« Ecole Buissonnière. » ft. The Atom

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_____Le retour à la vie étudiante est beaucoup plus difficile que d’habitude. Même si l’adolescent avait aimé retrouver contacte avec sa famille et surtout avec son mentor, tout les soucis ne peuvent pas s’évaporer avec un petit détour à Gotham City, ça serait beaucoup trop simple. Un double du futur continuait à se balader dans la nature et il avait déjà montrer jusqu’où il était capable d’aller. Il était responsable de l’agression de sa petite amie, tortionnaire de trois pauvres enfants que l’adolescent avait cherché pendant plusieurs mois, sans oublier ce vieux Batman, un sujet sensible aux yeux de Bruce, il n’en avait malheureusement pas appris plus.

Difficile de se concentrer en cours lorsqu’il repensait à tout ce qui lui était arrivé. Sans compter le froid qu’avait laissé l’adolescent avec sa petite-amie en jouant les fantômes avec elle alors qu’elle souffrait autant que lui, voir plus. Il avait mal agi, il en avait pris conscience trop tard pour réparer les dommages collatéraux de ses actes.
Pourtant, le jeune justicier ne s’était pas laisser abattre. Ce n’est pas son père qui l’a poussé à reprendre les cours, il n’en avait pas eu besoin. Il l’avait prévu son départ la veille et avait prévenu Bruce. C’était la période des examens, il devait se montrer présent cette fois et ne pas rater une seconde fois.

L’adolescent avait passé plus de sept heures assis sur une chaise à essayer de faire travailler sa mémoire. Il avait rarement eu l’occasion de réviser durant son séjour à Gotham City. Même si le cœur y était, l’esprit était ailleurs. Ces examens ne lui ont pas poser énormément de soucis. Avec une bonne nuit de sommeil et deux ou trois révisions, il était parvenu à avoir de très bon résultats.
Mais même si ces notes lui permettaient d’être serein jusqu’aux prochains examens, le petit génie n’était pas d’humeur à faire la fête comme ses petits camarades. Il était rentré dans sa chambre d’étudiant. Pas d’animal de compagnie à l’horizon, Stephanie s’occupait de lui au manoir, même s’il n’avait pas vraiment de nouvelle d’elle depuis son retour à Ivy.

Il laissa échapper un soupir, l’impression d’être prisonnier entre ces quatre murs. C’était une superbe université, mais jouer les justiciers lui manquait et il la solitude le gagnait. Tim avait déjà branché la cafetière pour avaler une gorgée de café tout en activant son ordinateur. L’écran holographique montre immédiatement des recherches sur le voyageur temporel diabolique. Il ne peut le cacher, cette personne lui hantait l’esprit au point d’être le centre de son attention. Lorsque l’adolescent en prend conscience, il éteint son écran, fait retomber l’engin furieusement sur le lit en poussant un juron et avalant nerveusement une gorgée de caféine. Il le hait et il veut que cela cesse.

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Tim Drake est de retour dans sa chambre d’étudiant à Ivy Town.
Qu’il a régulièrement désertée, récemment ; qu’il retrouve afin de reprendre le cours de ses études qui, même s’il demeure fort efficace et fort doué dans ses examens malgré son manque d’assiduité, ne le passionnent plus.
Sa vie Héroïque le ronge, le hante. Les impératifs de Red Robin prennent le pas sur l’existence de Tim Drake – et il semble perdre pied.

Il s’emporte, même.
Il ferme et rejette son ordinateur. Se crispe. Soupire.
Grogne.
Et n’est pas loin de bouder.

« Hey. »

Ce qui ne manque pas d’être relevé.

« J’adore la maturité des réactions de la Batfamily. »

Et ce qui provoque une petite pique, lancée au cœur de sa chambre.
Sauf que Tim y est seul.
Sauf qu’il n’y a personne, ici, en dehors de lui.
En apparence.

« Je vais aussi adorer en parler à Bruce lors de notre prochaine sortie entre copains. »

Même si cela change. Même si quelque chose apparaît, soudain, au coin de son œil.
Une forme.
Qui grandit.

« Même s’il faut avouer… »

Et qui finit par prendre son allure définitive.
Une silhouette humaine.

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Celle d’Atom, le Micro-Héros.

« … que Bruce y vient rarement, évidemment. »

Qui est également Ray Palmer.
Professeur à l’Université d’Ivy Town ; et référent du jeune étudiant, qu’il visite et chez qui il reprend sa taille définitive.

« Bonjour, Tim. »

Le scientifique sourit – et laisse son regard glisser tout autour de lui.
Son sourire s’étend.

« Ha. »

Un léger ricanement s’échappe de sa gorge.

« J’allais dire que l’Université d’Ivy Town est ravie de retrouver enfin l’un de ses étudiants perdus, mais… »

Il refige son regard sur le visage du jeune homme.

« … je ne suis pas sûr que le sentiment soit partagé. »

Ray hausse les épaules, encore amusé, puis pose ses mains sur son masque ; il l’enlève, puis avise un bout de bureau un peu moins jonché d’objets. Il s’installe dessus, et croise les bras.

« Bon. C’est quoi le problème ? »

Son sourire se fait plus doux et sympathique.
Presque paternel.
Presque.
Palmer n’est pas Batman, et n’a jamais eu de Robins ; dieu l’en préserve.

« Je pourrais te virer de l’Université – mais nous y perdrions tous les deux.
Parle, petit. Je suis là pour aider. »

Et pour proposer quelque chose ; mais ils n’en sont pas encore là.
Tout dépendra de la réaction de Tim.

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_____Un intrus dans sa chambre, Red Robin se leva d’un bon et se retourna vivement, les poings serrés. Il était en position, prêt à se défendre face à une menace inconnue en une fraction de seconde. Cette voix lui parut pourtant familière mais il était difficile pour lui de baisser sa garde. Le professeur Ray Palmer était dans sa chambre depuis tout ce temps, c’était presque malsain quand il y pensait. Doucement, lorsqu’il fut persuadé de l’identité de l’inconnu, l’adolescent baissa doucement les poings avant de redresser légèrement sa colonne vertébrale pour laisser Ray faire le tour de la chambre. L’appartement était assez petit, cela ne lui prendrait pas trop de temps.

« Si c’est au sujet de mes absences accumulés, il est déjà au courant. » affirma l’adolescent avant de se rasseoir sur son lit juste après avoir attraper sa tasse de café. « Et je les ai toute justifiés en rentrant » Il baissa les yeux pour observer le sol. « Au moins, avec le chien, j’étais sûr que tu ne prendrais pas le risque d’espionner mes appartements. »

Des justifications d’absences qui n’étaient pas forcément vrai, mais qui était suffisamment crédible pour être valider. Être le fils adoptif d’un playboy milliardaire n’est pas de tout repos, même quand on est loin de chez soi. Le visage de l’adolescent demeurait fermé, difficile de savoir ce qu’il pouvait ressentir à ce moment précis. Il observa le professeur se promener qui semblait détecter un tourment chez le petit génie. Il faut dire que ce n’était pas dans ses habitudes de jeter des appareils électronique aussi couteux, même sur le matelas le plus confortable. La colère et la frustration s’était ressenti. Le jeune homme laissa échapper un soupir, il essayait de se montrer moins fermer émotionnellement avec les gens qui l’entouraient, quand tout allait mal. C’était difficile d’aller au sens opposé de sa nature. Tim se mordit les lèvres.

« Je suis venu ici après qu’un psychopathe de Gotham City est joué avec ma vie. » Il baissa légèrement les yeux en direction de la cicatrice en haut de son torse, un souvenir douloureux psychologiquement qui était encore difficile d’exprimer et qu’il préférait garder au fond de lui. « Je voulais être utile autrement qu’en tant que justicier… Je comptais abandonner définitivement Red Robin. C’est vrai que c’est difficile à croire… Mais les choses ont dérapé. Tout se passait bien les premiers mois, mais l’impensable est arrivé. Franchement, qui aurait pu penser croiser un jour son double venu du futur qui t’annonce l’apocalypse ? Il avait l’air honnête, mais il nous a manipulé et il s’est avéré toxique de jour en jour. Il a essayé de me tuer, plus d’une fois. »

Il avait besoin de faire une pause pour reprendre son souffle. Faire le résumé des neuf derniers mois était plus difficile que prévu. Il détourna légèrement le regard à la recherche des bons mots à mettre sur ses émotions, sur son ressenti, sur ce qu’il venait de parcourir.

« Il est revenu, Ray… Il avait disparu pendant les sept derniers mois et il est revenu. Il est responsable de l’agression de Stephanie, c’est lui qui a tout planifié… Il a séquestré et traumatisé des orphelins juste par sadisme. Quelque chose cloche… J’essayais juste de comprendre en analysant les images qu’avait récolté Bruce. Il ne voulait pas que je m’en mêle, mais je ne peux pas dormir sans comprendre ce qu’il s’est passé. »

Il avait emprunté les vidéos de l’affrontement entre Batman et BatTim lorsque Red Robin était en train de sauver la vie d’un des enfants. Juste avant de partir, il les avait récupérés sur le serveur des Batordinateur. Bruce n’allait surement pas apprécier mais l’adolescent encaissera. Il termina sa tasse de café et l’abandonna sur la table de chevet en laissant échapper un nouveau soupir.

« Ce n’est pas que je n’aime pas ce que je fais… mais je n’ai pas l’impression d’être utile ici. J’ai appris par moi-même et j’en ai davantage appris en construisant la nouvelle armure de Batman qu’en restant assis sur une chaise. Je ne… Je ne veux plus abandonner Red Robin mais j’ai pris conscience que c’était impossible pour moi de gérer cette vie d’étudiant et la vie de justicier… » Il haussa les épaules. « On va dire que, pour l’instant, je n’ai pas vraiment la tête dans les études. Je n’arrive pas à penser à autre chose que cette version démoniaque de moi… »

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Ray Palmer a lancé l’hameçon… et Tim Drake y a mordu.
A pleines dents.

Les mots, les aveux coulent depuis les lèvres de Red Robin. Il dit tout ; il se lance dans tous les sujets, et dit tout.
Pour être honnête, Atom doit réprimer difficilement un sourire devant le flux de paroles du jeune homme – mais le petit rire qui voulait s’échapper de lui s’évapore définitivement, quand il comprend l’ampleur des difficultés. L’intensité des drames auxquels le jeune homme a été malheureusement confrontés.
Et auxquels il a survécu, surtout.

« Je vois. »

Le scientifique garde les bras croisés – comme ils l’ont été durant tout le discours, toute la démonstration de Red Robin. Tout juste a-t-il acquiescé régulièrement, afin d’acter sa compréhension des principes et pour encourager son interlocuteur à continuer.
Même si c’est à son tort, maintenant, de se lancer.

« J’ai… une question, cependant. »

Il prend une grande inspiration, et fige son regard dans les yeux de Tim.
Evidemment marqué par tout cela.

« L’inclination au drame est un critère de recrutement, pour devenir Robin, ou c’est une compétence que Bruce vous fait acquérir ? »

Atom ne peut retenir un gloussement, qui devient rapidement un ricanement ; un peu cruel.
Mais tellement réjouissant.

« Pardon, pardon. »

Il se retient, cependant, et lève la main en détournant le regard.

« Je… suis sincèrement désolé pour toi, Timothy, et je compatis amplement. Mais… bordel, faut avouer que les proches de Bruce subissent régulièrement des horreurs. Comme nous tous, hein. »

Lui-même a récemment été victime d’un complot temporel par Chronos, qui a voulu anéantir toute trace de Ray Palmer. Alors que, bien des années plus tôt, Atom ait dû abandonner une existence rêvée sur la Terre-51 pour revenir sauver la Terre-Prime ; sacrifiant au passage son paradis pour un monde qui ne lui apporte que de la peine.

« Mais… vous prenez toujours du rab’, on dirait. »

Il plaisante ; comme les policiers plaisantent sur leurs affaires, comme les pompiers lancent des blagues de pyromane.
Pour ne pas craquer. Pour tenir.
Mentalement, surtout.

« Bref. Je comprends. »

Ray se redresse, et prend une grande inspiration.

« T’as pas la tête aux études, et je le comprends ; tout le monde le comprendrait. »

Il glisse dans la chambre d’étudiant, et s’approche de la fenêtre.
Il laisse son regard dériver dessus, avant de pousser un profond soupir.

« Sauf l’Université d’Ivy Town. »

Sa voix se fait soudain plus froide, plus dure.

« Qui est une entité par principe inhumaine – et qui a un trop grand niveau d’exigence pour supporter de telles absences. De telles errances. »

Il secoue la tête, et enchaîne.

« Je t’aime bien, Timothy ; vraiment. T’es un bon Héros, t’es un bon gamin, et t’as pas de chance… je compatis, et je respecte ta volonté de t’en sortir. Mais tu l’as dit toi-même.
Tu n’as pas la tête à tes études.
Or, l’Université d’Ivy Town est une structure d’excellence ; les meilleurs cours, pour les meilleurs élèves. J’ai conscience de ton potentiel, je sais ce que tu peux faire – mais tu dois travailler. Il te faut travailler, ici, pour garder ta place. »

Lentement, Palmer se tourne vers Tim.
Son regard est triste, mais déterminé.

« Et tu ne peux pas ; tu ne peux pas, maintenant.
La suite est dure, mais incontournable. »

Il ferme les yeux, un instant ; puis les rouvre, et enchaîne.
Comme un sparadrap qu’on enlève.

« Tu es exclu de l’Université d’Ivy Town.
A effet immédiat. »

La mesure est dure ; mais elle est irrémédiable.
Le Micro-Héros se tait, alors. Il attend.
Une réponse. Une réaction.
Pour voir ; pour voir de quel bois est fait Tim Drake. Pour voir, surtout, s’il est digne de bénéficier de l’autre versant du discours de Ray – pour voir si, après l’exclusion, il peut bénéficier du recrutement !

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_____L’adolescent jouait carte sur table avec son professeur. Il n’était plus question de le laisser tourner autour du pot jusqu’à obtenir un semblant de réponse. Tim avait l’habitude de rester fermer émotionnellement, tout comme son mentor. Derrière un sourire se cachait un adolescent bien triste, tiraillé psychologiquement. Il leva les yeux vers son professeur, ses doigts jouaient avec sa tasse vide. Il jeta un rapide coup d’œil sur sa cafetière, il restait un fond, assez pour une deuxième portion. L’adolescent se leva de son siège pour aller se recharger.

Le professeur Ray semblait d’humeur blagueur avec une préférence pour l’humour noir. L’adolescent ne semblait pas mal prendre les quelques remarques de son interlocuteur. Avec du recul, il est vrai que la famille de la chauve-souris avait tendance à accumuler les mauvaises aventures et les tragédies, surtout Red Robin depuis ces derniers mois. Il vida le contenu de la cafetière dans sa tasse et laissa échapper un sourire et souffla du nez.

« Oh, va te faire voir. » rétorqua l’adolescent avec un léger sourire au coin et un petit coup de coude au niveau de l’avant-bras. Un ange passa et son sourire finit par disparaître doucement. Il baissa les yeux en direction de sa boisson chaude, observant son reflex. « Ouais, en ce moment, je les accumule… »

Il s’installa de nouveau au même endroit, laissant Ray s’exprimer au sujet de l’adolescent et de son investissement à l’université. Il ne pouvait pas mentir, il n’avait pas réussi à tourner le dos à Gotham City, encore moins avec Red Robin. Il avait pris goût à jouer les justiciers et il ne s’était pas entraîné toute ses années pour laisser tout tomber du jour au lendemain. C’était difficile de faire une croix sur une partie de sa vie, même si c’est ce qu’aurait voulu son père biologique.

« Mais tu sais ce qui nous fait tenir ? » rétorqua le jeune homme en essayant de retrouver ce sourire qu’il avait perdu, mais cela semblait beaucoup plus difficile maintenant. « Le café. »

Atom ne passa pas par quatre chemins pour avouer à l’adolescent qu’il était renvoyé de l’université pendant que l’adolescent avalait une gorgée. Tim manqua de recracher sa boisson chaude. Il ne s’attendait pas réellement à une extrémité pareille. Son visage se ferma, il ne dégageait plus aucune émotion après avoir recraché son café. Machinalement, il retrouva sa carapace digne d’un élève de la chauve-souris. Dans sa tête, tout semblait désordonnée et les émotions fusent. Il essayait de ne rien faire paraître, mais c’était difficile.

« Non, c’est faux… » affirma l’adolescent en fronçant les sourcils, sa voix était devenue froide. « Tu n’es pas assez gradé pour te permettre de renvoyer un élève comme ça. » Un ange passa. « T’essayes de faire quoi au juste ? Me rabaisser davantage ? J’ai justifié toute mes absences, mes résultats sont bons. Alors c’est quoi le problème ?! »

L’adolescent repensait à ce moment avec son père biologique, quand il avait peur pour son fils, quand il essayait de l’éloigner le plus loin possible de Bruce Wayne. Il avait conscience des capacités de son fils, il savait qu’il pouvait faire de grande chose mais qu’il risquait sa vie en essayant d’arrêter des malades mentaux ou des criminels de bas étages. D’un côté, il tenait à la vie de son fils et de l’autre, il était conscient du potentiel de son enfant. En apprenant cela, il aurait été déçu. Le jeune homme secoua sa tête pour chasser ses pensées et le visage de son père au visage décomposé par la déception.
Quelques secondes passèrent, le jeune étudiant essayait de chasser cette colère qui naissait. Tout est si soudain et il se refuse de voir Ray Palmer lui imposer un choix aussi important dans sa vie. Même si le choix est difficile, l’adolescent veut être maître de son destin. Il avala une grande quantité d’oxygène pour faire redescendre la pression et arborer une voix beaucoup plus douce.

« Tu veux peut-être m’aider avec cette histoire d’expulsion, mais je veux être le seul à décider ce que je veux faire de ma vie. Toi, Bruce, cette version démoniaque de moi… Je ne veux pas qu’on contrôle ma vie, je veux décider seul. » confirma l’adolescent en levant les yeux vers Atom, un regard plein de détermination.

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Quelques mots agréables sont échangés entre Tim Drake et Ray Palmer ; quelques plaisanteries, qui font sourire les deux Héros. Qui en rient, même.
Mais cela ne dure pas.

Car le scientifique aborde directement un sujet terrible – et annonce, sans aucun gant, le renvoi de son interlocuteur de l’Université d’Ivy Town. Ça fait mal. Ça fait même très mal.
Ça justifie, évidemment, la réaction brutale du jeune homme – qui a failli s’étouffer, et revient violemment à la charge. En déniant le droit d’Atom d’agir ainsi, et en évoquant ensuite sa volonté farouche de déterminer sa propre voie.
Ce qui est noble.

« Je te l’ai dit, Timothy. Je t’aime bien. »

Le Micro-Héros est tourné contre la vitre, vers la fenêtre ; il fixe entièrement son attention dessus.

« Tu es gentil. »

Sa voix est calme, posée.
Mais sèche.

« Mais tu ignores clairement le fonctionnement de l’Université d’Ivy Town. Ce qui acte clairement que ta place n’est plus ici. »

Lentement, Ray se tourne vers le jeune homme.
Son regard est froid ; terrible.

« Reprenons ; je suis Ray Palmer, oui. Je suis Atom.
Mais, avant tout, je suis le professeur Raymond Palmer. Directeur de thèse. Directeur d’études. Directeur de diplômes.
Adjoint du Doyen de l’Université d’Ivy Town.
Et j’ai été mandaté, très officiellement, par ce même Doyen pour t’informer de ton renvoi. »

Ce qui est vrai.
Ce qui est terrible et brutal – mais vrai.

« Trop d’absences. Trop d’irrégularités.
L’Université d’Ivy Town forme les plus grands esprits de demain, Timothy ; s’ils sont présents. »

Ray soupire, et se décrispe légèrement ; il s’avance, de quelques pas, en secouant la tête.

« C’est… ça ne me fait pas plaisir, Timothy. Mais l’Université est stricte, et je n’ai rien pu faire. »

Il s’arrête devant le jeune homme, et pose une main douce et amicale sur son épaule.

« Hey. »

Un léger sourire glisse sur son visage.

« C’est pas grave. »

Il tapote même l’épaule du jeune Héros.

« Tu aurais sûrement été Major de promotion ici, si tu n’avais pas été Red Robin ; et si tu ne l’étais pas, des centaines de personnes seraient mortes, maintenant.
Ne regrette pas. Ne t’en veux pas. La vie est faite de choix – et de portes.
Certaines se ferment. »

De sa main libre, Palmer plonge sa main dans son dos, et récupère quelque chose dans sa ceinture ; quelque chose de minuscule, qu’il fait grandir.

« Et certaines… »

Et qu’il finit par tendre à Tim.

« … s’ouvrent. »

Le jeune homme découvre ce que Ray lui tend.
Un objet.

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Un t-shirt.
Avec un logo fort surprenant.

« L’Université d’Ivy Town t’a renvoyé ; soit.
Mais Palmer Technologies, un think-tank qui vient de naître et qui entend permettre aux plus grands esprits de ce siècle de disposer des moyens financiers et humains pour repousser les limites de la Science, sans blocage politique… et bien, Palmer Technologies te propose d’intégrer son Académie de la Science.
Qu’en penses-tu ? »

Palmer recule et glousse, en croisant les bras ; il attend.
Il attend la réaction de Tim.
Fort amusé du tour qu’il tend au jeune homme, il doit bien l’avouer !

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_____Tim était parvenu a canalisé sa colère, mais la deception était grande. Il ne pouvait chaser de son esprit cette vision d’un père biologique déçu de son fils. Il avait déjà vu ce visage, une fois, lorsqu’il a appris que sa progéniture lui mentait depuis plusieurs années sur sa vie secrète, la vie de justicier. Mais ce visage montrait surtout la crainte de savoir son enfant se mettre en danger chaque soir et prendre le risque de finir comme son prédécesseur.
L’adolescent était dans le déni, affirmant que ce n’était qu’un stratagème pour le faire réagir. Effectivement, son plan avait fonctionné mais le professeur ne semblait pas d’humeur stratège. Le petit génie était resté à sa place après avoir éloigner sa tasse de café qui semblait désormais la dégouter. Il leva les yeux en direction de son interlocuteur qui lui tournait le dos. Il essayait de trouver tout les tics, tout ce qui pouvait prouver que tout cela n’était qu’une vaste blague. Au fil des phrases, il ne trouva rien, serra les dents. Frustré, il finit par comprendre que c’était la vérité.

Tim Wayne avait été jugé trop absent, trop instable. Même si tout ces départs avaient été justifié, la réputation de l’Université passait avant tout. Malgré la réputation de la famille Wayne dans le pays, l’adolescent était probablement vu comme un enfant égoïste profitant de la richesse de son père adoptif pour faire ce que bon lui semble. Des voix, des rumeurs qui faisaient passer l’adolescent pour la pire des personnes.
Il avait échoué et l’echec était difficile à concevoir chez le jeune garçon. Petit génie depuis son plus jeune âge, il n’avait jamais laissé la moindre place à l’échec. Ce sentiment et cet égo s’était renforcé lorsqu’il est devenu l’acolyte du Chevalier Noir. Aujourd’hui, il se rend compte qu’il a échoué, qu’il a été complètement dépassé par cette école et son système stricte.

« J’ai… J’ai échoué. » murmura l’adolescent en posant la paume de sa main sur le haut de son front, se massant désespérément le crâne pour essayer d’avaler cet échec difficile.

Ray se rapprocha de l’adolescent pour tapoter une main sur l’une de ses épaules. Le geste, bien qu’amical, ne parvient pas à faire réagir Tim qui essaye de contrôler ces émotions derrière un visage vidé. Son ancien professeur essayait tant bien que mal de rassurer le jeune homme, mais il ne réagissait toujours pas. Bon sang, qu’allait dire Bruce à ce sujet ? Est-ce qu’il arrivera à le mettre au courant avant qu’on ne le prévienne ?
La dernière phrase d’Atom attira son attention et lorsqu’il pivota la tête vers lui, il se retrouva avec un t-shirt entre les mains. Il fronça les sourcils avant de déplier le vêtement et observer le logo de plus près. L’adolescent ne mit quelques secondes pour comprendre ce que sous-entendait Ray. Il se leva de sa chaise, observa rapidement son interlocuteur ne sachant s’il devait le prendre dans ces bras ou l’étrangler. C’était ça, c’était exactement ça, ce qu’il cherchait vraiment. Il resta muet pendant plus d’une trentaine de secondes avant de lever les yeux vers son professeur.

« Je… C’est… Je déteste les ascenseurs émotionnelles. » affirma Tim avant de laisser enfin échapper un sourire plus grand. « Je ne sais pas quoi dire… C’est ce que j’ai toujours rêvé… »

Il n’aura plus la pression des examens, un financement illimité, crée sans limite et sans contrainte. Il allait vivre un rêve éveillé mais quelque chose lui fit perdre rapidement son sourire, Bruce. Il avait eu une conversation avec ce dernier quelques jours auparavant. Ensemble, ils avaient construit une armure encore plus résistante au coup. Batman est immortel mais Bruce Wayne vieillit et l’adolescent en a tristement prit conscience. En acceptant ce travail, il craignait de ne plus pouvoir venir en aide à son père adoptif. Il représentait beaucoup pour lui et son cœur semblait partagé entre lui et son désir d’avancer dans la vie et de faire quelque chose d’autre que de risquer sa vie la nuit, quelque chose de vraiment utile. Il baissa légèrement la tête.

« Je ne sais pas… Ray. C’est une offre que je ne veux pas refuser mais je ne peux pas… Bruce, il… Il n’est plus comme avant, je m’inquiète pour lui. Je sais que mes frères sauront gérer la situation et lui venir en aide en cas de besoin, mais je ne peux pas me permettre de tout leur laisser sur leurs épaules par simple égoïsme. J’ai peur de l’abandonner, avec tout ce que j’ai vu à Gotham City ces derniers jours… Si je rejoins l’équipe, je finirai par faire exactement la même connerie qu’à Ivy… Tu en as conscience ? »

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Ray Palmer est dur avec Tim Drake, il le sait.
Et il l’assume.

Même s’il apprécie énormément le jeune homme, même s’il estime grandement ses capacités, même s’il est persuadé qu’il deviendra un grand acteur de la Science et même de la communauté Héroïque… le scientifique est plus dur que Bruce, il le sait.
Il l’assume aussi.
Atom n’a jamais eu d’assistant – et il sait pourquoi. Il comprend les raisons qui ont poussé Bruce, Oliver, Diana, Arthur et quelques autres à en avoir, mais… non. Pas pour lui.
Il ne peut pas ; il ne peut pas les gérer.
En tout cas, pas sans les traumatiser.

« Bruce m’a en effet dit que tu n’aimais pas les ascenseurs émotionnels, et que je devais éviter. »

Sa voix est douce.
Mais un sourire mauvais glisse sur ses lèvres.

« C’est bien pour cela que je l’ai fait. »

Le Micro-Héros lâche l’épaule de Tim, et recule.
Avant de retrouver le bureau du jeune homme, pour rassoir ses fesses dessus.

« Et j’ai conscience aussi que tu pourrais commettre les mêmes erreurs qu’à l’Université, si tu rejoignais Palmer Technologies.
Mais je crois que toi, tu n’as pas conscience de certaines choses, aussi. »

Un ricanement s’échappe de sa gorge.
Il n’est pas franchement sympathique.

« Ce n’est pas une équipe, déjà. C’est un think-tank. Une structure. Une organisation. Une plateforme d’échanges et de découvertes.
Ce n’est pas une équipe ; c’est un job, et une forme d’internat. »

Il soupire, et enchaîne ; calme et serein.
Professoral, clairement.

« Ensuite… écoute, je sais très bien que tu crains de refaire la même erreur, mais… t’es pas con, non ? »

La pique est dure, il le sait ; mais elle est nécessaire.

« T’es jeune, et tu fais des conneries, mais t’es pas con non plus. Le simple fait que tu te demandes si tu peux refaire ça, ça implique que tu peux faire attention à ce que ça n’arrive pas. »

Il sourit, légèrement, et enchaîne.

« Et après… ouais, Bruce vieillit ; et si vous vous en rendez enfin compte, c’est que ça doit être sévère. Mais c’est comme ça. Les gens vieillissent, et faut les aider. Même ceux qu’on pensait invincibles.
Sauf que personne ne peut et ne doit entièrement se sacrifier pour un autre ; même un mentor, un professeur, une idole. Même un père. »

Ray garde le silence un instant, pour que Tim en prenne conscience.
Puis reprend.

« Et… excuse-moi, mais tu vis dans une grotte ?
Je te propose d’intégrer une Académie de la Science, qui doit repousser les limites pour rendre la science-fiction réalisable.
A quel moment tu t’es dit qu’on n’aurait pas un téléporteur ? »

Un gloussement accompagne ses paroles.

« On en a un ! Et un des meilleurs. »

Il se redresse, et s’avance vers Tim ; puis lui tend la main.

« Et t’as oublié une dernière chose ; je suis Ray Palmer.
Je ne suis pas ton mentor. Je ne suis pas ton idole, je le sais. Je ne suis pas ton père.
Je suis ton professeur, là.
Et je serai ton directeur, à Palmer Technologies. Pas ton copain. Pas ton leader. Pas ton chef.
Ton directeur. Dans le cadre d’une structure professionnelle, souple mais cadrée. On rigolera, hein ; je ne suis pas un monstre. Mais c’est sérieux.
Je te propose de changer le monde, Timothy. Je te propose d’intégrer l’Académie de la Super-Science.
Que réponds-tu ? »

Palmer en fait un peu trop, il le sait ; mais il se dit que Tim en a besoin.
Et il ne peut cacher que ça lui fait plaisir, de le brusquer un peu !

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_____Même si l’adolescent en rêvait, il y avait toujours l’image de son père adoptif vieillissant qui revenait lorsqu’il avait des pensées qu’il pouvait juger un peu égoïste. Ce que Ray ignorait, c’est que son ancien élève était probablement parvenu à se mettre sa petite amie à dos en coupant toute communication avec cette dernière depuis plusieurs semaines. En apprenant l’auteur de son agression, le jeune homme a paniqué et a pensé que c’était le mieux pour protéger sa bien-aimée de lui et de tout ce qu’il deviendra par la suite. Ces yeux étaient restés figés sur le logo du t-shirt, comme hypnotisé. Inutile d’aller plus loin pour comprendre que l’adolescent n’avait qu’une envie, l’enfiler, tout plaquer pour suivre cette voix.
Pendant ce temps, Atom était en train de faire comprendre à l’adolescent qu’il avait fait exprès de le tourmenter et qu’il ne semblait pas le regretter le moins du monde. Si Tim ne disposait d’aucun self-control, il aurait déjà sauté au cou de son professeur pour essayer de l’étrangler mais il demeurait immobile sur ses deux jambes.

Le professeur essayait de faire comprendre à Tim qu’il ne reproduirait pas les mêmes erreurs car il avait conscience qu’il n’avait pas agit comme il le fallait à Ivy Université. L’adolescent laissa échapper une légère grimace de remord, toujours accabler par l’échec, même si ce qui se trouvait devant lui était mille fois mieux. Difficile pour un élève du Chevalier Noir de ravaler sa fierté. Il finit par poser le t-shrt sur ces genoux avant de lever les yeux en direction d’Atom qui s’était installé sur le bureau dont le rangement pouvait s’avérer douteux, comme le reste de l’appartement. Au moins, aucun canidé ne s’était permit de se soulager dans cette chambre étudiante depuis plusieurs semaines, voir des mois.

« Pour répondre à ta question… » commença l’adolescent avec un léger sourire aux lèvres. « Oui, je vis dans une grotte rempli de chauve-souris et j’y passe même la plupart de mes nuits. Quel est le problème ? »

Il est vrai que ces derniers jours, Timothy avait passé le plus clair de son temps à travailler sur la tenue de son père adoptif. Il avait surtout peaufiné les détails pour limiter les faiblesses de l’armure et en faisant en sorte qu’elles soient le moins visible possible. Il aimait cette grotte, c’est là où il laissait parler sa créativité et son savoir-faire. Maintenant, il aurait une seconde maison, un second toit où il pourrait réaliser l’impossible.
Il semblait plutôt soulager d’avoir le moyen de venir à Gotham à n’importe quel moment. Il avait perdu l’habitude des téléporteurs, il faut dire que le dernier voyage qu’il avait utilisé avec ce genre de machine avait faillit lui faire recracher son petit-déjeuner. L’adolescent avait donc toujours privilégier les voyages en avion pour rentrer à la maison, merci l’argent de Papa. Cela lui évitait les haut-le-cœur et les nausées à l’arrivée. Mais si son père est en danger, il n’hésitera pas à l’emprunter.

« Je meurs d’envie de travailler pour toi, Ray. » affirma Tim en guise de réponse avec un sourire jusqu’aux oreilles. « J’accepte ton offre. »

Il était encore plus difficile de refuser cette offre après qu’Atom est balancé les derniers arguments pour laisser le doute quitter l’esprit de Red Robin. Il reporta machinalement son attention sur le tee-shirt posé sur ces genoux. Il allait probablement disposer de quelques jours pour libérer la chambre. Il tourna son regard vers le professeur, avait-il réellement un plan d’hébergement pour l’adolescent ? Il en doute.

« Je suppose que je vais devoir quitter l’université rapidement. » lança l’adolescent avant d’observer les alentours, apercevant une chaussette par terre et essayant de trouver sa sœur jumelle en balayant la chambre du regard. « Il va falloir que je fasse les yeux doux à Bruce pour qu’il m’avance un peu d’argent, les loyers à Ivy ne sont pas donner. » Il leva les yeux vers Atom et laissa afficher un fin sourire sadique. « Tu n’aimerais quand même pas recevoir un adolescent avec un petit canidé trop énergique dans tes locaux ? »

Il savait que Ray n’était pas un grand fan de son animal de compagnie. Vu que ce dernier s’était bien amusé avec les émotions de Timothy, ce dernier n’allait pas s’en priver pour rappeler à son ancien professeur qu’il avait une arme contre lui et qu’il savait s’en servir. Il baissa de nouveau la tête, il réfléchissait de nouveau, il ne cessait de penser à Stephanie. Est-ce qu’elle daignera lui parler à nouveau s’il faisait le premier pas ? Est-ce qu’elle voudra vivre avec un homme qui avait pris les mauvaises décisions pour la protéger ? Ce sont des questions à laquelle il est difficile de répondre tant qu’il n’aura pas fait le premier pas.

« Il me faudra un petit appartement, pour le chien… Peut-être Stephanie si elle n’a pas décider de rompre avec moi. » son sourire devient triste. Stupide, il a été complètement stupide et il le sait. « J’ai encore quelques affaires à régler… Avec ma famille. »

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Ray Palmer reste silencieux, après son discours puissant et musclé ; il a été loin, il le sait.
Il le fallait.
Il ne regrette pas ses mots. Il ne regrette pas les coups portés mentalement à Tim Drake ; il le fallait. Et ça ira mieux, après.

« Ha. »

Comme en témoigne la pique, la pointe d’humour que le jeune homme arrive à sortir – ose sortir.
Ce qui acte déjà d’une reprise que le scientifique appelle sincèrement de ses vœux.

« Je vois. »

Il hoche la tête, et sourit.

« Vous avez vraiment des goûts pourris, alors. »

Un ricanement sec s’échappe de sa gorge.

« Déjà que les capes, hein… mais si en plus vous aimez vivre sous terre avec des bêtes… ouais, vous êtes tarés. »

Mais la pique est douce, et le ton employé le confirme.
D’autant que Palmer sourit sincèrement, ensuite, quand Tim répond enfin à sa proposition ; il accepte.

« A la bonne heure ! »

Il se redresse et tape dans ses mains.

« J’en suis ravi. Vraiment.
Mais oui… tu vas devoir quitter l’Université. Nous sommes… jeudi. »

Ray regarde sa montre, intégré discrètement dans son costume, et hoche la tête.

« Tu as jusqu’à lundi, huit heures. »

Son regard glisse autour de lui, sur la chambre ; sur son état.
Il grimace, puis soupire.

« Tu devras commencer rapidement. T’as du taff’. »

Même si son attention revient rapidement sur Tim, quand ce dernier évoque son besoin de trouver un logement – avec les impératifs de loyers, de garde canine, mais aussi de renouer des liens avec sa compagne.

« Ha. »

Palmer glousse, en s’approchant du jeune homme.

« T’es mignon. »

Il pose la main sur son épaule, et claque amicalement dessus.

« Mais t’es un peu con. »

Et il ricane, avant d’enchaîner rapidement.

« Tu intègres l’Académie de Super-Science de Palmer Technologies, petit.
Nous avons un bâtiment au centre-ville d’Ivy Town, avec une quinzaine d’étages. Avec des salles, des pièces, des laboratoires… et des logements.
C’est un campus. Une zone de travail. Tu vas venir y travailler, et tu y seras logé gratuitement, voyons ! »

Atom rit, puis esquisse un sourire mauvais.

« Et emmène le chien… on a toujours besoin de cobayes. »

Il reste silencieux un instant, pour faire croire à son sérieux ; puis lance un clin d’œil, pour confirmer sa légèreté.
Bien que son visage reprenne un air plus calme, quand l’autre sujet est abordé.

« Stephanie, ouais. Stephanie Brown.
Elle est bien. Et il te faudra gérer avec elle – il ne faut jamais créer de la distance avec ceux qu’on aime. Jamais. »

Doux paradoxe que de voir Ray Palmer dire cela, alors qu’il met cette fameuse distance avec Jessica Cruz depuis leur retour de l’Espace.
Mais les Héros eux-mêmes ont leurs défauts.

« D’autant… d’autant que je veux que les académiciens aient une bonne entente. Arrange-toi avec elle – mais je veux qu’il n’y ait aucun trouble entre vous.
Oh, j’t’ai pas dit ? Elle est invitée aussi. Elle sera étudiante et participante, comme toi. »

Le scientifique recule, et laisse Tim encaisser ; ça fait beaucoup, et il le présente durement.
Et il ne peut cacher qu’il aime bien le maltraiter !

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_____L’adolescent observa de nouveau sa chambre. Il n’était pas un as du rangement et il ne pouvait pas le cacher, prit la main dans le sac. Il se frotta nerveusement l’arrière de son crâne avec un sourire gêné. Tim laissa échapper un rire tout aussi nerveux. Ray n’hésitait pas à faire quelques remarques sur les goûts du petit génie, lui qui aimait vivre dans une grotte. Une fois avoir passé l’entièreté de son adolescence à jouer les justicier, il était bien le dernier à trouver cela choquant. Il haussa simplement les épaules avec une légère grimace sur ses lèvres.

« De ta part, je prends cela comme un compliment. » rétorqua l’adolescent en hésitant pas à renvoyer la balle à son ancien professeur, désormais exclu de l’université. C’était encore difficile à avaler mais il essayait de tourner la page et de passer à autre chose. « Je vais peut-être avoir besoin du téléporteur pour débarrasser mes slips et mes cartons. »

Bien évidemment, l’ancien étudiant n’était pas sérieux mais il perdit machinalement son sourire lorsqu’Atom fit mention du canidé, affirmant qu’il ferait un excellent cobaye. Il plaisantait, bien sûr mais Tim ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer la réaction de Stephanie si on osait faire du mal à cette petite boule de poil qu’elle avait adopté pour remonter le moral de Red Robin. Il secoua la tête en laissant échapper un nouveau rire s’échappa des lèvres du garçon.

« Essaye, juste essaye de faire ça devant Stephanie, tu n’es pas prêt. » affirma l’adolescent en continuant de sourire. « Il ne vaut mieux pas l’énerver. »

Puis Ray fait mention de cette dernière et le cœur de l’adolescent s’arrêta pendant une fraction de seconde. Bien sûr, l’ancien professeur n’est pas au courant des actes de Tim et il serait complètement déçu du comportement de ce dernier tout comme il l’était. Il se rongea les ongles à ce moment-là, surtout quand Ray fait mention de la bonne entente qu’il souhaitait au sein de l’équipe. Immédiatement, l’adolescent n’arrivait plus à cacher sa nervosité et ces émotions, il serrait les dents, il se mordait les lèvres. Rien que le prénom de sa petite amie suffisait à lui envoyer un élan de culpabilité directement dans la face du jeune intello. Il se massa le haut du crâne.

« Justement Ray, avec Stephanie… C’est compliqué. J’ai commis des erreurs et je sais qu’elle m’en voudra longtemps pour avoir agi comme un con. » Il détourna machinalement le regard, il n’avait pas réellement envie d’aborder le sujet avec lui. « J’ai pris les mauvaises décisions au mauvais moment. Je doute qu’elle est envie de vivre dans le même bâtiment que moi, actuellement. » Il essayait de ramener un peu d’humour pour faire disparaître la culpabilité. « Sauf si le chien est là. »

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Ray Palmer reste silencieux durant toutes les réactions et réponses de Tim Drake.
Il hoche souvent la tête.
Il se permet même de sourire, aux piques et blagues du jeune homme ; qu’il apprécie d’entendre au vu de la situation. Qui est véritablement difficile pour Red Robin, après son exclusion et sa chute – il est alors bienheureux que le jeune Héros puisse encore plaisanter.
Même si tous les sujets ne le méritent pas.

« Je vois. »

Il acquiesce, lentement ; il comprend.
La situation est tendue – et il voit pourquoi. Il devine pourquoi.
Il a l’habitude, en fait, de ce genre de moments. Il a vécu avec plusieurs femmes… et ça ne s’est franchement jamais bien passé.

« Le chien… on verra. »

Un sourire las glisse sur son visage.

« Mais Stephanie… tu dois régler ça. »

Ray est en face du jeune homme ; il sourit.
Tristement.
Il ne sait pas quoi faire. Il n’a pas l’habitude, de ça ; il n’a pas l’habitude de gérer les sentiments d’autrui, et surtout les plus jeunes. Il ne sait pas faire.
Ce n’est pas pour rien qu’il n’a jamais eu d’assistants, clairement. Mais… ce n’est pas pour autant qu’il ne doit rien faire.

« Hey. »

Son sourire s’étire, et se fait un peu plus tendre.

« C’est… difficile. »

Il ne sait pas faire, non.
Mais il essaye ; et il veut vraiment essayer.

« On fait tous des erreurs ; toujours. Surtout nous, les mecs.
Mais on est comme ça. Et elles… elles le savent.
Elles nous pardonnent. Elles nous acceptent, et nous pardonnent – parce qu’elles savent. On est un peu cons. On est un peu bêtes. Mais on est mignons.
Surtout toi. »

Petit clin d’œil humoristique.

« Mais… elles pardonnent, Timothy. Elles pardonnent, car on en vaut la peine.
Mais… elles pardonnent seulement si on le demande. Si on fait l’effort.
Si on se souvient qu’elles sont meilleures que nous, et qu’on doit faire l’effort pour être à la hauteur. »

Un éclair triste passe soudain dans ses yeux, alors qu’ils se perdent dans une rêverie mémorielle.

« J’ai… j’ai pas toujours fait ça. Je l’ai regretté. »

Il soupire.
Jean Loring l’a trompé, et est devenue folle ; mais elle l’a trompé car il l’a délaissée, aussi.
Et Jessica… il la délaisse, aussi. Il la fuit. Pour son propre bien, pense-t-il.
Même s’il commence à en douter, au fil de cette discussion.

« Fais pas ça, non plus. »

Ray se reprend, et fige son attention sur Tim.
En souriant lentement.

« Reprends-toi. Retrouve-la. Excuse-toi.
Redeviens le type qui lui a plu. Et essaye de l’être le plus souvent possible. »

Il s’avance, à nouveau ; un peu maladroit.
Mais il pose sa main sur l’épaule de Tim, en souriant timidement.

« Je sais que tu peux faire ça ; parce que ce type qui lui a plu, là, je le connais bien. Tu l’as été souvent.
Et… et il est assez formidable, ce type-là. Et c’est lui que je recrute dans l’Académie.
Et c’est lui que je crois voir, là, devant moi. »

Ray Palmer essaye ; il a conscience d’être maladroit, mais…
Bon. Il essaye.
Même s’il ne sait pas comment en finir, maintenant.

« Bon. »

Et, gêné, il détourne le regard et remonte son masque sur son visage.

« Je… j’vais te laisser. T’auras sur ton adresse mail perso’ le lieu du rendez-vous pour l’Académie. Au cœur d’Ivy Town. »

Il sourit, et glousse.

« Sois à l’heure. »

Il hoche la tête.

« Et… sois ce type, là, dont on parle. Okay ? »

Encore gêné, maladroit, Atom ne sait comment poursuivre ; il fuit, alors.
Il active ses pouvoirs.
Il rapetisse. Il change sa masse. Il file.
En dehors de la chambre – loin de Tim Drake ; pour l’instant.
Mais il a bien l’intention de le revoir… très vite !

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_____Tim était déjà en train de rasembler ses affaires. L’adolescent, légèrement gêné de discuter avec son professeur dans le bazar qu’était sa chambre étudiante. Il ramassa quelques affaires sales pour en faire un tas et le déposer un peu plus loin, dans un coin de la pièce pour qu’il se fasse oublier le temps de la discussion. Seul ses affaires de justicier, déposer sur le bureau ou cacher dans une mallette cacher sous le matelas, avec un faux fond pour ne pas attirer les regards curieux.

Il abandonna ces affaires quand le sujet de Stephanie était abordé. L’adolescent avait conscience d’avoir mal agit avec elle. En réagissant comme il l’avait fait, il l’avait probablement perdu. Le doyen essayait de donner des conseils avec le plus jeune. Les hommes commettent des erreurs et Stephanie finira peut-être par le pardonner après lui avoir donner ce qu’il méritait pour avoir songé à commettre cette erreur. Tim se massa l’arrière du crâne, silencieux, écoutant les conseils de Ray sans le regarder dans les yeux. Le sujet était épineux.
Ces premières petites amies, il les avait toute perdues en commettant des erreurs. Il n’avait pas revu Tam depuis qu’elle lui avait fait croire que son père était décédé pour parvenir à ces fins en tant que Red Robin. Il ne pouvait confier le secret à personne à ce moment-là, même pas à sa petite amie. Il était allé trop loin et leur relation s’est arrêté après avoir pris une sacrée gifle. Ce n’était pas la première et ce n’était probablement pas la dernière qu’il se prendrait.

« Je sais que je vais devoir lui parler… Je ne peux pas l’esquiver toute ma vie… Elle fait partie de la famille et… Elle mérite mieux que ça. »

L’adolescent croisa les bras, hocha la tête pour approuver les paroles de Ray. Même si son regard avait tendance à fuir, il restait attentif aux bons conseils de son ami et ancien professeur. Lorsqu’il posa sa main sur son épaule, il redressa doucement la tête vers lui et finit par tourner ses pupilles pour croiser son regard et répondre à son sourire timide par une légère grimace, un sourire au coin apparut pendant quelques secondes.

« Je vais avoir encore quelques problèmes de famille à résoudre d’abord… » affirma l’adolescent.

Il se tourna vers son lit pour ramasser les quelques composants électriques qui trainaient au-dessus de ces bras. Lorsqu’il parlait de problème de famille, il faisait surtout mention de son père adoptif et de son double maléfique qui se promenait librement à Gotham City et qui semblait avoir beaucoup de sadisme à revendre. Il avait besoin de régler ces problèmes avant de se tourner vers un avenir meilleur.

« J’espère que j’aurais tout réglé avant de faire mon premier jour à l’Académie. » il laissa échapper un maigre sourire amusé. « Tu vas voir, tu vas adorer Floki, j’en suis persuadé. »