RéminescenceSi Jessica avait appris une chose au cours de ces longs mois depuis qu’elle était devenue Green Lantern, depuis qu’elle s’était réveillée avec un nouvel anneau bien moins douloureux à la main, c’était que le courage n’était pas seulement une réponse à une situation extraordinaire. Certes, il en fallait du courage pour faire face à un destructeur de galaxies, tout comme il en fallait pour utiliser son intelligence, ses dons, et les offrir au service du bien sans rien en attendre en retour. Mais il en fallait aussi pour d’autres tâches bien moins héroïques. Pour se lever le matin, parfois. Pour faire face aux regards des autres. Pour aller commander à manger tout seul dans un fast-food.
Pour se présenter à la porte de quelqu’un avec qui on était persuadé de finir sa vie avant d’avoir fait la plus grosse erreur du siècle et d’avoir tout ruiné. Pour être déterminé, aussi, à s’excuser et à dire ce qui devait être dit, ce qui avait été, jusque-là, retenu. Et si Jessica était Green Lantern, si, apparemment, elle ne manquait pas de courage et si un anneau ultra avancé avait estimé qu’elle était capable de surmonter ses peurs… elle avait quand même l’impression que son cœur s’était transformé en plomb. Ses doigts étaient gelés, et elle transpirait plus que de raison.
En bref, elle était terrifiée. Mais elle devait aussi être courageuse. L’histoire de sa vie.
Ca faisait presque … elle baissa les yeux vers sa montre - Dios mio, dix minutes ?!. Dix minutes qu’elle attendait devant la porte de Ray ?! Comme si elle allait s’ouvrir toute seule. Et puis quoi, après ? Tout ce qu’elle avait envie de dire se dirait, et Ray comprendrait, et elle se sentirait soulagée, et tout irait pour le mieux, sans même qu’elle n’ait à faire quoi que ce soit ? Si seulement. Elle ferma les yeux avec force et prit une profonde inspiration. Si seulement.
Elle serra la feuille qu’elle tenait entre ses doigts, prit une profonde inspiration et tenta d’oublier la gravité, la rotation de la Terre, et toutes ces choses qu’elle avait l’impression de ressentir et qui lui donnaient le vertige. Puis elle frappa, doucement mais sûrement – enfin… elle essaya, c’était déjà ça – à la porte avant de refermer les yeux et de baisser la tête.
Difficile de ne pas se rappeler que ça avait été son appartement aussi, il y avait peu de temps. Difficile de ne pas se rappeler du bonheur si intense qu’elle avait ressenti de l’autre côté de ces murs. Elle avait alors pensé ne pas le mériter. Peut-être y avait-il eu une part de vérité dans ces angoisses nocturnes, puisque, la preuve, elle avait tout gâché. Mais elle avait changé, se dit-elle. Elle avait essayé. Elle avait travaillé dur. Bon sang, il lui restait tellement à apprendre… Mais s’il y avait une chose qu’elle n’avait pas jamais eu besoin d’apprendre, c’était comment se soucier de Ray, comment tout faire pour aider ce dernier. Il était temps pour elle, cependant, de devenir bien meilleure dans cette catégorie.
Elle y travaillait.
La porte s’ouvrit et elle redressa vivement la tête avec un petit sursaut avant de brandir devant elle ce qu’elle tenait et ce qui s’avéra être une photo d’un paysage qu’aucune région de Terre ne pouvait cacher. Tout simplement parce que les plantes colorées qui y étaient n’étaient pas de leur monde, et parce que la lumière qui semblaient circuler d’un végétal à l’autre n’avaient rien de naturel pour eux, pauvres humains.
« Hey, » commença-t-elle, et elle s’entendit parler de loin. Elle entendit le ton de sa voix et son souffle court et elle comprit d’avance qu’elle était sur le point de se rendre ridicule sans pouvoir rien y faire. « J’ai découvert que mon anneau avait une sorte d’option d’enregistrement, c’est chouette hein ? Et du coup j’ai pu retrouver cette image d’une planète que j’ai visitée il y a quelques temps et qui est un vrai mystère de la biologie et je me suis dit que tu pourrais trouver ça intéressant, tu as vu c’est joli ? Les végétaux, tout, tout semblait lié, les fleurs se parlaient, Ray. Les fleurs. Se. Parlaient. Evidemment j’aurais pas deviné toute seule mais c’est mon anneau qui me l’a dit et… »
Elle s’interrompit pour reprendre son souffle et sentir la mortification gagner ses joues – sans pouvoir pour autant s’arrêter !
« J’ai pas dormi depuis au moins soixante heures, mais c’est pas grave, j’ai pas sommeil. Tu sais ce que je fais ? Je lis tous les journaux que j’ai loupé, et je regarde tous les journaux télévisés et il s’est passé tellement de choses, tantas, tantas et j’étais pas là. Ivy Town aurait pu avoir besoin de moi et… je n’étais pas là. »
Elle s’arrêta enfin, le souffle court et le cœur battant à tout rompre contre ses tempes. Ils avaient déjà parlé, ils avaient déjà mis les choses à plats. Ils avaient retravaillé ensemble, aussi, mais elle n’avait pas… elle estimait qu’il lui restait une chose de plus à dire.
« Bref, tout ça pour dire… tout ça pour dire que je suis désolée, Ray. Je suis sincèrement désolée. »
Elle leva ensuite la photo pour cacher son visage de plus en plus rouge et l’offrir ainsi à Ray.
Dernière édition par Jessica Cruz / GL le Mer 6 Fév 2019 - 23:22, édité 1 fois
Ray Palmer
Super-Héros
Inscription : 21/11/2015
Messages : 4012
DC : Superman - Bruce Wayne.
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Réminescence Mar 5 Fév 2019 - 11:53
Si Jessica a patienté dix minutes derrière la porte de l’appartement de Ray Palmer avant d’oser y toquer… cela fait quatre jours, en fait, que le propriétaire des lieux n’en est pas sorti ; et n’a répondu à aucune sollicitation.
Quatre jours de repli sur soi, donc. Quatre jours d’insomnie quasi constante. Quatre jours de sous-alimentation. Quatre jours de moments figés, sur le canapé ou dans le lit. Quatre jours d’errance, entre les toilettes et les postures stagnantes. Quatre jours… de doutes, de peurs, de haine, de perte ; de larmes, parfois. Quatre jours, oui. Quatre jours… depuis que la ville d’Ivy Town a été attaquée par Deathstorm, et sauvée par Atom & Hawkman ; même si tous deux ont dû faire face à Chronos – qui s’en est pris à Ray. Qui l’a… changé, en fait, en s’en prenant à sa mémoire.
Quatre jours – quatre jours depuis que Ray Palmer a senti son esprit être altéré. Quatre jours depuis que le scientifique aventurier a cru être à nouveau amoureux de Jean Loring… et a dû entendre, par son meilleur ami, l’abominable succession de drames qu’il a subis depuis cette période.
Carter est parti, quand Ray l’a assuré aller mieux ; mais c’était un mensonge. Il s’est écroulé, chez lui ; et s’est enfermé, en refusant de sortir. Depuis quatre jours, donc. Même si cela se termine aujourd’hui… et par une personne que seul son inconscient espérait voir.
« J… Jess’ ? »
Sa voix est rauque ; il n’a pas parlé depuis quatre jours, et n’a que trop peu bu. Ses yeux sont fatigués, injectés de sang. Son visage est rongé par les cernes, et une barbe de quatre jours qui ne lui va pas aussi bien que d’autres fois. Ses cheveux sont en bataille, un peu gras. Son allure elle-même n’est pas élégante : il porte le bermuda qu’il ne met que lors de ses journées cocooning, un pull à capuche bien trop long et datant de son adolescent, et des chaussons fort peu sexy. Très clairement, Ray Palmer ne vend pas du rêve, ici.
« Mais… »
Il veut dire quelque chose – mais n’y arrive pas. D’une part, car Jessica Cruz, l’ange sublime qui vient d’apparaître sur son palier, parle trop vite – de l’autre, parce qu’il n’en a aucune envie ; et surtout pas la force. La main sur la porte, il la fixe alors… et la laisse parler. Entrouvrant légèrement sa bouche, en découvrant l’image, en entendant le discours – et en la regardant, surtout ; elle. Toujours, elle. Jessica. Sa Jessica. Même… même si l’ombre de Jean rôde désormais, dans ces pensées ; et provoque une légère grimace, qui peine son cœur.
« Ho. »
Jessica vient de s’arrêter ; après un long, rapide, puissant… mais adorable discours. Qui s’achève, en outre, autant sur le don d’une image, et l’hypothèse d’un voyage passionnant – que sur autre chose ; quelque chose qu’il ne pensait pas, qu’il ne croyait pas entendre un jour. Qu’il ne croyait pas mériter d’entendre, surtout.
« Je… »
Sa main libre se lève, lentement. Et s’empare, en tremblant, de l’image – qu’il attire à lui, avant de baisser ; pour la voir. Pour voir Jessica. Sa Jessica. Et même si l’ombre de Jean rôde, reste… cela demeure ; cela demeurera. Sa Jessica. Oui. Oui.
« Ne… ne t’excuse pas, luc… ne t’excuse pas. »
Encore. Il a, encore, failli répéter le surnom – son surnom. Celui qui ne doit plus être prononcé.
« C’est… moi. »
Ray baisse les yeux, lentement.
« Je… t’ai poussé à bout. Et… et je ne t’ai pas… retenu. »
Il soupire ; ravale un sanglot, fort peu discrètement. Prend conscience de son état, et de sa réaction pathétique ; s’en veut. Culpabilise. Se maltraite. Grogne. Grimace. Puis… se reprend. Au moins un peu.
« Bon. »
Ray relève des yeux, toujours rougis par la fatigue, mais empirés par ces quelques mots. Il esquisse un sourire timide, et recule lentement, gauchement.
« Tu… viens ? »
Il l’invite à entrer, et avise du coup l’image dans ses mains, qu’il avait presque oubliée.
« C’est… formidable. Ton anneau. C’est formidable. Et… et ça, c’est… c’est superbe. C’est merveilleux. C’est une découverte superbe, et je… j’a… j’adorerais. J’adorerais voir ça. »
Ses yeux se figent dans ceux de Jessica. Son cœur tremble, alors ; littéralement. Il tremble, sous le poids des mots qu’il prononce.
« Avec… toi. »
Il soupire, alors. Quelle pression. Quelle tension. Quelle… bordel, pense-t-il, quelle femme superbe. Belle. Si belle. La plus belle. Avec… Jean. Même si cette pensée le blesse. Même si ça le ronge.
« Enfin… viens. »
Lentement, les épaules soudain plus basses, Ray se détourne, et avance dans son appartement – jadis le leur. Il se rend compte du capharnaüm qui y règne, et tente de pousser certaines choses vers des coins… mais abandonne, bien vite, devant l’ampleur du bordel ambiant. Il soupire, puis se tourne vers Jessica.
« J’ai… j’ai pas grand-chose à te proposer, et… et c’est vraiment pas rangé, mais… »
Il hausse les épaules, navré.
« Je… je suis navré. Je… j’imaginais… ça… autrement. »
Pas comme ça, clairement ; et lui non plus, pas comme ça. Mais… une nouvelle fois, ce qu’il espérait ne se réalise pas. Il en a l’habitude, maintenant – il y a beaucoup pensé, ces quatre derniers jours. Comme à beaucoup d’autres choses. Comme à beaucoup d’autres défaites et drames, dont il se sait constamment à l’origine…
RéminescenceC’était sorti. Après des jours où ça lui avait embrumé l’esprit, où les mots attendaient désespérément de sortir, si bien qu’elle en rêvait parfois, ou qu’elle se perdait dans le gouffre de ses pensées, c’était sorti. Tout du moins, c’était en train de sortir, parce qu’il lui restait encore beaucoup à dire, mais elle se savait maintenant capable d’aller puiser dans ce qu’elle voulait vraiment dire. Alors le reste se précipita vers ses lèvres pour bénéficier de la poussée d’adrénaline qui la rendait encore surpuissante. Green Lantern, elle ? Que dalle ! A cet instant, elle était Superman. Superwoman ? Super-forte en tout cas. Et ce n’était que le début.
Ce n’était que le début. Que le déb…
Jessica se figea à l’entrée de l’appartement. Elle le connaissait, oui. Elle y avait cuisiné, ri, regardé la télévision, dansé même, et fait bien d’autres choses. Ca avait été court, mais intense. Court mais parfait. Court mais inoubliable. Et l’image mentale qu’elle avait de l’endroit ne correspondait absolument pas à ce qui s’étalait devant elle. L’adrénaline se changea en plomb puis en poison, et le feu se répandit dans ses veines tandis que ses entrailles sombraient dans les profondeurs de son estomac.
« Oh, Ray, » souffla-t-elle.
Elle avait pris des cours d’archéologie quand elle avait repris ses études (juste avant de les abandonner de nouveau) parce que ça lui paraissait intéressant et parce qu’elle avait passé un peu trop de temps à jouer à Tomb Raider sur console avec Simon, et ce qu’elle avait devant elle ressemblait à une des nombreuses photos que son prof avait montré. C’était des vestiges, mais pas ceux d’une civilisation ancienne, non. C’était les vestiges de la douleur, de la peine de Ray, les vestiges de longues journées passées à ruminer, à s’oublier, à se haïr et à souffrir. Elle avait vécu dans ces vestiges, il n’y avait pas si longtemps que ça. Elle avait eu ses propres ruines – elle avait toujours ses temples réduits en poussière, mais le carnage ici était récent. Le mal… Le mal était encore présent.
Elle se retourna vers Ray et le dévisagea vraiment, comme elle aurait dû le faire quand il avait ouvert la porte et avant qu’elle ne se lance dans un discours qui n’avait peut-être pas été aussi bénéfique qu’elle l’avait pensée. (Peut-être que c’était juste pour soulager ta conscience et pas alléger la douleur de Ray ; peut-être que tu étais le colon venu massacrer le territoire encore sain.) Elle le dévisagea et elle vit alors, que si l’appartement était le site de fouille archéologique, il était la momie qui y dormait depuis des siècles.
« Ray, » répéta-t-elle avec douceur.
Elle posa la photo sur le meuble d’entrée et s’avança vers ce dernier. La beauté de cette découverte qui changerait l’histoire - leur histoire – c’est que, trop bouleversée par ces fondations que la célèbre pilleuse de tombes Jessica Cruz venait de mettre à jour, son instinct prit les décisions à sa place, empêchant ainsi l’angoisse et autres ruminations habituelles.
Elle passa ses bras autour de lui et le serra contre elle avant de poser une main sur sa nuque et de caresser les cheveux qui s’y trouvaient.
« Ca va aller, » dit-elle en fermant les yeux. « Ca va… Tu n’es pas seul. Je suis là. »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Réminescence Jeu 7 Fév 2019 - 11:24
« Je… »
Ray veut dire quelque chose. Ray veut briller, en fait. Il veut se débarrasser de ses frusques, il veut être rasé et bien coiffé ; il veut être beau, fort, puissant. Séduisant. Il veut rebondir sur les mots de Jessica, il veut se lancer dans une analyse fine du monde que la jeune femme a découverte, il veut évoquer et construire des théories, il veut l’épater en se montrant sous son plus beau jour. Il veut enchaîner, encore, et proposer un repas parfait – sublime, goûteux, agréable ; merveilleux. Comme la soirée. Comme les heures à venir. Comme… tout à venir.
« J… Jess’. »
Oui. Ray Palmer veut tout cela ; il veut dire tout cela. Il veut… être, tout cela.
« Ho. »
Mais il ne l’est pas. Mais il n’y arrive pas, surtout.
« Mmh. »
Il baisse les yeux… et se laisse faire. Il s’arrête ; il se fige, quand Jessica approche – et s’empare de lui. Il suit, alors. Il s’abandonne, dans l’étreinte. Ses bras ne bougent pas. Ses mains ne bougent pas. Mais… il soupire. Il soupire, quand il sent Jessica contre lui ; il soupire, quand il sent son étreinte, donc, et ses caresses. Il soupire. Il se lâche. Il… se lâche ; et quelques larmes coulent sur ses joues, silencieusement. Douloureusement.
« Je… »
De nombreuses secondes s’écoulent, ainsi. Des secondes… autant douloureuses, que pleines d’un certain soulagement ; le mal fait du bien. Même si cela ne dure pas. Même si Ray finit par reculer – à regret, bien sûr ; mais il recule quand même. Et relève un regard rougi vers elle… en souriant. Tristement, certes ; mais en souriant malgré tout.
« Merci. »
Il soupire encore, puis secoue la tête.
« Tu… ha. Même… même après que… même après que je t’ai laissé partir, tu… tu viens… tu viens encore me sauver. »
Ray hausse les épaules, puis détourne les yeux. Gêné. Rongé par la… culpabilité, aussi. Et le regret.
« C’est… il s’est passé quelque chose. »
Il recule, encore. Brise l’étreinte, puis s’approche de la cuisine, la laissant le suivre ; ils ont suffisamment vécu ici, ensemble, pour qu’elle puisse s’y avancer en pleine obscurité.
« Deathstorm, une sorte de Firestorm mais… Vilain, quoi. Deathstorm a attaqué Ivy Town, la zone nucléaire. Carter est venu m’aider, on l’a repoussé, mais… quelqu’un est mort. »
Palmer soupire. Il ouvre le frigo, puis le referme ; avant d’ouvrir un placard, et d’en sortir quelque chose. Une bouteille d’alcool. Whisky.
« Quelqu’un… est mort. »
Il ferme les yeux, les doigts posés sur le bouchon ; qu’il veut ouvrir. Pour boire. Pour s’abandonner dans l’alcool.
« Elle s’appelait… Anita. »
Mais… il ne le fait pas. Ray n’ouvre pas la bouteille, et se tourne – vers elle. Pour lui adresser un regard de pure tristesse.
« La… femme. De Chronos. »
Il baisse les yeux, alors ; parce qu’elle sait. Elle sait ce que ça veut dire. Elle était là, quand David Clinton a rassemblé les ennemis d’Atom contre lui ; a failli le tuer. Et l’a avoué, finalement, que sa haine était due à la mort de son épouse, Anita. A cause de Ray – qui a juré, alors, que cela n’arriverait pas. Et qui a échoué, donc.
« Et… Chronos est arrivé ; pour se venger. Après que j’ai croisé le David Clinton d’avant, hein. Celui qui venait de perdre sa femme, puis a décidé de devenir Chronos… j’ai enfin découvert le David Clinton original, celui avant les phénomènes temporels. Car tout… tout le reste semble un plan, de lui, contre moi. Bref. Le Chronos puissant est arrivé – pour se venger. Il s’en est pris à Carter, l’a… torturé. Et moi… moi… »
Ray soupire, et détourne les yeux. Il a honte ; il n’y arrivera pas. Il n’arrivera pas à le dire. Il n’arrivera pas à continuer. Il n’arrivera pas… à tout dire. A tout révéler. Surtout pas à elle. Surtout pas à celle qu’il… surtout pas à elle, non.
RéminescenceC’était si naturel de se retrouver quand elle était près de Ray. Parfois, elle sombrait dans les pires des crises de panique parce qu’elle prenait soudainement conscience qu’il existait des centaines de versions d’elle. La Jessica qui est seule avec Simon, celle qui se roule en boule sous la couverture, la Jessica qu’elle était avant, la Jessica qu’elle était avec sa sœur, la Jessica de l’espace, la Green Lantern… des centaines et des centaines de versions d’elle-même. Elle était des pièces complètement séparées les unes des autres avant même d’être une personne complète, et au final, elle ne se rappelait plus qui elle était – et si elle était même quelqu’un. C’était si facile de se perdre de vue, mais Jessica n’avait aucune idée de qui elle était à la base, alors qui devait-elle chercher ? Elle avait une longue-vue en main, mais ignorait tout du territoire qu’elle devait repérer. Parfois, elle avait l’impression d’être la personnalisation de la partie la plus sadique et sanglante de où est Charlie possible.
Mais pas avec Ray. C’était… c’était différent avec lui. Depuis la première seconde, ça l’avait toujours été. Et alors, tandis qu’elle le serrait contre elle, qu’elle tentait de l’apaiser en passant la main dans ses cheveux, elle en prenait conscience, une fois de plus. Se sentir entière, ce n’était pas vraiment sa spécialité, mais si elle était les pièces d’un puzzle incomplet, il était la glue qui les maintenait toutes ensemble. Sa culpabilité quant à ce qu’elle avait fait ne fit que gagner en force. Ca avait été un nuage noir auparavant. C’était maintenant une bête avec des crocs et des griffes acérées.
Elle le sentit s’écarter et elle suivit le mouvement. Elle le laissa s’échapper, mais garda son regard rivé sur lui. Sa première remarque la fit froncer les sourcils et elle s’en défendit rapidement en posant une main sur son bras et en le forçant à reporter son attention sur elle.
« Hey, » commença-t-elle, d’un ton sûr. « Peu importe ce qu’il se passe entre nous, je serais toujours là pour te sauver. Toujours. Je viendrais coûte que coûte, claro ? »
Il s’écarta de nouveau d’elle, et son émoi ne sembla pas diminuer un iota malgré ses paroles réconfortantes. Elle n’avait pas besoin de ça pour savoir que ce qui le travaillait était grave – ou tout du moins que les conséquences sur Ray l’étaient. L’appartement, qu’elle connaissait toujours par cœur, était dans un état pitoyable et l’obscurité qui y régnait lui donnait des allures de manoir hanté. Ray, lui-même, semblait avoir été dévasté par l’ouragan qui avait pris d’assaut l’endroit. Et elle n’aimait pas ça. Elle n’aimait pas ça du tout. Parce que ça ne présageait rien de bon.
Elle le suivit dans la cuisine sans un mot tandis qu’il luttait avec les siens afin de commencer à lui expliquer ce qu’il se passait. Elle le regarda sortir cette énorme bouteille d’alcool du placard sans rien dire, mais les sourcils toujours froncés. Mais l’explication arriva finalement, fragmentée mais suffisamment complète pour que Jessica se rappelle.
L’attaque à grande échelle menée par Chronos, la peur qu’elle avait ressenti, mais aussi cet autre Ray, celui si différent et pourtant si proche de celui qu’elle connaissait, celui qu’elle aimait.
Elle cligna des yeux et reporta son attention sur celui qui se tenait à quelques mètres d’elle et qui était également le seul qui lui importait. Il était en train de glisser. Elle connaissait cette pente par cœur, et l’arrivée au pied de la montagne n’était jamais belle à voir.
« Ray, » souffla-t-elle avec douceur.
Mais que dire ? Comment le dire ? Elle avait perdu la chance d’utiliser nombre de mots particuliers avec lui quand elle était partie. Et pourtant. Elle n’allait pas abandonner aussi facilement.
Elle s’approcha et enroula ses doigts autour du goulot de la bouteille pour l’écarter doucement de la prise de Ray, son regard toujours posé sur ce dernier.
« Raconte-moi, » dit-elle. « Je t’écoute. »
Elle rangea la bouteille dans le placard et referma ce dernier avant de se retourner vers Ray, la hanche contre le plan de travail sur lequel il était appuyé.
« N’aie pas peur, » rajouta-t-elle. « Je t’écoute. Je t’écoute, et je ne juge pas, d’accord ? » Elle désigna la cuisine et, dans un sens plus général, l’appartement autour d’eux puis esquissa un petit sourire. « Tu es en sécurité ici, » rajouta-t-elle. « Dis-moi. »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Réminescence Ven 15 Fév 2019 - 10:27
Ray grimace, légèrement. Il ne sait pas quoi dire ; il ne sait pas quoi faire, surtout, avec elle.
« Ha. »
Il soupire, et baisse les yeux. Il l’a laissée faire ; il la laisse faire, surtout, quand elle le touche, quand elle le caresse, quand elle le réconforte. Quand elle s’empare de la bouteille, pour la fermer, la ranger ; l’exiler, surtout. Loin de lui.
« Je… »
Lentement, difficilement, il monte ses mains tremblantes vers son visage – et l’enfouit à l’intérieur ; presque sans honte. Elle est là. Elle est à ses côtés, juste là. Et c’est bien. Et ça lui fait du bien. Même si ça ne devrait pas. Même s’il ne devrait pas.
« Il m’a tué, Jess’. »
Sa voix est faible, presque un murmure. Un léger filet de son, qui s’échappe entre ses doigts. Qui se crispent de plus en plus sur ses yeux et son front.
« Chronos a fait intervenir Caellich, un… type de Morlaidh, que j’avais tué. Que j’ai tué. Chronos l’a pris juste avant sa mort, pour me tuer – et il l’a fait. Caellich m’a tué, sur ordre de Chronos. »
L’annonce est terrible. Moins que la suite, hélas. Qu’il voudrait ne pas dire, ne pas évoquer – mais qu’il ne peut plus cacher. Encore moins à elle.
« Il… tu te souviens, de mon doppelgänger ? L’autre moi, qui avait été créé via une erreur temporelle dans un combat contre Reverse-Flash ? Il… s’était sacrifié, contre Chronos, quand on l’avait affronté. Ben il est revenu. »
Un soupir douloureux s’échappe de sa gorge. Mais il continue. Malgré tout, il continue.
« Il est revenu… et il était avec Chronos. Il a menacé Hawkman, il… il a failli le tuer, en fait. Il a voulu le tuer – parce qu’il avait perdu l’esprit. Parce qu’une version de moi a perdu l’esprit, il a voulu tuer mon meilleur ami. Qui a dû le tuer, pour me permettre de revenir, moi. »
Il se tait, ensuite ; longtemps. Un temps terrible s’installe, alors, dans un silence lourd, désagréable. Etouffant. Jusqu’à ce que ça s’arrête. Jusqu’à ce que, lentement, Ray baisse lentement des yeux rougis par les larmes qui ont coulé durant son discours ; durant son aveu, brutal.
« Et… voilà. Voilà, Jess’. »
Palmer hausse les épaules, triste.
« J’avais juré d’empêcher la mort de cette Anita… et je n’ai rien pu faire. J’ai laissé un double de moi-même se sacrifier – et il est revenu, plus fou que jamais. Mon meilleur ami a même dû le tuer… a dû me tuer, moi, parce que j’étais devenu un dément. »
Il soupire, encore. Il… voudrait s’avancer. Il voudrait s’approcher. Il voudrait… la prendre dans ses bras ; se réfugier, dans ses bras. S’oublier, contre elle. S’oublier, avec elle.
« Hé. »
Mais non. Non, il ne le fait pas ; non… il ne le peut plus.
« Voilà. »
Ray se détourne, alors. Il… la fuit. Il se détourne d’elle, et s’avance au cœur de la cuisine. Les mains dans les poches. Les épaules basses.
« J’ai… voilà, quoi. J’ai échoué. »
Il s’arrête, devant une fenêtre aux volets presque tous fermés. Quelques légers traits de lumière s’en échappent, et illuminent son visage rongé par une barbe sauvage.
« Encore. »
Le scientifique baisse les yeux – quelques instants. Avant de se tourner. Avant de se retourner. Pour… la regard. Pour figer son regard et son attention, sur elle.
« Tu… »
Non, pense-t-il ; non, ne fais pas ça. Ne dis pas ça. Ne va pas plus loin.
« Tu… vois. »
Arrête, se dit-il ; arrête, ça n’amènera rien de bon – c’est une mauvaise idée.
« T’as… bien fait, de partir. »
Imbécile, se hurle-t-il ; crétin. Il se blesse, en disant cela – mais, surtout, il la blesse, il le sait. Et il s’en veut. Et il sait que ça va orienter la conversation sur un terrain qu’il ne voulait pas… mais il l’a fait quand même. Pour souffrir. Pour faire souffrir. Mais, surtout, pour souffrir.
RéminescenceJessica ouvrit la bouche puis la referma. Elle aurait tout fait pour l’éviter mais, malgré elle, le silence s’installa. Un silence lourd, pesant, et de plus en plus terrifiant. Mais ses pensées avaient beau défiler à toute vitesse dans son esprit, elle n’arrivait pas à trouver un point d’ancrage, un signal de départ, et encore moins ce qu’il fallait qu’elle dise et comment elle devait le dire. Alors le silence s’éternisa, se fit menaçant et terrible.
Jessica prit une profonde inspiration et laissa courir son regard tout autour d’eux. Combien de bouteilles d’alcool cachaient ces placards ? Et dans la poubelle, il y en avait combien de vides ? Combien qui traînaient dans le bazar tout autour d’eux ? C’était une scène de bataille, et il était les deux camps en pleine opposition. Ca n’empêchait pas la violence des combats, loin de là. Elle en savait quelque chose. Mais cet appartement… cet appartement était tellement plus que les restes des guerres perdues de Ray contre lui-même. Elle lui avait dit qu’elle l’aimait pour la première fois entre ces murs. Elle avait tenu sa main. Là, contre ce comptoir, ils s’étaient embrassés tous les matins. Là-bas, devant l’évier, ils avaient fait la vaisselle ensemble. Elle l’avait tiré par le bras hors de cette même cuisine – parfois en direction de la salle de bains, parfois vers un bon film, parfois vers quelque chose de bien plus intime. Elle avait vécu ici - ils avaient vécu ensemble une vie qu’elle pensait ne plus pouvoir avoir. Un quotidien fabuleux. Mais même avant, elle était venue le voir dans ce même appartement pour le trouver, nombre de fois, complètement obnubilé par son travail. Elle avait cuisiné pour lui, elle avait nettoyé avec lui, elle lui avait rappelé de prendre le temps de s’occuper de lui-même et, sans même s’en rendre compte, elle avait elle aussi recommencé à s’occuper d’elle. Cet endroit… cet endroit était plus magique que le monde que son anneau renfermait et que celui qu’elle avait pris en photo pour Ray. Et de loin.
Alors non. Non, elle n’avait pas bien fait de partir.
« Ca suffit, » souffla-t-elle.
Elle se détacha du comptoir et se redressa avant de rejoindre la fenêtre la plus proche. Elle l’ouvrit et remonta le store avant de se retourner vers lui.
« Je n’ai pas bien fait de partir, » répliqua-t-elle, d’un ton sans appel. Elle le rejoignit, mais le contourna pour préférer ouvrir la fenêtre devant laquelle il se tenait, avec le même sort pour le store de cette dernière. « Et, sí, j’ai visité des mondes que je n’aurais jamais même pu imaginer, mais pourquoi tu crois que, alors même que je me tenais au milieu du plus bel endroit jamais vu par des yeux humains, j’ai pensé à prendre une photo pour toi ? »
Elle ouvrit grand la fenêtre, jeta un regard à l’obscurité en provenance du salon qui menaçait toujours de déborder dans la cuisine, et poussa un léger soupir. Elle tendit alors légèrement son poing devant elle et de longs filaments verts jaillirent de son anneau pour filer vers le salon et le reste de l’appartement. Toutes les fenêtres s’ouvrirent alors les unes après les autres, dans un capharnaüm qu’elle aurait bien voulu éviter, mais tant pis. Ca servirait son argumentation.
Elle se retourna vers Ray. Elle l’avait aimé plus que tout entre les murs de cet appartement, et elle ne laisserait pas cet endroit l’oublier de sitôt. Elle… Elle le refusait. Elle avait besoin qu’il se rappelle.
« Parce que même aux confins de l’univers, Ray, je pensais à toi. Je suis partie, oui, mais je n’ai pas cessé de le regretter un seul instant, tu comprends ? Et chaque merveille, chaque exploit… je rêvais de t’en parler, de te le montrer. Je… n’ai pas bien fait de partir, et je refuse de te laisser croire ça. Parce que si je pouvais remonter le temps, j’aurais fait en sorte de rester, entiende ? »
Elle se passa le dos de la main sous le nez, refusant de céder à l’émotion qui lui saisissait la gorge et lui piquait les yeux. Il avait besoin d’elle, et elle avait besoin de rester forte pour lui.
« Alors je refuse… je refuse que tu te serves de MES erreurs pour nourrir ta haine de toi-même et t’armer dans ce combat sans pitié que tu mènes contre toi-même. Parce que ça fausse tout, tu comprends, Ray ? Je ne suis pas partie parce que tu es… tu es un fardeau ou un échec. Je suis partie parce que je t’aimais tellement que je n’arrivais plus à faire face ! »
Elle s’interrompit, le souffle court, puis serra les dents. Elle redressa de nouveau son poing et l’anneau s’illumina pour laisser sortir les mêmes filaments qu’un instant plus tôt. Sans quitter Ray du regard, ils volèrent dans la cuisine, tout autour d’eux, ramassant détritus, bouteilles et autres restes de la noirceur qui s’était emparé de lui pour s’en débarrasser, ranger et nettoyer.
« Tu as essayé. Tu t’étais promis que tu sauverais cette femme, et bon sang, tu as essayé. Chaque instant, chaque moment que j’ai passé à tes côtés, tu as essayé. Que ce soit pour elle ou pour n’importe qui d’autres. T’as même essayé pour Préon, à l’époque. Moi, j’avais déjà abandonné depuis longtemps. Mais ça n’a pas marché, et ça arrive, tu sais. Des fois, ça ne marche pas. Ca n’aboutit pas. Mais pour chaque défaite, il y a eu des dizaines de victoires, et ça me… hnngh ça me tue que tu ne le voies pas ! »
Elle baissa la main et les filaments tout autour d’eux retombèrent eux aussi au sol. La cuisine avait encore besoin d’un bon coup de nettoyage, mais elle était moins encombrée et, déjà, elle ressemblait un peu plus à l’endroit où elle s’était autrefois tenue à ses côtés tout en pensant naïvement que ce qu’ils avaient entre eux, elle ne finirait jamais par le ruiner. Les filaments s’évaporèrent un à un, doucement, et le halo verdâtre s’effaça de la peau si pâle du visage de Ray.
« Je suis désolée pour ce qu’il s’est passé, » reprit-elle, doucement. « Je suis désolé que vous ayez vécu ça, toi et Carter. Je suis désolée pour toutes les fois où je n’ai pas été là, Ray. »
Elle secoua doucement la tête.
« Mais sache que je ne serais jamais désolée que toi tu le sois. Je suis soulagée de savoir que tu t’en es sorti. »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Réminescence Lun 18 Fév 2019 - 11:09
Il s’en veut. Dès qu’il l’a dit. Dès que les mots ont franchi ses lèvres. Dès que ses paroles ont dépassé sa pensée. Il s’en veut ; parce qu’il ne pense pas ce qu’il dit… et parce que ça la fait souffrir, surtout.
« Je… »
Ray veut dire quelque chose – mais rien ne vient. Evidemment. Pour dire des bêtises, des conneries, il est là, présent… mais pour se rattraper, il n’y a personne ; comme d’habitude.
Il s’arrête, cependant. Il s’arrête, de s’en vouloir et de pester contre lui. Il s’arrête… parce qu’il sait que cela la peine, que cela la blesse ; encore plus que lorsqu’il n’est pas venu l’arrêter, l’empêcher de partir. Il sait très bien qu’il n’a jamais plus fait souffrir Jessica que lorsqu’il se flagellait lui-même, qu’il se culpabilisait et se maltraitait ; il le sait très bien, oui. Et, au fond, son inconscient l’a fait exprès… parce qu’il voulait faire mal. Pour avoir mal, après, en culpabilisant.
Il s’arrête, néanmoins, et prend une grande inspiration. En relevant, lentement, son visage rongé par une barbe de plusieurs jours. Sa peau pâle et fatiguée n’est soudain plus éclairée par les filaments de l’anneau de Jessica, mais désormais illuminée par la lueur du jour, à l’extérieur. Ça fait du bien ; comme de sentir de l’air frais, et d’avoir un peu de rangement, ici.
« Je… »
Il soupire, encore, et fige son regard sur Jessica. En esquissant un sourire timide, et triste – mais sincère.
« Merci. »
Lentement, difficilement, Ray s’échappe du recoin de la cuisine où il s’était réfugié… et s’avance. Malgré la peur. Malgré la culpabilité. Malgré la honte. Il s’avance.
« J’ai… un truc. A réchauffer. Si tu veux. »
Presque mécaniquement, Palmer s’approche du réfrigérateur, ouvre le bac de congélation, et sort un plat préparé qu’elle connaît bien ; qu’elle a goûté, souvent. Le fameux canard à l’orange de Ray. Préparé selon une recette familiale, héritée d’Europe. Il enclenche le four, et place le plat à proximité – tout en sortant quelques éléments, de la vaisselle ; pour manger.
« Tu… l’exploration spatiale, ça… doit donner faim. »
Il baisse les yeux, et se rend compte de son état. Sale. Puant. Barbu. Repoussant.
« Si… tu veux bien m’excuser, je… je vais prendre une douche. Pour être plus présentable. »
Rapidement, Palmer s’échappe de la cuisine, file en dehors des meubles et s’approche du couloir pour aller vers la salle de bains… mais il s’arrête. Il ne veut pas, pourtant. Il veut s’échapper, il veut fuir, il veut se précipiter ailleurs – mais non. Il ne le fait pas. Il ne le doit pas ; il lui doit, à elle, plus que ça.
« Jess’. »
Il est figé. Debout, devant à elle ; dos à elle. Figé, donc. Et les yeux encore si émus, même s’ils sont loin d’elle.
« Tu… ça n’aurait pas dû arriver. Ça n’aurait pas dû nous arriver – mais c’est arrivé. Et je suis désolé. »
Il soupire, et secoue lentement la tête.
« Je… on n’aurait pas dû. On n’aurait pas dû se déchirer comme ça, on n’aurait pas dû… se pousser comme ça. Je… j’aurais dû te retenir. Et… tu aurais dû me laisser te retenir, aussi. »
Dire cela est difficile. Moins parce qu’il se flagelle… que parce qu’il exprime, clairement, un grief contre celle ; ce dont il n’a pas l’habitude, clairement. Même s’il sait que c’est fondamental.
« Je… je suis désolé. Je suis désolé, que ça nous soit arrivé – mais ce n’est pas une raison. Ce n’est pas une raison, pour que je… replonge dans tout ça. Pour que je plonge, encore. Il… ne le faut pas. Parce que je… parce que je vaux mieux que ça. Parce que tu me fais comprendre que je vaux mieux que ça. »
Lentement, douloureusement, Ray se tourne, et fige son attention sur elle. Il sourit, légèrement. Malgré les larmes. Malgré la culpabilité. Malgré la honte.
« Jess’, je… rien n’a changé, au fond. Pour moi… rien n’a changé. Mais… même s’il va falloir du temps, je… j’en ai. Du temps. Si tu veux, on… j’en ai. J’en ai, du temps, mais… je veux que ça soit bien. Qu’on fasse ça bien. Même si… même si tu dois encore me sauver, apparemment. Ha. Certaines choses ne changent pas, hein ? »
Il hausse les épaules – mais ne détourne pas le regard. Il ne le veut pas ; il ne le veut plus.
« Je… je vais me rendre plus présentable, et… et on mange, okay ? On mange, et… et tu me raconteras. Ton voyage, et tout. C’est… c’est pas parce que j’ai du mal à accepter… tout ça, que tu n’as pas titillé ma curiosité, jeune fille. Je reviens. »
Le scientifique se détourne, et s’avance. Avant de s’arrêter, soudain, au détour d’un couloir – pour glisser son regard juste derrière lui ; vers elle.
« Jess’… merci. Merci de m’avoir sauvé… une fois de plus. »
Il sourit, timide… puis s’échappe, définitivement. Quelques instants après, Jessica peut entendre l’eau couler, avant que le bruit ne s’achève ; pour être remplacé par autre chose – le rasoir électrique. Cela ne dure que quelques minutes, moins de dix même ; Ray Palmer demeure un exemple d’efficacité, quand il est motivé.
Cependant, alors que le four finit de préchauffer, alors que le léger TING se fait entendre, plus aucun son ne vient de la salle de bains. A priori, Ray Palmer devrait revenir – et il se prépare d’ailleurs à revenir, plus propre, moins barbu ; plus beau, aussi. Plus lui-même, finalement. Même si, hélas, son retour n’interviendra pas… pas comme il le pense, plutôt.
Un flash immense intervient, dans l’appartement. Suivi d’un silence pesant, étouffant. Rien ne bouge. Rien ne se passe. Rien ne semble intervenir, après ce flash bleuté surprenant – mais cela ne dure pas.
« Bon. »
Une voix se fait entendre, soudain ; celle de Ray Palmer, Jessica peut l’entendre… mais différente. Un peu plus lourde. Un peu chevrotante. Un peu… plus âgée.
« Je suis persuadé que des dizaines de questions vont se poser, mais… il va falloir, surtout, ne pas paniquer. »
Une forme apparaît soudain devant Jessica – en provenance de la salle de bains où se trouvait Ray, à l’origine de cette voix qui semble être celle de Ray… mais la différence est grande. Evidente, même. Car c’est bien Ray Palmer, elle le sent soudain. Mais… bien plus vieux, bien plus âgé que celui qu’elle connaît !
« Mes censeurs me confirment ma présence en février 2019 – soit plus de quarante ans après mon époque de départ ; j’ai donc été extrait du Flux Temporel, et placé ici. Sûrement parce que le Ray Palmer de cette époque a pris ma place. Un troc temporel, donc ; une vieille technique, qui me rappelle quelque chose… mais les souvenirs me fuient. Classique du bouleversement temporel. Mmh. Cela sera désagréable. »
Le vieil homme reconnaît son costume, vérifie des hologrammes microscopiques qui apparaissent, via une technologie que ce Temps ne connaît pas encore. Il s’arrête, cependant, en arrivant devant Jessica. Et remonte lentement son visage ridé vers elle, avant d’esquisser un sourire sincère… qu’elle reconnaîtrait partout, même si tout cela lui semble évidemment impossible.
« Bonjour, luciole. Je l’ai dit, ma mémoire est affectée, mais… ôte-moi d’un doute : sommes-nous déjà mariés ? Elena est-elle déjà née ? Ou sommes-nous encore dans cette abominable mais heureusement courte parenthèse de célibat ? »
Ses sourcils se froncent, cependant, alors qu’il se rend compte de ce qu’il se passe – et de ce qu’il dit, surtout.
« Ha. Pardon. Spoilers. Bref. Et si tu m’en disais plus sur cette époque, pour que je comprenne ce qu’il se passe… et que ce bon vieux Doc Atom prenne la main, n’est-ce pas ? Ho… je me fais déjà appeler Doc Atom, non ? C’est toi qui as trouvé ça, mais… ha. Spoilers, n’est-ce pas ? »
Il grimace, puis hausse les épaules… avant de se taire. Mieux vaut s’arrêter là, et la laisser encaisser tout ça – avant de dire bien d’autres bêtises !
RéminescenceJessica regarda Ray s’éloigner vers la salle de bains tandis qu’une étrange sensation l’emplissait. C’était… c’était l’impression d’être entière, enfin. Elle avait été plus Green Lantern que Jessica Cruz dans l’espace, et même maintenant qu’elle était de retour à Ivy Town, c’était dur de retrouver ses marques. Pas seulement parce qu’elle n’avait plus de chez elle et que elle et Simon logeaient tous les deux chez la sœur de ce dernier, mais parce qu’il lui restait bien des choses à mettre au point avant de pouvoir se sentir de nouveau elle-même. Voir la lumière du jour se refléter dans les yeux de Ray, le voir se gonfler de nouveau, se redresser, reprendre confiance et s’écarter de ces comportements auto-destructeurs dont il était le spécialiste, c’était ça être chez elle. Etre elle. Etre Jessica Cruz. Elle … elle était de retour, elle était entière. Ray Palmer, depuis le premier jour, n’avait cessé de lui donner un but, de donner un sens à sa vie. Il fallait croire que ça n’avait pas changé.
Il s’arrêta, et elle esquissa un léger sourire sans joie suite à ce qu’il lui dit. Il avait raison bien sûr. Elle avait ses torts, et lui aussi. Mais il avait aussi raison sur le reste. Elle… elle refusait de croire que c’était terminé et que l’histoire s’arrêtait là.
« Je suis désolée aussi, Ray. Jamais je n’aurais dû partir. C’était… c’était une terrible erreur. »
Que jamais elle ne cesserait d’arranger, pensa-t-elle. Jamais. Il se retourna vers elle, et malgré elle, son sourire se teinta d’affection, de sincérité, et même d’un certain plaisir qu’elle tenta de brider, par peur d’être écrasante, de paraître trop… trop malvenue.
« J’espère bien, » dit-elle en guise de conclusion. « Ca, oui. J’espère bien que les choses ne changeront jamais. »
Sous-entendu, elles n’ont pas changé pour moi, en tout cas. Il comprendrait. Evidemment qu’il comprendrait. Elle chassa cependant du mieux possible l’émotion dans l’air qui menaçait de lui nouer la gorge avec un petit geste de la main et s’éclaircit la voix.
« Va donc, » ajouta-t-elle. « File. Je m’occupe de mettre le plat au four. Et… Et je t’attends, okay ? »
Elle le regarda s’éloigner puis disparaître au fond du couloir. Elle ne lâcha le souffle qu’elle retenait que lorsqu’elle entendit la porte de la salle de bains se verrouiller derrière lui.
« Merci à toi, » murmura-t-elle, avant de se retourner vers la cuisine.
La lumière du soleil avait grandement arrangé la vision apocalyptique qu’avait été la pièce, mais d’un autre côté, il ne restait plus de zones d’ombre pour cacher un minimum du bazar qui s’y trouvait. Sa prochaine mission était toute trouvée : elle allait aider Ray à remettre de l’ordre chez lui –elle dut se reprendre mentalement pour ne pas penser chez eux. Un peu de rangement, un bon nettoyage de fond, et il pourrait repartir sur de biens meilleures bases. Mais d’abord, le repas. Il en avait probablement besoin, et elle allait s’assurer que ça allait être un bon repas.
Elle rangea donc la table, nettoya tout ce qui lui tomba sous la main et finit par installer leurs couverts. Elle posa le dernier verre quelques instants plus tard, recula pour observer son travail puis se tourna vers la fenêtre de la cuisine.
« Aide-moi à rajouter un petite touche de bonne humeur, » dit-elle à son anneau avant de tendre le poing vers la fenêtre grande ouverte.
« Dois-je puiser dans ma banque de données pour trouver le meilleur arrangement floral possible ? » répliqua l’anneau, d’un ton que Jessica identifia comme taquin.
« Ne fais pas le malin, sinon je te fais tomber dans le broyeur à ordures, » dit-elle, amusée.
« Le broyeur n’aurait aucune chance. »
Elle sourit mais ne donna pas suite à leur petit échange. Ray allait sortir d’un instant à l’autre si elle se fiait au silence soudain venant de la salle de bains, alors il n’y avait pas de temps à perdre. Elle allongea un long filet vert par la fenêtre jusqu’au parterre de fleurs en contrebas et espéra que personne ne remarquerait les trois quatre fleurs qui y manquaient maintenant tandis qu’elle ramenait ces dernières par la fenêtre. Elle attrapa un grand verre, les installa dedans puis posa son vase arrangé au milieu de la table. C’était déjà un début.
Et elle avait hâte de continuer.
Elle enfourna le plat, se tourna vers la salle de bains pour appeler Ray et… ne laissa échapper qu’un cri de surprise tandis qu’un flash d’une puissance terrible l’aveuglait. Elle leva son bras pour se protéger, trop tard, et tendit son autre main devant elle en guise de réflexe défensif. La lumière s’évapora aussi rapide qu’elle n’était apparu, mais elle avait été suffisamment puissante pour continuer à l’éblouir même une fois disparue. Jessica cligna vivement des yeux pour tenter de chasser les immenses tâches lumineuses qui dansaient partout dans son champ de vision tandis que la peur prenait le pas sur ses réflexions.
« Ray ?! » cria-t-elle en direction de la salle de bains, le cœur battant à tout rompre contre ses tempes. Qu’est-ce qu’il se passait encore… Por favor faites qu’il n’ait rien… « RAY ?! »
Elle se cogna la hanche contre un des meubles de la cuisine et s’arrêta le temps de laisser échapper un grognement de douleur. Elle étouffa une insulte bien sentie, se frotta les yeux une énième fois puis se redressa pour se remettre en route vers la salle de bains. Elle se rendit compte de la présence de quelqu’un juste devant elle pratiquement au même moment ou une autre voix retentit. Jessica eut un mouvement de recul. Son cœur bondit dans sa poitrine et elle matérialisa un bouclier devant elle par réflexe.
Le halo d’émeraude passa au travers des tâches lumineuses qui lui bloquaient la vue, et petit à petit, ces dernières s’estompèrent, remplacées par la luminosité naturelle qui baignait la pièce. Sauf que… sauf que Jessica devait encore être aveuglée, parce que ce qu’elle voyait n’avait absolument aucun sens…
Le bras toujours tendu devant elle et son bouclier prêt à contrer la moindre attaque, elle observa, les yeux ronds et la bouche grande ouverte, le vieil homme en face d’elle déblatérer tout un tas de trucs qui … qui ne pouvaient pas être vrais, tout en manipulant un costume qu’elle ne comprenait pas mais dont le symbole, étalé sur sa poitrine, ne trompait pas. Comme le ton de la voix, le regard de l’homme et … et tout d’ailleurs.
« R…Ray ? » tenta-t-elle finalement, d’une petite voix. Elle tendit la tête sur le côté pour regarder vers la salle de bains, mais plus aucun bruit, ni lumière d’ailleurs, ne venait de cette dernière. Elle reporta son attention sur l’homme en face d’elle et l’observa avec plus d’attention. Elle avait appelé en direction de la salle de bains la première fois, mais là… mais là, elle s’adressa au vieil homme. « Ray ?! »
Elle avait eu sa dose de voyage dans le temps, pour être honnête. Entre Chronos, et leurs enfants, ça lui suffisait. Le premier avait terriblement fait souffrir Ray, et les deuxièmes… ils avaient brisé leur couple, sur la durée. Alors elle n’était pas particulièrement impatiente de découvrir ce que ce nouvel opus leur réservait, mais au moins le visiteur était… c’était… Bon sang.
Elle baissa sa main et le bouclier s’évapora. C’était lui. Et les choses qu’il disait… Mais bon sang, c’était lui. C’était lui.
Elle pencha la tête sur le côté pour mieux le dévisager. Il avait un certain nombre d’années en plus, mais c’était lui, elle n’en doutait pas. Et… Doc Atom ? Elena ? Mariés ?!
« Attends, je… » Elle se frotta les tempes, fronça le bout du nez et se laissa choir sur la chaise la plus proche. « Comment ça a pu arriver ? » demanda-t-elle finalement. « Et tu… le toi de mon époque, il va bien n’est-ce pas ? »
Son regard s’arrêta une énième fois sur les rides, les cheveux blancs, l’étincelle dans son regard et elle esquissa un sourire soulagé malgré elle.
« Tu es vivant, » dit-elle. « On a… on a vraiment changé ce qui allait se passer. Tu es vivant, et… on est ensemble ? »
Elle prononça les derniers mots d’une petite voix, sans vraiment oser. Mais le soulagement finit par prévaloir, au final, sur le malaise qu’elle éprouvait encore suite à ce qu’elle avait fait subir à Ray. Elle se leva donc et se jeta presque dans ses bras pour le serrer contrer lui.
« On ne pouvait pas être sûrs, mais… mais tu es vivant, » répéta-t-elle en le serrant toujours contre elle.
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Réminescence Lun 4 Mar 2019 - 16:22
Le nouveau venu reste silencieux, après ses premiers mots déchaînés et son discours si surprenant, et si intense. Volontairement, il demeure mutique pour permettre à Jessica de l’entendre, de l’écouter… et, finalement, de prendre acte de la situation ; de ce qu’il est. Et de ce que sa présence veut dire, surtout.
« Mmh. »
Une légère grimace glisse sur son visage ridé. Lentement, il lève sa main gantée, et pince légèrement le haut de son nez. Ses paupières se ferment.
« Les… souvenirs affluent. »
La grimace s’étend.
« Ce n’est pas agréable. »
Il secoue légèrement la tête, avant de rouvrir les paupières. Pour figer son regard sur elle… et esquisser un sourire d’une tendresse rare ; mais que Jessica connaît bien, cependant. Cette expression est celle que Ray – son Ray – a eu durant toute leur période ensemble. Durant tous les moments heureux qu’ils ont partagé, quand leur relation perdurait. Cet homme, ce vieil homme, l’a aussi alors qu’il la fixe ; qu’il l’admire, aussi, mais sans arrière-pensée. Avec une douceur, empreinte de sagesse, que son Ray n’a pas encore, cependant.
« Pardon. Mon corps s’adapte difficilement aux évolutions temporelles – je subis directement l’afflux de souvenirs issus de ce que vit actuellement le Ray Palmer de 2019. Qui va bien, donc. »
Il hoche la tête, lentement, et maintient son sourire doux.
« Et… du fait de ma survie, en tout cas de ma présence ici, nous pouvons en effet acter qu’il va bien. Même si les souvenirs sont flous, et même si je doute d’en savoir plus. Le Temps aime à s’amuser avec ceux qui ont la folie de vouloir le chevaucher. »
Il hausse les épaules, puis reprend. Avec le ton si professoral que Ray – le Ray de Jessica – a parfois ; mais qui semble être son ton habituel, à son âge avancé.
« J’ai été déplacé suite aux manipulations de Booster Gold. Ce dernier a été sollicité par Hawkman, afin de l’aider à me sauver de Chronos, qui entend faire abattre sa fureur sur moi ; à ton… à cette époque, du moins. Mais Booster Gold a réagi trop rapidement, et a pensé qu’il faudrait, pour battre Chronos, un Ray Palmer plus expérimenté. Me voici, donc. J’ai pris la place de… ton Ray, et ce cher Booster Gold n’a pas pris la peine de prévenir, n’est-ce pas ? Mmh. Je lui en glisserai quelques mots, à mon retour. Nul doute que celui qui est désormais professeur à l’Institut Temporel Skeets en nourrira une grande honte. »
Un léger gloussement s’échappe de sa gorge alors que, par réflexe, il laisse son regard glisser autour de lui ; il se fige, alors. Car, même si ses souvenirs sont flous, il voit – et il comprend ; il se souvient, et il comprend.
« Ho. »
Lentement, le vieil homme se retourne vers elle, et esquisse une des grimaces de gêne et de culpabilité que Ray – le Ray de Jessica – peut former si souvent, quand il commet un impair ou une bêtise.
« Je… vois. Je comprends, autant tes paroles que la situation. »
Il soupire, secoue la tête, et croise les bras.
« Je… suis bien Ray Palmer, luc… Jessica. Je suis le Ray Palmer de 2059, où je suis connu comme Doc Atom ; mais je ne dois pas en dire plus, et je pense même en avoir dit beaucoup trop. Rien que ce pseudonyme, ce surnom que tu m’as trouv… ce surnom, donc, est une indication trop importante. Comme le reste. Comme El… »
Le vieil homme s’arrête. Ses yeux s’étaient perdus dans le vide, au fil de ses mots, mais il s’arrête ; et fige encore son regard sur elle. Il la fixe, alors. Il la jauge. Il se souvient, surtout. De cette période. De la douleur. De la souffrance. De la peine, surtout. Il se souvient, complètement. Et il soupire.
« Pff. »
Puis secoue la tête.
« Je… déteste ça. Les spoilers, c’est… ha. Je déteste ça. Tu… oui, je pense que tu le sais. Je déteste ça. Je déteste attendre. Je déteste ne pas savoir. Je déteste, aussi, ne pas dire, ne pas… »
Il soupire encore. Grimace, toujours.
« Je ne dois pas. Il ne faut pas. Je dois… préserver. L’Espace-Temps. La Réalité. Tout cela peut s’effondrer, si… »
Doc Atom secoue la tête. Ferme les yeux. Et fait quelque chose que Ray – le Ray de Jessica – ne fait pas encore ; ne sait pas encore faire. Doc Atom écoute son cœur.
« Nous sommes mariés en 2059. Officiellement depuis 2039 – parce que les enfants l’ont exigé, parce que Carter et Shiera l’ont voulu, parce que la Justice League voulait le fêter ; mais nous nous sommes unis, entre nous, sur une planète du secteur Oméga, après une semaine là-bas. Une semaine après que nous nous soyons remis ensemble. Nous sommes mariés depuis vingt ans, pour moi, mais unis depuis plus longtemps – après que nous soyons parvenus à apaiser nos douleurs, et après que tu sois m… après une des épreuves les plus terribles de mon existence. »
Sa voix est lente, faible ; mais d’une douceur absolue. Ses yeux demeurent fermés, ses bras restent croisés – mais il parle. Car il écoute son cœur. Car il sait ce qu’elle vit… et ne veut plus la faire souffrir ; il se l’est promis. Plus jamais. Et Doc Atom, lui, tient ses promesses. Depuis une certaine semaine, dans une planète du secteur Oméga.
« Elena est notre aînée. Carter l’a suivi deux ans après. Bartholomew, même s’il préfère Barry comme son parrain, est arrivé quatre ans plus tard. Ils vont bien. Ils sont heureux, mariés et… et nos petits-enfants me rendent fou ; il n’y a que toi qui sais comment les mater. Bien sûr. Je ne suis qu’un papy-gâteau, comme tu me le dis souvent. »
Doc Atom rouvre des yeux rongés par l’humidité et l’émotion.
« C’est… ça ira. Ça ira, luciole. Ça sera dur, ça sera terrible, mais… ça finira par aller, d’accord ? On… vous y arriverez. Je te le promets. Il y aura des épreuves, mais vous y arriv… »
ZOOOOOOOOOM
Un son d’une brutalité terrible l’interrompt – et est tellement violent qu’il leur fait mal, les pousse presque à terre. Cela ne dure qu’un instant… mais un instant terrible. Qui coupe cet élan d’émotion, et replonge directement Doc Atom dans la réalité ; dans son quotidien, où il excelle.
« Une attaque. »
Malgré la douleur, le vieil homme prend sur lui, et essaye d’aider Jessica à se relever. Tandis que son ordinateur intégré à son gant s’active, et libère un hologramme actant les données de la crise.
« Dans Ivy Town. Trois rues d’ici. Douze victimes, deux personnes ayant perdu l’audition ; des enfants sont en danger, dans un bus. »
L’hologramme se modifie, et révèle le cœur de l’attaque en connectant le système aux caméras locales… … un homme doté de pouvoirs a priori soniques, qui s’acharne sur ce qui l’entoure.
« Hum. Bito Wladen, dit Sonar ; ennemi habituel de Hal Jordan. Ça fait des années que je ne l’ai vu, bon sang. Depuis qu’il a att… ho. Hoooo. Ho. »
Doc Atom grimace, avant de se tourner vers une des fenêtres de l’appartement.
« Il faut l’arrêter – mais être prudent. »
Il s’avance vers la fenêtre, et se tourne vers elle ; en esquissant un sourire amusé, malgré les rides.
« Bon… un vœu pieux, n’est-ce pas ? Surtout à ton âge. »
Doc Atom ouvre la fenêtre – et bondit, malgré son âge, par-delà ladite fenêtre. Il tombe dans le vide, alors. Mais réapparaît très vite, avec jetpack soudain apparu dans son dos ; il file, alors. Il file vers le cœur de la bataille et du combat. Malgré son âge. Malgré les risques. Et en gloussant, même ; de plaisir. De fougue. D’aventure, tout simplement !
RéminescenceJessica se tenait au milieu de la cuisine, à quelques pas de l’homme dont elle était éperdument amoureuse – disons, de sa version future – et sa gorge était nouée par l’émotion. L’appartement tout autour d’eux était une des nombreuses preuves que sa relation actuelle avec Ray était complètement sens dessus dessous, et que, malgré leurs promesses communes, rien ne leur assurait un futur ensemble, mais elle avait la chance d’avoir un aperçu de cet avenir. Et les choses que les mots de ce Ray lui faisaient miroiter… Ses yeux étaient remplis de matins ensemble, de doigts entremêlés, de regards en coins, de… de tout avec Ray, et pour peu, elle en aurait oublié de respirer. Une partie d’elle, infime, avait enregistré la menace décrite par ce Ray mais il était trop difficile d’en faire la priorité quand il mentionna les prénoms de leurs enfants, la date de leur mariage, le nombre d’années passées ensemble. Elle avait passé tant de temps à s’angoisser, à craindre cet avenir dont elle ne connaissait rien, tant de temps à se poser toutes ces questions affreuses et à être persuadée qu’elle n’irait nulle part, qu’elle ne deviendrait personne et ne compterait jamais. Et il était là, si différent mais presque semblable à celui qu’elle connaissait, et il lui donnait toutes les réponses, toutes les assurances.
Elle en aurait pleuré. Elle commençait à pleurer, d’ailleurs. Elle était si chanceuse, et il était… Il était comme il avait toujours été avec elle, et elle aurait facilement pu s’oublier dans cet émoi et se faire déborder par l’immensité de ce qu’il venait de lui avouer, si la réalité n’était pas revenue au galop. Sa monture ? Un son strident et terrible, si violent qu’il en devint presque tangible et les secoua tous les deux.
Jessica se cogna à la chaise qu’elle avait utilisée comme support un peu plus tôt, et faillit s’étaler de tout son lot. Par chance, sa main se raccrocha au coin de la table et elle récupéra assez de son équilibre pour se maintenir prête au combat. Un genou à terre et sa paume libre pressée contre son oreille, elle releva la tête vers Ray qui, lui aussi, semblait avoir été secoué par l’étrange son. Etrange et inconnu, certes, mais qui semblait être tout sauf innocent.
« Qu’est-ce que c’était que ça ? » grimaça-t-elle. Elle cligna des yeux et chassa ainsi les larmes qui avaient commencé à couler le long de ses joues avant d’attraper instinctivement la main que lui tendait Ray pour l’aider à se relever.
Une fois à sa hauteur, elle fut de nouveau surprise de voir ce visage si familier transformé par le temps qu’il avait, apparemment, passé à ses côtés. Son cœur manqua de nouveau un battement, et elle serra la main de Ray un peu trop fort entre ses doigts.
Elle baissa les yeux vers l’hologramme qui s’échappa du gant de Doc Atom et esquissa une grimace quant aux dégâts matériels visibles dans l’image. Grimace qui ne fit que s’agrandir quand Ray fit le décompte des victimes.
« Hey, je le connais ! » nota-t-elle. « Hal lui a fait face à Coast City il y a plusieurs années de ça, non ? » Elle se stoppa d’elle-même et tourna la tête vers Ray, un sourcil relevé. « Attends, depuis qu’il a attaqué quoi ? Tu ne l’as pas revu depuis quand ? »
Ray s’écarta d’elle et elle n’eut d’autre choix que de lui lâcher la main – ce qu’elle n’avait pas réalisé être encore en train de faire. Elle se sentit rosir malgré elle, mais elle ne se laissa pas démonter pour autant.
« Mon âge ? » releva-t-elle. « C’est à toi d’être prudent ! J’arrive pas à croire que la moi de ton époque te laisse encore faire tout ç.. Hey attends-moi ! RAY ! »
Il avait déjà bondi, direction le danger, évidemment. Il était, après tout, toujours Ray Palmer. Plus sain, d’une certaine façon, et plus… posé ? Il y avait eu quelque chose dans son regard qu’elle n’avait jamais vu, quelque chose de… de libéré. Plus d’ombres, plus de douleurs, de culpabilité inutile et autres mille façon de se lapider lui-même. Et ça, c’était une bonne nouvelle. C’était, même, presque la meilleure de ces nouvelles. Alors malgré le danger, malgré tout le reste, Jessica bondit par la fenêtre encore en tenue de civil, un léger éclat de rire accroché aux lèvres. Son costume jaillit de nulle part tandis qu’elle plongeait dans la vide et en un clin d’œil, elle se propulsa à la suite de Ray, direction le centre d’Ivy Town.
Elle repéra avant même d’y être l’épicentre de l’attaque. Le carrefour avait été mis sens dessus dessous par les pouvoirs de Sonar qui continuait de se déchaîner. Chacune de ses interventions levait un nouveau nuage de poussière et de débris, mais, surtout, risquait de faire encore plus de blessés. Il fallait agir vite.
« Tu sais ce qu’il va se passer, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle tandis qu’ils fonçaient tous les deux, épaule contre épaule. « Moi non alors… Ne me laisse pas faire d’erreurs, d’accord ? »
Elle baissa les yeux vers Sonar tandis que ce dernier lançait ses bras en arrière, de toute évidence sur le point de libérer une de ses nouvelles vagues sonores destructives, et elle nota la proximité d’un bus. Le bus dont Ray lui avait parlé avec les enfants à l’intérieur. Sans réfléchir, elle agit au quart de tour et brandit son poing devant elle en plongeant toujours vers l’ennemi. Une sphère lumineuse se forma tout autour de lui afin de retenir la violence de son attaque et, surtout, d’en protéger le bus.
Si, par chance, ça pouvait retourner l’attaque sonique contre son propriétaire à la manière d’un joli retour à l’envoyeur par rebond contre son bouclier, alors ce serait une victoire sur toute la ligne, évidemment.
Le bras toujours tendu devant elle, Jessica atterrit entre Sonar et le bus.
« Bito Wladen, tu es en état d'arrestation pour tapage diurne ! »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Réminescence Lun 11 Mar 2019 - 14:17
Doc Atom file dans les cieux d’Ivy Town, avec son jetpack. Un immense sourire sur le visage.
Glissant entre les bâtiments, les buildings, les tours, il ne cesse de découvrir – ou plutôt de redécouvrir la ville ; celle qu’il a connu, jadis, et qui n’a jamais cessé de changer, depuis. Il est ravi de pouvoir plonger encore dans cette Ivy Town, antérieure à celle qu’il a forgée au fil de ces décennies. Ce voyage dans son Passé est un plaisir enfantin, presque gamin… même s’il en sort cependant, et très vite, quand il découvre Sonar à proximité.
« Ha. »
Une légère grimace glisse sur son visage ridé, alors qu’il se fixe dans les cieux, au-dessus de lui ; il est prêt à frapper, bien sûr, et le bus est menacé. Mais Jessica Cruz vient de le rejoindre… et le vieil homme ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire sincère, en l’entendant.
« Et bien… tu as mis le temps. Je te pensais plus rapide, à ton âge ! »
Il glousse, et laisse son regard couler vers elle ; amusé.
« Et… non, définitivement, la Jessica de mon époque ne me laisse pas faire tout ça ; pas comme je le souhaite. Je dois donc mettre en place des stratagèmes, pour courir les aventures. Elle le découvre toujours – et j’ai droit à quelques petites tapes, pour me faire comprendre ce qu’elle en pense. Je ne doute pas que j’aurais droit au même traitement, pour cette réflexion, mais… »
Un sourire plein de provocation glisse sur son visage ridé.
« … ça vaut le coup. »
Il conclue avec un léger clin d’œil. Même s’il retrouve très vite, bien plus vite encore que le Ray de Jessica, sa concentration quand Bito Walden se prépare à reprendre son attaque.
« Oui, je sais ce qui va arriver – enfin, je sais ce qu’il s’est passé, grosso-modo. Quand le Ray de ton époque l’a affronté avec toi. »
Une légère grimace glisse sur ses lèvres, alors que ses mains gantées se crispent légèrement sur les commandes de son jetpack.
« Et… disons qu’il est rassurant de savoir que la personne qui a commis des erreurs n’est pas là, aujourd’hui, pour les réaliser. »
Il soupire, et prend un air sombre ; ses souvenirs lui échappent, les détails lui manquent, mais le fond est clair. Jadis, Ray Palmer a échoué et a causé des dégâts, ici – il s’en souvient, et ça lui fait mal. Ce ne sera pas le cas aujourd’hui. Foi de Doc Atom !
« Je ne réponds pas à l’autorité des suppôts impérialistes d’un pays qui pousse les autres à s’endetter auprès de lui ! Je ne réponds pas aux émissaires d’une tyrannie galactique policière ! »
Sonar se détourne du bus, et fixe son attention sur Jessica et Doc Atom. Une urgence, au moins, est déjà écartée.
« MODORA LIBRE ! MORT AUX COMPLICES DES BOUCHERIES ! »
Bito prend une grande inspiration – et se prépare à déclencher une nouvelle attaque sonique. Mais Doc Atom n’est pas d’accord.
« Allons, allons. »
Sans attendre, il appuie sur un des boutons des claviers installés sur ses avant-bras. Une seconde après, un élément du jetpack se détache… et libère quelque chose ; des dizaines de choses, en fait. Des dizaines de petites créatures bleutées, avec un sigle d’Atom – qui filent directement vers Sonar !
« Les Atomiks vont tenter de bloquer son attaque, ou de la minimiser ; mais ils ne tiendront pas longtemps. »
Doc Atom jette un œil vers le bus, et acquiesce lentement.
« Je vais évacuer le bus. Je vais également tenter de trouver la fréquence par laquelle Sonar utilise ses pouvoirs, afin de la bloquer. Tu… »
Il prend une grande inspiration, et ferme les yeux pendant une seconde. A proximité, Bito a du mal à garder la concentration et l’inspiration nécessaires pour hurler, tant les petites créatures semblent s’acharner à le gêner, en volant autour de lui et en le frappant avec petits rayons-laser.
« Je ne veux pas te commander ; fais au mieux. »
Doc Atom esquisse un léger sourire, plein d’une tendresse sincère.
« Je sais que tu feras bien. »
Il se détourne, alors, et plonge vers le bus. Non sans un dernier regard en coin vers Jessica… avec une pointe étonnante, dans le regard ; de l’émotion. Comme s’il savait quelque chose. Comme s’il s’interdisait de dire quelque chose. Comme s’il se raisonnait… et s’empêchait d’en dire plus ; et Jessica sait combien il n’est jamais bon pour un Ray Palmer d’agir ainsi ! Même si la menace de Sonar va sûrement l’empêcher de s’en occuper tout de suite…
Réminescence« Wow, c’est nouveau ça ! » s’exclama Jessica tandis que les petites créatures robotiques saturaient l’air autour d’elle.
Incapable de résister à la tentation, elle écarta les bras et les laissa voler à toute vitesse à côté d’elle pour atteindre leurs cibles. C’était… C’était de la belle technologie, et elle n’avait pas besoin de savoir qu’elles sortaient du costume de celui qui se faisait maintenant appeler Doc Atom pour en deviner le créateur. C’était une arme avant tout, ceci dit, et d’une efficacité immédiate. Impressionnée, Jessica les regarda s’acharner sur Sonar et parvenir à déstabiliser suffisamment ce dernier pour sécuriser temporairement les lieux. C’est la voix de Ray derrière elle qui la ramena à la réalité, et elle se retourna vers ce dernier, un peu embarrassée de s’être laissée déconcentrée aussi facilement. Ray de 2019 était déjà un des meilleurs héros qu’elle connaisse : expérimenté et efficace. Alors Ray de … combien déjà, 2059 ?! Ce Ray-là était probablement encore plus… encore plus Ray. Est-ce qu’elle, elle était toujours aussi peu fiable dans le futur… ?
Elle se secoua mentalement et hocha la tête en prenant un peu de hauteur, instinctivement.
« Je peux t’aider à trouver la fréquence, » répondit-il en levant sa main pour lui montrer l’anneau. « Tu as entendu ça ? » demanda-t-elle à ce dernier.
« Je me mets au travail, J-bird, » lui répondit l’anneau.
Elle rêvait ou elle n’était pas la seule à essayer d’impressionner Doc Atom… ? Elle influençait l’anneau plus qu’une grande majorité de porteurs d’après ce qu’on lui avait dit, alors est-ce que ce serait si étonnant que ça ?
Son cerveau enregistra les derniers mots de Ray et quand elle releva la tête, les sens soudain en alerte, elle croisa un regard qu’elle ne connaissait que trop bien.
Il lui cachait quelque chose.
« Hey ! Qu’est-ce que… Quoi ? »
Il était déjà parti vers le bus, évidemment et elle devait rester concentrée parce que la situation était loin d’être résolue, mais ça ne l’empêcha pas d’esquisser une grimace frustrée avant de se retourner vers Sonar. Elle avait un mauvais pressentiment maintenant, comme une pierre chauffée à blanc dans le creux de son estomac, et elle n’arrêtait pas de regarder par-dessus son épaule pour s’assurer que tout allait bien du côté de Ray. Elle étouffa un grognement de frustration et prit un peu plus de hauteur, pour essayer de repérer d’éventuelles victimes oubliées dans les gravas entourant l’épicentre de l’attaque – c’est-à-dire Sonar. Elle évacua également tous ceux qui étaient encore trop prêt, un peu trop curieux (non mais franchement) et érigea haut dans le ciel de grands points d’exclamations pour être sûre que tout le reste de la rue ne les voit et suive le mouvement dans le sens inverse.
Le tout sans cesser de s’assurer que Sonar était toujours mis en défaite par l’armée de petits robots. Et que Ray était toujours là, entier. Et sans cesser de se dire que quelque chose d’horrible allait se passer et qu’elle était censée faire quelque chose – sauf qu’elle ne savait pas quoi. Il avait parlé de l’autre Ray, de son Ray comme celui qui avait commis des erreurs dans son passé lors de cette attaque, mais il n’était pas là. Elle n’était pas scientifique, mais le continuum espace-temps, elle commençait à saisir. Elle savait que certaines choses étaient censées se passer, quoi qu’il arrive. Et si l’erreur, cette fois… Si ça venait d’elle ?
Elle se ramena à la raison quand elle vit une volée de petits robots repoussées par une pulsion venant de Sonar. L’heure de la défense était passée, c’était à l’offensive qu’il fallait se coller maintenant. Elle atterrit de nouveau devant lui et n’essaya pas de faire de l’humour, cette fois-ci. De un, parce que Sonar avait l’air un peu trop cinglé pour apprécier la finesse de ses remarques, et de deux, parce qu’elle était encore un peu nerveuse.
« Hop, hop, on se calme ! » lança-t-elle finalement tout simplement en brandissant son poing devant elle.
Elle se mit à construire aussi vite que possible le cube le plus insonorisé qui soit tout autour de Sonar, profitant du fait que ce dernier était encore un peu prit par les robots. Elle tirait sur ses forces mentales et se creusait la tête en même temps pour maintenir le rythme et améliorer sa construction avec chaque détail qu’elle rajoutait, parce que l’insonorisation… Elle n’y connaissait pas grand-chose au final.
« Anneau, si tu as la fréquence, c’est le moment ou jamais pour te faire passer pour le héros ! »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Réminescence Jeu 14 Mar 2019 - 13:32
« Ha. »
Un léger sourire glisse sur les lèvres ridées de Doc Atom, alors qu’il entend la réaction troublée mais bienheureuse de Jessica en découvrant les Atomiks. Alors qu’il est en train de surveiller l’évacuation du bus, il hoche la tête en voyant comment elle gère la dispersion des badauds… mais se permet quand même de glisser vers elle, en maintenant son sourire.
« C’est… nouveau, en effet. Pour toi. Je… ton… bref. Ce ne sera inventé que dans quelques années, à la faveur de la Crise du Microvers et de la tentative d’annexion par T.O. Morrow ; ce dont je ne devrais pas te parler, bien sûr. »
Le vieil homme soupire, et hausse les épaules en secouant la tête.
« Ha. Je devrais vraiment me taire. Bref. Les Atomiks sont là pour aider, mais… je doute que ce cher Sonar le comprenne, hélas. »
« RAH ! LÂCHES ! VOUS ENVOYEZ VOS PANTINS FAIRE VOS BASSES BESOGNES! »
Sonar hurle, en tentant de se défendre. Surpris, fort logiquement, par l’arrivée des créatures mécaniques, il grimace longuement – mais finit par retrouver une forme de concentration ; pour se battre. Et déclencher une attaque.
Un son strident et fort désagréable s’échappe de sa gorge – et vient directement impacter les Atomiks ; dont beaucoup explosent, soudain. A proximité, les gens se tiennent les oreilles et grimacent. Ça fait mal. Et ça ne fait que commencer, pour Sonar.
« BON SANG ! »
Doc Atom hurle, de frustration et de douleur ; mais il agit, encore. Il place son bras dans son dos, et ouvre une trappe de son jetpack. Il en sort une sorte d’arbalète, similaire en apparence à un jeu pour enfants. Il ferme un œil, vise – et tire. Pour qu’un projectile s’échappe de l’arme, et vienne impacter directement le torse de Sonar ; qui s’interrompt, surpris… avant d’esquisser une grimace d’horreur !
« MAIS QU’EST-CE QUE C’EST ! »
Sonar se touche, tente de se défendre… mais le projectile s’est écrasé sur son torse, et s’est dispersé en une sorte de pâte beige, qui s’étend sur son corps et jusqu’à sa gorge. Pour bloquer ses cordes vocales ; au moins pour quelques secondes.
« Ha. »
Doc Atom esquisse un sourire amusé, avant de se tourner vers Jessica.
« Une idée de Carter… le nôtre. Il adore ça, même si son professeur Ollie ne cesse de le titiller dessus. Bref. »
« J-Bird ? J’ai la fréquence. »
L’anneau reprend la parole, alors que Sonar est en train d’arracher autant la pâte solidifiée que sa peau. Dans un rictus de douleur et de rage.
« VOUS PERIREZ ! VOUS PERIREZ TOUS, POUR LA LIBERTE ! »
« Il va hurler. Je pense qu’on peut lâcher les cheveux, cow-girl. »
L’anneau tente de l’humour et quelques bons mots ; il veut clairement impressionner quelqu’un, ici. Et Doc Atom acquiesce, en faisant partir les derniers civils… et en se préparant au pire, encore. Comme la dernière fois, hélas.
Réminescence« Professeur Ollie ? » releva Jessica en se tournant vers Doc Atom.
Le poing toujours serré, elle avait pourtant abandonné la construction de sa prison sonorisée qui n’avait pas été d’une grande utilité. Mais au lieu d’enchaîner sur autre chose, de trouver une autre idée, elle avait maintenant le regard posé sur Doc Atom qui était un peu plus en retrait qu’elle, toujours à quelques pas du bus qu’il avait heureusement réussi à évacuer avant la dernière attaque de Sonar. Jessica avait érigé un bouclier autour d’elle pour parer à cette dernière, mais un peu de l’énergie sonique de leur ennemi s’était faufilée à l’intérieur et elle en avait encore les oreilles qui sifflaient. C’était toujours plus facile de se protéger contre quelque chose de matériel, mais là… elle était en territoire nouveau et elle ne maîtrisait rien.
Ca ne l’empêcha pas de tiquer quand elle entendit la mention de Carter et de ce fameux professeur Ollie. Elle regarda Ray du futur se munir d’une étrange arbalète, et les connexions s’imposèrent un peu plus à elle. Le coup fit mouche, et la pâte qui se durcit tout autour de Sonar l’impressionna grandement.
« Wow ! C’est Carter qui a fait ça ? Hey, est-ce que j’en ai une moi aussi ?! » Elle s'empêcha elle-même de se plonger dans les méandres presque psychotiques qui menaçaient son cerveau quand elle réalisa qu'elle était en train de parler de son fils. Un fils qu'elle avait cru avoir perdu et qu'elle pensait qu'elle ne pourrait jamais avoir... Mais qui était des plus réels pour Doc Atom.
Jessica se préparait donc à la suite du plan quand son anneau intervint de lui-même, avec toujours ce ton étrange dans sa voix. Elle baissa les yeux vers lui et releva la tête vers Ray, excitée de pouvoir enfin prendre le dessus sur ce qu’il se passait et ainsi éviter la catastrophe qui s’était passée ici dans le passé de Ray. Les cris de colère de Sonar la ramenèrent à la réalité, et elle se retourna vers ce dernier en effaçant le sourire sur ses lèvres.
« Cow-girl, uh ? Je crois qu’on va freiner sur les westerns un moment. »
Elle serra le poing et ferma un instant les yeux, profitant du peu de pâte qu’il restait sur le corps de Sonar. Il se l’arrachait avec tant de violence qu’elle avait moins que quelques secondes pour agir, mais ça suffirait. Elle avait juste besoin de se concentrer.
« C’est parti, » souffla-t-elle en rouvrant les yeux et en braquant son anneau sur Sonar.
Elle banda sa volonté, qu’elle avait appris à visualiser et à sentir se matérialiser en elle depuis son séjour dans l’espace.
« Pic de volonté. 150%. » commenta son Anneau.
Jessica retint son souffle malgré elle avant de lâcher prise. D’énormes vagues d’émeraude jaillirent de son anneau pour former un genre de vague scélérate de taille moindre mais d’une puissance malgré tout dévastatrice. Elle parvint, non sans mal, à la concentrer sur Sonar quand elle éclata sur ce puis fit en sorte que l’eau enveloppe ce dernier jusqu’à former une sphère autour de ce dernier.
« Transmets la fréquence à Ray ! » cria-t-elle ensuite.
La concentration que lui demandait le maintien de sa sphère d’eau translucide l’empêchait de regarder par-dessus son épaule. A l’intérieur, Sonar était secoué dans tous les sens par un courant qu’elle avait mis en place elle-même, juste au cas où, même si elle espérait que la violence du choc de la vague qui s’était éclatée sur lui avait suffi à lui faire perdre conscience. Quoi qu’il en soit, il fallait faire vite, car si le faire manquer d’air jouait en leur faveur, elle n’était pas là pour le tuer. Juste pour le neutraliser.
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Réminescence Mar 19 Mar 2019 - 10:48
« Mmh. »
Doc Atom souffle légèrement, en fronçant les sourcils.
« Tu sais bien que je ne peux pas te répondre ; spoilers. »
Même s’il avait lui-même contrevenu à sa propre règle, en évoquant librement leurs enfants – présents pour lui, à venir pour lui – et les éléments de leurs vies ; sa langue est bien trop pendue. Et il est loin le temps où il pouvait cacher quelque chose à Jessica Cruz, de toute façon.
« Mais… »
Le vieil homme relève un regard amusé vers la jeune femme, et fait s’échapper un petit ricanement de ses lèvres ridées.
« A ton avis, qui lui a montré comment la construire, mmh ? »
Il lui adresse un petit clin d’œil, si habituel chez lui.
« Il a bien fallu que le p’tit apprenne à gérer ses énergies, et à stopper les explosions de plasma pour commencer à construire ses armes. »
Doc Atom en dit trop, encore ; il ne devrait pas. Mais il ne peut pas se retenir. Même si son expression positive s’évapore – pour redevenir fort sérieuse, quand Jessica Cruz n’est plus uniquement sa future épouse… mais bien la plus formidable Green Lantern qu’il connaisse.
« Hem. »
Il se crispe, se referme alors qu’il voit Jessica s’en prendre à Sonar ; et ça doit faire mal. Celui-ci allait se libérer de la pâte, quand elle l’attaque et l’enferme directement dans une bulle, où elle le maltraite. Exactement ce qu’il lui faut, pour obtenir les quelques secondes nécessaires pour que son équipement puisse recevoir la communication transmise par l’anneau ; et pouvoir agir, aussi rapidement que possible.
« Ha-ha. »
A l’intérieur de la bulle, Sonar tente de se reprendre – mais échoue ; complètement au pouvoir de la Green Lantern. Et définitivement incapable de pouvoir se défendre contre la suite.
« Bon… »
Doc Atom valide la commande, et lève un sourire amusé vers la bulle ; qui est soudain troublée par un cri, sec et rapide, et aussi une petite explosion, brutale mais contrôlée. Puis… plus rien. Plus de mouvement. Plus de cri. Plus de défense. Plus rien ; plus de Sonar.
« … et voilà. »
Le vieil homme s’approche, calme et confiant. Avant de s’arrêter devant Jessica, pour lui adresser un regard amusé.
« Fréquence bien reçue et bien transmise. L’équipement de Sonar a été piraté, puis anéantit ; le feedback l’a légèrement blessé, mais surtout plongé dans l’inconscience. La crise est passée. »
Il se tourne, lentement, pour juger l’état de la rue ; pleinement endommagée… mais sans cadavre ni blessé. Cette fois-ci.
« Sans dommage. »
Doc Atom pousse un lourd soupir ; de soulagement. Puis passe lentement sa main gantée sur son front, plein de sueur.
« Mmh. Ce n’est plus de mon âge. »
Derrière eux, au loin, les secours et les forces de police se rapprochent ; rapidement.
« Ha. »
Le vieil homme se déplace légèrement, et se place de profil entre Jessica et eux.
« Je ne tiens pas à informer Ivy Town du changement de Ray Palmer ; et je doute que la police soit apte à accepter un vieillard sinistre avec un tel logo, sans poser de questions. »
Un léger sourire fatigué glisse sur son visage ridé.
« Mais je suis persuadé que les autorités goûteront le plaisir d’échanger de nouveau avec celle qui a sauvé la ville contre le Sinestro Corps… oups. Spoilers, encore. »
Doc Atom grimace légèrement, puis active d’un geste son jetpack.
« Je dois me retirer, ma chère. »
Sans prévenir, il se penche en avant et dépose un baiser doux mais aussi un peu séducteur sur la main gantée de Jessica. Non sans lui adresser un regard presque charmeur ; ce qui peut surprendre, vu son âge.
« Une partie de moi espère vous revoir au plus vite – mais la plus importante espère surtout que ça ne sera pas le cas, car je souhaite surtout retrouver ma luciole, dans mon temps. Où je suis persuadé qu’elle saura pleinement rappeler au vieil homme que je suis qu’il n’est pas sain que je m’amuse autant avec une jeune femme comme toi. »
Nouveau clin d’œil ; nouvel amusement, encore.
« Je vivrais dans le laboratoire de l’Université. Contacte-moi si besoin. Je saurais te retrouver. »
Un voile sombre glisse soudain dans ses yeux.
« Je… sois en sûre. Je te retrouverais toujours. »
Un souvenir désagréable monte, dans sa gorge ; une bouffée âcre, violente, douloureuse. Qu’il repousse, aussi difficilement que possible, en lançant son jetpack – et en fuyant, dans les cieux. Non sans un dernier signe vers Jessica… avant de détourner le regard, pour chasser les larmes que le cœur d’un vieil homme ne peut plus retenir – quand il se souvient de l’époque où son âme avait été brisée. Ce moment est passé, heureusement ; mais la marque demeure. Et il plaint, sincèrement, le Ray Palmer de 2019… car les jours les plus sombres de son existence s’annoncent.