Retrouvailles [Nick Necro]

Deux fauteuils Chesterfield, d'un cuir mat aux reflets d'automne légèrement craquelé par endroits, comme deux antiquités aux prises avec le temps qui passe, séparés par une petite table basse en acajou.
Légèrement au-dessus de la table, une théière et une cafetière à l'italienne fumantes, lévitent comme deux papillons ne sachant trop où se poser.
Deux tasses sont disposées de part et d'autres de la surface de bois polie, séparées par un petit plateau d'argent sur lequel sont installés un bol contenant des morceaux de sucre roux, deux cuillères et un petit pot de crème.

Et... c'est tout.

Le reste de l'environnement est d'une immensité gargantuesque et plongée dans un noir de four.
Comme si rien d'autre n'avait d'importance, n'avait d'intérêt, seul l'étrange salon se trouve baigné par la lumière d'un spot de cinéma imaginaire. Bercé d'une délicate lumière dorée qui donne une sensation de douceur et d'intimité à ce qui ressemble à une mise en scène.

Car si l'on y regarde de plus près, chaque élément du salon est en opposition avec un autre.
Les deux fauteuils se sont face, chacun de son côté, la table basse semblant faire office de frontière.
Les tasses sont séparées par le petit plateau en métal clair. Rien ne tend à s'unir dans cet endroit.
Même la théière et la cafetière semblent prendre toutes les précautions nécessaires pour s'éviter, flottant très loin l'une de l'autre, prêtes à servir au premier commandement.

Le thé pour elle.
Le café pour lui.

Un paquet de cigarettes et un briquet semblant neuf attendent Nick sur l'un des larges accoudoirs du Chesterfield libre. Un cendrier de métal sombre trône sur un grand pied à portée de main.
Peut-être espère t'elle qu'il se défoulera sur la nicotine plutôt que sur elle. Ou peut-être est-ce juste là une attention, par égard pour ce qu'ils ont vécu.
Zatanna peut être un livre grand ouvert, mais sait aussi se faire nébuleuse, déformation professionnelle oblige.

Difficile de faire plus perdu que l'endroit dont elle lui a transmis les coordonnées un peu plus tôt dans la matinée. Une île en plein milieu de l'océan pacifique sud, dont Nick pourrait sans doute estimer qu'elle n'existe sur aucune carte et n'a sans doute jamais existé avant ce jour par ailleurs.
Un bout de terre grand comme une coquille de noix.

De l'extérieur, l'île ressemble à un petit caillou paumé au milieu de nulle part. Mais dès que l'on pose le pied dessus, le décor océanique change et le petit salon à l'allure incongrue se matérialise sous le regard. Le regard de Nick, évidemment. Car quiconque viendrait à poser un orteil sur cette île en dehors de lui, John compris (John surtout ?), se retrouverait propulsé en plein milieu de Manhattan dans la seconde qui suit.

Une protection magique a été installée tout autour du caillou sans âme. A certains égards, elle ressemble à celle de son Manoir de Shadowcrest.
Elle est simple et efficace. Mais, surtout, il sera on ne peut plus facile pour le sorcier d'en définir la nature exacte à la première perception. Car elle n'a d'autre objectif que de camoufler leur présence à tout être capable de percevoir la magie et, ainsi, permettre qu'ils puissent discuter, dans le meilleur des cas bien entendu, sans risquer d'être espionnés.

Une précaution nécessaire en ces temps troublés, qu'elle n'a pas souhaité, ou n'a pas voulu peut-être..., réaliser plus complexe ou plus perfide. Aucun sort ne semble se dissimuler sous cette couche de protection magique. Et pour cause, Zee est sans doute la dernière de cette terre à sous estimer celui qu'elle s'apprête à recevoir. Elle a besoin d'informations, il en a peut-être pour elle, alors autant l'accueillir dans les meilleures conditions.

Pour peu que cela soit envisageable... ce qui n'est pas du tout gagné.

La magicienne l'attend avec une patience cependant teintée d'une légère appréhension.
Ses jambes croisées dans un pantalon sombre assorti d'un fin chemisier à jabot d'un blanc étincelant, son éternel haut de forme au sommet de son crâne, Zatanna est tranquillement assise dans le fauteuil qui fait face à la théière qui attend patiemment de pouvoir se rendre utile. L'un de ses doigts entrelace distraitement une mèche de cheveux corbeaux tandis qu'elle semble absorbée par ses pensées.

Elle n'a pas revu Nick depuis très longtemps... et n'a en définitive pas la moindre idée de la manière dont leur entretien pourrait se dérouler et encore moins de son état d'esprit.
Par ailleurs... partir du principe que leur entretien se déroulera bien sous prétexte qu'il a répondu par l'affirmative, serait aller bien vite en besogne.

Silencieuse et immobile, l'eau observait l'habituelle spectacle de ses débuts de journée. Piégée dans un lavabo de céramique à la teinte jaunâtre, elle s'efforçait à peine de refléter la chiche lumière d'un plafonnier à LED usée tandis que le locataire s'adonnait à son rituel matinal.

Le blaireau tournoya dans le savon humide pour former une écume blanche poisseuse sur les poils bruns humectés d'une humidité collante. L'odeur qui émanait du mélange formait un étrange panache parfumé qui donnait à la scène une mensongère normalité.

Passant une main sur son menton pour juger de l'état de la barbe qu'il allait raser, Nick s'observait dans un miroir piqueté de chiures de mouches. Son reflet n'avait rien de reluisant. Ses deux yeux brûlés aux feux de l'enfer révélaient une sclère cendreuse et des iris presque incandescentes. Sa peau d'albâtre paraissait vouloir s'effriter tant les rides qui la parcouraient formaient de rocailleux canyons arides, c'était comme si son épiderme avait cherché à défier la peinture de la salle de bain, limée par le temps, devenue écailleuse à force d'humidité et de différentiels de température. Ses différents voyages dans les plans magiques n'avaient rien fait pour améliorer son état physique, pathétique réincarnation d'une âme dans laquelle on peinait encore à distinguer le bien du mal.

Un fin filet d'eau coula sur la lame droite du coupe-choux qui lui servait encore de rasoir. Il était ainsi. Si Nick aimait la modernité et le monde contemporain dans lequel il croupissait avec une exaltation décadente, il appréciait sur des détails les choses simples et ne regardait les gadgets technologiques qui simplifiaient la vie en camouflant leur complexité que comme un leurre qui endormait les sens et laissait à ceux qui les comprenaient le soin de contrôler leur utilisateur. Chose épouvantable pour un homme qui se targuait de comprendre le monde magique et de saisir les subtilités de cet univers caché.

L'ignorance était une force... pour ceux qui savent.

La lame passa sur sa peau et glissa en coupant les poils qui dépassaient. Et tandis que l'outil parfaitement aiguisé faisait son œuvre entre ses mains habituées, il réfléchissait au rendez-vous qui l'attendait.

Traiter à la légère l'invitation d'une de ses congénères était en soit une grave erreur, mais doubler le fait que vous aviez dans le passé tenté d'envoyer votre hôte dans l'au-delà et vous faisiez de cette erreur une erreur mortelle. Si vous tripliez la mise en mettant cette même personne dans de multiples équipes de super-héros, qu'elle avait eu une relation avec votre pire ennemi qui fut un jour l'un de vos plus proches amis puis réalisez un quarté complet en ajoutant un pouvoir magique défiant les rêves les plus fous et vous obteniez un rendez-vous intéressant.

Dangereux.

Mais intéressant.

Du plat de son index replié il parcourut la peau rasée. Pas d'une douceur aussi exquise que les souvenirs qu'il avait de la peau de Zee lorsqu'elle avait, comme lui, la fraîcheur de la jeunesse et la fougue qu'offre l'ignorance de l'avenir dans le peu de soucis qu'elle imposait alors. Surprenant comme certaines sensations persistent et se mélangent. Le contact d'une peau parcourue des mains et des lèvres, le parfum d'une soirée d'ivresse, le bruit capiteux des vêtements qui glissent, le gout d'un baiser... Le temps, malgré tout, avait fait son office. Les expériences s'étaient accumulées, les affrontements, les mensonges, les trahisons et ce terrain de jeu entre puissants que l'on nomme la Terre avait plusieurs fois tourné sur lui-même.

Il passa sous le filet d'eau un gant de toilette pour se nettoyer les résidus de savon. La fraîcheur de l'eau était agréable, cela lui rappelait ces midis où il s'extirpait du lit encore chaud après une longue nuit de veille dans les rues et qu'il se plongeait la tête directement sous une douche froide. Cela revigorait. Cela réveillait. Cela vous rappelait que vous étiez vivant.

Le visage essuyé, il soupira en pliant la serviette.

Certainement aurait-il dû refuser l'invitation, lui dire de passer son chemin, feindre le faux numéro, mais impossible de s'y résoudre : la prendre pour une idiote aurait été irrespectueux. Au fond de lui, il sentait qu'il lui devait bien une certaine honnêteté ; Zee avait été beaucoup trop ballottée dans sa querelle avec John pour qu'il finisse par la considérer comme une gosse... ce qu'elle était toutefois, mais une gosse pour qui il avait éprouvé un jour des sentiments. Sans doute la retrouver allait éveiller quelque chose en lui.

Pourquoi penser à cela... était-ce une crainte ou un espoir ?

Ses lèvres au rouge si vivant, ses cheveux d'un ébène à vous damner...

Pour mieux éviter les sentiers dans lesquels il s'égarait, une de ses mains coiffa ses cheveux en une bataille plus embrouillée encore qu'avant.

Pourquoi prendre contact ? Nick ne prétendait pas comprendre la jeune femme. Il y avait trop de différences entre eux pour qu'il la saisisse complètement. Elle avait toujours eu en elle une pureté cristalline là où il n'en avait que de vagues reflets ; elle avait toujours eu le sourire franc là où le sien était cynique ; elle pratiquait une magie pleine de merveille là où lui l'extirpait des recoins les plus vils. Il éprouvait pour elle, parfois, un peu de respect. Jadis il l'avait laissé tomber comme un objet et, non pas qu'il en éprouve de la honte, plutôt une forme de maladresse, il ne ressentait pas l'envie de répéter la chose... pas aujourd'hui en tout cas. Un moment de faiblesse probablement.

Marchant hors de sa salle de bain, parcourant son salon lentement, il se figea devant les coordonnées fournies par Zatana qu'il avait négligemment posées devant un ordinateur. Une position GPS, mieux qu'un rendez-vous dans les terres féériques. L'ordinateur affichait encore joyeusement une petite balise rouge dans la mer, reste d'une recherche effectuée plus tôt. Précautionneuse magicienne, avait-il pensé, loin de tout, à l'écart.

Boutonnant sa chemise en fronçant les sourcils, il s'attendait clairement à ce que tout ceci ne soit qu'un traquenard, réflexe de l'homme chassé maintes fois et chasseur à sa manière. En enfer, on apprenait à se méfier de tout et de tous ; pas mieux au purgatoire et le nombre de coups tordus qu'il avait fait ici bas l'endettait pour finir, en définitive, d'une façon cruelle et sadique. Une histoire de karma disaient certains, lui appelait ça simplement "la foutue vengeance". Cette appréhension lui fit mettre des gants de cuir sur lesquels il avait gravé quelques sortilèges faciles à utiliser. Le genre de petits tours qui pouvaient vous brûler durablement ou vous faire perdre un membre, rien de glorieux, mais de quoi gagner du temps pour faire plus.

Il se dispensa d'une veste pour lui préférer simplement son fameux trenchcoat, à même la chemise, comme dans ce diable de bon vieux temps.

Après deux à trois secondes de réflexion, il se décida à s'asseoir pour mettre une paire de chaussures au verni passé et à la semelle déjà bien entamée, signes qu'il avait conservé le réflexe de patrouiller et de beaucoup marcher. On ne se refaisait jamais entièrement.

Il tapa du pied pour être à l'aise et ferma les yeux. L'appartement était silencieux. Quelques coups sourds cadencés indiquaient que la voisine du dessus marchait encore en talons, nul doute qu'un voisin de palier s'en plaindrait encore. Lui appréciait ces bruits, il lui rappelait le monde extérieur et ses querelles mesquines, elle lui rappelait pourquoi il était revenu et pourquoi, dans le fond, il avait quelque affection pour cette réalité.

Frappant ses cuisses comme pour s'arracher de quelque dangereuse rêverie, il se souleva de son siège et saisit une craie. Quelques meubles déplacés et crissements plus tard, il se tint debout au milieu d'un cercle de téléportation. Trois bougies allumées dans un ordre précis puis carbonisation du papier où il avait griffonné la latitude et la longitude cible.

Une parole.

Il se matérialisa dans la pièce baignée de ténèbres, juste à coté du fauteuil installé pour lui.

Zee était là.

Il l'observa sans que son visage ne diffame ses émotions.

Maintenant qu'elle se trouvait devant lui, il n'éprouvait ni attraction, ni appréhension, ni regret. Il ne ressentait fondamentalement rien. Cela le troubla légèrement, il s'était attendu à autre chose. Un peu de joie peut-être ?

- Zatanna, salua-t-il avec un imperceptible hochement de tête.

Le tour de la pièce fait du regard - belle création - il s'arrêta sur le café et le thé. Sans cérémonie et sans s'asseoir il se versa une tasse de liquide noir dont la texture montrait que Zee n'avait rien oublié de ses goûts gastronomiques douteux.

- Tu voulais me parler ? lâcha-t-il froidement.

Nick ne la regardait pas directement dans les yeux, comme pour éviter le trouble de cet étrange néant en lui...

[HRP] Très belle intro ! [/HRP]

- Nick. Répond t'elle avec un hochement de tête égal au sien, mais d'une voix où tinte cependant un certain amusement.

L'entrée en matière est pour le moins... protocolaire. Mais qu'importe finalement. Elle ne s'attendait pas à ce qu'ils se tombent dans les bras, ça aurait été pour le moins incongru.
Et mieux vaut une salutation froide mais polie, plutôt qu'une boule d'énergie en pleine figure en guise de bonjour. On avance... va t'on dire.

Laissant le silence s'installer dans la pièce sans ajouter quoi que ce soit à une question qui coule de source : si je t'ai invité à venir à ma rencontre, ce n'est pas pour se regarder dans le blanc des yeux, pense t'elle brièvement avant de se lancer dans une analyse limite contemplative de son "invité".

Un trench...
Zatanna serait bien tenté de lui dire "Sérieusement ?" dès son entrée aussi discrète que brumeuse, mais elle se retient cependant. Cela aurait été quelqu'un d'autre, elle aurait probablement mis cela sur une coïncidence aussi bête qu'absurde. Mais venant de lui... cela est hors de propos.
Sidérant de constater comment un simple vêtement peut avoir un effet particulier sur celle dont les yeux le fixent comme s'il s'agissait d'un artéfact précieux. Pourquoi avoir choisi d'arborer ce qui n'est ni plus ni moins que le souvenir d'une époque depuis fort longtemps révolue...
Elle a bien du mal à l'envisager empreint de nostalgie, mais, quoi qu'il en soit, ce n'est finalement pas ce qui la choque le plus à cet instant.

Il ne la regarde pas.
A aucun moment.
Ses prunelles ont vaguement balayé l'endroit où elle se trouve, mais en évitant très soigneusement de rencontrer les siennes.
L'homme n'étant pas du genre timide, cette attitude intrigue la magicienne au plus haut point. Elle ne réprime donc pas la remarque qui monte dans sa gorge.

- Je croyais que nous avions dépassé le stade du brun ténébreux nimbé de mystère qui se la joue inaccessible. Lance t'elle dans un demi sourire, tout en agitant distraitement la main en direction de la théière, qui se met immédiatement en devoir de remplir la tasse jusqu'alors vide.

Il ne la regarde pas.
Et elle a horreur de ça.
Elle... elle le regarde par contre. Et elle ne le quitte pas des yeux un instant.
Comme si, là encore, il était obligatoire qu'un gouffre béant les sépare. Comme s'ils avaient conclus un pacte silencieux, un contrat à l'épreuve du temps. Quoi qu'il arrive... ils devaient être opposés. En tout, tout le temps, partout.

Elle prend encore quelques minutes pour l'observer, quitte à ce que cela ne lui déplaise, voire l'exaspère foncièrement. Il n'a pas beaucoup changé finalement... Les traits de son visage sont un peu plus creusés, un peu plus livides, comme si la magie de ténèbres à laquelle il aime tant s'adonner le rongeait de l'intérieur, et que les stigmates commençaient clairement à s'en ressentir à l'extérieur.

Zatanna le dévisage sans parvenir à réellement comprendre ce qu'elle ressent en sa présence.
La méfiance est de mise, cela est une certitude absolue. Il est probable qu'elle ne pourra rien démêler tant que cette méfiance règnera en maîtresse entre eux. Car elle prendra toujours le pas... sur tout.

- En effet. Merci d'être venu. Finit-elle enfin par lâcher d'un ton plus sérieux, tandis qu'elle porte la tasse à ses lèvres.

Elle a beau avoir eu tout le temps d'y réfléchir, les quelques gorgées de thé fumant qu'elle déguste lui laissent de brèves secondes de répit supplémentaire avant d'entrer dans le vif du sujet.

- Je suppose que tu n'as pas été sans t'apercevoir du léger "problème" qui secoue les énergies magiques depuis quelques jours. Entame t'elle sans le lâcher du regard.

A ces mots, une pensée file en direction de John, qui a la désagréable habitude de s'immiscer dans des situations qui ne le concernent d'aucune façon, même lorsqu'il n'est pas présent. Reconnaissons-lui un talent certain pour ce genre de choses.

Cependant... est-ce si étonnant que cela...? Fut une époque, pas si lointaine en définitive, où Nick intervenait systématiquement dans sa relation avec l'exorciste, et inversement par ailleurs.
Même involontairement, les deux ont toujours eu le don de se tendre des bâtons dans leurs roues mutuelles.

Extirpant un bref soupir à cette pensée, sans pour autant en expliquer la raison à son interlocuteur, Zee poursuit.

- Je viens donc te proposer une trêve. Assène t'elle tout à trac en même temps que sa tasse de porcelaine s'entrechoque avec la petite sous tasse.

- Ce problème nous concerne tous, et, même toi, dois éprouver des difficultés à gérer ce flux de pouvoir qui part dans tous les sens. Donc... si tu as des informations, je suis preneuse, et je te soumets cette idée sans doute totalement stupide de nous allier le temps de comprendre ce qu'il se passe, de le résoudre ou au pire de nous y adapter. Et quand tout cela sera terminé... tu seras libre de me détester comme avant. Dit-elle en plantant deux prunelles d'un bleu acéré dans les siennes.

Il va bien finir par la regarder à un moment ou à un autre !

Il ne s'était sans doute pas attendu à ce genre de proposition venant d'elle. Surtout avec leur passif récent. Et si John l'entendait, nul doute qu'il s'étoufferait avec sa cigarette encore fumante.
Mais ce que John ignore ne peut pas lui causer de tort, n'est-ce pas... En l'occurrence, ce que John ignore ne va surtout pas lui poser de problème à elle.

Visiblement tout ce qu'il y a de plus sérieux, elle le dévisage en arquant légèrement un sourcil semblant dire "Alors ?".
Il s'en rendra compte... pour peu qu'il la regarde, bien entendu.