Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson]
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Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Mer 30 Nov 2022 - 14:17
Nichée dans une ruelle peu passante du quartier de Greenwich Village, la pancarte trônant fièrement dans un jardin et affichant "Hokus & Pokus Occult Curioso, entrez librement et sans appréhension" attire indéniablement l'oeil du promeneur. Les lettres peintes à la main inculquent déjà une certaine notion de proximité, de confidence, de secret... Le jardinet remonte le long d'une bâtisse ancienne, décorée de colonnes et moulures rappelant des ornements végétaux, pour s'enfoncer derrière le bâtiment, donnant le sentiment qu'il s'étend bien plus loin que ce que le regard permet.
Est-ce ainsi que l'on peut considérer les lieux dans leur ensemble. Une part visible, commune, officielle... en quelques sortes. Mais qui semble invariablement se poursuivre dans des recoins plus cachés, inaccessibles, auréolés de mystère. On voit et on ne voit rien en même temps.
La boutique, le salon, sa désignation changeant bien souvent selon celui ou celle qui passe la porte, est de taille moyenne. La pièce principale dans laquelle on atterrit est cependant si chargée d'étagères, de guéridons et de bibliothèques en tout genre, qu'elle donne le sentiment d'être minuscule tant elle est encombrée. Livres, bibelots décoratifs, objets de sorcellerie obscurs ou communs, crânes de différentes tailles, formes et matériaux, bocaux contenant des plantes et d'autres... peut-être ne vaut-il mieux pas savoir... jonchent les étagères de bois où que porte le regard. Un véritable souk digne des marchés indiens ou arabes.
Là encore, le sentiment qu'il y a bien plus que ce que le regard peut discerner est omniprésent. Car à en juger la taille de la bâtisse et la porte étroitement close qui se trouve derrière le comptoir en bois massif, il semble que la boutique soit bien plus grande que ce qu'elle parait être en réalité.
Et en parlant du comptoir de chêne, c'est derrière celui-ci que l'on peut apercevoir la propriétaire des lieux. Sa longue chevelure relevée en un épais chignon sombre, laisse échapper quelques mèches de cheveux qui tombent distraitement le long de son oreille, effleurent son front et caressent sa nuque frêle. Vêtue d'une ample robe de lin beige, plusieurs colliers d'or ornent son cou, des bracelets de métal tintant légèrement lorsque ses poignets s'agitent. Ses doigts courent sur les pages d'un livre alors que son regard reste obstinément fixé droit devant elle. Paresseusement, un chat au pelage anthracite se prélasse au bout du comptoir, étirant ses pattes avant de se retourner sur le dos pour poursuivre sa sieste, dévoilant un ventre poilu et duveteux.
- Nous avons de la visite. Déclare t'elle d'une voix douce, alors que sa main délaisse son livre et que ses doigts fins s'enfouissent dans la fourrure grise.
Nimue referme le livre et quelques secondes à peine s'écoulent avant que la clochette suspendue à la porte d'entrée ne tinte faiblement. Instantanément, dès qu'il franchit le seuil et avant même que la porte n'ait eu le temps de se refermer derrière lui, le chat se lève d'un bond, comme piqué par un frelon, crache sur le visiteur et détale à toute vitesse sous le comptoir.
- Bienvenue. Commence t'elle d'une voix aimable empreinte de courtoisie, sans relever l'attitude de l'animal. Puis-je vous aider ?
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Mer 30 Nov 2022 - 22:02
« Parler ou voir, il faut choisir. » ft. Madame Xanadu
_____La douleur était encore présente lorsque je me suis hisser hors de mon lit. Ma peau me brûle encore, ils ont dit que cela mettrait quelques jours avant que je ne ressente plus cette sensation acide. J’allais prendre mon mal en patience, maintenant que tout était derrière moi. Pour l’instant, je dormais encore avec John dans la Maison des Mystères mais j’avais déjà commencé à rassembler mes affaires en prévoyant un potentiel déménagement. Après tout ce que je venais de traverser et les récents évènements, cet endroit avait fini par avoir un goût amer. Je ne la détestais pas réellement, mais j’estimais que changer un peu d’air ne pouvait me faire que le plus grand bien.
Malheureusement, même si une partie de mon fardeau s’était libéré il y a quelques jours de cela, je n’avais pas eu le droit d’avoir toutes les réponses à mes questions. Amy était encore là, errant dans un coin de ma psyché à la recherche de la moindre faille. Plus le temps passe et plus je deviens fort, résistant à ses impulsions, ses tentatives et ses sentiments. Je commençais à faire la distinction entre ses émotions et les miennes, même si le mélange de nos âmes et tout ce qui va avec ressemblait plus à un immense sac de nœud qu’autre chose. Je sais qu’il continuera à me nuire tant qu’il n’aura pas obtenu ce qu’il veut réellement.
J’ai essayé de me vider un peu l’esprit dans la salle de bain, une douche fraîche pour calmer les sensations de chaleur que le tatouage me procurait. Je m’étais habillé décemment avant de continuer à rassembler mes affaires. Je me suis d’abord tourné vers mon matériel de dessin, mes tubes d’acryliques, mes pinceaux, mes toiles à peine entamées. J’enfournais tout de manière ordonnée dans des cartons qui trainaient sous le bureau. En plus de mon matériel d’artiste, j’avais laissé sur le meuble des cadavres de bières qui dataient probablement de plusieurs semaines. Je ne les avais pas vidés tout seul, j’avais été aidé, la plupart du temps. Je me suis souvenu de cette soirée-là, il y en beaucoup. Ces moments étaient comme une parenthèse dans le foutoir infernal qu’était ma vie. Je les savourais, même si ce n’était pas avec la meilleure personne qui puisse exister sur cette Terre. John, je lui avais pardonné pour le mal qu’il m’a fait mais son prénom laissait une pointe d’amertume et de déception dans mon esprit. Je me souvenais d’une partie de notre conversation à cette période-là. Il me parlait de ces collègues mystiques, les nombreux prénoms qu’il avait dans le répertoire de son téléphone. Je ne me souviens pas de tous les noms mais il m’avait parlé d’une femme capable de lire l’avenir, une certaine Xanadu ? Non, je ne suis pas sûr.
Les pensées s’accélèrent et ont perturbé mon rangement. J’avais déjà consulté de nombreux mystiques pour m’aider à me débarrasser de mon parasite. La plupart se montrait assez pessimiste sur la question, les autres étaient bien trop effrayant pour que je daigne leur confier ma vie. Va savoir dans quel camp je fous Constantine. Malheureusement, John n’avait pas voulu m’en dire plus ou j’avais oublié, l’alcool m’était un peu monté au nez et je cherchais juste à oublier à quel point mon existence était chaotique. Mon attention était focalisé ailleurs, j’ai abandonné mon rangement pour me concentrer sur mon téléphone et tenter de trouver des informations complémentaires. Je suis resté assis sur mon lit pendant plusieurs minutes à pianoter sur l’écran tactile de mon téléphone avant de trouver une adresse. Je n’avais rien de mieux à faire de ma journée et… qu’est ce que je perdais à jeter un coup d’œil à présent ? J’ai jeté un coup d’œil à mon portefeuille à la recherche d’un peu d’argent en liquide. Il me restait quelques billets, mes derniers, c’est une liberté que je perdrais très rapidement.
J’ai attrapé la veste couleur cuir que j’avais laissé sur le dossier d’un des canapés du salon en rentrant la nuit dernière. Je l’ai enfilé par-dessus une chemise à carreaux et d’un t-shirt monochrome vert amande. J'ai attrapé mon matériel, mon équipement, et ma boîte de médicaments qui ne me quittait jamais. J'en ai profité pour avaler deux gélules de neuroleptique, une dose forte mais qui me garantissait la paix pendant quelques heures. J'ai mis le petit compartiment dans l'une de mes poches. J’ai refait le lacet de ma basket gauche avant de quitter la maison pour faire face à l’inconnue. La Maison des Mystères avait la particularité de t’emmener où bon te semblait et elle avait suivi mes attentes. Je suis arrivé dans la rue où se trouvait la boutique de cette femme. Cette fois, je n’avais plus besoin de surveiller mes arrières pour explorer les environs, mais les habitudes ont la vie dure. Lorsque j’ai trouvé l’emplacement de la voyante, je n’ai pas attendu longtemps pour gravir les quelques marches et entrer timidement dans la pièce. Mon visage avait encore mauvaise réputation. Moins de temps je passais dehors et mieux je me portais.
Une petite clochette à retentit et j’ai eu le droit à l’accueil chaleureux du chat de la propriétaire qui me feulait dessus. Je ne savais pas si c’était ma présence même qui le dérangeait ou s’il avait senti mon parasite. Les chats ont un don pour sentir ces choses là il paraît. Une femme s’est approchée du comptoir, elle correspondait aux photos que j’avais trouvé sur le net et elle semblait beaucoup plus heureux de m’accueillir en ces lieux. Je refermai la porte derrière moi. Je fis un signe de la main en guise de salutation mais elle n’avait pas réagi. J’ai fini par sortir mon téléphone de ma poche intérieure avant d’activer mon communicateur.
« Bonjour je… » J’ai un peu de mal à trouver mes mots. « Je m’appelle Joseph Wilson, je… je viens de la part d’un ami. » Je ne suis plus à un mensonge près. « J’ai besoin de… de conseil quant à ma situation, il paraît que vous avez les compétences mystiques pour ce genre de chose. Je peux payer. Qu’est-ce que je pourrais avoir comme service pour… 85 dollars ? » Je n’ai pas l’habitude de consulter ce genre de personne pour parler de ma vie, d’habitude c’est plutôt un psychiatre qui s’occupait de mon cas, depuis mes treize ans. « C’est peut-être pas assez ? »
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Mer 21 Déc 2022 - 12:22
Dernière édition par Madame Xanadu le Sam 31 Déc 2022 - 12:37, édité 2 fois
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Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Mer 28 Déc 2022 - 18:07
« Parler ou voir, il faut choisir. » ft. Madame Xanadu
_____J’étais persuadé que si je fouillais un peu dans mon portefeuille, je pouvais trouver dix dollars de plus à lui donner. L’argent n’était pas réellement un problème lorsqu’on est fils de mercenaire mais je savais mes comptes surveillés et je préférais faire profil bas les premiers mois pour ne pas faire paniquer mon tuteur. Contre toute attente, elle n’était pas intéressée par mon argent. Je n’avais pas besoin de dire grand-chose pour lui faire comprendre que le monde mystique et ses dérivés m’étaient complétement étranger, même si j’étais plus ou moins lié par ma malchance. Je ne pensais pas qu’il était possible de faire du bénévolat. Sans rajouter quoi que ce soit, j’ai suivi la propriétaire des lieux jusqu’à une pièce au fond de la boutique. Elle m’invita à m’installer sur le fauteuil le plus proche avant de faire de même. Je me suis timidement installé en observant sans discrétion la pièce qui m’entourait. D’un coup, ma timidité s’était transformée en méfiance. J’ai une forte tendance à accorder une confiance aveugle aux gens qui m’entouraient, ce qui m’a valu beaucoup de mésaventure, probablement les plus traumatisante. Mon subconscient m’appelait à la méfiance, et ma peur se réveillait progressivement. J’essayais de la contrôler tant bien que mal mais face à l’inconnu, difficile de dissimuler mon stress.
J’ai pris une grande inspiration pour ralentir mon rythme cardiaque et reprendre mon calme. Mon regard avait continué de se promener dans tous les sens, s’arrêtant sur la décoration de la pièce jusqu’à observer les différents accessoires, tas de carte présent sur la table. Elle était restée silencieuse pendant un petit moment avant de reprendre la parole par des phrases énigmatiques qui m’ont perturbé. Ses phrases étaient très mystérieuses mais elle résumait plus ou moins mon existence actuellement. Le tatouage mystique qui se trouvait derrière mon épaule permettait à mon tuteur de savoir où je me trouvais, à n’importe quel moment. Cette situation est assez inconfortable mais j’avais fini par m’y faire.
« Pardon ? Je… vous parlez de moi ? »
Elle finit par me proposer de raconter mon histoire avec une voix douce qui était suffisamment rassurante pour que je chasse une partie de mon anxiété en quelques secondes. Je ne suis pas à ma première séance avec un psychologue où je devais raconter les moindres détails de mon existence pour finalement comprendre que le problème venait de ma famille Le plus compliqué est de trouver un point de départ au merdier qu’était mon existence.
« Je ne sais pas par où commencer… ma vie est un immense foutoir et, vous savez probablement si vous lisez les médias que j’ai une sale réputation. »
J’ai laissé échapper un sourire maladroit. Je sais très bien que, même si le procès a tourné à mon avantage en plus de prouver aux autres que ces actes ne venaient pas de moi mais d’une entité qui vivait en moi. Malheureusement, cette version des faits n’avait pas convaincu tout le monde. Il faudra de la patience, du temps pour me faire oublier.
« Depuis ma naissance, j’ai toujours eu des dons psychiques, ils me viennent de mon père. J’ai appris à mes dépends que mes dons pouvaient me rendre très puissant comme extrêmement vulnérable. Durant mon adolescence j’ai voulu… aider une amie qui était perturbé par des forces mystiques. Mon esprit chevaleresque s’est rapidement retourné contre moi. Des âmes d’Azarath ont pu rapidement prendre le contrôle de mon corps et ils ont fait des choses… ignobles. J’ai mis fin à mes jours pour les empêcher de faire plus de mal à mes proches. »
Je jouais nerveusement avec mes doigts sous la petite table. Je grattais ma peau, mon regard fuyait légèrement et n’osait pas croiser celui de la jeune femme. C’était des tics nerveux, ressasser le passé n’a rien d’agréable, surtout lorsqu’il faut mentionner les passages le plus douloureux. Je sais que je dois passer par là et je ne m’offre pas d’autre alternative pour guérir mon mal.
« Je suis revenu d’entres les morts, grâce à un des puits de Brother Blood. Le rituel ne s’est pas réellement passé comme prévu. J’ai compris tardivement que je partageais mon âme avec un autre de ses esprits venus des enfers. Les catastrophes se sont enchainées lorsqu’elle a commencé à avoir quelques facilités à prendre possession de mes pouvoirs et de mon corps. J’étais tellement démuni, j’ai cherché de l’aide à droite et à gauche. Certains ont abusé de ma confiance d’autres… m’ont brisé pour nous transformer en machine de guerre, des nécromanciens. »
J’ai laissé échapper un soupire. J’ai pris le temps de regarder spirituellement derrière moi pour observer le chemin ténébreux que j’avais affronté pour en arriver jusque-là. Je pouvais être fier de moi, d’avoir eu les épaules solides pour supporter tout ça, mais j’étais également conscient que la route était encore longue.
« Tout ça, c’est derrière moi normalement. J’ai été acquitté lors de mon procès mais ils m’estiment toujours instable. Si je viens vous voir c’est parce que… j’aimerais savoir si j’arriverais un jour à me débarrasser de ce démon qui me bouffe de l’intérieur. Est-ce qu’il y a une solution, est-ce qu’un jour, je pourrais vivre une vie normale ? Ou est-ce que je suis condamné à être une source de convoitise pour ces êtres de l’au-delà ? »
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Sam 31 Déc 2022 - 12:36
Son visage ne s'anime d'aucune expression lorsqu'il s'étonne. Est-ce raiment de lui dont elle parle ? Bien entendu. Ne le réalise t'il vraiment pas ? Rien n'est moins sûr.
Nimue ne réagit pas d'avantage alors qu'il reprend la parole après un court silence. Elle ne l'a pas informé de sa cécité et il ne semble pas s'en être rendu compte de son côté. Il s'adresse à elle comme si elle était déjà censé le connaitre. Et à travers ses mots, elle perçoit clairement la transparence qu'il impose. Il est connu du grand public. D'une manière ou d'une autre, son visage apparait souvent dans les médias et vraisemblablement pas pour lui rendre honneur. Le jeune homme estime t'il donc que ses traits parlent pour lui, précédant sa réputation.
Elle ne le dément à aucun instant. Son ambition n'est pas de le fourvoyer ou de lui laisser croire qu'elle sait qui il est. A vrai dire... elle n'a cure de la réputation qui peut l'accompagner. Que le grand public le catalogue parmi les gens "biens" ou les gens "mauvais" n'a aucune importance. Elle le traitera de manière égale, quelle que soit sa situation. Elle aura juste besoin d'un nom. De son vrai nom. Mais cela... viendra plus tard. Pour l'heure, c'est religieusement qu'elle l'écoute.
Son esprit grave automatiquement dans sa mémoire les mots clé qui jalonnent son récit. Don psychique, patrimoine héréditaire, sens du sacrifice, âmes, Azarath, possession, suicide, résurrection, Brother Blood, rituel, partage d'âmes, enfers, possession encore, trahison, abus, manipulation, jugement, démon.
- Je peux vous aider à y voir plus clair. Sur le passé. Le présent. Les futurs possibles.
Sa voix douce brise enfin le silence instauré, après qu'il eut achevé son récit, sans que Nimue ne l'ait commenté à aucun moment. Tout comme à aucun instant ses doigts n'ont cessé de courir sur les cartes, de les mélanger, de les manipuler.
- Le temps est un être capricieux qui ne dispense pas souvent un message d'une clarté absolue. Il vous faudra probablement chercher. Plonger en vous-même. Je peux en effet vous offrir des pistes pour vous y aider. Je peux vous prodiguer des conseils uniquement si vous les sollicitez. Mais vous devrez décider par vous-même. Je n'ai de rôle dans votre histoire que celui de la conteuse. Si vous en éprouvez le besoin, je ne pourrai vous venir en aide qu'une fois que vous aurez fait vos propres choix et que vous aurez vous-même entrepris les démarches et les actes décidés par votre conscience. Acceptez-vous ces conditions ?
Elle laisse le temps nécessaire au jeune homme pour faire son choix et, une fois que celui-ci formule sa décision en lui signifiant son accord, elle poursuit d'une voix légère.
- Quel est votre nom ? Votre nom complet.
Les cartes s'agitent entre ses doigts, semblant rayonner d'une faible lueur, à moins que ce ne soit une illusion d'optique.
- Le passé est ce qui fait de nous ce que nous sommes dans le présent. Nos choix et leurs conséquences. Nos rencontres et leurs conséquences. Le passé, bien que révolu et inaltérable, peut nous permettre de lever les zones d'ombre du présent, mais aussi du futur. Le passé est source de vérités mais aussi de mensonges. La capacité de pouvoir les discerner a une influence directe sur les évènements présents et à venir.
Un chat d'un noir de jais se perche délicatement sur l'épaule de la médium au moment même où la première carte s'abat avec douceur sur la surface de bois lisse. Ses prunelles d'un jaune mordoré fixent le jeune homme avec une attention scrutatrice dérangeante. Il ne réagit cependant pas comme son homologue, alors que Joey pénétrait pour la première fois dans la boutique. Le regard de Nimue, quant à lui, est plongé dans le vague. Fixant les traits de Joey sans jamais les voir, et pas un instant ses yeux ne s'abaissent vers les cartes.
Celle-ci arbore une illustration finement ouvragée, ressemblant au vitrail d'une église. De multiples couleurs se dégagent du papier et pourtant est-ce un dessin bien sombre qui l'orne. Un jeune garçon, à peine sorti de l'âge de l'adolescence et ressemblant à Joey à s'y méprendre, est agenouillé sur un sol froid et triste. Ses poignets sont liés de chaînes, levés vers le ciel et rattachés au plafond par le métal qui scie sa peau fine. Son visage est tuméfié, fatigué, présentant de nombreuses marques de coups. Il est à moitié nu, sale et semble au comble de la fatigue.
- Le Châtiment. La torture, la cruauté, la souffrance physique et morale. Mais il ne s'agit pas ici d'un Châtiment mérité ou d'une punition qui trouverait une quelconque raison d'être.
Une seconde carte s'abat, que Nimue dépose lentement juste à côté de la première. On observe le même jeune homme que sur la première carte. Mais cette fois il est propre, correctement vêtu et l'atmosphère qui flotte autour de lui dégage quelque chose de nettement plus rassurant. Il est confortablement assis sur un chesterfield de cuir caramel, en compagnie d'un homme vêtu d'un ample imperméable clair à la chevelure blonde en bataille.
Nimue semble interdite une seconde, alors qu'un visage s'extraie de la carte pour se manifester très clairement dans son esprit. Un léger sourire filtre sur ses lèvres, alors que les traits de John s'imposent à elle. Voici donc le biais par lequel ce jeune garçon est venu jusqu'à elle...
- L'Anti-Héros. Il intervient souvent lorsque l'on s'y attend le moins. Parfois en bien, parfois en mal. L'Anti-Héros peut arborer la cape du sauveur mais reste en premier lieu un être ambigu dont il est difficile de percevoir les véritables motivations. Je pense ne rien vous apprendre ici.
Inutile pour l'heure de lui dévoiler qu'elle connait très bien Constantine. Cela viendra... s'il en fait la demande ou si elle estime que cela doit être dit.
- Le Père.
Une troisième carte s'abat, accompagnée par un feulement autrement plus agressif du chat noir toujours perché sur l'épaule de Nimue. Le crachas de l'animal étant clairement en direction de la carte et de ce qu'elle incarne.
Un homme de haute stature se tient debout face à un enfant agenouillé. Loin de l'image du père aimant, la carte renvoie plutôt une sensation d'autorité sévère, alors que l'enfant semble pris aux entrailles par une terreur indicible.
- Le Père prétendument décédé se cache parmi les ombres. Sa présence n'est pas perceptible sur ce monde, pour autant il n'a pas disparu comme le suggère le passé.
De toutes les cartes du Passé, celle-ci risque d'être la plus perturbante pour le jeune homme. Alors c'est avec délicatesse que Nimue dépose le jeu de cartes sur la table, à côté des trois cartes incarnant le Passé et qu'elle se lève. Le petit chat longiligne descend de son épaule et va se blottir contre un coussin un peu plus loin, comme si son labeur du jour venait de s'achever.
Nimue disparait quelques minutes derrière un épais rideau et finit par réapparaitre, un plateau en main. Elle le pose délicatement sur un guéridon non loin d'eux et sert un breuvage fumant dans les deux tasses qu'elle a apportées.
- Buvez. Ca vous fera du bien. Dit-elle de sa voix à l'éternelle douceur, tout en déposant une tasse de porcelaine immaculée face à lui. Ce n'est que du thé. Précise t'elle, sachant à quel point son invité du jour est plongé dans une torpeur paranoïaque assez exacerbée.
Puis elle reprend sa place face à lui, son regard restant invariablement fixé sur lui.
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Dim 15 Jan 2023 - 22:57
« Parler ou voir, il faut choisir. » ft. Madame Xanadu
_____J’ai plongé dans le monde mystique il y a un an ou deux, au moment même où j’étais revenu d’entres les morts. J’ai essayé tant bien que mal d’expliquer ma situation, l’histoire de ma seconde existence. C’est un parcours chaotique, difficile de tout décrive avec mon amnésie. Je suis parvenu à lui donner les grandes lignes, sans pour autant rentrer dans les détails inutiles. Je suis resté immobile sur ma chaise, les deux mains posés sur mes genoux, comme si j’étais sous le point de passer un examen final. J’étais tout aussi anxieux de savoir ce qui m’attendrait en faisant cette démarche. Sa voix est douce et elle me permettait plus ou moins de reprendre un semblant de calme. La gérante des lieux m’expliquait plus ou moins le principe de ses visions, de ses prédictions. Bien évidemment, je ne m’attendais pas à avoir une réponse simple et claire sur un plateau d’argent, cela aurait été trop simple et ma vie est loin d’être un fleuve tranquille, même maintenant. J’ai traversé de nombreuses péripéties douloureuses, et j’étais conscient que je suis encore loin de ma destination.
« Oui, oui je les accepte. » J’ai hoché légèrement la tête. Même si elle ne pouvait pas voir les traits de mon visage se dessiner, ni mes mouvements de tête, j’avais l’étrange sensation qu’elle pouvait sentir mes émotions, du moins une partie. « Mon nom ? Oui, Joseph William Wilson. »
Elle a commencé à agiter ses cartes après avoir obtenu les réponses qu’elle cherchait. Elle a reprit par un discours assez énigmatique que je comprendrais probablement beaucoup plus tard. Je suis resté silencieux pour lui permettre de se concentrer davantage et de pouvoir faire parler son art mystique.
Une première carte a été révélé, je me suis légèrement penché de ma chaise pour pouvoir apercevoir l’illustration de plus près. Au fur et à mesure que les détails arrivaient à mes yeux, je finis par comprendre que cette illustration était bien trop familière. Elle me glissa immédiatement le sang, me faisant rentrer dans une spirale d’angoisse soudaine et déroutante. Des flashs ont commencé à entrer dans mon esprit, des souvenirs que j’avais perdu. J’ai serré mes poings qui se sont mis à trembler par une peur indescriptible, un stress post-traumatique. Je ne pouvais pas me retirer ses images de la tête, celle d’une main posée sur mon visage, celle d’Arcane, un geste malsain juste après m’avoir fait vivre des heures d’enfer. Les visions me terrifiaient et j’essayais tant bien que mal de les chasser de mon esprit mais le stress est difficile à évacuer.
Pour chasser des souvenirs inavouables, j’ai redressé mes yeux pour observer le jeu de carte, une seconde avait été révélé, révélant la même personne dans une situation beaucoup moins traumatisante. Cette illustration ralentissait mon rythme cardiaque et semblait m’offrir un semblant de calme. Au fond, mes organes étaient en train de se broyer dans un sac de nœud lié au stress mais je préférais l’ignorer. L’un des personnages semblait ressembler à John Constantine, enfin ce n’était pas qu’une impression. Malgré une légère rancœur, sa présence semblait me rassurait un peu plus.
Une troisième carte a été révélé. Je n’ai pas besoin de plus de détail pour comprendre ce que cette carte signifiait. J’ai reconnu mon père, sa prestance, la pression autoritaire qu’il dégageait et l’enfer qu’il nous avait fait vivre, à moi et à mon frère. Papa n’est pas un homme parfait, j’ai accepté son caractère, sa façon de penser, le mal qu’il m’avait fait sans pour autant qu’il s’en excuse de vive voix. Les explications de la voyante m’avaient immobilisé dans une incompréhension totale. Le stress et l’incompréhension, trop de sentiment qui se bousculaient dans ma tête et m’empêchait de me concentrer davantage.
« Vous voulez dire… que mon père m’influence toujours ? Je ne comprends pas. Mon père est mort, je l’ai enterré, on me l’a confirmé. Ouais ça doit être ça… de l’influence mais… je ne suis pas comme lui. Je ne suis pas comme mon père. »
La voyante semblait comprendre que tout ceci était en train de me perturber. Par reflex, j’ai chassé une larme qui était en train de s’échapper de mes yeux, comme si j’en avais honte. Elle ne pouvait pas remarquer ce genre de chose. Elle s’arrêta en pleine séance pour se lever et s’éclipser quelques minutes, mais j’étais trop perturbé émotionnellement pour remarquer son absence. Sous la table, mes mains se rejoignirent nerveusement et mes ongles ont commencé à griffer ma peau sans que j’en ai réellement conscience. Secrètement, j’espérais que la douleur me ferait oublier ces souvenirs. La voyante est revenue avec une tasse chaude, du thé. Elle me rassurait en se sentant obligé de préciser le contenu. Au fond, elle avait l’air de me connaître bien plus que je le pensais.
« Merci beaucoup. »
J’appréciais réellement le geste, d’une grande bonté. Je profitais de chaque seconde de cette pause pour tenter de reprendre mon calme mais ma respiration était saccadée et les larmes continuaient de couler sans que je comprenne réellement pourquoi elle coulait. Les raisons étaient multiples mais je ne parvenais pas à discerner tous les signaux. J’ai fini par sortir mes mains de sous le guéridon pour dévoiler la peau de mes mains meurtris par mes ongles, jusqu’au sang. J’ai attrapé la tasse pour venir l’entourer avec mes mains pour me rassurer un peu avec la chaleur.
« Je suis désolé je suis… encore un peu fragile émotionnellement. Tout ça… ça me hante tous les jours. »
Mais je ne dois pas abandonner pour autant. J’ai probablement vécu le pire de la séance et je devais m’accrocher pour avoir ce qui m’intéressait le plus, le présent et surtout mon avenir avec mon démon. Si je continuais de montrer des signes de faiblesse, il n’allait pas tarder à trouver les failles pour s’y engouffrer et prendre le contrôle de mon corps. Je devais me ressaisir et continuer la séance. Je prends une grande bouffée d’air avant de me tourner vers elle.
« Oui, oui oui, on peut continuer. Je vais me ressaisir après quelques minutes… Promis ! »
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Dim 29 Jan 2023 - 0:15
La séance débute à peine, mais elle est déjà très éprouvante pour le jeune homme qui est venu la trouver, visiblement sous l'impulsion directe ou indirecte de Constantine. Il n'est pas toujours bon de remuer le passé. Il est même parfois nécessaire de le laisser là où il est. Mais pas aujourd'hui. Car aujourd'hui, Joey doit s'y confronter. Doit accepter pour mieux avancer.
Le déni. Le pire fléau de l'humanité. Ne pas vouloir croire. Ne pas vouloir savoir. C'est ainsi que les plus grands royaumes ont chuté de leur piédestal. C'est ainsi que les plus valeureux perdent leur essence pour finir par ne plus être que l'ombre d'eux-mêmes. Joey tombe dans ce piège. Cela n'est pas une surprise. Il est jeune, il a envie de croire en des chimères. C'est plus facile ainsi.
Mais ne répond elle cependant rien alors qu'il l'interroge sous une semi-certitude au sujet de la carte représentant son père. Il se fourvoie. Il a envie de se fourvoyer. Elle se mettra en devoir de le ramener à la réalité, mais il est l'heure du thé. Un thé pour chaque chose, à chaque moment qui le nécessite, comme c'est le cas en cet instant. Ainsi Nimue disparait elle brièvement avant de réapparaître armée d'un plateau.
Elle incline brièvement le visage lorsqu'il la remercie, avant de lui adresser quelques mots d'une voix douce.
- Ne vous excusez jamais de ressentir des émotions Joey. Elles font de vous ce que vous êtes, ce que vous reflétez. Elles sont votre essence profonde. Ne les reniez pas. Si des larmes coulent, c'est qu'elle le doivent. C'est que cela est nécessaire.
Nimue rassemble les trois cartes qu'elle dispose les unes sur les autres avant de les placer sur un côté de la table. Tout en battant le paquet de cartes dans ses mains, ses prunelles se plongent dans celles du jeune homme, comme si elle le fixait droit dans les yeux. Il réside pourtant un petit quelque chose qui perdure, qui ne permet pas d'affirmer que c'est vraiment lui qu'elle regarde.
- Concernant votre père. Il n'est pas question d'influence mais de faits. De réalité tangible. Une réalité présente qui a été corrompue dans votre esprit par des mots et des actes proférés dans le passé. Ce qui est censé reposer sous terre n'y demeure pas.
Elle ne lui en dira pas davantage. A lui de comprendre, d'analyser, d'arriver à ses propres déductions. Est-ce le poids de la malédiction qui repose sur ses épaules. Elle ne pourra lui confirmer qu'il a raison que lorsqu'il aura compris par lui-même.
- Le Présent. Entame t'elle d'une voix sensiblement différente, comme vibrant plus profondément, alors que les cartes ne cessent d'aller et venir entre ses doigts. Le Présent nous rassure, nous conforte dans ce qui est, ce qui se trouve sous nos yeux. Gare cependant à ne pas se bercer de faux semblants. Ce qui parait être est parfois bien éloigné de ce qui est vraiment.
Une première carte s'abat. Un homme à la chevelure d'ébène, à la silhouette discrète et à la mâchoire carrée se tient en recul à l'extrémité de la carte, comme s'il cherchait à se dissimuler, à se fondre telle une ombre dans son pourtour. Lui tournant le dos, sans méfiance, comme s'il ne s'était pas aperçu de sa présence, on retrouve le jeune homme blond qui figure invariablement sur toutes les cartes que Nimue a extraites du paquet jusqu'à présent.
- Le Surveillant. Cette carte n'est pas à prendre à la légère. Elle implique que quelque chose, ou quelqu'un, oeuvre dans l'ombre dans un but malveillant. Il traque, suit, surveille sans répit, comme un prédateur prêt à fondre sur sa proie.
Repoussant légèrement la carte vers Joey, une seconde carte rejoint la première. Le jeune garçon blond se tient les tempes alors que ses paupières sont si étroitement serrées qu'elles sont parcourues de plis. Son visage est crispé. Au-dessus de lui, comme s'il faisait partie intégrante de son crâne ouvert aux quatre vents, un démon. Du moins... si on en juge par l'aspect effroyable de la créature et son sourire épouvantable, ça en a tout l'air. Ce que Nimue confirme rapidement.
- Le Démon. Néfaste et corrupteur, le Démon n'a pas sa place en ce monde ni à l'endroit où il réside actuellement.
Enfin, la dernière carte rejoint les deux autres. Lorsqu'elle la pose, Nimue semble suspendre son geste, comme interdite quelques brèves secondes. Puis elle finit néanmoins par la poser face à Joey. La carte est noire. Seul un éclair d'un blanc opalescent zèbre sa surface sombre.
- Le Traître. Quelqu'un de votre entourage proche et immédiat n'est pas digne de confiance. Vous devez l'identifier au plus vite.
Que des bonnes nouvelles en sommes. Plus la séance avance et plus Nimue redoute de lui prédire son avenir. Ce qui ne saurait tarder dans la mesure où c'est belle et bien la prochaine étape de la consultation.
- Souhaitez-vous faire une pause ? Dit-elle en lui resservant une tasse de thé.
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Sam 4 Fév 2023 - 15:23
« Parler ou voir, il faut choisir. » ft. Madame Xanadu
_____Je ne pensais pas que cette séance allait réveillé autant d’émotion. Je ne suis pas une armoire à glace comme pouvait l’être Papa, je suis émotif et ressassé le passé n’avait rien d’agréable pour moi et mon cerveau. Je ne me souvenais pas de tout le mal qu’on m’avait fait, j’avais perdu de nombreux souvenirs de ce qui m’était arrivé en Europe suite à un stress post-traumatique et probablement un peu d’aide mystique pour provoquer cette amnésie soudaine. J’ai essayé de contenir ce qui me rendait si fragile, mais c’était beaucoup trop puissant pour que je puisse résister une minute de plus. Je me suis laissé tomber quelques secondes avant d’essuyer mes larmes pour me ressaisir. Les paroles douces de cette femme ne m’ont pas laissé indifférent. J’ai laissé échapper un léger rictus sur le bout de mes lèvres avant de la remercier brièvement. J’appréciais sincèrement son geste mais je n’étais pas réellement venu pour pleurer sur mon sort. Je me suis ressaisi assez rapidement, prenant une profonde inspiration pour me préparer à la suite des évènements.
Le sujet de la mort de mon père est revenu rapidement sur le tapis. J’étais certains que Slade était mort, j’avais vu son corps à la morgue, dans le cercueil, il ne peut pas revenir d’entre les morts, personne n’a essayé de récupérer son corps pour le plonger dans un puit de Lazare. Je pensais qu’elle parlait plus de l’influence de mon père que de sa véritable présence mais elle me fit comprendre que ma théorie n’était pas la bonne. J’étais sans voix, je ne savais pas quoi dire, je ne savais pas ce que tout ça voulait dire.
« Je… Je ne comprends pas. »
Mais je pense que si je posais plus de questions, cela serait plus clair dans mon esprit. Je gardais ça dans un coin de ma tête en espérant que j’obtiendrais des réponses bien plus tard. Je me suis concentré vers mon présent. Oh je le connais bien, même très bien. Je pensais être certains de ce qui était en train de m’arriver. Au fur et à mesure que les cartes se sont retournés, j’ai perdu cette confiance en moi et cette certitude. Mon visage s’est mécaniquement fermé en se tournant vers la première carte, celle du surveillant. Directement, j’ai pensé à ma situation, à cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête, cette mise sous tutelle. Je ne la pensais pas réellement malveillante, même si c’est loin d’être agréable de se savoir pister. Le tatouage mystique présent sur mon dos me brûlait encore la peau, il permettait à cette même personne de savoir où je me trouvais si j’avais eu le malheur d’oublier mon téléphone. Je ne pense pas qu’il y est d’autres formes de surveillance.
« J’ai été mis sous tutelle, ouais. Je n’ai pas encore rencontré cet homme mais je vois pas ce qu’il y gagnerait à m’espionner, ma vie n’est pas si passionnante qu’elle en a l’air. » J’ai rapproché mon visage de cette carte. « Vous êtes sûr que c’est… malveillant ? »
La seconde carte est retournée, j’ai détaché mon attention de cette première carte pour me tourner vers la nouvelle qui m’était un peu plus familière avec cette créature démoniaque au-dessus de ma tête. Je n’ai pas de mal à reconnaître Amy qui, même s’il se faisait un peu plus discret, était toujours présent dans un coin de mon esprit, guettant. J’en venais à me demander si ces deux cartes n’étaient pas liées ? Mon parasite avait aussi l’opportunité de me surveiller tout ce que je faisais, mes moindres faits et gestes mais s’il se montre absent. Il pouvait voir ce que j’étais en train de faire, c’était probablement le pire des sentiments. Je n’ai jamais trouvé de moyen de lui cacher une partie de mon existence, il était au courant de tout. C’était peut-être ça la pire des surveillances.
« Ouais celui-là, je le connais bien, c’est Amy, mon démon. Je sais qu’il n’a pas sa place dans mon esprit. Il est responsable d’une grande partie de mes maux. Je ne pense pas qu’on arrivera à trouver un compromis pour nous entendre… Mais je ne sais pas quoi faire pour m’en débarrasser sans que je n’en perde la vie à nouveau. » J’ai promené mon regard sur les deux cartes. « Amy a accès à une grande partie de ma mémoire, de mes sens, il voit tout ce que je fais, il nous voit. Est-ce que ces deux cartes sont liés ? »
J’essayais de faire ma part du travail en élaborant des théories, même si je n’aurais pas réellement de réponses. Il restait encore une dernière carte à retourner et je ne pensais pas qu’elle pourrait me déstabiliser autant ; la carte du Traitre. Elle affirmait que quelqu’un dans mon entourage proche n’était pas digne de confiance. Un nom m’est venu tout de suite en tête, celui de Constantine. Il m’a montré dernièrement qu’il n’avait pas été complètement sincère avec moi. Cependant, jusqu’ici, les cartes montraient toujours des silhouettes familières, semblable à des personnes que j’avais déjà croisé auparavant. Ce traître n’avait définitivement pas le visage de John, ni ses cheveux ébouriffés. Je me suis permis de la prendre pour la regarder de plus près et essayer d’émettre plusieurs hypothèses.
« Récemment, John m’a montré qu’il n’avait pas été honnête avec moi. Il m’a mentit sur pas mal de chose et… je lui en veut pour ça. Je ne sais pas si je peux le considéré comme un traitre parce que je comprends une partie de sa douleur qui l’a poussé à me mentir et… il ne ressemble pas à la personne sur la carte. J’aurais presque préféré que ça soit lui, ça aurait été plus simple pour moi. » J’ai laissé quelques secondes de silence. « Mon frère a récemment fait surface, il est membre d’un groupe qui le manipule et qui ne lui veut pas que du bien. Il m’a proposé de venir avec lui, j’ai refusé. J’ai l’intime sensation que cette ligue veut simplement me manipuler et me se servir de mes dons. Ils sont très convoités… J’ai également pensé au fils de Batman, Robin qui a également un comportement assez bizarre avec moi mais il paraît qu’il est toujours comme ça avec les gens. Je ne pense pas que ça soit lui, ce n’est qu’un gosse et il n’a pas l’air d’avoir un si mauvais fond… »
Je réfléchissais à voix haute pendant que la gérante du magasin me resservait une tasse de thé. J’ai la sensation que la séance est assez lourde, aussi bien pour moi que pour la personne qui se trouvait en face de moi. Mes yeux avaient continué à fixer cette personne, je m’efforçais de l’identifier sans trouver un nom sur ce visage.
« Ouais j’ai besoin d’une pause. Je ne suis… plus du tout sûr de ce que je suis en train de vivre, là. » J’ai fini par lever les yeux vers elle. « Je peux la garde avec moi ? La carte du traitre ? J'ai besoin d'y réfléchir, à tête reposée. J'aurais vraiment accusé John, au début mais j'ai des doutes. »
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Ven 17 Mar 2023 - 15:10
Je ne comprends pas.
Bien sûr que si. Il y a souvent tout un monde, voire tout un univers, entre ne pas comprendre et refuser de comprendre. Cette seconde alternative est la plus confortable. On évite de sortir de sa zone de confort, on se raccroche avec l'énergie du désespoir à ce que l'on connait, aux certitudes acquises. Qu'elles soient vraies ou fausses... peu importe, finalement. Alors ne répond elle pas à ses mots. Ne répond elle pas à cette interrogation qui n'est pour autant pas formulée. Il est de son devoir, de sa charge, de démêler ce qu'elle dispose sous ses yeux. A lui ses propres choix. Ses propres décisions. Elle ne peut qu'indiquer une route, sans l'obliger ni l'engager d'aucune sorte à la fouler du pied.
- Absolument.
Ce mot se détache d'une manière presque tranchante de ses lèvres, alors qu'il lui demande si elle est certaine que la carte incarnant le Surveillant est malveillante. Ce que celui qui l'a mis sous tutelle a à y gagner... elle l'ignore. Elle n'en a pas davantage connaissance que Joey. Cependant... la carte est on ne peut plus claire et les cartes ne mentent jamais, contrairement aux hommes.
Il a conscience de l'intrus qui réside dans son esprit. Le contraire aurait été étonnant, mais Nimue a rencontré tant de cas différents au cours de sa très longue existence, que c'était une possibilité parmi tant d'autres.
- En l'occurrence je l'ignore. Commence t'elle alors qu'il demande si les deux cartes peuvent être liées. Cela se peut, mais pas nécessairement.
Sur ce point, ce sera encore une fois à lui de déblayer le terrain et de prendre ses propres décisions.
Alors que la dernière carte s'est abattue sur la surface de bois polie, Nimue repose délicatement le paquet sur le côté, son bras délaissant le long de son corps alors que ses doigts s'enfouissent dans l'épais pelage diaphane d'un chat microscopique, à peine de la taille d'un chaton. Visiblement peu gêné par le colocataire de Joey, contrairement à son homologue un peu plus tôt, le chaton saute sur l'épaule de la médium et s'avachit comme un sac de pomme de terre de part et d'autre de son épaule. En à peine quelques secondes, un léger ronflement s'extirpe des entrailles du félin, Nimue ne semblant pas s'en étonner d'aucune façon.
- John Constantine est un être complexe, cependant...
La voix de Nimue s'étrangle soudainement dans sa gorge comme si elle venait d'avaler de travers. Portant sa main vers sa peau, plus par réflexe que pour une toute autre raison, l'expression doucereuse et bienveillante qui ornait ses traits depuis le départ se fige en quelque chose de nettement plus... contrarié. Cela ne durera que le temps d'une battement de cils, mais ce sera sans doute perceptible.
Encore cette fichue malédiction qui l'empêche de dire tout ce qu'elle pourrait dévoiler pour aider son prochain. Une véritable plaie... Et si il ne lui paraissait plus nécessaire de cacher qu'elle sait pertinemment de qui il parle à ce stade, la façon dont s'est conclue sa phrase peut laisser sous entendre deux versions. Une qui va dans le sens de John, et l'autre... bien différente. La malédiction sait ce qu'elle fait et elle le fait toujours à la perfection. Une fois encore, Joey va devoir faire ses propres choix.
Nimue semble poser son regard de jade sur le jeune homme, toujours avec cette impression persistante de le fixer sans le regarder vraiment. Elle n'infirme ni ne confirme aucun des noms qu'il vient de lui dévoiler. Elle n'essaie même pas. Cela ne servirait à rien.
Elle se contente donc d'acquiescer d'un mouvement doux, un léger sourire flottant sur son visage.
- Vous pouvez toutes les garder si vous le souhaiter. Prenez tout le temps qu'il vous faut. Il est préférable d'observer chacun des temps dans la même séance car ils sont tous liés les uns aux autres, mais cela n'est pas une règle absolue. Nous pouvons poursuivre après une pause ou vous pouvez revenir un autre jour si vous le souhaitez. Ou ne jamais revenir non plus. Achève t'elle d'une voix aimable, comme si elle ne se formaliserait aucunement qu'il choisisse de ne jamais revenir.
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Dim 16 Avr 2023 - 23:26
« Parler ou voir, il faut choisir. » ft. Madame Xanadu
_____Il y avait tellement de pensées qui avait traversé mon esprit. Au début, je pensais pouvoir trouver facilement des réponses à mes questions. Je pensais qu’en me confiant à cette personne, je finirais par comprendre où est-ce que je devais aller, quel chemin emprunté pour enfin sortir la tête de l’eau. Plus la séance continuait et plus j’avais la sensation de m’enfoncer dans un terrain boueux et de me noyer dedans. Mon regard n’avait pas lâché cette carte, c’est comme si elle m’avait hypnotisé. Cette personne, je ne parvenais pas réellement à l’identifier. Pourtant, au fond de moi j’avais l’étrange impression de l’avoir croisé quelques part.
« Je ne sais pas quoi penser de cet homme. Il est à la fois si étranger et… étroitement familier en même temps. J’ai l’impression d’être noyer dans un tourbillon de souvenirs flou et incohérent. » J’ai doucement reposé la carte sur la table. « Je ne suis pas sûr de pouvoir avoir mes réponses maintenant, pas avec l’esprit embrouillé par un parasite et avec une amnésie mystique en plus. » J’ai laissé échapper une pointe d’agacement. « Ma vie est un gigantesque bordel sans nom. »
C’était plus ou moins un excellent résumé de mon existence depuis que j’étais revenu d’entres les morts, en quelques sortes. Ma vie était guidée et supervisée par des personnes dont j’ignorais s’ils étaient dignes de confiance ou non, ma réputation était détruite. Ma santé mentale tenait grâce aux fils mystiques d’une apprentie magicienne qui, prise de culpabilité avait essayé de cacher sous le tapis tout ce qu’Arcane avait détruit en moi. La présence d’un être supérieur mystique m’empêchait de sombrer dans des cauchemars irréels. J’ai également fait mention de John Constantine, un individu qui m’avait mis dans tous mes états, littéralement. Xanadu semblait bien le connaître mais elle n’a pas trouvé les mots pour le décrire. Je n’ai pas réellement osé insister sur ce sujet de discussion, même si je n’allais pas obtenir plus de réponse sur les réelles motivations de John sur son entourage. Je connaissais sa réputation, je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même de lui avoir donner ma confiance lorsque j’étais vulnérable et pris au piège. Est-ce contradictoire de me sentir coupable ? Peut-être…
J’ai senti soudainement une gêne chez cette pauvre femme, quelque chose que je ne parvenais pas à identifier. J’ai laissé échapper un froncement de sourcil pour observer son comportement. Au début, j’ai cru que j’étais responsable de ces mots. Avais-je déclenché un pouvoir psychique qui la dérangeait pendant ma réflexion ? Je pensais aujourd’hui être capable de contrôler un minimum cette aura psychique qui grandit de jour en jour dans mon esprit. Elle était bien plus puissante que ce que je pouvais imaginer et je n’étais pas à l’abris d’une bavure.
« Est-ce que c’est moi qui vous perturbe ? Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? Tout va bien ? J’ai… j’ai l’impression que c’est vous qui avez besoin d’une pause. » J’ai laissé échapper une grimace gênée avant de me rappeler de quelque chose. « Je sais que j’empeste l’énergie mystique également. Je ne peux pas la ressentir contrairement à vous. Je n’ai même pas pensé à vous demander si elle vous dérangeait. » Quelques secondes se sont écoulées avant que je décide de me lever de mon fauteuil. « Je crois que nous avons tous les deux besoins d’une petite pause. Je vais prendre l’air quelques minutes si ça ne vous dérange pas. »
Une voix inhumaine était sortie de ma gorge et m’avait retenu de mon siège. Le blanc de mes yeux s’est soudainement noirci et mes muscles se sont soudainement crispés. Me sos se sont pratiquement désarticuler pour que je reste assis sur ce fauteuil. Mon visage, autrefois doux, dégageait quelque chose de malsain, surement le léger sourire crispé qui s’était dessiné sur le coin de mes lèvres.
Ma main glissa en direction de la carte qui me tourmentait l’esprit. Il la leva de son support pour qu’elle puisse se trouver directement dans le champ de vision de Xanadu. Il semblait presque oublier qu’elle ne pouvait pas voir le contenu de la carte mais espérait que sa magie divinatoire l’aiderait à comprendre ce qu’il cherchait.
Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Mar 16 Mai 2023 - 14:22
- En effet.
Elle confirme ses mots d'une voix étonnamment douce, contrairement à la symbolique que reflètent ses paroles. Un "Bordel sans nom". C'est précisément la situation présente, ne peut elle donc qu'acquiescer sans fioriture ni faux semblants quelconques.
Son index se pose sur la carte du Traître, tapotant brièvement sa surface lisse de la pulpe du doigt quelques secondes durant.
- Nous partageons les visions communes à toutes les cartes, sauf celle-ci. Pour moi, elle apparait comme un éclair zébrant un ciel obscur. Ce pan de votre présent est occulté à ma vue. Vous seul possédez la figuration qui trône sur cette carte.
Un délicat sourire se dessine sur son visage alors que le jeune homme s'inquiète de l'étrange réaction qu'elle vient d'avoir. Ce garçon est plein de délicatesse. Quel dommage que celle-ci soit précipitée au coeur d'un magma de culpabilité acide.
- Vous n'y êtes pour rien, rassurez-vous. Certaines forces m'empêchent simplement d'intervenir comme je le souhaiterais et cela me contrarie. Il ne faut pas vous en inquiéter.
Bien qu'elle lui réponde sur l'essentiel, ses explications restent relativement lacunaires, comme la majorité des paroles qui sortent de sa bouche au demeurant. Elle s'apprête à lui dire qu'elle n'y voit aucune objection et qu'il est même salutaire qu'il s'aère un peu le corps autant que l'esprit, lorsqu'une voix rauque tonne dans la petite pièce. Extirpant un soupir, la médium ne semble guère surprise par cette intervention inopportune. Les démons ont toujours le chic de fourrer leur sale nez dans les affaires des autres, précisément lorsqu'ils se savent indésirables. Ils sont tels les enfants auxquels on interdit formellement quelque chose : ils mettront tout en oeuvre pour faire l'exact opposé de ce que l'on attend d'eux.
- Amy je suppose. Dit-elle d'une voix plate, qui ressemble néanmoins plus à une constatation qu'à une véritable interrogation.
Nimue apparait étonnamment détachée au vu des circonstances ; comme si la présence du démon n'était rien d'autre qu'un petit aléas dans un parcours déjà bien rempli.
- Vous m'excuserez de ne pas formuler un enchantement quelconque à l'idée de faire votre connaissance. Cependant, sachez une chose...
A cet instant, deux énormes chats sautent sur Joey, chacun atterrissant lourdement sur une épaule en s'y affaissant comme deux sacs de pommes de terre. Comme sortis de nulle part, les matous, l'un au pelage court et aussi roux que les feuilles des arbres en automne, l'autre au poil soyeux d'un blanc aussi pur que les premières neiges, se sont arrimés à Joey et semblent parfaitement indélogeables. Les muscles se décrispent, les os reprennent leur place avec douceur, sans heurt ni craquement. Les chats sont les ancres qui relient Joey à la réalité et ils n'en bougeront pas tant qu'Amy ne repartira pas d'où il vient.
- ...vous ne ferez pas de mal à ce garçon en ma présence et encore moins en ces lieux. Dit-elle en balayant largement du bras l'espace feutré qui accueillait la séance, avant que celle-ci ne soit grossièrement interrompue par le démon.
Nimue croise délicatement ses doigts fins après avoir bu une gorgée de thé. Elle écoute le démon d'un air impassible, semblant s'intéresser véritablement à ses paroles. Un délicat sourire se dessine brièvement sur ses traits, éclairant son visage poupin d'une expression doucereuse qui tranche assez foncièrement avec le moment présent et, surtout, les menaces même pas voilées de son interlocuteur.
- En apercevoir les contours, oui. La deviner avec certitude, non. Répond t'elle de son calme olympien légendaire.
Et pour cause, quelqu'un, quelque chose ou allez savoir quoi d'autre, l'en empêche. Avant elle aurait pu, sans mal, sans le plus petit doute et aurait même pu fournir le nom, l'adresse, le numéro de téléphone et tout son arbre généalogique. Mais plus maintenant. Plus depuis la punition de Merlin.
- Que les choses soient bien claires... Amy.
D'un coup l'obscurité s'abat sur la pièce. Et si Nimue ignore si Joey perçoit quoi que ce soit de ce qu'il est en train de se passer et s'apprête à se passer, chaque possession démoniaque ayant ses particularités et ses différences, sur ce coup là elle espère qu'il n'en saura rien et, surtout, n'en ressentira rien.
Le froid s'abat sur l'esprit du démon en même temps qu'une terrible pression, alors que Nimue apparait au sein de l'esprit même du jeune homme, face à Amy. Leurs deux désincarnations physiques se retrouvent face à face. L'immensité d'un démon face à la petitesse d'une Faë. Une Faë qu'il a sous estimée ; principe qu'elle se met en devoir de lui rappeler.
- Il n'est pas très malin de votre part de me menacer dans mon Sanctuaire, Démon. Vous n'avez aucun pouvoir ici, pas plus sur mon esprit que sur quoi que ce soit d'autre. Rappelez-vous en.
En une fraction de secondes Nimue s'extirpe des esprits mêlés et tout revient à la normale. Elle porte à ses lèvres la tasse de thé qui trône dans sa main comme si de rien était.
- Puis-je savoir pourquoi vous cherchez à connaitre l'identité du Traître ? Ne me dites pas que vous souhaitez protéger ce jeune homme, car j'aurais toutes les peines du monde à croire en votre bonne foi.
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
Localisations : Maison des Mystères / Justice Academy
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Dim 21 Mai 2023 - 17:21
« Parler ou voir, il faut choisir. » ft. Madame Xanadu
_____Cette carte du Traître était une énigme à elle toute seule et il m’était difficile d’avoir plus de réponse de la part de la divinatrice. Je sais qu’au fond d’elle, si elle avait pu me donner d’autres éléments, elle ne me les aurait pas cachés. Elle se montrait plutôt bienveillante à mon égard, aux premiers abords. Pendant un instant, j’ai pensé que c’étaient mes pouvoirs psychique ou la présence de mon parasite qui brouillaient sa vision mais cela avait l’air beaucoup plus compliqué que cela, mais rien me concernant. En espérant que je puisse avoir d’autres éléments, j’avais proposé une petite pause pour que nous puissions tous les deux nous reposer quelques instants. Peut-être qu’au fond, je savais déjà que les choses allaient déraper. Ces informations avaient rapidement attiré l’attention de mon parasite qui avait profité de mon manque d’attention pour faire irruption dans la conversation.
Xanadu n’était pas réellement surprise de le voir débarquer de nulle part pour lui donner des ordres. Sa voix arrivait à résonner dans toute la pièce, même en l’absence de corde vocale fonctionnelle. C’était probablement une des rares personnes à ne pas être surprise du réveil du parasite. Il avait une certaine fascination pour les pouvoirs de cette femme. Si ça ne tenait qu’à lui, il aurait aimé les lui prendre pour les cumuler avec ceux qu’il exploitait déjà sans vergogne. Il aurait pu se sentir terriblement puissant avec eux, jusqu’à pouvoir assouvir sa vengeance à l’égard de Trigon ?
Amy s’était montré plutôt hostile à l’égard de la jeune femme, comme il avait la triste habitude de faire. Il m’était en place des menaces qu’il pouvait plus ou moins mettre à exécution s’il avait assez de détermination. Malheureusement, je ne pensais pas que mes pouvoirs étaient si efficaces au milieu de personnes doté de pouvoirs mystiques. Le parasite se montrait insistant. Il pensait qu’elle avait plus de réponse qu’elle ne voulait en dire et il était prêt à tout pour qu’elle crache le morceau. Du moins, il se montrait assez menaçant pour lui faire croire qu’il pourrait tout faire, lui griller quelques neurones et lui prendre un autre de ses sens. Quelques minutes plus tard, il a senti une légère pression au niveau de mes épaules, celle d’ami félin qui se montraient un peu trop intrusif. Le parasite souffla du nez lorsque Xanadu a affirmé qu’il ne pourrait pas me faire de mal en ces lieux.
Pourtant, il n’en fait rien. Il n’avait aucune raison de me faire du mal tant que je lui cédais mon corps un peu plus longtemps. Je n’étais pas réellement conscient qu’il avait pris mon corps. Je pensais juste m’être évanoui où avoir perdu connaissance. Ce n’est pas toujours évident de prendre conscience que notre âme n’est plus à la bonne place. Il me faudra probablement plus de temps pour revenir à la raison, peut-être quelques minutes. En attendant, Amy a champ libre pour se permettre de faire ce que bon lui semble, ou presque.
Les chats commençaient à l’importunité. Il a d’abord essayé de s’en débarrasser avec des petits coups d’épaules, manquant de disloquer ces dernières. Il s’est ensuite permis de libérer une énergie psychique assez puissante pour déséquilibrer les félins et les pousser à quitter mon corps. Son attention se tourna ensuite mécaniquement vers Xanadu qui lui posait des
Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Dim 21 Mai 2023 - 21:21
- Je le pense en effet. Répond elle d'une voix posée, pragmatique, comme s'il venait de lui demander quel temps il faisait dehors et qu'elle lui avait tout naturellement transmis l'information après avoir jeté un bref coup d'oeil par la fenêtre.
- Tant que vous êtes ici en tout cas. Ajoute t'elle en levant l'index, comme si elle apposait un bémol à sa remarque précédente.
Nimue semble tout à fait consciente des limites qu'elle peut imposer au Démon et ne s'en cache nullement, ce qui pourrait avoir de quoi surprendre.
- Tout dépend... Lance t'elle d'une voix traînante avant de poursuivre. ...des raisons pour lesquelles vous avez choisi ce garçon. Il ne serait pas forcément dans votre intérêt de trop le faire souffrir, je présume. Ponctue t'elle en reprenant la fine anse de la tasse de thé entre ses doigts longilignes.
Nimue ne semble pas vouloir rentrer dans le jeu de celui qui sera à même d'être le plus néfaste à l'autre, car Amy parait persuadé d'avoir la réponse, or il n'en est visiblement rien. A moins que le démon ne bluffe, ce qui ne serait pas la première fois avec une créature de ce type d'engeance.
Les chats, désagréablement piqués au vif par l'onde psychique, s'échappent des épaules de Joey pour retomber légèrement sur le sol. Mais au lieu de simplement subir l'énergie qui s'est échappée du démon et s'en éloigner comme le feraient deux animaux normalement constitués, ils semblent l'absorber et reviennent immédiatement sur les épaules du jeune homme. Ils sont encore plus lourds et massifs malgré leur taille de chat tout ce qu'il y a de plus banal.
Que s'est-il imaginé... que ces animaux sont normaux ? Qu'ils n'ont pas l'habitude d'affronter pires ondes que les siennes ? Voyons... voyons... Nimue est la gardienne de tant d'artéfacts magiques nauséabonds que cela pourrait en donner le tournis. Alors un démon caractériel qui pique sa petite crise... Et les contes pour enfants ne narrent-ils pas que les chats sont les animaux de prédilection des sorcières ?
- Ils peuvent faire ça toute la journée, ils en ont vu bien d'autres. Précise t'elle d'une voix posée. Si ça peut vous amuser, ne vous privez pas.
Il ne fera que s'épuiser et cela ne sera clairement pas pour le servir. Mais les démons sont bien souvent des têtes de mule, alors allez savoir...
- Comme les différentes possibilités de se débarrasser de vous, je présume ?
Elle pose ces mots d'un ton qui a gagné en fermeté, alors qu'Amy avance qu'il existe des secrets passés sous silence au regard de Joey, et qu'il serait bon que cela reste ainsi. Quoi qu'il en soit, la menace est claire et aucunement voilée. Si un jour Joey décide par lui même, de son propre chef, de faire ce qu'il faut pour se débarrasser de cet opportun, et si d'aventure il venait la trouver pour quérir son aide, sa porte lui resterait largement ouverte. Plutôt deux fois qu'une, à vrai dire.
- Ce jeune homme est en danger, en effet. Et vous incarnez l'un des nombreux dangers qui l'entourent. Précise t'elle en reprenant une gorgée d'un thé désormais froid.
Esquissant une grimace, première véritable expression autre que ses sourires et douceurs coutumières, comme si l'existence de ce thé froid l'importunait nettement plus que celle du Démon qui lui fait face, même au travers du corps d'un autre, Nimue se lève avec la délicatesse d'un papillon qui prendrait son envol.
- Poursuivez, je vous écoute. Dit-elle en disparaissant derrière un rideau.
Sa voix caverneuse et rauque lui parvient jusqu'au petit espace réduit qui fait office de cuisine, alors qu'elle fait chauffer de l'eau et prépare une nouvelle théière. A croire qu'elle en possède une collection gargantuesque. C'est la troisième qu'elle exhibe depuis l'arrivée de Joey.
Elle note qu'ils sont passés sans tergiverser au tutoiement. Intéressant.
- Non.
Ce simple mot s'extirpe de ses lèvres alors qu'elle reprend place sur le canapé de cuir caramel, déposant entre eux un plateau sur lequel trônent de petits biscuits en forme d'étoiles couverts d'un nappage chocolaté, car nul doute que Joey aura besoin de sucre pour le requinquer à son retour, et une nouvelle théière fumante dont les effluves de thé noir mêlé à différentes herbes de son crûe se mettent à ondoyer dans la pièce, à l'envahir de leur enivrant parfum.
Non.
Non, elle n'aimerait pas qu'il lui arrive malheur. Non, elle ne lui viendra pas en aide pour l'abandonner au moment crucial ou si les évènements venaient à se compliquer. Non, il n'aura pas plus d'informations sur la carte du Traître.
Les plantes se dispersent dans l'air, faisant peu à peu effet. Au départ il est léger tel le pétale qui s'envole sous les assauts d'une bourrasque. Puis il plombe, petit à petit, comme autant de boulets psychiques s'accrochant à la cheville d'Amy. Les effluves de la théière se dispersent partout dans la petite pièce à demi plongée dans l'obscurité. L'odeur des herbes supplante celle du thé depuis quelques secondes déjà, mais c'est comme si elles ne révélaient leur vraie nature que maintenant.
- Saviez-vous que la Datura stramonium, autrement prénommée l'Herbe au Diable, est une plante toxique pour les humains qui l'ingèrent mais qu'elle est aussi un puissant psychotrope olfactif pour les Démons ? C'est une plante fascinante, qui existe depuis des milliers d'années et dont les fleurs blanches et délicates s'épanouissent en cette saison. Voyez-vous... elle permet notamment d'équilibrer les forces du possédé avec celles du possesseur, en affaiblissant ce dernier lorsqu'il prend le contrôle. Et on la trouve partout, dans les caniveaux comme à la campagne. C'est amusant.
Nimue prend un biscuit entre ses doigts, et en glisse un petit morceau dans sa bouche après l'avoir brisé en trois.
- La nature terrienne est terriblement bien ordonnée.
Alors qu'elle prononce ces mots, elle lève le visage vers Joey. Son regard étrange, ses prunelles dont on ne sait jamais si elles vous regardent fixement ou portent bien plus loin, semblent pourtant appeler le jeune homme vers elle. Elle n'est pas intervenue au sens stricto facto du terme. Elle a préparé quelques herbes dans du thé, a déposé la théière là. Importunée dans son propre domaine, elle pourrait cependant intervenir concrètement, directement. Elle en aurait le droit. La "force" ne l'en empêcherait sans doute pas.
Cependant...
Quelque chose au fond de son coeur lui crie qu'elle n'a pas à le faire. Ce n'est pas son combat. Et, dans un sens... la révolte de Joey contre Amy doit commencer. Commencer aujourd'hui. Commencer ici. Alors... une simple prière, silencieuse et personnelle, résonne au creux de tout son être.
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Mer 24 Mai 2023 - 22:46
« Parler ou voir, il faut choisir. » ft. Madame Xanadu
_____Amy n’a jamais été très courtois envers les êtres humains, encore moins avec les sorciers. Il montrait un certain mépris à son égard, mais ce n’est pas simplement elle, il agissait de la même manière avec les autres mages et il paraît que c’était encore plus virulent avec Constantine. Peut-être qu’il le méritait un peu plus que les autres. Malgré la potentielle menace que pouvait représenter la divinatrice, mon parasite n’avait pas prit le risque d’entrer dans son esprit. Avait-il des difficultés à posséder l’esprit d’une personne aveugle ou craignait-il de ne pas pouvoir surmonter les pouvoirs divinatoires de cette dernière ? Je miserai plus sur la première option. Un regard détruit peut m’empêcher de prendre le contrôle de l’esprit de quelqu’un, ce qui rendait les menaces d’Amy un peu moins crédible. Elles n’étaient probablement pas au courant de ce détail.
Le parasite haussa légèrement mes épaules lorsque Xanadu pensait être persuadé qu’il n’avait aucune raison de me faire du mal car il m’avait choisi. J’ignorais si Amy m’avait réellement choisi et si c’était le cas, il m’avait seulement choisi pour mes dons psychiques. Malheureusement, le hasard a fait que mon âme a survécu et qu’il se battait tous les jours pour espérer prendre le dessus sur mon corps et faire ce que bon lui semblait. Il laissa échapper un sourire sur le coin de ses lèvres, amusé par la naïveté de Xanadu.
Amy glissa mes yeux en direction des matous qui n’avaient pas réellement apprécié cette onde de choc invisible qui les avaient renvoyés sur le sol. Pourtant, chacun s’était redressé sur ses pattes pour reprendre leur place initiale sur mes épaules. Le démon a laissé échapper une grimace d’agacement. Il n’a pas attendu les approbations de Xanadu pour chasser de nouveau les bestioles avec une onde psychique beaucoup plus puissant pour que les chat se retrouvent projeter contre les murs.
Il finit par le menacer, lui dire qu’elle était comme les autres mystiques, qu’elle allait essayer de m’aider, en vain. Elle s’était contentée de tourner les talons pour venir faire du thé, un comportement pathétique qui amusait Amy, sans qu’il ne comprenne ce qu’elle avait derrière la tête. Au fur et à mesure des secondes qui défilent, le démon a ressenti de léger vertige avant de sortir de nouveau un mal être, comme s’il venait de tomber malade. Suite au monologue de Xanadu, il a compris qu’il venait d’être empoisonné. Doucement, mon corps se plia en deux avec la douleur. Il résistait comme il le pouvait pour ne pas perdre connaissance. Les plantes sont parvenues jusqu’à moi, elles étaient en train de me faire prendre conscience que je devais reprendre mes esprits. J’ai entendu cette voix, je l’ai suivi jusqu’à la lumière.
J’ai inhalé une grande quantité d’air, comme si je revenais d’une séance en apnée beaucoup trop longue. Mes yeux ont retrouvé leurs couleurs d’origine, Amy est retournée à sa place et je ne suis pas certain de comprendre comment j’avais perdu mes esprits. J’ai regardé les alentours, comme pour essayer de me rappeler où je me trouvais et qui était cette femme en face de moi.
« Est-ce que j’ai… perdu mes esprits ? Qu’e… qu’est ce qui s’est passé ? Il n’aurait pas dû je… je prends des médicaments. Il n’aurait pas dû. Je… je suis désolé. »
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Dim 9 Juil 2023 - 23:26
Ce qui est pratique avec les démons, c'est qu'ils parlent beaucoup. Vraiment... beaucoup. Une petite question par ici, une insinuation correctement placée par là, une légère pointe piquant leur orgueil et ils déblatèrent à n'en plus finir. Mais le problème est aussi qu'ils mentent comme des arracheurs de dents. S'il est donc facile de leur extirper des informations, il n'est jamais garanti qu'elles soient véritablement fiables.
Nimue apprend donc qu'Amy préfère éviter de faire du mal à Joey, dans l'idéal, mais que si l'envie lui en prend ou que les conditions le "nécessitent", à son regard tout du moins, il n'hésitera pas un seul instant. En l'occurrence, Nimue a tendance à croire que ce qu'il lui dit est l'absolue vérité. Elle devra donc en tenir soigneusement compte dans l'avenir, qu'il soit proche ou plus lointain.
De nouveau, les deux matous sont projetés dans les airs, mais cette fois avec beaucoup plus de violence. Ils retombent cependant gracieusement sur leurs pattes mais, incommodés par cette décharge d'énergie un peu trop forte, se font immédiatement remplacer par deux congénères sortis de nulle part.
Arquant un sourcil tout en avalant une petite gorgée de thé, l'expression qui trône alors sur le visage de la médium semble dire "Je vous avais prévenu".
- C'est ce que nous verrons...
Ces mots sont prononcés d'une voix très douce, alors que la tasse émet un léger bruit de céramique qui s'entrechoque lorsqu'elle la repose dans la sous-tasse finement ouvragée de quelques dorures. Amy repart dans les limbes qui, à défaut d'être les siennes, sont malgré tout préférables pour son hôte.
- Ne vous excusez pas. Lance t'elle d'une voix posée et bienveillante à l'adresse de Joey, alors qu'elle récupère la tasse installée devant lui en ajoutant. Ne buvez pas ceci. Je vous rapporte quelque chose d'autre. Conclue t'elle en emportant le plateau avec la théière et sa tasse.
Lorsqu'elle réapparait, ayant intentionnellement laissé passer une bonne dizaine de minutes afin que le jeune homme reprenne son souffle, tout autant que ses esprits, Nimue pose devant lui un très grand verre dont le contenu, de la couleur d'un joli crépuscule d'été, semble assez épais.
- Le millepertuis vous protègera contre les nécromanciens, l'angelica vous rendra imperméable à la prise de contrôle du démon, une pointe de clou de girofle pour soutenir votre psyché, quelques feuilles d'armoise vous aideront à vous détendre. Et un peu de pomme et d'orange pour rendre le tout un peu plus buvable. Achève t'elle dans un sourire encourageant, en l'engageant de la main à boire cul sec.
C'est l'une des rares alternatives qu'elle a trouvée pour pouvoir aider son prochain quand cette étrange et mystérieuse force l'en empêche. Car aussi puissante semble t'elle être, elle ne peut rien contre le si simple et si basique mariage de quelques plantes issues de la nature qui les entoure.
Elle ne peut cependant pas lui révéler pourquoi elle a inclus une plante protégeant du pouvoir des nécromanciens. Elle espère simplement que cette mention attirera son attention et qu'il trouvera la réponse par lui-même.
- Ce breuvage pourrait vous libérer de vos médicaments.
Elle lance une bouteille à la mer, souhaitant de tout coeur qu'il s'en saisisse. Mais cela reste et doit rester sa décision. S'il le demande, elle lui donnera la composition exacte du mélange. Elle lui apprendra comment il doit faire, comment il doit s'y prendre, ou trouver les plantes dont il aura besoin.
- Amy vous permet il, volontairement ou non, d'entendre tout ce qu'il s'est passé ou dois-je vous résumer notre charmant entretien ? Demande t'elle dans un sourire, afin que la culpabilité de ce pauvre garçon ne l'étouffe pas une fois encore.
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Lun 24 Juil 2023 - 22:45
« Parler ou voir, il faut choisir. » ft. Madame Xanadu
_____Les mystiques ont toujours eu leur petit secret pour manipuler les créatures magiques supérieures. Ils ont leurs petites astuces pour les manipuler et faire ce que bon leur semblait. Ils avaient ce don qui me fascinaient, une capacité presque innée que je ne serais jamais capable d’égaler. Avec de l’entrainement, peut-être que je pourrais être meilleur mais au fond, c’est trop dangereux. Après l’épisode douloureux de Trigon, je savais que cet environnement était trop toxique pour moi et que j’étais une cible plus qu’autre chose. Si ça ne tenait qu’à moi, si je n’étais pas dos au mur, je serais déjà loin de tout ce monde. Malheureusement, Amy m’avait plongé dans ce monde remplis d’inconnu. J’avais rencontré des personnes formidables et d’autre individus à la morale un peu plus douteuse mais jusqu’ici, personne n’était parvenu à comprendre mon problème. Parfois, j’avais juste peur d’être une simple bête de foire, le cas particulier qui défie l’une des lois de la réalité et qu’il faut étudier pour trouver les failles. J’essayais d’apercevoir les premiers signes et de prendre la fuite quand je n’avais plus confiance en la personne. Arcane m’avait déjà fait endurer de nombreux rituel douloureux. Je ne voulais pas revivre ça.
J’ai mis du temps pour me remettre de mes émotions. Même si j’ai l’habitude de perdre le contrôle de mon corps pour une période indéterminée, on ne se fait jamais à cette sensation désagréable, que ça soit avant ou après la possession. Mes mouvements étaient assez lents. Ces effets secondaires étaient amplifiés par ma prise de médicaments. Je n’ai même pas eu le temps de prendre une gorgée de ma boisson chaude, que Xanadu la repris en me demandant de ne pas boire une autre gorgée. Est-ce qu’elle avait joué avec mon esprit pour réveiller Amy ? Je l’ai attendu patiemment jusqu’à son retour où elle me proposa une autre tasse de thé bien chaude. L’odeur était différente, j’ai rapproché mon visage de la douce chaleur de la vapeur d’eau parfumée. J’avais la sensation que cette brume arrivait à me donner l’énergie dont j’avais besoin. Sans me laisser dans l’incompréhension, elle a pris la peine de m’expliquer les bien faits de ses plantes. J’ai posé mes mains sur cette dernière pour en aspirer la chaleur presque réconfortante.
« Je ne suis pas certain de pouvoir me débarrasser de mes médicaments. Je… » Qu’est ce qui pouvait m’en empêcher ? « Je suis suivi médicalement par de nombreux médecins. Ils sont… très vigilent sur ce sujet, je ne peux pas leur mentir. Je risquerai d’avoir des problèmes. »
Et peut-être qu’au fond, je ne voulais pas me débarrasser d’eux. J’avais pris l’habitude d’avaler ces gélules, c’est comme prendre un petit déjeuner le matin, avec les effets qui vont avec. C’était peut-être une addiction que je ne voulais pas avouer, ou est-ce que j’étais trop sceptique envers l’effet de ces plantes ? Non, c’est stupide, surtout venant de ma part et de ce que je pouvais prendre pour atténuer mes douleurs.
« … mais merci. C’est une boisson très agréable. »
J’avais déjà commencé à prendre une première gorgée. Elle était encore chaude mais je n’y étais pas très sensible. Je finissais par m’adapter à la douleur avec Amy et je commençais à en prendre conscience, c’était effrayant. Avec ce petit moment de calme, Xanadu a voulu en savoir plus sur notre fonctionnement, sur ce que j’étais capable de faire et réciproquement. C’était des questions que j’avais l’habitude de répondre, ce n’est pas la première fois qu’on me la posait. Les personnes qui m’avaient été attribué par le gouvernement avait le même d’interrogatoire.
« Non, Amy a des capacités qui lui permette de voir ce que je vois. Malheureusement, il peut faire beaucoup de chose que je ne peux pas faire. Il peut voir à travers mes yeux, même en étant inconscient. Il peut utiliser mes pouvoirs, mais je ne peux pas utiliser les siens. Je pense qu’il y a une raison mystique derrière tout ça. Je me doute qu’il a été très charmant à votre égard. Il n’est pas un grand amateur de magicien. Il les déteste tous, il ne fait pas réellement de différence là-dessus. Tant qu’il ne vous a pas blessé… »
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Mar 3 Oct 2023 - 10:05
Le chemin de vie d'un être, quelle que soit son espèce, à tout âge, quelle que soit sa dimension, est jalonné d'intersections. Chacune d'entre elle incarne autant de labyrinthes qui débouchent sur des issus, ou bien des impasses... Joey est aujourd'hui à la croisée de plusieurs routes, mais il n'est pas encore prêt à franchir les étapes qui le mèneront vers certaines d'entre elles.
La dame à l'ample chevelure de jais l'écoute avec attention, se contentant d'hocher la tête sans le juger ni exprimer la plus petite opinion. Chacun est libre de ses choix, du chemin qu'il décide d'arpenter. Et si certains sont clairement plus faciles que d'autres, la facilité n'est pas toujours la meilleure des options.
- Je vous en prie. Répond elle simplement dans un hochement de tête poli, alors qu'il la remercie pour la boisson offerte.
Un sourire pétri d'indulgence anime brièvement ses traits quand il poursuit, essayant visiblement de trouver une raison valable, plausible, justifiée, qui expliquerait pourquoi le Démon peut voir à travers ses yeux, et non l'inverse.
- La possession d'une âme n'est pas un contrat équitable. Pas quand il est conclut dans les circonstances qui sont les vôtres, sans que vous n'ayez eu la possibilité de faire un choix. Sans que vous n'ayez eu la possibilité de l'accepter de votre plein gré. Commence t'elle d'une voix aussi douce que calme.
- L'équilibre des forces n'est donc pas maintenue. Et cela prend sa source en la volonté d'Amy de vous nuire, de vous utiliser, d'une manière ou d'une autre. Il n'y a aucun équilibre mystique... dans la relation qui vous unit à cette entité. Elle prend et vous vous contentez de donner et de subir.
En d'autres termes, Nimue tente de lui faire comprendre qu'il n'y a pas la moindre raison valable qui rendrait plausible, justifié, que le démon puisse voir et entendre à travers lui, et pas l'inverse. Les forces ne sont pas égales.
- Une possession forcée est toujours au désavantage du possédé et à l'avantage de l'entité. Si vous devez chercher une raison pour laquelle il peut voir et entendre, et vous non, elle ne trouve pas sa source plus loin que dans ce simple constat. Achève t'elle d'une voix qui se veut encourageante.
Il doit comprendre... Il doit réaliser qu'il n'est qu'une victime d'Amy et de ses pouvoirs. Et, surtout, il doit réaliser qu'il lui appartient de faire le choix qu'il en soit autrement. Mais... cela doit venir de lui.
D'un mouvement délicat, Nimue saisit le paquet de cartes qui traîne sur la table et se met à battre les fines cartes de papier glacé d'un mouvement qui parait aussi distrait que léger.
- Il reste une étape. Souhaitez-vous poursuivre, Joey ? Demande t'elle alors que les cartes s'extraient les unes après les autres du paquet, et se mettent à léviter telle une nuée de papillons tout autour d'eux.
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Mer 15 Mai 2024 - 1:13
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_____Pour expulser cette nervosité qui me broyait les organes internes, mes lèvres ne cessaient de rencontrer la chaleur de cette tasse et sa boisson apaisante. Je suis en territoire inconnu, la magie ce n’est pas mon truc, c’est elle qui m’a capturé et m’a jeté en pâture. Après des mois d’errance, j’ai fini par comprendre que pour m’en sortir, je devais en comprendre les règles, apprendre l’impossible. Lorsqu’on a été élevé dans une famille cartésien, il est difficile d’imaginer que des cartes pouvaient deviner ma vie et mon destin. On préférait croire à la grosse coïncidence plutôt que d’accepter que des morceaux de papier pouvait être aussi juste. Mon esprit était encore un peu chamboulé par cette intervention surprise de mon parasite. La sensation était toujours la même mais elle demeurait toujours aussi désagréable, celle de perdre le contrôle de son propre corps, l’impression qu’un alien va s’extirper de tes tripes, rien d ‘agréable.
J’ai essayé de cacher mes peurs, ce sentiment d’égarement qui ne me lâchait pas depuis que j’étais entré dans la boutique. Je buvais les paroles de la cartomancienne en même temps que je terminais ma tasse de thé. Je suis nerveux, je ne peux pas vraiment le cacher. Elle n’était pas étrangère à ce genre de situation, même si je restais un cas spécifique. Avec Amy, il nous est déjà arrivé de coopérer pour s’en sortir, seulement parce que nos vies sont liées. J’étais conscient qu’il ne suffisait pas d’être lié à démon pour qu’il devienne ton ami, surtout quand ses ambitions sont de voler tes dons de manipulations mentales. Je sens mes muscles tiraillés à chaque passage, sa force est tellement imposante qu’il serait surement capable de me broyer les os.
Avec le temps, j’avais appris à reconnaître les symptômes, à analyser mon parasite pour savoir de quoi il pouvait être capable. La force démoniaque sera toujours plus puissante que celle d’un être humain qui vient à peine de revenir du monde des morts. A force de recherche en compagnie de ce cher Constantine, j’avais appris qu’il existait des théories, des méthodes qui pouvaient m’aider à me débarrasser de lui, mais ça ne serait pas sans conséquence. Il fallait jouer avec ma vie, en prenant le risque que le démon parvienne à écraser mon existence et voler mon enveloppe charnelle. Pour l’instant, je n’étais pas prêt à prendre ce risque et je ne voulais pas confier ma vie à un type comme John.
Mes pensées filent et se perdent au fur et à mesure des explications de Xanadu. J’ai essayé de redescendre sur Terre au moment où elle mentionnait une dernière étape. Après avoir été victime d’une nouvelle possession, le stress est venu m’envahir. J’ai reposé doucement la tasse sur le guéridon, observant les cartes qui n’attendaient plus qu’un nouveau tirage. Mes lèvres tremblaient légèrement.
« Heu, oui. Une dernière étape ? Laquelle ? »
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Re: Parler ou voir, il faut choisir / New-York [Joey Wilson] Dim 19 Mai 2024 - 21:53
Un délicat sourire passe sur les traits de la médium lorsque Joey l'autorise à poursuivre. Une séance ne saurait être réellement productive tant qu'elle ne parvient pas à son terme. Mais une séance entière est également éprouvante pour celui ou celle qui y est soumis. Et, dans ce cas particulier, lorsqu'une possession et un être démoniaque entrent en jeu, aller jusqu'au bout est d'autant plus éreintant pour l'esprit et pour le corps.
- Le Futur.
Contrairement aux tirages précédents, celui-ci prend une tournure bien différente. Dans un premier temps, le regard de la dame à la longue et lisse chevelure d'ébène se teinte d'un blanc opalescent, comme si la couleur avait déserté son regard aveugle. Dans un second temps, alors que sa main s'élève au-dessus de la table de bois, les cartes se mettent à bouger toutes seules et à battre une mesure imaginaire.
Au bout de quelques secondes de cette danse aérienne, les fines cartes de papier tournant et ondulant dans la pièce, trois tombent lourdement sur la surface de bois caramel et claquent dans un bruit mat, comme si chaque carte pesait bien plus lourd qu'il n'y paraissait.
La carte tout à gauche se retourne dans la direction de Joey, sans que Nimue ne s'en saisisse. Un immeuble de pierre y figure. Il ressemble à n'importe quel bâtiment lambda où se massent des appartements de toutes les tailles, des familles, des gens habitant seuls. Un jeune homme à la chevelure blonde est appuyé sur le rebord d'une fenêtre à quelques étages du sol. Il semble plongé dans ses pensées. Et alors qu'il fixe un horizon que lui seul peut percevoir, des lianes sombres aux épines tranchantes pénètrent par la fenêtre ouverte alors que son attention est portée ailleurs.
- La Corruption. Dit-elle en pointant l'image de l'index.
- Elle vous met en garde contre la pourriture qui s'immisce dans votre environnement, sans que vous ne vous en rendiez peut-être compte. Si vous avez prévu de déménager, vous devriez prendre garde à votre futur logement. Conclut elle d'une voix posée, comme si elle venait de lui conseiller de vérifier la plomberie avant de déballer ses cartons.
Comme la première, la carte du milieu se tourne d'elle-même vers Joey, alors que la médium achève ses derniers mots. L'illustration symbolise un chat. Son poil est d'un rouge incandescent, sa toison hirsute. Ses crocs dépassent de sa gueule, suintant d'un liquide verdâtre fumant. Ses oreilles taillées en pointe ressemblent à deux lames acérées et il porte un regard mauvais sur celui qui le contemple, à savoir Joey. Difficile de trouver l'animal sympathique, pour peu qu'il en soit réellement un.
- Hum...
Pour la première fois depuis le début de la séance, Nimue dodeline de la tête en direction de la carte, sans la citer directement après qu'elle eut été retournée, comme si elle hésitait sur le nom à lui donner ou, peut-être, la signification dont elle s'entoure.
- Cette signification n'est jamais sortie jusqu'à aujourd'hui. Déclare t'elle alors que son regard opalescent n'a toujours pas retrouvé ses couleurs.
- Nous l'appellerons L'Horcruxe.
Un léger sourire passe subrepticement sur le visage de la dame, visiblement satisfaite de sa trouvaille. Et si la grande douceur qui la caractérise, et ne la quitte que rarement, auréole toujours sa personne, le timbre de sa voix est autrement plus sérieux lorsqu'elle reprend la parole.
- A votre âge, je suppose que vous avez lu ou vu les Harry Potter. Cette carte implique peu ou proue le concept de l'Horcruxe si ce n'est que l'âme est entière et non scindée et, qu'en l'occurrence, le réceptacle semblera être un animal.
Qui a dit que les Fae millénaires n'aimaient pas la littérature pour ados...
Lorsque la dernière carte se retourne, celle qui se trouve à la droite de Joey, l'illustration qui trône sur la carte est des plus dérangeantes. Le calme dont se pare Nimue ne semble souffrir d'aucune altération, cependant... ses mâchoires se crispent presque imperceptiblement lorsque la carte se dévoile.
Mauvais présage. Très... mauvais présage. L'avenir qui tournera mal.
Un homme est allongé sur le sol, au centre d'un pentacle. Ses traits sont flous, tout comme la couleur de ses cheveux ou le moindre signe distinctif qui permettrait de le reconnaitre. Comme si la carte refusait qu'il soit identifié. Des bougies sont placées aux quatre points cardinaux mais elles sont renversées, éteintes, leur cire figée en une marre blanchâtre sur le sol de pierre. Le cercle qui entoure le symbole est rompu à plusieurs endroits et en son coeur, tout près de l'homme, un gouffre béant d'où sortent des flammes noires et rouges qui lui lèchent les chevilles.
- Le Sortilège.
Elle conserve quelques minutes de silence. De longues, un peu trop longues minutes de silence. Son regard redevient normal, alors que le vert si tendre de ses iris reprend ses droits. Il reste toujours assez difficile de définir ce qu'elle regarde, mais cela est un peu moins dérangeant que les deux orbites blancs qui faisaient face à Joey jusqu'à présent.
- Cette carte n'annonce rien de bon Joey. Vous voyez les bougies... Dit-elle en indiquant du doigt les quatre chandelles éteintes et renversées. ...le cercle rompu... Elle désigne les zébrures qui parsèment le symbole. ...ainsi que cette faille... Poursuit-elle en indiquant le gouffre d'où sortent les flammes. Rien de tout cela n'est normal. Ce sont les alertes qu'un rituel va mal tourner.
Nimue se lève et l'abandonne sur ces mots, sans rien ajouter de plus. Comme pour les précédents tirages, elle quitte le petit salon pour la cuisine, mais elle en ressort si rapidement que l'on dirait qu'elle n'a fait qu'un aller retour sans autre but que de se dégourdir les jambes. Pourtant, est-ce portant un plateau avec une nouvelle théière et une tasse, qu'elle réapparait dans le cabinet.
- Buvez ça.
Elle lui tend une tasse remplie d'un liquide ambré qui dégage quelques volutes de fumée blanche. Des arômes de cannelle, de biscuits au beurre, de gingembre s'en échappent. Le ton qu'elle emploie est ferme, comme s'il était nécessaire qu'il boive. De tous les tirages, le futur est systématiquement celui qui provoque le plus de bouleversements. Il est donc celui qui a besoin de la béquille la plus solide et du breuvage le plus réconfortant.