The Mystery of the Mechanical Corpse (2010-2015)

Le lecteur assidu a écrit:

Mais dis-moi, ça serait pas encore un comics avec une gonzesse badass qui va échouer sur ta liste des personnages favoris juste à cause de son chara-design ?

Euh ... Ben ...

Le lecteur assidu a écrit:

Et elle est encore ultra-sexualisée, amnésique et elle n'est pas en sous-vêtement, ce qui te permet de faire croire que tu t'intéresse au personnage plus qu'à la plastique de l'héroïne ?

Hey ! Je peux ... ?

Le lecteur assidu a écrit:

Et à tout les coups, elle a une mèche blanche et des gants, hein ? Espèce de satyre fétichiste !

C'est pas du fétiche, d'abord ... C'est élégant et distingué, les gants ! Sans compter qu'elle a pas de mèches blanches, donc ça marche pas ! Ah !

Le lecteur assidu a écrit:

Je le savais. Elle a les yeux de Gambit.

C'est bon, tu as d'autres critiques à adresser ?

Le lecteur assidu a écrit:

Oui, je tiens à ...

Tut tut tut ! Je te 49-3 tout de suite ! C'est ma review et elle se passera sans aucune interruption démocratique, espèce de socio-traître !

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(Appréciez la transition en ASCII. Oui : J'ai du talent à revendre.)

Donc, j'étais prêt à vous parler de Lady Mechanika, l'un des bijoux de Joe Benitez (Au dessin et à l'écriture), sur des couleurs de Peter Steigerwald pour ces issues numéro 0 à 5. L'arc dit du "Mystère du Corps Mécanique" représente véritablement les issues 1 à 5, avec l'"origin story" du numéro 0, nommé "The Demon of Satan's Alley". Bref, sans plus tarder, passons au schéma type que je reproduit honteusement sur mes camarades reviewers :

Nous sommes en 1879 : Une période d'innovations exceptionnelles et de grandes avancées technologiques ... Mais c'est aussi une période de chaos et de conspirations ...

Lady Mechanika est une jeune femme s'étant un jour réveillée avec des bras, des jambes et des yeux mécaniques, cela sans le moindre souvenir de comment cela a pu se produire. Cela est d'autant plus fâcheux que l'on est dans un monde steampunk, pas dans Deus Ex ! Dans l'absolu, non seulement personne ne sait comment elle a reçu ses augmentations, mais surtout, elle n'est pas censée avoir d'augmentations à la base !

Sauf que la bougresse n'a pas dit son dernier mot et va donc mener l'enquête pour savoir comment cela se fait-il que même si c'est impossible, elle ait coiffé au poteau Steve Austin et Adam Jensen de plus d'un siècle. Pour cela, elle devient donc une espèce de mélange assez étonnant de détective privée, de chasseuse de primes et d'aventurière, devenue autant une héroïne qu'une icône de roman et de novellas pulp, dans un monde qui a beaucoup d'avance dans le domaine.

La femme qui valait trois milliards de Livres Sterling... Et comme l'original, elle rattrape des véhicules à pied.

Donc, on a une héroïne amnésique qui est plus forte, plus rapide (en un mot, la meilleure !) et qui voit dans le noir en quête de ses origines. Un jour, un cadavre de femme bio-ionique (bon, ok, je me calme avec les références) mécanique semblable à notre héroïne est retrouvé dans une gare de Mechanika, la ville du Futur. C'est ainsi que débute le Mystère du Corps Mécanique, qui verra Lady Mechanika évoluer entre passé et présent autant qu'entre magie et technologie (car oui, il y a de l'ésotérisme et de la magie dans ce monde !)

Ce premier arc narratif introduit de manière fort intéressante un personnage auquel on accroche d'abord pour son identité graphique très forte. Le steampunk fait son oeuvre et captive, mais c'est bien le scénario de Benitez qui nous fait rester. On est happé par l'ambiance et le traitement très moderne d'un style et d'une époque singulière. On sent aussi l'influence latente des années passées sur The Darkness qui prête à sourire sans pour autant tomber de travers. Il y a aussi de très bonnes idées, notamment avec l'incorporation d'une gamine qui fait office de fangirl hardcore de Lady Mechanika, qui devient alors à son insu une icône de féminisme et d'indépendance à une période où on ne parle même pas encore des suffragettes.

Je ne trouve pas de véritable défaut à cette oeuvre, si ce n'est peut-être le classicisme de son côté ésotérisme qui aurait peut-être gagné à lorgner un peu plus du côté de l'horreur et de la folie Lovecraftienne. Ca reste un avis personnel cela dit et l'oeuvre reste très, très solide en elle-même.

A noter qu'il existe aussi une version française (par laquelle j'ai découvert la série) chez Glénat Comics et dont le premier numéro (Le #0, The Devil of Satan's Alley donc) était offert à l'occasion du Free Comic Book Day. La traduction rend très bien les idiomes et le côté particulièrement savoureux du franc-parler de Lady Mechanika qui passe de l'Anglais de la fin du XIXème à un Français ponctué de termes sortis tout droit des romans de Balzac et de Zola. Ceci étant, le lettrage est particulièrement horrible par moment : des cases sont sur-remplies, certaines répliques dépassent ... C'est parfois très difficilement lisible.
C'est très dommage, vu le soin apporté à la traduction.

Si ça empêche de profiter à 100% de l'expérience (à mon goût), ça reste de la très, très, très bonne came ! Ça vaut bien un 7/5 !