[Mexique] Jungle en péril (Jaime Reyes)

Les jungles et forêts du Mexique. Autrefois les frontières de certaines cités-états du peuple Maya. Maintenant, le lieu des interventions humaines, à la recherche de matières premières – bien que le Mexique tend, il est vrai, à réduire certaines ingérences de l'humain sur la nature. Sans doute ont-ils des raisons d'être présents. Des raisons légitimes. Mais ne disons-nous pas que le bois est une matière noble ?
Qu'y a-t-il de noble, à briser un écosystème par une intervention poussée et peu respectueuse ? Pas grand chose, sans doute. Et là n'est finalement pas la question. Dire que tout le système humain doit changer est un fait. Mais les méthodes sont compliquées. Alors on impose des normes – une façon de faire humaine. C'est sans doute pour cela qu'il est là.

Quelques informations et éléments activités tendent à croire que cette industrie réalise des profits selon des méthodes devenues obsolètes, peu coûteuses et dangereuses. Réalité que Jaime Reyes a voulu observer. De lui-même. Il est facile d'accuser sans preuves.
Il est plus efficace d'en avoir. Même si les méthodes ne sont pas toujours agréables aux yeux des dirigeants. Car, même s'ils peuvent contester la méthode – à raison, selon certaines règles de droits –, la publicité aussi négative n'est guère intéressante.

Et les actionnaires deviennent vite démissionnaire. Une façon d'entuber le système est donc de profiter de l'étroitesse d'esprits de certains de ses représentants.

Éléments chimiques localisés. Comme prévu par nos estimations, leur stockage n'est pas des plus sécurisés et ne réponds pas à plusieurs normes. Hochant un instant la tête, Jaime Reyes observe l'entreprise depuis un point discret. Cette fois, pas une tenue de civile – mais pas non plus l'armure. Déployé par la technologie de Khaji Da, un masque holographique couvrant son identité et lui permettant d'observer les différents éléments de son environnement.
Des vêtements simples. Sombres. Opérationnels, certains diraient. « Quantité ? » Léger et rapide silence. Quelques données chiffrées apparaissent alors sur l'un des fragments intérieurs du masque. « C'est plus que nécessaire. Enregistre tout cela. Je pense que nous avons assez d'éléments pour … »

Une alerte apparaît alors l'écran intérieur de son masque, la présence de différentes voitures se manifestant à lui. Ainsi que d'autres présences, actives. Le mouvement de la nature devient calculé, par un esprit humain. Pour protéger. Et pour attaquer les véhicules. Une injure espagnole traverse alors les lèvres du jeune homme. Il avait bien remarqué ces deux présences arriver. Il avait même réalisé leurs identités, ayant travaillé avec Batman. Mais il n'avait rien fait – n'ayant aucune envie de créer un conflit, préférant pour le coup le choix de l'étude de terrain et des risques de l'entreprise. Mais il avait quand même foiré.

« Tseh. Ça devient dangereux. Quels sont les risques ? »
Risques pour vous ou pour l'environnement autour de l'entreprise ? 0% pour vous si vous ne faites aucune action stupide. 100% pour le sujet numéro 2. Au vue de la quantité de produit et la proximité d'une rivière, les fluides chimiques risquent d'infecter l'eau et les couches inférieures du sol.

Bon. Il avait sa réponse. Profitant de l'interface neuronale, le jeune homme essaye de capter différents réseaux. Les gardes de l'entreprise communiquent entre eux. Ils n'ont pas l'air de vouloir arrêter là. Quant à l'autre groupe … « Allez … dis moi que … Ouais. Go. » Après quelques secondes, donc … une connexion avec le téléphone de celle qui en possède un. Sans même lui laisser le temps de répondre, une subtile manipulation de la technologie permet de décrocher et d'activer le haut-parleur. Une voix modifiée résonne alors.

« Harley Quinn ! Poison Ivy ! Vous foutez quoi bordel ? Les produits chimiques dans cette scierie ne sont pas sécurisés ! J'sais pas ce que vous espérez faire, mais vous allez empoisonner toute l'eau et la terre avec ça ! »

C'était direct. Mais il espérait qu'au moins Poison Ivy soit sensible à l'argument.

De son côté, il se glisse depuis sa cachette – de l'autre côté de l'entreprise, ayant suivi les différentes situations avec les caméras de surveillance de l'industrie – pour passer sous une racine manipulée par Pamela Isley. Pour rejoindre l'intérieur du complexe. « Je suis à l'intérieur. » La voix modifiée résonne alors dans le téléphone de l'ancienne psychiatre du Joker. « Par contre, si vous voulez agir, y a d'autres moyens que juste tout briser. » Il avance. Se cache, alors qu'il voit passer un groupe de garde. Ok. Ils s'attendaient à la venue des Chevaliers de Gaïa, sans doute. Mais là. C'est gros. Trop gros pour une simple scierie.

La voix est plus basse, encore plus altérée pour que personne ne remarque sa présence. « Faites attention. Ils vous attendaient. Sont vraiment prêts. Mais je pense pas que ce soit que pour une scierie. » Un message arrive alors sur le téléphone. « Je viens de vous envoyer un chemin sécurisé pour éviter les surveillances. Je contrôle les caméras, mais je ne souhaite pas qu'ils repèrent mon signal, donc je ne les ai pas désactivé. Rejoignez moi à cet endroit rapidement. » Un nouveau message. Un plan de l'entreprise, un point marqué.

Pourquoi les vouloir près de lui ?
D'une certaine façon, il n'avait pas confiance en l'idée que cet endroit n'était qu'une scierie. Quelque chose d'autre devait bien se cacher dans cette histoire pour qu'il y ait autant de sécurités. Des forces qui ne semblaient pas officielles, finalement …
Et aussi car il est parfois préférable de garder ses potentiels ennemis près de soi.

Bon. L'introduction aurait pu bien plus mal se passer. Harley Quinn n'est pas considérée comme la plus prévisible des adversaires du Batman. Mais cette mission à laquelle est aspire – cette idée d'agir sur le climat … Sans doute est-ce la plus grande surprise. Une surprise sans doute dû à la présence de Poison Ivy. Depuis combien de temps la Maîtresse des Plantes tente de dévoiler le véritable visage du modèle productiviste des États-Unis – et donc des autres pays ? Trop longtemps. Mais, oui, l'introduction aurait pu être pire. Tu ne comptes rien dire concernant le fait qu'elle te prend pour Atom ? Aucune réponse orale. Un rapide échange. Finalement. Elle s'en rendra bien vite compte. J'espère. Enfin … vraiment ? Je dois lui dire ? Cela fait quelque temps que l'un comme l'autre ne s'étaient pas impliqués ainsi dans un échange. Quelque chose de personne, à eux.
Peut-être est-ce aussi l'environnement. Jaime Reyes n'aimerait pas être repéré à cet instant. Il semble quand même prendre un instant pour bien regarder s'il n'a pas, de façon inconsciente, produit une tenue rappelant les atours de Atom. Non. Tout est bon. Mais quand même … Peut-être que. Oui. Bon. Le Scarabée n'a pas tort.

Ainsi, à nouveau, dans le téléphone, la voix altérée du jeune homme. « Ce n'est pas Atom qui vous parle. Et je vous donne ce point, Harley Quinn. Cela fait longtemps que les groupes savants et les activistes appellent à un changement clair de nos méthodes. Mais je doute que vous souhaitez empoisonner cette nature ? Bien, si vous avez quoique ce soit pour nous permettre de communiquer discrètement, oreillettes ou autre, je vous invite à les synchroniser avec le téléphone. » Tout en parlant, quelques images de surveillances apparaissent dans l'écran de son masque holographique. Il attend, bien entendu, que toutes les synchronisations soient réalisées et qu'elles avancent. Veillant toujours sur sa petite pièce de maintenance, le jeune homme reste concentré.

Les voyant avancer sur un écran activé à partir de sa main, la voix résonne maintenant dans les oreillettes. « Attention, à votre gauche. Ils sont cachés, mais vous pouvez les éviter en contournant par le sentier qui descend sur la droite. Parfait. Avancez encore une vingtaine de mètres … Stop. Cachez vous. » Naturellement, il active les autres images, suivant l'avancée.
Il laisse la patrouille avancer. Vraiment, ce n'est pas un service de sécurité ordinaire. Quelques informations passant du Scarabée à lui, il hoche instinctivement la tête. « Petite information : les gardes viennent d'une compagnie de mercenariat. Je sais bien que vous êtes deux dangereuses personnes, mais évitez de vous faire remarquer. S'ils sont là, c'est que la personne qui gère cette entreprise ne veut pas faire de témoins. Et ne veut pas avoir à faire avec les forces de police ordinaire. Vous pouvez avancer à nouveau. »

C'est presque un jeu vidéo, finalement. C'est un brin amusant. Mais un peu de sérieux ! Guidant les deux femmes fatales – ou létales, si vous préférez – à travers les environs de l'entreprise, il fini par reprendre la parole. « Arrêtez vous ici. Vous voyez la porte ? C'est une entrée du service de maintenance. Il y a une caméra et vous serez à découvert. Vous avez été parfaite jusque là et ils ne savent pour le moment plus du tout où vous êtes – ils ne remballent pas, par contre, faut pas non plus rêver. Bref. Je vais activer une image leurre sur la caméra et désactiver la serrure numérique de la porte. Vous aurez une fenêtre de temps très courte pour passer la porte. À votre droite en entrant, il y a un couloir, vous l'emprunterez. Ensuite, eh bien, vous me trouverez dans la salle de maintenance 7. Le couloir n'est pas surveillé par des caméras, par contre, il y a une équipe de deux mercenaires. Je couperai leurs communications et vous assommez les. »

Le Scarabée semble s'empêcher un quelconque commentaire. Jaime Reyes cherche à savoir ce qui se passe ici. Et s'il doit pour cela accepter que certaines personnes aient un mal de crâne au réveil … Les primes de risques existent pour ça.
Silence, du côté des oreillettes. Puis … « Caméra et porte gérées, go. » Très courte fenêtre d'action. Mais en effet, la porte s'ouvrira facilement à leur arrivée. Et dès cet instant, les gardes seront à quelques pas. « Communications coupées. Allez y. »

Elles sont sans doute bien plus douées pour ça que lui, pour le coup.

Elles sont efficaces.

Le Scarabée semble considérer avec une certaine approbation le résultat de l'action des deux combattantes appartenant aux Chevaliers de Gaïa. D'ailleurs, à la confirmation de leur présence dans ce groupe, quelques articles apparaissent sur l'écran de son casque. Leurs dernières actions sont à la fois impressionnantes et … inquiétantes. Certains actes n'étaient sans doute pas nécessaire. Oh. Bien entendu, il n'y avait pas trop à attendre d'un groupe composé en grande partie d'adversaires de différents héros, mais malgré tout, il ne savait pas à quel point la situation était particulière. Ceux qui veulent défendre la survie d'un monde par un changement radical d'une façon d'exister et d'exploiter la planète doivent-ils obligatoirement tuer les représentants d'un système défaillant ?

La réponse dépend finalement de différents points de vue. Ainsi, le jeune homme n'a guère besoin de poser la question à Khaji Da – même s'il sait que ce dernier a intégré la réflexion de Jaime dans son perception – pour avoir sa réponse. Sans doute dirait-il que les choses demandent de prendre du recul. Calculer les risques. Les différentes conséquences. Prendre aussi en compte qu'il ne peut prévoir les réactions émotionnelles.
En bref, sa réponse serait un long calcul. Différentes simulations pour savoir si la mise à mort est utile et dans quelle condition la faire. Oui. Un élément important étant finalement de ne pas être reconnu. Mais cela pourrait aussi retirer l'aspect essentiel du message. Donc, oui. Rien ne serait simple.

Qui a dit qu'une machine est capable de prendre une décision avec une facilité extrême ? Prendre une décision et assumer une décision relèvent de deux arts différents, après tout. Enfin, qu'importe … La question ne se pose pas, à l'heure actuelle. La question qui se pose est plus simple : est-ce que la rencontre se passera sous les meilleures auspices ? Combien de temps ont-ils pour se mettre d'accord sur la méthode ? Peu. Les portes sont certes closes et un programme empêche la validation des passes des mercenaires. Mais cela n'empêche pas les forces à l'intérieur d'agir – cela ne fera que les ralentir.

Désactivant les informations qui défilent sur son masque, il ne laisse qu'un petit écran, une image holographique, projetée par une technologie avancée. Une image des deux adversaires de cette humanité crasse et polluante. Elles arrivent. Bien. Au moins … elles ne perdent pas de temps.
Ouvrant et fermant sa main, à ce geste, l'écran disparaît. Enfonçant les mains dans ses poches, le latino projette une nouvelle image. Un plan, quelques points d'intérêts semblant marquer sur cette image.

« Vous pouvez entrer. À l'heure actuelle, nous sommes en sécurité ici. » Une voix légèrement modifiée, pour ne pas être reconnue – et altérée de façon différente qu'avec l'exosquelette. Pour avoir travaillé avec Batman, il avait sans doute déjà croisé l'une comme l'autre. Et ne voulait pas encore dire qui il était. Pour le moment, cela n'avait en fait pas vraiment d'importance. Tournant sa silhouette vers la porte de la salle de maintenance, le jeune homme – dont le visage est parfaitement caché –, hausse légèrement les épaules.

« J'aurai pu choisir un meilleur endroit, mais désolé … J'ai pas trouvé mieux. Enfin, enchanté. Chevaliers de Gaïa – ou préférez-vous Chevalières ? C'est … euh … un honneur de vous rencontrer. » Oui. Peut-être. Sans doute. Leur cause est juste. Pas toutes les méthodes. Mais leur cause … elle ne peut pas vraiment être oubliée. « Enfin, pas que je sois totalement d'accord avec tout ce qui a pu se dérouler mais … Bah on a un peu le même objectif, ici, il me semble. Faire en sorte que les produits se déversent pas dans l'environnement. » Il penche un peu sur le côté. Regarde les demoiselles.

Avant de regarder le plafond. Un peu en réflexion – même si cela ne se voit pas avec ce masque.

« Et ce sera bien de trouver aussi le pourquoi y en a autant. Ah. Je parle. Je parle. DK. Enchanté. » DK. DK. Il n'aurait pas pu trouver mieux ? Ah. Ce n'est pas comme s'il avait eu le temps de penser à ce genre de choses. Habituellement, il ne croire personne – ou fait en sorte de ne croiser personne. Des informations, qu'il transmet ensuite à des autorités compétentes. Ou qu'il garde pour alimenter un dossier de recherche plus vaste. Et s'appeler Blue Beetle n'était pas vraiment le plus efficace pour la discrétion.

Antagonistes du Batman.
Maintenant, des alliées temporaires.

La situation de Jaime Reyes n'est pas des plus extraordinaire. Mais elle n'en reste pas moins quelque peu singulière. Pour avoir connu les rues de Gotham – aux côtés de la Chauve-Souris – il connaît ces deux profils. Harley Quinn. Poison Ivy. Une brutale folie. Un idéal sévère. L'une comme l'autre ne sont pas les plus ignobles de ceux qui apportent la terreur à Gotham – il serait même juste de dire qu'elles sont aussi victime de certaines horreurs. Maltraitance. Expérience. Abandon. Manipulation. Mais sont-elles à prendre en pitié ? Sans doute que non. Déjà, car la pitié est humiliante. Et aussi car ce serait de les insulter de croire qu'elles ne sont pas totalement maîtresses de leurs propres actions.

Hochant doucement la tête – masquée – devant elles, l'activiste reprend donc. De cette voix toujours modifiée. « J'ai déjà localisé les différents fûts. » Faisant apparaître un écran holographique, il montre ainsi la salle de stockage, se préparant à reprendre la parole … Jusqu'à ce que Poison Ivy prenne la direction du lieu en question. « Wow, attendez. » Déconnectant ses dispositifs de diffusions, il se met à suivre le duo de femmes fatales. Elle avait au moins la chance d'être protégée d'une quelconque surveillance. Malgré tout … il n'aimait pas la tournure des choses.
Ainsi face aux portes de l'entrepôt, l'écarlate montre une absence de délicatesse, délogeant la porte. « Hey mais ça va pas ? ! Vous croyez vraiment qu'il n'y a que deux gardes ? Si vous … » Pas le temps de finir, la porte est déjà lancée. Le vacarme est bruyant. Résonne dans l'entreprise. Un instant, tout semble silencieux. Et pourtant ... Pourtant ... Dans son esprit, il entend.

Arrivée des défenses imminentes.

Dans son masque, un écran, montrant les équipes de sécurité. Qui viennent en trombe alors que l’écoterroriste commence déjà à vider la salle de stockage. Tournant son visage masqué vers Harley Quinn. « En défense ! Ils arrivent de tous les côtés ! » S'enfonçant dans l'entrepôt, le jeune homme ouvre sa main, alors que son gant est remplacé par une forme d'exosquelette particulier. Juste sa main. Des petits dispositifs en sortent brutalement, venant s'accrocher aux quatre coins de l'entrée défoncée par la scientifique, laissant Harley Quinn rentrer avant d'activer un champ d'énergie. Son regard se tourne alors vers l'autre porte, menant à l'extérieur, là où sont les barils. Déjà, des ombres arrivent.

Celles d'hommes entraînés et équipés.
Venus suite à la décision de Poison Ivy d'entrer ainsi.

« Première entrée verrouillée. Harley, il faut s'occuper des forces mercenaires extérieures ! » La voix modifiée est accompagnée d'un mouvement, alors que de premiers tirs sont réalisés en direction du groupe. La main tendue émet plusieurs petits projectifs d'énergies, qui viennent vite rencontrer les balles et les détruire. Ce qui devait être un retrait méthodique des risques chimiques devenait une situation où ces risques pouvaient se produire. Avançant brutalement, les bottes viennent être elles-mêmes remplacées par cette forme d'exosquelette, simplifié, pour permettre à de petits réacteurs de projeter la silhouette masquée.
Arrivant au milieu des barils déjà sortis, proches des mercenaires, il déploie alors une bulle d'énergie pour entourer la totalité des produits chimiques présents à l'extérieur – pas tout ceux qui sont stockés, mais au moins pouvait-il protégez ceux-là.

« Il va falloir les paralyser avant de continuer ! » Quant au véhicule. Eh bien.
Ce n'était plus vraiment le moment.