Ils m'entraînent... au bout de la nuit... [Harley]

Inscription : 03/10/2022

Il y a des moments dans la vie où on peut parfois se demander "Mais qu'est-ce que je fous là...".
C'est à peu près la pensée qui me traverse alors que je marche dans les rues humides et nauséabondes de ce quartier malfamé de Gotham. Je le fais pourtant fièrement. Je ne baisse pas la tête, ne regarde pas le bout de mes chaussures. Je suis une Amazone ! Chacune d'entre nous porte la réputation et la fierté de notre peuple sur ses épaules. Alors moi, fixer obstinément le trottoir et raser les murs ? Certainement pas.

Mais il serait cependant mentir que d'estimer que j'apprécie m'attarder dans ces ruelles qui n'ont rien de pittoresque, entre les trafiquants de drogue, escrocs en tout genre, recéleurs et autres criminels à la manque. C'est dans ce genre de circonstances que je constate à quel point j'ai évolué ces dernières années. Il y a peu de temps... je me serais mise en devoir de botter l'arrière train de tous ces délinquants ce qui, dans un quartier pareil, n'aurait pas manqué de transformer la nuit en guérilla à ciel ouvert. Aujourd'hui je procède différemment, mais je dois reconnaitre que cela me coûte de passer à côté de tous ces malfrats sans lever le petit doigt.

Fort heureusement... je sais que d'autres se sont attribués cette tache. Batman et son fils, Dick aussi, et pas uniquement eux. Donc si cela ne me soulage qu'à moitié car l'inaction est bien ce que je déteste par-dessus tout, je sais que Gotham peut compter sur eux, comme elle l'a toujours fait jusqu'à aujourd'hui.

- Vous... vous êtes Wonder Woman pas vrai ??? Oui, oui, j'en suis sûr ! C'est bien vous !!!! Je reconnais le bouclier !!!

Je stoppe mes pas et me tourne vers l'homme qui vient littéralement de saisir mon bras en me secouant presque comme un hochet. Le regard désespéré, ses doigts m'agrippent avec tant de force que le contact serait sans doute douloureux ou au moins fortement désagréable pour n'importe quel être humain.

- En effet...

Difficile de passer inaperçue dans la mesure où je ne suis pas en tenue civile. Hors de question de se balader dans ce quartier en petits talons ni même en jean. Je ne crois même pas en avoir dans ma garde-robes d'ailleurs... Mais cela est un tout autre sujet.

- Je vous en prie aidez-moi !!!!! Une folle furieuse fout le bordel dans ma boite et elle fait fuir tous mes clients !!!!

Il m'interrompt en me secouant une nouvelle fois le bras avec l'énergie du désespoir.
Mais quelle idée d'ouvrir un club dans un quartier pareil aussi... Il ne faut pas s'étonner d'avoir des problèmes ensuite.

- Écoutez monsieur, je suis vraiment navrée. Vous devriez embaucher un videur pour sécuriser votre établissement.

J'essaie de m'en sortir comme je peux, n'ayant pas la moindre intention de commencer à gérer les petits problèmes des bars aux alentours, mais ne voulant pas rembarrer non plus trop sèchement ce pauvre homme.

- Non mais vous ne comprenez pas !! Mes videurs font partie de ceux qui ont FUI !!!

Mes sourcils se froncent. Je me demande s'il me prend pour une imbécile... bien que je ne devrais pas m'étonner d'entendre des hommes fuir devant une femme. Mais cela aussi... est une autre histoire.

- Voyons... elle est si terrible que ça pour avoir fait fuir vos agents de sécurité ? Avez-vous essayé de lui parler calmement ?

- J'ai TOUT essayé ! Lui offrir à boire, même lui donner de l'argent pour qu'elle parte ! Elle est complètement tarée !! Elle ressemble à un clown avec son costume et ses clochettes et en plus on raconte qu'elle connait le Joker !!! Je veux pas mourir moi !!!

A cet instant je ne rigole plus. Mais alors plus du tout. Je dévisage l'homme et d'une poigne ferme je libère mon bras en détachant ses doigts de mon poignet.

- Blonde, environ la trentaine ? Demandais-je d'une voix qui se veut nettement plus sévère.

- Oui oui !!!

J'extirpe un soupir. Je vois parfaitement de qui il s'agit...
Nous ne nous sommes jamais rencontrées, mais Bruce m'a si souvent parlé d'elle que j'ai l'impression de la connaitre déjà personnellement. C'est bien ma vaine... Il fallait que je tombe sur elle.
Enfin... mon contact n'ayant eu aucune information réellement pertinente à me confier, nous dirons que je ne serai pas venue pour rien.

- Bien. Votre établissement ferme pour la soirée.

- Que... quoi...?

Un regard bien appuyé suffit à le dissuader d'émettre la moindre objection que ce soit. Il a voulu que je m'en occupe ? Soit. Mais nous allons faire les choses à ma manière.
Alors je pénètre dans le club tandis que le propriétaire fait sortir tout le monde et je la vois. Impossible de la rater. Perchée sur l'un des podiums où se produisent normalement les danseuses de la boite de nuit, l'une d'entre elle encore à moitié nu près de la criminelle, le regard aussi terrifié qu'étrangement résigné.

- Harley Quinn ! Dis-je d'une voix forte pour attirer son attention.

Mes bras se croisent sur ma poitrine alors que je la dévisage en arquant un sourcil.

- Tu t'amuses bien ?

Question rhétorique.

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Gotham est une ville immense, rongée par le crime... Trop sans doute. Malgré qu'elle soit nombreuse, la batfamilly ne suffit pas à juguler toute la criminalité qui règne dans la ville. Au point que des innocents se trouvaient toujours menacés par des criminels... Enfin, ceux qui avaient eut à subir Harley Quinn pouvaient s'estimer heureux. Même le propriétaire de la boîte, sisi. Après tout il n'aurait que des dégâts matériels à réparer au petit jour, car la folle petite amie du Joker n'avait pas fait de victimes. Elle n'en n'avait pas vraiment eut le temps en fait, vu que les gens avaient détalé dés qu'ils l'avaient vu. Par contre le gérant devait être un petit nouveau en ville, il ne l'avait même pas reconnu. Quel ignare ! Son verre, elle le lui avait lancé à la figure pour la peine !

Lorsque Diana Prince pénètre dans la boîte de nuit, elle trouve Harley Quinn sur l'un des podium en train de tournoyer sur une jambe en riant comme la démente qu'elle était. Emportée dans sa folie, elle ne remarqua pas pas tout de suite l'arrivée de la super-héroïne. Seulement lorsqu'elle s'adressa à elle pour lui demander si elle s'amusait. Et le moins que l'on puisse dire c'est que Harleen lui servit une réponse très franche et sincère.

-OUIIIIIIIIIIIHIHIHI ! Vous voulez venir m'dame.... Oooooh !

Eh bien ils avaient sortis l'artillerie lourde pour venir lui chercher des noises, voyez-vous ça. Et pourquoi pas Superman tant qu'on y était ? Quoique c'est vrai, le Grand Bleu était plutôt occupé avec ce qu'il se passait ces derniers temps. Ou alors ils l’appelleraient si le Joker lui-même faisait des ravages. Bref, tout ça pour dire qu'elle était réellement surprise de voir Wonder Woman ici.

-Batou et ses Batounets sont tous si occupés qu'ils sont obligés de faire venir des héros d'autres villes ? C'est vraiment la crise partout pour tout.

Elle agite la tête de droite à gauche de façon exagéré, avant de tourner le dos à l'héroïne et de se laisser retomber souplement de l'autre côté du podium, tout près de la pauvre soubrette à moitié à poil. Elle se retourna vers l'Amazone.

-Bon bah puisque tu es là... Ils sont tous partis les autres, même les videurs. C'est même eux qui ouvraient la marche d'ailleurs. Hihihihi. Du coup il reste encore une grosse partie de l'alcool prévu pour l'anniversaire de ce David Castle Euuuuuh.... J'arrive pas à lire la suite.

Harley s'était penchée vers une décoration à laquelle elle s'en était précédemment prise, la détruisant en partie. Et la partie qu'elle tentait de lire était précisément celle qu'elle avait anéantie. De toute façon, elle se désintéressa bien vite de la décoration pour aller attraper la pauvre danseuse qui n'avait toujours pas eut l'idée de s'enfuir.

-Et toi, tu vas boire aussi hein ? Avec la grande dame là-bas. Comme ça on saura combien de temps une 'Amazonienne' peut tenir l'alcool. Et à quoi ça ressemble quand elle est bourrée.

Elle serra un peu trop fort le bras de sa malheureuse victime, au point que celle-ci gémit sous la douleur infligée. Et pourtant, elle pouvait s'estimer heureuse, Harley Quinn n'avait pas décidé de la tuer. Ou pas encore. Parce que la lueur dangereuse qui brillait dans l'ex petite amie du Joker laissait présager le pire si les choses dérapaient. Et ne disait-on pas que contrarier un fou dans sa folie était le meilleur moyen de le rendre encore plus dangereux ?

-On va bien rire, hein ? Allez, qui commence ?

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J'ai entendu beaucoup de choses sur cette Harley Quinn. Par Bruce, notamment. Mais pas uniquement lui. On la dit complètement folle et le spectacle que j'ai sous les yeux aurait bien du mal à contredire cette réputation, en effet.
Je la dévisage cependant avec une certaine perplexité, alors qu'elle délire sur Bruce et les siens. J'ai toujours pensé que la folie n'était pas innée, bien que certains affirment à qui veut l'entendre qu'elle peut l'être. Je n'ai jamais adhéré à cette théorie. On ne nait pas fou, on le devient. La vie, les épreuves, les chocs traumatiques, la drogue, les expériences scientifiques hasardeuses...

Je me remémore brièvement la discussion que j'avais eue avec Bruce la concernant, alors que je la suit toujours des yeux, elle et son délire du moment, babillant presque comme une enfant dangereuse à qui l'on aurait confié le pistolet de son père et qui découvre comment s'en servir pour la première fois, sans peur, sans appréhension, sans aucune notion du danger qu'il revêt.

"N'essaie pas de l'aider Diana. J'ai tenté, d'autres s'y sont essayés également. C'est une cause perdue. Si un jour tu croises sa route, arrête la et ne cherche pas plus loin."

Voici ce qui a été dit ce fameux jour. Et maintenant que je l'ai sous les yeux, ces mots me reviennent aussi limpides que lorsqu'ils ont été prononcés.
Mon regard balaye brièvement la salle. Pour l'instant elle n'a fait de mal à personne, juste des dégâts matériels. Alors... si j'écoutais ce qu'on me disait, ça se saurait depuis longtemps. N'est-ce pas... Bruce.

- Très bien. Dis-je dans un premier temps en me rapprochant d'elle et de la malheureuse femme qui m'implore du regard avec l'énergie du désespoir.

Les secondes chances existent. J'en ai la conviction.
Et si je ne me hasarde pas à projeter que je réussirai là où tant d'autres ont échoué, rien ne m'empêche de tenter ma chance pour autant.

Se fondre dans sa peau. Se fondre dans sa folie.

- Par contre laisse la s'en aller, elle sera trop rapidement soule, ça n'aura aucun intérêt. Je reste avec toi et nous allons boire comme tu le souhaites. Tu pourras mettre ta théorie de l'Amazone à l'épreuve.

Sur ce point elle risque d'être déçue, étant donné que ma résistance à l'alcool est relativement hors norme.
J'hésite quelques secondes, puis... tentant de comprendre comment elle fonctionne et, surtout, ce que sa folie aimerait entendre, je lève dans sa direction une bouteille de champagne qui trône sur une table, avant de prendre place sur un fauteuil en sky du plus mauvais goût.

Se fondre dans sa peau. Se fondre dans sa folie.

- Je n'ai jamais fait de soirée filles. Ca sera l'occasion.

Si Clark me voyait... et ma mère... ma mère......
Je secoue brièvement la tête pour évacuer ces deux pensées de mon esprit.

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