Never Ending Stories [Hangman]

Gotham City.
Une cité connue dans le monde entier, considérée par beaucoup comme la métropole la plus importante de la planète ; même si Metropolis et New York la concurrencent, la régularité de l’évocation de la ville lui fait gagner la course, au moins sur la popularité.
Hélas, cette popularité n’est pas uniquement due à des aspects positifs.

Ville de paradoxes, idéale incarnation citadine du dieu double Janus, Gotham City dispose de deux faces… deux visages ; deux voies, directement.
La Gotham de jour est forte, puissante, leader économique et place réelle d’innovations. Pleine de promesses, pleine d’opportunités, pleine de vie, et pleine de réussites et d’une population de plus en plus nombreuse.
La Gotham de nuit est terrible, terrifiante, abominable furoncle de criminalité et de désespoir. Emplie d’horreurs, emplie de monstres à visage humain, emplie d’occasions manquées, et emplie de mauvaises rencontres et de victimes abandonnées.

Gotham City.
A la fois jour et nuit. A la fois espoir et désespoir.
A la fois tout… et rien.

Comme un couple l’a, hélas, bien compris deux jours plus tôt.
Dans une des ruelles sombres de la ville, dans le quartier de l’East End évidemment mal fréquenté, une initiative sociale a tenté d’imposer une nouvelle résidence – une nouvelle surface, plus positive et pleine d’avancées.
Certains s’y sont installés… certains ont voulu donner une chance, pour améliorer l’East End.
Et certains l’ont payé chèrement.

Dans un angle, dans un coin sombre, dans une de ces petites ruelles qu’ils commençaient à connaître, Scott et Jean ont été interceptés… par un criminel.
Affamé. Terrorisé. En manque. Nerveux. Trop, hélas.
Le ton a monté. Les gestes ont été trop lents, et d’autres trop vifs ; le doigt a ripé. Les coups sont partis.
Et les corps sont tombés.

L’homme a fui – mais pas longtemps.
Une ombre l’a rattrapé ; puis livré à la police, avec une brutalité limitée mais réelle.
Les officiers le savent : l’ombre veille. Mais, surtout, l’ombre ne supporte guère ce type de crimes ; chacun sa marotte. Chacun sa psychose.

Le criminel a été arrêté, interrogé ; et les informations confidentielles ont, hélas, fuité dans la presse.
Alors qu’on s’attendait à un dément, à un pauvre type, à un drogué, le profil est différent. Ancien Marine. Etats de service exemplaires. Reconverti en agent de sécurité privé, pour entreprises de mercenaires. Nombreuses missions en Orient.
Pour, finalement, venir braquer un pauvre couple dans l’East End ? Incohérent. Incompréhensible. Inacceptable.

Comme un autre crime, dans l’East End. Comme un autre double meurtre, plus de trente ans plus tôt.
Comme les Wayne.

Le mystère demeure. La nouvelle a quitté Gotham City, et se fait connaître depuis à peine quarante-huit heures dans tout le pays.
Une énigme. Un ancien soldat reconverti en criminel, sans raison. Un double meurtre, sans raison. Et un tueur désormais mutique… sans possibilité de le faire parler, car il y a veillé ; en coupant sa langue. Seul.

Deux jours depuis la mort. Deux jours depuis l’arrestation.
Et, malgré les barrages, l’ombre est revenue ; l’ombre est revenue, une fois de plus, et fixe la scène…

Never Ending Stories [Hangman] Latest?cb=20120111230032

… en sentant les souvenirs affluer en lui ; guère agréables.
Mais insuffisants pour couper ses sens et réflexes.

« Je sais que tu es là. »

La voix, lourde et modifiée, du Chevalier Noir brise le silence terrible du lieu.

« Sors. »

Lentement, il se tourne dans la direction où son instinct lui hurle qu’une présence se cache. Laissant son aura toucher l’autre, laissant sa combinaison sombre et massive prendre le relais, il attend ; et laisse une chance à l’inconnu de se signaler.
Une chance, donc.
Une seule.

Spoiler:

“Je n’en attendais pas moins du Batman”

Hangman tombait de l'obscurité d’un escalier d’évacuation de l’autre coté de la scène de crime. Comme la chauve souris la nuit était son domaine, l’ombre son environnement. Les deux hommes avaient quelques points communs mais aussi tant de différences fondamentales.

Il y eu un age d’or des héros. Un temps où leurs actions voyageaient de bouche en bouche, inspirant chacun dans sa vie de tous les jours. Les choses semblaient plus simple à cette époque, le monde n’était pas abreuvé en continue d’informations provenant de ses quatre coins, la radio, puis la télévision et enfin la révolution numérique ne faisant qu’amplifier le phénomène. Les gens étaient désormais gavés d’informations utiles ou non, bonnes ou mauvaises, de raisons d’avoir peur de tel vilain ou d’être déçu de tel héros auparavant adulé.

Robert avait vécu une bonne partie de cette époque, et Bruce aussi, quand lui était beaucoup plus jeune. A cette époque beaucoup de gens acceptaient que la fin justifia les moyens. Pendant la seconde guerre mondiale, Hangman avait avec d’autres figures super-héroïques de son époque rempli les gazettes lues par les soldats sur le front, et servi d’exemple patriotique a suivre. A cette époque il pouvait bien tuer à tour de bras des Jap et des Allemands cela ne posait aucun problème de conscience à ceux qui écoutaient ses aventures. Parce que les morts étaient des vilains. Binaire, c’était ce monde là qu’il avait connu. Le bien d’un coté, le mal de l’autre, et un refus catégorique de qualifier de mauvais ce qui permettrait de vaincre le mal. Quoi que ce soit. L’un des exemple qui marquait le plus Hangman au sujet de cette époque était les bombes nucléaires lâchées sur le Japon. A l’époque lui comme beaucoup de monde avaient trouvé que c’était une bonne nouvelle car un mal nécessaire. On parlait de fin de la guerre, on parlait d'équilibre de la terreur avec les russes qui menait à la paix. Aujourd’hui, les gens avaient le recul pour voir dans ces bombes autre choses que les héros américains contre les vilains Japonais.

Cet age d’or où il pouvait pendre un meurtrier et être applaudit pour çà était lointain maintenant, quoi que dans certaines zones géographique du monde il puisse toujours être adulé s’il agissait ainsi. Il luttait pour évoluer quand d’autres n’y avaient eu aucune difficulté. Bourreau était son métier et la peine de mort n’était plus en odeur de sainteté de nos jours, il était un justicier ayant atteint l'obsolescence, bon pour la retraite bien qu’il n’ai pas pris une ride depuis ses débuts. Mais il avait vieilli à l’intérieur. Il n’y avait presque plus personne pour le qualifier de héros a part peut être Azrael ce qui le touchait, lui rappelant un peu cet age d’or aujourd’hui disparu. Et de sa retraite il en revenait car il sentait que les temps l’exigeraient.

Une grande figure de la ville où Hangman se trouvait cette nuit là avait un jour dit que soit on meurt en héros, soit on vit assez longtemps pour s’avilir. C’était bien çà le problème avec Robert sauf que ce n’était pas lui qui avait changé durant toutes ces années, bien au contraire il faisait des efforts pour s’adapter. Non, c’était le monde qui avait changé. C’était le monde qui progressivement l’oublierait puis, le regarderait comme un vilain.

Il était venu ce soir là car il savait que son devoir l’appelait. Celui de résoudre un crime qu’il n’avait pas résolu il y a des décennies de cela. Un crime qui avait ensanglanté Gotham, et sur l’enquête duquel il fut lui même assassiné. Puis la piste s’était refroidie et il avait du jeter l’éponge, appelé par d’autres démons à combattre. Gotham la ville sombre et Gothique avait pour lui gardée toutes ses énigmes, et elle était désormais sous la protection d’un chevalier des temps moderne dont tout le monde avait entendu parler, le Batman. On en disait beaucoup sur la légende qui s’était d’elle même forgée. Qu’il était un détective hors pair, l’un des plus grands encore vivant avec Chimp ou Question, un maître des arts martiaux. Un pilote émérite , un spécialiste des technologies d’avant garde et un pratiquant surdoué de l’infiltration. Mais parmi toutes ces qualités il y en avait une dont on ne parlait pas assez, c’était de sa faculté d’adaptation. Le Batman avait su traverser les époques et les faire siennes, et s’il était une seule chose de cette longue liste de qualité que Hangman lui enviait réellement c’était celle là.

L’East End était silencieux, les deux justiciers se regardaient. Batman est prêt a en découdre. Les deux héros jouaient sur la peur pour influencer leurs adversaires, il y avait un certain effet miroir dans cette confrontation.

“ Je n'y suis pour rien a cette mort. Je viens juste...y trouver une raison.”

Des fois il n’y a rien a comprendre à ces crime. Et des fois ils étaient on ne peu plus prémédités.

Un silence de plomb s'est installé dans cette allée sombre de l'East End.
Les quelques mots échangés n'aident guère.

De profil, un pan de lui toujours vers les silhouettes formées à la craie au sol, l'autre tourné vers les ténèbres où une silhouette a été sentie et a confirmé sa présence, le Batman attend ; et n'est guère connu pour sa patience.
Refusant d'utiliser l'équipement de sa combinaison, il attend – et analyse les éléments que l'autre choisit de révéler. Même s'ils sont faibles.

« Beaucoup attendent de moi. »

Sa voix, modifiée, est lente – calme, posée.
En pleine possession de ses moyens, en pleine connaissance de l'impact qu'il peut avoir sur les autres.

« Car beaucoup pensent me connaître. »

L'autre se détache des ombres, et s'avance.
Dans une allure surprenante, tant elle rappelle celle du Chevalier Noir ; mais ce dernier sait que, pour une fois, l'autre n'est pas forcément le copieur.

« Ils ont tort. »

Il soupire, puis se tourne entièrement vers le nouveau venu... qui confirme l'objet de sa venue, à laquelle Bruce hoche sèchement la tête.

« Que sais-tu de ces morts ? Pourquoi t'y intéresses-tu ? »

Sa voix est calme – mais son corps, son esprit sont en alerte.
Hangman ; il l'a reconnu.
Une légende. Un mythe. Une rumeur. Qui n'a jamais quitté ce monde, ce pays. Comme bien d'autres, ce type de récits est rongé par des éléments faux... incohérents ; improbables.
Mais son existence lui a prouvé que l'improbable est, hélas, bien trop proche de la réalité.

« Que veux-tu faire, ici ? »

Bruce attend ; patient, concentré et curieux.
A voir ce que l'autre a à dire. A voir comment la suite va être enclenchée...

Le Batman se méfiait de lui, a raison. Hangman venait à Gotham et par bien des aspects probablement le justicier local se sentait il responsable de la destinée de celle ci. Il est certain qu’un seul pendu ne saurait être trouvé dans les environs sans conséquences pour Dickering. Hangman s’approchait dans l’obscurité, dévoilant la rusticité de son costume en comparaison de celui du Bat. Les crosses de deux vieux revolvers à poudre noire dépassaient de derrière les hanches du justicier de San Francisco, coincés dans sa grande ceinture noire. Les yeux du visiteur étaient blanc, lumineux. Mais ce n’était pas d’origine technologique. La lumière émanant de ceux ci étaient la manifestation de la magie noire naviguant à travers son corps durant la nuit, la marque qu’il était un homme voguant entre deux univers, celui des menaces mystiques et celle plus conventionnelles.

Pas de voix modifiée quand il s’adressait au chevalier noir, mais une voix au timbre imposant incarnant une forme d’autorité servie par un phrasé d’homme de théâtre. Car la mise en scène faisait pour lui partie de cet attribut du justicier. Des effets théâtraux pouvaient rassurer des victimes lors de son arrivée et communiquer une image d’assurance à ses adversaires. Bien qu’il ai conscience que cette manière d’agir date aujourd’hui quelques peu et qu’il soit en réalité bien moins sur de lui qu’il ne le laissa paraître.

“Au sujet de ceux qui sont mort ici je ne sais que ce qui en a été dit.”

Il s’accroupissait pour regarder autour de lui, laissant sa cape l’envelopper. L’équipe scientifique semblait avoir bien fait son travail. Il ne restait pas de douille de pistolet ayant roulée dans un coin. Il scrutait ensuite tel un pisteur indien les modifications du sol mais celui ci n’était pas assez meuble. Les choses étaient plus faciles pour lui à l’époque où l’on se déplaçait à cheval, avant que le bitume n’envahisse les villes.

“Ce crime m’en rappelle un autre datant d’il y a plus de trente ans. Celui du meurtre d’un brillant confrère chirurgien et sa femme...”

Car il avait vécu cette époque. Il était alors chirurgien au réputé Gotham General Hospital, a l’époque où Robert Dickering avait encore une certaine renommé dans le milieu. Mais celle ci n’était pas aussi grande que celle de Thomas Wayne, l'enfant du pays. C’était un homme admirable. Il avait assisté à son enterrement et enquêté ensuite sur sa mort sous la cagoule du bourreau, n’acceptant pas le scénario de Joe Chill. Mais il avait échoué. Une image lui restait parfaitement imprimée dans sa mémoire; et dieu sait qu’il aurait aimé que ce ne soit pas le cas. Celle du visage de cet enfant face à ce cercueil qui descendait dans l’obscurité. La main du majordome sur son épaule, il serait pourtant désespérément seul désormais.

“...la méthodologie employée laisse une signature, celle du meurtrier de l'époque. Mais il a été arrête il y a quelques jours et ce ne peux pas être le même qui a appuyé sur la gâchette. Je veux résoudre ce double homicide, j’ai mes raisons à cela. Je sais que c'est ta ville, mais...on pourrais partager ce qu’on sait.”

Hangman regardait le Batman, soucieux de savoir si il aurait son soutien. Il n’était pas dans sa ville, c’était une certitude. Ses méthodes rappelaient parfois plus celles de Red Hood que les siennes, lui qui ne tuait pas s’en était une autre. Aussi le Batman et ses alliés s’occupaient de Gotham, chacun le savait. Mais cette enquête ne résoudrait peut être pas que le crime survenu quelques jours plus tôt. Peut être quelques choses de plus massif, de plus fondateur, en ressortirait. Mais si Bruce avait entendu parler du mythe presque éteint d'Hangman, il savait aussi qu'il voudrait pendre le coupable quand il l'aurait retrouvé.

Hj:

Spoiler:

Le Batman ne cesse de détailler Hangman.
Ce qu’il voit ne lui plaît guère.

Au-delà de son allure, bien trop similaire à la sienne à son goût, même si pour une fois il n’est pas forcément le copié, la présence de révolvers le crispe – ainsi que l’aura dégagée par l’autre ; mystique, assurément. Magique, même.
Et si Bruce a appris à maîtriser les arts martiaux, les formes de combat, les études universitaires, la criminologie et bien d’autres domaines… la Magie demeure un élément troublant, pour lui ; qu’il ne contrôle pas, car il ne le comprend pas réellement.

Frustré, gêné, troublé par la Magie, il ne l’apprécie guère.
Et encore moins ceux qui la manient.
Ou, pire encore, ceux qui ne vivent que par elle.

Le Chevalier Noir chasse, néanmoins, ces pensées pour se concentrer… pour laisser l’autre faire ; au moins au début.
Par un hochement de tête suivant ses premiers mots, il le pousse à continuer – et recule, légèrement, quand ce dernier s’accroupit, pour observer les lieux et parler.

Cependant, alors que Hangman parle… son interlocuteur se crispe.
Totalement.
Car l’évocation réalisée par l’autre Croisé Masqué est bien trop difficile – bien trop personnelle pour qu’il parvienne à la dépasser.

Il ne dit rien, néanmoins. Il prend sur lui. Il le laisse parler. Il le laisse évoquer ce moment abominable, terrible, qui a changé à jamais son existence, et celle de cette ville.
Il ne dit rien ; mais ses poings se crispent. Son cœur accélère. Sa respiration devient saccadée. Et sa mâchoire est figée.

Il lui faut plusieurs secondes pour comprendre que Hangman a fini de parler… que c’est à lui d’enchaîner.
Bruce soupire ; une, puis deux, puis trois fois. Il se canalise. Il se contrôle. Il se détend.
Autant que possible.

« Le meurtre des époux Wayne est connu, et même légendaire dans la ville, tant il a impacté Gotham City. Cependant, malgré son horreur… il n’en demeure pas moins un crime banal, dans sa réalisation. »

Ses mots lui coûtent ; mais ils sont vrais.
Terrible fut de découvrir qu’aucun élément spécifique, qu’aucun complot, qu’aucune manipulation n’étaient à l’origine de la disparition de ses parents. Horrible fut la compréhension qu’il s’agissait juste d’une mauvaise rencontre, juste d’un instant de malchance et de défaite. Insupportable fut, pour un enfant ravagé par la douleur et la haine, d’accepter que personne n’en voulait réellement à ses parents – que sa fureur n’avait guère de cible, hormis le crime en général.
Ces moments de compréhension furent, oui, abominables ; mais indispensables. Et passés, surtout.

« Les liens sont faits avec lui – mais je doute d’une pensée, d’une stratégie. Je pense plutôt à une coïncidence… terrible. »

Il soupire, puis secoue la tête – avant de fixer son attention sur Hangman.

« Je dispose des relevés et informations sur les cibles, le tueur, leurs situations ; mais j’ignore ce que tes… capacités peuvent révéler. Et j’ignore, aussi, ce que tu es réellement. »

Rumeurs, mythe, légende… cela ne suffit pas, pour faire confiance.
Encore moins à une créature mystique.

« Parle. Qui es-tu, réellement ? Que veux-tu, réellement ? Et… quel est ton lien avec les Wayne, que tu as été si prompt à évoquer ? »

Erreur, pense-t-il de suite. Réagir ainsi est une erreur.
Mais il ne peut s’en empêcher.
Pas devant une telle scène de crime. Pas à cet instant. Pas au moment où les souvenirs affluent en lui… et où il est, encore, si difficile de contenir la douleur et la haine qui n’ont cessé de le hanter, depuis des années.

Batman lui répondait qu’il disposait de données sur le tueur et ses victimes, des éléments qu’Hangman n’avait pas. Mais il ne serait pas disposé à échanger sans en savoir plus sur le visiteur face à lui.

“Je suis un immortel doté la nuit de pouvoirs infernaux. J’ai été maudit durant la guerre de sécession pour avoir pactisé avec le diable. J’étais alors chirurgien, et venais d’être pendu pour avoir opéré et sauvé un soldat ennemi. Depuis ce jour j’avance la venue en enfer de ceux qui le méritent de quelques années et protège les innocents. Désolé, de te lancer çà ainsi mais tu voulais le savoir.”

Une histoire à dormir debout, mais aussi la triste vérité.

“Je veux découvrir si il y a quelqu’un derrière ces meurtres et le pendre car sa place n’est plus sur ce plan de l’existence. Quand aux Wayne...”

Le regard de Robert quittait celui de de Bruce pour les marquages à la craie sur le sol. Il prenait une profonde respiration. Cela remontait déjà, mais il se remémorait ces moments assez clairement.

“Laisse moi te raconter si tu veux bien.”

Spoiler:

Plus de trente ans plus tôt, cette nuit là. Une ombre traverse la ville à une vitesse vertigineuse. A quelques mètres de l’entrée principale du Gotham General Hospital une fumée noire sort du mur et matérialise un homme en smoking blanc. C’est Robert Dickering dont la lumière dans les yeux s'atténue au fur et a mesure qu’il avance vers l’entrée devant laquelle une ambulance est stationnée portes grandes ouvertes. Il y a foule, tous sont en pleine effervescence car ils ont appris la nouvelle. Bob entre dans l’hôpital et des médecins viennent à sa rencontre.

“J’ai fais aussi vite que j’ai pu”

A n’en pas douter. Il s’était littéralement téléporté à travers l'ombre dès qu’il avait reçu ce coup de téléphone, lui qui revenait tout juste de l’opéra ce soir là. Il regrettait déjà de ne pas avoir veillé, d’avoir par individualisme profité des fastes de la vie nocturne qu’offrait la vie d’un chirurgien réputé. C’était la vie qu’il menait depuis déjà trop longtemps, trahissant le pacte passé avec le diable. Il le paierait sous peux.

Il traversait les couloirs d’un pas décidé, poussant les grandes portes battantes alors que la foule de spécialiste autour de lui le briefait sur ce qui l’attendait. Il arrivait dans le vestiaire et enlevait son smoking pour passer sa blouse d’opération. Des confrères chirurgien s’approchaient de lui, et ils discutaient. Ils insistaient sur les raisons qu’il y avait à ce que ce soit lui qui le fasse. Parce qu’il était le plus expérimenté. Bob levait les yeux, sans rien pouvoir leur dire. Forcément quand on pratique un métier un siècle durant on avait une certaine expérience. Mais aussi parce qu’il était le meilleur chirurgien de cette ville depuis quelques minutes, le seul collègue qui aurait eu moyen de s'enorgueillir d’un tel titre ayant été abattu dans la rue ce soir là.

Après sa blouse il mettait son masque de chirurgien, puis tendait les mains pendant qu’une infirmière lui enfilait ses gants stériles. Il approchait de la porte du bloc en regardant à travers la vitre grillagée la patiente sur la table d’opération. Autour d’elle s’affairaient anesthésiste et deux autres médecins, la pression était immense. Comme bien souvent quand il s'agissait de sauver une vie, mais cette fois ci chacun avait une appréhension particulière. Il s’agissait de Martha, et tout le monde dans cette pièce l’avait déjà rencontrée et appréciée. C’était la femme de leur estimé collège qui venait de les quitter, et tous voulaient la sauver. Ils avaient désigné Bob pour çà et il avait rappliqué comme l’éclair fidèle à son habitude.

Il poussait la porte de la salle et regardait les constantes, puis étudiait rapidement la situation. Elle était à l’article de la mort, et avait été retrouvé inconsciente. Un coma profond et un cœur qui avait été relancé, mais chacun ignorait combien de temps il battrait encore. C’était un miracle qu’elle soit arrivée ici encore vivante, Robert saisissait son premier outil de chirurgie tandis que des vêtements étaient découpés, et des stérilisants appliqués autour de la plaie. Puis il commença l’opération dangereuse destinée à enlever cette balle, sa seule chance de survie.

Une heure s’était écoulée telle la sueur sur le front de Robert. Il n’y arrivait pas, et passait par plusieurs changements d’outils pour accéder au projectile fragmenté, un ennuyeux cas de figure. On allait la perdre. Il prenait des décisions aussitôt, déterminant les substances a administrer et demandant une transfusion sanguine supplémentaire. Elle vivait mais chacun la sentait partir, Bob le premier.

Il levait les yeux pour voir un inconnu derrière la vitre du bloc. Pas de famille. Juste un homme au port de tête distingué semblant néanmoins abattu. Ce devait être cet Alfred dont Thomas parlait. Robert baissait la tête à nouveau pour retourner à son opération. Sans que personne ne s’en aperçoive ses yeux s’illuminaient, il faisait appel à ses pouvoirs pour améliorer sa précision, son acuité, sa dextérité. Aidé de la magie noire dans son travail de chirurgien il était à cet instant le plus grand chirurgien de la planète, alliant expérience et maîtrise du geste.

Les minutes s’écoulaient, longues, meurtrières. Martha partait. Les appareils affichaient des chiffres accablants, et malgré tout cela il demeurait concentré, puisant dans la magie noire le moyen de la sauver de cette mort qui semblait inéluctable. Il passa encore une heure ainsi. Puis Hangman -car c’était bien Hangman qui tentait de la sauver et non plus Robert- la sentit partir. C’était fini.

Il posa son outil à coté des autres près de la table d’opération, juste a coté d’une quantité affolante de compresse couvertes de sang. Il enlevait son masque de chirurgien, ses confrères avaient le regard abattu. Il sortait dans le vestiaire pour enlever ses gants et se laver les mains, puis ôtait sa blouse pour la jeter à la poubelle, restant dans la chemise blanche qu’il avait mis à l’opéra ce soir là.

Puis il le constatât. Pour la première fois de sa vie ses mains tremblaient sans raison, juste à cause du stress. Il avait été le plus grand pendant quelques heures mais en cet instant sonnait le glas de sa carrière professionnelle. Il sentit une présence derrière lui. Un homme en smoking noir se tenait droit dans l’obscurité. Il n’avait pas de reflet dans le miroir situé au dessus du lavabo. Robert savait que c’était lui à nouveau, sous une forme nouvelle. Les murs s’évanouirent pour ne laisser qu’un jardin putride, un Eden souillé par le serpent. Prés du tronc de l’arbre mort sur lequel fut cueilli le fruit défendu L’ange déchu tenait un verre de vin à la main.

“Tu ne veillais plus, ne m’envoyait plus personne, trop occupé dans des soirées mondaines. Tu n’honorais pas ta partie du contrat.”

Au milieu de l’Eden corrompu Bob hurlait de rage.

“Tu l’as tuée pour me punir?”

Lucifer ne bougeait pas un cil.

“Non je ne t’ai empêché de rien. Tu n’as pas besoin de moi pour être décevant, et seras incapable d’être un bon chirurgien désormais.”

Puis l’Eden disparaissait , les arbres tombant dans des crevasses de lave. Bob criait à l’attention de Lucifer qui commençait lui aussi à disparaître.

“Attend! Ne fais pas çà, le pacte disait aussi que je sauverais des vies! Je ne supporterais pas de ne faire qu’en ôter!”

Hangman était à bout de nerfs, il avait envie de détruire celui qui lui faisait face mais il en était bien incapable. Il était sa création, son jouet. Un jouet ne se rebelle pas contre son fabriquant.

“Le pacte tiens toujours, il tiendra pour l'éternité mon cher bourreau. Tu auras d’autres moyens de sauver des vies. Je t’ai juste ôté celui où tu étais le meilleur...Pour te rappeler qui je suis.”

Il levait son verre et le buvait d’une traite, s’évanouissant avec son eden putride. Hangman était seul dans le vestiaire désormais, ses mains tremblant toujours. Seul avec son échec. Il se rinçait le visage et en sortait pour gagner le couloir, trouvant devant la porte du bloc le majordome des Wayne qui attendait. Ce serait à lui de lui annoncer.

HJ:

Spoiler:

Le Batman a posé ses conditions pour une alliance.
Elles sont acceptées, par Hangman. Qui se livre, s’explique, se confie, se présente.
Mais ça ne veut pas dire pour autant que ses réponses plaisent.

« Hrm. »

Il grogne – car il ne sait que faire d’autre.
Il grogne, car l’autre se présente comme un immortel mystique, qui aurait été maudit pendant la Guerre la plus mythique de ce pays, alors qu’il était un homme de médecine et de bien. Il grogne, car il ne sait pas comment réagir à cela – et encore moins quand Hangman évoque clairement ce qu’il veut faire ici.

« Je… voulais savoir, oui. »

Bruce soupire.
La Magie ; il hait la Magie.

« Par contre… par contre, tu évoques une pendaison ; elle n’aura pas lieu. »

Il ne bouge pas, ne s’avance pas, ne réagit pas ; mais tout, dans son corps, signifie qu’il s’est crispé – et qu’il s’agit d’un élément incontournable.

« Et pour les Wayne… »

Il est sur le point d’indiquer qu’il sait – qu’il n’a pas besoin d’un historique ; mais il ne dit rien.
D’une part, pour ne pas donner une piste sur son identité. De l’autre, parce que Hangman s’est déjà lancé… et nul ne semble pouvoir le stopper, alors.

Par sa narration, par sa façon de parler, par sa façon d’expliquer, Hangman plonge littéralement dans le Passé – dans son Passé. Et s’il se maintient, s’il se contrôle, s’il prend sur lui, il ne peut empêcher ses émotions, ses crispations, ses douleurs revenir ; il les combat, bien sûr. Mais il sait, aussi, que toute lutte est vaine, face à cela.

Alors, il plonge.
Alors, il s’enfonce dans l’Histoire – et suit Hangman.
Dans son enfer.

Les minutes s’écoulent, donc. Les images remontent, les sensations aussi ; les souvenirs se réinstallent.
Mais différents.

Car, alors que Hangman termine, alors qu’il a évoqué son entrevue avec Lucifer, une créature dont le concept paraît impossible à Bruce mais dont il a la triste confirmation de l’existence, une grimace glisse sur le visage du Chevalier Noir ; une grimace d’incompréhension, et de trouble.

« C’est… faux. »

Sa voix est lente, difficile. Cette plongée est plus ardue qu’il ne le pensait.

« Tu… n’as pas pu t’acharner à sauver, en vain, Martha Wayne. Elle… est morte. Elle est morte, dans la ruelle. Devant… son fils. »

Sa voix se brise. Maintenir la distance va devenir difficile.

« Tu… n’as pas put enter de la sauver, Hangman. Tes… souvenirs sont erronés. »

Bruce pousse un profond soupir, en essayant de se contrôler ; cela ne fonctionne guère.

« Ou modifiés. »

Par réflexe inconscient, ses poings se crispent, se ferment.

« Ou… menteurs. »

Il se tait, alors. Et laisse planer, clairement, la menace.
Cette scène de crime, triste et abominable, pourrait se transformer en champ de bataille – même si Bruce ne le souhaite pas ; mais il y a bien des moments, des événements contre lesquels l’esprit ne peut rien.
Quand le cœur l’emporte, le corps suit ; qu’il le veuille ou non.

(HJ/ Ce RP est en effet très agréable, je te remercie Smile

Pas de problème pour Lucifer, ce type d’intervention fonctionne très bien. Par contre, il est canon que Martha & Thomas meurent dans le caniveau sans que les secours puissent arriver, du coup plutôt que de te faire refaire, je me suis dit qu’on pourrait partir sur cette autre idée ; dis-moi si ça te gêne. Wink

/HJ)

Spoiler:

Hangman avait commencé à expliquer qui il était vraiment. Batman grognait, comme il avait l’impression de l’avoir déjà entendu faire. Il était catégorique, personne ne serait pendu ici. Cela déplaisait à Bob mais il continuait son histoire. Il ne voulait pas partir du mauvais pied avec l’animal nocturne de Gotham. Batman ne l’interrompit pas pendant son récit, cependant une fois celui ci terminé une grimace se dessinait sur la partir inférieure de son visage. C’est faux. Il en a la certitude, tout ce que venait de raconter Hangman était faux.

Le bourreau plissait les yeux. Batman lui parle de la mort de Martha Wayne devant son fils. Il y a quelques choses dans sa voix d’anormal. Celle ci qui jusqu’ici traduisait une volonté d’acier se mettait à déraper. Comme si tout cela était une affaire personnelle pour lui, qui pourtant n’était peut être même pas né à l’époque. Pour le Batman son récit était au mieux le fruit d’une manipulation mentale, au pire un mensonge. Hangman déformait sa bouche en parlant, trahissant son mécontentement d’être ainsi mis en doute.

“Elle était morte dans cette rue oui. Mais elle fut réanimée dans l”ambulance trente minutes plus tard. Même si j’avais pu la sauver elle aurait eu des lésions cérébrales irréversible. ”

Celui qui était devenu ambulancier aujourd’hui savait que passé quinze minute les réanimés avaient des séquelles pouvant être très importants. Mais s'il avait su. Qui était réellement le Batman. Il était si compréhensible que Bruce ne croie pas à cette histoire… Car si elle était vrai cela aurait signifié qu’on lui aurait caché des choses. Qu’Alfred n’aurait pas voulu ajouter à la détresse d’un enfant le fait que sa mère ai vécu tout cela dans ses derniers instants, alors que l'image d'un dernier souffle aux coté de ceux qu'elle aime et de son fils était au fond, la seule version a retenir.

Les poings de Bruce étaient crispés, il se faisait menaçant et cela ne disait rien qui vaille à Robert. Le visiteur était de plus en plus suspicieux envers Batman. Quel était réellement son lien avec ces meurtres? Était il en réalité un détraqué revenant sur le lieu de son dernier crime? Batman avait il franchit la ligne ? Hangman ne comprenait pas l’état qu’il générait chez son interlocuteur. Il faisait ressortir chez Batman des démons refoulés qui le rendaient agressif dans des temps où il était assailli de toutes part.

La situation tendue depuis le début s’envenimait encore, et plutôt que de garder son calme Hangman s’énervait aussi. Parce qu’il était plus fragile qu’avant. Parce qu’il était à bout de cette vie. Sa grande faiblesse ne faisait qu’empirer au fil des années, il gérait mal son stress et risquait de péter un câble, ou plutôt une corde. Il n’aurait pas la sagesse de tempérer l’escalade non plus et la catastrophe s’avançait à pas de géant. Les yeux d'Hangman s’illuminaient soudain et les murs les entourant devenaient plus ternes encore. Le monde nocturne perdait davantage ses couleurs, cette ruelle de Gotham semblant subitement tomber en ruines. Des ruines anciennes, comme si cette ville avait été détruite entièrement, comme si Arès avait gagné. Le bitume devenait des pavés maculés de sang, le seul élément coloré dans ce noir et blanc assourdissant.

Les mains du Hangman tremblaient, il se laissait lui aussi aller à la colére, répondant au stress et à l’agressivité du Batman par les siens. La voix du bourreau se faisait puissante, amplifiée par la magie. C’était une voix infernale, inhumaine.

“Qui es tu pour me traiter de menteur Batman? Qu’en sais tu de la mort des Wayne ?”

Il n'y en aurait pas un pour rattraper l'autre, sans l'intervention d'une tierce personne la confrontation semblait inévitable. Deux vérités s'opposaient, et chacun était persuadé d'en être le détenteur à cause de la marque que cette nuit lui laissa. Bruce perdit ses parents, Bob perdit son don pour sauver des vies. La souffrance de chacun cachée sous un masque, ils étaient prêt au combat.

Une tension réelle s’est imposée, dans cette ruelle perdue de l’East End.
Alors que le Batman avait accueilli Hangman, lui avait laissé l’opportunité de se présenter et de discuter… mais l’échange a dérapé.
Et les corps se crispent, maintenant, tandis que les tons deviennent plus froids, plus acides.

Bruce a repris son interlocuteur, lui a signifié son erreur ; sèchement. En tentant de se contrôler, de ne pas montrer son trouble, son émotion – en vain.
L’autre a compris, clairement ; et le Chevalier Noir s’en rend compte, ce qui l’énerve également. Contre Hangman. Et contre lui-même.

Il ne dit rien, cependant. Il se maîtrise.
Pour l’instant.
Mais alors que Hangman reprend la parole – alors qu’il insiste, qu’il évoque une explication, qu’il dispose des éléments pour faire comprendre et croire au Batman qu’il dit la vérité… celui-ci ne l’écoute pas ; ne l’écoute plus.

« Non. »

Il le refuse. Il refuse de le suivre. Il refuse de l’accepter.
Il refuse de l’imaginer, même.

« C’est faux. »

Sa voix, toujours modifiée, n’a plus l’ampleur ou l’impact d’avant ; elle est brisée. Comme son cœur, depuis plus de trente ans.

« Elle… elle est morte. Dans Crime Alley. Personne… personne n’a pu la ramener. »

Il s’avance, en serrant les poings.
Ceci est la vérité ; tout le reste est un mensonge. Qu’il ne supportera pas, qu’il n’acceptera pas – jamais.

Mais alors qu’il sent, aussi, un trouble chez Hangman… tout change.
Le monde change.

Les yeux de Hangman s’illuminent, les murs deviennent plus sombres et ternes, les éléments environnants semblent sur le point de s’écrouler, de vieillir à vue d’œil… alors que des marques apparaissent ; des destructions. Des cadavres. Du sang.
La défaite.
La sienne – l’échec, de protéger la ville ; de la sauver. L’échec, de respecter le serment formé non loin, plus de trente ans plus tôt.

Mais alors que Bruce est choqué, impacté, troublé… Hangman parle.
Il hurle.
Désormais possédé – littéralement, possédé par une énergie inconnue ; magique. Incompréhensible. Violente. Dangereuse.

Hangman hurle. Hangman menace. Hangman interroge.
Hangman exige.
Mais si le Batman veut, d’abord, répliquer… se battre – mais il comprend très vite qu’il ne peut pas ; qu’il ne vaincrait pas.

Une créature mystique lui fait, énervée… enragée ; sans contrôle.
Tout est menacé. La ville entière. Les habitants. Les innocents.
Tout peut s’écrouler – et sa force, son expérience, ses compétences n’y feront rien ; tout peut s’écrouler. Car Hangman explose.

« Je sais. »

Sa réplique est faible – et il prend une grande inspiration.
Il cède. Il doit céder. Pour une cause légitime, pour une bonne raison ; mais ça ne veut pas dire qu’il apprécie.

« Je sais tout, de leur mort. »

Lentement, difficilement, Bruce lève ses mains sur son masque – et l’arrache…

Never Ending Stories [Hangman] Bruce-Wayne-Quits-Batman-Comic

… révélant son véritable visage, qu’il baisse en encaissement du choc des souvenirs, et de cette défaite inacceptable.

« Alors, ne me mens pas – ne te joue pas de moi. Ou le serment que je leur ai dédié, sera accompagné d’un autre… non pas pour anéantir le crime de cette ville, mais pour anéantir ton existence entière ! »

Sa voix n’est plus modifiée – mais n’est plus fragile pour autant.
Elle est forte, puissante ; acharnée. Enragée.
Déterminée, définitivement.
Il dit vrai ; il le croit. Hangman doit se calmer… doit comprendre, et se calmer ; ou il sera calmé. Et le regrettera, amèrement.

L’age d’or était terminé. Ces héros d’antant qui avaient inspiré des générations d’hommes et de femmes n’avaient pas traversé les âges en restant ces personnages binaires et lisses. Ces boy-scout antinazi et anticommuniste exempts de défauts avaient disparu avec cet ancien monde empli d’illusions. Avant que la liberté tant chérie et martelée déçoive, que ce pays déçoive. Ce fut à ce moment que les héros montrèrent leurs failles, leurs faiblesses. Leur coté sombre. Mais ils demeuraient des héros, a leur manière. Des héros plus humains, ce qui était après tout, bien plus intéressant.

Ils avaient failli s’affronter et faire payer à cette ville le prix de leurs traumas. Mais Bruce réussi à aller plus loin que l'affrontement, trouvant dans ses ressources ce qu’il fallait pour tomber le masque. Désamorcer sa colère et celle d’un vengeur usé par le temps, qu’il aurait vaincu mais qu’il aurait du affronter à nouveau chaque nuit dans une guerre puérile et sans fin. Une histoire sans fin que personne ne voulait vivre.

Lorsqu’Hangman aperçu le visage de Bruce Wayne, il ouvrit grand les yeux, subjugué par la surprise. L’illusion autour de lui disparaissait progressivement au fur et a mesure qu’il prenait conscience de ce que cela signifiait. Les murs reprenaient leurs couleurs et leur aspect ordinaire, le sang et les corps disparaissait, sa respiration ralentissait. Il se sentait misérable de n’avoir pas compris à qui il s’adressait avant, et d’avoir conté son histoire à cet enfant dont il avait échoué à donner une vengeance pour la perte de ses parents.

Bruce lui faisait une promesse, celle d’anéantir son existence. Ce genre de menace n’avait d’ordinaire aucun impact sur le Hangman, incapable de quitter ce monde. Mais il y avait des hontes à coté desquelles la mort n’était rien. Et affronter le Batman après tout ce qu’il avait fait pour cette terre, c’était ajouter son nom à une longue liste de Vilains. Devenir ce que tant de gens voyaient en lui aujourd’hui. Et çà il ne le supporterait pas. Car que sa justice soit expéditive et contestable c’était un fait. Mais il faisait aussi beaucoup pour protéger les innocents. Finir chez les vilains qu’il avait combattu si longtemps aurait été le plus grand des déshonneurs...et aurait trop fait plaisir à celui qui jadis l’investis de ces pouvoirs. Il ne demeurait plus aucune sombre manifestation de sa colère, juste un homme qui comprenait l’étendue de son erreur.

Hangman tenait lui même ses gants de cavalerie pour ne plus voir ces mains bouger. Il ôta ensuite sa cagoule de bourreau et baissa la tête comme Batman. Il imaginait ce que çà avait dû lui coûter, la moindre des choses serait d’agir de la sorte.

“Je...te demande pardon.”

Ce qui lui coûtait lui aussi particulièrement, étant comme Bruce une forte tête. Il levait les yeux pour chercher dans le regard de l’homme face à lui celui de cet enfant. Il n’en revenait pas de découvrir cela, il ne s’en serait jamais douté.

“Je ne te mens pas. Si ma mémoire a été changée par quelques procédés alors soit. Ne me crois pas.”

Il serrait sa cagoule.

“Et ta version, j’aurais aimé qu’elle soit vraie pour moi aussi. J’aimerais me dire que je n’ai pas échoué à la sauver. J’aimerais ne pas avoir échoué dans mon enquête“

Sa voix d’ordinaire pleine de prestance se faisait beaucoup moins solide. Son intonation trahissait une émotion sans fard.

“J’aurais aimé vous protéger ce soir là.”

Il ne voyait rien a ajouter, il avait vécu des centaines de fois ce moment où il apprenait un décès aux familles qui attendaient à la sortie du bloc. Des centaines de fois il avait vu les vies chavirer, des regards emplit de larmes, de tristesse, de désespoir et parfois de colère a son encontre parce qu’il n’avait pas réussi. “Beaucoup attendent de moi” lui avait dit Batman. C’était vrai. Beaucoup attendaient du Batman. Mais personne n’attendait rien du Hangman. On attendait de Robert Dickering.

HJ/

Spoiler:

L’effort réalisé par Bruce, d’enlever son masque, de révéler son identité, d’admettre son impuissance face à Hangman, et d’acter sa défaite… est terrible.
Mais porte ses fruits.

Car, alors que le masque est arraché, alors qu’il se présente et parle – l’autre le voit. Et comprend.
Surpris, stupéfait, choqué, Hangman est pris par l’émotion… mais, inconsciemment, laisse la pression retomber ; l’illusion disparaît, lentement. Le monde retourne à la normale. Gotham City aussi, heureusement.
La Réalité reprend ses droits ; et lui son espoir d’éviter, un jour, le pire.

Un silence de plomb s’impose, après ces moments.
Un silence de tension, mais aussi de honte ; et de haine. De tension pour l’opposition ; de honte pour l’un d’avoir poussé l’autre à agir ainsi, pour l’autre d’avoir dû céder ainsi ; et de haine, un peu l’un envers l’autre, beaucoup contre ce destin, ce monde et ces hasards abominables qui les ont menés ici.

Chacun demeure muet, chacun se jauge ; jusqu’à ce que Hangman parle.
Jusqu’à ce qu’il sollicite le pardon de Bruce, après avoir enlevé son propre masque – comme si ça changeait quelque chose ; comme si Wayne s’intéressait à l’identité de Hangman, dont l’existence est au-delà de ses impératifs.

Evidemment, il veut répliquer… il veut le rabrouer, refuser ce pardon, exprimer sa fureur et sa douleur ; mais il ne dit rien.
Il prend sur lui ; encore. Toujours.
Il prend sur lui, et laisse l’autre parler, encore. De ses souvenirs, faux mais auxquels il tient, ce qui surprend et alerte la part encore consciente du fabuleux intellect de Bruce ; de ses remords, de ses regrets, de cette honte qui le hante depuis des années.

Hangman parle, oui. Hangman regrette. Hangman demande pardon.
Mais Hangman se trompe.

« Je ne veux ni pardon, ni explication. »

La voix de Bruce est calme – froide.
Terrible.

« Je ne veux que des faits… et la vérité, et la justice. »

Les poings serrés, également autour de son masque, il plante un regard dur dans le visage détruit de Hangman ; sans remords.

« Mes parents sont morts dans Crime Alley ; le reste n’est que mensonge, ou manipulation. Je connais des Mages et télépathes… laisse-toi interroger, pour comprendre d’où te viennent ces faux souvenirs. »

L’expression de Bruce est équivoque : si Hangman veut bien agir, se faire pardonner… alors il doit le faire ; il doit s’y soumettre.

Cependant, alors que le Batman laisse un silence s’imposer après son commentaire, sa demande – alors qu’il laisse l’autre réfléchir… quelque chose survient.
Un cri.
Puis un tir. Puis un autre.

Une attaque.
Une attaque dans une ruelle à proximité.

Sans attendre, sans réfléchir, Bruce se détache de Hangman, et bondit dans la direction des bruits ; en remettant son masque.
En repoussant ses sentiments, ses peurs, ses colères, ses douleurs ; en repoussant Bruce Wayne. En redevant le Batman.

Batman n’avait que faire de ses excuses aux formes de condoléances à retardement. Il n’aimait guère a qui il avait affaire et le Hangman n’avait eu aucune envie de croiser son chemin. Seulement c’était Gotham, et c’était ce crime. Tous deux devraient faire avec. Le chevalier noir proposait de le laisser interroger par des mages ou des télépathes. Le visage d’Hangman se raffermissait alors qu’il réfléchissait a cette offre. Il n’avait rien à prouver au Batman, et horreur qu’on lise dans son esprit. Mais un doute venait s'immiscer dans ses remparts de certitudes. Et si c’était vrai? Si on avait manipulé son esprit? Mais qui aurait fait çà, et pourquoi les Wayne étaient au centre de cela...la raison d’une telle chose le dépassait.

“D’accord. Présente moi ces mages.”

Bob serrait la mâchoire, le regard noir. Ce qu’ils verraient dans l’esprit du bourreau de Lucifer ne sera pas beau a voir. Mais il devait savoir. Savoir ce qui était réel et ce qui ne l’était pas, lui qui matérialisait par les ténèbres les peurs intimes de ses adversaires. Lui qui générait aux yeux de tous des illusions venues de l’esprit d’un seul aurait lui même l'esprit structuré par d'autres? Soudain un cris retenti, suivi de tirs. Une attaque survenait dans une ruelle non loin d’ici et déjà Batman s’évanouissait dans l’obscurité en remettant son masque.

Hangman ressentait un malaise, comme a chaque fois qu’un cris d'innocent traversait la nuit. Lui non plus n’était pas justicier a laisser faire telle chose. Il remettait sa cagoule de bourreau et s’élançait derrière le Bat, laissant cette scène de crime en espérant ne pas arriver trop tard, ne pas en trouver une nouvelle.

Hangman a accepté d'être étudié, interrogé pour comprendre, enfin, d'où vient ce changement dans leurs souvenirs, cette différence que Bruce ne peut accepter.
Mais cela doit attendre.

Car, alors qu'ils sont sur le point de trouver un accord, les deux Héros entendent... des cris ; puis des tirs.
Qui rappellent des éléments bien trop douloureux, bien trop terribles à chacun – qui les font agir avant même de réfléchir, par pur instinct ; par pur besoin.

Sans un mot, Bruce remet son casque, bondit... et rejoint, en quelques instants à peine, la zone identifiée comme celle du crime ; du drame.
Et s'il espérait pouvoir empêcher, cette fois-ci, le pire – il ne peut rien, alors, quand il parvient directement dans une allée sombre et sale, similaire à Crime Alley, et où deux corps... deux corps reposent, déjà, sur le sol.

« Non. »

Il grogne, en sautant depuis les hauteurs pour planer – vers le tireur.
Vers ce monstre, qui est toujours là ; qui a commis l'erreur d'être encore là, après ses tirs, après ses meurtres.

« Pas cette fois.. »

Le tueur reste là, oui ; devant... un enfant. Un enfant qu'il menace. Un enfant qu'il veut tuer. Un enfant qu'il veut supprimer, pour finir le travail.
Mais cela n'arrivera pas – s'il n'a pas pu sauver les parents, au moins montrera-t-il à l'enfant que la Justice existe ; que les criminels ne peuvent s'enfuir dans la nuit.

« Pitié... pitié... laisse-moi... »

Mais alors que Bruce arrive, alors qu'il se positionne à leurs côtés, il découvre l'enfant et le tireur...

Never Ending Stories [Hangman] 640?cb=20160424060056

... et, surtout, le tireur terrorisé par l'enfant !

« Arrête de me regarder... arrête... »

« Ils sont morts. Ils sont morts. »

L'enfant fixe le tueur – qui, figé, tremble, et finit par... lever sa main, armée.
Vers lui. Vers sa tête.

«Baissez cette arme. »

« J'peux... j'peux pas ! »

Le tueur tremble, alors que le Batman s'avance – et découvre l'enfant.
Qui s'avère bien différent de ce qu'il croyait.

« Il... il m'permet pas ! »

« Ils sont morts. Ils sont morts. »

Bruce se fige, aussi, surpris par l'apparence finale de l'enfant...

Never Ending Stories [Hangman] V4k9asqch6my

... qui semble, définitivement, loin de ses critères de normalité.

Par réflexe, le Batman se place sur la défensive, et s'attend au pire... en attendant Hangman.
Même si ça lui coûte de l'avouer, cette situation semble bien plus dans ses cordes – sans mauvais jeu de mots, évidemment.

Deux corps reposaient déjà sur le sol de la ruelle, laissant Hangman regretter de ne pas avoir été là. “ Non” grognait Batman en sautant sur une position surélevée pour redescendre sur le tireur toujours là. Hangman sautait derrière le Bat, surpris de la vitesse du héros qui pourtant n’était pas aidé de dons surnaturels pour se mouvoir. Bob se raccroche d’une main sur la corniche du toit et se hisse rapidement avant de courir sur celui et de s’arrêter net devant la sinistre scène qui se donnait à voir. Bruce était déjà arrivé prés de l’enfant, un enfant qui même d’ici et dans cette obscurité lui semblait des plus étrange.

Le tireur semblait comme effrayé par ce qu’il voyait, et braquait son arme sur le jeune survivant. Il était terrorisé et pourtant le Hangman n’y était pour rien. Batman s’avançait auprès de l’enfant mais déjà une crainte traversait l’esprit de Robert. Si l’homme pris de panique pressait la détente il risquait de blesser voir de tuer. Peut être Batman aurait il le temps d’agir. Mais peut être pas, et il ne voulait pas attendre de le savoir. “Il me permet pas” disait l’homme au pistolet alors que “l’enfant” répétait en boucle la même phrase.

Hangman disparaissait dans l’ombre du toit pour partir à travers celle ci vers le sol de la ruelle, surgissant de l’obscurité entre le tireur et l’enfant pour le désarmer. Il n’avait pas voulu risquer un désarmement classique visant à dévier le canon et ôter l’arme de ses mains. Si le coup partait le pire était à craindre, aussi il était arrivé face à l’arme pour encaisser la balle s’il manquait son coup.

Il eu le temps de dévier l’arme dans la direction opposée à Batman et l’enfant mais pas d'empêcher le coup de partir. Cependant la balle partit vers le sol sans blesser personne et Bob coinça ensuite le doigt de son autre main entre le chien et la culasse avant de tirer d’un coup sec vers lui, dérobant le pistolet. Tout s’était passé très vite, et Hangman regardait toutes les personnes présentes ainsi que les cadavres au sol. Il se retint ensuite de dire quelques choses car Batman saurait le faire. Ce n’était pas sa ville, et la situation avait suffisamment été tendue entre eux pour qu’il fasse profil bas et laisse la chauve souris réagir.

L’étrangeté de la situation ne cesse d’augmenter.
Quelques minutes avant, Bruce fixait, mélancolique, une scène de crime similaire à celle qui a impacté à jamais son existence ; puis a été au contact d’un spectre, qui ne cesse de remettre en question ses souvenirs ; et, maintenant, un enfant plus que mystérieux et surprenant menace le tueur de ce qui semble être ses parents.

Etrange, oui.
Et fort désagréable.

« Qui… es-tu ? »

Sa voix est lourde, puissante. Elle ne vise que l’enfant, au crâne déformé, à la peau si surprenante ; le tueur tremble toujours, encore plus après l’arrivée du Batman et de Hangman, qui est parvenu à désarmer le tireur et à éviter un drame. Un de plus.

« Qui était-ce ? »

D’un geste, il désigne les corps au sol.
Et s’avance, lentement, pour occuper tout le champ de vision de l’enfant, soudain silencieux et figé.

« Parle. Nous te protégerons. »

Même si, au fond, il pense plutôt que d’autres auront besoin d’être protégés de lui.

« Il… il est dans ma tête ! »

Stoppé par Hangman, le tueur tremble soudain – et se prend la tête entre les mains, les yeux exorbités.

« Il… IL EST DANS MA TÊTE !!! »

Pris de convulsion, l’homme s’écroule, et semble littéralement possédé.
Mais si Bruce se tourne vers lui, il se fige – quand l’enfant reprend, étrangement, la parole.

« Craignez. »

Lentement, le Batman se tourne vers le garçon… et grimace, en reconnaissant la comptine au fil du chant lentement prononcé par le petit.

« Craignez-la, qui observe à toute heure, dirigeant Gotham depuis un perchoir d’ombres, derrière le granit et le béton. Ils observent votre cœur, ils observent votre sommeil, ne murmurez nul mot à leur attention, ou l’Ergot vous sera adressé. Craignez… »

« … la Cour des Hiboux. »

Un profond soupir s’échappe du Chevalier Noir, alors qu’il se crispe en se figeant devant l’enfant – qui, soudain, esquisse un sourire cruel.

« Ils t’attendent, Bruce. L’heure est enfin venue. »

« Quelle heure ? »

« L’heure de comprendre, enfin, pourquoi tes parents sont morts. »

Le Chevalier Noir prend une grande inspiration, et tente de détendre ses muscles ; en vain.
La soirée s’annonce bien difficile.

Hangman assistait à toute la scène silencieux mais n’en demeurant pas moins présent. Pendant que Batman posait des questions à l’étrange enfant et que celui ci lui répondait, Bob éjectait une balle du pistolet qu’il avait pris au tireur en manipulant la culasse. Ayant toujours une oreille sur la discussion il regardait la balle qu’il identifiait comme du 45 ACP. Il faisait ensuite jaillir une corde de ses mains et nouait les poignets du tireur dans son dos avant de le plaquer au sol et de nouer ses chevilles l'une avec l'autre. Le laissant face contre le bitume il s’approchait ensuite des deux corps allongés pour vérifier si ils pouvaient être sauvés. Tandis que l’enfant faisait une longue tirade sur La Cour des Hiboux dédiée a Bruce et que l’homme terrifié ne semblait pas comprendre grand choses à ce qu’il se passait , Hangman constatait impuissant qu’ils ne pourrait plus être sauvés, le calibre utilisé faisant trop de dégâts dans les organes vitaux touchés. L’enfant avait fini de parler, annonçant des révélations sur la mort des parents de Bruce. Hangman qui s’était accroupi auprès des cadavres regardait Batman qui prenait une profonde inspiration.

“Ils semblent bien te connaitre”

Soufflait il à son attention, pas trop fort pour ne pas être entendu par l’homme ligoté. En effet si Batman venait de lui révéler depuis quelques minutes son identité il était surprenant que cet enfant aux propos menaçants en ai eu connaissance également. Puis il fouillait dans la poche des corps pour y trouver des traces de leurs identités. Il tendait ensuite l'arme à feu à Batman au cas où il aurait voulu tenter de retracer les conditions de son achat a partir de son numéros de série.

" Toi aussi tu semble les connaitre. Que sais tu de cette cour des hiboux?"

La question qu'il posait au Batman n'était pas une injonction a répondre, mais si elle était posée sur un ton neutre sa réponse intéressait tout de même beaucoup Dickering.

Un silence terrible s'installe, dans cette ruelle sombre et oubliée de tous dans l'East End.
Le discours et le chant de l'enfant ont littéralement crispé le Batman, qui fixe désormais cet étrange garçon avec un air sombre. Du coin de l'oeil, il voit Hangman s'occuper de l'arme puis du tueur, avant de vérifier l'état du couple ; en vain, hélas.
Ils sont morts. Mais l'enfant est, définitivement, loin d'être aussi innocent que lui pouvait le penser, initialement.

« La Cour des Hiboux est une légende que tous les enfants de Gotham City connaissent. »

Bruce soupire, puis secoue la tête.
Quelle soirée.

« Un mythe. Celui d'une organisation secrète, d'une cabale terrible, d'un clan de contrôleurs et bourgeois maléfiques qui dirigent la ville, comme si nous n'étions que des pantins.
Chaque enfant apprend la comptine... et, terrifié, guette les ténèbres de sa chambre, en craignant que l'Ergot, l'assassin de la Cour, vienne pour lui ; ou, pire encore, pour ses parents. »

Lentement, il se tourne et plonge son regard sur Hangman.

« Tous les Gothamites connaissent la légende de la Cour des Hiboux. »

Sans prévenir, le Chevalier Noir sort deux Batarangs – qu'il envoie, dans deux directions différentes.
Le tueur terrorisé s'écroule, de douleur, après que le projectile ait touché un nerf ; le garçon étrange chute aussi, endormi, par un Batarang rongé par un poison sans danger, mais efficace.

« Mais ce n'est pas une légende.
La Cour des Hiboux existe, et elle rôde dans l'ombre depuis des décennies... des siècles. Je l'ai affrontée, et elle n'a cessé de m'en vouloir d'avoir stoppé certains de leurs plans ; ils savent tout. De moi. De la ville.
Ils savent tout, et sont sûrement la menace la plus terrible que j'ai eue à affronter pour Gotham City. »

Bruce s'accroupit, et récupère doucement l'enfant.
Pour ne pas le blesser. Pour ne pas qu'il le blesse, aussi.

« Je dois... m'en occuper. »

Un crissement de pneus, un vrombissement, et quelque chose arrive...

... la Batmobile vient se placer au plus près de son propriétaire.

« Est-ce que tu... veux venir ? »

Bruce veut gérer ça seul ; mais il sait que ce serait une mauvaise idée.
Il est triste, perturbé, troublé, énervé et vulnérable – rester seul serait dangereux. Pour lui. Et surtout pour les autres.

Batman connaissait cette Cour des Hiboux, c’était une légende que tous les enfants de cette ville se voyaient transmis par leurs parents selon selon lui. C’était une histoire qu’on contait aux plus jeunes pour leur faire peur, une légende. Soudain Batman envoya deux projectiles sur le tireur et l’enfant, ce qui surpris Robert au plus haut point. Il les avait endormi, mais si il avait essayé de les tuer, aurait il réagi à temps? Non. Trop vif. Tu fais trop confiance Robert, restes sur tes gardes...

Hangman savait que les légendes avaient souvent un fond de vérité, n’avait il pas récemment encore croisé la route d’une créature des marais? Batman avait affronté la Cour des Hiboux par le passé, quand à lui et a ses propres souvenirs...c’était compliqué. Compliqué d’en parler avec Batman, alors il attendrait un moment plus opportun.

La monture du chevalier Noir arrivait, un tank gavé de chevaux qui le changerait bien de son vieux pick-up décrépit. Batman l’invitait à monter ce qui surprenait le Hangman. Qu’un mystère comme le Batman se dévoile un peu plus a lui montrait bien l’enjeu pour celui qui était Bruce Wayne. On parlait là du meurtre des Wayne, probablement sa plus profonde et tenace blessure. Il n’était sans doute pas dans son état normal, et Bob pensa qu’il trouverait peut être chez lui un contre-pouvoir si il cédait à quelques tentations de violence. Pensez donc. Chacun devait faire avec son fardeau et Hangman était déjà à chaud depuis quelques temps, tout comme Azrael avait il pressenti lors de leur dernière entrevue. Mais oui, ensemble ils y arriveraient. Ce serait un cap à passer, ils seraient plus fort ensemble a additionner les expériences que seul dans les moments troublants.

“Oui.”

C’était sorti tout seul et il ignorait bien où pourrait l’emmener le justicier de Gotham.

Hangman a accepté l'étrange proposition de collaboration du Batman.
Ils sont partis, donc.

Plaçant l'enfant étrange dans le coffre de la Batmobile, le Chevalier Noir a invité son camarade à rentrer dans le véhicule – et, dès leur installation, les moteurs ont été allumés. A fond.
Lancée dans la nuit de Gotham City, la voiture défie les lois de la physique et, évidemment, le code de la route, et se dirige avec l'aisance habituelle de son conducteur vers une destination connue de lui seul ; dont il ne souhaite pas, encore, parler.

« J'ai déjà affronté la Cour des Hiboux ; ça ne s'est pas passé aussi bien que je le souhaitais. »

Il soupire. Sa voix est lente, posée.
Il n'aime pas cela : il n'aime pas affronter encore la Cour, mais aussi faire confiance à Hangman ; il n'aime pas, clairement, s'ouvrir autant, croire en la bonne foi de quelqu'un.
Mais, hélas, il n'a pas le choix.

« Leurs mystères sont encore nombreux, et je crains toujours d'en découvrir plus. J'ai, évidemment, pensé qu'ils avaient organisé la mort de mes parents – mais j'ai eu la confirmation que non. Cela m'a longtemps rongé, et la vérité ne m'a pas apaisée... tu comprends, alors, ma crispation précédente. »

Ce sera le plus proche d'excuses qu'il pourra formuler ce soir ; Hangman devra s'en contenter.

« Il nous faut savoir qui est cet enfant, et quel est leur plan ici. Je caresse depuis toujours le rêve de les anéantir... en vain, jusque-là.
Mais, et toi ? Par tes souvenirs, tes vies passées... que sais-tu d'eux ? »

Bruce se tourne vers Hangman, en espérant une réponse, une aide.
C'est un tort.
Car, alors qu'il dévie son attention de la route, un choc s'empare de la Batmobile – un impact ; sur le toit.

Rapidement suivi d'autres, car plusieurs choses tombent soudain sur le véhicule, et commencent à s'en prendre à la carlingue...

Never Ending Stories [Hangman] 9912e9c044aad6d3fb12cc0f58ad37ff

... douze Ergots, les tueurs de la Cour, qui ont bondi depuis les cieux, et tentent désormais de pénétrer dans la Batmobile !

Spoiler:

La voiture allait vite. Très vite. Bob n’était jamais monté dans une voiture aussi rapide de sa vie et çà le crispait, alors il se tenait fermement à ce qu’il pouvait. Voyager dans l’ombre allait sans doute plus vite que çà mais on s’y sent en sécurité, rien ne peux vous y atteindre. Par contre une fois le trajet terminé l’estomac vous rappelait ce que vous aviez parcouru et en prenant combien de G, et çà çà pouvait donner la nausée. Mais dans le cas de la Batmobile c’était simple: Batman pilotait une longue supercar pied au plancher dans l'une des villes les plus peuplées du monde. Aucun pilote de F1 ou de rallye n'accepterai de faire çà avec un véhicule si lourd et pourtant çà passait crème.

Hangman écoutait Batman lui expliquer, le regardant de temps a autre en alternant avec la route. Il disait qu’il avait la certitude que la cour n’était pas liée à la mort de ses parents et que cette question le crispait. Hangman regardait la route et le boulevard de feu rouges qu’il enchaînait sans toucher aucune voiture.

“Je comprend je serais pareil, j’ai été plus bête que toi même si je sais que c’est pas un concours…”

On était obligé de rouler si vite là? Se retenait il d’ajouter. La batmobile coupait entre deux camions qui se croisaient et embranchait avec fluidité sous le métro aérien de Gotham a vive allure, esquivant les quelques voitures encore présentes à cette heure. Batman lui parla de cet enfant qui était des plus mystérieux il est vrai, et le questionna sur son passé. Il avait l’occasion de lui dire comment il était mort en enquêtant sur la mort des Wayne. La voiture sortait de sous le métro aérien et suivait une célèbre rue de Gotham bordée de hauts immeubles.

“J’ai enquêté sur la mort de tes parents, revenant plusieurs fois sur les lieux du crime. Une soirée alors qu’il faisait jour et que je n’avais plus de pouvoirs je me suis fait surprendre dans mon appartement par une...”

Soudain raisonna le bruit sourd d’un choc sur le toit. L’un des Ergots baissait sa tête devant la vitre latérale coté passager pour essayer de voir à l’intérieur des vitres teintées. Probablement y arrivait il car il avait des lunettes semblables à celles de Mr Congelman un autre Gothamite.

“...par un une putain de chouette comme çà.”

Disait il en gardant son calme, car bien que ce fut plus surprenant et soudain il avait vu pire. Voir les pires cauchemars des gens apparaître blindait pas mal question jumpscare. Puis il entendit des micro scies en action, celles ci commençaient a attaquer l’acier.

“ Des disqueuses à diamant, ils peuvent endommager ta voiture. De mon temps ils avaient des haches.”

Hangman sortait l’un des revolver coincé dans sa ceinture.

“ Si t’ouvre ma fenêtre je pourrais essayer d’en blesser.“

Il avait insisté sur le mot “ Blesser” en regardant Batman.

Hangman n’aime pas la vitesse.
Alors que la Batmobile file dans les avenues de Gotham City, conduite avec expertise par Bruce, suivie de près par les systèmes automatiques, toujours prêts à réagir en cas d’alerte, le Batman se rend compte que son passager n’apprécie guère leur rapidité, et craint pour sa vie.
De ce fait, il accélère encore ; il n’a jamais dit qu’il avait pardonné l’autre après le début de leur entrevue.

« Au-delà du concours, il y a un minimum que je m’impose, pour agir ici ; il n’a pas été atteint aujourd’hui. Inacceptable. »

Ses élèves, Robins et autres, savent combien il peut être un professeur infernal, à en demander toujours trop ; mais un fait demeure.
S’il exige énormément des autres, il exige l’impossible de lui-même. Et ne s’accorde jamais la moindre pitié.

« Une…? »

Hangman commence à raconteur, à s’ouvrir, à indiquer les raisons de sa dernière mort quand il a une hésitation… qui attire l’attention de Bruce ; qui comprend.
Les Ergots.
Les Ergots les attaquent, et utilisent déjà des éléments puissants pour s’en prendre au véhicule. Hangman sort une arme, propose une solution, et fait un effort pour aller vers Bruce – ce que dernier apprécie, en hochant lentement la tête.

« Bonne idée. Mais laisse-moi tenter quelque chose avant. »

Il appuie sur un bouton – et la Batmobile s’embrase, d’éclairs électriques.
Les systèmes de défense s’activent, le véhicule devient soudain une cage de pure électricité, qui repousse violemment les Ergots ; beaucoup. Mais pas tous.

« Attends encore. »

Un autre bouton – et la Batmobile est ponctuée de spasmes, de chocs physiques qui ont autant d’impact que des uppercuts de boxeur ; l’effet est terrible.
Plus que deux Ergots accrochés.

« Attends. »

La voix du Chevalier Noir est calme, posée. La soirée est fort désagréable, mais c’est loin d’être son premier rodéo – et il lui suffit d’un virage serré, et d’une maline utilisation des réacteurs situés sous le véhicule, pour parvenir à faire lâcher prise aux Ergots.
Tous sont derrière eux, donc ; mais c’est loin d’être terminé.

« Ho. »

Une silhouette émerge des ombres, dans la rue, et vient se placer devant eux…

Never Ending Stories [Hangman] 4770348-image

… un Ergot à l’allure et au costume étrange.
Qui, étonnamment, pousse Bruce à… ralentir, puis même stopper le véhicule ; juste devant lui.

« Sors, Bruce. Sors maintenant. »

Bruce soupire, mais serre violemment le volant entre ses mains, tandis que sa mâchoire se crispe ; il se tend. Beaucoup.

« Il s’agit de Lincoln March, un ancient candidat à la mairie. »

Il secoue la tête, avant de se tourner lentement vers Hangman… en se préparant à sortir.

« Il prétend qu’il est mon frère. »

Et Bruce sort, alors, sans laisser à Hangman le temps de réagir… ou même d’encaisser la nouvelle !

La Batmobile était suffisamment équipée pour mettre en déroute les Ergots d’elle même, et ceux qui ne furent pas éjectés par ses systèmes défensifs le furent par la conduite sportive de Batman. Mais alors qu’ils étaient tirés d’affaire en apparence une nouvelle menace s’était invitée. Celle d’un Ergot au costume plus moderne que les autres, que le chevalier noir reconnu aussitôt comme Lincoln March. Lincoln affirmerait être son frère, et Bruce ne laissait aucun indice à Bob sur le fait que ce fut vrai ou faux, sortant précipitamment de la voiture.

Hangman cherchait la commande d’ouverture de la porte droite puis sortait à son tour pour le suivre, mais ne regardant que d’un œil ce fameux ancien candidat de mairie en armure. En effet si Batman était déjà focalisé sur lui, Hangman préférait assurer ses arrières au cas où les Ergots tombés de la voiture reviendraient. Son regard scrutait derrière eux, attendant la venue des acrobates de la Cour des Hiboux.

Cette ville avait beaucoup changée en trente ans, du fait de récentes reconstructions dues à des assauts violents de super vilains et Arès. Mais elle gardait malheureusement et malgré tous les efforts déployés par ses gardiens nocturnes toute sa dangerosité. Encore aujourd’hui, après tous les combats envoyant par dizaines des super-villains en prison on pouvait se retrouver avec treize hiboux costumés sur le râble avec la ferme intention de vous lacérer de leurs lames. Même quand on était Batman. Même quand on était dans la surpuissante batmobile. Parce que la cible n’était pas la chauve souris ce soir là mais l’homme derrière le masque.

"Comme çà là je ne vois pas vraiment l'air de famille."

Lançait Hangman à Batman. Le jour du jugement des bourgeois de Gotham était arrivé, ou plutôt la nuit. Cette nuit ils allaient en finir avec celui qui contrecarrait leurs plans depuis toujours sans même s’en rendre compte, car il entrait souvent en contradiction avec leurs projets par ses actes. Cette nuit le sang coulerait, restait a inverser ce qui avait été programmé. Que la cour des Hiboux ne se relève jamais d'un tel échec.

Lentement, le Batman est sorti de la Batmobile, et s'est avancé pour s'approcher de Lincoln March ; mais il ne l'a pas rejoint.
S'arrêtant à environ trois mètres de l'autre, il prend une grande inspiration – puis soupire, lourdement ; avant de se redresser, instinctivement, et de fixer cet homme... ce type, ce sale type qu'il aimerait cogner jusqu'à ce que ces mensonges se brisent d'eux-mêmes.

« Je te fais peur ? Tu es intimidé ? »

Mais non, il ne le fait pas.
Pas encore.

« L'odeur de la charogne m'indispose. »

Le corps de l'autre se crispe ; la pique a touché, en plein cœur.
Bruce doit se faire à ne pas sourire, cruellement.

« Lincoln March prétend être mon frère ; mais il ne l'est pas. »

« C'est ce que tu te racontes, pour te rassurer. Tu as toujours préféré les histoires, à la réalité... c'est pour cela que tu la fuies, dans ce beau costume high-tech. »

Un sourire mauvais glisse sur les lèvres de l'Ergot, alors qu'il se tourne doucement vers Hangman, qui s'est extirpé de la Batmobile et s'est approché, en maintenant un peu en retrait ; pour l'instant.

« Ho, tu t'es trouvé un nouveau Robin ? Un peu plus dark ? Tu déprimes, frangin ? Tu as besoin d'un câlin ? »

« Le Parlement des Hiboux t'a fait tuer, Lincoln. Tu devrais être mort... mais ils t'ont ramené. »

March refixe son attention sur Bruce – et la cruauté de son sourire s'affiche plus encore.

« Les jeux de pouvoir sont fluctuants... comme partout. Il y a eu un changement d'équilibre. »

« Et tu es retourné au premier plan. »

« Oui. Car je ne renonce jamais à ce dont j'ai droit... et tu sais pourquoi je suis ici. »

Bruce prend encore une grande inspiration ; il se tend, au fil des secondes qui s'écoulent.

« Je veux les Entreprises Wayne. Je veux la Fondation Wayne. Je veux le Manoir Wayne. Je veux le nom des Wayne.
Je veux tout, Bruce. Tout ce qui est à toi. »

Et, alors que les deux adversaires se fixent avec une haine absolue, Hangman sent quelque chose dans son dos – quelqu'un, plutôt.
Une forme, qui se transforme rapidement en silhouette menaçante...

Never Ending Stories [Hangman] Latest?cb=20150305142021

... celle d''Uriah Boone, l'un des premiers Ergots – prêt à frapper, ce soir !

Spoiler:

Hangman se retourna au dernier moment en baissant la tête, esquivant de justesse la lame de la faux du premier des Ergots. Une chaîne portant un grappin était à l’autre extrémité de l’arme et déchira un morceau de la cape de Bob alors qu’il croyait que le pire était passé, tel un écho de la première attaque esquivée. Pendant que Batman affronterait son adversaire, lui aurait le sien à gérer.

Hangman faisait une roulade de coté pour esquiver une autre attaque de la faux, découvrant a quel sinistre personnage il avait affaire. Il ignorait tout d’Uriah Boone et pourtant il était pour lui un adversaire redoutable. Créature nocturne multicentenaire, sorte d'avatar de la mort brandissant sa faux quand Hangman brandissait la corde. Il était grand, équipé d'un costume effrayant, de divers armes blanches, et déterminé.

“ Tu es dur à tuer.”

Le “first Talon” faisait une frappe horizontale pour trancher Hangman qui esquivait la lame en se baissant, avant de sauter pour ne pas se faire attraper les pieds par la chaîne. Il retombait le poing en avant sur Boone qui encaissa sans broncher. Le bourreau lui boxa alors le ventre, casant quelques crochets du gauche, enchaînant sur des droites qui d’ordinaire mettaient au tapis les criminels de Frisco. Mais lui semblait endurer beaucoup plus, il était d’une solidité surhumaine bien supérieur à celle du Hangman, qui si il était rapide et puissant avait une capacité à encaisser les attaques d'être humain ordinaire.

“Toi aussi je me trompe?"

Hangman serrait les dents, il n'en était pas sorti. Le Premier Ergot envoyait à nouveau sa faux et Bob qui était suffisamment prêt bloquait des deux mains le manche en bois. Il peinait à retenir sa force, qui semblait surhumaine elle aussi. Les yeux d’Hangman s'illuminèrent alors, et un tiers fit son apparition. Le cauchemars de l’Ergo. Hangman utiliserait sa plus grande arme, la terreur de ses peurs intimes pour le faire lâcher prise, comme bien d’autres avant lui.

Chacun verrait l’environnement devenir plus brumeux et obscur, comme s’ils étaient dans les vapeurs des ténèbres. Un renard maléfique surgissait alors en glapissant de derrière une poubelle, les yeux emplis de lumière, fonçant sur l’Ergo en montrant ses petites dents. Une petite créature, jamais Hangman n’avait vu cauchemar si peu effrayant. Hangman était toujours dans le duel de force l’opposant à son adversaire qui collait face à lui son masque duquel dépassait deux yeux jaunes. Tous les muscles tendus le pendu lui lança:

“T’as peur d’un renard?”

Hangman éclatait de rire, un rire nerveux. Comment un tel tueur pouvait il avoir peur d’une chose si infime. Soudain une meute d’ombres bien plus effroyable semblables à des loups difforme surgirent de derrière le premier Ergo, hurlant à la mort pour venir dévorer le renard maintenant apeuré. Uriah Boone repoussait violement Hangman en arrière et dégainait une petite arbalète pour transpercer d’un tir l’illusion du renard, le faisant glapir à la mort. Au même instant Hangman sentait une immense douleur le prendre en pleine poitrine.

“HAAAAAAAAaaaaaa...”

Hangman poussa un cris de souffrance en tombant à genoux. Jamais. Jamais on avait pu tuer une de ses illusions. Il se tenait la poitrine dissimulant son propre effroi derrière son masque, puis dégainait un de ses calibre 44 pour tirer sur Boone, sans effet. Il utilisait son autre main pour une activation plus rapide du chien pour envoyer cinq autre balles sur l’ennemi.

"Comment?"

“J’ai tué mes peurs il y a bien longtemps….”

La main d'Hangman tremblait en laissant tomber le vieux revolver fumant. Le premier Ergot s’approchait de lui et posait la lame de sa faux sur son épaule, prêt à trancher sa tête.

“Et toi petit renard?”

A genoux, Hangman se tenait la poitrine en levant la tête vers Uriah. Il ne comprenait plus ce qui lui arrivait. Il avait peur. Vraiment peur. Comme le jour où il mourut pour la toute première fois. Les hiboux mangeaient les chauve souris. Les renard mangeait les hiboux. Et les loup dévorait les renards. La chauve souris ne sauverait pas Hangman, mais l'Homme au sommet de cette chaîne le pourrait. Bruce le pourrait.

Lincoln March fait face au Batman.
Une tension terrible règne entre eux – et les pousse à ne se voir que l'un et l'autre, à se couper entièrement du monde autour.
Il n'y a plus qu'eux, oui ; il n'y a plus qu'eux qui comptent.

Derrière, l'Ergot s'en prend à Hangman... et les coups sont violents, brutaux, terribles. Le Héros immortel, mystique, se donne énormément contre son adversaire – et s'il s'en sort, l'expérience et le vice de l'autre sont importants.
Il a besoin d'aide, et va en avoir encore plus besoin bientôt... mais personne ne peut lui en donner.
Et encore moins Bruce.

« Tu n'as aucun droit. »

Un silence terrible s'est installé après le discours de March – et le Chevalier Noir ne le brise que plusieurs instants après.

« Ni sur les Entreprises. Ni sur la Fondation. Ni sur le Manoir. Ni sur le nom.
Tu n'as aucun droit – car tu n'es rien. »

« Tu fuis encore la réalité, Bruce. Tu la refuses. »

« Non. Je m'y cantonne. »

Les corps se crispent. Celui de Bruce en premier – mais celui de Lincoln ne tarde pas à suivre.
Ils se tendent, s'énervent ; et la pression monte, encore.

« Tu ne supportes pas que nos parents, et surtout notre sainte mère, ne soient pas les personnes idéales que tu espérais. Tu ne supportes pas que ton existence, que la solitude et l'isolement qui ont découlé de leurs décès, ne soient que des mensonges. Tu ne supportes pas que ta petite histoire, celle de l'orphelin seul qui se construit un destin à la force de sa détermination, soit brisée et anéantie par ma présence... ma réalité. »

« Tu es présent. Tu es réel. Mais tu n'es pas mon frère. »

Un sourire cruel glisse sur le visage de l'autre.

« Si – et tu l'as toujours su. Dans tes nuits blanches. Dans tes crises de terreur. Dans tes moments de doute, de peur, d'oubli. Tu l'as toujours su.
Et c'est pour cela que tu n'as jamais réussi à aller plus loin... à me vaincre, vraiment ; à me détruire. »

« Je n'ai pas besoin de te détruire – tu le fais très bien toi-même. »

Les répliques s'accumulent, sèches et froides.
Et, derrière eux, le combat entre Hangman et l'Ergot tourne mal – pour le premier, qui voit son illusion perdre pied, tout comme lui.

« Tu avais une voie toute tracée pour devenir Maire... mais tu as tout sacrifié pour mener la Cour des Hiboux contre moi. En vain.
Ensuite, tu as retourné la ville contre moi, tu as mené un immense plan en lien avec un Vilain de bas étage... pour me crucifier au cœur de Gotham City. En vain, aussi.
Enfin, tu as voulu prendre le contrôle du Parlement des Hiboux, contrôler l'organisation entière – mais ils t'ont tué, après tes échecs, et t'ont ramené, comme un Ergot. Comme leur sous-fifre. »

Lincoln March ne réplique pas ; il grimace.
Tandis que l'Ergot glisse sa lame sur Hangman... prêt à remplir sa mission ; tuer pour ses maîtres.

« C'est pour cela que tu es ici, ce soir. Non pas pour reconquérir ton titre, non pas pour changer l'ordre comme tu le dis... mais pour me tuer ; comme un vulgaire Ergot. »

Bruce esquisse un sourire cruel – mais se détourne, soudain, de son interlocuteur.
Il se tourne vers Uriah Boone et Hangman, a dégainé son lance-grappin dans son mouvement, et l'active en se fixant vers eux ; le reste appartient, déjà, à l'histoire.
Le grappin est expulsé, et vient se ficher dans le torse de l'Ergot. Ce dernier, surpris, perd quelques instants à comprendre – des moments utilisés par le Batman pour activer le retour du grappin par le mécanisme.

L'Ergot est ainsi tracté, propulsé vers lui.
Le poing de Bruce s'écrase ainsi sur le visage d'Uriah, avant de le projeter au sol ; il arrache le grappin, et écrase l'arme sur son visage.
Un craquement sinistre suit ; il se relèvera, mais pas tout de suite. Et c'est sur quoi il compte.

« Hangman, ça va ? »

Le Chevalier Noir se redresse, puis fixe son attention sur Lincoln March ; demeuré figé durant toute la scène, après le discours de Bruce.
Figé, oui. De rage.

« Et toi... que veux-tu ? Un combat ? Une défaite, encore ? Ou juste l'occasion de fuir, pour retourner dans ton trou ? »

« RAAAAAAAAAH !!! »

Un hurlement de rage pure, sec mais puissant, s'échappe de la gorge de l'autre.
Il bondit.
Sans préparation. Sans stratégie. Sans patience.
Il bondit vers Bruce – qui n'attend que cela, pour l'étendre d'un coup, et espérer ainsi en finir avec cette soirée !