Le bruit du sang

Personne ne semble jamais voir la nuit à Métropolis. Pourtant dans la cité du big blue, a aussi droit d'être baigné dans la noirceur. Alors que Superman va se coucher, toute une partie de la ville se réveille. C'est là que la créature montre son vrai visage. Un visage beau et étrangement familier, celui qui vous fait vous rendre compte que l'être humain a eu peur du noir pendant des années et pourtant encore aujourd'hui celui-ci le fascine. C'est donc dans une de ses rues, éclairé par des lampadaires fixés directement sur les bâtiments trop près de la rue que déambule Karate Kid. Chancelant, se tenant après chaque mur pour se maintenir debout, il laisse derrière lui des gouttes de sang qui crée une longue piste jusqu'à lui. Une main sur le ventre l'autre sur un mur, il marche difficilement.

Lorsqu'on se retrouve dans son état le pire est les battements du coeur, on l'entend partout. Son propre cœur battre dans ses mains, dans sa tête, dans son ventre et même dans les jambes. C'est un bruit assourdissant rappelant au blessé qu'il n'est pas mort et que sa souffrance est loin d'être terminé. Val cracha, il reçut un afflux de sang et du s'en débarrasse. Il respirait difficilement, mais le pire était les battements de coeur. Ils étaient assourdissants, dans sa tête, il n'entendait que ce rythme, l'empêchant de réfléchir ou de voir où il allait. À chaque battement, un afflux de sang arrivait partout, recouvrant un peu plus ses vêtements de ce rouge si caractéristique. Une blessure au thorax, une autre à la cuisse et le visage couvert d'ecchymose et de plaie. Par chance son nez ne semblait pas cassé, mais le sang lui coulait jusque dans la bouche, il recracha.

Son cœur bâta de nouveau, le sang ressortit à nouveau. Il se laissa tomber le long d'un bâtiment en décrépitude. Il essuya le sang qui lui coulait du front vers les yeux avec son bras, puis regarda devant lui. La nuit était sombre et sans lune, seuls les lampadaires à l'électricité changeante brillaient plus ou moins pour signaler sa présence. De toute façon, il n'était personne. Personne pour ce siècle, il mourrait ici et il serait assigné comme John Doe. Pas de papier, pas d'identité, il était un de ses "immigrants illégaux" dont la nation se servait pour blâmer tous les maux. Un sale Asiatique de merde qui venait sucer les couilles de la liberté. Comme il s'était fait dire quelques minutes plus tôt.

Un battement de coeur de plus se fit entendre dans sa tête. Le sang sortit de sa blessure au torse. Il utilisa quelques forces qui lui restaient pour appuyer dessus, dans l'espoir peut être idiot d'arrêter l'hémorragie. La peau et son linge avaient été sectionnés net. Les légionnaires seraient déçus de le voir ainsi, mais ce monde était différent de tout ce qu'ils avaient vu avant. Barbare, primitif, la loi de la jungle, c'était comme ça qu'on le décrivait. Il y avait un début d'étincelle de civisme, mais c'était que le début, les superhéros n'ayant pas étendu leur lumière suffisamment. De toute façon, Val l'avait compris, barbare était un autre mot pour dire : différents. Il essaya de se remonter un peu le dos sur la façade et un petit gémissement accompagna son geste.

Hé bien Val, qui aurait cru que ça finirait comme ça. Dit-il en crachant au rythme de ses battements de coeur.

Les Slums, un endroit que Eric n'avait jamais vraiment quitté. Au fond de lui, c'était cet endroit qui avait fait de lui ce qu'il était aujourd'hui. S'il était resté dans son Canada natal, jamais il n'aurait pu atterrir dans ce ghetto, loin de la présence super-héroïque, que l'on observe plus à travers des reportages à la limite de la propagande.

Il fallait bien des héros pour cotoiyer les ombres des Slums, des hommes et des femmes, qui seraient les héros que méritent les Slums de Métropolis, et qu'importe si ces hommes et femmes seraient différents des héros conventionnels. Au fond, ils ne seraient qu'un produit de cette faune, ils seraient les héros que les Slums méritent.

Le bar dans lequel Eric se trouvait était sûrement l'un des seuls qui était une zone sans violences, une zone où régnait respect, bonne entente et esprit de camaraderie. C'était sûrement dû au fait que Jackson "Diamond" Pierce était le propriétaire de ce bar. Un type qui avait beaucoup merdé dans sa jeunesse, mais qui a réussi à quitter cette vie de paria, cette vie faites de crimes pour se reconvertir vers un business plus légal. Eric fumait un cigare, et gardait un verre à moitié rempli dans son autre main. L'alcool était un moyen pour beaucoup d'habitants d'échapper à leur quotidien morose, et permettait d'avoir une certaine ambiance festive. Jackson lavait des verres de son côté, et papotait avec quelques clients habitués. Eric profitait d'une des piaules de Jackson, le temps de trouver une source d'argent et de prendre un plus grand appartement. Eric jeta un oeil à l'heure, plus de minuit passé, il serait temps de rentrer. Eric termina son verre et se dirigea vers la sortie, après avoir déposé quelques billets sous le verre vide. Puis il attrapa son blouson, et porta son cigare aux lèvres.

Mais en sortant, il entendit un grand bruit, comme si un corps s'était affaissé comme un objet métallique, une poubelle ou autre chose.

- Qui va là ?

Aucune réponse. Mais Eric leva ses lunettes de soleil et constata quelques gouttes de sang traînait sur le sol.

- Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

Eric retira son cigare de la bouche pour en relâcher la fumée. Puis il commença à suivre cette traînée de sang, pour trouver l'origine de tout ceci. Il ne fut pas déçu ! Il tomba nez à nez avec un type, drôlement habillé, ou du moins avec des restes de costumes, et souffrant de plusieurs coupures et autres blessures. Il s'approcha de lui :

- Mon gars ! T'es toujours avec nous ? Et merde, JACKSON ! JACKSON ! Appelle Meredith, on a un blessé par ici !

Eric souleva l'homme comme s'il n'était qu'un poids plume et grimpa des escaliers. Très vite, Meredith déboula, en tenue d'infirmière, apparemment elle sortait tout juste du boulot. Elle commença les premiers soins à l'étrange individu.

- Tu le connais ?

- Pas du tout ! Je suis juste tombé dessus, il n'a rien sur lui, pas de papiers d'identité, pas de permis, rien !

- Donc ça sera monsieur Smith pour le moment.

- Partons là dessus alors, même si je me demande comment il a pu se retrouver dans un état pareil ...

Eric porta un regard, les bras croisés, vers l'étrange individu, il avait cette étrange sensation, comme s'il l'avait déjà rencontré, dans une autre vie, dans un autre monde.

En se faisait déplacé, Val lâcha un grognement de douleur, il tomba ou l'homme qui le portait l'avait déposé. Tout bougea devant lui, mais il voyait flou, le sang et la sueur lui tombait dans les yeux, il savait qu'on était devant lui et même qu'on parlait, mais cela ne lui venait pas nécessairement à l'esprit, du moins pas assez clairement pour se faire une image.

Les anciens docks... *gough" envoyez la police... réussit-il a craché.

Il était trop tard et il le savait. Les filles avaient été embarquées dans le conteneur, et était partit pour il ne savait ou. Mais au moins, il y aurait des traces de bagarre, peut-être la police pourra trouver quelques choses. Pauvre Alicia, elle avait été vendue, comme toutes les autres. Si seulement, il n'avait pas fait une confiance aveugle aux filles, il n'aurait pas échoué et elles auraient été libres. Il revivait la scène, il pensait avoir neutralisé tous les hommes, mais le coup vint de derrière. Une des filles l'avait poignardé. Une des "victimes" n'en était pas une, elle était de mèche avec les malfrats. Puis les autres s'était relevé et il avait réussi à se sauver, mais malheureusement... les filles, elles étaient parties pour quelques parts.

Aaaaaaa...

C'était un murmure presque, une onomatopée de la douleur. On venait de lui entrer autre chose dans la peau. Il voulut se relever pour se défendre, mais il était trop faible, il avait perdu beaucoup trop de sang, il allait avoir besoin de temps pour s'en remettre.

Richard...

Puis il gonfla une dernière fois ses poumons avant de sombrer dans l'inconscience.

Dragon...

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Lève le bras Val.

Un jeune Val le bras cassé tentais de parer les attaques de White Crane, son sensei et son père qui le frappait avec un bâton dans se qui semblait être un genre de dojo.

Il me fait trop mal.

Le bâton alla trouver le visage de Val qui tomba à la renverse. Il leva l'autre bras à son visage qui signait maintenant de la joue gauche.

Et ça, ça fait mal?

Val le regardait et ravala les larmes dans ses yeux.

Allez debout.

Val se releva, puis bloqua l'attaque suivante avec son bras en écharpe, la plate craqua légèrement sous l'impact. Puis il passa, à l'attaque, il donna un coup de pied oblique de la gauche et la grue blanche leva son pied pour le bloqué, puis un second coup de la gauche que la grue blanche bloqua de sa main libre. Val évita un coup de bâton sous les jambes en sautant, encore un coup de pied qui ne trouva pas le visage de la grue blanche puis un coup de poing de la gauche qui fut bloquée et il élança le bras droit.

Le plâtre éclata sous la puissance du coup, et trouva le ventre de la grue blanche qui recula sous l'impact. Il se tint droit, et regarda le jeune Val qui soufflait et qui avait ramené le bras vers son ventre pour simuler une écharpe.

Les os cassés se reforment, les blessures ne sont que les traces des combats, chacune d'elle est un apprentissage. Montre ton bras.

Val tendit le bras avec un peu d'hésitation.

Plus fort... chaque os brisé qui se reforme revient plus fort. Il ne se cassera plus jamais à l'endroit ou il avait été cassé. Ton corps a bien travaillé. Maintenant va médité et essaie de réfléchir à se qui vient de se passer.

Oui Sensei.

Val!

Oui Sensei?

Après une hésitation... non rien. Va maintenant.

L'individu semblait souffrir. Les coups avaient été portés, après étude, par une sorte de poignard, et les coups semblait avoir été alors que la personne était de dos. Deux hypothèses devait dès lors se présenter, soit il avait été pris par surprise, soit il connaissait son agresseur. Dans tout les cas, les coups étaient traîtres. Il lâchait des râles, des gargouillis, des sons mélangés avec des écoulements de sang.

Les anciens docks... *gough" envoyez la police...

Les anciens docks de Metropolis, le mot ancien y prenait tout son sens. Cet ancien espace de stockage avait été laissé à l'abandon après l'ouverture des nouveaux orienté vers le centre-ville. Mais bien entendu, les anciens docks sont devenus un repaire de malfrats. Des raclures ont tendance a y traîner, mais en regardant le gars étendu devant lui, il n'avait pas été attaqué par de simples racketteurs que l'on pourrait trouver. Vu la carrure du type, il fallait s'attendre à des gars biens organisés.

Même si l'envie de débouler et bousculer quelques types le démangeait, Eric parvint à garder le contrôle, et préféra rester au chevet de l'inconnu. Et même, il ne savait pas depuis combien de temps le type se trouvait dans cet état. Il fallait d'abord trouver un moyen de le soigner, et éventuellement trouver de l'aide.

Richard...

Il semblait faire un ultime effort pour lâcher ce nom, mais très vite, il tomba dans l'inconscience.

Dragon...

Son état avait l'air de s'aggraver. Quoi qu'était ce nom, il fallait très vite trouver à qui il correspondait. Ce nom ne disait absolument rien à Eric, mais dans la période contemporaine, Internet était un outil indispensable pour trouver des informations. Sans attendre, Eric interpella Jackson :

- Tu as bien entendu ce nom ? Il faut faire des recherches dessus !

- Tu n'as aucune idée de qui est ce type ? D'ici qu'ils ramènent des ennuis ici ...

- Je m'en contrefiche. Cet homme est actuellement en train de se vider de son sang sur mon canapé, dans mon living-room. Je ne le laisserais pas claquer sous prétexte d'une peur infondée.

Eric fonça sur son ordinateur et tapa le nom lâché par l'individu. Il tomba alors sur un espèce de site d'un dojo. Très vite, il trouva l'onglet "contact" et chercha un numéro de téléphone, n'importe quoi qu'il pourrait permettre de contacter cet individu. Il détenait un dojo, il pouvait être bon ou mauvais, mais Eric devait prendre ce risque.

Il composa le numéro et rappella à plusieurs reprises, raccrochant dès qu'il tombait sur la messagerie, et rappelant presque aussitôt. Son acharnement fut couvert de succès, il entendit que quelqu'un décrochait ... Sans même attendre le traditionnel "allô", Eric entama un court monologue :

- Monsieur Dragon ? Bonsoir et désolé de vous déranger à cet heure, mais j'ai trouvé un drôle de type dans les rues il n'y a pas loin d'une demi-heure. Il est dans un état catastrophique, dans les vapes, la seule chose qu'il ait pu dire est votre nom. Je vous en prie monsieur, nous avons besoin de votre aide ...

L'adresse... dit sobrement Richard Dragon. Il savait que Val avait quitté pour chercher Alicia. Cela faisait des jours qu'il en parlait avec lui. Mais les années de héros de Richard Dragon était derrière lui, et ce pour de bon, la nouvelle génération avait suffisamment de jus pour mener la charge.

J'arrive. Richard avait griffonné l'adresse sur un bout de papier. Il vivait dans son dojo, pas qu'il ne pouvait pas vivre ailleurs, mais c'était chez lui. Il s'était organisé une pièce à l'arrière et pouvait maintenant couler des jours tranquilles. Val avait émergé dans sa vie à un drôle de moment, mais Richard savait que son histoire était probablement réelle, cela avait pris du temps, mais il avait accepté le jeune comme son protégé.

Richard sortie dehors en vitesse et pris sa voiture, une vielle tercel verte et pleine de rouille, puis partit vers l'adresse donnée à toute vitesse se fiant à ses réflexes pour s'occuper de ne pas prendre d'accident.

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Karate Kid reprit brièvement connaissance suite à une douleur inhabituelle. Ses yeux s'ouvrir et il prit un peu plus conscience de se qu'il vivait. Il remarqua ses trois personnes qui s'agitaient pour lui sauver la vie, mais il fut pris d'un peu de panique.

Arrrrgh. Dit-il en essayant de se relever dans succès. Ou je suis, qui êtes-vous?

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Val avait débarqué sans aucun papier dans le dojo de Richard Dragon. Il voulait étudier avec lui. Richard avait refusé, ne faisant pas confiance à ce jeune homme, mais Karate Kid était venu chaque jour à l'ouverture, pour regarde Sensei Dragon travaillé. Un soir Richard décida de le suivre et découvrit que Val ne partait enfin jamais. Il s'installait dans une ruelle à quelques rues et attendais que le commerce rouvre. Puis après un bref entretien Richard accepta de le prendre en échange que celui-ci fasse le ménage. Rapidement Richard Dragon se rendit compte que Karate Kid avait de la ressource et qu'il pourrait prendre quelques groupes pour lui permettre de prendre un peu de repos. L'appartement du dessus était vide et bien qu'il n’appartenait pas a Richard, celui-ci fut loué à Val, depuis les deux étaient devenus amis...

Richard débarqua rapidement de la voiture à l'Adresse indiquée et monta rapidement les marches, il frappa à la porte.

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Vous avez appelé la police? Alicia, ils ont enlevé Alicia au vieux dock...

Les mots étaient entrecoupés de sifflement, puis de grognement de douleur. Karate Kid essayait de canaliser son chi pour réduire sa réaction à la douleur et cela semblait fonctionner dans une certaine mesure, il semblait plus apte à parler.

"knock, Knock"

Pas la police... Je n’ai pas de papier

Oui c'est moi...

Sensei...

VAL!

Richard Dragon entra dans l'appartement et se précipita vers son ami. L'infirmière, Meredith, faisait du bon boulot. Elle rafistolait se qu'elle pouvait et c'était du beau travail Dragon devait l'admettre. Val lui tendit la main, il la prit. Il savait ce qu'il avait à faire. Il mit son autre main sur son médaillon puis s'assoya devant Val.

Val commença a méditer avec l'aide de Dragon. En fait, vue de l'extérieur tout cela pouvait avoir l'air particulièrement idiot, mais pour eux qui maîtrisait le Chi c'était quelques choses d'absolument nécessaires. Cela ne refermerait pas les plaies, mais ça permettrait à celle-ci de suturer plus rapidement,  au sang de s'écouler moins vite, à la douleur de s'amoindrir au maximum, à ses respirations de se calmer, à sa température d'évité la fièvre, aux infections de ne pas l'atteindre et son rythme cardiaque ralentirais. Tout ça pour fournir le patient idéal à Mérédith qui était en train de le réparer. Il n'avait pas réellement besoin de Richard pour le faire, mais dans cet endroit inconnu la présence de son sensei l'aidait à se concentrer.

C'est bon j'ai fini... j'ai fait du mieux que je pouvais.

C'est bon, ça ira comme ça merci. Maintenant il va devoir se reposer. Est-ce qu'il peut rester ici? Le déplacé ruinerait sa concentration.

Richard lâcha la main de Val qui la déposa tranquillement sur sa cuisse restant en position de méditation ayant réussi à relever son corps. Une faible lueur jaune semblait éclairer sa personne, mais peut-être était-ce simplement une illusion de la lumière. Val ne parlait plus, il semblait en plein contrôle de son corps, de sa respiration et de son coeur.

Il sera remis d'ici quelques heures.

C'est fou avec ses blessures ils auraient du passé plusieurs jours à l'hopital, c'est de la magie?

Non, c'est un contrôle absolument de son corps. Val est un maître du chi, il concentre tout son corps à se réparé réduisant toute les autres fonctions au minimum. Le corps ne choisit plus ce qu'il fait, Val le fait pour lui. Réduction du rythme cardiaque, ses cheveux ne poussent plus, respiration au minimum, aucune sécrétion d'adrénaline, etc. Toutes les choses que le corps fait machinalement ont été arrêtées ou réduites au minimum fournissant tout l'effort nécessaire à son corps pour se réparer. Voyez ça un peu comme une usine, où une grosse livraison arrive et on envoie tous les employer, peu importe le poste, travailler sur la livraison, cela se finit beaucoup plus rapidement, mais tout le reste arrête. Val fait la même chose, mais avec son corps.

Je ne sais pas. Il va falloir attendre qu’il soit prêt à parler. Alicia est une de ses étudiantes, il enseigne à un groupe de femmes l’autodéfense à mon Dojo. Pour le reste, je ne peux pas vous en dire plus, parce que j’en sais rien. Désolé.

Ils attendirent plusieurs heures, Richard s'assoupit dans un canapé, quand son téléphone émis une alarme, il dut quitter pour aller ouvrir le dojo, de toute façon Karate Kid était clairement hors de danger et selon lui allait bientôt sortir de méditation. Il remercia Éric de l'avoir appelé et Meredith d'avoir sauvé Val. Il leur donna son numéro de téléphone portable personnel, si jamais ne ils avaient besoin de le rejoindre.

Puis vers 10 h a.m. Val ouvrit enfin les yeux pour sortir de sa torpeur, la lumière que certain avait cru voir c'était estompé. Puis il se releva, il avait encore quelques douleurs à l'endroit ou il avait eu des blessures, mais rien qui pouvait entraver ses mouvements. Il regarda ses vêtements, imbibé de sang et de sueurs et souffla en les prenant dans ses mains. Il regarda les entailles puis le mit sur son épaule.

Merci de m'avoir sauvé. Les slums étant ce qu'elles sont, j'aurais pu mal tomber, mais j'apprécie beaucoup votre aide. J'apprécie que vous n'ayez pas appelé la police ou l'ambulance, je n'ai pas vraiment de papier, je... je suis ce qu'on pourrait appeler un immigrant illégal. Enfin, je, je m’appelle Val Armorr, merci de votre aide, je ne vous embêterai pas plus longtemps.

Val avança pour quitter la pièce, il salua les trois d'un signe de tête. Son malaise était palpable, il en devait beaucoup à ses gens et se rappelait très peu de ce qui c'était passé. Il se rappelait que Richard Dragon avait été là, que la jeune dame l'avait soigné pour tout le reste, il ne savait pas. Il espérait surtout qu'il n'avait pas trop parlé puisqu'il ne voulait pas mettre ces braves gens dans le trouble. C'était son problème et il préférait ne pas mêler trop de monde à ça, quoique le grand type "Éric" semblait pouvoir se débrouiller tout seul.

Je, merci encore.

Puis il marcha vers la porte de sortie.

Bon, je ne veux pas vous insulter, mais je ne sais rien de vous et vous, vous ne savez rien de moi. Pour autant que je sache vous pourriez travailler pour Tockman. Je ne crois pas, puisque vous m'avez sauvé, mais on ne peut jamais en être complètement certain.

Éric avait une bonne carrure et il inspirait confiance, était-ce son allure ou encore cette inébranlable foi en ses capacités, Val ne saurait le dire, mais il était spécial. Les gens spéciaux du bon côté étaient peu nombreux ici, à cette époque comparée à tous ceux qui agissaient dans l'ombre. Val était un légionnaire, et pour cela il savait que le travail d'équipe était plus adéquat que de travailler seul, mais ici, en ce moment, il n'arrivait pas à se résoudre à impliqué ces bonnes personnes. Il soupira, il repensa à Alicia et se dit que peut-être ces gens pouvaient lui apporter quelques précisions... et s'il travaillait pour Tockman, ils auraient quand même des informations.

Alicia Walters est une de mes étudiantes. J'enseigne l'Auto-défense au dojo du Dragon. On a formé quelques groupes uniquement de femme suite à la forte demande. Alicia a arrêté de venir au court il y a deux semaines. Ce n’est pas anormale en soit, de nombreuses clientes viennent, essaie un temps et ne reviennent pas, mais pour Alicia je ne sais pas, ça ne semblait pas être le cas. Elle semblait prendre beaucoup de plaisir aux leçons et elle cheminait bien. Quand j'ai demandé à Richard Dragon s'il avait eu des nouvelles, il n’en avait eu aucune. Il y a une politique au Dojo on paie pour un certain nombre de leçons, et on peut se faire rembourser celle qu'on ne prend pas, Alicia n’était pas venue réclamer son argent. Ce n’est pas une fille très riche alors chaque sous compte, je me suis alors inquiété et j'ai essayé de la retrouver, c'est globalement ça.


Il essaya de regarder les visages autour de lui pour déceler ne serait-ce qu'un signe d'intérêt. En scrutant mieux les visages, ces gens n'avaient pas l'air de membre d'un gang. Il avait un bon instinct pour ce genre de chose et au final, il en vint à se dire que ce n'était pas des dangers. Cela n'excluait pas par contre le fait que les informations qu'il avait pouvaient les mètres en danger.

Pff... je, je suis sûr que vous êtes de bonnes personnes, je ... écoute ce qui m'est arrivé ce soir n'est vraiment pas une bonne chose. Je ne veux pas que cela vous arrive ou que vous soyez entraîné dans une histoire qui vous dépasse. Je sais m'occuper de moi-même et si j'ai fini comme ça c'est parce que j'ai été trop "naif" ça ne se reproduira plus. Il y a certains trucs que je dois mener seul, pour ne pas que d'autres gens soient blessés, d'Accord? Ce n'est pas contre vous, c'est pour vous éviter justement qu'il vous arrive quelques choses, simplement parce que j'ai eu le malheur de tomber sous votre porte d’accord?

Éric avait mal compris ce qu'il avait dit, ou alors c'est lui qui avait mal expliqué, n'empêche que dans les deux cas on lui montrait maintenant la sortie ce qui faisait son affaire. Il remercia encore une fois silencieusement Meredith d'un signe de tête puis sortit de l'appartement. Une fois dans la rue, il se situa puis partit en direction du dojo. Il courut à une bonne vitesse tout du long. Il avait sur lui des vêtements déchirés, tachés de sang et son visage même était signe de mauvais augure avec ses blessures. Une fois arrivé au Dojo il entra dans la salle. Il se fit discret et monta au deuxième par l'escalier de l'arrière-boutique, il prit une douche rapidement et se changea de vêtement. Ils étaient semblables à ceux qu'il venait de bousiller, mais en tant que légionnaire il avait plusieurs répliques de son "costume de la légion". Il ouvrit également la petite boîte contenant la bague de la légion... puis la referma. Il refusa de la mettre, même si celle-ci pourrait entre autres lui permettre de voler. Il ne voulait pas que Brainiac-5 essaie de le ramener, il était ici pour rester.

Puis il ressortit en passant saluer Richard Dragon qui était en plein cours et ne pouvait pas lui accorder plus d'importance qu'un signe de tête. Cela faisait l'affaire de Karate Kid qui n'avait tout simplement pas envie de parler. Il voulait se dépêcher, il voulait retourner au dock.

Il sortit donc rapidement et se trouva un taxi. Il entra puis signala la rue des vieux docks au conducteur. Le conducteur demanda à Val s'il était employé là-bas, Val se contenta de répondre qu'il avait un boulot à y faire. Bien que les docks soient officiellement fermés, la ville employait encore quelques personnes à cet endroit. Il fallait assurer l'entretien des machines et Val soupçonnait que justement quelqu'un payait quelqu'un à la ville pour continuer à faire rouler le port. Évidemment c'était certes croche, mais ça donnait du boulot honnête aux gens des slums alors disons que c'était une bonne chose pour de mauvaises raisons. En arrivant, il paya le taxi et débarqua. Il regarda à gauche et à droite puis grimpa la clôture de sécurité, il sauta par-dessus les barbelés et atterrie par terre derrière. Il savait où il allait, et se faufilait au travers des différents conteneurs.

Comme il l'avait prévu, Val Armorr passa la porte au pied de course, l'air abasourdi, perturbé par les derniers propos d'Eric. Eric commença à changer de fringues, histoire d'avoir une tenue plus adéquate, pour infiltrer les anciens docks de Métropolis. Il ôta sa veste pour préférer prendre un hoodie noir, il réhaussa ses gants de motards, et attrapa son Ipod et plaça les écouteurs sur ses oreilles. Il releva la capuche sur ta tête et commença à son tour à se diriger vers la porte, mais une voix l'arrêta brusquement :

- Alors toi aussi tu vas te mouiller dans ses histoires ? Moi qui croyais que tu voulais fuir tout ça, cacher tes pouvoirs à tous ....

- C'est ce que je croyais aussi, mais certaines choses doivent être faites, et certaines ne peuvent pas nous échapper.

Jackson baissa la tête, comme un signe de reddition. Il savait que discuter avec Eric était perdu d'avance, qu'il était bien trop borné et sûr de lui pour raisonner clairement. Par ailleurs, lorsque Jackson releva les yeux, Eric était déjà parti, laissant la porte grande ouverte. Il lâcha un soupir, et se rapprocha de la porte à son tour, pour la refermer, puis il se rassit sur une chaise, attrapa une cigarette de son paquet pour l'allumer. Il croisa alors le regard de Meredith, à qui il tendit ladite cigarette.

- Je ne sais pas où nous amèneras Eric, mais je suis sûr qu'il sait ce qu'il fait.

Au fond, Jackson n'était pas si sûr de ces dires ...

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Eric attrapa un taxi, et lança alors au conducteur :

- Dirigez moi vers les anciens docks. Je paierais le prix qu'il faut.

Le taxi ne posa pas plus de questions, et entama sa route vers les docks, Eric commença alors à allumer son Ipod, pour s'instaurer une petite ambiance. Il aimait patrouiller avec ce genre de trucs dans les oreilles, histoire d'avoir une certaine occupation autre que simplement regarder à droite et à gauche. Très vite, le taxi fut rendu à la zone des anciens docks, le taxi remercié, Eric commença à marcher tranquillement vers l'entrée des anciens docks. Il s'alluma une cigarette et regarda l'entrée pour voir si elle était gardée : il ne fut pas au bout de ces surprises : Les gus étaient armés d'armes automatiques, de type Kalashnikov. Cette histoire ne sentait pas bon.

Même si l'envie de rentrer dans le tas se faisait sentir, Eric tenta une autre approche. Il se rapprocha du grillage pour en trouver une faiblesse. Il passa dans le trou et commença à arpenter les différents passages pour tenter de retrouver Val ...

Val se promenait dans le port, il faisait attention et surtout il savait où il allait. Il passait au travers des conteneurs des différentes compagnies qui techniquement ne devraient même plus être ici, mais une affiche lui fit douter soudainement de certaines certitudes qu'il avait.

Sapa Immobilier?

Le port n’appartenait pas à la ville? Comment une compagnie immobilière pouvait avoir mis la main sur un ancien port fédéral légué à la ville de métropoles. C'était très étrange, mais Val mit cela ailleurs dans sa tête, car il n'avait pas le temps de réfléchir à tout cela. Il devait retrouver tout c'était passé. Il arriva donc dans cette partie ouest du dock, fort heureusement, il n'y avait pas grand monde dans cette partie qui semblait un peu plus désertée. Le bateau que Val y avait vu n'était plus là, et le conteneur non plus.

Aucune trace... merde. Comment est-ce possible.

C'était ça le plus étrange. Aucune trace de sang, aucune trace du conteneur, aucune trace de rien du tout. C'est comme si cet endroit n'avait pas été touché depuis des lustres, il y avait même de la poussière aux endroits ou Val se rappelait très bien avoir mené un combat. Comment tout ceci avait pus être fait aussi rapidement, ça n'avait aucun sens. Il y aurait du avoir des traces que quelques choses c'était passé ici, des balles, des empreintes de pas, quelques choses... mais rien.

C'est comme si ça n'avait jamais existé... je...

Puis il remarqua quelques choses. Certes les docks avaient été recouverts de poussière et bien nettoyés, mais un navire qui se positionnait à un endroit laissait des traces. Le simple fait d'être là laissait des traces de mouillage. Val s'approcha du bord et vit que l'eau qui frappait actuellement n'arrivait pas au niveau des éclaboussures. Il y avait bel et bien eu un navire ici hier soir, il n'était pas fou. Ce n'était pas une preuve convaincante, mais si mouillage, il y avait eu, il devrait avoir une trace quelques parts, un registre quelques choses.

Les anciens docks n'avaient pas fière allure : la rouille avait envahi l'espace de stockage, divers feux posés dans des barils avaient germés dans la place, et une odeur d'urine était constamment présente dans l'air. On aurait plus dit un squat qu'un ancien lieu de stockage portuaire. Eric continuait à marcher dans les anciens docks, à la recherche de l'énigmatique Val, sûrement en pleine recherche d'Alicia Masters, la jeune femme portée disparue depuis quelques temps. Mais Eric savait que tôt ou tard, sa silhouette imposante faisant, il ne pourrait pas passer inaperçu dans les docks. Dans le meilleur des cas, il passerait pour un simple SDF en quête de chaleur, au pire on le prendrait pour un intrus plus dangereux et les armes pourraient éventuellement prendre la parole.

Eric se posa un instant contre un grillage et se mit alors à réfléchir :

* Si Val recherche cette fille, il faut d'abord voir dans les éventuels hangars, ou bien simplement demander aux gus de l'entrée s'il n'avait pas vu passer une belle femme ces derniers temps, et leur forcer sûrement la main, bien entendu. *

La seconde solution était abordable, quoi qu'Eric penserait d'abord faire, pour une fois, dans la discrétion, avant de faire parler ses points et provoquer de multiples explosions digne d'un blockbuster à la Michael Bay. Il retourna alors dans l'une des allées principales, et finit par observer les quais. Il se rapprocha du bord et commença à s’asseoir, pour regarder l'eau faire des remous. A vrai dire, poser simplement son derrière pourrait lui permettre de tomber par hasard sur Val, mais il avait des doutes sur cette technique d'approche.

Une chose pourtant le chiffonnait. Pourquoi autant de gars armés se trouvait dans ce lieu abandonné. Il voyait pourtant qu'une espèce de compagnie immobilière avait racheté l'endroit, mais les gars qui gardaient le périmètre ressemblait plus à des gangsters sortis du ghetto d'en face qu'à de simples agents de sécurité qu'une société immobilière pourrait se payer sans le moindre problème.

- Cette histoire est loin d'être claire ...

Mais il fut troublé dans ces pensées par des bruits venant de derrière lui. Il tourna brusquement la tête, et observa un SDF fouillant dans divers tas de ferrailles, cherchant quelque chose d'utile. Eric commença à se rapprocher de lui, un type dans ce genre avait pour habitude de se fondre dans la masse sans qu'on le remarque. Un SDF était une mine d'informations, qu'il monnayait la plupart du temps.

- Salut mon pote !

- B'soir m'sieur.

- Pas trop froid ? Dit moi, tu trouves des trucs pas trop mal ici ?

- Y'a toujours des trucs intéressants ici. Les gens jettent n'importe quoi, c'est bien connu.

- Pourtant, tu es seul ici, non ? Le lieu n'a pas l'air trop vivant ...

- Disons oui et non .

- C'est à dire ?

- Cela va dépendre de la taille de votre porte-monnaie.

Eric tendit à la main pour tirer quelques billets aux SDF, tout en lui lâchant un grand sourire.

- Eh bien, la nuit ici, il s'passe des choses m'sieur. Des choses pas très catholiques, si vous voyez ce que je veux dire. Tiens, par exemple, y'a deux heures, y'a des types qui ont embarqués des donzelles dans un bateau. J'sais pas trop comment décrire l'ambiance, mais c'était pas la joie.

- Où se situait ledit bateau ?

- Plus loin sur les quais m'sieur. Mais il est parti depuis quelques heures déjà.

Le SDF tendit le bras pour désigner un endroit. Eric le remercia, et commença sa route vers l'ancien lieu de mouillage de l'étrange navire ...

Val avança sur le quai. En fait il cherchait à savoir si le bateau avait laissé quelques choses peut-être une écaille de peinture, ou autre chose qui pourrait l'aider à en savoir plus. Malheureusement, il n'y avait rien, celui qui avait fait le ménage avait bien travailler. Pourtant la ligne d'humidité laissait très clairement voir que le bateau y était encore il y avait encore quelques heures.

Il décida donc d'aller plutôt vers les conteneurs qui était encore prêt de l'endroit dans celui que les filles avaient été embarqué. Des conteneurs dans un port avait un modèle standard, à l'exception de la couleur ils avaient tous a peu près le même diamètre et était tous construit de la même façon. Les portes étaient bloqués par un mécanisme de tige de métal qui entraient dans le haut et le bas de l'acier des conteneurs. Ceux qui était vident s'ouvrait sans difficulté et ceux qui avait quelques choses à l'intérieur était bloqué par le verrou de métal, des chaines et un gros cadenas. La plupart était vide, car techniquement, il n'y avait plus de chargement qui se faisait ici, après tout ce port se voulait être désuet mais quelques-uns étaient barré et c'est sur ceux-là que Karate Kid porta son attention.

G-36a25 humm, que contenez-vous?

Val se concentra une seconde puis donna un coup de pied directement dans la chaine, celle-ci se brisa sur le coup. Cela pouvait sembler surnaturel, mais ce ne l'était pas. Il avait puisé un peu dans son chi mais avait surtout trouver un maillon faible dans la chaine, celle-ci c'était rompu facilement. Un être humain sans entrainement n'aurait pas pu le faire, comme un être humain sans entrainement ne peux pas briser des briques avec ses mains, mais lui n'était pas "normal". Il enleva la chaine, le cadenas suivi, il déclencha les verrous et ouvrit la porte.

Ah merde...

Le conteneur était rempli de débris. Il fouilla un peu, mais c'était dans l'ensemble des morceaux de gravier, de fenêtre et de bâtiment, il ne comprenait pas ce que faisait ces débris commerciaux ici, et surtout pourquoi quelqu'un les mettrait dans un conteneur, mais il n'y connaissait rien en construction et c'était clairement pas important pour lui dans le moment. Puis il entendit quelques choses derrière lui. Il se retourna en position de combat.

Val remarqua la présence de Éric et utilisa du chi, il le frappa au ventre, fit glisser sa jambe derrière le molet du molosse puis en prenant un contre poids balança le colosse au sol et appuya son genou sur le gorge de Éric. Il respirait de manière très lente contrairement à quelqu'un sans entraînement en plein combat qui avait une tendance à augmenter sa respiration et son rythme cardiaque, mais Karate Kid n'était pas un bleu, il connaissait son affaire et avait affronté des adversaires beaucoup plus coriaces que Éric.

Tu me suis? Qu'est-ce que tu veux?

Puis il regarda autour de lui pour voir s'il y avait d'autres assaillants, si Éric était venu seul ou s'il était venu avec d'autres personnes pour essayer de lui faire la peau. Puis il remarqua un des agents armés par terre avec une barre de fer. L'agent était mal positionné et Val fit le rapprochement, entre la présence d'Éric et le fait que se garde ne soit plus en état de combattre. L'angle par lequel, il aurait pu être frappé, ne faisait pas de doute c'était Freight Train le responsable. Val regarda le colosse, puis enleva son genou.

Désolé, j'ai cru que... enfin.

Puis comme tout bon combattant Karate Kid repassa rapidement le combat dans sa tête. Il avait frappé Freight Train au ventre, mais n'avait pas senti le mouvement typique de la chair s'enfoncer ou même un os se briser, avec l'impact, il aurait au moins dû perdre le souffle et se fêler une cote. Puis Val remarqua son poing certes il avait puisé dans son chi, mais il y avait des égratignures comme s'il avait frappé dans un mur. S'il n'avait pas été entraîné, il croit même que son poing aurait cassé. Puis la prise de mise au sol, le genou n'avait pas enfoncé la trachée, Freight Train n'avait pas perdu un seul respire dans tout cela et le genou n'avait pas enfoncé dans la gorge. Certes, il aurait pu pousser plus, mais le but n'était pas de tuer Éric. Il évalua donc tout cela et en vint à une seule conclusion.

Toi, t'es pas un homme normal. J'aurais dû te briser une côte au minimum ou encore,au moins enfoncé ta trachée dans ta gorge. Tu es quoi au juste? Je crois qu'il est temps de se parler franchement.

Eric fut pris de court. Très vite, Val lui bondit dessus, et commença à lui faire des numéros d'acrobaties tel un artiste du Cirque du Soleil. Eric, surpris par cette réponse violente, tomba à la renverse alors que le jeune guerrier se mit en position de dominance. Mais le visage dur du jeune homme laissa place à un air gêné, embarassé. Il se rendit compte de son erreur, et que sa réponse avait été sûrement exagérée.

- Désolé, j'ai cru que... enfin.

Il leva son genou, et Eric cracha au sol tout en se levant. Lorsqu'il se redressa, Val ne remarqua pas qu'il avait pris 5 cm. Eric commença à se sentir à l'étroit dans son hoodie, et l'envie d'écraser son poing sur la figure du jeune homme se faisait sentir. Mais il parvint à se contenir, de manière générale, il n'avait pas vraiment senti le coup, et le jeune homme en face s'était sûrement fait plus mal que lui. Lui, à côté, après absorbé ce coup rempli de chi, se sentait encore plus fort. Plus fort que jamais. Eric ramassa son cigare et par chance, il put continuer à profiter de ce dernier, même s'il avait volé au sol. Il se rendit compte que Val avait constaté que ses coups n'avaient rien donnés sur Eric, et on pouvait même voir des légères contusions qui se formait sur les phalanges de Val. Le jeune homme releva la tête :

- Toi, t'es pas un homme normal. J'aurais dû te briser une côte au minimum ou encore,au moins enfoncé ta trachée dans ta gorge. Tu es quoi au juste? Je crois qu'il est temps de se parler franchement.

Eric ne répondit pas tout de suite. Il recracha encore une fois au sol, histoire d'évacuer la poussière qu'il avait encore dans son gosier. Il frotta son pied par terre, mis sa main gauche dans sa poche, et commença :

- Je suis et reste Eric Moran. Je suis un mec comme les autres, mais qui s'est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Depuis ouais, j'ai ces "trucs", des pouvoirs pour des uns, , des fléaux pour d'autres. Tout ce que tu as besoin de savoir pour le moment c'est que je ne suis pas ton ennemi. Je pense l'avoir suffisamment prouvé pour l'instant. Mes pouvoirs, comment ça se marche ? J'encaisse. J'encaisse les coups et je deviens plus fort, encore et encore. Un principe classique, mais diablement efficace.

Il regarda le sol un instant, parler de son expérience avec les Parasites était un souvenir douloureux, qu'il ne se sentait pas prêt de révéler pour l'instant. Avec le temps peut-être il parviendrait à en parler, mais pour l'instant, ce souvenir le hantait nuit et jour.

- Alors qu'est-ce que je devais faire moi avec ses trucs ? Vos conneries de super-slips ? Moi au départ je voulais simplement me faire du fric, après je me suis dit qu'il fallait que j'aide les gens. Mais bon, de là à me balader en collants toute la nuit ? Faut pas rêver !

Il posa un silence avant de reprendre :

- Sinon, on reste ici à se parler pendant plusieurs heures ou va botter des culs ?

J'ai l'air d'un super-slips? Ce que je porte est un ensemble de maîtres des arts martiaux de l'école du Thunderer. Ce n'est pas un costume de superhéros, c'est juste un habit okay? Je porte un masque? Alors tu arrêtes de dire que ce que je fais c'est des conneries.

Éric était quelqu'un d'assez rude et Val avait rencontré un grand nombre de personnes de ce genre à cette époque. Ça avait quelques choses de profondément dérangeantes, mais il n'avait d'autre choix que d'opérer ainsi. Il savait qu'avec ce genre de personne, il fallait se montrer fort et droit et c'est ce qu'il voulait montrer.

Bon... maintenant que ceci est dit. C'est ici que j'ai essayé d'empêcher les filles d'êtres amenées. Il n'y a plus aucune trace à l'exception du mouillage du bateau si tu vois bien la ligne d'humidité. Ça n'a aucun sens. Quelqu'un a fait le ménage.

Il regarda autour de lui et approcha l'homme qui était chaos, il fouilla dans ses poches et ne trouva rien de bien probant. Il regarda son uniforme et arracha une patch qu'il y avait sur les épaules du garde.

Humm ça me dit quelques choses ce truc.

Il le rangea dans ses poches, puis regarda Éric.

Techniquement, il devrait y avoir un maître de port, dans un bureau administratif. Nous devrions aller lui rendre visite. Je doute que ce soit officiel, mais normalement, il devrait tenir un registre des navires qui accostent ici. Même si les informations sont falsifiées, il doit y avoir une trace sur papier. Probablement pas sur ordinateur trop dangereux de se faire piraté, mais probablement un sur papier. On va aller voir et si tu veux venir avec moi ça serait probablement une bonne chose. Tu à un profil plus intimidant que moi.

Juste comme ça, sans un mot de plus une équipe venait de se former. Du moins un duo, plus qu'une équipe et pour cette mission, Éric ne serait pas de trop. Val était habitué au travail en groupe et malgré le fait qu'il esquissait un visage normal, il était content d'avoir un équipier. C'était pour lui une chose plus que normale et étrangement Éric et lui semblait bien se compléter. Qui aurait cru qu'un maître des arts martiaux du futur trouverait en 2017 sa place auprès d'un Canadien ancien détenu qui vivait dans les slums? Pourtant ce duo semblait vieux comme le monde, comme si depuis plus de 40 ans il existait quelques parts, ailleurs et qu’ici c'était le juste retour à la normale.

Les mouettes criaient et le bruit du vent frappant les conteneurs créait une ambiance sonore typique d'un port industriel. On pouvait entendre en fond des gens travailler, des camions faire du bruit et des bateaux craquer. Le port était relativement grand et il avait connu de meilleurs jours. Pourtant, il y avait ici une activité qu'il n'aurait pas soupçonnée. Il est vrai que le port de métropolis était un port international et qu’avoir des docks d'appoints pouvait vraiment aider, mais cela n'avait jamais été le cas. C'était peut-être devenu le cas, Val n'avait pas à bouger beaucoup dans cette zone et cela pouvait expliquer qu'il ne savait pas... et pourtant...

Le chemin jusqu'à la capitainerie était relativement peu surveillé. Il faut dire que la journée comme ça, la surveillance avait été réduite pour ne pas alarmer les gens. Puis la plupart des cargaisons "problématiques" arrivaient la nuit. Le bâtiment était fait de bois et les tons de gris montraient bien qu'il n'avait pas été rénové depuis longtemps. On voyait encore à quelques endroits la peinture verte qui autrefois avait dû recouvrir l'ensemble du petit bâtiment qui s'appelait la capitainerie. Seule nouveauté, une affiche Sampa Immobilier à l'entrée. Val ouvrit le port et un jeune homme assied ce leva.

Non je n’ai pas fini encore re... oh bonjour! On a peu de civils dans le coin, comment puis-je vous aider.


Je croyais que le port était abandonné.


Pas depuis qu'il a été vendu. Sampa immobilier a acheté à la ville 51% des parts du port. C'est dans les registres de l'état civil. C'est un port privé maintenant.


51%?

Oui en fait, haha, la ville paie encore une partie des salaires et de l'entretien en échange Sampa est dans l'obligation de laisser 3 quai à Métropolis, pour réduire l'achalandage dans le port principal et ainsi privilégier les gros clients.

Voilà qui éclairait la lanterne de Val. Une entreprise privée, Sampa Immobilier avait fait un tour de force incroyable. Ils venaient de s'acheter un ancien port gouvernemental et c'était probablement encore les gens de métropolis qui payaient pour faciliter le transport d'esclave sexuel et d'autre marchandise comme il avait vu la nuit dernière. C'était incroyable, et Val se promit d'aller voir les registres de la municipalité, pour bien comprendre cela. C'était trop étrange et surtout Sampa immobilier... avait également l'immeuble de Richard Dragon, et ces gardes trop armées avec ce patch Black Dragon. Trop de choses se bousculaient dans sa tête, il avait besoin de réponse, mais celle-ci attendrait. Il devait trouver le registre du quai #11 celui ou la bataille avait eu lieu.

Karate Kid ne réagit pas à la façon brusque que Éric utilisa pour se faire répondre, il pensa même : C'est comme ça qui faut faire. Après tout, le type était gentil et de toute évidence beaucoup trop candide pour le poste qu'il occupait. Quoi qu'il en soit, tout ceci prenait une tournure qui allait probablement rapidement mener à des réponses.

Je... je m'en pas. Il n'y a aucun bateau qui soit parti ou arrivé. Il n'a pas pus prendre la mer.

Il y avait carrément de la panique dans sa voie. Ce type n'était pas un employé du type de ceux avec les flingues. Il ressemblait plutôt à un fonctionnaire ou même à un civil qui avait réussi à se dégoter un poste.

Donc pas d'arrivé ou de départ hier soir, mais dans le quai #11, il y avait bien un bateau.

Tout en parlant, il mit la main sur l'épaule de Éric pour que celui-ci lâche prise. Ce type n'était pas une menace, du moins pour le moment. Certes, il le deviendrait, car il avertirait ses patrons de ce qui venait de se passer, mais cela ne dérangeait pas Val plus qu'il ne fallait. Il espérait bien se faire remarquer, histoire de faire passer un message.

Le navire n'a pas quitté les slums?

Non, il n'a pas pus partir un souci avec le moteur. Il a été remorqué chez Loro Rojo, pour être réparé.

Loro quoi?

Loro Rojo, c'est un atelier pas loin d'ici, tenez j'ai une carte juste ici.


Le réceptionniste parlait rapidement et très nerveusement. Quand il tendit la carte, il trembla et Karate Kid remarqua la moiteur de sa main. Ce petit allait leur causer des ennuis. Il du alors se résoudre à faire se qu'il devait faire.

Désolé...

Val le frappa au visage pour que celui-ci tombe dans les pommes. Cela leur laisserait un peu de temps et permettrait justement à Val et Éric d'agir. La carte donnait une adresse un peu plus bas dans une rue adjacente, Val sorti donc de la capitainerie assez confiante tenant la carte de Loro Rojo. inc.

Éric, tu sais ce que ça veut dire. Si le bateau n'a pas quitté Métropolis on a encore une chance de sauver les filles, mais on doit se dépêcher.