Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Iron Heights Express [Jessica Cruz] Ven 4 Oct 2019 - 13:17
Il y a une maison, à Central City. Ils l'appellent Iron Heights. Et ça a été la ruine de beaucoup de pauvres âmes. Notamment celles laissées à l'isolement. Notamment Raymond Palmer
Qui erre, au cœur de la cour principale de Iron Heights. Seul. Comme d'habitude.
Le scientifique est emprisonné au sein de la super-structure des villes jumelles de Central et Keystone City depuis plusieurs semaines ; il n'est plus sûr du nombre. Il n'est plus sûr de se rendre compte du temps qui passe... et ça le terrifie. Parce qu'il a peur de devenir fou.
Il y a peu, Ray Palmer a eu la visite de Patty Spivot, sa meilleure amie, et d'Augustus Freeman ; le Héros connu comme Icon, mais aussi avocat. Son avocat, maintenant. Ça lui fait bizarre. Parce qu'il n'avait pas pensé à se défendre, avant leurs venues. Parce qu'il s'était dit qu'il ne méritait pas d'être défendu. Parce qu'il s'était persuadé de mériter tout ça.
Mais. Mais les choses ont changé, maintenant. Mais il a décidé de se défendre. Il a décidé de se battre. Et ça lui fait bizarre.
Déjà, parce qu'il a revu Preon, et... bon sang, non, ce n'était pas une bonne surprise. Mais aussi parce que... il a revu quelqu'un. Il a revu des gens, après des semaines d'isolement ; des journées entières, passées sans aucun contact humain. Hormis quelques ordres diffus de gardiens.
Ça le trouble. Ça le hante. Ça le ronge. Parce que... parce qu'il pense à ça, maintenant. Parce qu'il pense aux visites. Parce qu'il pense à sa meilleure amie et son avocat qui sont venus. Parce qu'il pense que... d'autres pourraient le faire. Parce qu'il pense à elle.
« Hrm. »
Ray Palmer s'arrête, dans un coin de la cour principale ; entièrement vide. Il fait presque nuit. Ce n'est que maintenant qu'ils le laissent sortir – et encore, ce n'est que depuis peu. Depuis qu'Augustus Freeman a mis son nez dans les droits du prisonnier Raymond Palmer, pas toujours respectés par Iron Heights.
Le scientifique ferme les yeux, se crispe ; elle. Elle pourrait venir. Elle viendrait, même, il le sait. S'il ne s'était pas comporté comme un connard. S'il ne l'avait pas rejetée. S'il ne s'était pas enfermé dans une telle attitude complètement stupide, débile, crét...
« Hey. »
Une voix ; une voix interrompt ses pensées.
« Palmer. »
Un homme avance ; un homme s'approche. Un gardien. Lourdement armé. Comme tous ceux qui l'accompagnent, lors de ses transferts ; comme si Ray était vraiment le terroriste sanguinaire qu'on annonce.
« Ça va rester entre nous, mec. »
« Qu... quoi ? »
« Cherche pas, mec. Ça va rester entre nous. Les autres gars couvriront le truc, mais... déconne pas. Tente pas une connerie. Reste là. Parle. Bouge un peu. Mais reste là. Okay ? »
« M... mais... »
« Les gars couvriront le truc, et... et je le fais pas pour toi. Je le fais pour Simon. Alors crois pas qu'on est potes, okay ? Allez. Profite, mec. Et déconne pas. Sinon je tire. »
Et son regard confirme qu'il tirera pour tuer ; Ray le comprend bien. C'est bien la seule chose qu'il comprend, là.
Le garde ne dit rien de plus. Il se détourne, ensuite ; il se retire, recule. Il laisse rester seul – mais cela ne dure pas. Car Ray Palmer sent quelque chose, soudain. Il entrevoit un élément, à la lisière de son champ de vision. Il sent quelque chose, au fond de ses tripes.
Lui le prisonnier, dans son éternel costume organge. Lui le terroriste. Lui le rejet. Il sent quelque chose. Il voit quelque chose. Il se tourne – et il manque de tomber. Et il manque de chuter. Et son monde change. Car, et ce n'est pas habituel pour lui, Ray Palmer vit maintenant un moment de surprise... un moment de bonne surprise, pour une fois.
Re: Iron Heights Express [Jessica Cruz] Sam 12 Oct 2019 - 10:00
Iron Heights express
« C’est l’heure, » souffla Simon.
Jessica rouvrit les yeux, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Elle avait passé les derniers instants avec un bras maintenant son classeur de dossier et de notes contre elle si fort qu’elle ne sentait plus sa main, et l’autre fermée et pressée contre son cœur tandis qu’elle se laissait porter par un flot incessant de prières, réminiscences des sorties à l’église de son enfance. Elle n’était plus vraiment pratiquante et peut-être même plus croyante non plus, mais il y avait dans la rythmique des prières et leur familiarité quelque chose de rassurant. Et elle avait besoin de ce côté rassurant, là.
Elle reporta son attention sur Simon, debout près d’elle, le front plissé, le regard soucieux.
« Tu… tu es sûr que ça va marcher ? »
Il posa sa main sur les reins de Jessica et hocha la tête avec assurance.
« Certain. Ils vont m’aider, je n’ai aucun doute là-dessus. Mais tu devrais y aller. C’est l’heure et je sais pas combien de temps vous aurez. »
Ce fut au tour de Jessica d’hocher la tête. Elle prit une profonde inspiration et activa silencieusement son anneau pour que ses habits de civil laissent place à sa tenue de Green Lantern. Comme à chaque fois depuis son …retour, son costume se parsema de blanc ici et là. Elle n’était plus seulement une Green Lantern, et ça l’avait angoissée à chaque fois. Mais pas cette fois. Pas cette fois, pas alors qu’elle avait autre chose en tête. Quelqu’un d’autre. Quelqu’un de bien plus important que n’importe laquelle de ses angoisses.
« Merci, Simon, » répéta-t-elle pour la énième fois, et son meilleur ami lui sourit en réponse.
« Dis-lui de s’accrocher. On le sortira de là. Dis-lui qu’il n’est pas seul, okay ? »
Elle acquiesça avec un léger sourire avant de se tourner vers la fenêtre ouverte et de s’en servir pour se glisser à l’extérieur. La nuit tombait sur Central City, mais l’obscurité était encore timide, lointaine. Le ciel semblait être en feu et les lampadaires, sous ses pieds, étincelaient avec férocité. Elle n’avait pas le temps d’admirer le paysage et elle n’essaya même pas de le faire. Son regard était rivé vers une toute autre vue, une bâtisse imposante que l’ombre avait déjà gagné à la périphérie de la ville, une bâtisse qui hantait ses cauchemars et qui, elle le savait, faisait encore pire que cela Ray Palmer.
Elle vola à toute vitesse, son classeur dans ses bras. Elle ignorait pourquoi elle l’avait pris, au final. Ce n’était pas comme si elle était sur le point de le défendre à son procès. Pas encore, songea-t-elle. Pas encore. Mais elle n’avait pas lâché ces documents depuis le jour de l’arrestation de Ray, elle s’y était accrochée et elle avait fourni le classeur avec encore plus de témoignages, de pistes, d’exemples d’autres procès foireux, de tout ce qu’elle avait trouvé et qui pouvait aider. Qui pouvait l’aider. C’était tout ce qui lui restait. Et l’idée de s’en séparer suffisait à lui faire monter des sueurs froides.
Iron Heights se déploya rapidement sous ses pieds. Simon lui avait répété le plan des centaines de fois. Elle savait où elle devait aller, et elle y alla sans hésiter. Elle survola un bref instant la cour principale et ses barbelés, ses grillages surprotégés, puis elle se laissa tomber avec douceur à l’intérieur.
Un seul homme s’y tenait. Le seul homme qui comptait. Il fit volte-face vers elle et tout ce qu’elle avait ravalé ces dernières semaines, les peurs, les angoisses, l’horreur et la terreur de le savoir seul ici – tout ça fondit sur elle et elle ne put s’en échapper.
« Oh, Ray, » souffla-t-elle, les yeux déjà remplis de larmes.
Elle se précipita vers lui et l’enlaça avec force après avoir laissé tomber son classeur à ses pieds. Il avait maigri et son visage était marqué par son séjour à Iron Heights. Elle détestait qu’il soit ici, elle détestait ce stupide uniforme et la sécurité lourde qu’il devait subir. Elle détestait qu’il se soit laissé prendre, qu’il ne l’ait pas laissée le sauver comme lui l’avait fait tant de fois pour elle. Elle détestait savoir que sous tout ça se cachait un sentiment de culpabilité faussé et infondé, et elle détestait plus que tout qu’il ne lui ait pas laissé la chance de lui dire qu’elle savait. Elle savait ce qu’il avait sacrifié pour elle dans l’espace, et elle s’en moquait. Et elle avait dû se lever tous les matins en sachant qu’il était seul, abandonné à ses peurs et ses doutes, et qu’il ne savait pas qu’elle était désolée et que, bon sang, elle s’en foutait. Elle s’en foutait.
« Ray… » répéta-t-elle en le serrant dans ses bras.
Elle enfouit son visage dans son cou en se mordant les lèvres pour éviter de se mettre à pleurer parce que ce n’était pas elle. Ce n’était pas elle qui était enfermée pour des crimes déformés, pour servir d’exemple.
C’était lui.
« Ca va aller, » finit-elle par dire. « Ca va aller. »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Iron Heights Express [Jessica Cruz] Lun 14 Oct 2019 - 4:43
C’est… elle. C’est elle, pense-t-il. C’est bien elle. C’est. Elle.
Ce n’est pas un rêve. Ce n’est pas une illusion. Ce n’est pas une crise de folie, comme il a failli en avoir quelques-unes, durant sa longue période d’isolement. Ce n’est pas non plus un fantasme – tout simplement parce qu’ils sont habillés. C’est vrai. C’est elle.
C’est vraiment elle. Jessica. Jessica Cruz.
Green Lantern. Héroïne. Membre de la Justice League et des Titans. Jessica Cruz. Son alliée. Sa camarade. Son amie. Son… amour. Sa luciole.
« Oh. »
Ray Palmer ne sait pas quoi faire. Il ne s’y attendait pas. Il ne s’attendait pas ça. Une partie de lui, même, ne voulait pas de ça – par honte. Par gêne. Par culpabilité. Parce qu’il se croit incapable de lui faire face. Parce qu’il se pense littéralement ravagé, brisé par tout ce qu’il vit ; tout ce qu’il a fait. Il ne voulait pas la voir, donc. Il ne voulait pas lui imposer ça.
Mais elle est venue. D’elle-même. Avec ses propres moyens. Avec son propre plan. Avec ses propres réseaux. Elle est venue. Elle s’est organisée. Elle a manipulé. Elle a géré. Elle a réussi. Elle est venue.
« J… »
Ray Palmer ne sait pas quoi faire. Il ne fait donc rien.
« Je… »
Il bredouille. Il tremble. Il ne bouge pas. Ni quand elle arrive. Ni quand elle se précipite vers lui, en laissant tomber un classeur qu’il ne connaît pas – mais dont il imagine le contenu ; sur lui. Sur son cas. Sur son affaire.
Jessica le prend dans ses bras, et murmure des mots doux et tendres ; rassurants. Pour lui. Pour le rassurer. Pour le calmer. Pour l’apaiser. Alors qu’elle vit, il le sent, une tornade émotionnelle ; alors qu’elle subit le pire, en le voyant ainsi – en le voyant ici.
Jessica le fait passer avant elle ; encore. Encore une fois. Et s’il en est terriblement touché, Ray Palmer ne peut le supporter – il ne peut tenir, face à la nouvelle illustration de la puissance et de la force de la femme qu’il aime et admire tant.
« J… Jess’… »
Mais dont il se sait tellement indigne.
« Tu… tu n’aurais pas dû… venir. »
Il tremble. Il frissonne. Il murmure. … et il pleure, aussi.
Ray Palmer pleure, se laisse aller ; craque. Dans la nuque de Jess’. Collé à elle. Serré dans ses bras. La serrant, aussi, dans les siens. Avec le peu de force qu’il a encore.
« C’est… c’est… trop… »
Il ne veut pas qu’elle soit là. Il s’en veut, qu’elle soit venue à cause de lui. Il craint le pire pour elle. Mais s’accroche à son corps, comme un naufragé à une planche de salut.
« Jess’. Je… je veux pas… qu’il… t’arrive… »
Il souffle. Il pleure. Il souffle encore. Et recule, légèrement ; il se reprend. Il se reprend, et les larmes cessent de couler.
« Je veux pas… que tu tombes. »
Il soupire. Il esquisse un sourire triste. Il recule légèrement, et plonge un regard anéanti sur le visage de la jeune femme.
« Pour moi. »
Ray grimace, en prononçant ces mots.
« P… pars. Pars, Jess’. »
Il le dit. Mais tout, dans son regard, dans sa posture, dans ses mains coincées sur les avants-bras de Jessica, dissent le contraire.
« Je… j’en vaux pas la peine. »
Ray détourne les yeux ; il le pense, ça. Il le pense. Patty Spivot a dû le dire à Jessica – Ray Palmer n’a accepté de se défendre qu’en apprenant que son cas doit être utilisé pour salir la réputation des Héros. Il ne veut pas se défendre, pour lui ; il se croit coupable. Il veut être condamné. Il veut être puni. Il veut souffrir… et entend le faire aussi seul que possible.
Re: Iron Heights Express [Jessica Cruz] Lun 14 Oct 2019 - 15:50
Iron Heights express
« Shht, » souffla Jessica tandis que Ray se laissait contre elle. Il expira, comme s’il avait retenu son souffle tout ce temps, puis se mit à pleurer contre elle. Elle lutta contre ses propres larmes aussi fort que possible, mais parvint à n’en retenir que quelques-unes. Elle glissa sa main sur la nuque de Ray et continua à le serrer contre elle. « Je suis là, je suis là… ça va aller… »
Elle ne se détacha de lui que lorsqu’il commença à s’écarter bien qu’elle aurait été capable de rester plantée là, à le serrer dans ses bras, de longues heures encore. Mais il s’écartait, et son regard lui rappelait qu’elle n’était pas juste venue parce qu’il lui manquait ou parce qu’elle était terriblement inquiète. Elle connaissait ce regard par cœur, et elle en détestait la signification, mais elle avait promis qu’elle serait toujours pour faire face, pour lui prouver qu’il avait tort. Alors elle était là, et elle ne bougerait pas.
« Ne raconte pas de sottises, » finit-elle par dire.
Si elle avait cherché à paraître dure et impossible à contredire, son effet était très largement réduit par sa voix tremblante et les larmes encore dans ses yeux. Elle poussa un petit soupir puis leva la main pour essuyer les joues de Ray avec tendresse. Il était tout seul ici… tout seul, abandonné à ses propres démons et il n’y avait personne pour lui dire que ces angoisses dont il se nourrissait n’était pas fondée, et ça la terrifiait. Déjà, il avait changé, et il continuerait de changer. Il perdrait encore plus de poids, il s’oublierait, il se ferait du mal, consciemment ou pas… Elle renifla, en prise à une nouvelle vague de larmes.
« C’est stupide, je ne tomberai pas… » dit-elle, mais sa voix se brisa.
Elle agrippa à son tour les bras de Ray et le secoua doucement.
« Tu aurais dû me laisser te sauver… Je t’aurais emmené si loin, et personne n’aurait pu te trouver et te faire le moindre mal… Cette histoire n’est qu’un vaste complot et évidemment, c’est tombé sur toi. Evidemment. Qui d’autre pour porter le chapeau ? Tu serais le premier à affirmer que tout est de ta faute. C’est pas une coïncidence. » Elle ferma les yeux et secoua la tête à plusieurs reprises. « C’est pas une coïncidence. »
Elle se l’était répété tout ce temps, comme un mantra pendant ses heures les plus sombres. Parce qu’elle pouvait faire face à un ennemi sans visage qui décidait de faire de Ray un bouc émissaire. Elle pouvait lutter contre n’importe quelle puissance, n’importe quelle machination. Elle était Green Lantern, après tout. Ce genre de face à face était devenu familier. Dans une telle situation, c’en était presque rassurant, et elle était prête à prendre le moindre réconfort possible.
« Ecoute-moi, » reprit-elle après s’être éclairci la gorge. Elle s’en voulait déjà de ses moments de faiblesse. Elle n’était pas venue pour être rassurée. Elle était là pour lui. Elle serait toujours là pour lui.
« Ecoute-moi bien, » répéta-t-elle. Elle lâcha les bras de Ray et prit son visage dans ses mains. « Toutes ces accusations, tout ça, c’est complètement disproportionné, et je sais que tu le vois. Au fond de toi, je sais que tu le vois toi aussi. Ne t’inquiète pas pour moi, okay ? Je suis dehors, je suis en sécurité. C’est de toi dont il faut que tu te soucies. Il faut que tu prennes soin de toi, que tu te préserves. On te sortira de là, je te le promets, mais en attendant, promets-moi toi que tu tiendras le coup et que tu ne te laisseras pas emporter par toutes ces bêtises. »
Elle lui caressa doucement les pommettes avec ses pouces.
« Je t’aime, » souffla-t-elle. « Et tu vaux plus que tout au monde, pour moi. Tu pensais réellement que je ne viendrais pas ? Comme si… comme si toi tu n’étais pas allé à l’autre bout de l’univers pour moi ? » Elle marqua une pause puis reprit, d’une voix plus douce. « Je sais ce que ça t’a coûté, Ray… Je sais ce que tu as sacrifié pour moi, Simon me l’a dit. Je suis désolée, je suis tellement désolée. »
Elle ferma les yeux un instant et laissa retomber ses mains sur les épaules de Ray.
« Je refuse de te laisser croire que tu mérites ce qui t’arrive. C’est faux. Tu as tort. »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Iron Heights Express [Jessica Cruz] Mar 15 Oct 2019 - 9:01
Le silence répond aux tendres et intenses paroles de Jessica Cruz. Elle se donne. Elle se donne à fond ; et dit tout.
Elle révèle le cœur même de ses pensées – elle révèle son cœur, tout simplement. Qu’importe leurs brouilles. Qu’importe leurs disputes. Qu’importe les engueulades avant le départ de la Green Lantern dans l’Espace, qu’importe même les piques envoyées l’un à l’autre. Qu’importe, aussi, la distance voulue par Ray Palmer ; Jessica s’en fiche.
Elle est là. Elle est là, pour lui. Elle est venue pour lui. Elle ne le lâchera pas. Elle ne l’abandonnera pas ; elle ne veut plus qu’ils s’abandonnent. Elle l’aime – et elle semble prête à le hurler.
C’est beau. C’est fort. C’est noble. C’est puissant. Et, après avoir tenu son visage entre ses mains, elle tient ses épaules ; libérée, sûrement, après une telle déclaration.
Mais.
« Non. »
Mais la réponse donnée par Ray Palmer, plusieurs secondes après le discours si animé et passionné de Jessica, n’est pas celle espérée par la jeune femme.
« C’est… non. »
Il tremble. Il frissonne, et ses muscles se crispent. Son visage est blême. Encore plus pâle qu’avant. Ses cernes sont encore plus creusées. Sa bouche est entrouverte.
« C’est… »
Il recule. Il fait un pas en arrière ; ses mains se crispent. Son cœur bat vite – trop vite. Tout se mélange dans sa tête. Tout se bouscule. Tout se perd.
C’était bien ; il était bien. Il ne voulait pas qu’elle vienne – mais elle était venue ; elle est venue. Il était bien. Il était contre elle. Il était bien. C’était bien ; c’était parfait. Il était rassuré. Il était apaisé. C’était comme un rêve. C’était mieux encore que ce qu’il avait espéré.
Elle était là. Elle était venue. Elle l’enserrait dans ses bras. Elle le couvait de mots doux. Elle le caressait. Elle le pardonnait. Elle l’accompagnait. Il était en désaccord, mais… il ne disait rien ; il profitait. Il était bien. C’était bien.
Mais. Mais… elle l’a dit. Mais elle l’a évoqué. Mais elle l’a dit. Car elle sait ; car elle sait, et elle l’a dit.
« Tu… tu ne devais… pas… »
Elle ne devait pas savoir. Simon… Simon l’avait juré ; il l’avait juré. Il l’avait juré ! Il ne devait rien lui dire ; mais il l’a dit. Bien sûr qu’il l’a dit. Bien sûr qu’il allait le dire. Stupide, pense Ray ; stupide, stupide, stupide Ray Palmer. A toujours se croire mieux que les autres. A toujours être pire que les autres.
« C’est… non. »
Il recule encore ; d’un pas. Ça le tue de faire ça. Ça le tue de lui faire ça, à elle qui a tant fait pour venir. Ça le tue de leur faire ça. Mais. Mais ça le tue encore plus… qu’elle le sache.
« Jess’. »
Sa voix est brisée, éraillée.
« Je… t’aime. »
Ses yeux rougissent d’une émotion qu’il ne saurait contrôler, si jamais il le voulait.
« Je t’aime… plus que tout. Je veux… je détruirais l’Univers pour toi. Je le détruirais, et j’en créerais douze autres pour… pour le simple plaisir de te tenir la main. »
Il est sincère ; et crédible. Ray Palmer saurait comment faire cela – et il le ferait. Si jamais il arrivait encore quelque chose à sa luciole.
« Mais… »
Il baisse les yeux, cependant. Il baisse les yeux, et tremble ; encore.
« Je… n’ai pas tort. Je… suis coupable. Si. »
Il grimace. Il tremble.
« J’ai… perturbé l’équilibre cosmique, j’ai mis en danger la Réalité ; pour te sauver. Je… ne le regretterais jamais. Mais j’ai fait ça. J’ai… pénétré la Zone 51, alors que je savais que c’était interdit. C’était… moral de le faire ; mais illégal. Terrorisme, oui. J’ai… j’ai laissé Victor Fries tuer des gens de Kobra. Je… j’aurais pu l’arrêter ; j’aurais dû. Je… je l’ai pas fait. Car je voulais qu’ils meurent. Je le voulais, Jess’. Je… je le voulais. Comme… je voulais tuer Mazahs. Comme je voulais qu’il meurt, et paye, et meurt pour ce qu’il faisait. Et… et j’ai torturé Preon. Je l’ai torturée. Je… je suis retourné dans le Microvers, après l’Invasion ; avec mes pouvoirs lumineux. Je l’ai rejointe. Je l’ai retrouvée. Je… je l’ai embrassée ; pour l’irradier, de l’intérieur. »
Ray Palmer se recroqueville sur lui-même. Ecrasé par ses révélations ; ses aveux. Ses crimes.
« C’était fini… elle était prisonnière. Mais c’était pas assez. Je voulais qu’elle souffre. Je voulais qu’elle paye, pour ce qu’elle avait fait ! Je voulais qu’elle souffre ! Comme je voulais que Kobra souffre, comme je voulais que Mazahs souffre ! Je… je voulais… »
Les larmes coulent sur son visage ; sa bouche s’entrouvre. Il est terrible. Terriblement pathétique.
« Je… suis coupable. Je… je dois me défendre. Pour les autres. Et je le ferais. Mais… je suis coupable. Et… et je me suis trompé, Jess’. Je me suis toujours… trompé. Je suis… je suis pas un Héros. Je suis… un criminel. Je suis un criminel. Je suis… je ne mérite pas. »
Il ferme les yeux ; se crispe encore.
« Toi. Je te mérite pas. Je… suis pas quelqu’un. Quelqu’un de bien. J’le suis pas. Je suis pas. Et… et de toute façon… »
Il tombe. Il s’écroule ; à genoux.
« Je… je suis même pas… même plus… »
… un homme. Un vrai homme, dans sa définition bête et machiste ; dont il se moquerait, en temps normal. Hélas. Cela fait bien longtemps qu’il n’y a plus grand-chose de normal dans l’existence de Ray Palmer… et il doute que cela puisse revenir.
Il est brisé ; il s’est brisé. Ray Palmer s’est perdu lui-même, et s’enfonce de plus en plus dans les ténèbres – volontairement. Il ne voit plus d’issue. Et ne veut emmener personne avec lui… même ceux qui voudraient l’aider. Même ceux qui souffrent, par ses actes…
Re: Iron Heights Express [Jessica Cruz] Jeu 7 Nov 2019 - 13:29
Iron Heights express
Il s’écarta de lui, et Jessica crut que son univers venait de se briser en mille morceaux. Il s’écarta de lui et elle le revit comme ce jour-là, sur l’estrade, lui et son bref coup d’œil vers elle – lui et le signe de tête qu’il avait fait pour la couper dans son élan et l’empêcher de filer à son secours. Elle n’aurait jamais dû l’écouter. Jamais. Elle n’aurait jamais dû laisser ce que Simon lui avait alors révélé la stopper non plus. Tant de choses qu’elle n’aurait pas dû faire et tant d’autres qu’elle aurait dû accomplir, et au lieu de ça, elle était là, plantée dans la cours d’une prison aux dents acérées, à regarder Ray Palmer s’éloigner d’elle comme si elle était en feu. Comme si elle était contaminée, dangereuse… pas la bienvenue.
« Ray, » commença-t-elle en tendant une main vers lui pour tenter de faire diminuer l’espace qu’il insérait volontairement entre eux.
Elle ne put jamais ajouter ce qu’elle avait à ajouter ceci dit, parce qu’il se lança dans un discours décousu, empli de haine et d’autodestruction, un discours détaché et qui ne faisait de sens que pour la culpabilité qu’il portait en lui – mais un discours terrible et douloureux malgré tout. Elle n’aurait jamais dû le laisser croupir dans cette prison, seul avec ses démons. Elle aurait dû être à sa porte dès le premier jour, qu’il ne l’ait souhaité ou pas. Bon sang, elle aurait dû retourner ciel et terre pour lui, comme lui l’avait fait pour elle.
Elle ramena sa main contre elle, les yeux remplis de larmes, tandis qu’il se laissait encore plus aller. Aucun des aveux qu’il ne lui fit n’eut l’effet escompté. S’il pensait la faire fuir, il se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Ne voyait-il pas ? Pourquoi ne comprenait-il pas que tout ce qu’ils avaient vécu avait bien plus de poids que ce qu’il était en train de lui lancer à la figure ?
Il s’écroula et elle ne tint plus. Tremblante de détermination et de chagrin, elle le rejoignit en quelques enjambées résolues et s’arrêta juste devant lui. Elle passa ses mains à l’arrière de sa tête avec douceur et le ramena contre elle, contre son ventre, pour le serrer et l’envelopper autant qu’elle le pouvait. Elle se pencha au-dessus de lui et son regard s’écrasa sur l’ombre de la prison, affaiblie par la pénombre autour d’eux, et elle pensa monstre. Elle pensa, regarde ce que tu as fait. Elle pensa tu ne grignoteras pas un morceau de plus de lui. Elle pensa.
« Je détruirais l’Univers pour toi. Je le détruirais et j’en créerais douze autres pour le simple plaisir de te tenir la main, » souffla-t-elle, en reprenant les mots exacts qu’il avait employés plus tôt.
Elle brava du regard l’ombre sur le sol, la géométrie des bâtiments gravée sur la poussière et le sable et qui semblait ramper en direction de Ray. Si proche de ses pieds, si proche de lui. Ses bras se resserrèrent autour des épaules de Ray.
« Si la situation était inversée, tu serais là, » reprit-elle, toujours à peine plus haut qu’un murmure. « Ce que tu ressens, je le ressens moi aussi. La même force, la même passion, la même rage. Si on te prenait à moi, je déchaînerai tempêtes spatiales après tempêtes spatiales pour te retrouver. Je sacrifierai tout ce qui m’est cher sans hésiter un instant. »
Elle leva les yeux vers la prison puis un peu plus haut, vers les étoiles qui contraient les dernières lueurs du jour à l’horizon.
« Je détruirais l’Univers sans hésiter… parce que c’est toi mon univers. Ce que ton corps peut, ou ne peut, fabriquer, je m’en moque. C’est ta présence qui compte, c’est… c’est ton regard, tes mots, tes sourires. Ce que tu as fait, les intentions que tu avais à ces moments-là, ce ne sont que des parcelles infimes de ce que tu es, de tout ce que tu es. »
Elle ferma finalement les yeux, le souvenir des étoiles s’entremêlant avec l’ombre menaçante de la prison à l’intérieur de ses paupières.
« Je veux te comprendre, je veux rester à tes côtés. Par-dessus tout, je te veux toi. Jamais je n’ai ressenti ça, Ray. Tu es mon univers, et c’est tout ce qui m’importe, Tu es tout ce qui m’importe. Toi. »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Iron Heights Express [Jessica Cruz] Sam 9 Nov 2019 - 17:47
Il ne veut pas ; Ray Palmer ne veut pas. Vraiment.
Il ne veut pas être là ; il ne veut pas être là... comme ça. Devant elle. Pas comme ça. Pas aussi faible. Pas aussi affaibli. Pas aussi vulnérable. Pas aussi... pathétique.
Il ne veut pas. Il ne veut pas qu'elle... le voit. Comme ça. A genoux. Brisé. En pleurs. Anéanti. Si... minable. Si extraordinairement et pathétiquement... nul.
Il ne veut pas. Il ne le supporte pas. Il ne l'accepte pas. Comme... ce qu'elle dit. Ce qu'elle veut faire. Le sauver. Le ramener. Le réhabiliter. Le calmer. L'apaiser. Le pardonner. L'accepter ; pour ce qu'il est. Pas ce qu'il pourrait être – pas ce qu'il pourrait faire, ou créer ; ou produire. Mais pour ce qu'il est.
Ray Palmer. Ce qu'il déteste ; celui qu'il hait. Ce qu'elle aime ; celui qu'elle aime.
« J... Jess'... »
Il parle ; il murmure. Il ne veut pas, non. Il ne veut pas de ça. Il ne veut pas... qu'elle le voit ainsi. Il ne veut pas être ça ; il ne veut pas être comme ça.
Si faible. Si pathétique. Si... lui. Mais. Mais il ne peut pas ; mais il ne peut plus. Se battre. Contre elle ; contre elle, oui.
« Je... j... »
Elle ; Jess'. Jessica Cruz. Green Lantern. Luciole. Sa... luciole. Son... amour.
« Je... je suis... »
Il bouge ; il bouge légèrement. La tête. Le regard. Vers elle.
« … tellement... »
Il la regarde ; les yeux rongés par les pleurs. Il respire difficilement. Son cœur bat vite – bien trop vite ; il tremble. Il souffle, il renifle. Mais... il s'accroche. A elle. A son corps. A elle, oui.
« … désolé. »
Il soupire ; lourdement. Comme... s'il relâchait la pression. Comme s'il expulsait entièrement la tension – la douleur. La honte.
« Je... j'aurais pas dû. J'aurais pas dû... te repousser. J'aurais pas dû... te fuir. J'aurais pas dû... te laisser – t'imposer ça. »
Un sourire d'une tristesse infinie glisse sur ses lèvres.
« J... j'aurais dû... j'aurais dû te... te laisser faire. »
Quand elle a voulu l'emmener ; quand elle a voulu empêcher son arrestation. Il a refusé. Il n'a jamais cessé d'y penser. … et de regretter. Il aurait dû accepter, oui. Il aurait dû la laisser faire – et partir ; et fuir. Avec elle. Grâce à elle.
« J... luciole. »
Il frissonne ; il ne l'a plus dit depuis des semaines, des mois presque. Luciole. Son surnom. Pour elle. Pour... elle. Toujours.
« Je... j'dois ; pour les autres. Les Héros. J'le dois. Je... leur dois. Mais... j'sais pas. J'sais plus. Je... j'y arrive pas. Je... j'suis pas assez... assez, oui. J'suis pas assez... fort. »
Il soupire ; il respire difficilement. Il va mal – très. Mais. Mais les choses changent. Mais les choses évoluent. Mais les événements se succèdent. Il va mal... mais il parle.
Il s'exprime. Il évoque ses doutes. Il évoque ses peurs. Il évoque ses failles. Il parle ; il s'ouvre. Il... communique. Il se confie. Il retrouve cette voie – ce mode-là. Il retrouve la communication.
Il recommence... à parler. Il s'avance ; sur ce chemin. Sur cette route... de la rédemption.
Re: Iron Heights Express [Jessica Cruz] Mar 19 Nov 2019 - 15:36
Iron Heights express
Ray redressa la tête vers elle et Jessica accueillit son regard avec un petit sourire tremblant. Elle se laissa doucement aller à genoux, dans une position semblable à celle qu’il avait prise, et glissa ses mains de ses épaules à ses joues pour lui encadrer le visage. Ca avait été si facile de s’oublier ces dernières semaines. Entre la révélation de Simon et l’image affreuse de Ray qui se faisait embarquer par les forces de l’ordre, Jessica avait déjà bien assez d’angoisses à nourrir comme ça ; mais la façon dont il la regarda, dont il plongea son regard dans le sien avant de lâcher, entre deux sanglots, deux soupirs profonds, deux marques de douleurs, des excuses terribles mais dont elle ressentait toute la sincérité… Ca avait été facile de s’oublier, oui, mais face à lui, face à ce qu’il venait de dire, elle se rappela surtout de sa peur, de son angoisse. Les cauchemars, la solitude… Bon sang ce qu’il lui avait manqué !
« C’est pas grave, » soupira-t-elle doucement.
Elle ferma les yeux et esquissa un bref sourire avant de déposer un baiser sur le front de Ray.
« Je t’aurais emmené loin, si loin d’ici. Là où plus personne n’aurait pu te faire de mal, » rajouta-t-elle dans un souffle à peine inaudible.
Et elle était sincère. Elle aurait parcouru l’univers tout entier pour trouver l’unique endroit où Ray Palmer aurait pu être en sécurité – de tout. De ceux qui le prenaient pour cible sur Terre, de ceux qui lui en voulaient dans l’espace, ceux qui ruminaient son nom avec colère dans le Microvers, et même de lui. Elle l’aurait activement protégé de tout ça, quitte à délaisser son devoir de Green Lantern, Sara, Simon, tout le monde. Après ce qu’il avait sacrifié pour elle, elle aurait tout donné. Même sans ça, pour être honnête. Mais il était inutile d’être docteur en psychiatrie pour savoir qu’un tel comportement n’aurait pas été sain. Qu’ils n’auraient pas été eux-mêmes, si loin de tout. Elle ne voulait pas le détruire, bien au contraire. Elle voulait qu’il soit lui-même, et qu’il se rende compte combien il était … combien il était beau, quand il était simplement Ray Palmer.
Elle rouvrit les yeux en s’écartant juste assez pour pouvoir le regarder. Lorsqu’il baissa les yeux avec une honte qu’elle refusait qu’il ressente, elle glissa sa main sous menton et lui redressa le visage avec douceur.
« Et si tu me le demandais, je le ferais. Aucune de leurs armes ou de leurs grillages ne pourraient me retenir. Si tu me le demandais là, maintenant, je t’emmènerais loin de cet endroit, Ray. »
Elle écarta ses mains de son visage et arrangea machinalement ses cheveux, comme elle l’avait fait tant de fois par le passé.
« Tu n’es pas seul. Tu ne l’as jamais été. Quoi que tu choisisses, je serais à tes côtés. »
Elle prit une profonde inspiration. Il était si dur d’être honnête avec soi-même, mais si elle l’était, si elle osait vraiment aller jusque-là, elle s’avouerait qu’elle préférerait qu’il lui demande de l’enlever. C’était égoïste et terrible, contraire à ce qu’on attendait des soi-disant héros de la Terre. Mais elle ne s’était jamais considérée comme étant de la même trempe que Batman, Superman ou Wonder Woman. Elle n’avait pas leur force ou leur… leur héroïsme. Alors oui, au fond, elle espérait qu’il lui dise qu’elle pouvait le sortir de là, et elle y était prête. Son plan était déjà fait, étape par étape. Comme si. Comme si Ray n’était pas Ray et comme s’il allait accepter de lui-même de fuir. Si elle n’était pas une héroïne amazone ou aux pouvoirs surnaturels, lui avait tout du héros, qu’il s’en rende compte ou pas.
Elle connaissait déjà sa réponse, évidemment. Et pour ça aussi, elle était préparée.
« Mais je veux que tu saches… C’est important que tu saches, Ray, que tu es bien plus fort que ce que tu ne crois. J’ai foi en toi, comme beaucoup de gens encore, dehors. On croit en toi. Et je sais que tu peux le faire. Simon en est convaincu aussi, tu sais. »
Elle esquissa un petit sourire.
« Tu peux le faire, j’en ai aucun doute. »
Et c’était-là la malédiction éternelle de Ray Palmer. Pouvoir faire quelque chose. Il voyait en la moindre once de possibilité une certitude quant à ce qu’il devait faire. Je peux sauver tout un univers à moi tout seul ? Et bien, je vais le faire. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle le poussait sur cette voie, mais elle savait qu’au-delà de ce qu’elle désirait elle, il était vital et terriblement important qu’il se rappelle de qui il était. Elle n’avait pas le droit de l’en priver, et si elle préférait le voir loin de toute souffrance, elle tirait malgré tout énormément de fierté à se tenir à ses côtés, quoi qu’il fasse.
« Tu es fort. Tu es bien assez fort pour ça, et je serais là pour te le rappeler à chaque étape, tu peux compter sur moi. »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Iron Heights Express [Jessica Cruz] Mer 20 Nov 2019 - 3:54
Ray Palmer ne dit rien. Il reste silencieux ; il reste là. Sans bouger. En respirant à peine. En essayant de reprendre son souffle, après tant de difficultés pour le garder, entre les pleurs et l’émotion. Il reste là, oui. Sans rien faire… de plus ; sans rien faire de plus que la regarde.
Elle ; Jess’. Jessica Cruz. Luciole. La… plus grande Héroïne de l’Univers, pour lui ; si. Parce qu’elle dépasse sa peur. Parce qu’elle a déjà cédé à la peur, parce qu’elle est déjà tombée. Parce qu’elle a été enfermée dans l’abîme le plus profond – dans la solitude, dans l’horreur ; dans la terreur. Elle en est revenue.
Seule. A la force de sa motivation ; à la seule force de sa volonté. Oh, il le sait, elle le contestera – elle le niera. Jess’ est de celle qui minimise ses réussites, qui accueille les compliments avec un sourire gêné, en se précipitant pour remercier et flatter l’autre ; en mécanisme de défense. Elle ne sait pas faire. Elle ne sait pas gérer les compliments et l’estime d’autrui ; car elle n’en a que trop peu pour elle.
Jessica Cruz dispose d’un réservoir immense d’amour pour ses proches. Mais n’en que trop peu pour elle-même.
Ray Palmer l’a rapidement compris – et c’est une partie des choses qui lui ont plu, chez elle ; qui l’ont fait craquer. Qui le font craquer. Son Héroïsme est total. Elle est prête à tout pour les autres… pour ses proches, mais tout simplement ceux qui sont dans le besoin. Elle ne refuse aucune cause ; elle n’accepte aucune injustice. Elle se bat. Elle se dresse, pour aider les autres ; sans attendre, sans patience. Sans repos.
Elle s’oublie. Elle s’évapore pour les autres… et s’oublie ainsi. Oublie ses troubles. Oublie ses craintes. Oublie ses psychoses, ses peurs intimes ; elle s’oublie. … mais Ray Palmer n’est pas d’accord.
« Je… ha. »
Un léger, infime sourire glisse sur son visage quand elle évoque sa capacité à l’emmener ailleurs, s’il le veut ; à braver tous les interdits, toutes les lois, tous les codes. Pour lui. Elle est sincère, il le sait. Elle est sincère – elle est prête à le faire. Prête à oublier ses serments. Prête à renier son statut de Green Lantern. Prête à laisser derrière elle ses proches, sa famille, ses amis. Sa vie. Pour lui.
« C’est… »
Beau. Magnifique. Touchant. Superbe. … tellement Jessica Cruz. Tellement cohérent avec la jeune femme extraordinaire qu’elle est ; l’Héroïne totale qu’elle demeure. La femme qu’il aime. La femme qui ne l’a jamais abandonné, alors que lui n’a cessé de commettre des erreurs et de se perdre dans ses troubles. La femme qu’il aime ; la femme qui l’aime. Et définitivement la femme qui mérite mieux que ce qu’il lui offre, là.
« Merci. »
Il prend une grande inspiration.
« Mais… non. »
Il se redresse légèrement. Il gonfle un peu la poitrine. C’est léger, presque infime encore ; mais réel. Il se redresse. Il se reprend. Il commence, au moins.
« C’est… tentant. »
Il a frissonné, quand elle l’a touché et a remis ses cheveux en place ; il adore ça. Et il se rend compte combien ça lui a manqué, combien son absence le ronge. Mais… il tient ; il tient, oui. Et parvient même à lever une main tremblante vers Jess’.
« Mais… ha. »
Une grimace gênée glisse sur son visage ; alors que sa main avance encore, tremblante et lente, vers la jeune femme.
« Je… tu l’sais. Tu sais. Je… j’ai pas l’même avis que toi ; sur moi. Je… j’trouve pas. J’trouve pas que je suis… fort. »
Il détourne légèrement des yeux ; rougis par ses mots.
« Mais… »
Il prend une grande inspiration, encore.
« Tu… tu crois en moi. Pa… Patty aussi. Ralph aussi. Ryan, Molecule, Carter, ils… tous. Ils croient tous en moi. Et… et tu crois en moi. Alors… »
Ray refige son regard sur Jess’ ; il sourit. Un peu tristement. Un peu maladroitement ; mais il sourit, et continue.
« Alors… j’vais me battre. J’vais le faire. J’vais… me battre. Pour… vous. Pour les Héros, mais… pour vous. Et… »
Ses doigts tremblants touchent enfin la joue de Jess’ ; ils la caressent. Il en frissonne. Ça lui manque tant. Elle lui manque tant.
« Et aussi… si vous y croyez… si vous croyez en moi, ben… ben p’têt que… que vous avez raison. Un peu. »
Il grimace encore ; il sourit. Il essaye. Il avance. Il essaye d’avancer. Même si c’est dur. Même si ça le crispe. Même si ça l’oppresse. Il essaye quand même ; il le fait quand même. Pour eux. Pour elle.
« Hrm. »
Cet instant beau et pur ne peut durer, hélas ; il doit cesser. Il doit cesser… maintenant. Comme le confirme le grognement du garde qui a amené Ray ici, et avec qui Simon Baz a négocié ; il revient. Il est là. Il leur fait signe.
« Ho. »
Palmer grimace, mais hoche la tête ; il comprend. Il se tourne vers elle, alors. Pour la regarder, encore. Avidement. Avec gourmandise. Parce qu’il ne veut rien louper. Parce qu’il ne veut rien manquer – d’elle. De Jess’. De Luciole. De la femme qu’il aime – et qui lui apporte tant.
« Je… j… »
Il bégaye ; il n’y arrive pas. Plus. Il n’arrive plus à parler. Il n’arrive plus à continuer. Il agit, alors. Il se penche en avant. Il la prend dans ses bras ; il la serre contre lui.
Il… a besoin d’elle. Mais elle aussi a besoin de lui. Et… il ne veut plus la décevoir ; l’abandonner. Il sera à la hauteur. Il sera fort – aussi fort qu’ils le voient ; qu’elle le voit.
Ray Palmer sait que ce n’est pas le cas ; il sait qu’elle n’est pas comme ça, au fond. Mais il doit le devenir. Il va le devenir. Pour ses proches ; pour ceux qui croient en lui. Pour elle. Il va devenir le Héros qu’ils voient en lui. … ou mourir en essayant.
Re: Iron Heights Express [Jessica Cruz] Mer 27 Nov 2019 - 12:04
Iron Heights express
« Attendez, je… » commença Jessica quand le garde s’avança.
Elle se retourna vers Ray avec de grands yeux écarquillés. Il avait refusé sa proposition de l’emmener loin d’ici, et elle n’avait pas vraiment cru un seul instant qu’il accepterait, mais au fond, elle, elle s’y était faite. A cette possibilité. A l’idée qu’elle pouvait le sortir de là et qu’elle n’aurait pas à rentrer chez elle, seule et de nouveau angoissée, terrifiée même à l’idée de ce qu’il pouvait être en train de vivre. Elle n’était pas prête à le laisser partir comme ça, et bien qu’il n’y ait aucune surprise quant à la décision qu’il avait prise, elle réalisait qu’elle était beaucoup moins prompte à être aussi droite que lui. Ce n’était pas le même refus qu’il avait formulé par un simple hochement de tête quand elle avait voulu le protéger le jour de son arrestation ceci dit, et c’était déjà ça. Ca aidait déjà pas mal. Ca avait un rejet plus qu’un refus – là, il agissait plus que jamais comme Ray Palmer agissait toujours. Avec un brin d’héroïsme et un peu trop d’aptitude au sacrifice au goût de Jessica.
Mais il était qui il était. Elle ne pouvait lui en vouloir. Il était Ray Palmer – et elle n’aurait jamais rien contre ça.
Il tut toutes les protestations qu’elle aurait pu avoir en la prenant dans ses bras et elle se laissa aller avec réflexe et instinct contre lui. Elle passa ses bras dans son dos, agrippa son haut de prisonnier et y resta accrochée avec force.
« Evidemment que je crois en toi, » souffla-t-elle, emmitouflée dans son étreinte. « Si fort. »
Elle ferma les yeux un bref instant pour savourer pleinement ce qu’elle savait être les dernières secondes de leur étreinte avant de s’écarter doucement. Elle glissa ses mains de ses épaules à ses coudes et y resserra son étreinte pour attirer l’attention de Ray. Le garde était juste derrière, elle le sentait, mais tant pis. Elle n’en avait pas encore fini. Pas tout à fait.
« Je reviendrai, » lui dit-elle tout bas. « Je reviendrai, okay ? Je peux traverser ces murs avec l’anneau. Quant à toi… tu as des amis ici aussi, tu sais. » Elle jeta un regard vers le garde puis reporta son attention sur Ray. « Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux leur en parler. Ils nous transmettront le message. »
Elle esquissa un léger sourire.
« J’arrive toujours pas à croire que Simon ait autant d’amis que ça… »
C’était une tentative bancale pour alléger la lourdeur de la situation, mais c’était tout ce qu’elle avait à offrir car il était temps, elle le savait, de dire au revoir. Elle avait parlé avec sincérité, ceci dit. Les caméras ne seraient pas un problème. Si elle ne pouvait forcer aucun des amis de Simon à appuyer sur un bouton au bon moment, elle trouverait un autre moyen. Elle s’en moquait. Elle reviendrait. Et elle avait besoin de savoir qu’elle pouvait garder un contact avec Ray, même si c’était par l’intermédiaire de tierces personnes qu’elle ne connaissait pas.
Elle lui avait dit qu’il n’était pas seul un peu plus tôt. Elle comptait bien le lui prouver.
« Ca va aller … ? » lui demanda-t-elle finalement, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine.
Elle n’arrivait pas à partir. Dire que d’une petite poussée, elle pouvait l’enlever à cet endroit horrible… Elle lui adressa un petit sourire. Il était celui qui devait y rester, pas elle. C’était à elle d’alléger ce poids pour lui, pas le contraire.
« Ca va aller, » répéta-t-elle avant de pousser un petit soupir.
Elle se hissa sur la pointe des pieds et l’embrassa doucement sur la joue avant de finalement lâcher ses bras.
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Iron Heights Express [Jessica Cruz] Ven 29 Nov 2019 - 4:19
Mais il parle ; mais il essaye de parler, de répondre directement. Parce qu’il le doit. Parce qu’il le lui doit. A elle. Qui est venue jusqu’ici. Qui a pris sur elle ; qui prend toujours sur elle. Qui se sacrifie toujours pour les autres. Qui n’abandonne jamais les autres. … et encore moins lui.
« C’est… »
Le prisonnier s’est avancé ; a rejoint le garde. Après leurs étreintes. Après leurs mots. Après leurs légères caresses. Après leurs douceurs. Il se prépare à retourner dans ses quartiers – mais il s’arrête. Et tourne définitivement son regard vers elle.
« Ouais. »
Il hoche la tête. Et repousse, encore, les larmes qui naissaient au coin de ses yeux.
« C’est… ça va aller. »
Ray serre les poings ; de motivation.
« Je… j’le promets. »
Ils se rejoignent, alors ; ils se touchent, encore. Une étreinte autant douce qu’intense. Avant qu’elle ne cesse. Avant que Jess’ le lâche, à regret ; à leurs regrets.
« Je… »
Ray frissonne, quand elle embrasse sa joue ; il hoche la tête. Et esquisse un sourire tendre.
« Je… j’te retrouverais. Tu… tu m’retrouveras. Toujours. »
Il hoche la tête, encore. Il sourit – et disparaît, ensuite. Dans Iron Heights. Dans les couloirs sombres. Dans l’obscurité de sa cellule. Où les ténèbres seront moins fortes, cependant. Où l’ombre règnera moins, ce soir ; et pour cause. Une lumière s’est ravivée, en Ray Palmer. Une étincelle. Une… luciole. Qui ne le quittera pas – qui ne le quittera plus !
Re: Iron Heights Express [Jessica Cruz] Mar 3 Déc 2019 - 13:28
Iron Heights express
Jessica resta plantée dans la cour de la prison, refusant jusqu’à cligner des yeux pour ne pas manquer le moindre instant en présence de Ray. Même après qu’il eut disparu de l’autre côté de la lourde porte, elle resta là, dans la nuit et le froid qui pointait le bout de son nez, à utiliser la capacité de scan conféré par l’anneau des Lanterns pour le suivre du regard. A travers les murs épais, les barreaux et les mètres de béton qui les séparait, elle l’observa. Elle le regarda monter les marches et suivre le gardien à travers de longs couloirs froids, la silhouette bien droite et le menton relevé. Elle le trouve différent de celui qu’elle avait trouvé dans la cour en arrivant, et elle s’accrocha à ce changement aussi fort que possible. Le voir marcher avec tant de droiture et de… de présence, même si loin de lui, ça lui emplissait le cœur de chaleur et d’amour. Ca ne changeait rien, bien sûr, aux grosses larmes qui coulaient le long de ses joues, mais ça restait une victoire en soit. Leur victoire. La victoire de Ray, déjà.
Bien fou serait celui qui avait cru pouvoir se servir de lui de cette façon. Bien fou serait l’imbécile qui avait pensé, ne serait-ce qu’une seconde, qu’il pourrait avoir le pouvoir sur Ray Palmer. Elle était Green Lantern. La volonté, elle connaissait. Celle de Ray était spéciale. Brûlante et ardente. Tous ceux qui s’étaient servis de lui s’y brûleraient, et elle les regarderait avec plaisir. Il ne s’en rendait même pas compte, mais elle, elle l’avait vu très vite. Il l’appelait luciole, parlait d’elle comme d’une lumière dans les ténèbres, comme s’il n’était pas l’être le plus lumineux qu’elle ait jamais rencontré.
Ils verraient, pensa-t-elle avec acidité et colère. Ils verraient tous. Ils avaient cru pouvoir le détruire, le réduire à néant. Oh, elle apprécierait les voir se rendre compte que Ray Palmer ne restait jamais à terre bien longtemps. Certainement plus que la décence ne le voulait mais tant pis. Elle n’avait pas le pardon facile, de toute façon.
Elle le regarda s’installer dans sa cellule et s’asseoir sur sa couchette avant de pousser un long soupir tremblant. Elle était sa luciole, il avait raison. Elle avait besoin de lumière pour se recharger, et il lui en avait fourni assez pour durer plusieurs jours. Il lui fallut rassembler toutes ses forces pour se forcer à se détourner de l’image lointaine de Ray déformée par les murs et les obstacles qui les séparaient, mais elle y parvint et quand elle le fit enfin, elle récupéra son classeur abandonné sur le sol à quelques mètres de là avant de prendre son envol.
Une fois à plusieurs mètres au-dessus de la clôture, elle se retourna une dernière fois vers la prison et la cellule de Ray.
Bien fous seraient ceux qui avaient cru pouvoir se servir de lui. Bien fous seraient ceux qui avaient cru pouvoir les séparer.
« Envoie-lui, anneau, » souffla-t-elle, le cœur lourd.
« Avec plaisir, » répondit l’anneau avec une douceur et une pointe de regret qu’elle partageait évidemment.
De ce dernier jaillit alors une petite lumière, comme une petite étoile, qui virevolta jusqu’à la fenêtre de la cellule de Ray avant d’y disparaître. Jessica prit une profonde inspiration et se détourna avant de prendre son envol vers l’appartement et Simon qui l’y attendait encore.
Oui, se promit-elle. Bien fous étaient-ils tous. Et elle le leur ferait savoir.