Collateral Damage

Dominion


Un croiseur de guerre Rannien approche de Dominion, monde natal des Dominators. C'est un motif de guerre en temps normal, les aliens jaunes refusant jusqu’aux touristes chez eux. Mais c’est déjà la guerre, cette guerre L’Alliance Alien dont Dominion fait partie l’a lancée elle même en attaquant par surprise la Terre. Rann monde orbitant autour d’Alpha du Centaure est la civilisation extraterrestre la plus proche de la planète bleue, hormis des martiens qui tentent de renaître. Ceci géographiquement comme diplomatiquement. Le fait que le protecteur de Rann Adam Strange, soit un humain n’y est sans doute pas pour rien.

Ce croiseur Rannien ne vient pas pour profiter de la faiblesse des Dominators, ce que ferait tout empire un tant soit peu expansionniste. L’Alience Alien n’a plus de flotte ou plutôt si, elle en a une qui tient...dans une valise. Une valise que tient Ray Palmer, présent à bord du croiseur Rannien.

“Nous y voilà. D’ici moins d’une heure la paix sera signée et nous en auront finis avec le deuxième conflit opposant L’alliance Alien à la Terre, Rann, et Thronworld.”

A coté de son ami Ray Hal pose sa main sur son épaule avec un sourire.

“Il faudrait qu’on se fasse une soirée tous ensemble quand on sera de retour, cela fait longtemps... et sinon quel effet çà fait de transporter une des flottes les plus importante de l’univers dans une mallette?”

Cette flotte elle était vidée de ses occupants. Derrière le croiseur rannien c’était une cinquante de vaisseaux désarmés de l’Alliance Alien qui avaient fait le trajet, contenant à leur bord près d’une centaine de millier de prisonniers de divers espèces. Avec la médiation du Conseil de l’Univers un accord avait été scellé. La Terre rendait tous ses prisonniers de guerre, Atlantis en ayant déjà renvoyé quelques uns de son propre chef. Mais concernant la flotte seul un vingtième de ce que les assaillants avaient envoyés à la guerre au départ serait restitué. Le reste demeurait miniaturisé et en la possession de Ray Palmer le seul capable de leur rendre leur taille. D'ici un an vingt pour cent de la flotte serait rendue si ils ne montraient pas d'attitude expansionniste.

Si ils ne signaient pas le traité de paix la Terre avait autorisée Power à prendre la décision de la détruire. Une grosse responsabilité confiée par les Nations Unies, sous forte impulsion du président des Etats Unis qui avait pu compter sur son soutien lors de la loi d’enregistrement mais aussi lors d’une action en Europe. Celle ci était avec Ray et Hal.

Un vaisseau non armé de l’Alliance Allien approchait du croiseur pour s’arrimer. Alors que la manœuvre avait commencée les Terriens se dirigèrent vers les cellules où étaient retenus les dignitaires capturés. Les Durlans, Arachnides, Krolotean et Thanagariens étaient transférés des fers aux pieds pattes ou tentacules et ils s’arrêtaient devant la cellule du Leader des Dominators.


Celui ci était resté mutique pendant tout le trajet et alors que dans le hall principal du vaisseau les diplomates se rencontraient dans le calme celui ci se leva à son tour pour marcher dans le couloir le long duquel une baie vitrée montrait la planète et son anneau. Puis, alors que rien ne le laissait présager il ouvrit sa grande bouche pour parler aux Terriens.

“Cela fait plusieurs jours qu’elle ne donne plus de nouvelles n’est ce pas?”

Le Green Lantern ne comprenant pas de quoi il parle il se tourna vers lui.

“Qu’est ce que tu marmonne l‘affreux?

Le membre de la Haute Caste se tourna vers le professeur Palmer avec un sourire exprimant une insupportable satisfaction.

“Elle ne revient pas, cela vous inquiète…”

Les étoiles derrière la vitre se reflètent dans ses grands yeux noirs. Il sait que Ray Palmer ne pourra rien lui faire, sinon la paix risquait de voler en éclats. Alors il lui dit maintenant, au dernier moment. Si tout c’est passé comme prévu Jessica Cruz est morte à l’heure qu’il est, et voir la détresse dans les yeux de celui qui avait capturé leur flotte d’invasion sera son lot de consolation personnel. Alors il le fixe, imprime bien ce moment dans son gros cerveau qu’il veut supérieur.

HJ:

Spoiler:

[HRP] Désolé pour le temps de réponse ![/HRP]

Le bureau du Secrétaire Général des Nations Unis n'était pas aussi imposant qu'on aurait pu le croire d'autant moins lorsque ce n'était pas la première fois que l'on y mettait les pieds. C'était la première fois par contre que l'on m'y conviait pour une négociation intergalactique et pas forcément pour le meilleur rôle. Lorsque le secrétaire acheva de m'expliquer la raison de ma présence, il me fallut la répéter.

- Donc, vous me demandez de participer à la signature d'un traité de paix. J'accompagnerais les diplomates et serais présente lors des discussions et des délibérations...

Il hochait silencieusement la tête tandis que je reformulai. Les bras croisés, la posture plutôt décontractée, je parlais sans jugement mais fermement.

- ... après quoi et selon la progression de nos tractations, je devrais décider de l'anéantissement des forces prisonnières... ou leur libération progressive.

Le cinquantenaire aux épaules normalement droite s'affaissa doucement et se pinça l'arrête du nez. Ses yeux se fermèrent pour mieux éviter mon regard.

- C'est cela même... lâcha-t-il au bout de quelques secondes. La situation est très tendue sur Terre Power Girl. Mosaïc fait sécession, la peur et la haine des étrangers s'est renforcée au travers de la planète et si beaucoup de pays sont choqués par la situation en Europe, peu d'entre eux sont prêts à s'attaquer à elle. L'ONU est désorganisé avec la perte d'une partie des membres de son Conseil de Sécurité, les Etats-Unis, la Russie et la Chine n'arrivent presque plus à se mettre d'accord. La seule chose sur laquelle ils ont convergé est simple : une réponse forte et sans appel.

" On ne va pas se mentir, les membres les plus jusque-boutistes auraient voulu qu'un membre de la Science Squad chinoise participe, les plus modérés auraient préférés Superman dont la présence rassure et son absence de serment à la Maison Blanche jouait à la fois en sa faveur et défaveur. D'un côté il était indépendant de toute pression américaine, de l'autre c'était un alien qui s'était ouvertement opposé à un pouvoir public... Exactement l'inverse de vous dans le fond... Nous avons besoin de quelqu'un pour éviter que la situation parte plus en vrille...

Le secrétaire ouvrait son sac, libérant ses inquiétudes autant que son impuissance et essayait de me convaincre en me traçant un paysage sombre de la situation. Il jonglait avec des super-puissances dotées de l'arme nucléaire en pleine crise identitaire et politique, sans compter les potentielles retombées économiques dont j'avais moi-même fait les frais.

- Je ne sais même pas pourquoi je vous dis tout ça.

Il soupira et reposa ses lèvres sèches contre ses deux mains jointes. Je pouvais voir sur son bureau une cigarette électronique presque vide. Autant dire que l'individu était un bon fumeur avec une propension au stress, un mauvais mélange pour un secrétaire général.

- Vous n'imaginez pas combien de temps il a fallu pour converger vers un nom. Vous n'êtes pas arrivée la première dans notre liste, je ne le cache pas et il a fallu des heures et des heures pour faire admettre qu'une femme à double identité américaine puisse prendre part à cette opération. Je vous demande donc une nouvelle fois si vous acceptez ce mandat des Nations Unis madame Starr...

Moins une demande qu'une supplication...

Et je me retrouvais ainsi dans un vaisseau, en orbite d'un système solaire si isolé et isolationniste qu'il est était pour certains peuples une légende. J'accompagnais un Hal Jordan insouciant et un Ray Palmer tendu en plus d'une délégation qui allait négocier une partie de la paix intergalactique. La mallette qui pendait au poignet d'Atom me paraissait à la fois si insignifiante et importante que cela en devenait risible.

J'espérais que nos diplomates fassent correctement leur travail pour m'éviter d'utiliser la force.

J'avais salué les différents membres de notre délégation, ainsi que celle de Thronworld et Rann, autant bien m'entendre avec ceux qui devraient gérer l'essentiel de cette affaire.

Pour l'occasion, j'étais dans mon costume de justicière et de combattante. La Spider Guild et les Thanagariens étaient des sociétés brutales et conquérantes même si la première était plutôt parasitaire et pillarde aussi l'idée qu'un soldat ou qu'un membre de l'assaut qui les avait mis en déroute puisse être présent ne devrait pas jouer négativement sur les négociations.

Avant de partir de la planète Terre, je m'étais fendue d'une bonne semaine de préparation, comportant autant de lecture de documents sur les peuples qui allaient nous entourer que de séances de relaxation et de détente pour éviter que mes débordements émotionnels récents ne viennent perturber ma mission. Je devais avoir l'esprit clair et le détachement suffisant pour mener cette tractation et éviter la destruction de forces qui allait symptomatiquement bouleverser l'équilibre de cette partie de la galaxie. Privés d'une partie de leurs armées, ces peuples étaient diminués et leurs adversaires allaient pouvoir en profiter... lourdement. Conclure un accord rapide serait à l'avantage de certains d'entre eux.

Ce fut sans compter sur l'intervention d'un Dominator qui s'adressa à Hal et Ray. Une incartade sans grande majesté si l'on considérait les menaces à peine voilées de l'alien aux dents longues. Palmer réagit au quart de tour.

- On se calme, fis-je avec une voix qui pouvait défier sans rougir le froid intersidéral.

Mon regard se planta sur le rond rouge qui ornait le crâne du responsable de cette agitation avant de descendre comme un glacier le long d'une montagne vers ses deux petits yeux pernicieux.

- Doit-on prendre cela comme une menace et un retrait de votre peuple de la table des négociation ? déclarai-je le plus sérieusement du monde.

Mon mandat était clair : soutenir les efforts visant à établir la paix ; quitte à punir les plus réfractaires. Je me doutais avec la réaction de Ray que cette personne lui était très chère, sans doute une amie proche, mais "elle" ne représentait pas grand chose face aux enjeux. Une position que j'allais sans doute me sentir seule à soutenir...

On pouvait dire que les choses commençaient en douceur... Hal avait obtenu des réponses. Regrettable que celles-ci mènent à des réactions aussi vives. Jessica Cruz, employée par le truchement de William "Black" Hand comme moyen de pression allait devenir malgré elle le déclencheur d'une bien triste démonstration. Sentant que la négociation dérivait dangereusement, je voulus parler mais un membre de la délégation de Throneworld me prit légèrement à partie pour avoir une explication.

J'écoutai donc distraitement, répondis de la façon la plus polie et concise possible mais ne put éviter qu'Atom fasse... globalement n'importe quoi. Débordement émotionnel violent, menace, insultes... L'ensemble des délégations fut comme tétanisé par les évènements. Excellente image d'un peuple qui venait réclamer la paix. Je me glissai à super vitesse entre Atom et son portail. Il n'était pas question de le laisser filer avec notre moyen de négociation, encore moins de laisser croire que son comportement était acceptable.

- Lorsque l'on m'a dit qu'Atom avait abandonné son rôle de super-héros je ne pensais pas que l'on incluait sa tête et son sens des responsabilités, lui lançai-je froidement. Libre à toi de vouloir quitter ces négociations, de tourner le dos à ta parole et de faire passer tes intérêts avant les obligations qui dépassent ton cas personnel, comprends cependant que je ne peux pas te laisser faire. Tu es le seul à pouvoir remettre en état une partie de la flotte dans le cas où nous aboutissons à un accord et sur cette question, ton avis n'est plus requis ni demandé depuis que tu as accepté cette charge.

Je tournai alors ma tête vers Hal. J'ignorai ce qu'était cet Univers 53 en danger mais il me fallait un soutien face à la colère d'Atom, l'assommer ne me paraissait pas constructif.

- Il me semble qu'il y a plus qu'un Green Lantern dans cet univers pour pourchasser Black Hand, déclarai-je. Les menaces de ce Dominator sont peut-être fondées, ou pas, mais comprends que si nous tournons le dos à ces négociations, ce n'est pas seulement sa petite personne que nous livrons à la prédation d'autres puissances sur lesquelles nous n'avons aucune emprise.

Mes yeux se posèrent sur le Dominator encore légèrement étourdi par son agression.

- Une offre à laquelle nous réfléchirons avec les autres peuples que vous avez mis en danger par vos actions, lançai-je à l'alien. Je crois que si nous négocions la pacification de votre planète avec le reste de votre alliance alien, nous aurons des résultats beaucoup plus rassurants et tout aussi rapide, si ce n'est plus radicaux.

La Terre était en danger si Black Hand était en liberté. Encore une fois. Elle ne serait toutefois pas plus en sécurité si nous venions à laisser la situation pourrir ici.

Le Dominator venait de frapper fort, comme s'il venait d'abattre son seul atout, comme s'il avait besoin que les négociations se passent vite, à son avantage et sans tergiversation. Vieux réflexe de leur race, frapper personnellement, faire du chantage, appliquer une bonne de la pression, faire peur, de la diplomatie parallèle et de l'impérialisme coercitif. Bref, tout ce qu'il fallait à un peuple non guerrier pour se maintenir dans un environnement particulièrement hostile.

Cette rapidité avait une excellente raison : leur planète était militairement diminuée. Leur système autarcique avait bien des avantages mais si une coalition d'alliés humiliés par leur faute venait à se former ils ne tiendraient jamais. D'un autre côté, l'alliance n'avait tenu que grâce à leur leadership, les autres peuples avaient fondamentalement trop à perdre en prestige et en résultat de guerre pour s'unir naturellement.

Atom était maintenant ingérable, Hal allait devoir prendre position quant aux Dominator ils venaient de s'isoler politiquement si nous profitions de cela. Il suffirait désormais de négocier avec les autres peuples les conditions de la paix pour isoler les initiateurs de cette folie militaire avant de les laisser à leur sort si leurs conditions restaient aberrantes.

Mon regard se tourna vers Palmer.

- Demandes-toi ce que tes étudiants diraient s'ils voyaient cette scène... lui assénai-je, le rappelant aux responsabilités qu'il s'était donné lui-même.

[HRP]
- Kara s'interpose pour empêcher Atom de passer son portail ;
- PG lui déclara assez brutalement qu'il ne peut pas se défausser de ses responsabilités et demande à demi-mot à Hal de prendre position ;
- Une nouvelle offre est faite au Dominator : PG est prête à négocier avec les autres membres de l'Alliance Alien pour qu'ils règlent le sort de sa planète en échange de leur flottes respectives ;
- Kara essaye ensuite de raisonner Atom.
[/HRP]

Le Dominator est au sol sous l’attaque d’Atom. Il ne l’attendait pas si violente, et ce diplomate de Throneworld avait mal tombé en accaparant Power Girl car il avait compté sur elle pour le protéger. Sa respiration est bruyante, les diplomates réunis là sont tétanisés car s’ils n’ont pas assisté à la scène ils ont entendu le bruit et voient maintenant le membre de la plus haute caste des Dominators allongé avec le thorax fumant. Un vortex ouvert dans le vaisseau l’un des terrien prêt à passer dedans et la kryptonienne venue s’interposer devant lui vite, trop vite pour que Palmer puisse espérer la prendre de vitesse, seul un flash pourrait espérer réussir pareil exploit. Si le Green Lantern n’est pas du genre à jurer il en a bien envie à cet instant. Tendant son bras en direction du blessé il l’analyse avec son anneau qui lui signale que sa vie n’est pas menacée, mais qu’il a une brulure au troisième degrés sur la poitrine.

“Il va bien.”

Juste ces mots le visage impassible, “ Il va bien.” Un des Dominator qui faisait partie de la délégation qui avait abordée le vaisseau pour négocier la libération des prisonniers hausse le ton, ceux autour de lui s’écartant.

“Comment cela il va bien? Qu’est ce que les terriens lui ont fait! Dans quelle entrevue diplomatique on attaque les prisonniers désarmés!”

“Ne venez pas parler de respect de la diplomatie vous avez attaqué la Terre par surprise, sans même essayer de discuter!”

Hal serre les dents et le diplomate Chinois sous mandat de l’ONU s’approche de lui en levant les mains.

“Green Lantern! N’envenimez pas les choses je vous prie! la situation est suffisamment dramatique et il y a eu assez de morts, si nous devons beaucoup aux super héros je vous prierais de laisser les représentants de la Terre s’occuper des négociations.”

Il avait peur de mourir ici loin de chez lui, au milieu d’une bataille d’envergure multi planétaire dont il ignorait même la cause.

“Il a menacé de tuer une Green Lantern si nous ne rendions pas toute la flotte, ce n’est pas comme çà qu’on négocie. Il menace aussi un autre univers de destruction!”

“Vous avez compté combien votre Luthor en a attaqué au moins, d'univers?”

Un diplomate Thanagarien avait balancé çà du tac au tac et la réplique faisait mouche, même si aucun des diplomates de l’Alliance Alien n’osa le montrer. Les menaces de Lex Luthor à l’Univers n’avaient pas été pour rien dans la reformation de cette alliance guerrière qui n’avait déjà pas digérée l’humiliation du précédent conflit. Le diplomate terrien s’approche de hal en lui faisant signe de parler moins fort.

“Attendez...vous pensez qu’il a les moyens de mettre ses menaces à exécution? Il peut bluffer.”

Hal regarde le Dominator sur le sol en faire des caisses pour montrer à quel point il souffre comme un joueur de la Squadra Azzura dans les six mètres.

“Il peut oui. Mais le doute n'est pas acceptable. Je pars avec Ray.”

Il se tourne et marche vers Ray Palmer.

“Hand était mort et il n’avait plus son anneau. Je ne vois pas comment son cas pouvait être plus réglé que çà.”

Un diplomate Durlan intervient d’une grosse voix, s’adressant à tous.


Les regards se tournent vers lui.

“Quoi qu’aient faits les Dominators aux Terriens nous avons accepté les conditions de la paix nous, et la restitution du cinquième de notre flotte de guerre. Les désaccords entre la Terre et Dominion ne nous concernent pas, nous avons perdu ce conflit et c’est prêt à être acté.”

Caché dans l’ombre de sa grande robe son visage regarde Ray.

“On ne peut pas négocier une paix maintenant si l’une des Green Lantern qui sont en charge de l’application de celle ci est utilisée pour faire chantage. Je tiens à le dire, les Dominators sont les seuls responsables. En gage de bonne foi je propose un traité de non agression de vingt quatre heures où nous suspendrons les négociations et attendrons le retour du Terrien. Avec nos flottes.”

Les diplomates de l’Alliance alien acquiescent tous la démarche tout comme les Ranniens et membre de Throneworld. Si les Dominators et la Terre veulent continuer leur guerre de leur coté eux veulent signer cette paix. Une araignée géante de la Spider Guild se met a émettre une succession de bruits désagréables et son traducteur universel fait office.

“Une paix séparée est possible, que Dominion ai eu trop d’appetit et perde tout est son problème.”

De la salive s’écoule des mandibules de la créature et Hal avait une petite idée de la raison qui poussait les araignées pourtant si expansionnistes et agressives a accepter. Toute cette histoire terminée si chacun récupèrent un morceau de sa flotte sauf les Dominators la Spider Guild risquent de faire des raids chez leurs anciens alliés. Le Lantern passe sa main sur ses yeux en soufflant. Putain de bande de chacals, pas un pour rattraper l’autre. Les diplomates terriens acquiescent nerveusement, signifiant leur accord sans le dire vraiment. Si Atom ne revient pas avec la flotte ils n'ont pas envie d'imaginer ce qu'il allait se passer, car s'ils n'ont plus de flotte les aliens pourraient très bien faire leurs nerfs sur les diplomates. Hal approcha son poing de sa bouche.

"Message au Corps Leader.

John.

Les Dominators auraient envoyé Black Hand s'en prendre à Jess dans l'univers 53, Ray pète un cable et les négociations sont parties en vrille. J'avoue que j'ai pas trop calmé le jeu, tu me grondera a mon retour. Envoie des lanterns veiller sur les pourparlers je pars avec Ray."

Il finit par se tourner vers Atom et Power Girl qui s’étaient sans doute expliqués entre temps.

“Je viens avec toi. On arrête Black Hand on revient ici et on signe cette foutu paix.”

Les diplomates sont tous tournés vers Atom et Power Girl, espérant que la Terre ne fasse pas tout capoter parce que certains des super héros qui avaient été déterminants dans le conflit se seraient laisser manipuler par les Dominators.

HJ:

Spoiler:

Ray Palmer. Un génie, un homme de science, courageux, pétri de bonnes intentions, toujours pret à aider son prochain, même après avoir "raccroché" son costume il était toujours actif. Je ne puis dire quels sentiments exactement passèrent en moi au fur et à mesure de ses explications qui, sans doute, sonnaient pour lui et pour d'autres comme des justifications. Si au commencement il paraissait se résoudre à plus de rationalité, ce n'était que pour mieux retomber dans les travers d'un naturel irrationnel.

L'une des raisons qui me faisaient rester sur Terre plutôt qu'une autre planète était, certes, la similarité de nos espèces d'un point de vue physiologique, mais aussi son potentiel. L'illusion d'être "comme les autres" était attractive même si elle ne tenait pas beaucoup sous un Soleil jaune et encore moins plongée dans des civilisations particulièrement misogynes et rétrogrades dans bien des aspects. Ne restait finalement que l'espoir de préserver une race, pleine d'une belle richesse culturelle et artistique, scientifique et technologique, philosophique et intellectuelle d'une autodestruction qui s'approchait trop de celle de Krypton.

J'espérais, malgré une certaine froideur, un désengagement parfois outrancier et une posture très individualiste, que cette planète s'élève. Entendez par là, que l'Humanité progresse et se montre capable de dépasser certains réflexes physiologiques pour parvenir à un nouveau stade d'évolution, plus grand même que n'importe quel autre peuple avant eux. Et parmi ces plus dignes représentants, il y avait Clark, certes, que je considérais comme humain, lui qui avait été élevé ici et avait une philosophie très terrienne, sans grande connaissance de la Krypton de cet univers mais aussi Atom, Ray Palmer. L'homme dont les exploits rivalisaient avec ceux de la J.S.A., de la J.L.A. Et il se retranchait derrière "des réflexes humains", autant dire une nature à laquelle il paraissait se donner tout entier. Le héros n'avait pas démissionné, il retournait simplement à sa "nature", prise dans l'étau émotionnel primitif de son matériel cérébral. L'humanité avait évolué plus rapidement que sa biologie pour devenir la détentrice d'une puissance atomique mais avec le câblage limbique d'un homme des cavernes...

Et ceux qui auraient pu montrer la voie d'un meilleur avenir l'utilisaient comme une justification...

La vie l'avait finalement suffisemment frappé et violenté pour qu'il se soumette à la quintessence primitive de l'être humain.

Lui qui prétendait avoir fini son service avait participé à cette opération de guerre, il avait miniaturisé une flotte et maintenant qu'il fallait achever le travail, qu'il fallait atteindre la ligne d'arrivée, il mettait les mains dans ses poches, me transférait sa responsabilité comme un enfant incapable de tenir le rythme et me balançait un "oh mais au fait, j'ai démissionné, tien, tchao". Analyse colérique. et injuste. Je ravalai cette image.

Je ressentais du regret, de la pitié, une pointe de mépris. Beaucoup de déception. Ma respiration était devenue lente, pour me permettre de ravaler le flot inutile de réprimandes que j'aurais à lui adresser. Je lui avais fait une réprimande de garnement, certainement trop dure et assurément trop culpabilisatrice et je récupérais en retour une gifle de mesquinerie équivalente.

Superman. Il aurait certainement été fier d'entendre son nom sous-entendu comme insulte envers le comportement d'une autre... Comment pouvait-on tout prétendre utiliser Kal comme exemple pour mieux tenter de rabaisser une autre ? Je serrai donc les dents. D'une part pour ne pas envenimer la situation, de l'autre pour éviter de cracher mon venin sur l'éternelle comparaison qui me collait à la peau : j'étais une femme-superman point barre. Je n'étais pas Power Girl, pas Kara Zor-El, pas Karen Starr, j'étais un produit dérivé... Rien de plus. Pour d'autre, comme pour ce primate qui déversait sa petitesse comme palliatif à son incapacité à faire face à l'adversité, je n'étais qu'une petite voleuse d'image, une pâle copie. Au moins j'étais fixée pour nos futurs contacts.

J'étais restée silencieuse lorsqu'il m'avait donné la mallette ; le moyen de communication et lorsque je m'étais écartée pour le laisser partir. Pas un mot. Au désespoir qu'il exprimait fort maladroitement - émotionnellement dirait d'autres plus à même d'apprécier - je n'ouvrais pas l'empathie d'un Kal qui l'aurait réconforté et soutenu, à la place j'élevais un mur de marbre contre lesquelles ses explications se heurtèrent brutalement. Deux extrêmes incapables de traiter convenablement leurs épanchement.

Je pris une profonde inspiration alors qu'il glissait une dernière pique et dans le tunnel.

Les diplomates étaient dans l'expectative. Les aliens regardaient la mallette, les diplomates terriens étaient dans l'attente d'une réaction.

Trêve de 24 heures le temps de faire la lumière sur les menaces du Dominator...

- Il est sage d'accepter la proposition du diplomate Durlan, fis-je d'une voix dure avant de regarder le diplomate Dominator. Il est important de faire la lumière sur les évènements liés à votre menace. Et puisqu'il vous paraît normal que le "chantage" fasse partie du processus de négociation, je crois me souvenir qu'il a été négocié un cinquième des flottes... Je pense que si nous retirons les vaisseaux dominions du traité, il conviendrait de reverser l'équivalent de ce cinquième aux autres peuples qui ont respecté leurs engagements.

Je me tournai vers les diplomates terriens et leur déclarai de façon claire et audible pour tous, surtout au diplomate Chinois qui paraissait celui qui gardait l'objectif d'une paix intergalactique en tête :

- Conformément aux instructions que j'ai reçues, si Dominion ne revient pas à de meilleurs sentiments lors de ces vingt-quatre heures, je procèderais à la destruction de leur flotte.

C'était annoncé haut et fort et allait donner le soin aux autres peuples de préférer négocier les morceaux supplémentaires qui leur étaient proposés plutôt que d'organiser la guerre.

Le Corps des Green Lantern arrivait sur les lieux pour prendre le relais de la protection de chaque groupe.

Je tendis la mallette au diplomate chinois.

- Je vous confie la flotte, je conserve le moyen de la rematérialiser, lui indiquai-je en montrant le portable que m'avait confié Palmer. En guise de bonne foi aux autres peuples et pour que vous puissiez éventuellement préparer les cinquième qui seront réintégrés à leur taille originale d'ici mon retour.

Devant son air interdit, je lui dis, plus bas.

- Nous disposons de vingt-quatre heures pour mener une enquête et faire la lumière dans le cas où d'autres peuples seraient impliqués. Que les Dominions aient agi seuls me surprendrait, il est indispensable de savoir si d'autres planètes sont dans le coup. Je reviens dans vingt heures pour reprendre les négociations à moins que vous n'ayez indispensablement besoin de moi ici.

[HRP]
- PG ne répond rien à Ray et le laisse plonger dans son vortex ;
- Elle propose de virer les Dominion de l'accord et de répartir l'équivalent de leur cinquième de flotte aux autres signataires ;
- Elle annonce clairement qu'elle sera prête à détruire l'intégralité de la flotte Dominion si nécessaire ;
- Elle se propose de mener l'enquête avec Palmer et Jordan pour voir si d'autres peuples sont mouillés ;
- Karen va suivre les deux zigotos sauf si la délégation la retient pour un motif impératif.
[/HRP]

Spoiler:

Le moment est tendu entre les héros. Des phrases désagréables sont prononcées et elles n’auront sans doute pas finies de blesser avant longtemps. Alors que Ray Karen et Hal partent vers ce qui est censé être la maison des héros le vortex d’énergie se referme pour laisser le diplomate Chinois presque seul entouré de ceux de l’Alliance Alien qui le fixe. Il commence a transpirer en serrant la précieuse mallette contre lui.

“Bien...reprenons. Ce n’est qu’une question de temps...nous pouvons déjà discuter des modalités du traité?”

A son grand soulagement Adam Strange de la délégation de Rann se poste à coté de lui en croisant les bras.

“Ouai. Tout va bien se passer.”

Il lui fait un clin d’oeil, il pourra compter sur lui pour protéger les intérêts aussi bien de sa planète d’adoption que de celle de naissance.


Les trois envoyés arrivent dans une station spatiale et le vortex se referme derrière Atom. La machine qui les a fait venir se met aussitôt hors tension et Hal se retourne vers elle en plissant les yeux. Qu’est ce que c’est encore que çà...il regarde ensuite autour d’eux. La salle en métal est vide et il n’y a pas l’ombre d’un Monitor qui traîne.

Échec de synchronisation.

Il regarde son anneau.

“Rapport de statut?”

La connexion à la batterie centrale pour actualisation des données nécessite le rechargement sur une lanterne liée.

Hal comprenait qu’ils avaient changé d’univers et que s’il voulait que son IA l’informe sur celui ci il devait trouver une lanterne d'ici pour se connecter à leur batterie. Si les anneaux contiennent des milliards de données sur l’Univers ce n’est pas le cas concernant le Multivers.

“Il y a quelqu’un?”

Tout ou presque semble éteint autour d’eux et en avançant pour sortir de la pièce ils arrivaient devant un couloir donnant sur l’espace. Ils étaient à bord d’une station spatiale endommagée mais certainement pas sur le satellite situé entre les univers dans la plaie.


“ On a été dévié. Anneau, scanne les environs et trouve qui a reprogrammé ce téléporteur multiversel.”

Il tendis le bras vers la machine hors service conçue par les Monitors et le résultat lui parvint.

Trace de peau morte trouvées entre les touche des cadrants. L’analyse du génome correspond à 99% à l’espèce Dominators.

Il se tourne alors vers Karen et Ray.

“Ils ont du profiter de notre proximité avec Dominion pour parasiter ton signal à la Maison des héros et t'ouvrir un passage avec cette machine.”

Celle ci semblait sabotée pour une seule utilisation, ils étaient désormais piégés. A travers les vites de la sinistre station abandonnée où ils se trouvaient ils pourraient voir une titanesque armada de vaisseaux civils de toutes espèces et technologie en mouvement. Il y avait à bord de la station abandonnée d'autres équipements de communications mais des câbles avaient été sectionnés pour empêcher tout contact avec l'extérieur...un piège oui. C'est ce que cela avait toujours été. Un univers est à l'agonie, des centaines de milliards d'individus se sont embarqués dans un exode pour tenter de fuir la mort. Et eux...avaient été piégé ici sans moyen de communication pour attendre une légion de Black Lantern. Ils n'auraient aucune chance contre eux.



HJ

Spoiler:

Un silence terrible suit les propos de Hal Jordan.
Les faits sont marquants, étouffants.

Ils se sont fait avoir.

Ils sont foncés sans réfléchir dans un vortex entre les dimensions – et ils se retrouvent nul ne sait où.
Enfin si, certains savent ; ceux qui les ont piégés ici. Ceux qui sont responsables du plan initial.
Même si, au fond, Ray Palmer sait très bien qui est responsable.

Lui-même.

Alors que des vaisseaux filent, à proximité. Alors que tous les systèmes autour d’eux, dans cette station abandonnée et perdue, sont déconnectés et semblent ne plus fonctionner.
Alors que des milliers, millions de civils s’échappent d’une menace qui, elle, fonce sur eux.

Ray Palmer prend conscience de ce qu’il a fait – de son erreur.
Et de ce que ça peut lui coûter.


« Bon sang de bordel. »

Le doublement des jurons acte régulièrement la crispation du scientifique.
Elle est ici totale.

« On… est dans la merde, là. »

Il se masse le haut du nez, en essayant d’apaiser son mal de crâne ; en vain.
Il souffle. Il inspire. Il souffle encore.
Il tremble.

Jess’. Il ne pense qu’à Jess’ – à l’Univers, aussi. Aux Univers.
Un peu. Un peu seulement.
L’essentiel de ses pensées va à Jess’, et au danger qu’elle vit, qu’elle doit subir. Il se crispe. Ça le crispe.

Mais, alors qu’il baisse la main et rouvre les paupières… Ray est soudain moins hanté par la colère et la rage.
L’inquiétude est totale.
Mais voir tant de vaisseaux, découvrir tant de gens terrorisés, et savoir en plus qu’il est responsable d’avoir mené Karen et Hal ici… ça rafraîchit les idées.
Salement, même.

« Bon, on va pas s’mentir… ils nous ont eus, et ils ne veulent pas qu’on reparte d’ici. Super. »

L’étude rapide de son dispositif de téléportation, tenu dans sa main et encore fumant après les dommages subis, est évidente.

« C’est de ma faute. »

Il se tourne vers Power Girl et Green Lantern et hoche la tête ; grave.

« Je nous ai fait foncer sans réfléchir… c’est de ma faute. »

Ray grimace, souffle ; et enchaîne.

« Mais… hors de question que ces sales gueules l’emportent, hein ?
D’une part, Jess’ est en danger – et je ne le supporte pas.
Et surtout… je supporte encore moins que ces tarés réussissent à nous avoir. Question de dignité, hé ! »

Il se détourne de ses deux alliés, et file rapidement vers les ordinateurs.

« J’ai sur moi de quoi lancer des diagnostics pour tenter de voir ce qui déconne, et réparer.
Premier besoin : savoir où on est. Dans quel Univers. Dans quel secteur.
Deuxième besoin : savoir qui sont ces gens, et qu’est-ce qu’ils fuient.
Ça, vous pouvez p’têt checker ? J’vais tenter de contacter des potes – l’Alliance de Throneworld, ou p’têt même Mister Miracle, en espérant qu’il ne soit pas dans la Plaie.
Vous pouvez p’têt sortir et voir ce que font ces gens ?
Oh, et p’têt qu’un tour de la station peut aider… »

Sans attendre, Ray récupère des éléments dans sa veste, les fait grandir et les envoie vers Karen et Hal.
Ils découvrent des oreillettes high-tech.

[color:950e=#0066fg] « Pour communiquer plus vite.
J’tente de rétablir le système de communications mais aussi les logiciels annexes. Cette station n’est pas venue là seule – on va tenter de remuer mamie, hé ! »

Il se lance dans son audit des systèmes informatiques et des réparations de fortune, avec plusieurs outils qu’il fait grandir.
Mais non sans un regard lourd vers Karen – sans une expression désolée, et des excuses silencieuses.
C’est peu, mais déjà ça !

(HJ/ Résumé rapide :
- Ray se crispe devant la situation ;
- Ray comprend son erreur et les conséquences ;
- Ray finit par se réveiller, admet son erreur ;
- Ray se lance pour auditer les problèmes des ordinateurs, rétablir le système de communication avec Throneworld ou MrM s’il n’est pas absent ( ) et aussi ranimer le système de propulsion de la station ;
- Ray propose des tâches à Karen et Hal, et lance un regard désolé à la première. /HJ)

L'endroit était froid, inhospitalier et nos respirations nubileuses ajoutaient au gris ambiant en tranchant avec les teintes glacées des machines silencieuses. Une vaste baie plongeait nos regards vers le néant galactique strillé d'un exode massif et silencieux. Les vaisseaux de différents modèles et de toute technologie se côtoyaient dans un glissement inarrêtable, des tunnels hyperespace coloraient les abords de leur migration ; les plus riches et les plus légers profitaient de ces "autoroutes spatiales" pour laisser les plus lents et les moins bien pourvus se traîner à vitesse de croisière. Ici l'on pouvait distinguer les allures d'un hôtel gravitant, là un simple aéronef privé...

Nous n'étions visiblement pas là où nous aurions dut être.

Hal Jordan fit les premières observations et commenta les rapports de son anneau. Un piège.

Je pris une goulée de l'air glacial qui nous entourait. La morsure de cette basse température me revigora et m'aida à desserrer les dents tout en conservant mon semblant de calme. Dominion avait joué à la plus maligne. Son coup avait porté et nous étions quelque part entre une paix dont la signature était suspendue à notre retour et un univers en danger. Le Green Lantern avait bien résumé la situation.

Puis Ray parla tandis que je conservais le silence le plus complet. Il parlait vite, enchaînant excuses, explications, un début de plan, des propositions. Il cachait un nouveau débordement émotionnel derrière des réflexes intellectuels. Cela m'agaça au plus haut point et j'attendais avec impatience le moment où il se tairait. Je tâchais cependant de ne rien montrer d'autre qu'un masque de marbre. La situation était critique et nous devions faire front commun pour avancer. Il n'était pas le moment de souligner l'aspect égoïste des pensées "très humaines" de Palmer, pas plus que de lui dire que nous étions tous grands et responsables et que tout ne tournait pas autour de sa personne ou de Jessica Cruz. Nous avions tous les trois une raison de nous sentir idiot, imbécile et borné mais ce n'était pas le moment. Qu'aurais-je eu à gagner si ce n'était un nouvel échange stérile avec lui ?

Il nous envoya des oreillettes. Sans un mot je m'en équipai. Explorer et découvrir, comprendre et agir. Son regard désolé se heurta au rocher de ma froide colère refoulée comme la mer venait frapper contre des falaises. Je me concentrai sur le problème immédiat et me refusai à la moindre ouverture empathique.

Je devais me concentrer sur autre chose. Une profonde inspiration de cet air statique préfigura mon observation des vaisseaux lointains, combinant ma vue à rayon-X et ma super-vue.

Dans ceux dont je pouvais percer du regard la coque, c'était la panique. Il y avait des uniformes, civils et militaires qui s'agitaient ; d'autres individus, parqués dans des compartiments - sans doute des civils - se massaient dans une cohésion paniquée. D'autres navires étaient au contraire d'un calme complet avec des aliens visiblement plus stoïques mais tout aussi concentrés. Il ne s'agissait pas d'une course mais nous nous en doutions. Dans la panique, certains appareils, plus petits, percutaient des plus gros et finissaient par se disloquer dans le vide.

- Quoi qu'ils fuient, ça les fait paniquer, et pas qu'un peu... commentai-je, distante. Je n'arrive pas à distinguer des mouvements de lèvres ou des affichages lisibles...

Ma super-ouïe ne pouvait pas capter les sons des navires, l'espace formait un bouclier sonore impénétrable ici comme ailleurs. Face à cette impasse je tentais un scan de notre structure mais les murs étaient imperméables.

- Les murs brouillent ma vue à rayon X, continuai-je. Je vais explorer à super-vitesse pour gagner du temps.

Il fallait aller vite, cela m'empêcherait déjà de songer trop en avant à cette situation ou des causes de notre présence. Ensuite, je devais l'admettre, cette accumulation d'inconnues ne me rassurait pas. Nous étions dans l'attente d'une tempête dont nous ne mesurions qu'à moitié l'intensité et ne connaissions pas le moment de l'explosion... hors de question toutefois de faire paraitre le moindre début d'inquiétude. Palmer était déjà dans le trop-plein émotionnel et Hal devait rester concentré pour puiser le maximum de sa technologie. Heureusement qu'il y avait au moins les rayonnements d'un soleil Jaune proche pour me permettre d'avoir des pouvoirs auxquels me raccrocher. J'enlevai mon oreillette et la gardais en main.

- Je vais utiliser ma super-ouïe pour détecter une éventuelle autre présence, finis-je pour expliquer mon geste - hors de question que je me retrouve assourdie par une déclaration impromptue dans l'oreille. Il faudra essayer de trouver les réserves d'oxygène et identifier des SAS ; vu l'état de cette station je ne donnerais pas cher de la peau de Palmer si on devait percer la coque pour sortir.

Moins une attention à son égard qu'un fait. Nous n'étions que trois, nous avions des ressources mais à condition de rester assez longtemps en vie pour en profiter. Les inimitiés s'épancheraient en temps "utiles".

Si les menaces du Dominator étaient fondées, nous allions nous recevoir des Black Lantern dans le coin du nez, le genre d'adversaires ignobles qui devenait plus fort à mesure que vous deveniez plus faibles. L'atrition comme arme.

Concentres-toi sur le problème immédiat !

J'utilisai mes rayons calorifères pour graver une flèche indiquant la direction que j'allais prendre avec la lettre "K" sur le sol d'un couloir. Petite méthode que m'avait enseignée Alan Scott pour explorer ce qui pouvait être un labyrinthe.

- Autant être méthodique, expliquai-je à Jordan. Le moindre conseil si on rencontre des Black Lantern ici ?

Puis d'un rapide coup d'oeil à la montre que je portai sous l'un de mes gants je notai l'heure qu'il était.

- Je reviens dès que possible, je ferais un rapport toutes les cinq minutes, on verra s'il m'en faut plus pour explorer cette station, fis-je finalement à mes deux "coéquipiers".

Et je filais à la découverte de ce piège grossier mais efficace. La tête à la découverte et à ma méthode d'exploration ; la coeur étreint d'une sourde angoisse...

Nous étions mal. Très mal.

[HRP]
- Karen ne répond pas grand chose aux différentes déclarations ;
- Elle reste de marbre face à Ray Palmer et son attitude en s'enfermant dans l'hypercontrôle ;
- Elle scanne les vaisseaux lointains pour distinguer la panique qui les anime ;
- Karen découvre qu'elle ne peut pas explorer le vaisseau à vue et va partir à son exploration complète en super-vitesse ;
- Elle demande conseil à Jordan si elle venait à croiser un Black Lantern.
[/HRP]

Ray endosse l’entière responsabilité de ce qu’il se passe et Karen demeure silencieuse.

“Ça va aller Ray. On t’a suivi tu n’es pas le seul responsable.”

Même si Power Girl aurait certainement opérée plus a froid que lui, tachée de mettre l’affect de côté. Enfin...Imaginions que c’était Ted ou Carol qui avaient les cibles et non Jessica, auraient il réagis avec beaucoup plus de sagesse? Si la Kryptonienne donne le sentiment que oui Hal se connait suffisamment pour savoir que non: Il aurait foncé tête baissé dans le piège lui aussi. Ray ne s’appesantit par sur son sort et va vers les ordinateurs . Si quelqu’un peut réparer ce matériel rapidement c’est bien lui. Il donne des oreillettes à ses deux compagnons d’infortune et Hal l’écoute proposer des solutions plutot bien vues.

“Ouai. C'est la chose à faire.”

Jordan avait toujours eu un problème avec l’autorité qu’on décrète mais suivrait jusqu’au bout de l’univers et des autres ceux qui avaient gagné son respect. Ray faisait partie de ces quelques rares personnes capable de lui faire mettre de coté son ego. Karen avait observée avec sa vision à rayons X les vaisseaux et leur en apprenait plus à leur sujet, aux interrogations sur la sécurité de Ray Hal répondit en lui montrant son anneau.

“Je peux lui donner de quoi évoluer dans l’espace et même voler”

Que ce soit par une aura de lumière de la Volonté ou en lui matérialisant une combinaison de Ranger Rannien et son jet Pack il ne serait pas une difficulté pour eux trois de quitter cette station, quand ils sauront où ils sont et où est l'ennemi tout du moins. Karen indiqua qu’elle allait explorer méthodiquement la station pendant que Ray réparait le matériel, Hal répondit à son interrogation. Un conseil si elle croise un Black Lantern? A bien des gens il aurait dit “ Cours” mais c’était Power Girl et elle faisait partie des mieux loties pour encaisser leurs assauts.

“Ils sont indestructibles. Tout ce que tu leur arrachera pourra repousser, seul la lumière blanche peut les annihiler. Et le seul moyen pour empêcher que leurs anneaux ne trouvent de nouveaux cadavres a animer c’est de détruire leur batterie centrale.”

Spoiler:

Il regarde PG puis Ray.

“La Terre est le centre du Multivers c’est là que se trouve la batterie blanche dans chacun. Mais la noire est autour du corps de l’anti-Monitor sur Ryut dans le secteur 666, sauf s'ils l'ont déja transférée sur Terre.”

Le péché originel des Gardiens de l’Univers. Le premier monde et tout un secteur massacré par les Manhunter suite à la trahison de Krona qui a implanté un " bug" dans leur intelligence artificielle.

“Seul la lumière blanche peut détruire la batterie noire, tant qu’elle sera là le Black Lantern Corps ira chercher les plus puissants guerriers de l’Univers jusqu’a l’extermination de toute vie. Alors...si tu leur inflige suffisamment de dégâts tu peux temporiser. Mais c'est tout ce que tu peux faire."

La mort est inéluctable, au mieux on ne peut que la repousser. Bref que de réjouissantes perspectives, restait à savoir si ceux d’ici géraient çà bien pour le moment. Terre Prime avait plutôt bien réglée cette crise mais cette fois ci si le "William Hand corps Leader" des Black Lantern venait de chez eux cela laissait augurer le pire: Black Hand savait déjà où était la batterie blanche et où était le book of the Black. Peut être même a t'il déclenché la Blackest Night alors que la Guerre des Lumières n'est pas terminée auquel cas toute alliance des corps contre lui pour faire de la lumière blanche devenait beaucoup plus compliqué. Si ces éléments sont similaires à leur univers alors Hand avait des avantages déterminants pour gagner cette fois.

Karen partit explorer la station et Hal dans l’espace à la rencontre des vaisseaux en déplacement. En seulement cinq minutes Ray avait déjà réussi a réparer les moniteurs endommagés. Une technologie Dominator car ces aliens avaient noué une alliance avec leurs équivalents de cet univers pour faire équipe dans un "intérêt multiversel commun". Ceux d’ici s’étaient bien fait avoir par ceux de la Terre Prime apparemment, la Blackest Night est une apocalypse cosmique et non une banale attaque de super vilain. Les questions posées par Ray à la machine apportaient leurs réponses.

Code:

-Univers 53
-Station Dominus 17
-Secteur 1418

L’Alliance de Throneworld ne répondait pas à la demande de contact, en revanche un message pouvait être envoyé à Mister Miracle dans la plaie. Une sorte de bouteille à la mer car il faudrait plusieurs minutes pour qu’il la reçoive d’aussi loin. Pendant ce temps plus loin dans la station Karen percevrait à travers les parois quelque chose qui approchait vite...si vite que la portion où elle se trouvait fut enfoncée par cinq Black Lantern, l’un d’eux en particulier celui qui ouvrait la brèche, se jeta sur elle: Kal-El.



Les attaques violentes se succédèrent contre elle. Poings, rayons de chaleur remplacés par des faisceaux blancs tout aussi douloureux...pendant qu’elle serait occupée avec lui les Black Lantern qui l’accompagnait défoncèrent les parois de protection et Hal eu juste le temps de revenir des vaisseaux de réfugié pour enfoncer un mur de la station et entourer son ami d’une aura de protection contre le vide spatial.

“Argh!!”

Une flèche noire se plantait dans son dos et son prédécesseur le Green Lantern Abin Sur plongeait sur lui pour l’étrangler en lui disant qu’il n’avait jamais été à la hauteur de ce qu’il avait cru... Le repoussant d’un poing de lumière verte Hal était déjà attaqué dans le dos par Ollie.



Les deux derniers Black Lantern Carter et Shiera approchèrent quand à eux de l’ancien Atom.






HJ:

Spoiler:

La situation est difficile.

Ray Palmer culpabilise d’avoir mené Karen et Hal ici… et même si les mots de Jordan rassurent, le regard lourd et le mutisme strict de Power Girl pèsent lourds sur son cœur.
Il comprend, cependant.

Le scientifique a foiré – plusieurs fois.
D’une part en réagissant comme il l’a fait, en fonçant sur le Dominator et en ne pensant qu’à lui ; lui et Jess’.
De l’autre en se perdant dans des excuses un peu nazes, un peu pitoyables… mais indispensables, pour lui.

« Humf. »

Il souffle, alors que ses camarades partent dans l’espace et le laissent ; seul.
Avec les ordinateurs.
Avec les logiciels.
Avec les bases de données endommagées… mais réparables. Et réparées, rapidement.

« Ah, bon sang. »

Il grimace, puis active son communicateur et se lance auprès de Karen et Hal.

« C’est… un peu la merde, les gars. Un peu plus la merde, j’veux dire.
On est dans l’Univers-53, un Univers qui n’est littéralement pas sur les cartes de la Maison des Héros. On est bien à 52 Univers normalement – et le fait qu’il y en ait un en plus, ça veut généralement dire que quelque chose s’y est mal passé.
Et en plus… Hal, ça te dit quelque chose, Secteur 1418 ? On est dans la Station Dominus 17, je le confirme avec tous les ordinateurs issus de la technologie des Dominators.
Bon, j’essaye de relancer… et d’appeler des potes, aussi. »

Sa première idée vise à confirmer la communication avec Mister Miracle, qui est stationné dans la Plaie et devrait pouvoir les aider.
S’il arrive à le joindre.

« Rah. »

Ray grogne, en se rendant compte que le signal retour n’aboutit qu’à du bruit blanc. La communication est tronquée, et il ne parvient pas à créer de lien.
Tout juste peut-il accéder à une sorte de message en boucle, sur une bande-passante du Porteur, le vaisseau de Scott Free.

« … lerte. Nous sommes en alerte. Message à tous les Néo-Dieux : Apokolips et Néo-Génésis sont attaqués.
Nous sommes en alerte. Tous les Néo-Dieux doivent se rejoindre. Les Black Lanterns attaquent.
Nous sommes en alerte. Nous sommes en al… »

Palmer souffle, en comprenant que l’artiste de l’évasion ne pourra pas les aider ; pas tout de suite.
Il envoie quand même un message enregistré, comme une bouteille à la mer – mais il doute que Scott l’ait à temps.

D’autant que le temps à leur disposition se réduit sèchement, soudain.

« … ha. »

Parce que le scientifique découvre soudain, devant lui, un Hawkman et une Hawkgirl – les versions de la Terre-53.
Hélas en Black Lanterns.


« Salut… Carter ? Katar ? J’sais pas où tu en es, ici. Enfin, où tu en étais, avant de tomber, hein. »

« Inutile de fuir ou de parader, Raymond. Je te connais. Je connais ta peur. Je connais ta terreur.
Tu veux t’enfuir. Tu veux t’échapper. Tu veux… rapetisser, et te cacher.
Comme d’habitude. »

« Haaa… oui, c’est vrai. Oui, tu connais bien Raymond – ton Raymond, en tout cas.
Mais tu vois… moi, j’ose penser que j’ai changé. J’ai avancé. J’ai grandi.
Et surtout… je vous ai déjà affrontés comme ça, en fait. »

Hawkman et Hawkgirl se positionnent autour de l’ancien Atom, prêts à frapper ; sûrs que le choc de les voir, de les entendre ainsi va le troubler.
Sauf que.

Sauf que Ray Palmer a déjà fait cela – il a déjà subi cela, de la part de ses meilleurs amis. Il est déjà passé par là.
Il a survécu. Il s’en est remis.

« Et… mon Carter ne supporterait pas que je vous laisse m’avoir, si lui n’a pas pu me choper alors ! »

Sans attendre, Ray tourne sur lui-même et confronte Hawkgirl, qui voulait le surprendre. Il active une arme à son boîtier, sur son avant-bras… et frappe.

Palmer frappe brutalement Hawkgirl, et la projette en arrière. Elle s’en remettra, mais pas tout de suite.
Heureusement.

« Je… vois. Petit Atom se croit devenu grand. Parfait. Je suis fier de toi.
Viens me faire un câlin… comme celui que j’ai fait à Jessica. »

Hawkman s’approche, et lève ses bras en se projetant vers le scientifique.

Il faut toute la souplesse acquise après ses exercices avec Batman et Ted, et un peu de chance, pour que Ray évite l’attaque.
Il roule sur le côté, grimace – puis souffle, lourdement.

Son regard se lève vers l’écran d’un ordinateur, où il a lancé une recherche alors que les Hawks décédés arrivaient.
Il voit le résultat ; et il sourit, en reprenant lentement la parole.


« Tu… vois ça, Hawkman ? Tu vois ce monde ? C’est une planète. C’est… juste une planète, oubliée de tous. Chez moi, elle est retournée dans l’anonymat après qu’on ait eu besoin d’elle. Elle est retournée dans le silence et l’oubli – parce qu’elle a servi. Parce qu’elle a aidé, quand il le fallait.
J’aime… ça. J’aime cette planète, même si elle est dure et terrifiante. J’aime ce qu’elle veut dire, en fait.
Le pardon. La deuxième chance. La possibilité de s’amender, après tout ce qu’on a fait – la possibilité de pardonner, après tout ce qu’on a vécu.
Je… je sais pas si tu l’as fait, Cart’. Je sais pas si tu as tué Jess’ – une Jess’, ou ma Jess’. Peut-être. Sûrement. Qu’importe.
T’as… tué d’autres, je le sens ça. T’as tué beaucoup. Tu t’es perdu, t’es possédé.
Je… je suis désolé, Cart’. Je suis désolé pour toi – je suis désolé de ne pas avoir pu t’aider. »

Ray Palmer ne ment pas, alors. Il ne feinte pas, il ne joue pas. Il est sincère.
Il est désolé pour cet Hawkman maléfique.
Il est peiné pour lui.
Il veut l’aider. Il lui pardonne.

Ray Palmer fait preuve de compassion… mais ne peut s’empêcher de sourire, en le faisant.

Car cette planète existe, et vit encore. Cela veut dire que ceux qui y vivent également.
Cela veut dire que la Tribu demeure.
Cela veut dire aussi que, en pleine Nuit Noire Cosmique, la Tribu perdure – et lui fait preuve de compassion, face au pire. Face à celui qui dit avoir tué son amour.

Cela veut dire, alors, que cela peut fonctionner… qu’il peut encore en être digne.
Qu’il peut l’appeler.
Qu’il peut solliciter l’anneau – et le faire venir, même s’il ne l’a jamais eu sur ce monde !


(HJ/ Résumé rapide :
- Ray culpabilise mais se met au travail et répare les ordinateurs ;
- Ray informe Karen et Hal de leur localisation dans l’Univers-53 ;
- Ray tente d’appeler à l’aide Mr Miracle mais n’a que du bruit blanc, puis des rapports d’alerte troublants ;
- Ray laisse un message enregistré à Mr Miracle ;
- Ray confronte les BL Hawkman et Hawkgirl, et surprend en frappant violemment Hawkgirl au visage avec une arme ;
- Ray évite Hawkman, trouve le monde qu’il cherchait et parle pour pardonner à Hawkman, faire preuve de compassion ;
- Ray espère ainsi attirer un anneau Indigo, car la planète est Nok et l’Indigo Tribe semble y vivre encore. /HJ)

Tandis que j'explorai la station, je me repassais les conseils de Jordan. Les Black Lantern ne pouvaient être anéantis qu'à condition de couper leur lien avec une batterie centrale... D'ici là nous ne pouvions que les ralentir et nous épuiser jusqu'à la mort ou la victoire. J'éprouvai, malgré mes airs décontractés et hautains le sentiment d'être complètement piégé, dans l'attente d'une menace qui allait arriver plus violente et surprenante que jamais...

Tout chavira lorsque j'atteignis une nouvelle baie vitrée qui donnait sur le cosmos. Je pus percevoir quelque chose au loin.

Rapide, noir, malveillant... Plus il se rapprochait et plus...

J'attachai mon oreillette.

- Un truc app... commençai-je.

Sa super-vitesse me prit soudainement de court. Il éventra une paroi avec une facilité qui démontrait sa force surhumaine. La station avait quelques systèmes de secours purement mécaniques qui s'activèrent face à la dépressurisation brutale de notre secteur eut lieu. De lourdes portes se verrouillèrent dans un sifflement pneumatique alors que mon adversaire me faisait face...

Kal-El, le superman de cet univers. Son visage flétri, écorné par la mort et consumé par les fuligineuses pulsions de son anneau rayonnait d'une joie cruelle. Sa tenue n'était plus que l'ombre d'elle-même ; frappée du sceau de sa nouvelle obédience, faite de noir et de nuances de gris qui donnaient parfois l'illusion d'être blanches tant les ténèbres paraissaient l'envelopper, elle mettait en relief le souvenir d'un corps, la mémoire lointaine d'une anatomie légendaire, le symbole déchu et putride d'un univers à l'agonie.

Toute l'habileté de cette technologie reposait sur les traits de ses serviteurs. Malgré la peau cendreuse ou liquéfiée, malgré les tendons apparents, les muscles atrophiés, malgré certains cartilages saillants en décomposition, malgré ce regard aussi sombre qu'une nuit sans lumière, malgré ces dents fichées comme autant de poignards dans des gencives nécrosées, je pouvais parfaitement reconnaître Kal-El. A travers ce sinistre miroir, je distinguais parfaitement mon "cousin".

Glaçante vision d'effroi.

Il exhalait pour la forme une parodie de respiration que des émanations anthracites matérialisaient et sa voix portait en elle des tombereaux de morts, des flots de sang grumeleux. L'écouter c'était remplir mes oreilles comme des fosses communes, d'offrir à son ton de sarcophage antique le plaisir de souiller mon être. Une voix répugnante à jouer avec votre coeur et à tordre votre esprit.

Ce premier choc sensoriel m'empêcha de répliquer efficacement contre les premiers assauts de "Kal". Ses phalanges aux articulations visibles sous sa peau de papier brulé avaient toujours la solidité de l'acier. Sa vitesse n'avait pas décru suite à son trépas. Je sentis ma joue droite s'embraser de douleur, mon ventre manquer de quitter mon corps et ses rayons, qui n'avaient rien à voir avec son ancienne vision calorifère était brûlante comme une douche de chaux vive.

C'était violent, brutal et sans merci.

Superman, malgré toute sa puissance avait toujours été un pacifiste, un homme de paix, un homme qui mesure la violence comme un échec et son recours comme un abandon, une violation de ses principes. Ses poings frappaient forts mais au visage ou dans des zones qui permettaient de "pacifier" des individus de stature parfaitement normale. Il n'était pas fait pour tuer, son corps malgré la noirceur qui l'habitait avait les réflexes d'une vie d'espoir, sans entraînement martial notable. Je poussai un cri que le vide spatial avala lorsque l'un de ses rayons étranges vint de nouveau me brûler. Un coup de tête me brisa le nez.

Kal-El avait toujours été un modèle ambigu pour moi. C'était un kryptonien au sens génétique et sanguin, mais élevé quasi-exclusivement sur Terre. Il ne connaissait ni nos us et coutumes, ni nos usages. Il ne connaissait de notre passé que ce que la forteresse lui laissait voir. Jamais il n'avait arpenté Krypton, vu ses Soleils Rouges, ses multiples lunes, admirer sa flotte ou les raffinements de sa culture, de son architecture...

Il projeta un nouveau coup que j'esquivai de justesse. Assez de pensées parasites ! Mais le voir, le regarder dans cet état ne pouvait que m'obliger à regarder certaines vérités en face. Mon jeu de jmabe était encore incertains suite au premiers chocs.


J'évitai un nouveau rayon blanc, encore une fois à une microseconde près.


- Ma pauvre cousine... soufflait-il, Tu peux ériger autant de murs qu'il te plaira, rien ne cachera jamais combien tu te sens seule...

Je pratiquai une clef de bras musclée pour immobiliser son bras gauche et commençait à entrer dans sa garde pour reprendre l'avantage. Me rapprocher de ce visage odieux me soulevait le coeur. D'un mouvement de tête je laissai l'un de ses rayons me frôler la joue plutôt que m'aveugler. A mon tour...


- Lire en toi est comme de lire un désert... De traversée solitaire en traversée solitaire tu essaies de bâtir sur des ruines...

Coup de tête dans les restes de son nez, je forçais pour désarticuler son coude, mais il résistait dans un ricanement amusé. L'une de ses mains tenta de m'agripper les cheveux. Mesquin. Rayon calorifère directement dans ses yeux pour l'aveugler temporairement. Je décollai en tenant son bras pour retourner la situation. Il monta avec moi et plaqua son genoux entre nous pour reprendre de la distance. De sa main libre il me frappa dans les côtes. La première qui se brisa fut douloureuse.

- Nos familles se sont sacrifiées... tout notre peuple s'est auto-détruit...

C'était un bourrin et il manquait furieusement de technique. Souffle glacé pour ralentir son bras, coup de paume dans son menton décharné. On pouvait lui admettre une sacrée résistance, il ne lâchait rien. Son genoux forçait de plus en plus pour nous séparer et mes côtes cassées ne se ressoudaient pas assez vite pour que je puisse tenir longtemps comme ça. Il tenta alors de m'arracher l'oreille avec ses dents. Okay, il passait en mode "amant fougueux" ?

Et pire que tout, il n'arrêtait pas de parler...

- Ô combien ils seraient fiers de te voir prendre le même chemin...

Mais fermes-là ! songeai-je très fort.

Soudainement, un craquement. Ah... Son bras gauche prit alors un angle impossible pour son anatomie. Cela allait me libérer pour l'enchaîner. L'absence de cris et d'insultes m'indiqua que la douleur paraissait très surfaite pour ces cadavres ambulants. Pas une minute à perdre. J'utilisai ma super-vitesse pour m'écarter et de lui et le déséquilibrer avec son genoux qui se retrouvait sans résistance face à lui. Ma main vint se poser sur l'une de ses joues et l'autre se ferma en un poing aux allures d'enclume.

Malgré toutes nos différences, malgré le fait qu'il était un humain avec une force de kryptonien, il restait Kal. J'aurais sans doute dû lui dire que... que j'étais désolée, que cela me faisait aussi mal qu'à lui... enfin, lui l'aurait fait... Je devais comprendre que ce n'était pas Sup...

Cette seconde d'hésitation allait me coûter cher.

- Minable... commenta-t-il en m'envoyant une rafale blanchâtre directement dans le ventre.

Je traversai une paroi, enfonçai une étrange bombonne de gaz qui implosa dans le plus grand silence, m'enveloppant dans un panache verdâtre qui fut gloutonnement aspiré par l'espace. Ma cape claqua devant moi et dans ce chaos visuel surgit le faciès déformé de mon "cousin". J'eus un coup de poing réflexe qui le fit reculer.

Il arracha un morceau de mur et l'utilisa comme une masse. Je levai un bras pour m'en défendre et fut décalée de quelques centimètres par le choc. J'esquivai une tentative brouillonne d'uppercut.

Analyse rapide. Le bras cassé était en train de se ressouder, l'un de ses yeux étaient redevenu fonctionnel. J'envoyai un rayon calorifère sur son coude brisé pour ralentir le processus et décidai de glisser derrière lui. Il se retourna, j'utilisai sa cape pour le gêner. Un tour. Un deuxième.

- Tu as dépassé la minute, mais ton heure approche... rit-il en cherchant de sa main valide à m'attraper.

Sa vision à rayon X lui permettait de voir sans gêne autour du tissu mais en le tenant fermement je limitai sa capacité de mouvement. Je lui infligeai un violent coup de pied dans le dos pour le faire ployer.

- Fille abandonnée... Amante distante ! Amie froide ! Cousine de façade ! hurla-t-il.

Sa main valide trouva mon visage et m'infligea une bonne droite. Sa cape toujours en main, je l'entraînai avec moi contre une vitre qui se fissura. Utilisant son vêtement comme une laisse je tentai de l'abaisser et lui fit manger de la semelle de botte.

- Pleine de colère refoulée et de frustration... fit-il alors que je lui offrais un deuxième service taille 44 fillette.

Plus il parlait et plus j'avais envie de lui hurler de se taire mais je devais rester concentrer sur ce combat. Je ne jouais pas avec un Music Meister ou un membre de la Monster Society of Evil. C'était Superman entre les mains d'une puissance bien plus grande et déterminée à massacrer toute vie. J'entendis alors son vêtement se déchirer puis il se carbonisa alors que deux rayons blanchâtres le traversaient.

- Aimée pour son apparence, détestée pour sa personnalité... lança-t-il en se jetant de nouveau sur moi.

Un coup de pied arrêta sa course, suivit d'un enchaînement de boxe. Je lui attrapai finalement la gorge alors qu'il tombait en arrière et le propulsai contre la vitre abîmée qui finit par voler en éclat dans le vide intersidéral. Ma main, serrée comme jamais, traversant à l'occasion sa peau cendreuse et ses muscles d'où surgissaient un liquide noirâtre lui fit faire un arc de cercle pour venir défoncer le sol. Il ricana avant de répliquer avec un uppercut qui m'obligea à le lâcher. Il m'attrapa à son tour, conscient qu'il prenait l'avantage.

- Tu verras... tes deux camarades n'ont que faire de toi... Lorsqu'ils le pourront ils te laisseront en arrière car à ta différence, ils savent ce qu'est l'amitié... et l'amour...

Il fit une volte pour atterrir derrière moi et me bloqua la tête. De son bras en court de guérison il verrouillait mon pivot tandis que son bras droit serrait ma gorge. Je pouvais sentir son souffle morbide dégouliner dans mon cou.

- Tu ne connais que l'abandon et la distance ! Orpheline sans planète... cracha-t-il. Tu peux te carapacer autant que tu veux...

Mes dents se serraient tandis qu'il parlait... Chacune de ses paroles était mesurée pour frapper là où c'était douloureux.

-... moi je sais que tu n'es qu'une gamine en colère... une gamine qui n'a jamais pu dire adieu à ses parents...

L'image de ma mère qui me mettait dans cette navette où j'allais vivre mes futures années me revinrent. Ce moment où je pris conscience que ce n'était pas un au revoir mais un adieu. Ce moment où mon cerveau voulut obliger mon corps à quitter cette cellule de stase qu'elle mettait en fonctionnement. Ce sommeil qui fut une barrière pour m'interdire de lui dire combien elle allait me manquer.

- Une gamine qui aurait aimé avoir le respect que l'on m'a donné... Capricieuse, hautaine pour monter combien elle est incertaine... A la recherche de tout ce que l'Humanité m'a donné volontiers et qu'elle te refuse... Tu n'est qu'un joli visage sans cervelle...

Prise entre la rage et la tristesse, entre le désespoir et la violence de rébellion je me débattais en vain. Je sentais ma trachée résister de plus en plus difficilement et ma colonne vertébrale me hurlait d'intervenir vite. Je... devais... me... calmer...

Mes yeux se fermèrent. Je pris conscience de toute la douleur de mon corps, des efforts qui brûlaient mes muscles, du froid intersidéral qui nous entourait, des rayons nucléaire du Soleil proche... Je devais penser à autre chose que les images que cette horrible proximité m'inspirait.

C'était le moment de me rappeler les bons moments avec Kal, Ted, la J.S.A. Les voyages à l'autre bout de l'univers, explorant des planètes aussi surprenantes que magnifiques. Les moments de silence dans mon appartement à simplement lire un bouquin allongée sur mon canapé. A repenser aux fêtes, aux souvenirs de Krypton...

Je rouvris les yeux. Pas pleinement calmée, mais plus lucide... Je tentai de m'envoler mais il me maintenait fermement sur le sol. Mon coude frappa alors ses côtes qui se brisèrent. Ma main attrapa son visage à l'aveuglette. Mon pouce s'enfonça dans sa joue de chair trop fragile et je tirai. Un morceau de parchemin calciné flotta dans l'air. Je revins et enfonçai ma main dans sa bouche. Sa morsure ne me fit rien tant j'étais perdue en mes propres émotions. Je sentis ses dents se fendre alors que du sang s'écoulait dans mes gants, le mien. Je serrai le plus fort possible, sentant sa maxillaire se briser. Lorsque je ramenais ma main devant moi, j'emportais le bas de son crâne.

Son étreinte se relâcha assez pour que je profite de l'ouverture. Je saisis son coude et en arrachai un morceau comme s'il n'eut été que du papier. Les dents serrées, voyant le sang qui sortait de mon nez former de petites bulles en suspension. Je me retournai et enchaînai droites et gauches dans une chorégraphie digne de Wildcat. Il posa un genoux au sol. Mon poing ensanglanté se ferma et s'immobilisa une nanoseconde.

- Comme le reste de cet univers...

Je lui enfonçai une partie du crâne de ce poing implacable. J'enchaînai avec un coup de botte dans la tête.

- ... JE. T'INTERDIS. DE. ME. JUGER !

Mes yeux s'illuminèrent alors qu'il tentait de se relever en lévitant. Je lui brûlai le torse et ce maudit symbole qui remplaçait celui, mille fois plus digne, de sa maison.


A chaque mot que je pensais je le frappai de plus en plus fort.


Il avait eu le privilège du prélude, j'allais lui donner la primeur de la conclusion. Je soulevai ce pantin qui n'était qu'une pâle parodie, cette chose immonde qui souillait la mémoire de Kal en lui faisait vomir méchanceté et cruauté.


Je le le brisai en deux d'un puissant coup de genoux qui me donnait des airs de catcheuse.

Son corps flottait maintenant dans l'espace, accompagné de mes larmes rageusement tristes et tristement rageuses... Je n'avais fait que gagner du temps...

Je passai mon gant pour essuyer mes joues, mon nez et fit un mouvement de bras pour désengourdir l'une de mes épaules. Un tour dans l'espace pour reprendre un peu d'énergie, contourner la station et voir où son mes deux compagnons...

Il fallait que je les rejoigne avant qu'il ne soit trop tard pour eux... Mon esprit était encore ébranlé, mais il était illusoire de croire que j'avais le temps de me rasséréner complètement...

[HRP]
- Karen se confronte à SUper-zombie et finit par le battre temporairement mais au prix d'un affrontement douloureux ;
- Elle part rejoindre ses collègues en passant par l'espace.
[/HRP]

Spoiler:

L’Hawkman de ce mystérieux univers 53 disait il vrai, avait il tué Jessica? Et si oui, laquelle. Celle d’ici où la femme de Ray. Qu’importe à cet instant car même s’il ne sait pas Ray trouve la force d’éprouver de la compassion pour ce monstre abominable. Une forme de pardon, et on a beau dire c’est une force incroyable qui n’est pas donnée à tout le monde.


Plus loin dans l’Univers Iroque aussi connue sous le nom d’Indigo One combat aux cotés des Red Lantern. Ysmault est sur le point de tomber et elle de périr face à un ennemi mortel bien supérieur en nombre elle sait qu’elle n’en a plus pour longtemps à vivre. Elle voit l’anneau de l’un de ses compagnons tombé partir vers le ciel rouge et s’adresse à lui.

« Qui que tu sois et où que tu sois tu dois détruire la batterie noire à Coast City, une cité sur une planète qu'on nomme la Terre.»


Un peu plus loin les derniers red lantern tombaient, Atrocitus se faisant arracher le cœur par un des démons d’Ysmault revenu grâce à l’anneau noir. La batterie rouge se faisait alors détruire dans une formidable explosion dont l'onde de choc approchait d'Indigo One.

« Les red Lantern ne sont plus, il ne sera plus possible de reproduire la lumière blanche par l’union des lumières. Sinestro le White Lantern devient le seul espoir de l’univers, trouve le. La Green Lantern venue d’ailleurs voulait l'emmener sur Ryut. La lumière indigo n’en aura plus pour longtemps maintenant, Natromo ne pourra pas défendre la batterie sans ... »

Elle périt alors avec les siens dans l'explosion rouge, cernée par les Black Lantern. Lorsque l’anneau arriverait à Ray il lui retransmettrait le message de la leader de l’indigo Corp dont il devenait le porteur de torche.



De son coté Hal était parvenu à détruire temporairement Abin Sur avec une perceuse géante disloquant son corps putride, il repoussait désormais en arrière Black Arrow comme il pouvait, un bouclier stoppant ses flèches noires.

“Anneau télécharge les données de l’ordinateur!”

Des lumières vertes partirent de son poing vers l’ordinateur réparé par Ray et il voyait Karen revenir portant les marques d’un combat qui avait du être des plus douloureux.

“Je sais pas où on va mais on verra plus tard. Approchez de moi maintenant!”

Quand ils seraient près de lui il ferait apparaître dans la pièce un avion supersonique autour d’eux, celui ci partant à travers les baies vitrées brisées en brûlant leurs poursuivants avec la lumière verte de son réacteur. il passa alors à toute vitesse à coté du convoi de vaisseaux réfugiés.


“On ne peut pas les sauver maintenant. Si on interrompt la Blackest Night ceux tués par les Black Lantern reviendront, ce doit être notre seul objectif. Détruire la batterie noire pour les ramener tous.”

Il aperçu au loin une lumière indigo et ralentis la propulsion pour que celle ci puisse les rattraper.

HJ:

Spoiler:

« Ton… pardon n’a aucune valeur pour moi. Jessica est morte. Laëthwen est morte. Tu es mort. Tu vas les rejoindre.
Tu ne peux rien contre nous.
Ta compassion… est une faiblesse. Elle te fera chuter. Microbe. »

« Ha ! C’est là où je vois vraiment que tu n’es pas mon Carter, tu vois ? Le mien… aurait trouvé un sobriquet quand même bien plus classe ! »

Ray Palmer continue de provoquer le Hawkman Black Lantern, alors que Hawkgirl décédée commence à se remettre.
Mais l’équilibre change soudain.

D’une part, grâce aux retours de Karen et Hal, qui approchent.
Mais aussi parce que le plan fou de l’ancien Atom a fonctionné… et il bondit littéralement vers l’espace et les ouvertes.

Autant pour échapper au Black Lantern – que pour s’emparer de l’anneau, qui le rejoint ; qui l’a trouvé.
Même ici.

Un puissant choc visuel intervient, animé d’une couleur évidemment indigo.
La suite…


« Bienvenue dans la Tribu Indigo. »

« J’espère que ça s’accompagne d’une bonne mutuelle santé ! »

L’anneau est glissé à sa main, le sceptre est entre ses doigts. Son corps est changé, son allure est modifiée et le pouvoir puissant de la Tribu Indigo vibre en lui.
Encore.
Et ça fait du bien !

« Bon… par contre, j’ai juste carrément pas le temps de papoter plus, les gars. Désolé et merci pour tout ! »

Sans attendre, Ray retrouve la maîtrise de l’énergie Indigo – et bondit littéralement vers les Hawks, en utilisant cette puissance pour raviver ses anciens pouvoirs.
Il rapetisse… et plonge littéralement en eux.

L’ancien Micro-Héros fracasse les chairs putrides des Hawks, et utilise l’énergie Indigo pour les endommager – pour accroître les blessures.
Il passe ainsi plusieurs fois entre eux, et les taille littéralement en pièces.

Jusqu’à, finalement, retrouver une taille normale.


« Vous allez revenir. Mais ça nous donne un peu de temps. »

Ray oriente son vol, se projette ainsi vers Karen et Hal. Il esquisse un léger sourire vers eux, et manipule son sceptre pour construire une bulle d’énergie autour d’eux.

« Bon, on n’a pas l’temps !
J’ai pu lancer un message à Mister Miracle, mais c’est chaud aussi pour eux, des Black Lanterns attaquent. L’anneau Indigo que j’ai chopé, ici, n’est pas le mien – mais il a des données pour moi.
En gros, Indigo-One fait passer au nouveau porteur, donc moi, qu’il faut détruire la Batterie Noire à Coast City – déjà Hal, same old, same old – mais les Red Lanterns ici sont tombés. Il n’y a plus de possibilité d’une Lumière Blanche par les couleurs.
Sinestro est apparemment White Lantern par ici et… et apparemment, une Green Lantern venue d’ailleurs voulait l’emmener sur Ryut. »

Palmer pâlit, en liant les informations ensemble. Jess’ ; cela ne peut être que Jess’.
Par instinct, il détourne les yeux vers l’espace, et son corps semble sur le point de partir – de l’amener vers Ryut, pour voir. Pour la revoir.
Pour l’aider, pour la sauver.
Mais…

Non.

Il ne fait rien. Il ne bouge pas. Il prend sur lui.
Il continue.

« La planète Nok va s’effondrer, c’est la merde partout. Bon… on fait quoi ? »

Ray a bien quelques idées – mais son temps passé comme meneur est terminé, et ses déboires récents le poussent à se taire ; à suivre le rythme.
A prendre sur lui.
Même si Jess’ risque le pire, ici…

(HJ/ Résumé raide :
- Ray provoque les Hawks Black Lanterns puis récupère l’anneau Indigo ;
- Ray déchiquète les Hawks BL pour gagner du temps ;
- Ray explique tout aux autres, hésite pour aller sur Ryut de lui-même pour sauver Jessica, mais prend sur lui et se met à disposition des deux autres. /HJ)

Je filai dans l'espace, profitant autant que pour ce peu de l'énergie que le Soleil Jaune faisait couler en moi. Mon combat avec ce Black Lantern avait été plus douloureux que je voulais bien l'admettre et la kryptadrénaline qui m'avait maintenue en état était en train de se métaboliser. Contre-coup à la hauteur de l'effort réclamé. Si j'avais déjà lutté contre lui, je n'osai imaginer face à toute une armée de ces créatures.

J'entendis les instructions qu'Hal nous communiquait. Une colonne de Black Lantern était en train de me barrer la route. J'accélérai pour éviter de me retrouver coupée de mes alliés et plongeai dans la Home Sector en ruine pour rejoindre notre Green Lantern en titre.

- J'ai gagné un peu de temps, mais un Black Kal El risque d'arriver d'une minute à l'autre, l'informai-je.

Il matérialisa un avion autour de moi et, aussi confortablement assise que je puisse être dans une structure faite de volonté pure, nous décollâmes. Hal me lança une phrase, sans doute plus pour lui que pour moi, justifiant que nous abandonnions à leur sort toutes ses âmes prises au piège des anneaux noirs. Pour avoir démembré une version de mon propre cousin, je ne pouvais que comprendre sa position. Il ne fallait cependant pas qu'il se laisse parasiter par des regrets ou de la culpabilité.

- Des pertes il y en a toujours, faisons ce que nous avons à faire, répondis-je glaciale, observant avec un détachement frigorifique tout ce qui se produisait autour.

Aussi tragique que cela pût paraître, j'étais comme étrangère à toute cette scène. Non pas qu'elle me parût inconcevable ou fausse. Ce n'était pas son horreur absolue et quasi-irrémédiable, la vue de ses vaisseaux éventrés, de ces corps agressés et infectés par ces anneaux qui me rendait si lointaine, mais au contraire une presque totale indifférence. Je n'éprouvai ni pitié, ni peur, ni aucune forme de compassion, je ne pensais fondamentalement qu'à l'étrange et soudaine mission qui nous était tombée dessus : survivre et sauver cet univers pour nous sauver. Rien d'autre ne paraissait m'atteindre.

Mes yeux se perdaient dans ce pilotage automatique qui m'animait... Toutes ces créatures vivantes qui avaient été arrachées à la vie de façon violente et qui, animées par des résidus émotionnels condensés en de fuligineux colifichet s'animaient pour éteindre toute vie et obtenir une victoire bien dérisoire. Un grand final de mort et de silence... Mais que feraient-ils après ? S'arracheraient-ils à leur univers pour dévaster toute vie ? Et ensuite ? Ne seraient-ils plus que des hordes grouillantes et errant sans but, privées de vie, d'intérêt et d'objectif ? Encore une lutte nihiliste...

Mon esprit réfélchissait à un sens pour m'éviter de comprendre qu'il n'y en avait pas...

Arriva alors vers nous une flèche indigo. Dans ces ténèbres presque invincibles, ce halo de lumière vive et chatoyante enrobait un Ray Palmer dans la tenue de la Tribu Indigo, cet étrange groupe collectif qui vivait dans la puissance de la compassion. Je posai un regard marmoréen alourdi par le jugement qui n'avait pas besoin d'être formulé sur le bâton qu'il tenait. Après notre récent échange, Ray n'était pas le porteur que j'aurais personnellement choisi pour ce fardeau. Je gardais cependant cette sentence pour moi. Ce pouvoir arrangeait bien nos affaires. Je serrais juste un peu plus la mâchoire et ma respiration se fit plus profonde.

Il nous transmit quantité d'informations. La rage n'avait plus de héraut ; Sinestro était un White Lantern ; la planète Ryut devenait un ultime refuge ; une Green Lantern d'un autre univers se trimballait dans toute cette histoire. Les choses devenaient à la fois très simples et très compliquées. L'on sentait derrière ses annonces son envie de filer vérifier si cette voyageuse dimensionnelle pût être Jessica.

- C'est encore la meilleure piste que nous ayons, tranchai-je péremtoire. Je ne sais pas si nous avons la possibilité d'avoir depuis les informations de l'ordinateur de bord la dernière position de ce Sinestro-56, nous pourrions déterminer sa dernière trajectoire et la suivre, au cas où il n'ait pas pu atteindre Ryut... Sinon la planète devrait faire l'affaire.

Restait à éviter que Ray Palmer nous fît un coup de jarnac en nous abandonnant au moindre signe de lumière verte qui ressemblerait de près ou de loin à son amour. Il nous fallait récupérer assez d'information pour éviter d'être surpris.

- Hal ton anneau est-il connecté à celui de Cruz ? Comme vous venez du même univers il devrait y avoir une possibilité pour la repérer, au moins sur sa fréquence vibratoire...

[HRP]
- Karen se sent étrangement émotionnellement vide face à toute cette situation ;
- Elle propose de repérer Sinestro en suivant sa trajectoire (au cas où il n'a pas pu atteindre Ryut) ou de rejoindre directement Ryut si ce n'est pas possible ;
- Elle demande à Hal si son anneau ne pourrait pas détecter la fréquence vibratoire de celui de Jessica.

Toutes mes excuses pour ce temps de réponse.[/HRP]

Spoiler:

Tous trois à bord de l’avion de lumière traversant l’espace transluminal Hal, Ray et Karen échangent sur ce qu’ils viennent de vivre. L’anneau indigo avait trouvé Ray ici aussi comme durant la Blackest Night de leur univers. Grace à celui ci il avait appris que la Batterie Centrale rouge n’était plus et que c’était Sinestro qui était le White Lantern ici.

“Forcément fallait que ce soit lui...J’ai l’anneau rouge que j’ai récupéré à Mera dans ma lanterne, il aura une douzaine d’heures d’autonomie. Ca pourrait compenser qu’ils ne produisent plus de rouge ici.”

Il jeta un regard rapide vers Karen, hésitant grandement à proposer qu’elle le prenne. On verra. S’il n’y a vraiment pas le choix et en dernier recours car il préférerait quand même que ce soit les zombies qui le tue et pas elle qui serait prise d’une rage incontrôlable, il y avait assez que Conner Kent a sortir de cet enfer. Il ouvrit une petit portail vers sa dimension de poche et en sortit sa lanterne verte pour coller son poing contre celle ci, constatant à regret que son anneau ne se rechargeait pas.

“On a pas le temps de sauver Nok, il faudra être plus rapide que les Black Lantern à détruire ta batterie indigo. Il me reste 35% avec le vert mais ma lanterne n’est pas connectée à la batterie d’Oa d'ici. Ray, même si on ne peut pas faire de lumière blanche à nous deux on peut coupler nos faisceaux pour générer des attaques plus puissantes contre les Black Lantern, çà marche plutot bien. C'est pas du blanc mais c'est mieux que nos deux lumières prises à part.”

Cette fameuse Green Lantern venue d’ailleurs avec Sinestro ce devait être Jessica, Ryut devenait une destination de choix dans cette fin de l'univers tant pour son White Lantern qui pouvait détruire la batterie noire située à Coast City que pour sa camarade Green Lantern.

“Le soucis avec Ryut c’est que ne connais pas son emplacement, les Gardiens l’ont effacée des anneaux.’

Heureusement Karen lui fit une proposition qui pourrait sauver la mise à pas mal de monde. Qu’il utilise son anneau pour demander la localisation de Jessica, ce qui il est vrai, pourrait fonctionner puisqu’ils avaient été conçus dans le même univers et étaient connectés.

“Anneau Guide moi vers la Lantern Cruz.”

Et de fait, une lumière faiblarde partit bien de celui ci pour indiquer la direction. Il fit apparaitre une construction d'une carte des galaxies environnantes et désigné du doigt l'emplacement fléché en regardant Ray.

“La lumière indigo permet de se téléporter, Indigo One pouvait emmener tout le groupe avec elle instantanément. Tu peux nous emmener là bas Ray?”

Quelque chose d’inédit pour lui sans doute, mais qui leur ferait gagner beaucoup de temps et économiser de l’énergie sur son anneau vert.

*
**

Ils arrivèrent a destination, au cœur du secteur oublié volontairement par les Gardiens. Le lieu du crime situé dans le secteur 666: Une planète génocidée par les Manhunter comme toutes celles environnantes sur plusieurs systèmes à la ronde.


Là ils entrèrent dans la caverne vers laquelle l’anneau de Hal les guidait, finissant par arriver devant la grande salle où se trouvait un immense livre posé a même le sol.


“Le Book Of The Black...n’en approchez pas trop près il pourrait vous emprisonner à l’intérieur.”

“Tous les secrets inavouables que les Guardiens auraient préféré voir disparaitre Jordan.”

Sinestro qui était derrière le livre s’était adressé à eux et en approchant ils pourraient voir le corps de Jessica cruz allongé sur le sol.

“Jessica!”

Alors que sans nul doute Ray irait vers sa femme endormie Hal se tournait vers son rival.

“Que lui est il arrivé? Où est le reste de la Justice League Incarnate?”

“Du calme Jordan, je constate que tu es bien identique à ta version d’ici. Toujours a exiger des réponses alors que tu en comprendrait à peine la portée.”

Plein de suffisance le White Lantern se tourne vers Karen et Ray.

“Elle était mourante mais je l’ai sauvée grâce aux pouvoirs immenses dont je dispose et qui font de moi le plus grand Gardien de l’Univers. Quand à ses compagnons...je ne sais pas ce qu’il est advenu d’eux. Nous avons été séparé à Coast City lorsque nous sommes tombés dans une embuscade, et ils se sont réfugiés auprès d’une terrienne aux cheveux blancs. Ils doivent être morts à l'heure qu'il est, et avoir rejoint les cohorte de lanternes noires.”

“Et les autres Nouveaux Gardiens? Sapphire, Saint Walker, Larfleeze…”

“Tu crois que j’avais le temps de m’occuper d’eux Jordan? As tu la moindre idée de ce qui nous attendait là bas? Je n'ai pas ta faiblesse et c'est pour cela que contrairement à ton toi d'ici je suis toujours en vie!”

Il haussait le ton et Hal s’approchait de lui haussant tout autant la voix, son anneau vert s’embrasant d'une lueur éclatante.

“Ne me dis pas que tu as fuit en les laissant là bas salaud!”

“La batterie était trop défendue. Je me suis emparé de l’entité qui sommeillait sur ta planète misérable et dès que j’ai compris que la bataille était perdue j’ai évité de mourir. Je suis la seule chance de l’univers Jordan, je peux ramener les morts à la vie. Un dieu trop important pour être gâché. Cette Green Lantern m’a dite que le secret de cet univers était écrit dans ce livre, et je veux le connaitre.”

Il se tourna vers le Book Of the Black.

“Tu comprends Jordan? Nous avons discuté elle et moi. J’ai été frappé de constater à quel point contrairement aux autres héros qui l’accompagnait son univers est semblable au mien. Si c’est la fin des temps je ne veux pas disparaitre sans connaitre la vérité sur l’origine de l'univers…”

HJ:

Spoiler:

Thaal Sinestro s’approche du Book of Black.
Le manuscrit maudit. Le livre oublié. Le secret. Le mystère. L’ombre des Gardiens ; une de plus, en tout cas.

Alors que son Univers se meurt, Sinestro ne peut certainement s’empêcher de sentir son cœur bondir, tandis qu’il approche enfin des réponses si souvent bloquées, refusées par ses anciens maîtres.
Hélas.

Dans cet Univers. Et dans bien d’autres.
Thaal ne peut avoir ce qu’il souhaite ; il en est empêché, en fait.

Par un mur d’énergie.
De couleur Indigo, cette fois-ci, et non pas Vert. Légère différence, mais gêne similaire.

« Non. »

Une voix froide s’élève dans le silence de ce moment difficile.

« Pas ça. Pas maintenant. »

Une forme se redresse, après s’être accroupie. Une forme qui s’entoure d’une énergie Indigo, et lance un regard sombre vers Thaal.
L’énergie se concentre tant qu’elle crépite, dans son bâton.

Ray Palmer fait face à Sinestro – sans peur.

« Ton Univers se meurt, agonise… mais tu n’auras pas le butin final. Le Book of Black peut et va servir – mais pas pour ton intérêt.
Ce n’est pas la fin des temps.
En tout cas, ça ne l’est pas tant qu’on n’a pas tout tenté pour empêcher ça. »

Sa voix se tremble pas. Son corps ne bouge pas.
Il reste là.
Debout.
Droit.
Figé. Fort.

Quelques instants plus tôt, Ray a acquiescé aux paroles sensées de son ami Hal Jordan, après des réactions froides de Power Girl ; très froides, même.
Le scientifique a conscience que la Kryptonienne lui tient rigueur des moments passés mais, même s’il la connaît peu, il a quand même l’impression que… quelque chose ne va pas.
Il n’a rien dit, cependant, et a suivi le plan du Green Lantern – même si une part de lui a regretté d’abandonner Nok.

L’ancien Atom a pu téléporter le petit groupe sur la planète voulue, et a abandonné ses camarades en voyant Jess’.
Jessica. Jessica Cruz-Palmer.
Sa femme.
Mais, aussi et surtout, une Green Lantern, inconsciente après être tombée au combat.

Sans rien dire, mais terrifié, choqué, Ray s’est projeté vers elle et a tenté de voir comment elle allait ; si elle allait.
Les vérifications ont été lancées, et même si les informations ne sont pas dramatiques, son état ne lui plaît pas.

Plusieurs pensées passent alors dans son esprit, et beaucoup visent à ramener Jess’ chez eux – l’emmener en sécurité. S’échapper, avec elle.
Fuir.

Loin de cet Univers perdu. Loin des dangers. Loin des horreurs. Loin des monstres.
Mais…
Mais.

Mais Ray Palmer a écouté l’échange entre Hal et cet autre Sinestro. Mais Ray Palmer a écouté, oui.
Et il a compris.

Cet Univers se meurt.
Un Univers entier se meurt. Des milliards sont morts. Bien peu survivent encore. La Fin est proche.
Mais… pas encore. Pas maintenant, comme il l’a dit.

Il le sait, il l’a dit lui-même : il n’est plus un super-héros. Il a donné – il a tout donné.
Il passe son tour.
Mais… des gens sont morts. D’autres sont en danger. Un Univers se meurt. Les monstres attaquent. Les monstres gagnent.

Et ça… non.
Juste non.
Ni dans cet Univers. Ni dans aucun autre.

« J’ai… été que participant à la Nuit Noire chez nous, dans le sens où j’ai suivi le mouvement. Là… je dis juste qu’on ne s’arrêtera pas là.
J’ai l’énergie Indigo, Hal a l’énergie Verte ; tu as l’énergie Blanche, Sinestro. Hal et moi, on peut lier nos énergies pour briser ou faire reculer les Black Lanterns. Comme ton énergie Blanche.
Et on a… une Kryptonienne. Franchement, quand même. »

L’ombre d’un sourire glisse sur son visage.

« Jess’ va se remettre, et pourra aider ; mais on ne part pas.
La fin des temps, je la refuse.
On… va sur Terre. On récupère tout ce qu’on peut récupérer avant. On croise les doigts pour que les Nouveaux Gardiens soient encore là – ou on verra ce qu’on peut faire.
Si… si je me concentre, l’énergie Indigo peut… ramener un Black Lantern ; un peu, au moins. Ça peut aider. Ça va aider. »

Ray acquiesce, grave.

« Je… refuse que ça se finisse comme ça ; aussi facilement. Pas ici. Pas maintenant.
Jamais. »

Ray Palmer dit clairement et considère sincèrement ne plus être un super-héros.
Dommage qu’il n’arrive jamais à se comporter autrement.

(HJ/ Résumé rapide :
- Ray est surpris des réactions de PG mais ne dit rien, encore gêné par l’événement passé ;
- Ray amène le groupe sur Ryut ;
- Ray se précipite vers Jessica pour voir comment elle va ;
- Ray veut s’enfuir avec elle mais écoute l’échange Hal/Sinestro ;
- Ray empêche Sinestro d’accéder au Book of Black ;
- Ray annonce qu’il refuse la fin des temps, et propose d’unir l’énergie Verte/Indigo et d’aller sur Terre en récupérant des artefacts pour agir. /HJ)

Notre mission progressait et le temps jouait en notre défaveur. Les heures de la batterie Indigo étaient comptées, comme l'énergie restante de l'anneau vert d'Hal, quant à ma force, elle était un palliatif qui s'émousserait avec la fatigue. Jordan sortit un anneau rouge pour montrer ce qui nous restait en réserve, autant dire rien. Je souhaitais intérieurement bien du courage à celui qui oserait porter ce truc qui remplaçait le sang et le coeur de son hôte pour le rendre tout entier prisonnier de sa rage. Moins une arme qu'une prison, une pilule de cyanure était assurément moins cruelle.

Nous atteignîmes finalement Ryut par la voie de l'énergie indigo, une énergie chaleureuse et réconfortante si j'en croyais les quelques rapports que la Justice League avait faits à son sujet. En temps normal c'était visiblement le cas, à moins que ce ne soit une perception toute personnelle, mais présentemment, elle était froide et mordante. Comme si j'avais plongée dans un océan de glace.

Je mis un pied sur le sol stérile de cette planète ravagée et n'éprouvai pas le moindre pincement au coeur. J'analysai l'environnement mais... rien. C'était conforme à ce que l'on pouvait attendre d'un problème glissé sous le tapis par les Gardiens de l'Univers. L'erreur est l'essence de l'apprentissage. Mais si un enfant pouvait mettre un dessin raté à la poubelle, en tant qu'entité cosmique, les boulettes ne s'effaçaient pas aussi facilement et les échecs avaient de bien terribles retentissements.

Des roches grisâtres polies par des déferlements d'énergie formaient des tumulus silencieux alors que l'horizon déchiqueté par les masses fossilisées de villes pulvérisées barrait la route à l'imagination. On pouvait deviner la puissance de feu utilisée rien qu'en observant la géographie incohérente du relief. Zone de guerre sans victoire. Une profonde inspiration ne m'apporta aucune odeur. Le paysage était aussi vide que moi.

Nos chaussures soulevaient de la poussière et des cailloux qui restaient légèrement en suspension avant d'être réattirés vers le sol, dans une sorte de flottement qui indiquait une gravité moindre. Je m'y sentais d'ailleurs plus légère, ce qui n'était pas désagréable. J'appréciai les planètes à faible gravité, elles vous libéraient un peu de votre enveloppe corporelle pour vous offrir l'impression de nager dans une piscine en permanence. Hélas, je n'endurai de nouveau qu'une profonde indifférence à ce fait.

Nous atteignîmes une salle qui avait des airs d'autel d'un culte obsolète. Des obélisques représentants les différentes couleurs du spectre émotionnel entouraient un livre à la couverture aussi noire que la nuit la plus profonde. Ne jurait dans ce décor mort qu'une touche lumineuse incarnée en Thaal Sinestro. Le blanc n'était pas sa couleur, elle jurait sur lui autant qu'une robe de bal sur Hawkman.

Jessica était évanouie plus loin.

Le silence qui régnait emplissait l'air d'une électricité qui alimenta l'échange entre Hal et son ennemi de toujours.

Ray Palmer alla vers sa bien-aimée.

Je restai en retrait et croisai les bras.

Sinestro et Jordan discutaient de plus en plus vivement, l'un justifiant sa lâcheté, l'autre s'écoeurant encore et toujours du comportement de son ancien mentor. Ray profita de leur discussion pour intervenir et barrer la route qui menait au Black Book, visiblement livre de chevet des gardiens, aussi prometteur que dangereux.

Atom répliqua à la suffisance de Sinestro avec un couplet sur la sauvegarde de l'Univers, des âmes qui l'habitaient et le besoin de s'unir pour réussir. Il glissa même un peu d'humour en me mentionnant. On ne pouvait lui enlever l'inspiration et le courage. Même dans tout se trouble, il cherchait une union avec un type comme Sinestro.

Le White Lantern paraissait obsédé par son livre. Ce bouquin lui dirait certainement que pour finir aussi stupidement, avec un être aux pouvoirs cosmiques qui l'abandonnait pour de la lecture, cet univers avait dû naître d'une façon toute aussi vide de sens...

C'était pensé de ma part avec la douceur d'un poing de marbre. J'aurais certainement dut être en colère ou même triste, appeurée face à cette absurdité... A la place j'étais envahie par un dégoût complet de ce type qui osait encore défendre et justifier l'abandon de sa mission. Au-delà de son égoïsme, il y avait une peur primordiale qui se camouflait en se drapant d'arrogance et d'orgueil. Sinestro ne voulait pas mourir. A quoi pouvait bien servir un gardien comme ça ? Encore ue fois le silence était ma meilleure arme.

Je m'approchai d'Hal et me penchais vers lui pour lui demander discrètement.

- Comment peut-on faire pour récupérer la lumière blanche sans s'encombrer avec lui ?

Question infiniment sérieuse. Je jettais un regard à Jessica. S'il fallait une nouvelle porteuse à l'entité, nous avions une candidate au moins.

[HRP]
- Karen suit le mouvement ;
- Elle ne dit rien de ce qu'elle pense de Sinestro ;
- Elle demande discrètement à Hal comment récupérer la lumière blanche mais sans Sinestro.
[/HRP]

Spoiler:

Ce Sinestro qui portait l’anneau blanc et avait en lui l’entité de la vie qui se trouvait cachée sur Terre était la cible prioritaire des Black Lantern et avait fuit. Il avait beau présenter cela comme un repli stratégique il avait intégré que l’univers était perdu, et ne voulait pas le quitter sans obtenir des réponses aux interrogations qu’avait amenée Jessica avec elle. Lorsque Ray bloqua l’accès au Book Of The Black par un mur indigo Sinestro tourna les yeux vers lui.

Le Korugarien était tiraillé entre la tentation de briser ce mur indigo avec l’énergie blanche dont il est porteur et celle de le croire. De son côté Karen voulait récupérer l’entité blanche pour la donner à Jessica. Elle avait déjà été choisie par la l’anneau blanc dans leur univers ce serait certainement préférable à ce que Sinestro avait fait : Il avait volé l’entité de la Vie qui si elle n’avait pas eu un porteur, aurait pu être détruite par Nekron.

“Chaque entité a une faiblesse qui leur fait quitter leur hôte mais j’ignore pour celle là.”

Il se tourna vers Karen, le Green Lantern à la volonté inébranlable n’était pas résigné a faire avec Sinestro mais plutot convaincu qu’il pourrait leur apporter quelque chose. Il y croit. Car malgré tous ses affrontements avec son mentor et leur vision radicalement différente de ce qu’il fallait faire pour obtenir la paix dans l’Univers il n’était pas un couard: Ceux qui utilisent l’anneau jaune ont certes des peurs intimes comme chaque être pensant, comme lui même. Mais ils savaient les surpasser, la peur ils la faisaient régner chez les autres pas dans leur cœur. Comme l’anneau bleu le jaune était résolument tourné vers les autres même si c’était pour le pire, le bleu tirant son pouvoir de l’espoir des autres et le jaune de leur peur. Le vert, le orange, le violet le rouge et l’indigo n’avaient besoin que des émotions de leurs porteurs pour fonctionner la plupart du temps. Un Yellow lantern n’est pas plus peureux qu’un autre il est doué pour faire peur, en cela Sinestro n’était pas le plus mal placé pour porter le blanc.

“Ecoute Ray Sinestro. Il a raison nous sommes moins nombreux qu’avant mais nous pouvons y arriver à nous quatre il n’est peut être pas trop tard.”

Il pointât son doigt sur le Book Of The Black et regarda Sinestro dans les yeux.

“Tu sais où il est maintenant, tu pourras découvrir les secrets des Gardiens après. Mais ne baisse pas les bras, pas toi qui répète que tu as été un meilleur Green Lantern que moi. Ne nous dis pas que tu as peur maintenant.”

Sinestro regarda tour à tour Hal, Ray et Karen, hésitant de longues secondes. Retourner là bas? Un suicide. Mais il était la seule chance de l’Univers maintenant et quoi qu’en pensent les autres il n'avait toujours voulu que sa sauvegarde.


Il les regarda avec cette froideur qui ne laissait pas indifférente le commun des mortels.

“Si vous devez vous sacrifier pour que je réussisse faites le. Je vous ramènerais à la vie quand j'aurais détruit la batterie noire.”

Hal hocha la tête par l’affirmative mais ne comptait certainement pas se laisser avoir, surtout si c’est Sinestro qui est en charge de les ramener à la vie. Il s’approcha alors de Jessica pour y chercher son communicateur de la Justice League incarnate et activa la balise de SOS qu’elle portait, celle ci indiquant que le “Protecteur du Multivers” était informé de sa demande de rapatriement. Ainsi c’est Sideways qui vient les chercher quand ils sont perdus? Hal n’hésitât pas à l’attendre, que le jeune nouveau de la JL ramène Jessica ce sera très bien. Ils avaient ce qu’il fallait à eux quatre pour gérer çà.

"Sideways va venir la chercher. Allons y."



La téléportation à Coast City eu lieu grâce à la lumière indigo de Ray qui pouvait se souvenir de l’emplacement de la batterie noire, celle ci étant au même endroit que lorsqu’ils avaient vécu la Blackest Night dans leur univers. Sinestro avait raison il y avait tant de ressemblances troublantes avec leur univers. C’était comme si ce mystérieux univers 53 ci avait été quasiment copié collé du leur. il faisait nuit et un orage terrible s'abattait sur le cimetière. Les Gardiens de l’univers étaient tous tombés et autour de la batterie noire. Black Hand se tenait devant elle alors que des anneaux étaient relâchés pour chercher de nouveaux porteurs à travers cet univers à l’agonie. Il y avait une fenêtre de tir pour Sinestro.

“Vas y détruit la!”

Mais alors que le White Lantern tend le bras devant lui epour utiliser son pouvoir et ramener à la vie la créature qui sommeille dans la lantern noire une succession d’événements dramatiquement calculés s’enchaina.


Martian Manhunter jusque là invisible apparu pour utiliser ses pouvoirs mentaux sur Power Girl la plus rapide du groupe, et ainsi l’empêcher de réagir à temps. Black Hand se retourna pour utiliser son Power Rod, arme magique conçue par Atrocitus il y a des années et qu’il avait trouvé sur Terre quand il n’était qu’un jeune homme. Une arme capable d’aspirer l’énergie des anneaux de leur puissance ce qu’il fit à la fois sur Hal Jordan et Ray Palmer.Puis un tunnel Boom ouvert par un néo dieu et en provenance du quatrième monde fraichement tombé enfin, s’ouvrit dans le dos de Sinestro pour laisser Nekron en sortir. Et frapper avec sa faux.


Les lanternes noires rapatriés avec Nekron s’abattirent alors de toutes part dans un déchainement de puissance effroyable pour rouer l'équipe de coups et de constructions noires, certains plus douloureux à sentir ou voir que d’autres. Jean ce souvenir qui ne voulait pas disparaitre, s’en prenait à Ray.




Pendant ce temps du coté de Power Girl c’était Zor-L ramené d'entre les morts qui cognait le plus sur sur sa fille, lui lançant des horreurs auquel personne ne pourrait croire. Mais les Black Lantern ne voulaient pas la vérité, ils voulaient la mort.


Tout ce qui pourrait déstabiliser leurs adversaires était bon à prendre et c’était pour cela qu’ils envoyaient toujours les proches disparus en première ligne. La déstabilisation d’avoir affaire à un passé qui vous crache dessus était une arme supplémentaire et leur utilisation était dévastatrice. De son côté l’anneau de Hal était tombé à 0% et Black Hand le rouait de coups jusqu’à le faire chuter au sol, blessé.



HJ:

Spoiler:

Un cri terrible s’échappe de la gorge de Ray Palmer, alors que les événements se bousculent, s’entrechoquent.
Sans que rien de bon n’en ressorte.

Quelques instants plus tôt, l’ancien Atom a soupiré de soulagement quand Sinestro a finalement cédé devant sa position – avec l’appui de Power Girl et de Hal, surtout.
Le scientifique a été satisfait de retrouver un peu de combativité chez Thaal, et a laissé un mot à Sideways, qui venait évacuer Jess’ loin d’ici.

Un mot simple et sobre, pour eux deux ; pour chacune de ces personnes qui comptent, pour lui.

Code:

Derek, merci de préserver ce que je chéris le plus. Je ne saurais être plus rassuré que de savoir que tu es avec elle.
Jess’, je te promets de ne pas trop me mettre en danger. Je te promets surtout de revenir, et de te laisser quelques Black Lanterns s’il en reste.
Oh, et Derek, encore… je sais que je peux t’appeler si besoin. Mais j’espère ne pas avoir à le faire. Tu affronteras ces monstres un jour ; prie pour que ça soit le plus tard possible.
Je vous aime.
Ray

Ray a ensuite suivi le mouvement, évidemment.

Et c’est en arrivant sur Terre, en découvrant une nouvelle fois l’ampleur de la puissance de Nekron, en se crispant devant les Black Lanterns, et surtout en voyant la perte de puissance des anneaux… que Palmer a poussé ce cri.
Complètement en phase avec la présence, à proximité, de Jean Loring – son ex-femme, décédée et ramenée en Black Lantern.

« N… non ! Pas ça ! Pas vous ! »

Pas eux, espère-t-il ; en vain.
Car Jean Loring n’est pas la seule à s’en prendre à Ray – d’autres, venus aussi de son passé douloureux, sont Black Lanterns et l’agressent.

Les Morlaidhans.
Ces extraterrestres réfugiés dans la forêt amazonienne, que Palmer a découvert quand Jean le trompait. Auprès de qui il s’est installé, et a trouvé un temps le bonheur.
Un temps seulement.

Les Morlaidhans ont été tués, par des salauds qui voulaient faire sortir Ray de sa cachette. Ils ont payé – mais rien ne pouvait ramener les disparus.
Sauf cet enfoiré de Nekron.

« Tu vas payer ta violation des règles du marriage ! Tu vas mourir, mais je vais m’acharner sur ton cadavre ! Tu n’auras jamais la paix ! Tu n’auras jamais le bonheur ! Tu n’auras jamais que la douleur ! »

Jean Loring continue de frapper et de provoquer son ex-époux, alors que les minuscules Black Lanterns s’en prennent à Ray.
Palmer pense à céder, il doit l’avouer.

Il pense à s’écrouler. Il pense à s’abandonner ; à abandonner.
A laisser faire.
A les laisser faire.
Pour trouver la paix, le calme ; la fin. Pour trouver le pardon. Pour apaiser sa culpabilité. Pour arrêter de… de…

« NON !! »

Un cri de révolte s’échappe de sa gorge, rapidement suivi par un son plus guttural – plus intérieur, encore.


Le scientifique repousse les Morlaidhans, et se tourne directement vers Jean Loring.
Son anneau a été touché, et perd sa puissance ; moins de 2%, maintenant.
Il n’a presque plus rien. Il ne peut presque plus rien f… non.

Non, c’est faux.
Ray n’est pas que l’anneau. Ray n’est pas que le pouvoir. Ray n’est pas que sa peur, ou sa culpabilité.

« Hey… Jean ? »

Jean Loring a reculé, devant le movement de révolte de Ray ; si surprenant. Si inattendu, pour elle.

« Tu sais… je te pardonne. Je te pardonne – vraiment.
Je suis désolé pour ce qui t’est arrivé – mais je te pardonne. J’espère que tu pourras trouver la paix dans l’après-vie.
Je te pardonne, Jean. Tout. »

Palmer est sincère. Ses mots sont sincères. Sa compassion est sincère.
Et celle-ci…

Celle-ci redonne un coup de fouet à l’anneau Indigo !
Au point de permettre à Ray de retrouver un peu de puissance – à envoyer devant lui.

Une énergie Indigo, qui file directement vers la Black Lantern Jean Loring – afin de l’anéantir, hélas.
Afin, surtout, de la libérer. Espère-t-il.

Même si Ray a conscience que la véritable urgence ne se trouve pas ici, mais ailleurs.

« Hey, Hal !
Baisse pas les bras… n’oublie pas : quand on veut, on peut ! »

Palmer esquisse un léger sourire – et se concentre. Vers Hal Jordan.
Vers son anneau, plutôt.

Pour envoyer, transmettre, transférer ce qui lui reste d’énergie, dans son anneau Indigo.
C’est peu… mais ça peut aider.
Ça doit aider.
Ça va aider !

Même si, pour le coup, Ray se retrouve sans énergie, sans anneau… au cœur d’une nuée de Black Lanterns !

(HJ/ Résumé rapide :
- Ray est soulagé que Sinestro vienne, et laisse un mot pour Sideways et Jessica ;
- Ray suit le mouvement ;
- Ray se crispe face aux BL et notamment Jean, mais aussi les Morlaidhans ;
- Ray se révolte, refuse instinctivement la culpabilité, et rejette les Morlaidhans ;
- Ray pardonne tout à Jean, et cette compassion redonne du pouvoir à son anneau, pour l’anéantir espère-t-il ;
- Ray transfère son énergie à Hal, même si du coup il est entièrement vulnérable face aux BL. /HJ)

Les paroles d'Hal n'étaient pas réjouissantes : nous allions devoir faire avec Sinestro tant que l'Entité ne quitterait pas son corps. Le Korugardien, fouetté par l'orgueil et cherchant sans doute à camoufler encore d'avantage sa lâcheté accepta de nous suivre pour ce qui était le grand plongeon dans une opération suicide pour la survie d'un univers en pleine euthanasie.

Je sentais la tension dans cette acceptation. Sinestro parlait du sacrifice auquel nous pouvions consentir en reposant notre confiance en lui... le type qui avait excusé de toutes les façons sa fuite et ses manquements... ben voyons et avec ça il ne voulait pas qu'on lui demande un autographe ?

Je pris une bouffée de l'air glacé qui figeait ce monde mort, comme si je devais m'habituer à son odeur, sa texture et la morsure de son froid. Pendant ce temps, l'exfiltration de Jessica était planifiée par Ray et Hal via le très sémillant Sideways, l'allié indispensable pour une randonnée dans le multivers.

Une nouvelle fois, une lumière Indigo nous enveloppa. Le monde noir se teintant de mauve, de parme et d'un scintillement plein de compassion. Je pouvais y entrapercevoir des images qui me firent détourner la tête. Et l'étrange creux qui me perforait l'âme ne cessait d'augmenter...

Lorsque le rideau indigo se leva, ce fut pour laisser une pluie dense et poisseuse nous fouetter le visage. Un vent furieux chargé de fer et de mort fit claquer ma cape. La nuit faisait rage et la Lune elle-même était recouverte d'une camisole nubileuse.

Hal parla mais...

Un sifflement furieux me déchira l'esprit. Des images m'assaillirent, des paroles m'agressèrent et des sensations se déchaînèrent en moi. Tombée à genoux dans une boue noirâtre collante, je levais une tête figée dans une grimace de douleur pour découvrir la haute stature décomposée de J'onn.


- Kara... la troisième que je croise ici...


Sa voix charriait comme celle de Kal des tombereaux de charognes et empestait la flétrissure. Rien que de l'entendre en moi me donnait l'impression d'être enterrée vivante. L'un de mes poings se serra alors qu'une nouvelle salve psychique tentait de me maintenir au sol, dans un déferlement d'image et d'illusions. Cette confusion soudaine ne durerait pas.


- C'est à terre que l'on mesure mieux ta taille.


Il ne fouillait pas dans mes souvenirs, préférant frapper vite et fort, utilisant les souvenirs d'une autre pour mieux me berner. Je voyais les souvenirs heureux d'une Supergirl, les moments joyeux passés avec un Kal-El maintenant réduit à l'état de zombie déchiqueté.

Je vis alors dans un moment vaporeux et insensé ce foutu Sinestro se faire couper en deux...

Un coup de pied frappa mon dos et m'étala sur cette terre gorgée d'eau, vomissant la pluie qu'elle ne pouvait absorber pour mieux suivre les cadavres qu'elle avait régurgité. Retentit alors une voix venue de trop loin pour qu'elle soit tout de suite réelle. Encore un jeu de Martian Manhunter ? Alors que des spectres de souvenirs inconnus flottaient, je me retournai dans le bruit répugnant de la boue pour voir sa silhouette se découper dans un éclair furieux. Il avait grossièrement les traits que je me rappelais de lui, une voix qui, même éraillée et rendue rauque collait encore à mes souvenirs.


- Tu manques à te devoir de fille...
, souffla-t-il dans un panache grisâtre qui offrait encore l'illusion d'une vie.

Zor-L... mon père...

Mes souvenirs s'ouvrirent comme une boîte de Pandore et je sentis le télépathe en profiter pour s'en repaître.


- Regardes-toi. Indigne... Faible... Tremblante...
hurla ce débris de mon passé.

Mon poing se ferma sur cette terre détrempée. Je... j'étais... vide, choquée... j'étais... heureuse de le revoir ? N'était-il rien qu'une vaporeuse image ou au contraire un cauchemar réel ? Il s'approcha, le visage tordu de colère et de rancoeur. Un regard qui brisa le coeur de la jeune fille laissée seule dans sa navette. J'onn posa une botte implacable sur ma cape rouge devenue brune, m'empêchant de me relever. Je sentais l'eau s'infiltrer dans mes bottes, imbiber mon costume... Les lourdes gouttes tombaient sur mes paupières comme pour les fermer face à ce spectacle incompréhensible. Ma bouche voulut s'ouvrir alors que défilaient en moi les moments de joies et les moments de réconforts qui avaient émaillé ma jeunesse et que mon esprit avait gentiment offert au martien. Ce vide qui m'avait tenaillé depuis notre arrivé ici paraissait se combler au gré de ce surplus émotionnel. Chaque parole qui sortait de la gorge de mon "père" était une lame qui venait me transpercer. Je me retrouvais, entre le télépathe et lui comme une petite fille incapable de la moindre chose.


- Tu m'as abandonné, moi et ta mère... tu as fui... tu es indigne d'être une Zor-L... indigne de Krypton et de son héritage...


Ce furent les paroles de trop, des paroles qui eurent un terrible declic en moi. Je pris alors pleinement conscience de la présence de J'onn en moi et sentis qu'il eut un recul mental. Aussitôt mes années d'exil ; mes années à me demander les raisons et à trouver un sens à ma vie me revinrent ; ces années seules dans un monde différent et faible ; technologiquement attardé ; émotionnellement instable ; politiquement arriéré m'assaillirent. Ces années où précisément je m'étais sentie abandonné par mes parents, ces fameux génies incapables de prévoir et d'arrêter l'inéluctable fin de notre monde alors que j'observai de jour en jour la planète Terre faire de même dans la même indifférence que celle qui avait bercé ma jeunesse !

L'étau psychique de Martian Manhunter tentait de se faire plus oppressant mais, la mâchoire serrée, maintenant inondée de rancoeur et de colère, de haine et d'injustice, j'arrachai les fibules qui maintenaient ma cape pour m'en libérer. J'onn tenta de me donner un coup que j'esquivai d'un mouvement de tête.


- Il est trop tard pour jouer les héroïnes ma fille ! Tu rejoindras ton peuple et la planète que tu as délaissé ! Cet héritage que tu t'es montrée incapable de faire vivre ! À la différence de ton cousin alors que lui n'a même aucun souvenir de Krypton !
cracha mon "père".

J'onn projeta l'image de mon père tel que je l'avais connu sur le cadavre qui m'insultait. Il était souriant, heureux, insouciant. Une larme tenta de couler sur ma joue mais déjà le vent et la pluie l'avaient effacée. Ma bouche ne parvenait toujours pas à s'ouvrir, j'étais comme écrasé par la puissance que déployai le martien derrière moi. La pluie m'empêchait de respirer convenablement... Mon père en profita pour s'approcher d'avantage. L'illusion cachait sa menace. Il tendit une main, comme pour me caresser la joue. Il était... si... souriant... bienveillant... Je sentis les deux mains décharnées de J'onn me maintenir soudainement au sol, profitant de mon instant d'hésitation. Un éclair m'aveugla. Je sentais Zor-L s'approcher dangereusement. De la boue entra dans mes oreilles alors que le rire cristallin de mon père résonnait en moi. Ce père qui m'avait toujours soutenu, qui m'avait vendu le rêve d'une nation belle et puissante...

Mon épaule me lança un décharge douloureuse alors que J'onn appuyait. Je voulais voir ce père qui...

...m'avait fait ignorer l'agonie de mon peuple, m'aveuglant dans un rêve sans fin d'une nation millénaire, inatteignable des problèmes de l'univers...


- Ma pauvre petite fille...


Me revinrent comme le ressac des vagues les heures passées à m'entraîner seule pour vivre avec mes pouvoirs dans un monde devenu d'une fragilité déconcertante. Des moments de solitude, à ne plus vivre mais à enchaîner les activités pour mieux oublier toutes les blessures d'une Société humaine haïssable, mais riche d'un tel potentiel que je ne pouvais en admettre le gâchis... comme pour Krypton. S'invitèrent les moments de doute qui finissaient toujours par m'empêcher de tourner le dos à la Terre et me rabaisser au niveau de cet homme qui me jugeait.

- Je ne suis "pauvre" que de mon héritage... sifflai-je avec difficulté.

Deux laser vinrent toucher J'onn qui recula et relâcha la pression qu'il exerçait sur mes épaules. Je roulai sur le côté pesamment pour éviter que la main de mon père ne m'arrache le coeur...

- Tu as abandonné ta fille ! Tu m'as abandonné ! râlai-je en me relevant avec difficulté. Tu m'as collé dans une navette pour prendre soin d'un bébé ! Alors que je n'avais que Quatorze ans !!!

Je donnai un violent coup de coude dans J'onn.

- Tu es comme ces égoïstes de singes que je côtoie jour et nuit ! Tu as la même vanité ! Tu aurais pu sauver n'importe quel génie de notre monde, tu aurais pu sauvegarder notre civilisation de mille et une manières avec notre technologie mais tu as été trop orgueilleux ! A la place tu as fait la sourde oreille aux menaces qui plannaient sur nous !!!

Mes yeux irradiaient d'une énergie nouvelle. L'absence de Soleil allait m'atteindre tôt ou tard... mais cela ne m'importait guère.

- Tu étais comme tous les chefs de Castes et de Familles de Krypton ! Seul le nom et les armoiries comptaient ! Nous étions privilégiés, notre peuple comptait sur nous ! Mais tu te foutais de Krypton comme tu te foutais de ta fille ! Tu n'en avais rien à faire, il fallait juste que ton nom survive ! Admets-le au moins !

J'onn tenta une nouvelle attaque en fonçant sur moi. Je le parais d'un blocage de l'avant-bras. Mes bottes laissèrent une traînée dans la boue sous l'impact. Je l'attrapai ensuite à la gorge, enfonçant mes doigts dans la cendre qui lui servait de peau.

- Alors J'onn... toujours peur du feu ? lui demandai-je avec une pointe de cruauté.

Mes yeux projetèrent deux rayons calorifères qui firent fondre les siens... Il hurla mais rien ne m'arrêterait maintenant.


- Il est trop tard !
hurla mon père en rejoingnant le martien comme pour m'arracher le coeur.

Il ne croyait pas si bien dire. D'un geste rageur, je déplaçai J'onn pour qu'il se trouve dans la trajectoire de Zor-L. Je vis la main de mon père traverser sa cage thoracique vide tandis que je continuai de le carboniser en reculant. J'abandonnai le corps meurtri du Martien pour infliger à super-vitesse une bonne droite à mon père. Son image idéale fondait avec la conscience du zombie martien.

- Je te déteste ! Je te hais... hurlai-je en ponctuant chaque insulte d'un violent coup de poing, laissant toute cette rancoeur et toute cette colère refoulée depuis trop longtemps éclater. J'exècre ton maudit héritage... Ce suicide d'un homme qui n'assumait pas sa responsabilité ! Tu as déguisé ta médiocrité en un sacrifice illusoire ! Et le pire c'est que j'y ais cru !

Il tenta un coup mais d'une clef de bras je lui déboîtai l'épaule.

- Et c'est pour ça mon "pauvre père" que je n'ai aucun symbole sur cette tenue !

Je lui explosai un genoux d'un coup de botte, lui arrachant un cri désespéré.

- Je ne compte pas faire l'erreur d'oublier d'où je viens... fis-je en lui bloquant la tête entre mes bras, tout comme je ne compte pas glorifier bêtement le travail et les traditions d'un peuple qui s'est autodétruit...

Je renforçai alors mon emprise, ignorant ses cris et ses débattements vains. Je ne m'arrêtai qu'au moment où enfin sa boîte crannienne craqua et s'enfonça comme un oeuf tombé au sol.

Ce déchaînement avait commencé à tirer dans mes réserves... Sinestro coupé en deux était sûrement mort maintenant... La batterie noire était présente, le Soleil absent... Mes alliés semblaient en mauvaise passe. J'utilisai le corps de celui qui s'était prétendu mon père pour le jeter sur Black Adam. Hal récupéra un peu d'énergie. Maintenant il fallait ralentir Nekron le temps que les porteurs d'anneaux puissent détruire la batterie centrale.

Je me projetai alors en direction de la gigantesque incarnation de la mort qui allait s'en prendre à la Vie elle-même. Je lui envoyai, sans trop y croire, deux rayons calorifère vers les yeux. Il fallait dégager l'Entité dans une course contre la montre pour un univers entier...

[HRP]
- Karen se fait destabiliser par les Black Lantern
- Elle finit par prendre le dessus sur J'onn et Zor-L mais en déployant beaucoup d'énergie (ce qui commence à lui manquer en l'absence de Soleil direct) ;
- Elle balance le corps de Zor-L sur Black Adam pour le déstabiliser un peu ;
- PG se lance sur Nekron en lui lançant deux rayons calorifères pour le détourner de l'Entité.
[/HRP]

- Je n'ai pas encore tout compris à cette histoire... mais il me semble que la situation est un peu désespérée, là.

Une voix résonne.
Cette voix, Hal Jordan, Ray Palmer et Kara Zor-L la connaissent bien. A la fois source d'irritation (justifiée, très souvent), de sympathie (il est sympa ce petit gars, quand même) et de bons moments (celui à qui elle appartient l'espère de tout son petit cœur !), elle se fait entendre avant même de voir la bouche d'où elle sort, comme si la porosité du Multivers la laissait passer en toute impunité.

Puis, dans un bourdonnement lui aussi bien connu, un éclat de lumière dorée se laisse apercevoir; grandissant en une ouverture digne de ce nom, suffisante pour permettre à un jeune homme de s'y glisser, elle répand une part de sa brillance sur la scène cataclysmique qui s'étend dans ce Coast City de Terre-53.

Et, comme attendu, parce qu'au bout d'un moment les surprises ça va bien, une silhouette masquée émerge avec fluidité, grâce et on va s'arrêter là avec les compliments avant que les chevilles n'enflent et que la tête ne se transforme en bon gros melon.


Sideways arrive, contre toute attente, lui qui ne devait sauver qu'une seule personne.

Mais avec le temps et l'expérience, le jeune Derek James a appris qu'un peu de renfort, ça ne fait jamais de mal. Bon, peut-être que Power Girl aura un peu marre de le voir se ramener dans beaucoup de ses aventures récentes... cela dit, il s'améliore de jour en jour, il gagne en confiance, il fait les choses bien, mieux même.

Même si là... en voyant l'étendue du chaos de la Nuit la plus noire, il se pose la question de sa pertinence. Qu'est-ce qu'un petit gus de Gotham, certes formé pour toucher aux problèmes multiversels, peut bien faire en cas de crise cosmique totale et absolue ? Eh bien sa réponse, il va la trouver dans les secondes qui suivent, lorsque pas moins de trois Black Lanterns lui sautent dessus. Fort heureusement, juste humains, ils ne représentent pas une menace suffisante, malgré l'anneau noir à leurs doigts.


Un fouet de lumière claque, et éjecte les corps réanimés à distance, suffisamment loin pour gagner de précieuses secondes. Déjà, d'autres lucioles sombres foncent vers lui, faisant prendre conscience à Derek de l'ampleur de la situation. La Nuit la plus noire n'est plus juste une histoire racontée par Tempus ou Atom: elle est là, elle est vécue, et elle risque de tout balayer sur son passage.

- Ah... je... d'accord, ok. C'est à ce niveau là.

Pour une fois, Derek ne perd pas de temps à douter.
Ses réflexes de héros prennent le dessus, nourris, enrichis par des mois et des mois d'entraînement, et par l'expérience de toutes les crises traversées ces deux dernières années. Sans être un vétéran, Sideways n'est plus un bleu, contrairement à ce que certains semblent encore penser; il entend le prouver.

- Sideways Dimensionlines est prêt pour l'embarquement ! Veuillez garder les bras et les jambes au milieu du rift, sait-on jamais. Notre chère Mme. Cruz-Palmer est déjà en sûreté, chez nous, vous inquiétez pas pour elle. Maintenant, c'est votre tour les amis !

Deux de ses doigts viennent caresser le tissu même de la réalité pour en écarter quelques grosses mailles (oui, basculons dans les métaphores couturières, évitons de trop parler de caresses sensuelles, Derek est encore trop jeune pour être sexualisé non mais !). Immédiatement, comme si l'univers savait quoi faire, et vu le nombre de rifts ouverts jusqu'ici ce n'est pas improbable, un grand portail pulsant d'une énergie folle s'ouvre !



Profitant du répit offert par la débauche thermodynamique, le jeune héros bondit de petites ouvertures en petites ouvertures pour aller récupérer le corps sanglant de Sinestro, encore agonisant.

- On ne laisse personne derrière, pas même la moustache toute de vie parée de Sinestro le Blanc !

Et, en quelques secondes à peine, il retourne avec sa nouvelle cargaison blanche, rose et noire (un combo de couleur peu fameux il faut dire) jusque devant son grand portail, pour chasser les importuns attirés par la promesse d'un autre univers à dévorer.

- ALLEZ, VITE ! GO GO GO GO ! JE RIGOLE PAS, POUR UNE FOIS !

Spoiler: