Dernière édition par Jonathan S. Kent le Dim 2 Mai 2021 - 18:13, édité 1 fois
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Re: Mieux vaut demander pardon que permission - Kent family Sam 6 Fév 2021 - 1:20
ft. Jonathan S. Kent
Mieux vaut demander pardon que permission
Il me tuera, pensa Lois. Elle ne dormait presque plus depuis des jours. Les cernes sous ses yeux étaient évocateurs. Elle était constamment au téléphone avec le Général, Clark ou quiconque pourrait la renseigner sur les agissements et les déplacements de son fils, Jon. Le stress avait fait disparaître ses ongles, et chaque jour était de plus en plus long et difficile. Elle n’avait personne à la maison pour la soutenir. Son époux était parti en “affaire”. Sûrement une façon de s’occuper l’esprit. Lois aurait voulu faire de même, se plonger dans un article qui lui aurait tout fait oublier. Mais quelqu’un devait rester à la maison, pour guetter le retour du fils prodigue.
Métropolis n’était pas assez bruyante pour combler le vide que ressentait Lois. Mais que pouvait-elle bien faire ? Elle avait pieds et mains liés. Son fils était parti en Europe, pour une mission dont elle ignorait tous les détails, dans une région fascistes et dangereuse. Pour un tas de raisons politiques et diplomatiques, ni Superman ni le Général Lane ne pouvait intervenir pour l’aider, et elle même ne pouvait pas faire grand chose. Alors elle attendait là, toute la journée, du matin au soir, dans un appartement qui sonnait creux sans la présence de ses deux hommes de cœur.
Mais le jour du retour est enfin arrivé. C’était un son qui en était l’indicateur. Un bruit familier et rassurant. L’ouverture discrète d’une fenêtre. Il indiquait en général le retour de Superman. Dans l’esprit de la journaliste, c’était un son associé à la sécurité et le soulagement. A la différence que cette fois-ci, ces sentiments était multiplié par mille. Un électrochoc ravivant le cœur de la jeune femme.
Ses yeux se figèrent alors sur son jeune garçon. Pas encore pubère, mais déjà héros, Jon revenait à la maison sale mais indemne. Le regard du fils et de sa mère se croisèrent. Un tas d'émotions submergeait désormais cette dernière. Elle n’était même pas capable de faire le tri et de déterminer laquelle était la plus forte. Soulagement, colère, frustration ? Même si finalement, le plus important, c’était que son unique enfant était revenu sain et sauf.
Jon enlaça alors sa mère. Difficile pour elle de ne pas lui répondre à son geste. En son for intérieur, elle remercia Dieu, ou tout autre être supérieur qui pouvait les observer actuellement. Cependant, au bout de quelques secondes, ses émotions étaient déjà descendues d’un cran et elle y voyait plus clair. Elle repoussa son jeune garçon tout en l’attrapant par les épaules et mis un genou à terre. Ses yeux violacés étaient devenus aussi froids que le souffle kryptonien de son mari.
“ Ne joue pas à ça avec moi, jeune homme. J’exige des explications. Tu as eu plusieurs jours pour y réfléchir, alors j’espère qu’elles sont en béton armé.
L’espace d’un instant, elle avait l'impression que les mots sortis de sa bouche n’étaient pas les siens, mais ceux du Général. Elle se voyait là, à la place de Jon, baissant la tête face à son père, furieux contre elle en dernière année de lycée, où elle avait volé un char pour frimer lors de son arrivée au bal de promo. Sam Lane avait, dès lors, posté un soldat devant sa chambre pendant un mois entier. Pourquoi a-t- il fallu que Jon ressemble autant à sa mère ? Mais cette fois-ci, il était allé trop loin. Et c’était à Lois de jouer le rôle de la méchante. Clark serait bien trop compréhensif.
Jonathan S. Kent
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Re: Mieux vaut demander pardon que permission - Kent family Lun 8 Fév 2021 - 13:27
Re: Mieux vaut demander pardon que permission - Kent family Lun 8 Fév 2021 - 19:05
ft. Jonathan S. Kent
Mieux vaut demander pardon que permission
“ Évidemment que tu seras privé de pouvoir. Pendant un petit moment.
La punition tombait sous le sens. Privation de super-pouvoirs et de sortie. Mais c’était davantage pour la forme. Lois ne pouvait pas laisser son fils s’en sortir comme s’il ne s’était rien passé. Cependant, elle s’était un peu calmée et sa voix s’était adoucie. Émue par les paroles de son fils, elle ne pouvait qu’imaginer ce qu’il avait bien pu voir et subir pendant tous ces jours passés en missions dangereuses dans un terrain propice à la guerre et la dévastation. Et tout ça au vu de son jeune âge… sa mère avait beau essayer de comprendre, jamais elle ne le pourrait. Ses seuls soucis, lorsqu’elle était aussi jeune, c’était de savoir quelle bêtise sa petite sœur pouvait encore bien inventer pour l’enquiquiner.
“ Assis-toi Jon, je vais te préparer un chocolat chaud. Enfin, change-moi tes fringues avant. La boue, c’était bien pour la grange de Smallville, pas pour mon salon.
Elle se dirigea vers la cuisine et prépara ce qu’elle avait promis à son fils, en même temps que sa dixième tasse de café de la journée. Elle devait parler à son fils, mais elle était tout aussi perdue que lui sur cette situation. Si Clark avait été là, il saurait comment lui parler. Jon et lui étaient… enfin ils étaient spéciaux. Lois vivait avec eux depuis des années, mais elle n’avait jamais été aussi complice. Elle était un peu jalouse de Clark. Elle aimait son fils plus que tout. Mais il avait déjà davantage de pouvoirs que bien des superhéros, et il se mettait sur le dos des responsabilités qui le dépassaient.
Après ces longues minutes de réflexion, et de préparation de boissons chaudes réconfortantes, Lois rejoint son fils dans le salon et s’assied auprès de lui dans le canapé. Elle enroula un bras autour de lui et le plaqua contre elle.
“ C’est très courageux ce que tu as fait… et je… Je reste fière de toi. Tu as eu un choix impossible à faire, tu as pris une décision… juste, je pense. Ça ne change rien au fait que tu aurais dû nous en parler. Je pense que ton père… et moi… avons essayé de t’apprendre ce qu’est le bien, ou le mal. Là-bas, c’est la guerre, ton ami Joey était en danger, prisonnier. Et c’est vrai que c’est bien de vouloir aller le secourir. C’est sûrement ce que ton père, ou moi, aurions fait, sans l’ombre d’un doute.
Lois essayait de peser chacun de ses mots. Ce n’était pas simple. Elle ne savait même plus si elle parlait encore à un enfant, ou à un adulte. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à Bruce et son propre fils. Damian était encore plus mature et adulte que Jon, et c’est sans doute en le fréquentant qu’il avait grandi aussi vite. Elle ne savait pas si c’était le jeune Wayne qui avait une mauvaise influence sur son fils ou si c’était bien ce dernier qui avait une bonne influence sur Dam. Sans doute un peu des deux. Mais Bruce n’était clairement pas le même genre de père que Clark… et Lois espérait être très loin de ressembler à Talia dans le rôle de mère.
“ Mais si on t’interdit de faire ce genre de chose… surtout dans notre dos, c’est parce que notre rôle, c’est de te protéger toi. Nous sommes responsables de tout ce que tu fais, de tout ce qui t'arrive. Pense un peu aux conséquences que tes actes auraient pu avoir. Si tu avais été capturé, à ton tour… ou pire… Que crois-tu qu’il serait arrivé ? Tu imagines ce que moi… ou ton père… aurions pu faire ? S’il t’avait capturé, et deviner qui tu étais… Ils auraient eu une arme contre… contre lui. Réfléchi bien à ce que le monde deviendrait si quelqu’un comme Degaton pouvait utiliser Superman ?
Lois n’osait imaginer ce qui pourrait arriver s’ils s’étaient retrouvés dans cette situation. Elle y pensait depuis des jours, et cela ne l’aidait pas à lutter contre ses insomnies.
“ Tu dois faire des choix que jamais je n’aurais eu à faire à ton âge, et même encore aujourd’hui. Tu as tant de pouvoirs… Peut-être plus que ton père encore. Mais tu es encore trop jeune. Trop jeune pour faire ce genre de choix, ce genre de choses. Tu ne maîtrises pas tout, tu ne te maîtrises pas complètement. Tu ne peux pas être responsable. Un jour, oui. Mais pas aujourd’hui.
Jonathan S. Kent
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Re: Mieux vaut demander pardon que permission - Kent family Mar 13 Avr 2021 - 20:48
Mieux vaut demander pardon que permission
⇜ code by bat'phanie ⇝
[désolée pour le retard énorme ! J’ai profité de ce dernier pour subtilement amener la discussion sur la Justice Academy que Jon va rejoindre, si jamais]
Re: Mieux vaut demander pardon que permission - Kent family Mer 28 Avr 2021 - 15:19
Jon Kent fait le dur apprentissage de la vie en société – il grandit. Littéralement, tous les jours. Physiquement. Mais aussi moralement, psychologiquement. En faisant face aux conséquences de ses actes. En assumant les résultats de sa conduite.
En acceptant ses torts, et en décidant d’aller de l’avant.
Même s’il demeure aussi un enfant, attablé chez lui, avec sa mère. Dans le bel appartement qu’ils partagent au cœur de Metropolis.
Un fort bel endroit, où ils peuvent se sentir chez eux… et en sécurité. Où tous peuvent retirer les masques, les lunettes et les capes. Enfin.
« Une école ? J’espère que tu n’es pas en train de négocier un billet pour Poudlard, en punition d’une bêtise. »
Certains continuent de porter leurs capes, même à la maison. Les vieux réflexes ont la vie dure.
« Parce que ce serait fort audacieux… et il faudrait le bagout de Damian, pour porter ce projet sans perdre la face. »
Et notamment le locataire principal des lieux – la Merveille de Metropolis. L’Homme de Demain. Le Dernier Fils de Krypton. L’Homme d’Acier.
« Et… de tout ce que tu peux retirer de ton amitié avec Damian, ce n’est pas ce qui aurait ma préférence, je l’avoue. »
Clark Kent. Connu sous bien des noms, suivi par bien des surnoms comme ceux cités précédemment – mais qui demeure, en son for intérieur, habité par des rôles bien plus simples. Fils, de Martha et Jonathan Kent. Cousin, de Kara Zor-El. Ami, de ceux qui lui font le bonheur de le connaître. Et surtout…
Père. Et mari. Des deux personnes les plus importantes au monde, pour lui.
« Salut, jeune homme. Je sais que ta mère n’aime pas que tu fasses du sport sitôt après avoir bu et mangé, mais… que dirais-tu d’échanger quelques balles, dans le champ ? »
Quelques balles de baseball ; dans le champ. Le champ du domaine Kent – à Smallville. A des centaines de kilomètres de là. Quelques secondes, pour eux, à super-vitesse.
Clark est ainsi devant son fils, calme et souriant. Il s’est introduit à super-vitesse chez eux, après avoir entendu la discussion entre Lois et lui. Il ne devrait pas – mais il l’a fait. Il a écouté, sans intervenir ; tout en stoppant un cambriolage et en secourant un cochon d’Inde, échappé à sa propriétaire et sur le point d’être dévoré par un chat affamé. Il serait arrivé plus tôt, s’il n’avait pas dû retirer du liquide pour acheter une boîte de pâtée. Il devrait vraiment songer à ajouter une poche cachée supplémentaire, pour la monnaie.
« Enfin… sauf si tu penses que ton vieux père n’est pas capable de suivre le rythme, mmh ? »
Clark sourit, pour apaiser son fils ; pour le rassurer. Pour entamer la discussion, aussi.
Lois ne dit rien, mais tous deux échangent un regard – elle comprend. Elle a parlé. Elle lui a parlé. Ils se sont expliqués. A son tour.
Jonathan S. Kent
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Re: Mieux vaut demander pardon que permission - Kent family Dim 2 Mai 2021 - 18:13
Re: Mieux vaut demander pardon que permission - Kent family Lun 3 Mai 2021 - 11:09
« Ha ! »
Un sourire amusé passe sur les lèvres de Superman, alors qu’il voit la traînée rouge et bleue qui lui tient lieu de fils partir de l’appartement familial. A super-vitesse, avec le plaisir de l’insouciance.
Ah, la jeunesse.
« Je le ramène pour le dîner, sans faute. »
« J’espère bien. »
Lois Lane secoue la tête, devant le manège du père et du fils.
« Et… j’ai bien envie de te donner une raison, de revenir pour ça. »
Sans attendre, la journaliste s’avance et se cale contre l’Homme d’Acier, pour un moment intime. Fort.
« Allez… ne traîne pas trop, Smallville ! Et ne mangez rien chez ta mère avant le repas ! »
« Ah, tu me connais ! Je fais de l’équilibre alimentaire une priorité ! »
« C’est bien parce que je te connais que je dis ça ! Allez, file ! »
Les deux époux finissent leur étreinte par un rire sincère – et une autre traînée rouge et bleue s’échappe de Metropolis, pour retrouver Superboy dans les airs.
« Hey ! J’ignorais que tu étais tellement pressé, garçon ! J’espère que tu as amélioré ton lancer, ça me mettrait mal de te battre encore ! »
Un clin d’œil complice accompagne ses mots, alors que Clark se glisse lentement en position pour partir.
« Bon… prêt ? »
Il n’attend guère de réponse – il n’en a pas besoin. Ils partent, ensemble.
Le père et le fils se projettent au-dessus du sol, au-dessus de l’Amérique toute entière. Ils volent. Ils vont vite, aussi.
Pas aussi vite que le pourrait Clark – mais à une bonne vitesse, quand même. Une vitesse que Jon réussit à tenir, ce qui impressionne son père. Qui, cependant, espère que son fils ne grandira pas trop vite… il veut en profiter, encore.
Une pensée, songe-t-il soudain, que Jonathan et Martha Kent ont dû avoir aussi – ce qui lui rappelle combien ses parents adoptifs ont été formidables. Car ils ne l’ont jamais empêché d’avancer, d’évoluer. De grandir. Malgré son rythme rapide.
Ces pensées fluides accompagnent l’arrivée du père et du fils à destination. Smallville. La ferme des Kent, notamment.
Où ils se posent, alors que les occupants sont absents. Pour le moment.
« Bon, et si on se changeait ? Il faut s’habiller, pour les grandes occasions ! »
Clark sent que son fils peut être usé, fatigué par le trajet. Il fait exprès de se changer sans super-vitesse, pour permettre à Jon de se reprendre. De souffler, clairement.
« Tu as la balle ? »
Il s’empare d’un gant, et vient se placer sur le champ où il a échangé tant de balles avec son père – où il en a tant perdu, aussi. Souvenirs heureux d’un temps plus simple… qui, surtout, lui a donné envie d’en offrir autant aux autres. Aider comme lui a été aidé. Sauver comme lui a été sauvé. Tout simplement.
« Et sinon… ça va, le décalage horaire ? »
Avec l’Europe, bien sûr. Clark s’accroupit, se tient en position pour rattraper la balle – et il aborde doucement, diplomatiquement, le sujet qui fâche. Le sujet qui a fâché, plutôt.
Mais, toujours, le sujet qui doit être abordé.
Jonathan S. Kent
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Re: Mieux vaut demander pardon que permission - Kent family Mar 21 Sep 2021 - 22:28
Re: Mieux vaut demander pardon que permission - Kent family Mer 22 Sep 2021 - 11:03
« Mmh. »
Un léger souffle s’échappe des lèvres de Clark, alors qu’il passe sa main libre dans ses cheveux. Toujours idéalement coiffés, quand il est en costume ; mais ce n’est pas le cas ici.
Sa coupe est désordonnée, troublée, chaotique. Humaine. C’est fait exprès. Il y tient.
Il tient à cette humanité, il la chérit. Elle est sa priorité. Et elle lui permet, ainsi, de réfléchir rapidement à la question de son fils – pour y répondre, avec douceur. Et sincérité.
« Je l’ai été. Je ne le suis plus. »
Un sourire tendre passe sur son visage.
« En fait… je ne sais pas. Tu grandis, Jon. Tu ne vieillis pas encore, tu grandis encore – et tu commences à développer des capacités, oui, qui te rendent différent des autres. Mais, surtout, tu prends en âge… et ton esprit se développe. Je pense que tu peux comprendre, si je te parle sérieusement. Alors… oui, je l’admets. Je ne sais pas si j’ai été fâché contre toi – vraiment fâché. »
Clark lève sa main recouverte du gant de baseball que Pa’ lui a donné, jadis. Il ne l’a jamais perdu. Il ne l’a jamais endommagé. Il ne l’a jamais oublié.
« J’ai été… inquiet. Fâché oui, un peu – mais surtout parce que j’étais inquiet. Et Maman aussi, en fait. Tu… nous as fait peur. »
Il bouge sa main, pour inviter son fils à lui relancer la balle.
« Ce n’est pas toi qui nous as fait peur – c’est ce qui pouvait t’arriver. Tu as disparu, sans prévenir. Tu es parti dans une zone en guerre. Tu es parti dans un endroit extrêmement dangereux, même pour toi. Tu es allé affronter des armées, des soldats ; des tueurs. Menés par un homme dangereux, qui peut aller et venir dans le Temps. Nous avons eu peur, Jon. Et c’est pour cela que Maman a été tellement fâchée. »
Il récupère la balle lancée par son fils, et lève son pouce pour le féliciter de son envoi. Il enchaîne, sans faillir.
« Je… comprends, cependant. Je comprends pourquoi tu as fait ça. Enfin, je pense comprendre. Tu as voulu bien faire, je crois. Tu as voulu aider. Comment t’en vouloir ? Maman et moi, nous te disons tout le temps de bien faire – d’aider les autres. Etre gentil, serviable, attentif, courtois, généreux. Et tu as ces pouvoirs… et tu peux aider. Tu peux faire la différence. Bien sûr que tu as voulu aller en Europe. Je comprends. »
Il acquiesce, doucement. Sa voix est lente, calme, posée. Presque mélodieuse. Rassurante, espère-t-il. Il ne tient pas à crisper son fils. Sa mère s’est occupée de le disputer. Lui a un autre rôle ; plus agréable. Il devra s’en excuser auprès de Lois, en rentrant.
« Mais… si je comprends l’envie d’aider, le besoin d’aider – je ne peux pas accepter l’irrespect, Jon. »
Son visage ne se ferme pas, mais le ton se fait plus sûr ; légèrement moins doux.
« Nous sommes tes parents, et tu es mineur. Tes capacités te rendent différent d’autrui – mais pas supérieur. Je sais que tu ne le penses pas… mais tu as agi ici comme tel. Pour aider. Pour bien faire. Oui. Mais… je n’accepte pas que tu agisses sans nous prévenir. Je n’accepte pas que tu te mettes en danger, alors que tu n’as pas la pleine autonomie pour t’en sortir seul ; oui, même avec ces pouvoirs qui te rendent différent des autres. Tu nous as fait peur, Jon. Maman n’a pas été fâchée car tu n’as pas respecté les règles – mais parce qu’elle sait que tu ne peux pas encore te sauver tout seul. Jon, même moi, je ne peux pas toujours me sauver tout seul. La Justice League est là pour me sauver, et la JSA est là pour sauver la Justice League. Etc. Et là… là, tu nous as fait peur. Je ne te dis pas que tu avais tort de vouloir aller en Europe – je te dis que tu as eu tort d’aller en Europe comme ça. Tu comprends ? »
Clark renvoie la balle, légèrement plus fort qu’avant. Non pas pour allier le geste à la parole… mais parce que le souvenir de son fils en proie aux dangers de l’Europe de Degaton le crispe, encore. Cela ne l’énerve pas. Cela l’inquiète, le ronge. Le terrifie.
Parce qu’il l’aime, plus que cela ne peut être dit.
« Et bon… on peut négocier, pour ta grasse matinée. Si un certain jeune homme fait toutes les corvées de la famille… peut-être… que… »
Il adresse un clin d’œil complice à son fils, et forme un sourire amusé. Cela lui fait du bien. Cela lui fait du bien, d’être complice avec lui.
Même si, hélas, cette discussion n’est pas encore terminée.
« Et… juste une question. Sans polémique, sans piège. Juste une question, pour avoir ta réponse sincère. A ton avis. Pourquoi est-ce que je ne vais pas en Europe, moi aussi ? »
Clark relève sa main gantée, et sourit. Autant pour attirer la balle… que pour inviter Jon à répondre. Sans piège, vraiment.
Il ne piègera jamais son fils. Mais entend l’accompagner, encore et encore, alors qu’il ne cesse de grandir – et, aussi, de rencontrer des problèmes que même des Supers ne peuvent régler par des coups.
Jonathan S. Kent
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Re: Mieux vaut demander pardon que permission - Kent family Dim 17 Oct 2021 - 22:39
Re: Mieux vaut demander pardon que permission - Kent family Lun 18 Oct 2021 - 16:44
Un sourire doux glisse lentement sur le visage de Clark, alors qu’il écoute la réponse hésitante mais sincère de son fils, à sa question. Sa question si forte, si terrible ; si profonde.
« Je te remercie. »
Sa voix est calme, douce.
« Vraiment ! »
Un rire clair accompagne ses mots, certainement surprenants pour Jon.
« C’est… une question difficile, que je t’ai posée. Je te l’ai dit, tu es grand – tu grandis, et si vite ! Mais… je reste ton père, et je sais quel… poids, je peux avoir pour toi. Enfin, je l’imagine. Disons que… je projette, sur la vision que tu dois avoir de moi, la vision que j’avais de mon père. Et ça… oui. C’était quelque chose. »
Par instinct, par réflexe, Clark tourne le visage et fige son regard vers la ferme des Kent. Un sourire tendre accompagne une rêverie courte mais intense.
Pendant des années, Jonathan Kent a été un héros pour son fils adoptif – un véritable demi-dieu, qu’il admirait à chaque instant. Même quand Clark a commencé à développer ses pouvoirs.
Et quand l’enfant est devenu jeune homme, quand le jeune homme a commencé à voir les failles de son père, à voir ses doutes et ses peurs… Jonathan Kent n’a plus été un demi-dieu, non. Juste un homme. Mais toujours un héros, pour son fils. Encore plus grand, alors. Encore plus admirable.
« Et… je te remercie, alors. De répondre sincèrement à cette question – car oui, beaucoup se demandent pourquoi je n’agis pas. Et je sais que cela provoque des frustrations, des crispations. Des déceptions. Et même plus. »
Clark repose lentement un regard doux sur son fils, tandis qu’il tapote la balle dans son gant. Il a rattrapé l’envoi de Jon, bien sûr. Un jour viendra où le fils l’emportera sur le père au lancer – mais ce jour n’est pas encore venu, hé.
« Jon. Je… suis fier que mon fils ait eu suffisamment de courage pour aller en Europe, contre l’avis de Maman et de moi. Au mépris du danger. Parce que tu te sentais l’obligation, le besoin, le devoir d’agir, pour lutter contre une injustice. Je suis fier de toi, Jon. Je… ne peux pas valider cela, et je réprouve le fait que tu aies agi ainsi, sans nous prévenir – mais je suis fier que tu aies eu cette pulsion, ce besoin de justice. »
Il acquiesce, doucement.
« Mais… je trouve que ce n’est pas une action qui permet de trouver une véritable solution à cette crise. »
Son visage se ferme, légèrement. Clark n’entend pas devenir plus agressif ou autoritaire – mais il aborde un sujet sérieux. Et strict.
« Per Degaton est un tyran. C’est un homme rongé par le pouvoir, corrompu par ce dernier. Un homme égoïste, égocentrique, violent et brutal. Un homme qui parvient à rassembler autour de lui des suiveurs, des sbires, des fidèles. Per Degaton est une menace, un despote. Mais… Per Degaton est un homme d’Etat. »
Il souffle, lourdement.
« J’ai… très tôt, j’ai fait le choix de ne pas m’impliquer dans les principes politiques, géopolitiques. Je suis… un pompier, Jon. Je me vois ainsi. L’on peut se moquer en disant que je sauve les chats dans les arbres – mais j’en suis fier. J’éteins les incendies. Je protège des tornades. Je stoppe les tsunamis. J’arrête les attaques venues d’autres mondes. Je protège les innocents, quand des criminels s’en prennent à eux. Mais là… ici… C’est un dirigeant politique, Jon. Certes validé sous la contrainte par des Nations vaincues – mais validé par elles. Nommé par elles. Quelle est la différence entre Per Degaton, tyran de l’Europe, et les Talibans d’Afghanistan ? Quelle est la différence entre le despote européen et le révolutionnaire sanguinaire de Somalie ? Je… ne sais pas. »
Il détourne les yeux, et forme une grimace. Gêné.
« J’aime… ce monde, Jon. J’aime ce monde… comme si c’était le mien. Mais… ça ne l’est pas. Je ne suis pas né ici. J’ai été accueilli ici – et si je me sens Terrien, je ne le suis pas naturellement. Je suis un étranger ; certes bien intégré, mais toujours un étranger. Qui suis-je… qui serais-je, pour décider ce qui est bien ou mal pour la politique ? Pour l’organisation des citoyens, des gens ? Je… ne sais pas. Je n’ose pas… me plonger, dans ces débats – car, avec mes pouvoirs, où et quand m’arrêter ? Certes, je peux stopper Per Degaton, car il participe au Mal. Mais… soyons honnêtes, Vladimir Poutine est un dirigeant agressif, responsable d’empoisonnements et d’assassinats. Pourquoi ne pas l’arrêter ? Pourquoi ne pas poursuivre envers les dirigeants corrompus ? Quand me stopper, alors ? Je… ne sais pas. »
Clark hausse doucement les épaules, et relève un regard ému vers Jon.
« Je n’interviens pas en Europe… car ce n’est pas ainsi que je vois ma mission. Je suis un pompier, Jon. Je viens sauver des vies ; certainement, au fond, pour espérer que ce monde m’accueille toujours. Mais… je me refuse à intervenir dans son organisation politique – car telle n’est pas la place d’un immigré, même venu de Krypton. »
Il soupire, puis renvoie une balle douce vers son fils.
« Mais… cela me titille, Jon. Cela me titille beaucoup. Je vois. J’entends. Tout, tu le sais. Je vois et j’entends ce que fait Per Degaton, ses crimes, ses abus, ses horreurs – et cela me titille. Vraiment. Beaucoup. »
Un sourire tendre accompagne ses mots – mais Jon sait. Jon connaît son père. Jon, aidé par l’instinct de Lois Lane, sait voir derrière les paroles, et dans le regard de l’Homme d’Acier.
Ça le titille, hein ? Oui. Ça le titille. Et ça n’est en rien une bonne nouvelle pour le régime de Per Degaton…
Re: Mieux vaut demander pardon que permission - Kent family Lun 1 Nov 2021 - 17:21
« Ah ! »
Un sourire amusé glisse sur le visage de Clark Kent, alors qu'il entend la supplique – la belle tentative, un peu osée aussi, de son fils.
« Tu... ne perds pas le Nord, n'est-ce pas ? »
Il relève légèrement sa casquette, et ricane légèrement, doucement.
« On... ah. Je sais que beaucoup de gens disent que tu me ressembles, mon grand – et je dois avouer que c'est vrai, et que cela fait ma fierté. Mais, bon sang... si tu as tant de choses de moi, tu en as encore plus venant de ta mère. »
Il joue encore avec la balle, figée dans sa main.
« Lois... maman aurait fait comme toi, mon grand. Je sais que je ne devrais pas te dire ça, et je sais surtout qu'elle me grondera dès qu'elle saura que je t'ai dit ça – et elle le saura, nous le savons tous deux. »
Une lueur douce glisse dans son regard, en songeant aux capacités de déduction de son épouse. La femme la plus extraordinaire qu'il ait jamais connue ; dans ce monde et tous les autres.
« Mais... oui. Oui, Jon. Ta maman aurait fait comme toi – autant pour me demander si elle peut retourner en Europe, que décider d'y aller d'elle-même. C'est... ça que j'aime tant, en elle. C'est ça qui m'a rendu fou amoureux d'elle. Lois, ta maman, elle... elle se bat pour la vérité, et la justice ; qu'importe le prix, qu'importe le coût. Même si cela implique de ne pas respecter les règles, afin qu'elles servent encore. Plus tard. »
Clark hausse les épaules, et rabat doucement sa casquette sur son crâne.
« Jon. Je... t'entends. Je t'écoute. Et je... trouve que tu as raison. »
Il fige un regard sérieux et déterminé sur le visage troublé de son fils, mais avide d'apprendre, de comprendre ; d'avancer. En respectant ses valeurs, et ses envies.
« Tu as raison, oui. Doublement raison. Tout ceci est très compliqué. Mais... il est vrai que Per Degaton est arrivé au pouvoir non pas en respectant les règles démocratiques, le cheminement classique, le système tristement imparfait, mais dans lequel je crois sincèrement. Per Degaton... est un monstre. Un tyran. Un despote. Un salaud. Même si je n'aime pas ce terme – et même si je te défends de le réutiliser. Pas avant vingt ou trente ans, jeune homme ! »
Clark sourit, mais reprend rapidement son approche sérieuse.
« Les forces en présence... sont inégales, oui. Je... j'ai... toujours envisagé mon rôle, ma fonction dans ce monde comme celui d'un pompier... mais tu as raison, Jon. Les forces sont inégales. Per Degaton n'a pas respecté les règles. Des gens souffrent. Des gens peinent. Des gens meurent. Et moi... humf. »
Il souffle, et lève lentement son regard vers les cieux – vers les nuages, et plus loin encore, les étoiles et leur infinité.
« Je ne suis pas de ce monde, Jon. Je l'aime tant... j'y ai grandi, j'y ai trouvé l'amour, et ma voie. Et des proches. Et une famille, que j'aime plus que tout. Mais... j'ai toujours pensé ne pas avoir le droit d'imposer mes idées ; ma voie. Mais là... oui. »
Clark acquiesce lentement, et repose son regard sur Jon.
« Oui. Tu as raison, mon fils. Per Degaton est un tyran, qui n'a pas sa place en Europe ; ni dans ce monde. Redemande-moi maintenant, Jonathan. »
Le jeune enfant sait que son père n'utilise son prénom entier qu'en cas de moments forts, intenses ; cérémonieux.
« Redemande-moi si tu peux retourner en Europe. Ou plutôt... »
Clark lui renvoie la balle de baseball, et esquisse un sourire calme mais déterminé.
« Ne me redemande pas si tu peux repartir en Europe seul. Mais demande-moi plutôt... Si tu peux m'accompagner en Europe. Pour libérer ces peuples d'un joug que je refuse de tolérer plus longtemps. »