Spark up the night (Barbara Gordon)

Spark up the night

« Ah, putain… »

Jason laissa échapper un grognement en s’extirpant de la Batmobile. Parce que oui, porter le costume de Batman, faire le Batman, ça impliquait d’avoir tout l’attirail qui allait avec. Il préférait de loin sa moto et même les voltiges de toit en toit, mais Bruce avait passé des années à entretenir le culte de la chauve-souris de Gotham, et à ce jour, aucune figurine de Batman n’était vendue sans la possibilité de rajouter la foutue Batmobile avec. De ce qu’il en savait, Tim aimait bien plus que lui conduire le véhicule – Tim aimait tout dans cette situation bien plus que Jason – mais il ne pouvait rien faire d’autre à part privilégier les missions à pieds. C’était à eux de jouer les légendes.

Il n’y avait pas que du négatif, évidemment. C’était étrange, certes. Un peu pesant parfois ? Sans aucun doute. Et est-ce que ça lui rappelait continuellement la discussion des plus difficiles qu’il avait eue avec Bruce le jour où ce dernier l’avait convoqué et la décision s’était prise ? Carrément. Il se serait bien passé de tous ces rappels, ça aussi, c’était sûr. D’ailleurs, ça ne le ramenait pas qu’à cette journée-là ; il avait un sacré tas de souvenirs qu’il aurait préféré garder bien enterrés mais bon, l’attirail de Batman, tout ça tout ça. Au moins sa panoplie était complète et, cerise sur le gâteau, il avait même eu le droit à un soupçon de rouge sur sa toute nouvelle armure. Youpi !

« La vache, » grogna-t-il en retirant le casque à oreilles pointues. Par chance, il était habitué aux casques un peu trop prenants et envahissants, alors sur cet aspect-là, c’était lui qui prenait l’avantage sur Tim. « Ah, bordel, bordel, bordel. »

Il jeta le casque sur le côté, repoussa la longue cape dans son dos et retira la couche supérieure de son armure au niveau de son abdomen puis de ses hanches. Les protections rejoignirent le casque quelques mètres plus loin. Jason grimaça en regardant la large entaille sur son flanc.

« Il m’a pas raté ce con, » soupira-t-il.

Il avança jusqu’à la table médicale, rassembla coton, désinfectant et bandages avant de s’asseoir dessus. La panoplie complètement du Chevalier Noir impliquait que toute urgence médicale soit prise en charge par le grand, l’unique Alfred Pennyworth, mais Alfred en avait une bien plus importante à gérer, d’urgence médicale. Un sandwich pour Bruce à faire, ou une ballade avec lui dans les grands jardins Wayne – allez savoir. Et s’il s’était offert en sacrifice pour la porter, la panoplie de la Chauve-Souris, Jason n’allait pas non plus changer du tout au tout. Ses blessures et coups durs, il les gérait seul depuis bien longtemps désormais, et il comptait bien continuer comme ça.

Et il ne voulait inquiéter personne.
Ou faire penser à Tim qu’il aurait dû être là alors que c’était Jason lui-même qui lui avait dit de se prendre quelques jours pour en profiter avec Stéphanie.
Nan, y avait pas de soucis à se faire. C’était juste un couillon avec un couteau, et Jason était à jour dans ses vaccins. Pas de risque de chopper le tétanos.

Il fallait qu’il passe la seconde, ceci dit, parce qu’il avait donné rendez-vous à Barbara dans quelques minutes à peine, et il avait décidément bien trop de sang sur les mains pour le lui cacher. Littéralement, hein.

Quand même.

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BARBARA&
JASON

SPARK UP THE NIGHT

Je déteste devoir cacher des choses mais c'est malheureusement ce que je fais depuis quelques semaines maintenant. Difficile de trouver un moment pour voir tous ceux que j'aime et leur montrer que je suis à présent de retour sur mes deux jambes. Quelques personnes sont au courant bien entendu mais elles ont pour le moment l'interdiction d'en parler à qui que ce soit... Il me manque trois personnes importantes à qui je n'ai pas encore eu l'occasion de le dire et ça m'embêterait qu'elles l'apprennent par d'autres personnes que moi. Jason, Stéphanie et Tim... Les trois qui ne sont pas au courant et qui, pourtant, comptent tellement pour moi. Mais entre la préparation du mariage pour les amoureux et le nouveau rôle de Batman pour Jason, c'est difficile de pouvoir les voir sans empiéter sur leur vie et sans leur faire perdre du temps... Mais j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes et de tout faire pour forcer le destin. Alors, c'est tout à fait naturellement que j'ai demandé à Jason de convenir d'un rendez-vous, prétextant une urgence. Peut importe les circonstances, je dois absolument lui parler si je veux éviter qu'il ne se vexe ou je sais pas quoi. Jason et son caractère... j'ai beau le connaître depuis toutes ces années, j'ai toujours un peu de mal à comprendre comment il fonctionne... Rendez-vous est finalement donné quelques heures plus tard, au Manoir et je ne peux pas m'empêcher de ressentir une certaine appréhension sur ce qu'il va se passer. Je crois qu'en attendant l'heure, j'ai du faire 10 km dans mon salon à force de tourner en rond... Mais l'heure arrive et je n'ai pas l'intention de passer à côté de ce rendez-vous tant attendu. C'est donc sans attendre que je grimpe sur ma moto et roule en direction du Manoir Wayne. Une fois sur place, je suis accueillie par Alfred qui m'indique que Jason se trouve en bas, dans la batcave. Je dépose un baiser sur la joue du majordome et je fonce direction le sous-sol. Dans les marches, j'avance le plus discrètement possible pour ne pas me faire repérer, du moins pas de suite. Une fois arrivée, je l'aperçois un peu plus loin, mais je ne peux pas m'empêcher de grimacer lorsque je m'aperçois qu'il est blessé. Je me pince les lèvres, je le regarde retirer difficilement tout son attirail de nouveau justicier et doucement, j'avance dans sa direction. Lorsque j'arrive à son niveau, il me tourne le dos et ne semble pas m'avoir entendue. Je me pince les lèvres et les bras croisés sous la poitrine, je lui demande. "Besoin d'un coup de main peut-être ?" Je laisse échapper un soupir, c'est stupide que je sois stressée comme ça... On se connaît depuis tellement longtemps et on a vécu tellement de choses tous les deux. je ferme les yeux quelques secondes, en attendant qu'il se retourne vers moi.

Pando

Re: Spark up the night (Barbara Gordon) Mer 1 Jan 2020 - 23:09

Spark up the night

Jason laissa échapper une grimace en entendant la voix de Barabra dans son dos. Allons bon. Il s’empressa d’amasser un maximum de bandages sur la table à côté de lui et de les presser dans la faille de son costume, directement sur la plaie pour éponger un maximum le saignement – et le ralentir par la même occasion. Il avait déjà était blessé des centaines de fois, et certaines de ces fois aux côtés de Barbara, mais les choses avaient changé, désormais. Un peu. Pour lui, surtout. Très largement, en fait. Il portait ce nouveau costume maintenant, toutes ces nouvelles responsabilités, et il avait tellement raté de choses … Dans la famille, il était Jason échec Todd. Il était mort en tant que Robin. Revenu à la vie via un coup du destin puis une trempette dans un puits de Lazare. Il s’était laissé embrigader par Talia et sa propre colère, sa folie et son désir de vengeance. Ah oui, il y avait la fois où il avait poignardé Tim aussi. Sans oublier celle où il avait pris Gotham en otage pour en faire son paradis criminel où il aurait le contrôle mais surtout la main basse sur tous les rats de cette si jolie ville.

Bref, il était un habitué des échecs et des déceptions, et tout le monde le savait.
Mais ça… Il s’était proposé pour ce rôle. Il ne pouvait pas échouer. Il ne pouvait pas, encore, décevoir tout le monde.
Alors, fuck les blessures à l’arme blanche.

« Babs, » lança-t-il d’un ton guilleret, un léger éclat de rire au bout des lèvres. Il descendit de la table médicale en prétendant ne pas ressentir le tiraillement aigu dans les muscles lacérés de sa plaie. « Hey, tu es en av -- bordel de merde. »

Il venait de se retourner vers elle, et le choc l’avait figé sur place. Il en fit même tomber les bandages supplémentaires qu’il s’était empressé d’attraper pour se nettoyer les mains. Il oublia tout d’ailleurs. Le sang sur la table, celui déjà en train de sécher le long des lignes de sa main, celui qui s’écoulait le long de sa jambe et celui qu’il pouvait goûter dans le fond de sa gorge. Il oublia la douleur, la pression et l’agacement de s’être fait avoir comme un bleu alors qu’il avait subi une ascension professionnelle miraculeuse.

Il oublia tout, parce que Barbara était debout à quelques mètres de lui.
Debout.
Sans fauteuil.

« Babs ! » répéta-t-il, à mi-chemin entre le choc et l’émerveillement. Il désigna ses jambes d’un geste complètement perdu, les yeux ronds comme des soucoupes. « T’es debout ! Babs, t’es debout ! »

Il donna un coup de pieds dans les bandages à ses pieds pour se libérer le passage et se rua vers son amie la plus ancienne pour la prendre dans ses bras et la serrer contre lui.

« Tu es debout ! Tu marches !» répéta-t-il.

Il la souleva dans les airs avant de se rappeler que, aïe, idiot, puis la reposa au sol pour la serrer de nouveau contre lui.

Ce n’était pas juste le fait qu’elle soit debout. Qu’elle soit de toute évidence guérie. C’était… c’était carrément ça, en fait, et le reste. La symbolique. Le fait qu’elle se soit remise d’une blessure déclarée incurable, et faite par le Joker. C’était surtout ça, en fait. Sa vie n’était plus ruinée à cause du Clown de Gotham, et, Jason en savait quelque chose, c’était… C’était miraculeux. Inespéré.

Il finit par s’écarter assez pour pouvoir la regarder dans les yeux pendant qu’il lui parlait. Il garda cependant ses mains sur ses épaules.

« Qu’est-ce que… comment ? Comment c’est arrivé ? » lui demanda-t-il, incapable de se départir du grand sourire qui lui avalait la moitié du visage.

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Re: Spark up the night (Barbara Gordon) Ven 3 Jan 2020 - 14:23

BARBARA&
JASON

SPARK UP THE NIGHT

De là où je suis, Jay a l'air de galérer complètement avec ses bandages et ses compresses. Pas besoin de voir de face pour comprendre qu'il est salement amoché et que tout seul, ça risque d'être un peu problématique pour se soigner. Debout, à quelques petits mètres derrière lui, je lui fais donc savoir que je suis là en lui demandant si il ne veut pas d'un coup de main. La réaction ne se fait pas attendre et Jason, comme a son habitude, emploie un ton qui ne correspond pas vraiment à ce qu'il est en train de subir. Il descend de la table, je grimace en voyant son corps réagir à ses mouvements. Jason finit par se retourner vers moi et ne semble pas faire attention au fait que je sois debout... Du moins pas de suite en tout cas puisqu'au bout de quelques secondes, l'expression de son visage change. Figé sur place, il ne semble plus savoir quoi dire ou faire... Moi, je me contente d'afficher un petit sourire en coin, les bras dans le dos et soufflant une mèche de cheveux. "A force, tu devrais savoir que j'aime arriver en avance..." Je hausse doucement les épaules et alors que j'ai envie de lui dire de réagir, de dire ou de faire quelque chose, il finit par quitter sa position et après avoir donné un coup dans les bandages au sol, il avale les petits mètres qui nous séparent pour venir me prendre dans ses bras et me serrer contre lui. Immédiatement, je me sens infiniment soulagée et je me laisse aller. Alors qu'il ne cesse de répéter que je suis debout et que je marche, je ne peux pas m'empêcher de sourire, ravie de sa réaction. Avec Jay on a toujours eu un lien très particulier, toujours là l'un pour l'autre et ce lien s'est renforcé quand, à mon tour, j'ai subi la sauvagerie du Joker. Je pousse un petit cri alors que Jason me soulève dans les airs avant de se raviser, douloureux. On reste là quelques secondes, enlacés, puis je finis par m'écarter légèrement de façon à le laisser respirer. Je baisse les yeux vers ses plaies et me pince les lèvres. "Toi, en revanche, si tu ne me laisses pas t'aider, tu ne vas pas aller très loin..." Ses mains posées sur mes épaules, il me fixe droit dans les yeux et me demande comment tout ça a pu arriver. Je souris et prend sa main dans la mienne. Doucement, je le guide jusqu'à la table puis je l'aide à s'installer de nouveau dessus avant d'aller ramasser les bandages qu'il a envoyés balader quelques minutes plus tôt. Je dépose tout près de lui et me dirige vers l'endroit où sont rangés tous les désinfectants et autres produits, notamment les aiguilles et les fils. Alors que j'enfile une paire de gants, je me lance enfin dans les explications, tout en essayant de ne pas être trop barbante. "Je me suis renseignée pendant quelques semaines en réalité... et j'ai fini par trouver la personne capable de m'apporter l'aide dont j'avais besoin..." J'attrape le flacon de désinfectant et imbibe des compresses. "Jessica Cruz... c'est elle qui m'a soignée... Attention ça va piquer." Je pose la compresse sur la plaie et appuie doucement pour la nettoyer. "Je voulais te le dire plus tôt mais je n'en ai pas eu l'occasion..." Je lui adresse un sourire désolé avant de me repencher sur ses blessures.

Pando