Return of the Bats [Batfamily]

Sa chambre est dans les ténèbres. Entièrement sombre. Pleinement obscure.
C'est voulu. C'est organisé.
Ça l'apaise, en fait. Ça le rassure. Ça lui rappelle... sa vie ; ce qu'a été sa vie. Ce qu'il a aimé, dans sa vie. Ce qu'il a connu le plus, ces dernières années.


La matinée est avancée, cependant.
Il est quasiment onze heures du matin. Ce n'est pas inhabituel pour lui de se réveiller à une telle heure, mais... mais ce n'est plus comme avant.
La nuit a été plus calme, moins agitée. Pas plus facile ; car ces heures inactives, avec moins d'action, lui ont imposé une tension – un manque.
Il le ressent, dans ses membres. Des picotements, des tremblements. Des fourmis, comme des muscles forcés au repos et qui enragent d'attendre pour se lancer.

Son esprit est ainsi ; mais pas son corps.
Il le sait... il le sent, alors qu'il se lève. Si lentement. Si difficilement.
Si douloureusement.

 « Hughn. »

Il grogne. Il souffre. Il peine.
Il met plus de cinq minutes à se lever, à se redresser. Chaque mouvement est une épreuve. Chaque action est une douleur.
Et une colère. Et une fureur. Et une rage.
Et un renoncement, surtout.

Il ne peut plus, en fait. Il ne peut plus... faire comme avant ; être comme avant.
Depuis des mois. Depuis plus de six mois, maintenant.
Et... c'est difficile. Et c'est lourd. Et c'est intense. Et c'est terrible. Et...
C'est ainsi. C'est comme ça. Ce sont les cartes à jouer ; c'est sa vie, maintenant.

Il vit encore. Lui vit encore ; d'autres ne peuvent pas en dire autant.
Pour eux, alors...
Pour eux, il doit continuer. Et serrer les dents. Et ne pas se plaindre.

Il avance, alors. Il s'habille, si difficilement. Il émerge, il glisse entre les pièces. Il s'installe.
Chez lui. Dans son bureau.


Jadis celui de son père.
Longtemps, il l'a fui. Longtemps, il l'a refusé. Longtemps, il n'a fait qu'y passer – y glisser, oui, notamment pour donner le change, et faire croire qu'il y travaillait.
Ce n'était pas le cas. C'est désormais le cas.

Il y travaille, donc. Il y déjeune, aussi ; à des horaires corrects, et avec un repas correct.
Entrée, plat, dessert. Alfred fait d'immenses efforts pour ne pas trop sourire, pour ne pas trop profiter du moment, pour ne pas trop apprécier de voir son maître, son fils, enfin se nourrir convenablement.
Lui fait avec. Lui encaisse. Lui... pense à ceux qui ne sont plus là ; et il prend sur lui, et fait avec.

Les heures passent, ainsi. Il travaille.
Non pas... sur des enquêtes, sur des crimes, sur des attaques ; si, mais pas celles que l'on pense. Plus celles que l'on pense.
Il travaille sur les enquêtes marketing, pour les prochains projets des Entreprises Wayne. Il travaille sur les crimes de ses concurrents, pour les dénoncer et en profiter. Il travaille sur les attaques dont ils sont victimes, en interne et en externe.

Il travaille, toute la journée. Il réussit. Il s'en sort. Il assure. Il...
Il se redresse, et grogne quand son dos craque sous la douleur, quand la lumière baisse. Quand le jour recule. Quand...


Quand la nuit approche.

Il inspire, alors. Il expire. Il jugule sa respiration.
Il se calme. Il se contrôle.
C'est dur ; mais il se contrôle – et il se lève.

Difficilement, encore. Douloureusement, toujours. Lentement, hélas.
Il se lève. Il s'avance. Il...
Il descend. Il descend les escaliers ; ses escaliers. Après avoir calibré les flèches de l'horloge, sur l'heure fatidique où ses parents lui ont été pris – où son univers a été brisé. Où le monde a été changé.

Il descend.
En souffrant, encore ; mais en souriant, quand même.


Il descend. Il arrive.
Chez lui.
Dans son foyer. Dans son véritable foyer. Dans l'antre qu'il a créée, forgée... habitée, de tout son être ; de toute son âme.

Le Manoir Wayne demeurera à jamais sa maison – mais ce sera sa maison d'enfance, sa maison de famille ; la demeure de ses ancêtres, de ses parents. Il y est bien, mais... comme un adulte qui revient dans la bâtisse familiale, pour se rappeler ses souvenirs et en profiter.
Mais ici... mais là...

C'est chez lui. C'est... lui. C'est...


La Batcave.
Et son visage se fige, alors. Et son esprit se crispe.
Il sait. Il doit le savoir. Il doit l'admettre.

La Batcave... n'est plus chez lui. Ce n'est plus pleinement chez lui.
La Batcave... est l'antre de Batman.
Et lui...

Il n'est plus Batman.

 « Vous êtes... en retard. »

Sa voix est lente, difficile. Sa gorge a été touchée, il y a plus de six mois, et ses cordes vocales ne se sont pas remises.
Il soupire, et le mouvement le fait grimacer ; un de ses poumons ne sera jamais remis, non plus, et il le sent.
Il se contient, cependant. Il se redresse. Il se tourne.

Il paraît froid. Il paraît dur. Il paraît usé. Il paraît courroucé.


Il les fixe, alors.
Eux. Ceux qu'il a faits venir. Ceux qu'il a invités. Ceux qu'il a sollicités. Ceux qu'il a formés... éduqués, accompagnés, équipés ; changés.
Ceux qui incarnent son héritage, son don à la ville – et sa famille. Et ceux qu'il aime. Et ceux pour qui il s'est battu ; pour vaincre, mais aussi pour revenir.

Il les fixe. Et... il confirme, en un mouvement, en une expression, qu'il a changé en six mois.
… parce qu'il sourit.
Légèrement. Discrètement. Lentement.
Mais quand même.

Bruce Wayne sourit – et accueille sa famille dans la Batcave.

 « La... soupe d'Alfred va refroidir ; et je refuse de vous trouver des excuses. Mais... il est bon de vous voir. »

Une Batcave où il est soudain plus, lui-même, un invité... et cela fait partie des sujets qu'il entend aborder ce soir !
Après la soupe, qu'Alfred amène discrètement pour tout le monde, bien sûr...

Le Fils du Batman était concentré, tout entier dévoué aux exercices qu'il s'imposait. Cela faisait presque deux heures que le jeune héros s'entrainait, enchainant les courses d'obstacles, les lancés de Batarangs sur cible mouvante et les simulations de combat. Chaque fois qu'il arrivait à la fin de la session, il en lançait une nouvelle, déterminé à repousser ses limites encore plus loin.
 
Damian Wayne avait toujours été un perfectionniste. Cette recherche de la perfection était une chose qui était intrinsèque à son identité, son éducation, jusqu'à son ADN. Il avait été créé pour être parfait. Son existence même était moins le fruit de l'amour que se portait ses parents que de l'obsession eugéniste de sa famille maternelle. Toute sa vie, on avait exigé de lui d'accomplir des exploits que les autres enfants de son âge ne pouvaient pas même rêver de faire. Quelque soit le domaine dans lequel il s'investissait, qu'il s'agisse de l'art du combat, de la furtivité, dans des domaines plus intellectuelles ou même artistiques, le jeune homme s'y plongeait toujours pleinement. Il ne lui suffisait pas d'être bon, il voulait être le meilleur, rien de moins. Et il ne lui faudrait rien de moins qu'être au top dans tous les domaines s'il voulait un jour se montrer digne de reprendre la cape du Chevalier Noir.

Et ce jour arriverait peut-être plutôt qu'il ne l'aurait prévu… ou même voulut. Son père était de retour. Après presque une année entière d'absence dans une mission qui avait mené le détective au cœur des Crises qui avaient secoué la communauté super-héroïque, le Batman était enfin de retour dans sa ville de Gotham. Mais hélas, cette mission n'avait pas été sans prélever son prix sur le Croisé Encapé. Ce dernier avait été brisé durant ses péripéties au point que même lui avait dût reconnaitre qu'il n'était plus en état d'être le Chevalier Noir de Gotham. Pour la troisième fois, Dick Grayson, le premier Jeune Prodige, avait accepté de reprendre le rôle. Gotham avait besoin d'un Batman et Grayson, à peine entré dans sa vie d'homme marié, avait relever le gant. Mais Damian ne savait que trop bien à quel point ce rôle était un fardeau pesant sur les épaules de son ainé. Que ce dernier n'aspirât uniquement à ce qu'il s'agisse d'une disposition temporaire. Hélas, cette fois, il n'était pas certain que son géniteur puisse un jour reprendre ce rôle. Et le jeune Wayne était déterminé à être prêt aussi vite que possible à prendre la relève de son frère le jours où celui-ci voudrait se décharger du costume.
 
Le retour de son père avait été un moment qui avait apporté un intense soulagement au jeune homme. Le fait de savoir son géniteur de retour, qu'il soit en vie… même blessé. Mais avait aussi été source d'appréhension pour l'Héritier du Démon. Gotham avait bien changé depuis le départ de son père. Leur fratrie avait fait de son mieux pour palier à l'absence du Batman, à garder Gotham sûr en l'absence de son protecteur… mais celle-ci avait eut des conséquences que le BatClan n'avait ni anticipé, ni été capable de les gérer. Désormais, le GCPD n'était plus le seul groupe à maintenir l'ordre dans les rues, le BatClan n'était plus le dernier rempart contre les Super-Criminels… les troupes en combinaison de combat du BatCorp étaient arrivées. Et Damian avait réellement craint de lire de la déception dans les yeux de son père quand il le découvrirait.
 
Les gestes du jeune homme étaient rapides, précis, énergiques. Face aux mannequins d'entrainement du simulateur, Damian se déchainait ne retenant nullement ses coups. Il esquivait les projectiles que certaines machines lui lançaient. Il parait les coups qui lui était envoyé avant de contre-attaquer prestement. Ses frappes étaient brutales, mais maitrisées, ses batarangs trouvaient toujours leurs cibles, même lorsqu'il ne semblait pas avoir prit le temps de viser sa cible. Ses enchainements étaient parfaitement fluides, semblant minutés à la seconde près, et il jonglait avec aisance entres les différentes armes et gadgets à sa disposition pour éclaircir les rangs des adversaires qui lui présentait le simulateur. Malgré la période prolongée qu'il venait de passer à s'exercer, il semblait encore volé d'un ennemi à l'autre, le pieds sûr pour passer les obstacle, l'œil avertit pour éviter les mauvais coups. Il y avait une certaine grâce naturelle dans ses gestes… et pourtant une férocité indéniable dans ses actions.
 
"Il devrait être… interdit de grandir… pour les Gremlins." Plaisanta Stéphanie essoufflée. "Ils deviennent… ingérable après…"
 
Cette dernière avait commis l'erreur de vouloir accompagner Damian dans son entrainement. Bien qu'étant elle-même d'un naturel particulièrement déterminé et plus que prête à relever un bon défi… pour cette fois, l'endurance de Damian avait surpassé la sienne. Et même si elle pouvait voir de la sueur commencer à perler du front du jeune homme, ce dernier semblait encore pouvoir poursuivre pendant des heures. Le Fils du Batman n'était définitivement plus un enfant, ses traits s'étaient affirmés, il avait gagné en taille et avoisinait celle de Red Robin désormais. Son physique de manière général était plus athlétique qu'auparavant. Damian commençait doucement à laisser entrevoir l'homme qu'il était destiné à devenir.
 
" En même temps, tu aurais dû le voir venir. Avec sa décision de changer d'identité, il doit se dire qu'il a d'autant plus de chose à prouver." Analysa Tim d'une voix égale, bien qu'avec un petit sourire en coin. "Et personnellement, je préfère garder mon énergie pour la patrouille." Commenta-t-il.

Tim Drake s'était, pour sa part, bien gardé d'entrer dans l'arène. La compétition entre lui et le "Gremlin" pouvait rapidement prendre des proportions dantesques. Et, aux vues de l'état d'esprit actuel de son cadet, cela aurait à tout les coups finis en un nombres ridiculement élevé de rounds de combats pour voir lequel des deux prendrait l'avantage sur l'autre. Au moins, avec Steph, Damian se serait contenté de donner son maximum pour ne pas perdre. De son côté, Tim se contentait de surveiller le moniteur qui contrôlait les machines d'entrainement, gardant à l'œil les données sur les performances du plus jeune membre de leur fratrie, constatant que même s'il n'en avait pas l'air, il ralentissait.
 
"mouais…" Souffla l'héroïne au costume mauve, cherchant à récupérer son souffle. " Et bien... on verra… s'il fera toujours autant le malin… quand Cass décidera de se mesurer à lui." Répondit-elle avant d'adresser un signe de la main chaleureux, mais fatigué, à Barbara.
 
La vérité cependant, c'est que Stéphanie commençait à s'inquiéter pour Damian. Dès le début, elle avait fait de son mieux pour que ce dernier s'ouvre, pour qu'il apprenne à découvrir le monde autrement que par le prisme de la Ligue des Ombres ou que celui du BatClan. Elle avait toujours su que "son petit frère de cœur" ne se contenterait pas de rester Robin. Damian avait toujours eu un besoin de s'affirmer, et n'avait jamais vu le poste de Robin que comme une étape dans sa destiné. Et puis, il y a un mois, il avait soudainement annoncé qu'il abandonnait l'uniforme de Robin pour une autre identité : Redbird, reprenant ainsi le cryptonyme qu'il avait brièvement revêtu lorsqu'on lui avait interdit de patrouiller en Robin.
 
Désormais, son uniforme de Jeune Prodige trônait derrière une vitrine, aux côtés des autres. Le costume qu'il avait conçu pour Redbird était beaucoup plus sombre que son ancien uniforme. Les couleurs dominantes étaient le noir, le gris et un rouge plus foncé que celui de l'uniforme de Robin. Si certaines influences de son ancien costume était visible, notamment le "R" qu'il avait conservé, il était évident que Damian semblait souhaiter renouer avec une approche plus pragmatique… avec quelque chose qu'il pensait lui correspondre davantage. Et c'était tout ce que Stéphanie et Tim pouvaient lui souhaiter, bien que l'un et l'autre s'étaient interrogés sur les raisons profondes qui avaient poussé l'ancien Jeune Prodige à choisir un design qui… n'était pas sans rappeler la tenue qu'il portait jadis… quand il était un al-Ghul.
 
"Je vais aller voir comment Dick et Babs s'en sortent là-haut avec le nouveau matériel. Surtout appel moi s'il arrive quelque chose d'intéressant." Annonça Tim.
 
De son côté, le Fils du Batman poursuivait, inlassablement, son entrainement. Intérieurement cependant, il sentait la frustration le gagner. Son temps ne s'améliorait pas. Pire, il régressait. Cela, il ne pouvait certainement pas se le permettre. Pas avec l'état dans lequel la ville était, pas dans la situation actuelle. Soudain, la voix de son père retentit, calmement, à travers la Cave. Comme répondant à un signal, le jeune homme interrompit son exercice, sans pour autant oublier d'esquiver le dernier projectile qui lui était envoyé avant que Stéphanie n'arrête le programme.
 
Damian observa son père pendant un instant, interdit. D'une certaine manière, il ne s'était pas attendu à voir son père de la soirée, ce dernier récupérant encore de ses blessures. Et bien que ce n'était certainement pas dans la nature de Bruce Wayne de rester alités, y compris pour son propre bien… un défaut qu'il partageait avec sa progéniture et honnêtement, avec tout ses acolytes… Damian avait sincèrement pensé que son père s'était résigné à ne plus jouer de rôle dans la Croisade contre le crime à Gotham.
 
"Père ? Que…?" commença-t-il à interroger quand soudain, il reçut un morceau de tissu en plein visage.
 
Il lui fallut quelques secondes pour se le retirer et s'apercevoir qu'il s'agissait d'un essuie que Stéphanie venait de lui envoyer. Cette dernière arborait un grand sourire satisfait. Prenant comme une petite revanche le fait d'être parvenu à le prendre de court.
 
"Toi, hors de question que tu viennes boire la soupe d'Alfred en puant la sueur." Signala-t-elle en soutenant le regard courroucé du jeune Wayne "Commence déjà par t'essuyer un bon coup… et une douche ne te ferait pas de mal, jeune homme." Ajouta-t-elle d'un ton amusé en se dirigeant à son tour vers Bruce et Alfred.
 
Après avoir proférer quelques imprécations à l'égard de Stéphanie, Damian entreprit de se débarrasser des traces de sueurs que lui avait laissé son entrainement. S'essuyant énergiquement, il en profita pour réfléchir. C'était la première fois depuis longtemps que leur famille était réunie…et pourtant, il ne ressentait pas l'apaisement que cela lui procurait en temps normale. Son regard s'attarda sur l'uniforme de Robin qui avait été le sien des années durant, ressentant une légère nostalgie mais pas réellement de regret à sa vue. Peut-être était-ce simplement cela… le fait qu'ils avaient tous changer durant l'année qui venait de s'écouler, le fait que les choses ne seraient plus les mêmes que ce qu'elles avaient été.
 
Son regard se porta ensuite longuement sur son père. Ce dernier semblait, fatigué, loin de la sensation de Force et de Puissance qu'il lui avait jadis inspirée. Le Fils du Chevalier Noir ne savait pas réellement comment gérer cela. Il était resté auprès de son père pour l'aider, il avait même quitté la Titan Academy pour avoir plus de temps pour aider ses proches. Mais jamais il n'aurait cru se retrouver dans une situation où son père lui paraitrait si diminué… lui qui avait toujours représenté tout ce qu'il avait aspirer à devenir.
 
Ses jambes finirent par s'activer, le portant vers le reste du groupe. Alfred était occupé à servir la soupe qu'il avait préparé dans des bols, toujours fidèle, toujours indispensables. Toujours silencieux, Damian observa chaque personne présente d'un simple regard, les détaillant comme il en avait l'habitude. Néanmoins, son langage corporel était… hésitant, comme si son esprit était tourmenté par des problèmes comme seul un adolescent parvient à en soulever. Au bout de quelques minutes, l'Héritier du Démon prit enfin la parole.

"Comme nous sommes tous là, Père. Peut-être serait-il judicieux d'évoquer une fois pour toute la situation de la ville. Celle-ci à beaucoup changée et je doute que ce soit des transformations au goût de quiconque en cette pièce." Annonça-t-il solennellement.
 
Il voulait bien entendu parler du BatCorp, de ses opérations dans la sombre métropole, de la manière dont il traquait les super-criminels, mais aussi qu'il terrorisait des quartiers entiers où résidait la "mains d'œuvre criminelle", le plus souvent des banlieues défavoriser. Le fait que d'une façon ou d'une autre, les soutiens de cette organisation étaient parvenus à obtenir la suspension de Gordon, le plus fidèle allié du Chevalier Noir et l'indéboulonnable Commissaire de Gotham City.  Le fait qu'ils disposaient d'une technologie pouvant presque rivaliser avec celle du Bat-Clan… seuls leurs talents individuels leurs permettaient encore de prendre l'avantage lors de leurs altercations de plus en plus fréquentes.
 
"Le BatCorp gagne en influence. Ils ont commencé à construire des "ruches à drones" en plusieurs point de la ville pour que leurs engins puissent en permanence contrôler le territoire. Officiellement, c'est pour retrouver la trace de Bane. Mais nous savons pertinemment que même s'ils le récupéraient, ils conserveraient ces ruches pour poursuivre leur surveillance de notre territoire." Continua-t-il.
 
Il y a deux ou trois jours de cela. Le BatCorp avait mené une opération contre l'un des repaires de la milice de Bane, ces mercenaires surentrainés aux ordres du colosse Santa-Priscan, accomplissant la volonté de celui-ci ou vendant leurs services à d'autres groupes. Ils n'étaient pas réellement nombreux, no possédaient qu'un territoire réduit, et pourtant ils étaient l'un des groupes les plus redoutable de la pègre de Gotham… et le retour de leur chef il y a trois mois leur avait donné un regain d'activité. L'assaut du Batcorp avait causé des destructions dans tout le quartier Santa Priscan, plusieurs civiles avaient été prit dans le feu croisé. Une dizaine de miliciens avaient été arrêté, mais Bane était désormais en fuite.
 
Cependant, Damian ne pouvait s'empêcher de se demander… si le BatCorp n'avait pas simplement autorisé la fuite du mercenaire. Ce dernier était l'un des criminels les plus craint de l'histoire de la cité. La seule idée qu'il soit à présent dans la nature effrayait suffisamment les habitants pour qu'ils laissent les coudées franches au BatCorp. Pour Damian, ces derniers profitaient un peu trop de cette bavure pour qu'ils ne l'aient pas orchestré.

Ils… sont venus.

Son coeur manqué un battement, en y pensant ; en s’en rendant compte. En vivant le moment. En les voyant, en les découvrant se réunir, interagir, discuter, échanger.
Ils sont venus. Ils sont là. Ils sont ici.
Chez lui… chez eux, désormais. Ils sont là, et il… et lui…

Lui aussi.
Lui aussi est là. Lui aussi est venu. Lui aussi est…
Il est revenu. Enfin.


Son visage est fermé, alors qu’ils arrivent, alors qu’ils parlent, alors qu’ils se chamaillent et se glissent quelques mots. Cela a été si souvent le cas, auparavant – son silence, calme et oppressant à la fois ; son expression froide, si propre au jugement et à la crispation.
Ce n’est pas le cas, ici. Ce n’est plus le cas.
Il… se contrôle. Il encaisse. Il intègre ; ce qu’il vit, ce qu’il ressent. Ce qui fait battre son cœur, tant usé par une existence terrible, et désormais affaibli par les événements brutaux qui l’ont tant marqué.

Il les fixe. Il les écoute. Il les regarde.
Près d’eux. Proche ; mais éloigné, désormais. Mais de côté, parce que… parce que la vie est passée. Parce que son corps n’est finalement pas aussi invincible qu’il le pensait. Parce que les limites qu’il a tant repoussées, se sont finalement figées et imposées à lui.
C’est ainsi. C’est comme ça. C’est… la vie.

Cela ne veut pas dire qu’il doit s’en contenter. Mais cela doit dire qu’il doit aussi… accepter ; et se réorienter. Et changer. Et avancer. Et se transformer.
Et… les accompagner. Et les responsabiliser.
Après les avoir recueillis, après les avoir formés, après les avoir forgés… voici une nouvelle mission. Voici un nouveau but.

Laisser les oiseaux, les petits rouges-gorges qu’il a toujours vus en eux, devenir autre chose… devenir d’autres. Devenir adultes.
Devenir… ces chasseurs et chasseuses nocturnes, ces prédateurs qu’il a toujours vus en eux, pour qu’ils se développent pleinement.

Il en a fait ses rouges-gorges. Ils deviennent des chauve-souris, en son honneur et en son nom ; pas pour lui, mais par et pour la voie qu’il a tracée.
Qu’il en soit ainsi.
Qu’il… soit digne d’eux, maintenant qu’ils ont dépassé depuis longtemps ce qu’il espérait d’eux.

« Je… ne pensais pas devoir… le répéter. »

Sa voix est lente, usée. Un murmure, rauque, alors qu’il avance. Il reprend sa marche, s’avance vers le Batcomputer – vers le siège, qu’il a si souvent utilisé, sur lequel il s’est tant assis.
Son siège. Son fauteuil. Son bureau. Sa cave. Son foyer.
…
Plus maintenant. Plus vraiment.

Il approche du fauteuil, en s’aidant de la canne. Il laisse son regard glisser dessus. Il souffle, il soupire. Il grogne.
Il détourne le regard. Il s’assoit.
Sur… une autre chaise. Sur un autre fauteuil.

Pas celui-ci. Pas le principal. Pas… celui…
Pas celui de Batman.
Un autre. Il prend un autre, et inspire en détendant légèrement ses muscles après l’effort.

« La soupe… va refroidir. Profitons-en… ensemble. S’il-vous-plaît. »

Wow, doivent-ils penser. Mon dieu, même, doit être un juron qui file dans leurs esprits.
Bruce qui préconise de manger plutôt que de parler ?
Et qui leur demande poliment, avec une formule de politesse ?
Wow. Les choses changent ici, définitivement.

« Je… vous remercie de votre présence. Il m’est… très agréable de vous retrouver ici. Même si… mmh. Je dois m’habituer aux… changements. »

Son regard glisse vers Barbara.
L’on peut penser au Batcomputer, remodelé via l’intelligence formidable de la jeune femme. L’on peut surtout songer à sa situation actuelle, à nouveau en fauteuil.
Il forme un sourire doux, mais teinté de tristesse ; comme la vie, évidemment, et ils doivent faire avec.

« Dick… a ainsi raison : je souhaite que nous puissions… manger ensemble. Une situation rare, incongrue même, pour nous tous, mais… agréable. Pour moi, en tout cas. »

Nouveau wow. Définitivement.
Il en a conscience, et laisse quelques silences pour qu’ils encaissent ; avant d’enchaîner, toujours sur un ton calme et doux.

« Mais… manger ensemble, de manière conviviale, n’empêche pas… ne doit pas empêcher… d’évoquer des sujets sérieux. Je pense. »

Il acquiesce sobrement, et glisse son regard sur chacun d’entre eux… formant un mot, une idée pour chacun d’entre eux, aussi.

« Mais également d’évoquer… la réalité de nos vies, et de nos relations.
Stéphanie, j’ai conscience des difficultés qui sont les tiennes, après les épreuves passées. Ta joie de vivre et ta combativité sont un exemple.
Je pourrais dire que cela vaut également pour toi, Cassandra, et il n’est guère anodin que vous soyez si liées. Je ne saurais exprimer ma fierté d’avoir vu l’évolution de la jeune femme formidable que tu es, loin de ce que l’on a voulu de toi.
Tim, tu es et demeures celui qui, un temps, a sauvé Batman en lui fournissant un Robin ; puis a sauvé la ville, et les personnes ici, en incarnant le meilleur de notre mission. Malgré toi aussi tes épreuves et pertes.
Barbara, jamais tu n’as été mon apprentie, toujours tu as mené ta propre voie. J’en ai toujours été impressionné, et ta résilience est source de foi pour quiconque ; notamment pour moi. Te voir, tout simplement, me met du baume au cœur.
Damian, tu es… mon fils, et je sais que tu es acharné à défendre cette ville ; par goût de l’héritage, par passion et le fond bon qui est le tien. Je t’en conjure, laisse-toi aussi quelques bons moments, et… sache-le. Malgré ce que je pensais, l’apaisement est une force, et pas une faille. Je suis d’ores et déjà fier de toi.
Tout comme de Dick qui, j’en suis sûr, transformera cette cape et cette cagoule, pour en faire encore plus des symboles d’espoir et de justice. J’ai tant espéré et rêvé pour toi – et tu as tant dépassé cela. Merci de reprendre le flambeau, je… n’osais pas l’imaginer. »

Nouveau et énorme wow.
Ses mots sont simples, sobres, fluides… et puissants. Si surprenants venant de lui, et il en est le premier marqué, même s’il reste droit et fier sur sa chaise.


Et il est soulagé, aussi. Oh, il continue de ressentir ses pulsions, ses envies. Il continue de nourrir ses crispations, ses besoins d’ordre, ses jugements, sa discipline. Mais…
Mais il a changé. Mais il change.

Il a vécu l’enfer. Il est marqué par l’enfer. Il est revenu.
Il… ne veut plus perdre du temps.
Il veut rendre honneur à ses parents. En vengeant leur mort, dans sa guerre infinie contre le crime – mais aussi en embrassant sa famille.

Ses parents sont morts, oui. Il en souffrira à jamais. Mais… s’il a perdu sa famille de sang, il a depuis créé sa famille de cœur.
Il ne doit pas l’oublier. Il ne doit pas les oublier.
… il ne doit plus s’oublier.

« Et… pour revenir au sujet sérieux… »

Mais il refuse, aussi, et surtout, d’oublier cette croisade qui les anime tous.

« Damian a raison : le BatCorp est source de troubles, d’inquiétudes. Cela ne peut perdurer. J’ai conscience que le G.C.P.D. a les mains liées, et je sais que vos… contacts ont été rudes.
Mais, je le redis… cela ne peut perdurer.
Que… faire, alors ? Que… proposez-vous ? Je… en mon for intérieur, j’envisagerais de chercher quelqu’un, à l’intérieur, à soudoyer – ou intégrer quelqu’un, pour en savoir plus. Et détruire le BatCorp de l’intérieur.
Mais vous… vous avez sûrement… d’autres idées. »

Oh, c’est dur. Oh, c’est difficile. Oh, c’est un déchirement, de ne pas tout décider seul – de ne pas imposer son choix.
C’est terrible, oui. Mais… il prend sur lui.
Il avance. Il évolue… autant qu’il le peut.

La réflexion de Dick raidit quelque peu l'ancien Jeune Prodige qui décrocha un regard désapprobateur à son ainé. Tout son langage corporel laissait entrevoir un énervement certains, ce qui était une réaction plutôt inhabituelle de la part du Fils du Batman qui se montrait usuellement prêt à écouter les paroles de son ancien mentor.


" Non, Grayson, je ne pense pas que cette discussion doive attendre." Répliqua-t-il d'un ton agacé. "Notre devoir reste de protéger cette ville, surtout toi Batman, y compris d'elle-même. Nous y avons déjà failli une fois en laissant le BatCorp prendre le contrôle des rues et du GC…" continua-t-il avant d'être interrompu par les paroles de son père.
 
Damian reporta son regard de manière incrédule vers ce dernier, comme pour s'assurer que ses oreilles ne lui avaient pas jouer un tour. Son père venait d'approuver le fait de faire passer les affaires de Gotham au second plan ? L'Héritier du Démon resta interdit quelques instants avant de se résigner et de prendre à son tour sa place avec sa famille. Il était cependant évident que pour le Fils du Batman, il était hors de question d'en rester là.
 
"Il croit définitivement avoir quelque chose à prouver à Bruce, si tu veux mon avis." Chuchota Tim à son voisin de table.
 
Bien qu'il prit la peine de saluer l'arrivée d'Alfred parmi eux avec un sourire, le jeune homme s'enferma dans un mutisme alors qu'il appréciait la soupe elle-même. Il n'y avait aucun doute qu'en au fait que les incontestables talents culinaires du Majordome avaient une nouvelle fois fait leurs preuves dans ce plat emplis de saveur, tout comme il appréciait le fait que l'essentiel de leur famille soit rassemblé en ce moment, mais son esprit était remplis de bien trop d'autres sujets pour pouvoir en profiter.
 
A chaque jours qui s'était écoulé, il avait pût constater à quel point le BatCorp resserrait son emprise sur Gotham. Ce qui avait, à la base, dû être une simple force auxiliaire du GCPD avait peu à peu inverser le rapport de force grâce à un soutien sans faille de l'administration. Alors qu'à la base, ils se contentaient d'intervenir sur demande des autorités, ils pouvaient à présent prendre les mesures qu'ils estimaient nécessaire où et quand ils le voulaient. Et depuis les épisodes de guérilla urbaines qu'avait connu Gotham suite à la destructions des Batteries Centrales de Lanternes, ils pouvaient même mettre des quartiers entier sous lois martiale pour aller débusquer les "complices" des super-criminels, une mesure censé s'attaquer directement aux sources de recrutements des gangs de Gotham.
 
Et surtout, malgré tout les abus qu'ils avaient à leur actifs, la plupart des médias semblaient les soutenir. Certes certains journaux dénonçaient haut et fort leur brutalité, mais l'essentiel des chaines de télés et de quotidiens les passaient soit sous silence, soit tordaient les faits en leur faveurs. Il y avait définitivement une influence derrière tout cela.
 
Les paroles de son père le surprirent, l'émurent même. L'espace d'un bref instant, le masque sévère de son visage se fendit pour laisser entrapercevoir une expression beaucoup plus douce et même un début de sourire… bien qu'il fût qu'éphémère. Damian ne pouvait pas ne pas prendre conscience de l'état dans lequel était son père.
 
S'il écoutait ses paroles qui l'appelaient à l'apaisement, il était néanmoins partagé sur leur implication. L'apaisement était une force certes, il permettait de conserver un esprit claire, pas embrumé par le feu de l'action ni les doutes ou le désespoir. Par contre, il fallait prendre garde à ce que l'apaisement ne se transforme pas en complaisance qui le ferait relâcher sa vigilance.

L'avertissement de son père montrait à quel point ce dernier avait changé, que celui-ci avait prit conscience et acceptait, ou essayait du moins, le fait qu'il devait passé la main en tant que Chevalier Noir. L'année qui venait de s'écouler l'avait marqué physiquement et mentalement, il avait enduré tant d'épreuve et perdu tant de vieux amis qu'il ne pouvait en être autrement. Pour le jeune Wayne, son père avait toujours été une silhouette imposante d'où se dégageait une impression de force et de détermination, un être qu'il avait admiré et auquel il avait aspiré de ressembler. Mais il n'était pas que cela, par moment, le Chevalier Noir pouvait aussi laisser paraitre de la douceur à l'égard de ses protégés, de compassion à l'égard de ceux contre qui le sort s'était acharné et même de compréhension à l'égard de ceux qui s'étaient écartés du droit chemin car la vie ne leur avait pas laisser d'autres choix.
 
Aujourd'hui, c'était un homme fatigué qui leur faisait face, un être au corps brisé qui n'était plus que l'ombre du vaillant guerrier qu'il fût jadis. Et pourtant, malgré le mépris viscérale que l'Héritier du Démon avait toujours nourri pour la faiblesse sous toute ses formes, il n'y avait rien de cela dans le regard que le fils adressa à son père, pas plus maintenant qu'il n'en eut depuis qu'il était revenu. Peut-être un peu d'incertitudes en voyant l'état dans lequel se trouvait l'homme qu'il avait tant admiré, mais pas de dégoût. Parce que la force morale de son père était préservé, parce que même avec les innombrables blessures qu'il avait subit, le Batman restait au fond de lui l'homme bon et droit que Bruce Wayne avait toujours été. Et pourtant, au moment où son père avait posé son regard sur le siège du Bat-ordinateur, celui qui fût le sien durant toutes ces années, Damian avait pût percevoir cette lueur dans le regard de son père. Cette lueur qui révélait que le guerrier qu'était son géniteur n'était pas encore mort et aspirait, s'il le pouvait, à reprendre le combat.
 
"Ow, nous aussi on t'aime Bruce." Répondit Stéphanie, d'une légèrement espiègle, mais sincèrement émue par les aveux de Bruce.
 
Stéphanie avait dû batailler plus que tout autre pour pouvoir intégrer cette famille qui était à présent la sienne. Et depuis aussi loin que Damian se souvenait, elle n'avait jamais nourrit de rancune à cet égard, au contraire, elle en était arrivée à devenir l'âme de cette famille. Elle était devenue Batgirl en même temps qu'il avait été Robin et ils en avaient retirer un lien très fort malgré des débuts difficiles.
 
Repenser à cette époque amena son regard se porter machinalement vers Dick. Ce dernier avait été leur Batman à tout les deux, et cette fois encore, il avait accepté de revêtir la cape pour remplacer le Chevalier Noir. Le jeune homme savait néanmoins au fond de lui-même que ce rôle avait toujours constituer un fardeau pour son ainé, un fardeau qu'il avait à chaque fois été capable de supporter et d'ainsi faire honneur le symbole qu'il portait. Cela n'était pas sans évoquer une certaine nostalgie chez l'Héritier du Démon, mais la situation était bien différente. Il n'était plus Robin, et Dick était un jeune marié à un tournant de sa vie.
 
Mais si Damian faisait confiance à son frère pour faire ce qui devrait être fait, force était de constater qu'en ce moment, le Bat-Clan manquait cruellement de leadership. Cela faisait près de 9 mois que le BatCorp était actif, et aucune stratégie collective n'avait jamais été mise en place. Certes, tous allaient de leur petites initiatives privés, cherchant désespérément des informations sur leur nouvel ennemi ou tentant d'endiguer les dégâts qu'ils produisaient, mais peu d'actions réellement décisive. Lui-même avait fait ce qu'il avait pût de son côté mais avait en même temps été très occupé à d'autres affaires et donc pas spécialement plus efficaces que ses frères et sœurs. C'était pourquoi Damian avait désiré aborder dès que possible ce sujet, maintenant que son père était de retour, et maintenant qu'il pourrait mettre son expérience à contribution pour les guider.
 
Finalement, son père décida enfin d'aborder le sujet en question. Il réitérait le fait que l'existence même du BatCorp était inacceptable et qu'il fallait donc agir. Néanmoins, contrairement à son habitude, il ne semblait pas venir avec une stratégie toute faite, mais à la place, il semblait se tourner vers eux pour avoir leurs opinions sur la question.
 
La première à répondre fût Barbara. Cette dernière avait bien sûr fait usage de ses redoutables capacités de pirates informatique, couplé à son brillant intellect pour chercher à débusquer le BatCorp dans l'océan de données auquel son réseau avait accès. Là où son géniteur avait proposé d'infiltrer le BatCorp de l'intérieur, Barbara proposait de chercher à couper les financements de l'organisation.
 
"Le problème, c'est qu'on connait leur première source de financement. Il s'agit du contrat qu'ils ont passé avec la mairie. Et on aura du mal à le briser celui-là." Expliqua Tim qui se leva de la table après avoir essuyé sa bouche. "Barbara et moi avons chercher à réunir toutes les informations que nous pouvions sur le BatCorp, et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est opaque. Aucun nom, aucune identité, pas même un siège sociale. Rien." Dit-il en se dirigeant vers le Bat-ordinateur.
 
Pianotant un peu sur le clavier de celui-ci, il activa l'ordinateur pour projeter une carte 3D de Gotham sur laquelle toutes une série de données commencèrent à s'afficher. Il s'agissait de tout ce qu'ils avaient pût réunir comme informations à ce jours.
 
"Nous savons que le BatCorp est soutenu par un "Consortium Gothamite", pour reprendre les paroles de Geri Powers elle-même. Outre PowerTech, nous avons pu relever une série d'autres entreprise qui soutiendraient, ou au moins feraient affaires, avec le BatCorp: Daggett industrie, GothCorp et Hudson Financial avaient tous des représentants au lancement du BatCorp, nous pouvons donc raisonnablement les compter parmi les membres du Consortium." Les logos des entreprises apparaissaient au fur et à mesure que Red Robin les citaient. "L'examen que Lucius a mené, à partir des images que nous avons pût prendre de leurs équipements, à révéler au moins un partenariat avec Cadwell Technologie et Amertek, le premier pour les armures et les drones, le seconds pour les armes. J'ai aussi intercepté un échange entre Geri Powers et l'entreprise Securitas concernant quelques problèmes dans le recrutement du personnel."
 
Cela avait été une enquête de longue haleine qui leur avait prit pas mal de nuits blanches. Le hic étant que même en sachant qui soutenait le BatCorp, ils n'avaient pas pût découvrir pour autant la manière dont les fonds étaient versés ou les chaines logistiques fournissant le BatCorp en homme et en équipements. Et tenter de vider les caisses de toutes ces sociétés, si pourries soient-elles, revenait à accepter de mettre une bonne partie de la population de Gotham au chômage.
 
" J'ai moi aussi quelques observations à partager." Annonça Damian en se levant à son tour. "Cela fait un petit temps que j'étudie le BatCorp lui-même et ses méthodes. Ils semblent davantage agir comme s'ils étaient en zone de guerre qu'au milieu d'une ville qu'ils doivent protéger. Leurs effectifs ont grandement augmenté depuis ces trois derniers mois. Initialement, j'estime qu'ils ne devaient pas être plus d'une centaine d'agents. À présent, leurs effectifs approche du millier d'individus et leur mission n'est plus d'aider le GCPD contre les super-criminels, mais de protéger la ville dans son intégralité. Néanmoins, ils concentrent leurs efforts sur certains secteurs en particulier. Soit parce qu'ils sont "dangereux", soit parce qu'ils ont missions d'y assurer l'ordre. " plusieurs quartiers de Gotham se colorisèrent au fur et à mesure.
 
Le plupart des quartiers "dangereux" étaient des zone où vivaient des familles défavorisés, ou tandis que les quartiers où se trouvaient les sièges de riches corporations Gothamites se colorisaient comme zone à protégé. Visiblement, le BatCorp avait reçu des contrats juteux pour protéger les avoirs des grandes corporations basées à Gotham.
 
" Hormis quelques inspecteurs, nous ne pouvons plus compter sur le GCPD pour nous épauler." Son regard se dirigea vers Barbara. "Le commissaire Gordon est actuellement en examen, et je soupçonne qu'à terme les alliés du BatCorp feront en sorte qu'il soit renvoyé. Je n'ai pas trouvé de signe que sa remplaçante soit spécialement corrompue ou malhonnête, mais dans tout les cas, elle est une fervente partisane de la ligne anti-justicier. Nous ignorons tout de l'identité des soldats du BatCorp, mais nous savons qu'au moins une trentaines d'entres eux sont des anciens du GCPD, quant aux autres, rien du tout." continua-t-il a expliquer.
 
L'image changea pour montrer l'exo-armure qu'avait rencontré Tim, Dick et Barbara lors de leur première confrontation avec le BatCorp. Plusieurs dizaines de points rouges apparurent sur la carte.

 
"J'ai relevé toutes les apparition de notre amis ci-présent. Et j'en suis arrivé à la conclusion qu'il n'était pas un exemplaire unique. Il n'est déployé que sur les missions nécessitant un appuis lourd, et il est déjà arrivé qu'au moins deux exemplaires soient déployé au même moment en deux endroits différents. Ils arrivent toujours par les airs, ce qui indique que soit le BatCorp dispose du moyen de les stationner là-haut en attendant un appel, soit qu'ils patrouillent dans les airs par leurs propres moyens."
 
Tim se massa la nuque machinalement, se souvenant parfaitement de sa propre rencontre avec cette machine de guerre humanoïde. L'idée d'en affronter plusieurs ne l'enchantait visiblement guère.
 
 

"Brown et moi avons aussi déjà croisé la route du chef du BatCorp. Un type qui porte une version plus lourde du bat-costume de père. Mais je peux vous dire de notre rencontre qu'il est dangereux. Nous savons qu'il supervise lui-même les missions les plus importantes, mais hormis cela, il ne se montre qu'assez rarement. Bien que je pense l'avoir déjà vu patrouiller par lui-même de loin."
 
"N'oubliez pas de signaler que nous n'avons aucune idée de l'endroit où ils retiennent leurs prisonniers. Je me suis intéressée à la question et les criminels qu'ils arrêtent ne vont ni dans les prisons du GCPD, ni dans les pénitencier, ni à Arkham." rappela vivement Stéphanie.
 
Cela signifiait qu'ils étaient retenu ailleurs et que donc le BatCorp possédait probablement sont propre complexe carcérale.
 
"Si on ajoute le fait qu'ils ont trouvé le moyen de rendre leur réseau de communication parfaitement invisible et qu'il semble que leurs soutiens leur offre une vrais influence sur les politiques de la ville, nous commençons à avoir une série d'objectifs identifié: Premièrement: leur faire perdre leurs avantages technologique d'une manière ou d'une autre. Deuxièmement, réunir autant de preuves de leurs abus, crimes et malversations, il faut faire éclater un scandale telle que les autorités ne pourront plus leur apporter la moindre légitimité. Troisièmement, identifier leurs soutiens financiers, politique et logistiques et les saper autant que nous le pouvons. Il est évident qu'il y a bien plus que quelques hommes d'affaires qui se cachent derrière notre ennemi, et il nous faut les identifier si nous voulons les combattre. On ne pourra peut-être pas tout faire seul, donc il faudra choisir nos priorités."

Ils agissent. Ils parlent. Ils échangent. Ils se projettent.
Il écoute.

Il a dit ce qu’il souhaitait, s’est livré ; et se retient, désormais. Il les laisse faire, il les laisse évoquer leurs informations, leurs données, et proposer des pistes, des idées.
Il apprécie.
Il est fier, en fait. Il est fier d’eux. Il est fier de ce qu’ils sont devenus ; de ce qu’ils deviendront, encore. Il est fier, aussi, d’avoir pu participer à ce qu’ils deviennent, aux formidables héros qu’ils sont et seront bientôt plus. Il en est ému et touché, mais ne dit rien.
Il s’ouvre… mais demeure lui-même. L’évolution est lente, mais réelle.

Il acquiesce, en silence, et avec l’ombre d’un sourire, quand Barbara Gordon revient.
Accompagnée.
Par Alfred Pennyworth. Son majordome. Son allié. Son camarade. Son… oui.
Son père ; de substitution, de cœur. Qu’importe. Son deuxième père.

Alfred.
Tout troublé d’être ainsi amené à s’attabler avec eux, sans les servir. Au point que ses remerciements, sincères, sont murmurés, par gêne. Au point que son visage exprime peu les élans de son cœur, emporté par tout ceci.
Le vieil homme s’assoit, se glisse avec eux ; sourit, puis retrouve une allure posée, calme.


Il est heureux, alors. Il est sincèrement heureux – entouré des siens.
De l’homme qu’il considère comme un fils, et qu’il voit évoluer sur une voie imprévue, mais ô combien agréable… et salvatrice, pour lui et les autres.
Et des autres, oui. De ses autres proches, le reste de cette famille de cœur qui s’est forgée de manière imprévue, mais qui demeure si solide.

Alfred est bien, oui.
Bruce… aussi.

Ce dernier demeure silencieux, calme ; attentif. Il écoute.
Il prend sur lui, pour ne pas réagir tout de suite – pour ne pas contester un avis, refixer un élément erroné, posé des questions directes.
Il prend sur lui. Il écoute, les mains jointes.


Il évolue.
C’est dur… mais nécessaire ; incontournable. Indispensable, même.
Pour vivre.
Non plus survivre – mais vivre. Aussi.

Il les écoute, pour cela. Jusqu’à… jusqu’à…
Jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent. Jusqu’à ce qu’ils aient terminé. Jusqu’à ce qu’ils soient allés au bout – de leurs retours, de leurs observations, de leurs connaissances, de leurs idées.
Il acquiesce lentement, alors.

Il prend une grande inspiration, se redresse sur sa chaise ; grimace, car le mouvement a déclenché un point de côté désagréable. Il soupire, s’en libère.
Il hoche doucement la tête – et reprend la parole, d’une voix lente mais sûre.

« Merci… pour tout cela. Il est très… intéressant… d’avoir vos retours sur cette situation préoccupante. »

Une voix plus sûre qu’avant ; comme si évoquer cela, replonger dans les thèmes de la criminalité et de la lutte, la ravivait. Le ravivait, lui.

« Plusieurs… motifs d’inquiétude… sont présents.
Timothy a bien identifié… les objectifs concernés. J’en rajoute… deux autres.
Localiser, identifier, bloquer le… meneur du BatCorp ; car quiconque erre, vagabonde avec… une armure… proche de la m… des nôtres… est un danger en lui-même.
Et… briser la… popularité du BatCorp. Auprès de la population, et… des recrues elles-mêmes. Nous sommes là pour… aider cette ville ; et ses habitants. Pas… uniquement… briser les genoux… de nos adversaires. »

Il forme un léger sourire, pour leur faire comprendre que c’est une plaisanterie.
Hilarant, non ? Non.
Mais bon, il essaye… et prend sur lui, vraiment, pour changer. Et de méthode, et d’approche.

« Cinq objectifs… donc. J’ai quelques… idées, aussi ; propositions, pour gérer cela. J’entends vous les… proposer.
Libre à vous de les… discuter, pour trouver… la… bonne… façon de faire. »

Là, il prend vraiment sur lui, pour ne pas imposer son avis.
Mieux vaut qu’ils le comprennent, et ne poussent pas trop loin sur cet aspect.

« Premier objectif : faire perdre… l’avantage… technologique. En cela, je préconise que… Barbara et Tim… collaborent, sur… un virus. Un virus permettant d’abord de s’immiscer et espionner… le BatCorp… et ensuite tout anéantir… d’un coup. Je sais que vos esprits et talents pourront… trouver cela… en collaborant. »

Il acquiesce, en direction d’eux deux. Certain que, ensemble, ils peuvent briser des montagnes numériques en quelques minutes à peine.

« Deuxième objectif : réunir des… preuves. Le virus pourrait aider, mais… oui. Oui, Dick, il est… possible que ton arrestation… volontaire… nous aide là-dessus. Cela implique cependant un… danger, pour toi. Que je me refuse à accepter.
Sauf… sauf si…
Sauf si nous… demandons à… quelqu’un d’intégrer… le BatCorp. Pour te… couvrir. »

Il regarde son fils ainé, et accompagne l’ensemble d’un signe de tête. Il a une idée de cette personne, mais les laisse y penser eux-mêmes ; pour voir s’ils suivent, aussi.

« Troisième objectif : identifier… les soutiens. Damian a fourni une liste… importante… sur ce point, et je l’en… remercie. Je pense qu’une implication… directe… pourrait aider, alors.
Je suis persuadé que le BatCorp accepterait… avec plaisir… la candidature d’intégration de… cette bonne vieille famille Wayne, riche et connue. Surtout portée par… le playboy blessé et… son fils rebelle. Non ? »

Il fixe son fils légitime. Reformer leur Dynamique Duo, en s’infiltrant dans un panier de crabes – sans costume, sans arme autres que leurs charmes et leurs facondes ? Alléchant, définitivement.

« Quatrième objectif : trouver le meneur, et le stopper. Une… action de groupe me… semble la plus pertinente. Mais avant… une filature semble… bonne.
En ce sens, je pense que… Cassandra… est la plus à même, à agir. »

Cassandra Cain est une ombre elle-même ; trouver et suivre ce salopard ne devrait pas poser de souci.

« Enfin… briser la popularité du BatCorp et ses recrutements… viendra avec les preuves, et l’obligation de tout diffuser. Mais… il faudra une voie, un canal. Gotham a des… journaux objectifs, mais… ils sont possédés par des investisseurs liés au BatCorp.
Il faudra sûrement… un journal… d’une autre ville, connu dans… le monde entier. Pour son équité, et son dévouement… à la vérité… à la justice… et au reste. »

Il détourne le regard, pour ne pas croiser le leur – alors qu’il cache un sourire plus franc, amusé par l’évidence de ses mots.
Il réprime ensuite une toux douloureuse, puis refixe son attention sur eux.
Ses enfants. Ses héritiers. Sa famille.
Son héritage ; que rien ne va arrêter, oh non.

« Qu’en… pensez-vous ? »

Ça aussi, c’est dur à dire. Ça aussi, c’est dur à sortir.
Il le fait, cependant. Il le dit.
Il avance. Il change. Il évolue.
Pour vivre, plutôt que survivre.

Les échanges fusent après que chacun aient partagé les informations qu'ils ont trouvé sur le BatCorp. Cette milice pourri la vie du Bat-Clan depuis des mois maintenant et sont depuis longtemps passé du stade de nuisance à celui de véritable problème.

Non seulement ils constituaient une menace de plus en plus crédible pour le Fils du Batman, sa famille et leurs alliés, mais surtout ils marquait un développement sociétale inquiétant au sein de la société Gothamite. Cette dernière semblait accepter toujours davantage les méthodes brutales, mais également la criminalisation de certains groupes qualifié de "foyer de recrutement pour super-criminels".

Définitivement, Damian sentait que d'autres forces étaient à l'œuvre dans tout cela. Ce n'était pas qu'une question de sécurité car les actions du BatCorp semblaient s'inscrire dans un schéma bien plus vaste, un schéma que son éducation en tant qu'Héritier du Démon lui avait apprit à reconnaitre… celui d'instiller la peur dans le cœur de ses sujets pour qu'ils se tournent vers leurs maitres en quête de sécurité. Un schéma qui avait été répété et adapté à l'infinie à travers l'histoire humaine ainsi qu'au travers des différentes civilisations et systèmes politique. Toujours, l'homme avait besoin d'un ennemi, d'un adversaire face auxquels il devait faire front, et d'une figure forte autour de qui se rassembler. Des premiers hommes jusqu'au sociétés modernes, ce schéma était toujours le même.
Cependant, il ignorait qui était la main derrière le BatCorp. Le maire Zellerbach ? Improbable, il n'était au mieux qu'un exécutant, au pire un complice, mais certainement pas le cerveau. Geri Powers ? Sans doute, elle était à la base du projet, mais il restait à savoir ce qu'elle retirait réellement de tout cela avant d'être sûr. Bien que plongé dans sa réflexion, il ne perdait rien de la conversation qui se déroulait en ce moment même.
 
"La première idée me semble faisable…" évoqua Tim en réagissant à la proposition de Dick. "Prendre en embuscade ces types sera dangereux car ils ne se baladent jamais seuls, mais ces définitivement dans nos cordes. Par contre, pour la seconde idée… je ne suis pas sûr. Sur le papier, laisser l'un d'entre nous se faire capturer pour trouver où se trouve la base ennemie est techniquement faisable, Dick. Mais outre les danger auquel toi, ou quoique ce soit d'autre, s'exposera… on risque surtout de voir ton identité révélée et donc par extension les nôtres." observa Red Robin.
 
 "Et je ne doute pas que c'est une information qu'aussi bien le BatCorp que la Commissaire Yin serait ravie de pouvoir faire usage." Renchérit Stéphanie.
 
Le Fils du Batman ne rajouta rien de plus. Le plan de Grayson avait bien des failles mais il avait le mérite d'avoir été proposé. Dans un conflit, il fallait parfois être prêt à sacrifier des pions pour obtenir l'avantage, à prendre des risques pour la victoire. Mais un bon stratège se devait de toujours soupeser les risques d'un plan… et celui du nouveau Chevalier Noir comportait le risque de perdre bien plus que ce que le jeune homme était prêt à accepter. Il y a un peu plus d'un ans d'ailleurs, Dick avait déjà expérimenté le risque d'être capturé, lorsqu'il avait rencontré sa soi-disant demi-sœur. Damian aurait pensé que cette expérience lui aurait servit de leçon.
 
Tout les regards étaient tournés vers le patriarche de leur famille alors qu'il débriefait l'analyse qui lui avait été faite sur la situation actuelle de Gotham. L'ancien Chevalier Noir prouvait ainsi que même si son corps avait souffert, il n'avait rien perdu de l'acuité de son esprit… et même en n'ayant pas assister aux actions de la milice paramilitaire personnellement, il était parfaitement capable de saisir la gravité de leur situation actuelle. À tout ce qui avait été dit, il ajoutait deux objectifs supplémentaire: la neutralisation du chef du BatCorp et le torpillage de la popularité du BatCorp.
 
Sa première suggestion fût la création d'un virus pour détruire l'avantage technologique du BatCorp. Ces derniers possédaient non seulement un équipement à le pointe de la technologie fournit par leur partenariat avec une série parmi les champions gothamites dans le domaine de l'armement, ils possédaient une écurie de véhicules qui rendrait jaloux même certaines forces armées ainsi qu'une flotte de drones dont ils n'hésitaient pas à faire usage. Mais surtout, ils étaient parvenu à rendre leurs communications complètement invisible même pour les systèmes d'Oracle. Le patriarche de la famille suggéra l'idée d'un virus, ce sur quoi Barbara assura qu'elle et Tim travailleraient dessus.
 
"Il nous faudra probablement aussi un accès à leur système." Théorisa le jeune Wayne en se réinstallant dans son fauteuil. "Ils disposent d'un moyen d'opérer au-dehors des réseaux qui nous sont connus, cela nécessite une logistique technique importante. De plus, si nous lâchons le virus trop tôt, ils s'adapteront et tout sera à recommencer. Il serait probablement judicieux qu'on conserve cette surprise en vue d'une action d'importance." Analysa le jeune homme.
 
Un virus compromettrait indubitablement leurs communications, leur capacité à contrôler leurs drones et beaucoup d'autres éléments. Mais cela ne les neutraliserait pas et pourrait également détruire des preuves. Sans compter que si, d'une façon ou d'une autre, leur réseau était relier à ceux de la ville, il y avait une possibilité de dégâts collatéraux.
 
"Au fait, qui connaissons nous qui possède les compétences nécessaire pour contrecarrer Oracle sur son propre terrain ? Babs est la meilleur hackeuse qu'on connaisse, donc autant dire la meilleur tout court. Donc si on allait chercher du côté de ses rivaux sérieux, on pourrait potentiellement trouver qui leur a fournit l'astuce pour échapper à son regard perçant. " finit par interroger Stéphanie en observant directement sa mentor.
 
C'était dans ce genre d'instant que Stéphanie Brown pouvait rappeler à tous son étonnante capacité à réfléchir hors des sentiers battus. Il était en effet possible, surtout si on admettait que le BatCorp se soit préparé à une confrontation avec les disciples du Chevalier Noir, que leurs bénéficiaires soient aller chercher du soutiens ailleurs. Damian observa un instant sa sœur de cœur, en essayant de deviner si elle avait un nom en tête, mais il reprit la parole ensuite.
 
"Pour l'idée d'infiltrer les rangs du BatCorp… nos ennemis ne se laissent pas intégrer si aisément. Malgré mes recherches, je n'ai pas trouvé de bureau de recrutement ou autre chose pour déposer sa candidature. Il semble qu'ils contactent eux-mêmes les personnes dont les aptitudes les intéressent." Expliqua Damian.

Cela était d'ailleurs surprenant, au regard de la brusque montée de leurs effectifs. Si certains membres du GCPD avaient bel et bien intégré les rangs du BatCorp, c'était chaque fois à l'initiative de ce dernier.
 
" Cependant, n'oublions pas que nous avons d'autres alliés à faire valoir dans la bataille: Huntress, Azraël, Batwing… la plupart d'entres eux sont aussi dévoué à notre cause que nous même et également visé par le BatCorp." Rappela l'ancien Jeune Prodige.
 
Ils avaient des alliés, et pouvaient en jouer. Et si ce plan de tenter d'infiltrer le BatCorp de l'intérieur était maintenu, certains d'entres disposaient sans doute d'une identité moins compromettante que celle de Dick… nonobstant le fait qu'il était dorénavant le Batman. Il n'avait cité que les plus évident, mais d'autres comme le Red Hood pourrait être convaincu de collaborer… et c'était sans parler de leurs alliés plus reconnu, comme la Ligue des Justiciers, mais ces derniers devraient faire attentions dans leur implication. Après tout, si contestable soit-il, le BatCorp agissait en toute légitimité selon les prérogatives que l'administration Gothamite leur avait donné… et une confrontation avec eux pourrait créer un dangereux précédent.
 
" Quant au fait d'identifier leurs soutiens… l'approche direct ne fonctionnera probablement pas. Fox nous as confirmé que ni Wayne Enterprise, ni aucune de nos filiales, n'ont jamais été contacté pour participé à ce projet. Et ce en dépit de nos moyens, de notre bonne image auprès de la population de Gotham et de notre expérience passé avec la Batman Incorporated. Soit ils ne veulent pas de notre participation, soit ils ont d'emblé estimer que jamais la famille Wayne, ou même la famille Kane, ne donnerait leur avale pour une telle initiative. " Expliqua Damian pensif, légèrement exaspéré également.


Il n'aimait pas l'idée d'avoir à jouer les fils de milliardaire désœuvré. C'était d'un ennui et encore davantage le fait d'avoir à gérer l'attention des personnes cherchant à s'attirer leurs faveurs. L'hypocrisie, la flagornerie et surtout les capacités limités de la plupart d'entres eux étaient un enfer à supporter pour le Fils du Batman. Mais si tel était la mission.
 
" Si nous les contactons immédiatement, sur un plan purement professionnel, cela pourraient soulever quelques suspicions chez eux, après tout père, tu es usuellement plutôt un supporter modéré du Chevalier Noir. Sans doute qu'au cours d'une de ces interminables mondanités auxquels nous devons nous astreindre, nous pourrions les approcher sous le couvert de la confidence: le maire Zellerbach, la commissaire Yindel ou Geri Powers font partie des cibles les plus évidentes à approcher pour cela."
 
D'autres noms étaient possible, mais les deux premiers étaient lié au BatCorp et avaient intérêt à rester en bonne entente avec la famille la plus puissante de Gotham, ainsi qu'un des principaux donateurs pour les œuvres de l'administration ou pour aider à équiper le GCPD. Quant à Geri Powers, elle était directement impliqué dans le BatCorp et fréquentait les même milieux que les Wayne. Elle était d'ailleurs une alliées régulière de Bruce Wayne quant il s'agissait de la sécurité de Gotham.
 
La suite de la discussion porta sur la manière d'attenté à la popularité du BatCorp. Trouver des preuves, documenter leurs abus et les faire connaitre tel était le mot d'ordre. L'idée fût lancée pour y impliquer le Daily Planet pour faire office de voix de l'opposition. Cela aiderait probablement fort Jack Ryder qui était devenu le principal journaliste poil à gratter du BatCorp, mais dont le style ne le faisait pas prendre au sérieux par tout une partie de la population. Le Daily Planet possédait une bonne réputation certaine… mais en cet ère de post-vérité, cela ne suffisait plus. Au moins, cela pourrait peut-être attiré l'attention sur ce problème en-dehors des murs de la cité.
 
Peut-être pouvaient-ils également contacter d'autres journalistes plus éthiques que les autres pour gonfler les sources quitte à faire jouer les moyens de WE pour racheter/développer leurs propres organes de presses… mais cela pourrait être une tactique trop visible. Cela pourrait mettre les Wayne dans la ligne de mire des maitres secrets du BatCorp. Ou alors, justement faire ouvertement part de leur désapprobation, le nom des Wayne restait respecté de beaucoup à Gotham… ce n'était pas pour rien s'ils étaient parfois considéré comme "la famille royale" de la ville. D'autres visages connu avaient déjà utiliser leur renommé pour faire part de leur opposition, comme la magicienne Zatanna.
 
Mais avant qu'il ne puisse reprendre la parole, ce fût Alfred qui s'exprima.
 
"Bonté divine… cela vous donne déjà bien de la matière à réfléchir pour les prochaines nuits. Maitre Richard, soyez assez bon pour me faire penser à réapprovisionner nos stock de caféine, mon petit doigts me dits que cette famille en aura rapidement besoin." Plaisanta le majordome sur un ton légèrement sarcastique. "Mais même si je désapprouve formellement ce BatCorp et ses méthodes, ils ne sont pas le seul sujet qui doit occuper cette famille, il me semble." Observa-t-il.






[Hrp: ce sujet ayant pour but avant tout d'établir la situation post-relance de Gotham, n'hésitez pas à aborder des sujets important pour votre personnage. Nous pouvons poursuivre la discussion sur le BatCorp, ou passez à autre chose, à votre convenance]

Il a parlé.
Il s’est exprimé. Il a répondu. Il a échangé.
Il a cadré ; sans trop s’imposer, espère-t-il. L’exercice est difficile, et nouveau. Il n’a guère l’habitude de laisser aux autres le choix, en tout cas réellement. Il a déjà régulièrement fait croire, penser à autrui que leurs décisions venaient d’eux, alors qu’il les influence et les guide là où il le souhaite.
Il sait faire cela. Il a fait cela. Il vit… il a vécu, par cela ; mais c’est terminé.

Ce pan de sa vie est terminé.
Le temps de l’influence oppressante. Le temps des décisions prises unilatéralement. Le temps de la tyrannie sociale, et familiale.
Il ne regrette pas… pleinement. Il a fait ce qu’il a pu, et surtout ce qu’il considérait comme juste et bien, et bon ; et cela lui a servi. Et la ville a pu survivre, grâce à cela.
Mais… ce temps est passé. Car Bruce Wayne ne peut plus agir ainsi, parce qu’il n’a plus les capacités d’agir physiquement, tout court.

Il accepte, valide et tolère, de lui-même, une influence oppressante, s’il peut et s’il se met pleinement en danger, pour que ses proches ne subissent pas les conséquences de ses choix.
Ce n’est plus possible ; il change, alors.

Il a parlé. Il a cadré.
Il écoute, ensuite.


Calmement. Sérieusement. Consciencieusement.
Avec attention.
Il acquiesce lentement aux mots de Barbara, qui répond en premier – et nourrit la discussion, tout en maintenant une crispation réelle, qui la ronge. Il note cela, et comprend que ce sujet difficile ne doit pas durer abusivement.
Ça aussi, c’est un changement. Ça aussi, c’est difficile.

« Lois Lane est une amie ancienne de la Justice et de la Vérité. Elle aidera, j’en suis persuadé. Notamment si tu la sollicites, Barbara ; vous aurez à discusser. »

Il acquiesce, lentement, et forme un sourire qu’il espère apaisant. Il a encore du travail, mais il essaye.

Tim puis Stephanie continuent, alors. Damian enchaîne, ensuite, et échange avec eux.
Bruce grimace, en bougeant sa nuque irrégulièrement douloureuse, et hoche lentement la tête pour encourager son fils à parler – à briller.
Il aura du mal à le lui dire, mais… il est fier. Fier, surpris, heureux et quelque peu, au moins quelque peu, rassuré par l’avenir, si des êtres formidables comme ceux ici, comme son fils, entendent le protéger.
Il le fixe, ainsi, et l’écoute ; avec attention, toujours.


« Je crois que… personne ne peut réellement concurrencer notre… Barbara… dans les meilleures conditions. Mais c’est tout le jeu… de nos ennemis… de gêner ces conditions.
En ce sens, je pense que le super-vilain Calculator… est un concurrent acharné de Barbara. Il semble pertinent d’enquêter à ce titre – et, alors, de solliciter les alliés ainsi évoqués, pour concerner tous nos proches à… ceci. »

Sa voix demeure lente, poussive ; mais calme. Il soupire lourdement, grimace d’une gêne, puis se redresse.
Il pense continuer encore, reprendre – mais Alfred Pennyworth prend la parole, et recadre pleinement la conversation.
Assez du Batcorp, dit-il avec ses mots. Assez des ombres et ténèbres. Assez des plans et projections.
Vivez. Vivons. Profitons. Echangeons. Et retrouvons-nous.

Bruce inspire lourdement, alors, et réalise un formidable travail sur lui-même – pour répondre doucement, avec une expression quelque peu humoristique, et l’envie de suivre son majordome et père moral.
Aussi dur que cela lui soit.


« … certes. Alfred le dit bien… nous sommes une famille ; et une famille ne peut, ne doit pas être concentrée que sur ses aspects… professionnels.
Passons, donc. Passons sur… le BatCorp… et échangeons… autrement.
Barbara, Dick… comment est votre vie de jeunes mariés ? Peut-être que cela provoquera… des vocations, chez d’autres… »

Il ne regarde pas les autres, mais a conscience qu’ils savent qu’il les vise ainsi ; leur jeunesse ne les protégera pas d’un sujet trivial, oh non.

« Et… pour prévenir vos questions… j’avoue envisager de formuler quelques rappels, auprès d’anciennes compagnes. Longtemps, la… vie que j’ai choisie m’a mené à délaisser les femmes qui me faisaient la grâce de partager mes soirées et sorties.
Maintenant que je suis… ainsi… il va falloir rééquilibrer… la situation. Et rappeler que Bruce Wayne demeure le playboy de la ville ! »

Au moins pour continuer à donner le change.

« Alors… dans quel club dois-je sortir en premier, pour marquer les esprits ? »

Dieu qu’il va détester cela… mais il sait que c’est indispensable. Et que cela peut permettre à cette discussion de prendre une allure plus cocasse et agréable, pour ses proches !

La discussion se poursuit. Les forces du BatCorp sont analysées et leurs faiblesses sont théorisées. Il est évident que malgré cette période sombre que traverse leur cité et leur famille, les membres du Bat-Clan n'ont aucune intention de baisser les armes, de laisser une milice privé faire la loi dans les rues de Gotham en souillant le symbole autour duquel ils s'étaient ralliés et de l'idéal qu'ils défendaient.
 
Damian écoutaient tout cela, silencieux. Une partie de lui préférerait du plus concret, être dans les rues à mener le combat plutôt qu'en discuter ici. Mais il demeurait important d'établir un semblant de plan d'attaque, de coordonner leurs efforts sous peine de chacun agir de son côté et de tombé seul, les uns après les autres. Et que ses ancêtres lui en soit témoin, il préférait souffrir milles agonies que laissez cela arriver à quiconque il considérait comme faisant partie de sa famille.
 
En parlant de cela, la discussion s'orienta sur le fait que le BatCorp possédait visiblement les moyens de ne pas se faire pirater par Oracle. La simple existence de cette dernière, de son talent informatique et de coordinatrice, des moyens qu'elle avait mise en place pour rassembler toutes les informations dont ils avaient besoin en un minimum de temps, avait assurer la supériorité opérationnel du Bat-clan pendants des années… même si le Fils du Batman se souvenait aussi à quel point il avait détesté au début d'avoir cette petite voix dans son oreille lui donnant des ordres.
 
"On peut tourner autour du pots autant que l'on veut. Mais qu'importe si "Geek" est belle et bien la numéro un ou pas, le fait demeure que le BatCorps à pût contourner le problème d'une manière ou d'une autre." déclara Damian, utilisant le sobriquet qu'il avait jadis attribué à Barbara.
 
Même s'il n'y avait plus guère de volonté d'insulter dans l'usage de ce nom, cela valut à l'Héritier du Démon de recevoir un léger coup de coude de la part de Stéphanie. Damian s'était remit à utiliser cette appellations ces derniers mois, en fait, depuis que Barbara et Richard étaient revenu de leur lune de miel. Le Fils du Batman avait toujours conservé un certain formalisme, réservant l'usage du prénom pour les discussions plus privés, y compris au sein de sa famille. Mais le mariage faisait qu'il ne savait plus trop s'il devait appeler Barbara par son nom de jeune fille, ou par le nom de son époux… et hors de question qu'il fasse un composé des deux.
 
"C'est vrais que je miserais aussi sur le Calculateur. C'est de loin ce qui se rapproche le plus d'un rival pour Babs." déclara Stéphanie en tournant son regard vers sa mentor. "Mais je ne peux honnêtement pas envisager que ce type soit en mesure de surpasser Oracle, surtout à ce point." Répondit l'actuelle Batgirl.
 
"L'engeance de Démon tiens cependant peut-être quelque chose." Répondit Tim à son tour, s'arrêtant un instant pour savourer le haussement de sourcil confus de son petit-frère. "Nos ennemis n'ont peut-être pas surpasser l'obstacle que représente notre supériorité technologique, ils l'ont peut-être justement contourner. La possibilité la plus évidente serait qu'ils aient créé leur propre réseau, séparé de ceux auxquels nous avons accès. Faisable, mais nécessiterait un capital assez colossal dont je ne suis pas certain que le BatCorp dispose." Commença-t-il à analyser à voix haute, peut-être plus pour lui qu'autre chose. " Il y a toujours la possibilité qu'ils aient accès à une nouvelle technologie dont nous n'avons pas connaissance bien entendue. Luthor en aurait les moyens, mais nous le surveillons de près. Sivanas Industrie ? Sans doute mais peu probable. Stagg n'est pas spécialisé dans ce domaine…Peut-être ont-ils des contacts avec l'armée ou la Colonie ?" se hasarda-t-il avant de s'interrompre quand Steph lui fit un petit coup de pied sous la table.
 
Tim Drake était peut-être le plus intelligent de l'équipe, mais il pouvait parfois se laisser emporter dans ses analyse, passant en revue chaque possibilités. En réunion, il pouvait parfois complètement décrocher de la conversation pour réfléchir au problème de son côté, ne prêtant plus guère attention à ce qui se disait.
 
"En bref, qu'il s'agisse d'une nouvelle technologie ou d'un réseau à part, le meilleur moyen de nous y connecter est de trouver une porte pour nous aménager une brèche. Mettre la main sur un communicateur ou quelque chose du genre pourrait suffire, mais ils n'auront aucun mal à refermer la brèche une fois celle-ci détecter. L'idéal serait de nous infiltrer dans un de leur centre de communication et d'y installer directement notre porte dérobée." Expliqua-t-il.
 
" Ils doivent aussi utiliser des relais pour leurs communication." Analysa Damian. "S'ils ne passent pas par les antennes public, on peut supposer que soit certains de leurs véhicules font offices d'antennes, soit qu'ils ont des drones spécialement prévu pour cela."
 
Le BatCorp faisait un usage très important des drones, une manière de renforcer leurs effectifs à moindre coût. Ceux-ci étaient cependant loin d'être de la mauvaise qualité, au contraire même. Et l'ampleur de l'essaim ne semblait faire que s'amplifier. Et pour justifier le renforcement de leurs moyens, ils avaient des excuses faciles. Nonobstant les activités des supervilains, les crises qu'avaient subit la ville ces derniers mois, les faits inexpliqué auxquelles nombres des citoyens de la ville suite à la déstabilisation de la magie, le désordre qui avait suivit la destructions des Batteries des Lantern et le chaos émotionnel qui l'avait accompagné, l'inquiétude que beaucoup avaient ressenti suite à la mort du Flash, la chute de la Wonder Tower qui avait révélé les ruines d'une ville fantôme bâtie sous la ville et qui faisaient échos à certaines légendes parmi les plus troublante du folklore Gothamite.
 
Damian ressentait une certaine honte en repensant à cela. Quoi que son père ait attendus d'eux, de lui, en leur laissant la garde de Gotham, ils avaient échoué. Mais ces pensées furent rapidement balayer lorsque son géniteur évoqua son intention de renouer avec ses habitudes de playboy. Imperceptiblement, le corps du jeune homme se tendit à ces mots, ses poils se hérissant à cette pensée. Même s'il avait fait depuis longtemps son deuil concernant l'espoir de voir un jour ses parents réunis, cela lui déplaisait toujours de voir d'autres femmes au bras de son géniteur… réveillant ses insécurités et ses blessures d'enfance. Mais il n'en disait rien, il ne s'en était jamais ouvert à personne sur la question. D'une part, il percevait cette réaction irrationnel comme une faiblesse, et de l'autre, il savait que la plupart de ces aventures étaient sans conséquences et ne servaient qu'à maintenir leur couverture… certaines telle cette cambrioleuse habillées en chat semblaient même parvenir à le rendre heureux. Cela ne devrait pas l'atteindre comme cela, mais il n'aimait pas cela néanmoins.
 
"Ne risques-tu pas de devenir le plus vieux playboy de Gotham plutôt que le plus en vue, Père." Ironisa le Fils du Batman avec une pointe de sarcasme dans la voie. "Néanmoins, je suppose que pour un retour en force, l'Iceberg Lounge de Cobblepot pourrait être un bon début. Ça reste un point de rencontre pour les personnalités importantes de Gotham et cela fait longtemps qu'un Wayne n'a plus provoqué d'esclandre là-bas." Proposa l'ancien Jeune Prodige. "Il me semble que d'ici une semaine, Cobblepot avait prévu une grande réception… Pennyworth?"
 
"En effet, nous avons bien reçu une invitation nous conviant à une soirée privée pour commémorer la fondation de la ville. Une bonne partie des notables de la ville seront présents et les membres des familles historiques sont particulièrement courtisé pour participer à cet évènement." Résuma le majordome. "Ayant supposé que vous ne comptiez pas offrir, par votre présence, davantage de visibilité à cet odieux personnage, je les ais mit de côté. "
 
Les Wayne et les Cobblepot faisaient partie des grandes familles qui avaient marqué l'histoire de Gotham, l'un et l'autre disposaient d'ancêtre prestigieux qui avaient marqué de leur emprunte l'histoire de Gotham. Souvent rivale, c'était néanmoins les périodes où ils avaient sût collaborer que la cité avait connue ses plus belles années. Il était souvent coutume de dire que la prospérité de Gotham pouvait se prédire en observant les relations entre ces deux familles. Des autres fondateurs, seul les Kane étaient encore actif. Les Crowne avaient disparu il y a bien longtemps, quant au dernier héritier des Elliott, il était devenu le supercriminel Hush.
 
"Il y a aussi les réceptions des Vreeland! " s'enthousiasma Stéphanie " Pour les rares auxquels Tim à daigné m'emmener, ils ont un buffet amuse-gueule absolument divin, la dernière fois, je suis reparti avec un sac entier de ces choses. En plus du beau monde, il organise mardi prochain une collecte de fonds pour venir en aide aux victimes de la chute de la Wonder Tower. Autant joindre l'utile à l'agréable non ? "
 
Les Vreeland, une famille assez prestigieuse de Gotham. Bien que ne pouvant se targuer de la même ancienneté que les Wayne, ils étaient des figures connue de l'aristocratie Gothamite, défrayant régulièrement la chronique. Le patriarche de la famille était un militaire à la retraite, jadis le supérieur du Colonel Kane à Fort Richard. Mais la véritable personne incarnant aux yeux du public les Vreeland était sa fille Véronica, une proche amie de Bruce Wayne. Pendant longtemps, elle avait été le pendant féminin de Bruce en terme pour le titre de célibataire le plus en vue de la ville… elle avait même plusieurs fois tenté de se rapprocher de l'héritier des Wayne mais sans que cela ne débouche sur quoi que ce soit, pas même la moindre rancœur. Elle avait cependant finie par se marier, bien que cela ne changea nullement son mode de vie et elle continuait à passer sa vie dans les réceptions mondaine, les fêtes et les voyages aux 4 coins de la planète.
 
"Sinon, dans deux semaines, il y a l'inauguration du Musée de la Justice Masquée qui aura lieu. Cela se fera dans les anciens bâtiment de la Société de Justice. Ça devrait attirer du monde non ?" proposa Tim.


La Société de Justice avait longtemps opéré à Gotham. Certaines rumeurs prétendaient même que Thomas Wayne avait été leur mécène secret, mais la véracité de ces propos restait un secret jalousement gardé. Cette histoire de musée était dans les tiroirs depuis au moins l'époque du No Man's Land, mais avait régulièrement été postposé pour diverse raison. Cela restait néanmoins indéniablement un évènement où l'on s'attendait à voir beaucoup d'officiel… dont les représentant du BatCorp qui se présentaient comme la forme légale et la plus aboutie de cette tradition de Justiciers Masqués.
 
"Le Club Pérégrin à également envoyé une invitation. Visiblement, dans un peu moins d'un mois, ils tiendront une réception avec le maire pour invité. Probablement en quête de soutiens et de capitaux pour sa prochaine campagne électorale, c'est sûr qu'il en aura besoin après le crédit qu'il a dût mettre en jeux pour imposer ces messieurs du BatCorp." Proposa le vieux majordome. "L'évènement est à ce point marquant qu'exceptionnellement, le club lève sa restriction à l'égard des membres du beau sexe." Observa-t-il un sourire amusé en coin.
 
Le Club Pérégrin était le club pour gentleman le plus sélecte de Gotham. Fondé peu de temps après la création de la ville, il s'était toujours targué d'accueillir en son sein la fine fleur de Gotham. Membres des maisons historiques de la ville, notables en vue, scientifique et chercheur primé, écrivains récompensé, même Lex Luthor y était membre honoraire pour son rôle dans la fin du No man's Land. Être invité à rejoindre les rangs du Club Pérégrin était souvent vu comme la consécration d'une carrière pour beaucoup de Gothamites… là où d'autres y voyaient surtout un ramassis de "fin de races" s'enorgueillissant de leur statut. Au sein de certain familles, l'intégration au club Pérégrin était un rite de passage obligatoire. Thomas Wayne en avait fait partie et fût même durant un temps son président… jusqu'à son décès. Néanmoins, il s'agissait d'un club réservé aux hommes, bien que récemment, l'idée de l'ouvrir aux femmes issues des grandes familles fût soulever, ces messieurs restaient pour l'instant assez jaloux de leurs prérogatives.
 
Après que la discussion sur le choix du club fût clôturé, Damian reprit la parole. Il observa un moment Dick, Barbara, et les autres, avant de poser son regard sur son père. Il se passa la main derrière la tête, cherchant ses mots…
 
"Nous sommes tous d'accord sur le fait qu'on aura besoin de toutes l'aides possible pour combattre le BatCorp et ceux qui le soutiennent." commença-t-il. "Mais il faut que je signale deux cas un peu particulier. D'une part, j'ignore si tu le sais, mais Cassandra nous a rejoins durant ton absence, Père. Je sais que tout les deux, vous avez eût des différents mais… je pense qu'il faudrait que vous vous parliez. Pour mettre les choses au claire." suggéra le Fils du Batman.
 
Cassandra avait littéralement quitté la famille suite à divers différents avec le patriarche de celle-ci. Peu de temps après la première attaque des Kandoriens sur Métropolis, Damian était allé la trouvé, pour solliciter son aide et l'informer sur la situation de leur famille… sans même hésiter, Cass s'était mobilisé pour leur venir en aide, en dépit le fait que les ponts avaient été coupé. Mais bien qu'elle était de retour, le différents entre elle et leur père demeurait irrésolu. Damian senti alors une mains se poser sur son épaule. Steph lui adressa un sourire encourageant, le poussant à continuer.
 
" Et, sur le même sujet , il semble que Supergirl ait aussi décidé de se mêler de ce problème. Elle est déjà plusieurs fois intervenue à Gotham pour faire part de sa désapprobation face à l'existence de ce groupe. Pour l'instant, c'est resté ponctuel, mais si cela devait se répéter, il pourrait être bon de déterminer l'attitude à adopter."
 
Kara voulait indubitablement aidé, mais ses interventions pouvaient aussi bien affaiblir le BatCorp qu'au contraire le renforcé. La réputation des Kryptoniens variaient énormément d'un milieu à l'autre, et il restait à déterminer si ses interventions aidaient le Bat-Clan ou, au contraire, leurs faisaient perdre davantage de crédit. Les interventions de Supergirl n'étaient pas uniquement à l'encontre du BatCorp. Parfois, elle apparaissait au milieu d'un combat face à un supervilain pour y mettre promptement fin. Ce qui était sûr, c'est que Kara ne semblait plus obéir au souhait territorialiste des justiciers de Gotham.

Citation :

Les deux infos concernant Cassandra et Kara on été vu au préalable avec le joueur concerné.

Les échanges continuent.
Ils continuent, en vérité. Ils embrayent, ils enchaînent, ils répondent. Ils nourrissent la discussion. Ils échangent. Ils se répondent l’un l’autre, forment des idées, des stratégies, rebondissent l’un sur l’autre.
C’est bien. C’est beau. C’est fluide. C’est pertinent.
C’est… très bien, en fait. C’est surprenant, pour lui, car ce ne sont pas ses habitudes. En principe, en temps normal… il n’aurait pas accepté cela. Il serait intervenu, il aurait coupé la parole, il aurait imposé ses idées, ses approches, ses décisions.

Il l’aurait fait, oui. Jadis. Avant.
… avant.
Mais ce temps est passé. Mais ce… lui est passé, surtout. Il a changé. Il continue de changer.
Et il écoute, pleinement.

Il écoute Stephanie, confirmer la piste du Calculateur. Il écoute Timothy, évoquer l’impératif de technologies et d’aides pour que le BatCorp puisse agir ainsi ; ce qui est vrai et juste, mais un élément provoque une ombre sur le visage de Bruce.


La Colonie.
Timothy évoque la Colonie, cette initiative de son oncle, qui a formé des soldats selon des méthodes dérivées des siennes – afin de servir les intérêts américains, tout en dérobant la technologie d’Atom. Créant ainsi des super-assassins, disciplinés et redoutables, et capables de rapetisser et de changer leurs masses.
Cette problématique demeure, oui. Il faudra s’en occuper… rapidement.

Il se permet ainsi de participer, de glisser quelques mots d’une voix calme et posée.

« C’est… une piste. Il me semblerait pertinent de… solliciter Ray Palmer, afin qu’il vérifie que sa technologie ne soit pas présente, même discrètement, dans les armements du BatCorp.
De même… cela peut permettre de réactiver la traque de… la Colonie. Qui demeure active, même si elle doit lécher ses plaies. »

Il pose son regard sur Damian, son fils intervenu plusieurs mois plus tôt à Ivy Town face à la Colonie.
Ce n’est pas un ordre, mais… une proposition ; et il est probable qu’elle soit suivie, tant la balle a été envoyée à Robin de manière visible.

Il redevient silencieux, ensuite.
Il acquiesce à la proposition de Timothy d’infiltrer un centre de communication, pour y glisser un relai de leurs systèmes.
Il confirme d’une posture la proposition de Damian, évoquant l’impératif de ces relais pour le BatCorp.
Il donne un avis, une vague validation ; et laisse faire, et laisse vivre. Surprenant, mais efficace, il doit bien l’admettre.

Mais, quand le sujet vient de lui répondre sur les soirées mondaines, il reste mutique quand plusieurs réagissent – soit pour émettre des commentaires quelque peu moqueurs sur son état, soit pour lister les événements à venir… il reprend la parole.
En formant un sourire amusé, plein de charme et de séduction, sur ce visage marqué, mais dont il sait encore si bien jouer. Tout n’est pas perdu, heureusement.


« Mais… voyons, voyons !
Damian, le plus en vue n’implique pas forcément d’être le plus impressionnant, en soi. Le plus en vue est… celui qui attire le plus l’attention, le regard, l’intérêt, les commentaires et… les sollicitations.
Qui plus qu’un Bruce Wayne… prince héritier de Gotham disparu des yeux de tous depuis des mois… pourrait provoquer plus d’émoi, lors de ses sorties ?
Je suis persuadé que… cela permettrait d’attirer les regards et les propositions. Ces regards détournés… offriraient à certains d’entre vous la possibilité d’obtenir… des éléments, d’autres convives. Cela peut être… une formidable opportunité, oui. Egalement pour que Bruce Wayne soit… en lien avec des actionnaires du BatCorp, qui voudront sûrement parader de leurs réussites actuelles. »

Sa voix est plus fluide, plus mélodieuse, plus charmante.
Il se transforme. Par le jeu, il se transforme – et redevient quelque peu lui-même.
Quelque peu, à peine… mais quand même.

« Quant aux soirées concernées… j’entends participer à toutes celles-ci.
Toutes, oui.
Ce qui va surprendre, car Bruce Wayne a jusque-là limité ses apparitions. Mais aussi… pour multiplier les rencontres, et les opportunités. Et réactiver la discussion sur Bruce Wayne, et ainsi voir ce que… le BatCorp va en penser.
Je suis persuadé que ses responsables… aiment la lumière qu’ils ont, via cette activité. Si Bruce Wayne revient… cela peut faire concurrence ; et cela peut provoquer des interactions, aussi. »

Sûrement explosives. Mais ce sont celles qui fonctionnent le plus, aussi.
Il les laisse réagir, alors, et retrouve le silence – notamment quand sont évoqués des cas surprenants, littéralement troublants.
Des retours et participations.

« Mmmmmh. »

Son visage retrouve une posture plus stricte, plus en contrôle.
Sans grimace ; mais avec un sérieux important, au vu des sujets évoqués, et des personnes concernées.


« Je… vous remercie de ces retours, et informations.
Je suis… satisfait et soulagé que Cassandra… revienne. Certes, les relations… ont eu des hauts et bas ; mais mon attachement est sincère, et demeure. C’est avec… plaisir… que j’aimerais la revoir – et la réintégrer à de tels échanges.
Concernant… Supergirl… j’admets être plus… ambivalent. Les Supers sont des héros formidables, mais… Gotham n’est pas forcément… non, Gotham n’est pas une ville pour eux. Peut-être… non. Il semble indispensable… d’échanger avec elle, pour… minimiser son impact qui peut être négatif, si mal aiguillé. Une rencontre… doit s’organiser.
Et… concernant cette jeune fille, cette… Maps… mmh. Toute aide est bienvenue – même si le contexte actuel, avec le BatCorp, me paraît fort… dangereux. Notamment pour quelqu’un qui… porte un costume de Robin.
Barbara… pourrais-tu… intervenir ? La solliciter ? L’apaiser ? Ou… en tout cas, il faut que ce Robin ne soit plus porté… trop dangereux. Définitivement. »

Hors de question d’avoir un autre drame sur la conscience. Hors de question qu’un autre costume soit exposé ici, avec des regrets et des peines…

Damian observa son père d'un air… interdit pendant quelques instants. Celui-ci lui exposait sa logique concernant le principe de se mettre en pleine lumière… et le Redbird cherchait à comprendre si son père se fichait de lui ou non. Une sorte de test d'esprit critique en somme. S'il pouvait entendre que se montrer à ce genre d'occasion pourrait provoquer des interactions qui pourraient être riches en informations. On trouvait toujours des maillons faibles prêt à lâcher d'important secret pour se faire mousser devant un hôte de marque.

Mais est-ce que son géniteur pensait réellement leurs ennemis orgueilleux au point de prendre ombrage pour la simple raison que Bruce Wayne, l'enfant chéris de Gotham, leur piquerait la vedette? Seraient-ils vains au point de mettre en danger leur création pour prolonger leur quart d'heure de gloire ?

" Ce n'est pas à toi que je devrais apprendre que l'ennemi que nous devons craindre n'est point tant celui qui cherche la lumière des projecteurs que celui qui œuvre dans l'ombre." Répliqua l'Héritier du Démon légèrement réprobateur.

Cette maxime pouvait sembler hors de propos à Gotham. En effet, qui oserait prétendre que l'Homme-Mystère ou le Joker n'étaient pas des individus excessivements dangereux et des adversaires redoutable de leur famille, et pourtant, ils agissaient souvent de manière particulièrement visibles. Et pourtant, Damian s'en tenait à ce qu'il disait. Ces même adversaires savaient aussi quand ils devaient faire profil bas, comment agir pour dissimuler leurs projets et cacher leurs préparatifs à l'œil toujours vigilants du Chevalier Noir. Et d'autres comme Ra's al-Ghul, ou Hush, pouvaient tirer les ficelles de complots entiers sans laisser la moindre trace de leur influence.  Qui que soient les responsable du BatCorp… il y avait fort à parier que leurs véritables maitres ne s'étaient pas encore dévoiler.

Pour leur part, Tim et Steph s'étaient lancés un regard entendu, plus amusé qu'autres chose. Est-ce que l'objet de leur amusement était le retour de la persona du playboy de Bruce Wayne, celle que connaissait le mieux le public et pourtant celle qui était probablement la plus éloignée de ce qu'il était vraiment: un homme bon, soucieux du bien être des autres et prêt à tout les sacrifices pour y arriver… peut-être à trop de sacrifice. Ou alors, était-ce la réaction de Damian. Le père et le fils se ressemblaient beaucoup plus qu'aucun des deux ne seraient prêt à l'admettre, et pourtant, il semblait souvent que leur façon de penser respective était alien à l'autre sur des détails. Si Damian comprenait les utilités d'avoir une identité secrète, il n'avait jamais saisit l'utilité de se faire paraitre moins doués qu'ils ne l'étaient, de se faire passer pour de riches idiots éloignés des considérations du réel. Après tout, n'auraient-ils pas davantage d'opportunités d'aider Gotham si les citoyens leurs faisaient confiances pour leurs capacités plutôt que de découvrir leurs dernières excentricités dans les médias?

Mais la conversation tourna rapidement à un autre sujet. Tandis qu'Alfred se chargeait de servir une tasse de thé à toutes les personnes présentes, Barbara évoqua sa rencontre avec une aspirante Jeune Prodige. Cela eut pour effet de directement intriguer la plupart des personnes présentes autour de la table. Damian, Tim, Steph et Dick avaient tous déjà porté l'uniforme de Robin et se sentaient donc directement concerné par cette information. Bruce, quant à lui, avait été le mentor de chacun d'entre eux, mais semblait avoir une approche plus mesuré de la question.

D'emblé, le nom de "Maps" intrigua le Fils du Batman, qui l'avait déjà entendu porté par une de ses connaissances. Il resta néanmoins silencieux. Il était réservé sur la question. Il se doutait qu'un jours, quelqu'un reprendrait le flambeaux du Jeune Prodige, mais s'était surtout attendu à ce que son frère, Red Robin, saisisse l'occasion pour récupérer le poste… ce dont il s'était abstenu jusqu'à présent. Mais au vue de la situation présente, entre le BatCorp patrouillant dans les rues et la plus ou moins absence de Batman, il n'aurait pas imaginer que quiconque se serait lancé ainsi. Son étonnement fût cependant visible lorsque Barbara fit apparaitre les informations qu'elle avait rassemblée sur cette mystérieuse aspirante Robin.


"Mizoguchi ?!" laissa-t-il soudainement échappé, attirant les regards sur lui.

Damian resta quelques instants silencieux alors qu'il vérifiait si c'était bien la personne qu'il pensait. Mais rapidement, il devint évident que sa famille attendait des réponses.

" C'est une fille qui étudie à la Gotham Academy. J'ai été obligé de faire équipe avec elle quand tu m'as envoyés faire une infiltration là-bas, Père." expliqua-t-il posément. "Elle et ses amis ont aussi tenté une fois de s'infiltrer dans le manoir pour récupérer des informations que notre famille possédait." Termina-t-il.

"Oui, je crois que je me souviens l'avoir croisé dans les archives de la ville." Se remémora Red Robin. "Déjà là, elle se réclamait de Robin… et avait un batarang."

"Ooow, pourquoi je n'entends parler d'elle que maintenant gremlin?" taquina Steph en donnant un léger coup sur l'épaule de Damian.

"Pourquoi aurai-je dû te communiquer à son propos, Brown ?" rétorqua l'Héritier du Démon, visiblement peu au fait du sous-entendu de sa sœur ainée.

Avant que la conversation n'alla plus loin, le patriarche de la famille reprit la parole. Faisant état de ses conclusions… et de sa désapprobation à la fois de la présence de Supergirl qui risquait d'empirer les choses, et du fait qu'une jeune fille puisse devenir la prochaine Robin. En fait, si pour la première, il encourageait à la pousser à minimiser ses intervention, il semblait catégorique sur la nécessité que le costume de Robin ne soit plus jamais porté.

Un long silence s'abattit sur la salle. Tim et Damian s'observèrent d'un air gêné. Aucun des deux n'étaient vraiment certains de la position qu'ils devaient prendre. Tout deux avaient déjà pût découvrir la fougue de Mia et le fait qu'elle disposait indéniablement d'un certain nombres de qualité nécessaire à ce poste. Mais aucun des deux n'étaient vraiment convaincu que ce soit une bonne idée. Ils laissèrent donc à Barbara le soin de défendre la cause de sa nouvelle protégée sans dire un mot, jusqu'à ce qu'une voix s'élève.

"Et bien moi, je suis avec Babs à 100% !" S'exclama Stéphanie haut et fort en se levant et fixant Bruce droit dans les yeux avec un regard de défiance.

Stéphanie n'était pas étrangère au principe de s'opposer aux décisions de Bruce, et particulièrement dans ce cas, elle sentait que c'était son devoir. Après tout, elle avait plus que quiconque, dût batailler pour que Bruce finisse par l'accepter comme une membre à part entière de cette famille.

"La rejeter ne changera rien !!" Affirma-t-elle avec force. " Si elle n'a ne serait-ce que la moitié de la force de caractère nécessaire pour notre activité, vous pouvez déjà être sûr qu'elle se passera de notre consentement pour faire ce qui est juste. Vous devriez le savoir depuis le temps. Bruce, tu ne voulais pas que Dick ou Barbara emprunte cette voie, l'un et l'autre se sont passés de ton consentement, et tu as accepté de les entrainer. Même chose pour Tim regarde ce qu'ils sont tous devenu avec une personne pour les guider." Expliqua-t-elle. "Et maintenant, je te demande de bien me regarder, moi dont tu as fais tout ce qui étais en ton pouvoir pour me garder à l'écart, moi qui ait dût tout supporter pour n'avoir ne serait-ce qu'une chance de prouver ma valeur. Tu sais très bien ce que j'ai traversé et comment je l'ai traversé." Répliqua-t-elle d'un ton ferme.

Il était vrais que Stéphanie avait probablement eut le parcours le plus compliqué de leur famille. Fille de super-criminel cherchant à aider, alliée du Robin de l'époque… et pourtant pas réellement membre du bat-clan, pas plus que des Birds of Preys, cherchant désespérément à se tailler une place dans cette famille qu'elle aspirait à rejoindre, dans cette croisade pour aider Gotham à laquelle elle voulait contribuer. Finalement accepter comme Robin, puis rejeter, provoquant la plus terrible guerre de gang de l'histoire de la ville en essayant de prouver sa valeur… considérée comme morte un temps avant de revenir et de finalement devenir Batgirl sous la surveillance de Barbara. Et seulement à cette époque, avec le retour de Bruce, ce dernier avait enfin accepté d'officiellement la reconnaitre comme une des leurs.

"Alors oui, je me reconnais dans cette gamine. Et je sais aussi que je ne me pardonnerais pas, ni à aucun d'entre nous, si nous nous contentions de la traiter comme un problème alors qu'elle ne demande qu'à aider. Je veux lui éviter de subir ce que j'ai subi moi-même en cherchant désespérément à faire partie des vôtres. Et s'il le faut, je me passerai de votre consentement." Clama-t-elle en se levant et allant se placer aux côtés de sa mentor en signe évident de son soutien.  

Stéphanie ne parlait pas souvent de cette période. Damian en connaissait les grandes lignes, mais ne l'avait connue qu'à la fin de ce chemin de croix. Peut-être ne le faisait-elle pas pour éviter de remuer le couteau dans la plaie, pour ne pas se souvenir des raisons qu'elle pourrait avoir d'éprouver de la rancune et se concentrer sur le positif qui en était sortis et qu'elle avait vécut aux côtés de cette famille qu'elle aimait tant et pour laquelle elle serait prête à se sacrifier sans l'ombre d'une hésitation.

"Je comprends ce que vous voulez dire, les filles." Répondit Tim, tentant visiblement de jouer les médiateurs " Et d'une certaine matière, je suis d'accord avec vous. Mais considérez cela. Si nous l'acceptons, nous nous rendons responsable d'elle et de ses actions. Et s'il lui arrive quelque chose, c'est sur nos mains que se trouvera son sang." Hasarda Red Robin comme explication pour quand même soutenir son mentor.

"Et si elle meurt toute seule parce qu'elle n'aura pas bénéficié de notre expérience, tu crois que son sang sera moins sur nos mains ? Et patate." Répondit Steph du tac au tac.

Il était évident que Tim Drake était en ce moment le cul entre deux chaises. Il comprenait les arguments des deux groupes et craignait de voire les choses s'envenimer. D'une part, il n'était pas homme à rejeter les bonnes volontés, d'où qu'elles viennent, par simple ego. Mais de l'autre, Tim était une personne qui appréciait le routine, d'évoluer dans un environnement qu'il connaissait. Il appréciait de pouvoir tout prévoir et anticiper et les brusques changements dans son quotidien était rarement à son goût. Et cette Robin était une variable imprédictible dans ses schémas de pensées… bien qu'il devait admettre avoir apprécié son état d'esprit durant sa rencontre avec Mia.

Puis, avant qu'un autre arguments ne puisse être échangé, un violent choc se fit entendre. Le plus jeune membre de la famille venait de frapper de toutes ses forces sur la table pour interrompre tout cela. Damian était resté inhabituellement silencieux durant tout l'échange, lui qui, en temps normale, n'hésitait pas à se lancer à corps perdu dans les débats et défendre avec hargne et conviction sa position. Mais ici, c'était une question dont il aurait préféré ne pas avoir à débattre.

"On peut continuer ce petit jeu encore longtemps, mais tout cela est stérile. Vous voulez savoir si Mizoguchi à les tripes pour prendre ma suite en tant que Robin ? Et bien soit, j'irai la tester moi-même. De nous tous, je suis le seul à l'avoir vraiment rencontré et à un temps soit peu la connaitre. Et vous savez aussi que je ne suis pas du genre a accepter l'idée d'avoir un successeur au rabais. Donc si vous voulez du concret, ont peu arrêter ce débat toute suite et attendre que je la mette à l'épreuve. Nous aviserons ensuite." Exprima-t-il comme avis.

Il n'allait pas mentir, voir Mizoguchi prendre l'uniforme n'était certainement pas une chose qui le ravissait. Il avait certes une certaine estime pour l'étudiante de la Gotham Academy, mais il ne l'aurait certainement pas envisagé pour le remplacer… pas en sachant comment ce rôle pourrait la détruire. Mais d'un autre côté, Mia possédait du courage, de l'intelligence, de l'abnégation et un bon cœur. Il y avait pire comme formule de départ. Par contre, il n'avait aucune intention de lui faciliter la tâche.

Son regard se porta tour à tour sur chacun des participants de la conversation, s'attardant plus particulièrement sur son père et Barbara. Au final, c'était eux qui aurait le dernier mot… pas qu'ils pourraient l'empêcher d'en faire à sa guise, mais s'ils acceptaient cette proposition, ça aiderait beaucoup à faire avancer les choses.

La discussion prend un tournant… spécifique.
Spécial.
Pas aussi agréable que précédemment.

Ils sont en désaccord.

Jusque-là, les propositions, suggestions, idées et postures de Bruce ont rejoint les attentes, espoirs, envies et souhaits des siens, de sa famille.
Ils étaient d’accord. Ils étaient en accord – avec quelques éléments à recadrer, quelques postures à parfaire ; mais le fond était le même.
Pas là. Plus maintenant.

Pour ça… pour cette question…
Pour le sujet de la jeune Maps, a priori répondant au nom de Mizoguchi – ce que Bruce va retenir, et qui va déclencher une enquête minutieuse – ils ne se rejoignent pas.
Ils contestent. Ils refusent. Ils rejettent.
Ce qu’il dit. Ce qu’il pense.
Ce qu’il veut.

Il se tait, alors.
Tandis qu’ils parlent. Tandis qu’ils échangent, entre eux. Tandis qu’ils évoquent leurs propres idées, leurs propres plans, leurs propres informations.
Il se tait. Et… et son visage…

Et son visage se ferme.
Un peu.
Les vieux réflexes ont la vie dure – et l’égo de Bruce Wayne revient. Non… l’égo de Batman.

La certitude de Batman d’avoir raison. L’arrogance de Batman, qui n’accepte guère d’être remis en question. La suffisance de Batman, qui ne tolère pas que ceux qu’il a formés, qui sont arrivés après lui, qui ne sont pas lui ne suivent pas sa voie.

L’égo de Batman revient, et l’emporte, et le trouble, et le happe.
Un moment.
Un moment seulement ; et cela ne dure pas.

Parce qu’il a vécu des événements terribles, qui l’ont changé… parce qu’il a changé, effectivement, et parce qu’il veut changer, après ces épreuves…
Bruce n’en veut plus. Bruce ne peut plus être Batman – mais il ne veut plus de l’égo de Batman, non plus.

« Humf. »

Il soupire, alors.
Difficilement. Lentement. Réellement.
Il relâche.
Il relâche la pression. Il relâche la crispation. Il relâche… l’égo.

Bruce se détend, et son visage fait de même – tandis que les siens, ses proches, sa famille… les êtres plus capables qu’il connaît, continuent de débattre intelligemment.
Il s’apaise.

Et sent un poids, une présence à ses côtés ; un regard.
Alfred.
Alfred le fixe. Alfred le suit. Alfred voit. Alfred comprend.
Alfred… valide.

Bruce hoche discrètement la tête vers lui, et réprime un sourire ; sincère, mais déplacé vu l’échange.
Il apprécie le soutien. Il apprécie… la reconnaissance de l’effort.
Il apprécie ; et reprend la parole, en se reprenant tout court.

« Soit. »

Il inspire, et forme un sourire réel – à destination de tous, alors. Comme ses mots… et ses efforts.

« Je… nourris une crainte sincère, et une appréhension certaine, à l’idée qu’une jeune fille, ou une jeune personne, tente de devenir Robin. Ou de lutter contre le crime.
J’ai certes… enclenché une telle démarche ici, mais… les prix à payer ont été lourds, et traumatisants. Nous le savons tous, ici. »

Il se force à ne pas regarder la vitre du costume de Jason ; et c’est dur.

« Cependant… il est certain que, si cette Maps le souhaite, elle agira ainsi. Avec ou sans notre validation.
Or… or, il est légitime de penser que notre… accompagnement pourrait permettre de… limiter les risques. Cette structure, cette… communauté, cette… famille nous permet d’avancer ensemble ; de nous construire, de survivre. En apprenant, les uns des autres. »

La détente de son visage se confirme, alors que son sourire se fait plus franc ; et fier, aussi.


« La… proposition de Damian me paraît juste. Au vu de ses premiers contacts avec elle… il paraît pertinent qu’il intervienne, et analyse son… potentiel.
Selon son retour, nous déciderons – mais Barbara sera la référente de cette Maps. Que cela soit uniquement comme agente informatique, ou comme agente physique également.
Si… cela convient. »

Il leur propose. Il leur soumet une proposition.
Il n’impose rien.
Il prend acte de leurs avis… et propose autre chose ; une autre voie. Un conciliation une médiation.
Un effort.

Il acquiesce encore, et pose ses mains à plat sur la table. Il grimace, et se force pour réussir à se lever.
Alfred veut l’aider, mais se retient par respect ; Bruce apprécie, encore.

« Bien… je pense que plusieurs points ont été… abordés. En l’état, je… pense pertinent de me… reposer.
J’en ai… besoin. »

Oh, que c’est dur à admettre.

« Je propose de refaire… de se réunir plus souvent. C’est… constructif, et… agréable.
Notamment pour… vanter les mérites des prestations publiques… au prince actuel de Gotham. »

Bruce adresse un clin d’œil complice à Damian, puis laisse glisser son regard sur chacun d’entre eux.
Ses proches. Ses alliés. Ses élèves.
Jadis ; et non plus maintenant.
Il a été leur professeur, leur mentor. Il le sera toujours un peu… mais un peu seulement.

Ils sont autonomes, désormais. Indépendants, mais liés ; entre eux, et à lui.
Ils sont fiers. Ils sont forts. Ils sont bons. Ils sont… les meilleurs.
Meilleurs ensemble. Meilleurs même que Batman seul.

Ils sont les héros de cette ville ; ceux dont elle a besoin, et ceux qu’elle mérite.
Ils sont… les défenseurs de Gotham.
Ses protecteurs. Ses sauveurs. Ses anges de la nuit. Ses chauve-souris !

(HJ/ Je propose de conclure si cela vous convient, même si Bruce n’est pas encore pleinement parti si besoin. /HJ)

Return of the Bats

Je ne me démonte pas, je dis ce que je pense de Mia, ce que j'ai sur le coeur et je prends même la décision d'être sa référente si besoin.

Une fois que j'ai terminé de parler, je ne peux pas m'empêcher de lancer des regards appuyés dans la direction de Stéphanie... Je crois qu'à cet instant précis, elle ne m'a jamais rendue aussi fière d'elle que maintenant... La femme qu'elle est devenue n'a rien à envier aux autres et force est de constater qu'elle sait faire entendre son point de vue. Forcément que Bruce va prendre ça comme une attaque mais ce n'est en rien le cas... Il nous a demandé de lui donner des arguments, c'est ce que nous faisons... Tim prend la suite et fait savoir que d'une certaine façon, lui aussi est d'accord avec Stéphanie et moi même s'il a peur que quelque chose arrive à Mia et que par conséquent, nous en soyons directement responsables... Je prends une profonde inspiration et croise les bras sous ma poitrine. Au moment où je m'apprête à répondre en faisant savoir qu'il vaut mieux l'avoir prés de nous et faire en sorte qu'elle apprenne à se défendre plutôt que de rester seule et risquer sa vie n'importe comment, Stéphanie prend les devants et exprime la même chose que moi... Je lui adresse un nouveau sourire.

Je veux vraiment que Bruce comprenne qu'elle peut nous être d'une aide précieuse mais à en croire l'expression sur le visage de ce dernier, je vois bien qu'il n'est pas plus emballé que ça par l'idée.... et voir que ça ne lui plaît pas, ça me fait bouillir de l'intérieur... mais je prends sur moi, je garde mon calme et je laisse faire... je laisse faire jusqu'à ce que Bruce parle des sacrifices et des prix à payer que nous avons déjà eu. Je laisse échapper un léger rire nerveux et mon visage se ferme complètement.... niveau prix à payer, je pense être bien placée... j'en paie encore le prix après toutes ces années... Finalement, Bruce fait savoir qu'il accepte et que par conséquent, je serais la référente de Mia. Je me contente seulement de le fixer, de hocher la tête sans rien dire.

Au bout de quelques minutes, il fait savoir qu'il doit se reposer et rajoute qu'il a trouvé cette réunion très constructive avant de rajouter qu'il faudra en faire une prochainement pour parler du nouveau prince de Gotham. On voit tous son clin d'oeil adressé à Damian et alors qu'il finit par poser son regard sur nous tous, je ne peux pas m'empêcher de ressentir une certaine fierté de sa part et en quelques secondes, la colère que je ressentais il y a encore quelques instants disparait.

A mon tour, je recule mon fauteuil et m'adresse à tout le monde.

- Si ça ne vous dérange pas, je vais y aller moi aussi. Prenez soin de vous tous.

Et sans rien dire de plus, Dick et moi quittons le Manoir pour rejoindre la Tour. Je suis bien décidée à faire de Mia une personne capable de se battre et de se défendre. J'en fais la promesse !

(c) AMIANTE

HRP: Terminé pour moi aussi !!! Merciiiii