Monster inside, monsters outside ? [Superman] Mar 15 Mar 2022 - 1:34
Le bruit désordonné d'une course paniquée. Un souffle erratique, typique d'un manque d'entraînement physique. Un regard hagard, en quête d'une solution, d'un coup de chance, d'un miracle.
Au milieu des ruines de Metropolis, causées par l'attaque destructrice des kandoriens las d'attendre leur sauvetage, trébuche un jeune homme. Un jeune homme comme il en existe beaucoup d'autres, ici effrayé par les trois ombres qui se glissent elles aussi entre les restes de buildings, les carcasses de voitures et les tas de gravats. Le Suicide Squad accomplit son boulot, ou en tous cas ces quelques agents mandatés par Amanda Waller. Chato Santana dit El Diablo, incroyable pyrokinésiste immortel jusqu'à preuve du contraire, Robert DuBois dit Bloodsport, tireur d'élite capable de téléporter ses armes grâce à une formidable technologie et Nanaue dit King Shark, fils d'un dieu-requin et ventre affamé sur pattes.
Les trois compères d'infortune traquent leur objectif depuis plusieurs heures déjà. Malgré son jeune âge et son physique de rat de bibliothèque, il leur donne bien du fil à retordre, plus que prévu du moins, au point de les mener jusque dans le chaos urbain qu'abrite encore l'ombre des tours de Metropolis. Enfin, positionné très en hauteur, Bloodsport repère la silhouette en fuite, ce qui fait naître un grand sourire sous son sinistre masque.
- Waller, on a la cible en visuel.
Waller, c'est la boss, le grand manitou de toute cette opération. Pas que l'opération en cours, non. L'opération Task Force X, renommée affectueusement Suicide Squad par ceux qui ont eu la chance d'y survivre. Sa voix résonne dans l'oreillette du tireur, aussi imposante que l'est la personne à qui elle appartient.
- Très bien Bloodsport. Neutralisez la vite, avant que le pire ne se produise.
Le criminel ricane un bref instant, en prenant garde à ajouter quelques munitions de kryptonite à son fusil à lunette.
- Hé, le pire ? Superman, c'est ça ?
Seul le silence lui répond. Voulu ? Accidentel ? Dans aucun des deux cas ce n'est une bonne nouvelle. Mais dans le doute, DuBois insiste, espérant avoir une réponse plus claire de celle qui a droit de vie et de mort sur lui. En vain. Alors autant pour se rassurer que pour faire avancer cette fichue mission, il se rabat sur le plus loquace de ses deux coéquipiers.
- Waller ? Waller ? Et merde. Bon, Diablo, tu fous quoi ?
Un accent latino des quartiers pourris de L.A. ne tarde pas à se faire entendre.
- Hermano, profite du spectacle, je lui barre la route.
Le souffle brûlant d'un mur de flammes vient chatouiller le bout des doigts du tueur. Positionné en arc de cercle près du dernier emplacement connu de la cible, il ne laisse que peu d'opportunités de fuites, toutes très facilement couvertes par le fusil de sniper, un peu de combativité et la super-force d'un requin humanoïde. En parlant de ce dernier point...
- Et Shark, il est où ? Il a encore retiré son oreillette.
L'imprévisibilité de Nanaue les laissera toujours dubitatifs.
- Mierda. Faudrait pas qu'il croque le gosse.
On leur a expressément ordonné de le rapporter vivant. Bon, après, s'il lui manque une jambe ou deux, ça ne devrait pas être bien grave. Un pieux mensonge que se raconte là Bloodsport; l'illusion ne dure guère, alors qu'il exprime à vive voix la probable conclusion de toute cette affaire.
- J'espère pas. Waller va nous pousser une gueulante sinon.
- Et rallonger nos peines de vingt ans.
Situation malaisante au possible, quand les missions réussies au sein du Suicide Squad ôtent chacune dix ans à l'ardoise.
- Ouaip.
Mais ce n'est pas la première fois. Et sûrement pas la dernière, vu le paquet d'années qu'ils doivent tous au nom de la justice américaine.
Bloodsport reste sur son perchoir, à l'affût de toute réaction inconsidérée du gosse, mais aussi de l'arrivée de n'importe lequel de ces super-héros un peu trop pressés de secourir la veuve et l'orphelin. Animal Man depuis peu. Le Gardien. Et Superman. Dieu qu'il n'aime pas Superman, ce type en slip et collants, placardé symbole de la paix enrubanné dans un drapeau américain à deux dollars six sous. Mais pour le moment, rien à l'horizon.
Bonne nouvelle, même: El Diablo semble même avoir pris au piège leur cible.
- Allez pequeño, on est du gouvernement. On est... du bon côté. Fais pas ton gros dur, ça nous arrangerait.
Que cela sonne mal dans sa bouche. Et Chato le sait. Lui, l'ex-chef de gang, le taulard, le meurtrier de sa famille, le chien-chien de la Task Force X, celui de cette abominable pendeja de Waller, il ose se déclarer être "du bon côté". Si Dios y el diablo pouvaient l'entendre, ils se ficheraient bien de lui.
- Laissez moi. Vous savez pas ce que vous faites !
Santana peut enfin détailler du regard le gamin. Pas très grand, pas très gros, les cheveux noirs et courts les vêtements en mauvais état, la panique dans le regard, et de la peur... mais pas pour sa vie, étonnamment. En tous cas, rien qui ne puisse laisser comprendre pourquoi Amanda Waller désire tant en faire une autre de ses "recrues". Face à ce pauvre mioche, Chato ressent une touche de pitié, un peu de chagrin. Ses pouvoirs lui permettent de juger la valeur d'une âme: celle qu'il a devant lui est encore pure. Quel dommage.
Mais cela fait bien longtemps qu'il a cessé de lutter pour accomplir le plus grand des biens. Aujourd'hui, il se contente d'un simple moindre bien, celui de protéger la population et payer sa dette de sang par d'obscurs moyens, quels qu'ils soient.
- Non, ça c'est sûr, on sait pas. Mais on a notre ordre de mission, alors on te ramènera. Coûte que coûte.
Le pauvre garçon s'écroule dos à un gros bloc de béton, les larmes aux yeux... et l'air d'hésiter. Grandement. Il porte une main à son sac à dos éraflé de partout, pour finalement se retenir. Chato observe le manège en soupirant. Quelle que soit l'arme qu'il a dans son sac, rien ne pourra arrêter El Diablo. Rien ne l'a jamais vraiment fait.
- Pitié.
Conscient d'avoir le viseur de Bloodsport braqué sur sa nuque, en plus de la bombe implantée dans son cou, Santana fait quelques pas en avant, lui aussi tiraillé par deux envies contraires. Obéir pour garantir la sécurité de l'Amérique prend le pas sur le reste, cependant.
- Je suis désolé chico. Vraiment désolé.
Superman
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Re: Monster inside, monsters outside ? [Superman] Mar 15 Mar 2022 - 14:16
Metropolis est en ruines. Encore.
Mais la Ville de Demain vit aujourd’hui différemment cet événement – cette blessure. C’est plus difficile, plus douloureux. Plus clivant.
Peut-être est-ce un signe des temps. Peut-être est-ce la marque d’une époque. Peut-être est-ce un révélateur d’une ambiance sociale. Mais les habitants de Metropolis n’acceptent pas les conséquences de la dernière Bataille de Metropolis. Et surtout les ruines qui en découlent.
Les Kryptoniens échappés de la Zone Fantôme et les Kandoriens enragés par leur situation se sont rebellés, et ont causé bien des dégâts ici. Les habitants ne l’acceptent plus.
Assez, disent-ils. Assez de ces drames. Assez de cette violence. Assez de cette malédiction. Assez de l’origine de tout ceci.
Assez… de Superman.
L’Homme d’Acier est désormais critiqué constamment, notamment par des pans de plus en plus nombreux de la population. Ils le rejettent. Ils le repoussent. Ils ne veulent plus de lui ; malgré tout ce qu’il a pu faire pour eux.
L’humeur de Metropolis se révèle aussi maussade et sombre que ses ruines, malgré les travaux de reconstruction, hâtés et intenses.
Des travaux qui continuent d’avancer difficilement au sein des gravats, qui possèdent encore plusieurs foyers chauds. Brûlants, même.
Des incendies demeurent. Des points chauds perdurent. Des flammes continuent de hanter les ruines.
Des zones entières de Metropolis restent encore dangereuses, chaudes.
Le Suicide Squad en a conscience, et a certes attiré sa cible ailleurs. Dans des lieux sécurisés, sûrs. Discrets. Idéal, pour l’appréhender. Avec plus ou moins de douleur.
Cela justifie, alors, que Bloodsport puisse soudain ressentir une surprenante… chaleur, dans toute son arme ; notamment son viseur. Ils brûlent. Le fusil, l’équipement. Ils chauffent tellement… qu’ils en viennent à brûler ses doigts, par-delà la protection.
Sans aucun incendie, sans flamme autour.
Mais parce que…
Parce que le Suicide Squad et leur cible viennent littéralement de taper dans l’œil. De quelqu’un.
Deux lueurs rouges brillent, au-dessus de Bloodsport – mais pas longtemps. Elles bougent. Elles avancent. Elles descendent.
Elles atterrissent, en fait.
Quand une masse immense et puissante fond depuis les cieux, et vient s’écraser. Entre le fuyard. Et El Diablo.
Une voix, alors, s’élève entre les ombres, la poussière et les ruines.
« Je vous remercie de dire à Amanda que la Loi américaine ne permet pas d’appréhender des cibles, autant locales que fédérales, sans suivre les règles imposées par la législation et la jurisprudence. Notamment les droits Miranda. Vous le savez. Mais, surtout, Amanda le sait. »
Il se redresse. Intense. Puissant. Impressionnant.
Même maintenant. Même avec ces tempes grisonnantes. Même avec cette barbe de quelques jours. Même avec cette fatigue, cette vieillesse dans le visage, et l’âme.
« Je vous demande de partir. J’entends ne pas me répéter abusivement. Je vous demande de partir. S’il-vous-plaît. »
Il acquiesce, lentement. Sa voix est calme, posée ; confiante. Il ne partage pas pleinement cette impression… mais il fait comme si. Il a vu, depuis les hauteurs, un jeune homme poursuivi par le Suicide Squad – il ignore pourquoi. Mais il sait que c’est mal. Par principe. Et il doit s’y opposer. Par principe, aussi. Toujours.
Re: Monster inside, monsters outside ? [Superman] Mer 16 Mar 2022 - 21:07
Malgré sa sinistre réputation, celle d'accueillir en son sein des dégénérés, des psychopathes pathétiques et des fous furieux, la Task Force X a tendance à plutôt bien réussir ses missions. Sous la houlette de leaders comme Deadshot ou Harley Quinn, le pourcentage d'échecs est même descendu bas, très bas. Mais ici, ni meilleur tireur du monde ou psychiatre amatrice de gros marteaux.
Peut-être avec un peu de sadisme, Amanda Waller a choisi trois de ses éléments les moins stables étant donné la situation. Comme le démontre immédiatement Bloodsport à la seconde même où il comprend avoir affaire au protecteur de Metropolis. Ses mains abandonnent sans regret le fusil chargé pour faire apparaître deux nouvelles armes, des mitraillettes de poing déjà prêtes à tirer.
- ESPECE DE SALOPARD ! WALLER, SI VOUS M'ENTENDEZ, CODE K ! JE RÉPÈTE, CODE K ! JE VEUX LE PLUS GROS POUR LUI METTRE DANS LA TRONCHE !
Plus bas, en plein cœur des ruines, le jeune homme poursuivi se recroqueville encore un peu plus lorsque le béton craque sous l'impact, lorsque la silhouette massive vient lui cacher la vue de son kidnappeur, lorsqu'il réalise lui aussi que l'Homme d'Acier est venu à sa rescousse.
- S-Superman ?! Non !
"Non". C'est le mot employé. Avec force, avec intensité. "Non". Mais pas un "non" d'agacement. Pas un "non" d'inimitié. Pas un "non" de méchant poursuivi par d'autres méchants. Un "non" de peur. Une peur profonde qui gagne le pauvre garçon, alors qu'il se met à chercher frénétiquement quelque chose dans son sac à dos. Quelque chose qu'il ne semble pas trouver.
De l'autre côté de la barrière physique que représente Superman, El Diablo tente de jouer la carte de la raison. Moins tête brûlée que son coéquipier à la gâchette facile, il ne déclenche pas ses pouvoirs pour le moment.
Avec des gestes lents, et des mots forts, il montre qu'il ne se laisse pas déstabiliser par son opposant des éons au-dessus de lui en terme de puissance. Quelques flammèches pétillant ci et là autour de ses mains et de son visage trahissent cependant son stress.
- Okay compadre, okay. Les droits Miranda, oui. Waller connaît la loi, et aime bien la piétiner, on le sait tous. Sauf que là, il s'agit pas de recruter un nouveau gars pour le Suicide Squad. On est sur une menace nationale, si c'est pas planétaire. ¿ Entiendes ?
Pendant ce temps, le jeune homme fouille toujours dans ses affaires ce qu'il n'avait pas osé récupérer lorsqu'il s'est retrouvé acculé par les chiens de guerre d'Amanda Waller. A ce moment là, il était prêt à s'abandonner un peu, prêt à agir pour sa propre défense, au détriment des ruines autour de lui. Mais plus maintenant. Superman est arrivé. Superman est là. Il risquerait d'être blessé, et après le dernier échange qu'ils ont pu avoir tous les deux, il y a des mois de cela, hors de question de lui donner des raisons supplémentaires d'être énervé.
Enfin, avec un soulagement palpable, le fruit de toute cette panique sort enfin du sac.
- Oui ! M-mes médicam...
BRAOUM
Le temps s'arrête une seconde. Derrière lui, le béton se fend et explose, le propulsant dans les airs. Plusieurs mètres au-dessus du sol, avec plusieurs fractures déjà, il voit la gueule énorme d'un requin anthropomorphique s'ouvrir et se refermer avec le claquement d'un avion qui passe le mur du son. Sans laisser la moindre chance à Superman, King Shark se jette sur lui, prêt à croquer du kryptonien.
La chute est au moins aussi douloureuse que le décollage. Des fragments de bitume entaillent sa peau, des morceaux de métal se logent dans sa chair, son corps finit aussi désarticulé qu'une marionnette qu'on aurait jeté au loin.
A peine parvient-il à entendre les hurlements furieux d'El Diablo, avant qu'un voile noir ne vienne assombrir sa vision... et que le craquement si caractéristique de ce qu'il voulait éviter ne secoue sa colonne vertébrale. Trop tard. Il est trop tard pour l'empêcher. Une larme roule sur sa joue de moins en moins humaine.
- PUTAIN SHARK ! TU FOUS QUOI LA ?
Ce qu'il fout, c'est qu'il se défoule, oui ! Depuis que Superboy et lui se sont affrontés sur l'archipel d'Hawaii il y a quelques années de cela, Nanaue a pris en grippe le grand S rouge. Alors avoir une occasion de lui faire du mal à sa manière, de s'en délecter, et en plus au nom d'une mission programmée par la cellule Task Force X, ça n'a pas de prix.
Même si ce n'est pas la chose la plus intelligente à faire. Déjà, parce que l'Homme d'Acier est qui il est. Ensuite, parce que Bloodsport comprend subitement pourquoi Waller voulait jouer sur l'effet de surprise pour capturer le gamin. Posé sur son perchoir, encore à l'abri du cataclysme à venir, il inspire profondément, et reprend contact.
- Santana, j'ai perdu le visuel sur Superman. Mais c'est pas la seule mauvaise nouvelle.
Pas si loin que ça de la zone de chute du gosse, Chato entend un grincement derrière lui.
- GRRRRRRRRRR...
Ce qu'il pense d'abord être de la pierre frottant sur de la pierre s'avère... beaucoup plus problématique que prévu, en fait. Des débris où a atterri le jeune homme émerge lentement une silhouette bien différente de celle qu'ils ont laissé quelques secondes plus tôt. Plus grande, plus massive, aux bras épais et au dos courbé. Plongée dans l'ombre d'un énorme fragment de béton, elle ne dévoile pas encore toutes ses particularités, mais si une chose est sûre, c'est que cela ne s'annonce pas bon. Vraiment pas bon du tout.
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Re: Monster inside, monsters outside ? [Superman] Jeu 17 Mar 2022 - 14:07
Il ne bouge pas.
Alors que Bloodsport hurle, comme un porc qu’on égorge, pour exiger une arme supplémentaire, afin d’apaiser la rage née de l’humiliation. Alors que El Diablo essaye de négocier, de parlementer, de poser les enjeux. Alors que, derrière lui, le jeune homme terrorisé se perd, dans les tremblements, les bégaiements, la terreur.
Lui ne bouge pas.
Il demeure calme, figé.
Les bras croisés. En contrôle. En attente.
Il écoute, bien sûr, les mots d’El Diablo – et il tique, bien sûr, aux paroles du super-vilain, qui évoque une menace mondiale, voire planète. Qui ? Le jeune homme, là ? Surprenant… mais Clark a déjà vu pire ; et bien plus dangereux.
Cela ne l’a pas empêché de bien agir – et de protéger ceux qui demandent de l’aide. Toujours.
« J’ignore de quoi tu parles… Chato Santana. »
Un léger sourire glisse sur son visage, alors qu’il révèle ainsi connaître l’identité d’El Diablo. Oui, bien sûr. Il est Superman. Il ne laisse rien au hasard ; jamais.
« Je peux entendre les impératifs liés aux menaces mondiales – mais encore faut-il que j’en sois informé. Que se passe-t-il ? Que lui voulez-vous ? »
Il souffle, et se redresse encore.
« Chato… je veux aider. Tu sais qui je suis ; je veux aider. Mais je dois savoir ce qu’il en est. Que se passe-t-il ? Je refuse qu’il soit fait du mal à ce jeune homme – mais je ne suis pas fermé à la discussion. Qu’y a-t… »
Il est interrompu.
Clark parle. Clark s’ouvre. Clark sourit à El Diablo. Mais il est interrompu.
Par King Shark.
Par une créature terrible, qui se projette directement sur l’Homme d’Acier – surpris, car ses super-sens sont moins efficaces qu’avant. Dommage.
« Hughn. »
D’autant que les premiers coups de King Shark sont particulièrement violents, et brutaux. Ça fait mal. Ça touche. Ça crispe, même.
Mais… bon. C’est Superman.
« Allons. »
Il réprouve la violence. Il vénère la paix. Il sert l’union de tous. Mais. Il sait également être pragmatique.
« Cela suffit. »
Clark prend une grande inspiration – et se lance, aussi. Il se lance dans la bagarre.
Il est propre, et efficace.
Clark bloque d’abord les griffes de King Shark, puis les repousse d’un coup d’épaule. Il profite de quelques instants de flottement de l’ennemi, pour enchaîner. Un crochet du droit. Un crochet du gauche. Du recul, pour parer la suite. Encore du recul, pour tenir. Puis l’enchaînement. Du recul, toujours, et deux fois même – pour troubler King Shark, et ainsi prendre un avantage. Uppercut. Crochet du droit. Super-vitesse pour se projeter en avant… et coup de tête ; pas très digne, mais efficace.
« Humf. Tu as la tête dure. »
Clark recule et grimace – il ressent une gêne, une petite douleur. C’est nouveau. Ça n’a rien d’agréable.
Il sait cependant qu’il ne gagne que quelques secondes ainsi, et se retourne pour voir si El Diablo ne s’en est pas pris à l’innocent. Mais… l’étonnement grognement qui monte des ombres le surprend, le crispe soudain.
Il tente d’activer sa super-vision – et exprime une sincère surprise, alors que les retours l’informent fort peu de la situation.
« Je… bonjour… ? »
Il souffle, utilise encore sa super-vitesse pour rejoindre la position qu’il avait avant. Entre El Diablo. Et le jeune homme, qui semble… changer, dans l’obscurité.
« Tu… vas bien ? On ne s’est pas présentés, mais je suis… Superman. Je voudrais t’aider. Est-ce que… je peux t’aider ? »
Il esquisse un léger sourire, se redresse et tend sa main vers les ombres – et le jeune homme qui s’y trouve.
Sans savoir ce qu’il a. Sans savoir s’il est dangereux pour lui. Sans s’en préoccuper, aussi.
Ce jeune homme est menacé et en difficulté. C’est tout ce qui compte, pour lui.
Re: Monster inside, monsters outside ? [Superman] Ven 18 Mar 2022 - 0:23
Rarement Superman aura été autre chose que protecteur et attentionné. Ce jour ne fait pas exception à la règle. Malgré ses faiblesses naissantes, il n'hésite pas un instant à se placer entre la victime et ses bourreaux, alors même qu'elle change, qu'elle s'altère, qu'elle se transforme. Des ombres, la nouvelle silhouette émerge enfin, pour se dévoiler dans son entièreté. Exit le petit gars frêle, la peau fine et les cheveux sombres. Une peau de rocaille rouge, des dizaines de kilos de muscles supplémentaires et une énergie intense irradiant de ses yeux et de ses mains sont venus remplacer l'humain. Face au Suicide Squad et à Superman se dresse désormais un monstre, au sens le plus strict du terme.
- GROSSSPADOKRUUUUUUUUL !
Mais un monstre qui essaie de s'exprimer, il semblerait. Dans le fond, ses yeux verts expriment la même chose que le jeune homme il y a quelques secondes. De la peur. Encore et toujours de la peur.
Ce que Bloodsport ne comprend guère, ou ne veut pas comprendre.
- PUTAIN, C'EST UNE ESPECE DE DOOMSDAY ! WALLER, VIEILLE HARPIE, PUISSANCE MAX !
Comme par miracle, un portail dimensionnel vient déposer dans ses bras une espèce d'énorme canon technologique, dernière trouvaille des secteurs R&D de l'ARGUS réquisitionnée par la patronne de la Task Force X. Rien n'est hors de portée du légendaire Mur, comme le surnomment les agents les moins respectueux sous ses ordres.
Satisfait comme un enfant qui vient d'ouvrir ses cadeaux de Noël, le tireur inspecte son nouveau gros joujou sous toutes les coutures avant de l'armer avec un cliquetis sonore.
- Ah, mieux. Beaucoup mieux.
Un cliquetis que Superman peut entendre, comprendre, mais qu'il ne sera pas assez rapide pour neutraliser, cette fois. Le projectile, une espèce de mini-roquette hautement technologique, fuse dans les airs dans un silence presque parfait. Il décrit une courbe parfaite, jusqu'à l'impact.
Jusqu'à l'explosion.
PLOPBOOOOOOOM
Le monstre disparaît derrière une gerbe de flammes destructrices verdâtres, puis d'un nuage de fumée, de poussière et de cendres. Sans être parfait, car ce qualificatif n'est réservé qu'au seul Deadshot, le tir a fait mouche, et sacrément mouche, laissant naître dans le cœur de Bloodsport un panache de fierté.
Qui ne dure guère.
Car un hurlement perce le silence d'après explosion.
Et les tympans de ceux qui peuvent l'entendre.
- GRAAAAAARGH !
L'arme a fait mal, très mal. Mais ce n'est pas assez. Car DuBois a vu juste. C'est à une espèce nouvelle de Doomsday qu'ils ont affaire. Et si une roquette suffisait à terrasser une monstruosité pareille, le monde n'aurait plus besoin de Superman. Or, rien n'est plus faux que cette affirmation, les événements de ces dix dernières années l'ayant amplement prouvé.
- GRAVVVVLAPORRR !
Les cris semblent vouloir dire quelque chose, à chaque fois. Mais ils restent incompréhensibles, comme si articuler et détacher les syllabes s'avérait trop difficile à accomplir. Contrairement au bond effectué l'instant d'après. Le monstre se propulse à une vitesse abominable, droit vers celui qui l'a attaqué, droit vers Bloodsport.
Mais King Shark s'interpose dans les airs. Délaissant Superman pour lutter contre la plus grosse menace du moment, le fils de l'océan utilise sa force formidable pour maîtriser le monstre. Tous deux chutent lourdement dans les ruines; le sol craque, des squelettes de buildings s'effondrent dans un fracas de fin du monde, les flammes encore vivaces meurent, étouffées par les ondes de chocs des coups échangés.
De son côté, temporairement en sécurité, Robert DuBois se sent pousser des ailes. Rendu fou furieux par un désir de vengeance malvenu, il active la fonction kryptonite de sa nouvelle arme, qu'il pointe directement sur l'Ange de Metropolis. Immédiatement, El Diablo s'interpose entre les deux hommes, pas effrayé pour un sou par la situation explosive.
- Tout doux, Robert. Y a plus grave à gérer que ta petite pelea con Superman. Ca me plaît pas plus qu'à toi, mais on a besoin de tout le monde pour arrêter... ce truc.
Ce truc, qui a été quelques minutes plus tôt un simple gamin en fuite. Ce truc, là, désordonné, violent, agressif parce que poussé dans ses retranchements. Ca, ce Doomed, qui retourne un King Shark sidéré comme une chaussette, et lui fait payer son intervention dans ce conflit.
Chato Santana, Robert DuBois, Nanaue et Superman sont en danger, ici. Mais si le combat continue avec cette intensité, d'innocents citoyens de la Ville de Demain risquent également d'en payer le prix. Les vibrations des chocs se répercutent jusqu'aux parties encore saines de la cité, ne brisant pour le moment que vitres et verres.
Pour le moment.
Superman
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Re: Monster inside, monsters outside ? [Superman] Ven 18 Mar 2022 - 13:23
Il se fige.
Il s’arrête. Il s’immobilise. Il… ne peut pas. Il ne peut plus ; avancer. Se battre. Réagir.
Superman est figé, les yeux exorbités par la surprise – la stupeur. Et, aussi, la peur.
Parce qu’il le voit. Parce qu’il voit le jeune homme qu’il est venu aider – et qui se transforme. Et qui change. Et qui devient…
« … Doomsday. »
Oui. Bloodsport le dit – non. Bloodsport le hurle, enrage et s’époumone, pour le dire. Il réagit, ensuite. Tout le monde réagit.
Sauf lui.
Sauf… Clark.
Doomsday, oui. C’est… Doomsday. Un Doomsday, peut-être. Mais Doomsday, quand même. Doomsday. Celui qui… celui qui l’a tué. Celui qui l’a vaincu, et tué. Alors qu’il était en forme ; alors qu’il était au meilleur de sa forme.
Doomsday l’a tué, à son meilleur. Et là… Là, ce n’est pas pleinement un Doomsday – mais ça reste un Doomsday. Et Clark… Clark n’est plus ce qu’il était. De loin pas.
Clark a peur.
Clark sent une peur sincère monter en lui, alors qu’il laisse Bloodsport agir, attaquer, tirer ; puis même le menacer, tandis que King Shark s’en prend au Doomsday. El Diablo se place entre Clark et Bloodsport. Mais le regard… le regard de Clark est bien loin. Bien sombre.
Il a peur. Il a définitivement… peur. Et, comme tout un chacun, il veut s’échapper – il veut s’enfuir. Oui. Mais. Mais…
Mais c’est un jeune homme apeuré. Mais c’est un adolescent perturbé. Mais c’est quelqu’un dans la difficulté, la douleur. Mais c’est quelqu’un qui a besoin d’aide.
Et lui… lui a peur, oui. Mais… mais il est Superman. Il veut être Superman. Et, comme le disait Pa’, ça n’a pas à être facile ; il faut simplement que ça soit juste. Toujours.
« J’ignore… ce qu’il est. »
Il reprend lentement la parole. Sa voix est lente, posée ; presque étouffée. Mais elle se raffermit, s’intensifie alors qu’il continue – et se redresse, encore.
« Mais je sais… qui il est. Quelqu’un d’apeuré. Quelqu’un de terrorisé. Quelqu’un de perdu. Peut-être… devez-vous stopper. Peut-être devez-vous l’arrêter. Peut-être… avez-vous raison. Peut-être. Mais cela ne se fera pas… sans moi. Et mes méthodes. »
Sans attendre, il s’élève légèrement au-dessus du sol – et active sa vision-chaude.
Un tir puissant vient frapper et endommager l’arme de Bloodsport. Clark en ressentait déjà les effets – mais il vient ici la bloquer, l’enrayer. Et souffle, en enchaînant.
« Ne soyez pas… stupides. Vous valez mieux que cela. »
Il acquiesce lentement – puis se lance, alors. Il file. Il vole.
Il se projette, vers King Shark et… Doomsday. Il grimace, mais continue.
« ASSEZ !! »
Clark rejoint rapidement le duo de combattants, puis pare au plus pressé. Il frappe. Durement.
Il attaque brutalement King Shark, en écrasant littéralement ses deux mains – sur le crâne de Nanaue. Ça fait mal. Mais… ça va le mettre de côté, au moins quelques instants.
« ARRÊTE !! »
Clark se fige devant le jeune Doomsday, souffle encore… hésite, il doit bien l’avouer. Il a peur. Mais il voit les yeux de l’adolescent – et il sait quoi faire, alors. Il sait qui être.
« JE PEUX T’AIDER ! Je vais t’aider ! Mais tu dois me laisser t’aider ! Calme-toi ! Je t’en supplie, calme-toi !! »
Superman lève sa main, et lance un regard déterminé à Doomsday – déterminé à aider, à l’aider. Vraiment.
Re: Monster inside, monsters outside ? [Superman] Ven 18 Mar 2022 - 16:50
BLAM
Le visage de Nanaue vient s'écraser contre le bitume.
BLAM
Ses côtes de dieu-requin se fêlent, maintenant à deux doigts de céder.
BLAM
Il s'enfonce encore un peu plus dans le sol, douloureusement, contre son gré.
BLAM
Quelques secondes d'accalmie ont suffi pour qu'il tente de se relever. Mais on le frappe à nouveau, sauf que cette fois, ce n'est pas le monstre qui abat ses poings. King Shark subit l'assaut violent de Superman, visant à le neutraliser et à l'éloigner de celui sur lequel il s'est littéralement cassé les dents. Avec El Diablo qui maintient tant bien que mal Bloodsport à l'écart et Nanaue en train de sombrer dans l'inconscience à côté, le garçon monstrueux et l'Homme d'Acier se retrouvent enfin seuls à seuls.
- GRAAAAHUROK.
Face à la main tendue du vieux héros, face à sa sollicitude, face à cette aide qu'il n'espérait plus, Doomed recule, incapable de croire ce qu'il voit. Cela ne dure pas. Alors, son visage se crispe, se déforme, laissant une dentition abominable apparaître dans toute son horreur. Il faut dire que cette mâchoire ressemble plus à une chaîne de montagne se reflétant sur un lac sans ride qu'à de véritables dents... Mais Superman a raison. Derrière le monstre se trouve un tout jeune homme terrifié. Derrière Doomsday se trouve encore une soupe émotionnelle infiniment complexe.
- Graaaaar...
Et cela se prouve très vite... car la chose tombe à genoux, et se met à... sangloter. Ce Doomsday, ce Doomed... pleure. A travers ses larmes, son humanité transparaît alors comme une évidence pour ceux qui en doutaient encore. Mais il ne se retransforme pas pour autant, il ne reprend guère forme humaine.
Pire encore, une intense énergie violette commence à se manifester dans ses yeux, depuis ses mains, puis comme une aura tout autour de son corps. Apparemment, le jeune homme coincé dans cette apparence sait ce que cela signifie, peut signifier, et la panique gagne son regard encore embué de larmes.
- GROHUHOUR !
Agité de spasmes, il regarde à gauche, puis à droite et enfin en haut.
C'est par là qu'il décide de partir.
C'est là qu'il bondit grâce à la force titanesque dans ses jambes, et, haut dans le ciel, comme une étoile fugace, il explose en une grandiose nova violacée... pour disparaître. Au revoir Metropolis, bonjour... ailleurs. Il reprend forme dans un lieu inconnu, peut-être près, peut-être loin, téléporté contre sa volonté par ses propres pouvoirs, là où personne n'est sensé pouvoir le suivre.
Personne, vraiment ?
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Re: Monster inside, monsters outside ? [Superman] Dim 20 Mar 2022 - 22:26
Non.
Il le ne dit pas. Il n'en a pas le temps – mais c'est une évidence, une certitude. Non. Cette pensée le hante, le ronge, l'obsède. Non.
Non. Ce jeune homme perturbé ne sera pas laissé seul. Non. Cet adolescent troublé ne sera pas abandonné à des pouvoirs qu'il ne maîtrise pas, à des êtres qui lui veulent du mal.
Non. Amanda Waller ne l'aura pas. Non. Il ne se perdra pas dans l'Univers.
Non. Il ne sera pas abandonné. Non. Il ne sera pas oublié.
Non.
Clark y pense à chaque instant – à chaque seconde. Enfin. Tout ne se passe qu'en une seconde ; mais quelle seconde. Elle passe vite, trop vite. Alors qu'elle se divise en centièmes, en millièmes de micro-instants, pour lui.
Il n'a guère le temps de parler, de prévenir le Suicide Squad. Ils n'écouteraient pas, de toute façon. Non. Mais qu'importe.
Il part.
Il s'éjecte. Il s'extraie de la gravité terrestre. Il délaisse le sol sale, endommagé, brisé, troublé de Metropolis.
Il part.
Il s'envole.
Il suit le jeune homme – même quand il s'entoure d'énergie. Même quand il semble s'évaporer. Non. La pensée lui revient, encore. Non. L'idée le hante.
Il accélère.
Il sent toujours ses faiblesses. Il sait qu'il n'est plus aussi performant qu'avant. Il sait qu'il n'est plus celui qu'il était. Mais. Ce jeune homme a besoin de lui. Cet adolescent est en difficulté. Et lui... non.
Non. Il ne l'abandonnera pas. Non. Il ne le laissera pas.
Il continue.
Il identifie la forme, les formes, les spécificités du jeune homme ; biologiques. Génétiques, même. Son esprit se lance déjà dans l'analyse de ce qu'il voit – mais il laisse son inconscient faire. Lui accélère, encore.
Lui se projette.
Lui se propulse.
Lui maintient cette pensée, cette certitude – non. Il ne le laisse pas. Il ne l'abandonne pas. Il vient pour lui – il vient le chercher.
Clark le veut... et il le fera. Il n'en est peut-être plus aussi digne qu'avant – mais c'est une évidence, un fait.
Il est Superman.
Il accélère, et rejoint l'inconnu. Il vient le sauver. Qui qu'il soit. Quoi qu'il soit. Même un Doomsday. Même une créature issue de l'être qui l'a tué ; et qui le terrifie.
Il est Superman. Il ne fait aucune différence. Il accélère, encore et toujours. Il le retrouve. Il arrive.
Re: Monster inside, monsters outside ? [Superman] Mar 22 Mar 2022 - 19:07
DOOOOOOOOOM
Une explosion retentit au milieu de nulle part, dans les bois américains. A plusieurs dizaines de kilomètres des ruines de Metropolis, loin du Suicide Squad, loin du danger, loin de tout, un souffle massif vient coucher arbres, arbustes, bosquets et souches. L'onde de choc énergétique qui suit les détruit, aplanit le terrain, le rase jusqu'aux fondements, pour finalement calcifier l'humus, les roches friables en dessous, et à former une couche grisâtre sur des mètres et des mètres autour du point d'impact. La mort de tout ce qui est, les prémisses de l'entropie, venue du cœur d'un cratère. Un cratère dans lequel rampe une silhouette biscornue, tordue, un monstre. Un jeune homme, en fait, sous l'apparence d'un monstre. Epuisé par cette téléportation impromptue, il ne tient plus debout. Là, toutes les équipes d'agents gouvernementaux du monde pourraient l'attraper rien qu'en se baissant, comme la plus innocente des petites fleurs du coin. Si seulement il en restait après la déflagration, bien sûr.
Il est à la merci du monde, à la merci de la captivité, à la merci de sa propre fin, encore faudrait-il qu'il puisse en finir, seul ou aidé. Mais il est ce qu'il est. Et c'est pour le moment impossible. Qu'il le veuille ou non.
Incapable d'aller plus loin, le monstre se retourne sur le dos pour regarder le ciel. Sa vision s'habitue en un seul instant, pour détailler les nuages, apprécier le bleu de la voûte céleste, et admirer... le soleil, dans toute sa splendeur. Sous forme humaine, il ne pourrait soutenir sa lumière, il devrait plisser les yeux. Là, il peut le voir plus précisément que jamais. Boule de gaz, boule de feu en suspension dans le cosmos. Mais pas que. Son œil formé par la science et le désir d'intégrer STAR Labs a changé avec les drames récents, sa solitude, son introspection. Alors même sous sa seconde peau, maintenant qu'il peut respirer, il profite. Parce que le soleil, mine de rien, ça reste quelque chose de magnifique. De sublime.
Mais une ombre vient ternir ce tableau, cette respiration entre deux moments de lutte, deux moments de fuite. Pour autant, il ne saurait pas dire si c'est dû à une lente perte de conscience ou... à cette silhouette encapée qui descend des cieux. Comme pour chasser cette mouche, il lève une main rocailleuse et l'agite, un peu agacé.
- Graooool...
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Re: Monster inside, monsters outside ? [Superman] Mer 23 Mar 2022 - 11:31
Il arrive.
A super-vitesse. Plus vite qu’une balle, qu’une locomotive, qu’un boulet de canon. Il arrive. Il souffle.
Il est fatigué. Plus qu’avant. Et même… tout court. Il est fatigué. C’est nouveau. Et désagréable – même si Pa’ lui a toujours dit de prendre chaque nouveauté, chaque nouvelle expérience comme un défi, une chance. Le défi, oui. La chance… moins. Mais Pa’ avait souvent raison ; il lui doit le bénéfice du doute.
Il arrive, donc. Il souffle, en se figeant dans les cieux – et en baissant lentement un regard sombre vers le jeune homme, aux pouvoirs étranges et qui s’est téléporté ici.
Avec pertes et fracas.
Clark a pu retrouver sa trace en suivant ses traces génétiques et énergétiques. Il a ici utilisé ses sens au maximum, dans des proportions qu’il atteint rarement. Cela le fatigue, aussi. Mais… mais il a réussi. Mais il peut encore réussir cela. Ça lui plaît. Ça le rassure ; un peu.
« Humf. »
Il souffle, lentement. Il hésite – encore. Il s’en veut. Il s’en veut d’hésiter encore à agir, à aider, à intervenir. Mais… mais.
Mais ce jeune homme a des pouvoirs formidables, encore inconnus ; et c’est un Doomsday. Même s’il semble plus pacifique, moins agressif. C’est un Doomsday. Et cela crispe Clark, plus qu’il ne le pensait.
Il secoue cependant la tête, alors que, une fois de plus, les paroles de Pa’ viennent dans son esprit. Le cheval fougueux n’est pas le problème ; le problème, est ce qui a rendu fougueux le cheval.
Clark acquiesce lentement, et descend doucement.
« Je me doute que tu as besoin et envie de solitude, de paix, de repli sur toi. Je l’entends. Mais… cela ne peut intervenir. Pas tout de suite. »
Il se fige devant le jeune homme, troublé et épuisé. Il vole, encore.
Un tout petit peu au-dessus du sol.
« Tu me connais, je pense. Je… ne souhaite pas ici flatter mon ego – mais je pense que tu me connais. J’espère, alors, que tu as entendu du positif sur moi, et mes méthodes. Je viens t’aider. Je viens essayer de t’aider, autant que possible. Je pense… qu’il te faut de l’aide ; pour gérer ce que tu vis – ce que tu es. Je ne veux cependant pas te brusquer. Je viens simplement… proposer mon aide, et un échange ; une discussion, si cela est possible. L’acceptes-tu ? »
Un sourire léger mais sincère glisse sur son visage.
« Peut-être… peut-être peut-on commencer par… ton nom, si cela te convient ? »
Il essaye. Il avance. Il continue. Mais… il se méfie, quand même ; encore.
Superman arrive. Superman le rejoint. Superman dépasse sa peur pour aider un jeune homme terrifié. Prisonnier d'une force qui le fait souffrir, qui l'handicape, Reiser tente de se redresser sans transformer la roche en poussière sous lui, sans détruire tout ce qu'il regarde, tout ce qu'il touche. C'est presque peine perdue, sous cette forme, en tant que Doomed. Pourtant, maintenant que le Suicide Squad est loin, maintenant que la menace est passée, le poids qui pèse sur sa volonté s'est allégé, son rythme cardiaque s'apaise.
- Kiraaaozer... GRAAARGH !
Pour le profane, les bruits qui émanent du jeune homme ne sont rien d'autre que des cris désarticulés, dignes d'une bête féroce. Mais pour celui qui sait écouter, ces sons sont formés, des syllabes créées, certes sans queue ni tête. Ils témoignent pourtant d'une intelligence certaine, mais ne veulent strictement rien dire, dans aucune langue connue de l'Omnivers.
- Nrrrrraoooon...
Pourtant, sous la peau terrifiante, des mots sont prononcés. Dans l'esprit encore humain qui se dissimule derrière les borborygmes, les beuglements et le grincement de la rocaille, des intentions sont formulés, avec beaucoup de finesse d'ailleurs. Et peu à peu, cela se sent. Les simples grondements gagnent en logique, et ils expriment de nombreuses choses: douleur, colère, frustration...
- Argh...
Enfin, le corps rétrécit, les membres reprennent apparence humaine dans un craquement répugnant, le visage perd ses picots, sa rigidité, ses dents immenses, pour la douceur d'un jeune adulte, la mâchoire d'un p'tit gars qui recommence à causer presque normalement, malgré une vibration étrange dans le fond.
- C'est... possible. Difficile, mais possible...
Complètement nu, le jeune homme se redresse difficilement. Son corps tremble de partout, comme s'il venait de fournir un effort colossal... étonnant quand on voit la facilité avec laquelle le monstre a fracassé King Shark, survécu à ses coups, et s'est propulsé dans l'espace, ailleurs, loin des ruines de Metropolis. Là, il se pose sur ses fesses, les mains astucieusement placées pour dissimuler ses attributs masculins.
- Reiser... Rolfes...
Le nom est sorti. Reiser Rolfes. Ca y est. L'inconnu n'en est plus vraiment un. Mais l'a-t-il jamais été ? Car il continue, apparemment au fait d'un secret... troublant.
Un souffle accompagne l’expression de surprise, formulée lentement par Clark alors que les événements s’enchaînent – et le surprennent. Plus ou moins agréablement.
Il a ainsi rejoint l’étonnant jeune homme en difficulté, repoussant derrière lui, derrière eux, toute menace. Cela a été difficile. Mais cela a été fait. Et c’est bien.
Repoussant sa peur, faisant fi de son rejet légitime, né de sa terrible expérience avec Doomsday, il est venu au plus près du jeune homme. Il ne le regrette pas.
Bien sûr, la créature a grogné, crié, ragé ; pleine de douleurs, de spasmes, d’incompréhensions. Lui est resté. Malgré le danger. Malgré le risque. Malgré… l’historique.
Clark est resté – et il ne le regrette pas. Même si…
« Et bien, et bien. »
Même s’il ne s’attendait pas à une telle révélation ; sur lui-même. Sur la connaissance que l’autre a… de lui-même. Son identité.
« Bonjour. »
Un sourire doux passe sur son visage, alors qu’il se penche en avant. Il s’accroupit, pose un genou à terre. Et lève sa main, vers le jeune homme.
« Reiser Rolfes, hé ? »
Il acquiesce, lentement.
« Enchanté. »
Son sourire s’étend, malgré la fatigue et la surprise ; surtout la surprise.
« Je… me présenterais bien, aussi, mais cela semble… inutile. »
Un gloussement amusé, et innocent, accompagne ses mots.
« Bon. Je… crois que nous avons beaucoup à nous dire, non ? A commencer par… comment puis-je t’aider ? Puis-je t’offrir un café – et des habits ? Mais aussi… d’où viennent ces capacités, si étonnantes ? »
Clark se redresse, et avance encore sa main ; pour définitivement l’offrir à Reiser.
« Sans oublier ce… petit détail, sur ta connaissance de mon identité. Ce qui est fort cocasse, en soi ! »
Un détail, qui n’en est pas un au fond ; mais qui l’est, là. Pour lui. Pour lui qui veut aider Reiser. Pour lui qui veut le rassurer, malgré ce qu’il est ; ce qu’il a pu faire. Pour lui qui veut tout simplement faire, quelles qu’en soient les conséquences.
Pour lui. Pour qui il veut être. Tant qu’il le peut encore.
Reiser reprend encore son souffle. Cela lui demande quelques instants de concentration, de maîtrise. Il est toujours difficile de penser après une de ces transformations, si courtes soient-elles. Même si moins longtemps il reste sous cette autre forme, plus vite son esprit récupère son absolue intégrité. Toujours assis sur les fesses, au milieu du cratère, son intimité de jeune homme habilement dissimulée par une paire de mains savamment placée, un frisson lui parcourt l'échine, littéralement celui du vent. Ne pas craindre les écarts de température, c'est bien l'un des rares points positifs à être un simili-Doomsday. Le frisson mute en grelottement, tant de froid que d'épuisement. L'exhaustion physique est l'un des très nombreux points négatifs à être un simili-Doomsday.
- Je... là, oui, j'dis pas non à une p'tite couverture. Et comment vous allez faire pour le caf... ah bah oui, j'suis un peu lent des fois. Vous êtes Superman.
Malgré tout ça, malgré cette situation étrange, ou peut-être à cause d'elle, un petit sourire, encore faiblard, naît sur les lèvres du garçon. Mais il est bien vite tempéré par l'ombre d'inquiétude qui passe ensuite dans son regard, fruit d'une observation minutieuse de l'environnement extérieur au cratère de cendres. Les feuilles alentours bruissent, et la vie forestière reprend comme si rien ne s'était passé.
- Mais vous êtes sûr qu'ils vont pas... r'venir ? Le Suicide Squad, j'veux dire.
Voir au-delà du cratère, c'est également voir le cratère... et Reiser peine à dépasser cette vision cataclysmique. Une petite larme coule le long de sa joue, alors qu'il baisse les yeux de honte. Des plantes, des animaux, des vies ont été fauchées par sa simple existence; d'autres le seront encore dans le futur. Cette simple idée le terrifie, presque autant que de se dire que plus jamais il ne connaîtra la paix. Sa vie n'a plus aucun sens, et il ne parvient même plus à en profiter.
- Je voudrais pas... encore changer.
Car c'est ce qui se passera si de nouvelles menaces osent s'approcher de lui. C'est ce qui se passe toujours, sans qu'il ne puisse avoir de contrôle dessus. Mais il ne veut pas ça, il ne veut pas détruire le monde autour de lui, il ne veut blesser personne. Et surtout, surtout, il ne veut pas faire de mal à Superman.
Un sourire tendre glisse sur le visage de Clark, alors que bien des doutes s’évaporent de son esprit. Bien sûr, certains demeurent ; mais les plus importants s’en vont.
Car il voit Reiser Rolfes, comme il est – un enfant. Un jeune homme. Un adolescent, en difficulté absolue à gérer ses pouvoirs, ses capacités ; qui il est.
Des forces qui le dépassent, et dont il mesure l’ampleur, sans pouvoir les maîtriser.
Il connaît. Oh oui, il connaît cela. Et, même si le fait que Reiser soit lié à Doomsday continue de le hanter, de le crisper… Clark écarte cela. Car il le voit, comme il est.
Un jeune homme en difficulté. Quelqu’un qui a besoin d’aide. Une aide qu’il peut lui donner. Qu’il va lui donner.
« Je ne peux pas… te promettre qu’ils ne reviendront jamais. Que le Suicide Squad ne reviendra jamais. »
Il retrousse légèrement ses lèvres, et souffle ; un peu gêné, d’une telle vérité.
« Mais… Mais je peux t’assurer que, aujourd’hui, maintenant – je te protègerais d’eux. »
Il acquiesce, sincère – et déterminé, à tenir cet engagement.
« Je pense, d’ailleurs, que le Suicide Squad n’avait pas anticipé ma présence, et je doute qu’ils retentent quelque chose aujourd’hui. »
Le danger reviendra ; un autre jour. C’est une petite victoire. Mais Pa’ lui a appris à valoriser chaque victoire ; surtout les petites, car elles préparent les grandes.
« Mais… oui. Tu as besoin de couverture – d’une couverture, de vêtements, et d’une boisson chaude. Sûrement, aussi, d’une bonne part de tarte. Mmh. »
Clark se redresse, et tourne légèrement la tête. Silencieusement, il active sa super-vision – et scanne la zone, qui les entoure. De manière moins fluide et rapide qu’avant ; mais, quand même, avec efficacité.
« Je… doute de trouver ce qu’il nous faut, ici. J’ai… j’ai une idée, alors. »
Il repose son attention sur Reiser, et forme un léger sourire.
« Je… dispose d’une zone, d’un endroit ; un foyer. Sûr. Loin de l’influence du Suicide Squad. Où tu pourrais t’habiller, te réchauffer ; te reposer. Est-ce que… tu accepterais que je t’y emmène ? »
Intérieurement, Clark souhaite aussi proposer, ensuite, à Reiser de faire quelques analyses – mais il ne veut pas précipiter les choses. Ils doivent avancer doucement. Ils doivent se découvrir, doucement.
Lentement, Clark lève sa main vers le jeune homme, et sourit. Repoussant, encore, ses doutes sur la nature de ce… Doomsday Junior ; pour se concentrer sur sa détresse, et son besoin d’aide.
Comment pourrait-il être encore Superman, s’il refuse de l’aide à quelqu’un ? Même un Doomsday. Et, surtout, un jeune homme en difficulté avec ce qu’il est ; et ce qu’il pourrait devenir…
... risque de tout casser. Encore. On lui propose de l'aide, une porte de sortie, et tout ce qui vient, c'est la peur. Une hantise profonde. Plus d'angoisse que quiconque devrait avoir le droit de supporter. En même temps, difficile pour Reiser d'oublier que c'est la chose au fond de lui qui a tué Superman, il y a des années de cela. Là, nu comme un ver et encore sous le choc de la course-poursuite, il ne supporterait pas de détruire ce que l'Homme d'Acier a de plus cher... car ce genre d'endroit, ça ne peut pas être autre chose que chérissable.
Mais plusieurs choses participent à allumer une petite étincelle d'espoir au fond de son cœur. Le risque que son sauveur est prêt à prendre, déjà. Le plaisir de se retrouver en lieu sûr, en sécurité, protégé participe beaucoup aussi. Et une curiosité, toute aussi dévorante que sa faim de part de tarte, le saisit lorsque lui vient à l'esprit l'apparence d'un "foyer" pour Superman. Tourne et retourne cette idée, sans qu'il ne puisse réellement mettre de mot ou d'image dessus... ce qui excite deux fois plus son imagination ! Alors, difficilement, il déplie ses jambes, il pousse sur son seul bras libre, il se redresse, les muscles encore en feu. Son regard un peu perdu glisse un bref instant sur le paysage, mais moins abattu qu'il y a quelques instants.
- Ok. Un endroit sûr. Je vous crois.
Il le croit, oui. C'est sans doute là le plus grand des super-pouvoirs. Donner la foi, gagner la confiance des autres, amener à la bonne entente entre les cœurs bienveillants. A nouveau, Reiser regarde autour de lui, avec plus d'acuité cette fois. Comme s'il pouvait trouver ce fameux havre dans l'environnement. Ses grandes jambes d'adolescent escogriffe tremblent un peu de fatigue, mais tenir debout s'avère moins difficile que ce qu'il pensait. Cela n'enlève rien à son air pataud, à sa nudité quelque peu misérable.
- C'est... loin ?
D'autres questions se bousculent dans sa tête: vont-ils voler pour y aller ? Marcher ? Se téléporter ? Est-ce qu'il va y avoir une épreuve, ou des examens biologiques douloureux ? Va-t-il stresser là-bas, comme il commence à stresser ici ? Au fond, il sent la bête tâter la moindre fissure, la moindre faille pour s'échapper, pour prendre le contrôle. Comme toujours. Et sans doute à jamais.
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Re: Monster inside, monsters outside ? [Superman] Sam 7 Mai 2022 - 22:01
Clark fixe Reiser Rolfes, après qu'il ait essayé de répondre au mieux à ses retours, ses informations, ses révélations. Il est calme, serein. En apparence ; mais aussi, un peu, en son cœur – toujours troublé par la découverte de ce Doomsday Junior, mais désireux de l'aider, quoi qu'il en coûte.
Il se surprend, cependant, à être... étonné par la question du jeune homme.
« Loin ? »
Un sourire doux et tendre glisse sur son visage, alors qu'il répond lentement, doucement.
« Oui... et non, en un sens. J'ai conscience que tu découvres à peine tes capacités – mais tu vas découvrir, au fil de tes avancées, de tes victoires, que les distances... sont à relativiser. Jamais renier la réalité des impératifs subis par ceux et celles qui n'ont pas nos pouvoirs. Mais les relativiser... toujours. Pour aller au-delà, et bien faire. »
Il acquiesce, puis tend sa main à Reiser.
« Allez. Il est temps. »
Et, sans attendre, dès que Reiser accepte... tout change. Tout change, pour eux. Tout change, autour d'eux.
Ils s'en vont.
Clark happe littéralement la main du jeune homme... et part. Il s'envole.
Ils partent, tous les deux.
Clark colle Reiser contre lui, le protège ainsi via l'aura qui lui colle à la peau. Ils filent ; très vite. Très, très vite.
Clark demeure fatigué, usé par les événements récents – mais il a encore assez de forces, et surtout d'envie, pour aller de l'avant. Pour voler, et franchir ainsi de formidables distances.
Il ne leur faut que quelques instants pour se rapprocher de sa destination ; éloignée. Dans les hauteurs. Dans les montagnes. Au froid.
Alors que le vol se poursuit, son regard se décale, et il glisse quelques mots pour Reiser.
« Nous y sommes presque. »
Clark sourit légèrement. Il freine sa vitesse, et se pose – un instant. Un seul instant.
Durant lequel des scanners, cachés, l'analysent ; et ouvrent une porte cachée, après quelques secondes d'attente. Plus longues que d'habitude. Certainement parce que Clark est accompagné de Reiser, dont l'ADN lié à Doomsday doit interpeller les capteurs ; qui néanmoins reconnaissent leur créateur, et ouvrent le dispositif.
Ils descendent, alors.
Ils descendent, dans les profondeurs d'une montagne – de la Terre.
« Et voilà. »
Clark se pose, et pose Reiser. Lentement, doucement, il l'abandonne – et fait quelques pas en arrière, pour le laisser découvrir les lieux.
« Bienvenue... chez moi. »
L'un de ses foyers, en tout cas. Qui représente bien ses goûts, et ses marottes.
Sa Forteresse.
Une Forteresse, en tout cas – et, hélas, la dernière, après que les Kandoriens aient annexé celle de Mosaic. Un voile sombre glisse dans ses yeux à cette pensée, alors qu'il laisse Reiser découvrir les lieux.
« Veux-tu... boire, manger quelque chose en particulier ? »
Il se force à sourire, à reprendre ; à avancer. A aider. Comme on le lui a appris. Comme il le faut. Comme il le doit.
Re: Monster inside, monsters outside ? [Superman] Ven 13 Mai 2022 - 16:38
A peine arrivé dans cette enclave au cœur de la roche terrestre, Reiser est impressionné. Le travail de titan qu'il a fallu fournir pour bâtir un tel complexe dépasse de loin ce que l'humanité est déjà capable de faire. Et ce qui le garnit lui donne envie de tout voir, de tout découvrir, de tout toucher, de tout tester. Des millions de questions toutes plus dévorantes les unes que les autres naissent et meurent chaque seconde dans sa tête, sur la nature des matériaux utilisés, le type de minéral qui les entoure, la pression au centre de cette montagne, sur le nombre de pièces, les systèmes de survie, les sources d'énergie...
Une curiosité totale, absolue, infinie... malheureusement (ou heureusement pour l'hôte déjà très bienveillant) oblitérée par une simple petite proposition, à laquelle la réponse du petit gars ne peut qu'être:
- Je meurs de faim et de soif !
Reiser n'est encore qu'un jeune homme, après tout, rempli d'explosions chimiques et hormonales, constamment drainé par de folles dépenses, quoique nécessaires, en énergie. Et ce sans même prendre en compte la présence de spores Doomsday ! Alors avec elles intégrées à l'équation, il est presque normal que ces besoins de tout jeune adulte explosent tous les records.
- Et je suis pas contre un pantalon et un sweat, oui...
Parce qu'à vrai dire, il est toujours nu. Et toujours très gêné par cet état de fait. Pourtant, laisser Superman l'emporter ne l'a pas embêté pour un sou, contrairement à ce qu'il croyait au début. Les contacts que le héros a appliqué sur sa peau se sont révélés très pudiques, respectueux, et dignes. En même temps, Superman c'est Superman, ça aurait bizarre de ne pas pouvoir lui faire confiance sur un point aussi important que ça.
- Du coup, on est où, si c'est pas indiscret ?
Dans l'attente d'avoir de quoi se sustenter un peu, son regard se promène à nouveau sur la pièce, et avec lui la renaissance de cette étincelle d'excitation, prémisse d'un gigantesque brasier intellectuel. Cette balade des yeux vient terminer sa course sur les deux grandes statues cristallines, porteuses d'espoir et... d'une énorme sphère lisse. La Terre... ou ailleurs ?
- Et... qui sont ces gens ?
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Re: Monster inside, monsters outside ? [Superman] Dim 15 Mai 2022 - 19:12
« Oh, mais bien sûr ! »
Clark prend conscience de la situation de Reiser – et rougit. Non pas par gêne devant sa nudité. Mais bien par honte de ne pas avoir vu la difficulté, avant !
« Je reviens ! »
Sans attendre une réponse, il active sa super-vitesse, et part comme une tornade rouge et bleue. Il s'évapore, un instant. Puis revient directement devant le jeune homme ; avec un léger sourire sur le visage. Et, surtout, quelque chose entre les mains.
« Bon, cela semble être à ta taille – et ce n'est pas parfait, j'en suis navré. Mais cela devrait... te couvrir, quelque peu. »
Clark sourit, et tend les vêtements à Reiser, qui en principe devrait rapidement reconnaître le logo, dessus.
« B... Flash m'a confié quelques surplus, jadis. Disons que cela couvre un peu du froid – même si j'ai, depuis, installé des chauffages, ici. »
Il acquiesce, et continue d'une voix douce et calme.
« Pour te répondre... nous sommes au Nord. Dans le Grand Noir. Dans ma Forteresse. Enfin ; l'une de mes Forteresses. Je dispose de plusieurs... structures, où je peux me poser, réfléchir, mais surtout entreposer des éléments. C'est... pratique. »
Clark sourit. Mais ses yeux se teintent légèrement de tristesse – car ces mots, ses mots lui rappellent des événements plus difficiles. Notamment l'agression de Rogol Zaar, qui a anéanti sa Forteresse de Solitude. Mais aussi l'attaque récente du même Rogol Zaar, en lien avec des Amazones de l'Espace ; et leur traitement par les Kandoriens, installés sur Mars.
Tout ceci est difficile ; et douloureux.
« Et... pour te répondre... »
Il s'est détourné de Reiser, pour qu'il s'habille, et s'avance vers les immenses statues, visées par les questions du jeune homme. Il souffle, joint les mains dans son dos, et les fixe ; doucement.
« Ce sont... mes parents. Lara Lor-Van et Jor-El. Je... n'ai connu d'eux que des hologrammes, des discours et apprentissages pré-enregistrés. Pour m'expliquer qui je suis, d'où je viens, pourquoi ils m'avaient envoyé ici. J'ai été élevé par d'autres ; des Humains. Des êtres formidables, que j'aime parce qu'ils sont mon père et ma mère. Mais eux... ah. Lara et Jor sont mes origines, Reiser ; ma base. Mon origine. Ils sont... importants. »
Il sourit. De ce sourire tendre, doux, pur et émouvant, qui touche sincèrement.
Clark souffle, cependant, puis se tourne vers Reiser, pour lever lentement la main vers un couloir, à proximité.
« Réglons maintenant le problème de nourriture, veux-tu bien ? »
Clark sourit, encore, puis guide directement le jeune homme dans ledit couloir. Plein de souvenirs, plein de trophées. Plein d'étrangetés, aussi.
« Les systèmes biologiques du patient demeurent normaux. »
Avec une annonce étrange, qui peut interpeller Reiser. Au point de pousser Clark à s'expliquer, en marchant encore.
« Pardon. Dès ton arrivée, la Forteresse a identifié... ta situation, et te prend pour un patient. Ce n'est pas le cas, mais... le vocabulaire n'est pas très développé. J'espère que tu ne le prends pas mal. Je ne souhaite en rien t'observer, t'analyser. Je veux t'aider. Mais... je suis satisfait, que ta situation demeure sous contrôle. Tu vas pouvoir te reposer. »
Il sourit, doucement, pour rassurer le jeune homme.
Ils arrivent finalement à destination – un espace de cuisine, avec une certaine technologie.
D'une main, il désigne un siège pour que Reiser s'installe. Alors qu'il ouvre quelques placards et réfrigérateurs, en montrant des produits au jeune homme, par quelques gestes. A lui de choisir !