Nouveau départ [PV Barbara, Melinda (pnj)]

Autant vous dire que lorsque Dick m'a fait savoir qu'il a reçu un message lui donnant rendez-vous dans un hôtel de Gotham, mon côté jalouse possessive n'a fait qu'un tour et c'est sans lui laisser le choix que j'ai fais savoir que j'allais l'accompagner. Le message a beau lui dire de venir seul, ça a le don de m'agacer un peu plus et de me conforter dans l'idée que je dois l'accompagner aussi, quitte à ce que je sois en retrait, en surveillance. Après avoir enfilé nos tenues, je fais part d'un plan à Dick et ne lui laisse pas vraiment d'autres options que d'accepter. Tout le long du trajet, je n'ai de cesse de lui jeter quelques coups d'oeil, inquiéte sans trop le montrer, méfiante en le montrant assez souvent.

Je m'arrête bien avant lui, sur un toit qui me donne une vue imprenable sur l'hôtel en question. Du regard, je suis Nightwing alors qu'il va prendre sa position de l'autre côté, histoire d'avoir une vue sur la chambre. L'oreillette grésille et c'est sa voix que j'entend. Je l'écoute, un léger agacement et une légère appréhension au creux de l'estomac.

- Je te reçois... tu sais ce que je pense de tout ça, ça m'a tout l'air d'un piége...

Dick me laisse à peine le temps de répondre que déjà, il me fait savoir que oui, avant que je le dise, il me promet de faire attention à lui. Un souire se dessine alors sur mon visage mais il disparaît rapidement, laissant place à de la concentration.

Toujours accroupie sur le toit d'en face, j'ai un visuel vers la chambre en question et j'aperçois même les mouvements de Dick vers la fenêtre sauf qu'en y regardant de plus près, il n'y a pas que ses mouvements à lui que je vois. Je m'empresse d'activer l'oreillette.

- Tu n'es pas seul ! Je répéte tu n'es pas seul !

Mais rien, pas de réponse et ce que je vois par la fenêtre ne me plaît pas vraiment. Deux silhouettes et l'une d'elle vient de donner un coup à Dick qui s'est écroulé au sol. Je pousse un juron, me redresse et lance mon grappin.

- Non Nightwing n'y va pas. Tu sais que c'est un piège ! Franchement serais tu stupide de croire que tout va bien se passer ? Oh non, je ne m'énerve pas, je réfléchis juste à comment te donner une bonne leçon !

Je fais les cent pas sur le toit, jure, grogne et au bout de quelques secondes, j'active l'oreillette.

- Oh ! Vous êtes qui ? Vous lui avez fait quoi ? Je vous jure que si vous lui avez fait du mal, je promet que je vais vous briser les deux jambes et croyez moi, ça ne fait pas du bien et c'est très handicapant !

Le pire dans tout ça ? c'est que je dois rester là à attendre qu'il me fasse signe ou je ne sais quoi, sauf que là, il est ligoté à une chaise, dans les vappes... Non mais vraiment... Je serre les poings, groge, prête à bondir sur le mur de l'hôtel mais heureusement, au bout de quelques minutes, la voix de Dick se fait entendre sauf que ce qu'elle dit n'est pas du tout ce que j'ai envie d'entendre. Reste là et ne préviens personne ? La bonne blague ! Et en plus de ça, il coupe la communication ?! Non mais il se prend pour qui ?!

Cette fois, c'est trop et je n'ai plus du tout l'intention d'écouter ses ordres stupides. Après m'être assurée que mon grappin est bien accroché, je m'élance et rejoins rapidement le mur d'en face, à quelques fenêtres de celles de la chambre qui m'intéresse.

- Tu vas voir si je vais rester là...

Oh non, hors de question que je lui fasse le plaisir de rester là, sans rien faire ! Il sait que je n'aime pas qu'on me dise quoi faire ! Il le sait et pourtant, il ne peut pas s'empêcher de le faire ! Je serre les dents, mes machoires se crispent alors que je rejoindre le rebord de ma fenêtre tout en prenant bien soin de rester invisible et hors de portée de vue. Ce que je vois me confirme ce que je pensais un peu plus tôt... il y a bien deux silhouettes dans la pièce en plus de celle de Dick et ce dernier est assis sur une chaise, bien entouré.

Je plisse les yeux, fronce les sourcils et alors que je m'apprête à bondir par la fenêtre pour entrer, ce que je vois me laisse littéralement sans voix... Une des silhouettes, féminine soit dit en passant, vient prendre Dick dans ses bras et ce dernier semble même lui rendre l'étreinte. Je suis à deux doix de laisser échapper un juron bien bruyant mais je prend sur moi, prête à lui dire ce que je pense de tout ça.

Suspendue dans le vide, un peu en dessous de la fenêtre en question, je bouillonne, prenant sur moi pour ne pas tout casser, y compris sa gueule d'ange. Le piège n'est pa si piègé que ça visiblement et je me sens idiote... Je ferme les yeux quelques secondes et alors que je suis à deux doigts de dire à Dick que je le laisse profiter, j'entend le bruit de la fenêtre qu'on est en train d'ouvrir. Je lève doucement le visage et mes yeux croisent ceux de Dick qui me fixe avec un sourire sur le visage.

- Arrête de te marrer...

Je marmonne entre mes dents, peu fière de ce que je suis en train de faire et prend une profonde inspiration avant de prendre la main qu'il me tend. Doucement, agilement, en m'aidant de sa main, je me hisse et passe la fenêtre au moment même où il m'avoue avoir quelqu'un à me présenter. De nouveau, ma fierté est piquée au vif et je sens cette toute petite pointe de jalousie prendre de plus en plus de place... alors que je déteste ça...

- Sérieusement, il se passe quoi là ?

Je le suis sans rien de plus, restant sans réponse et je me stoppe net dans l'encadrement de la porte alors que j'aperçois les deux silhouettes au centre... Deux femmes, une un peu plus âgée que l'aure, me fixent sans rien dire. Mon regard passe de Dick sur ces deux personnes puis revient sur le jeune homme.

- Qui est-ce ?

Je croise les bras sous la poitrine, toujours en le fixant et attend une réponse de sa part en espérant que cette dernière ne me donne pas envie de tout casser ici...

"Arrête de râler" ?! C'est à moi qu'il vient de dire ça ? Que MOI j'arrête de râler ?! Non mais il est sérieux là ? Au moment où je prend sa main dans la mienne pour remonter, l'espace de quelques secondes, j'ai presque envie de tirer dessus pour qu'il se retrouve dans la même position que moi mais je me ravise et toujours en grognant entre mes lèvres, je me hisse par la fenêtre par laquelle il est venu me trouver. La suite est à la fois étonnante et inattendue Avant même que j'ai eu le temps de dire ou de faire quelque chose, je constate que dans la pièce dans laquelle je me trouve, il n'y a pas une, pas deux mais trois femmes qui me fixent avec une certaine insistance... ce qui me met légèrement mal à l'aise. Je suis à deux doigts de leur demander ce qu'elles veulent à me fixer de la sorte mais Richard brise le silence en faisant les présentations. Je fronce les sourcils et crois les bras sous ma poitrine, faisant au mieux pour ne pas céder à la jalousie.

Il fait les présentations, je ne dis rien, me contente de poser mon regard sur chacune d'entre elles.

- Rien que ça...

Je ne souris pas, je n'en ai pas envie. Je reste sur la défensive, méfiante... Je ne sais pas trop si le fait qu'il a l'air de les connaître doit me rassurer mais je suis loin de l'être... L'une d'elle, Mélinda apparemment, s'approche de moi, un sourire sur le visage. Je la fixe, un sourcil haussé et c'est là que la partie surprenante de la situation prend le pas sur tout le reste.

- Ta quoi ?

Je la fixe elle, pose mes yeux sur Richard et viens de nouveau la fixer elle... Alors celle-ci, on ne me l'avait jamais encore faite... Elle prend ma main, la serre et fait connaître son plaisir de voir une "collègue" de Richard. Je serre les dents mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'empêcher de laisser échapper un petit rire.

Je reste silencieuse les quelques minutes qui suivent, juste le temps qu'elles quittent l'endroit et je reste là, muette, fixant Richard, sans l'ombre d'une expression dans le regard. Les bras toujours croisés sous la poitrine, je ne le quitte pas des yeux alors qu'il se tourne vers moi, me faisant savoir qu'il n'aime pas quand je ne parle pas.

- Un problème commun ?

Je fronce les sourcils quelques secondes et là, c'est le craquage.

- Un problème commun ? Ah et sans parler du fait qu'elles savent qui tu es maintenant. On peut leur faire confiance ? Bien sûr que tu vas me dire que oui ! Je me met à faire les cent pas dans la pièce. - Un problème commun ??

Ridicule moi ? Là oui, pour le coup, carrément. Alors que Dick me passe littéralement un savon dans le plus grand des calmes, j'ai cette envie soudaine de m'enfoncer dans le sol ou de disparaitre dans un trou noir parce que là, vraiment, cette situation est en train de devenir bien trop gênante pour moi et pour mon coeur d'handicapée des sentiments. Je me mord les lèvres, baisse les yeux, faisant au mieux pour ne pas affronter son regard... Ridicule, c'est ce que je suis à cet instant précis et vraiment, je déteste ça... à croire que c'est l'effet que notre relation a sur nous... Je finis par lever les yeux alors qu'il se met à parler de notre rupture, de la raison donnée lorsque je lui ai dis qu'on arrêtait et encore une fois, je ne sais pas comment il fait mais il a cette manie de me faire me sentir encore un peu plus idiote.

- Je...

Mais je n'ai pas le temps de finir ma phrase puisqu'il m'interrompt une nouvelle fois en m'expliquant le fond du probléme et tout ce qu'il se passe autour de sa soeur et de Bludhaven. Je décroise les bras et ces derniers retombent le long de mon corps. Je le laisse finir de parler et alors que ses mots ont déjà un impact sur moi, les derniers qu'ils prononcent finissent de m'achever. Je passe une main dans mes cheveux et baisse de nouveau les yeux avant de laisser échapper un long soupir.

- Excuse moi... Je ne sais pas pourquoi j'ai réagi comme ça, c'était disproportionné...

Je m'approche de lui, prend ses mains dans les miennes et les serre doucement avant de venir déposer un baiser sur le coin de ses lèvres.

- Je suis avec toi. Je marque une pause et finis par rajouter. - Barb, Batgirl, Oracle... on es toutes avec toi...

Je déteste quand je suis comme ça, je ne me reconnais pas du tout et moi qui ai plutôt l'habitude d'être du genre gentille, amicale, là, on aurait tout simplement dit une folle furieuse échapper tout droit d'Arkham... Oh non... et si tout ces vilains commençaient à déteindre un peu trop sur moi ? Je prend une nouvelle inspiration et met cette question existentielle de côté avant de lever de nouveau les yeux vers Dick.

- On rentre ? On rentre et tu me dis tout ce que tu sais sur ce Blockbuster ?

Mes mains ne quittent pas les siennes et les pressent doucement pour lui faire comprendre que oui, je suis avec lui que ce soit en costume ou dans la vie civile.