Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Lun 13 Sep 2021 - 15:31
Elle est découverte en mars 2016 par l’Humanité. Elle est placée dans la constellation de la Grande Ourse. Elle est située à 32 milliards d’années-lumière de la Terre.
Elle !
Connue comme GN-z11 par quelques Terriens.
Elle !
La Galaxie Ilfirin, pour ceux qui y vivent.
Une part du Cosmos considérée comme la plus éloignée de l’Humanité, qui n’a encore que trop peu d’éléments dessus. Même les voyageurs cosmiques s’aventurent peu, ici ; rarement. Jamais.
La Galaxie Ilfirin est petite, en effet. Elle n’abrite, en soi, qu’un monde – et qu’une lune.
La lune Munta.
La planète Alma-Lar.
Alma-Lar.
Un monde immense, composé d’un tout urbain – sans végétation, sans espace naturel. Sans rien d’organique sur le sol. Sans rien de vivant, par lui-même.
Alma-Lar.
Un monde cybernétique. Un monde technologique. Un monde pleinement tourné vers le progrès ; son progrès. Son avancée. Son développement.
Alma-Lar.
Un monde avec un gouvernement, et des castes ; beaucoup de castes. Beaucoup de niveaux dans les castes. Une division sociale incompréhensible, pour quiconque n’est pas né ici – ne subit pas ce fonctionnement dément.
Alma-Lar.
Où le bruit domine. Où la quiétude n’existe plus. Où l’activité domine. Où la vie explose. Où la vie grogne. Où la vie domine.
Alma-Lar.
Où le sommeil est un produit de luxe. Où les drogues sont un aliment de base. Où l’espérance de vie est, en principe, de vingt-trois années terrestres.
Alma-Lar.
Où les esprits sont brisés. Où les corps sont piétinés. Où les âmes sont absentes.
Alma-Lar.
Le monde qui s’ouvre aux autres mondes – le monde d’une galaxie qui se fait, enfin, connaître. Et pour cause.
Alma-Lar… a vaincu la Mort.
Plus personne ne meurt à Alma-Lar, depuis trois semaines. Plus personne ne décède de cause naturelle ; et même de cause violente.
Alma-Lar a vaincu la Mort.
Alma-Lar a envoyé des agents pour informer l’Univers de cet événement ; de cet exploit. Et du prix à payer, pour en bénéficier.
Alma-Lar a vaincu la Mort – et entend désormais monnayer sa bonne fortune.
Alma-Lar.
Où, dans l’un des nombreux bars des nombreux quartiers malfamés, une silhouette erre – étrange et troublante. Mystérieuse et troublée, aussi.
Il souffle. Il découvre Alma-Lar ; il n’aime pas. Il se crispe.
Il ne veut pas être là, mais il n’a pas le choix.
Il est Scott Free. Il a fait avancer l’Univers d’une seconde, pour évacuer aux oubliettes les spectres des divinités cosmiques maléfiques, passées et désormais abandonnées. Il a sacrifié pour cela son avenir ; l’avenir.
Il est Mister Miracle. Il ne veut pas être là – mais il l’est. Il le doit.
Alma-Lar a vaincu la Mort, et veut le monnayer ; il comprend. Mais il n’accepte pas.
Il est Mister Miracle. Il règle les problèmes de l’Univers. Et vaincre la Mort… est un problème, dont il doit s’occuper.
Re: Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Lun 13 Sep 2021 - 17:45
L'Univers est grand et vaste, ancien et extrêmement garni. S'il est le fruit de milliards d'années d'existence, d'ordre et de chaos, de vies parallèles et entrecroisées, de pur libre-arbitre, de tout ce qui peut être pensé ou imaginé et plus encore, une seule chose n'y a jamais eu sa place: la fin de la Mort. Cela viendra, un jour, quand l'être deviendra non-être. Nous sommes d'y être encore. Pourtant, la petite planète Alma-Lar de la galaxie Ilfirin semble être très en avance sur toutes ses sœurs.
A l'autre bout du cosmos, dans le système solaire, au bout d'une des branches les plus éloignées de la Voie Lactée, quelqu'un ayant tout droit d'agir l'a remarqué, l'a senti, et ne l'accepte pas. Un doute l'assaille, quand son regard se pose sur ce monde technologique, pourri par les ravages d'une science galopante, inarrêtable. Alors il accentue sa vision, insiste sur ce qu'il perçoit.
Sa Bouche s'ouvre d'abord, de stupéfaction.
Son Œil s'embrase ensuite, de colère.
Enfin, il se saisit de sa Lame noire, et traverse l'infinité de la Création, frôlant du bout des ailes des étoiles dont il est l'Alpha et sera l'Omega.
Au cœur de ce monde de câbles et de métal, où cœur, âme et véritable bonheur n'existent plus que dans les contes pour enfants et les légendes oubliées, l'arrivée d'une immense paire d'ailes blanches choque, surprend, et devient immédiatement source d'histoires pour les prochaines années; les seuls animaux encore en vie d'Alma-Lar sont quelques races de créatures conscientes universellement méprisées et d'énormes rats mutants, fruits fertiles de la rencontre entre la vermine locale et la radioactivité d'usines gigantesques aux abords des cités défavorisées.
Ce relent de misère, de désespoir et de dépotoir n'est pas sans rappeler celui d'un autre endroit, mythique, terrible, et pourtant bien réel: les Enfers. A ceci près qu'au lieu d'immenses structures de feu et de roche, des buildings crèvent les nuages de pollution, ici.
Au détour d'une allée crasseuse mais fréquentée, Mister Miracle le sacrifié, Mister Miracle le sauveur cosmique va entrer bien sans s'en rendre compte dans un autre bar, une taverne futuriste à moitié ouverte, éventrée comme par un météore.
Des gémissements en émanent, nombreux, déchirants, l'odeur du sang vient soulever le cœur. De nombreux corps jonchent le sol, dans de bien terribles positions, impuissantes, brisées. Au-dessus d'eux, droit debout, une silhouette menaçante et élégamment vêtue. Un destructeur total armé d'une épée aussi noire qu'une nuit sans étoile.
Un ravageur qui finit de retirer sa lame d'un corps fendu en deux, mais en vie. Et qui se tourne vers Mister Miracle, avec un large sourire, charmant au possible au milieu de ce charnier révoltant.
Un charnier sans la moindre victime.
- Ah, Mr. Free ! Dire que c'est une surprise de vous trouver ici serait un mensonge. Et je ne mens jamais. Bienvenue sur Alma-Lar !
Il est Lucifer Morningstar. Il a chu, et est remonté. En vacances sur Terre, il ne manque pour autant pas d'entretenir ses bonnes vieilles habitudes.
Il est le Diable. Il ne s'occupe peut-être plus des problèmes de l'Univers, mais vaincre la Mort... est une pure hérésie, qu'il doit punir.
Re: Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Mar 14 Sep 2021 - 10:51
Il erre.
Au cœur des trop nombreux bas-fonds de la structure principale de la planète Alma-Lar. Au cœur de la Galaxie Ilfirin. Au cœur de cet océan de métal, de bruit, de fureur et d’oubli.
Mister Miracle erre. Littéralement comme une âme en peine – ce qu’il est, au fond. Ce qui n’a guère d’importance ici.
Ses yeux fatigués découvrent un monde tourné, concentré sur un fonctionnement vicié. Plus ils produisent, plus ils perdent leur planète. Plus ils perdent leur planète, plus ils doivent produire des éléments artificiels, pour compenser ce qu’ils abandonnent.
Alma-Lar se perd un peu plus chaque jour. Ses habitants perdent l’esprit un peu plus chaque heure. Et cela le crispe.
Même s’il veut se détourner de l’Univers. Même s’il a sacrifié son espoir à la survie du Cosmos. Même s’il demeure aigri, hanté, brisé. Scott Free n’y arrive pas.
Il erre, au cœur d’Alma-Lar. Il s’enfuit, s’échappe dès que cela lui revient – dès qu’il y revient. Dès qu’il le subit.
La crispation. La tristesse. L’empathie. Il voit. Il voit tout ce qu’il se passe – tout ce qu’ils font. Tout ce qu’ils perdent, ce qu’ils sacrifient.
Il voit ce que les locaux subissent… et il en est touché. Il en est troublé. Il en est heurté.
Le Néo-Dieu part, alors. Il quitte un bar, puis un autre, et encore un autre. Il s’échappe. Il court, mais sans hâter le pas. Il s’échappe. Il essaye de trouver un endroit où la souffrance morale et physique ne domine pas. Il essaye de trouver un lieu où, au moins un peu, les gens ne seraient pas pleinement dépendants aux paradis artificiels, et à la folie qu’ils enclenchent.
Mister Miracle tente de trouver un espace où la souffrance ne domine pas, à Alma-Lar. Mais…
Mais son prochain et nouveau lieu d’abandon incarne, soudain, le pinacle de ce qu’il fuit ; avec, en son centre, le héraut même de cette douleur, de cette folie. De ce Mal, qui ronge et corrompt Alma-Lar.
« Que dia… ha. »
Il s’interrompt, dans un sourire ; factice.
Son regard glisse sur l’espace, la zone – l’horreur. Des corps. Des corps brisés. Des corps blessés. Des corps percés. Des corps qui souffrent. Et qui ne meurent pas.
L’odeur du sang est abominable, entêtante ; étouffante. Sa langue claque dans son palais, sous cette sensation abusive de fer qui l’entoure. Ses doigts se crispent et, pour les occuper, il leur donne ses lunettes de soleil, qu’il retire doucement. Un signe, aussi, pour montrer qu’il n’a pas peur. Un mensonge ; un de plus.
« Salululu. »
Sa voix est lente, fatiguée ; blasée. Volontairement.
Doucement, ses baskets le guident au cœur du bar ensanglanté. Il avise un siège qui n’est pas tâché – un miracle. Il est pour lui, définitivement.
« Tu as saisi ? Salululu ? Salut… Lulu. Lucifer. Une blague. Humour ! C’est assez répandu, dans plusieurs confins du Cosmos. Paraît que c’est pas le délire de Papa. M’étonne pas. Les pères sont rarement drôles, hein ? Paraît. »
Scott peut confirmer, pour Izaya. Et… cela sera sûrement également le cas, pour lui. Plus tard. Non pas par Jacob. Qui n’existera pas. Qui ne vivra pas. Qui ne viendra pas ; plus. Mais par N’vir. Ce qui provoque un soupir long, et douloureux, alors que le Néo-Dieu s’assoit sur le siège… et concentre son attention non pas sur Lucifer Morningstar, mais sur sa Boîte-Mère.
Comme le premier geek venu. Son t-shirt change, comme par magie ; mais ça n’en est pas. Comme son attitude, qui n’est pas uniquement une provocation.
Mister Miracle ne goûte guère la présence ici du diable ; bien qu’il considère que d’autres méritent plus ce titre, et ce statut. Il attend de voir, alors. Il provoque, pour voir ce que ça donne… car peut-il bien lui faire, finalement ?
Personne ne meurt, sur Alma-Lar. Et tous les sévices, toutes les horreurs que pourrait lui infliger le Déchu… sont bien faibles, en comparaison de ceux qu’il s’est imposés.
Scott Free est son propre démon. Lucifer Morningstar est ainsi une menace bien pâle, pour lui.
Re: Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Mar 14 Sep 2021 - 14:24
Le Diable est connu pour les sévices qu'il inflige aux âmes damnées, qui lui sont dues. Toutes dues. Tortures infâmes, boucles temporelles culpabilisantes, anéantissement de l'individualité, juste châtiment tel que l'a voulu le Tout-Puissant pour punir les mauvais, tel que l'a appliqué des millénaires durant son fils déchu en quête d'attention paternelle. Le premier rebelle, le premier travail d'intérêt général. Mais sa très mauvaise réputation vient surtout des libertés qu'il s'est donné lors de l'arrivée des premiers humains: dissections, découpes, observations, analyses de l'œuvre de Dieu. A ses yeux, tout entrait parfaitement dans le cadre de sa mission: et puis, pourquoi diable cela serait moins acceptable que d'examiner une grenouille ou une chauve-souris en cours de sciences. Il se devait de comprendre le fonctionnement de ces êtres de chair, pour bien faire son travail.
Mais aujourd'hui, sur Alma-Lar, ce massacre aux allures de vendetta divine revêt plusieurs caractères. Le sacré, déjà. La Mort est un aspect immuable, que nul ne doit réussir à dompter. Jamais. Pas même Lui, planqué qu'il est en haut de sa tour de nuages et d'angelots joyeux. Tout se doit d'avoir une fin. Ceux qui tentent de la prolonger finissent souvent dans un des quelques puits infernaux les plus profonds, d'ailleurs.
Le scientifique, aussi. Tout ésotérique qu'est l'Etoile du Matin, il aime décortiquer pour se repaître du fond des choses. Amateur de savoir comme de bon vin, il en vient souvent à comprendre ce que le monde a à lui offrir par l'expérimentation et les essais.
Et le colérique. Car Alma-Lar ressemble trop, beaucoup trop à tout ce qu'il a cherché à fuir, là d'où il vient. Remettre les pieds dans un enfer le crispe, le gêne, l'agace, fusse-t-il différent à ce point des abysses primordiales.
Appuyé contre son énorme lame noire, il regarde alors Scott Free avec un mélange de pitié, d'amusement et de sympathie.
- Les pères stoïques font souvent les enfants les plus drôles, une fois ceux-ci débarrassés de leurs névroses.
Il en connaît quelque chose, ça oui.
- Cela viendra un jour, Scott, ne vous en faites donc pas. Le vrai oubli, la vraie solitude, l'enfer personnel, et pas ce petit trouble passager, hein. Il s'agit d'être un petit peu patient; ce bon vieux Izaya s'est trouvé un nouveau chouchou, après tout.
Il provoque, aussi. Lucifer se moque, tacle pour rester dans le ton. Le Diable sait faire quand on en vient aux gens à l'ego assez grand pour, par exemple, se produire en spectacle devant des salles entières.
Mais un bruit lui fait fermer les yeux d'agacement. Un gémissement de douleur, glissant hors d'une gorge ensanglantée d'un des pauvres gars lacérés du bar. Ce qui n'est pas DU TOUT au goût du Diable, qui fait quelque pas vers le fauteur de troubles, pour lui poser un majeur sur la bouche, accroupi.
- Chut chut chut, les grandes personnes parlent. Merci.
De nouveau droit sur ses jambes, Lucifer reprend là où il en était, comme si rien ne l'avait interrompu.
- Pas mal ce petit tour avec les Titans. Moins à mon goût que vos anciennes pitreries, mais pas mal. Je suis un peu vieux jeu, à mon corps défendant.
Bien vite, son regard impitoyable passe sur les damnés d'Alma-Lar, gisant à ses pieds.
- Je suppose que nous sommes tous deux ici à cause de la même chose.
Re: Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Mar 14 Sep 2021 - 15:08
« Mmh-mmh. »
Un soupir anodin et plein de défi répond… à Lucifer Morningstar. Au diable. Littéralement.
Le Premier Déchu, le fils rebelle, l’ange mauvais, le rejeté, le rejet, le Mal, l’impur, le maître de la luxure, le corrupteur… est ici. Sur Alma-Lar. Au cœur d’un de ses bouges, les plus profonds et les plus oubliés.
Et il parle – il lui parle, à lui. Scott Free. Mister Miracle. Un Néo-Dieu. Mortel, malgré tout ; en principe. Qui, cependant, ne lève même pas les yeux alors que Lucifer lui parle – son attention toute entière concentrée sur sa Boîte-Mère, qu’il ne cesse de manipuler. Comme le premier accro à Angry Birds venu.
« Une névrose ne disparaît jamais vraiment, et tu le sais. »
Sa voix, cependant, résonne à nouveau au cœur de cet établissement brisé, tant physiquement que psychiquement, par le déchu. Son regard reste figé sur son artefact. Mais, lentement, sa bouche s’ouvre – et la discussion reprend.
Enfin… un monologue succède à un autre, plutôt.
« C’est pour cela que le terme est si proche d’un autre – la nécrose. La névrose est une nécrose de l’esprit. L’on ne s’en remet jamais vraiment. L’on n’y survit jamais pleinement. L’esprit de toute créature vivante, enfin pour la plupart, enfin pour tous ceux qui veulent vraiment vivre plutôt que survivre, est en proie aux névroses. Le Créateur l’a voulu ainsi. Un défi ? Peut-être. Une pique ? Sûrement. Un oubli ? J’en doute. Ton géniteur, Lulu, a tenu à ce que ses créations, directes ou non, voient leurs esprits lentement dépérir sous le coup des souffrances psychiques. Je pense, cependant, que tu en as pleinement conscience. Comment vont tes complexes, ces derniers siècles ? »
L’ombre d’un sourire glisse sur son visage barbu – il va un peu fort, quand même. Bien. L’autre ne prend pas de gant, non plus. Autant enchaîner.
« Et… je prends cela comme une promesse, alors. Ce vrai oubli, cette vraie solitude, mon enfer personnel. Il est tellement agréable de bénéficier du jugement d’un professionnel sur ce petit trouble passager, comme tu l’évoques ! Ah, c’est rassurant. Je pensais avoir atteint le fond ; formidable, tel n’est pas le cas ! Je te remercie également de votre jugement positif sur mon petit tour – tout cela me rassure doublement. Tu ne vois pas pourquoi ? Allons, allons. Cela implique beaucoup… car si je puis encore tomber plus bas – cela veut dire que ma réaction sera encore plus terrible. Non ? »
Il lève les yeux ; enfin.
Mister Miracle relève son visage, et fige son regard sur celui de Lucifer. Et ses yeux… ses yeux sont sombres. Ses yeux sont froids. Ses yeux sont terribles. Ses yeux sont littéralement dénués de sentiment – et vieux, de centaines d’années. Pas autant que Lucifer, mais suffisamment pour que ce dernier comprenne que Scott Free a compris, oui.
Le Néo-Dieu a compris que la Vie et l’Univers sont une sale blague. Il agit en conséquence.
« Je suis en effet présent sur Alma-Lar car j’ai appris que ce monde, véritable grain de sable dans une note de bas de page d’une annexe supprimée du Grand Livre de l’Univers, a réussi l’impossible. Ils ont vaincu la Mort. »
L’annonce est forte. Le visage qui l’exprime est fermé, dur. C’est une annonce grave ; et gênante.
« Ce qui n’est une bonne nouvelle que pour les esprits faibles et à l’intellect limité. Donc à l’essentiel de l’Univers. »
Il se redresse, et souffle lourdement. Très théâtral. Certains réflexes ont la vie dure, même en pleine dépression.
« Ils vont venir, Lulu, et tu le sais. Ils vont venir, parce que ces crétins d’Alma-Lar ne le cachent pas – ils envoient même des éclaireurs, des messagers pour donner l’information. Ils pensent pouvoir monnayer ça. Alors qu’ils vont être assiégés pour être pillés. Et ils n’auront même pas le réconfort de la Mort, pour abréger leurs souffrances. »
Comme ceux et celles maltraités – massacrés par Lucifer Morningstar, à leurs pieds. Qui ne disent plus rien, cependant.
Parce qu’ils ont peur de lui, après son mouvement pour faire taire l’un des leurs ; peut-on croire. C’est un peu vrai, mais pas entièrement.
Toutes les victimes, toutes ses victimes sont en effet terrorisées par lui… mais, surtout, sont sous le coup de drogues très fortes, qui les font littéralement planer, en coupant les messages de douleur. Ils sont en plein trip silencieux.
Un trip déclenché par les phéromones dégagées par la Boîte-Mère de Mister Miracle, qui fixe Lucifer, debout et théâtral. Il ne dit rien. Il ne dira rien. Il n’est pas stupide. Il n’est pas un crétin – mais qu’il soit définitivement damné, s’il laisse des êtres souffrir devant lui. Même des êtres comme eux.
« Cet acte contre-nature va provoquer une boucherie cosmique, et je n’en ai plus le goût. D’autant que hé, la Mort, je l’ai suffisamment croisée – on n’y touche pas. »
Une porte s’ouvre, cependant. A la volée. Trois personnes rentrent.
« A TERRE ! TOUT LE MONDE A TERRE ! VOS PASS D’IDENTITE ! VOS SCANS DE CASTE ! JE VEUX CONNAITRE VOTRE LIGNEE, BANDE DE MERDEUX ! »
Trois personnes hurlent, en menaçant… ceux qui sont encore debout.
La force de police d’Alma-Lar menace donc… Lucifer Morningstar et Scott Free. Et ce n’est pas une bonne idée.
Re: Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Lun 4 Oct 2021 - 18:03
Scott Free (qui ne l'est que de nom) parle. Il s'exprime. Il babille, un peu. C'est mignon. C'est maladroit, aussi, bien qu'il ne puisse en avoir encore conscience. Cela viendra, avec le temps et la maturité. Peut-être avec quelques millénaires de plus. Pour autant, il a l'oreille de son interlocuteur, ce Nouveau Dieu. Lucifer Morningstar lui prête attention, et c'est déjà bien plus que ce à quoi beaucoup d'autres ont eu droit. Même si, au final, après ce long discours, le Déchu se contente de hausser les épaules, avec un petit sourire énigmatique particulièrement agaçant il faut le dire.
- C'est curieux chez les malins, ce besoin de faire des phrases. Cela dit...
"Lulu" ne peut en rajouter une couche, cependant: les forces de l'ordre arrivent, cuirassées, lourdement armées, prêtes à blesser, mais pas à tuer bien évidemment. Plus sur Alma-Lar. Plus depuis quelques temps déjà. Mais ce qui énerve le fils de Dieu, ce n'est pas tant cette débauche -inutile- de moyens, ni le fait qu'on lui ait coupé la parole. Non. On le ramène encore à ses origines, à la base de tout, à son Père. Ces années, ces décennies, ces siècles, ces millénaires à se battre contre le concept de filiation ne sont qu'un échec flagrant, et cette défaite cuisante, couplée aux "complexes" que Mister Miracle décèle bien sous l'élégante surface, fait craquer le vernis, fait disparaître le lustre.
- Ma lignée ?
Pourtant, en lieu et place d'une explosion volcanique, un rire résonne. Ces hommes de main auraient préféré une explosion, simple, brutale, définitive (ou presque compte tenu des circonstances). La clarté de ce ricanement n'a d'égale que la cruauté qu'il dégage, et des sévices interminables qu'il annonce.
- Ah ! Elle est drôle celle-là ! Ah !
Et les voilà qui arrivent, déjà, avec une chaleur grandissante, et une aura lumineuse qui fait de même. Menaçant, Lucifer avance, conscient qu'aucun de ces insectes ne saura lui résister.
- Vous ne pouvez même pas appréhender l'absurdité de vos actions ici malgré vos pitoyables petites cervelles, et vous pensez pouvoir comprendre qui je suis ?
La réalité se trouble. Les tirs des deux policiers se perdent dans le néant. Toute résistance est illusoire. Inutile ? Dangereuse, plutôt. Leurs armes fondent, transformées en un véritable magma rougeoyant, ajoutant encore à la brûlure lumineuse.
Et le Diable se laisse aller au grandiloquent.
- JE SUIS L'ÉTOILE DU MATIN, LE PORTEUR DE LUMIÈRE, SANS QUI LE MINUSCULE
FEU DE JOIE QU'EST
VOTRE ASTRE N'AURAIT JAMAIS OSÉ COMMENCER À SE CONSUMER.
La lumière est proprement aveuglante, et tout pourrait avoir lieu, là, sans que personne ne puisse rien y faire. Mais lorsqu'elle retombe doucement, Lucifer est là, sans arme en main, ni cadavre à ses pieds. Angélique, pourvu d'ailes merveilleuses, divines. Il est beau, sacrément beau oui.
Et hormis les gémissements des victimes du bar, témoins de la barbarie de leur tortionnaire, tout le monde s'en sort. Tout le monde "va bien". Tout le monde va pouvoir retrouver femme et enfant, si tant qu'il en reste des viables sur ce monde-poubelle.
- Vous savez désormais qui je suis. Conduisez-moi... nous... à vos idiots de maîtres.
Il jette un petit regard entendu à Scott. Cette aventure, il consent à la partager; ils la vivront ensemble, ou il ne la vivront pas.
Dernière édition par Lucifer Morningstar le Sam 4 Déc 2021 - 15:42, édité 1 fois
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Re: Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Mar 5 Oct 2021 - 10:01
On y vient. Déjà.
La force de police d’Alma-Lar débarque au cœur du bar oublié, abandonné où Lucifer Morningstar a laissé libre cours à sa violence et sa suffisance. Verbales, récemment. Après avoir illustré sa puissance sur les pauvres âmes damnées qui ont eu la mauvaise idée de s’écrouler ici.
« Ta lignée, enfoiré ! Et baisse les yeux ! Baisse les yeux devant l’Autorité ! »
L’Autorité. Le véritable nom de la police locale – enfin, il s’agit officiellement de la Police d’Autorité, mais tout Alma-Lar l’appelle l’Autorité. Plus simple. Plus efficace. Plus réel, dans la brutalité, notamment via les méthodes de cette même Autorité, qui vise Lucifer agressivement.
Ils le regrettent. Rapidement. Douloureusement.
« HAAAAAAA !! »
Des cris. De nombreux cris. De très nombreux cris – qui accompagnent des douleurs, intenses et terribles.
Lucifer Morningstar libère une part minime de sa puissance, en suivant sa propre ligne ; sa conduite habituelle. Ses goûts. C’est un showman.
Au-delà de tous les qualificatifs, au-delà de tous les noms, de toutes les légendes, c’est une évidence. Lucifer aime le spectacle – il vit pour le spectacle. Il en a besoin, pour exister, pour avancer ; pour se supporter. Pour trouver dans le regard d’autrui l’estime qui lui manque, au fond, et qu’il n’a jamais trouvé dans l’ombre paternelle, qui a fini par devenir insupportable.
Le choc de puissance est terrible, et aveuglant ; évident, bien sûr.
Mister Miracle s’y attendait – et s’y est préparé, au fond.
Les lunettes de soleil réapparaissent, comme par magie ; qui n’en est pas. La magie n’est qu’une science que l’on ne comprend pas encore. Et il maîtrise toutes les sciences – il est un Néo-Dieu. Il est Mister Miracle. Allons, allons.
Il doit, cependant, baisser légèrement le visage, puis détourner les yeux. La lumière est intense, vraiment. Il ne l’avouera pas, jamais ; surtout pas à Lucifer. Mais… oui. Quand même.
Bel éclat, m’sieur. Bel éclat.
Même si, heureusement, l’effet finit par s’apaiser, s’évacuer ; s’évaporer. La lumière s’éclipse. Apparaît alors… lui.
Lui.
Dans son ampleur.
Dans son ensemble.
Dans sa grâce, avec presque la pureté initiale ; presque. Scott Free n’est pas dupe. Mais les agents de l’Autorité…
« Vous… je… c’est… »
Ils grognent. Ils murmurent. Ils souffrent. Ils sont perdus ; tous. Mais un… l’un d’entre eux redresse légèrement le crâne de son armure de protection, qui n’a rien protégé. Et fixe… cette anomalie, qu’il ne peut définir ; qu’il ne peut comprendre. Qu’il ne veut pas accepter – mais qui existe. Il existe. Bon sang.
« … oui. »
Il ne devrait pas. Tout, en lui, dans sa formation, hurle d’agir autrement – de relever son arme ; de tirer. Non plus pour tuer, mais pour blesser. Salement. Pour faire mal. Pour mutiler. Pour humilier.
Mais… non.
« Ve… venez. Mon… monsieur. »
De la politesse. De la deference. De la peur. C’est nouveau. Inattendu. Désagréable. Irrémédiable, vu ce qu’il ressent ; vu l’épiphanie qui s’empare de lui.
« Pre… prenez… mon véhicule. Il… vous mènera… à la Tour. »
La. Tour. Pas d’autre mot. Pas d’autre nom – juste la Tour. Cela suffit, pour Alma-Lar. Cela suffira, ici.
L’agent de l’Autorité avance difficilement, traîne les jambes ; abandonne ses camarades derrière lui. Il ne devrait pas. Il n’a pas le droit. Il prend le gauche, peut-on dire, et débouche à l’extérieur – où le fameux véhicule attend.
Deux places – juste deux. Idéales, pour Lucifer Morningstar et Mister Miracle, qui a fini par sortir de la position figée qu’il avait adoptée, devant tout ça ; le spectacle. Ce triste show de puissance.
« Nope. »
Les mains dans les poches de ce blouson apparu par magie, Scott Free arrive, d’une démarche lente et nonchalante ; complètement préparée, aussi. Chacun son show.
« Pas de boîte à sardines pour moi. Pas mon style. »
Trop dangereux, surtout. Même s’il sent que l’agent de l’Autorité est sous l’influence de Lucifer, il refuse de pénétrer dans un véhicule d’Alma-Lar. Il ne fait pas confiance. Il ne fait plus confiance.
« On s’voit à la Tour… Lulu. Ne traîne pas ! »
Un clin d’œil provocateur, plein de défi, accompagne ses mots – alors que son allure change, légèrement. Quelque chose. Quelque chose apparaît sous ses baskets, alors que, à nouveau, son t-shirt change. Les lunettes de soleil s’évaporent, aussi… et il est projeté dans les cieux, soudain.
Les Aéro-Disques du Néo-Dieu le propulsent dans les airs d’Alma-Lar.
La Boîte-Mère, formidable machine merveilleuse, identifie rapidement le cœur de la cité, de l’Autorité. La Tour.
Quelques instants suffisent pour la rejoindre, à vol d’oiseau ; d’homme-oiseau. Légèrement amélioré, bien sûr.
Mister Miracle se fige, sur l’immeuble en face de la Tour. Il la voit. Il la fixe. Il souffle.
Foutue Tour, pense-t-il. Foutue Autorité. Foutu Lucifer, à attirer l’attention comme le showman suffisant qu’il ne peut s’empêcher d’être. Foutue Alma-Lar. Foutue Mort, qui déconne ici. Foutu Univers.
Re: Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Ven 14 Jan 2022 - 17:56
Alma-Lar est une planète fascinante. Si par fascinante il est possible d'entendre dépravée, inégale, fasciste, isolée, sale, corrompue. Mortelle, aussi. En temps normal, en tous cas. Lorsque personne ne joue avec la fabrique essentielle de la réalité. Lorsque Death of the Endless elle-même n'est pas bannie d'un monde tout entier.
Alma-Lar fascinante, donc. Comme la vue qu'a en ce moment Scott Free, au sommet de son perchoir de métal, de verre, de néon et de béton. Les environs de la Tour tranchent drastiquement avec les bas-fonds dont il vient d'émerger. Une forme de luxe indécent s'en dégage; une fracture économique et sociale marquante, qui a de quoi faire grincer un paquet de dents. L'Autorité est là, bien au chaud, n'attendant plus que l'arrivée de Mr. Miracle pour se remettre en question, et...
MRRRRRRRRRRNGSTRRRRR !
Un grondement de moteur se fait entendre juste derrière lui. Pour une oreille exercée, il ne ressemble en rien à celui d'un système anti-grav, ou d'un véhicule à poussée supraluminique. Non, c'est de la bonne vieille mécanique terrienne, comme on en fait plus. Ou pas, dans ce coin de l'univers.
Et en effet, arrive sur ce toit l'improbable: une voiture vintage brillant d'un lustre parfait, quoique légèrement saupoudré de poussière de comète. Une Chevrolet Covette C1 de 1962 pourrait informer la Motherbox. Une automobile de collection, plus habituée aux expositions et aux concours qu'aux balades intergalactiques. Car elle vient bien tout droit des Etats-Unis, ramenée sur Alma-Lar on ne sait comment par son conducteur bien trop content de sortir son bébé du garage.
- Foutu univers, hein.
Cigarette à la main, bras posé sur la portière de sa décapotable, Lucifer Morningstar observe lui aussi les froides lumières qui se dégagent de la Tour. C'est beau, mais dieu que c'est impersonnel, dieu que ça manque de cœur. De tout, en fait. D'humilité à défaut de majesté, de kitsch à défaut de sobriété, et bientôt d'Autorité, lorsque les choses seront revenues à la normale. Il ne peut en être autrement.
Le moment s'étire, se dilate, gagne en intensité et en merveilleux, malgré la situation inconfortable, malgré l'opposition qui se fait entre le vertueux fils de Mamie Bonheur et l'amoral enfant de la Présence. Quelques secondes par ci, par là, Lucifer tire sur sa cigarette, bien plus hypnotisé par les flammèches qu'il crée que par toute autre substance présente dans ce petit bâtonnet de mort.
- Incapable de se gérer tout seul. Incapable de se passer de nous pour le réparer.
Il englobe alors Scott dans le grand tout de cette scène suspendue, un sourire provocateur sur le bout des lèvres.
- Mr. Miracle, Lucifer Morningstar, même combat ici.
Non. Absolument pas. L'un vient pour comprendre et réparer. L'autre pour punir et dissuader. Leurs routes mènent peut-être à un objectif commun, les méthodes diffèrent beaucoup. Principalement à cause de l'ego, d'ailleurs. Tous deux des dieux d'une certaine manière, ils abordent la question de leur "supériorité" sous deux angles distincts. Mais peut-être que Scott Free se mettra à voir les choses pareil, lorsque lui aussi sera un des vénérables de l'univers sous sa gueule d'ange.
- Vous n'êtes pas "boîte de conserve", ça n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Mais avouez que cette Chevrolet Corvette a bien plus de gueule que leurs ridicules petits aérocrafts, non ?
Le Diable, tentateur jusqu'au bout des ongles.
- Allez, montez donc que je nous amène à cette "Autorité". Nous avons à faire. Et puis comme ça, je pourrais ajouter à ma liste de copilotes une autre célébrité. D'ailleurs, hormis la famille bien sûr, le dernier grand nom à m'avoir accompagné là-dedans n'est autre le Saint Père lui-même. Il s'est tenu ici, juste à ma droite, il y a un peu moins de trois ans de cela. Une sombre histoire de trafic d'eau bénite sous le manteau nous a rassemblé. Des affaires d'humain, typiquement celles qu'ils savent rendre amusantes.
Re: Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Dim 16 Jan 2022 - 20:40
« Mmh-mmh. »
Un souffle, en forme d'acquiescement, s'échappe des narines de Scott Free, alors que Lucifer Morningstar achève son discours... et sa proposition. Une tentation ; évidemment.
Le Néo-Dieu est resté en hauteur, en face de cette fameuse Tour... où beaucoup peut se jouer. Où beaucoup va se jouer. Où beaucoup doit être découvert ; au cœur d'Alma-Lar.
Le monde qui a vaincu la Mort. Formidable.
Et il fallait que Mister Miracle y vienne, bien sûr. Pour y retrouver, sans le vouloir, Lucifer Morningstar. Evidemment.
« Je viens donc après le Saint-Esprit ? Bigre. Ma popularité n'est plus ce qu'elle était. Peut-être devrais-je prendre les appels de mon agent, parfois. Ce pauvre Funky doit en être à sa troisième attaque. Ha-ha. »
Un rire sans joie, poli, accompagne ses mots.
« Nos... liens me sautent autant aux yeux, Lulu, que votre goût en matière de voitures. Il paraît que les Humains apprécient ce style. Bravo. Je n'ai jamais compris l'attrait pour de tels... véhicules. J'ai toujours préféré la liberté d'aller et venir, sans structure autour de moi. Libre. Au moins un peu. »
Il grimace, et ne le cache pas. Ses mains sont glissées dans les poches de ses vêtements civils, qu'il entend conserver ; pour l'instant.
« Je vais venir, bien sûr. Je n'ai guère le choix. La liberté. Hé. Ce n'est pas pour... nous, n'est-ce pas ? Nos existences sont devenues des fonctions pour nos géniteurs, qui nous ont utilisé pour leurs souhaits et leurs stratégies. Nous sommes des armes, Lucifer. Vous le savez comme moi. »
Scott souffle, et tourne un visage fermé vers l'ange déchu.
« Oui, je cesse là les Lulu et le tutoiement... à quoi bon ? A quoi bon chercher à être qui je ne suis pas ? Ma destinée est limpide. Je fus une arme pour Izaya. Je devais être une arme pour Darkseid. Je m'en suis libéré. Pour devenir une arme... pour l'Univers. Afin de solutionner ses difficultés ; ses problèmes. »
Il hausse les épaules.
« Quant aux affaires d'humains, ces fameux moments drôles... je crains que nous allions en vivre un. Rapidement. Maintenant. Cette fameuse Autorité... semble lassée de nous attendre. »
Le Néo-Dieu désigne du menton le vide qui sépare leur espace de la Tour – et quelque chose y apparaît. Quelque chose en émerge.
Une chose, oui.
Qui défie toutes les définitions – qui surprend, qui trouble et qui impacte l'esprit et l'imagination de ceux qui peuvent le découvrir.
« Ah. »
Il souffle, et hausse encore les épaules.
« Nous... sommes attendus, je pense. »
L'entité confirme.
La créature, si troublante et gênante, fixe autant Mister Miracle que Lucifer Morningstar... puis leur fait signe, et les invite à les suivre. Enfin. Les signes, les mouvements sonnent plus comme des ordres – stricts, et durs.
L'entité file se détourne, et s'avance vers la Tour... qui s'ouvre.
Oui.
La fameuse Tour s'ouvre, et révèle un intérieur absolument troublant.
Un intérieur qui défie la logique, et même les descriptions.
Au point que Scott Free en perd son flegme, et s'approche rapidement du véhicule de Lucifer. Il rentre à l'intérieur, s'installe ; et ne glisse aucun commentaire, aucune observation. Aucune moquerie.
Les yeux sont fixés sur l'intérieur de la Tour, et il tapote légèrement un accoudoir ; pour un signe clair. Accélère, dit-il ainsi à Lucifer. Accélère !
Car bien des réponses les attendent dans cette Tour.
Et notamment l'étrange entité, qui se fixe au milieu de ce décor troublant... et les attend.
Un visage.
Une sorte de visage, en fait, se forme au cœur de cet amas d'éléments mécaniques et technologiques. Il les attend.
Il s'attend à eux.
Et rien, clairement, ne sera plus pareil sur Alma-Lar...
Re: Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Jeu 24 Fév 2022 - 0:50
Scott Free parle. Ou plutôt, il continue de parler. De blablater. De jouer avec les mots comme il sait si bien le faire, pour retourner son auditoire et assoir sa domination sans arme ni haine ni violence. Mr. Miracle est un showman, ça oui. Et Lucifer ne le sait que trop bien: d'une certaine manière, le New God est un de ses enfants, le fruit de la toute première des rébellions, la porte ouverte à une infinité d'autres par la suite.
Il pense asséner des vérités, sur la liberté, l'héritage, la filiation, la place qu'eux deux ont dans ce monde bien singulier... cela lasse le Diable, tout simplement. Pas à cause des propos en eux-mêmes: une bonne discussion bien passionnée, même biaisée, c'est toujours amusant. Là, ce qui pêche, c'est le manque d'implication. Pourtant réputé pour être de ceux qui enflamment les planches, le coéquipier du jour paraît amorphe. Un peu vide. Comme un arbrisseau privé des nutriments nécessaires pour s'épanouir.
Et cela ennuie Lucifer. Un petit temps, du moins. Jusqu'à ce qu'il se fasse rouler son titre dans son esprit: le Porteur de Lumière. Sa mission était d'allumer le feu des étoiles, de faire briller pour des éons des boules de gaz à travers le cosmos. Cela fait bien longtemps qu'il n'a pas eu à accomplir un tel exploit, mais raviver une petite flamme dans l'âme de quelqu'un, fusse-t-il Mr. Miracle le fameux, il pense cela à sa portée.
Alors il commence, et devise d'abord sur la remarque concernant le choix du moyen de transport.
- La véritable beauté de la chose, Mr. Free, c'est d'avoir la liberté de choisir le style au détriment de l'efficacité.
Puis, la véritable mission du jour passant presque au second plan à ses yeux, Lucifer rebondit sur le long discours servi si froidement, et tente de picoter un tant soit peu son passager à l'aide de vérités, uniquement de vérités, toujours des vérités, car contrairement à ce que le monde entier semble croire... le Diable ne ment jamais.
- Vous savez, je suis sorti des petites manigances de mon vieux en me concentrant sur ce qui compte: mes intérêts. Ce n'est pas encore votre cas. Comme l'immense majorité en ce bas monde, vous vous attachez désespérément à vouloir être ce que vous n'êtes pas.
Un grand sourire étire son visage angélique, alors qu'il tourne la clef à droite, puis à gauche.
- Maintenant, la question à un million est: qu'êtes-vous ?
Le moteur se met à rugir, comme possédé par l'âme d'un million de damnés furieux. Pourtant, Lucifer n'a rempli le réservoir qu'avec de l'essence. Bien mal acquise selon les lois des hommes, mais très satisfaisante à utiliser dans les rues désormais presque vides de Los Angeles.
- Pensez-y, et soyez honnête; mais plus tard, nous avons de la visite.
Une tête. Enorme. De métal, de plastique et de courant électrique. Pleine de pics, de bourdonnements et de mouvements. Mais dénuée de visage. Le genre autoritaire, qui n'aime ni l'eau ni la rouille. Et encore moins attendre la fin de discussion d'êtres "organiques" dans une si belle Corvette. Ceux-là sont les préférés du Diable, lorsque vient le moment du jugement, et l'indéniable torture éternelle qui s'ensuit. Briser leur pouvoir est toujours si plaisant, et contempler le désespoir qui les gagne peu à peu... ah, jouissif.
Sans ménager un seul instant les pneus de son petit bijou, Lucifer appuie de toutes ses forces sur la pédale d'accélérateur et fait bondir l'engin vers le bord de la structure, vers le vide. Vers... une chute. Qui se produit bel et bien. Le Diable et le Dieu tombent vers un crash certain, vers un destin funeste... corrigé d'un simple mouvement de volant, amusé. Très amusé. Trop amusé.
Un volant pour une voiture volante. Hilarant !
Durant la brève chute, Lucifer s'est même permis de hurler... ça a été d'abord un simple cri indistinct et flou, bien vite changé en pure exclamation de plaisir. Pour avoir surpris son copilote il l'espère, mais aussi parce que ce n'est pas tous les jours qu'il peut sortir son trésor à quatre roues, alors autant en profiter un maximum !
Assez docile, car curieux de la résolution de toute cette histoire, surtout depuis l'apparition de cet énorme visage artificiel, il stabilise bien vite le véhicule pour suivre leur nouveau guide jusque dans les profondeurs de la tour... et un monde extraordinaire, au-delà de toute description. Une fois la Corvette arrêtée devant l'amas devenu un visage.
Pas honteux pour un sou, la main encore sur le levier de vitesse, prêt à foncer dans le tas, Lucifer pousse un soupir. La science-fiction, ce n'est pas sa tasse de thé. Heureusement qu'il a un fils de la technologie à ses côtés, alors.
Re: Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Jeu 24 Fév 2022 - 14:37
Lucifer Morningstar parle. Beaucoup. Surtout pour lui-même.
Scott Free s’en rend compte, alors que le son de la voix de l’ange déchu ne cesse de venir à ses oreilles. Cela le lasse.
Mais.
Il se rend compte qu’il… fait de même, non ?
Parfois. Souvent. Ici. Aujourd’hui. Vraiment.
Le Néo-Dieu laisse son camarade prendre le relais, et diriger la conversation et le véhicule. Il s’en désintéresse. Il plonge dans ses pensées.
A-t-il raison ? Lucifer Morningstar a-t-il raison, sur lui ? Est-il toujours dans l’attente de la validation, du retour de son père ? Mais quel père ? Izaya ? Darkseid ?
Scott souffle, légèrement. Et alors que Lucifer l’interroge sur qui il veut être, qui il est réellement… lui ne s’en rend pas compte, mais a Boîte-Mère répond à sa demande tacite. Naturelle. Instinctive.
Son masque revient sur son visage. Il n’y fait pas attention. Et pourtant.
Son masque sensible lui revient. Sa deuxième peau lui revient. Ses couleurs. Son allure. Celles de Thaddeus Brown, aussi. Celles de Shilo Norman. Elles de…
Bref.
Les réflexions du Néo-Dieu s’évaporent, alors que l’étonnant visage mécanique s’anime, en fixant le véhicule flottant devant lui. Par pure provocation. Evidemment. Lucifer ne saurait agir autrement.
« Salutations, êtres de chair et de sang, dotés d’énergies dites divines par les esprits faibles, alors qu’elles demeurent intrinsèquement cosmiques, et donc domptables. »
L’entité semble aimer parler, aussi. Formidable. Ils sont donc trois.
Cela ne peut que bien se passer.
« J’ai été témoin de vos actions, ici – car Alma-Lar est moi, et je suis Alma-Lar. Je ne dispose pas de nom. Je suis une fonction. Je suis Alma-Lar. Je suis… son Contrôle. »
« Vous êtes le maître ; soit. Et vous allez nous dominer, nous soumettre, nous vaincre. Okay. »
Scott l’interpelle, avec une voix nonchalante et une attitude détachée. Lui aussi a sa réputation, hé.
« Lulu et moi avons l’habitude de ça, hein. Nous avons suffisamment traîné notre bosse pour ça – et nous avons des pères qui aiment faire la leçon, en disant être les Pères-de-Tout. Bref. Coupons court. Comment faites-vous ? »
« Précisez votre interrogation, être de chair. »
« Humf. Soit. Comment faites-vous… pour que la Mort n’existe plus, sur Alma-Lar ? »
« Interrogation légitime, et prévisible. Bien que décevante. J’espérais autre chose, d’entités se présentant comme divines. Des questionnements plus élevés, que ces faibles considérations biologiques. Soit. Comment Alma-Lar a vaincu la Mort ? Simple. Nous avons soumis la Vie. »
Le visage de Scott se crispe, alors que le Contrôle parle. Il sent qu’il ne va pas aimer.
« Alma-Lar a identité un être de chair capable de ne jamais périr ; qui revient, à chaque décès. Les autorités d’Alma-Lar m’ont demandé d’intervenir, à ce titre. Je suis donc intervenu. J’ai obtenu la récupération de l’être de chair, et je l’ai intégré dans un endroit sûr. »
Un élément s’active, à proximité. Un hologramme. Une localisation.
« Cela a mis un temps certain ; mais cela a fonctionné. Je parle de durée temporelle, parce que j’ai conscience qu’elle vous importe – mais ce n’est pas mon cas. Cela a fonctionné, car le Contrôle ne peut échouer. J’ai soumis l’être de chair, et créé les formules et dispositifs nécessaires afin d’obtenir un transfert de son énergie. »
Une nouvelle image s’anime, et révèle le sujet du discours du Contrôle.
« Alma-Lar est donc protégée de la Mort. Mais ce n’est qu’un début. Cette expérience fonctionne, mais il est pertinent de l’étendre. Il est pertinent de poursuivre sur d’autres planètes, d’autres m… »
Le Contrôle continue encore. Mais Scott Free ne l’écoute plus, déjà.
Son regard est figé sur cette image. Son attention est concentrée sur cet être, cet homme. Cette victime.
Cette personne.
Enlevée. Enchaînée. Emprisonnée. Retenue, contre son gré. Blessée. Soumise. Abusée. Torturée. Utilisée.
Comme une chose. Comme un outil. Comme un moyen.
Comme…
… comme un enfant, placé en enfer pour stopper une guerre cosmique.
« Hrm. »
Scott grogne, et souffle. Les paroles de Lucifer lui reviennent, alors.
Qui est-il ?
Il ne sait pas. Il ne sait plus. Mais. Mais il sait…
Il sait ce qu’il s’était promis, jadis. Il sait ce que le petit Scott s’était promis, dans les geôles d’Apokolips, après les abus de Granny Goodness. Plus jamais. Plus jamais…
Plus jamais personne ne serait traité ainsi.
Pas s’il peut l’empêcher.
Pas s’il peut agir.
Pas s’il…
« Ah, sapristi. »
Scott souffle, et tourne un regard usé mais déterminé vers Lucifer.
« Vous… m’avez demandé qui je suis, n’est-ce pas ? Je l’ignore. Je l’ignore vraiment. Mais… qui je veux être ? Qui j’ai envie d’être ? Oui. Je sais. Mister Miracle. Alors… bon. Vous devez connaître la suite. Couvrez-moi, cher Lulu. Couvrez-moi ! »
Et, sans attendre, il agit. Il saute.
Scott Free saute du véhicule, et bondit dans les airs. Ses Aéro-Disques glissent sous ses pieds, et l’accompagnent. Il file.
Il file dans Alma-Lar, et se projette. Pour retrouver le prisonnier. Pour le libérer. Pour le faire s’échapper. Parce que c’est ce qu’il fait. Parce que c’est ce qu’il veut être.
Mister Miracle !
Même s’il est loin de s’en considérer digne, encore…
Re: Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Ven 18 Mar 2022 - 8:53
Un sourire naît sur les lèvres du Diable, quand il entend Scott Free agir. Quand il l'entend affirmer son nom, son vrai nom: Mister Miracle. Qu'on se le dise: malgré les légendes fallacieuses à son propos, Lucifer est un expert de la vérité, un adorateur du libre-arbitre et de la compréhension de l'essence des choses. Après tout, n'a-t-il pas choisi de se renommer, d'abandonner ce qu'on a voulu faire de lui pour briller par et pour lui-même ? Alors assister à la réaffirmation de ce qu'est le cœur de quelqu'un, qui plus est un être aussi perdu que peut l'être le New God en ce moment, c'est un moment superbe... qui se passe de mots, pour une fois.
Mais comme toujours, c'est sa fugacité qui fait tout son sel, et lorsque Mister Miracle bondit hors de la Corvette pour foncer à la rescousse de la victime d'Alma-Lar, Lucifer se penche au-dessus de la portière pour regarder cette merveilleuse descente aux techno-enfers. Avant que le rouge, le jaune et le vert ne disparaissent totalement dans les ténèbres mécanique, il lance à son divin cadet:
- Mais Mister Miracle, n'aviez-vous pas dit cesser les Lulu, huhu ? Ah la la, les paroles se perdent si facilement, de nos jours...
Avec un petit rire, il se redresse, et plante son regard ardent dans celui du poupon robotique.
- D'ordinaire, Contrôle, je ne suis pas le genre de personne à couvrir les autres. C'est moi l'inconscient qui charge au mépris de toute logique. C'est moi la flamme qui danse sur la tombe future de ses ennemis. Mais je dois admettre que cette fois, ce jeunot de New God a eu raison sur un point qui va lui permettre d'avoir le beau rôle de libérer ce prisonnier: ne pas avoir de style l'a rendu libre d'agir plus vite que moi.
VRRRRRRRRRRMMMMMMMM
Le moteur de la voiture rugit, plus que ce qu'il devrait pouvoir faire. De colère contenue, mais surtout d'impatience. La pointe de pied du Diable caresse presque langoureusement l'accélérateur, poussant son petit bijou au bord de la frustration.
Lui est aux anges.
- Laissons au dieu de la liberté le soin de libérer les gens. C'est ce qu'il est, c'est ce qu'il aime. Moi, je suis LE rebelle. Et les rebelles, ça casse tout. Les doutes, les peurs, les systèmes et surtout le contrôle.
Et la voiture démarre en trombe, au milieu de flammes infernales et d'un impossible crissement de pneus. Maître absolu de son véhicule, si ce n'est maître de la situation, Lucifer Morningstar couvre l'action de Mister Miracle à sa manière: épée brandie, dans un vacarme d'enfer. La Corvette vient tournoyer autour de l'amas métallique, et la lame noire le frappe inlassablement; une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, jusqu'à ne laisser derrière lui que des crépitements électriques en chute libre.
Puis, une fois cela fait, une fois le Contrôle agacé comme il se doit, le Diable fait déraper son véhicule dans les airs, pour repartir à l'assaut... mais de la tour elle-même, cette fois. L'épée géante ne fait pas de quartier: le métal hurle sous ses coups, se déforme, se fend, agonise et meurt dans un chaos guerrier absolu, le genre à même de couvrir une formidable évasions dans les entrailles de ce monde qui tente de tromper la Mort.
Re: Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Ven 18 Mar 2022 - 15:32
Et cela se passe ainsi, sur Alma-Lar.
La révolte. La révolution. Le chaos. La liberté.
Cela se déroule ainsi – parce que le Contrôle a commis une erreur. Parce que l’entité informatique a été trop bien formée, trop bien forgée, trop bien construite. Trop humainement.
Le Contrôle a fait preuve d’arrogance. Il a voulu soumettre, vaincre… défaire, entièrement, Lucifer Morningstar et Mister Miracle. C’est une erreur. Et il s’en rend affreusement compte, alors que le Néo-Dieu s’échappe – alors, surtout, que l’Ange Déchu s’en prend à lui, honteusement.
« Ce n’est pas possible ! Ce n’est pas acceptable ! Ce n’est pas dans le script ! Ce n’est pas dans le code ! Ce n’est pas contrôlé ! »
Le Contrôle hurle ; en vain. L’intelligence artificielle prend conscience que les deux êtres vivants qu’il croyait avoir maîtrisés… sont bien plus terribles, bien plus forts, bien plus absolus qu’il ne le pensait. Bien plus vivants, surtout.
Le Contrôle est touché dans sa chair mécanique et son âme informatique, par les provocations de Lucifer – mais ne peut réagir, pour le stopper. Le Damné part.
Morningstar repart avec son véhicule, et file à la suite de Mister Miracle… vers la Tour. Une autre Tour.
La plus terrible des Tours.
L’Ange Déchu peut ainsi apercevoir son allié de circonstance qui s’en approche, et dont la voix résonne soudain au sein de l’autoradio du véhicule. La Boîte-Mère fait des miracles, par principe ; toujours.
« Je sais, je sais… j’avais décidé de ne plus faire de Lulu. Mais que voulez-vous… la Nature finit toujours par reprendre ses droits, hé ? Dites-moi, très cher. Serait-ce un abus de votre patience et de votre grandeur, infernale, que de continuer à m’escorter ? Je pense que le Contrôle ne va guère goûter aux événements – et Alma-Lar doit être en son… héhé. En son contrôle. »
Scott Free semble avoir retrouvé une joie de vivre, un positivisme, un élan étonnants, alors que Lucifer l’a connu à terre, déprimé, rongé par un mal absolu. Ces éléments demeurent, en lui. Il n’est pas guéri ; mais. Mais il sait ce qu’il doit faire, ici. Mais il sait qui il doit être, ici. Et ça lui fait du bien. Enfin.
« Holà ! »
Une grimace glisse sur son masque sensible, alors que la planète ne tarde pas à mettre des bâtons dans leurs roues. Même volantes.
Des défenseurs se postent, devant eux.
Des robots.
D’abominables robots, immenses et agressifs, qui viennent se projeter devant Mister Miracle. Ce dernier les évite. En effectuant une manœuvre quasi impossible, avec un léger sourire.
Il est concentré.
Parce que ces robots ne sont pas seuls. Parce qu’ils ont des copains. De nombreux copains. Assez terribles, aussi.
De véritables pieuvres mécaniques apparaissent, et se projettent. Moins sur Mister Miracle. Mais plus sur Lucifer Morningstar.
« Hey ! N’abimez pas la voiture, Lulu ! Je vais la conduire au retour, je vous préviens ! »
Scott adresse un signe d’encouragement à l’Ange Déchu, alors que des espèces d’araignées géantes émergent encore. Et attaquent, toujours.
Lui parvient cependant à passer.
Lui parvient à rentrer dans la Tour.
Lui parvient à pénétrer au cœur du vilain petit secret d’Alma-Lar… où quantité d’engins, d’horreurs mécaniques terrifiantes sont visibles.
Tout est gris. Tout est froid. Tout est… sans émotion. Tout est terrible.
Le Néo-Dieu utilise la Boîte-Mère pour accélérer sa vitesse, améliorer ses réflexes, et même ralentir le Flux Temporel autour de lui. Oui, c’est possible ; mais intense.
Cela fonctionne, cependant.
Mister Miracle arrive… à destination. Devant lui.
Devant la victime d’Alma-Lar. Devant l’origine de l’immortalité. Devant le cœur du Contrôle.
Devant sa cible.
« Hey… salut. Je suis… Mister Miracle. Je viens aider. »
Il se fige devant le prisonnier, et se pose au sol. Sa Boîte-Mère se lie immédiatement aux systèmes d’emprisonnement. Précis ; mais quand même faibles, devant elle. Scott s’avance lentement, prudemment.
« Je vais… te libérer. Je vais te sortir de là. Oui. Bon. Il ne faudra pas oublier que… je suis venu aider, d’accord ? Hé-hé. N’oublie pas le pourboire, l’ami ! »
Un sourire crispé glisse sur son masque sensible, alors que la Boîte-Mère coupe les entraves du prisonnier. Il est libéré. Il est libre.
Une intense énergie s’échappe alors de lui.
Une puissance absolue, cosmique – primaire. La Boîte-Mère ne peut pas l’identifier, mais Scott Free le sait, d’instinct. La Source. Cet être, cet homme… est lié à la Source ; le cœur même de la Vie.
Il demeure debout devant lui, alors que la lumière continue – alors que l’intensité demeure.
Il grimace, en essayant de voir… en essayant de comprendre.
Qui est-il ?
Qui est cet homme ?
Qui est cet immortel ?
Qui est cet être… qui ne peut mourir, et dont l’énergie a été récupérée par Alma-Lar ?
La réponse, soudain, se révèle avec le corps, enfin libéré, du prisonnier.
Et Scott Free, qui a longtemps comblé son ennui au sein de la Justice League par une analyse précise des fichiers du groupe, le reconnaît. Même s’il n’ose y croire, encore. Il le reconnaît, quand même !
« Sapristi ! Mitchell Selley… est-ce bien toi ?! »
Re: Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Mar 30 Aoû 2022 - 0:43
- Ah, lui.
Derrière Mister Miracle, une voix s'élève, bien vite suivi d'un claquement de portière. Le plus tranquillement du monde, comme si sa voiture n'était pas recouvert de flammes infernales et de métal en fusion, comme s'ils n'étaient pas à l'autre bout de la galaxie pour défaire des profanes persuadés de leur immortalité, comme si de rien était quelque part, le Diable s'avance avec une démarche plus chaloupée qu'un pont de caravelle à la suite de la divinité version 4.0. Sa mission finie, à savoir tout casser plus haut, il entend bien voir de ses propres yeux la "source" de cette folie.
Ainsi, s'il a jeté un bref regard amusé au Néo-Dieu, fier comme un paon de son arrivée, toute son attention se reporte très vite sur la véritable pièce maîtresse du Contrôle d'Alma-Lar. Attaché comme un pile électrique, arrivé ici on ne sait comment, le Resurrection Man souffre mille morts pour éviter que d'autres ne la subissent. Contre son gré, évidemment. Une situation qui ne peut que faire grimacer l'ange déchu, représentant officiel de la liberté à tout prix.
Mais cela ne l'enchante guère pour autant. Le bougre aux cheveux blancs arpente cet univers depuis bien longtemps déjà, trop longtemps pour ne pas avoir été remarqué par les autres immortels; trop longtemps pour ne pas être l'objet de jeux, à son insu bien sûr.
- Pour tout dire, je ne suis pas un grand fan de Mr. Shelley. Il est l'enjeu de beaucoup de paris, pour beaucoup de gens avec qui il ne vaut mieux pas parier; oui, je le dis, avec qui je ne parierais pas moi-même. Ce qui me révulse, entendons nous bien là-dessus.
Plus joueur que joueur, presque l'inventeur de ce vice, Lucifer grince quelque peu des dents. S'il libère l'esclave du Contrôle, on le traitera des siècles durant de mou du genou. S'il le laisse, il va... oui, c'est dur à dire... se sentir mal.
Pas d'avoir abandonné un mortel à son triste sort, non. Plutôt d'avoir trahi ses valeurs les plus profondes, celles qui l'ont fait se battre contre el santo padre à l'aube des temps. Ce qui serait cocasse, tout de même. Alors, après quelques secondes d'intense réflexion, des millénaires pour la pauvre vitesse d'exécution d'un cerveau humain, le Diable prend sa décision.
- Mais il se trouve qu'aujourd'hui, me voilà magnanime. Inspiré par tant de... liberté. Et rassasié de destructions.
Il porte à ses lèvres une coupe d'un breuvage doré, surgie de nulle part entre ses doigts fins. Il lui faut au moins ça pour accepter le fait d'avoir extirpé un misérable pareil de son triste sort, sans délicieuse contrepartie... vraiment sans contrepartie ? Un sourire vient étirer le visage de l'être le plus honni de la Création, tandis qu'il savoure le plaisir pris durant cette aventure. Embêter Scott Free, ça n'a pas de prix. Rééquilibrer le cosmos en lieu et place de Papounet non plus.
Un sourire qui l'accompagne jusqu'à sa voiture, encore flamboyante.
- Tu as de la chance, Mitch. Allez, tous en voiture, laissons Alma-Lar retrouver l'amertume de la mortalité.
Qu'ils en profitent tous: quand le Diable est de bonne humeur, il vaut mieux éviter de lui tirer la queue.
Re: Poursuivre la Mort sur Alma-Lar [Lucifer] Mar 30 Aoû 2022 - 14:50
Le mystère d’Alma-Lar est levé.
La planète qui a vaincu la Mort… a réussi l’exploit, avec un peu d’aide ; involontairement donnée. Par Mitchell Selley, Resurrection Man.
Un homme incapable de mourir – de rester mort, plutôt. Qui revient, encore et encore ; animé, armé par d’autres capacités, toujours surprenantes. L’élément indispensable pour repousser la Mort… même si c’est terminé, maintenant.
Alors que Lucifer Morningstar rejoint le lieu d’emprisonnement et de torture de Mitchell, ce dernier est libéré de ses chaînes, et arraché à la machine. Tout autour… tout change.
Alma-Lar le sent. Tous ceux qui vivent sur Alma-Lar le sentent. … et l’Univers entier le voit, car les événements sont diffusés en direct via une Boîte-Mère de Néo-Génésis.
Les machines d’Alma-Lar sont déconnectées. La Mort… n’est plus vaincue. La Vie n’est plus absolue.
Mitchell Selley est libre – et Alma-Lar perd, à la face de tout le Cosmos, sa spécificité.
Grâce, à cause de deux êtres que tout oppose… et que tout rapproche, aussi. L’Ange Déchu. Et… le maître de l’évasion, qui finit par se tourner vers son allié du jour. Un léger sourire sur le visage, et son masque.
« Oh, allons. Lulu. »
Un gloussement amusé accompagne ses mots, tandis que les sécurités d’Alma-Lar s’enclenchent ; en retard. Pour un baroud d’honneur.
« Ce… n’est pas mon premier rodéo ; ni ma première collaboration avec une entité stratège et manipulatrice. Je sens bien – je sais bien que, si Mitchell et moi quittons Alma-Lar dans ta fière automobile… il sera considéré, à juste titre, que nous serons tes débiteurs. Et… non. Non, non, non ; non. Pas. Possible. »
Mister Miracle ricane, puis claque des doigts. Un choc sonique intervient. Un Tunnel-Boum s’ouvre.
BOOM
« Je… veux bien admettre, accepter que nous nous sommes entraidés – et que j’ai envers toi un engagement moral. Mais… pas plus. Oh non. Pas. Plus. »
Le Tunnel-Boum absorbe littéralement Mitchell Selley, encore inconscient et traumatisé. Direction la Terre, et un lieu de confiance et de paix. Un Sanctuaire ; jadis ensanglanté, désormais ressuscité et apaisé. Enfin.
« Merci, Lulu. Merci… pour ce moment. C’était… désagréablement fun. »
Son regard se fait soudain plus sérieux.
« Alma-Lar va s’écrouler, car l’Univers sait désormais. Ils vont payer – et cela me va. Merci, réellement. C’était… une bonne action ; avec des méthodes critiquables. Tout le monde… est satisfait, donc. Et surtout moi – avec cette petite évasion finale ! »
Scott Free adresse un clin d’œil complice à Lucifer – et se laisse happer, aussi.
Par un autre Tunnel-Boum. Abandonnant ainsi le Déchu sur Alma-Lar – sans défaite, mais sans victoire non plus. Une sensation mi-figue, mi-raisin qui ne saurait le satisfaire… et qui creusera encore l’écart entre eux. Ce qui est le but.
Ils viennent de deux mondes différents. De deux univers distincts. Mais complémentaires. Ils se tiennent éloignés l’un de l’autre. Ils s’évitent.
Sauf quand leurs domaines s’entrechoquent. Sauf quand la Réalité forme une fracture, où la Science et la Foi s’y confrontent. Sauf quand il faut agir ; de manière définitive, et imaginative.
Alors, seulement, le Déchu et le maître de l’évasion collaborent. Comme ici. C’est rare ; heureusement. Pourvu que ça dure…
(HJ/ Merci pour ce RP, c’était un beau défi d’y répondre à chaque fois ! /HJ)