« Le fils de mon ennemi » ft. Ted Kord/Blue Beetle II

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« Le fils de mon ennemi »

ft. Ted Kord/Blue Beetle II

_____J’avais presque l’impression de revivre une vie normale. J’étais toujours poursuivi par les autorités mais je m’étais trouvé un refuge. J’ai profité du calme de ces derniers jours pour me reposer et je ne mettais jamais senti aussi bien physiquement, si on exclu les bleus que me provoquaient mon démon intérieur. Oui, il était toujours là et j’avais fini par plus ou moins tolérer sa présence, même s’il ne me facilitait pas la tâche. Tant que je restais conscient, il ne pouvait faire de mal à personne.
Je ne pouvais pas le cacher, c’était agréable de me promener avec des vêtements propres, de ne plus ressembler à un mendiant accro au crack. Malheureusement, me promener dehors, à visage découvert était un luxe dont je devais me priver. Je ne sortais que lorsque j’avais une raison bien précise de le faire, pour me protéger. Je limitais les risques autant que je le pouvais, même si cela m’attristait.

Ivy Town, ce n’est pas une ville que j’avais l’habitude de fréquenter. Je n’y étais allé qu’une seule fois dans mon existence, juste après mes mésaventures à Gotham City. Ce n’est pas ma volonté qui m’avait emmené, la première fois, dans cette ville. C’était à l’époque où je faisais encore confiance à mon père. Il m’avait demandé de confier mon armure IKON à un certain Ted Kord pour qu’il soit réparé. C’était la dernière chose qui faisait de moi un héros, une époque révolue, la dernière création qu’Isherwood m’avait confié avant de mettre fin à ses jours. Je n’avais pas réellement réfléchi quand je l’ai confié à ce parfait inconnu. J’ai écourté ma rencontre avec cet homme. J’étais persuadé de l’avoir déjà croisé auparavant, mais ma mémoire continuait à me jouer des tours.
Quand on passe plusieurs mois dans une cellule, les occupations sont limitées. Les premières semaines, entre deux séances de tortures, j’étais parvenus entre quelques séances de méditation, à retrouver les fragments qui me manquaient pour reconstituer pleinement ma mémoire et à entrer en contact avec Amy. C’est là que j’ai compris que j’avais déjà croisé Ted avant, lorsque je faisais encore partie des Teen Titans. Je pouvais avoir confiance en ce type pour mon armure ? Alors pourquoi suis-je aussi méfiant ?

Je ne cherchais pas à reprendre mon rôle de justicier en la récupérant, je voulais simplement me sentir en sécurité. Même après avoir trouver un refuge, je ne pouvais pas me permettre de baisser la garde, surtout après avoir été attaqué par des ennemis venant de l’au-delà. J’ai mis les pieds à l’intérieur de Kord Industries, en espérant pouvoir reprendre ce qui m’appartenait.
Je savais que je me mettais en danger en franchissant les portes du bâtiment mais je n’avais pas d’autres choix. Au début, je me suis montré civilisé, m’installant sur un des fauteuils prévus à cet effet en attendant mon tour. Avec mon problème de communication, j’allais avoir quelques difficultés pour faire comprendre au réceptionniste que je souhaitais parler à Ted Kord. Je m’étais emparé d’un crayon pour écrire ma demande sur un morceau de papier en espérant que cela fonctionnerait. Ce n’est pas aussi simple, n’est-ce pas ?

Lorsqu’est venu mon tour, j’ai prié pour que tout cela se passe bien. Je m’étais montré accueillant, j’ai souris à la demoiselle qui devait être à peine plus âgé que moi. Elle a mis quelques secondes à comprendre que je ne pouvais pas communiquer, son froncement de sourcil m’inquiétait. Elle sait. Amy, comme ce demon ne m’a pas manqué. Ne soit pas stupide, tu disposes de capacités qui te facilite la tâche. Fais-le. Je ne peux pas manipuler l’esprit d’une innocente, je ne peux plus, pas après tout le mal que j’ai fait. Non, je ne peux pas faire ça. Elle essayait de me faire comprendre qu’on ne pouvait pas rencontrer le grand patron à l’improviste, qu’il fallait prendre rendez-vous. J’ai essayé de lui faire comprendre que c’était une urgence. Crétin.

« Très bien, je vais voir ce que je peux faire. Pouvez-vous patienter cinq minutes ? »

Elle avait l’air stressé, Amy avait raison, elle m’avait reconnu. Moi, l’homme qui a travaillé pour un régime fasciste et qui se jetait dans la gueule du loup. Pourtant, je me suis réinstallé sur le canapé, comme si au fond de moi, j’espérais que tout allait bien se passer, je n’avais montré aucun signe d’agressivité. Soit tu lui laves son putain de cerveau, soit tu abandonnes ton idée débile. J’ai jeté un rapide coup d’œil sur elle. Cette dernière avait glissé sa main sous le bureau, comme pour chercher le petit bouton qui appelait la sécurité. Est-ce une coïncidence si quatre hommes baraqué, en costard sont descendu pour se rapprocher de moi et limite m’encercler ? J’en doute.

« Veuillez nous suivre, s’il vous plaît. »

Je me suis levé, doucement. Le stress commençait à m’envahir. Je savais parfaitement où ils voulaient en venir et je n’avais pas envie d’en venir aux poings. Si seulement tu n’étais pas aussi stupide. Pour une fois, je ne pouvais pas le nier, ma peur avait eu raison de moi. J’aurais pu simplement altérer l’esprit de cette femme, l’espace de quelques secondes pour me laisser passer. Au lieu de ça, je venais de me faire démasquer. J’ai secoué la tête en guise de refus et j’ai commencé à reculer, par crainte.

« Nous ne voulons pas faire appel à la violence, coopérez et les choses seront beaucoup plus simple. »

J’ai secoué la tête, je ne voulais pas me rendre mais j’étais pétrifié par la peur. Je les vois rapprocher leur main de leur arme à feu, m’encercler et se rapprocher dangereusement de moi. Je ne veux pas qu’on me fasse du mal, je ne veux pas revivre ce que j’ai vécu. Mécaniquement, j’ai généré un bouclier psychique pour me protéger, provoquant la panique dans le hall d’entrée de Kord Industries. Bravo Joey, ta peur t’as conduit au scénario catastrophe que tu voulais éviter.

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« Respirez à fond. »

Le médecin de la famille Kord veille sur chacun d’entre eux depuis plusieurs dizaines d’années. Il a notamment surveiller la santé du dernier et seul héritier d’un des géants de l’industrie. Theodore Kord est un homme solide, dans une bonne condition physique, s’entretenant par de nombreuses activités, mais soumis à la pression et au stress. C’est probablement ce qui a rendu son cœur un peu plus fragile… Du moins c’est l’explication la plus logique puisque ce médecin n’est pas au courant de l’existence du Blue Beetle…
Lui expliquer que j’ai vécu de nombreuses aventures, ramassé des coups, que j'ai fait deux coma et que j’ai failli mourir plusieurs fois… Ce n’est pas simple… Oh et puis, encore moins que de lui dire que j'ai ressuscité grâce à un micmac temporel...
Ted regarde ailleurs, priant pour que personne n’entendent un jour ses pensées, tandis que le doc l'ausculte.
« Tout va bien ! Vous êtes en meilleure forme que la dernière fois.
- Et que disent les résultats ?
- Ils sont moins bons... »

Le docteur retourne derrière son bureau alors que Ted reboutonne sa chemise. Il repasse en revu les résultats complets de santé et relève un regard sévère.
« Vous devez vous ménager… Vous avez encore pas mal de tension.
- Je suis déjà au maximum de ... »

Biiip... Mauvaise réponse. Même le sourire charmant du PDG de Kord Industrie ne cache pas un état de fatigue assez évident.
« Certes… Je tâcherais de suivre vos conseils.
- Tâchez de faire encore mieux et de les appliquer, Monsieur. Les temps sont difficiles et ils ne vous aideront pas à vous reposer. Alors prenez du temps pour le faire, dès que c’est possible, c’est important. »

Pas facile de s’empêcher de faire tout ce qu’il a à faire… ni de faire ce qu’il souhaite avec autant d’énergies en réserve. Ces derniers temps, il a l’impression de pouvoir tout accomplir et que rien ne peut l’arrêter. Ted se sent regonflé à bloc depuis qu’il a pu revoir Kara. En sortant de chez son médecin, il revoit la formidable journée qu’ils ont passée ensemble… juste tous les deux, loin de tout. Rien ni personne n’est venu troubler leurs tranquillités. Ils étaient si bien…
Son téléphone se met à vibrer et Ted pousse un soupir. Il l’attrape et se met à sourire malgré tout. Les affaires reprennent et une longue journée de durs labeurs, de conception de projets et peut-être aura t-il la chance, ce soir, de dîner avec sa belle.
Il regarde à nouveau son téléphone, confiant et s’arrête de marcher brutalement en voyant l’heure…
C’est… ! ça recommence ! Je l’ai vue…
… Non… Il s’est trompé ?
L’heure indique toujours ce qu’elle doit montrer et pas ce qu’il pense…
Il a à nouveau cru qu’elle avait reculé...
C'est... Il en était... certain...
Bon sang.
Il faut vraiment que je me repose, ouais…
Mais il a beaucoup de travail avant de pouvoir se l’accorder.

**
*

A Kord Industrie, tout est normal. Une journée productive, des employés qui travaillent d’arrache pied et des visiteurs, toujours aussi nombreux. C’est une journée porte-ouverte, du moins une partie de l’immeuble. Du côté de la présentation des projets où les étudiants en ingénierie mécanique et informatique peuvent participer à des conférences, visiter les différentes personnes dans le domaine et chefs de projet. Ils peuvent aussi participer à des défis de conceptions. Une journée nouvelle, formidable, où les nouvelles idées peuvent s’exprimer, entre autres.

Mais il se passe toujours quelque chose pour venir troubler les habitudes, ainsi que l’emploi du temps du chef/directeur Kord…

C’est après avoir assisté à des réunions et fait plusieurs entretiens que Ted arrive enfin dans son bureau où il a le droit à un moment de répit… Son téléphone se met à sonner. Il prend le temps de s’asseoir sur son fauteuil de bureau avant d’y jeter un coup d'œil.
… Pour le regretter l’instant suivant.
« Mais … C’est … ?!»

Ce n’est pas possible… Il est… mort ?!
Ted n’arrive pas à y croire ! Il est en train de recevoir des messages de la part de Deathstroke… Pourtant, il a été déclaré mort, plusieurs semaines en arrière.
Nom de dieu, il faut que je prévienne les autres et… Qu’est-ce qu’il me chante là ?!
“Tu me dois la vie et bien plus encore…”
Le justicier habituellement en bleu répond au message de manière frénétique. Il est irrité… voilà que Slade Wilson revient en remuant un couteau dans la plaie, accompagné d'exigences…

Les souvenirs de Paris ne sont pas si anciens et lui font encore mal, rien qu’en y repensant… Blue Beetle sait pertinemment que Wilson a épargné sa vie… de son plein gré, après avoir monté tout un plan pour que Ted réussisse à désactiver son armure.
Aujourd’hui, il semble vouloir revenir à la charge, probablement avec un nouveau plan en tête.
Qu’il aille se faire f… Comment ça “Répare le chaos que tu as semé dans le hall de ton entreprise.” ???
« Qu’est-ce qu’il me chante ce c****** ?!»
Bon sang, il ne faut pas que je rentre dans son jeu…
« Monsieur ? »

Oh, mince… Ted ne s’est pas attendu à recevoir un message sur son téléphone de bureau de la part de sa secrétaire. Il faut dire que ses nerfs sont totalement crispés et qu’il aimerait tellement les passer sur Deathstroke pour lui retirer toute l’envie d’être un donneur de leçon à deux ronds... Mais le jeune entrepreneur tente de récupéré une bonne contenance avant de répondre.
« Oui Tracy ?
- Il y a un problème dans le hall… Apparemment quelqu’un voulait absolument vous voir et la sécurité a commencé à l’appréhender.
- Quoi ?! Dites leurs que j’arrive… »

Ted se dépêche de sortir de son bureau et descend pour rejoindre le hall. C’est à ce moment-là qu’il le voit… C’est… ?! Il le reconnaît… On dirait bien Jericho ?! Joey Wilson. Ted tape à nouveau sur son téléphone.
Tu fais chier, Wilson ! Pourquoi tu m'envoie ton fils ici ?! Il est recherché, ça te parle non ?! C'est un peu le truc que vous avez en commun dans votre famille ! Si ça se sait, il n'y a pas que moi qui risque d'en subir les conséquences !

Il est en colère… Pire, il est hors de lui ! Inquiet non seulement pour ses proches mais pour tout ce qu’ils ont construit ici, entre ses murs, ainsi que toutes les personnes qui y travaillent. Joey étant recherché par les autorités du pays, il est hors de question qu’il reste dans le coin. C’est évident...
Les réponses de Wilson piquent là où ça fait mal… “Tu me dois la vie.”
« Un jour je te retrouverais et je … je vais te… Ghnn ! »

Ted Kord s’approche de ses hommes.
« Monsieur ? Vous ne devriez pas…
- Que se passe-t-il ?
- Ce jeune homme a demandé à vous voir, à l’improviste. La réceptionniste a cru le reconnaître… Il est potentiellement recherché et très dangereux. Pour votre sécurité, vous devez reculer, Monsieur.
- Laissez-moi le voir. »

Fortement surveillé, Joey Wilson est juste là, prêt à se faire embarquer. Son regard, sa posture, son attitude… Tout lui fait penser à un animal blessé et traqué et pas au jeune homme qu’il a connu chez les Teen Titans… Ted ne peut pas s’approcher davantage pour lui parler. C’est là que tout se met à changer et pas en bien…
Le hall se transforme en panique générale alors qu’un… qu’une sorte de bouclier autour de Jericho se matérialise sous leurs yeux pour repousser les agents de sécurité proches. Effaré, Ted reste un léger moment là sans bouger alors que ses hommes souhaitent le mettre à l’écart pour le protéger.
« A-Attendez ! Stop ! »

Il se met à courir vers eux, leur ordonnant de cesser. Ted peut enfin voir Joey de plus près… Et … Deathstroke a raison... Joey a l'air désorienté et perdu... Ted n'a pas le coeur de le faire arrêter, même si en principe il devrait... Doit-il le faire emprisonner ? Est-ce que... Ted revoit Joey, du moins le gamin qu'il était, avec Robin, Beast Boy, Cyborg, Starfire… Il se revoit lui-même, au début de sa carrière de Blue Beetle, aidant ces jeunes héros. Il ne peut pas croire que Jericho ait pu… travaillé pour Degaton.
Et pourtant…
Merde... bordel de merde... !
« Monsieur, vous…
- C’est bon, il n’est pas celui que vous croyez.
- Pardon ? En êtes-vous sûr ? Nous allions vérifier les fichiers.
- Inutile parce qu’il est… mon cousin ! Un lointain cousin, oui ! J’ai peiné à te reconnaître, ça fait tellement longtemps, hein Julian !

Bordel, voilà que je me mets à mentir à mes employés… Tu perds rien pour attendre Slade…
« C’est vrai qu’il ressemble à l’autre là, celui qui est recherché. Pauvre Julian, haha ! Tu aurais dû appeler avant de passer ! »

Ted prend à part le chef de la sécurité, pendant que ses hommes rétablissent le calme dans le hall.
« Faites en sorte que personne n'ébruite ce qu’il vient de se passer ici, c’est clair ?
- Bien, Monsieur »

Ted Kord attrape doucement Joey Wilson et le tire jusqu’à l’ascenseur. Ils montent et traversent ensemble les longs couloirs. Passant devant une ravissante jeune demoiselle, Ted lui dit quelques mots comme quoi il ne veut pas être dérangé. Elle acquiesce, jetant un regard vers Joey. Ce dernier est tiré à l’intérieur d’un grand bureau. Ted referme la porte derrière eux… avant d'éclater.
« MAIS bordel ! Qu’avez-vous dans le crâne toi et ton père, hein ?! »

Ted croise les bras, fulminant. Il essaye de ne pas trop s’emporter… Mais son niveau de colère doit être quasiment égal à la peur que doit ressentir le pauvre jeune héros…
« Venir ici, sans rien dire, alors que tu es recherché dans tout le pays, pensais-tu vraiment que ça allait t’aider ?! Tu n’imagines pas à quel point tu as failli me mettre dans la merde ! »
Souffle… penses à ton cœur, Teddy… souffle…

Le PDG de Kord Industrie finit par poser ses yeux sur Joey. Il le dévisage… Et pendant plusieurs secondes, il se rend compte combien l’ancien Teen Titans va mal. Il semble blessé, peut-être malade et… Ce sont des traces de coups qu’il voit là ?! Le regard de Ted passe du reproche à l’inquiétude. Sa colère se dissipe et il commence à réfléchir à toute allure pour trouver une solution à tous leurs problèmes. A tous les deux pour le coup... Maudit sois-tu, Slade...
« Tu ne peux pas rester ici, Joey... »

Il n’aime pas vraiment l’idée de l’amener sitôt dans son hangar, sans même savoir s’il est un fugitif ou un agent travaillant encore pour Degaton. Blue Beetle ne pourra le vérifier qu’avec les moyens qu’il aura à sa disposition parmi tout son matériel, une fois qu’ils y seront, particulièrement s'il possède une traceur, une puce, un quelconque mouchard... Mais avant, il a besoin de comprendre d'où il sort.
« Je ne sais pas ce qui est passé par la tête de ton père, mais je suis mal placé pour t'aider... Tu as visiblement besoin d'un médecin et je... »
Mais où peut-il aller franchement... ?
« Comment tu as fait pour venir jusqu'ici ? Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Ne me dis pas que tu ... »

Ted n'a pas pu s'empêcher de laisser sa phrase en suspens avec un air méfiant dans le regard.
« Tu t'es... enfui ? »

Il a besoin d'en être sûr pour pouvoir lui faire confiance... Ted veut croire qu'il a quelque part du bon en lui, qu'on l'a forcé à agir pour faire le mal, qu'il est toujours le Jericho qu'il a connu. Blue Beetle veut permettre à Joey... d'avoir sa seconde chance.

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_____Lorsque les agents de sécurité ont commencé à m’encercler, j’ai perdu une partie de ma lucidité. Ma peur et mes traumatismes ont prit le dessus et par crainte de revivre l’horreur que j’avais enduré, j’ai essayé de me protéger en générant un bouclier psychique pour les empêcher de m’approcher. Je sais que je pouvais faire pire pour me protéger. La terreur se lisait dans mon regard et observait les quatre hommes qui étaient prêts à en venir aux armes à feu.
C’est là que mon ange gardien est apparu pour s’interposer pile au bon moment. Je me suis légèrement redressé pour l’observer et le voir essayer de convaincre sa sécurité de ne pas me faire de mal. Bien évidemment, ils m’avaient tous reconnu ou ils le pensaient. Ted avait fini par leur mettre le doute et il a fait preuve d’un bluff légendaire pour me faire passer pour un membre de sa famille. D’un coup, j’ai compris que si je voulais m’en sortir, je devais le rejoindre dans son bluff. Après tout, ces hommes ne connaissaient que mon visage, rien de plus, il pouvait facilement me confondre, n’est-ce pas ?

Lorsque Ted s’est rapproché de moi, mon cœur s’est mit à frapper violemment contre ma poitrine. J’étais tellement marqué par ces derniers mois que je n’arrivais même pas à accorder ma confiance à un homme qui m’a connu quand j’étais encore enfant. Je me suis efforcé de retenir cette peur au plus profond de mon être pour ne pas attirer l’attention des gardes du corps. J’ai laissé échapper un sourire charmeur au gars, comme si tout cela n’était qu’un malheureux avant de suivre Ted en direction de l’ascenseur.
Je n’ai pas osé croiser son regard, je sais que j’ai mal agit, que ma peur m’a poussé à prendre les mauvaises décisions. Ils ont des doutes. Bien sûr que les agents de sécurité avaient des doutes, je le savais et j’avais entraîné Ted dans ce malheur. C’est pour ça que je ne voulais pas croiser son regard et que je n’osais pas parler, j’avais honte de moi. Je me suis laissé guider jusqu’à un endroit où le leader de Kord Industries se sentait à l’aise. Lorsqu’on s’est retrouvé seul, il a laissé parler sa colère et je ne pouvais pas vraiment lui en tenir rigueur. J’ai replié mes bras contre le bas de mon ventre, encore plus gêné que tout à l’heure. Même si j’avais eu l’opportunité de parler, je n’aurais pas osé dire quoi que se soit. Mais pourquoi est-ce qu’il parlait de mon père ? Je secouais négativement la tête, pour répondre à ses premières questions. Je ne voulais pas le mettre dans la merde, je ne pouvais même pas comprendre pourquoi j’avais agi de la sorte.

Lorsqu’un lourd silence s’est fait sentir, je me suis permis de lever les yeux pour croiser son regard. Il me dévisageait de haut en bas avant de remarquer ces détails qui semblaient l’adoucir. Non, je n’avais pas remarqué le bleu qui commençaient à apparaître au niveau de mon cou. Amy, voulant me faire réagir était parvenu à me blesser avec un énième hématome. J’ai senti cette rigidité au niveau de ma nuque seulement lorsque la tension était redescendue.
Je sais que je ne pouvais pas rester ici, mais j’étais venu pour une raison et maintenant que j’avais pris autant de risque pour arriver jusqu’ici, je ne comptais pas reculer. Je voulais récupérer mon armure. J’ai regardé derrière moi pour m’installer sur un des fauteuils de Ted. Pour ne plus laisser exprimer ma peur, j’avais besoin de me sentir détendu dans cette pièce. Lorsqu’il posa sa dernière question, je me suis pincé les lèvres pour retenir mes larmes et j’ai hoché doucement la tête.

Je devais parler avec lui. Je savais que j’avais un don pour la télépathie mais je n’osais pas m’en servir. C’était un peu comme… brisé l’intimité de quelqu’un ? Il n’y avait rien d’agréable à entendre une voix dans sa tête et je peux en témoigner. Malheureusement, je n’avais pas d’autres alternatives, j’étais dos au mur et je ne pouvais plus laisser parler ma peur. J’ai pris une grande inspiration avant de croiser mon regard avec celui de Ted.

« Je… On m’a sauvé la vie. » J’observais sa réaction, je crois qu’il n’aimait pas. « Je suis désolé, je ne veux pas te mettre mal à l’aise. Je voulais juste… répondre à tes questions. » J’essayais d’ignorer ses réactions, même si elles me faisaient mal au cœur. « J’ai été libéré par mes amis… ça fait plusieurs semaines déjà. Quoi qu’on est dit… Je n’ai jamais voulu faire de mal à tous ces gens. » Plus je parlais et plus j’avais du mal à retenir mes larmes. « J’aurais beau me justifier, je ne suis pas défendable. C’est une trop longue histoire…. On m’a fait tellement de mal… On m’a utilisé. J’ai jamais voulu bosser pour ce type. »

Au vu des nombreux bleus qu’Amy me provoquait, comme pour chercher à me réveiller, à me faire réagir, à ne pas laisser mes peurs me transformer en un chiot sans défense. Je sais que j’avais besoin d’un médecin, que John n’avait aucun diplôme pour me soigner ou jouer les pharmaciens et je n’avais pas envie de me fier à lui pour ça.

« Aucun médecin ne voudra me soigner. Je n’arrive même pas à me fournir en médicament. Je… j’ai besoin de me protéger, je… je suis venue chercher mon armure IKON, j’ai besoin d’elle. Je ne voulais pas te mettre dans l’embarras, je ne sais même pas comment me faire pardonner. Tu dois avoir des tonnes de questions, je… Si ma télépathie te dérange, je peux arrêter. Honnêtement, je ne sais pas vraiment comment m’en servir alors… désolé si tu as des migraines… »

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Ted fronce les sourcils… plus par inquiétude que par colère. Il s’est calmé dès qu’il s’est rendu compte que Joey semblait aller vraiment mal. Le comportement du jeune est celui d’une personne qui a été torturé, qui a peur. Ted ne voit que ça à travers ses gestes et son regard. « Hé... »
L’entrepreneur s’approche de Joey, esquissant une grimace. « N'ais pas peur… Je n’ai pas voulu... »
Sur le coup, il a réellement pensé à tout ce qu’il a dit. S’il met la main sur Slade Wilson, ils auront une longue discussion, du moins en partant du principe qu’ils ne se mettent pas des mandales dans la tronche avant, signant probablement la mort de l’un d’eux - au hasard lui ? Derrière, ses soupçons non-déguisés ont rajouté de la tension entre eux deux, rendant Joey plus nerveux que lorsqu’il était au prise avec ses gardiens.

Ted patiente et évite de se montrer trop brusque. Joey Wilson finit enfin par prendre une grande inspiration et réussit à se calmer. Lorsque Ted capte enfin son regard, le garçon se met à…
« Huh ?! »
… à parler dans sa tête ?!
Ouah, ouoh… !!
Ted recule, se tenant le crâne. Il ne comprend pas très bien comment il fait ça, mais étant loin d’être un novice, le PDG de Kord Industrie comprend, plus ou moins, qu’il s’agit de la voix de Joey. Surtout moins… Cela le met clairement mal à l’aise et il grimace de douleur. C’est un peu comme avoir la sensation d’être assourdis par un son mis trop fort. Ted ne peut plus s’entendre penser lui-même alors que cette voix étrangère occupe toute ses pensées. Il ne peut qu'écouter son histoire, qui n’a pas l’air évidente à raconter même avec cette méthode télépathique.
Je sais pas si tu m’entends, mais préviens avant… de faire ça !
Est-ce qu’il est possible de frapper avant d’entrer dans une tête ? Probablement que non…
En tout cas, Joey parvient à lui expliquer les grandes lignes et le justicier habituellement en bleu comprend mieux pourquoi il est revenu dans un pareil état.
Joey a été forcé à bosser pour Degaton.
Des amis l’ont sauvé.
Il a besoin de son armure… ?
Il a besoin de se protéger … ?!
Mais contre quoi ?

Joey s’est excusé à l’avance d’une chose qui arrive tellement brutalement que Ted est obligé de se poser contre son bureau, une main sur son visage. Misère de migraine…
« O..Ouais, je veux bien que tu arrêtes ça… »
Ted respire à fond et attend quelques minutes que la douleur se calme avant de reposer son regard sur Joey.
« Tu n’as pas tort… Je ne pense pas que tu trouveras de l’aide ailleurs… Hmm... »
Il pousse un long soupir. L’entrepreneur fait le tour de son bureau pour attraper sa veste, posée sur sa chaise. Il revient vers Joey et lui fait signe.
« Comme je te le disais, tu ne peux pas rester ici… J’ai tout ce qu’il faut au sous-sol. Suis-moi. »

Ted s’en va vers la porte, veillant à ce que le jeune le suive. Ils s’en vont dans plusieurs couloirs et finissent par entrer dans un passage où seul le patron de ces lieux à la connaissance de son existence. Ils filent vers le sous-sol via un ascenseur. Sentant que cela puisse causer un léger malaise à Joey, Ted le surveille du regard en silence. Lorsqu’ils arrivent enfin, la porte s’ouvre sur un endroit complètement différent du bureau où Ted passe une bonne partie de ses journées.
« Bienv’nue ! »

Il l’invite à le suivre encore un peu. L’endroit fait davantage penser à un espèce d’hangar. Une multitude de machines, de projets, de robots, des scarabées mécaniques, des tables avec des plans, sont un peu partout. Plus loin dans leur avancée, Joey peut voir dans le fond le Bug, posé sur une plateforme. Ils passent devant un gigantesque bureau avec de nombreux ordinateurs et de grands écrans…
Ted le guide vers une sorte de studio improvisé. A l’intérieur, un lit, une télévision, une cuisinière, à peu près tout ce qu’il faut pour venir se reposer après les nuits blanches à passer à la surveillance ou à la fabrication de son matériel de Blue Beetle.
« Installe toi. Je vais chercher un nécessaire de soin. »

Il prend tout ce qu’il lui faut dans la pharmacie, premier secours, une boîte d’anti-douleur… La base pour se soigner et se recoudre, lorsque les affrontements avec les criminels sont plus mouvementés que prévus.
Ted revient vers Joey et pose les médicaments à côté de lui. Il sort de la trousse compresses, nettoyage et pansements, ainsi que des bandages.
« Fais voir... »
Peut-être va-t-il refuser…
S’il s’est fait torturer ça ne sera pas très étonnant.
« Ça va aller, d’accord ? Après je vais essayer de t’installer l’application qui te servait à un moment pour communiquer via un téléphone. J’ai ce qu’il faut ici… comme tu t’en doutes ! »

Il le laisse seul une petite minute avant de revenir avec un carnet et un stylo. Il lui tend.
« J’ai besoin que tu m’expliques … Ils te poursuivent ? C’est contre les hommes de Degaton dont tu veux te protéger ? Ou est-ce que je dois savoir autre chose … ? »

Ted est très sérieux… Il a besoin de savoir s’il peut lui faire vraiment confiance. Et cela passe par l’assurance de ne pas voir débarquer des ennemis par ici, arrivant par des portails temporels ou dimensionnels dont Per Degaton a le secret...

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_____Je m’y prenais mal, n’est-ce pas ? C’était la première fois que je m’en servais. Je ne savais même pas que mes pouvoirs m’offraient cette opportunité, celle de parler par télépathie. Cela aurait pu me faciliter les choses, si seulement je savais m’en servir. Malheureusement, tout ce que j’avais réussi à faire, c’était d’effrayer Ted en plus de lui provoquer de violentes migraines. Lorsqu’il me l’a demandé, j’ai stoppé cette vaine tentative d’utiliser mes pouvoirs correctement, baissant la tête d’un air honteux. Je n’étais même pas capable de contrôler des pouvoirs que j’avais obtenu depuis que j’étais enfant, il n’y avait pas plus pathétique, non ?

Personne ne viendrait en aide à un traite, c’est aussi simple que cela. Je ne pouvais pas prouver mon innocence. J’aurais beau accusé Amy, je serais simplement accusé de schizophrénie. Au lieu d’être enfermé dans une cellule, je serais interné dans un asile psychiatrique, rien de bien rassurant. Effrayé par le fait d’être enfermé, à la merci de quelqu’un à nouveau, je préférais la fuite.
Ted me fit signe de le suivre. Je me suis doucement levé de mon fauteuil pour le suivre. Malgré la présence du leader de Kord Industries, je ne pouvais m’empêcher d’observer les alentours, de gauche à droite. Quoi qu’il arrive, je ne pouvais pas chasser ce sentiment d’être épié. Il m’emmena dans son repaire de justicier, un endroit où il était sûr que personne ne viendrait colporter la rumeur que Ted Kord collabore avec des agents de Degaton.

Je m’étais installé à l’endroit indiqué, un peu embarrassé. Je ne comprenais pas vraiment où est-ce qu’il voulait en venir. Il avait ramené un peu de matériel de soin et des cachets. Mon regard s’est arrêté sur les antidouleurs. Je ne pouvais pas cacher qu’Amy me faisait beaucoup de mal physiquement. Il n’arrivait pas à contenir sa puissance démoniaque dans un corps humain. Ma régénération me permettait de guérir très facilement, mais je restais sensible à la douleur. Cette éternelle impression de courbature, d’entorse, de fracture à chaque réveil était loin d’être agréable. Cette nuit, Amy m’avait provoqué de nombreux bleus et une entorse au niveau du poignet.
J’ai attendu quelques secondes avant de lui donner mon poignet blessé. Bien sûr que je savais que ce n’était pas une mauvaise personne et qu’il ne s’était pas donné tout ce mal pour m’en faire en retour. Mes cinq mois en Europe m’avaient rendu complètement parano. Aujourd’hui, mes alliés d’un jour pouvaient devenir mes pires ennemis, je ne devais pas baisser la garde.

Pour communiquer, à défaut d’utiliser la télépathie, Ted m’a suggéré une solution beaucoup plus simple pour communiquer, un carnet de note. J’ai attrapé ce dernier avec ma dernière main valide, pour répondre à ses questions.

« Je ne sais pas s’ils me pourchassent. Je sais que mon pouvoir intéresse Degaton, mais je ne sais pas jusqu’où il est prêt à aller pour me récupérer. » Je ne préférais pas attendre qu’ils me retrouvent pour avoir la réponse à cette question. J’ai arraché une première page « Je me protège de vous. Je suis une traite ici. Je ne peux pas me rendre, j’ai peur de ce qu’ils vont me faire. » J’ai arraché une autre page, hésitant sur ce que j’allais écrire dessus. Je finis par simplement écrire trois lettres. « A M Y »

Je ne savais pas vraiment comment l’expliquer. Un démon me possède, c’est pourtant simple, non ? Simple mais effrayant. Je ne voulais pas effrayer Ted. Pour accentuer mon propos peu compréhensible, j’ai posé ma main valide contre ma poitrine. Tu as décidé de nous mettre encore plus dans la merde ? A divulguer mon nom comme si c’était banale ? Quel crétin tu es. J’ai arraché de nouveau une page pour essayer d’expliquer.

« Je vis avec un démon, Degaton et » J’ai hésité, rien que le fait d’écrire le nom de mon bourreau me glaçait le sang. Pendant quelques secondes pour retenir mes larmes, détourné le regard de Ted pour chasser ses émotions qui commençait à m’envahir. « Il l’a forcé à faire tout ce mal et j’en endosse la responsabilité. » Je relevai doucement les yeux vers Ted, mes yeux étaient humides mais aucunes larmes ne s’étaient encore échappé grâce à mon self contrôle, un miracle. « Je sais que c’est difficile à croire. » avais-je signer.

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Pendant que Ted soigne comme il peut les blessures de Joey, ce dernier tente de lui expliquer, à travers l’écrit… Et malgré tout, il lui est difficile de comprendre certains éléments.
Degaton s’est intéressé à Joseph, du moins à ses capacités. Ce qui n’étonne pas beaucoup Beetle et c’est pour cette raison qu’il part du principe que le régime va vouloir remettre la main sur le garçon… Il va falloir augmenter le nombre de systèmes de surveillance par ici.
Ted jette un coup d'œil à la suite du récit, alors que la première page en papier roule sur le sol. Il se protège de nous ?!
Il doit parler de toute la communauté des Super-héros… Bien évidemment. Ted ne le contredit même pas… Il a lui-même hésité sur quoi faire. Prévenir quelqu’un et prendre le risque de faire savoir qu’il cache l’un des associés de Degaton ? Même si Joey a été forcé d’agir dans le camp du terrible voyageur temporel, certains penseront peut-être qu’il n’est pas excusable sur bien des points… Mais lorsqu’il le regarde, ce gamin, cet ancien Titan, il ne peut pas se résoudre à juste l’abandonner entre les mains des autorités ou de qui que ce soit. Ted veut croire que tout le monde est capable d’atteindre la rédemption, lorsqu’on leur offre une seconde chance.
« Personne ne sait que tu es là, sauf ton père… bien que j’ignore encore comment il a fait. »
L’entrepreneur lève un sourcil devant les trois lettres, écrites de la main de Joey.
« A-M-Y … Amy ? »

Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que tu essayes de me dire… ?
Ted regarde Joey, arrêtant ce qu’il est en train de faire. Une main sur la poitrine… Le cœur ? Les poumons ? Est-ce un code pour dire qu’il est malade ? Amy fait davantage penser à un prénom comme s’il parlait d’une autre personne, alors pourquoi se montrer lui-même ?
Une nouvelle page est déchirée. Joey gratte de nouveaux mots qui font froncer les sourcils chez le Blue Beetle. Cette fois, il est vraiment inquiet. Et surpris.

« Le fils de mon ennemi » ft. Ted Kord/Blue Beetle II 11hu5810

« Tu… vis avec un démon ? » Un démon… genre un démon ? De type démoniaque ? Des cornes, des ailes, une tête infernale ? ç-ça existe … vraiment ?! « Un démon ? » J’aurais voulu garder en tête l’idée que ce que j’ai vue avec les Super-Buddies n’ont jamais vraiment existé … « D’accord… Tu as un démon dans la poitrine qui s’appelle… Amy ? »

Ted prend un peu de recul et prend sa tête entre ses mains. Il prend juste quelques secondes pour digérer l’information avant de reposer ses yeux sur Joey… encore plus inquiet qu’avant. Il est loin d’être bête et il sent la tension chez le jeune homme. Parler de tout ça lui est encore particulièrement difficile… Le regard fuyant, l’humidité dans le regard… Joey est au bord des larmes et doit se sentir au fond d’un gouffre sans fond. Le genre où il est compliqué de remonter la pente sans un soutien réel. Ted a définitivement un jeune héros, qui doit penser ne plus mériter ce titre, à qui on a forcé la main pour que des horribles personnes puissent manipuler une puissance… un démon… enfin quelque chose, pour ainsi leur permettre de faire du mal à un maximum de personnes. Et tout ça pour quoi ou plutôt pour qui ? Degaton…
« Je te crois, Joey. »
Ted se rapproche et enlace amicalement Joey. « Je te crois. »
Il lui prête son épaule après l’oreille attentive. Et même s’il a raison de dire que toute cette histoire est difficile à croire, elle n’est pas totalement incompréhensible. Ce n’est pas à Joey Wilson de payer pour ce qu’il s’est passé… Ce serait une bien piètre justice…
« Là… Tu ne crains plus rien… »

Ted n’est pas le plus doué au monde pour les embrassades. Mais Joey a besoin d’une présence, pas d’une leçon… encore moins de parole l’encourageant à se battre contre ceux qui lui ont fait tout ça. Ce temps viendra, lorsqu’il en aura les moyens. Des personnes peuvent l’aider à y parvenir et Ted peut peut-être régler un des soucis de Joey.
« Ton armure... » Ted repousse légèrement Joey, sans le brusquer, pour capter à nouveau son regard. « … est presque prête. J’avais besoin de comprendre d’autres éléments pour lui apporter les réparations nécessaires. Laisse-moi finir tes soins et je m’en occupe. »
Il termine le bandage sur le poignet avant de se lever et de lui montrer.
« Dans ce meuble, j’ai quelques vêtements. Si tu as besoin de te changer, sers-toi. Tu peux aussi te reposer et il y a de quoi se faire à manger. Bref… fais comme chez toi mais évite de toucher à mes bricoles, hein. Je vais passer une bonne partie de la journée à faire le téléphone déjà… sans doute déborder sur la nuit. »

L’inventeur s’éloigne pour sortir du petit studio aménagé pour rejoindre l’une de ses machines, impressionnante et fort utile ! Ted fait fonctionner le tout, avec une gestuelle technique, habitué à s’en servir.

« Le fils de mon ennemi » ft. Ted Kord/Blue Beetle II Rco00910

Il commence déjà à travailler sur les pièces nécessaires alors qu’il lève le nez de son équipement pour dire à l’intention de Joey.
« Si tu as besoin de quelque chose, fais-moi signe. »
Hinhin… Il ne peut pas vraiment faire grand chose de plus que des signes, mon vieux…
« … Enfin… Tu vois ce que je veux dire, hé ! »

Heureusement qu’on ne lui a pas demandé de sauver le monde dans les prochaines secondes... Ted Kord est encore bien trop occupé pour avoir la tête prête et le cœur bien accroché, face à cette éventualité d’une journée catastrophique où la planète serait au bord de la destruction...

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« Le fils de mon ennemi »

ft. Ted Kord/Blue Beetle II

_____Le moyen de communication que m’avait apporté Ted n’était pas le plus simple. Il fallait que je réfléchisse aux mots que j’allais écrire sur ces morceaux de papiers. Comment faire comprendre à un homme de science que je partageais mon corps et mon esprit avec une créature de l’au-delà ? La façon la plus simple pour lui montrer que je ne lui racontais pas de mensonge aurait été de réveiller Amy. C’était beaucoup trop imprudent et risqué pour si peu. Je m’interdisais de faire une chose pareille, même si le démon semblait avoir le même objectif que moi : récupérer mon armure. La confiance que Ted pouvait m’accorder était encore fragile et probablement soutenu par les menaces de mon père, je ne devais pas la briser pour si peu.

Pour autant, malgré l’improbabilité de la chose aux yeux d’un homme de science, il semblait vouloir me croire sur parole. Cela pouvait être surprenant pour certain, qu’il puisse croire un traitre aux yeux de la nation, capable de raconter n’importe quel mensonge pour me cacher loin d’eux. J’aurais pu inventer mille mensonges pour me protéger du mal qu’on pourrait me faire, à nouveau. Ma mère était excellente dans le domaine mais je ne voulais pas me rabaisser à ça. Quand j’étais jeune, Dick m’avait prouvé plus d’une fois que je pouvais être meilleur que cela. Je ne comptais pas dériver du droit chemin comme cela.

J’hochais simplement la tête quand il essayait de comprendre mes signes. Ce n’était pas totalement exact mais il avait compris la base du problème. Pour moi, c’est encore assez difficile de parler de tout ce que j’avais pu vivre. Ces petits tics, ce pincement de lèvres, le détournement de regard, le pivotement nerveux de tête, tout cela pour camoufler mes yeux humides et mes émotions. Ted l’avait remarqué, c’était trop difficile de cacher cela. Doucement, il se rapprocha physiquement pour venir me prendre dans les bras et me consoler. Comment retenir ses larmes après ce geste ? Impossible. Faible. Je sais qu’il n’y avait rien de bon à garder tout ce mal qui me rongeait de l’intérieur pour moi, mais mes larmes qui s’écoulaient en cascade le long de mes joues me faisaient comprendre que je n’étais pas encore prêt à parler de tout ça.

Pendant qu’il s’éloigne doucement pour terminer cette étreinte amicale, j’ai pris le temps de chasser les dernières larmes qui noyaient mes joues. J’ai pris une grande inspiration pour me ressaisir et faire disparaître cette tristesse qui m’empoisonnait l’esprit. Ted se permet de changer de sujet pour se concentrer sur la seule chose qui m’avait emmené ici, l’armure IKON. Cette armure m’avait été légué par un homme qui m’était cher et elle m’avait sauvé plus d’une fois. Je savais qu’elle pourrait me protéger de beaucoup de monde.
Malgré ma mauvaise réputation, j’ai dû toucher Ted au cœur pour qu’il abandonne tout pour me venir en aide et me préparer un téléphone qui me permettrait de communiquer plus facilement avec les autres. John avait l’avantage de connaitre le langage des signes, un avantage qui était plutôt réconfortant pour moi. En attendant de faire fonctionner tout ça, Ted me laissait libre accès à ses quartiers, du moment que je ne touchais pas ces précieuses machines. Je ne comptais pas mettre la main sur celles-ci, de peur de me faire arracher une main. J’ai hoché simplement la tête en guise de réponse pour le laisser travailler tranquille.

Je me suis promené l’espace de quelques instants avant de trouver le courage de fouiller dans les armoires pour observer le dressing mis à disposition. Je n’avais qu’une garde-robe bien limitée en tant que fugitif et les vêtements de John était bien trop petit pour ma carrure. Je me suis permis de lui emprunter un costume-cravate à ma taille, la seule chose qui se trouvait dans cette armoire. Je me suis changé et j’ai été patient pendant plusieurs heures. Après avoir fait plusieurs fois le tour du repaire de Ted Kord, je me suis autorisé à fouiller ses placards de nourriture dans sa petite kitchenette. J’avais du temps à perdre alors pourquoi pas lui proposer un repas décent en guise de remerciement ?
J’ai attrapé ce qu’il restait de mangeable dans le frigo, les légumes qui étaient restés, un peu trop longtemps dans les placards et j’allais mélanger le tout pour concocter un dîner pour l’ingénieur et moi. Honnêtement, les fonds de placards de Ted n’était pas pire que ceux de la Maison des Mystères. Il y avait aussi un peu plus d’alcool dans les tiroirs de John.

J’avais l’habitude de cuisiner, ma mère m’avait appris des tas de choses. Je n’avais pas de grandes difficultés à confectionner ce plat. J’ai attrapé deux assiettes pour distribuer des parts égales avant de rejoindre Ted. Entre-temps, ce dernier avait probablement changé de place pour passer à la machine suivante. Je l’ai cherché du coin de l’œil pendant quelques secondes avant de m’avancer vers lui et de déposer son assiette.

« Je me suis dis que tu aurais faim. » signais-je. Je savais pertinemment qu’il ne connaissait pas ce langage mais j’espérais qu’il pourrait interpréter certains signes.

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Il existe des choses que l’on ne peut pas faire reporter au lendemain… Aider une personne dans le besoin en fait partie. Pour mieux y parvenir, Ted est capable d’assumer le fait de devoir gérer plusieurs choses en même temps. Fabriquer un téléphone sophistiqué, tout en répondant au téléphone grâce à son micro solitaire connecté et effectuant des recherches sur son ordinateur pour en savoir plus sur les “démons”, notamment sur “Amy”.

Ce n’est pas évident de trouver quelque chose de précis sur ces “créatures”, la plupart des sites proposent des explications sorties du domaine du folklore, voire de l’imaginaire. Il est tombé sur des dissertations bien notées d’étudiants en littérature, ayant travaillé sur la Divine Comédie, l'œuvre de Dante Alighieri, l’écrivain, penseur et homme politique florentin. C’est bien la première fois que l’héritier Kord met de côté un lien qui porte sur un autre sujet que l'ingénierie ou encore les nouvelles technologies numériques.
Mais malgré tout ça, il met un moment avant de trouver quelque chose de tangible et de sérieux sur le dénommé Amy. Là encore, Ted reste sceptique pendant sa lecture de ces documents, écrits par un prêtre ayant fait une énumération de nombreux démons, leurs histoires et leurs possibles faiblesses. Probablement un illuminé écrivant dans la fièvre à la suite de rêves étranges… Sans rire, il a même décrit une bestiole ressemblant presque à Cthulhu.

Amy est une sorte de chef dans un coin des Enfers, connu pour être un manipulateur planqué, passant de visage en visage. Il est attiré par les personnes possédant des dons psychiques puissants… C’est parfaitement la description que l’on peut faire pour Joseph. Si en plus la cible comporte des traumatismes, le démon s’y prélasse et reste accroché comme une sangsue à un rocher.
Ted a beau être méfiant vis-à-vis des croyances et des superstitions, il ne peut pas s’empêcher d’être inquiet pour Joey. Tout à l’air si… réel ?
L’entrepreneur ne voit pas trop ce qu’il peut faire avec ces informations… Il n’a pas vraiment les capacités d’aider le jeune homme dans ce genre de domaine. Peut-être devra-t-il se rapprocher des héros touchant à la magie ? Ted en connaît très peu, mais en fouillant dans la base de donnée de la Ligue, il peut sans doute obtenir quelques numéros et adresses… La question va plutôt être : qui est prêt à aider un traître ?

Ted s’autorise une pause, posant son micro solitaire dans un coin et s’adossant à son siège. C’est seulement maintenant qu’il se rend compte qu’il est déjà tard…
Lorsqu’il travaille sur un projet, le temps file à une telle vitesse que les journées lui paraissent bien trop courtes pour lui. Alors les nuits de sommeil sont de moins en moins longues également…
En général, il se rend tout de même compte qu’il a besoin de manger, mais l’idée cette fois-ci ne lui a même pas traversé l’esprit. Heureusement, il n’est pas seul ce soir.
« Oh ? »
Joseph a de nombreux dons dont celui d’approcher en toute discrétion… Mais Ted est surtout surpris de voir les deux assiettes. L’odeur du plat est agréable et…
« Tu as vraiment trouvé tout ça dans mon frigo ? »
Ted rit doucement. Il tente de déchiffrer les signes de Joey et il se surprend d’en comprendre au moins les intentions. Débutant dans le domaine du langage des signes, Ted lui répond en posant une main sur le cœur.
« Merci, Joey ! »

Il prend l’assiette et s’installe un peu mieux sur son siège, invitant Joseph à s’asseoir. Le repas est bien meilleur que ce qu’il a pu manger rapidement dans son bureau ces derniers jours. Manger convenablement est devenu un luxe… mais s’il existe une bonne étoile quelque part, les choses vont sans doute s’améliorer …
Bon sang, s’il avait de la chance, ça se saurait non ?
Sa vie entière est parsemée d'embûches… Dont Slade Wilson. Lui, c’est carrément un tronc d’arbre entier…

Chassant de son esprit le souvenir douloureux de sa rencontre avec le père du fils qui mange en sa compagnie, Ted mâche les légumes tout en réfléchissant à ce qui lui reste à faire sur le téléphone… Il finit par appuyer sur un bouton pour l’allumer et pose ses yeux sur Joey.
« Hmm, tu le trouves comment ? Il faudra lui mettre la coque que tu veux, mais en principe il devrait reproduire ce que l’ancien faisait, mais avec quelques petites touches perso’ marrantes, hé ! Tu veux essayer ? »
Une fois le téléphone allumé, Ted appuie sur les touches pour le programmer et installer ce qu’il faut, avant de le tendre à Joseph.
« Vas-y, essaies-le ! »

Ted Kord sourit doucement et continue de manger l’excellent plat du jeune. Rendez service lui fait plaisir, fabriquer des trucs c’est son dada aussi. Aider l’ancien Titan et ami de Jaime et des autres que Ted connaît bien également, c’est quelque chose qu’il aurait fait tout naturellement, même sans l’intervention de Deathstroke…
… bien que son intervention ait aidé à ce que les choses s'enclenchent bien plus rapidement.
La prochaine fois qu’il va croiser l’estropié, ils auront probablement une longue discussion, dans laquelle le Beetle devra sans doute retenir de lui en mettre une… Mais par respect pour Joey, il préfère ne pas reparler du père, un sujet très compliqué pour l’un comme pour l’autre.
Le sujet Amy va forcément revenir sur la table et ne va pas être plus agréable...

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« Le fils de mon ennemi »

ft. Ted Kord/Blue Beetle II

_____Je crois que, pendant un instant, j’ai cru qu’il allait mal prendre le fait que j’avais fouiller son frigo pour nous préparer à manger. J’ignore pourquoi ce sentiment m’avait traversé l’esprit. Ma paranoïa me jouait probablement des tours, il fallait que je me calme un peu. Il n’allait pas me vendre aux autorités, n’est-ce pas ? Un coin de ma tête semblait certain qu’il essayait de gagner du temps, de me faire attendre ici jusqu’à l’arrivée de la police. Si cela avait été le cas, ils n’auraient pas mis autant de temps pour défoncer la porte et me sauter dessus. Joey, tu es en train de perdre la boule, ressaisis-toi.
Je me suis installé à côté de lui lorsqu’il attrapa son assiette. J’ai attendu son premier coup de fourchette pour lui emboiter machinalement le pas. Quelques secondes plus tard, Ted s’est permis de reporter son attention sur le téléphone qu’il venait de me confectionner. Malheureusement, je n’avais même pas eu l’occasion de récupérer les débris de mon ancien téléphone, brisé lors de mon combat contre Black Alice. J’avais l’impression que c’était il y a des lustres, l’époque où j’étais contraint de bouffer des médicaments parce qu’on me prenait pour un malade mental. Ted devait partir de zéro pour me fabriquer un nouveau téléphone.

J’ai hésité quelques secondes avant de poser ma fourchette pour attraper l’objet électronique avec mes deux mains. Deux ou trois ans après avoir perdu mes cordes vocales, David Isherwood m’avait proposé une solution pour communiquer avec le monde extérieur. Caché dans mon cuir chevelu, un petit dispositif avait été accroché à ma chair. Ce dernier, combiné avec une application sur smartphone, cela me permettait de retranscrire mes pensées directement sur l’hautparleur de ce dernier.
Cette invention m’avait probablement sauvé la vie, j’en avais presque oublié mon handicap. Je connaissais la démarche. En quelques secondes, j’ai retrouvé facilement mes repères et j’ai connecté ma puce à ce téléphone. J’ai fermé les yeux quelques secondes, retrouvant rapidement les réflexes de cette gymnastique mentale qui permettait au téléphone de retranscrire mes pensées.

« Heuuum… test ? Ouha c’est quoi cette voix ? » lança une voix quasiment robotique et particulièrement grave. J’ai pianoté sur l’écran tactile pour essayer de retrouver une voix beaucoup plus humaine et ressemblant à celle que j’aurais eu si l’accident n’était pas arrivé. « Attends, là c’est mieux ? Ah ! Je crois que j’ai trouvé un truc ! » J’ai redressé la tête, la joie se lisait sur mon visage. « Merci, vraiment. Vous, tu… tu me sauves la vie. »

Juste après avoir retirer mes yeux de mon écran de téléphone, ces derniers se sont tout de suite arrêtés sur les écrans d’ordinateur de Ted. Mécaniquement, je me suis arrêté sur les fenêtres donnant quelques informations sur le démon qui m’habitait, Amy. Il n’y avait que très peu d’informations sur ce dernier. Cela devait être une créature des enfers relativement discrète. J’aimerais tellement qu’elle soit aussi furtive dans ma psyché qu’en enfer. J’ai rapidement observé les vieilles illustrations censées représenté le démon. Lui qui se cachait derrière mon apparence, je ne l’avais encore jamais vu sous sa véritable forme. Les quelques dessins retrouvés semblaient datés de centaines voir de millier d’années. Une piétre representations de la réalité. Je suis bien plus charmant que ça. Si seulement tu ne te cachais pas derrière une apparence comme la mienne. Allons gamin, tout le monde à sa part de petits secrets et c’est bien cette part de mystère, qui te maintient en vie à l’heure actuelle Bien évidemment, c’est pour cela qu’il y a quelques semaines, je me suis retrouvés pourchasser par des démons réclamant le sang d’Amy et que je me cache désormais chez John.

« Tu as trouvé du nouveau sur Amy ? » Enfin, est-ce qu’il ne cherchait pas des preuves de ce que je lui avais raconté il y a quelques heures ? « Je veux dire… tu me crois, n’est-ce pas ? » La première fois, on avait préféré me droguer plutôt que de me croire. J’ai conscience de l’absurdité de la chose. On pourrait facilement penser que je chercher à me dédouaner de tout le mal que j’ai fais en Europe. « Tu me crois, hein ? Je ne suis pas fou. »

Il est beaucoup plus facile de convaincre un John Constantine du mal qui me ronge, qu’un Ted Kord, un scientifique, tout ce qu’il y a de plus rationnel. C’était un sujet glissant, qui me rappelait beaucoup trop ces mois que j’ai passé, à moitié zombifier dans la tour de la Young Justice. C’était il y a longtemps, mais la blessure psychologique était encore présente. Par réflex, j’ai décidé de changer de sujet et de revenir à la véritable raison de ma venue, ici.

« Et mon armure, tu as du nouveau ou c’est... Irréparable ? »

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Calibrer le téléphone pour qu’il puisse se connecter à l’implant de Joey Wilson n’est pas une mince affaire. Mais Ted a pu prendre connaissance des démarches à suivre et il a une appétence toute naturelle pour fabriquer au mieux ce genre de choses… Compétent, ingénieux et expérimenté, peu de défis sont capables de le bloquer !
Pourtant, il grimace d’un air d’excuse lorsque Joey teste le smartphone pour la première fois et que la voix sort un peu trop robotisée. Mais le jeune continue de manipuler l’application pour la changer, sous le regard attentif du justicier bleu.
Et… Il souffle, soulagé. Le téléphone du Titan fonctionne correctement ! Il a enfin retrouvé une voix… Eh bien que Ted a bien connu, oui !
« De rien, Joey ! »

Il se réjouit tout autant que le jeune Wilson. Communiquer de cette manière va être bien plus pratique et va mettre Ted un peu plus à l’aise. Apprendre le langage des signes peut devenir un projet intéressant, un jour, mais l’urgence de la situation demande de trouver des solutions immédiates ! Alors passer quelques heures à fabriquer ce bijou est un moindre sacrifice pour des si bons résultats !
« Tu as pu voir que tu peux moduler ta voix. Théoriquement, il peut même reproduire les voix que tu entendras dans les appels que tu recevras. »
Ted regarde ailleurs, gardant un sourire presque moqueur alors qu’il pense aux nombreuses possibilités que peut faire le jeune homme avec un appareil comme celui-là.
« Évite de faire celle de ton père en ces lieux, je risquerais d’avoir des réflexes de défense... »

Au moins, il est honnête sur ses intentions quant à sa prochaine rencontre avec Deathstroke. Si elle se fait un jour… Difficile de dire dans quelle condition ils se croiseront. Slade Wilson, considéré comme mort dans tout le pays et Ted Kord, coincé entre ses obligations civiles et héroïques et sa vie privée. Peu de chance que ça arrive, n’est-ce pas ?
Mais le sujet de ce soir, comme l’a pressenti Ted, revient vers ce fameux “Amy”.
« Huh ? » Beetle tourne les yeux vers ses écrans et se redresse un peu dans son fauteuil, gêné. « Je… Je n’ai pas trouvé grand chose de très… convainquant, hormis certains textes anciens que tu vois là. » Ted met en avant une des fenêtres du Net. « Cette partie devrait t’intéresser… Elle parle d’une théorie, montée suite à des témoignages et d’une étude faite par une sorte de “prêtre” ou je ne sais trop quoi. Ils mettent en avant les capacités de ton… démon. »

Le regard de Ted se fait plus inquiet, encore. Malgré tous ses efforts, il peine encore à tout comprendre… Et ce sentiment d’impuissance l’irrite vraiment. Mais il sait au moins faire une chose…
« Je te crois, Joey. » C’est de rassurer l’autre, en étant honnête. Il le croit oui. Du moins, il croit qu’il se passe vraiment quelque chose de grave et qu’il est prêt à l’aider. « Tu n’es pas fou. Je suis sûr qu’on peut le prouver… Même si je ne sais pas comment. Tu connais peut-être des personnes qui peuvent en savoir davantage sur Amy ? Tu es toujours en contact avec Raven ? » Il sait peu de choses sur la vie de Raven, l’une des Titans qui est arrivée après la première équipe de Ted a connu. « Je peux peut-être retrouver des contacts de magiciens et occultistes de la Justice League… Cependant, si tu n’as nulle part où aller je peux… te cacher ici, quelque temps. »

Il prend des risques en lui proposant une chose pareille. Mais il n’a pas du tout le cœur de le laisser repartir sans être certain qu’il puisse être en sécurité là où il ira…
Le second sujet, la raison de la venue de Joey sein de Kord Industrie arrive également très vite sur la table. Ted fait un nouveau clin d'œil.
« Laisses-moi, deux petites minutes. »

Il pose son assiette sur le côté et part vers un autre coin de son atelier. Là-bas, où son exposé ses nombreuses combinaisons, il active à l’aide d’une commande la partie qui garde l’armure de Jericho. Il la dépose sur une table de travail et commence à sortir les outils nécessaires.
« Comme je te l’ai dit, certains éléments étaient un peu compliqués, n’étant pas le créateur de ton armure… Mais je lui ai déjà apporté toutes les réparations globales. Il me faut, disons… une bonne heure ? Allez, deux, histoire d’être large, pour finir ! Tu pourras repartir demain matin avec elle, sans problème. »

Ted bondit presque sur place. Il est toujours plein d'entrain lorsqu’il s’agit de parler et de travailler sur un projet comme celui-ci. Mais là, il a besoin de voir si les fonctionnalités de base fonctionnent au mieux. L’ingénieur fait signe à Joey de s’approcher pour venir la tester, elle aussi !

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« Le fils de mon ennemi »

ft. Ted Kord/Blue Beetle II

_____J’aurais pu passer de nombreuses heures à chercher toutes les fonctionnalités de ce nouveau téléphone et toutes les voix qu’il pouvait me proposer. Je crois que j’étais même capable de reproduire la voix de mon père. Cette voix allait probablement réveiller les pires cauchemars de Ted. J’ai laissé échapper un petit sourire avant de me retirer cette idée de la tête. Il était déjà très généreux de m’aider en me donnant un moyen de communication plutôt efficace.
J’ai observé longtemps le téléphone avant d’éteindre l’écran tactile. Je pourrais jouer avec ce petit appareil une fois que je serais rentré. Kord avait beau me promettre qu’il ne comptait pas alerter les autorités, je n’arrivais pas à ressentir ce sentiment de sécurité. Il n’y avait pas de menace, mais je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir constamment observer. Je ne savais pas s’il s’agissait de mes sentiments ou ceux du démon qui était en train de m’embrouiller l’esprit.

« Je ne te ferais pas cette mauvaise blague. » les paramètres de l’appareil semblaient retranscrire une voix similaire à celle que générait mon ancien téléphone. « Je ne sais pas ce qu’à fait mon père pour que tu en arrives à avoir ce genre de reflex. »

J’ignorais encore si je devais ajouter un ton amusé à ma remarque. Si Ted était encore en vie après avoir croisé mon père c’est sûrement parce qu’il abandonné l’idée de faire du mal à cet homme. J’espérais secrètement que Papa n’était pas en train de le menacer pour qu’il fasse ce que je lui demandais. Je voulais simplement récupérer mon armure, repartir sans causer le moindre problème à Ted comme aux autres.
Ce dernier m’avait invité à m’avancer pour constater que mon armure était toujours entre ces mains, en un morceau ou presque. Il avait encore besoin de temps pour le réparer et je ne pouvais pas réellement me permettre de rester trop longtemps. Ted était déjà en train de me proposer le logis pour la nuit. Je craignais que ma présence ne lui attire des ennuis. Je m’étais déjà trouvé un foyer difficilement trouvable pour les personnages qui étaient à ma recherche.

« Je vais t’attirer des ennuies si je reste dormir chez toi. J’ai… J’ai déjà un foyer. Quelqu’un m’héberge et protège les gens d’Amy. » Je laissais échapper un sourire pour le rassurer au mieux. « Je vais plutôt attendre que tu termines de réparer la combinaison. J’ai confiance en toi. » Je me suis permis de jeter un œil à mon armure. Elle était déjà en bien meilleur état que la dernière fois. J’étais parfaitement conscient que je n’allais pas retrouver une armure aussi performante que lors de sa création, par David. « Je suis désolé de devoir te presser comme cela mais… c’est mieux pour nous deux. »

Je ne lui laissais pas vraiment le choix et je m’en voyais attrister de devoir le forcer comme ça. Je savais que cela était le mieux. J’avais déjà attiré l’attention sur moi, je n’allais pas non plus condamner Teddy.
Mécaniquement, j’ai reculé pour laisser l’ingénieur s’acharner sur ma combinaison. J’étais partie nettoyer rapidement la vaisselle avant de m’installer sur le canapé le plus proche. J’avais profité de ce petit temps libre pour découvrir ce nouveau téléphone. J’ai pianoté pendant de longues minutes sur mon écran tactile avant de sentir mes paupières s’alourdir. Même à la Maison des Mystères, je limitais mes heures de sommeil pour diminuer les libertés du démon. Malheureusement, à force de me tirailler de la sorte, je finissais par perdre le contrôle et tomber involontairement dans les bras de Morphée.

Je voulais simplement fermer mes paupières pour quelques secondes. Mon poignet soutenait ma tête lourde, posé sur l’accoudoir. J’étais resté dans cette position, immobile et apaisé. Ma respiration était calme et silencieuse. Inspire, expire. Désormais, ce n’était plus qu’une question de minute avant qu’elle ne se réveille, la créature qui vivait à mes côtés.
Mes paupières se sont ouvertes soudainement, le sclère de mes yeux s’était noircit, Amy s’est éveillé. Il s’était doucement redressé pour observer rapidement les alentours. Ce n’était pas la maison de John, sa prison dorée. Je savais qu’il ne pouvait pas sortir lorsqu’il était dans la Maison des Mystères. Pour autant, cela ne l’empêchait pas de s’en prendre au propriétaire. Ce dernier disposait de beaucoup de ressources pour venir à bout du démon, pas Ted.

Amy avait basculé son regard sur l’ingénieur qui nous tournait le dos, un regard plutôt désintéressé, dans un premier abord. Il se leva doucement du canapé pour se rapprocher de lui d’un pas lent. Des pensées traversaient probablement son esprit mais ce qui semblait attirer son attention, c’était mon armure. Cette combinaison, il la connaissait bien, il s’en était déjà servit et m’avait probablement sauvé la vie avec elle lorsque j’ai rencontré le fameux Sinestro.
Le démon s’était arrêté à quelques centimètres de Ted, probablement beaucoup trop concentré sur son travail. Amy posa sa main sur son épaule avant de le pousser violemment, avec une puissance bien supérieure à celle d’un humain ordinaire. Un craquement de mes os se fit entendre et Ted se retrouva projeter.

« Cela ne t’appartient pas. » rétorqua froidement le démon de sa voix inhumaine, un mélange de voix, d’abord grave et masculin enchaîné avec une voix plus féminine en guise d’écho, plus à l’écart. « Qui que tu sois, humain, écarte tes sales pattes. »

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Ted affiche un sourire distrait, alors qu’il observe attentivement Joey… Il est bon de voir que le téléphone qu’il a fourni fonctionne à merveille, car le jeune homme peut ainsi s’exprimer comme s’il n’avait plus aucun handicape. Mais ses mots ne rassurent pas tellement l’entrepreneur. Joey ne compte pas rester ici, malgré le fait de savoir ces lieux totalement secrets et que les autorités ne risquent pas de le retrouver. Quelqu’un l’attend ailleurs, dans un endroit qui d’après ses dires est un lieu beaucoup plus sûr pour lui. Pour lui… ou pour les autres… Joey parle d’Amy comme de quelque chose à mettre en cage. Ted est peiné de ne pas pouvoir faire plus pour lui venir en aide…
« Oh ! Ne t’inquiète pas, tu ne me presses pas du tout ! Comme je te le disais … Il ne reste pas grand chose à perfectionner. » Ted se détourne de Joey et commence à trifouiller l’armure I-Kon avec ses outils. « Tu pourras repartir bientôt, je peux même t’emmener à l’extérieur de la ville si ça peut t’aider à rejoindre ton ami. » Le justicier relève le nez de son travail quelques instants, affichant cette fois-ci un sourire un peu gêné. « Ce que ton père a fait ou fait même en ce moment … n’a pas à t’inquiéter. C’est une affaire entre lui et moi. »

Joey Wilson. Ce jeune héros a déjà bien assez dans la tête sans se préoccuper des soucis que provoquent son père. Lorsque Jericho s’éloigne sur ces mots assez énigmatiques, l’ingénieur continue son travail. Il fait des gestes précis, sachant exactement ce qu’il veut faire et où il va. Réparer cette armure a été le plus long à faire, n’étant pas le créateur… Mais lui apporter des améliorations, c’est presque une partie de plaisir, avec un brin de difficultés comme il les aime !

Ted est très concentré sur ce qu’il fait. Il n’a donc pas entendu Joey s’assoupir sur son canapé, ni sa respiration régulière. La nuit a bien avancé. L’ingénieur a l’habitude d’être coupé du monde lorsqu’il travaille sur ses inventions, ne voyant pas le temps passer. Beetle ne note pas non plus que l’on s’approche de lui… Le pas est feutré. On peut presque croire que Joey est devenu un prédateur.
Ce qui est sans doute le cas…
Un étrange frisson parcourt le dos de Ted alors qu’il se crispe et relève la tête, surpris.

« Le fils de mon ennemi » ft. Ted Kord/Blue Beetle II Bbvata10

Lorsqu’il se retourne, c’est pour voir Joey Wilson avec un regard effrayant. Ces yeux… ont changé. Mais ce rictus sur les lèvres du jeune homme perturbe d’autant plus celui qui l’a accueilli chez lui.
« Joey ?! »
Ce dernier lui attrape l’épaule avec une force qu’il ne lui soupçonnait même pas… !
« Pu- … ! »
La suite se résume à Beetle, envoyer valser comme s’il n’était qu’un chiffon. Sauf que la chute est pareille à celle d’une pierre rencontrant le sol. Et ça fait mal ça…
Ouh… aïe…
« B-bordel de… »

Le craquement… ça ne vient pas de son corps. Ouf… C’est à peine s’il s’est remis des blessures infligés par Slade Wilson. Si en plus son fils s’y met, jamais il ne retrouverait la forme à ce rythme-là. Qu’est-ce qui se passe … Pourquoi il fait ça ?!
Trop de questions, pas assez de réactivité !
« Joey ! Arrête ça ! »
La voix du jeune homme ne ressemble à rien qu’il lui connaît… Ted doute fortement que ce soit le téléphone qui le fasse, ni qu’il s’agisse d’une mauvaise blague. Joey Wilson est comme … possédé ?! Alors c’est vraiment possible ça ??
« Merde. Merdemerdemerde ! » Qu’est-ce que je dois faire… Il s’approche et il a pas l’air content. Je n’ai pas envie de lui faire du mal pour le stopper, je dois trouver un moyen pour …
Attends, n’était-il pas en train de dormir juste avant ?

Ted se relève, après avoir rampé pour éviter de se retrouver dans les pieds du “démon”. Il se met à courir vers Joey et effectue un salto pour passer dans son dos. Il lui chope un bras, le met en travers… histoire de le rendre plus docile et de le déstabiliser quelque peu le temps de le raisonner.
« Joey je sais que tu peux m’entendre ! Réveille-toi, contrôle-le ! Fais quelque chose !! »

Il a presque crié… En espérant que cela suffise. Ted n’aime vraiment pas l’idée de devoir se défendre contre une personne n’étant même pas maître de son propre corps, encore moins lorsqu’il s’agit d’un ami !

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« Le fils de mon ennemi »

ft. Ted Kord/Blue Beetle II

_____Fermer les yeux est un geste bien anodin. On pense immédiatement être mettre de son propre corps. Je ne vais pas m’assoupir, je t’assure, j’ai juste besoin de quelques secondes. J’ai cru pouvoir me maîtriser, résister à Morphée quelques heures supplémentaires. Mes pensées se sont lentement dispersées en peu de temps qu’il n’en faut. Dans un endroit où je me sentais presque en sécurité, loin des menaces qui plane au-dessus de ma tête, je me suis laissé bercé.
C’était une grosse erreur, je l’ai appris à mes dépends. Chaque fois que mes paupières se ferment, chaque fois que mon esprit est ailleurs, il est là. Il se glisse et se fraye un chemin jusqu’à obtenir sa liberté. Il ratait rarement une occasion de prendre le contrôle de mon corps. A première vue, le changement est quasiment anodin, seul le sclère de mes yeux se métamorphosait en une fraction de secondes. Un changement de comportement brutal, une gestuelle beaucoup moins souple, un visage dessiné par la froideur et l’indifférence, une voix inhumaine sortie d’outre-tombe. Difficile de faire plus flippant quand on n’est pas un expert dans la magie et les sciences occultes. Les personnes rationnelles ont déjà qualifié cela comme de la schizophrénie mais jusqu’à preuve du contraire, mon esprit est encore sain.

Ma force a soudainement décuplée. Elle n’arrivait pas au niveau d’un kryptonien mais elle parvenait à me fracturer quelques os. Sans réfléchir, contrôler par la colère, le démon attaqua le pauvre Ted, trop focalisé sur son travail pour comprendre ce qui venait de lui tomber dessus. Je sais qu’il a probablement combattu bien pire dans sa vie de héros, mais je ne pouvais pas m’empêcher de m’inquiéter. La confiance que j’avais gagné avec cet homme était encore très fragile, Amy la brisera sans se poser de question.
Il n’a d’ailleurs pas retenu sa force pour s’en prendre à Ted. Ce dernier a réagi et semblait faire preuve de beaucoup plus de souplesse que son adversaire. Heureusement pour lui, Amy avait seulement comme arme, sa puissance démoniaque. Ces techniques de combat sont très limitées et il se contente, la plupart du temps, de frapper jusqu’à broyer mes os. Par une acrobatie digne du grand Blue Beetle, ce dernier s’était retrouvé juste derrière Amy pour le prendre par surprise.

Ted était aussi rapide que le démon, mais il a beaucoup plus d’expériences. Saisissant mon bras, il le tordit en espérant pouvoir immobiliser la créature. Malheureusement, cette dernière ne laissa échapper aucun indice prouvant qu’il ressentait la moindre gêne, la moindre douleur. Amy était insensible à la douleur humaine, il ne connaissait pas les limites de mon corps humain.

« Il ne t’entends pas. » rétorqua Amy en laissant échapper un sourire malsain. Il pivota légèrement ma tête pour observer Ted du coin de l’œil. « Vas-y, appelle-le, supplie un gamin handicapé de te venir en aide. Tu es d’une incroyable médiocrité. »

La douleur était intense mais n’atteignait toujours pas le démon. Moi, je pouvais la ressentir malgré le sommeil, elle me perturbait. Quelques spasmes s’échappèrent du bout de mes doigts, des tics que le démon ne parvenait pas à contrôler. Ce dernier parvenait toutefois à se libérèrent repoussant violemment le pauvre Ted.
Mon sommeil ne tenait qu’à un fil et la douleur finit par m’agiter, faisant progressivement perdre le contrôle absolu d’Amy. Ce dernier, sous le poing d’écraser son poing sur le visage de son adversaire se retrouva immobilisé, incapable d’attaquer de nouveau. Mon visage s’adoucit, mon corps se redressa légèrement, mon poing se relâcha et mes paupières se fermèrent.

Lorsqu’elles se redressèrent, la noirceur du blanc de mes yeux s’étaient évaporées. J’ai repris le contrôle total de mon corps mais j’avais l’air d’être complètement vidé de mon énergie. Mon bras me faisait souffrir et je pouvais sentir de nombreuses courbatures sur ma dépouille à des endroits dont je ne soupçonnais pas l’existence. Ma nuque avait quelques difficultés à maintenir ma boîte crânienne droite. Je n’arrivais même pas à regarder Ted dans les yeux. Était-ce par honte d’avoir perdu le contrôle ou parce que je n’avais plus la force de me tenir debout ?

« T…Ted ? » j’ai levé doucement mes yeux sur lui. Bon sang, comment pourrais-je me faire pardonner ? « Je suis désolé, j’ai simplement voulu fermer les yeux, je n’aurais pas dû. Je suis tellement désolé. » J’ai mal partout, il faut que je m’assoie. « Je devrais pas rester, je ne veux pas vous faire du mal. J’ai merdé. » J’ai perdu l’équilibre mais à ce moment-là, j’espérais seulement ne pas avoir briser cette confiance.

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Tout le monde émet au moins un son, lorsqu’il subit une prise pareille. Ted fait toujours en sorte d’user de l'autodéfense, utiliser la force de son adversaire et en faire sienne… Et il pensait, au vue de la démonstration de force de Joey que ce dernier aurait au moins posé un genou au sol. Mais il n’en est rien… Joey, enfin plutôt le “démon” Amy, n’est pas affecté par sa prise. Il lui fait comprendre avec des mots cinglant et agit avec le corps de celui qu’il possède sans aucune considération. Son regard est si étrange… et n’appartient pas du tout à Jericho.

« Le fils de mon ennemi » ft. Ted Kord/Blue Beetle II Teddy_10

« Mais bordel ?! Tu veux pas le laisser tranquille à la fin ! »

Ted n’a pas réagi assez vite lorsqu’Amy s’est retourné. Il se fait violemment repousser contre la machine qu’il a utilisée plus tôt. Le souffle coupé sous le choc, Ted se retrouve par terre, sans défense… Alors qu’il reprend ses esprits, il aperçoit son assaillant s’approcher et son poing ne va pas tarder à l’atteindre à cette allure là. Beetle a donc le réflexe de se protéger la tête avec ses deux bras. S’il le frappe avec la même force qu’il utilise jusque-là, il va clairement le sentir passer… Peut-être que ses bras vont même finir en lambeau. Mais sur le coup, il n’a pas vraiment réfléchi, agissant plus sur l’instinct qu’autre chose.

Au bout de quelques secondes de blanc, Ted écarte légèrement ses bras pour regarder ce qu’il se passe. Le poing d’Amy… enfin de Joey, s’est arrêté. Les traits de son visage ont changé et bientôt la partie noire dans ses yeux disparaît. Beetle ne comprend… rien du tout… Mais il est presque sûr d’une chose…
« Joey ? »
C’est que Joey Wilson semble être enfin réveillé.
« ... »

L’entrepreneur commence à se relever, grimaçant un peu alors que ses membres sont encore douloureux du précédent choc. Il s’avance doucement vers le jeune homme, n’osant pas faire un geste quelconque qui puisse le contrarier. Ted note que Joey ne semble pas bien du tout, comme s’il était un peu malade ou pas en forme. Il essaye de capter son regard pour s’assurer qu’il aille bien, mais Joey ne lui en laisse pas l’occasion…
« Hey, t’inquiète c’est… C’était un échauffement, hein ? C’est ça ? Haha ! » Beetle essaye de détendre l’atmosphère… sans grande réussite. « Joey calme-toi tu as pas l’air… ! »

Et merde !
Encore un peu et la tête du blond rencontrait directement le sol. Ted a pu le rattraper avant qu’il ne tombe.
« Doucement… »

Il aide Joey à marcher vers le canapé, où il s’est endormi plus tôt visiblement… C’est donc ça ? La chose… le démon… enfin ce truc-là profite que le jeune s’endorme pour procéder à une sorte de “possession” ? C’est assez étrange… Cela ressemble pas mal à une forme de schizophrénie, mais Ted est loin d’être un spécialiste dans le domaine. A sa connaissance, il n’a jamais entendu dire qu’un des Titan souffrait de ce genre de problème à l’époque où le groupe existait. Ted l’aide à s’asseoir et reste debout juste à côté. Il l’observe en silence pendant une minute, où son visage passe par plusieurs expressions de réflexions et… particulièrement d’inquiétudes.
Il a beau réfléchir à toutes les solutions possibles, il est impuissant face à pareil phénomène…
« Joey… Essaye de rester tranquille. J’ai presque terminé. »

Ted lâche un léger sourire et lui fait un clin d’œil derrière ses lunettes rondes et jaunes. Il retourne auprès de la combinaison I-Kon, non sans une légère appréhension… Beetle craint que cela ne recommence et il ne peut pas s’empêcher d’avoir un ou deux regards par dessus son épaule pour voir ce que fait le jeune.
Au bout de plusieurs minutes, il revient vers Joey et lui tend la combinaison.
« Voilà, elle est prête ! J’ai… apporté quelques améliorations. Tu devrais retrouver toutes les fonctionnalités déjà mises à disposition au moment de sa conception. »

Ted ne dit pas tout… Mais il préfère garder pour lui qu’il a glissé dans le costume un moyen de retrouver Joey, peu importe où il ira …
L’ingénieur finit par s’asseoir à son tour sur ce bon vieux canapé, mettant une main devant la bouche pour bailler longuement. Mince, la nuit va être courte...
« Huh… Si tu veux rester… Enfin du moment que tu ne m’étrangles pas pendant mon sommeil, le lit est dispo’... »

Joey lui a dit plus tôt qu’il devrait partir… Il a dû penser que Ted lui en tiendrait rigueur de cette attaque quelque peu déconcertante et… dangereuse, certes. Mais il lui a dit qu’il peut l’aider et il ne laisse pas un allié dans les problèmes jusqu’au cou…
Maintenant que Jericho a récupéré sa combinaison, il va pouvoir se protéger. Beetle lui a peut-être offert la possibilité de devenir en plus dangereux qu’il ne l’est déjà…
Il pense à tout ça alors que ses paupières commencent à se faire lourde mais son regard reste posé sur le jeune homme, attendant une réponse de sa part.
Peut-être que j’ai fait une erreur… peut-être pas…
C’est à toi de nous prouver que tu n’es pas comme ton père… Ni une personne facilement manipulable par cette … chose.
« Mais si tu préfères y aller... Je peux t'ouvrir la porte du hangar. »

Oui… Pourvu qu’il est raison de croire en Joey Wilson.

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« Le fils de mon ennemi »

ft. Ted Kord/Blue Beetle II

_____J’ai l’habitude de cet étrange impression, celle d’avoir été absent trop longtemps, de m’être complètement égaré dans mes pensées pour finalement retomber brutalement dans le monde réel, avec les conséquences qui vont avec. Le simple fait de ne pas avoir le contrôle total de ce qui était en train de se passer agaçait Amy. Il était nerveux mais surtout frustré. Il profitait de chaque seconde de mon inattention pour prendre le dessus et foutre tout en l’air. Je pouvais presque tolérer sa frustration, mais je ne pouvais pas accepter qu’il s’en prenne à des innocents.
Ted avait pris le risque de m’accueillir chez lui. Après ce qu’il s’est passé, j’ai juste eu l’impression d’avoir trahi le peu de confiance qu’il avait osé m’accorder. Il a essayé de calmer l’ambiance avec quelques blagues, mais je me sentais toujours aussi coupable. Malgré tout ce qui venait de se passer, il continuait à me venir en aide. Je l’ai senti me soutenir pour que je ne perde pas l’équilibre jusqu’au canapé.

J’ignorais si c’était le manque de force ou ces paroles qui m’avaient convaincu de rester encore un peu. Il m’avait promis qu’il n’en avait que pour quelques minutes avec la combinaison, j’avais envie de le croire. Maintenant, qu’est ce qui pouvait bien l’empêcher d’appeler les autorités ? Rien et même si je l’espionnais vaguement du coin de l’œil, je voulais lui accorder cette confiance, à mon tour. Il est revenu quelques minutes plus tard avec la raison de ma venue. Elle était comme à son premier jour, flambant neuve.
Je me suis doucement redressé. Mon corps avait rassemblé ses dernières forces pour me laisser tenir sur mes deux jambes. Pendant quelques secondes, j’ai examiné la combinaison, comme si je cherchais à savoir comment elle fonctionnait. Je crois que la technologie d’Isherwood me dépassera toujours, je ne vais pas essayer de comprendre celle de Kord. En continuant d’examiner chaque fibre de ce vêtement, j’ai laissé Ted se déplacer pour s’installer sur le canapé, semblant plus exténué que moi. Malgré tout ce qui venait de se passer, il continuait à me proposer un toit pour la nuit mais je ne voulais pas prendre le risque.

« Non. Je sais que si je m’endors de nouveau, il réessayera d’attaquer et je ne veux pas te faire du mal, pas après tout ce que tu as fait pour moi. » J’ai levé les yeux vers lui. « C’est très gentil de proposer mais je préfère le savoir en train de tenter vainement d’étriper mon colocataire que de savoir qu’il vous veut du mal. » Honnêtement, je crois que l’un à plus de chance de s’en sortir que l’autre. « Je veux bien sortir par votre issue de secours. »

Pour me sentir vraiment en sécurité, j’avais besoin de rentrer à la maison. Je pouvais concevoir que Ted était sincère dans sa volonté de m’aider mais je n’oublie pas ce que je suis aux yeux des autorités. Sa confiance aveugle, si ce n’était pas un vulgaire traquenard, me touchait. C’est pour cela que je ne devais pas l’enfoncer davantage. Personne ne devait savoir que j’étais passé par là. J’ai laissé Ted me guider jusqu’à la sortie de secours. A ce moment-là, j’aurais pu taper mon meilleur sprint et rentrer à la Maison des Mystères mais j’avais l’intime sensation de ne pas avoir remercier suffisamment Ted.

« Je sais que c’est encore difficile de me croire sur des paroles. Je ne peux pas garantir clairement que ce que je traverse n’est pas lié à une quelconque maladie mentale. J’espère, un jour trouver les preuves nécessaires sur ce qu’il s’est passé en Europe… » Je sais qu’elle existe. Elles sont quelques parts, perdu au milieu des archives du régime, mais c’est impossible pour moi de mettre la main dessus. « Je ne peux pas te demander de les chercher pour moi, je t’ai assez fait perdre ton temps comme ça. Mais… est-ce que je pourrais compter sur toi si jamais j’ai besoin de régler quelques problèmes… matériels ? Je peux garder ton numéro ? »

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Ted Kord fixe longuement le jeune Joey Wilson. Ce dernier a eu l’air d’apprécier de voir sa combinaison comme neuve, mais son visage s’est vite assombri lorsqu’il a exprimé son désir de ne pas rester. Il craint que… cette chose tente à nouveau de l’attaquer. L’ingénieur ferme un instant les yeux, profitant du confort d’être assis sur ce canapé bien trop accueillant. Il pourrait se laisser aller et s’endormir en plein milieu de la conversation… Enfin, s’il ne craignait pas lui aussi que le “démon” ne reviennent à la surface pour finir le travail qu’il a commencé plus tôt.

Cette force était purement surhumaine…
Ted se rend bien compte qu’il a eu vraiment de la chance de s’en sortir indemne.
« Hmm... »

Le justicier aux lunettes rondes pose ces dernières sur le côté et repose son regard sur Joey.
« Suis-moi ! »

Ils traversent le hangar, passant à côté de son aéronef en forme de scarabée. Tous les autres prototypes se trouvent dans cette partie là, attendant d’être un jour terminés par leur propriétaire. Bien à l’écart, soigneusement conservée et étudiée, la Bulle temporelle de Booster Gold est entourée par de nombreuses machines et des écrans. Des travaux en cours, des projets à l’étude, des plans de conception déposés un peu partout… On peut dire que Blue Beetle est réellement occupé. Au point de se demander légitimement s’il ne craint pas l’ennui, s’il est un jour capable de ressentir de la lassitude dans sa passion. Probablement que non.
« C’est là. »

Il fait ouvrir une porte qui mène dans un long couloir. Au bout, Joey peut facilement trouver la sortie. Ted croise les bras et affiche un sourire en coin, plein de sympathie.
« Tu sais déjà comment me trouver si tu as besoin de quoi que ce soit… Mais évite de passer par l’entreprise, d’accord ? »

Ted est légèrement secoué par son rire taquin. Il se doute que Joey a rencontré une personne capable de mieux comprendre ce qu’il traverse, d'appréhender le démon et d’avoir les moyens de le combattre correctement… Beetle cesse de rire alors que l’ancien Titan s’exprime. Le voir sous-entendre qu’il est peut être réellement atteint d’une maladie mentale avec cet air abattu fend le cœur de l’entrepreneur… Et la demande qui suit est lourde de sens. Ted a des contacts et il sait qu’il peut obtenir certaines informations… Mais retrouver ce genre de dossier ?! Cela peut s’avérer être difficile, voire dangereux...

Joey ne lui a pas clairement demandé de les chercher pour lui.
Mais Ted n’en fait qu’à sa tête…

« Hmm ? »
Beetle sort de ses réflexions alors que le garçon lui a posé une question bien moins compliquée à répondre.
« Ah ! Bien sûr que tu peux garder mon numéro pour ça ! Si tu as le moindre souci avec la combinaison, tu appelles. Et n’hésites pas à m’appeler si tu as besoin ! Surtout… Sois prudent, Joey. »

Il ne peut s’empêcher d’avoir l’air inquiet alors que Jericho emprunte la sortie de secours. Ted attend qu’il soit suffisamment éloigné pour s’assurer qu’il ne lui arrive rien, comme s’il pouvait réellement lui arriver quelque chose dans ce tunnel. Non… le vrai danger se trouve dehors et aussi dans son crâne…
Est-ce que toute cette histoire est seulement vraie ?

Dans tous les cas, sa situation et l’état de son casier judiciaire eux sont bien réels…

Ted Kord attrape son téléphone et cherche quelques numéros importants. Des gens qui pourront l’aider à retrouver les dossiers qui concernent Joey et l’Europe. Il doit y avoir des traces… Ils les trouveront. Dès le lendemain, il se penchera sur toute cette affaire. Mettre des bâtons dans les roues de Degaton est une chose… mais les justiciers doivent faire en sorte que les leurs ne tombent pas en même temps que le vilain. Particulièrement si ces personnes sont finalement innocentes...

(RP : Merci pour ce RP chou <3 Very Happy

)