Encore un comics signé par Roy Thomas ! Et encore un truc avec un lien quelconque avec la JSA et Terre-2... sacré Roy ! Je ne serai même pas surprise, si maintenant et finalement on m'annonçait que Conan le Barbare avait fait partie de la JSA... Mais bref !
Roy Thomas s'en explique dans un texte publié dans le numéro 1 de cette série en 4 épisodes : le nom de Johnny Thunder l'a toujours fasciné (vous savez, le type de la JSA avec un nœud papillon, qui quand il dit la formule "Cei-u" [qui peut se prononcer "see, you"] fait apparaître un génie électrique qu'il appelle Thunderbolt [d'ailleurs, je note que Johnny Quick, de Terre-2, a également une formule [pseudo-mathématique] pourrie qu'il doit prononcer avant d'avoir ses pouvoirs...]) et il souhaitait en faire quelque chose...
... mais visiblement pas au point d'utiliser le Johnny Thunder de la JSA (que l'on voit d'ailleurs TRES peu dans All-Star Squadron, contrairement à Atom, Hawkman ou un certain nombre d'autres...) !
En parallèle, Roy nous explique qu'il apprécie tout particulièrement - comme sa femme Danette (tiens, tiens, elle porte le même prénom que le personnage Firebrand que Roy a créé dans All-Star S.) "Dann" Thomas - les romans policiers, notamment ceux avec des détectives privés à l'ancienne, à la manière des bouquins de Dashiel Hammett ou de Raymond Chandler...
Du coup, Roy et Dann Thomas (au scénario) s'adjoignent les services de Dick Giordano au dessin pour cette mini-série en 4 épisodes consacrée aux pérégrinations d'une détective privée pas très douée prise dans une enquête qu'elle va plus subir qu'autre chose.
Jonni Thunder s'était, en effet, associée avec son père, Jim Thunder, ex-cascadeur de cinéma et ex-flic, dans l'agence de détective privée de ce dernier. Sauf qu'il meurt et Jonni se retrouve toute seule avec un paquet de dettes.
De retour des funérailles, on lui annonce qu'un potentiel client l'attend dans son bureau... il s'avère être mort d'une indigestion de plomb... calibre 38 ^^
Le soir même, Jonni est appelée par une femme, qui ne souhaite pas donner son nom, et lui donne rendez-vous
"au sujet de l'homme mort", en dehors de la ville... Notre blonde héroïne y va, avant de comprendre qu'on cherchait juste à lui faire quitter son bureau... A peine revenue à ce dernier, Jonni constate qu'une sorte de cafard géant robot (!!!) est en train de le fouiller...
Elle se bat avec la machine, gagne
in extremis et... quand elle fait sa déposition devant les flics chargés du meurtre du type dans son bureau, on la prend pour folle.
Et de manière concomitante, l'ex-partenaire au cinéma de son père, le Cow-Boy Slim Chance contacte Jonni aux fins de lui acheter une statuette (représentant une déesse inca), que son père s'était vu offrir par un type qu'il avait arrêté, la bagatelle de 100.000 dollars !
S'ensuit une enquête avec pas mal de rebondissements et pèle-mêle un autre détective privé encore plus loser que Jonni, une T-Bird capricieuse, un inventeur fou, une strip-teaseuse adoratrice de Nikola Tesla, un lapin de garenne, un gang de motardes, le tout mené tambour battant entre Hollywood et San Francisco !
Si Jonni Thunder fait l'acquisition de pouvoirs électriques en cours de route (ou en gros quand elle les active elle se dédouble : elle se transforme en fille électrique [un peu à la manière du Thunderbolt du premier Johnny Thunder, la formule pourrie en moins] pendant que son corps demeure inconscient au sol...), la série n'est pas réellement accès sur les super-pouvoirs (ce qui fait aussi le charme de ce comics).
Le perso de Jonni est d'ailleurs très cool, je trouve, et j'avais hésité la prendre pour mon DC.
En gros Jonni Thunder c'est une série assez sympa à lire, avec une ambiance bien roman noir américain (ou cinéma façon Humphrey Bogart ou Eddie Constantine) avec une petite touche de fantastique et de super-héros pas déplaisante.
Jonni Thunder, au-delà de sa propre série, n'a pas fait une carrière brillantissime chez DC : une apparition dans Crisis on Infinite Earths (mais en même temps pour ne PAS apparaître dans Crisis, il fallait vraiment être fortiche), quelques apparitions dans Infinity Inc. (de Roy Thomas toujours... je me souviens notamment d'un team-up avec le Star-Spangled Kid, plutôt plaisant à lire)... et puis c'est tout.
Visiblement, le personnage aurait fait l'objet d'une version post-52, notamment en lien avec John Constantine, mais visiblement ça n'a pas eu l'air - non plus - de déchaîner les foules.
Restera donc cette série, pour les fans de Roy Thomas ou de polar, que l'on peut acquérir soit à l'unité en VO (clairement, en principe, dans les comic-shops les 4 épisodes se trouvent dans la caisse ultra-bradée, celle qui prend la poussière depuis 20 ans...), soit en Français dans les 5 premiers numéros de la revue "Les Vengeurs" de chez Arédit (et au passage vous aurez les 8 premiers numéros de la l'excellente série des années 80 de La Légion des Super-Héros...).