Checkpoint (Ft. Silver Banshee) Jeu 21 Mai 2020 - 1:10
Checkpoint Jason se hissa de l’autre côté de la balustrade qui longeait la terrasse de l’appartement qu’il avait pris pour cible. L’endroit n’était franchement pas désagréable, et ce malgré sa location. Mais, pour être honnête, pour un gamin qui avait passé sa jeunesse à faire des rues de Gotham son seul foyer, les Suicide Slums de Metropolis étaient loin d’être l’endroit le plus terrible qui soit. Il n’était pas aveugle au point de ne pas voir les problèmes qui y dormaient ou la criminalité qui y florissaient, mais il continuait à penser que la ville toute entière bénéficiait de la lumière particulière de l’Homme de Demain. Même ici, dans l’ombre des grands gratte-ciels et des erreurs judiciaires, persistait un espoir dormant qui ne demandait qu’à être réveillé.
Metropolis était différente de Gotham – il n’y en avait de toute façon pas deux comme Gotham – et à ce jour encore, Jason se rappelait de sa toute première mission dans l’enceinte de la ville de Superman. Il portait un tout autre costume à l’époque, mais l’émerveillement qu’il avait alors ressenti était resté avec lui tout ce temps. Et maintenant, des années et même des vies entières plus tard, alors qu’il rangeait son grappin dans sa ceinture, il se demanda ce qui aurait changé dans sa vie s’il avait grandi dans les rues de Metropolis plutôt que celles de Gotham. La présence presque tangible de Superman dans chaque recoin de sa ville protégée lui donnait la très nette impression que sa misère aurait été foncièrement différente ici.
Il n’aurait jamais la réponse, de toute façon, mais il aimait les possibilités que la question à elle seule lui présentait. Quelque chose lui disait que c’était ces mêmes possibilités qui avaient attirée Siobhan ici – entre autre – et il ne pouvait la blâmer pour ça. C’était la Ville du Futur, non ? Un truc du genre.
Il jeta un rapide coup d’œil vers la porte qui menait à l’appartement mais n’essaya même pas de l’ouvrir. Siobhan savait qu’il avait l’intention de venir la voir, et lui savait qu’elle travaillait et que sa journée n’était pas toute à fait finie. Il était parti plus tôt que prévu, mais il affirmerait sans sourciller à qui le lui demanderait que ce n’était là que l’habitude résultant de dizaines de voyages en direction de l’Irlande où, peu importe l’heure à laquelle il partait, il était toujours arrivé en retard. Pour sûr, Metropolis était plus facile d’accès que le château ancestral de la famille de Siobhan et s’il avait toujours adoré la vue que les ruines en question lui offraient, il aimait encore plus pouvoir rejoindre Siobhan en moins d’une heure.
Il s’assit par terre sans rien dire et retira son casque pour le poser au sol, près de lui. Il ne portait même pas son costume et s’était juste affublé du casque quand il avait privilégié l’escalade plutôt que la porte d’entrée pour arriver jusqu’à l’appartement de Siobhan. Quitte à attendre, il préférait profiter du petit carré de ciel vierge de gratte-ciels que la terrasse pouvait lui offrir plutôt que de se cantonner au couloir de l’immeuble.
Il se rappelait de l’emménagement de Siobhan, du surréalisme de sa présence au centre d’une pièce aux murs d’un ennuyeux beige mais du plaisir certain qu’il avait pris à la voir s’en moquer totalement. Elle avait décidé de commencer une nouvelle vie et rien ni personne n’aurait pu l’en empêcher. Et maintenant, des mois plus tard, elle continuait de le prouver. Comment pouvait-on ne pas respecter ces accomplissements ?
Jason sourit dans le vide avant d’attraper son téléphone pour envoyer un bref message à la principale intéressée et lui faire savoir qu’il l’attendait sur sa terrasse, mais qu’elle n’avait pas à se presser pour lui. Une fois fait, il bascula en arrière et leva les yeux vers le ciel au-dessus de lui.
« Pas trop mal pour la Ville du Futur, » nota-t-il avec un petit sourire en coin.
Les bras et jambes étendus sur la terrasse, il attendait patiemment tout en se perdant dans ses pensées. C’était un cadre clairement plus agréable que la dernière fois qu’il avait vu Siobhan.
Re: Checkpoint (Ft. Silver Banshee) Jeu 21 Mai 2020 - 16:48
Siobhan n’avait pas vue Jason depuis le retour du mentor de celui ci à Gotham, le Chevalier Noir. Blessée il l’avait évacuée de la zone des combats une fois le Batman venu d’ailleurs vaincu, puis elle avait retrouvée suffisamment de forces pour revenir ici.
Il n’était pas venu à l’appartement sur les toits des Suicide Slums depuis qu’il l’avait aidée à venir s’installer ici. Aussi quand elle quitta son travail encore maquillée et habillée pour tenter de se fondre dans le décors sans y parvenir totalement elle était impatiente de le revoir. Car Jason ne la laissait pas indifférente, elle avait pourtant un sorte de...malaise, une sorte de confusion dans son cœur. A l’idée de le voir chez elle tout en voulant croiser son regard. Quelque chose la préoccupait mais elle n’arrivait pas a mettre un nom dessus.
A peine avait elle poussée la porte de l’appartement qu’elle s’était efforcée de regagner a pied pour faire comme tout le monde que ses vêtements civils s’embrasèrent dans une lumière blanche, remplacés par son costume de magie et ses cheveux défaits. Elle reçu un message de l’ancien robin sur son téléphone et s’approcha de la porte fenêtre de la terrasse, le voyant à travers la vitre. Elle posa sa main sur la porte pour la faire glisser et il s’adressa a elle en lui disant que c’était pas trop mal pour la ville du futur, l'un des surnoms de Metropolis. “Oui...même si mon île me manque. J’y retourne quand j’ai le spleen.”
C’est à dire souvent. Il lui sourit et elle fit de même. “Bonjour Jason. Comment vas-tu?”
Mieux que les dernières fois peut être? Ou peut être pas. Était il condamné a être malheureux quand bien même il vivrait dans un monde approchant la perfection lui aussi? Chassait il comme elle les instants de grâce avec son filet trop petit comme autant de papillons maîtrisant la Speed Force?
Re: Checkpoint (Ft. Silver Banshee) Mer 27 Mai 2020 - 16:18
Checkpoint Jason releva brusquement la tête en entendant la voix de Siobhan, et bien que son cœur battait encore à tout va dans sa poitrine à cause de l’intervention surprise de cette dernière, il ne put s’empêcher de sourire en la voyant se rapprocher de lui. Il délaissa sa position couchée pour se relever et la saluer correctement. Ce qu’il fit, sans hésiter, en la serrant brièvement dans ses bras.
Elle était comme elle était toujours. Grande, solide… hypnotisante. Et tellement différente. Les Suicide Slums juraient tout autour d’elle, et pourtant, elle se tenait sur la terrasse d’un appartement du dernier étage sans la moindre gêne dans son regard. Il savait qu’elle était bien plus que ce qu’elle ne laissait paraître, que doutes, peurs et regrets se cachaient derrière ses postures gracieuses et imposantes, et qu’une part d’elle préfèrerait se fondre dans la masse plutôt que de ressortir de la sorte, mais il l’aimait comme ça. Il l’aimait grande, solide, hypnotisante et différente. Elle était spéciale à ses yeux. Non – elle était spéciale, et il n’avait rien à voir là-dedans.
Il s’écarta en suivant malgré lui des yeux une mèche de cheveux blanche virevolter dans les airs. Enfin, il reporta son attention sur elle.
« Et tu l’as souvent, le spleen ? » demanda-t-il avant de lui sourire de nouveau et de s’écarter légèrement pour lui permettre de respirer. « Bonjour, Si. Ca va, et toi ? »
Quelle banalité. C’en était presque amusant. Et pourtant, il n’était pas sûr qu’il y ait quoi que ce soit de banal dans leur rencontre. Ils étaient à Metropolis, en plein jour, et ne se retrouvaient pas dans un endroit clandestin. Ils étaient tous les deux habitués aux confidences murmurés à la frontière du monde, là où personne ne pourrait les entendre. Habituellement, c’était sur les falaises de l’île de Siobhan que Jason se confiait et qu’elle écoutait, ou dans les entrailles de ce qu’il restait de son château que les rôles s’inversaient et qu’il était à l’écoute de sa voix si étrangement harmonieuse.
Comme quoi, le changement ne leur était pas interdit, ni à l’un, ni à l’autre. Mais était-ce seulement un vrai changement de profondeur ?
Il la dévisagea un court instant avant de reprendre.
« Tu t’habitues à Metropolis ? Comment ça se passe, entre le boulot et … le reste ? »
Son ton était léger, légèrement enjoué, et ça le faisait grimacer mentalement. Parce que la seule chose à laquelle il pensait, c’était qu’elle l’avait cru mort, qu’il s’était enfoncé dans sa vengeance, sa colère, sa honte et sa culpabilité de savoir tous ses voisins morts à cause de lui, et que le reste s’était éclipsé. La seule à laquelle il pensait, c’était qu’elle était venue à Gotham, furieuse et déterminée à le venger, et s’il était déjà mort auparavant, personne n’avait jamais… On ne l’avait jamais…
Elle, elle l’aurait fait. Si elle l’avait connu, plus jeune, s’ils s’étaient liés d’amitié des années plus tôt et qu’elle avait appris pour la torture, pour les coups, la douleur puis la mort, elle l’aurait fait. Elle aurait fait la seule chose qui aurait pu prouver à Jason qu’il aurait manqué à quelqu’un.
Son sourire s’effaça légèrement tandis qu’il la dévisageait, encore et encore.
« Je suis… Je suis tellement désolé, Siobhan. Je n’aurais jamais dû … J’ai merdé. J’ai merdé parce que j’étais en colère et la blessure n’excuse pas tout, loin de là. J’aurais dû te contacter, te faire savoir que j’étais vivant. »
Il marqua une pause, hésita un bref instant puis reprit, dans un murmure.
« J’aurais dû me rappeler que si j'étais mort, quelqu'un m'aurait pleuré. Pardonne-moi. »
Re: Checkpoint (Ft. Silver Banshee) Jeu 28 Mai 2020 - 20:08
Sans doute les premiers mots de Siobhan avaient ils été convenus, mais la question de savoir comment il se portait l'intéressait réellement et elle n’aurait pas su quoi dire d’autre. Tout le monde se demandait sans cesse comment çà allait et c’était souvent plus une forme de politesse ou d’entrée en matière qu’autre chose. Mais ce n’était pas le cas là, s'enquérir de son état était une nécessité pour lui comme pour quelques rares personnes. Il se leva pour la prendre dans ses bras un court instant avant de lui demander si elle avait souvent le spleen. Elle plissa légèrement les yeux en le regardant. “Je suis spleen. Mais avoir le mal de vivre c’est déjà un peu vivre non?”
Un petit sourire en coin elle marche ensuite sur la terrasse pour s’adosser à une cheminée au bout de celle ci. Jason lui demanda d’un ton léger si elle s’habituait à la ville et son travail. “Je fais un stage au journal le “Daily Planet”, traiter des mails et remplis des tableurs. J’essaie de faire comme tout le monde. Cela se passe bien, je suis avec des gens...qui m’intègrent bien. Sachant qui je suis. ”
Puis Red Hood la regarde avec insistance, perdant par la même occasion son joli sourire. Il s’excusa alors de ne pas l’avoir prévenue qu’il avait survécu quand le faux Batman failli le tuer. D’oublier qu’il pourrait manquer à d’autres, à elle en particulier avec qui il avait partagé des moments qui si ils pourraient être banal pour pas mal de monde avaient compté pour elle. Car la tendresse de son vivant était si lointaine qu’elle en avait oubliée le goût, et que celui ci lui revenait en sentant le corps de l'ancien robin toucher le sien. “Je t’aurais pleuré oui, beaucoup. Mais...ne soit pas désolé. Je suis exactement comme toi.”
Elle cesse de s’adosser à la cheminée et s’avance vers lui. “Une fois le général Zod m’a tuée, et j’ai laissée mon amie dans l’ignorance de mon retour sans imaginer que cela pourrait lui faire du mal. Je...quand on inflige beaucoup de souffrances autour de soi on ne se rend plus toujours compte de celles qu’on inflige à ceux qu’on aime...et on oublie que eux aussi, peuvent nous aimer malgré ce qu’on est."
L’irlandaise posa lentement sa main sur son bras. “Cette amie s'appelle Tara Markov, on la surnomme “Terra”. Tu as entendu parler?”
La question lancée innocemment elle feignit que la réponse n’aurait pas d’importance pour elle. Mais ce n’était pas le cas.
Re: Checkpoint (Ft. Silver Banshee) Ven 29 Mai 2020 - 18:43
Checkpoint Jason la rejoignit instinctivement quand elle se déplaça. Le temps était clément, et la belle saison pointait le bout de son nez à l’horizon. Bientôt, la chaleur deviendrait pesante et moite, exacerbée par les surfaces en verre des gratte-ciels, mais pour le moment, avec le souvenir de l’hiver encore si vivace dans leurs esprits, les températures en hausse mettaient tous les habitants de Metropolis de bonne humeur. Même du haut de la terrasse de Siobhan et loin du centre-ville généralement bondé, ils pouvaient entendre le passage des piétons, les éclats de rire et les échanges excités. Quelque part, un lycée ou un collège avait sonné sa dernière heure de cours de la journée, et les écoliers rentraient chez eux aussi bruyamment que possible.
Ils se tenaient tous les deux en plein soleil. Oh, elle était loin, en effet, la belle Irlande capricieuse de Siobhan, mais le changement n’était pas… désagréable.
« Ah, » dit-il, le sourire aux lèvres à la suite de la remarque de Siobhan. « Il y a un peu de ça, oui, j’imagine. »
Il lui sourit et s’appuya au muret qui courait le long du bord de la terrasse, juste en face d’elle. S’il tendait un peu plus les jambes, ses pieds toucheraient de Siobhan. Peut-être qu’il allait les tendre, tiens.
« Les gens de cette ville sont spéciaux, parfois. Ils surprennent plus facilement que d’autres. J’imagine que vivre dans le même espace que Superman aide. Je suis content de savoir que ça se passe bien. »
Il dévisagea Siobhan un court instant avant de reprendre. Elle était à Metropolis elle aussi désormais. Elle faisait partie de ces gens qui baignaient dans l’espoir des actes de Superman. Il voyait les efforts qu’elle faisait pour changer – non, pour évoluer et cela lui rappela leur dernière rencontre en Irlande. Elle lui avait parlé de son projet de venir s’installer ici-même, et il lui avait dit qu’il trouvait l’idée excellente. Il fallait croire qu’il avait raison, parfois. Ceci dit, il ne pouvait s’attribuer tout le mérite. Elle l’avait décidé elle-même, toute seule.
Siobhan se dégagea de la cheminée contre laquelle elle se tenait pour se redresser et se rapprocher de lui. S’il fut d’abord victime d’une pointe de déception venue de nulle part à l’idée qu’il n’avait pas eu le temps de tendre totalement ses jambes, le sentiment s’évapora bien rapidement quand elle entra dans son espace vital. Il releva la tête vers elle et la laissa prendre position devant lui. Elle ne lui en voulait pas, il le voyait très clairement, et il y avait certainement des tas de raisons qui ne venaient que d’elle, mais il choisit de s’en sentir reconnaissant malgré tout. Il s’était excusé, et il l’avait fait de vive voix. Le poids sur son cœur s’allégea.
« Oh, » dit-il quand elle mentionna Tara. « Je connais Tara Markov. »
Il écarta machinalement son bras de Siobhan, non pas pour fuir son contact mais parce qu’il lui attrapa la main au passage, plutôt. Il la serra dans la sienne sans même s’en rendre vraiment compte.
« Je l’ai rencontrée il y a très, très longtemps, au sein de la S.S.E. »
Il sourit un peu plus en repensant à leurs échanges dans ce bar paumé, en plein désert. Il connaissait Tara via le dossier bien fourni dans le bat-ordinateur, évidemment. Il savait quels choix elle avait fait, l’impact de son existence autour d’elle, mais c’était une chose de lire sur elle, et une autre de lui faire face. Il se rappelait encore de son attitude tellement détachée face à la bande de brigands qui se tenait autour d’elle. Elle était la seule femme du groupe, à l’époque, et peut-être bien le plus jeune membre aussi, mais elle avait une façon de les regarder… Elle les aurait tous mis à terre si elle l’avait voulu, clairement.
« Nous n’avons pas travaillé longtemps ensemble, et ce n’était même pas un partenariat volontaire, au final. Mais … ouais, Tara Markov. »
Il avait pensé, à l’époque, qu’elle était différente des autres. Tout comme il s’était senti différent, lui aussi, de ceux qui les entouraient alors.
Il dévisagea Siobhan avec un petit sourire pensif, ses doigts toujours autour de ceux de la Banshee.
« Je ne savais pas que tu étais amie avec elle. Je ne savais pas qu’elle comptait tant pour toi. Mais je suis sûr qu’elle t’a pardonnée, après. Je ne la connais absolument pas aussi bien que toi, mais elle est spéciale, non ? Evidemment qu’elle t’a pardonnée. »
Re: Checkpoint (Ft. Silver Banshee) Sam 30 Mai 2020 - 9:55
Il confirma connaitre Tara et si Siobhan crut un court instant qu’il esquivait la main qu’elle voulait poser sur son bras elle découvrit qu’il ne voulait que lui prendre. Sa main qu’elle trouvait si laide mais qui ne semblait pas gêner Jason. Ou du moins qui avait l’attention de faire comme ci cela ne le gênait pas. Il parla aussi de cette “ SSE” qui les avait réuni, l’Irlandaise savait en effet que Tara en avait faite partie. Elle baisse les yeux quand celui qui lui fait face lui parle uniquement du "partenariat" qui les avait lié, car elle repense aux mots qu’elle avait entendu prononcer par Tara alors qu’elle était dans la pièce voisine. Sa main dans celle de Jason qui lui fait face elle passe son pouce sur le dessus de celle de l’ancien robin pour la caresser doucement. “Je...J’étais? Amie avec elle. Je ne sais plus, elle a vécue ici quelques temps mais est partie. Elle m’a pardonnée oui.”
L’avait elle pardonnée de ne pas l’avoir prévenue qu'elle ne pouvait pas mourir et était revenue? Oui, sans doute. Mais de lui avoir donnée le faux espoir que sa vie serait meilleure à ses cotés? Moins sûr. Pourtant on est comme cela des fois, on met ses espoirs en quelqu’un en dépit du bon sens. Cet autre aura beau vous dire qu’il ne sera pas la bonne personne pour cela vous mourrez d’envie de ne pas le croire. Vous trouverez des raisons à ces avertissements lancés: Cette personne n’est pas assez sûre d’elle sera un argument récurent. Puis un jour...vous vous rendrez compte qu’en fait...non. Cette personne n’avait rien à vous apporter en fait. Quand elle vous prévenait qu’elle ne serait pas à la hauteur ce n’était pas de la fausse modestie ou un manque de confiance en soit, c’était juste...la vérité. Alors vous partez. Tara manquait à son amie maintenant. Elle relève les yeux pour se perdre dans ceux de Jason. Avec qui ce n’avait jamais vraiment été la même chose. Elle était comme attirée vers lui par quelque chose d’animal et qui n’invitait pas à se poser tant de questions. Elle lui sourit avec douceur. “Je te pardonne donc aussi. Bien sûr.
C’est désormais elle qui ne lui lâche plus la main, bien qu’elle tâcha de ne pas la serrer trop fort. “C’est bien que tu sois venu. Je serais capable de manger ou faire quoi que ce soit de la sorte je t’aurais invité à le faire avec moi et le paysage n’a pas grand chose pour lui. Alors...que veux tu faire Jason? Dis moi ce qui pourrait te donner le sentiment que tu n’as pas fait toute cette route en vain.
Tout en parlant elle a conscience de sa maladresse. Malgré qu’elle essaie de faire attention à ce qu’elle lui dit elle sait que sa manière de penser peut se jeter à la figure du jeune homme pour lui ouvrir les yeux d’un instant à l’autre sur elle. Et le faire partir lui aussi.
Re: Checkpoint (Ft. Silver Banshee) Dim 31 Mai 2020 - 16:54
Checkpoint Il y avait de toute évidence bien plus à découvrir au sujet de Tara et de Siobhan que cette dernière ne le laissait entendre, mais les gens civilisés ont des limites, et ils s’étaient tous les deux lancés le pari fou d’en devenir eux aussi, des gens civilisés. Siobhan avait son intimité et le choix d’en donner plus à Jason qu’il n’en méritait ne lui revenait qu’à elle. Il se demanda malgré lui ce qui avait pu se passer entre Markov et Siobhan. Il trouvait l’idée d’une amitié entre elles plutôt sensée, car maintenant qu’il y réfléchissait, elles avaient toutes les deux ce petit quelque chose qui l’avait poussé un beau jour à les regarder et à se demander s’il n’avait pas tort de se croire seul au monde. Bon sang, il n’avait pas pensé à Tara depuis des mois, et c’était là un sacré retour en arrière.
Il cligna des yeux et ramena ses pensées au contexte actuel. Il sentait la main de Siobhan autour de la sienne, sentait les pressions légères exercées par cette dernière et luttait pour ne pas sourire malgré lui. Il ne voulait pas qu’elle l’interprète mal mais il préféra ne pas faire comme si rien n’était non plus et opta pour une petite pression de sa propre main en réponse à celles de Siobhan – qu’elle le fasse consciemment ou pas.
« Toute cette route, comme tu le dis, en valait déjà la peine quand je ne faisais que t’attendre, alors figure-toi que maintenant… » Il désigna leurs mains d’un petit signe de la tête, l’air de rien. « Tu n’as vraiment aucun souci à te faire pour ça. Et puis, j’ai pas faim. »
Il hésita un bref instant, fuit le regard de Siobhan pour peser le pour ou le contre de ce qu’il était sur le point de dire, puis revint vers elle, l’expression de son visage bien plus sérieux.
« Je… Je suis principalement venu pour te voir et pour m’excuser, mais je crois pas que… J’avais pas de but caché, tu vois ? Je voulais juste te voir. Alors j’ai pris ma moto et j’ai laissé Gotham derrière moi, direction Metropolis. Direction… toi. »
Il désigna de sa main libre la terrasse et l’appartement, mais aussi tout le reste, et cela seulement métaphoriquement. Tout ce qu’il voyait, et ce qui l’impressionnait réellement, car la réussite de Siobhan était loin de s’arrêter aux biens matériels qu’elle possédait désormais.
« Et maintenant, je te vois et je vois ce que tu as accompli, ce que tu essaies toujours d’accomplir et… Tu essaies, Siobhan. Tu essaies vraiment et c’est incroyable. »
Quand sa prochaine phrase lui arriva à l’esprit, encore sous la forme simplifiée de pensée, son cœur s’alourdit. Il marqua une pause, étrangement à court de souffle et son regard se perdit dans le vide. Sa soudaine réalisation n’en était pas vraiment une, car il était presque convaincu qu’il l’avait en tête depuis quelques temps désormais, mais il n’avait jamais vraiment mis de mots sur cette sensation, ni même cherché à l’expliquer. Et maintenant elle était là, inévitable, à le regarder droit dans les yeux.
Il reporta son attention sur Siobhan et la dévisagea en silence un bref instant. Il se rappelait du jour où elle lui avait expliqué qu’elle envisageait de partir pour les Etats-Unis. Ils étaient dans sa chambre, dans les sous-sols protégés de son château, entre les reliques de sa première vie et les quelques possessions qui lui restaient. Elle lui avait demandé son avis, alors, mais avec le recul, Jason savait désormais que sa décision avait déjà été prise. Elle savait ce dont elle avait besoin mieux que personne, et… et peut-être que lui aussi.
« Comment tu as décidé ce qu’il fallait que tu fasses ? » lui demanda-t-il finalement. « Pourquoi… pourquoi ici, et pourquoi à ce moment-là ? »
Il lui esquissa un petit sourire, mais ce dernier finit par s’envoler avant qu’il ne reprenne.
« Je crois… je crois que je ne me sens plus à ma place à Gotham. Je crois qu’il faut que je parte. »
Re: Checkpoint (Ft. Silver Banshee) Dim 31 Mai 2020 - 19:23
Elle sentit la petite pression de Jason sur sa main et la lâcha sa poigne précipitamment, se demandant s’il s'agissait là d’un signal que cela commençait à faire un peu mal. Il lui dit alors qu’il n’avait pas faim puis son visage prit une expression plus sérieuse. il disait ne pas avoir de but caché, que seul l’envie de la voir l‘avait fait venir ici. Alors forcément, cela lui fait plaisir. Elle passa les longs doigts de sa main libre dans sa crinière blanche pour la lisser un peu plus vers le bas car elle sentait que sa chevelure allait défier à nouveau la gravité. Il eu des mots encourageants sur ce qu’elle essayait de faire. Que c’était incroyable. La bouche de la Gaélique se déforma un peu avec une certaine gêne. Incroyable pas vrai? La première fois qu’elle s’était rapprochée du Daily Planet sans crier c’était pour essayer de découvrir l’identité de Superman, et elle avait servie mensonge sur mensonge pour arriver à ses fins. Elle n’en était plus là aujourd’hui. Il n’y avait que la vérité qui l'intéressait quand elle allait y travailler.
Il restât alors pensif quelques instants, regardant autour de lui puis son visage. Qui s’il ne souriait pas à cet instant exprimant la tranquillité. Elle était bien avec lui, et elle n’avait pas de raison de lui en montrer un autre en cet instant. Il lui demanda alors comment elle avait décidée de venir ici. Pourquoi elle avait quittée l’Irlande pour Metropolis. Et lui apprit quelque chose qu’elle ne se serait certainement pas attendue à entendre, qu’il voulait quitter Gotham. La mine d’abord surprise un léger sourire glissa alors sur ses lèvres. “J’aime mon île d’émeraude. Mon château même s’il est une ruine me rappelle un peu du passé. J’aime l’odeur de la mer, sentir la brise marine sur ma peau. Le cris des oiseaux marins qui insupporte tant de gens est une musique à mes oreilles, comme le bruit de la mer. Le bruit de la mer me manque.
Ses yeux se ferment quand sa phrase se termine. Elle y est là, elle peut presque entendre les vagues qui se rapprochent des falaises. Mais elle les rouvres finalement après un silence, pour regarder l’homme à coté d’elle. “Mais je sentais que je devais me rapprocher de Superman pour m’en sortir. Laisser derrière moi toutes ces choses qui me rappelaient aussi...que j'étais un spectre qui errait seul sur une île perdue. On dit qu’on échappe pas à son passé, qu’il ne sert à rien de fuir. Je ne suis pas vraiment d’accord avec çà. On échappe pas à son passé oui, mais éviter certains lieux permet de prendre de la distance avec lui, et se consacrer à des choses nouvelles. Meilleures, si possible.
Son regard change pour lui donner un air plus curieux. “Pourquoi partir ?”
Checkpoint Malgré la prise de conscience soudaine qui s’était emparé de lui, Jason ne put s’empêcher de sourire en voyant Siobhan se perdre ainsi dans le rappel de son île. Il ne pouvait réellement comprendre la douleur que cette dernière ressentait quand elle errait le long des falaises escarpées ; s’il pouvait imaginer, il était dur de s’identifier à sa situation même. Jason n’était pas stupide au point de prétendre qu’il savait. Mais la douleur, il connaissait. Surtout celle qu’on s’inflige soi-même, à coups de regrets et de culpabilité. Il comprenait parfaitement, ceci dit, l’amour qu’elle ressentait pour l’endroit. Il n’y avait que quelques rares visites. Metropolis était bien plus proche et bien plus accessible pour tous ces moments où il se levait et ressentait le besoin de voir Siobhan. Mais ce n’était pas pareil. Elle le savait, il le savait. Il avait aimé son île dès qu’il l’avait vue, lui aussi. La nature sauvage et impardonnable qui y régnait, le silence humain mais les bruits constants de l’océan, de la faune et de la flore. Les reliefs, la pierre parfois nue, le ciel qui semblait toujours si bas, presque à portée de main… C’était différent de Metropolis, oui.
Il récupéra la main qu’elle avait écartée et la serra dans la sienne.
« On devrait y retourner, un de ces quatre. Enfin… Si ça te dit. »
Il lâcha finalement sa main, après une nouvelle pression, désireux de ne pas s’imposer à elle. Il ne tendit pas le bras non plus vers ses cheveux pour jouer avec la mèche rebelle qui ne cessait de retomber sur son front et ensuite la voir s’élever doucement au-dessus de la tête de la Banshee. Il avait connu une autre jeune femme dont la chevelure semblait obéir à des lois toutes particulières, et Koriand’r, contrairement à Siobhan, avait toujours trouvé beaucoup de fierté dans ses différences. Une habitude qu’elle avait malheureusement un peu perdu aux contacts d’humains particulièrement … cons. Ca l’avait toujours attristé et ça l’attristait là aussi.
« On n’échappe pas à son passé, » répéta-t-il, les sourcils légèrement froncés et l’air songeur. « Mais … c’est peut-être mieux d’essayer plutôt que de continuer à le ruminer, c’est ça ? »
L’île, le château en ruines, sa colère presque mystique contre Superman. Et lui, avec Gotham, les rues de Gotham, les monstres de Gotham, mais aussi les héros de Gotham. Gotham.
Il laissa échapper un petit grognement.
« Je… je sais pas, » finit-il par lâcher en laissant libre cours à son impuissance. Ce qui voulait dire un nouveau grognement. Il n’était pas un des fils adoptifs de Bruce Wayne pour rien, après tout. Ca se mérite, un tel titre.
« Il s’est passé beaucoup de choses ces derniers temps. Batman… Batman est mort, et moi et mon frère, on l’a remplacé du mieux qu’on pouvait. » Ce qui était vrai, techniquement. Ils avaient fait du mieux qu’ils pouvaient. Est-ce que ça avait été bien pour autant ? « Il y a eu l’attaque de l’autre enfoiré ensuite et… Des gens sont morts parce qu’ils vivaient dans le même bâtiment que moi. »
Il frotta instinctivement la partie de son flanc encore marquée par le bout de fer qui l’avait empalé après l’explosion de son appartement, et du reste du bâtiment. Parce que les congés maladies n’existaient pas vraiment quand on jouait au justicier masqué, et qu’il avait franchement un peu trop de culpabilité à essayer de gérer pour de toute façon prendre la moindre pause, les points s’étaient arrachés plusieurs fois. La guérison avait été plus longue que prévu, mais tout n’était presque que mauvais souvenir maintenant. Il ne reste qu’une douleur fantôme qui ne semblait pas vouloir le laisser tranquille.
« Cette ville, Si, a été le théâtre de tout ce qui a pu m’arriver de notable dans ma vie. Même quand je suis revenu à moi après le puits de Lazare, la première chose que j’ai voulu faire, c’est y retourner. J’y ai joué le rôle de criminel, de justicier masqué, de héro déguisé en chauve-souris, et tout ce qui a pu s’y passer n’a fait que me ramener en arrière. Gotham est une boucle sans fin, pour moi. C'est une foutue prison. »
Il poussa un petit soupir.
« Pourquoi ? Pourquoi je persiste à y revenir, encore et encore ? Parce que j’y ai grandi ? Je sais pas. Ca me paraît plutôt bancal comme explication. Et je me dis que peut-être… peut-être devrais-je essayer ailleurs, moi aussi. »
Il esquissa un sourire en coin, dans une tentative des plus maladroites de se camoufler derrière son humour.
« Mais pas à Metropolis, rassure-toi. C’est ta ville maintenant. Jamais je n’oserais. »
Il lui disait qu’ils devraient retourner en Irlande et l’idée ne lui déplaisait pas. Puis il répondit à la question de la banshee: Pourquoi il partait. Et a cette question les réponses ne semblaient pas venir facilement dans la tête de Red Hood. Les épreuves récentes qu’il avait vécu à Gotham City semblaient l’explication à cela, mais aussi il disait avoir le sentiment que sa vie se répétait là bas.
C’était parce qu’il ne comprenait plus pourquoi il y retournait encore et toujours qu’il voulait la quitter et aller ailleurs. Ailleurs qui ne serait pas Metropolis car cela aurait été sa ville à elle, et qu’il n’oserait pas. Elle n’aurait pas vue son sourire en coin elle n’aurait pas comprise qu’il faisait une petite plaisanterie, car le second degrés n’était pas quelque chose qu’elle maîtrisait toujours bien. “Quelqu’un t’as dit que c’est déjà la ville de Superman? Un justicier qui débute, pas très connu...”
Elle fait une pause un court instant le regard ailleurs puis se redresse avant de reprendre en tournant ses yeux vers les siens. “Tu as été à Chicago, ce n’est pas la première fois que tu t’éloigne de ta famille.”
Chicago, celle ville qui si elle n’était pas celle de leur rencontre fut celle où il enleva son masque, lorsqu'elle le retrouva dans son appartement. Quand elle était jeune et jolie, que ses pulsions l’attiraient vers ce bel homme mystérieux mais qu’elle avait préférée ne pas les écouter. “Pas Metropolis donc. Tu irais où?”
Elle a un sourire lui donnant un petit coté espiègle qu’elle n’avait que rarement, quelque chose qui lui rajeunissait le visage et en enlevait toute trace de méchanceté.
Checkpoint « Ha ! » répliqua Jason à la plaisanterie de Siobhan, un grand sourire aux lèvres. « Superman ? Nan, j’connais pas, désolé. »
Il conclut leur échange plein de malice d’un nouveau grand sourire, car il était temps de revenir à des sujets plus sérieux. Elle choisit Chicago, et il ne peut qu’approuver silencieusement. Oh, c’était une période sombre de sa tendre et longue vie, évidemment mais en même temps… avait-il autre chose que des périodes sombres ? Chicago avait eu du positif, également. Il y avait eu Siobhan. Il avait travaillé avec Selina Kyle pendant plusieurs semaines avant de la congédier, doucement et gentiment, pour lui laisser une chance de renouer avec Bruce. Il avait fait de Chicago son tube à essai et s’était vite rendu compte que sa formule marchait à la perfection. Il avait siégé sur le trône de la criminalité de la ville, qui n’avait que très peu à envier à celle de Gotham, et il les avait fait marcher au pas, avec la peur. Une peur différente de celle de Batman, mais une peur malgré tout.
Mais voilà, il y avait un hic. Tout ça, il ne l’avait fait que pour…
« J’étais en colère, » expliqua-t-il. « Et je voulais prouver une bonne fois pour toute que la façon de faire de Batman n’était pas la seule option. Et certainement pas la meilleure. Je suis parti à Chicago pour ça. Mon objectif premier, c’était de retourner à Gotham plus tard et d’y appliquer mon plan parfaitement huilé. »
Il poussa un petit soupir. Il passait le plus clair de ses échanges avec Bruce à se plaindre de l’entêtement de ce dernier, à l’appeler le borné et autre, mais force était d’admettre que Jason Todd n’était pas mieux de ce côté-là. Il faisait de son mieux, mais même maintenant, même après tout ce temps, il se prenait à avoir envie de remettre sur le tapis cette bonne vieille querelle sur le Joker. Il savait qu’elle ne menait à rien du tout. Pourtant, elle était toujours là, en travers de sa gorge.
« Je sais pas, » répondit-il ensuite avec honnêteté.
Il ne savait pas grand-chose, actuellement. Il devait avoir l’air d’un parfait idiot. Il esquissa un petit sourire penaud et haussa doucement les épaules en regardant Siobhan, l'air impuissant.
« Je sais pas, mais je crois que j’apprécierais rester sur la route un moment. Juste me laisser porter et aller où je pourrais être utile. Il y a tellement de gens qui n’ont pas la chance d’avoir un justicier masqué à domicile… Peut-être que je pourrais faire un peu de bien, moi aussi. »
Le reste de sa réflexion lui échappa tandis qu’il observait le sourire de Siobhan, si léger et doux. C’était un sourire qu’il n’était pas sûr d’avoir déjà vu, mais il lui plaisait. Beaucoup. Metropolis semblait réellement l’aider si la souffrance qu’il avait toujours trouvée en elle s’était retirée juste assez pour permettre à un tel sourire de prendre le dessus. Oui, ça lui plaisait.
Il leva la main et posa le bout de ses doigts sur les joues de Siobhan, là où le dit sourire faisait ressortir un semblant de fossette.
« Tu as un sourire très spécial, » dit-il simplement. Il sourit à son tour et retira sa main avec l’impression qu’une étincelle d’électricité lui parcourait les doigts. « C’est… Il est beau. »
Lorsqu’elle lui rappela qu’il avait déjà tenté de quitter Gotham pour une autre ville il lui expliqua les motifs du départ d’alors. La colère, l’envie de prouver que ce qu’il prônait fonctionnait mieux que ce que Batman lui avait enseigné. De dépasser le maître peut être, en ne se tenant pas à la règle d’or qu’il s’était fixé. Du moins elle s’imagina que c’était un peu pour cela, car elle ne savait pas réellement ce à quoi il pouvait aspirer désormais. D’autre que la vengeance.
Il ne savait pas vraiment où il irait maintenant, il se voyait sur la route...Red Hood en solitaire sur sa moto pour un road trip à travers les USA? Les emmerdeurs n’auraient qu’a bien se tenir. Puis il la scruta et posa une main sur ses joues en lui disant que son sourire était spécial. Elle manque de sursauter puis ferme les yeux en penchant la tête lorsqu’elle sent sa main sur son visage.
Les inoffensives flammes blanche qui naissaient au niveau des coudes et cuisses de Siobhan redoublent alors d’intensité, comme s’il avait soufflé sur des braises pour les raviver. C’était ce qu’il faisait avec le cœur de l'irlandaise, car elle ne l’avait plus vu depuis longtemps. Et avec son absence elle avait acceptée qu’il passerait à autre chose. Un homme comme lui avait tout ce qu’il fallait pour trouver quelqu’un qui lui donnerait ce dont il avait besoin. Il n’aurait même pas d’efforts a faire a vrai dire, il avait tout. Le corps d’athlète, cet alliage parfait de jeunesse et de maturité. Ce regard sombre et intriguant qui vous captivait. Avec ce grain de folie qu’elle avait vue en lui, une folie là depuis qu’il était revenu à la vie par le puits mais qu’il gardait enfouie quelque part. Il était la plus belle des bombes à retardement, celle qu’on aimerait désamorcer.
Il prend un petit coup de jus lors de son contact avec elle et écarte finalement ses doigts de sa peau, puis il lui dit que son sourire est beau et elle rouvre les yeux pour regarder les siens et s’y perdre. Une des raisons pour lesquelles Siobhan avait tant voulue redevenir humaine était pour redevenir belle à nouveau.
Etre regardée, sentir le désir des autres et non l’effroi. Elle en était devenue folle, alors que...c’était le lot de chacun et chacune de vieillir un jour. De ne plus attirer les regards. Que même parfois celui ou celle qu’on aime n’exprime plus de désir pour nous. Parfois l’amour y résistait car l’affection supplantait celui ci, parfois non. L'amour était une belle saloperie.
Elle garde les paupières mi closes en le regardant et laisse ce moment durer car c’était ce dont elle avait besoin maintenant, d’affection. Et il lui en donnait comme il savait si bien le faire. Comme si elle était la même que celle qui était venue dans son appartement de Chicago, toujours jeune et jolie. Il la regardait comme si elle était normale ou du moins il lui donnait le sentiment qu’elle l’était à ses yeux. Son cœur bat fort alors qu’il a écarté sa main, et elle se décide finalement à lui parler. “Tu...tu fais déjà du bien, Jason. Tu me fais du bien.”
Elle se redresse un peu car elle prend conscience qu’elle s’était comme laissée fondre devant lui en décontractant ses muscles au point qu’elle s’en trouva ridicule. “Où que tu ailles tu es le bienvenu ici. Donne moi un moyen de te joindre...Et je veux t’aider, dis moi le si je peux le faire.”
Murmure t’elle sans le lâcher de son regard gris tirant sur le bleu.
Re: Checkpoint (Ft. Silver Banshee) Jeu 4 Juin 2020 - 21:00
Checkpoint
Spoiler:
« Hmm, » répondit Jason, machinalement.
Il n’arrivait pas à détacher son regard des flammes qui entouraient Siobhan et qui étaient maintenant plus vives et plus hautes qu’il ne les avait jamais vues. Il sourit quand elle lui offrit son aide mais ne répondit pas tout de suite. Au lieu de ça, le regarde toujours baissé vers le feu magique qui l’embrasait constamment, il leva une main et la passa à travers les flammes.
Il ne sentit rien. Enfin … Sa peau ne brûla pas. Pas de cloques, pas de craquèlement de son épiderme, pas de douleur brusque, mais bel et bien… de la chaleur. Lointaine, distante et discrète, mais de la chaleur malgré tout. Son sourire s’élargit un peu plus tandis qu’il rapprochait sa main de la source des flammes, qu’il la plongeait au cœur de ce feu si spécial, sans tout de suite réaliser que la dite source n’était autre que la peau de Siobhan. Il bougea doucement ses doigts, regarda le feu lécher sa peau et l’envelopper sans qu’il ne ressente la moindre douleur pour autant.
Son sourire s’agrandit alors qu’il écartait ses doigts, obnubilé par l’étrange jeu de lumière projeté sur sa peau par ces flammes magiques, jusqu’à ce que finalement, ses doigts n’entrent en contact avec la peau de Siobhan et que son sourire ne disparaisse. Il resta immobile, à regarder sa main dans le feu et ses doigts contre la cuisse de Siobhan avant de finalement relever sa main pour la poser sur la hanche de cette dernière. Il releva la tête vers elle et la dévisagea.
Son sourire revint sur ses lèvres.
« Merci, » lui dit-il simplement.
Elle était si grande. Il était obligé de lever la tête pour elle pour pouvoir la dévisager de tout son soûl. La plupart du temps, il ne le remarquait même pas. Etrange, ceci dit, car étant lui-même grand, il était plus habitué à baisser la tête qu’à la lever. Et bien, apparemment, il s’y était fait, et tout à fait inconsciemment.
« Je vais te laisser mon numéro. Et puis, qui sait, tu pourrais même me rejoindre pour un road trip improvisé, » dit-il doucement. Sa voix, d’abord malicieuse s’aplanit rapidement. Son regard n’arrêtait pas de passer des yeux de Siobhan à la main qu’il avait toujours sur sa taille. « ‘Fin, si tu as quelques jours de congés, par-ci par-là. Et si tu as envie, évidemment. »
Il hésita un bref instant et posa son autre main sur la joue de Siobhan. Il repensa au feu qui avait avalé sa main et se dit que s’il avait pu brûler, il aurait laissé sur sa peau la même sensation que celle qui se répandait actuellement le long de ses bras. Une espèce de frisson, une vague de chaleur soudaine, et le tout sans qu’il ait la moindre chance de le contrôler.
« Je serais toujours ravi de t’avoir à mes côtés. »
Elle était à Metropolis et elle avançait. Elle se libérait peu à peu, elle reprenait le contrôle de son existence, comme elle l’avait souhaité. Pour le moment, elle y était à sa place. Mais c’était si facile à visualiser, la solitude des paysages vides, le bruit du moteur de sa moto, l’inconnu et la vie au jour le jour… et Siobhan avec lui.
Il avait des choses à régler. Des choses à comprendre et à assimiler. Il y avait des guerres auxquelles il devait mettre fin et des rancunes qu’il devait étouffer. Siobhan avait ses propres questions, et son propre besoin de réponse. Mas ça n’empêcha pas Jason. Non, ça ne l’empêcha pas de l’imaginer.
Pas plus que ça ne l’empêcha de se redresser, de se rapprocher, d’admirer la façon dont les flammes blanches léchèrent ses vêtements ; pas plus que ça ne l’empêcha de se laisser aller, et de déposer un baiser au coin de la bouche de Siobhan, si près de la commissure de ses lèvres qu'il en devint immédiatement un baiser spécial.
Et il passa chaque seconde à penser au feu. A la nature et la solitude toute particulière qu’on ressentait quand on était seul au monde, mais avec la seule personne capable de vous comprendre. A la chaleur contre laquelle il ne pouvait rien faire. A tout ce qui était spécial. Ce simple baiser, le fait qu'elle soit plus grande, les flammes autour d'elle, son sourire... elle. A elle, surtout.
Re: Checkpoint (Ft. Silver Banshee) Sam 6 Juin 2020 - 10:51
Spoiler:
Elle frissonna lorsqu’il posa ses mains sur elle, et quand sa bouche s’approcha de son visage. La main de Siobhan se glissa alors entre eux pour se poser sur la poitrine de Jason, tant pour la sensation de le toucher que pour lui dire: Ne va pas plus loin. S’il te plait. Ne rend pas tout plus difficile pour moi.
Il l’embrasse finalement sur la joue et elle ferme les yeux d’aise à ce moment car il l’a comprise. Elle n’est pas prête non, elle ne sera jamais la femme de sa vie, tout au plus la banshee serait elle celle de sa mort un jour, s’ils en venaient à se déchirer dans des proportions que seul des âmes blessées comme les leurs pourraient atteindre.
Car elle avait trop peur d’elle même pour se laisse aller à des passions qui finiraient par détruire ceux qu’elle aimait, il en allait de même pour Jason que pour Tara. Elle n’était pas assez stable pour que cela ne dure vraiment avec l’un d’eux et en imaginant que c’était le cas...elle ne voulait pas leur survivre, non. Elle ne voulait pas les voir mourir violemment ou naturellement, leur tenir la main dans leurs derniers moments avant de repartir errer comme un fantôme quelque part pour l'éternité. Elle ne voulait pas souffrir d’amours perdus en plus de souffrir de solitude et du rejet du reste du monde car elle sentait bien que cela pouvait être pire que ce qu’elle avait déjà vécue. Elle s’approchait déjà trop de l’amour pour en sortir indemne, elle en avait conscience mais avançait à sa perte comme un papillon de nuit vers une lampe brûlante. Alors autant faire que le feu qui la consume ne la brûle pas plus que les enfers.
Siobhan écoute la voix de Red Hood qui lui propose un voyage c’est...tentant. Tentant oui, même si elle a peur de le décevoir quand il comprendra qu’eux deux ce ne sera jamais possible. Qu’il la rejette alors, comprenant qu’il n’a rien à attendre d’utile d’elle comme le font tant d’êtres une fois qu’ils ont compris que l’homme ou la femme qu’ils veulent ne leur appartiendrait pas. Que la tendresse ne leur suffirait pas. On ne pouvait pas leur en vouloir. Mais elle savait au fond d’elle qu’elle ne pouvait pas leur donner plus, qu’ils ne trouveraient pas chez Siobhan ce qu’il leur fallait. Ces personnages tourmentés s’attiraient mais pour eux n’était-ce pas s’autodétruire que s’unir? Peut être l'avait il déja compris de lui même, qu'il n'allait pas plus loin pour les mêmes raisons. Elle l'espérait fort. Elle se penche vers lui et plie légèrement les genoux pour poser sa tête sur son épaule, puis l’envelopper de ses bras. “Je...je me verrais bien arrêter de voler et monter sur une moto moi aussi.”
Elle pose ses mains à plats dans son dos et penche la tête en ouvrant les yeux pour regarder les toits. “On...on fera çà oui. On ira rencontrer les gens en avançant au hasard. C’est...c’est bien moi çà.”
Bien elle, qui avait vécue seule sur son île si longtemps? Oui, c'était bien elle. C'était bien ce qu'elle voulait aujourd'hui. Un sourire apparaît sur son visage et elle soupire en gardant la tête posée contre lui. Ce dont elle avait besoin, ce qu’il lui donnait. Ce qu’elle espérait ne plus perdre.
Re: Checkpoint (Ft. Silver Banshee) Mer 10 Juin 2020 - 17:57
Spoiler:
Checkpoint
Jason sentit la pression de la main de Siobhan sur son torse, et il la sentit solide et ferme. Mais hésitante aussi, malgré tout. Il la sentit elle, tandis qu’il l’embrassait sur la joue, tendue mais aussi inclinée vers lui, méfiante mais aussi… curieuse. Il comprit instinctivement ce qu’elle essayait de lui dire, et il l’accueillit sans broncher. Il y répondit même à sa manière en posant sa main sur celle qu’elle avait sur son torse tandis que ses lèvres s’attardaient sur sa joue. Il pouvait la sentir respirer contre son oreille, la sentir se pencher millimètre après millimètre vers lui, et il ne put s’empêcher de se dire combien il serait aisé pour lui de tourner sa tête. De l’embrasser vraiment, comme il en avait de toute évidence tant envie.
Mais elle avait posé sa main sur son torse, et lui la tenait dans la sienne. Elle lui avait dit quelque chose se faisant, et il y avait répondu. Il comprenait. Voilà ce qu’il lui avait dit. Qu’il savait. Qu’elle n’avait peut-être pas tort. Qu’il comprenait. Qu’il ne ferait jamais rien contre son gré. Qu’il comprenait. Malheureusement.
Quand il s’écarta finalement, il ne lâcha pas la main de Siobhan et ne se recula pas non plus. Au lieu de ça, il leva les yeux vers elle et ne put s’empêcher un petit sourire quand leurs regards se croisèrent. Pour quelqu’un qui se considérait elle-même comme plus morte que vivante, elle était terriblement expressive. Il aurait pu regarder dans ces yeux pendant des jours et des nuits entières sans jamais s’ennuyer. Cette idée lui semblait à la fois à portée de mains et impossible, et c’était un nouveau paradoxe auquel Jason devrait s’habituer. Elle ne devait pas se faire de soucis, il s’y connaissait en contradiction. Tout irait bien.
Son sourire s’élargit quand elle l’enveloppa sans prévenir dans ses bras, et il lui lâcha finalement la main pour l’enlacer à son tour. Il ferma les yeux un instant, pencha la tête sur le côté pour laisser à Siobhan le libre accès de son épaule et enfouit une main dans sa chevelure si épaisse. Quand elle reprit la parole, il sentit sa voix contre son torse, il sentit ses poumons s’emplir d’air pour faire chanter ses cordes vocales. Il avait conscient de chaque point de contact entre leurs deux corps, et cela lui ôta toute envie de sourire.
« Je n’attends rien de toi, tu sais, » souffla-t-il finalement. Ainsi blottis l’un contre l’autre, il avait une bien meilleure vue que Siobhan. Il pouvait voir le ciel, l’horizon, et les nuages. « Rien de plus que ce que tu me donnes déjà. »
Il savait pertinemment qu’elle avait compris ce qu’il avait voulu lui dire quand il avait pris sa main dans la sienne, et si ce n’était pas clair, il y en plus le baiser qu’il avait détourné au dernier moment. Il avait passé la plupart de sa courte vie à éviter ce genre de conversations, à éviter les mots en règle générale, parce qu’une fois formulée, une pensée ne vous appartient plus, et Jason se refusait d’appartenir à qui que ce soit d’autre que lui-même. Sa confiance était difficile à gagner, et encore plus dure à garder, mais il lui semblait qu’à cet instant-là, il ne s’agissait pas vraiment de ses traumas ou de son refus de faire activement partie du monde. Non, il s’agissait de Siobhan. C’était différent.
Il prit alors une profonde inspiration, se demanda si elle pouvait elle aussi sentir sa voix se former dans son thorax, avant d’ouvrir la bouche et de reprendre.
« Tu… tu n’es pas une malédiction pour moi, Siobhan. Et je ne veux pas en être une pour toi, non plus. Je n’ai pas besoin de plus. »
Besoin ? Non. Envie ? C’était une autre chose. Mais il n’était pas seul, dans cette histoire.
Il caressa doucement ses cheveux puis s’écarta avec un petit sourire.
« Mais on a l’errance en commun, toi et moi. Alors si tu veux vraiment remettre ça un jour, fais-moi signe et j’accourrai. »