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Contra factum non datur argument... [Raven]

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Contra factum non datur argument... [Raven] Jeu 13 Oct 2022 - 0:11

... et ce fameux factum, c'est que ma cette pauvre Raven dans mes bras est à deux doigts de s'évanouir, ou de tomber dans le coma, ou de filer en forme astrale, ou un truc du genre.

Pourquoi du latin pour le titre ? Bonne question. Réponse courte: on sort d'un procès. Réponse longue: j'ai un livre de droit sur les genoux depuis le début de l'affaire Joseph Wilson (mon Jojo...), et j'ai la tête plein d'expressions toutes plus colorées les unes que les autres. "Dura lex, sed lex", "juris et de jure", "res inter alios acta" et autres "jus abutendi/utendi/civile/fruendi/sanguinis/soli"... ouais, quand je flippe, soit je bouffe, soit je lis. Parfois les deux en même temps. Le nombre de taches de chocolat au coin des pages... aïe aïe aïe...

Mais là, c'est pas ça qui m'occupe ! Ou en tous cas, pas directement. Alors que j'étais tranquillement en train de prendre un bain dans ma baignoire, avec mini-Tempus en plastique qui fait coin-coin et de la mousse, BEAUCOUP de mousse, j'ai reçu ce qu'on appelle un choc mental. Tel le Psykokwak que je suis sûrement, j'ai sursauté dans mon eau, ai bu la tasse, et me suis cogné la tête contre le carrelage du mur.

Ouais, ma vie est comme ça tous les jours.

N'empêche que je me suis immédiatement jeté sur mon slip et sur mon costume, malgré le savon encore confortablement logé dans mes oreilles. C'est terrible, juste terrible; l'impression d'avoir la tête sous l'eau, y a rien de pire. En fait si. Dès que je dis qu'un truc m'embête, je vous sors ça. Y a rien de pire. Alors que si, évidemment. La guerre dans le monde. Les violences conjugales. Le VIH. Et l'état de Raven quand je l'ai retrouvée.

Avec une délicatesse extrême, je l'ai ramenée à travers mon rift, bien à l'abri dans mon petit chez moi de Gotham, uniquement partagé par la fantastique Ma' Kent ! Son état m'inquiète quelque peu; même dans le grand nord de l'Islande, elle semblait moins pâle.

- Rachel, hé. C'est moi, c'est Derek. J'suis là !
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Re: Contra factum non datur argument... [Raven] Jeu 13 Oct 2022 - 14:41

Il est venu.
Elle l'a appelé.
En souffrance, en état de choc, presque en panique.
Et il est venu.
Il est venu... pour elle. Pour la chercher. Pour la ramener.
Pour la conduire en douceur là où elle ne risque rien.
Chez lui.

- Rachel ? Ma pauvre petite !!! Mais qu'est-ce qu'il s'est passé Derek ?

Martha Kent pénètre en trombe dans le salon, la voix teintée d'inquiétude, sa main se posant sur le front brûlant de la jeune femme qui trône toujours dans les bras du héros.
Elle est étrangement aussi pâle que son front est brûlant, alors que, techniquement, il ne devrait pas l'être. Absorber les perceptions ne provoque que rarement des contrecoups d'ordre physique.
Mais le cas présent est un peu particulier. Les sensations qu'elle a récupérées de Joey emballent son système vital qui n'a pas l'habitude d'un tel rythme. Son corps réagit donc comme si une drogue circulait véritablement dans ses veines, ce qui n'est pour autant pas du tout le cas.

Lorsque Derek la dépose sur le canapé, il a beau y mettre toute la douceur possible et imaginable, le contact rompu semble plonger Rachel dans un état encore pire qu'avant.
Elle se sent prise d'encore plus de vertiges, elle voit encore moins bien, elle a encore plus chaud et elle est à deux doigts de tourner de l'oeil. Mais... elle sait pourquoi. Du moins... elle perçoit la fine différence, la fine barrière qui la sépare d'un état qui est ce qu'il est, mais qui pourrait être bien pire, de l'état bien pire en question. C'est lui. Lui... sa barrière.

Elle ne comprend pas pourquoi.
Elle ne comprend pas comment.
Et elle est bien incapable de se pencher sur la question à ce moment-là.
Tout ce qu'elle est à même de faire, c'est constater.
Avec lui, ça va mieux.
Sans lui, plus rien ne va.
C'est simple.

Alors.

Tandis que Derek semble vouloir s'éloigner, peut-être pour récupérer une couverture, apporter de l'eau, ou toute autre chose encore, Rachel se redresse péniblement, tremblante comme une feuille, alors que ses deux bras s'enroulent autour de celui de Derek, juste avant qu'il ne soit hors de portée.

- Reste.

Le mot est à peine murmuré, presque inaudible tant elle a du mal à articuler correctement, comme si elle avait un gros morceau de coton dans la bouche.
Et pourtant... elle se raccroche à lui avec toute l'énergie qu'il lui reste, pressant sa joue contre son avant-bras alors que sa longue frange couvre ses yeux. Pour le premier véritable contact entre eux... elle aurait sans doute imaginé autre chose. Mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut, n'est-ce pas...
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Re: Contra factum non datur argument... [Raven] Ven 14 Oct 2022 - 23:56

Ma' est partie préparer un petit revigorant dans la cuisine.
Moi, je me charge de la pauvre Raven, fébrile, tremblante, remuée comme jamais je l'ai vue remuée (c'est que la deuxième fois, certes, mais j'ai techniquement pas tort !). Ca me rappelle les moments où j'ai dû m'occuper de mon Jojo, lorsqu'on vivait presque ensemble à la Young Justice Tower. Ses médicaments l'ont mis mal comme ça un nombre de fois incalculable. J'ai appris à l'aider sur le tas, en faisant des erreurs bien sûr, c'est ça de se former sur le tas. N'empêche, maintenant, je gère.

Oui, je l'ai dit, je vais le faire, je gère.

Ou pas, parce que malgré des symptômes plus ou moins similaires, les réactions de Raven me prennent un peu au dépourvu. Là, alors que j'allais voir comment s'en sortait Mme. Kent dans la cuisine (mon micro-ondes est un peu capricieux), mon bras est enserré, capturé, tout bonnement pris en otage.

- Je...

Un instant, j'hésite à forcer, à me dégager, pour son bien. Son état ne s'améliorera pas sans une tisane apaisante, un peu de chaleur, un peu de tendresse, sûrement celle d'une maman. Sauf que je ne suis pas ça, moi. Moi, chuis... moi. Derek, le p'tit rigolo, le héros dans l'ombre, le téléporteur sympa du quartier. Rien de bien foufou.

Mais au moment où je croise ce regard améthyste enfiévré, je comprends. Je ressens. Ce n'est pas le moment de la laisser seule, et encore moins d'interrompre le contact. Elle a besoin de ça, au moins autant que des bons soins de Ma' Kent. Drôle de manière d'engager une deuxième rencontre, mine de rien.

- Ok, j'suis là Rachel, t'inquiète pas.

Et pour bien lui montrer, je glisse quelques doigts de ma main libre dans l'une des siennes. On fait attention à elle, et... je m'en vais pas. Doucement, et sans grande difficulté vu l'endroit dans lequel je me trouve, je fais remonter des souvenirs de famille, agréables, doux, chauds, ceux qui me réconfortent quand le sommeil peine à venir me trouver, le soir.

Mais je suis qui je suis.

Et je ne peux pas résister bien longtemps:

- C'était tant la fête que ça au tribunal, hé hé ?
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Re: Contra factum non datur argument... [Raven] Sam 15 Oct 2022 - 12:50

Martha s'extirpe d'une pièce attenante, et revient armée d'un plateau sur lequel trône une théière de tisane, une tasse et des biscuits. Visiblement, elle a réussi à dompter le micro-ondes. Rien d'étonnant lorsque l'on parle de la mère de Superman...

Aidée de Derek qui soutient bien involontairement la jeune femme, la mère de Clark remplit la tasse et la porte aux lèvres de Rachel qui esquisse une grimace à la première gorgée. C'est absolument... infâme.

- Oui je sais, c'est mauvais. mais ça te fera du bien, alors bois tout. Lui recommande-t-elle d'une voix chaleureuse et réconfortante.

N'ayant absolument pas la force de lutter contre quoi que ce soit ou qui que ce soit, Rachel obtempère et vide le contenu de la tasse. Mais lorsque Martha lui tend un biscuit, elle se renfrogne et se recroqueville d'avantage dans l'ombre de Derek, pour peu que se soit possible.
Cette fois, la mère de Superman n'insiste pas, reposant doucement l'assiette de biscuits sur le plateau, avant de disparaitre une nouvelle fois, annonçant qu'elle va chercher une couverture. Rachel serait bien tentée de lui dire "surtout pas", tant elle a l'impression d'être déjà dans un four, mais elle n'en a pas la force.

Alors au lieu de rétorquer quoi que ce soit, son corps semble plus lourd, devient plus lourd, au fur et à mesure qu'elle chute vers le canapé avec lenteur, entraînant Derek dans son sillage alors qu'elle se raccroche toujours à son bras avec une énergie somme toute assez pâle.
Lorsqu'il s'assoit sur le canapé, Rachel se roule littéralement en boule, sa tête reposant contre l'une des cuisses du jeune homme alors que sa capuche chute sur ses épaules.
En un mouvement mal assuré et légèrement tremblant, ses bras s'enroulent autour de sa jambe. L'un se glissant sous le creux de son genoux, quand l'autre passe par dessus son tibia. Et elle s'y accroche, comme pour son bras. Elle s'y raccroche, pour ne pas sombrer.

Il est l'ancre qui l'empêche de s'élever trop haut.
Il est la main qui la retient de chuter trop bas.
Il est... son équilibre, en quelques sortes.

Rachel se laisse bercer de longues minutes par les émotions qu'il dégage volontairement. Même dans son état, elle la perçoit. Son intention. Sa gentillesse. Sa bienveillance.
En d'autres circonstances, elle serait vraiment gênée. Par la situation en elle-même, mais aussi par l'ouverture qu'il crée pour elle, lui permettant d'accéder à des souvenirs extrêmement intimes qui ne la regardent aucunement. La gêne et la honte viendront... mais plus tard.

- Je...

Quelques larmes embuent son regard clos, gouttant délicatement sur le pantalon de Derek.

- Je... suis... déso... lée...

Désolée de t'avoir dérangé.
Désolée de t'avoir demandé de te déplacer pour "ça".
Désolée de te faire perdre ton temps.
Désolée d'avoir perturbé ta journée.
Désolée de mettre la pagaille chez toi.
Désolée de vous inquiéter.
Désolée que tu sentes obligé de m'ouvrir ton coeur et tes souvenirs dans ces conditions.
Désolée... pour tout.

Et son état actuel ne lui permettant pas de gérer ses pouvoirs correctement, ses émotions sont si fortes qu'elles seront perceptibles par lui, qui pourra lire tout ce qu'elle éprouve comme si c'était aussi clairement expliqué que dans un livre aux pages grandes ouvertes sous ses yeux.

- J'ai...

Rachel essaie de répondre à sa question, quand un bruit mat, comme quelqu'un taperait contre quelque chose, résonne plusieurs fois dans la pièce. Zbruh se tient sur le rebord d'une vitre du salon, dont la fenêtre est fermée, et frappe frénétiquement son bec contre la vitre comme un beau diable. On se demande comment il ne l'a pas encore cassée d'ailleurs, tant il y met de l'ardeur. En définitive, il aurait déjà plus exploser sans mal la fenêtre, mais par respect pour le nouvel "ami" de Rachel, il n'en fait rien. Cependant... sa détermination à vouloir pénétrer dans la pièce est assez probante.

- Oh mon petit Zbruh ! Lance Martha Kent qui revient, armée d'une armadas de couvertures de différentes couleurs. Attends je t'ouv...

Elle a peine entrouvert la fenêtre que le corbeau fonce à toute vitesse jusqu'à Rachel et se pose sur son épaule. Ses serres se referment sur elle, sans la blesser pour autant, mais le contact est vraiment appuyé. Planquant ses ailes contre son corps, il ne bouge plus. Tant et si bien qu'on le sent à peine respirer et qu'il ressemblerait presque à un animal empaillé.

La respiration de Rachel se calme alors un peu et sans pour autant rouvrir les paupières, elle répond enfin à la question de Derek d'une voix un peu moins cotonneuse.

- J'ai absorbé les effets de la drogue qu'ils ont donnée à Joey avant l'ouverture de son procès.

Sa voix est pâle, pas très assurée mais elle s'exprime bien mieux qu'avant, même si ça n'est pas encore tout à fait ça.

- Je... je ne pouvais pas le laisser comme ça... tu comprends... mais ce genre de... pouvoir... ça a des conséquences... Lâche-t-elle dans un soupir.
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Re: Contra factum non datur argument... [Raven] Ven 28 Oct 2022 - 18:37

Evidemment qu'elle est désolée. C'est jamais très agréable de se retrouver dans ce genre de situation, et de l'imposer à quelqu'un d'autre. Je comprends, je compatis. Le truc, c'est que je suis désolé qu'elle soit désolée, moi aussi. Alors on est bien barré pour se remettre d'aplomb, là.

Laissant la formidable Ma' Kent gérer toutes les petites choses utiles, je me concentre sur le seul rôle que Rachel me laisse endosser: celui de doudou vivant. Maintenant assis près d'elle, tout en retenue et en pudeur, je la laisse parler, je l'écoute, en faisant en sorte de ne pas la surcharger d'inquiétude. Quand le fin de mot de l'histoire jaillit enfin, un petit soupir de soulagement l'accompagne. On a connu plus agréable que les effets de produits médicaux, bien sûr, mais ça n'est que ça. Pas de possession démoniaque, de blessure mortelle ou de maladie grave. Pfiouuu...

Rassuré, plus que ce que je devrais vu notre relation actuelle, je lui souris, tout simplement.

- Shhhh, shhhhh, ça va aller. C'est à ça que servent les... collègues, je suppose.

Ou pas. J'en sais rien, en fait.
Juste... j'aimerais bien que quelqu'un m'aide comme ça, si je venais à finir aussi vulnérable. Et comme on m'a bien éduqué, je fais à autrui ce que j'aimerais qu'on me fasse, sans distinction, par respect et par désir de voir émerger un jour un monde bienveillant. En attendant, petite pierre après petite pierre, je trace ma route... et cette route me mène aujourd'hui à cette étrange petite sorcière. Chance ou malédiction ? On verra ça bien assez tôt.

- J'ai jamais trop eu de relation comme ça, avec les gens du boulot, que ce soit à l'école ou dans le futur. Parce que oui, je reviens du futur. J'y ai passé quatre ans, c'était pas rien, tu peux me croire. Un monde si différent et si proche, aux problématiques propres à leur époque.

Du blabla ? Exactement. Véridique, hein. Pas des craques. Mais là, j'essaie surtout de l'apaiser, de lui changer les idées. Seuls le temps et le repos sauront calmer les effets de la drogue (j'peux témoigner d'une bien GROSSE expérience avec mon bon vieux Jojo). Alors en attendant, je l'occupe du mieux que je peux, avec mes histoires un peu nulles et ce qu'elle me dit, concernant le procès de mon ami.

- Ah oui, effectivement, ils prévoyaient de pas le louper. Heureusement que tu as été là pour l'aider.

Un autre sourire, tout doux, tout gentil étire mes joues.
Qu'est-ce qu'elle est merveilleuse, quand même. Merveilleusement maladroite, merveilleusement désolée, merveilleusement shootée, mais merveilleuse tout court, je trouve. Je sais pas si j'aurais eu le courage de porter le fardeau de Joey, là, comme ça. C'est... juste admirable.

- T'es un peu l'héroïne du jour, quoi.
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Re: Contra factum non datur argument... [Raven] Sam 29 Oct 2022 - 6:03

- Collègues... oui... bien sûr... Marmonne-t-elle alors que ses paupières se ferment une fois de plus.

A vrai dire... plus les minutes s'écoulent et plus elle est mal à l'aise.
Et pas uniquement par rapport à la situation présente. Tout... la met dans une situation délicate et, si ça peut paraître paradoxal, la façon dont elle se raccroche à lui, le besoin qu'elle a de se raccrocher à lui à cet instant, engendre un mal aise encore plus profond.
Rachel qui s'évertue à mettre le plus de distance possible entre elle et le reste du monde la plupart du temps, se retrouve presque dépendante de quelqu'un qui est un... collègue. Comme il dit. Quelqu'un qu'elle connait à peine. Et c'est... dérangeant.

- Ah... je l'ignorais...

Elle murmure encore, même si sa voix est plus intelligible qu'auparavant, depuis que Zbruh trône sur son épaule, comme si le corbeau absorbait doucement mais sûrement certains des effets indésirables qui la contaminaient depuis quelques heures.

Les brumes de son esprit l'empêchent de se pencher plus avant sur la question du futur qu'il évoque. Et, là encore, la culpabilité enserre sa poitrine. Elle aimerait lui poser des questions, lui tendre la main pour qu'il en parle s'il le souhaite, mais elle n'en a ni la force ni le courage.
Alors elle fait ce qu'elle peut à cet instant. Y réagissant pour qu'il n'aille pas imaginer que cela lui est égal, mais sans rentrer dans le détail outre mesure.

L'aider...? Rachel a un gros doute sur ce point. Elle n'en aura la confirmation que plus tard, mais elle n'a en définitive pas la moindre idée quant au fait que son intervention ait pu aider Joey de quelque manière que ce soit à vrai dire. Elle a été plongée dans une chappe de béton bien trop vite pour en avoir ne serait-ce qu'une vague estimation.

Les émotions se diffusent. Sans aucun contrôle, sans aucun filtre. Elles passent de Derek à Rachel sans préambule, sans sas de décompression. Elles sont brutes. Dans leur essence la plus pure. Alors Rachel panique. Ni plus ni moins.
Héroïne ? Il l'a vraiment bien regardée à cette minute...? Elle n'est l'héroïne de personne. Surtout pas maintenant et surtout pas aujourd'hui.

- Je... merci d'être venu... mais je... je vais y aller.

Elle lâche ces mots d'un coup, comme on arracherait un pansement d'un coup sec, alors qu'elle quitte la cuisse de Derek pour se redresser. Le geste n'est pas vraiment assuré, Zbruh ne semblant pas très enclin à quitter son épaule et à cette minute elle a l'impression qu'il pèse littéralement une tonne.
Pas d'explication, pas de justification, rien d'autre que je m'en vais. Je pars, maintenant, là, de suite. Ouais... ouais... ouais...

Sa main se dirige fébrilement vers un espace vide au coeur du salon. Un tout petit cercle d'ébène se matérialise, à peine plus gros qu'une noisette, avant de pétarader bizarrement et de disparaitre dans une légère volute de fumée pourpre.
Rachel extirpe un soupir. Evidemment... c'était prévisible...

- Peux-tu... Commence-t-elle alors que sa main esquisse un mouvement assez désorganisé ressemblant à un cercle. ...ou m'appeler un taxi... ça sera aussi bien... Finit-elle par lâcher d'un air las.

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Re: Contra factum non datur argument... [Raven] Ven 25 Nov 2022 - 3:21

Moi, chuis avant tout basé sur le respect et le consentement. Môman Flynn (oui, on a pas le même nom de famille, j'ai jamais compris pourquoi) m'a bien appris, et j'applique ça au quotidien dans mes relations, qu'elles soient amicales, conflictuelles ou... ou rien du tout d'autre. Mais parfois, lorsque la situation l'exige, il faut savoir mettre de côté les envies des autres pour leur propre bien. Comment être sûr que c'est le bon moment ? Aucune idée. Ca se sent, je pense. Dans les tripes, dans le diaphragme, dans le cœur, comme si c'était la seule bonne décision à prendre. Et pis plus au coeur de l'héroïsme que ça, tu meurs. J'veux dire, ce job si chronophage, c'est quand même de s'immiscer dans les affaires des autres pour les aider avant qu'ils ne le demandent, et même s'ils ne sont pas d'accord, parfois.

Ici, là, avec cette... ma... Raven complètement shootée à la kétamine (ou autre produit chelou, ne discriminons aucune molécule dans cette histoire), nous sommes typiquement dans le cas de la victime au cerveau trop embrumé pour prendre des décisions cohérentes. L'écouter, l'accepter, ce serait la mettre en danger. Ne pas l'écouter, c'est agir contre son gré. Etrangement, mon choix est déjà fait.

- Sérieusement ? Tu veux juste filer je ne sais où dans cet état, pfiiuuuut, et me laisser espérer que ça va bien se passer pour toi une fois que tu seras loin ?

Bon, il est vrai qu'en plus, j'ai pas envie de la voir partir... mais non, c'est pas juste ça, là. Je tiens à sa sécurité, et à ce qu'elle se remette bien. Pour ça, quoi de mieux que des remèdes de grand-mère de la meilleure des mamans du cosmos et quelques blagues pas drôles du plus sympathique des téléporteurs du monde, hum ? J'ajouterais bien à ça une nuit de repos, mais ça ne semble pas encore être au programme.

En tous cas, malgré mon attendrissement bien involontaire (ô coeur, toi qui a des raisons que la raison ignore, ferme donc bien ta boîte à camembert le temps que je règle cette affaire !), je parviens à m'imposer plus fortement que d'ordinaire. Ce qui me surprend un peu, entendons-nous là-dessus. J'ai beau avoir vécu plus que beaucoup de jeunes de mon âge, voyagé aux confins de l'espace et du temps et touché à des forces qui me dépassent, je reste quand même un gosse. A mes propres yeux. D'une certaine manière.

Sauf là. Là, j'assure.
Un peu plus, en tous cas. Pas de quoi faire de moi un adulte barbant, mais juste ce qu'il faut. Pour que Raven ne se mette pas en danger. Pour qu'elle reste, encore. Pour sentir son souffle, et ses émotions, encore. Et l'aider à aller mieux. Surtout ça.

- Jusqu'à ce que les effets des médicament se dissipent, tu es ma responsabilité, Raven. Et pas de mais, d'accord ?
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Re: Contra factum non datur argument... [Raven] Ven 25 Nov 2022 - 22:57

Elle pose un regard brumeux sur Derek, et le dévisage d'un air presque agar.
Elle le connait mal. Mal étant un doux euphémisme, nous dirons plutôt très mal. Pourtant il y a déjà certains aspects de sa personnalité qu'elle a rapidement appris à appréhender. L'empathie aidant grandement à cela, il faut bien le reconnaître. Alors... si elle n'avait pas déjà perçu l'essence profonde qui le caractérise quand ils s'étaient retrouvés en Islande la première fois, elle aurait peut être pu envisager qu'il le faisait exprès.

La... culpabilité.
La faire... culpabiliser.
L'un des pires sentiments que peut éprouver une empathe dans son genre... et dans son état.
Un état qui ne lui permet pas de maîtriser ses émotions, déjà fort difficiles à gérer en temps normal.
Alors... la voilà... qui se met à pleurer.

Oh, elle a bien conscience qu'il ne le fait pas exprès. Que ce n'était pas intentionnel de sa part. Son inquiétude est perceptible, et elle est réelle. Mais elle le vit mal. Elle ne peut pas gérer ce genre de sentiments. Pas maintenant, pas en ce moment... pas avec... lui ?

Alors... elle pleure. A chaudes larmes.
Une peine réelle se dessine sur ses traits alors que ses mains viennent couvrir son visage diaphane. Par pudeur, pour peu qu'il lui en reste encore suffisamment pour la cacher.
Rachel hésite, elle ne sait plus. Elle ne sait pas. Aurait-elle mieux fait de s'abstenir de l'appeler ou au contraire... est-il précisément tout ce dont elle avait besoin, tout ce dont elle a besoin ?

- Je suis désolée...

Ces quelques mots s'extirpent faiblement entre les doigts qui couvrent une bonne partie de son visage. Des excuses... toujours des excuses... encore des excuses. S'excuser de tout, tout le temps. De déranger, de gêner, de causer de l'inquiétude, d'obliger l'autre à se sentir responsable, responsable d'elle.

Toujours assise sur le canapé, ses genoux se pressent l'un contre l'autre en une gestuelle qui frôle celle d'une enfant qui ne sait plus quoi faire ni où se mettre. Comme si elle se recroquevillait toujours plus sur elle-même. Une pensée la traverse. Elle est brève, assez décousue, mais elle a le mérite d'exister.

Depuis quand... depuis quand... n'accepte t'elle plus la main tendue...?
Durant trop d'années elle a été seule. Mais cette époque est révolue depuis longtemps aujourd'hui. Du moins, est-elle censée l'être, même si Rachel a toujours conservé une part non négligeable de solitude dans sa vie.
Elle qui fuyait tout contact, a fait tant de rencontres ces dernières années... des gens qui sont devenus des amis. Certains proches, d'autres un peu moins. Ray, Dick, Garfield, Damian... qu'elle peut appeler jour et nuit, à n'importe quel moment si elle a des problèmes ou besoin de quelque chose. Et ce ne serait qu'en citer quelques uns, car elle est à peu près sûre que d'autres répondraient à son appel.

Alors... depuis quand... n'accepte t'elle plus l'aide de quelqu'un ? Depuis quand... a t'elle rebroussé chemin...? Quand a t'elle régressé ?

- Pourquoi... Pourquoi tu fais ça... Tu ne me connais même pas.

A peine prononce t'elle ces quelques mots, qu'elle se rend presque immédiatement compte du ridicule de sa réflexion. Elle le sait pourtant. Elle l'a déjà vécu, dans d'autres proportions, d'une autre manière, dans d'autres styles de relations. Parfois... il suffit d'une heure. D'un instant. Même d'un seul regard.
Un moment qui peut, qui sait se faire fugace, mais qui change pour autant tout. Cet instant, souvent court, qui change une vie, qui change... plein de choses. Trop de choses... peut-être.

Et Derek... leur rencontre... est de cet ordre là.

Oui, ils ne se connaissent que peu.
Oui, ils n'ont passé que quelques heures ensemble.
Oui, ils sont loin d'avoir fait les quatre cents coups l'un avec l'autre.
Ils ne connaissent pratiquement rien de leurs goûts, de leurs aspirations et ne parlons même pas de leur passé.
Tout cela est vrai. Tout cela est une évidence.

Cependant... c'est là. Cette petite chose. Ce petit plus. Ce déclic. Ce sentiment. Cette... sensation... qu'elle n'éprouve qu'à son contact, que lorsqu'il est présent. Cela n'a aucun sens. Mais cela n'a pas besoin d'en avoir. C'est comme ça. Voilà tout.

Alors... elle sait très bien pourquoi il fait tout ça.
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Re: Contra factum non datur argument... [Raven] Dim 11 Déc 2022 - 2:34

Pourquoi je fais ça ?
C'est une merveilleuse question. Vraiment. J'ai eu des parents formidables, qui m'ont préparé à devenir un homme bien (ce que je suis encore loin d'être), des exemples à suivre qui m'ont montré la voie que je souhaitais emprunter, et des mentors qui m'ont appris que rien n'est acquis, qu'il faut travailler avec acharnement pour donner le meilleur de soi-même. Ma mère, mon père, Superman, m'sieur Ralph, Prof. Palmer, Poxer Girl, mon Jojo... des personnes extraordinaires, sans qui je ne serais pas grand chose.
Mais ce serait très long à dire tout ça, et Raven est déjà assommée par les médicaments. Manquerait plus que je donne le coup de grâce, tiens. Abattue par le coup de pelle d'une phrase beauuuuucoup trop longue. Alors pour éviter une situation un peu désagréable, je prends quelques secondes afin de réfléchir (oui, ça m'arrive), et reformuler tout ça.

- Parce que... c'est la bonne chose à faire. Aider ceux qui en ont besoin. Être là pour les épauler, et puis si besoin est, les sauver.

Sans dire que j'en suis un, être un héros, quoi. Se mêler de ce qui ne nous regarde pas, mais avec les meilleures intentions du monde et les moyens de régler les problèmes. Ou en tous cas, de les atténuer au maximum, comme ici, comme maintenant. A vrai dire, je ne sais même pas qui de la communauté héroïque serait en mesure de purger Rav... Rach... de la purger. Purée, si je bégaie même en narration, ça va devenir compliqué c'tte affaire.

Il y a ça d'abord, donc. Mais ce n'est pas tout, loin de là. Et je crois qu'elle l'a remarqué. En même temps, ce serait bizarre pour l'une des plus grandes empathes de la planète de ne pas saisir le rythme de mon p'tit kokoro. Oui, je ressens des choses. Ca me fait tout bizarre dans la poitrine, surtout lorsque je vois cette longue pèlerine violette pointer le bout de sa capuche. Tout à fait, je fais tout pour ne pas prononcer le fameux mot, celui qui peut mettre un terme à toute relation en un clin d'oeil... je n'ose même pas y penser... et c'est précisément ce qui le fait sortir d'entre mes lèvres.

- Pis... pour être tout à fait honnête... je crois que j't'aime bien.

Ca, c'est un euphémisme mon bon Derek.
Mais ça fait jamais de mal d'anesthésier un peu la peau quand on sort le scalpel émotionnel. Avec un peu de chance, elle ne fera que fuir, sans ressentir le chaleur dans ta poitrine, et tu t'en tireras pas à si mauvais compte... ou alors... n'espère pas trop... mais un peu quand même... mais non... mais si... peut-être que cela mènera ailleurs que sur la voie de la disparition et du fameux friendzonage, concept obscur inventé par des prépubères frustrés d'avoir entendu un non.

Je n'ose y croire, mais j'ose encore moins ne pas y croire.
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Re: Contra factum non datur argument... [Raven] Mer 21 Déc 2022 - 13:22

C'est étonnant.
Ce sentiment...
Ce sentiment face à sa réponse.
La déception.

C'est donc cela qu'elle est. C'est donc cela qu'elle est... pour lui. Une victime de plus à sauver. Une malheureuse qu'il doit extirper de son trou. Celle à qui l'on se doit de tendre la main parce qu'elle sombre. L'obscurité qui est la sienne se doit d'être ramenée par la lumière qu'il dégage.
Parce qu'il est un héros. Parce qu'il a décidé qu'il sauverait qui serait en capacité de l'être et même ceux qui le refusent. Parce qu'il est profondément gentil et qu'il ferait ça pour n'importe qui d'autre.

Alors pourquoi tant de déception dans son coeur face à ces quelques mots prononcés pourtant avec gentillesse, compassion, bienveillance...?

Parce qu'elle aurait aimé être plus. Sans doute. Peut-être. Elle n'est pas tout à fait sûre.
Les effets de la drogue ne se dissipent que très lentement. Et nait de cet état cet étrange paradoxe. Comme entre deux eaux. Cette capacité d'empathie qui reste véritablement à fleur de peau, mais qu'elle n'analyse pas aussi bien que d'habitude. Même nettement moins bien... que d'habitude.

Rachel ne perçoit qu'à peine le coeur du jeune homme s'emballer. Ou du moins... elle l'entend, elle le ressent, plus exactement, mais cela lui passe au-dessus de la tête. Comme quelque chose que l'on perçoit sans le réaliser pleinement. Sans réaliser pleinement ce qu'il est, ce qu'il représente.

Elle n'a rien répondu. Elle s'est juste contentée de baisser la tête et de fixer obstinément ses genoux, comme s'ils étaient les seuls détenteurs d'une quelconque réponse.

Puis il parle. Il parle de nouveau. "Pis..."
Et elle s'attend au pire. Pourquoi ? Elle n'en a pas la moindre idée. Mais c'est ainsi. Rachel... s'attend toujours au pire. Déformation paternelle, sans doute. Et cela ne vient pas de nulle part, si on y réfléchit bien. Elle brise tout ce qu'elle effleure. Joey en est une preuve vivante.

Les mots se poursuivent, ne se bousculant pas, chacun détaché avec soin, mais surtout avec une certaine forme d'appréhension qu'elle perçoit, cette fois.

Elle le ressent.
Elle la ressent.

Rachel se lève. Le mouvement est peu assuré, elle tangue, manque de tomber mais se rattrape sous le croassement strident d'un Zbruh perché sur le dossier du canapé. Comme si le corbeau lui rappelait de tenir bon et que ce seul son lui permettait de reprendre un peu consistance.

Elle la ressent...
Elle la perçoit...

Elle avance dans sa direction, doucement, pas à pas, comme si elle marchait sur des oeufs. La sensation qu'engendre la drogue administrée à Joey est vraiment étrange. Comme si elle nageait dans un océan de coton. Un coton qui prend des allures de roches abruptes martelant son crâne.

Elle la perçoit...
Son émotion.
La vraie.
Celle qui se cache à demi derrière ses mots.
Celle... qu'elle voulait entendre.
Celle... qu'elle est... soulagée de percevoir.

Face à lui, elle ne le regarde pas. A aucun moment. Pourtant elle est proche. Si proche.
Et ses bras s'élèvent. Doucement, légèrement tremblants. Et c'est, délicatement, qu'ils s'enroulent autour des épaules de Derek.
Oh... elle le regrettera. A n'en point douter. Elle aura honte. Elle se sentira mal à l'aise. Très probablement. Mais tout cela viendra plus tard... bien plus tard. Ou alors plus tôt que plus tard... Mais pas maintenant.

Sa joue se pose avec la délicatesse d'un pétale de fleur sur son épaule et le décor change. Son pouvoir lui échappe et elle s'en rend compte. Rachel ne fait rien. Ne tente rien pour l'en empêcher. Elle laisse le salon disparaitre. Gotham disparaitre. Autour d'eux ne réside plus qu'une étendue de pierres lunaires, vierge, préservée du monde, sur laquelle se distingue ça et là la blancheur d'une neige fraîchement tombée.

Au-dessus de leurs têtes, une aurore boréale qui semble n'être là que pour eux. Ses fines couleurs brillantes mêlant le vert, le turquoise, un bleu aussi clair que le ciel, parcourent leurs épidermes qui semblent ne faire plus qu'un avec l'immensité colorée qui les surplombe. Comme s'ils se fondaient dans l'aurore boréale, à moins que ce ne soit celle-ci qui se fonde en eux.
L'illusion est si parfaite qu'ils peuvent sentir la fraîcheur de la brise sur leurs visages, l'odeur du sel marin filtrer dans leurs narines.

Et Rachel ne dit rien. Pas un mot.


Dernière édition par Raven le Mer 12 Juil 2023 - 14:20, édité 1 fois
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Re: Contra factum non datur argument... [Raven] Mar 7 Fév 2023 - 23:47

Et je ne dis rien. Pas un mot.

Parce que ce serait briser la pureté de ce moment.

Un moment qui m'attrape sans crier gare, et qui m'emmène avec lui, là où il veut m'emmener.

Je ne résiste pas, je me laisse faire. Le vent caresse ma peau en une brise légère, alors que quelques flocons discrets trouvent leur chemin jusque dans mes cheveux. Nous ne sommes plus à Gotham City, nous ne sommes plus dans mon salon, nous ne sommes plus en compagnie de l'extraordinaire Ma' Kent en pleine production du meilleur grog que cette ville a jamais connu. D'une manière ou d'une autre, la magie nous a ramené, dans l'esprit, à cette belle soirée islandaise, sous les aurores boréales.

Si je pouvais dessiner cet instant, sans doute je... non. En fait non. Je ne le ferais pas. Ce serait lui retirer tout ce qu'il a d'unique, tout ce qu'il a de merveilleux. Il se fixerait sur le papier, d'encre ou de graphène, et il ne vivra plus libre dans ma tête, comme il vivait jusque là... et vivra encore pour longtemps.

C'est fou ce qu'on peut faire avec un peu de magie, des émotions et beaucoup de produits médicaux dans les veines. Vous allez me prendre pour un p'tit gars un peu impressionnable, mais ça ne fait que renforcer l'admiration que j'ai pour Raven. Une Raven qui, d'ailleurs, doit quand même se reposer après avoir aidé mon bon Jojo à être frais pour son procès !

A contrecœur alors je m'extirpe de ce rêve éveillé, pour remettre les pieds sur terre. Un dur retour à la réalité, vous pouvez me croire. Le genre qu'on ne souhaiterait pas, même à son pire ennemi. Bon, peut-être que certaines personnes aux intentions fort peu louables ont voulu que ça arrive à leurs némésis, mais vous avez compris l'idée. J'étais merveilleusement bien, et c'est fini. Un peu comme sortir de son lit douillet un froid matin d'hiver pour aller bosser. Une désillusion aussi grande que ça, ouaip.

Si grande que je peine à reprendre mes esprits.

- Je... tu... on... hrm...

Oui, "hrm". Il me faut au moins ça pour me remettre.
Heureusement que d'autres mots, plus jolis, viennent ensuite.

- C'était... merveilleux. Merci Rachel. De tout mon cœur.

Et mon bon vieux Tempus Fuginaut seul sait à quel point il est grand.
Ouais, non, ça sonne bizarre dit comme ça. Comme s'il m'observait constamment à travers une fenêtre cosmique.
Brrrrrr...
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Contra factum non datur argument... [Raven]
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