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[ An 2040 ] « Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront » ft. John Constantine

Slade Wilson
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Slade Wilson
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JLA
[ An 2040 ] « Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront » ft. John Constantine Lun 4 Juil 2022 - 0:38

« Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront »

[ An 2040 ] ft. John Constantine



_____Même si ce n’était pas la première fois qu’il devait participer à des funérailles, Slade Wilson ne s’habituera jamais à ce sentiment. Ce mélange de tristesse et de colère le rongeait de l’intérieur pendant que les fossoyeurs recouvraient le cercueil de terre. La nouvelle était tombée il y a trois jours exactement, Joseph William Wilson avait été déclaré mort de suites de circonstances douteuses. Durant ce lapse de temps, le père de la victime avait fait ces propres recherches pour comprendre ce qu’il s’était passé. Il avait fait taire ses émotions pour tenter de trouver la vérité. Malheureusement, il n’était pas parvenu à trouver toutes les réponses. Certaines zones de l’enquête était resté dans un flou total, laissant le père de famille dans une grande frustration en plus des sentiments négatifs que la mort de son fils engendrait.

Joseph WIlson avait déjà connu la mort par le passé, c’était même son propre père qui le lui avait accordé pour lui épargner les pires souffrances. Il avait déjà trompé la mort de nombreuses fois et même le mercenaire ne s’attendait pas à une fin aussi brutale. Depuis qu’il s’était débarrassé de son démon, Joey s’était éloigné de son père pour faire sa propre vie, loin de toute influence ou presque. Slade n’avait pas cherché à reprendre contact avec lui. Il lui arrivait de prendre, indirectement, des nouvelles de son fils. Lorsque Slade avait appris qu’il avait fondé une famille, il décida de couper les ponts avec son enfant, le laissant s’occuper de sa famille, loin de son influence et des conséquences qu’elle pouvait provoquer. Les deux hommes n’avaient pas eu besoin de communiquer pour mettre au place cette nouvelle règle, mais pour l’enterrement de son fils, Slade Wilson pouvait faire une exception.
Sur les informations qu’il avait pu récolter, ils décrivaient la mort de Joseph Wilson comme enigmatique, en plus d'avoir été extrêmement douloureux. D’après le rapport du légiste que Slade avait bien évidemment emprunté, son fils serait mort des sites d’un arrêt cardiaque. Ses deux yeux avaient été complètement détruit, recouvert d’un voile blanc quasi mortuaire. Son visage était resté fixe, tétanisé par une peur effroyable. Du sang s’était échappé de chacune de ses paupières. Son corps n’avait pas réussi à tenir le choc, mais lequel ? Les médecins n’avaient aucune réponse à donner sur cette question mais Slade en était certain, il reconnaissait un cas de possession quand il en voyait un.

Aujourd’hui, Slade Wilson est âgé de soixante quinze ans. Le temps ne l’avait pas raté, mais le vieil homme semblait très en forme pour quelqu’un de son âge. De nombreuses cicatrices marquaient désormais son visage devenu encore plus froid qu’il y a vingt ans. Pendant tout ce temps, il avait continué son activité de mercenaire, sans jamais se faire doubler par qui que ce soit. Sa régénération lui permettait de ralentir les effets du vieillissement. Il est fort à parier que Slade Wilson soit susceptible de tenir encore des dizaines d’années dans état remarquable. Cet aspect de ses pouvoirs sonnait comme une malédiction pour lui. Il avait enterré tellement de proche jusqu’ici : Grant, Adeline, Wintergreen et maintenant Joseph. Il redoutait le jour où il devrait également participer à l’enterrement de Rose.

Un drame ne vient jamais seul, Joseph laissait derrière lui trois enfants. Il avait pris l’entière responsabilité de ses enfants, laissant Yara parcourir le monde pour devenir ce qu’elle avait toujours rêver d’être. Joseph ne lui en avait jamais tenu rigueur, il se débrouillait très bien avec eux, de ce que Wintergreen avait rapporté juste avant sa mort. Slade ne les avait jamais croisés jusqu’à maintenant, mais il les avait directement reconnus. Entre les héros, les amis, les collègues et les connaissances de son fils, trois petites têtes sortaient du lot, tous vêtus de noir.

L’ainé de la fratrie n’était âgé que de douze ans. Zackary Wilson essayait de se montrer fort, plus fort qu’il ne l’était mais il ne put retenir ses larmes plus longtemps. Il était à peine plus grand que ses deux sœurs. Ces cheveux sombres se collaient contre sa nuque à cause de toute cette pluie. Sa peau était métissée et il avait toujours été proche de son père, surtout lorsque ces pouvoirs de télékinésie c‘était manifesté, il y a quelques mois de cela. Lorsqu’il redressa légèrement sa tête pour observer la plaque funéraire de son père, Slade pu observer les yeux incroyablement clairs de son petit-fils.

A côté de ce dernier se trouvait les deux jumelles, Enaira et Potira Wilson, à peine âgées de huit ans. Physiquement, elles étaient clairement à l’opposé. Enaira ressemblait beaucoup à sa mère, des cheveux long et châtains, les yeux de son père et un sacré caractère. C’était celle qui avait donné le plus de fil à retordre à Joseph dans la fratrie. Elle avait du caractère, une force de guerrière et des pouvoirs psychiques tout aussi redoutable. Sa voix était magique, mais sa famille était pratiquement immunisée contre elle, surtout son père qui était le seul à lui tenir tête. A côté de son frère et de sa sœur, Potira semblait très fragile, un caractère réservé. Elle ne retenait pas ses larmes et tout ce monde autour d’elle l’intimidait. Physiquement, elle ressemblait énormément à Joseph, des cheveux blond, plus court que sa soeur, à hauteur d'épaules, légèrement ondulés. C’était la plus petite et la plus maigrichonne des trois, démontrant une certaine fragilité tant physique que mentale. Elle s’était forgé tout un monde imaginaire, un aspect rêveur qui paraît complètement normale pour une enfant de son âge. Au fond, Joseph s’était toujours douté que quelque chose ne tournait pas rond chez elle, sans comprendre si c’était de passage ou inéluctable. Elle ne manquait pas une occasion pour manifester ce trait de sa personnalité, même aujourd’hui. Pendant quelques secondes, ces yeux étaient restés fixé sur un point vide qu’elle finit par pointer du doigt pour le montrer à son frère.

« Papa n’est pas mort. » affirma-t-elle. « Papa est là ! Il nous attend pour rentrer à la maison. »

« On est pas dans ton monde imaginaire, Potira. Papa est parti… » Zack essayait de se montrer plus doux avec sa petite sœur.

« Si, si ! Il est là, près de l’arbre, tu ne le vois pas ? Plus loin, il nous fait signe. c'est juste une bl… »

« Arrête ! Arrête de mentir ! Arrête de dire des bêtises ! Papa est mort, tu entends ?! » Enaira se montrait beaucoup moins compréhensive, rejetant sa colère sur sa sœur. « Pourquoi est-ce que tu fais ça ?! Pourquoi tu peux pas t'empêcher d'être bizarre ?! »

« Je… je dis juste la vérité… Arrête de crier… » marmonna-telle entre deux sanglots.

Des enfants perdus, en manque de repères qui ont besoin d’une figure paternelle. Yara ne reviendra pas. Rose est loin d’être capable de prendre en charge ces trois terreurs. Aux yeux de Slade Wilson, il n’y avait que lui qui pouvait encore veiller sur ses enfants, loin des sectes héroïques et de leur influence. Ils avaient le droit d’avoir une vie normale, ils le méritaient.

Gardant une certaine distance avec la foule. Il s’était décidé, à la fin de la cérémonie, de s’approcher d’eux pour, enfin, officialiser sa rencontre avec ses petits-enfants. Son visage est fermé mais, au fond de lui il était plus qu’heureux de rencontrer, en chair et en os, les enfants de sa progéniture. Il ne manquerait plus que quelqu’un vienne gâcher cet évènement. Cette présence, elle était bien réelle, coupant le mercenaire en plein élan dès que son dernier œil valide avait croisé sa silhouette. Ils ne s’étaient pas revus depuis des années mais il reconnaîtrait cette pourriture entre mille.
John Constantine était resté proche de Joseph, Wintergreen avait aussi entendu dire qu’il était le parrain d’Enaira. Slade aurait espéré qu’il soit mort depuis longtemps, mais cette sangsue s’était accrochée à son fils pendant des années. Son instinct lui murmurait même qu’il n’était pas innocent dans l’affaire de la mort de Jericho.

La foule avait commencé à se disperser après s’être recueillit. Slade n’avait pas quitter des yeux cet homme. Le crâne du britannique aurait probablement explosé si les enfants de Joseph n’était pas présent. Pour cette fois, il allait opter pour un peu de diplomatie, espérant obtenir les réponses à ces questions. Zack était le premier à avoir reconnu oncle John. Il lui fit un signe de main timide pour le saluer de loin, accompagné d’un sourire au coin forcé pour essayer d’avoir l’air amicale malgré le profond chagrin qui le bouffait de l’intérieur.

« L’Europe ne vous a pas suffi pour détruire sa vie ? » Une voix qui semblait venir de partout et de nulle part ailleurs, celle de Slade Wilson s’adressant directement à l’élément perturbateur. « Il vous en fallait plus, je me trompe ? »




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Re: [ An 2040 ] « Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront » ft. John Constantine Mar 5 Juil 2022 - 0:37




La lumière du soleil dansait à travers les feuillages, dessinant des ombres mouvantes selon les envies du vent. Il la sentait chauffer délicatement sa nuque. Quelque part sur sa gauche, deux oiseaux chantèrent du haut d’une branche et une voiture passa au loin, le bruit de son moteur étouffé par les arbres. Il faisait bon. Il faisait même beau. Constantine leva la tête. Les seuls nuages qui traînaient au-dessus de l’église semblaient décoratifs, des traces de pinceau blanc pour faire ressortir la couleur saisissante de l’azur. Le Britannique laissa sa nuque reposer contre le dossier du banc et cracha un nuage de fumée grise vers le soleil.
Il faisait beau, putain.

Il avait choisi de s’asseoir dans un coin discret du cimetière, à l’abri d’un arbre et de l’allée principale. Des aies et des cyprès offraient un peu d’ombres ici et là et permettaient de se recueillir à loin des regards indiscrets.

Constantine ne se recueillait pas. Il se cachait et il attendait. Il portait le costume adéquat, cela dit – pour la première fois depuis très longtemps, il semblait avoir fait un effort. Sa chemise était repassé, ses chaussures cirées et son costume noir semblait presque neuf. Il lui devait au moins ça.
Il porta sa cigarette à ses lèvres et attendit encore un peu.

En face de lui, de l’autre côté de l’église de pierre, une poignée de silhouettes en noir commencèrent à se déplacer entre les pierres tombales, en direction de la porte grillagée de l’entrée. Le Britannique les regarda s’éloigner lentement. Il sembla hésiter un moment puis pris une inspiration sèche, écrasa son mégot entre les graviers et se mit en chemin.

Ça ne lui paraissait pas honnête de se pointer à côté de la famille de Joey ou de ses proches, mais ça ne paraissait pas plus honnête de ne pas venir du tout.
Il contourna l’église centrale, longeant le mur de pierre en silence, mais dans les poches. Puis, derrière la bâtisse, il vit l’endroit choisi : deux fossoyeurs occupés à défaire leur installation, près d’un monticule de terre fraîchement retournée, une pierre qui lisait « A la mémoire de Joseph William Wilson, père et mari aimé », et un haut cyprès.
Les trois plus jeunes Wilson étaient restés en arrière. John s’y était un peu attendu : il ne voulait pas se mêler au cortège principal, mais il avait espéré voir ses enfants quand même. Il fit deux pas dans leur direction quand il remarqua une quatrième silhouette du coin de l’oeil. Il s’arrêta et se tourna un peu pour faire face au mercenaire, l’air vaguement surpris et le visage fermé.

« L’Europe ne vous a pas suffi pour détruire sa vie ? Il vous en fallait plus, je me trompe ? »

Constantine ne dit rien pendant un temps, dévisageant Slade. Ils avaient tous les deux vieilli et changé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vu. Les cheveux du Britannique étaient devenu gris, parsemés de blond terne ; il avait maigri, son visage s’était endurci. Sa barbe de trois jours était blanche, ses rides bien plus marqué, et lorsqu’il se mit à parler sa voix était plus rauque, plus faible qu’elle avait été. Slade, lui, semblait avoir été passé au mixeur. C’était bien fait pour sa gueule, d’ailleurs. Constantine parla lentement, le regard vrillé dans celui du patriarche Wilson.

- Le jour de l’enterrement de ton fils, sur sa putain de tombe, tu viens me recoller tes saloperies sur le dos. T’es un connard à un point qui m’étonnera toujours.

Puis Constantine se détourna et marcha droit vers les trois enfants. Son expression s’adoucit immédiatement tandis qu’il murmurait des bonjours et prenait tout le monde dans ses bras. Joey l’avait fait parrain d’Enaira, mais il mettait un point d’honneur à traiter les trois enfants de la même façon. A fortiori, ça n’était pas aujourd’hui qu’il allait être avare de soutien.
D’habitude, Zack faisait un commentaire sur son odeur de parfum et d’encens, généralement en rien ; aujourd’hui, ce fut le dernier à le lâcher. Constantine prit une inspiration et leur sourit doucement.

- Les enfants, j’aimerai vous présenter quelqu’un.

C’était mesquin. Quelque part, il le savait, mais c’était le prix à payer pour lui être tombé dessus aujourd’hui, à cette vitesse. Constantine se tourna légèrement vers Slade.

- Dîtes bonjour à papy Wilson, qui ne vous à jamais vu et n’a pas approché Joey depuis 12 ans.

Son ton était tranquille et son sourire léger, mais lorsqu’il croisa le regard de Slade, ses yeux lançaient des éclairs.
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Re: [ An 2040 ] « Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront » ft. John Constantine Mer 6 Juil 2022 - 0:45

« Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront »

[ An 2040 ] ft. John Constantine



_____John Constantine était resté proche de Joseph, suffisamment pour avoir vu grandir ces trois merveilleux enfants. Slade n’avait pas eu le culot de rester proche de la famille de son fils, au risque de les mettre en danger. Le mage, de son côté, ne s’était pas priver de ce luxe. Le vieil homme ignorait à quelle fréquence il rendait visite à son ancien colocataire et ami de beuverie, mais l’idée qu’ils aient garder contact le dégoutait. John avait certainement profité de l’altruisme de son fils pour exploiter ses dons. Aurait-il demandé la faveur de trop ? C’est bien ce que cherchais à savoir Deahstroke.
Le magicien se montrait peu coopératif, rien de surprenant. Il s’était permit une remarque désagréable à l’égard de son interlocuteur. Slade avait beaucoup de culot et surtout pas de temps à perdre pour trouver ses réponses. Son instinct ne pouvait pas lui mentir, John ressentait probablement de la culpabilité pour venir se pointer aussi bien habiller à ces funérailles. Les reproches de John ne sont pas parvenus à atteindre le cœur de pierre de Slade, bien au contraire, ils renforçaient sa détermination.

« Mais nous savons tous les deux qui à provoquer tout ça, n'est-ce pas ? »

John n’a pas le temps de répondre, son esprit est ailleurs. Il reporta mécaniquement son attention sur les enfants, marchant vers eux pour venir les réconforter dans leur profond chagrin. Potira était la plus affective des trois, elle avait besoin d’une présence adulte pour sécher ses larmes et oncle John était arrivé au bon moment. Enaira était un peu plus fermée émotionnellement mais elle était néanmoins soulagée de voir son parrain près d’eux. Pendant leur accolade, Zack en profita pour remercier John d’être venu. Il aurait aimé qu’il reste un peu plus longtemps à leur côté mais son attention s’était tournée ailleurs.
Cet échange d’affection, cet amour que John recevait de la part des enfants, comme s’il avait toujours été un membre honorable de la famille Wilson dégoutait Slade. Oui, ce simple geste avait réveillé chez lui, une part de jalousie qu’il gardait au plus profond de ses entrailles. Hors de question de donner la moindre satisfaction à cet énergumène. Il gardait un visage dénué de toutes émotions pour le confronter directement. Les regards se sont croisés, acérés comme des lames de rasoirs, prêt à bondir sur l’autre dès le moindre pas de travers jusqu’à ce que John est une meilleure idée derrière la tête, organiser personnellement la rencontre entre le grand-père et ses trois petits enfants.

Zack, Enaira et Potira observèrent, tous les trois, l’homme que John présentait comme leur grand-père paternel. Difficile pour les enfants de reconnaître les traits de leur père à travers la carrure imposante et les nombreuses cicatrices de Deathstroke. Enaira et son frère s’était légèrement approchés, presque curieux de le découvrir, sans jamais avoir entendu parler de lui. Potira était beaucoup plus timide et apeuré par cet homme beaucoup trop grand et son visage glacial, presque agressif. Doucement, elle s’était réfugiée derrière les jambes de John pour se sentir un peu plus en sécurité. L’œil de Slade se promena pour observer chaque enfant. Il n’avait eu le droit qu’à quelques photos donner par Wintergreen il y a des années de cela, mais il n’a eu aucun mal à les reconnaitre.

« Papa nous a dit que grand-père était mort. » rétorqua Enaira et son absence de tact. Ces yeux se tournèrent vers John. « Il ne nous a jamais parlé de lui. »

« Tu le connais, oncle John ? » demanda calmement Zack. Il sentait bien que quelque chose n’allait pas entre eux.

« Oncle John… » marmonna Slade avec une voix quasiment inaudible. « Quelle blague. » Il finit par ignorer John pour se concentrer sur les enfants. Il s’abaissa doucement pour se mettre à leur hauteur. Aujourd’hui, il n’y avait qu’eux qui comptaient pour lui. « Nous avons eu des différents avec votre père et mon travail ne me permettait pas de vous rendre visite sans que vous faire prendre de risque, mais j’ai toujours veillé sur votre père et sur vous. »

« Mais Papa est mort. » répondit froidement Enaira, le regard pratiquement aussi froid que celui de son grand-père. Elle lui ressemblait et son insolence ne semblait pas perturber le vieil homme, au contraire. « Et tu n’as rien fait pour empêcher ça. »

« Oui, je sais et c'est pour ça que je suis là, Enaira. » La petite n’est pas surprise que Slade connaisse son nom, mais c’est un détail qui surprenait Zack. « Maintenant, les choses ont changé et je vais prendre soin de vous. Je ne vous garantis pas d’être meilleur que votre père, mais je ferais en sorte que vous soyez à l’abris de tout danger, loin des mauvaises personnes qui souhaitent vous exploiter. » Slade redressa son regard en direction de John. « Votre père s’est entouré de mauvaises personnes, des gens qui ont exploité sa gentillesse et son altruisme. Je vais faire en sorte qu’il ne vous arrive rien. Le scénario ne se reproduira pas.»

« Qui sont ces gens ? » demanda directement la jeune fille, assoiffée de sang, déterminé à venger la mort de son père. « Tu sais pourquoi Papa est mort ? »

« Non, mais je compte bien le découvrir, petite. » Son œil continuait de fixer John, comme pour remuer le couteau dans la plaie.

« Où est-ce qu’on va aller ? Je… vous ne pouvez pas débarquer comme ça et nous séparer de tout comme ça. Je… Je ne veux pas partir. »

« Tu n'a spas à t'inquiéter, Zack. Tu veux protéger ta fratrie, je le vois bien, c'est courageux de ta part. Tu auras les réponses à toutes tes questions, en temps et en heure, lorsqu'on sera loin de ce trou à rat. » affirma calmement Slade.

Slade se tourna mécaniquement vers la seule enfant qui n’avait pas dit un mot depuis la révélation. Potira n’avait pas quitter John, ces mains s’accrochaient fermement aux pantalons de John, de crainte qu’il décide de s’éloigner d’elle. La petite était très timide et elle ne s’ouvrait qu’à peu de personne, au risque de se faire passer pour une folle. Elle se sentait à l’aise avec John mais face à cet inconnu qui prétendait être son grand-père, elle perdait le peu de confiance qu’elle s‘accordait et se recroquevillait vers le premier repaire qu'elle avait sous la main quelqu'un qui pourrait la protéger. En premier lieu, elle se serait probablement jeter dans les bras de son père mais le situation a évolué et c'est John qui prendra le relais elle en avait décidé ainsi en se blottissant conte lui.

« Je ne vais pas te faire de mal, Potira, je veux simplement t’aider. » Slade n’était pas forcément le meilleur pour gérer ce type d’enfant. La petite semblait terrorisé et elle n’était pas prête à lâcher John, bien au contraire. Elle recula davantage et secoua négativement la tête en guise de réponse. Cette situation ne faisait qu’agacer le mercenaire qui prenait son mal en patience pour ne pas exposer. Voir que John avait gagné la confiance totale d’un de ses petits enfants le rendait malade. « Potira, viens. Tu ne sais pas à qui tu as à faire. »




John Constantine
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Re: [ An 2040 ] « Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront » ft. John Constantine Dim 7 Aoû 2022 - 19:51




« Tu le connais, oncle John ? »

«  Hm-hm. » marmonna John en réponse.

Il se tenait vaguement en retrait, ne lâchant pas Slade de son regard bleu glace. Bras croisé, visage fermé, le Britannique avait connu des jours plus affables. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il aurait emmené les enfants ici et maintenant, avec un doigt à leur grand-père pour faire bonne mesure. C’était son intuition principale, ce que toutes les cellules de son corps lui hurlaient de faire. Pourtant, il attendait sans rien dire, laissant les enfants s’approcher du mercenaire comme d’une curiosité rare et dangereuse. D’abord, parce qu’il savait que s’il emmenait les enfants, c’était techniquement du kidnapping ; ensuite, parce qu’une petite voix lui disait que Slade étant Slade, il gafferait suffisamment bien par lui-même.

« Oui, je sais et c'est pour ça que je suis là, Enaira. Maintenant, les choses ont changé et je vais prendre soin de vous. Je ne vous garantis pas d’être meilleur que votre père, mais je ferais en sorte que vous soyez à l’abris de tout danger, loin des mauvaises personnes qui souhaitent vous exploiter. Votre père s’est entouré de mauvaises personnes, des gens qui ont exploité sa gentillesse et son altruisme. Je vais faire en sorte qu’il ne vous arrive rien. Le scénario ne se reproduira pas.»

« Qui sont ces gens ? Tu sais pourquoi Papa est mort ? »

« Non, mais je compte bien le découvrir, petite. »

Constantine se retint in-extremis de tirer la langue au mercenaire en réponse à son regard menaçant, se contentant de le soutenir sans ciller. Il n’avait rien à déclarer au vieux Wilson, sinon peut-être un énorme « Va te faire foutre » écrit au marqueur rouge sur un carton pourri.

« Où est-ce qu’on va aller ? Je… vous ne pouvez pas débarquer comme ça et nous séparer de tout comme ça. Je… Je ne veux pas partir. »

« Tu n'as pas à t'inquiéter, Zack. Tu veux protéger ta fratrie, je le vois bien, c'est courageux de ta part. Tu auras les réponses à toutes tes questions, en temps et en heure, lorsqu'on sera loin de ce trou à rat. »

Le Britannique retroussa la mâchoire en une espèce de sourire qu’il fut peut-être heureux que les enfants ne voient pas. Comme s’il allait les laisser partir avec Deathstroke. Comme si c’était ce que Joey voulait. Puis, soudain, il sentit comme poids sur la jambe de son pantalon.

« Je ne vais pas te faire de mal, Potira, je veux simplement t’aider. Potira, viens. Tu ne sais pas à qui tu as à faire. »

Le magicien, avec une lenteur calculée, se baissa doucement. Il prit Potira dans ses bras et la laissa se cacher dans son épaule, dans le plis de sa veste à l’odeur d’encens, ponctuée d’une ombre de cigarette.

« Shh, shh, tout va bien. Vous n’allez nulle part pour le moment. »

Constantine ne tendit pas la main vers Zack et Enaira, pas plus qu’il ne leur fit signe de se rapprocher de lui. Il ne cherchait pas leur attention ou leur soutient – il était là pour eux, pas l’inverse. Planté dans l’allée de gravier, c’était un repère solide. Il avait fait des apparitions régulières dans leur vie depuis des années, ramenant des cadeaux de Noël un peu loufoques ou des jeux obscurs venus du fin fond du Sénégal. Ils avaient même eu l’occasion de rencontrer Gemma plus d’une fois. En comparaison au vieil homme, Constantine était une source bienvenue de stabilité et de normal – ce normal qui paraissait si lointain, quand Joey était encore là.

« Je suis sûr que tu les aimes comme tu as aimé Joey et que tu t’en occuperais comme tu t’es occupé de lui, mais je ne vais pas te laisser les emmener parce que tu t’es soudainement rappelé que tu avais trois petits-enfants. Pas après que tu ais abandonné tout droit parental en abandonnant tout devoir parental. Et surtout pas avant qu’ils sachent à qui ils ont à faire. »

La formulation était ambiguë ; pas le ton. La voix de Constantine était froide et mordante et ne laissait pas une grande marge d'interprétation sur ce qu'il pensait de la façon dont il avait traité Joey. Il était évident que s’il se retenait de balancer tous les travers parentaux du mercenaire, c’était pour épargner Zack et les jumelles.

« Mais je t’en prie, invite toi pour le thé. Ça te changera des 12 dernières années. »
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Re: [ An 2040 ] « Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront » ft. John Constantine Lun 15 Aoû 2022 - 23:30

« Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront »

[ An 2040 ] ft. John Constantine



_____Le vieux Wilson n’était pas venu à l’enterrement de son fils pour extérioriser son chagrin, il avait d’autres idées en tête. Malgré les années, Slade avait gardé un contact très étroit avec ses enfants. Il avait pourtant limité ses interactions avec son fils cadet, Joseph. Il lui arrivait de venir prendre des nouvelles, tous les cinq ans. Lorsque son fils était de bonne humeur, ce dernier lui confiait quelques photos de ses enfants qui grandissaient à une vitesse folle. Il n’avait jamais eu l’occasion de les voir en vrai et il aurait tué pour ça, mais il respectait le choix de son fils. Slade ne pouvait pas être aussi fier de son fils, capable d’élever trois petits méta humains turbulents seul. Les mots n’étaient jamais parvenus à sortir de sa bouche, comme d’habitude. Aujourd’hui, Joseph est mort et il ne pourra plus rattraper ses erreurs, car John Constantine lui a pris un fils.

Slade avait tenté de faire le premier pas vers la plus craintive, Potira. Elle était jumelle avec sa sœur Enaira mais elle ne lui ressemblait pas du tout. Elle avait un visage doux, parsemée de nombreuses taches de rousseur brunâtre sur le haut des pommettes. Sa peau était extrêmement pâle et ses cheveux clairs mi-long, similaire à la couleur de cheveux de son grand-père et de sa tante. Ces deux pupilles aux teintes dorées ne le quittaient pas des yeux, pendant que son corps frêle et fragile se blottissait contre le vieux corps de Constantine. Slade pouvait le ressentir, elle était spéciale, dans tous les sens du terme. Elle n’était pas prête à se fier à l’inconnu, un comportement que son grand-père acceptait difficilement. La voir se blottir contre l’ami de son père le rendait malade. Sa paume qu’il avait tendue à Potira se referma pour se serrer

Enaira et Zack sont un peu plus éloignés de leur grand-père et de John. Slade leva les yeux vers eux, la sœur de Potira ressemblait énormément à sa mère. Le teint métissé, les cheveux sombres attachés soigneusement en chignon. Elle avait les yeux de son père, presque radioactif. Zachary était le plus grand de la fratrie, les cheveux noirs et une peau légèrement bronzée, des yeux bleus fusillant du regard l’homme qui était supposé être son grand-père mais qui ne semblait pas digne de confiance à ses yeux.
Deathstroke se redressa, abandonnant l’idée qu’il arrivera à convaincre ses petit-enfants de le rejoindre. John pouvait ressentir la peur de la petite Potira, comme si elle avait vu un fantôme. Elle s’accrochait à lui comme s’il était son dernier espoir, une vision d’horreur. Même si les années ont passé, Slade avait toujours cette profonde colère froide envers John un passif qui ne pouvait pas disparaître. Le vieil homme sentait bien que son adversaire le narguait face à cette situation, répondant à la demande de réconfort de la plus fragile. Slade parvenait encore à cacher sa colère, à sauter à la gorge de John pour lui donner enfin ce qu’il méritait, une mort lente et douloureuse pour lui avoir pris son fils.

« Tu dis être notre grand-père, mais tu n’as jamais été là, ni pour nous, ni pour Papa. » Enaira avait des paroles dures pour son âge mais cela ne semblait pas perturber son grand-père qui reconnaissait bien le caractère de sa petite-fille, comme son père l’avait décrite.

« Mon travail vous mettrai en danger, je devais vous protéger, vous et votre père. » C’était probablement une bonne excuse à son goût, mais ça ne pourra pas convaincre des enfants qui ignoraient les dangers du mercenariat. Ils ignoraient tant de chose, c’était pour leur bien.

John est revenu à la charge pour revenir craché son venin alors qu’il prenait la petite-fille de Slade dans les bras. Il se permettait à faire des remarques sur les choix de vie de son ennemi, en tant que père, n’étant jamais venu découvrir ces petit-enfants. C’était probablement l’un de ces plus grands regrets, une erreur qu’il était prêt à rattraper maintenant que le pire était arrivé et que ses trois petits enfants se retrouvaient seul, ou entre les mains de la pire personne.
Potira ne se détachait pas de John, il semblait avoir développer un lien spécial avec elle. Joseph fuyait la conversation lorsque Slade lui demandait pourquoi John rodait encore autour de lui, comme une sangsue qui puisait l’énergie vitale de sa victime jusqu’à la dernière goutte. Le vieil homme avait monté sa petite enquête à ce sujet, Joseph semblait préoccupé par un problème au sujet de Potira, Wintergreen n’était pas parvenu à en savoir plus. Slade redressa son regard pour s’attarder quelques secondes sur John.

« Je suis leur grand-père, et par défaut leur tuteur légal. Leur mère n’est pas venue se manifester pour récupérer leur garde. Je prends le relais. »
Difficile de savoir si Slade n’avait pas volontairement fait en sorte que Yara ne soit pas au courant de la mort de leur fils, histoire de veiller personnellement sur leur progéniture. « Tes petits tours de magie ne pourront rien contre ça. »

« Mais on ne veut pas partir, et oncle John s’occupe bien de nous quand il est là. » affirma Zack, peu motivé à quitter son foyer pour rejoindre un parfait inconnu. Il protégeait sa fratrie.

« Votre oncle, ou quel qu'il soit, n’est pas une bonne personne. » Slade n’allait pas y aller de mains mortes avec les enfants, il était tant qu’il sache que les individus qui gravitent autour d’eux ne sont pas des anges. « Votre père s’est entouré de mauvaises personnes et certaines continuent à le nuire. Je suis persuadé que, lorsque votre cher oncle John pointait le bout de son nez, votre père était contraint de quitter le foyer quelques jours ? »

« Papa travaille. Il revient toujours... » murmura Potira, refusant de quitter les bras de John. « Il va revenir. »

« Ton père ne travaille pas pour John. Il n’est rien pour lui, juste un homme qui vous manipule et s’accroche à ce qu’il peut. »

Son regard foudroya celui de John avant de faire un pas en avant. Voir Potira se blottir contre lui comme s’il s’agissait d’un être proche le rendait malade. Tout ce qu’il voyait dans cet acte, c’est le venin de John se répandre dans les neurones juvéniles d’une enfant naïve qui a besoin d’ouvrir les yeux. Un autre pas, et sa main s’accrocha à celle de Potira pour la décrocher de John, lui permettre d’ouvrir les yeux. Slade n’était pas d’une grande tendresse. Dans les premières secondes, Potira était pétrifiée par la peur et elle se mit soudainement à hurler de terreur. Il en fallait beaucoup pour surprendre le vieux mercenaire, mais il relâcha immédiatement la jeune femme et laissa échapper un visage figé par la stupeur. Son dernier œil était gorgé de sang et un filet de la même couleur s’était échappé de l’une de ses narines.

« C'est... c’est toi qui as fait ça ? »

« Je veux juste... rester avec oncle John... Ne me touche pas. »

« Tu lui fais mal ! » grogna Enaira en se positionnant entre John, Potira et Slade.

« Pourquoi tu craches ta colère envers tonton John ? C’est quoi ton problème, papy ? Ou qui que tu sois vraiment... »





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Re: [ An 2040 ] « Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront » ft. John Constantine Jeu 18 Aoû 2022 - 13:14




« Je suis leur grand-père, et par défaut leur tuteur légal. Leur mère n’est pas venue se manifester pour récupérer leur garde. Je prends le relais. Tes petits tours de magie ne pourront rien contre ça. »

- Mes tours de magie, non. Une juge à qui on présentera ton CV, par contre, ça devrait faire l’affaire. »

La voix du Britannique était tranquille. Ses mots étaient choisis, sa voix douce. Pourtant, il y avait une tension entre ses épaules ou dans son regard. Elle était arrivé au moment où Slade avait commencé à avancer des droits sur les trois enfants.

« Ton père ne travaille pas pour John. Il n’est rien pour lui, juste un homme qui vous manipule et s’accroche à ce qu’il peut. »

Constantine laissa échapper un lent sourire acéré. Le vieux Wilson avait toujours été un champion mondial de mauvaise foi, mais il trouvait encore le moyen d’atteindre de nouveaux abîmes. C’en aurait presque été admirable.

« Je suis convaincu que tu ne vois même pas l’ironie de ta description, Deathstroke. »

Le Britannique lâcha le nom du mercenaire mais n’eut pas le temps de faire grand-chose de plus. Le hurlement de Potira lui vrilla les tympans. Il sentit quelque chose effleurer ses propres protections et tituba un peu. Quand il releva les yeux, il croisa le regard effaré de Slade – et ne manqua pas le sang qui coulait doucement sur son visage. L’expression de stupeur du magicien se transforma en lueur de défit, alors qu’il serrait un peu plus Potira contre lui.

« Chh, chh, ça va aller. Tout va bien, ‘Tira. »

« Pourquoi tu craches ta colère envers tonton John ? C’est quoi ton problème, papy ? Ou qui que tu sois vraiment... »

- C’est vraiment votre grand-père, Zack.

Aussi désagréable qu’était le constat, ça ne faisait pas partie de ce qu’il comptait cacher aux enfants de Joey. De toutes façons, pour ce qui le concernait, il trouvait que savoir que Slade était leur papy était une preuve suffisante qu’il ne fallait surtout pas l’approcher, même avec un bâton.

« Il n’a juste pas été suffisamment bon pour pouvoir espérer s’occuper de vous. Tu veux bien récupérer ta sœur, s’il-te-plaît ? »

Il murmura une ou deux paroles rassurantes à l’oreille de Potira, juste assez pour pouvoir la poser au sol sans qu’elle ait trop l’impression d’être abandonnée. Puis il leur sourit, à tous les trois.

« Vous nous accordez quelques minutes ? Il faut qu’on parle, avec Terminator. »

Quand il se redressa, il tira une cigarette et un briquet de sa poche. Il tira une bouffée de tabac, et au moment où il cracha un nuage de fumée son pouvoir emplit l’air du cimetière. Les arbres semblèrent grisonner soudainement. Il y eut un souffle de vent froid, qui portait une odeur d’encens, puis les nuages dans le ciel s’immobilisèrent net. Les trois enfants n’étaient pas arrivés au banc le plus proche mais se trouvèrent soudainement figés en plein mouvement. Quelqu’un semblait avoir mit le monde sur pause, et en avoir retiré quelques couleurs.
Constantine se retourna vers Slade. Si toute l’antipathie qu’il éprouvait pour le mercenaire avait été en demi-teinte depuis le début, elle était étalée au grand jour. A quoi bon cacher son mépris, une fois les enfants hors d’écoute ? Il porta à nouveau sa cigarette à ses lèvres et elle rougeoya dans le cimetière couleur de cendres.

- Je ne vais pas te laisser t’occuper d’eux. Pas après Joey. Pas après Rose. Certainement pas après Grant.

Le nuage de fumée grise monta doucement vers le ciel, ondulant paresseusement, seul élément mouvant dans le paysage. Constantine n'était pas stupide: devoir garder les enfants de Joey loin des griffes du patriarche Wilson avait toujours été une possibilité. Il avait pesé le pour et le contre, et il avait fait son choix.

- T’es un père de merde. Donne leur de l’argent et barre toi, c’est le maximum de tes capacités éducatives. Mieux, tiens : trouve moi leur mère et traîne la ici par la peau du cul.

Le Britannique lança un regard en biais au trio, immobilisé en pleine marche, un peu plus loin. Lorsqu’il parla, ce fut presque dans un murmure, et une ombre passa sur son visage.

- Si ça peut te rassurer, ils ne vivront pas chez moi non plus.
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Re: [ An 2040 ] « Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront » ft. John Constantine Jeu 18 Aoû 2022 - 23:12

« Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront »

[ An 2040 ] ft. John Constantine



_____La petite Potira disposait d’une puissance hors du commun auquel ne s’attendait pas son grand-père. En se montrant un peu trop ferme, une partie de ses vaisseaux sanguins avaient éclatés sous les hurlements de la petite. Contrairement à lui, John Constantine était bien mieux équipé que lui pour se protéger de l’énergie psychique qui se dégageait du corps de cette petite fille. Les deux autres enfants étaient restés suffisamment éloigné de Potira pour ne pas être victime de son pouvoir. Slade resta quelques secondes immobiles pour se remettre de ces émotions. Il sentait que son crâne était au bord de l’explosion, sa vision légèrement embuée, il secoua légèrement la tête pour chasser les maux de tête qui le hantait.
Le vieux sorcier avait gardé la petite dans ces bras, quelques paroles réconfortantes ont suffi pour la calmer. Elle avait des petits yeux dorés humides, de longs cheveux raides blancs, semblable à ceux de son grand-père. La voir se sentir beaucoup plus en sécurité entre les mains de John qu’avec son propre sang le faisait bouillir de rage. Il avait tant raté en restant à l’écart de ses petit-enfants, il en payait les conséquences mais Slade ne pensait pas que cette vision d’horreur serait aussi dure à supporter.

« Tu veux réellement jouer à ce jeu-là ? Les juges me mangent dans la main, Constantine. Ils ne sont pas aussi stupides que les démons que tu chasses pour passer le temps. » rétorqua Slade avec un léger sourire provocateur également.

La petite provocation de John concernant l’ironie des paroles de Slade fit tiquer légèrement le mercenaire. Il pencha légèrement la tête sur le côté, sans réagir au premier abord. A ces yeux, c’était l’hôpital qui se foutait de la charité. Avant qu’il n’est le temps de répondre à cette énième provocation, John reporta son attention sur la petite Potira pour la calmer, une nouvelle fois. Elle se blottissait contre lui, préférant mordiller timidement ses doigts contre le torse de John que d’affronter le regarde de son grand-père. Zack leva les yeux quelques secondes vers son prétendu oncle avant de fusiller du regard cet homme qui n’était jamais venu vers eux, jusqu’à aujourd’hui. Il venait de s’en prendre à Potira, un geste violent qui ne lui avait pas fait gagner des points.
Doucement, la petite aux yeux d’or descendit d’un étage pour retrouver la pelouse humide du cimetière.

« Parce que contrairement à ce que tu penses, ce n’est pas ton sang qui coule dans leurs veines, mais le mien. Tu n’as rien à faire ici. »

John invita Zack à venir récupérer sa petite sœur terroriser par la présence de leur grand-père agressif. L’aîné de la famille s’exécuta sans poser de question, pendant que le vieux sorcier murmurait quelques phrases à l’oreille de Potira pour la rassurer davantage. Son grand frère lui tendit la main, paume vers le ciel. La petite leva une dernière fois ses yeux en direction de son oncle, comme pour attendre son approbation avant de retourner auprès de sa fratrie.

« Allez viens Potira. Il y a des balançoires à l’extérieure du cimetière. On va attendre oncle John là-bas. »

Sa petite sœur attrapa finalement la main de Zack. Enaira était resté un peu à l’écart mais elle ne tardera pas à rejoindre son frère et Potira, en jetant un dernier coup d’œil fasciné sur son grand-père qui avait l’air puissant et terriblement badass. Deathstroke, elle était certaine d’avoir déjà entendu ce nom quelques parts. Sans lâcher la main de la plus fragile de la fratrie, Zackary regarda son autre sœur dont l’attention semblait porter sur les deux hommes. Elle aurait bien aimé rester encore un peu mais cela n’aurait pas été du goût d’oncle John. L’aîné lui demanda si elle voulait venir, Enaira renonça pour suivre le reste de sa fratrie jusqu’au petit parc à côté du cimetière.

Slade et John était désormais seuls. Les invités étaient partis se recueillir un peu plus loin. Rose était parmi eux, c’était elle qui était rentré d’urgence à Gotham pour s’occuper des enfants. Malheureusement, elle devait repartir dès demain pour réaliser un contrat en tant que Ravager et elle n’avait toujours pas réglé le souci de la garde des enfants. Slade était là pour sauver la situation, si John ne s’était pas mis au travers de sa route, pour changer.

« Parce que tu penses que tu pourras faire quelque chose contre ça, Constantine ? » La mention des noms de ses enfants le fit grincer des dents, il avait osé. « Comment oses-tu parler de mes enfants ? Comment oses-tu prononcer leur nom alors que tu n’es rien pour eux ? »

Grant Wilson était resté le même. En revenant d’entres les morts, il avait été embrigadé par la Ligue des Assassins. Slade avait appris, qu’une vingtaine d’années plus tard, il était décédé en voulant défier l’héritier de Ra’s Al Ghul. Il n’avait pas eu l’occasion de trop connaître ces neveux et nièces, il était resté le même idiot, mais il était resté son idiot. Rose restait la terrible Ravager, parcourant les environs pour poursuivre une carrière de mercenaire et surpasser son père. Joseph avait rangé son costume de héros pour privilégier sa vie civile. Il était devenu un espion au sein de l’organisation de sa défunte mère, mais également un médecin, capable d’apaiser les esprits tourmentés. Il avait passé sa vie à aider les autres et c’est ainsi qu’il finit.

« Tu as tué mon fils, tu as tué Joseph. Tu peux tromper tout le monde, mais tu ne me tromperas pas. Je sais ce qu’il s’est passé. » grogna le mercenaire. « Tu n’es pas resté à ces côtés par simple sympathie. Tu ne viens pas par simple amitié, pour voir les enfants, pour passer le temps, non, ce n’est pas ton genre. Tu reviens dans sa vie lorsque tu as besoin des talents de Joey pour tes missions périlleuses ou lorsque tu as besoin de tirer ton coup, comme au bon vieux temps. Je doute que tu parviennes à satisfaire qui que ce soit vu ton état. Tu lui demandes un service, il ne peut pas te dire non, tu le sais, tu en profites, il sert tes intérêts. Tu le laisses abandonner ses enfants pendant plusieurs jours, avec les pouvoirs que détient Potira, c’est plutôt irresponsable. Jusqu’à maintenant, tu étais parvenu à le ramener en vie à chaque fois, une chance qui a fini par s’estomper. »

Son regard fusilla celui de John. Il était seul responsable de la mort de son fils, il en était persuadé et il n’avait pas besoin de plus de preuves pour le déclarer coupable. Slade avait toujours inviter son fils à s’éloigner de John, mais Joseph fuyait cette conversation, pour une raison qui échappait complètement au père de famille. Si John avait besoin de Joey, ce dernier avait également eu besoin, de nombreuses fois, aux talents occultes du vieux sorcier. Ce que Deathstroke ne savait pas, c’était que l’esprit de Potira commençait à divaguer. Elle avait un comportement mystérieux et parfois terriblement effrayant, quelque chose qui ne présageait rien de bon. Joseph voulait en avoir le cœur net, trouver la source du problème et l’anéantir avant que cela n’empire. Slade n’en avait aucune idée et il s’en moquait probablement.

« Auras-tu un jour les couilles de leur avouer ? De leur dire qu’ils n’ont plus de père à cause de leur cher oncle et de sa soif de gloire ? Non, tu es un lâche, et je ne laisserais pas un lâche prendre en charge mes enfants. Yara ne viendra pas, elle a laissé ses enfants derrière elle depuis longtemps et tu devrais te faire une raison » mentit le mercenaire, alors que ce dernier avait fait en sorte que la nouvelle ne parvienne pas aux oreilles de cette dernière. « Tu parles de paternité, mais tu n’as rien, aucun enfant, aucune expérience, tu ne sais pas ce que c’est. Personne n’aurait voulu faire un enfant avec toi, pas même cette chère Zatanna. » Un ange passa, un sourire mesquin se dessina doucement sur son visage. « D’ailleurs, comment se porte cette chère Gemma depuis le temps ? Un autre malheur est si vite arrivé. »

Il fit un pas en avant pour se rapprocher du vieil homme, son visage se noyant à la fumée que dégageait la cigarette de John. Slade Wilson était déterminé à emmener ces petit-enfants loin de cet homme, maudit par de multiples créatures occultes. S’il était encore en vie, Wintergreen l’aurait invité à faire preuve d’un peu plus de tact, histoire que les enfants acceptent un peu plus facilement leur changement de vie. Se mettre à dos l’oncle des petits Wilson était une mauvaise idée et cette force, cette agressivité qui pouvait se dégager de Slade pouvait se retourner contre lui durant le procès.

« Peu importe où tu veux emmener ces enfants, ils ne viendront pas avec toi. Tu piges ? »




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Re: [ An 2040 ] « Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront » ft. John Constantine Jeu 1 Sep 2022 - 11:42




Constantine resta silencieux un long moment. Il ne baissa pas les yeux, ne dit rien, encaissant silencieusement ce que le mercenaire lui jetait au visage. Sa cigarette rougeoyait doucement entre ses doigts, partant en fumée millimètre par millimètre. Son visage était de marbre – immobile et fermé, son regard vissé dans celui de Slade. Autour d’eux, le monde était toujours pris dans son envoûtement – gris, et parfaitement immobile.

Puis, lentement, il prit une longue bouffée de tabac. Il recracha doucement le nuage de fumée grise du coin des lèvres, semblant calculer à toute vitesse en silence. Quel que soit les pour et les contre qu’il pesait, il parvint à un choix final.

- Si j’ai tué Joey, ça nous ferait un premier point commun.

Sa voix était froide. Détachée. C’était à peine s’il battait des paupières.

- Ils ne viendront pas avec moi, parce que je ne peux pas m’occuper d’eux. Je veux juste leur trouver une vie tranquille, à l’abris de personnes comme toi. Et de personnes comme moi.

Il percha sa cigarette au coin de sa bouche, parcourut une dernière fois ses calculs mentaux, puis laissa échapper un très maigre sourire.

- Mais vendu. Pas de juges qui te mangent dans la main. J’en ai un facilement joignable, pour nous départager.

A le regarder, on aurait presque pu croire qu’il cherchait son téléphone. Pourtant, la première chose qu’il tira de ses poches fut un chapelet. Il l’enroula, l’air un peu ailleurs, autour de sa main gauche. Ensuite, il sortit une cloche un peu ternie, suffisamment petite pour tenir dans son poing fermé. Enfin, un petit livre relié de cuir noir, au format poche, sur la couverture duquel on pouvait lire en lettres dorés « Sainte Bible ». Trois objets qu’une poignée d’occultistes considéraient comme le nécessaire à avoir sur soi à tout moment, et que John n’avait jamais vraiment gardé dans ses poches. S’il les avaient maintenant, c’est que ce qu’il s’apprêtait à faire était quelque chose de prévu et de prémédité.

De sa main décorée du rosaire, il ouvrit le petit livre noir. La page importait peu : il ne comptait pas la lire. Il ferma les yeux, et inspira. Sa cigarette rougeoyait tranquillement, dans l’air silencieux du cimetière.

Il y eut un temps, puis il fit sonner une fois la cloche. Le son était métallique, clair : il résonna bien plus fort qu’il n’aurait dû. Le silence des tombes lui répondit, et il la fit disparaître dans une des poches de sa veste.

Pendant un temps, il ne se passa rien. Puis il y eut un souffle – une brise de vent froid, qui passa sur l’église sans faire bouger ni l’herbe, ni les feuilles des arbres. Le monde gris sembla s’assombrir – le clair devint plus clair, le sombre plus sombre encore. Et, rapidement, ils vinrent.
On pouvait à peine les voir. C’était des mouvements en périphérie du champ de vision, à peine de vraies silhouettes. La plupart n’était qu’un bref mouvement – attirés par un appel, désintéressé presque aussitôt. D’autres s’attardaient un peu plus, laissant un bras ou une jambe à peine visible du coin de l’oeil. Aucun n’avait de visage net.

Le livre noir était toujours ouvert. De sa main libre, l’occultiste prit une nouvelle bouffée de tabac. Il attendait, sans prêter attention aux ombres qui venaient et qui repartaient. Il n’eut pas à attendre très longtemps – ils étaient trop à être rassemblés au même endroit pour qu’il ne vienne pas.

Une des silhouettes dansa dans la périphérie de ses perceptions, puis fit un pas hésitant vers eux. Puis un deuxième. Puis un troisième. Sa silhouette s’affina et s’affirma, comme si leurs regards ne parvenaient à faire la mise au point sur lui qu’à mesure qu’il avançait. Rapidement, il prit pied dans le cimetière, et le gravier de l’aller crissa doucement sous ses chaussures. Il semblait perdu, et c’était bien normal. Après tout, il était enterré à moins de cinq mètres.

- Bonjour, Joey. Heureux de te revoir.
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Re: [ An 2040 ] « Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront » ft. John Constantine Sam 10 Sep 2022 - 16:48

« Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront »

[ An 2040 ] ft. John Constantine



_____Enterez son fils une seconde fois n’avait rien d’agréable, croisez l’un de ses pires ennemis durant la cérémonie était probablement pire. Slade n’avait jamais porté le rosbif dans son cœur, la première fois qu’il avait entendu son nom, il était déjà parvenu à cerner. Joseph n’était qu’un jeune adulte revenu d’entres les morts, cherchant désespérément les repaires qu’il avait perdu. Ces pouvoirs, sa mémoire, ces amis, tout était différent et il ne parvenait pas à s’adapter. Il avait jeté une bouteille à la mer, John l’avait choisi, comme un parasite choisit sa victime. Deathstroke avait bien cherché à s’interposer pour chasser la sangsue, mais même un coup fatal n’était pas parvenu à bout de lui.
John était l’un des pires ennemis de Slade, non pas parce qu’il gravitait encore et toujours autour du fantôme de son fils cadet, mais parce que le vieux mercenaire n’était jamais parvenu à l’atteindre. Lorsqu’il se pensait proche, le britannique arrivait toujours à s’extirper et à s’en tirer comme un prince, une énigme pour Slade. Il avait cessé de courir après lui lorsque Joey a commencé à s’éloigner de lui-même, pour des raisons qu’il n’avait jamais confiées.

Aujourd’hui, il était revenu tel un boomerang qui te frappe l’arrière de la nuque lorsque tu as le malheur de lui tourner le dos. John ne se privait pas de quelques commentaires qui n’allait pas calmer l’amertume de Slade à son égard. Constantine connaissait un peu trop la vie de son fils à son goût, mentionnant sa première mort, un acte qui a hanté le vieux soldat pendant des années. Il redressa brutalement sa tête pour le foudroyer du regard à travers son dernier œil.

« Nous n’avons aucun point commun, Constantine. » affirma Slade avec la même froideur. « Tu es complètement à côté de la plaque. »

Slade n’avait pas tué son fils, il lui avait offert un moment de répit alors que des démons le dévorait de l’intérieur. C’était une vision d’horreur que le vieil homme préférait l’ignorer autant qu’il le pouvait. John n’a pensé qu’à lui en emmenant Joseph avec lui et Slade, en offrant la mort à son fils, n’avait pensé qu’à lui, son dernier souhait. Le britannique essayait presque de convaincre le grand-père de laisser ces petits-enfants entre les mains du magicien, le temps qu’il leur trouve un refuge, loin de toutes mauvaises influences. Slade l’a laissé influencer Joseph, il ne lui donnera pas une seconde occasion avec les enfants.

« Tiens, tu veux jouer les bons samaritains avec eux ? Tu es noyé par une certaine culpabilité pour prendre des décisions pareilles ? Cela ne t’empêchait de leur rendre visite régulièrement pour leur donner un peu de ta mauvaise influence. »

Les dernières paroles de John ne semblaient pas raccord avec le personnage qu’il connaissait. Aux dernières nouvelles, le britannique n’était pas réellement familier avec la justice en général. Slade n’était pas assez stupide pour croire que le magicien s’emmerdait avec la paperasse pour se chopper un bon avocat que le vieux mercenaire ne pourrait pas intimider par sa seule présence. Il croisa les bras, laissant son interlocuteur préparer son tour de passe-passe, le mercenaire n’était pas au bout de ses surprises. Il observa le pseudo mystique en action, croisant les bras de manière plutôt impatiente C’était long, très long à son goût. C’est comme si John prenait un malin plaisir à faire perdre son temps.

Une silhouette avait commencé à apparaître, une silhouette beaucoup trop familière. Le père de famille n’avait mis que quelques secondes pour la reconnaitre, celle de son fils. Ce n’était plus qu’un astre fantomatique, avec un regard tout aussi perdu que la première fois qu’il était revenu d’entres les morts. Ces cheveux sont en batailles, sa peau est plus pâle que la mort. Ces yeux étaient toujours aussi colorés, observant mécaniquement les alentours, comme s’il se sentait épié. Joseph a besoin de quelques secondes pour comprendre ce qu’il venait de se passer. Slade se montrait impassible, mais revoir son fils lui faisait le plus grand bien. Malheureusement, il ne pouvait pas le prendre dans ces bras.

« Tu en as mis du temps, bon sang. » rétorqua le jeune homme après avoir reconnu la voix de John. C’est la première fois, en quarante ans que Slade pouvait entendre la vraie voix de son fils, celle qu’il avait arraché par égoïsme. Joseph n’arrivait pas réellement à distinguer ce qu’il y avait autour de lui, sa vision semblait légèrement troublée. Il était essoufflé, semblant avoir fui quelque chose avant d’avoir été invoqué. « Papa ? »

« Nous devons parler. » Slade ne montrait pas ses émotions, son bonheur de revoir son fils, l’inquiétude quant à son état et ce qui était en train de lui arriver. Il devait se focaliser sur le sujet principale, le sort de ces petits enfants. « Tes enfants ne peuvent pas rester entre les mains de John et tu le sais. »

« Mes enfants… » Son esprit semblait vague, quelques instants, il se retourna, fouillait du regard autour de lui pour tenter de les voir, mais ils étaient bien trop loin. « Où sont-ils ? Ils vont bien ? »

« Tout va bien Joseph, pour l’instant. » affirma Slade. « Je les ramène avec moi, à la maison, le temps de leur trouver un refuge où personne ne leur fera du mal, tu peux me faire confiance. »

« Non, non non non. Ils n’iront nulle part avec toi. Ce n’est pas ce dont ils ont besoin. Où est leur mère ? Où est Yara ? »

« Je l’ai prévenu, mais elle ne viendra pas, Joseph. » mentit de nouveau le mercenaire. « Elle n’est pas la solution, et tu le sais. » Il leva les yeux vers John. « Comptes-tu réellement laisser tes enfants entres les mains de la personne qui t’a privé de leur présence ? »

« Qu’est ce que tu insinues par-là ? » Joey avait du mal à gober les mensonges de son père, il connaissait son ex-femme, tout comme il avait fini par cerner John après toutes ces années. « C’est la mère de mes enfants. Elle les aime, quoi qu’il arrive. Elle devrait être là pour les réconforter. Ça ne fait pas de sens. »

« Tu sais très bien ce que j’insinue Joey. Tu n’as plus seize ans, tu sais très bien ce qui t’a emmené dans cette position délicate. Tu as fait confiance à la mauvaise et maintenant, cette même personne veut te prendre tes enfants et il leur arrivera la même chose si tu ne daignes pas ouvrir les yeux. Tu ne couches pas avec lui, tu ne lui dois rien alors ne le laisses pas détruire encore plus ta famille. »

« Non, tu ne comprends rien. J’ai besoin de lui. »

« Il t’a tué, arrête de nier l’évidence. »

« C’est toi qui nies l’évidence, Papa. J’ai accepté de lui rendre service, c’est tout. Aussi surprenant que cela te paraisse, il n’y est pour rien. Et… on trouvera un moyen de me faire quitter cet endroit. » C’est comme si Joseph cherchait à s’auto-convaincre que John avait une solution contre la mort.

« Te faire courir un danger en étant père de trois enfants, ce n’est pas ce que j’appelle être innocent. »

« Peu importe, cette conversation ne mêle nulle part. Je te le redis, j’ai besoin de lui. »

« Bordel, tes enfants n’ont pas besoin de se poser sur les genoux d’un charlat… »

« Si, bien sûr que si. » La voix de Joey semblait beaucoup plus agressive, il perdait patience. « Potira a besoin de lui. C’est une psychique, Papa et elle est bien plus puissante que moi. Tu sais ce qu’ils se passent quand un démon apprend la présence d’un psychique aussi puissant, nan ? Il est hors de questions qu’elle vive la même chose. Je ne te laisserais pas lui faire courir le moindre danger. Ça, tu le saurais si tu avais daigné lui rendre visite. Mais non, tu n’étais pas là pour le voir, et tu ne l’as sans doute pas vu. Elle ne vivra pas ce que j’ai vécu. »

« En confiant la vie de Potira à un charlatan ? »

« Ouais, ouais, en lui confiant sa vie, si c’est ce que tu veux entendre. »

« Ce n’est pas ce qui se passera. »

« Ce ne sont pas tes enfants !! »

« Je suis leur grand-père. Ce sont mes petits-enfants. Tu n’es pas réellement en position de négocier. »



Les trois enfants s’étaient rassemblés au parc, juste en face du cimetière. Zack était assez grand pour veiller sur ses deux sœurs en attendant qu’oncle John termine sa petite conversation avec leur grand-père. Enaira semblait avoir une certaine fascination pour lui, sa carrure, la force mental et physique qu’il dégageait. Elle voulait probablement être aussi forte que lui quand elle sera plus grand. Ce qui émerveillait sa sœur effrayait Potira, elle ne lui accordait Zack se montrait assez indifférent à son égard. Il n’avait jamais été là pour eux depuis qu’il est né, même pas pour un Noël. Il n’avait pas réellement envie de le connaître et leur père leur parlait rarement de lui.
Comme promis, Zack s’était rapproché des balançoires pour distraire ces deux sœurs. Enaira n’avait pas besoin d’aide pour se faire pousser, elle était plus grande que sa sœur et avait hérité de la force des Amazones, tout comme son frère.

« Tu crois qu’on va vivre chez lui ? »

« Qui ? »

« Notre grand-père. »

« Je ne sais pas. On ne le connaît pas. Il a été très agressif avec Potira. Je ne pense pas que c’est une bonne personne. »

« S'il nous fait du mal, je lui botterais le cul. TAH ! comme ça ! Il est vieux et tout ridé, il ne peut pas être aussi fort que nous. »

« Mouais… »

Potira n’était pas d’humeur à jouer, mais elle se laissa balancer par son frère. Son regard était focalisé sur le cimetière, comme si elle avait senti quelques choses. Les enfants étaient trop loin pour apercevoir la silhouette d’oncle John. Pourtant, elle pouvait sentir la présence de son père à des kilomètres à la ronde.

« Je vous l’avais dit ! Je vous l’avais dit qu’il reviendrait ! Papa est là ! » Potira sauta de la balançoire pour courir à grande enjambées vers le cimetière.

« Qu’est-ce que tu racontes… ? » demanda sa sœur, bien trop tard, elle se mit à courir. « Hey ! Qu’est ce que tu fous ? »

« Potira ! REVIENS ! »




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[ An 2040 ] « Ceux qui ne vous tuent pas vous briseront » ft. John Constantine
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