Occursum Daemonis [PV. Jericho] Lun 14 Juin 2021 - 14:47
Los Angeles. La Cité des Anges. Ville de lumière et de grandeur où se rencontrent plus qu'ailleurs l'entièreté des sept péchés capitaux: avaritia, luxuria, invidia, gula, ira, acedia et bien évidemment superbia. Ah, superbia ! Superbia ! Surtout elle, surtout l'orgueil. Le mythe entier de cette ville repose sur la mégalomanie de ceux qui la font tourner. Hollywood et ses acteurs sous cocaïne, la vallée de San Fernando et ses studios de films pornographiques, les chaînes de fast-food par milliers, ces promesses mensongères de richesse que cette immense étendue de béton et de verre insuffle dans l'âme des gens... Alors quoi de mieux qu'un royaume de pécheurs pour le premier d'entre eux ?
Dans le centre le plus chaud de la ville, à la jonction d'Hollywood Boulevard, de Santa Monica Boulevard et de Berverly Hills, se dresse un établissement un peu particulier. Encore inexistant il y a quelques années de ça, la boîte de nuit Ex Lux a jailli du sol, comme s'il n'attendait qu'une seule petite faille pour émerger des Enfers. Difficile de mentir: depuis son ouverture, il fait pâlir de jalousie tous les concurrents à des kilomètres à la ronde. L'Ex Lux est LE lieu pour se retrouver à L.A. le soir, pour peu qu'on aime la boisson, la musique et toutes ces petites choses plus ou moins légales qui viennent donner du peps aux vies mornes des fêtards.
Quant à l'instigateur de cette folle aventure ? On le voit régulièrement, confortable dans une de ses banquettes, séducteur au milieu d'hommes et de femmes en tous genres, passionné installé à son piano, pour jouer et chanter avec brio tout ce qui lui plaît, tout ce qui lui passe par la tête. Sa chevelure blonde marque les esprits, tout comme la beauté absolue de ses traits. C'est un excentrique, qui semble avoir des yeux et des contacts partout... au moins autant que de dettes à recouvrer. Mais gare à ses colères, elles sont devenues légendaires pour les gens du milieu, et même au-delà.
Et le voilà d'ailleurs, un verre à la main, un peu en retrait de la foule venue profiter en cette chaude soirée de juin: Lucifer Morningstar, l'excentrique patron de l'Ex Lux. Dit "le Diable".
- Santé, Pruflas.
Devant lui, typique des étrangetés que l'on trouve dans cette boîte de nuit, ledit Pruflas. Un chat. Un homme-chat. Un démon à tête de chat, pour être très précis. En costume cravate, l'air obédiant et sérieux comme seul un véritable majordome peut avoir sans paraître obséquieux.
- Sire.
Le serviteur infernal penche légèrement son buste en signe de respect, dans l'attente d'un signal de son seigneur et maître pour continuer, ce qui ne tarde pas.
- Qu'avons-nous donc aujourd'hui, mon cher ?
- Le réalisateur de la nouvelle version de La Passion du Christ souhaite venir vous remercier en personne pour le succès de son film. Il a trouvé proprement excellents vos conseils et recommandations.
Un petit rire très clair vient ponctuer la remarque de Pruflas. Que d'ironie, dans cette situation ! Si Lucifer en a déjà ri avec le principal intéressé, la vérité est encore bien plus amusante.
- Évidemment qu'ils le sont: j'y étais. Réserve le petit boudoir pour ce rendez-vous imprévu, je vais...
Mais il s'arrête. Ses yeux s'étrécissent lentement. Lèvres pincées, il se lève de son canapé moelleux, avant de se tourner vers une des grandes doubles portes de la pièce.
- Tout compte fait, invite le à repasser demain. On requiert ma présence au Salon.
- Bien Sire.
L'attention de Lucifer est déjà ailleurs.
Son verre toujours à la main, ses pas le mènent donc jusqu'à la source de son trouble, détectée dans le fameux Salon. Cet espace privé du club a pour vocation d'accueillir les innombrables créatures surnaturelles désireuses de venir s'abreuver et échanger à l'abri des regards indiscrets... une espèce de pied de nez à l'Oblivion Bar, en quelques sortes. Une vilaine habitude, bien difficile à effacer.
Et comme à l'Oblivion Bar, il est sage de ne pas causer de troubles superflus, sans quoi le maître des lieux risque de sacrément s'énerver...
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
Localisations : Maison des Mystères / Justice Academy
Inventaire : • Combinaison IKON
• Téléphone High-Tech de Kord Industries
Re: Occursum Daemonis [PV. Jericho] Ven 18 Juin 2021 - 19:41
« OCCURSUM DAEMONIS » ft. Lucifer Morningstar
_____ Les entrainements du professeur Derek sont les plus exténuantes. Au fil des jours, les exercices sont devenus de plus en plus long. Dès que je commençais à manier mes pouvoirs psychiques, il m’en demandait plus, me permettant de devenir plus endurant. Les combats rapprochés se sont enchaînés sans m’accorder la moindre pause. On avait un code, dès que je commençais à atteindre mes réserves, je devais lui faire signe pour stopper l’entraînement pour la journée. Je n’avais jamais enfreint cette règle, la jugeant trop importante pour être ignoré. Aujourd’hui, c’était une autre histoire, je m’étais un peu surestimé et j’avais puisé dans mes réserves. Je n’avais plus la force de me lever du canapé. Alors que ma nuque s’était collée contre le dossier du canapé, j’utilisais mes dernières forces pour garder mes paupières ouvertes. Je savais que je ne pouvais pas rester ici plus longtemps. En m’accordant ces quelques secondes de répit et en attendant que Derek génère un rift jusqu’à la Maison des Mystères, je rassemblais les dernières forces qu’il me restait pour rentrer chez moi.
La situation était compliquée et je sais que Derek aurait aimé faire mieux que me laisser me jeter dans les bras d’un magicien à la réputation douteuse. C’était mon ami et je savais qu’il voulait faire plus pour moi, mais j’avais refusé. Il avait de nombreuse responsabilité, en tant que Sideways et gérer le démon qui me bouffait de l’intérieur ne devait pas faire partit de ses priorités, je m’y interdisais. C’est pour cela que, pour empêcher un scénario catastrophe avec Amy, j’avais proposé cette solution alternative pour rentrer, en toute sécurité, dans ma chambre. Je n’avais qu’un minimum d’effort à effectuer pour me laisser tomber sur mon lit. J’ai trainé des pieds jusqu’au portail, mais j’y suis parvenu avec un peu d’aide. Après un bref signe de la main pour saluer Derek, je me suis laissé tomber sur mon lit. Avec mes dernières forces, j’ai tendu l’oreille en espérant entendre John pester depuis le couloir, mais rien. Il était encore de sortie, j’ai l’habitude. Je n’avais pas la foi pour agripper mon téléphone et le prévenir que quand il rentrera, il devra se préparer à voir Amy lui sauter à la gorge pour essayer de l’étriper. Dès que le sommeil me gagnait, le démon reprenait ces droits sur mon corps pour tourmenter les personnes qui gravitaient autour de moi. Même si j’avais fréquenté cet être pendant des mois, je ne savais pas jusqu’où il était capable d’aller pour arriver à ces fins. J’ai retardé l’inévitable jusqu’à ce que le poids de mes paupières ne me paraisse insurmontable.
Amy n’a besoin que de quelques secondes pour reprendre le contrôle de mon corps, le temps que mon esprit ne quitte complètement ce monde pour plonger dans le monde des rêves. D’un coup, mes paupières se sont ouvertes, laissant apparaître le sclère de mes yeux noircit, un regard bien plus vif. Désormais, il est le seul maître à bord et il était vain d’essayer de me réveiller lorsqu’il dépassera les bornes. Pour l’empêcher de quitter la maison la nuit, nous avons dessiné à la craie, tout autour du lit et en dessous, des symboles de confinement pour retenir Amy. Jusqu’ici, cela s’était avéré efficace mais la faille n’était pas loin. Il suffisait qu’un symbole commence à se dissoudre pour laisser une opportunité à la créature de quitter la maison. Elle posa une chaussure sur le symbole défaillant, rien ne s’est passé. Il n’a pas ressenti de douleur, ni de blocage. Amy pencha ma tête sur le côté avant de tenter un grand pas en avant et de se libérer du cercle en un bref instant. La faille était assez grande pour passer, le démon semblait presque surpris d’avoir pu sortir aussi rapidement, il ne traîna pas pour sauter jusqu’à la sortie. C’est là que les ennuies vont commencer et ce n’est pas la porte d’entrée de la Maison des Mystères qui allaient le freiner dans son élan.
Sur cette Terre, il existe de nombreux refuge pour les êtres démoniaques. Beaucoup sont inconnus du grand public mais Amy en connaissait une bonne partie. Le plus célèbre de tous était géré par Lucifer en personne, son propre bar, ambiance garantie. La Maison avait l’avantage de nous emmener partout où nous souhaitons, une aubaine pour ce démon. La porte d’entrée l’a conduit à quelques mètres du l’Ex Lux. J’ignorais encore quelles étaient ses réelles motivations et je ne le saurais probablement jamais. L’ambiance était particulière, mais elle ne semblait pas déstabiliser le démon. Il semblait être complètement à l’aise, dans son élément et cela ne devait pas être surprenant. Mes yeux se sont baladés dans tous les sens, comme s’il cherchait quelqu’un. Il s’est installé sur un des tabourets du comptoir, près du salon.
Très vite, sa présence attire l’attention. Mon corps empestait l’aura démoniaque mais il ne laissait rien paraître, pas le moindre indice de possession, hormis ces yeux étranges. L’odeur est familière, synonyme de disgrâce, d’écœurement. Animé par la curiosité, un diablotin, parvenant vainement à atteindre mes épaules avec le haut de son crâne, s’est installé à côté de moi. Voyant qu’Amy préférait l’ignorer, même lorsque ce dernier empiétant notre espace vitale, il rapprocha son visage du notre. Même endormi, je pouvais sentir mon odeur putride me brûler les narines.
« Que vois-je ? Un petit agneau égaré ? » il laissa échapper un ricanement avant de m’observer, de haut en bas. « Ton âme empeste une odeur familière. L’aurais-tu vendu à la mauvaise personne ? »
« STOP. » Une voix sortie d’outre-tombe, l’echo d’une voix androgyne lui ordonnant de se taire. Mon regard l’a immédiatement fusillé du regard, le contrôlant mentalement sans la moindre difficulté. En quelques secondes, il lui avait pratiquement cousu les lèvres, un sourire sadique déforma mon visage. « Bien, bon chien. » il détourna son attention ailleurs, manquant de m’en briser la nuque.
Amy se plaisait à utiliser mes pouvoirs avec une facilité déconcertante. Mes heures d’entrainement semblaient bien ridicules à côté de lui. Libéré de cet élément perturbateur, Amy posa mes lèvres sur son verre d’alcool, même s’il n’en tirait aucune réelle satisfaction, seulement une illusion. Les lèvres de son collègue tremblaient, essayant de rompre la manipulation mentale pour cracher toute sa haine sur le démon. Amy continuait de jouer avec lui en lui envoyant directement une onde psychique directement dans sa face, le poussant à reculer de quelques pas. Il se jouait de lui et attira forcément l’attention.
« Ton odeur putride n’est pas la bienvenu… » un deuxième client s’était interposé, dos à Amy qui ne semblait pas être impressionné. « … mais elle m’est étrangement familière. » L’individu creusa au fond de sa cervelle pour tenter d’identifier le démon qui m’habitait. « Ta pathétique existence est mise à prix en bas, tu sais ? »
Mes pupilles radioactives croisèrent ceux du second démon qui avait fini par reconnaître cette odeur. Au bout de quelques secondes, à peine, Amy était devenue le centre d’attention du bar et nous mettait en bien mauvaise posture. Lorsqu’un démon avait la mauvaise idée de croiser son regard, il était soudainement immobilisé par son contrôle mental en plus d’apercevoir Avnas sous sa véritable forme, une illusion qui semblait conforté le démon dans l’idée qu’il était maître de mon corps.
Amy:
« Sais-tu au moins où tu as foutu les pieds ? Tu disparaît la queue entre les jambes de ton royaume pour te cacher dans le corps d’un infirme ? Même pas un homme, un demi-homme, un enfant ? » Les démons se connaissaient vaguement entres eux, l’Enfer est grand mais ils se connaissaient assez pour savoir qu’Amy n’avait aucun don pour la télépathie, jusqu’à maintenant.
« Tu n’as plus d’alliés, Avnas. Tes légions t’ont tourné le dos. Ne l’as-tu pas compris la première fois ? Ils n’ont d’yeux que pour ta tête détachée de ton être, enfin ce qu’il reste. » Un ricanement. « Ai pitié de l’âme du pauvre humain qui s’est retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment, piégé avec toi, damné. »
Re: Occursum Daemonis [PV. Jericho] Ven 18 Juin 2021 - 20:51
Bouffi de suffisance, Amy avait pénétré l'Ex Lux en conquérant. Gorgé d'un pouvoir volé, fier d'une puissance qui ne lui appartient pourtant pas, le démon goétique s'est frayé un chemin jusqu'aux espaces dédiés à son genre, dans l'espoir vain de... susciter la loyauté des siens ? Rameuter des troupes pour reprendre sa petite parcelle infernale ? Prouver au monde des ténèbres l'intensité de sa présence ? Peut-être tout de ça, peut-être rien. Quoiqu'il en soit, son petit show fait beaucoup d'effet: la température monte vite, les âmes bouillonnent, et les lames ne demandent qu'à sortir de leurs fourreaux. Griffes et crocs se dévoilent, prêts à déchiqueter.
L'un des démons s'avance, l'air menaçant et aux aguets, comme s'il n'attendait qu'une faille, qu'un clignement d'œil d'Amy pour se jeter sur lui et le démembre petit bout par petit bout, en commençant bien évidemment par les yeux, source manifeste du pouvoir de contrôle. Zagan, buffle à ailes de griffon, roi et président infernal, maître de trente-trois légions dévouées, défie de par sa présence et son souffle son ancien comparse et adversaire acharné.
Spoiler:
Mais il recule finalement, tête baissée en signe de soumission. Ses oreilles frémissent, et sa gueule monstrueuse se ferme avant que n'en jaillisse quoi que ce soit qu'il pourrait regretter. Ses sabots claquent sur le sol de marbre précieux, manquant de l'érafler à chaque instant: l'abimer lui semble cependant moins effrayant que se confronter au tout-puissant Amy, sous forme de chair et d'os à l'heure actuelle. Ou bien... peut-être que quelque chose de plus gros encore vient d'arriver dans cette annexe du bar.
Deux mains viennent alors se poser sur les épaules de Joey. Deux mains à la finesse irréelle, et à la force indomptable. Deux mains qui ont vu la naissance de l'univers, et qui en contempleront sans aucune doute la fin. Deux mains qui font reculer tous les démons de la salle, et pour cause: elles appartiennent à quelqu'un de terrifiant.
- Et tu les attendras encore longtemps.
Cette voix, tous les fils des Enfers la connaissent. Quand elle ne les fait que frissonner, c'est qu'ils lui ont rendu grand service, ou ont dette à lui faire rembourser un jour ou l'autre; c'est à dire de très rares cas, presque jamais vus à l'échelle de la création.
Les mains se retirent finalement, permettant à Amy de pivoter s'il le souhaite pour confirmer son doute premier: sa route a malencontreusement croisée celle de son ancien seigneur et maître Lucifer Morningstar le Déchu, venu observer les troubles naissants au coeur de l'Ex Lux, son verre à la main.
Un léger sourire vient étirer les lèvres du Diable, quand il comprend ce qui se cache sous le ridicule masque de viande. Une odeur, une aura, un goût. Il connaît. Le contraire aurait été étonnant, cela dit. Portant en l'air en guise de bien parodiques salutations, il en boit une petite gorgée avant de l'abaisser enfin, pour contempler de bout en bout le corps d'emprunt devant lui.
- Bonjour, Avnas. Cela faisait longtemps. Le blond ne te sied guère. Mais le jeune homme est beau.
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
Localisations : Maison des Mystères / Justice Academy
Inventaire : • Combinaison IKON
• Téléphone High-Tech de Kord Industries
Re: Occursum Daemonis [PV. Jericho] Sam 19 Juin 2021 - 8:43
« OCCURSUM DAEMONIS » ft. Lucifer Morningstar
_____Si Amy prenait autant de plaisir à piétiner ces anciens collègues avec ces nouveaux talents en terrain ennemi, c’est bien parce qu’il ignorait deux ou trois choses. Cela faisait des mois, presque une année qu’il s’était retrouvé bloqué sur Terre. Sans fidèle à sa solde, l’ancien Président des Enfers n’étaient pas réellement à jour sur la politique de son royaume et de ses voisins. Il pensait le gérant bien loin, surcharger par le bordel qu’était devenu son empire avant la disparation d’Avnas. Avec mes dons télépathiques, les démons qui squattaient ce bar avaient l’air bien pathétique. Il pouvait en faire ce qu’il en voulait, peut-être même reformer ces légions. Le nombre étaient peut-être un problème mais le bouclier psychique qu’il avait généré le protégeait de la population. Certains avaient croisé son regard, lui permettant de donner l’illusion d’être sous sa véritable forme démoniaque et pas prisonnier de mon corps humain. Ce n’était que de l’illusion, un jeu de dupe.
Un silence s’étaient installé suite aux dernières paroles provocatrices du démon. Les regards se sont croisés, cherchant à atteindre leurs proies pour le déchiqueter en petits morceaux et le punir de son égocentrisme. Cette voix sortit d’outre- tombe, venant écraser ces mains fermes sur mes épaules, rompit son silence. A ce moment-là, j’aurais pu ressentir un électro-choc, mon sang ne faire qu’un tour, mon cœur perdre son rythme et rater un battement. A ces yeux, la probabilité pour que le gérant du bar pointe le bout de son nez était faible voir quasi nul, une erreur de calcul de la part d’Amy. Mon sang se glaça sur place et mes muscles se crispèrent de stupeur. Il avait été stoppé en plein élan, par de simples mots. Il n’a pourtant pas reçu de coup, mais c’était comme s’il venait de se prendre un KO général. Quelques secondes se sont écroulées, il n’avait pas bougé le moindre orteil. Mécaniquement, mes paupières se sont fermées, mes muscles se sont relâchés, je me suis écroulé par terre comme si je venais d’être assommé. Amy venait d’abandonner mon corps.
« Déchiquetons sa chair ! »
« Je veux ces yeux ! Je veux les arracher de leurs orbites !! »
************************
Je ne sais pas comment j’avais réussi à survivre jusqu’à là. Amy m’avait abandonné, me laissant à la merci des démons qui peuplaient ce bar. Si la chute sur le sol ne m’avait pas réveillé, ce n’est pas un miracle. Mes pouvoirs psychiques demandaient beaucoup d’énergie et lorsque j’en demandais beaucoup trop, il était impossible de me réveiller. On pourrait faire sauter une grenade à quelques mètres de moi que je ne broncherai pas. J’avais probablement dormi pendant plus de huit heures. Dès que mes paupières se sont doucement redressées, mes courbatures se sont réveillées. Très vite, j’ai compris qu’Amy avait fait une connerie. Ma vision était encore embrumée, mais je savais que je n’étais pas à la Maison. Dans les premières secondes, encore dans les vapes, je ne m’étais pas inquiéter. Le lit était plutôt confortable et malgré les douleurs musculaires que me provoquaient mon démon, je m’y sentais très bien.
Je crois que j’ai attendu quelques minutes supplémentaires avant de me redresser doucement sur le lit. Les vertiges m’accompagnaient, le réveil était difficile. Lorsque ma vision a commencé à s’améliorer, j’ai commencé à balayer l’immense pièce du regard. L’endroit ressemblait à une suite d’un luxueux hôtel et particulièrement bien ranger, contrairement à la chambre de John. Je pouvais déjà l’écarter de ma liste d’hypothèse. J’ai doucement glissé sur le matelas pour poser mes deux pieds sur le sol et prendre conscience que je n’avais plus de haut, laissant mes nombreux hématomes à la vue de tous, même si, heureusement pour moi, la chambre semblait bien déserte. L’inquiétude à commencer à me gagner quand j’ai commencé à être à court d’idée cohérente sur ma raison d’être tomber ici. Curieusement, Amy n’avait pas prononcé le moindre mot depuis que je m’étais réveillé. Était-il réellement responsable de ce merdier ou avait-il fait une erreur ?
Re: Occursum Daemonis [PV. Jericho] Mer 30 Juin 2021 - 20:10
- Bien le bonjour, Joseph. J'espère que ta nuit a été bonne.
Une voix s'élève depuis la pièce principale de l'immense penthouse. Installé en toute tranquillité sur un riche canapé de cuir, un homme à l'âge proprement indéfinissable regarde le soleil poursuivre sa course enflammée dans le firmament, par d'immenses baies vitrées. Son visage, auréolé d'une douce lumière, est beau. Très beau, même, malgré la cicatrice qui le barre d'un bout à l'autre. De sa main s'élève l'élégante fumée d'une petite cigarette toute blanche, bien différente de celles dont Joey a l'habitude à la Maison des Mystères. Les volutes serpentent avec grâce, peut-être même un peu trop, jusqu'à disparaître totalement dans l'air.
De longues secondes durant, l'étranger ne daigne pas lâcher de vue la lente et imperceptible ascension de l'astre solaire, comme happé par quelque chose d'invisible aux yeux des autres. Quelque chose qu'il est le seul à capter, dans toute la complexité de cette danse éternelle. Mais finalement, il détourne son regard pour le planter sur le pauvre Joey, qu'il agrémente d'un sourire... grandissant. Celui d'un chat qui joue avec une souris, avant de la déguster.
- La mienne a été très... divertissante.
Le ton est terriblement gourmand, amusé, et se veut plein de sous-entendus, bien sûr. Il joue sur les mots; c'est autant son don que son dada, surtout quand il fait face à de simples humains, perdus chez lui. Mais bien vite, il brise l'étrange ambiance en claquant ses doigts fins, pour attirer l'attention sur lui ou... pour appeler quelqu'un.
- Pruflas, sers donc à notre invité un petit déjeuner digne de ce nom, veux-tu ?
De nulle part, le démon à tête de chat surgit, comme un diable hors de sa boite, et s'incline avec une déférence toute particulière. Joey en est sûr, il n'était pas là plus tôt, cet étrange personnage. Mais cela ne semble pas inquiéter le maître des lieux, qui invite son majordome à disposer. Le serviteur s'éloigne donc vers l'ascenseur du penthouse, déjà affairé à préparer un petit quelque chose de qualité pour l'invité du jour.
- Tout de suite, Sire.
Il disparaît enfin lorsque les portes se ferment, lorsque les petits cliquètements métalliques du mécanisme se mettent en branle, ne laissant plus que Joey et son hôte ensemble, dans ces appartements de grand luxe, aménagés avec... un goût certain.
- Bien ! J'ai des questions. Beaucoup de questions. Et elles appellent tout autant de réponses. Mais commençons par la plus intéressante de toutes: que désires-tu vraiment, Joseph Wilson ?
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
Localisations : Maison des Mystères / Justice Academy
Inventaire : • Combinaison IKON
• Téléphone High-Tech de Kord Industries
_____Cet éternel silence dans mon esprit, j’en ai rêvé pendant des mois mais ce soudain silence, à ce moment précis, me glaçait le sang. Mes pupilles se sont baladés à la recherche d’une réponse. J’ai descendu les quelques marches qui me séparaient de ce qui semblait être un salon. Mon regard s’était instinctivement arrêté sur l’immense piano qui se dressait fièrement à ma gauche. Pendant un instant, j’ai eu l’intime sensation qu’il m’appelait mais je n’osais même pas le frôler avec le bout de mes doigts. Pendant quelques instants, j’étais plongé dans un autre monde. Était-ce encore un rêve ? Cela pouvait justifier certaine chose, comme le silence d’Amy. A partir du moment où j’ai ouvert les yeux, mon esprit était ailleurs, perdu, perturbé par ce silence inhabituel. Timidement, je me suis éloigné du seul objet qui m’apportait un certain réconfort pour m’approche du salon. Une légère fumée s’échappant du cuir du canapé me ramena directement à la réalité. Mon visage s’était liquéfié sur place et je me suis figé. Je n’ai pas cherché à dissimuler cette peur. J’ignorais encore où Amy m’avait conduit mais j’avais l’intime sensation que cette fumée ne provenait pas des cigarettes infectes de John.
J’ai rassemblé mon courage pour lever mes yeux et observer le propriétaire de ce mégot embaumant la suite. Avant d’avoir eu le temps d’observer les traits de son visage, sa voix s’est élevée, me mettant encore plus dans une position inconfortable. Il connaissait mon prénom ? Un coup de chance ou un ami de Papa ? d’Amy ? Peu probable. A ce moment-là, je suis resté complètement paralysé, les deux pieds collés sur le carrelage. J’ai beau fouillé dans ma mémoire encore embrumée, je ne parviens pas à comprendre comment j’étais tombé ici sans l’aide de mon démon qui demeurait silencieux. Je l’ai laissé parler en espérant que ces paroles m’apportaient quelques réponses, en vain. Le timbre de sa voix me faisait penser à celle d’un prédateur, conscient que sa victime s’était emprisonnée dans sa toile et ne pouvait s’en déloger sans lui. Une situation réconfortante, n’est-il pas ? J’ai essayé de dissimuler mon inquiétude mais il l’avait probablement déjà remarqué.
Ces yeux me transperçaient de part en part et, en l’absence de réponse, il tenta de d’enrichir la conversation en la meublant par quelques mots, illustrant d’innombrables sous-entendus. A ce moment-là, j’ai eu l’intime sensation d’être frappé par la foudre. Mes yeux se sont écarquillés et j’ai fini par réaliser à quel point je me retrouvais dans un sacré pétrin. C’est là que j’ai compris que, pendant tout ce temps, je me promenais dans la chambre avec les abdos, dépourvu de ma veste et de mon t-shirt, renforçant ce malaise que cet inconnu avait créé. Mécaniquement, j’ai replié mes bras contre moi pour essayer de camoufler une partie de ma nudité. Même si la pièce était à la limite d’un sauna, je restais pudique. Le mal était probablement déjà fait et le pire était déjà à imaginer.
En craignant le pire, j’ai essayé d’entrer de nouveau en contact avec Amy, en vain. Mes paupières se sont fermées soudainement et j’ai tenté, de toutes mes forces de chercher mon démon au fond de mon esprit. Malheureusement, j’étais impuissant et tout ce que j’ai réussi à faire c’est à être victime de quelques spasmes musculaires au niveau des cervicales et des épaules. Pendant que je cherchais vainement à comprendre comment j’avais atterri ici, l’étranger s’était adressé à son serviteur pour me ramener un déjeuner digne de ce nom. Je ne sais pas si je devais prendre cela comme une gentille attention de sa part ou une tentative désespérée de mettre sa victime en confiance avant de lui sauter dessus si c’était pas déjà fait. J’ai pivoté ma tête vers le dénommer Pruflas, lorsque ce dernier tournait déjà les talons vers la sortie. Bon sang, je rêve où c’est un chat qui marche sur ses pattes arrière ? C’est un cauchemar, je vais me réveiller. Est-ce que j’ai atterrit en Enfer ? Perturbé, mon regard a refusé de le quitter, même lorsque les portes de l’ascenseur se sont refermées derrière lui.
Les paroles de l’inconnu m’ont rapidement ramené vers lui. Il avait des questions, beaucoup de questions, mais avais-je réellement envie de lui donner ses réponses si tenter que je les ai ? Pas vraiment. J’étais resté droit comme un « i » pendant tout ce temps, immobile et complètement perdu. Plus les minutes s’écoulaient et moins je me sentais en sécurité dans cette chambre luxueuse. J’ai reculé d’un pas, par instinct, jusqu’à ce que l’homme décida de me tendre une perche. Merde ! Mon téléphone, j’étais certains de l’avoir avec moi quand je suis rentré à la maison. Je me suis pratiquement tordu le cou en regardant derrière moi, pensant que je l’avais oublié près du lit de l’hôtel. Rien dans mes poches, rien sur le lit, la table de nuit, je ne pouvais même pas appeler John à l’aide. Il ne me restait plus qu’un joker à utiliser et qui pouvait effrayer les faibles d’esprits.
« Ce que je veux ? » Mes yeux sont entrés en contact avec les siens, ma voix résonnait dans son esprit. J’aurais aimé lui filer une petite migraine en plus pour le déstabiliser mais ce petit dérapage a fini par disparaître avec le temps. Je ne remercierais jamais assez Derek pour son sacrifice et les nombreux maux de tête que je lui ai provoqué. « Je ne sais pas, mes vêtements seraient déjà un bon début, tu ne crois pas ? » J’essayais de jouer une personne à l’aise, une illusion inutile, il avait probablement déjà remarqué à quel point j’étais un chiot égaré et inquiet. Bon, je t’ai décidé de tester une autre approche. « Ecoute, je ne sais pas ce que tu cherches. Je n’ai probablement pas les réponses à tes questions. Tout ceci est un terrible mal entendu. Je ne sais pas qui tu es, ni ce qu’il s’est passé cette nuit et j’ai presque peur de le savoir, en fait. » Il était peut-être très séduisant mais il avait surtout la tête du parfait pervers narcissique. « Alors, je vais m’excuser du temps que je t’ai fais perdre et je vais… récupérer mes affaires et rentrer chez moi. » Allez Joey, sur un malentendu, ça peut passer.
Le maître des lieux sourit grandement, avec bon appétit. Qu'y a-t-il de plus agréable en ce monde qu'être le maître total d'un jeu, d'une discussion, d'un échange ? Peu de choses sauraient égaler cette montée progressive de la jouissance quand la proie essaie de se débattre, mais ne parvient au final qu'à resserrer plus encore les mâchoires autour de son cou. Et si au sommet de l'Ex Lux de Los Angeles, c'est ainsi que le Diable expérimente sa première rencontre avec Joseph Wilson, il a assez d'esprit pour reprendre contenance, et faire miroiter les rênes de la situation à son jeune invité.
Ses sourcils se froncent cependant lorsque son regard d'un bleu à se damner croise celui vert radioactif: un lien mental se crée, des mots se mettent à résonner dans sa tête. Inacceptable. Impardonnable. Des peuples entiers ont été rayés de l'existence pour bien moins que ça. Pourtant, Lucifer Morningstar se contente de tirer sur sa cigarette, avec un énigmatique sourire.
- Ah, je vois que tu as recours à ce genre de techniques. Très bien. Je passe pour aujourd'hui, mais veille à ne pas abuser de ma sympathie, veux-tu ? Hum ? Très bien.
Immédiatement, une pression terrible tombe sur l'ancien Titan, comme si les lumières de la pièce s'étaient assombries autour de lui, comme si l'air venait de doubler, tripler de poids. Une sale impression... troublante mais irréelle, n'est-ce pas ? Cela ne dure heureusement pas, alors que Lucifer se penche en avant, sans quitter son siège.
- Oh mais si tu n'as pas de réponses à mes questions, c'est que tu dois bien mal te connaître, Joseph. Cela dit, comment pourrait-il en être autrement, avec la vie qui a été la tienne, n'est-ce pas ?
Au bout de la cigarette immaculée, quelques étincelles enflammées viennent appuyer la question d'un crépitement soudain. Une chape de plomb vient de nouveau se poser sur les épaules du pauvre protégé de la Maison des Mystères.
Mais le voilà sauvé par le gong, Joey gagne de longues secondes de paix par l'arrivée presque silencieuse du majordome à tête de chat, aux mains bien occupées par un grand plateau recouvert de cloches d'argent brillantes. Ca a été rapide, bien bien trop rapide pour ne pas devenir suspect... mais ce n'est pas comme si tout était déjà suspect, là.
- Voici ce que vous avez demandé, Sire.
Cette fois ci, le roi de l'Ex Lux se lève.
- Ah, merveilleux Pruflas ! Il y a là tout ce qu'il faut pour bien commencer la journée. Tu peux disposer.
Un petit silence plane sur la pièce, une fois le fidèle domestique parti. D'un air appréciateur, l'Etoile du Matin détaille encore une fois son visiteur de bas en haut, apparemment très satisfait de ce qu'il perçoit. Son œil est celui du critique d'art, vif et mouvant; il est la langue de l'œnologue, capable de percevoir les subtiles nuances du cépage (abominable ici), du cru et des techniques employées; il est aussi l'oreille du musicien, à l'affût de l'équilibre de ce qu'il espère être une grande œuvre.
Mais à défaut de rendre un verdict, il se contente de s'installer à merveilleux piano, à partir duquel quelques délicieuses petites notes s'envolent déjà. De là, il lâche une petite bombe d'intérêt, comme s'il venait de parler de la pluie et du beau temps:
- Ne t'en fais donc pas pour ta vertu, jeune ami: je suis quelqu'un de respectable... pas comme cet idiot doublé d'un poltron d'Avnas. Il t'a abandonné à ton sort dès qu'il l'a pu d'ailleurs, sans même se dire que s'il t'arrivait quelque chose, cela se répercuterait sur lui. Ah la la, je ne le voudrais pas cramponné à mon âme celui-là, tu peux me faire confiance.
Lucifer connaît tous les êtres qui ont été à son service: les bons (rares, très rares), les méchants, et les pires. Amy fait en fait partie d'une dernière catégorie: s'il n'est pas un véritable faible, il manque de la hargne pour se maintenir au plus haut de la société démoniaque. Et c'est un traître en puissance, capable de vendre père et mère pour atteindre ses objectifs. Cela, son patron le respecte. Mais quand pas même lui n'a sa loyauté, les choses viennent donc très vite à se compliquer. Pour Avnas, évidemment.
Avec l'ombre d'un sourire, Lucifer soulève une des cloches du plateau pour dévoiler le premier met matinal. Sa cigarette finit dûment écrasée dans un cendrier adapté, afin de ne pas se gâcher les surprises culinaires de son majordome.
- Tu es sûr de ne pas vouloir de petit déjeuner, Joseph ? Vous autres peinez à avoir de bonnes journées sans apports énergétiques.
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
Localisations : Maison des Mystères / Justice Academy
Inventaire : • Combinaison IKON
• Téléphone High-Tech de Kord Industries
_____Son sourire ne fait que s’accroître, il se moquait de moi. Contrairement à moi, il semblait passer un agréable moment en ma compagnie. Son regard ne quittait pas le mien, m’observant avec une certaine fascination, presque perverse, me débattre pour tenter de sortir de cette situation. J’ai essayé de vainement camoufler mon inquiétude à travers mes pouvoirs télépathiques. Cette capacité pouvait impressionner les faibles d’esprit, cela ne semblait pas être le cas de cet homme. Je me suis débattu pour tenter de sortir de ce piège sans égratignure, mais j’avais l’intime sensation de me battre contre du sable mouvant, rien de concluant. A première vue, il n’avait pas réellement apprécié mon intrusion dans sa psyché, peu surprenant. J’ai rarement croisé quelqu’un qui approuvait que l’on brise son intimité. Je ne le savais pas encore, mais j’avais probablement frôlé la mort en utilisant ma télékinésie pour communiquer.
Après quelques secondes de silence dans l’esprit de l’étranger, un malaise a commencé à m’envahir. Mon visage s’était progressivement défiguré d’inquiétude et mon regard avait commencé à fuir le sien à la recherche d’une issue de sortie. Je me préparais déjà psychologiquement à effectuer le meilleur sprint de ma vie pour m’en tirer sain et sauf. Honnêtement, j’avais déjà oublié l’idée qu’Amy pouvait m’être d’une quelconque utilité face à cet homme. J’avais vainement réussi à cacher mon sursaut lorsque le chat a deux pattes a fait irruption dans la pièce pour venir déposer le petit-déjeuner qu’avait réclamé le balafré quelques minutes plus tôt. Mes yeux ne l’ont pas lâché, j’essayais encore de deviner de quel monde pouvait bien venir cet animal, ou être vivant ? Bon sang, est-ce que j’avais atterrit dans un autre monde ? Comment allais-je rentrer chez John par mes propres moyens ? Le simple fait que cet homme séduisant semblait connaître tous les maux de mon existence était déjà assez troublant comme ça. Lorsque le dénommer Purflas quitta de nouveau la pièce, le propriétaire des lieux se leva. Mon instinct, estimant qu’il se rapprochait beaucoup trop près de moi, me poussa à reculer de nouveau de quelques pas avant de reprendre.
« Je ne crois pas t’avoir déjà rencontré auparavant. Qui t’a parlé de moi ? Qui es-tu ? » J’ai froncé les sourcils, j’avais peut-être une petite idée derrière la tête sur l’origine de tout cela, mais aucune preuve concrètes. « Est-ce que c’est… lui ? »
Amy, la créature qui hantait mon esprit mais qui, bizarrement, refusait de commenter mes faits et gestes. C’était assez rare pour le souligner. Alors que j’étais en train de me poser mille questions dans mon esprit, l’étranger finit par me répondre sur mes craintes de cette nuit en sa compagnie. Il se disait être un homme respectable et il n’avait apparemment pas profiter de mon inconscience pour profiter de moi. Pourtant, j’étais persuadé de mettre endormi avec un t-shirt et une veste sur les épaules quelques heures auparavant et je ne les avais toujours pas récupérés. Heureusement pour moi, il faisait suffisamment chaud, même un peu trop, pour que je supporte mon torse dénudé. Finalement, mon hypothèse s’était avérée juste, cet homme connaissait Amy, peut-être était-il l’un de ces anciens alliés ? De la manière dont il l’insultait, j’avais des doutes sur la position de cet homme à l’égard du démon qui me hantait. Ami ou ennemi ? Je crois que je serais probablement mort s’ils se haïssaient.
« Je ne sais pas vraiment comment tu es parvenu à avoir toutes ses informations me concernant mais je trouve ça particulièrement malsain… » La voix qui résonnait dans son esprit était beaucoup moins confiante qu’au début. Je ne cherchais plus à montrer que je n’étais pas impressionnée par sa présence, il n’était pas assez con pour rentrer dans le subterfuge. « Je n’ai pas faim, je veux simplement savoir ce que vous êtes pour lui et pourquoi j’ai atterri ici. » Je laissai échapper un soupir. « Tu as des questions ? Moi aussi, c’est donnant-donnant. »
Même s’il essayait de me pousser à lui accorder une confiance aveugle, j’étais beaucoup trop septique pour lui donner quoi que se soit. Je ne connaissais pas son nom et son attitude me faisait plus penser à un pervers narcissique qu’à une personne fiable. Je voulais simplement récupérer mes vêtements et trouver un moyen de rentrer chez moi en un seul morceau. Va-t-en. Cette voix surgit d’outre-tombe me glaça le sang, j’avais presque oublier sa présence. Il avait un énorme culot pour surgir au milieu d’une conversation pour me pousser à prendre la fuite. J’étais assez grand pour décider de ce que je devais faire. Tu reviens de nulle part après m’avoir laisser dans une merde sans nom et c’est tout ce que tu trouves à dire ?!
Un moment d’absence qu’avait probablement remarqué le propriétaire du bar. Mon regard avait dévié pour rester figé sur une zone sans intérêt, en bas à ma droite. J’étais en pleine réflexion, ou plutôt en pleine discussion intérieure avec mon colocataire démoniaque qui préférait me savoir loin de cet endroit. Amy n’appréciait guère ma réaction, il ne supportait pas vraiment qu’un être, qu’il supposait faible lui tienne tête. Ne soit pas stupide, va-t-en, c’est tout ce que tu as à savoir. Cet homme n’est pas digne de confiance L’es-tu plus que lui ?
Je le provoquais et il ne méritait pas réellement mon respect après tout le mal qu’il m’a fait. Je pouvais ressentir son agacement à mon égard, sa colère ne faisait que s’accroitre. En lui désobéissant, je souillais son égo et je n’allais pas tarder à être victime de son courroux. Une douleur crânienne crispa soudainement mes muscles, défigura mon visage. Une migraine soudaine, cela m’était déjà arrivé lorsque j’ai croisé la route de John. Il avait essayé de me contraindre à décliner l’aide du magicien avec des menaces, ces mêmes douleurs. John avait déjà commencé à m’apprendre à y résister. Amy essayait de prendre le contrôle de mon corps, d’où cette violente migraine qui me martelait le crâne jusqu’à ce que je cède. Ce n’est pas la première fois, je résistais, malgré la potentielle menace qui se tenait face à moi, simple spectateur de cette scène surprenante. Tu veux vraiment jouer au jeu du plus fort avec moi ? Quelle erreur. Cette fois, c’est différent. En plus des migraines, j’ai eu le droit à quelques flashs, des brides de ma vie dont je n’avais pourtant aucun souvenir. Les flashs étaient rapides, douloureux, horrifique, traumatisant. Mon corps était en train de revivre les blessures qu’on était en train de m’infliger. Qu’est-ce qui était en train de m’arriver ? Je ne comprends.
- Tututut. Avnas, ce n'est pas poli de forcer les gens à souffrir comme ça.
En moins de temps qu'il ne faut pour le penser, Lucifer se retrouve alors devant le pauvre Joey, torturé, crispé par d'affreux souvenirs de son temps au sein du Régime de Per Degaton. Son déplacement, rapide, si rapide, confine tout simplement à l'impossible aux yeux de l'humain moyen, du profane lambda, celui qui ne sait et ne saura jamais rien. Immédiatement après, le Malin vient glisser ses doigts le long des tempes de son invité, pour poser la pulpe de ses pouces au centre du front. Le contact se fait un peu douloureux pour la chair humaine, fragile et friable, mais ce n'est rien en comparaison de la délivrance que cela procure: le démon est comme saisi de spasmes psychiques, douloureux, très douloureux, que le possédé ne peut pas ressentir. Juste retour des choses ? Aux yeux de Lucifer, évidemment.
- Heureusement que tu n'es pas une vraie personne, n'est-ce pas ?
Le sourire devient rictus, alors que la douleur se change en souffrance, puis en agonie. L'Etoile du Matin fait payer au centuple à son ancien soumis les sévices subis par le fils Wilson. C'est plus, bien plus que de la simple justice, alors pour ne pas traumatiser son invité, le Diable retire sa présence mentale, et s'éloigne physiquement pour restaurer les espaces personnels de chacun.
Comme si de rien était, il porte à nouveau sa cigarette à sa bouche... mais... comment cela est-ce possible, sans cendrier à portée de main, sans trace de cendre, tout en ayant eu les deux mains prises ? Le ton qui suit se veut affable, amical, comme si rien ne s'était passé. Peut-être parce qu'aux yeux de celui qui l'emploie, rien de notable n'a eu lieu. Une simple broutille, une bagatelle pour quelqu'un qui en a tellement vu.
- Bon. Nous disions ? Ah oui, c'est vrai. Avant toute chose, qui je suis. Lucifer Morningstar, patron de l'Ex Lux, le bar le plus côté de Los Angeles dans lequel ce poltron t'a emmené pour parader avec tes pouvoirs. Enchanté, Joseph.
Un petit mouvement des mains vient accompagner les présentations, pour mettre emphase et importance à la relation tout juste créée par cet échange. Comme si, quelque part, cela venait de devenir la plus précieuse des choses au monde.
- Et par rapport à ce vermisseau caché dans ta pomme, tu peux me considérer comme une très vieille connaissance, qu'il n'a pas su chérir à sa juste valeur. Une regrettable erreur, si tu veux mon avis. Pour lui. Uniquement pour lui.
Un nouveau sourire, tout aussi énigmatique. Abandon a été fait de sa posture de prédateur, avec l'aisance de celui qui n'en est pas à sa première aventure sociale. Et à sa première rencontre de jeune éphèbe blond nu comme un ver. Et à sa première torture mentale de démon. Bref, tout est fait avec un naturel indéniable, et admirable.
Le Diable accepte de se prêter au jeu des questions, et vient tout naturellement se rassoir, pour inviter d'un élégant signe de la main Joey à faire de même. Les manières de ce bon vieux Scratch ont de quoi impressionner, tant il ne semble prendre à aucun moment le contrôle de la situation.
- Donnant-donnant, n'est-ce pas ? A mon tour alors. Pour deux questions répondues, et bien répondues, je daigne ne t'en poser qu'une seule. A condition d'avoir ton entière sincérité sur le sujet. Installe toi et... hmm, des vêtements. Bien sûr. Tu seras plus à l'aise ainsi. J'oublie parfois que la nudité vous gêne. Pourtant, le vieux gâteux vous a pourvu de tout le nécessaire... moins que moi, certes, mais quand même.
Et il pouffe. D'un rire délicieux, cristallin, parfait. Tout être sensé désirerait le rendre liquide pour s'en abreuver jusqu'à l'extase, jusqu'à l'ivresse, jusqu'à plus soif, tel le nectar des dieux. C'est bon, et beau, et doux, et sucré, et chaleureux... presque autant que les délices apportés par cet étrange majordome à tête de chat.
Mais cela finit. À regret. Lucifer désigne toutefois avec un petit signe encourageant son immense penderie: une offre généreuse quand on sait les sommes astronomiques dépensées dedans.
- Je reprends, donc: Joseph Wilson, que désires-tu vraiment, au plus profond de ton cœur ?
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
Localisations : Maison des Mystères / Justice Academy
Inventaire : • Combinaison IKON
• Téléphone High-Tech de Kord Industries
_____Je ne l’avais même pas vu se déplacer. En une fraction de seconde, il s’était retrouvé juste devant moi. J’aurais probablement laissé échapper un sursaut si je n’étais pas envahi par tout ces souvenirs douloureux, des flashs qui viennent marteler ma boite crânienne. Ces souvenirs, d’où est-ce qu’il venait ? Je pensais que mon cerveau avait effacé tous les possibles traumatismes que j’avais pu vivre en Europe. Aurais-je eu tort ? Lorsque j’ai senti des doigts fins et délicat se déposer doucement sur la peau de mon crâne, mes cervicales se sont doucement redressé pour prendre une position beaucoup plus confortable. Mes paupières se sont fermées et en quelques secondes, j’ai pu ressentir une paix intérieure soudaine et des plus agréables. Elle était perturbée par quelques picotements sur mes tempes, mais rien d’insurmontable. L’individu avait réussi à désarmer Amy plus rapidement que John. Il n’avait fallu que quelques secondes pour lui faire courber l’échine. Si je me concentrais un peu plus, j’aurais pu entendre les cris de souffrance de mon démon intérieur. Cela aurait pu être satisfaisant, mais entendre cela ne m’apportera pas la paix que je cherchais.
TU N’AS PAS LE DROIT. Je ne savais pas s’il s’adressait à moi où à celui qui s’était introduit dans ma psyché pour tenter de la réparer. Après avoir fait irruption dans sa psyché quelques minutes auparavant, je ne pouvais pas lui en vouloir de faire de même. IL EST A MOI. TON ARROGANCE NE POURRA PAS ME LE PRENDRE. Ouais, il avait simplement souillé son égo, je ne sais pas si j’avais vraiment envie de m’embourber dans leurs histoires.
Une fois apaisé, j’ai pu redresser doucement mes paupières pour finalement apercevoir juste en face de moi, l’étranger. Ok, il n’était pas un ami d’Avnas, mais cela ne suffisait pas réellement pour que je lui offre une confiance aveugle. Malgré cela, il s’est rapidement reculé pour en revenir à notre conversation et, enfin daigner se présenter. Ce sourire qui se dessinait sur ses lèvres n’avaient rien pour me rassurer, son identité encore moins.
« Lucifer… Vous êtes… Vous êtes le Diable ? » Je crois que ça expliquait beaucoup de chose, le fait qu’il connaisse Amy et la crainte de ce dernier envers lui, ces connaissances sur mon existence et ma situation. C’était… effrayant.
Avant de découvrir sa véritable identité, j’avais proposé un marché pour obtenir quelques réponses à mes questions. A ce moment-là, j’ai regretté cet acte, craignant de lui avoir offert une opportunité de m’atteindre, même s’il semblait déjà beaucoup trop à l’aise en ma présence. J’ai commencé à avoir les mains moites, à sentir les battements de mon cœur s’accélérer. Cette situation me rendait de plus en plus nerveux. J’essayais tant bien que mal que dissimuler cette angoisse qui m’envahissait. Au moins, je n’avais plus à subir la pression d’Amy. Il imposa ses règles, me poussant à répondre avec la plus grande des sincérités. Je voulais mentir, mentir pour me protéger et l’empêcher de s’immiscer davantage dans ma vie privée, mais je craignais aussi sa puissance et son omniscience. Le Diable, ce n’est pas n’importe qui.
Me voir à moitié dénudé le fait pouffer de rire, c’est bien le seul. Finalement, il finit par me donner accès à sa penderie. J’ai hésité quelques secondes avant de m’y rendre et fouiller avec une certaine timidité. C’était des vêtements, tout ce qu’il y avait de plus classique ou presque. Les tissus étaient d’une incroyable qualité, les costumes étaient beaux, le choix était beaucoup trop grand. Je n’ai pas réellement cherché l’excentricité, une chemise blanche me suffisait pour cacher ma nudité et me sentir un peu plus à l’aise.
Lorsque je me rapprochai du canapé où il s’était installé, boutonnant ma chemise pour stopper ce rinçage d’œil malaisant, la question tomba. Il l’avait déjà posé à mon réveil et j’avais brillement réussi à l’esquiver une première fois. Un dilemme s’offrait à moi ? Rompre notre marché et lui mentir ou jouer la sincérité au risque de lui donner les cartes pour me manipuler ? Je crois qu’il n’y avait pas pire que de tenter de trahir le Diable, la menace était trop grande.
« Vous ne comprendriez pas. » Je m’étais soudainement mis à le vouvoyer. Ce sont les idiots ou les suicidaires qui ne craignent pas Lucifer. Je vis peut-être avec un démon, mais ce dernier est bien mignon à côté de celui-là. « La compassion, la culpabilité, les regrets… » J’ai laissé échapper un soupir. « Ce que je désire réellement ? La paix, effacer tout le mal que j’ai pu faire en Europe, rattraper mes fautes. » Mes yeux restaient fixés sur ceux de Lucifer, j’essayais de m’ôter de la tête le fait que ce gars pouvait me tuer en moins d’une seconde. « Vous vous attendiez peut-être à ce que je vous supplie de me débarrasser d’Avnas ? Je crois que j’ai abandonné l’idée. » Un silence. « Pourquoi cette question ? Inutile de me sortir un contrat ou je ne sais quoi, mon âme n’est pas à vendre. »
Au fin fond de la psyché brisée de Joseph Wilson, un petit parasite s'agite. Grenouille ridicule se voyant aussi grosse qu'un bœuf, elle subit, et immédiatement aboie en retour pour assurer sa place et sécuriser son prix. Une démarche démoniaque dans les règles, qui n'aurait pas déplu à Lucifer Morningstar si elle ne lui refusait pas tout l'amusement potentiel que représente l'ancien jeune Titan. Alors, d'un ton dur qui ne laisse aucune place à la pitié et à la compassion, celui d'un roi tout-puissant qui réprimande un sujet récalcitrant, le Diable lance directement à l'intention du démon à cornes:
- Reste à ta place et tais toi, Avnas. Tu sais ce que je peux te faire si tu me déplais.
Une fois cela rappelé, et dûment rappelé, la discussion peut continuer sous de meilleurs auspices. Ainsi que le plaisir que prend le maître des lieux à dévoiler son identité. Tirant une nouvelle fois sur sa cigarette, il laisse planer quelques secondes avec la fumée, avant de venir renchérir sur le bégaiement, compréhensible, d'un Joey confronté au plus grand et beau fils de Dieu, injustement honni après des millénaires de bons et loyaux services.
- Nous passons au vouvoiement, à ce que je vois. C'est généralement l'effet que ça fait, oui. Sache juste que les écrits abêtissants et obscurantistes de l'Eglise à mon sujet sont bien loin du compte. Très bon choix de chemise, soit dit en passant. Tu as du goût, jeune homme !
D'un bref claquement de mains, Lucifer félicite et encourage: apparemment, parler est aussi difficile que s'approcher pour le jeune homme. Il ne faudrait pas le brusquer plus que de mesure: la digestion d'informations est une chose généralement difficile, lorsqu'on fait face au seul vrai Satan !
- Ah, une âme tourmentée, mes préférées.
Mais tout véritable Satan qu'est Lucifer Morningstar, une remarque de Joey l'agace, chasse son sourire.
- Encore ce sombre cliché ? Suis-je donc condamné à être assimilé à ce pâle imitateur de Néron ? Faut-il que je le crucifie moi-même sur le parvis de la Basilique Saint-Pierre pour rectifier l'erreur ? Non Joseph, ne t'en fais donc pas, le Diable, le vrai, il ne marchande pas les âmes des mortels. Il ne cause même pas les péchés qui les alourdissent: il se contente de punir les fauteurs de troubles quand ils descendent en bas. Enfin, c'était mon travail, avant.
Et qu'est-ce que ces pécheurs ont dégusté ! Tortures personnalisées, boucles d'auto-flagellation uniques, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et ce depuis les débuts de l'âme humaine. Cela a demandé un petit temps de rôdage, il est vrai. Mais aujourd'hui, la machine tourne si bien qu'elle n'a plus réellement besoin de grand machiniste à sa tête. Seuls les démons posent problème, quand ils ont le temps d'être des monstres dantesques. Parce que les journées de travail sont intenses, et le turn-over fréquent dans les différentes sections infernales.
Joseph y aura le droit aussi, d'ailleurs, s'il ne parvient pas à faire la paix avec soi avant sa mort. En attendant, Lucifer arbore son plus beau sourire et se soumet une nouvelle fois au petit jeu proposé par l'ingénu petit blond.
- Pourquoi cette question ? J'adore savoir ce qui anime vos vies. Si je m'attendais à ce que tu demandes pour Avnas ? C'était une possibilité. Mais j'ai appris à ne pas présumer de vos motivations. Elles sont parfois si délicieusement futiles...
Sans doute ne s'attendait-il pas à pareil jeu sur les règles, mais c'est tout ce que cherche l'Etoile du Matin depuis son arrivée sur Terre: de quoi s'amuser, tant avec les cadres inutiles régissant le monde qu'avec ce que les hommes aiment placer dedans. Tout est matière au divertissement, une fois tourné dans le bon sens.
- Cela fait donc deux questions de plus répondues pour moi. A mon tour. Une seule autre. Comment va ce bon vieux John Constantaïïïne ?
Insulte suprême pour le dernier en vie de cette lignée maudite, n'est-elle pas ?
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
Localisations : Maison des Mystères / Justice Academy
Inventaire : • Combinaison IKON
• Téléphone High-Tech de Kord Industries
_____Ralentir son rythme cardiaque, tenter de dissimuler la moindre émotion derrière un masque, trouver rapidement une porte de sortie, ça aurait pu être simple, si seulement la personne qui se tenait en face de moi n’était pas le Prince des enfers en personne. Mon changement d’attitude avait déjà été remarqué, même le roi des crétins l’aurait constaté. Avnas levait la voix mais même lui finissait par se taire après avoir été menacé. Quand aurait-il été de mon sort s’il avait continué à aboyer ? Je préférais ne pas le savoir, m’estimant chanceux qu’il soit un minimum soumis pour cette fois. Tu aurais dû fuir dès le début. Te voilà à sa merci. Penses-tu réellement que cela va bien se finir, Joseph Wilson ? Si je ne parvenais pas à sortir de cette situation, c’était déjà un miracle. Pour le moment, il ne semblait vouloir jouer qu’à un jeu de questions réponses. Cela pouvait être un jeu gentillet comme un jeu extrêmes dangereux. Une révélation trop indiscrète de ma part suffirait pour détruire ma vie et peut-être celle de mes proches.
Je n’ai jamais été un bon chrétien, ma famille non plus et je ne parle pas de mon père qui accumulait les péchés. Mes connaissances sur l’histoire de Lucifer étaient donc assez restreintes. C’est plutôt lui qui connaissait mon existence sur le bout de ses doigts, rien de plus effrayant. Je n’osais même pas savoir où, ou plutôt comment, il était parvenu à obtenir autant d’informations sur moi. Si j’osais, je lui demanderais ce qu’il s’est passé, la première fois que mon âme à quitter mon corps, lorsque les âmes d’Azarath en avaient pris le contrôle. J’étais pourtant certains qu’il attendait à ce que je le supplie de me débarrasser de son serviteur. Était-il lié à toute cette histoire dont j’étais victime ? Des tonnes de questions gravitaient dans mon esprit sans que je n’ose en donner une seule, de peur qu’il n’en demande trop.
« Vous être le maître des Enfers, vous saviez forcément ce qu’il s’est passé avec Amy, avec moi. Ne jouez pas les ignorants avec moi, je ne suis pas un enfant. »
Puis il posa une nouvelle question. Lucifer semblait connaitre tous les détails de mon existence, alors pourquoi suis-je surpris lorsqu’il me parle de John ? Un reflex, beaucoup le pensait mort, tuer par le régime de Degaton. Je ne suis pas non plus surpris d’apprendre qu’il fait partie du cercle de fréquentation de mon pseudo colocataire. Malheureusement, je craignais d’être indirectement mêlé dans leurs affaires. Bon sang, je n’ai pas besoin d’un deuxième démon sur le dos, et surtout pas celui-là.
« Vous devriez le savoir. Il semblerait que rien ne vous échappe, je me trompe ? » Pour savoir que je vivais avec John, il fallait l’inventer, ou avoir menacer Derek pour être au courant de cette histoire. Je voterais pour ma première hypothèse. « Je ne veux pas être mêler à vos querelles amoureuses. Alors, si vous voulez la réponse, il voudra lui demander personnellement. » J’avais réellement osé dire ça ? Oui, je crois que j’ai osé. « Je ne suis pas un messager, ni le maillon faible et influençable de votre petit jeu. »
J’ai été la marionnette d’Amy pendant un moment, assez pour ne plus les laisser dicter la deuxième chance que la vie m’offrait, même s’il s’agissait de tenir tête à Lucifer lui-même. Je crois qu’à ce moment-là, c’était plus mon ras-le-bol qui s’exprimait que ma bonne conscience et mon instinct de survie. J’ai laissé échapper un soupir en comprenant que je devais, malgré tout, respecter un minimum ma parole pour ne pas finir démembrer.
« Je ne sais pas, je ne suis pas dans sa tête, façon de parler. Il fait sa vie, je fais la mienne, il nous arrive de partager des soirées ensemble. » Je n’ai pas cherché à rentrer dans les détails à ce moment-là. « Je ne veux pas à en savoir plus sur ces aventures, de peur de finir ici. » Malheureusement, cela ne m’a pas empêché de finir dans le lit de Lucifer, je suis probablement maudit. « En plus, je ne veux pas vous vexer, mais votre accent est affreux. » J’espère réellement pouvoir sortir indemne après avoir dit ça ? A mon tour de poser les questions, j'espérais une lueur d'espoir dans cet océan de cauchemar. « Pouvez-vous me débarrasser de votre serviteur ? Et si ce n'est pas vous, qui ? »
- Si tu ne fais pas partie de ce "petit jeu", alors tu ne fais partie de rien, Joseph. Tu perds donc tout intérêt. Et dans ce cas, cela veut dire que je n'ai plus besoin de toi.
Le ton de Lucifer change, un instant, comme la température de la pièce, qui vient littéralement de baisser d'un coup. Plus dur, plus sec, plus inhumain, il vient enrober cette menace implicite mais pas voilée pour deux sous, et c'est là que Joey peut capter quelque chose: ici, il n'est pas question d'un magicien ou d'un sorcier un peu trop égocentrique. Le Diable est connu pour sa cruauté, et si le dernier fils Wilson ne le sait pas encore, pour son honnêteté. Si tu sors de ses plans, que tu réduits à néant son divertissement, gare à toi, cela veut dire que tu n'en as plus pour très longtemps. Les puits de lave t'attendent déjà.
Cependant, d'un petit rire surprenant, l'Etoile du Matin vient reprendre possession de la discussion, et la relancer dans le même temps. Ci et là sont lancées informations et avis (toujours d'une finesse frôlant la perfection), pour mener Joey à parler, à rester un peu, au moins par gratitude. Surtout que les tartines grillées sous les dômes chromés continuent leur lent refroidissement... dommage.
- Alors heureusement que tu te trompes, jeune homme. Sur toute la ligne, tant sur ta valeur, que sur moi et sur mes intentions. Mais après tout, pouvais-je m'attendre à autre chose de quelqu'un qui vient à peine de se réveiller d'une bonne nuit de sommeil, à l'abri des démons que son petit passager clandestin a excité plus tôt dans la soirée ? Hum ?
Aimant apparemment causer, le Diable continue sur sa lancée. Inspiré par la peur et l'invraisemblance de ce que Wilson semble ressentir, Lucifer continue, comme à son habitude. Rares ont été ceux qui l'on fait taire, encore plus rares ceux qui ont survécu à ça.
- Sache, Joseph Wilson, ce que tout bon occultiste sait depuis bien longtemps désormais: je ne suis plus roi des Enfers. J'en ai eu marre, alors je suis parti prendre des vacances. Après dix milliards de bons et loyaux services, il était grand temps de profiter de mes congés payés. Comme l'Australie a très vite manqué de gens avec lesquels passer du bon temps, et que la faune locale m'a bien trop rappelé le travail, Los Angeles s'est imposée comme le meilleur des choix. Sans quelqu'un d'aussi efficace que moi à la surveillance, Avnas n'a eu qu'à faire sa vie sans que personne ne soit au courant. Quel brigand, n'est-ce pas ?
Petit pouffement gonflé d'élégance. Ce qui suit va hautement surprendre son invité, l'Adversaire en est sûr et certain. D'une simplicité totale, il continue l'investigation, et creuse, creuse creuse jusqu'à obtenir la pépite d'or tant convoitée...
- Oh, et ce n'est pas que rien ne m'échappe, je ne suis pas Lui tu sais. Seulement, il se trouve que ton... esprit pour faire simple, parle fort dans son sommeil. Sans même chercher à écouter, quelques bribes me sont parvenues. Des noms, principalement. "Constantine" par ci, "Derek" par là... plein de "Papa". Tu devrais veiller à corriger ça, mon jeune ami.
A nouveau, Morningstar est moins conciliant. A nouveau, il se lève et contemple. Sans un sourire, sans un remerciement, sans une main tendue vers lui alors qu'il attire l'attenton, une habitude depuis des si-ckkes et des siègle.
Ses mouvements deviennent plus durs, et son air rapace. Ses mots gomment toutes les failles humaines pour se concentrer sur une seule, la sienne, tout simplement. Le plus beau des archanges parle avec colère, tout simplement.
- Maintenant, si tu voulais bien faire preuve d'un peu de cohérence dans ta réflexion, je me ferais un plaisir de te répondre. Or là, tu sembles essayer de prendre des raccourcis: fais attention, c'est ce que j'ai fais, et regarde bien où ça m'a mené. Patron d'un superbe bar, certes, mais le vernis cache un parquet d'années pas jolies jolies, ne l'oublie pas.
De nouveau droit sur ses pieds, il fait quelques pas avec un sourire grimaçant, étrange, mais paradoxalement plein de sens.
- Donc, je répète, et ce pour la première et la dernière fois: comment va ce bon vieux John Constantaïïïne ?
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
Localisations : Maison des Mystères / Justice Academy
Inventaire : • Combinaison IKON
• Téléphone High-Tech de Kord Industries
_____Mes réponses vagues n’ont pas été apprécié par le propriétaire non plus et je ne parle même pas de mes tentatives de taquinerie concernant son accent foireux. Le peu de confiance que j’avais gagné, dans cette conversation, venais de disparaître en quelques secondes. Ma peau s’était pâlit et la façade que je m’étais créer, s’était brisé en mille morceau, révélant toute la peur que je pouvais ressentir en la présence de cette personne. J’ai pris conscience que j’étais complètement sous son emprise, qu’il pouvait aussi bien lâcher ces chiens qui ne demandait qu’à déchiqueter ma chair. J’ai reculé d’un ou deux pas, de nouveau. J’avais l’impression que la moindre parole de travers suffira pour que ces doigts encerclent ma gorge pour la broyer. Mon cœur frappait fort ma poitrine et le monologue de Lucifer n’avait fait qu’accélérer sa cadence. Un esprit était capable de rêver ? Je ne me souvenais pas réellement de ce que j’avais pu penser dans mon sommeil mais le simple fait d’avoir été observer, pendant plusieurs heures par cet homme me donnait la chair de poule. Papa, Derek, John, est-ce que je venais de les mettre en danger ?
Mes lèvres tremblaient et mon cerveau était déjà en train de bouillonner pour tenter de trouver la meilleure réponse pour satisfaire les pulsions de la créature, aussi sublime soit-elle, elle me foutait la trouille. Honnêtement, je ne savais pas quoi répondre à cette question. Est-ce qu’il fallait la prendre au premier degré ou fallait-il que je balance son historique et ces moindres faits et gestes. Non, je ne peux pas faire ça, pas après la main qu’il m’avait tendue et le refuge qu’il m’avait offert. Parle, ce n’est pas toi qu’il cherche. Parle et quitte cet endroit avant qu’il n’est d’autres idées sordides. Je ne savais pas si je devais prendre les menaces d’Amy au sérieux. J’avais très vite compris que Lucifer avait des informations sur lui, peut-être même la solution pour me débarrasser de lui. Il ne semblait pas le porter dans son cœur, est-ce qu’il pouvait m’aider à résoudre certains de mes problèmes ? Peut-être, mais en attendant je devais jouer dans son jeu. Je n’aimais pas cela, je ne voulais pas que mes paroles se retournent contre John.
Alors, je suis resté muet pendant de nombreuses secondes. Mes pupilles radioactives n’ont pas quitté mon interlocuteur du regard, de crainte qu’il ne s’emporte et ne décide de montrer tout l’étendu de ces pouvoirs.
« Je n’essaye pas de vous mentir. » Mes yeux se sont détachés quelques secondes pour se promener de gauche à droite. Je cherchais mes mots avant de reprendre le contact télépathique. « Je dis la vérité, je ne connais pas forcément la vie de John. » rétorquais-je. « J’ignore pourquoi tout le monde le croyait mort, j’ignore ce qu’il fait de ces journées. »
C’était vrai, John avait sa vie privée et je ne cherchais pas à jouer les commères avec lui, sauf si cela mettait ma vie en danger ce qui n’était, bizarrement pas le cas jusqu’à aujourd’hui. Ma mémoire était toujours défaillante et je n’avais jamais remis Arcane dans nos sujets de conversation. Jusqu’à maintenant, je ne savais même pas que le Diable perdait son temps dans un bar en plein milieu de Los Angeles.
« Il va bien et je lui suis redevable. Il m’a sauvé la vie, lorsque vos serviteurs ont commencé à me pister et retrouver ma trace. J’ignore qui les a poussés à traquer Amy mais je ne tarderais pas à le savoir. » Non, je n’en n’avais aucune idée, mais j’étais en train de me demander si la piste d’un éventuel ordre de Lucifer était la bonne ? « Il m’a proposé de l’aide pour maîtriser et me débarrasser d’Avnas, j’ai accepté. »
Si le diable n’avait pas les capacités pour connaître mes moindres faits et gestes, alors je pouvais esquiver quelques détails concernant ma relation avec lui. Oublier le fait que j’habitais chez lui, que je le fréquentais bien plus souvent, des détails qui pouvaient protéger John d’une éventuelle visite indésirable. J’avais encore caché une partie de la réalité, j’avais encore pris un risque. Silencieusement, je priais pour que cela soit suffisant.
« Je ne l’ai pas croisé depuis plusieurs jours. Je pense qu’il va bien. Si vous voulez réellement plus d’informations, il va falloir lui envoyer un petit SMS. » Je reculai d’un pas, de nouveau, craignant un potentiel attaque. Je me préparais déjà à générer un bouclier psychique pour me protéger. « Cette réponse vous satisfait-elle ? »
De longues secondes passent, s'étendent, s'étirent, se déforment, se déchirent, se reforment, s'étalent, occupent les esprits, les âmes puis tout le penthouse avant qu'enfin le Diable ne décide de réagir, à sa manière. Joignant ses mains avec un certain délice, il se penche quelque peu en avant, plante son regard envoûtant dans celui radioactif de Joey, inspire, et:
- Oui, elle me satisfait.
Toute la tension retombe alors. Le temps semble reprendre son cours habituel, et avec lui la vie, tout simplement. De nouveau une cigarette au bout des lèvres, Lucifer s'adosse à son luxueux canapé de cuir; bien que toujours très séduisant, son aura de menace se dissipe doucement. Sans être comblé, le voilà tout du moins adouci, et suffisamment amusé pour offrir à son invité un petit bout de conseil bienvenu pour traiter avec lui:
- Mais évite d'appeler ceux qui t'ont poursuivi "mes serviteurs". Comme je m'évertue à faire comprendre à ton petit cerveau d'humain mortel depuis plusieurs minutes déjà, je ne les gère plus comme jadis. Va donc adresser tes plaintes aux ridicules petits prétendants d'en bas.
Bien que satisfait, Morningstar ne cesse d'avoir faim. Alors, après avoir laissé un petit temps de répit au fils de l'Exterminateur, vient le moment de relancer l'intérêt de cette rencontre, d'amener le très suspicieux à s'ouvrir un peu. Parce qu'après tout, le Diable ne cherche que deux choses: prendre du plaisir, et être aimé, au sens le plus large du terme. Le voilà donc reparti avec ses propositions, tout en douceur cette fois.
- Bon. Cessons ce petit jeu de questions-réponses, il commence à m'ennuyer. Changeons un petit peu, d'accord Joseph ?
Cette fois, et une bonne fois pour toute, Lucifer écrase sa cigarette dans un cendrier délicatement ouvragé, qu'il décale du bout des doigts, pour ne pas importuner le petit blond à la gorge sensible, si sensible...
- Il se trouve que ton idée d'envoyer un message à ce bon vieux Johnny me séduit beaucoup. Bravo à toi, mon jeune ami. Mais je n'ai pas son numéro. Alors que dirais-tu de l'échanger contre... je ne sais pas... des informations sur Avnas. Ses premières cuites démoniaques, son premier trident planté dans le postérieur, ses ambitieux plans politiques tombés à l'eau... ce genre de choses tellement inutiles qu'elles en deviennent indispensables, tu vois ? Et qui sait, nous aurons peut-être l'occasion d'aborder les aspects négatifs de sa présence en toi !
Difficile de résister au charme solaire du Porteur de Lumière. Encore plus lorsqu'on ne connaît pas sa véritable identité. Par chance pour Joseph, le petit démon dans sa tête le protège, un peu. Suffisamment pour ne pas perdre la tête, en tous cas. Ce qui frustre Lucifer, évidemment, mais quand les choses sont trop faciles, ce n'est pas drôle non plus.
- En passant, nous pourrions aussi en profiter pour entamer ce petit déjeuner. J'aime bien causer en mangeant, c'est si... français.
D'une aimable main, il désigne les petites cloches argentées qui attendent sur la table depuis le passage de Pruflas.
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
Localisations : Maison des Mystères / Justice Academy
Inventaire : • Combinaison IKON
• Téléphone High-Tech de Kord Industries
_____Mon cœur s’est arrêté de battre, l’oxygène a cessé de se promener dans mes poumons pendant plusieurs secondes. Je n’avais pas réellement envie de contrarier le maître des enfers, même après sa démission. Même Amy s’était rétractée, la queue entres les jambes. J’essayais de chasser cette peur qui se dessinait sur mon visage et qui me trahissait alors qu’il se tenait pourtant à quelques mètres de mon visage. Ma nuque s’est raidit, j’ai légèrement reculé ma tête lorsque ses yeux charmeurs se sont agrippés aux miens. La pression est retombée d’un coup, je n’ai pas pu retenir ce soupir de soulagement. J’ai relâché toute l’oxygène qui s’était coincée dans mes poumons. Même s’il me répétait pour la énième fois qu’il avait laissé l’Enfer derrière lui, il m’était encore difficile de le croire sur parole. Qui croirais sur parole un démon ? Sûrement pas moi. Le petit jeu de questions réponses semblaient l’avoir ennuyé, me retirant le peu de confiance que j’avais pu gagner avec ce petit jeu. J’espérais obtenir davantage d’informations sur Amy et sur les intentions de Lucifer.
La proposition du propriétaire du bar n’allait pas me plaire. Je disposais d’informations sur John, notamment de son numéro de téléphone. Je n’étais pas réellement sérieux lorsque je lui ai dis de lui envoyer un SMS et je n’avais pas réellement envie de le mettre dans une situation délicate. John était parfois con, mais il n’était pas invivable au point de donner son numéro au Diable en personne. Au contraire, sa compagnie m’était agréable et, même si la proposition était intéressante, je n’ai malheureusement pas pris la peine de retenir son numéro par cœur. En effet, mon téléphone. Lorsque j’ai pensé à celui-ci, ma main a parcouru les poches de mon pantalon à sa recherche. Je savais qu’il n’était pas là mais je le cherchais, machinalement. Est-ce de la peur que je sens en toi, Joseph Wilson ? L’hôpital qui se fout de la charité, mes mains continuent à se balader sans prêter attention aux paroles d’Amy. Que dira John lorsqu’il apprendra que tu donnes ses informations personnelles au premier homme qui essaye de t’intimider ? Est-ce qu’il essayait de me faire croire qu’il s’inquiétait du destin de Constantine ? La bonne blague. J’ai continué mes fouilles. Veux-tu réellement prendre le risque de perdre la protection de John ? Qu’adviendras-tu de ta petite personne une fois qu’il t’aura chassé de la maison ? Il ne veut pas que j’obtienne des informations sur lui. Peu importe, je n’avais pas l’intention de céder à ce chantage, je voulais le protéger, du mieux que je pouvais. Je ne peux pas m’empêcher de jouer aux héros. J’essaye d’amasser un maximum de courage avant de revenir vers cet homme, Lucifer.
« Comme vous avez pu le voir, je suis télépathe, pas hypermnésique. Mon téléphone est resté chez moi. De toute façon, je doute qu’il appréciait avoir des nouvelles de vous, sans vouloir vous vexer. » L’avais-je réellement laissé à la Maison des Mystères ? Chez Derek ? Mes souvenirs sont vagues. Mes yeux se sont baissés vers le petit-déjeuner qui m’attendait. Malheureusement, le stress m’avait coupé l’appétit. « Je n’ai pas très faim pour être tout à fait honnête avec vous. »
Les aspects négatifs de vivre avec un démon ? Parlons-en, il y en a tellement. Se faire passer pour un malade mental, perdre le contrôle de son propre corps, supporter les migraines qu’il peut engendrer volontairement ou non. Je ne parle même pas de cette force surhumaine qui broie ma chair dès qu’il en a le contrôle. Dans un élan de courage et de pseudo assurance, je me suis légèrement rapproché pour m’installer sur le canapé, tout en gardant une distanciation sociale avec le Diable. En m’asseyant, j’ai ressenti cette vive douleur qui m’a rattrapé. J’ai arrêté de compter le nombre d’hématome que ce démon pouvait me créer.
« Je n’ai malheureusement pas ce que vous souhaitez mais vous, vous avez peut-être la réponse à ma question. Vous semblez la fuir mais je veux savoir… » Avais-je encore conscience de qui étais cet homme ? Etais-je un peu trop en confiance sur le fait qu’il ne lèverait pas la main sur moi avec mon culot, presque insolent ? Surement. Amy, lui a senti que j’allais trop loin. « Vous êtes probablement la seule personne qui pourrait faire quelque chose pour me débarrasser de lui, ou d’elle, quelque soit cette chose, vous la connaissez. Alors, est-ce qu’il existe un moyen ? »
Un moment d’absence, mes yeux ont fixé le vide pendant quelques secondes. Les techniques de méditations de John, je les connaissais, elles étaient plutôt efficaces lorsque je me trouvais dans un endroit calme, loin de toutes énergies négatives. Elles me permettaient de faire le vide dans mon esprit et de le chasser temporairement de mon esprit. Ici, c’était plus compliqué de les mettre en œuvre. Mes paupières se sont fermées, mais mes yeux se sont affolés. Non. Tu ne pourras RIEN Y FAIRE. Des spasmes au niveau de ma nuque, les muscles de mon épaule droite se contractaient violemment. Il essayait de trouver la faille, de prendre le contrôle de mon corps par la douleur. Je connais ces techniques, je sais que je suis plus puissant que lui tant que je suis maître de mon corps. Je ne lui laisserais pas la moindre chance d’en prendre le contrôle, encore moins maintenant.
« Ai-je besoin d’en rajouter pour les aspects négatifs ? » les spasmes sont toujours là, les ongles de ma main opposé manquèrent de percer le précieux tissu de la chemise pour dissimuler les contractions musculaires. Allons, il allait céder dans quelques minutes, je devais simplement lutter. « Si vous avez de l’aspirine au milieu de tout ce buffet, je ne refuserais pas. » Je rêve où j'ai l'impression de parler à mon meilleur pote actuellement ? JOSEPH.
Joseph Wilson est un jeune homme tourmenté. Mort, ressuscité, possédé, dépossédé, frappé, brisé, isolé, incompris, torturé... difficile de lui trouver un qualificatif inadéquat dans cette liste, tous lui vont si bien au teint. Sa vie s'est tout du long révélée pleine d'insatisfactions et de complications; ce n'est pas aujourd'hui que les choses vont s'arranger, pris entre un magicien menteur, un diable sincère et un démon capricieux.
Lucifer Morningstar se tait, pour laisser à son jeune invité la liberté de s'épancher, le temps qu'il puisse déballer le fond de sa pensée, surtout ce qu'il désire réellement. Bien sûr, être libéré d'Avnas le grincheux, Avnas le mauvais, Avnas le méprisé fait partie du sommet de sa liste d'envies. Voilà quelque chose d'attendu.
Et plus intéressant encore, de pas impossible.
- Evidemment qu'il y a un moyen, Joseph. Il y en a toujours un.
Tout dépend des limites que l'on veut bien s'imposer, au final. Tout le monde en a, surtout ceux qui passent leur temps à clamer le contraire. Bravades pour l'ego, mensonges pour la fierté, oui. Souffrances physiques ou psychiques, sur soi ou sur autrui, à court ou long terme, perte de temps ou d'argent, de pouvoir ou d'amour, tout est possible, tout est faisable, à condition d'être capable d'assumer derrière.
- Difficile de garantir qu'il est sans douleur, mais plusieurs idées me viennent, oui, et bien d'autres suivront si tu me laisses un peu de temps.
Toujours confortablement installé, le Diable mène sa barque. On lui demande un service, de l'aide; ses honoraires sont élevés, très élevés. Moins que certains de ces prétendants au trône des Enfers, tel Neron l'assoiffé d'âmes, mais suffisamment pour faire peur, pour faire reculer. Trop ? Encore une fois, cela va dépendre...
- Cela ne saurait se faire gratuitement, tu t'en doutes. Oh, ne t'en fais pas. Même si tu doutes de moi, et tu ne devrais vraiment pas, mon petit plaisir ne vient pas des âmes de mes débiteurs. Je préfère leur demander bien d'autres choses, moins... définitives.
Puis, une petite lueur d'amusement naît dans l'oeil du Diable. Son sourire s'agrandit, se fait plus sinistre, alors que tout son corps se penche en avant, comme pour parler discrètement à Joey.
- Avnas, je sais que tu m'entends. Ne te morfonds pas d'avance, je veillerai à sélectionner le rituel qui te gardera en vie. Il me vient soudain l'envie d'avoir un animal de compagnie.
Puisque petit déjeuner ne sera pas consommé, et que temps doit être laissé à la réflexion, Lucifer se dresse d'un bond sur ses pieds, avec l'élégante souplesse de la panthère. Beau comme un dieu, ou comme un diable, il fait quelques pas vers l'ascenseur, amorçant le mouvement, quand...
- Avant que je n'oublie...
Il pivote d'un coup pour apposer sur le front du fils Wilson son pouce, en plein centre. Une petite lueur chaleureuse plus tard, et voilà un étrange glyphe doré qui disparaît petit à petit jusqu'à devenir proprement invisible. Le picotement est là, mais ce n'est pas sensé être plus désagréable que ça. Et surtout, c'est un honneur, véritable, que d'être protégé ainsi par l'Etoile du Matin.
- Voilà. Avec ce sigil, ce vieux filou ne pourra pas influencer tes pensées me concernant. Tu sauras agir en toute liberté de choix, selon tes décisions et ta volonté. Prends ça comme le petit cadeau d'un vrai amoureux du libre-arbitre.
Une autre voix vient interrompre Lucifer dans l'organisation du départ de Joey. Cela finit d'ordinaire puni de mort, plutôt quand l'ancien maître des enfers est mal luné. Mais pas pour celui qui ose s'avancer, avec toute la maîtrise qui sied à un véritable majordome. A tête de chat, certes, mais véritablement formé aux arts de la vie soumise.
- Sire.
- Ah oui Pruflas, il est vrai. Voici ton téléphone portable, Joseph. Ne l'oublie pas avant de partir, ce serait... dommage.
Le démon franchit l'espace le séparant de Joseph Wilson pour lui tendre son petit smartphone IKord. Il n'était ni chez Derek, ni dans la Maison des Mystères, mais ici, depuis tout ce temps, entre les mains du maître des lieux. Ou d'un des sous-fifres, ce qui n'est sans doute pas bien différent aux yeux de Joseph. Une bien mauvaise nouvelle pour le très fameux John Constantine ? Sûrement, mais ainsi sont faites les choses: le Diable a désormais les moyens de contacter l'escroc britannique par SMS. Un drame abominable.
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
Localisations : Maison des Mystères / Justice Academy
Inventaire : • Combinaison IKON
• Téléphone High-Tech de Kord Industries
_____Ma conscience s’était mise en pilote automatique. Je ne savais pas réellement où je trouvais tout ce courage pour poser autant de question au diable lui-même. Je crois que ma situation était tellement désespérée que j’en étais prêt à demander de l’aide à un homme peu fréquentable. Je serais peut-être débarrassé d’Amy, mais j’aurais probablement des problèmes tout aussi grave. J’étais démuni et aussi curieux de savoir s’il existait réellement une solution à mon problème. J’avais conscience que mon cas était très particulier et qu’il défiait même certaines lois de ce monde.
La réponse de Lucifer se veut à la fois rassurante et effrayante. Rassurante car il existait apparemment de multiples solutions à mon problème, même si ces dernières avaient l’air très douloureuse. Effrayante car je craignais le retour de bâton lorsque je me serais débarrassé du démon. Il serait naïf de penser que Lucifer souhaite sauver ma peau par simple bonté. La douleur ne m’effrayait pas vraiment, je crois que j’y suis un peu trop habitué. Malheureusement, les réponses de Lucifer sont floues, le moindre indice aurait probablement pu me mettre sur une piste. J’ai déjà feuilleté mille et un bouquin à la maison des Mystère sans jamais rien trouvé de concluant. Lucifer s’adressa finalement au démon qui vivait en moins et qui profitait bien de l’avantage de vivre dans mon esprit pour se cacher derrière. J’ai laissé quelques secondes s’écouler, le temps pour Amy de répliquer quelque chose mais rien, le silence.
« Il ne répond pas. » j’ai haussé les épaules. « Je crois qu’il est passé sous un tunnel. »
Un trait d’humour pour camoufler le stress que je pouvais ressentir en présence de Lucifer en personne. Cela faisait peut-être une heure ou plus que j’étais coincé dans ces quartiers et je n’arrivais toujours pas à faire descendre la pression. Après quelques secondes de silence, je finis par prendre mon courage à deux mains pour tenter d’avoir davantage d’information sur un possible exorcisme.
« Vous dites avoir plusieurs idées, pouvez-vous m’en… »
Son pouce s’était soudainement posé sur mon front, me provoquant un mini arrêt cardiaque. Pendant un instant, j’ai cru qu’il allait lever la main sur moi. Je n’ai pas eu d’autre choix que d’accepter ce cadeau généreux, même si je craignais que ce petit sigle possède d’autres effets secondaires qu’il essaye de me cacher.
« M… Merci, je suppose. »
L’arrivée du chat humanoïde domestique m’a finalement coupé dans mon élan. Le contact télépathique s’est rompu à la seconde même où mon regard à basculer sur l’animal. Ce dernier tenait entre ces mains un objet qui m’était malheureusement familier, mon téléphone. Mon sang ‘était soudainement glacé. Savait-il que je lui avais en quelque sorte menti ou m’accordait-il encore le bénéfice du doute ? J’ai eu tellement peur de finir carboniser pour avoir eu l’affront de mentir au seigneur des ténèbres. Qui n’aurait pas été effrayé à ce moment-là.
J’ai attrapé timidement le téléphone, en me concentrant suffisamment pour que ma main ne tremble pas. Bon sang est-ce que je venais de foutre dans la merde John ? La culpabilité a déjà commencé à me ronger. Pour le bien de ma survie, j’ai préféré profiter de mon handicap pour me taire. J’ai attendu que ce Pruflas se décale pour me diriger vers la sortie du bar dans tout mes états. Bon sang, qu’est ce que tu as fais… qu’est ce que tu m’as fais faire…
Contenu sponsorisé
Re: Occursum Daemonis [PV. Jericho]
Occursum Daemonis [PV. Jericho]
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum