La nuit tombait sur Gotham, une ville où l’obscurité semblait toujours gagner du terrain. Les lumières vacillantes des lampadaires et des néons n’étaient que de fragiles barrières contre les ténèbres profondes qui engloutissaient les rues. Kory se tenait sur un toit, observant la ville en contrebas, cette ville qui avait toujours dégagé une impression de lutte, de survie. Le contraste avec les villes plus lumineuses comme Metropolis ou même la cité paisible des Titans était saisissant. A Gotham, son corps entier semblait étouffer, les particules de pollutions industrielles la privant de tout le peu de contact avec le Soleil qu’elle aurait pu avoir. Kory fit une grimace… c’était une sensation très désagréable. Malgré tout, ce soir, ce n'était pas la ville qui occupait ses pensées.

Elle avait récemment appris que Conner Kent était de retour. Cela l'avait étonnée. Sa disparition avait laissé un vide parmi les Titans, même si elle et lui n’avaient jamais été particulièrement proches. Malgré cela, elle n’avait jamais cessé de penser à lui comme un allié, un membre de la famille qu’ils avaient construite ensemble. C'était dans sa nature de vouloir s'assurer que les autres allaient bien, même ceux avec qui elle n'avait pas de liens étroits. Et aujourd'hui, Conner était celui qui préoccupait son esprit.

Planant légèrement dans les airs, elle descendit doucement jusqu'à l’immeuble où Conner vivait à Gotham, atterrissant avec une agilité presque silencieuse. La nuit apportait son lot de silence dans cette partie de la ville, et Kory se tenait un instant devant l’immeuble, hésitant. Elle savait que Conner n’était pas seul, qu’il vivait désormais avec sa petite amie, mais cela ne changeait pas son désir de lui rendre visite. Le besoin de vérifier comment il allait pesait plus lourd que sa crainte de déranger.

Elle monta les marches d’un pas léger, chaque pas résonnant doucement sur le métal froid des escaliers. Une fois arrivée devant la porte de l'appartement, elle s'arrêta, hésitant un moment, avant de frapper doucement à la porte. La lumière tamisée du couloir projetait des ombres derrière elle, accentuant la solitude qu’elle ressentait parfois dans ces moments.


Elle marqua une pause, écoutant attentivement. Les bruits de la ville semblaient s’évanouir, ne laissant que le silence derrière la porte. Elle se demanda un instant si elle aurait dû prévenir avant de venir. Mais elle n’était jamais très douée pour les formalités, préférant laisser son cœur la guider.


L'attente devant la porte semblait durer une éternité, mais Kory resta patiente, consciente que son apparition ici pouvait être inattendue. Elle n'était pas là pour forcer une conversation, mais simplement pour être présente, pour montrer à Conner qu'il n'était pas seul. Qu'il avait toujours un soutien, même s'il ne le réalisait pas encore.

L'odeur familière de Gotham flottait dans l’air, une combinaison d’humidité, de métal et de poussière. Cela contrastait fortement avec la chaleur solaire qui imprégnait habituellement Kory. Elle regarda brièvement autour d'elle, se perdant dans les réflexions sur la façon dont Gotham forgeait les héros qui y vivaient. Cette ville, sombre et impitoyable, semblait créer une forme particulière de résilience, une force différente de celle qu’elle avait connue.

Kory prit une profonde inspiration et se redressa légèrement, ses pensées revenant à la raison de sa visite. Peu importait qu'ils ne soient pas les amis les plus proches. Ce n’était pas ce qui comptait. Ce qui importait, c’était qu’elle se souciait de lui, qu’elle voulait s’assurer qu’il allait bien après tout ce qu’il avait traversé. Même sans être proche, il méritait ce geste. Peut-être que c'était sa nature de Tamaranéenne de toujours se soucier des autres, ou peut-être que c'était simplement son humanité.

Elle se disait que, si elle était à sa place, elle apprécierait la visite d’un ancien camarade, même si elle ne s’y attendait pas. Parfois, c’était ces moments inattendus qui apportaient le plus de réconfort. Elle ne savait pas encore si Conner accepterait son offre de parler, mais ce n’était pas grave. Le plus important était qu'il sache qu'elle était là, si jamais il en avait besoin.

Alors que l’instant s’éternisait, Kory laissa son regard se poser sur la porte. Elle ne fit pas un geste de plus, simplement prête à rester un moment si nécessaire, jusqu'à ce qu'il choisisse d’ouvrir ou non. Le silence de la nuit gothamite était lourd, mais cela ne l'affectait pas. Son cœur, empli de lumière, était patient. Elle se tenait là, offrant son soutien dans ce simple geste d’être présente.