« Let’s enter the truth » ft. Ted Kord/Blue Beetle II

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« Let’s enter the truth »

ft. Ted Kord/Blue Beetle II

_____Slade n’aurait jamais pensé, un beau jour, faire partie de la Justice League. C’était même l’un de ses pires cauchemars, à une époque, hors de question de porter ces collants ridicules qui te rentre dans les fesses. On pouvait le qualifier de simple remplaçant, stagiaire, intérimaire, ça n’avait pas d’importance. Slade Wilson avait déjà réalisé un miracle en s’intégrant au sein de l’équipe sans créer la polémique. Beaucoup de membres l’avaient à l’œil, certains qu’il ne tarderait pas à commettre l’irréparable. Malgré ce sentiment, que Slade pouvait comprendre, il n’avait pas encore commis la moindre erreur.

Ted était l’un des plus réticents de la Ligue. Leur dernière rencontre avait été plutôt musclé et Slade était reparti après avoir fracturé quelques os à ce pauvre homme. Slade ne s’était pas donné la peine de venir s’excuser en personne pour cette violence. Il n’avait même pas accordé à Ted le droit de comprendre ce qui lui était passé derrière la tête, ce qui l’avait réellement poussé à l’épargner. Il s’était contenté de vagues explications ou, plus simplement, de fuir la discussion. C’était plus simple de fuir lorsque les deux hommes se trouvaient en plein milieu d’un champ de bataille. C’était beaucoup plus compliqué de le faire lors d’un rendez-vous en face à face.
En plus d’avoir un passif avec Deathstroke, Ted Kord avait remarqué un comportement étrange chez le vieil homme. Les plus méticuleux auront remarqué que ces cicatrices de bataille ne disparaissaient pas aussi rapidement. Ted avait également remarqué les nombreuses quintes de toux, la couleur ensanglantée des lèvres de Slade et son teint qui palissait au fil des jours. Il en savait trop, beaucoup trop pour rester silencieux encore longtemps.

Slade redoutait ce sms. Il aurait aimé envoyer Ted baladé mais, même s’il n’avait pas eu le droit à des excuses à l’époque de Degaton, le vieil homme pouvait faire un minimum d’efforts pour répondre aux interrogations de son nouveau collègue. Même si l’ancien mercenaire faisait quelques efforts d’un point de vue social, il était toujours fidèle à ses vieilles habitudes. Il n’avait pas répondu au message de Ted mais s’était quand même rendu au point de rendez-vous.

Ivy Town, le paradis des intellos, Slade n’aimait pas réellement cette ville, le point de rendez-vous idéal pour le mettre de mauvaise humeur. Il s’était installé dans l’une des terrasses d’un bar. C’était la première fois que Ted pouvait observer Slade Wilson en tant qu’être humain civilisé, et non une machine à tuer. Il était vêtu simplement d’une chemise unie ouverte avec un t-shirt, le tenu classique d’un père de famille, tout ce qu’il y avait de plus normal. Des lunettes de soleil cachait sa vilaine blessure. Slade Wilson n’avait plus d’identité secrète depuis longtemps et pourtant, personne n’avait remarqué sa présence. Il était confortablement installé sur la table, un whisky déjà entamé sur la table. Il avait l’air tellement normal qu’il était presque encore plus effrayant que lorsqu’il portait sa tenue de mercenaire.

« Je me suis permis de me servir et de le mettre sur ta note. » rétorqua Deathstroke en guise de salutation, sentant une ombre se rapprocher. « Qu’est-ce que tu veux ? »

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A-t-il fait une erreur en envoyant ce message au plus terrible des tueurs de cette planète ?
Les temps ont tendance à changer rapidement, mais l’acceptation de Deathstroke au sein de la Justice League ça c’est réellement quelque chose de dangereux … Du moins, Blue Beetle le pense.
Malgré cette hostilité à l’égard du mercenaire, la profonde empathie du héros en bleu lui a suggéré d’essayer de comprendre quelles sont les véritables motivations du père de Joey.

Ted Kord a également besoin de faire une croix sur le passé… ou d’en finir, selon comment ça se passe. Il n’a pas tellement envie d’en arriver aux poings. Surtout que même à moitié rongé par la maladie ou par quoi que ce soit qui semble toucher Deathstroke, ce dernier reste et restera un tueur hors pair. Beetle en a parfaitement conscience… Les souvenirs de cette mission à Paris sont à jamais gravés dans sa tête pour lui rappeler que même avec tous ses talents d’acrobates, de combattants et d’ingénieurs, il ne fait pas le poids.
C’est rageant.

Cette fois, ils vont se faire face… en terrain neutre. Dans un café, en terrasse, au milieu de civils. C’est peut-être dangereux, mais Ted espère que Wilson a gagné en bon sens et ne va pas se mettre à l’attaquer à découvert, devant témoin. Beetle est également venu sans son costume et s’est habillé de façon normale, sans chemise ni cravate. C’est assez rare de le voir débarquer avec une tenue décontractée, mais ces derniers temps, l’entrepreneur a laissé de côté ses doubles vies pour se concentrer sur lui et sur ses proches.
« Tu aurais pu éviter l’alcool… »

L’ombre approchant dans le dos de Slade arrive finalement pour se montrer en face. Le regard et la mine de Ted Kord sont réprobateurs, pendant un instant. Puis, il finit par soupirer et souffler…
« C’est que tu as bon goût en plus… ça me tue de l’admettre. » Avant de s’asseoir sur la chaise en face de Slade, Ted fait signe à un serveur de la terrasse et lui commande également du whisky.

Le silence s’interpose entre ces deux-là, le temps que le serveur revienne avec le verre de Kord. Une fois qu’ils sont à nouveau isolés, Ted Kord fixe encore quelques instants Slade Wilson, avant de se décider à répondre enfin à la question du mercenaire ayant servi de salutations…
« Ce que je veux ? La vérité… C’est un truc qu’on adore, chez les membres de la JL. »
Un peu agressif… Et puis pourquoi il ferait ça, Teddy ? Il ne te doit rien du tout …
« J’ai fouillé avant de t’envoyer un SMS. C’est pas facile de trouver des dossiers de santé sur toi… Surtout que tu n’as pas communiqué grand-chose pour les fichiers du Hall de Justice et personne n’a voulu répondre à mes questions… »
Ted attrape doucement son verre, faisant tourner le whisky à l’intérieur.
« Pourtant cracher du sang sur le sol, ce n’est pas un signe de bonne santé. J’ai tort ? »

Le justicier marque une pause pour déguster l’alcool. Une légère grimace traverse son visage, avant de pouvoir apprécier le breuvage. Pas mauvais, semble-t-il penser… Mais le plaisir est vite gâché par le ton de cette conversation, qui prend une tournure plus personnelle que l’aurait voulu l’initiateur de cette rencontre…
« Je sais reconnaître un malade lorsque j’en vois un… Question, disons… d’habitude ? Je suis resté un moment à l’hôpital … »
Kord laisse sa phrase en suspens, préférant ne pas trop s’étaler sur la question et rebondir sur le sujet principal. « Je sais que tu n’es pas obligé de me répondre. Je suis venu essentiellement pour savoir si c’est Deathstroke qui est venu dans le groupe, par rédemption. Ou… si c’est pour une autre raison et dans ce second cas… malades ou pas, tous les deux, on règlera nos comptes. Les autres ont peut-être accepté ta présence mais… En ce qui nous concerne, nous avons un léger contentieux, tu te souviens ? … »

La rancœur… la colère… Toutes ces choses que Ted n’a pas l’habitude d’avoir refont surface. Pourquoi maintenant ? C’est un peu bête de ressentir cela juste après avoir dit qu’il cherchait simplement la vérité.
Et pourquoi… est-il si effrayé… à l’idée de l’affronter de nouveau, si cela vient à arriver ?

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ft. Ted Kord/Blue Beetle II

_____L’ancien mercenaire n’avait aucune envie de se trouver ici, à jouer carte sur table avec quelqu’un qui n’avait pas mérité sa confiance. Malheureusement pour lui, Ted Kord avait tenu parole et était arrivé au point de rendez-vous. Slade cacha son agacement en posant ses lèvres sur son verre de whisky. Inutile de commencer la discussion avec les formules de politesse habituelles, Slade n’aimait pas être là et il voulait écourter son rendez-vous au plus vite. Tout en laissant ses doigts glissés sur son verre, le vieil homme laissa le silence s’installer sans laisser échapper la moindre émotion.
Il savait très bien ce que Ted Kord voulait, il n’était pas naïf. Il aurait aimé tourner autour du pot, sans dévoiler le fond du problème qui le bouffe de l’intérieur et rend sa peau aussi pâle. Derrière ces lunettes de soleil se cachait des poches, des cernes rougeâtres qui grandissaient autour de ses yeux, ou de ce qu’il en restait.

Slade laissa son interlocuteur dévoiler ses interrogations, sans prendre la peine de lui couper la parole. Le fait que Ted n’est trouvé que très peu d’information sur ses bilans de santé catastrophiques. Deathstroke avait un médecin traitant depuis de nombreuses années, depuis que Slade avait appris que ces pouvoirs étaient héréditaires. Il avait accordé sa confiance à Arthur Villain qui s’était occupé de ses enfants. Malheureusement, c’était bien les seuls à venir aux rendez-vous. Aux yeux de Deathstroke, se rendre à ses bilans médicaux étaient une perte de temps, il ne tenait pas en place. Les seuls tests qu’il avait accepter de subir était ceux effectuer par Ray Palmer, lorsqu’il était revenu en Europe. Ces blessures ne guérissaient plus comme avant, son corps fatiguait bien trop vite et ses muscles étaient douloureux.
Il n’avait pas insisté après cet évènement. Degaton avait visé juste et Slade Wilson se savait condamné. Il est difficile de dire qui pourrait être capable de tuer le mercenaire le plus efficace du monde.

« Je n’ai pas eu le temps de vous envoyez ma lettre de motivation, c’est vrai. » rétorqua froidement Slade, difficile de savoir si c’était du cynisme ou une véritable réflexion de sa part. « … quant à mon CV, je pense que vous le connaissez déjà. Je n’ai pas trouvé utile de le dévoiler de nouveau. »

Deathstroke ne voulait pas la pitié des autres. Jusqu’au bout, l’ancien mercenaire avait essayé de dissimuler son état de santé qui se dégradait de plus en plus. Derrière son masque, difficile de connaître la vérité. En civil, les conséquences du poison qui rongeait son organisme était bien plus visible, voir flagrant. Il laissa doucement sa colonne vertébrale se coller contre le dossier de sa chaise. Le bas de son corps s’étalait en dessous de la table sur laquelle se trouvait les deux hommes. Ted connaissait la vérité, pour l’avoir déjà vécu bien trop souvent.

« Si t’es resté à l’hôpital pour ton ravalement de façade, j’ai le regret de t’annoncer que les médecins se sont plus que raté. » rétorqua Slade avec un soupçon de sarcasme dans le timbre de sa voix. Une remarque pleine de méchanceté gratuite dont il aurait pu se priver.

Ted finit par orienter la conversation sur sa récente apparition au sein de la Justice League. Il est vrai que sa candidature en a surpris plus d’un. Malgré tout, ce dernier avait réussi à faire ses preuves, à se montrer digne de confiance, ou presque. Slade se savait toujours surveiller et il n’avait jamais protester à ce sujet. Toutefois, Ted était le plus réticent de la Ligue, ayant eu un lourd passif avec Slade Wilson en Europe. La mention de cet évènement referma davantage le visage de Slade. Ted n'aurait probablement pas pensé que le vieil homme pouvait se montrer encore plus froid que maintenant.

« On peut reparler de ça, si tu insistes tant. » Son visage se rapprocha doucement de celui de Ted. « Tu veux la vérité ? La vérité c’est que j’ai choisi d’épargner ta putain d’existence alors que Degaton avait mendié ta mort. Comment aurais-je pu te rater ? Degaton n’était pas assez con pour croire que tu m’avais filé entres les doigts. Il a rapidement su que je n’adhérais pas à ses idées de merde. Il s’est vengé, sur moi et sur mon fils » Il hocha la tête. « Ouais, le gamin que tu cherches tant à protéger parce qu’il a vécu l’enfer, l’a vécu parce que je t’ai laissé respirer quelques années de plus, Kord. Elle est là ta putain de vérité. »

Slade recula, sa voix aurait fait glacer le sang de plus d’un homme. Il avait laissé le silence s’installer pour finalement vider le contenu de son verre dans un silence tout aussi morbide. Il observa rapidement les alentours avant de se permettre

« Alors inutile d’utiliser ton pistolet à eau contre moi. Si j’avais réellement décidé de te tuer pour toutes les conséquences que ton existence a engendrées, j’aurais eu de nombreuses occasions de le faire, même dans cet état. Pigé ? »

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Dès les premiers mots de Wilson, répliques cinglantes dites avec un air froid et détaché, Ted s’est tout de suite souvenu pourquoi il le détestait tant. Slade Wilson est le premier homme au monde qui parvient à le rendre totalement fou de rage, rien qu’en ouvrant sa grande gueule.
Inutile de déposer quoi que ce soit, pas besoin de relire l'entièreté du CV de ce maudit mercenaire pour savoir combien de fois il a fait dû mal aux justiciers de la Ligue ou les Titans. C’est en premier lieu à cause de cela que Beetle n’a pas compris pourquoi Stevor leur a demandé de l’intégrer dans l’équipe.
Puis, la pensée de Joey est venue.
Fait-il cela pour lui ?

Comment ne pas haïr cette espèce d’enfoiré ? Parce qu’il sait semer le doute ? Parce qu’il a eu un comportement tout à fait étrange, pendant la mission de Paris, et qui a permis à Ted de pouvoir s’en sortir en réussissant à déposer les mouchards qui ont servi à espionner Degaton ? Impossible d’oublier qu’à ce moment-là, Deathstroke aurait pu le tuer des dizaines de fois…
Alors pourquoi souhaite-t-il tout de même le détester jusqu’à la moelle ?

L’entrepreneur de Kord Industrie s’est posé droit, dos contre le dossier de sa chaise, les bras croisés. Il est tendu, comme un boxeur que l’on vient de ligoter pour éviter qu’il aille éjecter une droite accidentelle à son adversaire. Accidentelle ? En vérité et cela le déçoit beaucoup de lui-même, Ted veut péter le nez à ce c**.
Frapper Slade maintenant, c’est frapper une personne dans une réelle difficultée physique. C’est maintenant que l’on peut voir à quel point l’homme en face de lui est malade et ressemble de plus en plus à un vieillard. L’âge est-il également en train de le rattraper plus vite ?

Les mots suivants de Wilson font lever un sourcil interrogateur chez le trentenaire, qui sent ses muscles se tendre encore plus… « Qu’est-ce que tu me chantes ?! » S’il cherche à me blesser, c’est raté… « La connerie n’est pourtant pas un critère de recrutement de la Ligue… » Il cherche à éviter le sujet… Bordel pourquoi ça m’intéresse tant que ça de savoir qu’il est en train de crever ?!

Ce n’est pas si anodin…
Ted Kord s’est attaché à Joey Wilson, le fils du mercenaire. Il le connaît depuis longtemps, depuis les premières formations de la team des Titans. Il les a vu grandir et devenir des héros comme on en fait plus aujourd’hui. Bien que pour Joey … Tout a fini par être compliqué. A croire qu’une malédiction existe chez les Wilson…
Ted a voulu croire en ce que disait Joey, qu’il n’a pas voulu servir Degaton et qu’il était innocent dans tout ce qui s’est passé. Alors, Kord a fait jouer ses relations et a cherché des preuves pour le sortir de ses problèmes. Il a agi… comme un grand frère l’aurait fait pour son cadet.

La froideur de Slade remet Ted sur la défensive, qui ne bouge pourtant pas… Sauf son visage. Il passe de la neutralité à l’incompréhension puis… Il devient plus pâle. Son regard plus dur cherche à scruter Wilson, à la recherche de la vérité. Pourtant, elle est bien là… Degaton a bel et bien voulu la mort de Blue Beetle et Deathstroke avait été engagé pour l’exécuter. Au fond, l’ingénieur le savait.
Non, non… Ce ne peut pas être totalement vrai ? Est-ce que Wilson manipule la vérité à propos de Joey ? A-t-il subi tout ça parce que sa propre vie a été épargnée ? En rassemblant les pièces du puzzle, bien des choses ne collent pas bien ensemble. Deathstroke est un fin manipulateur, c’est quelque chose de certain que Beetle a fini par apprendre à ses dépends.

Le membre de la Justice League en face de son “collègue” ne bouge toujours pas. Son visage s’est assombri et la tension est réellement palpable. Il ignore si son sang est devenu gelé ou s’il bouillonne comme un volcan à l’approche d’une violente éruption. Les derniers mots du vieillard et particulièrement le “Pigé” à la fin sonnent comme un glas, annonciateur d’une arrivée sombre.
Pendant un court instant, le sang ne fait plus qu’un seul tour dans sa tête.
« Pardon ? »

Ted n’a pas vraiment réfléchi avant de sortir ce mot… cette question… cette étrange chose. A vrai dire, il ne sait plus vraiment ce qu’il fait. A ce moment-là, il a libéré les liens invisibles qui le tenaient en place sur sa chaise. Il s’est levé en un bond et ses deux mains ont attrapé le col de Wilson. Il n’a même pas eu besoin d’y mettre beaucoup de forces… Est-ce parce qu’il est fou de rage ou parce que Slade s’est affaibli avec le temps ?
Que fait-il d’ailleurs ?! Pourquoi l’a-t-il attrapé ?
Est-ce pour lui en foutre une ? Un coup de boule peut-être…
Se mettre aussi rapidement dans une colère aussi noire ne lui ressemble absolument pas. Dans chaque moment de crise, au milieu de cette explosion, Ted se surprend à penser à sa belle…
Je ne suis pas aussi fort que toi, Kara… Je ne le suis pas assez.
« Si tu avais voulu faire quoi, tu dis ?! Parce que tu crois que tu en es encore capable, sale vieillard ? »
Les mots passent à travers ses dents, prononcés durement par un visage rouge de colère.
« Ton fils aurait peut-être eu la paix si tu n’étais pas celui que tu es, un tueur ! Tu préfères rejeter la faute sur les autres plutôt que de te regarder dans une glace. As-tu pris le temps de le faire, quand tu as appris que tu allais crever ?! T’es-tu demandé, si pour une fois dans ta chienne de vie, tu pouvais pas être un bon père pour Joey et essayer de lui donner l’amour que tu ne lui as jamais donné ? »
Qu’est-ce que je fous… À le soulever de la sorte, je vais finir par lui faire mal…
« Tes mots sont du venin, j’en sais quelque chose. Tu m’as épargné et je ne l’ai pas oublié, figure-toi. Et j’aurais recueilli ton fils, sans que tu ais eu besoin de me le demander comme tu l’as fait, en usant de cette bonne vieille carte de la culpabilité. Parce que moi, contrairement à toi sale connard, j’ai un cœur. C’est celle là, ta putain de vérité… »
Merde je tremble… Pourquoi ?

Ted relâche Slade, non sans ménagement. Il attend un moment avant de se rasseoir. Son souffle s’était fait plus court et il met un moment pour récupérer une respiration plus calme. Sa tête lui tourne un léger instant, assailli par cette surcharge de colère et un peu par le whisky qu’il avait bu un peu trop vite juste avant.
Le malaise passe assez vite et il porte son verre à nouveau proche de ses lèvres.
« … Et c’est un pistolet à air comprimé. J’approche cette chose à trois centimètres de ton visage, elle éclate comme une pastèque. “Pigé” ? »

Ted ferme les yeux le temps de finir son verre d’alcool. Déguster cela après s’être à ce point là énervé, c’est comme essayer de faire descendre du feu avec de la lave… Quelle horreur.
« Pardon d’avoir froissé ta chemise. »

Pourquoi s’excuse-t-il ?
Pourquoi est-il d’une nature aussi sympathique avec un monstre comme Deathstroke ?
Est-ce que c’est une forme de pitié ou simplement … de l’empathie à son égard ?
Après tout… Il reste le père d’un jeune ami et l’homme qui lui a laissé la vie sauve. L’a-t-il fait pour ses propres besoins ou par désintéressement mais au bout d’un moment les faits sont ce qu’ils sont : Deathstroke a épargné Blue Beetle.
’Fais chier…

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_____Le vieil homme s’était montré particulièrement hautain à l’égard de son invité. Il provoquait, sans craindre les conséquences. Slade n’y allait pas de mains mortes. Sans subtilité, il avait répondu aux interrogations de Ted tout en dévoilant une vérité cinglante sur le destin de son fils, en Europe. Cette version des faits avait été légèrement déformer pour remuer le couteau dans la plaie de la culpabilité. Le simple fait que Ted respire était l’une des principales raisons du mal qui rongeait Joey, c’est ce qu’affirmait son père. Malheureusement, la vérité était beaucoup plus compliquée que cela, le raccourci est facile et permettait au vieil homme de réveiller ce sentiment ravageur.
C’est à se demander si Slade ne cherchait pas, en provoquant son adversaire, à tester ses limites. Il provoque, il pousse la culpabilisation de Ted à son maximum jusqu’à obtenir une réaction. Il faudra attendre que quelques minutes pour que Blue Beetle passe à l’action. Il se leva d’un bond pour venir saisir le col de la chemise de Slade. Ce dernier avait vu le coup venir mais il laissa faire. Son corps se pencha en avant, son visage ne se trouvait plus qu’à quelques centimètres de celui de Ted.

Slade ne réagit pas, il laissa la colère de son interlocuteur s’exprimer. Il l’aidait presque à le soulever de sa chaise pour laisser Ted sortir toute la colère qu’il avait à son égard. Le patriarche n’était pas déçu, peut-être même surpris par cette réaction. Une fois que le scientifique décida de lâcher prise, il prit le temps de se réinstaller doucement sur sa chaise, se dégageant lentement sans geste brusque pour le laisser reprendre ses esprits.
Après cette altercation, le vieil homme laissa un lourd silence s’installer, histoire de le mettre mal à l’aise encore quelques instants. Il laissa sa colonne vertébrale se coller confortablement sur le dossier de sa chaise, étalant tout son corps sur cette dernière, comme s’il était chez lui, affalé sur son canapé devant un match de foot, une bière à la main. Il se permit de sortir du silence quelques secondes après l’ultime menace de Ted, laissant échapper un léger rictus sur le bord de ses lèvres.

« Tu ne feras rien. » affirma Slade en redressant « Même si je te mettais au défi de le faire, tu n’en feras rien. Je connais les gars dans ton genre, et mon état ne m’empêchera pas de t’envoyer six pieds sous terre si ça me chante. Alors inutile de faire des menaces que tu ne peux pas mettre en œuvre, un conseil de professionnel. »

Le mercenaire détourna légèrement sa tête pour observer l’horizon, les passants et les nombreux clients qui s’étaient installés sur la terrasse pour passer un bon moment. Il attendu quelques minutes de plus dans un silence particulièrement pesant, laissant Ted seul avec sa conscience qui était en train de le bouffer de l’intérieur. Pendant ce temps, Slade s’accorda un peu de temps pour siroter son whisky. Ses lèvres laissèrent derrière eux une marque sanglante et une légère quinte de toux chez le vieil homme.

« La vérité fait mal à entendre, n’est-ce pas ? » sa voix était beaucoup calme, presque amicale. Il n’y avait plus de mépris, peut-être même un peu de compassion. « Tu es ce que j’appellerai, une caricature de super-héros. Tu crois en la bonté du monde. Tu penses que tu peux sauver tout le monde, la veuve, l’orphelin et le psychopathe qui vient de lâcher une grenade dans leur refuge. » Il haussa légèrement les épaules. « …mais tu ne méritais pas de mourir. »

Slade semblait avoir apprécié que Te ne se laisse pas marcher sur les pieds aussi facilement. Il finit par le récompenser en lui offrant des paroles honnêtes. Si on analysait sa voix, on pouvait presque entendre un minimum de sympathie. Il ne dégage pourtant rien de tout ça à travers son regard glacial. Il laissa cependant s’échapper u petit sourire amusé lorsque Ted était devenu si nerveux qu’il s’excusait d’avoir froisser la chemise.

« Respire. » ordonna Slade en se redressant légèrement. Son regard se détourna légèrement. « T’es peut-être insupportable, mais je ne compte pas finir le travail, ça ne changerai rien. » Il reporta son attention sur Ted. « Tu ne peux pas faire comme ci tu n’étais responsable de rien. Le simple fait que tu respires encore a conduit Joseph vers ce triste destin. Mais tu n'étais qu'un pion, un dommage collatéral, tout comme Joey dans cette affaire et d’autres personnes méritent d’être puni plus que toi. Tu n’as pas à craindre mon courroux. Considère ça comme un espèce de cadeau d’adieu. Nous sommes quittes dans cette histoire, toi et moi. »

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Le palpitant de Ted est une chose sensible… Tout ce qui existe sur cette planète peut emballer son cœur fragile et c’est ainsi depuis quelques années. C’est génétique, lui a-t-on expliqué. Ménagez-vous, lui a répété son médecin de famille qui comprend le stress provoqué par la charge du travail d’entrepreneur de sa propre boîte. Toute cette pression vous devez l’éviter le plus possible et pensez à vous reposer, etc…
Évidemment, à aucun moment Mr Kord a expliqué au docteur qu’il était aussi un super-héros athlétique, obligé de courir dans tous les sens pour sauver sa vie et celle de ceux qui doivent être secourus, face à des monstres tous plus impressionnant au fur et à mesure que le temps passe. Et c’est peu de le dire… Les derniers adversaires avaient un nom très “troll” mais n’étaient pas moins dangereux…

En principe, il faut éviter de se retrouver avec des personnes qui peuvent provoquer le mal être, les angoisses, la colère, des trucs qui peuvent ronger le petit muscle battant dans la poitrine. Être avec Slade Wilson et essayer de lui parler, c’était franchement la pire idée au monde !
Je dois arrêter d’être gentil… ça va me tuer…
« Ah ouais ?! Tu crois que je ne le ferai pas ? »

Piqué à vif et encore particulièrement sur les nerfs, l’homme connu sous l’alias Blue Beetle s’est redressé et à porter instinctivement sa main… vers son BB-Gun. Pendant quelques secondes, dans lesquelles le visage encore tiré par la colère et le regard froncé de Ted fixe le mercenaire, il cesse en même temps de bouger. L’hésitation fait son bout de chemin, se mélangeant progressivement avec sa nature. Non, en effet, il ne le fera pas, parce qu’il n’est pas comme ça… Il ne veut pas faire ça…
Bordel… gardes ton calme, vieux…

Sa main se dégage du manche du pistolet non-létal. Ce point là est vrai, en principe, car les héros ne tuent pas. Mais comme précisé juste avant, le BB-Gun peut faire bien plus de mal, lorsque l’intention y est vraiment et donc utilisé d’une mauvaise manière. Ted Kord finit donc par se rasseoir correctement sur sa chaise pour continuer d’écouter les arguments de Wilson.
« Tu veux un autre conseil de pro ? A défaut, potentiellement, de ne pas réussir à rivaliser avec toi en force - j’insiste quand même sur le potentiellement, parce que j’en ai sacrément gros sur la patate et tu sais ce qu’on dit “un monstre existe en chacun de nous - blabla” - … donc je disais qu’au pire des cas : Je sais crier. »

Un léger sourire en coin assez mystérieux se dessine fugacement. Il sait que Deathstroke n’est pas bête et qu’il peut voir que Beetle cache quelque chose derrière ce genre d’élément. Prévenir les autres héros qu’un des leurs est attaqué par un membre de la Justice League surveillé au vu de son passé peut s’avérer être utile. Mais surtout, Theodore a la chance d’être avec une ange gardienne capable de dépasser en vitesse de pointe n’importe quoi qui existe sur cette planète.
« Arrêtes de me parler de vérité, Wilson ! Comme si tu étais capable d’en apporter… »

Les derniers mots soufflés font tout de même mal. Ted commence à poser ses coudes sur la table pour enfouir son visage dans ses mains. Entendre Deathstroke lui faire une analyse sur sa nature profonde, jamais il n’aurait cru entendre cela un jour…
« Ouais tu as raison, on sauve tout le monde et on envoie en prison les ordures. Inutile de tuer à tout bout de champ… Tu devrais en prendre de la graine. »

Est-ce que Ted est un peu vexé ? Non… Il essaye réellement de comprendre l’homme qui se trouve en face de lui. Est-ce peine perdue ? Il l’ignore…
En retirant ses mains de son visage, son regard croise à nouveau celui de Slade Wilson, celui qui a longtemps été le pire cauchemars de beaucoup d’entre eux…
Est-ce que tout est réellement en train de changer, même les pires personnes ? La rédemption est-elle possible pour Wilson ?
J’ai envie d’y croire… mais on parle du meilleur tueur au monde…

D’un seul coup, après une tirade de la part de Slade, ce dernier finit par des mots qui sont… plutôt… gentils ? Sympa ? Genre… vraiment ?
« “Tu ne méritais pas de mourir.”
Ouah… »

Ted ne peut pas s’empêcher d’avoir de grands yeux et de ne plus savoir quoi répondre. Il en reste muet, surpris d’entendre ce genre de phrase sortir de la bouche de Slade. La méfiance revient tout de même au devant, parce que, malgré tout, les cicatrices sont toujours présentes. Mais peut-être que l’espoir est permis, tout compte fait.
« Je… Cette affaire était… Je sais que j’ai fait des erreurs et … Bon sang, tu as probablement raison oui. Nous avons été utilisés… »

“Un cadeau d’adieu” ?!
Sur ces mots lugubres, Ted lève un sourcil et reste silencieux pendant plusieurs secondes. Il fixe cet homme qui a longtemps été la terreur des héros par sa capacité à survivre à absolument tout et à tout le monde. Cependant, aujourd’hui…
« Alors… C’est vraiment terminé ? Le terrible Deathstroke… »
Un léger souffle et Ted secoue la tête…
« … Je veux dire que… Tu vas vraiment mourir ? Ta régénération ne peut pas t’aider ? »

Ted pense à Joey, lorsqu’il pose cette question. Son père, de ce qu’il en sait, est la dernière famille qui lui reste. Et il est vraiment difficile à croire qu’un homme souhaitant enfin se racheter ne peut que se diriger vers l’inévitable d’un sort funeste…
Est-ce une sorte de justice qui se met en place ?

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ft. Ted Kord/Blue Beetle II

_____Slade était resté immobile lorsque Ted le menaçait avec de belles paroles. Il le connaissait assez pour savoir qu’il était incapable d’appuyer sur la détente. Il était resté impassible, son œil ne quitta pas celui de son interlocuteur, comme s’il cherchait à le déstabiliser. Bien sûr, en plus de douter de l’impulsivité de Ted Kord, sa situation était devenue si instable qu’il ne redoutait plus la mort. Alors il continuait de le fixer, sans lui accorder une seule seconde de répit pendant qu’il interprétait les dernières paroles de Slade.
Les mots du vieil homme envers Ted paraissait beaucoup moins froid que d’habitude, faisant perdre la concentration de son voisin. Il aurait pu en tirer une certaine satisfaction, mais plus rien ne semblait le faire réagir maintenant. Lorsque le leader de Kord Industries répéta la question, l’ancien mercenaire pencha légèrement son corps vers l’avant, rapprochant son visage du sien avec la même détermination dans son regard.

« Oui. J’en ai la certitude. » affirma une nouvelle fois Deathstroke. « Tu ne le feras pas. » Il le confirma une seconde fois, au cas où Ted avait besoin qu’on lui rappelle.

Il laissa échapper un léger rictus lorsqu’il entendit la dernière phrase de Ted concernant la mentalité des super-héros et leur problème avec l’assassinat. Son interlocuteur finit par être complètement déstabiliser. Il les répéta, juste pour se confirmer qu’ils étaient bien sortis de la bouche de l’ancien mercenaire.
Il le laissa continuer, s’installant dans un lourd silence pendant qu’il se réinstallait confortablement sur sa chaise. Il la fit légèrement basculer sur le côté pour avoir une vue d’ensemble sur la terrasse. Par conséquent, il détourna légèrement son regard de Ted qui cherchait encore à trouver un sens aux paroles de Deathstroke.

Ted ne comprend pas, ils ont tous du mal à comprendre cette situation. On jugerait Deathstroke intuable, incapable de succomber à une maladie, incapable d’être transpercé par une lame. Difficile d’accepter la fin, même pour Slade. Pourtant, il préférait se savoir mortel que de savoir qu’il devrait à nouveau enterrer ses enfants, et tout ceux qu’il avait connu. La douleur est difficile à supporter, même pour un homme qui paraissait aussi solide et impassible que Deathstroke. Ted est entré dans le vif du sujet et le vieil homme lui devait une réponse.

« En quelques sortes. Qui sait qui est le petit malin qui voudra prendre la relève. » rétorqua Slade, conscient de sa mortalité. « Ma régénération me permettait beaucoup de chose, notamment de ne pas subir les effets secondaires du temps qui passent. Je n’ai plus accès à ce pouvoir, il se retourne contre moi. » Il haussa les épaules. « Alors, oui, ça veut bien dire ce que ça veut dire. »

Son œil finit par se tourner vers Ted. Il observa le visage de son interlocuteur, perdu dans ses pensées. Il semblait presque préoccuper par cette histoire. Ce comportement intriguait Deathstroke, même s’il avait déjà une petite idée.

« A quoi tu penses ? »

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Bien sûr qu’il n’allait pas le faire. Tirer sur une personne à bout portant n’est pas dans ses principes. User de violence, même sur une personne qui le mérite, n’est pas la solution. Slade Wilson a été un parent effroyable et Deathstroke un tueur méritant mille maux pour tout ce qu’il a fait. Pourtant… Pourtant, Ted Kord ne peut pas ressentir éternellement de la haine pour un mourant.

Wilson lui explique que son pouvoir de génération n’est plus là et que sa condition exceptionnelle se retourne contre lui. Au lieu de guérir et de pouvoir supporter les années, il semble être tombé malade et se dirige inévitablement vers la fin. C’en est… troublant ? Triste, oui, on peut être triste pour une personne sur son lit de mort, mais Slade n’est pas le genre à être réceptif. La compassion, la pitié ? Et puis quoi encore ?! C’est sans doute ce qu’il se dit, dans sa caboche de vieux connard.
Le justicier fixe longuement le mercenaire avant de baisser son visage sur son verre presque vide, lâchant un soupir à en faire fendre des cœurs.
« Je vois. »

Cela veut bien dire ce que ça veut dire, purement et simplement. Peut-être Slade a-t-il déjà cherché à se faire soigner ou peut-être ne l’a-t-il même pas envisagé ? Il a voulu se racheter en entrant dans la Justice League et il les a aidés, alors qu’il n’était pas du tout obligé de le faire. Il aurait pu rester l’éternel enfoiré de la pire espèce, le plus terrible et dangereux des assassins, celui qui est bien capable de rivaliser avec Batman. Pour peu que Ted en sait, Slade ne sera pourtant pas là pour être le père qu’il aurait dû être pour Joey.
« J’ai dû mal à croire que ça va simplement s’arrêter. Mais au moins… Les derniers souvenirs que j’aurais de toi ne seront pas totalement négatifs. »

C’est vrai. Maintenant qu’il connaît la vérité sur la mission à Paris, qu’elle soit déformée ou non, il sait que Slade Wilson, au milieu de tous ses plans et manipulations, a tenté de faire quelque chose de bien. Laisser vivre une personne et ne pas l’abattre… Cela suffit amplement à Beetle. Mourir, c’est déjà une chose qu’il a expérimenté. Une fois, mais pas deux. Il ne veut plus jamais passer l’arme à gauche autrement que lorsqu’il sera bien trop vieux pour supporter l’âge.
« Je … ? »

Ted Kord est un livre ouvert à ce point ? Visiblement, Wilson a compris que son interlocuteur pensait à quelque chose.
« Je pense à ton fils. À Joey. » Ted termine son verre de whisky et relève son regard dans celui de Slade, un air très sérieux sur le visage. « Tu es bien son dernier parent ? Dans ce cas là, que va-t-il devenir ? Je sais qu’il est adulte, mais avec tout ce qui lui est arrivé… Il aura besoin de soutien plus que jamais lorsque tu seras… parti. »

Un second soupir traverse ses lèvres. Mais cette fois-ci, le regard de Ted n’est pas abattu. Il est beaucoup plus déterminé.
« Joey a des amis. Les Titans, la Justice League… Et je peux lui procurer tout ce dont il aura besoin pour se retourner, lorsqu’il sera sorti du tribunal. J’ai pris des précautions. Il est soutenu par mes meilleurs avocats. » Un sourire sincère, quoiqu’un peu intimidé, se dessine sur ses lèvres. « Tout ira bien pour lui. Et si tu te demandes pourquoi je le fais… eh bien… Parce que j’ai perdu mon père après que je sois revenu d’entre les morts et que je sais le vide que ça laisse… Je ne le laisserais pas seul face à ça. »

Pour le reste, c’est à Slade de le faire. Essayer de faire en sorte que son départ ne soit pas totalement négatif pour Joseph. Peut-il le faire ? Peut-il envisager de dire correctement au revoir à son enfant ?

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« Let’s enter the truth »

ft. Ted Kord/Blue Beetle II

_____Slade tournait autour du pot. Mettre des mots sur sa condition et reconnaître l’état pitoyable de sa santé était trop lui demander. Il ne faisait que sous-entendre sa disparition, annonçant l’héritage de Deathstroke et son futur remplaçant. Il n’était pas dupe sur ce sujet-là, quelqu’un finirait par reprendre le titre. Grant serait probablement l’un des candidats pour le titre, Rose pourrait également le revendiquer pour tenir tête à son frère aîné. S’ils ne sont pas lucides, ils finiront par s’entre-tuer. Joseph avait suivi sa propre route, c’était probablement le plus lucide des trois.

Le vieil homme laissa échapper un rictus et un soufflement de nez lorsque Ted fait mention des derniers souvenirs positifs qu’il aura à l’égard de Slade Wilson, cruel personnage. Ce dernier n’a pas répondu à ses paroles, préférant réclamer une autre boisson fortement alcoolisée pour digérer le tout. L’attention de Ted finit par se porter sur son deuxième fils Joseph. Slade n’est pas réellement surpris que ce dernier mentionne son enfant. Il savait que ce dernier avait déjà rendu visite à Ted lors de son retour au pays. Malgré sa mauvaise réputation et ce que cela aurait pu lui couter, il sait ce qu’il a fait pour aider Jericho.

« Ouais. Sa mère est morte il y a des années de cela, en mission. » rétorqua froidement Slade, comme si la mort de la seule femme qu’il a pu aimer ne lui faisait ni chaud ni froid. « Ne t’en fais pas pour lui, je crois qu’il sait parfaitement bien s’entourer, en quelques sortes. »

Slade préférait oublier qu’il s’était également entouré de mauvaises personnes, de charlatan qui gravitait autour de lui. Il aurait aimé enfoncer sa lame dans le bide de ce britannique avant de rendre son dernier souffle, mais il ne pourra pas, peut-être par amour pour son fils qui sait ? Toutefois Ted Kord restait un homme plus facilement fréquentable que ce John Constantine. Il semblait avoir une attache toute particulière envers son fils.

« Les Titans… ouais. » Il y avait comme une amertume dans le timbre de sa voix lorsqu’il prononçait ce mot. Même si Slade Wilson avait renoncé à ce contrat et accepter le sort de Grant, certain ressentiment était encore difficile à effacer de son esprit. « C’est également ceux qui l’ont tué une première fois, mais ça tout le monde l’oubli. »

La conversation finit par se concentrer vers le sort de Joseph Wilson, son procès. Slade était au courant de tout ce bordel, même s’il restait à bonne distance du gouvernement et de leur justice foireuse. Ted jurait qu’il ferait tout son possible pour aider son fils. Il observait l’environnement autour d’eux, avec un regard presque agacé. Les doigts de ses mains posés sur la petite table en métal frappèrent nerveusement cette dernière, comme s’il avait envie de frapper quelqu’un.

« Si Joseph était si bien entouré que ça… » commeça Slade. « Il ne se serait pas retrouvé dans cette situation. Toute cette histoire de procès… c’est une véritable mascarade, t’en es conscient ? Il n’y aura pas de justice dans ce procès, seulement un bouc émissaire qu’il faudra condamner pour calmer la population parce qu’il faut des coupables. Ils n’accepteront pas que Joseph soit considéré comme une victime. » Il se tourna vers Ted. « Je veux que tu lui prennes le meilleur de tes avocats, pas le crétin qui se contente de lire des textes de loi, celui qui voit à travers les murs et qui sait reconnaître une manigance quand il en voit une. »

Ted semblait être attaché à l’idée de venir en aide à Joseph, chose qui semblait plus ou moins toucher Slade, à sa façon. Ce dernier s’éloigna doucement de son interlocuteur avant de prendre une grande inspiration.

« Merci, pour ce que tu fais pour lui. »

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On ne peut pas retirer à Slade Wilson d’avoir la dent dure. En effet… Ted a entendu parler d’histoires que l’on préférerait oublier, concernant les Titans et Joseph. Il faut savoir pardonner pour mieux avancer et reconstruire, mais il est probable que jusqu’à sa mort, Deathstroke reste à jamais avec de la rancoeur envers ces jeunes héros.

Il finit par répondre avec un long soupir. Mettre des mots, aussi bien choisis soient-ils, ne servait plus à grand-chose. À la place, Ted Kord ne fait que regarder Slade qui continue en parlant de Joseph et de ce qu’il s’est passé en Europe.
Toute l’histoire du procès est une mascarade… Oh oui… En effet c’est probable.
Ted ne peut pas faire plus que de faire en sorte que Joseph ne se retrouve pas en prison alors qu’il est innocent.
« Ne t’inquiète pas, Wilson. Ton fils aura le meilleur de mes avocats. »

Il ne dit pas ça pour lui répondre ou pour lui offrir une quelconque promesse qui peut sonner fausse. Oh non, Ted parle comme un homme qui sait ce qu’il fait. Nul besoin de rassurer une personne lorsqu’on a la certitude et la confiance qu’il porte envers les femmes et les hommes qui travaillent pour sa famille et pour Kord Industrie. Sans ses conseillers et ses avocats, Ted aurait déjà tout perdu.
« Il a de l’expérience. Il saura sortir Joey de cette situation. »

Ted acquiesce d’un air entendu et observe son verre. Vide ? Depuis quand l’a-t-il vidé ? C’est le signe qu’il ne faut pas en abuser…
« Excuses moi je ne peux pas rester plus longtemps … »

L’entrepreneur se lève et dépose de l’argent sur la table pour le service. Il lance un dernier regard à Slade Wilson. Qui vient de lui dire merci…
Sérieusement il sait faire ça ? Remercier avec autant de … aussi simplement ?

Ted Kord pousse un léger souffle et se permet de laisser passer un sourire en coin.
« Je ferais ce qu’il faut. »

Il finit par se détourner du mercenaire et fait un signe de la main en guise d’au revoir. Au revoir… ? Vont-ils se revoir avant la fin ? Très bonne question…
Cette idée fait s’arrêter net les pas du justicier. Il reste un petit moment comme ça, sans bouger, avant de se retourner.
Les mots tournent dans la tête de Ted… Et lorsqu’ils ont enfin décidé de faire une phrase concrète qu’il ne pensait pas dire un jour, il la sort avec le ton le plus honnête.
« Merci de m’avoir couvert en Europe. »

Sans ça, Ted aurait trouvé la mort. Encore.
Il ne peut pas faire autrement que de dire merci, même s’il s’agit de Deathstroke. Car son cœur est aussi honnête qu’il est droit. Et Ted respecte les personnes qui essayent de changer, même s’ils s’y prennent trop tard.
Est-ce que même Slade Wilson a le droit à une seconde chance… ?