Le mystère de Hamelin (PV:Constantine)

Hartley avait quitté son appartement de Keystone dans la précipitation. Après avoir pénétré dans le bureau du directeur Wolfe, chef du pénitentier Iron Heights et son ancien tortionnaire, le joueur de flûte le plus célèbres des villes jumelles en sortait avec plus de questions que de réponses. Il avait en effet pénétré l'office du Directeur de la prison dans l'objet d'y trouver des preuves ; il cherchait à trouver des bandes vidéos ou des preuves que Wolfe abusait de ses méta-pouvoirs et de l'influence qu'il a dans et hors de la prison pour soumettre les détenus à de mauvais traitements. Mais il avait été interpelé par une carte. Une simple carte de visite, avec pour seule indication en reprographie, un pictogramme, représentant un instrument de musique qui n'était autre qu'une flûte.

Il ignorait si l'objet avait appartenu à Wolfe, ou s'il avait été confisqué à l'un des prisonniers. Cette carte avait un numéro inscrit au dos, mais il n'était plus attribué. La compagnie téléphonique elle-même semblait avoir mis la clé sous la porte ; une compagnie régionale située à St-Roch. N'importe quelle personne saine d'esprit trouverait qu'il n'y avait aucun lien solide. Mais pour un expert en sonorité comme Hartley Rathaway, le téléphone semblait une indication suffisante.

Lorsqu'il parvint à la gare routière de St-Roch, Pied Piper descendit de la cabine d'un camionneur plutôt beau gosse qui l'avait conduit ici. D'après lui, la copine du beau-frère du cousin de l'ami de son pote Marcel avait souscrit à cet hébergeur téléphonique, mais finalement la couverture était quasiment nulle et ils lui ont même proposé d'être transférée sur un autre opérateur. Cette affaire ne prenait pas beaucoup de substance, mais les soupçons du fifre ne disparaissaient pas. Il héla un taxi, par un curieux hasard : celui de Francis Chandler surnommé Chas', le meilleur ami de Constantine. Il eut un mouvement de recul en voyant qu'il y avait quelqu'un sur le siège passager avant.

"Au Lure, s'il vous pl... C'est un piège ? Vous enlevez les gens ? Ou alors c'est un taxi-école et vous êtes le mono ?"

Il essayait de se rassurer en imaginant cette raison plus banale, mais il ne se souvenait pas d'un seul moment banal dans sa vie depuis qu'il était né. Donc malgré tout, il préféra garder l'esprit ouvert pour le cas où ses recherches seraient déjà arrivées aux oreilles d'un brillant malfaiteur :

"Si c'est à propos de ça," il montra la carte frappée de l'icone du fifre, "Je peux tout vous expliquer."

Vu qu'il n'était nul autre que le flûtiste criminel réformé, il avait voulu venir en amont de cette affaire, si affaire il y a, afin de laver sa réputation avant même qu'elle ne fut entâchée. Mais il était plutôt mal barré.

- Où on va, Chas' ? J't'avais demandé de me trouver un pub simpa dans le coin ...

John était passé à l'avant du taxi, et s'amusait à rouler ses cigarettes. Plus de Silks Cults, et bon, fallait revenir à l'ancienne méthode, rouler. Et bon, rouler, ça n'a jamais plût à John, ça valait jamais les indus. En plus, Chas' conduisait comme un sauvage, répandant le précieux tabac dans la caisse. Le plus comique en soi, c'est que lui-même râlait :

- Putain John ... T'es en train de saloper mon taxi avec ta merde là !

- Autant savoir de quoi on va crever non ?

- Sa te donne l'autorisation de m'en foutre partout ?

- T'as pas qu'a conduire comme un malade aussi ...

- Nettoie et ferme la un peu .

Chas' restait quand même le seul qui pouvait espérer parler de la sorte à John sans s'en manger une. Il restait aussi l'un des seuls qui n'était pas encore mort au passage. Le miraculé, c'est sans doute comme ça qu'on devrait l'appeler. John se pencha donc, et commença à ramasser le tabac, éparpillé sur le tapis de sol, il priait pour ne pas à avoir à soulever ce malheureux tapis, de peur de découvrir une nouvelle espèce en dessous. Lâchant un ou deux jurons, John ramassait peu à peu le tabac, le rassemblant dans sa main.

Mais un coup brutal de frein se fit ressentir, dispersant à nouveau tout ce que notre protagoniste avait rassemblé. Il ne put s'empêcher de jurer :

- Merde Chas' ! J't'ai déjà dit d'arrêter de faire ta salope sur les freins !

Mais Chas' ne répondait pas, comme s'il avait vu quelque chose, ou quelqu'un. Il se mit à reprendre tranquillement sa course, et ralentit, comme si quelqu'un l'avait interpellé :

- Au Lure, s'il vous pl... C'est un piège ? Vous enlevez les gens ? Ou alors c'est un taxi-école et vous êtes le mono ?

Par pur réflexe, John dégaina silencieusement son Colt, et se redressa d'un coup, braquant le mystérieux opportun qui poussait des questions ma foi ... rocambolesques. Il leva les yeux, et tomba alors nez à nez avec un joueur de ... flûte. Il le regarda de haut en bas, avant de lancer :

- Pied Piper ... Mais quelle coïncidence !! Monte dans cette caisse immédiatement.

Un ton sec, mais à vrai dire, avec les criminels, autant leur parler comme à des cleps. Le maestro étant sur la banquette arrière, John se retourna, braquant toujours le calibre pointé sur lui. Il lui montra par la suite une carte plutôt étrange, la même que celle qu'avait chopé Constantine plus tôt dans la journée, sur le cadavre de McCready. Il posa alors une question simple au musicien.

- Bon le joueur de pipo, t'as 2 solutions : soit tu la joues franc jeu, soit tu fait le malin et j'te garantie pas ta sécurité physique pour la suite. Dit moi ce que tu fous ici, avec cette carte, et surtout, m'expliquer qu'est-ce que c'est tout ce foutoir !

L'envie de nicotine se faisait ressentir.

L'individu à l'avant pour toute son hostilité et son revolver, paraissait soit jouer l'idiot soit en savoir aussi peu qu'Hartley sur toute l'affaire. Il était monté dans le véhicule comme indiqué, et acquiesça quand on le nomma Pied Piper, le nom de scène qu'il revêtait en ce moment même. Elevant la voix, il se hasarda à faire le malin un instant :

"Je crains qu'on ait un léger désavantage en ce qui me concerne. Cela semble une évidence pour vous mais je n'ai aucune idée de qui vous êtes."

Après tout, Constantine n'était pas un magicien de scène, et ne restait jamais recherché bien longtemps, et puis ce n'était pas comme si Hartley était souvent dans les papiers de la police ou de la Ligue. Il avait entendu parler du gars, mais jamais vu de reproduction de son visage. D'ailleurs à propos de reproduction, si la carte lui disait quelque chose, il en était soit à l'origine, soit en possession d'une autre. Il choisit de bluffer, ignorant qu'il s'adressait au maître des escrocs. Après tout il était le flûtiste de Keystone et Central, il venait pour protéger sa réputation mais rien de mieux pour entrer dans la matière, que de laisser penser qu'il était effectivement mouillé. Le rasoir d'Occam, théorie comme quoi l'explication la plus simple est la meilleure. Si on voit une flûte, on cherche un flûtiste.

"Vous avez la même, n'est-ce pas ? Vous allez vite en savoir plus sur ce euh... foutoir."

Il porta devant lui un de ces instruments à vent, pour soutenir son propos. C'était un réflexe d'ancien sourd, d'étayer ses paroles par des gestes. Il leva la main en travers du regard de Chas', qui le fixait dans le rétroviseur, pour lui demander au sujet de la course. C'était ça, où eux l'amenaient dans un endroit lié à l'affaire. Mais dans le doute, proposer un terrain neutre et peuplé.

"Tu nous emmènes au Lure, grand chef, que je puisse expliquer ça à notre ami autour d'un verre ?"

Une fois le taxi arrêté, le Piper descendit prestement. Il fit face au passager, celui des deux qui semblait diriger le duo. Faute d'avoir lâché un morceau conséquent, il tenta de pêcher des informations en se hasardant à une question dont, lui-même, ignorait la réponse, mais avec assez d'assurance il laisserait entendre à l'autre qu'il le savait déjà. Qu'une certaine connivence, un point convenu, les aiderait à avancer à partir de là.

"Je suppose que vous savez vers où on appelle avec un indicatif 666- ."

"Je crains qu'on ait un léger désavantage en ce qui me concerne. Cela semble une évidence pour vous mais je n'ai aucune idée de qui vous êtes."

Constantine le toisa, avant de lâcher un rire. Histoire peut-être de détendre l'ambiance, mais connaissant John, s'était surtout histoire de se foutre de sa gueule, il enchaîna donc et répondit :

- Moi j'te connais. Ca c'est l'essentiel. D'où ? Grâce à ton pote Flash. Il m'est arrivé plus d'une fois où j'ai discuté avec ce mec, pour diverses enquêtes, et je savais que tu faisais parti des Rogues. A vrai dire, ça me donne une raison suffisante pour te buter, mais Chas' aimerait pas que je salope sa banquette arrière.

Il lui fit ensuite face, tout écoutant le joueur de flûte parler :

Vous avez la même, n'est-ce pas ? Vous allez vite en savoir plus sur ce euh... foutoir."

Il avait tout de même du culot, ou il était totalement inconscient. Un peu des deux sans doute.

"Tu nous emmènes au Lure, grand chef, que je puisse expliquer ça à notre ami autour d'un verre ?"

La voiture démarra, et les 3 artistes partirent donc vers le Lure, un Pub. Sans plus, John se souvenait de s'être battu plusieurs fois la-bas. Et la bière était disons ... pas terrible. Après 5 minutes de course, ils étaient arrivés au Lure. Une grande bâtisse, un pub Ecossais ou Irlandais. La devanture paraissait cool, mais John se souvenait surtout de sa clientèle, bagarreuse, mais il résidait deux trois indics qui pouvait se montrer utile lorsqu'on savait comment leur parler. En rentrant dans le bar, John s'arrêta au bar pour récupérer un paquet de clopes. Une chance que le Lure fasse aussi tabac. Il prit alors ses deux paquets, et en tira une pour l'allumer, avant de rejoindre Chas' et Piper, qui s'étaient installés à une table :

- Faut l'excuser, sans sa clope, il s'comporte comme une porc .

- Qu'est-ce tu baves ?

- Rien, on parlais.

Il s'asseya à la table, la clope allumée, et fouilla sa poche pour en tirer une carte identique. Il la jeta au centre de la table et fit signe à une serveuse :

- Une pinte pour tout le monde.

Les chopes arrivèrent, et Constantine amorça son discours, tout en sortant un netbook :

- Moi c'est John, John Constantine. Lui c'est Chas', mais t'as l'air de le connaître, ce qui est assez étonnant. Alors cette carte, oui j'en sais un peu plus. Et bon, j'dois avouer que t'as des couilles, donc j'pense qu'on peut te faire confiance. Sa m'empêcheras pas de te buter au moindre faux bond, alors ne compte pas sur ça comme assurance vie.

Il prit une gorgée de bière, et reprit :

- J'ai fait des recherches dans la caisse. La flûte, ou du moins le dessin sur cette carte, est tiré d'une gravure. J'ai trouvé la gravure originale, qui est tiré de l'église de Goslar. Voilà l'image, je pense que tu connais la suite, le joueur de pipo ...

Il tourna l'écran du netbook, et montra l'image aux deux autres personnes à la table :

Bien que ce soit effectivement le dessin qui représentait son modèle de thème, le Pied Piper de Central City était avant tout un expert en technologie et en physique du son... Certainement pas en églises et en mythes des campagnes. En voyant ce que Constantine lui montrait sur sa tablette - un genre d'outil que les héros du vingt-et-unième siècle semblaient oublier souvent d'employer,comme s'il était plus noble de combattre le crime avec des pierres et des bâtons.

Chas avait pas mal bourlingué, et ils s'étaient effectivement rencontrés, bien que Piper ne se souvienne plus tellement du où. Probablement à l'époque où il avait été à New York en pleine reconversion après tout c'était une sorte de Mecque pour les chauffeurs de taxi, non ?

Quoi qu'il en soit le célèbre chauffeur de taxi / sidekick avait déposé son héros en imperméable et notre flûtiste, et ils étaient désormais installés devant leurs pintes. Le taximan avait expliqué à Piper qu'il avait affaire à John Constantine, et notre héros expliqua qu'il n'était plus dans ses anciennes magouilles, mais récemment devenu un simple héros qui oeuvre pour le bien. Son passé de Rogue était derrière lui. Mais finalement, le supposé héros magicien, avait semble-t-il la gâchette facile. Il était revenu vers eux et baragouinait déjà des nouvelles menaces.

"Monsieur Constantine, je ne trouverais rien de pire que de mourir ici et être déshonoré par la sale réputation que va m'apporter le dessin de cette fichue carte et tous les secrets qu'elle recouvre."

Le mage escroc montra bien l'image. Etait-ce un hasard ? Etait-ce une simple inspiration et si oui qui voudrait ressembler à un manipulateur de foules et un voleur d'enfants ? (à part Hartley quand il était jeune, qui trouvait ça totalement bad-ass) Il éleva à peine la voix, d'un ton de conspirateur.

"Reste à savoir si l'affiliation est davantage de nature culturelle, ou carrément un lien mystique entre le flûtiste des légendes et l'église. Dans tous les cas, il vaudrait mieux se méfier des sons et des musiques que l'on pourrait entendre, si quelqu'un utilise le son comme le joueur de Hamelin des légendes. J'imagine qu'il y a des boules quiès en vente au bar, sinon je pourrais bricoler des filtres auditifs ou quelque chose."

"Monsieur Constantine, je ne trouverais rien de pire que de mourir ici et être déshonoré par la sale réputation que va m'apporter le dessin de cette fichue carte et tous les secrets qu'elle recouvre."

Constantine se sentit monter dans les tours, sans doute sans raison valable, juste parce qu'il avait pas aimé le ton sur lequel on s'adressait. C'était Constantine tout craché : chercher la merde, ne pas supporter les remarques, bref, être pote avec Constantine relevait du défi, c'était même un challenge. Chas' restait le seul qui parvenait à le supporter, sûrement parce qu'il se ressemblait sur certains points. Mais le joueur de pipo changea d'air en voyant l'image, apparemment, il avait eu la même, selon les yeux qu'il portait sur la photo. Une coïncidence pour la moins inattendue : comment une carte pouvait se retrouver entre les mains d'un nabab comme lui ? Le hasard était vraiment capricieux par moment, voir même apte à faire des farces ... Pied Piper continua donc son analyse :

"Reste à savoir si l'affiliation est davantage de nature culturelle, ou carrément un lien mystique entre le flûtiste des légendes et l'église. Dans tous les cas, il vaudrait mieux se méfier des sons et des musiques que l'on pourrait entendre, si quelqu'un utilise le son comme le joueur de Hamelin des légendes. J'imagine qu'il y a des boules quiès en vente au bar, sinon je pourrais bricoler des filtres auditifs ou quelque chose."

Constantine observa les alentours tout en écoutant l'ancien Rogue. Sa théorie était intéressante, et sa proposition de construire des filtres auditifs étaient tout aussi intéressant que sa théorie. Il fallait d'abord repartir de la base, avant de bâtir une stratégie, une tentative d'approche, qui sait, un homme de ce nouveau culte était ici, si un culte s'était bien créer autour de ce joueur de flûte ! Constantine prit alors la parole :

- Vous connaissez bien la légende du Joueur de Flûte de Hamelin ?

Chas', qui avait l'air de s'endormir sur son verre, répondit du tac o tac :

- Jamais entendu parler.

- Putain Chas', ouvre un livre pour une fois dans ta vie ... Bon, écoute bien, face de fion. En l'année 1280, en la ville d'Hamelin vint un joueur de flûte : un dératiseur. En ce temps là, la ville était envahie par les rats et les habitants mouraient de faim. Le maire de Hamelin promit au joueur de flûte une prime de mille écus pour les débarrasser des rats qui infestaient la ville. L'homme prit sa flûte et, par sa musique, attira les rats qui le suivirent jusqu'à la Weser, la rivière qui arrose la ville, où ils se noyèrent. Bien que la ville fût ainsi libérée des rongeurs, les habitants revinrent sur leur promesse et refusèrent de payer le joueur de flûte en le chassant à coup de pierres.
Il quitta le pays, mais revint quelques semaines plus tard. Lorsqu'il y eut une nuit paisible, il joua de nouveau de sa flûte, attirant cette fois les enfants de Hamelin. Cent trente garçons et filles le suivirent hors de la ville jusqu'à une grotte qui se referma derrière eux. Selon certaines versions, le joueur de flûte aurait aussi emmené les enfants de Hamelin à la rivière ou au sommet d'une montagne. Les parents, eux, ne les revirent plus jamais.

- Donc devrions nous commencer par les disparitions d'enfants ?

- Exact Chas', c'est par là qu'il faut commencer. Voir même, essayer de trouver un lien entre une infestation de rat et les disparitions d'enfants, ce qui pourrait coller parfaitement à la légende. Que sa soit bidon ou pas, je pense que nous devrions prendre la menace au sérieux. Qui sait si nous ne tombions pas sur un abruti qui nous envoie des hordes de rats puants sur la tronche. Qu'en penses-tu, Piper ?

Re: Le mystère de Hamelin (PV:Constantine) Mer 4 Sep 2013 - 10:57

Constantine expliqua toute la légende, particulièrement pour son chauffeur attitré ; mais aussi pour être sûr qu'on soit tous sur la même longueur d'ondes. Il tenta une bonne fois l'humour, parce que décidément ce Hellblazer avait l'air sacrément en rogne.

"Bon, sachez que personnellement je n'ai jamais eu d'affaire avec des enfants."

En tout cas, l'heure était grave. Ils n'avaient pas tellement de piste, mais Piper voulait que les choses avancent, alors il tenta une proposition.

"Pour voir ça, les affaires de disparition sont annoncées aux commissariats. Mais mon vent d'héroïsme étant récent, je préfèrerais éviter faire face aux suspicions de la maréchaussée. Par contre la deuxième option c'est tout simplement les services sociaux et d'aide aux gens de la rue. Ils sont forcément très au courant des disparitions quelles qu'elles soient. Et puis les bénéficiaires sont parfois de bons informateurs, malgré la misère."

Il se leva, pour laisser les deux autres parlementer. Au bar, il se procura trois paires de boules quiès, paya pour la table et revint vers eux. Apparemment, au-dehors, un type se bagarrait avec un irlandais. Rien de bien inhabituel devant un bar somme toute. Et puis bon, cela l'étonnerait que Constantine veuille intervenir dans une bagarre de bar. Il avait quand même un doute, mais choisit de sortir tranquillement.

"De toutes façons à cette heure-ci la seule façon d'entrer à la police c'est de faire une boulette. Donc, on est d'accord, on va à un foyer pour personnes en difficultés ? J'aurais bien besoin d'un coup de gant de toilettes, en plus."

Re: Le mystère de Hamelin (PV:Constantine) Jeu 12 Sep 2013 - 23:27

Pendant qu'il expliquait la légende, John sentit qu'il avait attiré l'attention du jeune Pied Piper. L'ancien Rogue avait l'air de prendre l'affaire à coeur. Un plus en soi, et la suite pouvait s'annoncer plus rythmée que les temps précédents. Ils finirent par tous se lever, payant l'addition au passage. Le barman serra la main de Constantine, tout en lui lançant :

- Oublie pas vieux, vous êtes toujours le bienvenue ici !

- J'y manquerais pas !

Ils sortirent, et Pied piper lança alors plusieurs idées pour que l'enquête avance, car ils traînaient vraiment des pieds. Il devait avoir du mouvement, au moins pour tenter de sauver les enfants :

"- Pour voir ça, les affaires de disparition sont annoncées aux commissariats. Mais mon vent d'héroïsme étant récent, je préfèrerais éviter faire face aux suspicions de la maréchaussée. Par contre la deuxième option c'est tout simplement les services sociaux et d'aide aux gens de la rue. Ils sont forcément très au courant des disparitions quelles qu'elles soient. Et puis les bénéficiaires sont parfois de bons informateurs, malgré la misère."

Deux hommes sortirent alors en trombe du bar, hurlant chacun de leur côté. A vrai dire, ils devaient s'embrouiller sûrement parce qu'ils avaient couché avec la même femme, ou une autre chose du genre. Ils en vinrent aux mains assez rapidement, et commencèrent une sorte de pugilat sur le trottoir. Les flics n'allaient sûrement pas tarder, à vrai dire, le patron du bar avait déjà le téléphone en main, sûrement en train d'appeler le service, pour éviter de faire mauvaise presse à sa modeste entreprise. John les regarda avec dédain, maudissant encore et encore la race humaine, qui était pas foutu de s'entendre, qu'importe les époques. Il s'alluma une cigarette pour laisser retomber sa colère, et son désarroi face à cette situation. Pied Piper, qui avait l'air d'être aussi attiré par cet étrange évènement nocturne, quoi que quotidien, finit par reprendre :

- "De toutes façons à cette heure-ci la seule façon d'entrer à la police c'est de faire une boulette. Donc, on est d'accord, on va à un foyer pour personnes en difficultés ? J'aurais bien besoin d'un coup de gant de toilettes, en plus."

Constantine tira une longue taffe sur sa cigarette, avant d'en expirer la fumée, inondant l'espace entre les trois hommes d'un grand brouillard blanc, qui prit la forme d'un pentagramme. Petit tour fortement amusant pour John, mais si son ancien mentor verrait comment il usait de ses pouvoirs magiques, il serait sûrement en train de se retourner dans sa tombe. John finit donc par prendre la parole :

- Je connais un de ces centre où j'ai un informateur. Il est dans St-Roch, plus vers le centre ville. Allons-y de suite, nous gagnerons du temps.

Chas' fonça alors à la voiture, les deux autres héros le suivant de près. Un petit quart d'heure plus tard, ils étaient tout les trois face à la grande bâtisse, observant ces murs noircis par tout le C02 que relâchaient les voitures qui passaient devant. Il s'adressa à Chas' :

- Reste dans le taxi, on reviens.

- Mais je ...

- Ferme là, et fais ce que je te dit.

Sans attendre de réponse, il s'enfonça dans le bâtiment, la clope au bec. Ils allèrent retrouver Snat', un SDF qui avait longtemps aidé John dans diverses enquêtes. Le fait d'être dans la rue était enrichissant, au moins en information. Le petit homme, trapu, les accueillit avec un oeil méfiant.

- Salut à toi Snat'.

- John Constantine, mais qu'est-ce qu'amène ta carcasse de cancéreux ici ?

- La même raison pour laquelle tu traînes ici, rat crevé.

- Besoin d'infos ?

- Oui, je recherche quelque chose comme dans des enlèvements, des disparitions d'enfants pour être plus précis .

Il fixa l'homme, qui semblait est en proie au doute ...

Re: Le mystère de Hamelin (PV:Constantine) Jeu 19 Sep 2013 - 16:10

D'après la réponse éclair de Constantine, celui-ci avait un indic dans un foyer d'aide aux sans-abris. Ils grimpèrent donc dans le taxi jaune vif de Chas', dans une soirée nimbée d'une grisaille chaude et moite la carlingue métallique faisait office d'extra-terrestre. Elle comme brisait le décor sombre et enivrant du vieux Sud des USA. Comme d'habitude, Chas' était un peu brusque mais toujours efficace pour mener ses invités jusqu'à leur destination ; peu loquace pour un chauffeur de ville, mais surtout assez docile envers John, qui ne manquait pas de le rappeler à l'ordre au besoin.

"Merci monsieur Chas'."

Comme souvent, le bâtiment d'accueil social était un de ces projets d'architecture qui ne devaient pas dénoter du restant de la ville, mais finissaient systématiquement comme de gros blocs de bétons par manque de moyens. Des fenêtres à go-go, une architecture alambiquée, des rambardes en métal percé de trames, de grands espaces inutiles bref une pure construction des conseils régionaux. Bien entendu, un écriteau Interdiction de Fumer était la chose la plus nette dans cet endroit, totalement ignoré par un John Constantine qui entra en trombe. Descendu à son tour du véhicule, Hartley s'avança à travers la structure de verre et de béton. Le mage avait déjà trouvé son homme, et commencé les amicalités.

"Ça, c'est pas un secret, Johnny boy. Il y a même un groupe de prière de la paroisse qui sous-loue la salle commune en haut des escaliers. Un mélange des Alcooliques Anonymes et d'une bonne vieille saloperie d'endoctrinement religieux. Ils nous regardent comme des sous-merdes, mais personne d'ici ne les a enlevés, leurs braillards."

A ce sujet, il y avait même plusieurs affichettes d'enfants disparus et recherchés. Une femme aussi, une vieille fille apparemment ; pas de parents, pas d'enfants, aucun employeur non plus semblait vouloir être contacté. Pour le reste des affiches, par-dessus l'adresse de la famille, un gros tampon au noir démarquait l'adresse de la paroisse, qui apparemment centralisait les appels et témoignages.

"Constantine, venez voir un peu ça. Ils doivent savoir pas mal de choses, à l'église communautaire dont il est question. C'est au croisement de Lincoln et Beecher Stowe."

Puis, saluant le SDF qui l'avait ignoré ou n'avait pas remarqué sa présence, Rathaway fit signe de la main à Constantine qu'ils devraient peut-être aller enquêter. Il désigna l'alternative en agitant le bout de son menton dans les deux directions, ou bien l'extérieur voulant signifier l'église mère, ou bien l'étage et la fameuse salle louée par la paroisse.

"Tu veux aller voir là-haut ? A mon avis il n'y a rien, mais on ne sait jamais. Si c'était moi j'irais direct à Sainte Marguerite pour poser les questions. Après tout, il y a des vies en jeu."

Re: Le mystère de Hamelin (PV:Constantine) Jeu 26 Sep 2013 - 10:29

Que fallait-t-il penser la situation ? Des enfants disparus, un étrange flûtiste en guise d’acolyte, et un Chas’ encore plus désespérant que d’habitude. Le pire fut les propos du SDF, qui confirmaient les dires : il y avait bien des enlèvements d’enfants dans St-Roch, et les états psychologiques des parents devaient être sans aucun doute au bord de l’explosion. Il fallait un début à l’enquête, ils l’avaient tout les deux trouvés, grâce à Snat’ notamment, mais celui-ci empestait l’alcool, d’une si forte dose qu’on aurait cru qu’il en avait imprégné les murs du centre d’accueil.

Mais réfléchissions, malgré son penchant pour la bouteille, Snat’ n’était pas du genre à affabuler. Les enfants étaient bien quelque part, peut-être en vie, ou … dans un état que John n’imaginait même pas. Alors même que notre magicien, était plongé dans ses pensées, avec son éternelle Silk Sulk dans la bouche, Pied Piper avait proposé de bouger à nouveau.

"Tu veux aller voir là-haut ? A mon avis il n'y a rien, mais on ne sait jamais. Si c'était moi j'irais direct à Sainte Marguerite pour poser les questions. Après tout, il y a des vies en jeu."

En soi, il avait raison, et Constantine avait plus envie de foncer à l'église communautaire, que de voir la salle louée par la Paroisse. Il expliqua par la suite son idée :

- Nous ne trouverons rien d'intéressant dans la salle louée, vu que ces gens la louent, je doute qu'il ont refait la déco' si tu vois ce que je veut dire. J'aurais plus de matière à réfléchir dans leur église, ou certains livres ou vitraux pourront nous amener à une piste.

Il plongea un instant son regard sur la feuille, sur laquelle on pouvait voir tout les recherches d'enfants, toutes marquées avec un tampon à la couleur noire plutôt dérangeante. John s'en approcha plus près, et toucha l'encre noire du tampon. Il sentit alors quelque chose qui avait l'air de le happer, de le retenir. Il prit alors une petite capsule dans sa poche, qu'il éclata contre le tampon, qui lâcha un petit cri, avant de fondre sur le sol. Il se retourna vers Piper, et lui balança :

- M'est avis qu'on est face à des démons mon gars. Allons au croisement de Lincoln et Beecher Stowe.

Il s'engouffra dans le taxi, suivi du flûtiste, et foncèrent vers l'église. Quoi qu'il en fut à l'intérieur, John savait pertinemment qu'il retrouvait un autre des suppôts de Satan, qui s'était encore barré du royaume de son patron. Arrivé à destination, ils sortirent, et John ouvrit le coffre, pour prendre des curieuses balles, remplies de liquide. Il préférait être bien équipés pour faire fasse à ce qui l'allait suivre ...