[Enfer] Lascia ch'io pianga - Silver Banshee

Spoiler:

Lori Zechlin avait connue l’ivresse d’un pouvoir, celui de voler celui des autres. Même les plus grands, les plus forts. Seul les dieux semblaient une limite pour elle, et encore. Une magicienne comme Circé fut quelquefois considérées comme une déesse, et elle aussi s’était faite ravir son pouvoir par la jeune femme. Mais celle ci est morte. En ce moment elle n’est plus Black Alice, celle qui faisait s'inquièter même Le Prince des Démons. C’est pour cela qu’elle est là, malgré son accord passé avec les Grands Anciens. Une enveloppe toute fraîche l'attendrait pour revenir sur Terre pourtant. Mais c'est ici bas qu'est sa place désormais.

Lori court dans la chaleur étouffante d’un brasier. Encore entière. Pas encore souillée. La peau laiteuse pas encore scarifiée, les membres pas encore tordus par les effets de la douleur. Personne n’a encore trouvé bon de l’écarteler entre des chevaux infernaux pour la grandir, ou de lui coudre la bouche avec du fil pour qu’elle cesse de crier. Et puis...a quoi bon crier? Ici les cris de souffrance sont autant de mélodies réjouissantes aux oreilles des démons qui ont le pouvoir sur les damnés. Crier c’est leur donner trop de plaisir. Enfin...sauf quand c’est elle.

Silver Banshee descend à travers le nuage de cendre parcourus de morceaux de braises incandescentes et pousse un cris désagréable, un cris capable de distordre même la fibre éthérée d’une forme spirituelle. Mourir ne pourra vous libérer d’elle et des tourments qu’elle voudrait vous infliger, sauf si c’est le paradis qui vous accueille. Et on y est pas là. Vraiment pas. La lamentation de la banshee bien que plutôt faiblarde a faite reculer les quelques démons mineurs autour d’elle. La maudite atterrit alors sur la poussière rouge du flanc de volcan le long duquel Alice courrait dans l’espoir d’échapper à ce qui l’attendait.

Fuir en espérant s’en sortir ne fait que repousser l’inévitable. Accepter la situation ne vous libère pas de ce qui vous poursuit mais vous dispense de vous saouler de ce poison qu’est l’espoir. Qui peut rendre mauvais, parfois, si vous espérez mal et ne buvez pas dans les bonnes fioles. Siobhan McDougal en sait quelque chose. Mais le savoir ne l'empêche pas toujours de faire du mal, car elle aime trop çà. Elle a bien le droit elle aussi, de se faire plaisir. La malédiction qu'elle porte est là pour lui rappeler des fois. C'est ton tour Siobhan, ton tour de te repaître de la souffrance d'une pauvre âme.

"Qu'aperçois-je? Mais c'est une de ceux qui brûlent la terre sacrée des Gaëls."

Ses yeux fixent la légionnaire morte et s'il elle ne l'était pas déjà et pour peu qu'elle sache quelque chose à son sujet, il suffirait qu'elle entende sa voix pour tomber toute desséchée. Voir en squelette, en poussière même, si Silver Banshee hurlait vraiment fort.

"Comment tu t'appelles?"

Autour d'elles les démons sortent peu a peu des fumées corrosives et brûlantes, la convoitise se dessinant sur leurs visages déformés par la douleur, la haine et le vice. Mais quelqu'un est déjà sur le coup, et tout mineurs qu'ils sont ils ne pourraient pas vraiment lui discuter cette belle pièce de viande encore fraîche. Mais un seigneur pourrait arriver, et ils ne sont pas beaucoup à apprécier Silver Banshee depuis le début de leur guerre civile. Depuis qu'elle essaie de faire le bien dans le monde des vivants, en fait. Mais ce qu'il se passe en enfer reste en enfer.

Elle est cernée. Finie, kaputt. Lori Zechlin est en enfer alors qu’elle ne devrait pas normalement. Siobhan McDougal avait payée en âmes les bons démons pour être tenue au courant des arrivages et était venue quand elle appris qu’une légionnaire venait de périr. Elle appris au passage la mort de John Constantine et se demandait si la nouvelle était mêlée à tout cela.

John n’est pas son ami et était anglais ce qui n’arrangeait rien. Mais elle lui accordait une certaine valeur, elle savait qu’il apportait plus à l’humanité et à la magie sous ses faux air de je-m’en-foutiste qu’il ne le laissait paraître. C’est fini maintenant. A cause de Degaton et de la Légion dont celle face à elle fait partie. Elle va la voir souffrir d’ici peu et cette pensée la satisfait. Vouloir venger Constantine de sa mort, si elle s'y était attendue elle qui avait voulu le tuer après le piège qu'il lui avait tendue.

Mais cette insulte et ce sourire l’intrigue. Black Alice n’a plus rien pour peser, seul la souffrance se trouve sur le long chemin qu’il lui reste à parcourir et pourtant loin de baisser la tête en se préparant à subir elle est prête à souffrir encore plus par cette haine qu’elle a au fond d’elle et que la mort n’a pas faite disparaître. Ou une forme de fierté. Qu’avait elle à perdre maintenant, “Ce qui est mort ne saurait mourir” pas vrai? Beaucoup pourtant, aussi Siobhan se dit elle que ce doit être aussi beaucoup d'ignorance qui fait qu'elle l'insulte.

“Si la vie t’a semblé pénible jusque là dis toi que la vrai souffrance ne commence que maintenant petite.”

La banshee lui répond avec un sourire malsain. Si jeune et déjà un si beau tableau de chasse son âme n’était pas donnée et elle ignorait bien pourquoi. Les démons autour n’osent s’approcher et Siobhan se serait bien vue repartir pour la livrer à eux., une manière de lui faire payer son insolence. Mais...elle entend quelque chose. Un bêlement. Les démons mineurs s’écartent autour de lui quand un seigneur infernal fait son entrée, s’arrêtant devant Lori et Siobhan. Lord Scapegoat, créature pitoyable née de l'accouplement de l’archiduc infernal Belial avec une...chèvre. Qu’il avait pris pour une magnifique déesse du moyen orient, alors dupé par un sortilège de son fils Etrigan.

“Ah! Je te trouve enfin. Tu as certainement remarquée que ton accord avec les Grands Anciens est suspendu. Un nouveau corps aurait du t’attendre dans le monde des vivants mais tu as quelque peu courroucé mon frère le prince Etrigan en volant ses pouvoirs plusieurs fois, le mettant dans de bien fâcheuses postures."

Le bouc émissaire avait beau être de la noblesse infernale il était a vrai dire un démon tout a fait...placide. Une vraie victime qui ne ferait pas de mal à une mouche au contraire, il implorait de prendre les péchés des autres sur son dos. Une rareté étant donné les horreurs turpides qui peuplaient les enfers mais la noblesse étant ce qu’elle était suffisamment diabolique ou non il restait en place. Il faut toujours un bouc émissaire en cas de problème çà peut servir.

“Je...vais te racheter à sa demande. Ta place est dans mon donjon jeune fille tu verras il y a tous les instruments de torture les plus plaisants, je t’enseignerais à être un bouc émissaire toi aussi et tu prendra sur toi les péchés des autres.”

Siobhan regarda Black Alice pour voir sa réaction à cette annonce. Si un dixième des tourments de Lord Scapegoat l’attendait elle ne serait pas au bout de sa peine. Elle devait vraiment avoir courroucé Etrigan.

Spoiler:

Lori n’est pas résignée à accepter le sort que lui réserve Lord Scapegoat à la demande de son frère Etrigan. Le regard que s’échangent Siobhan et Lori n’a rien d’amical. La première savoure la chute de la seconde qui laisse surgir un sourire narquois. Black Alice rappela alors que la banshee était là la première, une manière de créer une dissension entre ceux qui prétendaient décider des supplices qui l’attendrait. Un sourire dérangeant apparu alors sur le visage du démon à tête de chèvre.

“Et puis quoi encore, elle est bonne celle là! Je suis peut être condamné à une éternité de souffrance mais je n’en demeure pas moins Scapegoat, Lord Of Redemption, et cette “ banshee” est une âme soumise à la volontée de sa maîtresse The Crone. Pas même une démone.

“Mais j’ai vaincue bien des démons, y compris Lord Satanus et Lady Blaze”

Répondant la Banshee en se dressant pour le regarder avec un air un peu supérieur.

"Tu n’étais jamais seule, et puis ce sont des demi démons après tout..."

“Quand le père s’appelle Shazam n’est ce pas encore pire?”

"Bêêêêêê Intéressante discussion. Mais je n’ai pas le temps pour elle et surtout cela me plait beaucoup trop pour la continuer. Le bon temps c'est du temps perdu pour moi."

Il posa le bâton de son sceptre sur le sol et des lueurs blanches tournèrent à l’intérieur de la sphère verte qui ornait celui ci.

"Je suis riche en âmes damnées, en voici cinq cent pour qu’elle soit mienne."

Siobhan quitta brusquement son air sûr d’elle, son visage cessant d'être dur pour prendre une expression étonnée.

“Qu'est ce qu’elle a faite pour valoir ce prix…”

"Celle que l’on surnomme Black Alice n’a pas faite qu’usurper le pouvoir de mon frère Etrigan plusieurs fois, elle a aussi prise ceux de l’Esprit de la Vengeance. Elle est une menace pour tous les plans d’existence si elle demeure dans le monde des vivants avec un pouvoir comme le sien. Ce qu'elle avait négociée avec les Grands Anciens."

Le visage de la gaélique maudite se décomposant au fur et a mesure qu’elle comprenait ce que lui disait Lord Scapegoat de sa voix chevrotante.

“L’esprit de la vengeance...c’était elle à Paris?”

Elle regarda Lori avec des yeux qui n’avaient plus la même expression qu’auparavant. La jeune morte n’y lirait plus la haine, le sadisme et la supériorité mais...autre chose. L’empathie.

“Vous...vous ne la punissez pas tant pour ses crimes que çà car elle a bon fond, et a sauvée bien plus de monde qu’elle n’en a tuée. Vous la punissez parce que vous avez peur de ce qu’elle pourrait être."

"Je ne vois pas en quoi çà te concerne. Estime toi déjà heureuse d’avoir une maîtresse qui te laisse si libre de tes actions, toutes les damnées ne peuvent en dire autant."

Siobhan s’approcha soudain de Scapegoat et il eu un mouvement de recul en croyant qu’elle allait le frapper. Réflexe de souffre douleur. Au lieu de cela elle posa sa main sur le sommet du sceptre du démon et les flammes blanches qui entouraient le costume de magie de Silver Banshee diminuèrent en intensité.

"Qu’est ce que...comment est ce possible? D’où une esclave sort toutes ces âmes!?!"

"J’affronte la lie de l’humanité depuis presque deux ans et ne manque jamais de sacrifier ces soldats aux anciens dieux pour demander leurs faveurs. J'ai faite des réserves. "

"...Six Cent soixante six âmes contre une seule? Mais pourquoi? De tels sacrifices peuvent appeler de grandes forces obscures pour t’épauler pourquoi risquer de perdre ta guerre pour elle..."

Siobhan retira sa main du sceptre et baissa la tête en se retournant pour marcher jusqu’à Lori.

"Suis moi et surtout ne te retourne pas."

Lui dit elle sans relever la tête. Puis elle commença a marcher sur le contrefort du volcan sur lequel de la lave s'écoulait lentement ne se retournant pas pour regarder Lori. Scapegoat Lord of Redemption regarda les deux femmes avec un air ahuri, heureux. Quelle dérouillée il allait prendre de son frère, il fera un parfait bouc émissaire!

Spoiler:

N’aurait elle pas du se sentir plus légère? Après avoir cédée ces hommes et femmes assassinés pour une bonne cause, celle du sauvetage de cette inconnue. Si tant est que la place de Black Alice n’était pas ici évidement. Sinon quelle bonté y aurait il a ramener dans le monde des vivants quelqu’un qui ne faisait que le mal autour de soit.

Mais pourtant non, marchant le long du volcan en éruption les cheveux battus par un vent chargé d’une fumée âpre et de souffre elle sentait au contraire que ses forces l’abandonnaient peu a peu. Alice n’a aucun mal à la rattraper mais la semer n’avait jamais été le but. Elle n’avait pas cédée cette opportunité de sauver le peuple qu’elle se faisait un devoir de prendre sous sa protection pour l’abandonner juste après dans la fournaise de l’enfer, entourée de démons plus ou moins respectueux de la notion de propriété.

Ses jambes son lourdes et commencent a traîner sur la roche chaude. Que...que lui arrive t’il. Ses forces, elles l’abandonne. Ce...c’est parce que je n’avais pas le droit c’est çà? Maîtresse, réponds moi. Une esclave ne peut devenir Maître c’est cela? Les dieux détestent qu’on vienne les défier et elle ne cessait de le faire avec ceux qui tenaient pourtant son existence entre ses mains. Arrivée à son niveau Lori questionne la banshee et celle ci tourne légèrement la tête pour la regarder du coin de son oeil blanc virant de plus en plus au bleu.

“Rien. Je n’ai...

“Je n’ai pas besoin de toi, je n’ai besoin de rien ni personne” aurait elle dit si elle n’avait pas trébuchée. Elle se redresse d’elle même en trahissant sa nervosité dans la rudesse de ses mouvements et tousse à son tour. Si elle continue a perdre ses forces elle ne tardera pas a avoir besoin d’aide, en fait. Et si elle n’a pas assez de forces elle ne pourra pas leur faire quitter l’Enfer en utilisant ses pouvoirs pour créer un passage vers le monde des vivants.

“...J’aurais voulu que quelqu’un le fasse pour moi. Sans rien attendre en retour mais uniquement parce que c’était la chose à faire. J’aurais voulue...autre chose qu’une malédiction alors que mon crime avait été de croire mes dieux et mon père.”

Elle continue de marcher avec peine, toutes les deux ont bien avancées le long du volcan et peuvent commencer à redescendre le flanc de celui ci. L’air chaud et chargé de poussières fait à nouveau tousser la banshee dont les cheveux perdent de leur éclat. La jeune femme qu’elle avait récupérée auprès de Lord Scapegoat s’adressa à elle pour lui dire qu’elle devait retrouver sa mère. Comme la maudite ne lui répondait pas Lori lui saisi le bras et Siobhan fut freinée dans sa marche. Inconcevable, sa force était telle qu’elle n’aurait même pas du ralentir d’un pouce! L’Irlandaise lève la tête en la regardant de coté, elle avait le sentiment de moins la dominer. Comme si...comme si sa taille diminuait. Elle lui expliquait qu’elle devait retrouver sa mère dans la forêt des suicidés pour lui parler et comprendre. Siobhan comprend ce qui lui est arrivé et une émotion s’empare d’elle pour lui serrer la gorge.

”Non! Tu ne comprend pas que c’est ce qui nous dévore de vouloir récupérer ce qu’on a perdu?”

Sa voix avait changée. Bien qu’assez similaire elle était moins puissante et surnaturelle, plus...humaine. Comme son visage, ses traits. Les flammes de son costume de magie s’étaient éteintes mais elle ne s’en rend même pas compte.

”Quand on quitte l’enfer ce doit toujours être sans se retourner. Orphée et les enfers grecques, Edith la femme de Loth en quittant Sodome. Rien de bon n’arrive à ceux qui regardent derrière eux.”

Rien de bon ne lui était arrivé à elle en tout cas. Elle avait été prête à tout pour retrouver son apparence et maintenant elle avait été prête à tout pour protéger son île mais...que ce soit pour le bien ou le mal la manière comptait. Elle n'est pas Superman, elle ne...elle voudrait ne plus être cette créature saturée de souffrance incapable de souffrir pour les autres et les comprendre.

Ce n’est qu’en acceptant que je ne serais plus jamais une femme que j’ai pu aller de l’avant alors accepte que tu ne la verra plus jamais!

Elle avait agrippée le col de Lori sans même qu’elle s’en rende compte. Ses yeux se posèrent sur sa main et elle vit qu’elle avait changée. Auparavant décharnée aux longs doigts munis d’ongles pareils à des griffes sa main était désormais toute menue, douce et diaphane.

”Ha!!!”

La très jeune femme à la crinière rousse et vêtue de guenilles tomba à la renverse sur le sol en se faisant mal au coccyx. Elle était...redevenue humaine. Mais en Enfer. Cela lui rappelle la première fois où elle est arrivée ici, la peur commence à se lire dans les yeux de la fille aux joues parsemées de petites tâches de rousseur. Qu’avait elle fait pour mériter cela? Tenir son désir à portée de main sans pouvoir retourner parmi les vivants. A jamais elle serait maudite et rien ne viendrait la sauver, à jamais les dieux viendront lui enfoncer la tête dans l'eau quand elle parviendra à remonter pour mendier de l'air.

Elle s’était interdite de tout espérer. Des choses devaient l’être si elle voulait devenir meilleur, suivre la voie des quelques gens bien qui l’encourageaient. Mais redevenir humaine ne devait pas en faire partie. Pourtant elle l'était a nouveau, mais en ce lieu cela était un cadeau empoisonné des dieux. Black Alice lui demande ce qu’il lui arrive pendant qu’elle reste a fixer ses mains et ses jambes.

”C’est...j’étais ainsi avant. Je le suis déjà redevenue il y a quelques années mais je ne sens pas le pouvoir des McDougal.”

Sans ce pouvoir acquis dans le rituel ancestral qu’elle avait ratée elle ne disposait d’aucune magie, d’aucune porte de sortie. Comme la jeune femme à ses cotés elle n’est rien d’autre qu’une proie désormais, et celle ci lui dit qu’elle doit redevenir “ terrifiante” et vite. Quelques cornus apparaissent au loin, les ont repérés. Elle aimerait entendre leurs paroles à cette distance mais ne dispose plus de ce don. Siobhan se redresse en attrapant la main de Lori.

”Cours!”

Et elles s’élance, car il n’y a plus que cela a faire. Dévale la pente pour arriver en bas du volcan, face à un pont surplombant un lac de lave. Sans se retourner elles courent, a perdre haleine. Cet air chargé de l’odeur d’œuf pourri du souffre ne sera jamais aussi désagréable à sentir qu’a respirer, il est toxique. Encombre les poumons et gêne l’effort. Ici tout est fait pour souffrir même le simple fait de respirer. Mais alors qu’elles arrivent au bout du pont et qu’une nouvelle zone infernale se présente à eux un phénomène magique survient. Une éblouissante lumière verdâtre que Siobhan reconnut aussitôt.

”M..maîtresse. Je...je ne le referais plus je...

“Venez à moi.”

Des marches de pierre apparaissent magiquement devant les deux jeunes femmes, celles ci permettant de grimper jusqu’à la lumière d’où The Crone s’adressait à elles. La rousse se retourne vers l’ancienne Légionnaire, son ennemie jurée jusqu'à il y a peu.


”Il faut...il faut faire ce qu’elle nous dit c’est notre seule chance.

Comme elle l’avait suivie il y a des siècles de cela. Comme elle avait faite d’elle la Silver Banshee. Sans sa malédiction les expressions faciales de Siobhan étaient moins agressives, plus humaine. En avançant elles quitteraient se lieux pour être transportées toutes les deux instantanément...à la forêt des suicidés. Toute trace de manifestation magique avait disparue et Lori était désormais là où elle avait voulu se rendre.

Spoiler:

La jeune femme cède. Elle livre alors tout à Siobhan, le poids qu’elle a sur le cœur comme sa faiblesse. Les larmes coulent et alors Lori demande avec une fatigue insondable dans la voix pourquoi elle reviendrait parmi les vivants. Elle était las de vivre, fatiguée par les efforts fournis pour passer par dessus cette douleur lancinante. Ce manque. Une seule bonne raison il lui faut une seule bonne raison. Siobhan retire sa main de son épaule et se redresse, son visage se fige et son regard prend un air absent.

“L’amour?”

Elle rebaisse la tête vers elle sans vraiment la regarder, un sourire presque naïf apparaissant sur son visage morbide. Il avait par moments comme en celui là des traits gracieux magnifiés par les marques noires et blanches dessinées par des dieux qui s’ennuyaient décidément beaucoup.

“...je crois. C’est l’amour de ceux qui demeurent ici qui te manque. La vie n’a pas beaucoup de sens, et qu’y a t’il de plus beau dans cette existence fugace que d’aimer?

Elle penche la tête sur le coté en soufflant, rêveuse.

“Que ce soit une famille des amis ou un être spécial pour nous l’amour est assurément la seule chose qui soit aussi inexplicable que la vie. Aussi fort, capable de nous amener à la cime des montagnes en quelques instants comme de nous faire chuter aux abysses obscures des années durant. De nous infliger des souffrances abominables.

La banshee regarde Lori dans les yeux. C’est l’amour pour sa mère et son père disparu qui lui pèse tant sur les épaules, car elle ne peut plus les voir, leur parler, les toucher. La Banshee posa ses deux mains autour des épaules de Lori et plia un peu les genoux pour être moins grandes et la prendre dans ses bras, sans forcer pour ne pas lui faire mal.

“Je ne te connais pas et je ne sais pas ce que tu traverse. Mais sache que moi aussi j’ai eue des épreuves et j’ai apprise une chose même si il m’arrive de l’oublier quand je n’ai plus la force d’espérer. L’amour, la passion, peuvent toujours naître quelque part où on ne les attend pas. On rencontrer d’autres gens qui nous changent, qui nous donnent envie de vivre parce qu’on aime."

Des larmes coulant sur ses joues Siobhan pose son menton sur l’épaule de Lori.

"La passion pour un art aussi, peut nous faire aimer la vie. Un auteur a écrit ces lignes “J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.” J'aime ces mots, ils chantent en moi. Ta vie ne s’arrête pas parce que tu n’as plus rien. Les gens peuvent mourir mais tu pourras toujours aimer même quand tu douteras au plus profond de toi ou que tu n’y arriveras plus. Que tu ne voudras plus, surtout. Et pourtant ce sera la meilleur des choses qu’il puisse t’arriver."

Elle relâcha son étreinte et regarda Lori dans les yeux.

“Veux tu être confrontée à la justice des Hommes ou te sens tu au dessus?”

Elle ne la blâmerait pas pour cela si c’était le cas, elle avait toujours refusée d’être jugée par des mortels. Mais si elle voulait régler ses comptes pour ce qu’elle avait faite au nom du Régime alors l’amener en Irlande serait la chose à faire. Si elle refusait elle la ramènerait directement dans son pays.

La jeune femme exprimait ses regrets et voulait se racheter pour ses crimes en combattant le régime qu’elle avait servie. Les mots touchèrent Siobhan avec une force que Lori ne pourrait jamais deviner. Car ce chemin qu’elle était en train de faire c’était un peu le sien. Ce n’était pas aisé et il y avait encore beaucoup d’écart entre sa manière de se conduire et ce qu’il faudrait. Mais le but en ligne de mire lui, était bon. Cette voie ne contente personne autour de vous, ni les autres vilains qui vous voient comme une ennemie ni les héros qui n’aiment pas votre manière de rendre ”justice”. C’est une voie solitaire et c'était la leur.

Des larmes aux yeux en écoutant Black Alice Siobhan pense à Tara qui avait tentée un temps de suivre ce chemin tortueux que certains nomment celui de la rédemption. Siobhan n’aimait pas ce mot trop chrétien à son goût mais...si les gens appellent cela ainsi alors soit. Terra n’avait pas su s'accommoder de cette vie rangée et elle manquait aujourd’hui beaucoup à Siobhan. Elle aurait voulu qu’elles s’en sortent toutes les deux main dans la main, mais cela n’arriverait jamais. Black Alice y parviendrait elle? Pourvu que celui ou celle qui lui tienne la main à elle, la serre fort.

“Il y aurait un moyen que tu aide ceux qui combattent le régime.”

Elle tendit sa main blanche à Lori et si elle la prenait elle disparaîtrait avec la Banshee pour quitter ce plan d’existence pour l’Irlande. A peine arrivée Black Alice sentirait que quelque chose avait changé. Ce corps...il n'avait pas d'égratignures. De cicatrices ou d'oreilles percées. Ses muscles ne lui feraient pas mal il était...neuf. Les Grands Anciens avaient respecté leur pacte avec elle.

Siobhan amena Lori dans l’un des bunker où l’île organisait sa défense armée mais aussi soutenait à distance les résistances locales situées dans les pays européens. L’équivalent de Londres pendant la seconde guerre mondiale, avec ce que cela pouvait signifier comme objectif tentant pour les bombardements ennemis. Belfast était cependant moins sinistrée que Dublin.

Là un tribunal exceptionnel d’officiers de l’Irish Army se réuni et Silver Banshee défendit Lori pour mettre en avant ce qu’elle avait accomplie à Paris lors de l’invasion Alien. Les extraterrestre ne se seraient certainement pas arrêtés à l’Europe de Degaton et eux aussi auraient été conquis si Black Alice n’avait pas été là. Certains réclamèrent la tête de l’ancienne légionnaire, d’autres s’en fichaient un peu. Après tout la Légion Nibelungen de Degaton traque des magiciens et sorciers, c’est pas vraiment des civils normaux ou des militaires. Les "crimes" de cette femme ne concernent que cette obscure communauté magique dont on ne sait pas grand chose chez les non initiés. Finalement ils proposèrent un accord à Black Alice.

Ils la laisseraient repartir aux états unis en échange de renseignements sur l’ennemi. Le maximum de chose sur l’emplacement des bases et organisations qu’elle avait pu identifier, le nom d’agents et officiers du régime...ce qu’elle savait avait de la valeur. Et ils voulaient tout, y compris qu’elle balance les identités des autres légionnaires aux cotés desquels elle avait été. Siobhan regarde Black Alice, ne sachant pas si elle serait prête à livrer même des gens dont elle aurait pu s’attacher ou être proche.


“Ils sont venus arrêter des hommes et femmes chez eux et les ont déporté. Nous ne sommes pas certains qu’on les reverra un jour.”

Siobhan ne les connaissait pas ces magiciens et sorcières pour beaucoup de seconde zone, elle pourrait s’en laver les mains. Mais le monde a besoin de la magie, et d’une magie qui ne soit pas soumise à Anton Arcane. Ces gens n'étaient pas ses amis mais peut être avait elle déja croisée leur regard à l'Oblivion Bar? Pour beaucoup ils ne viendraient plus jamais y boire un verre.

Alors qu’elle était face à des militaires qui jugeaient de ce qu’ils pourraient bien faire d’une prisonnière de guerre qu’ils n’auraient aucun moyen de retenir si elle voulait partir celle ci indiquait qu’elle accepterait de les aider. Elle parla aussi d’un certain “Tate Club”, où parmi les mages certains seraient des informateurs du Régime...Et de la mort de John Constantine. Les yeux de Siobhan regardent la jeune femme à ses cotés et celle ci la laisse continuer sans rien dire. Black Alice lui explique ensuite qu’elle a aidée des prisonniers à mourir plutôt que de les laisser continuer à endurer les tortures, lui dit qu’elle voudrait l’aider.

“Je vous remercie, j’ai besoin de discuter avec elle.”

Les militaires les laissèrent disposer, les questions de magie n’étaient pas de leur domaine de compétence de toute manière. Ne répondant pas à ce que lui avait dite Black Alice tout de suite elle attendit qu’elles soient sorties dehors pour être seules. Là entre deux immeubles anciens aux murs noircis par les flammes Siobhan se tourna vers Lori.

“Ce Constantine aussi tu l’as aidé à mourir?”

Si Siobhan veillait sur cette île dans les airs elle n’était pas la seule dotée de pouvoirs extraordinaires lui permettant de protéger l'Irlande, ce bastion de liberté dans l'Europe totalitaire. Deux autres étaient déterminants dans cette guerre, Aquaman qui les protégeait des attaques par la mer et Zatanna Zatara qui la protégeait des menaces magiques d'un niveau que Siobhan n'était pas capable d’appréhender. Siobhan savait que Zatanna avait des sentiments pour cet anglais qu'elle avait elle aussi apprise à apprécier.

Spoiler:

Siobhan écoute les explications de Lori et celles ci sont...compréhensibles. Elle exprimait des regrets à ce sujet et il n’était pas très difficile de comprendre que c’était lors de la mort de John qu’elle avait périe elle aussi.

“Je comprends.”

Elle reste la regarder en silence. Elle comprend oui, la peur avait si souvent guidés ses actes à elle aussi comment rester sourde à ses paroles.

“Tu sais...le pouvoir que Degaton peut avoir sur les autres repose sur la peur. Il plie ceux qui l’entoure à sa volonté en les persuadant qu’ils n’ont aucune chance contre lui. Regarde cette ville meurtrie. Entre ceux qui l’ont rejoint et ceux qui ne font rien par peur de lui nous somme si peu à le combattre au quotidien.

Elle pose sa main sur celle de Lori, sentant qu’elle se remémore la douleur qu’elle a pu subir. A qui était ce trident qui l’avait tuée? Un démon? Un Atlante…

“Si nous partons du principe que Degaton peut nous tuer avant même que nous soyons une menace autant tous abandonner non? Pourtant...il y a tellement de choses qui devraient nous enlever cette peur.

Ne devrait il pas diriger le monde depuis toujours si il était réellement inéluctable? En vérité il y a bien d’autres voyageurs temporels qui sont là pour le freiner au quotidien, mais il ne veux pas que vous le sachiez. Cette Justice Society vieillissante est bien là non? Qu’une bande de croulants lui résiste ne devrait il pas te rassurer toi la puissante Black Alice, capable de dérober les plus puissants pouvoirs de la Terre?

Elle fait un clin d’ oeil à Lori, première marque de ce qu’on pourrait appeler un début de complicité entre elles. Elle l’apprécie cette jeune femme. Tourmentée. Puissante. Caractère de cochon. Elles ont beaucoup en commun.

“Y compris des pouvoirs temporels.”

Elle lui lance un regard entendu. Oui Black Alice, tu es bien plus puissante que cet homme, a bien plus de cordes à ton arc. Tu lui fais peur mais il a réussi a te convaincre que tu lui étais inférieure. Son plus grand pouvoir est cette assurance grâce à laquelle il persuade chacun qu’il n’est rien face à lui...alors que "chacun" n’est pas seul. Siobhan retira sa main de celle de Lori et passa ensuite ses bras dans son dos en regardant vers le ciel.

“Quand il va dans le passé tuer des gens qui ont vécus leur vie sans impacter autour d’eux cela peut ne rien changer sur le moment présent...mais lorsqu’il y tue ceux qui sauveront le monde à un moment que risque t’il de retrouver en retournant dans le présent? J’ai aidée à sauver le monde plusieurs fois, n’est-ce pas la meilleur des assurance-vie?

Elle savait que parler de vie dans son cas c’était toujours particulier mais elle aimait penser çà. Baissant la tête pour regarder Black Alice et lui sourit amicalement.

“Ton aide ici sera la bienvenue Black Alice.”

Constantine était mort, finalement. Elle avait beau avoir voulu le tuer durant une courte période cela lui faisait quelque chose cependant...il n'était pas le premier, et ne serait pas le dernier.