J'avais déjà évoqué cette collection à l'occasion de ma review sur All-Star Squadron mais les
"Showcase Presents" (pavés de 500 pages en noir et blanc, réimprimant une vingtaine de comics chacun de séries souvent introuvables au numéro [enfin, ou à des prix prohibitifs] et vendus aux States [donc en VO] pour une dizaine de dollars...) sont, je le disais déjà, une excellente alternative aux luxueux (mais chers !) DC Archives...
Je viens de me finir le premier numéro de cette série consacrée au Green Lantern du Silver Age, j'ai nommé Hal Jordan !
Les comics connaissaient déjà Alan Scott, membre de la JSA, qui avait vu ses aventures publiées tout le long des années 40 (dans All-Star Comics, notamment).
DC en 1956 lança un comics appelé "Showcase" qui servait à lancer de nouveaux personnages à moindre risque, en les proposant au public sur quelques numéros. Si les lecteurs donnaient un retour favorable, le personnage obtenait sa série à lui, sinon, il passait à la trappe !
Ainsi, dans Showcase, je me rends compte qu'on a eu du beau linge ! Ainsi, on retrouve :
- Flash, of course (4, 8, 13-14)
- les Challengers of the Unknown de Kirby (6-7, 11-12)
- Loïs Lane (9-10)
- Adam Strange (17-19)
- Rip Hunter (20-21, 25-26)
- les Sea Devils (27-29)
- Aquaman (30-33)
- Atom (34-36)
- les Metal Men (37-40)
- les Teen Titans (59)
Et donc Green Lantern pour les numéros 22 à 24 (trois d'affilée) !
Comme pour Flash, DC a voulu remettre au goût du jour un personnage du Golden Age et pour se faire a recouru aux services de John Broom et de l'excellent Gil Kane.
C'est ainsi qu'est né Hal Jordan, pilote d'essai, travaillant pour la belle Carol Ferris, avec qui il flirte plus ou moins (ça reste très sage) et qui, un jour, alors qu'il est dans un simulateur de vol est propulsé dans les airs par un rayon vert qui le ramène jusqu'aux débris d'un vaisseau spatial extra-terrestre...
... là un humanoïde appelé Abin Sur va lui expliquer qu'il est mourant mais qu'avant de passer l'arme à gauche il doit trouver un individu qui ne craint pas la peur et qui est pur de cœur, pour lui transmettre son anneau de pouvoir et sa lanterne verte !
Voilà comment Hal Jordan est devenu Green Lantern : en ayant été adoubé par le précédent Green Lantern de ce secteur de l'espace ^^ On apprend également que la couleur jaune est sa petite faiblesse (son anneau est sans effet sur cette couleur), et ce en raison d'une impureté dans la lanterne qui ne peut être corrigée au risque de la rendre inerte...
Les trois numéros de Showcase ayant cartonné, GL a obtenu rapidement sa série (le dernier numéro de Showcase où apparaît GL est de janvier 1960, le premier numéro de la série solo est de juillet de la même année).
On nage en plein dans le comics typé "Silver Age". Si vous avez lu et aimé les premiers Flash de la même période, vous aimerez les premiers GL : ils sont construits un peu sur le même schéma (même Carol Ferris qui aime à la fois Hal Jordan et Green Lantern est l'homologue d'Iris West dont le cœur balance entre Barry Allen et Flash...) présentant des histoires d'une dizaine de pages chacune, plutôt sympas et nous emmenant sur d'autres mondes, opposant GL à des espions, des gangsters ou à des monstres extra-terrestres...
Pour un bref résumé des trucs sympas qu'on trouve dans ce recueil :
- les origines de Green Lantern (Showcase 22)
- la première fois que la lanterne a parlé à Hal Jordan pour lui demander d'aller sur une autre planète sauver des extra-terrestres (Showcase 23)
- la première rencontre avec les Gardiens de la Planète Oa (Green Lantern 1)
- le premier affrontement avec des ressortissants de Qward, la planète située dans l'univers d'anti-matière [dont on reparlera, notamment, dans Crisis on Infinite Earths] (Green Lantern 2)
- la première apparition du "sidekick" de GL, à savoir Pieface (tronche de tarte ?), le mécanicien inuit de Hal Jordan (Green Lantern 2)
- encore des Qwardiens (Green Lantern 3) mais aussi la première fois que Hal utilise ses pouvoirs pour empêcher Carol de demander en mariage GL (Green Lantern 3, et ça lui retombe bien sur sur la gueule), la première apparition aussi du fan club de GL (il y en aura un aussi de Flash dans la série Flash, des Teen Titans dans la série éponyme... mais je crois pas qu'il y en ait déjà eu de Jade ou des Infinity Inc. ^^ Autre temps, autres mœurs ^^)
- encore des Qwardiens (Green Lantern 4, Qward c'est un peu le fil rouge du présent recueil)
- que se passe-t-il quand un faux Green Lantern vient se présenter à une réception mondaine chez Carol Ferris en présence d'Hal Jordan ? (Green Lantern 4, où l'on apprend que si GL s'avère être moche sous son masque, Carol ne l'aimerai plus ^^)
- GL affronte un escroc doté d'une technologie futuriste qui, en plus, est en train de ravir le cœur de Carol, alors que -
last but not least - Jordan a perdu son anneau (motif récurrent chez GL, l'anneau égaré ou déchargé, Green Lantern 5)
- GL rencontre Tomar-Re, le GL le plus proche de son secteur, et règle un péril sur une planète où tous les gens sont volontairement plongés dans un sommeil profond et éternel et trouve même du temps pour draguer, une clope à la main (!!!), Carol Ferris (Green Lantern 6, un super épisode !)
- Sinestro débarque en tant qu'adversaire absolu de GL et on rencontre la copine de Pieface [qui bien évidemment doit être sauvée] (Pieface qu'on voit quasiment à chaque épisode, Green Lantern 7)
- Hal Jordan est projeté en l'an 5700 où il est désigné Président du Système Solaire et doit répondre à la menace de lézards géants qui projettent des rayons lasers avec leurs yeux ! (on aime bien les monstres géants chez GL, Green Lantern 8 !)
- Sinestro revient et affronte toute une tripotée de GL, dont Hal Jordan (et perd et est capturé, Green Lantern 9)
- on rencontre les frangins de Hal, notamment Jim, qu'une journaliste pense être GL (Green Lantern 9)
- on apprend pourquoi GL a une chanson quand il recharge son anneau (vous savez
"In Brighest Day, in Blackest Night, blablabla") [il la chante à tous les épisodes, un peu comme le serment d'allégeance] et qu'en fait il est même pas obligé de la dire pour recharger son anneau (un peu comme si vous chantiez la Marseillaise ou l'hymne national du Quebec, juste pour le plaisir, tous les matins en vous levant... Green Lantern 10)
- GL est traduit devant un tribunal de Green Lanterns car il a omis de secourir - volontairement - des innocents. Condamné, il est banni dans la dimension d'anti-matière où il retrouve Sinestro (qui est devenu une huile sur Qward) qui lui propose une alliance (Green Lantern 11)
- GL est de retour en l'an 5700 pour un nouveau péril (Green Lantern 12)
- GL n'a plus que quelques secondes de jus vert avant de se faire dérouiller par des gangsters (le concept du Zero Hour qu'on reverra fréquemment dans les pages de GL, Green Lantern 12)
- un team-up Flash / Green Lantern (et Iris / Carol ^^, Green Lantern 13)
- un team-up Hal Jordan / Jim Jordan (Green Lantern 14)
- Sinestro, pour se faire élire en tant qu'être le plus méchant de Qward, décide de piéger GL sur un monde entièrement jaune ! (Green Lantern 15)
- un autre Zero Hour ! (Green Lantern 15)
- Carol Ferris est dotée de pouvoirs (qu'elle perdra à la fin de l'épisode) et d'un costume : pour tester l'amour de GL, elle décide de l'affronter (et autant Carol est bête comme Lois quand elle ne reconnait pas Superman sans ses lunettes, autant Hal n'arrive pas - non plus -à reconnaître Carol qui ne porte qu'un simple loup sur le visage ^^ Ah ces super-héros, tellement peu physionomistes ^^ Green Lantern 16)
- une aventure d'Abin Sur (Green Lantern 16)
- des espions russes pensent qu'Hal Jordan est Green Lantern, comment ce dernier va-t-il faire pour les détromper ? (Green Lantern 17)
En résumé, c'est sympa et très vintage ! Là encore, on retrouve le côté naïf des comics de l'époque, il y a un certain nombre de gimmicks (le fait qu'à chaque fois qu'Hal arrange ses affaires avec Carol, son rendez-vous est interrompu par une menace cosmique ; le fait que la couleur jaune est étonnamment présente...), on a du super-héros mais surtout de la SF, ce qui n'est pas déplaisant.
Bref, des histoires légendaires qui fleurent bon le temps passé !