Le vaisseau dût essuyer une nouvelle salve de tirs car l’appareil, déjà fragilisé par l’attaque à rallonge qu’il était en train d’essuyer, trembla comme une feuille. Une pluie d’étincelles jaillit de câbles tissés dans les murs à quelques mètres de là, et Simon étouffa un nouveau juron – nouvelle addition à une longue liste qu’il ne faisait que rallonger à chaque instant de plus passé dans ce vaisseau. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il se serait barrer fissa et serait déjà loin de tout ce bordel, mais ça ne tenait pas de lui. Pas que. Il ne pouvait pas évacuer un vaisseau qui serait probablement détruit d’un instant à l’autre et laisser Ray Palmer à l’intérieur. S’il condamnait ce dernier… bon sang, il préférait même pas imaginer la réaction de Jessica.
« Je vais te sortir de là, t’inquiète pas, mec… On y est presque, on y est presque… »
Il parlait plus pour lui-même car il était presque sûr que, bien à l’abri dans sa capsule médicale, Ray n’entendait rien. Il parlait aussi pour essayer de couvrir les fracas extérieurs et les craquements de la carlingue tout autour de lui. Sans parler des explosions. Des cris. Des ordres hurlés en langue extraterrestre. Il fallait qu’il soit méthodique et qu’il ne se laisse pas aller à la peur qui se répandait dans tout le vaisseau. Il scanna donc Ray et son anneau lui apprit que ce dernier était en grande partie remis de sa dernière tentative de sacrifice dans l’espace. Il fallait mieux, en même temps. Cela faisait dix-sept jours ? Oui, dix-sept jours qu’il marinait dans cet étrange tube de haute-technologie et Simon avait pu voir, entre deux interventions sur la planète que leurs aliens sauveurs lui avait demandé de sauver, les plaies et ecchymoses de son partenaire de fortune se refermer. Il lui restait, apparemment, quelques hématomes par-ci par-là et… oh, deux ou trois côtés fêlées ? Tant pis, il devrait faire avec. C’était ça ou rester et exploser avec le reste de l’appareil !
Une voix grésilla dans le système de communication du vaisseau et le système de traduction de l’anneau s’enclencha automatiquement.
« Green Lantern Simon Baz ! Il vous faut partir maintenant ! Nous ne pourrons tenir plus longtemps ! »
« Je sais, je sais ! » Simon laissa échapper une nouvelle insulte, encore plus colorée, et cessa finalement de s’agiter devant la capsule. A quoi bon ? Ray n’avait pas l’air de vouloir ouvrir les yeux. « Oh, et puis merde. »
Il leva le poing et un halo vert enveloppa l’étrange tube à essai grandeur nature qui se détacha aussitôt de son socle.
« On est arrivé à destination mon vieux, alors faut descendre du bus maintenant ! »
Il s’éleva et fonça à travers le dédale de couloirs dans le vaisseau. Il avait passé assez de temps à l’intérieur pour pouvoir se repérer sans risquer de se perdre, et heureusement. La violence du combat ne faisait qu’escalader et il était conscient que le temps pressait plus que jamais. Les batailles dans Star Wars avaient toujours eu l’air plus impressionnantes qu’effrayantes … mensonges ! Pas le temps de pester contre George Lucas, ceci dit.
Il fila, suivi de près par la version chrysalide de Ray, et atteignit finalement le quai des capsules de sécurité. Conformément à ce qu’ils avaient toujours prévu, il en restait une seule amarrée. Pour lui et Ray. Simon prit une brève seconde pour remercier N’om – le général de ce vaisseau qui les avait repêché puis aidé quand Simon avait rempli sa part du marché – et il embarqua la capsule de Ray. Avant de monter à bord lui-même, il se tourna vers le long couloir qui l’avait mené jusque-là.
« J’y suis, » dit-il. Les systèmes de communications étaient toujours ouverts, et il savait que l’équipage l’entendrait. Il avait passé moins d’une vingtaine de jours avec eux, mais il ne pouvait nier que l’émotion de les quitter ainsi était présente. Combien survivraient réellement… ? Mieux valait ne pas y penser. « Merci, » dit-il ensuite, et son anneau traduisit, comme toujours. « Merci pour tout. Mettez-vous à l’abri. »
Il n’eut d’abord qu’un grésillement en réponse, mais la voix de N’om résonna bientôt, bien plus solennelle et douce que précédemment.
« Rétablissez l’équilibre, Lantern. Redressez notre univers, faites en sorte que le sacrifice des miens n’ait pas été en vain. »
Simon leva les yeux vers les caméras ultra avancées qui étaient rivées sur lui. Il posa la main sur son cœur, hocha la tête et ferma un instant les yeux.
Puis il se détourna, monta dans la capsule, appuya sur le bouton adéquat et garda les yeux fermés tandis que le petit vaisseau plongeait dans le vide intersidéral.
Il ne voulait pas voir le combat ni les tirs. Encore moins les vaisseaux qui explosaient, le grand nombre d’assaillants – rien de tout ça. Ils avaient parlé de ce moment de nombreuses fois quand Liseth et Scrapps les avaient rejoints. Il savait que lui et Ray étaient les seuls qui pouvaient continuer mais ça ne voulait pas dire qu’il appréciait ce qu’il se passait. Le peuple de N’om avait tout donné pour les aider quand Simon leur avait appris la vraie raison de leur présence dans l’espace. Par chance, ils connaissaient déjà Scrapps et Liseth. En fait, ils faisaient même partie d’un réseau de guerriers et aliens divers qui oeuvraient pour la Vie dans le danger grandissant qui envahissait l’Univers. Parce qu’il ne s’agissait pas juste de la mort de Jessica – tout du moins, c’était ce qu’on lui avait appris. Les Black Lanterns s’étaient réveillés et ils envahissaient les mondes, répandaient mort et terreur – mais surtout ils guettaient sans jamais ciller, ils attendaient le moindre signal. Celui que la Vie, elle-même, enverrait inexorablement quand elle s’éveillerait.
Pour une raison qui échappait à Simon, ce signal avait été entendu quand Jessica était morte. Il était désormais persuadé que c’était-là la raison pour laquelle sa partenaire et amie était morte sans vraiment l’être. L’entité de la lumière blanche avait besoin d’une main qui la brandirait, de quelqu’un qui pourrait accueillir la Vie en son sein, et elle avait choisi Jessica. Ca, ça ne le surprenait pas vraiment. C’était juste… ils avaient cru se lancer dans une mission solitaire et suicidaire. Ils s’étaient en fait insérés au milieu d’un conflit intergalactique et mortel.
Et maintenant, ils plongeaient, moteur éteint, vers une zone de hautes perturbations. Une zone qu’aucun radar, aucun signal ne pouvait traverser, avait dit N’om. Selon eux, la Batterie blanche était de l’autre côté, sur la planète cachée par les nuages gazeux et colorés qui la coupaient du reste de l’univers. Ils n’avaient aucune idée de ce qu’ils trouveraient de l’autre côté, mais ils savaient qu’il fallait y arriver avant les Black Lanterns et autres chasseurs de primes et vermines qui visaient le plus gros pactole de leurs carrières avec cet artéfact. Ils étaient au bout de leur odyssée, mais aussi à la partie la plus dangereuse, apparemment.
La capsule se mit à trembler, attirée par la gravité de plus en plus forte qui émanait des épais nuages gazeux sous eux. Scrapps lui avait conseillé de se laisser porter et de garder les moteurs pour leur sortie – même si elle avait eu l’air de penser qu’ils ne pourraient pas sortir – alors Simon suivait le plan à la lettre. Il était secoué dans tous les sens, mais la capsule tenait. Comme N’om avait dit qu’elle le ferait. Simon rouvrit finalement les yeux et reporta son regard sur Ray, toujours endormi dans sa capsule. Il posa la main sur le verre.
« Ca va aller, » dit-il. « Ca va aller. »
Son regard fut attiré par un gros sac posé sous le fauteuil de co-pilote, et il se pencha pour l’attraper (en manquant de s’écraser sur le tableau de bord après une turbulence particulièrement violente). Il l’ouvrit d’un geste sec et découvrit pistolets lasers et autres armes propres au peuple de N’om. Il esquissa un bref sourire.
« Simon ? Ici Scrapps. Vous allez entrer dans la zone Entre-Deux dans moins de dix secondes. »
Simon leva les yeux vers l’immense forme du vaisseau de N’om qui surplombait leur capsule – mais qui s’éloignait toujours un peu plus, seconde après seconde. Ils avaient appelé la zone Entre-Deux pour le point de rencontre qu’elle semblait représenter entre la mort et la vie.
« Les communications seront bientôt coupées, mais… » Bon sang, était-ce de l’émotion qu’il entendait ? « Quoi qu’il se trouve de l’autre côté, rappelez-vous que vous n’êtes pas seuls. L’univers entier se tient à votre côté, Simon. L’univers entier se tient… à…. Zzzz…. Plaisir….chance. »
Simon se pencha un peu plus pour mieux voir le vaisseau. Les abords de son champ de vision commençaient déjà à se colorer des gaz dont les couleurs n’étaient pas sans rappeler les plus belles nébuleuses qu’il avait eu le plaisir de voir. Elles envahirent l’immense pare-brise de la capsule et, juste avant qu’elles ne les coupent définitivement de la bataille au-dessus de leurs têtes, le vaisseau de N’om explosa.
Simon se laissa aller en arrière sur son fauteuil. Il resserra sa ceinture et reposa sa main sur la capsule de Ray.
« Ca va aller, » répéta-t-il, la voix agitée par les tremblements terriblement violents qui secouaient la capsule. Il ferma les yeux et ravala la boule dans sa gorge. « Ca va aller. »
Ils disparurent dans les gaz de l’Entre-Deux, et Simon profita du chaos et de l’obscurité brusque autour de lui, de la peur et l’impression qu’ils allaient être avalés par un trou noir immense, pour verser quelques larmes.
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Life (Atom) Mer 17 Juil 2019 - 12:04
Seul un silence pesant répond aux répliques régulières de Simon Baz, véritable mantra personnel pour se persuader que cela peut fonctionner ; que ça va aller, oui. Le Green Lantern vit des moments difficiles… depuis des mois, maintenant. S’il a certainement accueilli avec plaisir son statut de Héros quand les premiers doutes et premières difficultés ont été écartés, après qu’il ait mis au clair sa situation avec la communauté, il a vécu bien des épreuves – mais aucune, certainement, qui puisse être similaire à ce qu’il subit depuis la disparition de Jessica.
Jessica, oui. Jessica Cruz. Sa collègue. Sa partenaire. Son amie. Sa meilleure amie. Qui est morte… sans l’être. Qui survit.... sans vraiment revenir.
La mission de sauvetage enclenchée avec Atom aboutit à ce qu’ils arrivent dans l’Entre-Deux, et donc qu’ils se rapprochent de leur cible ; de leur objectif. Ramener définitivement Jessica. Mais les épreuves pour cela sont terribles. Et les dix-sept jours passés auprès d’un peuple qu’il doit abandonner à une mort quasi certaine ne sont pas la moindre des peines qu’il doit subir ; et le pire devrait commencer.
KLANG
Heureusement, il n’est pas… il n’est plus seul. Car un bruit lourd se fait entendre.
« Oui. »
Suivi rapidement d’un mot simple, mais fort ; direct et puissant. Prononcé par une voix qu’il connaît, mais qui s’est fait oublier depuis des semaines.
« Ca va aller. »
Ray Palmer sort de son tube, et tourne son regard vers Simon. En hochant la tête. Déterminé.
« On va… faire en sorte que ça va aller. »
Le scientifique sort du tube, s’en extrait difficilement puis esquisse un léger sourire. Il s’approche des commandes d’un vaisseau qu’il ne connaît pas, et découvre en face d’eux une sorte de passage… dont il ne sait rien.
« Mais… va falloir m’expliquer quelques trucs, avant. »
Il pose sa main sur l’épaule de Simon, et sourit en sa direction.
« Okay ? Ca va aller, mec. »
Ray hoche la tête, et se tourne à nouveau vers l’extérieur ; l’Espace. Dont il a si longtemps rêvé.
« Ca va aller. »
Et qui ne cesse de le terrifier, maintenant. Bien qu’il prenne sur lui. Bien qu’il continue de sourire, afin d’aider Simon Baz ; qui l’a aidé et sauvé là, il le comprend. Il est temps de lui rendre la pareille.
** * **
Plus tard. Le vaisseau avance ; le vaisseau est rentré dans l’Entre-Deux. Et c’est autant magnifique que terrifiant.
Les instruments du vaisseau n’arrivent pas à définir leur environnement ; ils naviguent à vue, littéralement. Le pilote automatique a été enclenché durant plusieurs passages, et le duo de Héros a décidé de ne pas aller trop vite. Mieux vaudrait éviter l’accident bête à quelques encablures de leur destination – mais même. Atom ne se sent pas à l’aise, dans l’Entre-Deux. Il préfère être prudent. Même si ses doutes et craintes s’évaporent depuis quelques minutes… depuis qu’il prend connaissance de données terribles.
« Humf. »
De données qui le concernent. De données issues du tube de guérison, dans lequel il a passé dix-sept jours ; dix-sept jours. Quelle fabuleuse technologie pour l’avoir soigné en si peu de temps, vu ses blessures. Mais quel horrible constat. Quelles terribles informations. Quelle abominable révélation sur lui-même… sur ce qu’il peut faire, maintenant ; et ce qu’il ne peut plus. Ce qu’il a perdu, surtout. Ce qu’il ne retrouvera jamais.
ALERTE – ALERTE – ALERTE – ALERTE
Ray Palmer n’a guère le temps d’y penser plus, car il est interrompu. Crispé, il délaisse les résultats du tube, les verrouillent dans son dossier personnel sur le vaisseau, et se précipite sur le pont principal ; où se trouve Simon Baz. Et il n’est pas seul.
« Heuuu… »
Il ne porte plus son costume d’Atom, mais une combinaison sombre récupérée ici ; et il se fige, en voyant une créature à proximité du Green Lantern. Une créature… dont il ne sait rien. Et qui n’a rien d’Humain… ou de compréhensible.
« Salutations. Vous pénétrez dans l’Entre-Deux. Veuillez decliner vos identités et vos objectifs, ici. Je suis le Passeur. Et je n’ai pas le temps. »
Ray se tourne vers Simon, troublé et choqué ; l’Espace, pense-t-il. Foutu Espace !
Les turbulences étaient de pires en pires. N’om avait été bien clair : ils ne savaient pas ce qu’il y avait de l’autre côté, ni même s’il y avait quelque chose, et les interférences créées par la zone les empêchait de trop s’approcher avec leurs vaisseaux. Aucune communication, aucun appareil ne pouvaient la traverser. Même la capsule de secours qu’on lui avait confiée n’était pas sûre de les amener à bon port. C’était, au mieux, une chance de fou, au pire, un suicide organisé. Mais Simon avait saisi la chance parce qu’il ne voyait pas très bien ce qu’il pouvait faire d’autre. Il avait écouté quand on lui avait dit qu’il traverserait un phénomène cosmique qui n’avait jamais été expérimenté auparavant – jamais vu, jamais étudié. Cet énorme nuage n’avait pas de nom, pas d’explications. Simon n’était pas Green Lantern depuis aussi longtemps qu’Hal, ou même Kyle Rayner, mais il en avait assez vu pour savoir que tout pouvait se passer. Une autre dimension, un endroit où la réalité se découperait d’une toute autre façon, ou même, pourquoi pas, la fin de l’Univers. Mais il avait pris le risque. Parce que, encore une fois, que pouvait-il faire d’autre ?
Ca ne voulait pas dire qu’il n’avait pas peur. La capsule tremblait si violemment maintenant qu’il entendait la carlingue gémir à chaque nouveau coup. Les appareils, le tableau de bord, tout s’était éteint. Il tombait, littéralement, dans le noir complet, sans savoir où il allait et ni même s’il pourrait ressortir. Il savait qu’à cet instant précis, elles ne pouvaient être considérées que comme pensées parasites, mais il n’arrêtait pas de se demander si N’om, Scrapps et Liseth étaient vraiment morts, si certains avaient pu s’échapper, si…
La voix de Ray le prit par surprise et il sursauta violemment.
« Merde, putain, tu m’as fait peur, mec, » gémit Simon, une main sur son cœur.
Il se tourna vers Ray alors que ce dernier prenait place à côté de lui. Il voulait faire le blagueur, lui lancer quelques taquineries, mais la vérité était que de le revoir, là, à cet instant précis, était peut-être la meilleure chose qui aurait pu lui arriver. Il laissa échapper un gargouillis involontaire, quelque part entre le gémissement de soulagement et le sanglot à moitié ravalé et agrippa la main que Ray posa sur son épaule.
« Je suis content que tu sois là, » finit-il par dire, d’un ton bien plus sincère. Il jeta un coup d’œil vers les fenêtres, derrière lesquelles les couleurs les plus étranges passaient à toute vitesse, parfois remplacées par des ténèbres absolues qui les enveloppaient entièrement. « Où qu’on soit. »
Et puisque Ray avait besoin d’une mise à jour des plus importantes, Simon la lui fournit. Il lui expliqua comment on les avait récupérés après le trou noir dans lequel il s’était jeté avec Ray pour essayer de fuir les Black Lanterns, comment leur sauveur lui avait demandé de l’aide. Et comment il avait réussi à leur donner cette aide et à sauver la planète qui leur était si chère. Il parla de ce nouveau peuple qu’il avait pris plaisir à découvrir puis entama finalement la partie bien moins agréable. Cette partie éloignée de l’univers, dont les Gardiens ne s’occupaient même pas, était déjà touchée par les Black Lanterns. C’était une espèce de régime de terreur qui s’était instaurée ici mais la résistance battait son plein. Le peuple de N’om avaient certaines légendes, et dans ces légendes on parlait de lumière et de ténèbres, de vie et de mort, d’un avatar de destruction et d’un autre, de création. Ils avaient fait le rapprochement et avaient tenté de résoudre cette crise seule. Scrapps était tombée sur eux à moment, et bref… Le reste était anecdotique.
Ah oui, au fait, ils m’ont aussi dit qu’un signal jamais vu était sorti de ce truc à la seconde près où Jessica était morte et qu’il était parti en direction de la Terre ! La mise à jour était un brin violente, mais bon sang… ça faisait du bien d’en parler à voix haute à quelqu’un d’autre, quelqu’un… quelqu’un qui comprendrait. Quelqu’un comme lui.
Simon lui parla des gens, aussi. Dix-sept jours ce n’était pas bien long, mais pour une telle situation de crise, ça représentait une éternité. Il avait noué des liens dans l’urgence, et maintenant… maintenant, ils étaient peut-être tous morts. Sa voix perdit en assurance à ce moment-là et il profita d’une nouvelle zone d’ombre pour essuyer rapidement ses joues.
Il conclut finalement sur l’Entre-Deux. Toutes les recherches avaient menées ici, et Jessica était liée à ce qui se trouvait de l’autre côté d’une façon qu’il n’était pas sûr de comprendre. Mais c’était là, il en était sûr. C’était là.
Et c’est sur cette conclusion qu’il s’arrêta. Sa voix laissa un vide terrible derrière elle car elle avait couvert les grincements et autres fracas un temps, mais maintenant, ils se retrouvaient de nouveau à faire face à… et bien, ils ne le savaient pas vraiment. Ray fit usage de son cerveau scientifique et s’appropria les commandes. N’om lui avait assuré qu’elles étaient fonctionnelles et instinctives et à voir Ray naviguer sur ces dernières, il avait tenu parole. La lumière finit par se rallumer dans le cockpit, les commandes s’illuminèrent, et ils purent un peu mieux gérer leur trajectoire. Si on pouvait parler de gérer, ceci dit. Il n’y avait rien dehors, et leur radar, les scans, rien ne fonctionnaient. Simon essaya même son anneau, mais ce dernier était comme endormi. Il était là, Simon le sentait, mais c’était comme un mur les séparait. Voilà qui ne leur faciliterait pas la tâche.
Incapable de supporter la vue de l’univers qui semblait s’être rétracté pour défiler devant leurs yeux d’avantage, Simon finit par annoncer à Ray qu’il allait se dégourdir les jambes. Il quitta le siège, prit le temps de s’habituer aux turbulences presque continues et s’éloigna pour essayer de se changer les idées.
C’est là qu’après ce qui lui semblait être des heures passées à attendre que quelque chose se passe, et bien… quelque chose se passa.
Et jamais il n’aurait pu le prévoir, ça.
La … chose ? créature ? personne ? s’était matérialisée à quelques pas de lui, mais rien ne semblait normal chez elle. Etrangement, il dégageait les mêmes couleurs que le paysage nébuleux dehors, et toutc comme ce dernier, il était aussi angoissant que stupéfiant. Simon serra le poing, prêt à se servir de son anneau, avant de se rappeler que ce dernier n’était pas joignable pour le moment. Tu parles d’une veine…
Ray choisit ce moment pour venir le rejoindre. Ils échangèrent un regard confus après la déclaration du … truc, mais Simon rompit le premier le silence.
« Salutations, » répondit-il, hésitant. « Je… »
Il n’en revenait pas. L’Entre-Deux ? Donc l’endroit s’appelait vraiment comme ça ? Et cette histoire de Passeur ? La façon dont N’om et les autres avaient toujours parlé de cet endroit comme d’un truc mythique et légendaire… Simon ne s’était pas vraiment attendu à y trouver… ça. Quoi que ça puisse être, en fait.
« Je suis le Green Lantern Simon Baz, du Secteur 2814, et voici Ray Palmer, héro de la planète Terre. Nous sommes ici pour… » Il hésita un instant puis reprit, d’une voix déterminée. « Il y a quelque chose ici qui a appelé notre amie. Nous avons été invités. »
C’était à tenter, non ? Et puis, ce n’était pas tout à fait faux en plus. Tout les avait mené à cet endroit précis, alors quel mal y avait-il à y voir un coup du destin ? Pour eux comme pour Jess. Surtout pour Jess, en fait.
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Life (Atom) Jeu 18 Juil 2019 - 10:15
Un silence certain répond aux répliques de Simon Baz, qui a pu aller au-delà de sa surprise et de son incompréhension pour se présenter, présenter Ray et même expliquer la raison de leur présence ici ; pas mal. Ray Palmer doit bien avouer que son camarade l’impressionne – et leur temps ensemble, la quête qu’ils mènent pour ramener Jessica Cruz lui permet de plus et mieux découvrir Simon ; de le comprendre, aussi. Et même de l’apprécier.
« Nous… »
Le scientifique parle, avec une voix un peu moins assurée – mais il se reprend. Il enchaîne, plus fortement.
« Nous venons en paix. »
Il se permet même un sourire, après cette phrase célèbre ; sur son monde. Pas sûr que le Passeur la connaisse.
« Soit. »
Pas sûr que les deux Héros terriens soient armés, aussi, pour échanger avec une créature de l’Entre-Deux.
« Encore des illuminés. »
Le Passeur hausse les épaules, puis lève sa main ; celle-ci change, alors. Littéralement. La forme se module. Les doigts disparaissent, se collent, fusionnent. La paume s’étend. La chose ainsi formée se transforme… et devient une sorte de tablette. Directement reliée au corps du Passeur – et qui était sa main, avant. Et ne l’est plus, maintenant.
« J’ai entendu parler des Green… Latrines, c’est ça ? Oui, Green Latrines. Vous êtes au-delà de la barrière. Vous assurez la sécurité du bac à sable. Passionnant. »
Son ton est froid, blasé. Elle fige son attention sur sa main-tablette, sans s’intéresser à ses interlocuteurs. Ray reste silencieux, évidemment choqué par la transformation moléculaire. Mais son esprit tente de se relancer, et de comprendre comment cela peut être possible ; difficile, bien sûr. Mais pas impossible. Il demeure une des personnes les plus intelligentes de son monde – il est temps qu’il l’assume et utilise cela ; il lèguera au moins ça à ce monde.
« C’est… votre costume ? Qui vous permet de moduler ainsi votre apparence ? Ou bien votre organisme qu… »
« Les Krulaks ne peuvent espérer être compris des Klotoks. N’essayez pas de saisir quelque chose que vos esprits inférieurs ne pourraient envisager. »
La réponse est directe et sèche ; fort désagréable. Atom tente de ne pas trop se vexer, et de se concentrer sur la situation. Qui est loin d’être réglée.
« Bon, je vais procéder à votre évacuation. »
Surtout quand le Passeur évoque une telle hypothèse.
« Par… pardon ? »
« L’Entre-Deux ne reçoit pas de visiteur. »
« Je… crois que vous n’avez pas compris. Nous avons été appelés. »
« Sûrement une erreur de numéro. »
Le Passeur esquisse un sourire ironique ; elle se fiche d’eux, clairement. En temps normal, Ray aurait pris acte d’une telle pique et aurait voulu continuer à jouer le diplomate. Mais ce moment n’a rien de normal. Ils sont dans l’Espace, et ont vécu des moments difficiles ; il a failli mourir, et vient de découvrir des données terribles sur lui. Et Simon et lui sont là pour sauver Jess’.
« J’crois pas. »
Le scientifique n’a pas de temps à perdre.
« J’crois que vous savez très bien ce qu’il se passe. »
Encore moins avec ceux qui veulent se moquer de lui, ou agir à ses dépens.
« Vous allez nous le dire. Et nous laisser passer, surtout. »
Palmer s’avance. Il ne serre pas les poings. Il ne la menace pas. Il n’apparaît pas agressif. Mais il est prêt à le faire – et il le fera, si besoin. Son visage déterminé l’exprime bien.
« Ha. Je vois. »
Le Passeur quitte enfin la tablette des yeux, et fige son attention sur Ray ; elle sourit. Comme s’il ne l’inquiétait pas. Comme si elle continuait à se moquer de lui, de la menace qu’il incarne.
« De la résistance. »
Et pour cause.
« J’adore ça. »
Le Passeur brille, soudain. La femme se met à briller, et même vibrer – mais rien ne se passe ; rien ne change. Dans le vaisseau de Simon et Ray.
Mais quelque chose se passe. Dehors. Devant le vaisseau. Quelque chose apparaît. Quelque chose arrive. Quelque chose qui ne peut être décrit, mais s’affiche sur les écrans de leur appareil.
« Put… »
« La sanction à la résistance est l’inhumain dans les Grottes Orangées. Je dirais bien que ça me chagrine, mais j’avoue que ce job est suffisamment ennuyeux pour ne pas cracher sur les moments fun ! Et je n’en connais pas de meilleurs que de châtier les nuisibles… »
L’immense chose à l’extérieur approche ; littéralement. La chose d’une taille d’une planète approche. Et Atom glisse un regard autant stupéfait que troublé vers Simon. Il a peur, et il sent qu’il a de quoi !
La créature… la femme était magnifique. Dans le sens beauté universelle, mystère de la création, énigme stellaire, quoi. Mais quand même. Toutes ces couleurs, cette façon de refléter la lumière artificielle de leur nacelle… Alors évidemment, quand elle leva la main et que cette dernière se modula, Simon resta aussi interdit que Ray, bien que pour des raisons totalement différentes. Il était loin d’être le scientifique que son partenaire était, et le pourquoi du comment ne l’interloquait pas tant que ça. Des trucs bizarres, il en avait vu un petit nombre depuis qu’il portait cet anneau au doigt et une main qui change de forme, ça rentrait dans le top dix sans pour autant renverser tout le classement. Non, ce qui le choqua plus, en fait, ce fut le discours complètement méprisant qui accompagne le geste. Le ton était tellement dédaigneux et moqueur, en fait, qu’il peina même à croire que la faute de prononciation du Passeur était juste accidentelle. N’om et les autres lui avaient parlé de l’Entre-Deux comme de cette contrée interdite et fantastique ou tout pouvait existait, et lui il avait naïvement vu dans ces mystères la même promesse de beauté et de découverte. Mais ils n’étaient pas les premiers à s’aventurer dans l’Entre-Deux. En fait, l’Entre-Deux en question était apparemment habité.
Même si les lumières et couleurs ne manquaient pas de l’autre côté des fenêtres de la nacelle, Simon et Ray naviguaient dans le noir. Plus il le réalisait, et moins il aimait ça. Ils étaient si près du but.
« Les Krulaks et les Klotoks ? » marmonna-t-il en jetant un regard confus vers Ray. « Moldu, » grogna-t-il finalement, en retour.
S’il pouvait apprécier la beauté mystique du Passeur, il digérait difficilement que cette dernière les prenne autant de haut. Tu parles d’une zone de mystère. A première vue, la civilisation qui vivait cachée du reste de l’univers au milieu de toutes ces nébuleuses ne semblait pas valoir beaucoup mieux que celles qui étaient dehors.
Malheureusement pour eux, les choses s’accélérèrent et de toute évidence, le Passeur était déterminée à ne pas les écouter ou même prendre en considération ce qu’ils lui disaient. Ray se défendit autant que possible, mais elle contrecarra tout ce qu’il lui dit avec une nonchalance empreinte de dédain qui avait certainement le même effet sur Ray que sur Simon. C’est-à-dire que ça le mettait en rogne. Il allait passer à l’assaut lui aussi, sa propre salve d’injures toute prête, quand leur nacelle se mit à vibrer. La voix électronique du système s’éveilla et leur scinda les oreilles à coup de messages d’alerte – mais la panique ne vint pas vraiment. Parce que Simon pouvait voir d’où venait le danger, et quand ses yeux se posèrent sur l’image sur ses écrans de l’énorme planète mouvante qui venait vers eux, son cœur bondit dans sa poitrine.
« Les Grottes orangées ? » répéta-t-il, les yeux écarquillés. Il était conscient qu’il devait avoir l’air d’un parfait idiot, mais il avait passé le stade du souci de l’image de soi. Il tendit le bras et attrapa le bras de Ray pour tirer dessus et attirer son attention. « Ray, les Grottes Orangées. »
Il tourna la tête vers son partenaire. Il avait toujours eu du mal avec lui. C’était pas juste parce que Jessica se transformait en un foutu satellite coincé en orbite autour de la planète Atom quand il s’agissait de Palmer, non. Bon, peut-être un peu, mais pas seulement. C’était… c’était un tout. Mais il s’en était passé des choses depuis la dernière fois où Simon avait pu se complaire dans son rejet de tout ce qui touchait à la Team Atom - beaucoup de choses. Il n’avait pas vraiment le temps d’y réfléchir ou de se poser grand nombre de questions, mais le fait est que quand il tira sur le bras de Ray et qu’il tourna la tête vers ce dernier, il affichait l’air excité d’un gamin le matin de Noël ; une sincérité loin du professionnalisme auquel il s’était juré de se soumettre près de Ray Palmer.
« Regarde-ça ! » s’écria-t-il. Les menaces du Passeur lui étaient passées complètement au-dessus de la tête. Parce que ce qu’il avait vu… c’était ça. C’était le mystère dont N’om et les autres lui avaient parlé. C’était ce qui avait appelé Jessica. Ils y étaient. Enfin. « Les Grottes orangées ! »
Il pointa du doigt l’écran en désignant la partie orangée de la planète mouvante puis, l’une après l’autre, il désigna les autres zones.
« Regarde, le bleu ! Le vert ! Le violet ! Y a même du rouge, là, un peu. Et tout ce noir… »
Ses yeux se posèrent sur le blanc, qui représentait, à première vue d’œil, la plus grande partie de la planète. Voilà ce qui l’avait tant excité. Il reporta son attention sur le Passeur.
« Vous vivez sur le spectre émotionnel tout entier, » lui dit-il d’un ton bien plus calme. Son cœur battait toujours à toute vitesse dans sa poitrine et l’adrénaline déferlait dans ses veines, mais quand il reprit la parole, sa voix était bien plus posée. Ils y étaient arrivés, finalement.
« On n’ira pas dans vos Grottes. Le seul endroit où vous allez nous amener, c’est là. »
Il pointa du doigt la partie blanche de la planète, si proche désormais qu’elle débordait des écrans. Il fourra la main dans l’unique poche de son costume – qui n’avait pas toujours été là – et ressortit l’anneau de Jessica. Elle n’avait pas parlé, elle ne s’était pas manifesté une seule fois depuis qu’elle avait surgi de nulle part pour les épauler, mais elle était toujours là, il en était persuadé.
Il jeta un regard vers Ray, hésita un instant puis tendit la main vers le Passeur, l’anneau reposant au centre de sa paume.
« Elle a été invitée, et nous sommes-là pour l’accompagner. Y a pas eu de faux numéros, et vous le savez. Comme vous savez qu’on n’est pas les seuls en route pour vous rencontrer, mais les autres n’apporteront que destruction et mort. »
Il désigna le centre de la planète et la partie sombre qui semblait y régner d’un petit signe de la tête.
« Mais ça aussi, vous le savez déjà… je me trompe ? »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Life (Atom) Mer 31 Juil 2019 - 10:07
Un silence de plomb répond à la question de Simon, qui conclue un intense discours animé du jeune homme. Celui-ci est passé par toutes les émotions : surpris par l’arrivée du Passeur, subjugué par sa beauté, crispé par son mépris, stupéfait par l’arrivée de ce monde étrange, épaté par sa majesté, excité à l’idée d’aboutir à leur objectif… et désireux d’obtenir confirmation de tout cela.
C’est pour cela qu’il l’interroge ; c’est pour cela qu’il lui tend une perche. Il a besoin qu’elle le dise. Il a besoin qu’elle confirme qu’ils sont dans le vrai – qu’ils ont bien fait. Que toutes les épreuves subies, que les horreurs croisées et les obstacles repoussés ne l’ont pas été pour rien ; que le miracle qu’ils espèrent tant arrive bientôt, et est surtout réel.
Simon Baz l’espère et, après avoir agrippé le bras de Ray Palmer comme un enfant, fixe le Passeur avec un regard aussi animé. Il est animé par cet espoir infini, et il entend faire primer sa volonté. Hélas.
« Ha. »
La réplique du Passeur est un gloussement sec et agressif. Moqueur.
« Je comprends mieux. »
Sa posture est stricte et brutale. Désagréable.
« Des illumines. Qui résistent. Et qui veulent accéder au Saint des Saints. Parfait. »
Une grimace mauvaise glisse sur le bas de son visage.
« Je vais adorer dévorer des cris, mon joli. »
Le Passeur fait glisser sa langue sur ses lèvres ; dans un mouvement sadique et vicieux. Sa langue, oui. Sur ses lèvres. Sa langue qui est celle d’un serpent, en fait.
« Longtemps. »
Et, avant que Simon Baz mais surtout Atom puissent réagir… le Passeur agit. Et disparaît. Elle s’évapore, sans crier gare ; sans choc sonique, sans portail de téléportation. Elle disparaît. Et… elle emporte Simon Baz avec elle.
« Mais… »
Ray Palmer se retrouve alors seul.
« Simon ! »
Seul dans un vaisseau qu’il connaît trop peu.
« SIMON ! »
Au cœur d’une dimension inconnue, face à une planète incompréhensible. Seul.
« SIMON !!! »
Abandonné. Une fois de plus !
** * **
Même si Simon Baz aurait certainement à râler et à hurler de frustration, également ; car il a été transporté contre son gré. Car il a quitté le vaisseau. Car il se retrouve ailleurs. Sur ce fameux monde ; dans une zone spéciale.
Dans une zone… violette, apparemment. Une zone indigo. Il y est de retour, alors. Si leur périple a débuté sur Nok, la planète de l’Indigo Tribe, Simon Baz se retrouve sur la zone associée sur ce monde ; il n’y a pas coïncidence. Et il n’y aura sûrement pas de bonne nouvelle ici, aussi !
Ils étaient si près du but, Simon pouvait le sentir. Il était épuisé, mentalement et physiquement, et le chagrin qui l’avait vu quitter la Terre le ramenait bien trop souvent vers le désespoir à son goût – mais ils y étaient. Et c’était cette certitude qui lui avait redonné courage tout en lui donnant l’impression qu’il pourrait déplacer des montagnes si on le lui demandait. C’était aussi cette certitude qui décupla la frustration déjà si intense qu’il ressentit quand le décor familier du petit vaisseau qu’on lui avait prêté s’évapora pour l’amener au pire endroit possible à cet instant précis.
Son corps mit quelques secondes à accepter ce qu’il venait de se passer et à actualiser les informations reçues par le cerveau. Mais quand il comprit que le Passeur – maintenant nulle part en vue évidemment - l’avait séparé de Ray pour l’amener directement dans un piège, son cœur se mit à accélérer si brusquement qu’il en eut des vertiges.
« Non, » laissa-t-il échapper tandis qu’il réalisait où est-ce qu’il était. « Non, non, non… »
Il pivota sur lui-même mais la couleur violette de l’Indigo Tribe s’étendait à perte de vue. Non ! Il baissa les yeux vers son poing toujours fermé et entrouvrit ses doigts afin de s’assurer qu’il tenait toujours l’anneau de Jessica. C’était déjà ça. Et maintenant ?
Et maintenant ?
Il leva la tête vers le ciel et se trouva face aux mêmes nébuleuses qu’il avait eu tout le loisir d’admirer lorsqu’il était dans le vaisseau – ce qui confirmait bien qu’il avait déplacé sur la planète à émotions, et non pas vers Nok, qui lui avait laissé un sale goût dans la bouche. C’était difficilement une nouvelle pour se réjouir, mais au moins ils étaient toujours là.
« Ray ? » lança-t-il vers le ciel, comme si ce dernier pouvait lui répondre. Qui ne tente rien n’a rien. A cet instant précis, il supportait vraiment mal l’idée d’être à nouveau séparé de son partenaire. Son ami. « RAY ?! »
Evidemment, personne ne répondit. Mais le silence ne régnait pas non plus en maître autour de lui. Les bruits étaient nombreux, et il était certains d’entendre des voix. Il étouffa un juron furieux et tenta, tant bien que mal, de rallumer son anneau, mais ce dernier resta aussi muet et sourd qu’il ne l’était depuis qu’ils étaient dans l’Entre-Deux. C’était quand même un comble ! Il était perdu sur la planète qui ressemblait au lieu de naissance de toute émotion, et son fichu anneau ne voulait même pas mettre la main à la pâte !
Il ferma les yeux un bref instant et nota plusieurs choses en même temps. De un, il commençait à paniquer, et ça n’était vraiment pas bon. De deux, ça l’avait empêché de se rendre compte à quel point les nébuleuses dans le ciel étaient identiques à celles qu’il avait vu dans le vaisseau. Et de trois, il se rappelait parfaitement de l’image de la planète sur les écrans du vaisseau. Ce qui voulait dire qu’il pouvait, s’il y mettait un peu du sien, s’orienter vers la zone blanche.
Il rouvrit les yeux, inspira un bon coup et vérifia les nébuleuses dans le ciel. Si celle-ci avait été à sa droite dans le ciel tandis qu’il faisait face à la planète et que la zone blanche était au sud de celle de l’Indigo Tribe…
Il prit une grande bouffée d’air, pivota et s’élança à toute vitesse. Putain, il espérait que Ray aurait la même idée. Il espérait que cette fois, rien ne leur barrerait le chemin !
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Life (Atom) Dim 4 Aoû 2019 - 21:07
Simon Baz a été coupé de Ray Palmer, son camarade de galère. Même si tous deux ont longtemps nourri des sentiments contrariés l'un envers l'autre, ils ont réussi à dépasser leurs clivages et leurs rancoeurs autour d'un objectif commun. Ramener Jessica Cruz à la vie – envers et contre tout ; envers et contre tous, aussi.
Ils sont sur le point de réussir. Mais, comme d'habitude, les derniers mètres sont les plus durs dans une course de ce genre.
ZBROUM
Notamment parce que, alors qu'il a été téléporté dans une zone Indigo de la terrible et surprenante planète apparue à proximité de leur vaisseau, le Green Lantern a légitimement voulu s'élever dans les airs et filer... mais il vient d'en être empêché. Par un terrible tir d'énergie, qui l'a frappé dans le dos et le projette au sol.
ZBROUM
Suivi d'un autre tir, qui l'agresse et le projette sur plusieurs mètres. Pour le faire quitter la zone Indigo. Pour le faire arriver... ailleurs. Hélas.
Une autre zone. Une zone horrible. Une zone sombre. Une zone désespérée. Une zone morte. Une zone... Noire.
« Je t'avais demandé... je t'avais demandé de faire attention. »
Une voix se fait entendre, soudain. Simon est agressé par la chaleur, par la lourdeur locale – et par la puissance négative qui se dégage de l'endroit.
« Je t'avais demandé de faire attention... à lui. »
Une forme apparaît, soudain. Depuis le sol ; comme une naissance abominable. Comme l'arrivée d'une horreur.
« Tu ne l'as pas fait. »
Une hérésie. Un blasphème, qui entend piétiner son cœur.
« Tu ne fais jamais ce que je demande. »
Une monstruosité, qui se rapproche – et plonge son regard abominable dans le sien.
« Tu ne fais jamais... ce qu'il faut. »
La créature le fixe ; lui fait face. Simon la reconnaît. C'est elle ; elle, oui. Jessica Cruz. Sa camarade. Sa coéquipière. Sa meilleure amie. L'objet de sa quête, ici. Jessica Cruz. En Black Lantern ; et qui lui a tiré dessus. Et qui s'apprête à le refaire, d'ailleurs !
Simon atterrit violemment plusieurs mètres plus loin avant de finir sa cascade improvisée avec une glissade digne des plus grands gymnastes. Il termina la tête sur un sol beaucoup plus poussiéreux et même chaud, et il s’autorisa quelques secondes de battement. Il était épuisé.
« Putain, ça n’en finira jamais. »
Et surtout furieux.
Il serra les mâchoires et se releva tant bien que mal. Pas besoin de se lancer dans une exploration en profondeur pour savoir qu’il avait changé de zone – pas besoin non plus de lancer une étude détaillée pour comprendre où il avait atterri. Il ne comprenait pas comment fonctionnait cette planète, mais il devait lui accorder au moins une chose : elle allait loin dans le réalisme. L’air était putride autour de lui, comme porteur de la mort elle-même, et même la chaleur qui se dégageait de sous ses pieds et craquelait la terre sèche autour de lui ici et là ne suffisait pas à ramener un semblant de vie dans ce territoire craquelé. Cet endroit… c’était vraiment le berceau du spectre émotionnel, il en était désormais convaincu. Malheureusement, il était aussi un peu trop émotif et, encore une fois, furieux pour s’en extasier.
Il se retourna, prêt à défendre sa peau, sa mission et ses chances de survie à coups de poings et de pieds, mais la voix décharnée qui s’adressa à lui et surtout la personne à qui elle appartenait le coupa net dans son élan.
« J… Jess ? » bredouilla-t-il.
Elle ne perdit pas de temps et lui lança une nouvelle salve dessus. L’anneau de Simon étant toujours en plein silence radio, le combat était déséquilibré. Si son costume et les compétences basiques de l’anneau semblaient toujours fonctionner (le bouclier corporel lui avait évité de mourir après ce premier tir après tout) il ne pouvait rien invoquer. Par conséquent, il se jeta sur le côté et roula derrière un énorme rocher qui jaillissait du sol. Le tir de Jessica en arracha le sommet, l’obligeant à se protéger la tête avec ses bras pour éviter la pluie de cailloux qui lui tomba dessus.
Ca ne pouvait pas être elle. Pas vraiment elle. Elle était sur Terre, n’est-ce pas ? Protégée par la League, et dans son caisson, à attendre que Ray et lui reviennent vers elle. C’était un mauvais tour de cette foutue planète, de l’Entre-Deux, et pourquoi pas aussi de cette saloperie de Passeur qui s’était payé leurs têtes ? Simon baissa les yeux vers l’anneau de Jessica qu’il tenait toujours. Il sentait qu’il aurait dû être effrayé, terrassé même par la vision qui venait de l’attaquer, mais il était surtout… il était surtout épuisé et tellement, tellement en colère.
« Ray, mec, j’espère que t’es plus proche du but que moi… » souffla-t-il. Il ne rajouta pas et surtout que tu es en vie parce qu’il préférait ne pas envisager cette optique du tout. Il fallait que quelqu’un rentre, que quelqu’un ramène Jessica, et il valait mieux que ce soit Ray.
Surtout (et même s’il ne l’avouerait probablement jamais à voix haute), l’idée que Ray soit lui aussi… s’il y pensait trop, il abandonnerait, et il s’y refusait. Pas après tout ce qu’ils avaient déjà fait. Alors ce que cette fausse Jessica était en train de raconter… valait mieux pas trop y porter d’attention.
Anneau fonctionnel ou pas, il était Green Lantern.
Il bondit hors de sa cachette.
« C’est pas toi, » dit-il en faisant face à la pire vision qu’il lui ait jamais été donné de voir. « Ca peut pas être toi. Et puis, même si ça l’est, ça le restera pas longtemps, je te le promets, Jess. »
Il jeta dans sa direction la pierre qu’il avait ramassée avec peu d’espoir que cette dernière ne touche sa cible, il en était conscient. C’est l’intention qui compte, non ? Il tourna les talons et s’élança vers la légère lueur qu’il voyait au loin. Dans toute cette ombre, elle ressortait sans grande difficulté. Ce n’était qu’une petite lumière au loin, mais c’était blanc et lumineux, et même de là où il était, il avait l’impression d’en ressentir la vraie chaleur. La vie. C’était la vie. Et il allait y amener l’anneau de Jessica. Et la fausse Jessica s’il le fallait aussi. Qui pouvait être vraie, d’ailleurs. Il n’en savait rien. Il n’arrivait plus à réfléchir. Son plan ne mènerait peut-être à rien, mais et alors ? Et alors ? Il avait fait tout ce chemin, et il n’allait certainement pas s’arrêter là.
Alors il s’élança à toute allure en s’efforçant d’adopter une trajectoire aléatoire et tordue pour éviter de se prendre un nouveau tir dans le dos. Et puis, si ça arrivait, il continuerait en rampant. Il ferait tout pour aller jusqu’au bout. Alors s’il devait crever ici, qu’on le laisse au moins atteindre son but d’abord.
Ou que Ray y arrive, lui. Que l’un d’eux y arrive.
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Life (Atom) Lun 26 Aoû 2019 - 11:59
Simon Baz a peur. Mais il se bat.
Il craint que sa meilleure amie soit une Black Lantern. Il craint que sa mission soit un échec. Il craint de tomber encore dans la défaite, de sentir son goût amère et insupportable. Il craint d’être un raté. Comme on le lui a dit si souvent. Mais il se bat. Parce qu’il en a la Volonté. Parce qu’il est un Green Lantern. Parce que Jessica Cruz en vaut la peine.
Et même si la Black Lantern qui s’en prend à lui ressemble à la jeune femme… il sait, au fond de son âme, que ce n’est pas elle ; il sait que l’Espoir n’est pas mort. Et il sait, aussi…
« SIMON ! »
… qu’il n’est pas seul. Dans cet enfer. Dans cette mission. Dans cette folie. Il n’est pas seul.
« BAISSE-TOI ! »
Ray Palmer hurle ; dans leur système de communication. Mais sa voix est bientôt couverte. Par un bruit terrible et brutal. Par des explosions par dizaines. Par un crash.
Par le crash de leur vaisseau. Piloté par le Micro-Héros. Et poursuivi, en fait. Poursuivi par ceux qui le font crasher.
« ILS ARRIVENT ! »
Atom hurle, et détache sa ceinture ; il se libère. Il se redresse. Il voit. La fournaise. Les flammes. L’horreur. La destruction. Le vaisseau qui explose. Et il agit. Sans réfléchir. En bondissant en dehors de la carlingue. En arrachant la paroi. Il active ses pouvoirs, malgré sa faiblesse ; il modifie sa densité.
« ACK ! »
Et s’écrase finalement aux pieds de Simon. Alors que plusieurs bouts de vaisseau tombent sur la Black Lantern, et la réduisent au silence ; c’est déjà ça.
« S… Simon… »
Ray se redresse ; il s’est habillé. Il est en Atom. Il est faible. Mais il se lève. Et grimace, en se tournant vers son camarade.
« J’ai… j’ai vu… sur le vaisseau. J’ai scanné. Ils m’ont attaqué, alors. La… l’autre machin s’est barré, alors. Ils ont attaqué. Mais j’ai vu. »
Palmer sort un diffuseur d’hologramme, et révèle l’image découverte plus tôt. Une merveille. Belle et mystérieuse ; même s’ils sentent, tous deux, ce que c’est.
« C’est… elle. »
Le scientifique relève des yeux fatigués mais excites vers son camarade.
« Jess’ ; c’est elle. C’est son âme. Au… au coeur de ce monde. Elle est là. Ils… ils l’ont cachée, ici. Sous la croûte de ce monde. Il… il faut plonger. Il faut que tu plonges. »
Ray grimace, et plonge sa main dans une poche ; il en ressort quelque chose, qui grandit. Une ceinture. Une ceinture Atom.
« Je… j’y arriverais pas. Je tiendrais pas. Toi, tu peux. Tu peux plonger dans ce monde, et ramener son âme ; tu peux, Simon. Si tu modifies ta densité, si tu suis ce que la ceinture te dira… dira dans ton système nerveux. Si tu suis ça, tu peux plonger et la ramener. »
Palmer pose la ceinture dans la main de Simon, et éteint l’hologramme. Avant de poser son autre main sur l’épaule du Green Lantern ; il sourit. Il sourit sincèrement.
« Ramène-la. Ramène-la-nous. Green Lantern. »
Et il le pousse, alors ; il le pousse à agir. Il le pousse à plonger, en activant la ceinture malgré Simon. Qui se retrouve minuscule, et doit maintenant la mettre et foncer pour agir.
Atom se tourne, alors ; et il soupire. En crispant ses muscles.
« Ramène-la. »
Répète-t-il d’une voix lasse, en fixant la masse qui se rapproche, au loin. Ceux qui l’ont pris pour cible. Ceux qui ont voulu l’avoir.
« Je te couvre. »
Ceux qui se rapprochent. Ceux qui sont invincibles.
« Mon ami. »
Ce qui sonne comme un adieu ; et pour cause. Ils arrivent. Ils sont là ; tous.
Les Black Lanterns ; tous. Qui veulent les arrêter. Qui veulent les dévorer. Devant qui il se poste, alors.
Atom. Ray Palmer. Scientifique. Héros. Dernier rempart. Qui tiendra ; autant qu’il le faut. Quoi qu’il faille faire. Qui tiendra. Pour lui. Pour elle. Qui tiendra. Jusqu’à la mort.
« RAY ? RAY ?! » Toujours lancé à toute vitesse dans sa course, Simon se retourna et manqua de s’étaler de tout son long sur le sol irrégulier sous ses pieds. « RAY !!! »
Il était arrivé à un point où il passait d’une émotion à l’autre à toute vitesse, et surtout en allant jusqu’aux extrêmes, si bien que quand il se retourna et qu’il vit le vaisseau piquer du nez sur la planète, il se retrouva extatique, et la Jessica Cruz maléfique pouvait bien aller se faire cuire un œuf parce que pour le moment il appréciait la vue de son partenaire qui revenait vers lui ! Il hurla un cri de victoire informe en jetant un poing en l’air quand le vaisseau s’écrasa et qu’un des débris fila tout droit en direction de son ennemie actuelle pour la détruire une bonne fois pour toute. Ce n’était là qu’une preuve de plus qu’il avait fait face à une pâle copie, sans aucun doute – parce que dans son esprit épuisé, ils étaient si proches du but désormais que rien ne pouvait les arrêter et que la vraie Jessica ne pouvait pas être celle qui venait de s’écrouler, décapitée.
« Ray, mon pote ! » s’écria-t-il tandis que ce dernier se retrouvait expulsé à ses pieds. « Mon pote, TU ES EN VIE ! »
Il se précipita pour l’aider à se relever et refusa de s’interdire une bonne vieille accolade, parce qu’ils l’avaient méritée. Même l’état visiblement affaibli de Ray ne sembla pas atteindre ses neurones, pas plus que la menace terriblement présente qui l’avait obligé à précipiter son vaisseau vers un crash des plus artistiques. Tout ce qui comptait, c’est qu’ils étaient là, et surtout qu’ils étaient presque au bout de leur odyssée.
« Ray, regarde, regarde, on y est presque ! On y est presque ! »
Il glissa sa main de son épaule jusqu’à sa main avec dans l’idée de le traîner à sa suite pour reprendre sa course folle vers la lumière lointaine de la Vie, mais Ray le stoppa. Il dégaina un petit appareil qui s’illumina et révéla l’image la plus psychédélique et la plus belle qui lui ait jamais été donné de voir. L’extasie était toujours là mais en fond désormais, car quand il regarda l’image de plus près, il devina instinctivement de quoi il s’agissait. A en croire la lueur dans les yeux de Ray, ce dernier pensait la même chose.
« Putain, » souffla-t-il.
Il releva les yeux vers Ray et dans un bref éclat de lucidité, maintenant trop rare pour qu’il s’y habitue, et il se demanda brièvement si lui aussi avait le regard aussi fou que Ray. Ils étaient terrassés tous les deux. Ray souffrait encore des blessures provoquées par son premier affrontement avec les Black Lanterns, et Simon avait rajouté à la perte de Jessica la douleur de savoir que tout un peuple s’était très certainement sacrifié pour sa mission. Ils étaient à bout. Ils avaient besoin de cette victoire, et elle était à portée de doigts. Alors oui, il avait probablement l’air aussi fou que Ray, et il s’en moquait. C’était ça où il s’écroulait.
Il récupéra la ceinture sans lâcher Ray des yeux.
« Ray, » dit-il, et cette fois, ça n’avait plus rien à voir avec les cris de joie qu’il avait poussé juste à l’instant.
Il attacha la ceinture autour de sa taille sans même baisser les yeux. Il savait ce que Ray était en train de lui dire, et s’il se serait débattu avec cette idée au début de leur aventure ensemble, les choses avaient changé désormais. Il n’aimait toujours pas cela, mais que pouvait-il faire ? Ray avait raison. Il fallait… Il fallait agir maintenant, et ne pas perdre de temps.
« Ray… » répéta-t-il, mais avant qu’il ne puisse rajouter la moindre chose, Ray activa la ceinture, et le monde s’étira et s’agrandit.
« Wow, wow, wow ! »
Simon bascula, ses entrailles protestèrent, et il essaya de ne pas être trop terrifié par ce nouvel angle de vue sur leur environnement. Une fois stabilisé, il regarda avec horreur l’armée de Black Lanterns s’avancer vers Ray et il faillit céder à l’impulsion qui voulait qu’il se batte aux côtés de Ray. Faillit, seulement. Il réalisa à cet instant précis que s’il remontait à la surface et que Ray était mort, jamais il ne pourrait se le pardonner. C’était un fait. Il vivrait toute sa vie avec ce poids et cette douleur et ce serait terrible. Mais c'était aussi nécessaire, et ça aussi, ça ferait mal.
Tout ce qu’il pouvait faire, c’était se précipiter et ramener Jessica le plus vite possible, parce que s’il y avait une personne qui ferait tout pour empêcher qu’il arrive le moindre truc à Ray. Alors même s’il n’était pas sûr de ce qu’il faisait, il suivit les conseils de Ray et se laissa guider… et plongea.
Pour être honnête, il ferma les yeux une grande partie du trajet. Il était Green Lantern, oui, mais pas Atom. Il fila à travers ce qu’il jugea être la croûte de la planète – il fila et fila en essayant de ne pas penser à ce qui pouvait être en train d’arriver à Ray. Il fila, l’anneau de Jessica bien à l’abri dans sa main. Il fila sans ralentir et sans prendre en considération qu’il pouvait courir à sa propre perte. Il fila. Et il arriva à son but les yeux fermés, sans même s’en rendre compte, alors quand la vague d’énergie le frappa de plein fouet il pensa, très clairement, ça y est, je suis mort.
Et il se revit tenir la main de Jessica pendant qu’elle luttait pour essayer de respirer. Il serrait et elle répondait. Une pression pour lui, une pour elle. Une pour lui. Une pour elle. Une pour lui. Et le silence.
Une pour elle. Simon rouvrit brusquement les yeux quand il sentit des doigts familiers presser les siens. Si il était vraiment mort, c’était une première vision pas mal, pour le paradis.
« Jess ? Putain, tu… tu brilles ! »
Voilà. Ce serait à jamais ses premiers mots au retour à la vie de sa meilleure amie. Mais il était trop surpris, trop choqué pour penser autre chose de toute façon. Elle était là. Elle était …
« Accroche-toi, » lui souffla-t-elle tandis qu’elle glissait un bras sous son épaule, et il réalisa alors à peine qu’il avait repris une taille normale. « Il a besoin de moi. »
La lumière déjà vive qui se dégageait d’elle gagna en puissance et il se retrouva obligé de fermer les yeux. Il sentit la vitesse, il sentit qu’ils bougeaient, mais en dehors de ça, il n’aurait rien pu dire de plus.
Jusqu’à ce qu’il sente le sol ferme sous ses pieds.
Quand il rouvrit les yeux, Jessica se tenait devant un Ray en vraiment mauvais état, et les Black Lanterns… les Black Lanterns n’étaient plus. Ils ne restaient d’elles que des corps qui luttaient contre les vagues de lumière blanche qui s’échappaient de Jessica par intervalles réguliers – une lutte sans merci qui les menait toutes l’une après l’autre à leur disparition.
Il aurait cru rêver. Mais elle était là. Elle était là. Vivante. Et blanche. Mais pour lui… tout devint sombre. Vaincu par la fatigue et les trop nombreux chocs, il sombra dans l’inconscience, conforté par l’idée qu’ils avaient réussi et qu’il était enfin, après des semaines, en sécurité. Entier.
Jessica se détourna du champ de bataille pour baisser les yeux vers Ray. Elle se laissa tomber à genoux devant lui et porta deux mains tremblantes à son visage qu’elle attrapa avec douceur et tendresse.
« Je suis là, » dit-elle simplement, avant de le serrer dans ses bras avec la même révérence.
Son contact enveloppa Ray de lumière, et pendant plusieurs minutes, la planète toute entière disparut sous l’éclat immaculé qui se dégageait d’elle. Déjà, Ray pouvait sentir sa chaleur contre lui et ses plaies les plus récentes se refermer l’une après l’autre.
Elle était revenue. Et il lui avait tellement manqué…
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Life (Atom) Mar 27 Aoû 2019 - 10:50
Il y a des moments, dans la vie ; où on sait. Où on sait quoi faire. Où on comprend enfin le rôle qu’on doit jouer dans l’Univers. Où on est habités par un sentiment de plénitude – de détente ; parce qu’on sait.
Ce qu’on doit faire. Ce qu’il faut faire ; ce qu’on va faire. Qu’importe le prix. Qu’importe le sacrifice. Qu’importe l’impact.
On doit le faire. On va le faire. Maintenant.
« Humf. »
Ray Palmer prend une grande inspiration ; et esquisse un sourire las. Il sait. Il sait ce qu’il doit faire. Car il vit un de ces fameux moments ; il sait. Et il va le faire.
Simon Baz a compris – Simon Baz a accepté. Simon Baz y est. Il file au cœur de ce monde étrange. Il rejoint l’essence de Jessica. Armé d’un anneau de Volonté. Doté d’une ceinture Atom. Atom-Lantern, encore ; invincible. Il va le faire, aussi. Ray le sait, il en est persuadé. Simon va le faire. C’est écrit. Son ami, car c’est ce qu’ils sont maintenant, va le faire.
Simon Baz va ramener Jessica Cruz. C’est comme ça. C’est écrit. Et lui…
« Allez. »
Lui ne va pas la ramener. Lui ne sera pas là lors de son retour. Lui ne sera pas la première chose qu’elle verra. Et ça va. Et ça lui va. Car il sait. Il a un autre rôle.
Simon Baz va ramener Jessica Cruz. Ray Palmer va lui donner le temps nécessaire pour cela.
Car ils arrivent ; la masse. La meute. La horde. Les Black Lanterns. Qui fondent sur lui. Qui fondent sur eux. Qui libèrent leurs énergies. Qui veulent tout détruire – tout anéantir. Tout briser, en eux. Et Ray Palmer sait. Il connait son rôle.
Il est celui qui va les bloquer ; le temps qu’il faut. Et qu’importe le reste.
« ALLEZ ! »
Les Black Lanterns arrivent ; il est prêt. Il a une taille humaine – il n’a plus la force de rapetisser, mais il intensifie sa masse. Il augmente sa densité. Il est prêt. Il a son costume. Il a récupéré et fait grandir une épée ; une épée qu’il a prise sur lui pour une telle occasion.
L’épée que Laëthwen lui avait donnée. L’épée d’un temps passé et oublié ; héroïque. Plein de promesses. Plein d’espoirs.
Un temps terminé ; mais il vit avec. Car il sait. Il connaît son rôle, dans tout ça. Et il est prêt.
Les Black Lanterns arrivent. Il récupère l’épée. Et se tient en garde. Et il sourit.
« Ca y est, alors. Ca y est. Vous êtes… quoi ? Une centaine ? Un millier ? Un million ? Un million. Contre un. Vous croyez que ça me fait peur ?! »
Et il se lance alors. Ray Palmer court ; il charge. Contre la horde. Il engage le combat, alors. En sachant qu’il va le perdre. En sachant qu’il va perdre. En sachant qu’il va mourir. Car c’est son rôle ; et il l’accepte. Et ça lui va.
Même si le destin se joue encore de lui. Même si Ray Palmer se trompe ; encore. Encore une fois. Sur son rôle. Sur ce qu’il doit faire. Sur ce qu’il doit faire… pour en finir.
Le combat est long ; il est au-delà des mots. Il ne saurait le définir. Il ne le racontera jamais – mais il a eu lieu. Le combat a eu lieu. Certains le diraient épique ; mais ce sont ceux qui ne savent rien. Certains le diraient horrible ; mais ce sont ceux qui en disent trop. Le combat a eu lieu. Les Black Lanterns ont été affrontés.
Les Black Lanterns ont été repoussés. Par Ray Palmer. Armé de l’épée de sa princesse morte, qu’il aimera toujours bien que son cœur appartienne à une autre. Doté d’une masse et d’une densité qui le blessent, l’affaiblissent ; mais font de ses coups des chocs capables de briser des immeubles. De figer des mondes.
Le combat a eu lieu ; les Black Lanterns sont repoussés. Le temps qu’il faut. Le temps qu’il faut à Simon Baz pour… réussir. Pour réaliser leur vœu commun, complètement fou – mais désormais réel ; enfin.
Simon la ramène. Jessica revient. Et elle… Elle ne perd pas de temps.
Ray Palmer ne le sait pas, alors ; bien sûr. Ray Palmer sent ses forces décliner. Ray Palmer recule. Ray Palmer ne cède pas. Ray Palmer est acculé, mais il utilise sa lame ; et ses pouvoirs.
Il sent qu’il va céder ; mais il refuse. Et il balaye les monstres autour de lui, avec sa lame super-dense ; des têtes volent. Des corps sont brisés. Ses forces l’abandonnent. Son costume est endommagé. Son corps est lacéré. Il saigne. Il meurt. Il le sait. Il continue.
Il ne cèdera pas. Pas maintenant. Pas encore. Mais… il s’arrête, soudain. Quand l’explosion lumineuse intervient. Quand la lumière arrive. Quand la Blancheur l’éblouit. Et il sait.
Avant même de la voir. Avant même de l’entendre. Avant même d’entrevoir la destruction des Black Lanterns. Il sait.
« … »
Il ouvre la bouche ; mais rien ne sort. Il la voit. Il la voit… elle. Vraiment. Vraiment elle. Vraiment là. Il s’avance. Il lâche son épée. Il s’avance. Il tombe. A genoux. Ses forces l’abandonnent. Son corps cède. Il peut. Il a réussi. Il a tenu. Pour elle. Pour lui. Il a tenu. Et elle… elle est revenue.
« J… Je… »
Elle s’agenouille, aussi ; elle tremble. Il est au-delà. Il est vaincu. Il est brisé. Il n’en peut plus. Il pleure. En silence. Passionnément.
« Lu… luciole… »
Ce mot ; ce murmure. Ce surnom. Ce lien. Cet élément au cœur de leur relation. Cet amour. Il cède. Il s’écroule. Il tombe. Dans ses bras. Inconscient. Brisé. Il chute. Il plonge dans l’inconscience ; il n’en peut plus. Mais il peut. Mais il a le droit.
Il a tenu. Il a tenu son rôle. Il a fait ce qu’il devait faire. Il a tenu. Elle est revenue. Jessica est revenue – et il en est ivre de joie. Même si son cœur sait. Même si son âme sait, aussi ; son esprit se souvient. Des résultats. Des annonces. Des relevés. Du drame.
Ray Palmer aime Jessica Cruz plus que tout. Il est persuadé qu’elle est son âme-sœur. Mais il sait ; il sait combien elle a apprécié Elena et Carter. Il sait combien elle valorise leurs enfants du Futur. Il sait combien elle les attend. Et il sait. Il sait ce que les résultats veulent dire. Il sait ce qu’ils impliquent, après avoir pris l’anneau de Jessica et rejeté toute sa puissance lumineuse contre des Black Lanterns.
Ray Palmer est stérile, maintenant. Il ne pourra lui donner ces enfants. Il ne pourra lui offrir ce qu’elle attend. Il… n’est plus digne. D’elle.
Il s’endort, alors. Il s’enfonce dans l’inconscience. Ivre de joie de son retour. Soulagé d’avoir pu tenir son rôle. Mais conscient, surtout. Conscient qu’il n’est pas l’homme qu’il faut à Jessica. Car, tout simplement, il ne se considère plus vraiment comme un homme…
Les bras de Jessica se refermèrent autour de Ray juste à temps, car dès que leurs regards se croisèrent, les yeux de ce dernier roulèrent et il glissa, bascula, inconscient. Elle le rattrapa de justesse, toujours à genoux par terre et retint sa tête avant qu’il ne touche le sol.
Ses bras se rappelaient de ce poids familier. Ses muscles redécouvraient l’effort qu’il fallait fournir pour le tenir. Ses sens reprenaient eux aussi leurs marques, l’un après l’autre. Elle leva une main vers le visage abimé et ensanglanté et en frôla les courbes du bout des doigts. Elle se rappelait de cette sensation si particulière, et de l’accélération de son cœur qui venait toujours avec. Son prénom, aussi, venait naturellement. Elle releva la tête, vers le corps étalé un peu plus loin. Simon Baz avait lui aussi sombré dans l’inconscience avec une telle soudaineté qu’il avait basculé sur le côté et ressemblait maintenant à une poupée aux membres disloqués. Mais Jessica se rappelait. Elle se rappelait de lui, de sa voix et de ses plaisanteries. Des pancakes ensemble.
La lumière autour d’elle se dissipa petit à petit jusqu’à redonner à la planète sa luminosité d’origine. Rouge, violet, jaune et vert s’entrelaçaient dans le ciel, nébuleuses après nébuleuses, toutes les couleurs étaient là. Elle se rappelait vaguement de ce qui l’avait amenée ici, bien qu’elle ne sache pas où ils étaient exactement. Elle se souvenait avoir vu les étoiles au-dessus de sa tête alors que la vie s’écoulait d’elle. Elle se souvint plus que tout de la peur et du froid, puis de ce léger éclat qui l’avait attiré avant que tout ne devienne ténèbres.
Jessica baissa les yeux vers Ray qu’elle tenait toujours contre elle. Il lui était précieux – ça aussi, elle le savait, et les souvenirs continuaient d’affluer son cerveau en plein éveil. Elle repoussa une mèche de cheveux trempée de sang et de sueur et le redressa un peu plus contre elle.
« Ray… » souffla-t-elle dans le creux de son oreille – et elle aima le son de sa voix et la façon dont ce prénom si spécial semblait rouler sur sa langue. « Je l’ai vue. La Vie. Je l’ai vue… »
Et elle se rappela, vraiment. De tout. De sa vie, de ce qu’elle avait été avant de le rencontrer et ce qu’elle était en train de devenir avant de mourir – puis de tout ce qui était arrivé au milieu. Elle se souvint de toutes les émotions, tous les sentiments, surtout. L’avarice, la colère, l’espoir, l’amour, la compassion… la volonté, puis la peur. La peur, surtout. Son regard passa de Simon à Ray et son regard se voila.
« Ca va aller, » souffla-t-elle dans le silence pesant de la planète. Avait-elle toujours été comme ça ? Il n’y avait personne – aucun relief, rien. S’il y avait eu de la vie ici, cela semblait révolu depuis bien longtemps tant la planète elle-même semblait… morte. Comme si on l’avait vidée de son énergie. « Ca va aller, » répéta Jessica tout en bravant du regard les ténèbres autour d’elle.
Elle baissa les yeux vers sa main et le nouvel anneau qui s’y trouvait. Beaucoup de choses avaient changé, ceci dit, et elle n’était pas sûre de tout comprendre encore. Mais quelque chose lui dit que ça viendrait. Ca viendrait. Elle ferma les yeux et rassembla ses forces – ça aussi, elle s’en rappelait. De la lumière jaillit de son anneau. Tout n’avait pas changé. Elle était de retour.
La chambre d’hôpital était aussi blanche que toutes les chambres d’hôpital que Jessica avait pu visiter auparavant. Les rideaux, le plafond, l’encadrement du lit, même les draps. Il y avait du blanc partout où elle regardait. Elle trouvait, ici et là, quelques explosions rares de couleurs, et toutes ne l’enchantaient pas. Les nuances de jaunes et d’oranges du bouquet de tournesols et autres fleurs laissé par Patty étaient les plus douces à voir, mais il y avait le bleu, le vert mousse et même le jaune passé sur le visage de Ray aussi et ces couleurs-là n’avaient rien de doux.
Elle s’étira mollement – une cheville craqua, puis l’autre. Son dos, ses épaules et ses bras. L’anneau à sa main attira son regard. Vert émeraude, comme le trait qui défilait sur un des écrans branchés à Ray. Jessica détourna son regard et du blanc, encore plus de blanc, envahit son champ de vision. Elle esquissa un bref sourire et se rapprocha du lit avant de posa sa main sur celle de Ray.
« Vis, » souffla-t-elle, et sa voix lui sembla plus lourde, comme si quelqu’un d’autre parlait à travers elle. Quelque chose d’autre.
Elle esquissa un nouveau sourire et se pencha un peu plus pour déposer un doux baiser sur le dos de la main de Ray. Vert, bleu, jaune, ecchymoses sur hématomes. Elle ferma les yeux et laissa aller sa joue contre le lit. Le blanc de la chambre d’hôpital, aussi blanche que toutes les chambres d’hôpital qu’elle avait pu visiter flotta un instant derrière ses paupières closes.
« En plein jour ou dans la nuit noire, que l’âme de la vie s’élève à la gloire et que ceux qui apportent la nuit noire se prosternent devant les White Lanterns et leurs pouvoirs, » murmura-t-elle dans le silence de la chambre.
Elle serra la main de Ray dans la sienne encore plus fort. Elle se rappelait de tout.
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Life (Atom) Jeu 29 Aoû 2019 - 10:50
Vis. Un mot. Un murmure. Un souffle, de Jessica Cruz. Un souhait. Un vœu. Un ordre.
A Ray Palmer. A l’homme allongé dans le lit en face d’elle. A Atom, le Micro-Héros si souvent rabaissé et moqué ; mais qui a participé à réaliser l’impossible. Il l’a ramenée. Avec Simon Baz. Avec un Green Lantern têtu qu’il n’aimait pas – mais qui est devenu un ami cher et fidèle, depuis. Ils l’ont ramenée.
Et elle est là ; à ses côtés. Jessica Cruz. Jess’. Luciole. La femme qu’il aime. Celle pour qui il s’est brouillé avec ses proches. Celle pour qui il a ravagé l’Espace, et confronté une armée de Black Lanterns ; Jess’. Celle qu’il aime. Celle qui veille sur lui.
Celle qui, cependant, est malheureusement sollicitée, alors qu’elle serre la main de Ray et semble juste bien, là, avec lui.
« Madame Palm… oh, pardon. Mademoiselle Cruz ? »
Une voix un peu sèche se fait entendre ; derrière elle. Quelqu’un est là. Quelqu’un se présente à elle. Un peu durement.
« Je suis le Docteur Richard. Médecin de Monsieur Palmer. Mes excuses, mes assistants m’ont indiqué que vous étiez son épouse – une erreur. Pourriez-vous venir avec moi ? Je dois m’entretenir avec vous de l’état de Monsieur Palmer. »
Sa voix est sèche ; mais son regard est concentré. C’est une professionnelle, c’est tout. Qui attire Jessica ailleurs. Qui la pousse à sortir. Qui la pousse à lâcher Ray. Hélas.
Le Docteur Richard amène donc Jessica à l’extérieur, et parle ; longtemps. Ray Palmer va mieux. Ray Palmer a subi d’affreuses blessures, qui auraient dû le tuer – mais il vit. Et ce n’est pas du fait des médecins, mais d’une guérison inexpliquée ; presque miraculeuse. Les conséquences seront lourdes. Il aura du mal à activer ses pouvoirs, selon S.T.A.R. Labs. Il sera en peine de faire des mouvements. Mais il vivra. S’il se repose. Et s’il cesse de faire des cabrioles.
Le Docteur Richard esquisse un maigre sourire, puis laisse Jessica ; qui peut y retourner. Qui peut revenir dans la chambre. Pour découvrir que celle-ci est maintenant… vide.
Ray n’y est plus ; Ray est parti. En laissant un mot.
Citation :
Jessica, Je me suis réveillé quand tu partais ; ce n’était pas prévu, mais je mentirais en disant que ça ne me soulage pas. Je dois partir. Et je ne sais pas si j’aurais pu te le dire en face. Je t’aime. Je tiens à te le dire ; je t’aime. De tout mon cœur. J’espère que ce que j’ai fait te prouve l’ampleur de mes sentiments ; un peu arrogant, je considère encore que filer l’Univers pour te ramener est peu face à la force de ce que je ressens. Je t’aime. Je t’aime plus que tout. Mais j’ai besoin d’être seul. Tu n’as rien fait. Tu n’es responsable de rien. Cela vient de moi. Phrase stupide et clichée, mais vraie ; quelque chose s’est passé, dans l’Espace. Quelque chose m’a impacté. Je dois y réfléchir. Je dois… me reconstruire. Seul. Je t’aime, Jessica. Je ne cesserais jamais de t’aimer. Mais. Mais je pense que je ne suis pas fait pour toi ; pas assez bien pour toi. Je t’aime. Je veux ton bonheur. Et. Et bref. Je t’en parlerais. Si je trouve le courage. A bientôt. Luciole.
Il a fui ; Ray Palmer a fui. Directement. Sèchement. Lâchement. Il a fui. Et il s’en veut. Et il a honte. Et il culpabilise. Mais il sent que c’est la bonne décision ; il l’espère, en tout cas.
Car il se déteste, là. Il se hait de faire cela à Jessica. Il se hait de la faire souffrir – et il sait qu’elle souffre ; et qu’elle a besoin d’aide. C’est pour cela qu’il agit, alors. Qu’il s’arrête, en volant à petite taille, pour prendre son smartphone. Et envoyer un message. A Simon Baz.
Citation :
Simon, c’est Ray. Je suis réveillé. Mais j’ai quitté l’hôpital. J’ai laissé Jess’ seule. Avec un mot. Elle va aller mal. Elle va être triste. Va l’aider, s’il-te-plaît. Et ne m’appelle pas. Je n’arriverais pas à te répondre. Je l’aime. Tu sais que je l’aime. Mais. Mais on ne doit pas être ensemble. Tu. Tu te souviens de sa joie de voir Elena et Carter ? Les enfants du Futur ? Elle les adore. Elle les aime. Elle en est si fière. Elle les veut. Mais. Mais ils n’arriveront pas. Plus. Simon. Je. Quand j’ai utilisé l’énergie de l’anneau et ma lumière, j’ai. J’ai perdu. Je me suis irradié. Je suis devenu stérile. Je l’ai découvert avant toute la planète folle. Je suis stérile. Je ne pourrais pas lui donner ce qu’elle veut, ce qu’elle aime ; ce qu’elle attend. Je. Je ne suis pas assez, pour elle. Je ne peux pas. Je ne peux pas la forcer à vivre avec. Avec un semi-homme. Je ne veux pas qu’elle passe une vie malheureuse. Je l’aime. Mais je dois la laisser. Je dois réfléchir. Etre seul. Aide-la, Simon. Je t’en prie. Aide-la. S’il-te-plaît... mon ami.
Son smartphone tombe, quand il finit son message ; il se brise. Ray s’en fiche. Il pleure. Seul. A petite taille. Dans un coin. Seul, oui. Car il le veut. Car il se l’impose. Car il le doit.
Pour le bonheur de celle qu’il aime, Ray Palmer doit se condamner au malheur ; et ça le détruit. Ils ont réussi, oui. Ils l’ont ramenée. Ils ont accompli un miracle. Mais, hélas, il a perdu pour cela – il s’est damné. Et se condamne, maintenant, aux limbes et à la noirceur…