L'Etrange lueur de la Maison Désirée. [Ballistic & Frankenstein]

Si on lui avait demandé son avis, Frankenstein aurait dit qu'il avait été trop bon sur le coup. Le Creature Commando comptait quand même des membres plus appropriés que lui dans ses rangs pour ce genre de mission, le Dr. Nina Mazursky par exemple, un amphibien dans le bayou ça avait plus de sens. De la même façon, puisqu'il s'agissait d'une simple mission de reconnaissance, pourquoi l'avoir expédié dans cet enfer humide ? Comme une réponse, l'implant de communication qu'il avait dans la tête se mit à crépiter :
-Frankenstein, voici les données que vous avez demandé sur la Maison.

Il y eut un temps de latence, puis un nouveau crépitement avant que la transmission ne reprenne, une voix féminine au ton monotone et mécanique se mit à énoncer les faits connus.

-La Maison construite aux portes du Bayou fut acquise en 1831 par une noble famille créole du nom de Deville, le Dr  Xavier Deville avait épousé une jeune veuve superbe du nom de Désirée [nom manquant] qui avait enterré ses deux précédents maris, le deuxième quelques mois à peine avant ses nouvelles noces. Le couple nouvellement installé donnait de fastueuses réceptions au sein de cette maison immense et luxueuse mais la rumeur poursuivant Désirée et les morts mystérieuses de ses anciens maris n'avait cessé d'enfler au fil des ans. On parlait à voix basse de cérémonies étranges auxquelles se livrait la jeune femme au plus sombre de la nuit.
C'est en 1838 que la Maison acquit sa réputation funeste. Au coeur de l'été, le Dr Deville succomba à une étrange maladie et laissa sa veuve seule dans l'immense maison entourée de ses esclaves. Quelques rares visiteurs rapportèrent comment Désirée se montrait particulièrement cruelle envers ses esclaves, les brimant et les battant régulièrement sans raison apparente. Les malheureux graignaient leur maîtresse comme le diable et on murmura qu'elle avait appris d'une façon ou d'une autre les plus sombres secrets du vaudou.
En 1840 un incendie se déclara et certains espérèrent voir cette maudite maison tomber en cendres. Lorsque les secours arrivèrent, Désirée les attendait seule devant les grilles de la batisse en flammes, mais elle leur interdit d'entrer ou d'éteindre l'incendie. Choqués par cette attitude et par le fait qu'aucun esclave ne semblait s'en être sorti, les secours ignorèrent la demande de Désirée et entrèrent malgré tout. Ils eurent toutes les peines du monde à éteindre le feu qui avait détruit une aile entière de la Maison mais lorsqu'ils y parvinrent, beaucoup regrettèrent de ne pas avoir laissé se consummer l'édifice en entier. On trouva parmi les décombre de nombreux corps calcinés qui présentaient des mutilations qui n'avaient visiblement rien à voir avec les flammes. Par ailleurs, l'aile de la Maison épargnée par le feu révéla d'autres horreurs du même ordre, témoignage atroce des horribles activités auxquelles se livrait Désirée. La femme fut emprisonnée et les décombres furent fouillés. Dans la cour intérieure on déterra une douzaine de squelettes auxquels manquaient des membres et on retrouva des livres impies qui furent immédiatement brûlés.
Curieusement, il fut décidé vers 1860 de reconstruire la Maison qui fut baptisée du nom de sa démoniaque maîtresse, la Maison Désirée. Plusieurs propriétaires se succèdèrent derrière les grilles menaçantes de la demeure mais peu restèrent plus d'un an dans les lieux, parlant de voix, de lueurs et de trous qui apparaissaient mystérieusement dans la cour et dans le sol de la cave. La Maison Désirée servit un temps d'hôpital pour les soldats sudistes de la Guerre de Sécession, puis de cabaret jusque la fin des années 1910. La maison fut abandonnée par la suite, utilisée par des distilleurs clandestins durant la prohibition mais un accident d'alambic fit exploser et s'enflammer à nouveau l'aile qui avait été détruite des années plus tôt. Plus personne n'osa approcher la Maison Désirée jusqu'à présent qui est désormais réputée comme étant la maison la plus hantée de ce pays."

    Frankenstein écoutait attentivement ce récapitulatif, sans montrer une inquiétude particulière. Sa nature même le vaccinait contre la peur du surnaturel. Il avançait inexorablement vers l'endroit qu'on lui avait désigné, là où se trouvait le domaine des Deville au centre duquel se dressait la Maison à demi détruite. Si on l'avait expédié ici ce n'était pas pour chasser des fantômes ou enquêter sur la nature des événements qui s'y étaient produits. La raison de sa présence ici était que depuis quelques semaines, durant les nuits d'orage qui frappaient régulièrement la région, on avait vu quelque chose de particulièrement étrange. Là où certains parlaient de lueurs curieuses pouvant être imputées aux feux-follets, à présent il s'agissait d'un véritable rayon de lumière qui partait de la Maison et s'élevait jusqu'aux nuages bien au-dessus d'elle. L'orage menaçait, les prévisions avaient vu juste, si l'étrange lumière devait se manifester, Frankenstein était là pour en découvrir la nature.
    Alors qu'il poussa la grille rouillée et grinçante, un premier éclair déchira le ciel suivi d'un profond grondement. Quelques secondes passèrent alors qu'il venait de poser ses lourdes bottes de cuir dans la cour envahie par la végétation. Il constata l'absence totale des insectes qui peuplaient le Bayou et qui avaient formé un nuage bourdonnant autour de sa tête durant le début de son expédition. Peu confiant concernant la suite des événements, il dégaina la lourde épée qu'il portait dans le dos et se tint sur le qui-vive. Il n'était plus seul, il avait distinctement entendu des pas qui s'approchaient. Un nouvel éclair parcourut le ciel nocturne et la pluie se mit à tomber à torrents. Trempé, Frankenstein attendait.

THIS IS A HIIIIIIIGWAY TO HEEEEELL, HIIIIIGWAY TO HEEEELLLL

La route était longue entre Gotham est le bayou de St-Roch. Dans son 4 x 4 aux vitres teintées, la musique résonnait lourdement. Quelqu'un avait appelé la police et le numéro avait été relayé à l'ancien QG du Blood Pack qui était la maison de Ballistic. C'était une ligne que toutes les autorités du pays connaissaient, du moins il l'espérait, il avait distribué tellement de cartes d'affaires c'était éreintant. La maison désirée dans les bayous semblait avoir repris vie. Pour être honnête, il ne connaissait absolument rien de cette maison, outre que des phénomènes étranges s’y produisait et que dernièrement une toute nouvelle étape d'étrangeté s’était fait connaître. Au départ peu intéresser, mais quand la dame à l'autre bout du téléphone avait dit, c'est comme si la maison avait été parasitée par... il avait cessé d'écouter. Les clés avaient tourné dans le contact, le GPS avait reçu une adresse approximative et en route.

Il espérait trouver sur place une cache d'un des 7 parasites extraterrestres qui l'avait contaminé. Les chances étaient très minces, mais il n'hésita pas. Il répondait régulièrement à de fausses alertes, mais il valait mieux tous les vérifier. Si un jour, il arrivait sur place avant une escouade de police et qu'il s'agissait bien d'Angon, il leur sauverait tous la vie. Après de nombreuse, heure de route, il abaissa le volume de la musique, et commença à être plus discret. Il se stationna a 2 kilomètres de l'endroit indiqué par son GPS et sortit. Il alla à l'arrière du véhicule et ouvrit la porte. Il choisit son épée, son traditionnel mini-gun Plood Pack, et mit un grenade laucher à sa ceinture avec tout se qu'il y avait nécessaire de munitions dans ses différentes pochettes. Puis parti directement dans le chemin.

La pluie ne cessait de tomber sur sa cuirasse naturelle et sur ses cheveux. Fort heureusement, il ne risquait rien en terme de rouille, car son armure était sa peau. Dans le noir de la nuit, seuls les éclairs éclairaient son chemin. Il n'en avait pas réellement besoin, car il voyait parfaitement dans la nuit. Arrivé aux grilles il remarqua que quelqu'un entrait sur le domaine. Une vraie gueule de monstre, verte. Pas un parasite, mais c'était néanmoins inquiétant. Il pointa son arme vers la tête d'extraterrestre.

Hé! concours de beauté, on terrorise le voisinage?

La pluie battait la végétation tout autour et l’atmosphère déjà lourde et électrique s’était chargée de l’odeur de terre détrempée. Frankenstein avait constaté que la végétation aux abords de la maison presque en ruine avait revêtu des formes étranges. Les arbres étaient tordus selon des formes grotesques et les vestiges de plantes ornementales comme quelques buis semblaient avoir adopté les postures d’hideuses créatures. Si cette maison n’était pas hantée, alors c’était qu’il se trouvait sur un décor de cinéma tant tout concordait à remplir les critères. Pour parachever le tableau, au milieu de ce qui avait dû être une pelouse, étaient disposées des statues aux poses classiques mais, rongées par la végétation et le temps, elles ressemblaient tout à fait à des cadavres fraîchement sortis de leur tombe.
Il n’eut guère le temps d’observer plus encore le décor de cauchemar qui l’entourait, car sous un éclair était apparu un visiteur.
Frankenstein s’attendait à rencontrer une manifestation quelconque, peut-être même une créature venue d’une autre dimension, ça ne l’aurait pas choqué outre mesure. Dans la pénombre à laquelle il était habitué il distingua la silhouette colossale de l’intrus, cette chose n’était assurément pas de ce monde. La créature était massive, sa peau semblait colorée de rouge et des excroissances ornaient son visage telles les cornes d’un démon, exactement comme on les représentait généralement. Assurant sa prise sur la garde de son épée, Frankenstein se tenait prêt quand le démon lui adressa la parole, à sa grande surprise.
-Hé! concours de beauté, on terrorise le voisinage?
De sa voix caverneuse, Frankenstein lui répondit.
-Démon, je ne suis pas venu pour toi et je ne sais pas qui tu es, mais je ne vois aucun inconvénient à te passer sous le fil de mon épée si c’est ce que tu désires.
Leurs voix semblaient iréelles dans cet univers nimbé de mystère où règnaient les bruits de la nature.
Il attendit la réaction de l’intrus, sans savoir que sa propre intervention risquait d’envenimer la situation qui s’annonçait déjà plutôt mal. Si ce monstre était la raison des phénomènes étranges qui animaient depuis peu la région, alors il le convaincrait d’une façon ou d’une autre de les faire cesser. Il s’étonnait cependant de l’équipement étrangement moderne du démon, sans pour autant réduire sa méfiance.

Démon?

Kelvin eu un sourire mauvais, menace + insulte = danger. Il avait une épée parfaite on la jouerait comme ça. Ballistic rangea son fusil et détacha l'épée qu'il avait dans le dos afin de la pointer vers l'avant, vers l'extraterrestre étrange qui ressemblait à un monstre de film d'horreur. L'épée était assez longue, pour n'importe qui il aurait eu été d'une épée à 2 mains. Pour les grosses mains de Ballistic c'était également une possibilité, car le manche le permettait, mais il avait assez de force pour la tenir à une seule main. De petite franche terminant la fin du pommeau.

Essaie pour voir.

Ballistic n'attend pas une seconde de plus. Il faut dire que l'ambiance, la pluie , la maison étrange à l'arrière et les attributs physiques de lui-même et de l'autre poussaient à l'agressivité. L'agressivité ou la peur probablement, mais depuis son accident la peur était beaucoup moins présente en lui. Il avait la force de résister à presque tout. Il fonça donc l'épée traînant un peu vers l'arrière afin de se donner un bon élan pour frapper.

Pour ajouter à la scène détaillons la un peu plus: l’épée de Ballistic traînait légèrement par terre. Laissant un petit sillon creuser dans la terre mouillée de l'entrée de la maison. La porte grinçante était toujours dans la position que Frankenstein l'avait laissé la rouille rendait le tout plus stable sans la force pour l'ouvrir. La pluie avait redoubler d'effort comme si les anges pleuraient l'attaque de deux de ses alliées l'un contre l'autre et dans une colère plus forte, une déchirure sous la forme d'un éclair suivit immédiatement par son tonner retentissant vint éclairer la nuit lorsque l'épée de Kelvin frappa en direction du monstre de Frankenstein.

Frankenstein grinça des dents tandis que les épées s'entrochoquèrent dans un bruit métallique qui couvrit un instant le tonnerre. Son démoniaque adversaire était fort, très fort même, et bien qu'il parvïnt à parer le coup facilement, ses lourdes bottes s'enfoncèrent dans la boue lors du choc. Le démon était peut-être très fort, il était peu probable qu'il possède les talents d'escrime séculaires du mort-vivant. Frankenstein imprima une colossale pression dans son arme afin de repousser l'épée de son adversaire, puis il effectua un moulinet, chose improbable avec une épée aussi lourde, afin d'obtenir une position plus confortable.

Au milieu des éléments déchaînés, la lutte entre les deux adversaires qui ne s'étaient jamais rencontrés, avait quelque chose d'un combat antique entre deux forces égales mais opposées. Les lames des combattants réfléchissaient la lumière des éclairs tandis qu'un halo de pluie accompagnaient leurs mouvements à la force inouïe. Frankenstein grognait, comme s'il était effectivement le monstre qu'on imaginait, les boulons à son cou éméttaient de temps en temps quelques étincelles bleutées et son corps rapiécé exhalait une odeur nauséabonde sous l'effort, mélange de chair embaumée et de train électrique. Ses yeux semblaient également animés d'une énergie mauvaise mais dénuée d'intelligence au milieu de ce visage couturé.

La maison était le cadre idéal pour cette lutte terrifiante. La pluie qui s'abattait ne suffisait pas à couvrir l'odeur de mort qui s'en échappait. Si les combattants avaient été plus attentifs, ils auraient détecté cette vibration funeste qui provenait des profondeurs de la bâtisse, un grondement qui n'avait rien à voir avec l'orage. Frankenstein n'en avait pour le moment pas conscience. Son esprit était tourné vers le combat, la colère l'animait une fois encore alors que son bras couvert de coutures fit tournoyer son antique épée vers le bras de son ennemi dans le but de le trancher et ainsi de le désarmer.

Ballistic adorait le combat. Kelvin lui était moins friand des attaques frontales. Toute sa vie, il s’était spécialisé dans le fait de rester loin des combats sans pour autant les éviter. Sa formation de tireur d'élite lui permettait de participer au combat de loin. C'était la meilleure façon pour rester en vie, le réflexe de fuite était supprimé et le fait d'être si loin de la cible permettait un détachement sentimental plus facile. Depuis qu'il était devenu Ballistic, les choses avaient changé. Les combats ne lui semblaient plus si effrayants. Il prenait plaisir même à combattre au corps à corps et la sentimentalité de ses actes n'existait plus vraiment face aux cibles qu'il avait choisi de combattre. De plus la haine et la colère passaient beaucoup mieux dans un combat au corps à corps que dans un tir de sniper et de la haine et de la colère, il en avait beaucoup à donner.

Les coups s’enchaînèrent et aucun des deux ne semblait flancher. Ballistic pensa pendant un moment qu'il pourrait prendre son fusil pour mettre fin rapidement au combat, mais il avait choisi l'honneur dans ce combat il allait le respecter. Il remarqua le coup du monstre qui émettait de petits éclairs de temps à autre. Il se demandait quand cette charge accumulée allait le frapper. Il avait rencontré nombre d'extra-terrestre et certain avait des capacités étranges, il s'attendait à être frappé par la foudre prochainement. Un gros coup de tonnerre d'ailleurs le déconcentra, car il s'attendait à recevoir une charge électrique. Mais c'est plutôt l'épée de Frankenstein qui vint se frapper sur son bras.

Évidemment sa peau encaissa tout le choc. L'épée du monstre ne traversa pas la peau. Elle se frappa dans un bruit fracassant de métal contre métal. La peau de Ballistic ne présentait même pas d'égratignure. C'était tout simplement comme, s'il ne s’était rien passé. Il saisit donc l'occasion pour placer son épée sous la gorge de son adversaire.

Tu ne peut pas me percer, ma peau est plus solide qu'une douzaine d'épées comme la tienne. Je te donne la chance de te rendre extraterrestre. Tout ce que je veux c'est que tu quittes notre planète, les spécialistes de Starlabs de Gotham pourront t'aider si nécessaire. Si tu t'obstines à combattre, je devrai te tuer. Crois moi, j'y arriverai et je m'amuserai beaucoup à le faire si nécessaire.

Le démoniaque adversaire était un habile bretteur, Frankenstein devait le reconnaître, mais être habile n'allait pas suffire, il lui faudrait être exceptionnel pour vaincre le Prince Non-Mort de la Vengeance.

-KLANG !-

Ca ce n'était pas prévu, alors que le puissant coup d'épée destiné à trancher la main du démon avait porté, la peau de ce dernier n'avait pas été entamée le moins du monde. Au contraire, le coup avait fait vibrer la lame antique, répercutant l'onde de choc jusque dans le bras de Frankenstein. La surprise lui fit manquer une passe d'armes et l'épée du démon se retrouva tout près de sa gorge couturée. Une décapitation n'était pas dans ses plans, même s'il avait déjà vu pire. Les dents serrées de colère il écouta parler son adversaire :

-Tu ne peut pas me percer, ma peau est plus solide qu'une douzaine d'épées comme la tienne. Je te donne la chance de te rendre extraterrestre. Tout ce que je veux c'est que tu quittes notre planète, les spécialistes de Starlabs de Gotham pourront t'aider si nécessaire. Si tu t'obstines à combattre, je devrai te tuer. Crois moi, j'y arriverai et je m'amuserai beaucoup à le faire si nécessaire.

En d'autres temps, Frankenstein aurait usé d'une botte secrète particulièrement retorse pour se tirer de ce mauvais pas et la créature rouge, peau de fer ou pas l'aurait sentie venir. Cependant, il n'effleura pas même la crosse de son steam-gun. A la place, il repoussa son adversaire d'un puissant coup de pied grâce à sa force colossale pour se dégager et prit le parti de répondre, gardant toujours son épée prête au cas où.

-Tu fais erreur créature de fer. Je ne suis pas plus étranger à cette terre que les herbes qui poussent dans ce jardin maudit où nous nous affrontons. La voix de Frankenstein était grâve et profonde, terrifiante mais étrangement posée. Je suis ici pour défendre le genre humain contre les abominations qui le menacent. Je connais Starlabs dont tu me parles et j'ai déjà travaillé avec eux, si c'est une ruse je le saurais rapidement.

A peine eut-il prononcé ces mots qu'il tenta d'établir une connexion avec le QG du S.H.A.D.E. grâce à son implant afin de vérifier les dires de son adversaire. Il y eut des grésillements et une voix indistincte lui répondit quelque chose d'incompréhensible avant que ça ne coupe. L'orage peut-être. Peu probable, l'implant était censé fonctionner en toutes conditions...
Il reprit.
-Je n'ai pas pour habitude de...

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Des profondeurs obscures de la maison, un cri inhumain s'était mis à retentir, entre le cri d'une femme et le hurlement d'une bête sauvage. L'air s'emplit d'une vibration atroce, qui aurait fait perdre l'esprit à n'importe quel humain ordinaire. Alors que Frankenstein tentait de comprendre d'où provenait ce cri, une lumière verdâtre éclaira la scène, éblouissante et irréelle. Elle nimbait les ruines de la maison et se projeta jusqu'au ciel orageux, exactement comme on lui avait décrit la chose. On entendit quelque chose comme le cri de mille voix au comble de la douleur tandis que les éclairs tombaient de plus belle.

Criant par-dessus le vacarme Frankenstein tenta de s'adresser à la créature de fer rouge.

-Laissons notre différend de côté pour l'instant, je crois que quelque chose ne va pas du tout ici !

Suite à ses paroles Frankenstein bien que toujours arrogant semblait plus calme, se qui créa l'effet communicatif à Ballistic. Il fallait dire que déjà le fait qu'il ne soit pas extraterrestre le calma presque aussitôt. Il ne rangea cependant pas son épée juste au cas ou c'était un mensonge. Il avait une sacrée gueule il fallait l'avouer. On aurait dit un Solomon Grundy mais trafiqué. Il faut dire que Ballistic n'avait pas vraiment la tête la plus ravissante et à la ressemblance certaine avec le monstre de Frankenstein le moral du livre lui revint à l'esprit. Qui était le véritable monstre des deux? Le différend ou ceux qui l'ont chassé pour être différents? Ballistic aurait presque eu des remords quand il commença à parler à propos de Star Labs. Tout ceci était irréel, pour n'importe qui regardant la scène où les deux géants de leurs voix caverneuses se toisaient et s'échangeaient des "politesses", on était en plein théâtre d'été.

Tout se chamboula cependant très rapidement quand un puissant cri de terreur se fit ressentir. Au même moment sans savoir pourquoi une image vint en tête de Ballistic. Celle de ses coéquipiers criant de douleur sous la mâchoire et les griffes meurtrières d'Agon ce soir précise ou tout a basculé. Il pouvait presque ressentir la chair dégoulinante se mélangeant avec l'haleine fétide du monstre. Puis l'image s'estompa afin de laisser place à un reflet vert des plus perturbants qui éclairait la maison et un second crie encore plus angoissant que le précédent vint à nouveau se percuter littéralement dans le cerveau encore fragilisé de Ballistic.

Il regarda un instant Frankenstein qui lui proposait de faire la paix, du moins pour le moment. Il ne lui répondit pas et passa sa main dans son visage afin d'enlever de la pluie qui coulait sans s'absorber sur son visage. Il le regarda à nouveau les yeux soulagés de quelques instants pluvieux. C'est seulement à ce moment qu'il décida de ranger son épée, la remettant dans son dos. Il se retourna vers la maison qui n'avait soudainement plus l'air si calme et abandonné. Le signalement était peut-être le bon, car de toute évidence quelques choses troublaient la quiétude de cette demeure.

Il se mit donc à marcher vers le grillage et passa dans la cour intérieure.

Alors tu viens?

Il avait prit la peine de parler sans se retourner. Les yeux toujours fixé sur la maison pendant qu'il marchait vers la porte. Il cherchait quelques choses, un signe, une apparition il ne savait pas, mais il cherchait. Les cultes sataniques et autres, il en avait eu son lot durant son passage dans les forgottens heros. Il préférait les extra-terrestres et le Blood Pack, les fanatiques et les "spectres" avaient quelques choses de plus dérangeant dans la compréhension du monde qui le mettait relativement mal à l'aise.

Ballistic un peu à l'avance entendit les grognements de Frankenstein. Le problème étant que le premier bien que non amical semblait classique. Le deuxième beaucoup moins. Quand il vit passer une main décharnée dans le ciel à sa droite, il savait que quelques choses clochaient. Ses yeux quittèrent la porte pour se porter sur le terrain qui semblait être une véritable machine à morts-vivants. Par réflexe humain il recula un peu se heurtant presque à Frankenstein. Puis se rappelant qui il était il sortit détacha rapidement le fusil qu'il avait à la ceinture.

Le fusil de Ballistic n'avait rien d'un fusil normal. C'était lors de son passage dans le Bloodpack qu'on l'avait équipé de cette arme démesurée. Beaucoup plus grosse qu'une arme classique son chargeur était immense. Les balles qu'elle contenait étaient si grosses qu'on aurait pu y voir d'énorme Kiwi, si ce n'était pas de leur forme classique et de leur couleur. (l'absence de poil également) Ballistic pointa l'arme devant lui. Il allait commencer à tirer quand son coéquipier de fortune parla.

"Nous ne vous voulons nul mal, vous n'êtes que les victimes de ce lieu, mais si vous souhaitez affronter ma colère mon épée achèvera ce que la mort n'a pas réussi à faire. "

Super Plan! tu veux leur raconter une histoire aussi?

Ballistic décrocha une grenade de son ceinturon de poitrine et la lança vers la gauche. Puis de tournant vers la droite, commençant à se douter de l'efficacité de son compagnon et de sa résistance, ne se souciait nullement de la porter possible de l'arme sur le monstre. Il commença donc à tiré. Un coup éclata une tête, le corps continua à avancer quand même. Visant ensuite le poitrail il réussit à faire tomber le corps à la renverse.

Humm deux balles... bha oui pourquoi pas. Une dans la tronche et une dans le coeur c'est comme à la fête foraine. Oui à Gotham on a de bizarre de fête foraine.

Ballistic tira. L'éclat de lumière que chaque coup portait venait éclairer la scène lorsque les éclairs n'étaient pas présents. Il regarda furtivement son compagnon pour se rendre compte qu'il était un combattant chevronné. Au final avoir Frankenstein comme allié sur ce coup se voudrait probablement une bonne chose. Malgré sa carrure ses mouvements se voulait agile et précis, si Angon était présent (se qu'il commençait à douter de plus en plus au vu des pouvoirs déployés) il ne serait pas de trop. De toute façon, peu importe la menace qui s'offrira à eux, elle était démoniaque et dangereuse.

[[ Hors-Jeu: Juste dire que j'aime notre Role-play. L'ambiance et tout, c'est vraiment sympathique ]]

[Hors jeu : Moi aussi j'aime notre rp, je suis content que ça te plaise, j'espère ne pas la jouer trop dirigiste, mais j'avais déjà cette vague idée de sujet et je suis très heureux que tu m'aies permis de me lancer sur le forum !]

[ Hors-Jeu: Non ça me va très bien, c'est mon premier Role-Play donc je ne savais pas trop comment faire tu me diriges bien c'est parfait]

Les cadavres bien que diminuant ne semblaient pas vouloir cesser. C'était embêtant, car outre gaspiller des munitions et du temps, il ne faisait rien de bon. Ces ennemies n'offraient aucun challenge et Kelvin doutait que les corps s'animassent d'eux même. C'était comme si au lieu de viser l'archer ils étaient entrain d'abattre les flèches une par une. Une méthode plus que discutable qu'il commençait à remettre en doute. Il se retourna pouvoir Frankenstein mettre le dernier coup de fusil assourdissant à une "flèche" particulièrement imposante. Puis il sonna enfin l'attaque vers la maison.

Je ne croyait pas que tu te fatiguerais des morts, avec ta jolie gueule. On aurait dit que tu m'avais invité à un dîner en famille.

Il perça un autre mort-vivant avec son lance-grenade et se tourna vers la porte qu'il avait, sans s'en rendre compte, approchée tranquillement dans ses mouvements de combats. Il se tourna voulu ouvrir la porte, mais le loquet était fermé.

Ouvre grand maison, le petit oiseau veut entrer.

Il pointa son arme vers la poignée de porte et appuya sur la cachette. La partie touchée vola en éclat ce qui libéra le verrou. Sous l'explosion plusieurs morceaux de bois de la porte vinrent frapper Ballistic. Normalement elles auraient provoqué des dommages c'était d'une évidence avec la violence de l'explosion à bout portant, mais pour Kelvin ce n'était au final pas plus impressionnant que la pluie qui lui tombait toujours dessus. Il entra dans la maison, il se retourna et décrocha une grenade de son arsenal. Enleva la goupille et la lança vers la dernière poche de zombie. Il cria à son acolyte qui combattait toujours.

Cours Forest Cours.

Frankenstein n'avait répondu qu'à l'aide d'un grognement à la remarque au sujet du dîner de famille. Il était habitué à ce genre de remarques. La porte avait volé en éclats dans une odeur de bois pourri. Difficile de dire quelle était la dernière personne à avoir franchi son seuil impie. Ballistic appela son compagnon qui mettait un terme à la deuxième vie des squelettes qui restaient encore. Frankenstein fit tournoyer son épée comme si elle ne pesait guère plus qu'un vulgaire bâton et d'autres os se brisèrent avant de tomber sur la terre éventrée du jardin. Il fit ensuite volte face, fonça vers la porte en arrachant un crâne au passage avec un nouvel éclair d'acier. Ces adversaires faiblards ne risquaient pas de lui arracher la moindre couture, ils avaient perdu bien assez de temps contre ces vulgaires sous fifres.

A la suite de son acolyte à la peau rouge, il posa enfin l'une de ses bottes à l'intérieur du hall dévasté de la Maison Désirée.
Ils percevaient une lueur au fond du hall d'entrée où ils se trouvaient désormais. On n'entendait plus le cliquètement des squelettes à l'extérieur, ni même l'orage, comme si la Maison les avait isolés du monde extérieur par un voile intangible. C'était un piège à l'évidence, mais Frankenstein n'était pas venu pour se défiler, quoi qu'ils aient à affronter, ils lui feraient face.

-Nous sommes attendus, au cas où en doutait, suivons cette lumière.

Sans attendre la réaction de son compagnon, l'imposant monstre avança dans le hall, passa entre deux massives rampes d'escaliers qui menaient à l'étage, tout en assurant sa prise sur son épée. Ses bottes crissaient sur le sol pavé de carreaux de marbre noir et blanc couverts de poussière, de terre et disjoints par des herbes malades qui poussaient dans leurs jointures. Il était conscient du danger imminent, son expérience ainsi que sa perception lui indiquaient clairement qu'il se dirigeait droit vers le danger, grand bien lui fasse ! Frankenstein avait épousé le danger depuis le jour où l'éclair l'avait nourri. La lumière émanait d'une deuxième grande salle, une salle de réception à l'évidence. Son plafond était d'une hauteur remarquable et orné de moulures, un imposant chandelier y était accroché et ses bougies reflètaient leur lumière sur d'innombrables pampilles de cristal au-dessus d'une table de banquet dressée d'une nape blanche cousue d'or et couverte des mets les plus fins. Des pièces de viande garnies de légumes colorés peuplaient des plateaux d'argent, des verres finement ouvragés étaient pleins d'un vin carmin qu'on devinait capiteux et parfumé, des fruits se répandaient de corbeilles dans une image d'abondance. Frankenstein détailla les dorures qui ornaient les murs hauts de cette salle d'une impressionnante richesse. Il constata que les carreaux de marbre du sol étaient ici parfaitement ajustés et étincelants au point de refléter la lumière du lustre majestueux qui pendait au-dessus. Il se tourna pour voir la réaction de son compagnon qui se trouvait derrière lui. Derrière la silhouette massive de l'être rouge, il distingait le hall par lequel ils étaient venus, et il constata qu'il était toujours dans cet état de décrépitude avancée. Seule cette salle de récéption semblait bénéficier du charme qui lui avait rendu sa splendeur d'antan.

-Je vous prie d'entrer, Messieurs, je me languissais tellement de votre venue, mes domestiques ont travaillé plus dur que jamais pour vous accueillir comme il se doit.

Frankenstein tourna sa tête massive en direction de la voix. Au milieu de la salle, se tenait une femme, sa voix claire et posée avait brisé le silence étouffant de la Maison. Elle se tenait là comme une maîtresse de maison, apprêtée et vêtue d'une ample robe de bal jaune d'or. Ses cheveux étaient d'un noir profond et sa peau avait un teint immaculé de coquille d'oeuf.

-Désirée... Lâcha Frankenstein entre ses dents. Ses yeux se plissèrent comme si la lumière l'éblouissait. Etrangement, il sentit sa méfiance se relâcher légèrement, comme s'il était subitement réconforté par l'atmosphère luxueuse et chaleureuse de la salle. Pour le moment il rangea son épée dans son dos, c'était un piège pourtant, il n'en doutait pas une seule seconde.

Ballistic avait rangé son arme. Elle n'était jamais bien loin de toute façon et il préférait avoir les deux mains libres. Il faut dire qu'en regardant le sol il n'était pas trop rassuré. Le bois pourri et humide le dérangeait et au vu du poids de lui et de son confrère, il y avait sans l'ombre d'un doute un danger d'écroulement. Il commençait à se demander s'il n'aurait pas du juste brûlé la maison de l'extérieur au lieu de se forcer à y entrer.

-Nous sommes attendus, au cas où en doutait, suivons cette lumière.

Ballistic avait un malaise avec toute cette histoire. Le bruit n'existait plus et malheureusement ou il n'y avait pas de bruit, il n'y avait pas de vie. C'était pas très sein d'être dans ce lieu. Il décida de suivre le pas de son allié du moment et de parler un peu pour masquer son mal-être.

Tu sais normalement, dans les films. La lumière c'est rarement possible. Tu sais " ne va pas vers la lumière mon fils" non? Je ne sais pas tu trouves pas que c'est plutôt embêtant tout ce truc parce qu'à la limite ou fou le feu à la barraque et...

Il fut interrompu par une voix toute menue, toute douce. Un peu comme un souffle à demi teinté qui pénétrait son âme. Il leva les yeux vers la personne qui avait parler. C'était une femme sublime, il fallait bien le dire c'était à se demander se qu'une femme aussi belle et qui semblait aussi fragile faisait dans un endroit comme celui-ci. Juste de la voir comme ça donnait envie à Kelvin de la prendre dans ses bras et de la sortir de ce trou à rat qui... Tiens, l'endroit était soudainement plus heureux que tout à l'heure. Tout semblait propre et chic comme s'il venait d'entrer dans un palace victorien. Juste la table devait valoir une fortune, le bois parfaitement verni et les pattes lourdes et travaillées on ne faisait plus des meubles comme ça.

Désiré

Humm...? Désiré quoi? Elle? Parle lui directement ce n’est pas très poli. D'ailleurs, désolé mon ami, on ne parle pas comme ça à une femme.

Il avait l'air idiot et il le savait. La situation était vraiment bizarre et il le savait. Il y avait décidément quelques choses d'étranges ici et il le savait. Et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de se sentir étrangement en sécurité. Pourquoi donc ce faux sentiment d'aisance. Était-ce le regard semi-voilé de la dame, le fait que son compatriote avait refourgué son épée ou était-ce simplement parce qu'il ne se sentait plus en contrôle et que s'abandonner au moment semblait la solution la plus agréable?

-Allons, messieurs, cessez vos querelles. Lança la femme après la remarque du second venu à Frankenstein. Il y a bien assez de réjouissances pour trois ce soir. Il y a longtemps que je n'ai donné de reception en ces lieux et j'avais peur de vous voir manquer de quelque chose. Mais prenez donc place et servez-vous de ce qui vous plaira.

Elle exerça un mouvement gracieux de la main en direction de l'abondant buffet qui occupait les tables derrière elle. Elle s'approcha ensuite de Frankenstein qui était le plus près d'elle dans un frou-froutement de sa robe dorée. Un parfum délicat émanait des boucles brunes de ses cheveux, le parfum des fleurs et de la rosée, avec une nuance familière au nez de la créature, qu'il ne parvint pas à définir sur le moment.
Machinalement, Frankenstein s'approcha du buffet et saisit une pèche à la peau délicatement rosée, il lui semblait percevoir en sourdine la musique d'un orchestre et il aperçut un phonographe sur lequel tournait un disque sur un guéridon non loin.
-Chopin L'adieu Opus 69 No. 1, murmura-t-il plus pour lui même que pour les autres occupants de la pièce.
Quelque chose ne collait pas. C'était trop beau. Il avait remarqué que son compagnon s'était lui aussi montré plus apaisé. Un charme opérait c'était certain, mais il ne parvenait pas à s'en extirper. Les squelettes, ça c'était quelque chose de concret contre lequel il pouvait lutter.
Il secoua la tête vigoureusement comme s'il cherchait à s'éveiller mais rien n'y fit et il constata qu'ils se trouvaient toujours dans cette salle de réception richement ornée. Sans s'en rendre compte, il porta la pèche à sa bouche et mordit dedans à belles dents.
-Je suis navrée messieurs, mais je vous ai fait des cachotteries. Vous n'êtes pas mes seuls invités ce soir. Elle eut un petit rire cristallin. J'ai attendu mon invité spécial des années, oh, de longues années, et il sera ravi de vous rencontrer cette nuit.

Elle executa un petit pas en rythme avec la musique et fit voler ses boucles brunes tout près de Frankenstein. Il reconnut l'odeur qu'il avait perçue plus tôt. C'était une odeur de mort, celle qu'avaient les corps depuis longtemps ensevelis.
-Oh comme je suis impatiente, sa voix était devenue plus haut perchée, désagréable. Il est enfin venu cette nuit, caqueta-t-elle, toutes ces années de préparations et tous ces cadeaux que je lui ai envoyés n'auront pas été vains !
Frankenstein songea soudain à tous ces esclaves torturés et massacrés par cette Désirée à la terrible réputation. Il allait crier un avertissement au guerrier rouge mais il fut pris d'un hoquet de dégoût.
La pèche dans laquelle il venait de mordre dégoulinait de sang et le liquide lui emplissait la bouche. Il fica le fruit un instant pour constater qu'il venait de dévorer la moité d'un coeur humain. Il le laissa tomber et fit de son mieux pour ne pas vomir. Il refusait de consommer la moindre viande en temps normal et maintenant ça !
Autour de lui le buffet s'était mué en terrible banquet démoniaque. Des carcasses de divers animaux et d'humains étaient disposés dans les plats d'argent, baignant dans du sang caillé et garnis de fruits hideux et de vers ideux. La salle avait repris son aspect décrépit et sombre. Il posa la main sur la garde de son épée quand leur hôtesse tourna la tête vers son compagnon, la tête d'un cadavre animé vêtu d'une robe jaune en lambeaux et coiffée d'une chevelure noire et hirsute.
-Il arrive, ricana-t-elle.
Alors une lumière verte et aveuglante traversa la voûte de la salle et, dans un fracas de bois et de tuiles, elle s'ouvrit pour laisser entrer une abominable et titanesque créature aux allures de ver. Haute de plusieurs dizaines de haut, semblant se confondre avec le ciel orageux loin au-dessus, la chose se déversa dans la salle et absorba la silhouette décharnée de la femme qui l'attendait les bras tendus vers le ciel.


[Hors Jeu, j'en ai peut-être fait beaucoup, désolé si c'est trop. N'hésites pas à décrire ce que tu fais dans la salle de banquet avant que ça dégénère, et promis, je te laisse plus de mou pour la suite -avec le ver géant-]

Ballistic dans la salle n'arrivait pas à comprendre se qui se passait. Il réfléchissait à se qu'il venait de vivre avec les squelettes comment tout ceci pouvait être lié. Tout semblait si paisible à l'intérieur, surtout avec leur hôte qui semblait des plus appréciable. Elle s'approcha et sembla un peu le délaisser au profit de Frankenstein. Bien que contrairement à ce qu'il aurait cru, il ressentit un peu de jalousie, mais décida de ne pas se laisser guider par ce sentiment. Si son truc c'était les monstres verts à la gueule d'abruti c'était bien pour elle. Ballistic s'intéressa plus au buffet qui s'offra à lui.

Il s'assoya sur une des chaises qui craquèrent sous son poids. Il prit le temps de retirer son fusil et de le déposer sur la table près de lui. C'était un geste banal, car le fusil qui pendait sur son coté nuisait à son confort une fois assied. Il regarda donc le buffet, mais hésita à prendre un morceau. Son instinct lui criait de se méfier, mais c'est comme si une autre voix le confortait dans son choix. Il regardait la table et bien qu'il y avait autant de choses appétissantes, il y avait une odeur dans la pièce qui bien que pas nauséabonde sonnait un signal d'alarme à Ballistic. Il se pencha tout de même vers un porc bien juteux à la pomme.

Lorsque Frankenstein prit un fruit, il se décida enfin à prendre un morceau de ce porc. Il le porta à sa bouche et avant qu'il pût le porter à sa bouche la voix de la dame changea en annonçant l'arrivée d'un nouvel invité. L'octave utilisée dans la voix de la dame avait quelques choses de dérangeait. La super ouïe de Ballistic vint fournir les réponses manquantes à son cerveau. Tout se décrypta comme si on avait tourné une clé dans sa tête qui avait donné accès à la réalité. L'odeur qu'il sentait était celle de la mort et la mort elle était présente partout sur la table. Il rejeta ce morceau de porc rempli de vers blanc et de moisissure puis se tourna vers Frankenstein pour l'avertir. Le voyant croquer dans un coeur et en regardant ses yeux s'horrifier Ballistic savait qu'il venait de faire la même constatation que lui.

Se saisissant de son fusil il visa la dame, mais la brusque entrée du vers fit chuter sa chaise vers l'arrière. Les yeux écarquillés il regardait cette immondice visqueuse qui venait d'arriver dans la pièce. Il n'eut d'autre pensé que.

Ça c'est vraiment dégueulasse...

Le ver, immense se répandait comme une vague vivante et palpitante à travers la salle dévastée. C'était réellement grotesque et immonde comme l'avait fait remarqué Ballistic avec ses mots. Frankenstein avait combattu des choses innommables venues de planètes ou de dimensions inconnues, il avait mené une lutte sans merci contre tout un tas de monstres hideux de par le monde et lui même n'avait rien d'une gravure de mode. Pourtant il ne put s'empêcher de grimacer de dégoût à la vue de cette masse de chair blanchâtre légèrement rosée qui enflait et convulsait frénétiquement. La lueur verte qui nimbait tout l'espace autour d'eux n'arrangeait rien à ce tableau d'un glauque déjà respectable.
L'une des extrémités du ver se tordit face aux deux justiciers et se déchira en deux pour laisser apparaître une bouche répugnante, deux fois plus grande que ces deux personnage pourtant d'une taille conséquente, et garnie de dents gigantesteques inégales mais assurément acérées et dégouttant d'une bave abondante.
-Mais voyez, parmi la cohue des mimes, faire intrusion une forme rampante ! Grogna Frankenstein toujours prompt aux citations les plus incongrues dans de telles situations.
Il avait dégainé son épée et se tenait campé à une distance ridiculement proche de la bête qui les menaçait. Le ver semblait doué d'une bonne perception puisqu'il tourna instantanément son ignoble tête vers Frankenstein. Il sembla même lui répondre par un grondement guttural qui ressemblait plus au son de l'orage ou a celui mille fois amplifié d'un gros reptile, avec des mots qui ne devaient certainement pas provenir de cette dimension.
-Awgh an lugal-uri shesh'ab !
Frankenstein n'attendit pas de nouvelle somation de la part de la chose et il bondit, épée en avant, déterminé à mettre fin aux jours maudits de ce ver contre nature. Il sauta, esquivant la bouche révulsante qui plongeait vers lui et planta sa lame dans le corps boursouflé comme un alpiniste plante son piolet. Le ver réagit immédiatement en se dressant comme un serpent. Frankenstein se tenait tant bien que mal à la chair immonde dans laquelle sa main s'était cramponnée tandis qu'il serrait la garde de son épée afin de ne pas tomber sur le sol, bien plus bas.
-Il va falloir que tu m'aides ! Cria-t-il à son compagnon en-dessous. La chair du ver ne semblait pas vraiment souffrir de l'épée plantée dedans. Un adversaire coriace, ça n'allait pas être simple aujourd'hui non plus.

C’était juste dégoulinant de mauvais goût. Sérieusement Kelvin n’aurait jamais pu penser qu’un ver solitaire géant comme ça existait et pourtant il en avait vu de toute les couleurs. C’est comme s’il venait de s’enfoncer dans un mauvais film d’horreur des années 50. Beware of the Blob, un truc dans le genre avec de mauvais effets spéciaux. L’avantage des mauvais films au moins c’est qu’on n’avait pas l’odoramat. Là il fallait dire que non seulement c’était une abjection pour les yeux, ça suintait la digestion difficile.

Frankenstein sauta épée à la main dans le combat. Ballistic sortit son fusil de réflexe devant la grande bouche. Plus attirer par le vert que le rouge c’est son allié qui eu la mauvaise surprise d’être la cible. Ballistic déchaîna quelques balles sur le monstre qui ne semblait pas inquiétées par les balles qui pénétrait sa chair sans difficulté. Aucun sang ne coulait et la peau semblait absorber le choc sans porter de difficulté. C’était très embêtant que toute cette énergie gaspiller semblât ne porter aucun fruit.

Frankenstein qui se trouvait en mauvaise posture demandait un peu d’aide.

Il va falloir que tu m'aides !

Tu va m’en devoir une Frankie…

Ballistic rangea son arme. Il sauta pour arriver face à ce qui semblait être la tête du monstre pour avoir vu sa bouche dentelée quelques secondes plus tôt. Il frappa un puissant coup de poing de sa main métallique. Il retomba sur ses pieds. Évidemment le coup n’avait eu pour effet que d’énerver la bête et c’était bien là le but. Ballistic porta les mains à ça ceinture et dégoupilla deux grenades.

Allez vient ! J’ai l’air d’une grosse tomate.

Le monstre d’un puissant coup de gueule avala Ballistic. Elle tenta de le mordre afin de le mastiquer, mais sa peau en métal extraterrestre du lui faire mal, car le ver l’avala d’un seul coup.

Alors qu'il executait un rodéo infernal avec la chose venue d'une autre dimension qui avait fait son entrée spectaculaire, il se sentit curieusement rassuré. La menace à laquelle ils étaient confrontés depuis le début de leur exploration venait de prendre une forme concrète et ils pourraient donc la vaincre, aussi difficile que ce soit. Il comprenait que Désirée, la résidente de sinistre mémoire de cette maison avait passé sa vie, et une partie de sa mort également à essayer de convoquer une telle créature. La Terre était aux yeux de certaines formes de vie inter ou extra dimensionnelles aussi convoitée qu'un fruit juteux et sucré au milieu du désert. Frankenstein comptait bien faire sentir les pépins à cette abomination.
Il vit alors avec surprise son coéquipier se faire avaler par le ver. Si l'être rouge était aussi résistant qu'il pouvait le supposer au vu de la courte passe d'arme qu'ils avaient échangés, alors c'était un plan des plus valables. S'il disposait d'une puissance de feu aussi impressionnante que la taille de ses armes, il y avait de grandes chances que cela fonctionne.
Frankenstein décida de lui faciliter les choses.
Le ver s'était rapproché du sol et il avait donc pu bondir de son corps repoussant pour reprendre pied sur le sol dévasté de ce qui restait de la maison. Sans plus attendre, il fit virevolter son épée au tranchant légendaire et lacéra le corps du ver en plusieurs endroits. Ainsi, si le monstre devait subir une explosion interne ou quelque chose du genre, il serait fragmenté en de multiples morceaux, ce qui serait un scénario idéal.
Il faisait au mieux pour ignorer les horribles râles du monstre qui emplissaient l'air et continua sa titanesque corrida.
Cette nuit, avant le lever du soleil le mystère de la Maison Désirée et la menace qui l'accompagnait seraient dissipés et oubliés, ceci grâce à leur association incongrue mais efficace. Mentalement, il se promit d'offrir un de ses meilleurs cigares à l'étrange être rouge qu'il avait bien mal jugé au premier abord.
-Elle se tord ! elle se tord ! Cria Frankenstein par-dessus le vacarme alors que la chose semblait souffrir comme jamais elle n'aurait pu l'imaginer.


[Hrp : J'ai appris que tu voulais arrêter là avec le forum, ça me désole mais je comprends tout à fait ne t'en fais pas. Merci d'avoir participé à ce sujet un peu différent des histoires de super-héros habituelles. Je te laisse conclure pour ton personnage, je crois que c'est bon pour moi sur ce sujet. Encore merci, et j'espère à un de ces jours, profite bien du cigare de Frankenstein, il ne les partage pas souvent ]

Ça puait. L'odeur nauséabonde du dehors n'était rien comparé a celle du dedans. Il sentait la chose se contracter par péristaltisme autour de lui. Même les acides de digestions étaient déjà enclenchés. Il ne fallut pas très longtemps pour que les grenades de Ballistic lui explosent dans les mains. La bête l'avait ressentit, car de l'intérieur le sang coulant maintenant mélangé aux acides de son "estomac".

Ballystic profita d'un relâchement du tube digestif pour descendre sa main vers son fusil. Il ne pouvait pas remonter la main avec l'arme l'espace manquant évidemment pour un tel mouvement. Quoi qu'il en soit il réussit à atteindre la gâchette. Il tint le bouton enfoncé et une salve continue vint jusqu'à percer la peau du monstre. Il pouvait voir des jets de lumière s'engouffrer. Tournant la goupille située juste au-dessus de la cachette, il changea de munitions pour un grenade launcher. Trois grenades conçues pour le combat contre extra-terrestre allaient sauter. À cette pensée il se recroquevilla sur lui même. L'explosion s'en suivit et Ballistic fut projeté à l'extérieur.

La bête avait ni plus ni moins explosé grâce à la déflagration. Ballistic atterrit dans le mur ou il laissa sa trace de tout son corps. Il se releva couvert d'entrailles de sang et d'une espèce de liquide muqueux dégueulasse. Il se releva vers Frankenstein. Il secoua ses mains se qui eu pour effet de faire tombé un peu de substance dégoutante par terre.

Hé bien Frankie, je te remercie pour cette petite aventure, mais je rentre chez moi. Je me fiche s'il y a un millier de zombie là-dessous, je suis juste trop dégouté pour continuer.

Il racla sa gorge et fut surpris de cracher ce qu'il croyait être des muqueuses du monstre.

Wouash! j'en aie même dans la gorge. Un brossage de dent et une douche s'imposent. Prochaine fois, c'est toi qui entres dans la gueule de la bête...

Il mit sa main sur l'épaule de Frankenstein. Pour le féliciter, mais également s'essuyer un peu. Puis il sortit de la maison et retourna vers son 4 x 4 afin de regagner son chez-soi.

[[ Ç’a été un plaisir, peut-être à une autre fois. Désolé]]