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On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima]

Damian Wayne/Redbird
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On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Mar 8 Fév 2022 - 12:18

Gotham avait beau être une ville réputée pour sa criminalité, pour ses justiciers violents, pour la corruption de ses institutions… il s’agissait également d’une cité qui mettait les arts en avants. La sombre métropole du Chevalier Noir était elle-même construite tout dans un style Néo-Gothique inspiré par les œuvres et plan de l’architecte Cyrus Pinkney et leur mise en place fut en grande partie rendue possible par le travail des frères Gate ainsi que le soutiens des cinq grandes familles de Gotham. Ce style architectural seul différentiait grandement la cité de la plupart des autres villes de la côte est.
 
La ville possédait donc un patrimoine architectural qui lui était propre, mais aussi un important patrimoine artistique, aussi bien constitué d’œuvre locale que de celles ramené par les élites de la ville. Ces dernières avaient toujours eu pour tradition de jouer les mécènes, une manière de marquer le prestige de leurs familles. Cette habitude était particulièrement vérifiée chez les vieilles élites de la ville, mais les nouveaux riches s’y prêtaient souvent également… une manière de tenter de s’intégrer à ce monde dominer par les vieilles familles qui avaient façonné le destin de la ville. Un grand nombre de musées avaient été érigé pour l’expositions de toutes ces réalisations et ces collections. Pour certains, il s’agissait d’une manière de partager ceux-ci avec le plus grand nombre et permettre l’élévations des esprits. Pour d’autres, c’étaient des monuments à la gloire de l’orgueil des élites qui pouvait ainsi exposer leurs richesses à la face du monde.
 
Les principaux musées d’arts de la ville étaient le musée d’art Kane et le musée d’art de Gotham, il s’agissait des deux musées à disposer des collections de chefs d’œuvres les plus importantes et dont la renommée rayonnait à l’international. Le premier se consacrait aux arts classiques, réunissant des œuvres des plus grands maitres des divers courants artistiques de ces 200 dernières années. Quant au musée d’art Kane, celui-ci se consacrait plutôt à de nombreuses expositions temporaires mettant en avant des réalisations plus modernes et contemporaines.
 
Deux autres musées pouvaient également prétendre avoir une place particulière dans l’histoire artistique de la ville, mais qui aujourd’hui tombaient en désuétudes. Le premier était la galerie d’art Flugelheim, qui fut pendant des décennies la plus prestigieuse exposition d’art de la ville, éclipsant tous les autres musées de la cité en termes de célébrité. Malheureusement, il ne se remit jamais d’une attaque qui détruisit irrémédiablement un grand nombre des œuvres exposé, une attaque menée par le criminel connu comme le Joker dans ses toutes premières années d’activités en tant que « prince clownesques du crime ». Le fait qu’il n’était pas encore considéré comme une menace aussi terrible qu’aujourd’hui avait fait que les assurances avaient refusé de prendre en charge les dégâts de l’attaque, estimant que la galerie avait fauté par manque de mesures de sécurités. Quant au deuxième, il était un peu plus particulier. Il s’agissait de l’Institut d’Histoire Naturelle Cyrus Pinkney. Bien que l’art ne fut pas la raison première de ce musée, il possédait néanmoins sa propre galerie composée d’œuvre offerte à l’institut par des étudiants de l’école d’art et d’architecture Pinkney. De cette collaboration, l’Institut en avait retiré une galerie d’art prisé pour les jeunes talents qu’elle mettait en avant, mais la fermeture, puis la démolition de l’école fit que l’Institut perdit sa seule source d’œuvre d’art.
 
Ces derniers jours, le Musée d’art de Gotham avait mit en place une nouvelle exposition temporaire. « Gotham sous les pinceaux ». Le but de celle-ci, représenté les différentes périodes de l’histoire de la ville via une série de tableau de différents mouvements artistiques. De cette manière, cela permettait également de mettre en avant une série d’auteurs moins connus ainsi que des artistes récents. Les tableaux choisit sont ensuite exposé au milieu des différentes collections avec des panneaux explicatifs détaillant les raisons de la présence de l’œuvre, les aspects de Gotham qui y sont représenté ainsi que quelques détails sur l’auteur.
 
Parmi les œuvres représentés, un tableau de Damian s’y retrouvait. Un tableau qui avait été envoyé au musée lors d’un concours et qui avait même remporté un prix. Un concours auquel Damian n’apprit sa participation qu’au moment où il reçut la lettre de félicitation. En réalité, ce n’était pas lui qui avait fait envoyer le tableau, mais un membre de sa famille… il n’avait jamais sut lequel, qui l’avait fait à son nom. Cela avait mit le jeune homme dans une fureur noir, car il estimait à titre personnel que l’œuvre en question était loin d’être une de ses meilleurs œuvres, et la considérait même comme une esquisse plutôt qu’autre chose. Mais à présent, il se trouvait là, exposé dans une galerie d’art.
 
C’était d’ailleurs la raison officielle de sa présence dans les lieux. Lorsque son tableau avait été choisit pour être exposé, il avait reçu une invitation à l’exposition. Initialement, Damian n’avait eu nullement l’intention de répondre par la positive à cette invitation, mais par la suite, il a découvert que quelque chose se préparait contre le musée. Il ignorait exactement ce que c’était, un casse, un vol, une prise d’otage… mais il savait que ce serait imminent. Aussi avait-il une excuse toute trouvé pour être directement sur les lieux du futur forfait et pouvoir ainsi le prévenir.
 
Le jeune Wayne s’était donc fait conduire jusqu’à l’institution et avait profité de l’exposition. Il était parvenu à faire rentrer l’équipement dont il aurait besoin et l’avait dissimulé en un lieu qu’il savait être un angle mort pour le système de surveillance. Néanmoins, sous le costume qu’il avait revêtu, il gardait une ceinture utilitaire, modèle réduit, pour le cas où. Il avait par la suite passé une bonne partie de l’après-midi à profiter des toiles et sculptures exposés dans le musée. Il avait toujours apprécié l’art, c’était une chose qu’aussi bien les Wayne que les al-Ghul avaient en commun. Même dans les moments où il exécrait le plus l’humanité et les dégâts qu’elle provoquait à la planète, son grand-père avait toujours trouvé fascinant la capacité qu’avait l’homme à produire des œuvres témoignant d’un tel brio et dans une telle diversité. Damian était lui-même un artiste assez talentueux, bien qu’il n’aimait pas montrer ses créations… dont il était rarement satisfait.
 
Il se tenait à présent devant son propre tableau. Il était jusqu’à présent parvenu à passer relativement inaperçu parmi les visiteurs, malgré le fait d’être un Wayne… mais il était aussi parfaitement apte à ne pas attirer l’attention s’il le désirait. Il observait alors sa propre création avec un air un peu dépité. Elle représentait Gotham, peinte depuis le dernier étage de la tour Wayne lors du couché du soleil d’après l’écriteau (en réalité, Damian avait croqué la vue dans son carnet à dessin depuis l’une des gargouilles ornant le bâtiment). Le style était précis et dynamique mais surtout le tableau ne représentait pas seulement Gotham, mais on pouvait voir milles détails peint dans les rues et les bâtiments. Des spécificités architecturales reproduite à la perfection, des scènes de la vie quotidiennes se déroulant dans les rues, même les silhouettes de plusieurs membres du Bat-clan étaient dissimulé ici et là, scrutant les ruelles à la recherche de criminels à appréhender. De fait, plus on s’éloignait dans la perspective, plus Damian avait laissé libre court à son imagination et plus la scène semblait devenir fantasmagorique, fantastiques et parfois un peu cauchemardesques. Des visages apparaissaient sur certains bâtiments, souvent des formes rappelant les espèces de démons-hiboux du folklore Gothamite… il avait aussi beaucoup jouer sur les contrastes pour accentuer le sentiment d’oppression de la ville dans les zones les plus éloignés. Damian n’avait pu s’empêcher de lever un sourcil dubitatif en lisant l’écriteaux exposant les intentions qu’il aurait mit dans la réalisation de cette peinture qui, à ses yeux, avait essentiellement été un moyen comme un autre d’évacuer sa frustration. Une loupe avait même été mise à disposition des visiteurs pour pouvoirs admirer les détails de l’œuvre dont beaucoup étaient très petits.
 
Mais pour Damian, il voyait ce premier jet comme un échec. il se souvenait très bien de la scène qu’il avait voulut représenter et percevait cent détails qui le dérangeait dans son tableau, cent imperfections. Le premier était évident, la signature, qui n’était pas de lui… mais du membre de sa famille qui avait signé « D.Wayne » à sa place. Mais aussi, il voyait des endroits où il n’avait pas reproduit fidèlement ce qu’il avait à l’esprit, des endroits où son trait s’était montré peu sûr… il avait juste envie de brûler ce tableau.
 
Néanmoins, son tableau n’était pas la seule chose qui le dérangeait ici. Pour commencer, il trouvait étrange le fait d’ainsi exposé le tableau d’illustre inconnus, dont certains issu de concours, à travers tout le musée aux milieux des grands maitres de ces arts, au lieu de tous les rassemblés dans une même pièce. Mais surtout, il s’interrogeait sur l’identité de l’incapable qui avait choisit les cadres des tableaux de cette expositions temporaire. Ils étaient relativement massifs pour la plupart et ne mettaient pas à l’honneur la plupart des œuvres qu’ils encadraient… au contraire même.


Dernière édition par Damian Wayne/Robin V le Mer 9 Fév 2022 - 9:00, édité 1 fois
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Re: On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Mer 9 Fév 2022 - 1:22


On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] JhqCxpjSi l'on s'arrêtait à sa seule réputation et aux grands titres des journaux à gros tirages, Gotham était une ville d'un autre temps : une ville dangereuse, noyée sous la criminalité, la corruption et la violence. Une cité sombre et décadente dont l'architecture caractéristique aurait pu rappeler un après guerre glorieux et sûr aux valeurs cristallines, si ce n'était pour cette crasse et cette brume éternelle, qui vous la faisait replonger aussi sec dans les récits les plus noirs de la décennie sombre qui précédait le second conflit mondial.

Gotham était ce monstre mythique, cette cryptide qui vous avalait tout cru et vous recrachait tantôt fou, tantôt mort, mais très rarement indemne. Une ville qui semblait avoir un délit pour chacun, tout en ne se souciant guère du rôle à jouer pour leurs protagonistes. Gotham était une scène d'envergure métropolitaine ; une scène de cirque ; une scène de cirque romain : son bitume se gorgeait de sang et le béton de ses façades répercutaient les rires et les vivats d'une populace grouillante, inconsciente de sa propre déchéance.

Gotham, pourtant, disposait pour elle de ce charme si rare que seules pouvaient se targuer d'avoir les descendantes de Rome, consumées par les flammes de leur déshérence impériale.

Gotham, oui, pour tous ses crimes, pour tous ses travers, pour tous ses refus obstinés de succomber aux sirènes d'un monde moderne et métahumain, portait en elle les germes optimistes d'une humanité clamant haut et fort sa valeur et sa résilience. Gotham, brutale et indisciplinée, ultime bastion d'une époque de ténèbres que tous s'accordent à penser révolue.

C'est tout cela à la fois qui attire son Altesse Impériale, la Princesse Maxima Supra Almaara Zenobia d'Almerac, deuxième du nom, dans cette ville. Dans ce purgatoire de la civilisation terrienne contre lequel même son Impératrice de mère l'a mise en garde, tant elle l'avait marqué du temps où elle avait combattu aux côtés de la Justice League. Une mise en garde non pas contre les déviants peuplant cette Gomorrhe - car aucun n'était en mesure de ne serait-ce qu'inquiéter une Almeracienne de sang noble -, mais comme les sempiternelles manigances et remontrances de son gardien vigilant, le Batman.

Un être qu'elle lui avait conté dès le berceau comme étant aussi talentueux que borné, persuadé de pouvoir sauver la ville par la seule force de ses initiatives ... humaines.

Maxima II, baignée dans ces histoires, admirait ces humains et tout ce qu'ils avaient réussit à accomplir malgré leur incroyable faiblesse. Les humains la fascinait, oui, tant il paraissait qu'ils avaient regardé dans les yeux l'impitoyable cosmos qui les avait posé à la marche la plus basse de l'évolution, et lui avait ri au nez : ils étaient ceux qui, piégés par leur condition sur leur seule planète natale, dictait les conditions dans leur galaxie toute entière.

Élève de la Justice Academy, héroïne en herbe, Maxima II n'en demeurait pas moins une étrangère en terre inconnue. Une étrangère curieuse et passionnée, réservée avec ses camarades, mais ardente exploratrice des innombrables richesses que pouvait recueillir ce monde si injustement dédaigné par les espèces civilisées de l'Univers.

C'était cela qui l'avait amené au Musée d'Art de Gotham, à contempler en esthète les amalgamations de pigments primitifs avec lesquels ces êtres transcendaient leur sensibilité limitée ; avec lesquels ils interprétaient leur environnement et imprimaient leur imagination sur le monde.

C'était cela qui l'avait amené, elle, Altesse Impériale appelée à régner sur d'innombrables mondes, devant un seul tableau singulier. Une peinture signée de l'illustre patronyme des Wayne, auquel la princesse n'accordait nulle importance. Seule comptait l’œuvre, et le moment dans lequel elle s'inscrivait.

La jeune Maxima II était posée là, impériale dans une robe pourtant banale rayée verte et or, à la mode terrienne estivale, dépourvue des atours de son statut, elle était happée. Happée par l'oeuvre. Happée par le moment. Happée par cette fascination et cette admiration et cette critique et cette joie et cet ennui et cette sérénité et cette agitation. Tous les innombrables sentiments laissés là dans l'espace vide de leur conscience collective, captés par l'empathie aiguë d'une princesse captivée.

Ses yeux d'émeraude étincelants, trahissant tout autant sa nature que son teint - ou bien d'autres aspects de son être par trop différents des locaux -, détaillaient la peinture, considérant les couleurs, la technique et les détails, et toutes ces envoûtantes méthodes déployées pour palper et tordre tout à la fois un réel que cinq sens seuls peinaient à embrasser dans un ensemble cohérent. Elle avait le cœur brisé pour ces pauvres humains qui ne pouvaient saisir l’œuvre dans son intégralité, à toutes ses échelles, et devaient user de la loupe mise à disposition pour envisager le tableau par bribes incomplètes. Elle se désolait de savoir que de trop nombreuses races dénigraient les Humains, sans pouvoir observer les prouesses de leurs artistes.

" C'est ... Merveilleux. " avoua Maxima à voix basse, les gens embués de larmes devant une pièce qui, par abstraction de son être, lui faisait expérimenter l’évanescence de Gotham par les yeux de sa population, " C'est ... Touchant. "

L'extraterrestre s'approcha de l'auteur, qui lui avait fait l'insigne de sa présence pour une telle expérience.

" Toutes mes félicitations. " s'épancha-t-elle avec contenance, " Votre œuvre m'a ... bougée. Cette récompense est amplement méritée. "

Bougé, oui ... mais également éveillé la curiosité, avec une question lui brûlant les lèvres, qu'elle s'empressa d'adresser avec une infinie politesse :

" Si vous me le permettez ... Pourquoi est-ce que vous avez laissé quelqu'un d'autre la signer à votre place ? N'avez-vous pas peur qu'un imposteur s'en approprie injustement les mérites ? "

Oui, un ardent désir de réponse à une question qu'un spectateur lambda n'aurait même pas dû se poser ... mais le spectateur lambda était emprisonné dans les limites de ses sens humains, auxquels beaucoup trop de détails échappaient ...


Dernière édition par Supergirl le Mer 22 Mar 2023 - 12:52, édité 2 fois
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Re: On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Mer 9 Fév 2022 - 15:04

Le jeune homme avait continué à fixer son tableau de longues minutes durant. Au point d’en oublier quelque peu la raison de sa présence ici et de baisser sa vigilance. Il se souvenait des différentes séances qu’il avait passer dessus, des longues heures à s’en servir d’exutoire et maintenant qu’il voyait le résultat final, il n’était toujours pas convaincu. Il ne remarqua la présence de camarade de la JLAcademy immédiatement et ce malgré ses traits reconnaissables entres milles. Quand elle approcha, il perçut sa présence, mais ne tourna pas la tête pour voir de qui il s’agissait. Il se contenta par courtoisie de s’écarter un peu pour laisser la place. Ce n’est que quand elle lui adressa la parole pour le féliciter que Damian tourna finalement la tête pour découvrir qui était son interlocutrice.
 
-        Je vous remercie…
 
Pendant une seconde, les yeux émeraudes de Damian, habités par cette lueur irréelle, s’écarquillèrent en reconnaissant l’héritière du trône d’Almerac. Elle était une autre étudiant de la JLAcademy, l’école ouverte par Ray Palmer, où le jeune Robin était également élève (à son grand dame). Il n’y a pas si longtemps, Damian avait fait la connaissance de son interlocutrice au cours d’une soirée organisé par l’institution et où ils s’étaient découverts un passé semblable. Même s’il avait apprécié la rencontre, Damian ne comptait pas pour autant Maxima II au rang de ses proches. Mais la surprise de voir la princesse extraterrestre de rang impériale se tenir dans ce musée à côté de lui faillit lui faire avoir un impaire.
 
-        Ma…!?
 
Il faillit prononcer le prénom de Maxima, ce qui aurait été stupide, parce que si Robin connaissait bel et bien la princesse, il n’en allait pas de même de Damian Wayne. Mais Damian tenta de se rattraper.
 
-        … mademoiselle.
 
La surprise passé, Damian reprit contenance. Il observa un peu Maxima qui ne semblait visiblement pas ici dans un contexte super-héroique, en tout cas s’il en jugeait par sa décontraction et sa tenue. L’héritier des al-Ghûl s’interrogeait. Comment Maxima savait-elle qu’il était l’auteur du tableau. La pancarte explicative ne contenait pas de photo le représentant, elle n’avait donc aucune raison de supposer qu’il était le créateur de ce tableau. Cette question le troublait. Il gardait une attitude légèrement coincée, se tenant droit, les mains dans le dos, observant sa camarade avec un certain étonnement.
 
-        Je… qu’est-ce qui vous fais dire que cette œuvre est la mienne ?
 
Au fond de lui, il savait que son interlocutrice avait des sens bien plus développé et bien différents du commun des mortels. Bien qu’il ignorait comment elle avait fait le rapprochement. Concernant la signature, si le responsable de cela avait bien essayé de copier sa signature, la calligraphie restait bien différente… mais c’était le genre de détails que l’on pouvait voir en connaissant la signature de l’auteur. Mais néanmoins, le fait qu’elle pose la question tendait à démontrer qu’elle ignorait son identité secrète. Et rien n’indiquait qu’elle sache qu’il était Robin. Néanmoins, et ce même s’il n’aimait pas sa réalisation, Damian était conscient qu’il serait inutile de prétendre longtemps ne pas être l’auteur sans éveiller les soupçons de son interlocutrice. Il devait donner le change le temps nécessaire. Il répondit donc à la question.
 
-        Tst, pour être honnête, je ne suis pas sûr de tenir à revendiquer la paternité de cette œuvre. Il ne s’agissait que d’une esquisse, un essai que je faisais quand la personne qui a apposé la signature me l’a pris pour le proposer à un concours organisé par ce musée. Mais si cela peut vous rassurer, il ne ma l’a pas à proprement parler « volé ». Il ne l’a pas signé non plus avec son propre nom.
 
En réalité, Damian ignorait l’identité de la personne qui avait prit cette initiative, mais il savait que c’était l’un de ses proches. D’une certaine manière, il ne mentait pas à Maxima en déclarant que le responsable n’avait pas revendiquer le tableau comme étant le sien.
 
-        Je ne sais pas pourquoi cette personne à fait cela. Peut-être a-t-elle pensée que ce serait une grande opportunité pour faire connaitre au moins certaines de mes créations.  Dans tous les cas, j’avoue ne pas avoir été ravi que cela se soit fait à mon insu. Et je ne suis pas sûr qu’il ait sa place au milieu des œuvres des vrais maîtres de cet art.
 
Cela était un euphémisme, quand il avait reçu la nouvelle comme quoi il avait gagné à un concours auquel il n’avait même pas connaissance de sa participation, il était entré dans une colère noire. Durant toute une semaine, il avait essayé de découvrir qui était responsable de cela, sans résultat. Finalement, sa colère était retombée et il avait tourné la page… pour une fois.
 
-        Cependant, j’apprécie le fait qu’au moins il ait l’air de vous avoir plut…. Excusez-moi, mais il me semble ne pas connaitre votre nom.
 
Damian avait sincèrement apprécié les compliments de Maxima. Mais en ce moment, Damian tentait surtout d’éviter d’agir comme Robin le ferait, pour protéger sa couverture. Ce n’était pas un exercice aussi facile qu’il pouvait le sembler car Damian avait rarement eu un grand souci d’agir différemment selon ses différentes identités, mais il avait aussi rarement craint de se faire exposer. Il pensa alors que son père avait du mérite d’arriver ainsi si aisément de passer de son identité de Batman à celle de Bruce Wayne quand la situation l’exigeait.
 
-        Si vous me permettez cette question. Qu’est-ce qui vous amènes à Gotham ?
 
En même temps qu’il discutait, et alors qu’il avait reprit son assurance coutumière, Damian avait ramener son attention sur le tableau. Rien n’y faisait, même avec le fait que son interlocutrice lui ait assurer qu’elle avait trouver son œuvre magnifique, Damian ne pouvait s’empêcher d’y voir une œuvre imparfaite. Il savait qu’il y manquait quelque chose, mais ignorait quoi… et cela avait le don de le frustrer. Mais plus que tout, plus que les imperfections qu’il voyait sur sa toile, c’était ce cadre qui dérangeait Damian. Ce cadre massif avec de nombreuses décoration… trop imposant pour un tableau des dimensions du siens, et pourtant la partie que ce cadre permettait de voir était trop étroite. Connaissant sa création, il savait que plusieurs détails qu’il avait dessiné et peint sur les bords étaient dissimulé par les rebords. Par exemple, dans le coin supérieur gauche, on pouvait entrapercevoir un début de forme. Elle devait représenter la silhouette d’un Manoir Wayne illuminé se reflétant dans la rivière de Gotham. Le manoir même était hors-champs, mais son reflet devait offrir un aspect fantasmagorique à celui-ci. Mais ce maudit cadre cachait cela à la vue des visiteurs… bien que ce n’était pas plus mal sans doute. Damian n’avait pas réussi à y donner l’effet qu’il désirait… c’était justement sur ce détail qu’il comptait travailler avant que son tableau ne soit proposé au concours.
 
Mais ce cadre continuait de l’obséder. Il n’en comprenait pas l’utilité, ni surtout la raison pour laquelle toutes les œuvres de l’exposition temporaire en avaient un similaire. Et dans presque chaque cas, qui semblait avoir été choisit par un incompétent. Damian tapota du bout des doigts le cadre en bois. Le bruit en était étouffé, comme s’il était creux mais qu’on l’avait remplis à l’intérieur. Définitivement quelque chose qui ne collait pas. Tout comme il se demandait comment cela se faisait-il que les malfaiteurs qu’il attendait pour les prendre sur le fait n’étaient toujours pas passer à l’action. Il n’avait jusque-là pas pu voir de personnes suspectes… en tout cas réellement suspectes. Il y avait bien quelques têtes connues, mais dont le profil ne concordait pas avec le style de crimes qui était attendus.
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Re: On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Jeu 10 Fév 2022 - 20:16


On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] JhqCxpjLa réaction du jeune maître des arts picturaux ne fut rien de moins qu'étonnante, sinon même attendrissante. Maxima n'était pas arrivée sur Terre de la dernière pluie et avait reçu des paroles et des pensées de son illustre matrice de très précieuses leçons sur la planète, et pourtant, elle peinait encore à interpréter les us et coutumes de ces humains qui en peuplaient la surface. Pourquoi avait-il hésité sur la manière de l'adresser ? Pourquoi est-ce que ses yeux avaient-ils adopté une expression de surprise, et pourquoi s'était-il fait force de le cacher ? Etait-ce de la défiance, de l'appréhension, de la crainte, du désir, de l'horreur, de la déférence, ou bien de la surprise véritable ?

Elle détailla à son tour son interlocuteur pour tenter de mieux comprendre sa démarche, sans pouvoir émettre de conclusion satisfaisante. Les humains étaient bien mystérieux pour elle, qui peinait encore à en différencier les innombrables lignages qui composait leur population. Elle ne put que se perdre dans ce regard qui accapara toute son attention par sa singularité. Un regard d'une intensité et d'une couleur qu'elle n'avait croisé dans aucun autre Homo Sapiens. Une intensité qu'elle retrouva dans la question qui lui fut adressée, et qui la désarçonna à son tour :

" N'aurais-je pas dû ?.. " s'excusa la princesse, portant une main concernée à sa poitrine, " Mes excuses si cela a pu vous offenser : j'étais prise dans l'instant et je n'y ai pas songé ; cela me paraissait si évident ... "

Les quelques larmes d'émotions qui perlaient encore les yeux de Maxima vibrèrent et s'évaporèrent subtilement, emportées par le mirage de ses iris virant l'espace d'un instant à un orange solaire.

" J'oublie encore trop souvent ma nature, surtout quand je réalise que je ne saurais l'expliquer dans votre langue : il y a trop de notions intraduisibles... mais, je crois que je pourrais très crûment dire que c'est ... par l'entropie ? J'imagine que vous êtes familiers de ce concept, si votre planète a un mot pour le nommer. "

L'extraterrestre était confuse de ne pouvoir répondre à sa question avec simplicité, et probablement de passer pour une affabulatrice en ramenant dans l'arène des arts ce qui n'était qu'un moyen pour les scientifiques humains de mesurer le désordre ... Et pourtant. Pourtant, c'était bien là le moyen le plus sensible qu'elle pourrait lui transmettre, prise qu'elle était dans le piège du logos. Les siens avaient pour habitude de circonscrire le risque d'incompréhension par l'entremise de la transmission de pensées, mais elle savait à quel point les humains chérissaient l'indépendance de leur subconscient. Nonobstant cette admirable qualité, la jeune Maxima redoutait les séquelles que pourrait laisser une expérience si large auprès d'esprits si limités.

Heureusement pour elle, son petit interlocuteur ne se laissa nullement balayer par les détails déroutants qui lui avaient été fournis. Il sembla même l'accepter d'emblée, reconnaissant "la paternité de l’œuvre", sa génération.

Une formule intéressante. Un lien familial et fusionnel avec celle-ci. Une responsabilité. Pour toutes les limites de leur vocabulaire, les humains parvenaient pourtant à trouver de passionnantes formules, empreintes de poésie et de philosophie, là où Almerac avait évolué vers un pragmatisme stérile et strictement factuel ; sur une négation de la créativité au profit d'une précision chirurgicale au service de leur appareil militaire. Une langue étrange et rocailleuse où les dernières traces de lyrisme se retrouvaient dans les racines dédaigneuses qui composaient le champ lexical de l'adversaire et de la faiblesse qui lui était intrinsèquement associée.

Maxima aurait aimé pouvoir observer avec la même candeur cette question de paternité, mais l'utilisation du terme assombrit son esprit : elle la ramenait à son propre père, Almeracien typique incapable de ne pas voir en elle une déception et une aberration dans la lignée royale. C'était probablement cela qui conditionna sa réponse aux explication du prodige adolescent, empreinte d'une récrimination subtile :

" Je rend grâce à cet inconnu, alors. C'était pour le mieux, je vous l'assure, car cette œuvre a sa place ici. Il est triste pour un père de chercher à cacher sa progéniture. Il devrait au contraire la présenter avec fierté : c'est ainsi qu'elle prend vie, s'ouvre au monde et ouvre le monde. Votre œuvre m'a touché et si elle a reçu un prix, c'est que je ne suis pas la seule à partager cette opinion ! "

Ce point précis de la paternité, corde sensible pour la future impératrice, l'avait emporté ... et lui avait fait négliger l'interrogation qui lui avait été posée.

Confuse par le faux-pas dans lequel ses sentiments l'avait emporté, elle écarta les bras et s'inclina en pénitence.

" Toutes mes excuses, une fois de plus. Je suis Maxima Supra Almaara Zenobia, deuxième du nom, princesse de Tae Tamrac et dauphine du trône impérial d'Almerac. " Elle releva la tête, " Je suis venue à Gotham pour visiter ses musées, et pour expérimenter par moi-même les chefs d’œuvres qu'elle abritait avec un œil humain : les merveilles d'ingéniosité que déploient votre espèce pour partager ses idées, ses sensations et ses sentiments dans le réel me fascine. "

L'exposition des raisons de sa venue faite, la princesse fut néanmoins soudainement prise de doute à son tour. D'innombrables facteurs l'avait redirigé vers ses souvenirs, corroborés par les deux yeux émeraudes et ce "Tst" qu'elle avait déjà pu entendre. Elle avait devant elle le célèbre Robin que le Professeur Shiva lui avait présenté au bal de l'Académie du Directeur Palme. La jeune extraterrestre ne savait dès lors comment interpréter l'apparent oubli de son interlocuteur : était-ce volontaire ? Si c'était le cas, avait-il une raison crédible de faire cela ?.. Ou bien, est-ce que l'esprit humain était à ce point fugace qu'il avait déjà évacué le souvenir de sa rencontre au profit d'informations plus pertinentes ? Sûrement, il ne devait pas rencontrer tant d'extraterrestres de sang noble qu'il l'avait déjà oublié, si ?

L'appréhension était réelle, tant la princesse redoutait un impair de plus. Elle redoutait de froisser son vis-à-vis en projetant sur lui des facultés qui coulaient de source pour elle.

" Si vous me permettez à mon tour une question : vous ne vous souvenez pas de moi ? Nous avons été présenté par Dame Shiva, au bal de l'Académie, il y a quelques semaines tout au plus. "

Il aurait pu y avoir la notion d'identité secrète, mais les subtilités de celle-ci échappait à Maxima, comme elles avaient échappé à sa mère avant elle. Quand devait-on être sous son identité secrète ? Comment la déterminait-on ? Comment l'exercait-on ? Est-ce que les humains eux-mêmes se laissaient berner par cette habitude, ou bien était-ce une pratique purement culturelle honorée par convention ?

Si Robin l'avait oublié, alors cela corroborerait sa théorie sur l'éphémère mémoire des humains, et l'efficacité probable des identités secrètes mais ... Existait-il une donnée qui lui échappait ?

Elle préféra laisser à son interlocuteur le soin d'expliciter les raffinements, et de souligner les erreurs qu'elle pourrait venir à commettre, même si cela ne serait probablement agréable pour aucun d'entre eux.

Le voyant se concentrer sur le cadre de son œuvre au point d'en venir à le palper de ses mains, la princesse tenta de rattraper les faux-pas qu'elle avait commis jusqu'alors en lui apportant son concours :

" Y-a-t-il quelque chose de problématiques avec ce cadre ? " s'enquit-elle, " Il n'est pas des plus heureux, je vous l'accorde. Le bois et les gravures qui l'ornent sont particulièrement grossières et il pourrait surcharger la perception d'un spectateur distrait. Je pense toutefois que l'injection d'une sous-couche de résines instables et d'éléments électroniques rudimentaires soulignent à merveille l’évanescence de l'existence mortelle et le rapport fragile qu'il existe entre votre planète, votre espèce et votre technologie. Serait-ce un abus de ma part ? "

Malheur, évidemment, à la candeur de celle qui n'avait jamais appris à se méfier de la grossièreté des plus vils stratagèmes gothamites ...


Dernière édition par Maxima d'Almerac le Sam 12 Mar 2022 - 9:14, édité 1 fois
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Re: On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Ven 11 Fév 2022 - 0:49

Le jeune Wayne écouta attentivement les paroles de son interlocutrice Almeracienne. Il réfléchit aux paroles de celles-ci, bien qu’il ne soit pas sûr de complètement saisir le sens qu’elle veut lui faire parvenir, il pense saisir l’idée général. C’est en tout cas bien différent des logorrhées aux logiques parfois spécieuses qu’il lui est arriver d’entendre de la bouche de pseudo-critiques. Désirant se faire mousser et développant un discours sans queue ni tête où ils prétendent mieux saisir la signification d’une œuvre que son auteur lui-même. De Maxima, la comparaison à l’entropie est troublante, mais Damian pense la saisir, bien qu’il ignore comment le formuler lui-même. Bien que cela ressemblait fort à ce lyrisme par lequel certains affirmait que quand un artiste concevait quelque chose, il lui donnait une partie de son âme pour qu’elle puisse toucher celle des autres êtres humains.
 
Mais lorsque Damian eut reconnu la « paternité » de son œuvre, celui-ci remarque immédiatement que le sujet semble avoir touché la princesse extraterrestre. Qui se laisse porter par le sujet et cela se ressent dans la passion qu’elle met dans ses paroles. Damian nota pour lui quelque chose qu’il soupçonnait déjà… Maxima n’a pas seulement des problèmes avec sa mère. Il en sait quelque chose sur ce sujet, même si leurs expériences respectives devaient êtres très différents. Il s’amuse cependant de la présentation très protocolaire que lui fit sa camarade de la JLAcademy, lui récitant son nom complet ainsi que plusieurs de ses titres. Damian lui répondit alors par une légère révérence, exercice qu’il maitrisait contrairement à ses frères car les al-Ghûl y avaient veiller, ils avaient veillé qu’il connaisse les usages des élites des différentes sociétés terrestre et qu’il sache s’y fondre. Il ignorait bien évidemment les usages d’Almerac, mais il supposait qu’ils devaient avoir certains codes en commun avec les noblesses terrienne.
 
-        Vous pouvez simplement m’appeler Damian, votre majesté. Et j’espère en toute sincérité que votre visite en notre ville vous aura apporté ce que vous êtes venu y chercher. Pour en revenir à ce que vous disiez tout à l’heure, j’ai envi de vous répondre que « les défauts d’un enfant ne sont que le fruit des défaillances de ses parents ». Mon œuvre touche peut-être les gens, mais je ne pourrais jamais me débarrasser du sentiment qu’elle fut présentée trop tôt et que son potentiel n’aura jamais été pleinement atteint. Cependant, vous avez peut-être raison, peut-être devrais-je cesser d’observer mon œuvre pour ce qu'elle aurait put être, et commencer à la voir pour ce qu’elle est.
 
Damian savait qu’il n’aurait probablement jamais été pleinement satisfait de ce qu’il aurait produit, que si on ne lui avait jamais joué ce coup-là, sa peinture aurait au mieux rejoint les autres à prendre la poussière dans l’une des salles du manoir. Il avait d’ailleurs profité de ce moment pour un peu détailler Maxima Supra Almaara Zenobia, deuxième du nom. Il se rendit alors compte à quel point elle détonnait parmi les autres personnes présentes ici. Sa haute taille, son imposant chevelure rousse, son regard émeraude resplendissant d'une lumière discrète, la majesté qu’elle dégageait dans son attitude… il ne put d’ailleurs pas non plus s’empêcher de remarquer comment de nombreuses autres personnes dans cette salle l’observait. Damian se demanda comment il avait fait son compte pour ne pas avoir repérer la présence de Maxima plus vite, il était sensé être bien plus vigilant à ce genre de chose normalement.
 
Mais à l’instant où Maxima avait fait allusion à leur première rencontre, le cœur de Damian manqua un battement, craignant réellement qu’elle ne révèle ainsi, dans une simple conversation au milieu de ces civil son autre identité. Il parvint à mieux cacher sa surprise que la première fois car il s’était très vite psychologiquement préparé à cette possibilité. Mais heureusement qu’elle s’était cantonnée à cette simple remarque.
 
-        Vous m’en voyez navré… mais je pense que vous avez dû me confondre avec quelqu’un d’autre. Je n’ai guère souvenance d’avoir participé à un bal récemment, en temps normale, j’évite ce genre de mondanité si je le peux.
 
Ce qui était parfaitement vrais. Bien que Damian était familier de ce genre d’évènements qui était régulièrement tenu au manoir Wayne, ou en d’autres lieux où sa présence était requise pour faire honneur à son nom, Damian détestait ce type de réception où il ne pouvait pas être lui-même, où il devait en permanence veiller à éviter un impair qui embarrasserait son père ou mettrait en danger leur secret. Il n’appréciait pas non plus la banalité des conversations de la plupart des invités, ni l’hypocrisie dont ils pouvaient faire preuves pour obtenir ce qu’ils voulaient. Mais Damian avait pu souvent observer son père à l’œuvre dans ce genre de situation, et avait noté que lorsqu’il était confronté à une conversation qui n’allait pas dans le sens qu’il désirait, il s’arrangeait toujours pour détourner l’attention d’une manière où d’une autre.
 
-        Néanmoins, cette robe vous sied à ravir. Vous avez eu l’œil pour la choisir.
 
Bien que la remarque soit vrais, il était peu probable qu'en tant que Robin, ou en tant que le vrais Damian Wayne, qu’il fasse ce genre de compliment, surtout sur un sujet aussi trivial, mais dans l’urgence, c’était tout ce qu’il avait trouvé. Et de plus, il était conscient que cela ne lui ferait gagner qu’un peu de temps… son père trouvait souvent dans ce genre de cas une occasion de s’éclipser, mais ce n’était pas son cas. Damian prit néanmoins note mentalement de suggérer au directeur Palmer d’ouvrir un cours pour les aspirants héros issus d’autres planète, pour leurs enseigner certains usages de la terre qui pourrait être utile à savoir. Néanmoins, Damian se demandait également s’il devenait pas plus dangereux pour lui de rester à l’Académie, Maxima étant la deuxième personne manquant d’exposer son identité devant des étrangers.
 
Finalement, lorsque le fils du Batman s’intéressa aux cadres, Maxima fit une réflexion qui fit soudain prendre conscience de quelque chose. Elle citait des éléments qui ne devrait pas se trouver dans ce cadre, des éléments qui semblaient être des explosifs. D’un coup, tout le corps de Damian se tendit, ses yeux s'ouvrirent en grand alors qu'il réalisait ce à quoi il avait affaire. Il se tourna vers Maxima avec son regard d’un coup bien plus intense, son attitude même avait changé, comme s’il s’apprêtait à un combat.
 
-        Maxima, as-tu perçut des dispositifs similaires dans les autres cadres de l’exposition temporaire ? Réfléchis bien, c’est important !
 
Sur le coup, Damian n’avait plus que faire d’encore essayer de dissimuler son identité. Si ce qu’il soupçonnait s’avérais juste, alors tout le musée était piégé. Il s’apprêtait presque à prendre son auguste interlocutrice par le bras pour l’amener vérifier si tel était bien le cas pour le tableau suivant lorsqu’une détonation se fit entendre, un son que Damian pouvait identifier à coup sûr comme étant celui d’un coup de feu. Damian n’attendit pas de voir ce dont il s’agissait, profitant de la diversion qui lui était offert pour s’éclipser. Faisant échos à la réponse qu’il avait donner à la première question que Maxima lui avait posée, il prouvait qu’effectivement il était capable de disparaître aussi bien dans les ombres qu’en pleine lumière. Ses pas n’avaient fait aucun bruit lorsqu’il était parti, ce fut à peine s'il causa un déplacement d'air en s'en allant et la rapidité avec laquelle il avait disparut pouvait même laisser le doute sur le fait qu’il se trouvait bien là l’instant d’avant.
 
Pendant son trajet pour rejoindre l’endroit où il avait laissé son uniforme, Damian croisa la route de plusieurs des malfaiteurs présents dans le musée. Tous portaient des masques et menaçaient les visiteurs avec des armes à feu. Il ignorait comment ils avaient fait pour ainsi les introduire dans le musée, mais plusieurs éléments dans leur manière de s’habiller et dans leur discours semblait montrer qu’il s’agissait de partisans d’Anarky. Cela ne voulait d’ailleurs pas signifier grand-chose, le terme étant utilisé pour désigner toute une mouvance de groupuscules qui se réclamait d’Anarky sans vraiment avoir de lien entre eux, ni parfois avec Anarky lui-même. Ce dernier avait d’ailleurs peu à peu cessé d’être un individu pour devenir un titre, un titre porté par différentes personnes rajoutant davantage à la difficulté d’identifier clairement les intentions des différents groupes se réclamant de l’enseignement d’Anarky. Mais le jeune Wayne n’avait pas le temps pour cela, il remarqua cependant qu’ils rassemblaient les visiteurs vers le même endroit. Veillant à ne pas se faire repérer, Damian atteignit finalement l’endroit où il avait dissimulé son uniforme et entreprit de le revêtir.
***
 
Pendant ce temps, les partisans d’Anarky avaient rassemblé tout ce beau monde dans le centre du musée. Là ils étaient tous tenu en joue par les armes des malfrats, bien qu’aucune personne ne fut maltraitée. Certains parmi les otages se rendirent compte qu’il marchait sur des morceaux de verres, et en levant la tête virent que la verrière surplombant la coupole centrale avait été brisée et que d’autres partisans d’Anarky étaient placés sur le toit, faisant descendre une série de câbles à l’aide de treuils, visiblement dans le but de servir de route d'échappatoire. Le chef du groupe, ses traits cachés par une cagoule rouge avec un symbole d’anarchie en jaune dessus, mais sinon vêtu d’un costume assez chic fit signes à la foule de se calmer.
 
-        Ne vous en faites pas mesdames et messieurs, ne tentez rien de stupide et nous ne vous ferons aucun mal. Nous désirons seulement faire passer un message au bon peuple de Gotham, personne n’a à être blessé. Mais avisé vous de jouer au héros et le sang coulera.
 
À ces mots, les hommes gardant en joue la foule tirèrent plusieurs coups de feu en l’air pour signifier que leurs armes étaient bien fonctionnelles. Détruisant plusieurs caméras de surveillance au passage. Leur chef semblait satisfait.
 
-        N’espérez d’ailleurs pas d’aide venant de la sécurité du musée, nous nous en sommes déjà chargé. Non, nous sommes venus vous libérer. Ces galeries d’arts sont des geôles, les œuvres qu’ils gardent ici, des entraves à notre capacité à créer. On nous érige ces réalisations en modèles, mais en modèle de quoi ? Pourquoi l’art d’individus décomposé depuis longtemps devrait encore nous diriger ? Ces Monet, ces Rembrandt, ces Picasso, tous vous venez admirer leurs toiles et les trouvez belle, pourquoi ? PARCE QUE LES ÉLITES VOUS DISENT QU’ELLES SONT BELLES !!! Ils tuent votre capacité à avoir un regard critique en vous imposant des œuvres venues d’un passé révolu et fantasmé comme autant de canon.
 
Ce fut à peu près à ce moment là que Damian rejoignit à son tour la salle centrale. Observant depuis les ombres la situation, décomptant le nombre d’ennemi, visualisant les endroits d’où il pourrait attaquer. Il aurait aimé avoir eut le temps de d’abord aller inspecter les bombes pour éventuellement les désamorcer, mais les rafales des armes à feux l’avait poussé à se dépêcher de rejoindre les otages. Ce n’est qu’après qu’il se dit que Maxima aurait éventuellement put intervenir avec ses capacités, mais il connaissait encore mal l’héritière du trône d’Almerac. Alors qu’il commençait son infiltration, restant dans les ombres pour atteindre le lieu d’où il lancerait son attaque, neutralisant l’un ou l’autre individu isolé au passage, le chef des Partisans d’Anarky poursuivit son discours. Visiblement il aimait s’entendre parler pensa immédiatement l’écuyer du Chevalier Noir.
 
-        Tout ces « maitres » sont morts depuis longtemps, aussi décatit que leurs œuvres. Et pourtant, leurs ombres continuent de planer sur nous, elles continuent d’empêcher de jeunes artistes pleins de talents de percer car leur style n’est pas assez proche des normes iniques imposées par ces soi-disant maitres. Mais qui leur a donné ce statut, le peuple ? Que nenni. Ce sont leurs riches mécènes qui en ont décidé ainsi, ce sont leurs confrères élitistes, mais certainement pas le peuple. Nous ne nions pas leurs talents, mais la seule existence de leurs créations, celle-là même pour lesquels vous avez payé le droit d’entrer dans cet endroit ne fait que contribuer à fossiliser l’art !  Nous disons que s’en est assez.
 
Damian était en position. Heureusement que leurs ennemis avaient tendance à apprécier de faire leurs discours à rallonge, cela laissait plus de temps pour se préparer. Il avait depuis réalisé que toute cette attaque avait dût être préparée avec des complices à l’intérieur de l’institution. Mais ce fut à ce moment que le chef du groupe dévoila dans sa main le détonateur des explosifs.
 
-        Lorsque j’appuierai sur ce bouton, vous aurez 5 minutes pour vous en allez. 5 minutes avant qu’un feu purificateur ne fasse partir en fumée ces vestiges qui ont largement fait leur temps et qu’à nouveau les habitants de Gotham puissent redéfinir ce qu’ils perçoivent comme de l’art. LA LIB….
 
Avant qu’il ne puisse terminer sa phrase, un couteau de jet traversa la salle pour se planter dans la paume de sa main. Lui arrachant un cri de surprise et de douleur intense et lui faisant lâcher l’outil infernal de ses mains. L’instant d’après, Damian projeta une série de batarangs électriques de part et d’autre de la salle pour neutraliser la racaille qui gardait la foule en joue, délivrant un paquet de volt à ces types au point de leurs faire perdre connaissances. Avant même que le premier corps ne touche le sol, Damian bondit dans la mêlée.
 
-        La voie est libre ! Maintenant, tirez-vous !!!
 
Même s’il n’était que le jeune partenaire de Batman, la voix de Damian ne souffrait d’aucune contradiction à ses ordres. Concernant ses ennemis, il se lança dans une mêlée furieuse, attaquant ses adversaires avec rapidité et une précision chirurgicale, frappant l’ennemi de manière à le neutraliser rapidement et, souvent, douloureusement. Les assauts du jeune homme étaient d’autant plus brutaux qu’il était révolté par les intentions des ses ennemis. Quelque soit ses mouvements ou la position de ses opposants, Damian veilla scrupuleusement à éviter que ses adversaires ne puissent remettre la main sur le détonateur. Même si Maxima n’intervenait pas, le gouffre séparant le talent naturel de Damian de celui de ses ennemis était trop immense pour que le combat se termine d’une autre manière que par la victoire du pinacle de la lignée des al-Ghûl … sauf qu’il avait sous-estimé la fourberie de ses ennemis.
 
Alors qu’il neutralisait l’un des derniers adversaires encore debout, il entendit un rire étouffé. Étouffé parce que l’auteur de celui-ci était mal en point et avait souffert sous les coups de l’engeance de démon qu’était Damian. Mais surtout, il fit réaliser à ce dernier que le fait que le détonateur ait été maintenu hors de leur porté ne comptait pas… car ils en possédaient tous un. Une pression, une simple pression sur le bouton, et les charges dans les cadres exploseraient, les faisant voler en éclat et surtout projetant à travers la pièce le contenu de plusieurs récipients caché dans ceux-ci et contenant une substance pyrophorique qui s’enflammerait à température ambiante. Une catastrophe que Damian ne pouvait plus empêcher de se produire.
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Re: On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Lun 14 Fév 2022 - 2:03


On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] EXnhURlLa réaction de ce ... Damian étonna la princesse. Damian Wayne, pour ce que la paraphe du tableau avait à en dire. Peintre, notable et fils de notable. Héritier, lui aussi, de l'un de ces grands héritages propres à la Terre, constitué par les capitaines qui dictaient l'économie de ce monde. Des bâtisseurs, pour les plus vertueux d'entre eux, plutôt que des conquérants. Une distinction qu'Almerac avait purgé hors de son système bien avant même que l'Empire ne se dresse. Une différence honorable, pour celle qui souhaitait voir la fin de la tyrannique hégémonie de son trône à venir. Une autre de ces particularités terriennes qui la fascinait : la capacité à tendre la main pour élever plutôt que pour tordre.

Tout cela aurait constitué un terreau fertile pour un échange intéressant si ce ... Damian n'était pas aussi ... humain ?

Quelles étaient, sincèrement, les chances qu'il puisse exister deux êtres si rigoureusement identiques qu'ils lui soient indiscernables ? Deux êtres si semblables qu'ils auraient tout aussi bien pu être quantiquement intriqués ; si semblables qu'ils avaient les mêmes yeux, les mêmes implantations pileuses, les mêmes odeurs ; les mêmes détails jusqu'à la capillarité de leurs vaisseaux sanguins, les mêmes schémas de neurones et jusqu'à la même usure de leur épiderme causée par le frottement de ces primitifs amas textures synthétiques qui leur tenaient lieu de "super-costume".

Pensait-il vraiment pouvoir la berner, elle ? Elle qui lui avait, en fin de compte, fait l'honneur de le détailler avec tant ... d'intérêt ?

Non, c'était inconcevable ! Un tel événement ne pouvait être. Cela ne s'était jamais vu parmi les trilliards d'habitants de l'Empire, pas même entre deux clones ... Alors sur Terre ?

Les traits de la princesse se durcirent, signifiant son déplaisir face aux stratagèmes de l'humain. Plus encore après que ses entrailles elles-même l'aient apparemment trahi à l'évocation de cette précédente rencontre. Se retrouver confrontée à tel comportement était désarmant quand on avait grandi dans un palais, entourée de serviteurs et de courtisans suffisamment intelligents pour ne pas tenter de mentir. Il était quasiment impossible de mentir de manière convaincante à un Almeracien de sang noble ... ou tout au moins, de lui mentir de manière convaincante lorsque toute son attention était accaparée par un point ou un individu précis, comme ce supposé Damian en faisait maintenant les frais. La mère de Maxima aurait été plus facile à berner, elle était une guerrière de renom, une habile vétérane et une chef de guerre expérimentée qui savait qu'il ne fallait jamais laisser baisser sa garde et que le danger pouvait surgir de la moindre inattention. Sa fille, pour le meilleur comme pour le pire, n'en avait jamais fait les frais ... Et elle avait braqué tout son être vers le fragile amas de chair, de sang, d'impulsions nerveuses et d'organes gigotants qui levait les yeux vers elle avec un sourire poli.

Poli, mais probablement faux.

Elle était comme un scalpel paré à l'incision, un télescope braqué vers les étoiles. Elle était focalisée sur un point unique et s'était rendue insensible à son environnement.

Ce Damian - Robin - ne pourrait lui mentir. Elle s'assurerait de le lui faire avoir, car il en allait après tout de son orgueil. Elle estimait le jeune homme et ce qu'il représentait, mais elle avait malgré elle le tempérament orageux de sa mère, et prenait facilement ombrage des puériles tentatives de la duper.

Il ne pourrait plus lui mentir, non... Mais il n'aurait pas à le faire. Si les laquais et les courtisans de la cour impériale avait appris qu'il était impossible de berner un Almeracien de sang noble, ils avaient également très vite pris conscience d'une faiblesse majeure de leurs souverains. Une faiblesse terrible et ô combien facile à exploiter :

Ils étaient terriblement sensibles à la flagornerie.

La jeune princesse Maxima d'Almerac s'efforçait de se libérer des carcans impériaux, mais plus d'une décennie de pouponnage et d'étiquette avaient fait leur œuvre, et le compliment fit mouche... d'autant plus qu'il n'était pas un mensonge.

" Oh... Me-merci ! " bégaya l'adolescente régale, en venant se couvrir le visage d'une main modeste, " Ce ... ce n'est rien ... Ce ... ce n'est qu'une simple pièce que j'ai imaginé en m'inspirant de photographies que j'ai trouvé sur votre "internet" ! "

Son teint déjà marqué avait tourné à la pivoine et elle avait instinctivement fermé les yeux, qui avaient eux-mêmes changés de teinte. La manœuvre engagée là avait été osée ainsi qu'un brin brutale, mais efficace. Le plaisir qu'elle avait eu à échanger avec lui par le passé et l'estime qu'elle portait à cet être et au rôle qu'il incarnait jouait pour lui : à cet instant, il n'y aurait pas eu à tergiverser pour s'assurer que n'importe quel autre humain tentant une telle manœuvre aurait essuyé une verte remontrance.

Cela, allié à son soudain regain de ... "professionnalisme", détourna la princesse de la mauvaise humeur qui avait commencé à poindre en son esprit. Il lui demanda de bien réfléchir, mais c'était inutile : la réponse était limpide, pour elle.

" Oui, bien évidemment. Tous les cadres de l'exposition sont ainsi. Y a-t-il quelque ?.. "

La détonation alerta le jeune homme, mais les sens de son interlocutrice jouèrent en sa faveur : elle s'interrompit en entendant le cliquetis métallique d'une sécurité que l'on ôtais, ainsi que le vacarme silencieux des multiples pièces subtiles présidant à la percussion de la munition. Le coup partit et l'aveugla, comme si elle avait été présente. Ses sens se rouvrirent au monde, libérant l'astucieux apprenti du chevalier noir de leur emprise. L'émerveillement, la candeur et la quiétude qu'elle avait ressenti jusque-là et qui l'avait tant fasciné parmi les spectateurs, pour majorité aspirés par le fantasme d'une métropole capturée par l'entremise d'artistes domptant le rêve, avaient disparus. Ces sentiments avaient cédé la place à une peur irrésistible, ainsi qu'à une rage sourde et sans bornes ; une volonté de destruction aveugle, un sentiment d'injustice dont la réparation ne pouvait - et ne devait - attendre.

Le choc était immédiat, et difficilement compréhensible pour l'Almeracienne.

Pourquoi ? Pourquoi réagir ainsi à l'art ? Pourquoi opposer la violence à un songe capturé dans le sensible ? Pourquoi ? Elle devait avoir une réponse.

" Que se passe-t-il ? Quels sont ces ..? "

Elle s'était retourné vers ce Damian, mais il avait disparu, corps et bien. Il s'était dérobé à sa présence.

Prise au dépourvu, snobé, flouée, elle laissa un bien disgracieux juron filer d'entre ses dents ; la preuve de sa jeunesse et son détachement de plus en plus évident avec les codes d'une royauté pour laquelle elle avait les mêmes réserves que ses parents vis-à-vis de la populace.

De derrière elle, ce qu'elle avait supposé être un visiteur dégaina ce qui, à en déduire par le comportement qu'il adoptait en la pointant dans sa direction, une arme. Les cours de la Justice Academy lui avait appris l'existence et l'usage répandu sur Terre d'armes "à feu". Elle y avait déjà été confrontée et avait pu attester de leur nature grossière et inefficace lors de séances d'entraînement ... Mais Maxima n'aurait jamais pu présumer que des humains auraient pu être si malintentionnés qu'ils auraient pu se présenter en nombre lors d'un tel événement ... Car elle les avait vu, comme elle avait vu les étonnants cadres de ces oeuvres ... Et elle les avaient confondu à tort comme des babioles étranges : de petites cannes, ou bien encore de quelconques appareils médicaux pour résoudre l'une des innombrables détresses que leurs fragiles physiologies simiesques pouvaient expérimenter à tout instant. Elle avait trouvé cela intéressant, curieux ... mais pas alarmant.

Elle s'en voulait maintenant d'avoir été si candide ... Mais cela ne répondait pourtant pas à sa question : pourquoi ? Pourquoi se présenter armer et, surtout, pourquoi tenter de nuire à ses semblables au sein d'un tel lieu ?

L'humain armé s'exprima, tenta de la diriger d'une voix forte dans la direction de la foule, en la braquant avec insistance.

Il se mit à trembler quand un kaléidoscope de couleurs indescriptibles l'aveugla et qu'il rouvrit les yeux sur une grande extraterrestre en tenue royale Almeracienne.

On était à Gotham, il ne devait pas s'attendre à être confronté à une métahumaine.

Du Grand Hall où les otages étaient rassemblés, on n'entendit guère qu'un cri de surprise. Un de plus.

***

La lutte qui opposait Robin aux partisans d'Anarky était terriblement inégale. Elle n'allait que dans un sens, et ni le nombre ni l'équipement ni changerait grand chose : il était Robin, il était le fils de Batman et l'ultime héritier de la Ligue des Assassins, le pinacle de deux des plus terrifiantes traditions que la Terre ait porté à sa surface ; une force contre laquelle les cohortes anarchiques d'anarchistes disparates ne sauraient espérer pouvoir tenir.

Maxima, elle, surgit plus tard, alors que les hostilités avaient déjà été entamées. Elle tendit une main bienveillante à la foule que Damian avait orienté dans la direction de la sortie principale, planant à quelques mètres au-dessus du sol avec l'allure impressionnante que seule pouvait conférer la combinaison d'une cape et de pouvoirs de lévitation. Sur leur chemin, les quelques terroristes assez fous pour avoir tenté quelque chose contre la jeune héroïne étaient à terre, essayant de se débattre pour se libérer de leurs liens.

Une nouvelle paire d'entre eux épaulèrent leurs armes dans sa direction, eux qui avaient tenté de garder la foule en respect jusque là. Ils appuyèrent sur leurs gâchettes à plusieurs reprises, en vain. Entre leurs mains, le métal de leurs armes prit vie et se contorsionna. Semblable à des serpents de métal, ils s'enroulèrent et figèrent complètement leurs mains, les neutralisant sur le coup sans que la moindre attaque n'ait été portée.

La mère de Maxima aurait probablement été beaucoup plus démonstrative, et beaucoup plus expéditive. Elle aurait fait parler ses poings comme l'une des trop nombreuses brutes que la Terre comportait ... Mais la seconde Maxima n'avait pas les mêmes opinions. Elle pensait pouvoir résoudre les conflits en démontrant à ses adversaires qu'il était rigoureusement inutile d'essayer de lutter ; qu'ils pouvaient se rendre et qu'une issue pacifique pourrait être trouvée. Pour cela, la démonstration de ses impressionnantes capacités héréditaires auraient dû être suffisantes ...

Mais c'était sans compter sur Gotham et les forces rageuses du changement chaotique qui l'habitaient.

Sa démonstration ne suffirait pas. Elle était trop lente et trop ciblé... Elle avait pensé que seul suffirait de neutraliser ceux qui s'en prendraient à la foule ou à elle. Elle avait pensé que Robin pourrait s'en sortir seul ... Elle avait tort.

Une fois de plus, elle ressentit la catastrophe à venir une seconde trop tôt ... mais une seconde trop tard pour l'empêcher.

Elle eût seulement le temps d'ériger instinctivement une barrière psionique pour Robin et la foule, sans avoir le temps de la façonner avec précision et minutie.

Son attention était accaparée par l'horreur du sillon de destruction qu'elle voyait déjà poindre. Ses boucliers tiendraient, assurément, et elle n'aurait rien à craindre de cette conflagration ... Mais à quel prix ?

Déjà, la folie de cet autodafé l'affectait plus profondément qu'elle ne l'aurait cru possible ...


Dernière édition par Maxima d'Almerac le Sam 12 Mar 2022 - 9:14, édité 1 fois
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Re: On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Lun 14 Fév 2022 - 17:36

Pendant le combat, Damian avait repéré du coin de l’œil la présence de Maxima dans la salle. Elle se chargeait de permettre l’évacuation des civiles, neutralisant une série de ces iconoclastes au passage. Cela convenait parfaitement à l’écuyer du Chevalier Noir qui pouvait ainsi se concentrer sur la neutralisation de ses ennemis. Sa méthode de combat est… peu-orthodoxe, et cela est un euphémisme, pour la faune Gothamite et Damian sait qu’elle se retient. D’une certaine manière, cela l’arrange. Pour la même raison que son père se montre farouchement territoriale concernant les autres héros ne travaillant pas sous ses ordres, Damian considère aussi que l’intervention actives et répétée de métahumains dans les affaires de Gotham ne ferait que desservir la légende du Batman… et surtout la peur qu’il inspire. Après tout, la Chauve-Souris et ses acolytes ne restent que, malgré leurs entrainements et leur talent, de simples humains.
 
Mais cela ne suffit pas à empêcher la catastrophe de se produire. Les deux jeunes héros n’ont pu empêcher cet innommable acte de vandalisme gratuit de se réaliser. Les instants suivant la pression du bouton, ultime acte de mesquinerie de la part de ces anarchistes, parurent se prolonger à l’infinie. Dans un premier temps, ne purent s’entendre qu’une suite de détonations accompagnées du bruit des cadre en bois volant en éclat, de leurs débris s’écrasant sur le sol, de la substance liquide qui s’étale avec fracas sur toutes les surfaces de différentes salles du musée. Pendant quelques instants encore, il ne semble ne rien se passé, mais c’est juste le calme avant la tempête. Damian le sait. Maxima l’a également senti et déjà élèves une protection pour protéger les personne présente de l’enfer qui va se déchainer… et l’enfer se déchaina.
 
Soudainement, en quelques instant, des brasiers surgissent de partout alors que la substance pyrophorique atteint sa température de combustion spontanée. Toutes les salles du musée sont envahies par la lueur rougeâtre des flames qui se déchainent, le crépitement infernal qui accompagne la montée en force de celui-ci et réveille la peur instinctive du feu qui existe en chacun, la chaleur qui troubles vos sens et aspire votre force et enfin la fumée noir et suffocante qui vous désoriente et par lesquelles vous mourrez si les flammes ne s’en charge pas. Il n’a fallu moins d’une minute pour que le bâtiment soit envahi par les flammes. Et à cette scène apocalyptique, ne tarde pas à s’ajouter les « hurlements des damnés », fournit par le chœur de la foule terrifiée. À cela s’additionnera rapidement l’odeur des différentes matières en train de brûler.
 
Pendant cet instant où tout bascule. L’héritier de la Chauve-Souris se sent prit en plein désarrois, il réalise qu’il n’a put ni anticiper, ni empêcher la catastrophe de se produire. Et maintenant des œuvres d’arts inestimables, pas tant pour leur valeur monétaire que l’héritage qu’elles représentent pour le génie humain, sont en train de partir en fumée. Et la situation serait bien plus hors de contrôle si sa camarade de la JLAcademy n’était pas intervenue pour protéger la foule avec ses pouvoirs… bien que peut-être au dépends de l’intégrité structurelle du bâtiment.
 
Le porteur de l’uniforme de Robin décide d’immédiatement agir. Il commence par se venger en administrant un coup d’une rare violence, au responsable de cela qui était occupé à ricaner en voyant son œuvre. Au point qu’un craquement sonore se fit entendre par-dessus le bruit de l’incendie. Les os se sont brisés sous l’impact du coup, et Damian à frapper à un endroit dont il sait que sa victime ne pourra jamais complètement récupérer. En faisant cela, la vermine qu’il a attaquée ramène sa tête en arrière, et le masque qu’il portait tombe. Damian reconnait alors la personne en question, l’un des responsables du musée… celui qui avait la charge d’organiser l’exposition temporaire. La disposition des tableaux était donc bel et bien étudiée pour optimiser la destruction.
 
Mais le jeune homme n’a pas le temps de s’arrêter là-dessus. Il observe autour de lui. La barrière érigée autour d’eux, et maintenue par Maxima, les préserves de la plupart des désagréments de la situation et lui permet de l’analyser. Il remarque que plusieurs des mesures anti-incendie de l’établissement se sont mises en routes, notamment la fermeture des portes coupe-feu, les alarmes ainsi que le système de lumière au sol pour guider le personnel et les visiteurs vers les sorties… mais aucunes traces des systèmes extinction des flammes. Si le système de sécurité fonctionne, c’est que quelque chose d’autre empêche celui-ci de s’activer. Au moins, l’évacuation se poursuit, bien que dans une certaine confusion, à la suite du mouvement initié par l’attaque de Damian. Le couloir de protection formée par Maxima protège la foule et ouvre un passage vers la sortie. Mais Damian s’inquiète de l’état psychologique de sa partenaire, il devine qu’elle ne doit pas comprendre la raison de tout cela… et qu’elle accepte probablement mal l’idée de voir toutes ces créations disparaitre dans l’incendie.


-        MAXIMA !!! Il y a un problème avec le système anti-incendie ! Je vais essayer de réparer cela, mais il faut que tu t’occupes de finir d’évacuer les civiles ! Et fait attention au bâtiment, il se fragilise.
 
Immédiatement après avoir partager ces informations avec l’héritière du trône d’Almerac, Damian s’élança et traversa le bouclier. Alors même qu’il était en plein mouvement, le jeune prodige revêtit son masque à gaz pour se protéger de la fumée et des émanations toxiques et rabattit sa capuche pour s’offrir une protection supplémentaire contre les flammes et la chaleur. Cette situation, il l’avait déjà vécue… pas seulement lors des sauvetages dans les flammes qu’il avait déjà pratiqués, mais encore récemment lorsqu’il avait accompagné le directeur Palmer dans le complexe carcéral de Grande Maison lui-même prit dans un incendie. Comme pour cette dernière situation, il ne s’agissait pas seulement d’entrer et de ressortir avec une éventuelle victime sur le dos, il s’agissait de s’enfoncer toujours plus en avant dans les flammes pour sauver ce qui pouvait l’être.
 
Le jeune homme connaissait parfaitement les plans du bâtiment, il faisait partie des édifices dont il était attendus qu’il sache de mémoire le reconstituer. Il savait où chercher pour trouver la source de son problème. Mais il savait également qu’il n’avait pas le temps d’être prudent, chaque seconde qu’il perdait était potentiellement des dégâts irréversibles supplémentaires pour le patrimoine de ce monde. Sans hésiter une seconde, Damian poursuivait son chemin en courant, bravant parfois directement les flammes pour gagner du temps. Quand il le pouvait, il s’arrangeait pour combattre l’incendie à son niveau utilisant ses gadgets ou en faisant éclater les extincteurs… pas la méthode la plus efficace, mais celle qui lui faisait gagner le plus de temps. À un moment, entendit un craquement sourd et vit des morceaux du plafond céder et tomber en sa direction. L’acolyte du Batman dut fournir un impressionnant bond en avant pour ne pas finir écraser… ni être bloquer par l’éboulement qui l’aurait forcé à un détour. Ce fut à ce moment d’ailleurs qu’il perdit la position de Maxima de vue.
 
Damian atteignit enfin l’accès au sous-sol, il dût pour cela forcer le passage d’une des porte-coupe feu, celles-ci étant fermé magnétiquement et ne s’ouvrant que dans un sens pour permettre une évacuation. Il s’avéra rapidement que les Partisans d’Anarky avaient également piégé l’endroit, le couloir étant également en flamme alors qu’il n’y avait rien à brûler… probablement pour empêcher quiconque de venir réactiver le système anti-incendie. Damian n’avait aucun moyen d’éviter le feu, donc il décida de s’emmitoufler du mieux qu’il pouvait dans sa cape et de faire confiance aux propriétés ignifuge de son costume. Puis, combattant la peur instinctive des flammes que tout être vivant possédait en lui, il se lança dans le couloir, avançant résolument vers son objectif. Bien qu’il ne s’agisse que d’une distance de quelques mètres, Damian eut l’impression de courir sur une distance beaucoup plus longue. Pendant cet instant, ses sens furent saturés, il n’entendait rien à part le hurlement du feu, il ne voyait rien à part l’éclat des flammes en contraste avec la noirceur de la fumée s’en dégageait, il sentait rien à part une chaleur insupportable. Mais finalement, il atteignit son objectif… la salle où étaient entreposé les bombonnes contenant les agents d’extinctions pour lutter contre les incendies. Un musée contenant de nombreux artefacts qui pourraient être endommagé par un contact prolongé avec un élément liquide, ceux-ci possédaient des mesures anti-incendie sur mesure. Pour cela, on le système de lutte contre les flammes ne projetait pas de l’eau, mais un gaz inerte ininflammable permettant d’étouffer les flammes sans endommager les œuvres (et qui était suffisamment peu toxique pour n’être dangereux pour les personnes exposées).
 
Les iconoclastes responsables de l’autodafé en cours le savaient. Ils avaient donc pris soin de fermer les valves pour empêcher le système d’éteindre les flammes. Ils n’avaient pas désactivé le système lui-même car un tel acte aurait immédiatement envoyé un signal au GCPD et aux pompiers. À la place, ils avaient juste rendu celui-ci inopérant. Aux pieds du jeune prodige, se trouvait un cadavre. Une employée à la sécurité du musée qui gisait là, le crâne fracassé par derrière. Damian n’avait pas le temps de s’apitoyer sur le sort de la pauvre femme et commença immédiatement à rouvrir les vannes aussi vite qu’il lui était humainement possible de le faire. Au fur et à mesure que les vannes s’ouvraient, le système automatique se mit enfin en marche et l’une après l’autre les différentes salles du musée s’emplirent de jets de gaz froids qui se vaporisa au contact de la chaleur et étouffèrent progressivement les foyers d’incendie. Ci-et là, certains brasiers persistaient, mais il n’y avait plus de risques d’embrasement généralisé.
 
Damian se posa quelques instants, récupérant sa respiration. Il craignait de remonter pour voir l’ampleur réelle des dégâts. Mais il finit par se relever et retourna en direction des salles d’exposition. Les dégâts s’avérèrent vite êtres importants. Les tableaux utilisés pour l’exposition temporaire, qui avaient à leur corps défendant été utilisé comme support pour les bombes, étaient définitivement perdu. Cela était également vrais pour le tableau de Damian… mais aux yeux de ce dernier, si cela lui faisait effectivement mal, c’était une moindre perte. Il était jeune, il avait du talent, il possédait encore la base sur laquelle il avait établit son travail… il pourrait la recréer bien qu’il ne serait peut-être pas identique. Mais les créations des artistes disparus depuis longtemps, leurs pertes serait irremplaçable. Heureusement, les pièces les plus précieuses du musée étaient protégés par du verre ignifuge justement pour ce genre de situation… bien que certaines de ces vitres possédaient des traces qui démontraient qu’ils n’auraient peut-être pas tenu encore longtemps.
 
Malheureusement, l’immense majorité des œuvres avaient été abimés dans l’incendie. Si une partie importante d’entres elles pourraient être récupéré au prix de beaucoup d’effort et de soutiens financier, un nombre non négligeable d’œuvres étaient irrémédiablement perdue… le musée serait obligé de commander des copies, mais les originaux n’étaient plus récupérables. Et encore, la situation aurait été bien pire sans l’intervention de Maxima. Les pouvoirs de cette dernière avaient sauvé beaucoup de personnes ainsi qu’une partie des œuvres… bien que dans le feu de l’action et dans la panique, ses pouvoirs avaient grandement fragilisé la structure générale du bâtiment qui risquait de s’effondrer. Mais cela était principalement de la tôle, de la pierre et du verre. Il serait plus facile de reconstruire et même d’améliorer le bâtiment que de récupérer les œuvres perdues.
 
Au-dehors, Damian entendait les sirènes des services de secours, du GCPD et des combattants du feu. Ces derniers investissaient déjà l’édifice pour en finir avec l’incendie. Il entendait aussi des sanglots, ceux de personnes se remettant difficilement de l’incendie, il entendait aussi les plaintes du directeur du musée qui pleurait la fin de sa carrière plus que les dégâts fait à la collection elle-même. Damian n’en avait cure pour l’instant, il continuait d’observer les dégâts autour de lui, sentant monter en lui une colère sourde, et l’envie de la passer sur les responsables de cette horreur. Ses pas le menèrent finalement à rejoindre la princesse Almeracienne.
 
-        Je suis navré que tu aie eut à assister au genre de dérive dont certains membres de mon espèce sont capables. Mais sans toi, les choses auraient été bien pire.
 
Cette dernière phrase était sans doute toute l’histoire de sa propre famille. Cela faisait des décennies que le Chevalier Noir et ses alliés opéraient à Gotham, et la ville ne semblait pas s’améliorer, certains les accusaient même d’empirer la situation par leur seule présence. Barbara Gordon, la première Batgirl, avait un jour déclaré à Damian qu’on ne pouvait être sûr si le combat qu’ils menaient améliorait les choses, mais que sans eux elles seraient indéniablement pires. Ici, sans les pouvoirs de Maxima, les victimes de l’incendies se seraient compté par dizaines, morts et blessé confondu… et il n’était pas sûr que Damian aurait été en mesure de sauver, à lui seul, la collection d’objet d’art exposé.
 
Bien que dans son ton, Damian faisait de son mieux pour ne pas donner l’impression d’être affecté, pour conserver l’image du Robin qui contrôlait la situation, intérieurement il était mortifié par ce qu’il considérait comme étant un échec personnel. Ces raclures n’auraient jamais dû pouvoir ainsi le tromper. Il les avait sous-estimés, et le musée en avait payé le prix.
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Re: On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Lun 21 Fév 2022 - 22:11



On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] EXnhURlLa princesse Maxima d'Almerac put distinctement discerner l'intégralité des explosions qui s'enchainèrent une à une dans le bâtiment. Chaque nouveau pyroclaste libéré par les cadres éclosant en un fleur de flammes et de cendres qui venait s'enfiler à la suite de la précédente. Une guirlande d'un raffinement malsain que seul troubla la bulle disgracieuse de l'Almeracienne qui avait déjà pulvérisé l'inestimable - mais si fragile - structure du musée autour des innocents visiteurs de l'exposition.

L'impérieux déchaînement du feu dans le bâtiment transforma en quelques secondes à peine ce qui avait été un lieu d'admiration et de recueillement sur le génie artistique humain en paysage mercurien. Un enfer irrespirable et inhospitalier où seul semblait pouvoir encore se tenir l'extraterrestre, plus affectée par ce que signifiait le carnage que par le carnage lui-même. La terreur et l'incompréhension de la foule la frappait plus durement que les flammes, comme le faisait les éclats éparses de jubilation qu'elle percevait ça et là chez les terroristes, et qui lacéraient sa volonté comme autant de dagues forgées dans la malice d'une race aux pulsions encore si primitives.

Là se manifestaient toutes les mises en garde que l'on lui a avait faite à l'Academy ; le laconisme de sa mère, la brutalité de son père et les années d'éducation impériales lui revenaient, violentes et limpides : ces vermines qui défiaient l'ordre sacré de la société n'étaient que les têtes folles du troupeau, et il lui revenait de les couper avant que la maladie ne se propage. Des choses, même pas des êtres, qui lui étaient en tout point inférieures et qu'elle n'avait pas à se justifier de devoir supprimer. Cela aurait facile, désespérément facile. Beaucoup plus facile que d'essayer de les sauver, tant le moindre mouvement de son corps ou de son esprit pourrait avoir des répercussions apocalyptiques sur les balbutiants agrégats de neurones qui se présumaient souverain de leur verdoyante poussière stellaire.

Là était l'épreuve. Elle devait résister à son éducation - à sa nature ? -. Elle devait se montrer digne de la confiance que lui avaient accordé les héros de la Terre en l'accueillant sur leur planète. Elle devait se montrer digne de leur héritage, de leurs idéaux d'espoir et de solidarité. Elle devait s'élever contre la tyrannie qu'avait si longtemps incarné ses ancêtres plutôt que d'y succomber.

Cette rage bouillonnante, elle n'était pas la seule à la ressentir. Elle était si prégnante, si ardente, qu'elle s'imposa à elle depuis l'esprit de Robin, expliquant avant même qu'il n'ait lieu le cri de douleur déchirant de l'un des barbares. Elle ne comprend pas, non. Elle ne comprend pas pourquoi un tel déchaînement de violence pourrait avoir lieu. Pourquoi la colère pouvait s'articuler de la sorte à l'égard d'idées et d'icônes, comme pour transformer l'art tout à la fois en arme et en victime d'un conflit obscur où il n'aurait jamais dû apparaître. Les soldats combattaient les soldats, ou bien les soldats s'attaquaient aux structures et aux moyens qui permettaient aux soldats ennemis de fonctionner ... Mais quel intérêt y avait-il à s'attaquer aux œuvres d'arts ? Pourquoi réduire au silence le témoignage de ses semblables sur le monde et l'héritage de leur vision ? Est-ce que ces terroristes étaient en guerre avec la notion même de civilisation ?

Le cri d'alarme de Robin la tira de ces considérations métaphysiques, et elle hocha la tête. Tandis qu'elle le délivrait du bouclier qu'elle avait érigé autour de lui, elle tourna un regard frôlant déjà l'incandescent vers l'entrée du bâtiment. Des cris de surprise et de peur s'élevèrent à nouveau quand deux rayons optiques dorés frappèrent les grandes portes gothiques de la structure qui se désagrégèrent comme du papier à cigarette laissé à la bougie.

Un simple appel de part suffit à faire comprendre à la populace que leur salut n'était pas loin, bien que la princesse peinait à faire la différence entre la terreur et la reconnaissance que ces Terriens pourraient avoir à son égard.

L'issue de secours créée et avec l'assurance que les victimes sauraient la trouver par eux-mêmes, Maxima tenta ensuite de participer au sauvetage des œuvres, tentant ici d'étouffer les flammes dans une bulle hermétique, ou là de souffler dessus, ou bien même de transmuter une peinture en matériau ininflammable. En vain. Chaque effort, chaque tentative semblait déboucher sur une petite catastrophe de plus, s'ajoutant au cataclysme ambiant. Peut-être qu'elle aurait été en mesure de sauver la structure, oui, si elle avait pu prévenir en amont son déclenchement. Il y avait maintenant trop de variables et trop d'incertitudes quand aux conséquences de l'utilisation de ses capacités pour que l'aspirante héroïne ne se laisse aller à des expérimentations inconsidérées : les témoins de ses petites initiatives se retrouvaient aux débris de peintures, aux rectangles d'amiante aussi disgracieux que les reliquats de cadres qui les ornaient ou encore aux simples trous sphériques qui donnaient ça et là l'impression qu'une divinité gourmande était venue coller des coups de cuillère à glace dans la réalité.

Ce fut même probablement en partie de sa faute si Robin se retrouva livré à lui-même derrière un mur de débris, à cause de ses actions qui avaient endommagé la structure du bâtiment, à cause de cette grande bulle de protection qui, si elle avait sauvé les citoyens de Gotham, n'avait pas été en mesure de préserver la structure.

Elle resta ainsi plusieurs minutes, incertaine, tétanisée, immobile dans les flammes comme une démone que l'on aurait pu imaginer incapable d'apprécier l'envergure de la destruction qu'elle avait causée.

Ce fut ainsi que Robin la retrouva, alors même que les flammes s'en étaient allées trouver une proie plus coopérative que la noble Almeracienne.

Une Almeracienne désabusée devant le carnage créé tant par l'action des humains que par la sienne.

" Est-ce vraiment le cas ? "

Son regard se portait sur les dégâts, et en particulier sur ceux qu'elle avait elle-même causé. Les portes et le couloir qui menait vers elles ... Le couloir avait pris des allures de second hall, creusé dans la pierre, le béton et l'acier. Une grande bulle laissée là au mépris de toute convention architecturale, comme sa propre contribution artistique aux musées de Gotham. Un vide à la hauteur de celui qui occupait les pensées de sa créatrice, piégée dans les conséquences d'un révolte iconoclaste.

" J'ai causé plus de dégâts qu'eux en essayant de les arrêter. Toutes les victimes ont fui de peur devant ce que j'ai fait, et les criminels n'ont même pas réfléchis à deux fois avant de commettre leurs actes ... Sazu doit avoir raison, je ne suis pas un instrument de paix, je suis une arme de guerre. Nous n'arrivons pas à tenir en place un Empire qui nous connaît et craint notre puissance, alors comment est-ce que je pouvais espérer faire quoi que ce soit avec des êtres qui ont l'air de ... chercher à se faire tuer comme si cela allait leur donner raison ? "

Pour la deuxième fois de la soirée, des larmes se mettaient à couler le long des joues de la princesse. ce n'étaient plus des larmes de joie, cependant.

" Comment est-ce que les choses auraient pu être pire ? J'ai détruit le bâtiment ! J'ai sciemment ignoré les assaillants alors même que je savais qu'ils étaient là ! J'ai été incapable de les reconnaître pour ce qu'ils étaient alors que ... alors que c'était mon rôle ! C'est ce pourquoi je suis venue ici ! Ce pourquoi l'Académie était censée me former !.. Je n'ai fait que donner aux témoins un visage à conspuer. J'aurais dû pouvoir empêcher tout cela.

Je me suis couverte de honte. Voilà tout ce que j'ai réussi à faire.
"


Dernière édition par Maxima d'Almerac le Sam 12 Mar 2022 - 9:14, édité 2 fois
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Re: On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Mer 23 Fév 2022 - 0:16

Le jeune homme s’était attendu à ce que sa collègue encaisse mal les destructions causées par cette attaque aveugle et barbare. Mais pas à ce point. Pendant quelques instant, Damian fut complètement démunis face à la détresse de l’héritière du trône impériale d’Almerac, ignorant comment faire pour réconforter. Il ne s’agissait pas d’un exercice auquel il était familier, en temps normale, Damian était plutôt un partisan du « marche ou crève », mais il éprouvait une certaine empathie pour son interlocutrice après leur échange à la JLAcademy.
 
-        Je…
 
Que pouvait-il dire ? Effectivement, les dégâts étaient importants. Effectivement, le musée ferait face à des dépenses pharaoniques pour réparer sa structure…Effectivement l’utilisation de ses pouvoirs et surtout son émotivité était à travailler, mais Damian avait déjà travaillé avec Superboy à une époque où il découvrait encore ses pouvoirs et leur puissance. Damian avait aussi déjà éprouvé ce sentiment d’échec où il se disait qu’il aurait dût être meilleur, qu’il aurait put être meilleur. La sensation était mille fois pire quand on se retrouvait après cela devant quelqu’un qu’on estimait. Là où, les individus avec des niveaux d’exigences moins élevés, se justifiait par le fait qu’ils avaient fait ce qu’ils pouvaient, pour les individus comme lui ou Maxima ce genre de justification n’aidait en rien.
 
Machinalement, la main de Damian glissa dans une poche, à l’intérieur de son costume. De là, il en retira un morceau de tissu, un mouchoir qu’il tendit à Maxima sans dire un mot. Il cherchait quoi dire. Il cherchait comment lui exprimer qu’il avait aussi faillit à son niveau en n’anticipant pas l’attaque de l’ennemi… mais sa fierté l’en empêchait.
 
-        Ceux qui te conspuent sont au moins en vie pour le faire. Je ne…
 
Sa pensée fut interrompue par l’arrivée d’un nouveau protagoniste. Le directeur du musée en personne, un petit homme gras, au crâne et dégarni et au visage rougeaud. Revêtu d’un costume de soirée assez onéreux… trop cher pour un simple directeur de musée, si prestigieux soit-il. Maintenant que les incendies étaient maitriser, il venait constater les dégâts. Il parlait à un inspecteur de police l’accompagnant d’une voix indignée. Il ne pouvait que se lamenter sur l’ampleur des dégâts ainsi que l’impact sur sa carrière. Dès qu’il vu les jeunes héros, il se dirigea vers eux, pointant un doigt accusateur sur Maxima.
 
-        Vous !! C’est par votre faute et votre imprudence que ce désastre à eut lieu !! Vous auriez sûrement pu l’empêcher de se produire avec vos « super-pouvoirs » et voyez le résultat de votre action. Ce temple de l’art réduit à néant. Le travail de plusieurs vie détruit…
 
La raison pour laquelle il prenait ainsi Maxima à parti plutôt que Robin était évident. Cet homme craignait la réaction du Batman s’il s’en prenait trop vertement au jeune prodige, mais face à une jeune héroïne apparemment totalement inconnue à Gotham, il se sentait plus confiant… d’autant plus qu’il pouvait toujours se cacher derrière la police si celle-ci réagissait à ses critiques. Peut-être même percevait-il la détresse psychologique de Maxima. Les paroles et l’hypocrisie de cet homme ne tardèrent à faire que Damian prit ombrage d’un tel comportement.
 
-        J’en ai assez entendu.
 
Le jeune homme se dressa devant le directeur et l’attrapa violement par le col de la chemise pour tirer à sa hauteur. Bien que Damian était encore qu’un enfant, sa génétique amélioré et son entrainement lui offrait une force peu commune pour son âge. Et bien que l’homme lui faisant face était plus grand et probablement plus lourd que lui, il ne put rien faire pour se dégager de la poigne de l’acolyte du Chevalier Noir. Même derrière le masque du jeune prodige on pouvait sentir un regard lourd de menace à l’égard de son interlocuteur.
 
-        Si je ne m’abuse, c’est à vous que l’on a confié la tâche de veiller à la promotion et à la protection des trésors de ce musée. Et pour couvrir votre échec vous chercher pathétiquement un bouc-émissaire en espérant sauver votre carrière. Où étiez vous donc durant l’attaque ?
 
Il n’avait pas besoin d’entendre la réponse outrée du directeur. Le regard acéré du fils du Batman avait déjà noté plusieurs éléments indiquant qu’il était occupé à diner en bonne compagnie dans un restaurant chic. Les tâches de sauces rapidement essuyer sur son costume, le parfum d’une femme émanant encore de lui, la trace de rouge à lèvre sur son col. Sans ménagement, Damian traina le petit homme avec lui jusqu’au corps de l’un des hommes responsables de cela.


-        Vous le reconnaissez, n’est-ce pas ? Il s’agit de l’un de vos associés. Plus précisément, celui qui est responsable de l’exposition temporaire qui se tenait, et qui a servit de base à l’attaque que son groupe comptait porter. D’autres membres du groupe faisaient sûrement partie des bénévoles. Avez-vous ne serait-ce que soupçonné quelque chose ? Vous êtes vous-même intéressé à comment il préparait cette exposition ? Où votre incompétence est telle que vous vous en fichiez bien tant qu’il vous laissait le loisir de détourner les fonds du musée pour vous permettre d’impressionner votre secrétaire ?
 
Damian relâcha brusquement son étreinte, envoyant le gros bonhomme s’écrouler face contre terre. L’inspecteur de police, pour sa part, veillait à se tenir à l’écart de la discussion, mais arborait un sourire amusé face à la scène.
 
-        Ne tentez même pas de vous dédouaner de vos responsabilités dans cet échec. La damoiselle que vous avez accusé à peut-être provoquer des dégâts, mais elle a sauvé la vie des visiteurs. La réputation de cette institution aurait bien plus pâti s’il y avait eu des morts. Ne vous trompé pas, votre carrière est probablement bel et bien finie après cela. Mais j’espère pour vous que vous consacrerez le temps qui vous reste en tant que directeur à vous rendre utile à la restauration de ce musée et de sa collection. Si j’apprend que ne serait-ce qu’un centime a été détourné de cette objectif, je viendrai m’occuper personnellement de votre cas. C’est bien compris ?!
 
Damian se retourna pour se diriger vers Maxima. Il sortit son grappin de sa ceinture et visa le trou fait dans la verrière brisée un peu plus tôt par l’intervention des partisans d’Anarky. Une détonation retentit alors que le grappin s’envolait pour s’accrocher sur le toit… malgré que celui-ci ait été bien fragilisé par les dommages infligés à la structure du bâtiment. Il fit un simple geste envers Maxima l’invitant à le rejoindre.
 
-        Je pense qu’il serait préférable que tu m’accompagnes, princesse.

Damian appuya ensuite sur le bouton de son lance-grappin pour se hisser vers le sommet. Une fois atteint, Damian grimpa d’un geste fluide dessus sans porter un regard en arrière. Une fois sur le toit, Damian observa un instant le ciel, jusqu’à ce qu’apparaisse l’un des dirigeables du GCPD patrouillant dans le ciel. Cette fois encore, Damian utilisa son grappin pour s’y accrocher et invité Maxima à le suivre. Il se hissa au sommet du ballon, un endroit où ils pourraient parler sans craintes d’être interrompu.
 
-        Ne prête pas attention aux critiques de ces gens. Notre rôle n’est pas de nous faire aimer d’eux, juste de les protéger. À Gotham, même mon mentor à presque autant de partisans que de contestataires … et ce malgré tout ce qu’il a fait pour eux.
 
Damian se tourna vers Maxima. Il se tenait droit, les mains derrière le dos pour inspecter son interlocutrice. Habitude qu’il avait prit en observant les postures de son grand-père et de sa mère durant l’époque où il vivait au sein de la Ligue des Assassins. Il observa son interlocutrice pour se rendre compte de son état.
 
-        Tu te demandais de comment la situation aurait put être pire ? Tout ces gens auraient pu mourir dans l'incendie. Le bâtiment peut facilement être reconstruit, on peut encore espérer récupérer les dégâts fait sur la plupart de ces œuvres. Mais si une seul de ces personnes avaient péris, tout le potentiel de celle-ci aurait été irrémédiablement gâché.
 
Cette dernière phrase pouvait sembler un peu hypocrite venant d’un membre de la lignée des al-Ghûl, une lignée qui s’était fait une spécialité d’échapper à la mort à travers les siècles. Lui-même avait déjà connu l’étreinte de celle-ci et en était revenu. Mais ce genre de don était loin d’être à la portée de tous.
 
-        L’utilisation de tes pouvoirs aurait sans doute été perfectible, c’est un fait. Mais c’est précisément pour cela que tu as intégré l’académie de Palmer, n’est-ce pas ? Pour apprendre à devenir une héroïne ? Pour l’instant, tu peux te satisfaire d’avoir put sauver de nombreuses vies. Je…
 
Encore une fois, Damian s’interrompit. Il n’était toujours pas prêt à admettre qu’il ne s’en serait probablement pas sortit aussi bien sans l’aide de Maxima. Pas prêt à admettre qu’il ait put se faire ainsi dépassé par des individus aussi insignifiants. Les paroles qui suivirent étaient emprunte d’un certain découragement.
 
-        Je sais ce que cela fait de se sentir dépassé au milieu d’un champ de ruine. C’était comme ça à Métropolis quand les Kandoriens ont attaqué.
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Re: On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Ven 11 Mar 2022 - 20:21


On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] JhqCxpjL'initiative était bienvenue. Probablement futile, mais bienvenue. Quelque paroles réconfortantes ne parviendraient pas à refermer si facilement une blessure que la princesse almeracienne avait ouverte d'elle-même. Elle accepta la pièce de tissu qui lui fut tendue, avec une reconnaissance sincère pour les sentiments qu'elle sentait poindre derrière la façade monolithique de la succession du protecteur de Gotham, bien qu'elle fut bien incapable de comprendre sa signification ou son utilité auprès d'une telle civilisation.

Elle le serra contre sa poitrine, alors qu'elle forçait les larmes à s'évaporer presque aussi vite qu'elles quittaient son corps. La faiblesse était mal vue sur Almerac, et la sensibilité de la princesse en cet instant précis lui aurait certainement attiré les foudres de ses semblables : les Almeraciens étaient les prédateurs et non les proies, ils n'avaient aucune faiblesse, car les faiblesses étaient ce qui offraient aux prédateurs un angle d'attaque, un levier de pression.

Ce qui sembla se vérifier presque immédiatement, quand un humain vint se tenir devant elle pour la réprimander, l'index brandi tel un pieu dans sa direction.

Un humain. Un humain, venir lui adresser la parole ainsi. Venir l'accuser, la houspiller, au mépris de toute convention, au mépris de toute logique.

Un simple humain venant tenter de remettre en place une princesse de sang royal d'Almerac, alors même qu'elle dût baisser le regard pour pouvoir trouver le visage du bonhomme potelé. Une interaction grossière et absurde, que la simple différence de taille à l'évident avantage de l'agressée permettait de comprendre et de replacer dans l'ordre de l'Univers même pour l'esprit le plus limité.

Pour Maxima, l'illustration de sa faiblesse était là : il était évident que ce pleutre au cœur usé et fébrile n'aurait jamais osé élever la voix contre elle s'il n'avait pas vu les larmes, et surtout la peine qu'elle avait à les contenir. Un tel affront n'aurait pas été pardonné, sur Almerac. L'impudent aurait été mis à mort instantanément, par elle. Toute sa famille et ses proches se seraient également évaporé, effaçant toute possibilité de futiles représailles ... et toute possibilité que des descendants en viennent à répéter ce comportement et à perturber l'ordre de l'Empire. Une pratique effroyablement barbare que la jeune héritière conspuait, mais qu'elle était pourtant forcée de suivre pour ne pas laisser apparaître sa faiblesse.

C'était en de pareils instants que sa présence sur Terre, auprès d'êtres sensibles et capables de compassion, faisait une véritable différence. Elle ressentait la peur de ce conservateur de musée se rendant peu à peu compte de la bêtise de son initiative, tout autant qu'elle sentait une colère instinctive et viscérale poindre à l'encontre de cet effronté, malgré les légitimes reproches qu'il soulevait ... et qui faisait écho aux craintes de la princesse. Elle ressentait tout cela, oui, et aurait pu mettre un terme rapide et définitif à tout cela, qu'il décide de chercher refuge auprès des gardiens de l'ordre locaux ou non.

Elle était sur Terre, toutefois, et elle n'avait pas à suivre des traditions barbares. Elle aurait pu débattre, objecter, s'excuser ...

Mais Robin s'interposa. Il s'interposa, oui, probablement beaucoup mieux rodé à l'exercice qu'elle ne l'était. Le conservateur du musée avait dégainé ses armes, et le jeune homme répliqua à son tour, croisant le fer et portant de dévastatrices attaques aux implications sévères. Des attaques probablement plus sévères que celles que Maxima aurait pu porter, en tout cas : une mise à mort sociale, une ostracisation.

Un sort pire que le trépas pour bien des humains, forcés de vivre leur déchéance. Une issue qui pourrait finalement être considérée par certains comme plus vicieuse qu'une simple mise à mort ...

Maxima peinait encore à comprendre toutes les implications des traditions terriennes : Almerac était barbare et cruelle, c'était indéniable, mais la Terre avait aussi ses travers. Ses travers, et ses pratiques inavouables.

" Vous n'êtes pas même digne de l'air gaspillé à vous parler. " se contenta de conclure l'impératrice à venir, en s'affranchissant de la gravité.

Elle rejoint son camarade dans les cieux de Gotham, laissant cette puérile mesquinerie flotter dans l'air des ruines du musée. Sa manière à elle de rester calme et en contrôle des événements, alors que tant d'expériences restaient à apprendre sur l'Humanité.

Elle le suivit sans peine en se propulsant à sa suite, et le retrouva sur la canopée de l'un des dirigeables qui survolait la ville. Elle se maintint à quelques dizaines de centimètres du sol, méfiante à l'égard de l'accumulation de gaz volatiles que les humains avaient dompté dans cette enveloppe qui menaçait de s'effondrer à chaque instant. L'ignorance était bénie, car Maxima était probablement plus inquiète de voir les réactions de volutes dansantes qui prenaient place à l'intérieur du dirigeable qu'aucun des membres d'équipage, ni même probablement de Robin ... Se souciaient-il de l'incroyable danger qu'ils prenait à utiliser un tel appareil ?
Un paradoxe de plus à ajouter à l'interminable liste des effarantes excentricités humaines.

Comme, du reste, ce que lui exposait Robin.

" Superman ou Flash parviennent pourtant à se faire aimer. Ils font paraître cela si facile. Je ne ... comprend pas. Si je ne prend pas en compte leurs critiques, quand elles sont légitimes, à quoi bon essayer ... Comment Batman fait-il, pour tenir comme cela ? Si je ... n'y prêtais attention, alors cette ville ne ressemblerait guère qu'aux frontières de l'Empire : une zone de non-droit livrée à la loi du plus fort. Je ... n'ai pas envie d'être cela ... "

Évidemment, il avait raison, la survie de tous ces innocents avait été une réussite, c'était indéniable mais ... ce qui pouvait apparaître pour un exploit aux yeux d'un justicier humain n'était pour elle qu'un constat d'échec. Oui, elle les avait sauvé, mais elle savait également qu'elle aurait pu sauver l'intégralité du musée et arrêter les terroristes, probablement avant même qu'ils n'aient pu lever leurs armes. Peut-être même au moment où ils auraient songé à lancer leur attaque. Elle aurait pu, oui. Elle savait qu'elle en avait les capacités, mais la réalité était tout autre.

Il y avait le pouvoir, certes, et l'entraînement ... mais il y avait l'esprit, aussi.

C'était probablement son esprit qui lui avait joué des tours, ici. Sa volonté de se livrer aux expériences terriennes, de se "déconnecter" de ses obligations. Un simple moment d'errance qui avait mené à un carnage évitable ... du moins pour l'Almeracienne.

" Je ne ... sais pas si tout cela est comparable, Robin. " tenta-t-elle, avec une diplomatie extrême en portant son regard vers Mars, vers la nouvelle demeure des Kandoriens, " Je ne crains pas les Kandoriens ; à vrai dire, j'aurais probablement moins de mal à traiter avec des individus de leur espèce qu'avec ce que nous venons de vivre. Ils sont violents, imbus d'eux-mêmes, mais ils sont surtout résistants et prévisibles. Je suis faite pour ce genre de confrontations ... Ce sentiment d'être dépassé que tu évoques, j'imagine qu'il fait référence à ton impuissance face à eux ... C'est normal, tu n'es pas en mesure de t'opposer à eux. Aucun humain ne l'est, et quasiment aucun héros. "

Elle soupira, en s'essayant néanmoins à un sourire fragile et maladroit : ses opinions, dictées par sa nature et son éducation, étaient évidemment discutables ... mais partaient d'un constat à la fois concret et douloureux :

Un Kandorien pouvait tuer n'importe quel humain d'un regard, tandis qu'elle y résisterait sans effort.

" Moi, je peux. Je fais partie de cette fraction infinitésimale de personnes dans l'univers qui sont à la mesure du génome kryptonien.

C'est cela qui m'a amené sur Terre : le sentiment de responsabilité, de devoir. La volonté d'aider, de rendre utile ce qui m'a été offert plutôt que d'en abuser ... L'exemple de Superman. Je refuse de penser que cela fait de moi un être supérieur ou divin ou n'importe quelle autre euphémisme dont j'ai pu le voir être qualifié, ou Captain Atom, ou ma mère ... mais je suis différente, c'est indéniable.

Je peux ... faire et ressentir des choses auxquelles aucun humain ne sera probablement jamais confronté ... et j'ai encore du mal à m'adapter à votre monde, à vos coutumes, à vos habitudes et ... finalement, à vos limitations.
"

La jeune princesse Maxima ne s'était jamais ouverte de la sorte, pas sur Terre, où une telle occasion - une telle situation - ne s'était jamais présentée, et pas sur Almerac, où de telles préoccupations auraient été balayées avec dédain ... et probablement une rouste, si celui qui l'avait entendu était son père.

" Je ne me suis pas senti ... "dépassée" ... Ou si je l'ai ressenti, c'était parce que je n'avais pas fait suffisamment alors que j'aurais dû n'avoir aucune difficulté à la faire. C'était comme si ... " Une expression triste vint assombrir ses traits royaux, " ... comme si, j'imagine, tu avais eu à sauver une fourmilière, tout à la fois en conservant les galeries, en sauvant les fourmis et en devant arrêter les quelques fourmis qui ont essayé de détruire leur demeure, mais sans les tuer...

... Et pour mener à bien cette tâche, toi, humain, géant, tu aurais tes deux mains et tous tes accessoires, complètement démesurés face à la menace.

C'est ... cela que j'ai ressenti. C'est cela qui m'attriste...

... Et je suis sincèrement désolée que tu aies eu à me voir comme cela... je dois paraître pathétique.
"
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Re: On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Dim 13 Mar 2022 - 22:18

Damian observa pendant quelques instants Maxima II, cette dernière restant en suspension dans les airs, flottant gracieusement à ses côtés à mesures que le dirigeable poursuivait sa route et démarrait une légère ascension pour prendre de la hauteur et mieux couvrir les rues par-dessus lesquels il avait à patrouiller. Le jeune homme parvint cependant à garder son équilibre assez aisément… presque naturellement pourrait-on dire. Il continuait à faire face à l’héritière du trône d’Almerac qui tout du long se maintenait au même niveau par rapport à lui. Bien qu’il soit attentif aux paroles de son interlocutrice, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de se poser la question si le fait de voler requérait un effort de sa part. À sa connaissance, la plupart de héros qui pouvaient voler ne se privaient pas d’utiliser cette aptitude au point qu’il leur semblait parfois plus naturel de ne jamais poser les pieds sur le sol s’ils n’y étaient pas obligés.
 
-        Ne perd pas de vue que tu parles d’êtres possédant tout une série de Super-pouvoirs, dont une super-vitesse. La plupart des menaces du quotidiens ne sont pas des menaces pour eux et ils peuvent rapidement prévenir les crimes au moment même où ils sont commis… ils peuvent se permettre d’être un symbole d’espoir bienveillant. Ni Batman, ni aucun de ses acolytes, ne possèdent de pouvoirs. Malgré tout notre entrainement, la crainte qu’il inspire est un élément absolument vital dans notre lutte contre le crime.. Le revers de cette médaille, c’est que beaucoup à Gotham, et encore plus ailleurs, pensent que nous faisons partie du problème de la ville.
 
La dimension d’apporter de l’espoir était pourtant bien là… même si Damian avait mis longtemps à la comprendre. Batman et ses alliés ne pouvaient peut-être pas empêcher les crimes de se produire, mais ils pouvaient s’assurer que ceux-ci ne resteraient pas impunis. La peur qu’ils inspiraient permettait également de faire filer droit de nombreux citoyens et surtout de nombreux criminels. Plus d’une fois, Damian s’était apprêté à intervenir en patrouille sur une cible où tout le langage corporel démontrait qu’il s’apprêtait à faire un larcin… avant de le voir se dégonfler en regardant le Bat-signal illuminer le ciel. Il prit encore quelques instants à réfléchir aux dires de la princesse d’Almerac
 
-        Quant aux critiques… je vais reformuler. Tu peux les écouter si tu l’estimes utile, mais ne les laisse pas t’affecter. Pour ma part, je prends le parti de faire ce qui me semble juste quitte à en assumer les conséquences. Mon grand-père avait d’ailleurs un proverbe. Il y a trois types de dirigeants : le faible qui ne cherche qu’à plaire, le tyran qui n’agit que pour son intérêt personnel, et le souverain qui à la force de d’agir non pas selon les souhaits du peuple, mais selon les besoins de celui-ci. C’est pareil pour les héros, ils n’agissent pas pour le prestige ou par intérêt personnel, ils essayent de faire ce qui est le mieux pour le plus grand nombre par devoir.
 
Cette maxime, il l’avait appris au sein de la Ligue des Assassins, quand on l’élevait pour en faire le futur dirigeant de l’humanité. Ce n’était pas le milieu le plus démocratique du monde et cela s’en ressentait sur certaines des opinions du jeune hommes. La discussion se poursuivit pour se porter sur Kandor. Quand Maxima regarda vers le ciel, vers la planète Mars, le jeune Wayne suivit son regard. Mais son visage n’affichait aucun sourire, juste une mine concernée. Chaque fois qu’il regardait vers le ciel à présent, son esprit envisageait les différentes possibilités d’une attaque Kandoriennes.
 
-        Ce n’est nullement la puissance des kryptoniens qui m’a fait me sentir dépassé, j’ai l’habitude d’eux. C’est le fait de me tenir au milieu des ruines de Métropolis et de me demander combiens de vies j’aurais pu sauver en agissant différemment. À me demander combien de vie Batman aurait sauver s’il avait été là.
 
Le dirigeable stabilisa alors son vol. Damian souffla un instant. Le souvenir de Métropolis n’avait pas été quelque chose d’agréable pour lui, à plus d’un titre. Il s’accroupit et son regard s’attarda en contrebas. Depuis sa position, il était en mesure d’avoir une vue générale de cette partie de Gotham. Malgré les horreurs dont cette cité était capable, le jeune homme ne se lassait pas d’admirer cette vue. Il savait par quoi était passé cette cité et ne pouvait s’empêcher d’admirer la résilience de ses habitants. Il n’aimait peut-être pas Gotham de la même manière et aussi inconditionnellement que son père ou ses frères, mais il la défendrait jusqu’à son dernier souffle si nécessaire. Qu’importait la nature de l’ennemi.
 
-        Jadis, les immensités stellaires étaient une promesse d’avenir pour les hommes. Maintenant, quand ils lèvent les yeux aux ciels, c’est pour se demander quand viendra l’attaque. Je ne crains pas d’avoir à affronter un Kandorien au combat, si présomptueux cela soit-il. Après tout, Dame Shiva est bien parvenu à en neutraliser un et elle a fait partie de ceux qui m’ont appris à me battre depuis que je sais tenir une arme. Je devrais avoir mes chances non ?
 
Damian avait parlé sur le ton de la plaisanterie, moitié sérieux, moitié crâneur dans ses propos. Ramenant son regard en direction de Maxima, un léger sourire en coin sur le visage pour signaler qu’il ne parlait pas sérieusement… du moins pas totalement. Bien sûr, même s’il n’aimait pas l’admettre, il se savait encore loin d’égaler son ancienne mentor… mais il ne faisait aucun doute dans son esprit qu’il finirait par la surpasser. Mais la vérité était que même avec tout son entrainement, tout son don pour le combat, les Kryptoniens constituaient effectivement des adversaires faces auxquels il n’avait droit qu’à peu de marge de manœuvre. Néanmoins, même s’il le cachait, les paroles de son interlocutrice avait froissé quelque peu sa fierté en soulignant qu’il n’était pas en mesure d’affronter un kryptonien. Assez rapidement, le sourire de Damian disparut et sa mine sévère reprit sa place naturelle en tant qu’expression par défaut de l’acolyte du Batman.
 
-        Dans tous les cas, il est hors de question que je me dérobe au combat quand ils attaqueront mon monde. En revanche, je crains bien les dégâts qu’ils pourront causer. S’ils attaquent tous ensemble la Terre, qu’importe le nombre de héros que nous aligneront pour les affronter, cette planète n’en sortira pas indemne. Et même maintenant qu’ils se tiennent tranquille, leurs agissements ont fortement impacté la perception que l’opinion public à de la Maison des El… qu’importe le nombre de fois où ils ont sauvé ce monde et ses habitants. Je n’ai jamais été le plus grand fan de Superman, mais je n’oublie pas ses accomplissements. Et cela m’inquiète de voir la récente perte de confiance à son égard.
 
Honnêtement, Damian pensait qu’une guerre entre Kandoriens et Terriens était inévitable. Les nouveaux maitres de Mars étaient pourris d’orgueil et considérait sa race comme largement inférieur à la leur. De plus, ils tenaient personnellement Kal-El pour responsable de leurs malheurs, même s’ils ne convoitaient pas la Terre, ils voudraient faire du mal à celui qui avait longtemps été le dernier fils de Krypton. Jusqu’à présent, Damian faisait de son mieux pour se préparer à cette confrontation. Il avait conscience que Maxima avait fondamentalement raison quand elle évoquait les limites des êtres-humains… mais il détestait cela. Et il refusait que ce soit une raison pour lui d’abandonner le combat. Il était résolu à protéger sa famille, sa ville et son monde de la menace que pourrait représenter ces Xénos désormais installé sur la planète rouge.
 
Mais des paroles de Maxima, Damian retira un autre point commun entre eux. La difficulté qu’ils avaient à s’adapter à ce monde. Si pour elle la raison résidait dans son origine extra-terrestre, dans le cas de Damian s’était du fait de son éducation au sein de la Ligue qui l’avait fait grandir à l’écart de ce monde qu’il tentait de protéger. Mais là, c’était un sujet qu’il n’était pas prêt à aborder avec Maxima. Trop personnel. Lorsqu’elle eut fini de parler, Damian prit la parole à son tour.
 
-        Sincèrement princesse. Si je t’estimais pathétique d’une quelconque manière, je ne perdrais pas mon temps à te parler. Ce qui aurait été pitoyable, c’est si tu avais tenté de faire porter ta faute sur quelqu’un d’autre, comme l’a fait le directeur du musée, mais tu préfères assumer tes responsabilités et cela, je peux le respecter.
À dire vrais, je te trouve plutôt… intrigantes. Tu possèdes des pouvoirs immenses, tu es l’héritière d’un des empires intergalactiques les plus puissant du cosmos. Tu n’es ni une exilée, ni la dernière de ta race et tu n’as certainement pas grandit sur cette planète si peu estimé de part l’univers. Et pourtant, tu sembles décidée à aimer cet endroit, à en retirer des enseignements pour t’aider à te définir… et j’avoue être curieux de voir ce qu’il en sortira.
 
Cela était vrais. Même si l’héritière du trône d’Almerac clamait être ici principalement pour suivre les traces des héros comme Superman, elle semblait également s’intéressé aux réalisations des hommes eux-mêmes, et même d’y être sensible. Damian n’avait pas oublié les paroles de Maxima dans le musée, quand ils avaient discuté de son tableau, et cela le changeait des Xénos qui le traitait de singe et considérait les humains comme faibles et stupides… et ce malgré les raclées systématiques que ceux qui avaient osé tenter d’envahir la Terre subissaient à chaque tentative. Néanmoins, il était indéniable que sa camarade avait été marqué par les évènements survenues un peu plus tôt. Damian émit un soupir. Il n’avait jamais été doué pour réconforter les autres… peut-être même était-il l’un des membres de sa famille le moins à l’aise pour ce genre d’exercice.
 
-        Sur Terre, nous avons un proverbe auquel tu devrais peut-être réfléchir. « Ce qui ne nous tue pas, nous rends plus fort ». Ce qui s’est passé au musée était loin d’être idéal, mais peu encore se révéler utile si tu en tire les bons enseignements. Ton usage de tes pouvoirs à endommager la structure du bâtiment ? Soit, tu sais maintenant que les constructions terriennes sont probablement moins solides que sur Almerac. Tu t’es laissé surprendre par les autres iconoclastes ? Tu sais désormais que le danger peut subvenir n’importe où et tu apprendras à reconnaitre ceux qui ont de mauvaises intentions. Et probablement beaucoup d’autres choses tu ne penses pas ?
 
C’était ironique que ce soit Damian qui prodigue ainsi ce genre de conseil. Lui qui était connut pour avoir une tolérance à l’échec assez limité. Malgré les paroles, qu’il pensait réellement, qu’il offrait à Maxima, l’esprit de Damian était également rongé par l’impression de ne pas avoir été assez bon. Il s’était rendu au musée justement parce qu’il avait soupçonné que quelque chose s’y passerait… et il n’avait pourtant rien vu venir. Il n’avait pas relevé à temps la présence des explosifs, il n’avait pas non plus relevé les comportements suspects de certains de individus présents et il avait sous-estimé cette vermine et donc été incapable d’empêcher le désastre. Si Maxima avait l’excuse de sa méconnaissance de la Terre et du fait qu’elle avait été absorbée par les œuvres présentes, Damian n’avait pas ce genre d’excuse. Au fond de lui, il appréhendait le moment où il allait devoir rapporter son échec à son père. Ce dernier ne se mettrait probablement pas en colère, mais il serait déçu… ce qui d’une certaine manière était pire. Mais de l'extérieur, il continuait de tenter de donner une impression d'assurance.
 
-        Quant aux us et coutumes de la Terre. N’hésite pas à demander à tes amis à l’académie. Je suis sûr qu’ils se feraient un plaisir de t’aider.
 
Damian espérait ne pas mettre les pieds dans le plat en disant cela. Il ignorait en fait si Maxima II avait un grand carnet d’amis à qui s’adresser. Bien sûr, en faisant cette suggestion, Damian n’envisageait pas que Maxima puisse s’adresser à lui pour cela. Surtout que son passé isolé d’abord au sein de la Ligue puis auprès du Batman faisait qu’il restait lui-même assez peu intégré à la société moderne. Il étais d'ailleurs déjà surpris que Jon et les autres puissent le considérer comme un ami.
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Re: On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Jeu 14 Avr 2022 - 14:41


On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] JhqCxpjRobin avait été prolixe dans ses observations, dans ses déclarations et dans ses conseils.

" Sous-estimer les Kandoriens est dangereux, Robin. J'aimerais pouvoir dire que je suis confiante en tes chances et en tes capacités mais ... Je ne le suis pas. Pas face à eux. Il y a trop de variables, trop d'incertitudes. "

La jeune princesse avait conscience de la dureté de ses propos, de leur caractère probablement trop définitif, trop arrêté. Elle peinait encore à comprendre toutes les subtilités des interactions humaines, mais avait également compris que les humains détestaient quand on venait leur servir des faits aussi crus, surtout quand ils vendaient d'étrangers galactiques.

C'était l'une des observations que sa mère lui avait confié, avant son départ. Les Terriens détestent avoir tort.

Alors elle tenta un sourire gauche, en venant trouver le regard du jeune comparse de Batman :

" ... Mais je ne demande qu'à me tromper ! " mentit-elle, elle aussi prise au piège d'un carcan de valeurs absolues inculquées depuis sa naissance. Un carcan dont l'usage de magie ou la savante application de Kryptonite ne sauraient avoir raison par eux seuls.

Cette certitude absolue des humains envers leurs actions et leurs capacités était probablement ce qui étonnait le plus l'héritière du trône d'Almerac à leur adresse, et ce qui continuerait encore à le faire pendant longtemps. Perché sur une boule de gaz prête à exploser, l'apprenti de l'un des terriens sans conteste parmi les plus connus de l'Univers lui soutenait mordicus qu'il serait à même de tenir tête aux envahisseurs venus des étoiles, tout en concédant les propres limites de la démarche du clan des Chauves-Souris. Perché sur un dirigeable, oui, alors que Maxima elle-même se refusait à y poser les pieds par peur des conséquences. Comme s'il était question de prouver quelque chose. Comme si, en tant qu'humain, il se devait de lui prouver qu'il n'avait peur de rien, pas même de partir en fumée en plein ciel. Peut-être était-ce une vision du courage qui leur était propre, ou bien peut-être était-ce de l'inconscience. Peut-être était-ce comme cela qu'ils intimidaient leurs adversaires et leurs détracteurs mal-intentionnés ... Pour l'extraterrestre qui avait toujours été en mesure de se mouvoir par elle-même dans les airs, tout cela ne faisait que l'inquiéter : la nécessité de devoir sauver Robin en cas de défaillance de la machinerie infernale ne quittait pas son esprit.

" Du reste, je comprends cette philosophie qui t'anime. Je ne peux pas dire que je la partage, ou tout du moins en totalité, mais je la comprends. C'est la crainte d'Almerac et de la Lignée Royale qui tient l'Empire en place. La crainte que chaque écart soit puni par les légions impériales. La crainte que chaque parole médisante ; chaque pensée dissidente, soit punie par l'un des miens en personne. J'ai grandi en voyant la peur saisir les visages et les esprits de tout ceux à qui j'adressais la parole, dès lors que je visitais un monde d'au-delà du coeur de l'Empire ... Je comprend donc cette idée qui veuille que la crainte soit nécessaire au maintien de la cohésion et de l'ordre mais ...

... Mais ce n'est pas une solution viable. Je sais ce que cela fait d'être craint, je le ressent encore bien trop souvent dès que j'utilise mes capacités autour d'êtres qui en sont dépourvus : ce n'est pas un sentiment que je souhaite à qui que ce soit.
"

La terreur suscitée par la famille impériale bâillonnait l'opposition, mais elle ne l'effaçait pas. Peut-être que Robin ne s'en rendait pas encore compte, mais Gotham connaitrait probablement un sort similaire ... Si les troubles auxquels ils avaient été tous deux confrontés n'en étaient pas déjà un symptôme. Le choc et l'effroi seules ne pouvaient maintenir éternellement l'ordre ... Et même s'ils en avaient été capables, l'ordre lui-même restait sensible aux conflits qui pouvaient opposer ses protecteurs.

C'était ce qui menaçait la stabilité de l'Empire, et cela pourrait probablement menacer la stabilité de Gotham : N'y avait-il pas de grandes divergences de point de vue entre Nightwing et Batman, au point que le premier ait dû quitter la métropole ?

La jeune Maxima aurait aimé pouvoir avoir une foi pleine et entière dans les paroles de son compagnon de soirée, mais sa propre expérience des coulisses du pouvoir ne le lui permettaient pas. A l'optimiste s'opposait un sens des réalités malheureusement gravé très jeune dans l'esprit des Almeraciens de sang royal.

" En cela, les paroles de ton grand-père sont sages et pertinentes. Ce doit être un homme très intéressant. J'aurais sûrement grand plaisir à le rencontrer, autant que j'espérerais que de telles paroles résonnent aux oreilles de mes parents ... "

Evidemment, la princesse n'avait pas conscience de ce qui pourrait sonner comme une aberration aux oreilles de nombreux justiciers humains : elle ne connaissait pas l'identité du grand-père de Damian Wayne et, du reste, n'avait pas été confrontée outre mesure à ses stratagèmes, pas plus que sa mère avant elle.

Pire, si ses méthodes ne manqueraient pas d'être remises en question par une princesse farouchement opposée à l'usage de la violence comme principale forme de résolution des violences, elle ne manquerait pas de rejoindre sa mère et la Tête du Démon sur l'importance des causes qu'il défendait ... à l'encontre même des Terriens.

" ... Je suis convaincue qu'il est possible répondre à vos besoins par l'exemple, la dialogue et la réflexion. Ce sera compliqué et très long, oui, mais ... je suis intimement convaincue que cela est possible ; nécessaire, même. On ne peut pas éternellement espérer arrêter le ... comment dites-vous ? Le feu par le feu ?.. Cela va faire des millénaires que ancêtres ont grandi en puissance en assimilant ce qui ne les tuaient pas et ... l'Empire qu'ils ont bâti n'a jamais été aussi proche de l'effondrement. "

Son regard émeraude vint se perdre sur le désert de verre, de béton et d'acier parcouru de veines lumineuses qui s'étendait à perte de vue humaine sous ses pieds. Un écosystème fragile, inconscient de ses propres limites, prêt à basculer.

" Je ne le souhaite pas à Gotham, ni à la Terre ... "

Non, elle ne souhaitait certainement pas à cette planète de s'entredéchirer comme Almerac savait le faire.

En cela et malgré son arriérisme, la Terre paraissait bien plus civilisée que jamais l'Empire ne le serait.

" ... Je ne le permettrais pas. Je veux pouvoir aider à résoudre les problèmes, pas à les créer comme tant de souverains Almeraciens l'ont fait. "

L'héritage de l'Empire, pour celle qui était appelée à le mener un jour, était bien lourd, et aucune de ses capacités fabuleuses qui attisait tant de jalousie chez certains de ses camarades de classe ne pourrait effacer le sang qui coulait sur ses mains.

Pas plus qu'il ne pourrait quitter complètement ses préoccupations, ou sa volonté de faire mieux que celles et ceux qui l'avaient précédé.

Pas plus qu'il ne l'aidait à savoir comment se rapprocher de ceux qui étaient, selon toute vraisemblance, appelés à devenir ses coéquipiers, ses semblables ... ses égaux.

" Cela étant dit ... " soupesa-t-elle, en ramenant son regard accompagné d'un début de sourire gêné vers l'apprenti chevalier noir, " ... Je n'ai ... pas vraiment d'amis, à l'académie. "

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Re: On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Sam 16 Avr 2022 - 23:27

L’héritier du démon se crispa un peu lorsque son interlocutrice fit part de ses doutes quant à la capacité de Damian à affronter les Kandoriens. Même si, en son for intérieur, il savait cette incrédulité légitime, sa fierté n’appréciait guère de voir ses compétences ainsi contestées. Au certes, il pourrait lui opposer que sa famille était probablement le groupe d’êtres humains le plus aux faits des nombreuses faiblesses que possédaient les Kryptoniens… peut-être même plus que Lex Luthor lui-même maintenant que Damian avait mit la main sur cette bande de données kryptonnienne. Il pourrait souligner qu’il a déjà réussit à vaincre une guerrière Kryptonnienne à Métropolis en étant blessé… bien qu’avec l’aide de Superboy. Il pourrait même lui raconter qu’il était parvenu à vaincre en duel l’une des Folles Furieuses de Darkseid, ici à Gotham, il n’y a pas si longtemps de cela. Mais cela lui paraissait plutôt futile comme discussion. Il pourrait même lui proposer de mettre ses affirmations à l’épreuve, mais même si l’héritière du trône d’Almerac acceptait le défi, elle retiendrait probablement ses coups… ce qui ferait beaucoup d’énergie dépensée pour en définitive pas grand-chose.
 
Le jeune homme restait cependant confiant en sa capacité à pouvoir affronter un Kandorien le cas échéant… mais oui, de préférence, selon ses propres conditions. Faisant de son mieux pour ne pas rendre apparent son orgueil froissé, Damian détourna le regard de Maxima pour le fixer vers la Tour Wayne… symbole concret et visible de l’influence que possédait sur la ville la famille de son père… sa famille.
 
-          Je suppose qu’il ne me restera qu’à prouver mes dires le jours où les Kandoriens attaqueront. Mais dans le fond, qu’importe tout cela. Ce monde est le seul que moi et mes semblables ayons et les Kandoriens ne semblent pas disposer à nous le laisser. Ce sera donc vaincre ou mourir pour les miens.
 
En effet, la tentative de terraformation mener par les Kandoriens semblaient démontré qu’ils n’auraient aucunes considérations pour les formes de vies indigènes à la Terre. Bien que l’on pouvait envisager que cette solution n’ait été soutenue que par les factions les plus radicales. Mais, si elle était mise en application avec succès, cela signifierait non seulement que l’humanité et les autres espèces peuplant la planète seraient annihilé… mais également que toute trace de leur existence disparaitrait de l’univers. Un destin que le Fils du Batman ne pouvait se résoudre à accepter.
 
Peut-être pour dissimuler son appréhension à ces pensées, Damian continua inconsciemment à fuir le regard de son interlocutrice. Le jeune homme porta alors son regard sur le dédale de rues en contrebas. Il observait l’activité de la ville. Il ne possédait peut-être pas un lien aussi développé avec cette sombre métropole que ses frères et sœurs, mais même de cette hauteur, il était capable de déceler si des problèmes étaient en cours, il savait repérer les signes avant-coureurs d’éventuels ennuis… ça et les données qu’il recevait en temps réels sur l’ATH de son masque.
 
Mais en même temps, il écoutait les paroles de Maxima. Celle-ci comparant les méthodes du Batman et de ses acolytes avec celles de la Famille Impériale d’Almerac… soulignant également ses critiques à l’égard de ce système basé sur la peur. Un sourire amusé apparut sur le visage du jeune homme. Il ne savait toujours pas quoi penser de Maxima, mais une chose était indéniable, elle l’intriguait. Elle parvenait à voir les insuffisances d’un système qui était resté inchangé depuis plus de milles ans et avait la volonté d’y remédier. Le temps seul dirait si sa camarade arriverait à venir à bout du poids de la tradition, mais Damian pensait qu’elle en serait capable si les circonstances lui était favorable.
 
Il détacha son regard de la ville à la mention de son grand-père. Le sourire amusé s’était mué en un sourire triste. Oui, il admirait son grand-père, il respectait sa vision mais il était également l’une des rares personne qu’il craignait. Et surtout il savait son idéologie irréconciliable avec ces de son père et ce même s’ils aspiraient à des objectifs similaires… un monde meilleur. Ra’s al-Ghul et le Batman, les deux héritages qu’il devait porter. Deux héritages dont il était fier mais également qui lui provoquaient bien des dilemmes. Il se demandait si Maxima découvrait qui était son grand-père, si elle accorderait la même valeur à ces paroles.
 
-          J’entends tes paroles princesse.  Même si je t’objecterais qu’à la différence de la famille impériale d’Almerac, le Batman et ses acolytes ne dirigent pas Gotham mais la protège, je pense voir ou tu veux en venir. Malheureusement, on ne peut pas venir en aide à quelqu’un qui ne veut pas être aider. Cela s’applique aux individus, et cela s’applique à la société également. Batman combat les criminels et les monstres qui hantent cette cité maudite, il tente de sauver ce qui peut l’être… mais je pense qu’il se refuse de se substituer au peuple de Gotham. Il pourrait tenter d’imposer le changement, mais en faisant cela il pourrait faire pis que bien.
 
Damian se passa la main derrière la tête, détournant le regard l’espace d’une seconde, comme s’il était gêné par ce qu’il venait de dire. La vérité, c’était que s’il avait parfaitement compris l’intérêt de faire naitre l’effrois dans le cœur de ses ennemis, être le Batman impliquait une autre facette qu’il peinait à saisir. Qu’il s’agisse de son père, de Nightwing ou d’un quelconque autre membre de sa famille, Damian les avait souvent vu faire preuve d’égard à l’encontre de certains de leurs adversaires, il les avait déjà vu tenter de se montrer compréhensif et parfois faire des efforts pour permettre leur réinsertion. L’ancien prince de la Ligue des Ombres avait beaucoup de mal à l’idée d’ainsi se découvrir face à un ennemi potentiel, à en comprendre l’utilité même. Finalement, il releva la tête pour faire face à sa camarade, une lueur retrouvée dans le regard.
 
-          La corruption régnant dans cette ville existait bien avant que le Batman ne fasse son apparition, et je crains qu’elle ne perdure bien après sa mort. C’est en opposition à celle-ci que mon… que le Chevalier Noir s’est dressé et depuis il tente envers et contre tout de sauver cette ville. Parce qu’il pense que cette ville et ses habitants méritent que quelqu’un se batte pour eux. Et que s’il ne peut empêcher un crime, au moins s’assurer que les responsables en répondront devant la justice.
 
La vérité était qu’une différence fondamentale entre le père et le fils était que le premier espérait fondamentalement réparer le système. Quant au seconde, peut-être influencé par son éducation au sein de la Ligue, il n’était pas sûr de faire une quelconque confiance au dit système. Damian mit la main à sa ceinture pour une nouvelle fois en sortir son lance-grappin. Le dirigeable poursuivait sa ronde alors qu’ils parlaient et ils allaient bientôt passer à proximité de la Tour Wayne, l’endroit où le jeune prodige comptait descendre. Il s’interrompit un instant pour vérifier son équipement avant de reprendre.

-          J’ignore si c’est un combat qu’il peut gagner, j’ignore même si ses méthodes peuvent prévaloir sur le long terme. Mais je pense que c’est une cause qui mérite néanmoins d’être défendue et que c’est une lutte que je veux mener moi-aussi… même si elle s’avérait perdue d’avance. Ne serait-ce que pour que les sacrifices consentit par mes proches ne soient pas en vain. Je ne suis cependant pas sûr d’avoir ta force, celle qui te permet de voir les défaillances du système qui à permis à l’empire de tes aïeux de perdurer pendant si longtemps et de vouloir le réformer en profondeurs avant qu’il ne soit trop tard. Peu de dirigeant ont ce genre de clairvoyance mais cela ne fait que me renforcer dans cette impression que tu possèdes les qualités d’une grande dirigeante.
 
C’était l’une des premières fois que Damian laissait entrevoir à quelqu’un d’autre les doutes qu’il avait quant à sa capacité à prendre la suite de son père. Il restait inflexible quant à sa volonté de lui succéder et de le surpasser. Mais au fond de lui, il craignait non pas de ne pas être à la hauteur au niveau de ses capacités, mais biens ne pas avoir le compas moral nécessaire pour être l’égale de ses prédécesseurs. Après tout, il avait longtemps grandi au sein de la Ligue des Ombres, il était emprunt de leurs enseignements et de leur vision de monde et il devait encore aujourd’hui lutter quotidiennement pour ne pas laisser ses instincts prendre le dessus. Parfois, il redoutait qu’en succédant à son père, il finisse par souiller le symbole de la Chauve-Souris… de mettre à bas toutes les valeurs défendues par son père… de donner raisons à ceux qui avaient douté dès le début de sa capacité à être un héros.
 
Mais même s’il détestait d’avoir ainsi exposé un moment de vulnérabilité, il estimait que Maxima n’était pas du genre à en tirer partit, ni maintenant, ni plus tard. En fait, en l’écoutant, en l’étudiant, le jeune acolyte du Chevalier Noir avait la conviction que l’héritière d’Almerac pourrait constituer une alliée de valeur pour la Terre et ses habitants, même s’il restait à déterminer si elle garderait cette bienveillance à propos des terriens à force de les fréquenter… la communauté super-héroïque n'étant pas à proprement parlé l’échantillon le plus représentatif de la race humaine.
 
En revanche, l’affirmation de la princesse d’Almerac arracha un haussement de sourcils de la part du jeune homme. Il fixa quelques secondes Maxima, tentant de deviner si elle le menait en bateau ou non. Maxima était loin d’être de mauvaise compagnie et pourtant même lui avec son caractère ombrageux état parvenu à se trouver des personnes pour le supporter.
 
-          Ce que tu me dis là m’étonne, princesse. J’aurais pensé que les autres élèves auraient été plus que ravis de te compter parmi leurs amis. Tu es pourtant douée, intelligente et tu me sembles assez patiente pour supporter leurs bavardages. Je suppose que ça fait que je vais devoir répondre à tes questions. Mais ça devra un peu attendre, on descend ici, princesse.
 
Damian tendit son bras et appuya sur le bouton. La détonation s’ensuivit et le grappin entraina le câble dans les airs pour se fixer à une gargouille de la Tour Wayne, celle-là même depuis laquelle Damian avait dessiné l’esquisse qui allait donner le tableau exposé au musée. Quand le câble fut attaché, Damian appuya sur un bouton avec le pouce et se laissa entrainer dans les airs. Une fois en fin de course, il se hissa agilement sur la gargouille, presque sans ralentir. En contrebas, on avait une vue imprenable sur la cité et ses quartiers, probablement l’un des meilleurs spots de la ville. Plusieurs éléments du tableau étaient parfaitement reconnaissables depuis cette position. Il se retourna pour voir si Maxima l’avait bien suivi. Il attendit qu’elle le rejoigne avant de reprendre la parole.
 
-          J’imagine que tu te poses des questions quant à mon comportement de plus tôt dans la soirée ?
 
Malgré tous les efforts que le jeune homme avait fournis pour dissimuler son identité au musée, il était évident que son interlocutrice l’avait percé à jours. Peut-être que pour Maxima, l’identité civile de Robin ne représentait pas une information pertinente, mais le jeune homme préférait mettre les choses aux claires, histoire d’éviter qu’elle ne vende involontairement la mèches à toute l’Académie.
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Re: On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Mer 27 Juil 2022 - 0:37


On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] JhqCxpj " Je mentirais si ce n'était pas le cas. " argua la princesse qui n'avait cessé de voleter à sa suite en contemplant sa gracieuse ascension avec détachement, " Si j'avais à émettre une théorie, je dirais que c'est là l'une de ces fameuses "identités secrètes" dont il a été question lors de certains cours ? Mes excuses, à ce propos, si mes actions auraient pu te nuire dans ce registre. J'ai ... comme je vous l'ai déjà dit, grand peine à intégrer les limites de ton espèce. "

Des excuses, renouvelées, de la part d'une étrangère si éloignée de son empire et de ses us et coutumes. De la part d'une jeune femme qui, plus que jamais, intériorisait une volonté de pénitence pour les millénaires d'abus perpétrés par ses ancêtres. Un calvaire qui l'empêchait de recevoir les compliments qui pouvaient lui être offerts et les visions que ce Robin pouvait avoir sur son avenir à la tête de l'Empire ... Si avenir il y avait.

" ... Ou ... celles des autres. "

Car là résidait une explication évidente des limites de la sociabilité de l'apprenti impératrice. Une de plus. De ces causes qui la mettait à l'écart des autres. Il y avait les idées qu'elle se faisait de la Terre, évidemment, toutes ces histoires ressassées depuis sa jeunesse et tous ces exploits contés par sa mère ; cette peur de froisser les idoles de la Terre en faisant un faux pas ... mais il y avait aussi son essence. Celle qui refaisait surface, toujours, car elle n'avait jamais pu être contestée : elle était meilleure que tout le monde. Une certitude venue d'Almerac qui apparaissait factuelle à l'Académie, comme en témoignaient ses résultats. Première de sa classe, compensant les rares carences qu'elle pouvait avoir par sa grande capacité d'étude. Coqueluche autant que bête noire taciturne des professeurs, prenant l'intégralité du poids des épreuves de groupe sur ses épaules et triomphant toujours, seule, malgré les embûches supposément posées directement contre elle. Insupportable tête d'affiche prenant toujours la tête des opérations et imposant à ses camarades de rester sur la touche, ou ne leur laissant avec froideur et calcul que le rôle le plus modique quand il était véritablement nécessaire.

Celle qui, non contente d'être la fille de ce que la Terre ne voyait guère que comme une dictatrice stellaire, reproduisait à son échelle des composantes de l'échec d'Almerac. Celle qui ne trouvait pas d'ami car elle avait essayé trop dur.

" Et c'est ... là aussi que je pense avoir des difficultés à l'Académie. " admit-elle avec un sourire triste, en venant croiser les bras sur sa poitrine, " J'ai appris à ne pas trop en dire. A ne pas laisser mon esprit vagabonder. "

Car il avait fallu qu'elle découvre par elle-même l'importance extrême que revêtait la confidentialité des esprits humains avant d'elle-même se retenir ; de restreindre les instincts qui avaient été les siens depuis sa naissance, renforcés par les enseignements de ses parents et par une paranoïa complète des serviteurs qu'elle avait mis longtemps à découvrir.

" ... Et je ne suis même pas sûre que cela suffise ... Je ne suis suis que le réceptacle des espoirs et des impressions que l'on m'attache. Une "grande dirigeante", une héroïne à la hauteur de ma mère ... Et je croise les doigts à mon tour pour m'estimer à la hauteur. Pour être aussi sûre de moi en dehors de l'Académie qu'à l'intérieur de ses murs. "

Autant de choses qui semblaient bien plus évidentes au disciple du Chevalier Noir. Autant de choses avec lesquelles il avait dû être confronté bien plus tôt, et auxquelles il avait dû répondre, en tant que héros, et en tant qu'humain.

" Et si je devais être honnête, et bien, je pense que si tu vois les limites de la croisade du Batman et de ce que tes proches ont pu y consentir, alors tu trouveras le moyen de prendre sa suite avec justesse. Tu trouveras le moyen de la faire aboutir. Si ton cœur est à la bonne place, alors tu trouveras le moyen de répondre aux craintes et aux réserves sans tomber dans les travers du passé. " avant d'ajouter avec un sourire, " Tu es un Robin. Tu es trop intelligent pour cela ! "

Elle se retourna pour faire face au panorama qu'observait l'apprenti justicier, que la princesse reconnut instantanément.

" ... Pour en revenir à ces questions ... J'imagine que les Wayne ont un grand rôle à jouer dans l'odyssée du Batman, pour que leur héritier se forme auprès de lui ? "

Une question qui pourrait paraître idiote, mais qui était légitime : si sa mère avait connu l'identité secrète du Batman, elle n'avait jamais jugé utile de la divulguer à sa fille...
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Re: On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va [Maxima] Sam 30 Juil 2022 - 22:49

Damian eut un sourire en coin amusé aux paroles de la princesse d’Almerac. Comme il avait put le constater, la notion d’identité secrète n’était pas une chose qui lui était familière, bien qu’elle aie été évoqué lors de certains cours de l’Académie. Évoquée certes, mais rarement explicité tant cela semblait faire partie des évidences dans cette ligne de travail. Quittant sa gargouille, le jeune homme s’installa et s’assit sur le rebord du toit de la tour Wayne, invitant d’un geste son auguste interlocutrice à le rejoindre ils risquaient d’en avoir pour un moment à tout expliquer, d’autant plus qu’il n’était lui-même pas forcément le mieux placer pour lui expliquer ce genre de choses. En contrebas, les boulevards étaient illuminés par les nombreuses lumières qui brillaient dans les ténèbres de la nuit, tant d’endroit procurant un faux sentiment de sécurité.


« C’est effectivement liés à cette histoire d’identité secrète. Robin t’a peut-être déjà rencontrer, mais c’était la première fois que Damian Wayne faisait ta connaissance. Je n’essayait pas de me moquer de toi, juste de préserver ma couverture. Sous mon identité civile, je ne suis pas sensé être un familier de la communauté super-héroique. »


Damian plongea un peu plus son regard sur la ville. Le modèle de son œuvre s’étendait sous ses yeux, et même en l’ayant déjà contemplé des dizaines de fois, son regard acéré parvenait encore à repérer nombres de détails qu’il n’avait pas mit dans son tableau. Même s’il ne partageait pas le lien de ses frères avec cette ville, celle-ci réussissait encore l’exploit de le surprendre chaque nuit… en mal comme en bien. L’acolyte du Chevalier Noire soupira un instant avant de rediriger son attention vers Maxima. Il entendait les excuses qu’elle lui faisait… mais celle-ci serait bien inutile si elle n’apprenait rien.


« Tu n’as jamais eut à dissimuler ton identité sur Almerac, donc comment vais-je pouvoir t’expliquer la raison d’être d’une identité secrète… Il y a plusieurs écoles de pensées à cela.
La raison que tu entendras le plus souvent, c’est qu’un héros le fait pour protéger son identité et ainsi épargner à leurs proches le risque d’être pris pour cible. Cela à une certaine logique, mais à l’usage je t’assure que les proches en questions ont une singulières tendance à se retrouver dans des situations dangereuses. Donc cela ne peut expliquer seul l’intérêt d’une identité secrète.
Une autre, plus pragmatique, mais en avant l’avantage tactique que cela offre. Moins tes ennemis en savent sur toi, plus difficiles ils ont a t’affronter… même chose avec les autorités dans une certaines mesures, moins elles ont d’éléments sur un justicier, plus il a les coudées franches. Je suis sûr que ça doit faire de débats éthiques chez certains.  »

Tout les super-héros n’étaient pas forcément des adeptes de la dissimulation de l’identité, certains estimaient même que ce genre de pratique était plus digne d’un super-vilains cherchant à échapper aux conséquences de ses actions qu’à un véritable héros, d’autres estimaient simplement cela superflu. Pour son propre cas, Damian estimait que ça avait au moins l’avantage que seul un nombre restreint de vilains pouvaient s’en prendre aux siens à un moment où ils étaient le plus vulnérable. Tout le monde n’était pas invulnérable ou se déplaçait à Super-vitesse en permanence. Le Bat-clan possédait certes ses compétences, mais les attaquer sans leurs équipements offrait déjà un bel avantage… inutile que leurs ennemis puissent le faire à desseins.


Damian se releva soudainement, s’avançant à nouveau sur la gargouille d’un pas agile et assuré. Même si à ses pieds se trouvait presque 300 mètres de vide avant le bitume, Damian n’avait nulle crainte. Même lorsqu’un puissant souffle de vent vint s’abattre sur eux et faisant claquer sa cape. Jamais de sa vie il n’avait perdu l’équilibre, jamais il n’avait chuté d’une quelconque hauteur sans que quelqu’un ne l’en jette.


« Mais il est une autre raison qui me semble plus importante. Quand tu enfile l’un de ces costumes, tu n’es plus un simple être humains, tu es un héros, tu incarne un idéal. Tu ne peux te permettre de « juste faire de ton mieux », tu dois faire tes preuves, montrer que tu es là pour protéger ceux qui ont besoin d’aide. Dans l’esprit de tous, tu deviens un surhomme, une légende qui veille sur eux et… il te faut rester à la hauteur. D’ailleurs princesse, n’as-tu pas toi même été inspiré par l’exemple de ces héros ? »


Damian se retourna alors vers sa camarade de la JLAcademy, la fixant dans les yeux pour jauger la réaction de celle-ci à sa question. Le ton de sa voix était calme, il ne cherchait pas à brusquer son interlocutrice, juste à l’emmener là où il voulait en venir. Après tout, si Maxima connaissait probablement Robin de réputation avant même que Dame Shiva ne les présentent à l’Académie, elle n’avait jamais entendu parler de Damian Wayne avant aujourd’hui.


« Nightwing m’a une fois signaler que grandir, vivre avec ce genre de chose sur les épaules, ce n’est pas vraiment naturel. » dit le jeune homme en désignant son costume. « Et oui, cela représente une grande pression que tous ne peuvent pas assumer à chaque instant de leur existence. L’identité secrète prend alors toutes son utilité. Pour certain, elle est une nécessité pour garder un contact avec les réalités du reste de l’humanité, pour ne pas oublier ce pour quoi ils se battent… choses qu’on perd parfois de vues quand on passe son temps entouré d’êtres surhumains dans une station spatiale en orbite géo-synchrone à affronter des menaces cosmiques. Pour d’autres, conserver ce secret est simplement un moyen d’avoir l’opportunité de se fondre parmi nos semblables pour avoir l’occasion de faire des activités « normales », de pouvoir être soi-même et non plus le personnage qu’ils doivent incarner.
D’ailleurs, dans l’autre sens, cela fonctionne aussi. En tant qu’acolyte du Batman, je peux t’assurer que l’aura créé par le mystère sur qui, ou ce que nous sommes est vraiment un élément important pour inspirer la crainte ou le respect chez autrui. En tant que Robin, je suis un guerrier, sans posséder le moindre pouvoir j’arrive à accomplir des exploits au même titre que n’importe lequel de nos camarades. Qu’on m’apprécie ou pas, je fais partie des figures vers lesquels on se tourne en cas de crise, parce que je suis Robin. Penses-tu qu’on m’accorderait le même crédit si l’image que je renvoyais était celle d’un gosse de riche avec probablement trop de temps libre ?  »


Ce n’était peut-être pas l’image la mieux choisie pour faire comprendre à la princesse Almeraci le point de vue de Damian… point de vue bâtit sur l’observation plus que sur l’expérience personnel. Ne serait-ce que parce que le jeune homme n’entrait pas complètement dans le schéma qu’il décrivait à l’héritière du Trône d’Almerac. En fait, sa normalité à lui se rapprochait plus de son rôle en tant que Robin que celui d’un Wayne. Ayant grandit pendant l’essentiel de son enfance au sein de la Ligue des Ombres, puis en tant que fils de Bruce Wayne et surtout coéquipier du Batman, Damian ne s’était jamais vraiment sentit à son aise dans la société moderne dont les codes lui échappaient par certains aspects. Mais il avait apprit à s’y fondre, à observer et analyser ce qu’il voyait. Et il avait put constater notamment, que même si son père était le Batman, il était tout autant Bruce Wayne. Qu’importait ce que son géniteur pouvait penser de cela, ses deux facettes avaient besoin l’une de l’autre pour former l’être exceptionnel qu’il était.


Mais alors qu’il parlait, le jeune homme n’avait pas quitté Maxima du regard. Toujours sans se soucier d’un éventuel risque de glissade mortelle, il s’avançait en direction de la futur impératrice tout en poursuivant ses explications. Puis il leva la main pour attraper l’un des poignets de Maxima. Geste qui pourrait être considéré comme osé mais qui fit sans brusqueries de la part du fils du Batman. Se taisant un instant alors qu’il inspectait la pièce d’armure se trouvant sur l’avant-bras de sa camarade, il reprit la parole en relâchant son emprise, arborant à nouveau un air amusé sur son visage.


« Après tout, peut-être as-tu mieux assimilé le concept que tu ne le penses, princesse. Lorsque nous nous sommes croisés au musée, tu étais vêtue d’une robe d’inspiration terrienne, et non pas de tes atours royaux comme tu l’es à présent. J’ignore la raison qui t’as poussé en premier lieu à ce choix, mais cela s’approche assez de ce que je viens de t’expliquer. »


Damian savait que Maxima, dans sa propre classe, faisait partie des meilleurs élèves. Damian était lui-même et élève doué mais qui s’investissait nettement moins que d’autres malgré ses capacités, trouvant nombre de cours ennuyeux et inutile le concernant. Seul quelques classes le voyait s’appliquer réellement, mais sinon, Damian n’avait jamais été timide sur l’opportunité de sécher un cours s’il estimait avoir des choses plus importantes à faire. Néanmoins, même s’il n’accordait pas une tellement grande importance à ces études à la JLAcademy, le jeune prodige mettait un point d’honneur à rester parmi les meilleurs, quelque soit le domaine.


Mais même si ce n’était pas forcément dans son caractère d’écouter les états d’âmes d’une autre personne, il le fit néanmoins pour son interlocutrice… peut-être parce qu’encore une fois, il se reconnaissait dans certaines de ces paroles. Les attentes, le poids de l’héritage, les craintes de ne pas être à la hauteur… tout cela et bien plus, il l’avait effectivement expérimenter. Il aimerait bien lui donner des astuces pour qu’elle prenne confiance en elle et réalise son potentiel, mais il garda le silence. Il se passa une mains derrière la tête en ne sachant quoi dire, car lui-même n’avait pas de solution toutes faite pour ce genre de chose.


Par contre, un sourire triste se mua sur son visage lorsque Maxima évoqua la foi qu’elle avait en la capacité de Robin à succéder au Batman, et de réussir là où son mentor semblait échouer. S’il appréciait le geste, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle ne disait cela, que parce que dans le fond elle ne le connaissait pas.


« Tst, bien sûr que je réussirai. Le soucis étant que je perçois la présence des limites des méthodes du Batman plus que je ne les vois. Je constate que, qu’importe nos efforts, la situation à Gotham ne s’améliore que peu, mais j’ignore où est-ce que mon mentor se trompe. Et pour êtres parfaitement honnête… il en est des qui estime que si un jour où je deviens le Chevalier Noir, je dénaturerai la nature même de ce rôle. »


Ces craintes, il les avait entendu de nombreuses fois. À cause de la violence qui l’habitait, à cause de sa tendance à accepter les méthodes radicales, par son arrogance… à cause de son compas morale parfois questionnable, d’aucun pensaient que Damian finirait par mal tourner et que la cape du Batman serait entres de meilleurs mains chez un autre candidat. Parfois, ils arrivaient à cette conclusion sans même connaître ses origines réels. Au moins, dans sa famille, bien que tous n’étaient pas d’accord sur la sagesse de confier le titre du Batman à Damian, tous essayaient au moins de permettre au jeune homme de s’améliorer… parfois avec beaucoup de patience.


Remontant sur le toit, Damian dirigea son regard vers l’enseigne qui trônait sur la Tour, celle qui symbolisait à elle seul la position dominante de sa famille à Gotham. En contrebas, le W des Waynes trônait en de nombreux autres endroits, illustrant cette influence à tout les niveaux.


« Oui, les Wayne ont même un rôle centrale dans l’odyssée du Batman. En fait, ils travaillent en symbiose. Le Chevalier Noir affrontent les menaces qui guettent la villes ainsi que les horreurs qui prennent naissance en ces murs. Les Wayne utilise leur fortune pour tenter de traiter les causes de ce mal, ils donnent du travail aux gens, viennent en aide aux démunis, ils bâtissent cette ville pour en faire un endroit meilleurs. Mais sans la protection du Batman, le chaos détruirait tout ce qu’ils entreprendraient, sans le soutien des Wayne, la croisade du Batman n’aurait aucun espoir d’aboutir. Et sans le soutiens de personnes de confiances, ni l’un ni l’autre ne pourrait faire quoi que ce soit. »


Certes, la famille Wayne n’était certainement pas la seul à se préoccuper du sort des habitants de Gotham. Mais peu étaient ceux qui pouvaient prétendre se consacrer si totalement au développement de la ville que le milliardaire Bruce Wayne et parfois en dépit du bon sens.


« Quant à moi, je suis peut-être l’héritier des Wayne, mais je suis surtout le fils du Batman. De tout ses alliés, je suis le seul dont son sang coule dans les veines. Tu es une personne intelligente princesse, je te laisse en tirer tes conclusions. »


Il était d’ailleurs curieux de voir si Maxima en tirerait la bonne réponse, où si la différence de culture engendrerait un nouveau malentendu. Une nouvelle fois, Damian fixa Maxima.


« Donc oui, je sais parfaitement ce que cela fait d’être le dépositaire d’espoirs et d’attentes. En tant qu’héritier des Wayne, je dois faire honneur à ce nom. En tant que Fils du Batman et son successeur, je dois me montrer à la hauteur d’un individu aussi exceptionnel que le Chevalier Noir pour pouvoir être digne de son héritage, digne de lui succéder. En tant que Robin, je dois rien de moins qu’exceller dans tout ce je fais pour être à la hauteur de ce rôle parmi la futur génération de héros. Tout ça alors que l’autre branche de ma famille a largement des attentes aussi grandes… mais pas toujours compatibles. »


Damian se tût d’un seul coup. Il était fier d’être un Wayne, il était fier d’être un al-ghul. Il était le pinacle génétique de ces deux lignées prestigieuse. Mais le conflit opposant les deux moitiés de son patrimoine génétique avait parfois quelque chose d’épuisant. Le jeune prodige s’appuya contre une une façade avant de laisser glisser contre le sol.


« Si tu veux bien… je ne désir pas évoquer l’autre partie de ma famille. C’est un sujet… sensible pour moi. Mais tout cela pour te dire que je suis familier de ce genre expectations. Ce que je fais pour le supporter ? Honnêtement, je ne le sais pas. Je supposes que je me concentre sur mon objectif et que je me l'approprie. Je trace moi-même la route qui me mènera à cette destination sans attendre qu'on me l'indique. J'essaie d'être actif dans la réalisation de mon destin. J'ignore si cela peut t'aider, mais c'est probablement le meilleur conseil que je puis t'offrir... ça et être prêt à t'aider à atteindre ton plein potentiel. 
Je te serais par contre reconnaissant d’éviter d’ébruiter mon identité à qui que ce soit. À l’académie, je suis Robin, c’est le seul nom que nos camarades ont besoin de connaître. »
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