de son entêtement à vouloir rester éveillé… Moins sur le fait qu’il vit une double vie qui lui prend beaucoup d’énergies. « Et toi ? Comment tu te sens ? Qu’est-ce qui t’es arrivée ? »
Certes… Ils sont enfin ensemble et la dernière chose dont ils ont besoin, c’est de parler des sujets qui fâchent. C’est peut-être pour cette raison que Ted finit par secouer de la tête, un peu pour dire à lui-même “incorrigible personnage…” « Excuse-moi, c’est que je… J’étais inquiet. Tu es partie vraiment longtemps... »
Pour une histoire de traque… ? Mais il sent que tout est beaucoup plus compliqué. Peut-être un peu trop. Ces sushis ne seront finalement pas assez nombreux pour écraser tous leurs tracas.
V.S.
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Les temps étaient durs. Complexes. Riches. Sans doute trop, même pour nous.
Les choix du président en place, Glorious Godfrey, Ted qui jonglait entre une vie publique et une vie privée hachée avec un costume trop lourd à porter face à la pression médiatique et une compagne en vadrouille...
Cherchions-nous à nous leurrer réciproquement ? Lui qui alternait entre moments de gravité et plaisanteries pour détendre l'atmosphère quitte parfois à prendre un rôle de charmeur - qui lui allait plutôt bien - et moi qui voulait croire autant que lui à la possibilité que tout se résolve sans problème. A moins que nous étions aveuglés par la force que l'autre paraissait nous donner...
- J'ignore pourquoi ce "Glorious Godfrey" a voulu s'en prendre à moi, c'est encore quelque chose que je peux encaisser, mais il va rapidement comprendre que Ted Kord c'est niet, lançai-je avec le ton de celle qui ne s'inquiète pas. Les vendeurs d'appareils photos et de smartphones vont pouvoir se faire une fortune dans les prochaines semaines.
Je pouffai comme pour mieux balayer les doutes. Ce Godfrey m'impressionnait par son audace et la virulence de son attaque, tout cela m'avait atteint, le confort de ma vie à Starwarr Industries me manquait, cette vie normale qui se déroulait en parallèle de cette vie extraordinaire et lassante où l'on ne voyait généralement que le mal. Je pris une profonde inspiration comme pour éviter toute bouffée de pensées négatives ou cette sourde colère qui attendait toujours de surgir.
- Ce Godfrey est une menace, affirmai-je en glissant une main délicate sur la joue de Ted, mais le monde a plus besoin de Blue Beetle que Karen Starr de Kord Industries.
Son numéro de charmeur se dégonflant pour retomber sur un simple mais charmant "merci", je décidai de remettre une pièce.
- Et priver le monde d'un Ted Kord en costume bleu moulant le rend moins attrayant.
Assis tous deux, les explications de Ted encore en tête, nous commençâmes à manger. Lui un sushi, moi une boîte. Mince, ça part vite non ? Je tourne la tête vers lui pour parler mais découvre un hamster à taille humaine qui mastique non sans difficulté du riz et du poisson cru. Je ne peux m'empêcher de rire et de lui tendre une serviette alors qu'il s'excuse.
Toujours à s'excuser, un point à travailler. Mais ses paroles me font plaisir. A côté de lui, je me sentais capable de tout. Je lui répondis par un sourire, expression de ma joie et de mon bien-être. Pas besoin de rajouter quoi que ce soit à ce qu'il me dit.
Mais il embraye rapidement sur des questions. Logique. Je commençai pas lui jeter une pile de serviettes en papier au visage.
- Arrête donc de t'excuser à tout bout de champ, le tançai-je, la prochaine fois tu auras un gage.
Ce n'était pas ainsi que j'allais répondre à sa plus importante question, mais au moins ça m'éviterait de m'énerver la prochaine fois que j'entendrai de sa bouche un "désolé", un "excuses-moi" ou un "pardon".
- Je vais plutôt bien, surtout lorsque je suis là, lui fis-je avec un sourire que je voulais charmant, je suis parti plus longtemps que je le voulais.
Je refermais une nouvelle boîte vide de sushi et la reposait dans un sac pour en tirer des brochettes.
- Ted. Je me suis tourné vers Jon pour qu'il m'aide avec mon petit problème d'"infection", déclarai-je assez abruptement dans la conversation. Il m'a aidé à découvrir que des Blue Lantern avaient verrouillé une partie de ma mémoire, pour me protéger. Visiblement à ma demande...
J'ouvris une bouteille d'eau pour faire passez l'amertume qui me gâchait un peu le repas.
- J'ai redécouvert l'existence d'une jeune fille appelée Malice Vundabar, une des plus jeunes furies de Darkseid. Il semblerait que j'ai eu une relation privilégiée avec elle, comme une grande soeur. Alors j'ai essayé de suivre sa trace.
Nouvelle gorgée.
- Je suis arrivée sur une "planète-éprouvette". Le genre de charmant petit coin qu'une race de scientifiques a colonisé à une époque lointaine "juste pour voir". Toute une population intégralement gérée par une intelligence artificielle qui règle les paramètres d'une grande équation... C'était tout bonnement affreux. Surtout lorsque l'ordinateur te prend pour une donnée parasite à éliminer.
" J'ai appris, un peu tard, que la planète avait été choisie parce qu'elle était entre deux perturbations qui en ralentissant le temps... cinq mois pour toi, une semaine pour moi. Idéal pour des chercheurs qui voyagent d'"éprouvettes" en "éprouvettes" pour voir comment les civilisations évoluent... Moins sympa pour le touriste paumé.
Je pris un peu de riz.
- Mais je m'éloigne du sujet... j'ai suivi tant que j'ai pu la seule piste que j'avais de Malice Vundabar pour finalement ne trouver qu'une maigre trace de sa présence... J'ai alors découvert l'existence de la Confédération Alpha... C'est une bande de victimes et d'anciens "infectés" qui se sont réunis pour traquer les serviteurs de Darkseid et éviter une nouvelle invasion.
Je soupirai en songeant aux quelques affiches et holodocs que j'avais trouvé là-bas.
- C'est un mélange très bizarre, j'ai lu des choses qui ressemble à une religion, à un mouvement politique révolutionnaire, mélangé avec un soupçon de brigade fasciste et même des dérives ésotériques. C'est très bizarre. Heureusement je n'en ai pas croisé car j'ai cru comprendre que je faisais partie d'une liste.
J'observai Ted avec intensité.
- Je dois retrouver cette Malice car elle est ma seule piste pour mettre la main sur Granny Goddess, lui fis-je avec le plus grand sérieux. Il est possible que cette confédération puisse m'aider, mais j'en suis arrivé au moment où je ne peux plus agir seule. L'univers sombre dans le chaos, entre cette confédération, la menace des Omega Titan, les Lanterns qui se font la guerre et maintenant la Terre qui sombre dans la division...
" Je dois m'organiser...
Je tendis alors une main vers lui qui devait digérer et le repas et les informations pour lui dire une chose que l'on ne m'entendais pas dire tous les jours :
- ... et je vais avoir besoin d'aide...
Teddy
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Blue Beetle entre dans une toute nouvelle bataille… Celle de la mastication de ces Maki, concombre, saumon et avocat… Un combat qu’il compte mener jusqu’au bout, à défaut de pouvoir réellement prendre son BB-Gun pour calmer les ardeurs des criminels qui reprennent du service plus ardemment que des coureurs au 100 mètres avec le feu aux fesses, au sein d'Ivy Town et ailleurs. Et parmi ceux-là, Glorious Godfrey est un maître dans l’art de mener les foules...
Kara ignore pourquoi ce drôle de harceleur a décidé de s’en prendre à elle et dévie désormais son intérêt sur lui… Peut-être a-t-il décidé de faire campagne contre les justiciers, dévoilant leurs identités pour qu’ils perdent tout l’intérêt d’avoir une vie civile… Il doit bien y avoir une raison plus poussée, un plan où ils ne sont que des pions repoussés par une armée de personnes, bossant pour cet ignoble fascinateur. Mais malgré tout, ils arrivent à plaisanter de la situation, tout particulièrement des probables scènes où ils seront sous une pluie de carcasses de micro-technologie. « Il y a peut-être un investissement à faire dans le domaine… » Ce n’est pas le moment de penser à ça, mec…
Karen Starr ne peut plus avoir le plaisir de s’occuper des affaires, puisqu’on lui a arraché le loisir d’avoir une vie à côté du costume de Power Girl. Et la connaissant ce doit être difficile… Ted caresse affectueusement cette main qui s’est posée sur sa joue. « Mais le monde devra accepter que Ted Kord a besoin de Karen Starr au sein de leurs entreprises respectives. » Son regard se fait intensément plus doux avant de revenir sur le prochain sushi qui va céder sous ses papilles ! … Ah ... bah finalement, non, celui-ci est parti directement s’envoler dans la nature après que Ted l'ai recraché… Diantre, c’était incorrect… genre… très… Mais ne dit rien, tu vas encore tout foirer, buddy… Le compliment de Kara fait légèrement rougir l’entrepreneur, adepte du costume bleu… un peu moulant. Certes. Un peu vieillot, mais très agréable à porter… Oui… Attrayant… oui.
Chaque chose en son temps comme on le dit souvent. Ted est toujours surpris de voir à quel point Kara mange. De bon coeur, en quantité. La première boîte vide prouve qu’elle apprécie tout autant que lui ces mets délicieux. L’avancement vers sa victoire sur sa première boîte ne va pas tarder à toucher à sa fin (mais pas encore à sa faim !) lorsqu'il reçoit une avalanche de serviettes dans la figure… ! « Hey ! » Quel genre de gage ? « Je … » Ted reste figé dans une drôle d’expression à la fois surprise et… intéressé, où il réfléchit à toute vitesse sur quoi répondre. « Ah ouais ? » Il lève légèrement un sourcil et esquisse un sourire.
Il ne dit finalement rien de plus, préférant écouter le récit qui arrive. Parce que la question posée peut être légitime mais elle concerne un sujet très difficile à aborder. Le fait de savoir qu’elle va bien, ses faits et gestes et simplement sa présence, rassure le PDG de Kord Industrie. Le ton de la conversation change d’un seul coup, alors qu’elle mentionne J’Onn… Ted pose sa première boîte vide, lentement. J’Onn… La dernière fois qu’ils se sont vus, c’est lorsque Ted Kord est “revenu” de nulle part, avec la mémoire trouée et incapable de savoir s’il mettait oui ou non en danger ses amis et ses proches par sa simple présence… J’Onn J’Onzz est une personne dotée de très grandes qualités, comme on en fait plus dans ce monde. Il sait venir en aide lorsque l’on a vraiment besoin de lui, il sait parler et regonfler le moral. Il sait aussi très bien pardonner et encourager les jeunes imbéciles, même après qu’ils aient fait une monstrueuse bêtise… Un coup de maître pourtant… On lui a permis de lutter contre son addiction aux cookies... Ce n’est pas Booster qui va dire le contraire, bwa-haha… Ouais... J'Onn est bien plus humain qu'eux, alors qu'il n'est pas né sur ce monde.
Savoir que J’Onn a pu aider Kara lui plaît, mais savoir que des Blue Lanterns ont "verrouillé" … sa mémoire ? … Huh... ? Ted en fronce les sourcils, alors qu’il entame une seconde boîte de sushis. C’est possible de faire une chose pareille ? Pourquoi aurait-elle demandé qu’on lui fasse une chose pareille ? … Qu’est-ce que son esprit renferme de si… terrible ?
Blue Beetle continue d’écouter ce récit, qui commence à devenir vraiment particulier. Les Furies de Darkseid… Des guerrières dévouées à leur maître, parmi les plus puissantes. Ted connaît Barda, elle-même a déjà montré sa force… Et ils en existent d’autres tout aussi puissantes, bossant toujours pour les hautes sphères d'Apokolips. Ted en frissonne d'effroi. Visiblement, Kara a un lien avec l’une de ces femmes et donc c’est directement lié à tout ce qui lui est arrivé, après l’attaque de Darkseid. L’infection, les Folles Furieuses, les massacres dont elle parlait … Ted ingurgite un peu mal sa bouchée de riz.
A côté de l’Enfer que doit être Apokolips, ils existent visiblement d’autres planètes à la fois intéressantes lorsque l’on est assez malade pour ne pas se soucier de ses habitants mais aussi complètement dingues. Une planète-éprouvette, où la population obéit à des paramètres ? … Bon sang. Techniquement possible, oui, mais éthiquement inhumain. Ted boit un peu d’eau pour faire passer l’information et la suivante pique sa curiosité. Une perturbation temporelle explique bien cette différence de sensation de vécu. Sur cette planète-éprouvette, ils peuvent y rester pendant quelques semaines à peine que le temps sur Terre serait multiplié. Cet aspect-là est plutôt chouette, en fin de compte. Dommage que ce soit pour des fins aussi méprisables. Laissant de côté son lui-même très logique et curieux des nouvelles Sciences, pour l’enfermer temporairement dans une boîte, Ted continue de mastiquer les boules de riz alors qu’elle revient sur cette Malice Vundabar, dont Kara a perdu la trace dans cet endroit où l’intelligence artificielle est au-dessus des vivants. « La Confédération Alpha… ? »
Blue Beetle fronce à nouveau les sourcils alors qu’il essaye de visualiser ce que peut donner un groupe entier de personnes ayant été infectées par le virus de Darkseid et donc qui l’ont servi dans son armée… C’est terrible… De ce qu’il a pu en apprendre, pas mal de personnes ont connu ce sort peu enviable. Ils doivent être méchamment remontés et prêts à tout, dont celui de véhiculer des idées, voire même à insérer des opinions religieuses et politiques dans la population… Un avant-goût de ce qu’il se serait peut-être passé sur Terre, si les héros n’avaient pas repoussé le Tyran intergalactique. Le justicier d’Ivy Town redresse un visage inquiet. « Une liste ? Tu veux dire… que tu es recherchées ou que tu as déjà été parmi eux … ? »
Il n’aime pas ça du tout… Et il craint que s'ils veulent tous les deux en savoir davantage sur toute cette histoire, il se peut qu’ils doivent… Le regard de Karen croise le sien. Il peut y lire toute la gravité de sa demande alors qu’elle n’a pas encore été prononcée.
Ted Kord pose la seconde boîte vide dans le sac, sans quitter Kara des yeux. Ils dévient vers la main tendue, qu’il prend avec la même douceur que tout à l’heure. Tantôt il la serre, tantôt il caresse le dos avec son pouce. Son regard finit par se tourner vers les alentours, ne fixant aucun point précis. Il réfléchit ainsi, pendant de longues secondes, en silence. Habituellement, il dit toujours quelque chose. Là… Il se rend compte que la situation est bien plus critique qu’il ne le pensait… Finalement, c’est pire là-haut qu’ici bas… En fin de compte, c’est le gros bordel partout, oui… Les Furies, une Confédération, Granny Goodness, sans mentionner le reste qui pètent un peu partout dans l’Univers. « Je t’aiderais ! »
Ted prononce ces mots, sans prévenir. Il se serait presque surpris lui-même s’il n’avait pas pris le temps de bien analyser tout ce qui est possible ou non de faire. Sont-ils vraiment capable de tout ? Peuvent-ils lutter contre les Furies... ? Contre les menaces qu'ils vont probablement rencontrer sur le chemin... L'Univers. Un espace entier de vide, de danger, de nouvelles choses à découvrir. Tous ces mondes... tous ces endroits à visiter... Une occasion, qui sait, d'étancher une soif de connaissances ? Ils sont tous les deux des travailleurs acharnés, super-héros et amants. Qu'est-ce qui est impossible ? Ce qui l'est peut devenir possible entre les mains des bonnes personnes. Ted Kord n'a pas beaucoup de prétentions, sauf dans certains domaines. Mais là, il veut l'accompagner dans cette épreuve, faire face aux plus grandes difficultés, même le pire... Alors, il finit par reposer ses yeux dans ceux de Karen et acquiesce avec détermination. « Je t’aiderais, même si l’idée d’approcher cette Confédération m’a l’air… risqué, au pire vraiment trop dangereux... Le risque, c’est dans les bagages du héros, avec le costume, hé. Nous pouvons retrouver cette Malice... et ensuite, nous ferons face à ces femmes. »
Ted n’est pas totalement rassuré, ni complètement sûr de lui. Granny Goodness, sérieux ? Mais il se sent très capable sur le point technique, dont celui d'imaginer l'élaboration d'un moyens pour se rendre là-haut, dans l'Espace, et s’équiper en conséquence pour la lutte. Les doutes se dissipent toujours lorsqu’il doit agir pour soutenir ses proches, d’autant plus s’il faut repousser une réelle menace… Darkseid a déjà fait le mal, les répercussions derrière ont été terribles et la justice attend encore d’être rendue. Ted se rapproche de Kara, gardant sa main dans la sienne. « Je peux envisager de... construire un vaisseau ? Sauf si on trouve un autre moyen pour si rendre. » Il imagine déjà la tête que peut avoir ce petit bijou ! « Le... Blue Power-Space ? »
Il pouffe doucement, gardant le sourire malgré la prochaine interrogation qu'il se pose... les craintes qui persistent, même s'il est clairement décidé à l'aider, en toutes circonstances. « Il m’est possible d’imaginer tout ce que tu veux pour y retourner… Mais penses-tu que… qu’il nous sera possible de faire face à ces “gens-là” ? Je veux dire... Les Furies, puis leur cheffe. C'est assez effrayant... Mais bon... » Il hausse des épaules. « Après Doomsday, Darkseid et compagnies... Les catastrophes temporelles et cosmiques... Un quotidien semés d'embûches... On est rôdé ! »
Difficile d'oublier les pires expériences dans une carrière héroïque, avec elles les blessures et traumatismes. Mais il n'oublie pas non plus les nombreuses victoires... Ils font ça pour la justice, parce qu'ils sont du bon côté ? Oui... Comme toujours.
V.S.
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Je ris lorsque Ted répondit à mes propres blagues. Oui, des investissements... est-ce que cela nous rendrait pire que nos ennemis de profiter des bavures de nos alter-égos pour alimenter nos entreprises ? Certainement, mais l'idée me fit rire quand même.
- Je t'imagines bien débouler en costume avec une sacoche pour leur proposer des bons de réductions pour des appareils de ta boîte. Un partenariat de folie ! surenchéris-je sans réfléchir à ce que je ne pourrais plus faire de mon côté. Je n'avais pas envie de penser à mon ancien poste de PDG de Starrware pour le moment.
Le contact de sa main contre la mienne me fait plaisir. Un plaisir extrêmement simple. Savoir qu'il est là, présent, en chair, en os, en tendresse et en douce maladresse. Je me contente de sourire à sa réponse. Je n'ai rien à y rajouter. Un clin d'oeil le remercie de sa douceur. Puis je regarde un sushi pratiquer le grand plongeon de son existence. Il y aurait bien une colonie d'insectes ou un animal sauvage pour profiter de ce cadeau de Ted Kord à la nature sauvage.
Je ne relève pas plus que le défi qu'il semble porter sur ses futurs "gages", à n'en point douter il me laisserait de quoi mettre à exécution ma menace. A la place, il écoute, cérémonieusement, même si une palette d'émotions passe sur son visage comme la marée sur une grève de sable fin. Il réagit à certains éléments, les plus tangibles, les moins lointains. Surtout la liste.
- Oui, une liste. Une liste d'individus qui sont recherchés par la Confédération, pour... expier ou les rejoindre. Leurs méthodes semblent beaucoup dépendre de la fédération qui te trouve la première. Dans le meilleur des cas un procès, dans le pire, une traque. Je n'ai jamais été dans leurs rangs, ajoutai-je.
Puis un long silence accompagna nos mains qui seules se parlaient. Nos regards, nos attitudes... Cette harmonie entre nous. Je sentais qu'il réfléchissait à toute allure, mais je ne dis rien. Il n'y avait rien à dire à ce moment. Lorsqu'il regarda le paysage, je fis de même, m'alimentant de cette étrange sérénité sauvage. Puis son cri du coeur qui me fit littéralement sursauter.
Il me confirma son soutien, parlant plus que de raison, comme pour essayer sans doute de noyer son instinct qui devait lui hurler au danger, à la mort même. Il paraissait alors très sûr de lui, certains de pouvoir m'accompagner, même si je sentais une très justifiée réserve au fond de son être. Même moi j'avais des doutes sur ma faculté à affronter tout ça. Alors lui qui ne pouvait ni respirer dans l'espace ni voler sans équipement, cela devait représenter un saut à l'élastique sans élastique.
Ma main se serra - légèrement - sur la sienne comme pour le remercier de ses promesses.
Et il dériva vers une solution technique à notre problème, rêvant et réalisant tout à la fois sa vision de ce que serait notre prochaine équipée. Le "Blue Power-Space".
- On dirait le nom d'une boîte de nuit, lâchai-je en plaisantant à sa proposition de nom de vaisseau. Pour le moyen de transport, je pense que l'on ne doit se fermer à rien, mais... mais avant il faut réunir une équipe. Et on va avoir besoin de force et beaucoup de roublardise...
Mais après cet entrefait, il me fit part de ses inquiétudes. Avait-on une chance contre ces adversaires ? Des Néo-Dieux ? Des organisation non gouvernementales façon colonnes infernales ? Alors même que j'étais sous serment, que la Terre manquait de s'embraser ? Bonne question.
- Je crois qu'on a une chance, mais seulement si on est bien préparé. Niveau force brute on est inférieur et ils jouent à ce petit jeu de chat et de la souris avec le reste de l'univers depuis plusieurs siècles alors on a pas intérêt à jouer comme des amateurs. Parce que je ne suis pas sûre que la chance nous soit très utile à ce niveau.
Je lui lance malgré tout un sourire assuré et me redresse un peu en posant une boîte vide de nourriture dans un sac.
- Et comme tu dis, on est rôdé, on a survécu à pire. Et on survivra à cette épreuve aussi. Mais avant, on a du pain sur la planche et faut rien précipiter. Je dois servir le président, j'ai probablement un Suicide Squad à tempérer, on a une Europe à l'agonie, Glorious Godfrey et... et je dois gérer quelques affaires en suspend. Kal, Jon... je leur dois bien une petite visite.
Je me penchais vers Ted.
- D'ailleurs, il faut que l'on parle de ça aussi Ted. Qu'est-ce que tu envisages de faire vis-à-vis de l'ultimatum du président ? J'ai déjà pris position... par défaut et dépit. Mais toi tu as le choix et j'ai besoin de le connaître...
Il fallait bien que nous nous fixions sur ça aussi. Car ce n'était pas rien de donner son identité au gouvernement, on ne savait pas chez qui elle pouvait bien arriver : Argus ? Checkmate ? Les dossiers de Waller ? Ou une autre obscure agence gouvernementale ? cela influerait naturellement sur les relations que nous pourrions avoir. S'il choisissait de prêter serment, nous pourrions être plus... proches. Mais d'un autre côté, son identité civile devait être protégée. S'il choisissait de ne pas prêter serment, nous devrions avancer clandestinement. Pas simple, mais pas impossible, surtout pour une femme qui pouvait courir plus vite que n'importe quelle caméra au monde.
- ... histoire de savoir si je dois nous construire une maison ici, plaisantai-je pour mieux le décomplexer sur cette situation.
Quel que soit son choix, je ne comptais pas le laisser tomber, ni le frapper, ni le disputer. Juste être fixée sur notre avenir. Car je n'envisageai pas mon futur au singulier...
Teddy
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Re: [5 ML] Aube Crépusculaire Mer 6 Jan 2021 - 17:05
Il est vraiment bien là. Un plaisir simple mais ô combien revigorant pour des personnes comme eux, soumises à des pressions surhumaines. Il est encore étonné comme les premières fois de réussir à tenir la cadence et se hisser presque au niveau des hypers, des ultra et autres métahumains. Ted redescend sur terre et se met à rire doucement. Ouais, le vaisseau ne s'appellera peut-être pas "Blue Power-Space", mais il sera magnifique ! Lorsqu’il eut fini de rire et de tirer une moue un peu contrariée de ne pas réussir à trouver un nom bien meilleur que celui-là, il passe une main dans ses cheveux. L’autre sert toujours celle de Kara. Ils sont si bien ici… Et le sujet de conversation n'alourdit pas tant que ça l’atmosphère. Même lorsqu’elle lui parle que cette Confédération, qu’elle n’en a pas fait partie, est belle et bien à sa recherche. Malgré les images dans sa tête en imaginant ces individus parcourir l’Univers pour défendre leurs opinions à la façon “chasse aux hérétiques” si on peut le dire, rien n’entame son enthousiasme. Il se sent prêt à tout. A les arrêter s’ils s’approchent trop d’elle. Ted se sent prêt à tout et même à créer, faire, imaginer l’impossible dans cette lutte, une bataille qui risque d’être beaucoup plus difficile que toutes celles qu’il a pu connaître jusqu’à maintenant… L’idée l'effleure mais ne l’effraie pas. Il prend conscience de posséder cette énergie et cette confiance nouvelle... Il faut que j’arrête la surconsommation de café, ça annule ma prudence… « Une équipe pour aller dans un vaisseau spatial, ce serait parfait ! » Meeeec, on est pas dans un épisode de Science-Fi ! « Enfin… Une équipe, oui. On ne pourra pas tout faire seuls. En plus de la force et de la roublardise, il nous faut des mains pour m’aider à construire ce bijou pour voyager là-haut. »
On retrouve enfin un Ted Kord a peu près raisonnable et moins la tête dans les étoiles alors que Karen le rassure sur quelques points… Il ne faut pas trop compter sur la chance s’ils veulent réussir. « Sur ce point, je suis bien d’accord... » Il grimace un sourire. « Il nous faudra un plan et … nous n’aurons pas le droit à l’erreur... »
C’est proscrit. Ce genre d’aventure mérite d’être planifiée au millimètre près s’ils veulent s’en tirer vivants. Des départs à l’improviste, sans prévenir personne, sans plan d’action, même avec la meilleure volonté du monde… eh bien on finit avec une balle entre les deux yeux… Quelque chose vient lui murmurer à l'oreille que Mamie Godness n’est pas du genre tendre avec ceux qui s’opposent à elle et ses méthodes doivent être encore plus violentes… Un pressentiment comme ça... Ted réprime un frisson.
La chaleur revient alors qu’il pose à nouveau son regard sur le visage de Karen Starr, cette femme incroyable qui d’un simple sourire lui redonne du courage. Ils ont beaucoup de choses à faire, mais comparé à cette mission le reste lui semble être beaucoup moins dramatique et d’un niveau de menace moins élevé... « Il ne faut pas se précipiter mais… Le temps va peut-être nous manquer si nous tardons... »
Ah le temps, c’est quelque chose qu’il commence à bien connaître. Tout particulièrement depuis qu’il peut l’arpenter en compagnie de Booster Gold et de Skeets. C’est un concept encore très -trop- vaste pour lui, complètement dangereux et où la moindre erreur peut coûter très cher… Beaucoup d’aspects lui sont encore inconnus. Mais il apprend vite. Et il apprend surtout à ne pas “en profiter”. L’idée de retourner dans le passé lui a plusieurs fois trotté dans l’esprit, ne serait-ce que pour aller voir Dan et… Potentiellement lui permettre de vivre à leur époque.
Par pure gourmandise, Ted a terminé une autre boîte de mets japonais, alors que le sujet de leur conversation dévie sur autre chose… Un autre point qu’ils n’ont pas encore abordé. Le visage du PDG de Kord Industrie perd un peu de sa lumière. « Ah… oui. » Il s’empêche d’exclamer un “rot”, signe qu’il a bien, peut-être un peu trop, mangé. « Je ne sais toujours pas… quelle décision prendre. » Ted la regarde longuement et finit par retrouver le sourire. « Je pourrais… tout mettre de côté et me concentrer sur ma vie privée et sur l’entreprise familiale. Ça me permettrait de protéger mon identité et l’héritage de Dan… Même si Blue Beetle est déjà connu par au moins un organisme gouvernemental. »
Il pense notamment à Checkmate et particulièrement à Maxwell Lord, qui doit être très certainement au courant que Ted Kord est revenu d’entre les morts, mystérieusement. Amanda Waller n’a jamais su qui était le Blue Beetle à l’époque de sa collaboration avec la Justice League International… Cependant, elle pourrait lui envoyer sa Suicide Squad sur le dos si jamais il ressort le costume s’en s’être fait enregistré auprès du Gouvernement, en qui il ne sait pas s’il peut réellement avoir confiance. « Mon père avait des amis parmi les hommes politiques, je devrais faire jouer les relations pour assurer nos arrières. » “Nos”... Il pense pour deux, même si le destin de Kara est déjà scellé sans qu’elle ait eu le choix… Mais il peut peut-être l’aider d’une quelconque manière pour se faire une place au sein du Gouvernement ? « Comme tu disais, on a pas mal de choses à régler et si je dois porter plus souvent le costume-cravate plutôt que le costume moulant bleu, je le ferais ! » Il affiche un très large sourire… « Mais je garde mes superbes lunettes sur le nez, ha ! » Chacun ses goûts, n’est-ce pas ? « Herm… Ceci dit… » Ted se rapproche du visage de Kara pour lui déposer un doux baiser avant de reprendre : « … Je peux acheter un droit de construction pour qu’on puisse … construire cette maison. Tous les deux. »
Franchement, il parle à Power Girl. Le temps qu’il fasse les démarches, elle aura déjà construit la maison, le jardin et un coin paisible en plus pour pouvoir observer ces lieux paradisiaques dont le monde regorge… Là où il suffit de bien regarder pour le remarquer. Poser tous les problèmes et l’héroïsme de côté pour regarder cet endroit en sa compagnie est le plus beau cadeau et une chance dans sa vie qu’on ne laisse pas filer ! « Alors... Que faisons-nous maintenant ? » Oula tu prends trop tes aises, buddy...
Son sourire ne l'a pas quitté.
V.S.
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Re: [5 ML] Aube Crépusculaire Ven 8 Jan 2021 - 8:45
Les émotions émanent parfois naturellement de certaines personnes. Incapacité, ou au contraire compétence rare, il était remarquable de sentir l'énergie qui jaillissait de ces personnes. Ted en faisait partie. Tantôt enthousiaste à vous emporter jusqu'à la Lune par la force de ses convictions, tantôt grave et fermé à vous faire frissonner.
Nous échangions sur bien des sujets. Le vaisseau ; l'avenir ; la loi d'enregistrement... une future installation... Au passage un délicat baiser.
- Pour le vaisseau, on raye tout de suite le "Rêve Bleu". "Power Beetle ?", fis-je sans grande conviction. On était pas doués pour nommer les chose je crois...
J'aurais voulu l'aider à se sentir moins gêné face au nom. J'aurais voulu plaisanter d'avantage sur ce projet d'apparence folle et rocambolesque. Partir à l'aventure, se faire une navette. Une Navette, rien que ça, le genre de truc qui nécessite du personnel hyper-spécialisé, une fortune et tellement d'autorisations qu'il aurait fallut des années avant de pouvoir financer le premier rivet...
Mais quelque chose semblait ne pas vouloir trop s'ouvrir en moi. L'habitude certainement. Je m'ouvrais déjà plus à lui qu'au reste du monde, c'est dire. Je jouais les dures, parfois un peu trop, j'affichai une armure de froideur pour éviter que le monde extérieur ne m'atteigne comme autrefois, pour me prémunir face à des Sociétés qui pouvaient se montrer violente et peu amicales, décevantes en réalité, c'était plutôt ça. Sauvez des vies, protégez des innocences. Si vous êtes Superman on vous adore, votre tête fait la une. Soyez Power Girl et on affiche votre poitrine et on vous fait faire la potiche sur une estrade alors que les officiels parlent sans vous donner la parole. Monde de merde.
Mais face à Ted, j'étais tour à tour badine, sérieuse, lançant un peu d'humour pour tenter de faire retomber une pression que je paraissais entretenir dans une sorte de violence inconsciente. Je me sentais comme dans la J.S.A. où je pouvais faire une séance d'entraînement avec Grant, une partie d'échecs avec Wesley, De la méditation avec Alan, où l'on se faisait parfois des séances télé avec de bons vieux navets et une pizza. J'étais bien, je pouvais être Kara. Pas Karen, pas Power Girl... Kara...
Pourtant, son visage près du mien, ma main dans la sienne, et ce baiser, au milieu de notre conversation... ce simple geste d'affection intime, fait sans complexe, sans crainte qu'une quelconque limite entre nous, me fit l'effet à la fois d'une caresse divine et d'un coup de poing.
Il me frappait de ce que je m'étais construit autour de moi. Des remparts et des douves. Avec J'onn déjà j'avais fait un premier pas vers ma compréhension personnelle et essayais de reconstruire un puzzle que je m'étais efforcée de disperser autour de moi. Devais-je continuer ?
La première fois que j'ai pris un café sur Terre, me revint à l'esprit, comme une deuxième gifle. La façon dont j'ai explosé le Mug que m'avait tendu Kal comme s'il n'était rien. Le moment où j'ai compris pourquoi mon cousin était si doux, si délicat, si calme, si posé. Je m'étais ensuite laissé tombé dans un fauteuil dont il ne restait que le souvenir... Ce triste moment où j'ai pris conscience que le monde qui m'entourait était en papier et en carton, en verre et en cristal. Le moment où je me rendis compte qu'une inattention pouvait me faire passer au travers d'un mur, qu'un coup de sang pouvait me faire carboniser un passant, qu'une étreinte trop forte pouvait me faire tuer une amie... ou un ami, proche et intime comme Blue Beetle qui m'emportait dans ses rêveries et me faisait entrevoir toutes les possibilités...
Ma main se détendit dans la sienne. Appréhension d'oublier sa présence et de l'envoyer à l'hôpital avec une main en vrac.
Ressaisie-toi ma grande.
Il me regardait, souriant après le plaisir de sa boutade badine.
- J'aime bien le calme, mais je reste une citadine dans l'âme, lui fis-je avec un sourire un peu plus pâle. Essayons déjà de construire notre avenir immédiat. Comme tu l'as dit, le temps va jouer contre nous si on traîne...
C'était un recul, sans doute une dérobade. Vivre avec lui ? Pourquoi pas... mais Kord et Starr, après la déferlante médiatique, cela revenait à vendre son identité secrète quasi instantanément. Et puis, comment construire quelque chose maintenant ?
- Attend un peu pour ton enregistrement s'il te plait... lui conseillai-je, tristement consciente de ce que cela impliquait.
Je m'étais déjà imaginée devoir vivre mon idylle - même si ce mot était réservé à une relation moins physiquement épanouie, mais il sonne bien- plus secrètement encore, mais... me retrouver devant le fait accompli n'alignait pas la théorie avec l'acceptation de la pratique.
- Nous tâcherons d'être discrets, ajoutai-je en éludant mon léger blocage.
Je ricanais doucement, comme pour évacuer ce problème en repoussant sa confrontation à plus tard.
Il fallait que je trouve un autre sujet, une autre piste, il m'avait parlé de tant de choses...
- Si Checkmate se met en travers de notre route j'en ferais des cendres... Maxwell ou pas.
Pas une promesse en l'air, même si totalement présomptueuse et arrogante. Ce n'était pas le moment de s'ajouter des problèmes supplémentaires, encore moins ce manipulateur, on avait assez avec l'autre godelureau médiatique.
- C'est toujours utile d'avoir un réseau, mais utilisons-le au bon moment, des amitiés politiques pourraient nous servir pour remonter jusqu'à ce maudit Godfrey, voire faire passer sous silence un projet de construction d'une navette spatiale, la Ligue et la J.S.A. pourraient nous aider...
La J.S.A. ce qu'il en restait hélas, après la loi d'enregistrement on pouvait s'attendre à sa dissolution. Le président se fourrerait le doigt dans l'oeil s'il pensait que je l'aiderais à faire ça. Encore une sombre pensée Kara...
Je tombais alors sur son air taquin. Cette conversation prenait décidément des tours et des détours, je ne savais plus réellement si je lui répondais dans l'ordre, je crois même avoir passé certains moment pris dans mes pensées. Je crois tout simplement que je fatigue un peu. Broyez du noir ce n'était pas dans mon habitude, encore moins dans ce que j'estimais être une attitude constructive.
J'ouvrai alors la bouche et la refermais. En moi se battait quelqu'un qui souhaitait lui sauter dans la bras, quitte à le démembrer dans un excès et d'un autre côté, je sentais une résistance qui m'invitait à être prudente à partir maintenant, à terminer cet entretien ici, à activer ma super-ouïe et trouver une alerte quelconque pour me barrer. Mais il était resté 6 mois seul et les semaines que j'avais passées loin de lui me paraissaient déjà forts longues... Et le jour où je serais prudente, je ne serais plus réellement Kara. Je soupirai un grand coup pour évacuer toute ces réactions de ma tête, toutes ces noires pensées et je reposais la dernière barquette vide dans un sac.
Je me tapais les mains, comme après une dure confrontation.
- Qu'est-ce que l'on fait ? repris-je en lui lançant un nouveau sourire, du genre qui cherche à cacher quelque chose. Tu ne voulais garder que tes lunettes ?
Comment arrivait-il à me faire oublier toute prudence, à détruire toutes les barrières que je m'étais montée d'un simple regard, d'un "simple" sourire ? Je l'ignorais, mais, dans le fond, je ne cherchais plus vraiment à ce moments...
Teddy
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Re: [5 ML] Aube Crépusculaire Ven 22 Jan 2021 - 15:09
Son regard se perd un peu dans le paysage. « Le Power-Beetle… » Ouais… « Le premier scarabée à aller dans l’Espace… ! » Ils ne sont pas très doués pour baptiser les futurs vaisseaux.
Mais fort heureusement, il n’est pas encore sur pied. Et malgré tout le talent de Kord, il ne le sera pas avant un petit moment… Ce qui leur laisse largement le temps de choisir un nom, de construire leur plan de vol, d’attaque et de sélectionner une équipe… Qui voudra aller jusque là-bas, d’ailleurs ? Qui sera assez fou pour s’attaquer à Mamie Godness… ? Ted s’enfonce un peu plus dans ses pensées, alors qu’un silence s’installe. Seuls les deux mains parlent, un peu sa façon à lui de dire à Kara qu’il est présent. Et lorsque son esprit revient à sa place et qu’il pose ses yeux sur elle, il a l’impression qu’elle réfléchit à mille à l’heure sur bien des choses. Tellement de choses en même temps, qu’il ne saurait deviner laquelle semble la gêner… Il connaît ce silence, ce regard-là et ce sourire plus discret qu’elle affiche lorsqu’elle reprend la parole. Ted et Kara se connaissent depuis un sacré bout de temps… Suffisamment pour connaître des histoires et même les anecdotes gênantes de l’un et de l’autre. Ils ont passé le cap d’amis depuis qu’il lui a déclaré sa flamme. Mais il est vrai que jusque-là, il ne sait pas à quel point Karen est dans la retenue, dans des moments pareils. Se retient-elle de lui serrer la main trop fort par exemple ? Et lorsqu’elle le prend dans ses bras… Comment elle se sent à l’idée qu’ils sont différents malgré qu’ils soient si proches intimement ?
Elle aime le calme mais reste une citadine… Ils ont beaucoup en commun. Ted est aussi habitué à la ville et possède de nombreuses habitudes qui lui manqueront s’il vient à déménager dans un endroit aussi reculé… Être proche de son entreprise est un atout. Cela lui permet de travailler comme un forcené. Puis… Il a connu du monde, que ce soit à Ivy Town ou dans les grandes villes où il a fait son bout de chemin pour réussir. C’est à l’université qu’il a pu connaître Dan et c’est encore en ville où il a pu croiser la route de nombreux héros. Dont Power Girl.
Sont-ils finalement si différents, hein ? Il l’a toujours vue comme elle est, en ayant conscience de ce qu’elle est capable de faire… Mais à côté, elle a le droit d’avoir une vie normale, en dehors de la cape et du collant. Une vie normale… A quoi ça ressemble pour une kryptonienne ? Ted ne s’est pas posé cette question avant aujourd’hui… « Tu as raison, je vais attendre. »
Il a répondu avec un léger sourire, restant proche d’elle. Il la regarde encore longuement, essayant de percer à jour une parcelle de ses pensées. Ted a toujours respecté l’intimité de Kara, si elle veut parler ou non, il sait respecter ses choix… Il sent la présence du mur protecteur qu’elle a fondé. Une façon à elle de se prémunir contre les maux, mais aussi contre les dangers qu’ils encourent à être ensemble. Mais lorsqu’il lui a déclaré sa flamme, il savait très bien où il allait… du moins, en principe. Il prend conscience de toutes les complications au fur et à mesure qu’ils restent ensemble. Et c'est aussi la beauté de toute une relation : découvrir l’autre, dans le moindre détail, de se rendre compte qu’il arrive à nous étonner alors qu’on pensait déjà tout savoir… Ted “philosophe” Kord… « Si je reste tranquille, je ne pense pas attirer l’attention de Checkmate. Connaissant Max, il aurait déjà agi s’il voulait m’atteindre... »
Maxwell est riche mais surtout influent. Il possède de nombreuses relations et n’hésitera certainement pas à s’en servir. Les deux justiciers sont pour le moment tranquilles, le concernant… Ils ont déjà un sacré gros poisson à gérer, sans compter des possibles menaces pouvant revenir d’un jour à l’autre sans prévenir. « Hmm… Je vais essayer d’en apprendre plus sur ce Godfrey. Au moment venu, il sera utile d’avoir des armes contre lui... »
Des armes médiatiques et politiques… L’aide de la Ligue, voire de la JSA, ne sera vraiment pas de trop. Ils devraient peut-être en parler avec J’Onn ou Ralph pour enquêter…
Mais le sujet retombe et le silence est revenu. Ted penche doucement la tête sur le côté, observant Kara derrière cet étrange mur invisible… Ils ont aussi le point commun de réfléchir beaucoup trop, à trop de choses en même temps… Il se passe quelque chose sous ses yeux, une sorte de conflit intérieur. Dis quelque chose pour dérider l’atmosphère ? Une blague ? Non… Hu, la serrer dans mes bras ? Il suffit parfois d’un geste simple pour que le reste arrive. Mais il ne s’est pas attendu à ce qu’elle reprenne les choses en main en claquant dans les siennes avec tant de convictions !
C’est désormais avec surprise qu’il l’observe, alors qu’elle repose sa propre question, en ajoutant une seconde qui… suggère bien des choses tout en cachant d’autres… Tant de mystères sur un si joli visage et sous ces mèches blondes. Ted a l’impression de se liquéfier sur place mais il garde une apparence et un calme tout à fait remarquable et… relatif... « A-après si tu préfères, je peux… tout à fait les retirer… ! » … Non, il n’y arrive pas du tout. Les apparences, c’est un concept et le calme, c’est surfait de nos jours. Il rougit ou il fait chaud d’un seul coup ? Allez savoir… Les deux, peut-être. « Eh bien... »
Un léger blanc s’installe où il hésite. Ils sont seuls, au milieu de nulle part. Ils sont tranquilles ici et ils peuvent faire ce qu’ils veulent… Mais Ted semble attendre quelque chose. Un sourire se dessine sur un visage attentif et ouvert à l’écoute. Il a toujours écouté et il continuera de le faire. « On y va à ton rythme, Kara. » En es-tu certain ? « Enfin… Je voulais dire que… qu’on peut explorer… ensemble... le bon rythme. »
Transformer la maladresse en mystère, c’est d’une bourde … Mais l’humeur du Blue Beetle semble aventureuse. Il vit dans le risque après tout, depuis des années, quasiment tous les jours ! Mais quelque part, vivre dans le risque à deux, on se sent déjà plus en sécurité, par la présence de l’autre.
[HJ : Sorry pour le retard ! Je pense que l'on peut conclure pour enchaîner sur une suite, si tu le souhaites ! A moins que tu es d'autres idées, hésites pas à MP ! /HJ]
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[5 ML] Aube Crépusculaire
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