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[YoE] Back to square one [ft. Per Degaton]

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[YoE] Back to square one [ft. Per Degaton] Mar 4 Fév 2020 - 0:13

Back to square one
Ft. Per Degaton


Time-Lab, Arizona. Février 2020.

Le désert.
On l'imagine presque toujours de la même façon.
Une étendue vallonée de sable d'or. Une chaleur suffocante, étouffante même. Le soleil qui nous brule.
On imagine parfois aussi l'exotisme des pyramides. Un paysage harmonieux et rêveur.
Mais on oublie bien souvent que les nuits y sont fraîches et la vie hostile.
Et que certains déserts ne sont pas tant fait de sable que de poussière. Paysage de néant et de mort.

Cette nuit est l'une des pires de la saison. Une nuit de la fin de l'hiver, pourtant glaciale. Le désert de Sonora, un linceul pour le voyageur perdu. Sur des miles, une étendu minérale sèche où les bourrasques de vent se montrent des plus inamicales.

Bien à l'abris de cet environnement inhospitalier, le voyageur temporel est dans son lit. Parfaitement endormi. Dans un sommeil profond et pourtant agité.
Rip est allongé sur le dos dans des draps de satin. La literie vient le couvrir jusqu'à la taille, laissant visible son torse nu transpirant. Rip se tourne à intervalles irréguliers, nerveusement. Il remue et ses lèvres bougent comme pour signaler quelques chose. Quelque chose de terrible. Une vision. Nocturne.

Rip est à genoux sur une terre noire, sèche et craquelée.
Il est déséquilibré, pesant. Les paumes des mains plaquées au sol.
Il ressent intensément des vibrations extrêmes régulières et peine à se relever.
Autour de lui se déroule un spectacle d'horreur. Comme jamais il n'avait vu. Comme jamais il n'aurait voulu voir. Le monde à sa fin.
Le ciel rougeoyant enflammée est parcouru de centaines de masses rocheuses qui tombent depuis l'espace et se fracassent à la surface de la grande bleu. La ville est sous un tumulte de météores qui annoncent une nuit éternelle pour bien des Hommes. Les gens crient, pleurs et prient. Ils meurent finalement. Par dizaine de milliers. Quel cauchemar.
Mais là, sur un promontoire rocailleux, au milieu des cadavres et des cendres, apparait une ombre. Puis d'autres. Une dizaine d'individus en habits d'Eve et d'Adam qui semblent se délecter de ce moment. Hautains, supérieurs. Ces créatures plastiques arborent des visages dénués d'humanité et contemplent la ruine du monde. L'un d'eux, le chef peut être, lève ses bras au ciel.


Rip se réveille en sursaut. Paniqué. Il est couvert de sueur.
Balayant sa chambre d'un regard, il réalise que ce n'était qu'un simple rêve.
Il s'assoit alors sur le bord du lit, respire profondément et met sa tête entre ses mains.
Il se souvient à présent. Il avait déjà fait ce rêve. Mais jamais avec autant de précision, autant d'intensité. Cette fois-ci, ça avait l'air vrai.
Quel cauchemar...

Hunter se lève alors et va rejoindre le dôme principal du laboratoire. Il sent qu'il a besoin d'une présence amicale.


« Bonjour Gideon ! »

« Il fait encore nuit capitaine.» répond l'IA en allumant elle-même l'interface holographique pour apparaitre devant Rip.

« Ouais... » soutient-il, le coeur lourd. « J'ai eu... des images... Ce n'est rien. Un mauvais rêve. »

« Racontez-moi, Rip. Cela vous soulagera peut être.»

Rip s'installe alors dans son fauteuil et commence à raconter à Gideon ses visions.
Il fait preuve d'une remarquable mémoire et n'omet aucun détail à ce qu'il a vu, entendu ou ressenti. Il est tellement précis qu'il se surprend lui-même. Les rêves sont presque toujours essentiels. On n'en oublie les contour pour ne garder qu'une sensation ou un souvenir. Mais là, c'était gravé dans sa mémoire, comme s'il l'avait vécu réellement.

Au moment où il achève son histoire, Gideon reste muette. Quelques secondes tout au plus. Mais cela semble une éternité.


« Rip... il y a un problème.» dit Gideon sur un ton qui simule la gravité. « Ce rêve que tu viens de me raconter. C'est un évènement, qui existe, dans notre monde. »

« Qu... quoi ?» répond Rip dans une incompréhension totale.

Gideon ne tutoyait jamais Rip. Même dans les moments les plus intimes. La créature virtuelle était manifestement perturbée jusqu'au plus profond des lignes de son code source.


« Je ne sais pas comment l'expliquer. Mais ce rêve est réel. Il s'est déjà produit dans l'histoire. Ou il va se produire. On appelle ce moment "La chute du ciel"... ça a dévasté une grande partie du continent. »

« Qu'est-ce que tu racontes Gideon ? C'est impossible ! »

« Je ne l'explique pas Capitaine. Je n'avais pas cette information hier. Je l'ai aujourd'hui. Je crois que cette vision que vous avez eu est une réminiscence. Un souvenir. »

Pris de migraine, le voyageur temporel se tient le front.

« Ces images se bouculent dans ma tête... je ne comprend pas. Un souvenir tu dis ? »

« C'est difficile à expliquer. Je crois que le passé a été changé. Et qu'il a conduit une réécriture partielle du temps. Ce nouveau passé a façonné un Rip du futur qui connait cet évènement et qui a voyagé jusqu'à notre temps actuel. Un temps dans lequel l'évènement n'a pas encore eut lieu. Vous avez donc déjà vécu cette crise, mais vous ne le savez pas encore parce que le flux n'a pas encore fini de changer. »

Rip se dirige alors d'un pas chancelant vers une armoire à pharmacie dans un coin de la pièce où il récupère un cachet et attrape une bouteille d'eau. Il avale un comprimé pour les maux de tête.

« Mais comment se pourrait-il qu'un évènement pareil survienne sans que tu t'en rende compte Gideon ? C'est impossible ! Tu aurais dû remarquer des altérations du flux et la création de failles. Tu aurais dû t'en rendre compte Gideon ! M'avertir ! »

Le ton de Rip avait changé pour un état de panique. Il était tremblant, bouillant de fièvre. Perturbé par cette nouvelle déroutante. Ainsi donc, le cauchemar n'était peut être qu'à ses débuts.

« Je ne sais répondre à cette question Capitaine. Je crois que... dans cette nouvelle réalité... je... je n'existe plus... »

Cette dernière phrase avait sonné comme un coup de masse sur le crâne de l'explorateur temporel. Comme cela se pouvait-il ? Gideon pouvait-elle disparaitre ? Qu'est ce que cela pouvait signifier ? Ce n'était pas le moment... une menace extrême venait d'apparaitre et Gideon allait disparaître à son tour ? Comment ? Pourquoi ? Et le Time-lab ? Qu'en serait-il ? Autant de questions qui se bousculaient dans l'esprit du maître du temps.

Un mal rôde.
Et on dit que quand le mal rôde, le malheur n'est jamais loin.
La cacophonie provoquée par cette suite de nouvelles nocturnes plonge nos deux amis dans un état second, catatonique. Pendant cette absence, personne ne remarque qu'un voyant de sécurité s'est déclenché sur la console centrale. Même la petite alarme sonore ne semble pas les sortir de la torpeur. Homme comme machine.

A la surface, au milieu du désert, le bunker d'accès au laboratoire n'est plus scellé. La porte entre-ouverte se claque au gré du vent.


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Re: [YoE] Back to square one [ft. Per Degaton] Lun 10 Fév 2020 - 15:00

- Les perturbations viennent d'un seul endroit, fit le mathématicien qui observait les résultats de ses simulations. Si les derniers relevés sont exacts, vous devriez... attendez deux minutes...

Il pianota sur son ordinateur quelques nouvelles commandes. L'utilisation de calculateurs quantiques était une chose très courante en ce XXIVème siècle, mais ils restaient parfois capricieux et les algorithmes exigés par ce client étaient complexes. L'étude des fluctuations temporels était impossible dans leur globalité, il fallait maint raffinements heuristiques pour parvenir ne serait-ce qu'à une estimation à la minute, mais les données transmises par l'étranger avaient été une bénédiction, une source précieuse pour paramétrer les dernières équation. Un tel travail sentait le Nobel à coup sûr.

- Oui, voilà. Donc je disais ? Ah oui, un seul endroit, mais je ne sais pas lequel. Il me manque pas mal de trucs pour trouver, mais j'ai aussi bien. Si vous regardez la projection que je vais... deux minutes... voilà.

Sur une table proche, une vue tridimensionnelle d'un tunnel apparut. Pour l'oeil averti de son "mécène", c'était un travail minable cherchant à reproduire les subtilités du Time Stream, mais c'était un effort suffisamment méritoire pour ne pas lui arracher une moue de mépris.

- Bon, c'est pas vraiment à l'échelle... donc... euh... je disais ? Ah oui. Je sais pas où il est précisément, mais je sais qu'il utilise une fréquence harmonique pour aller et venir, pas toujours la même, il change d'harmonique hein ? Mais finalement ça reste une base décomposable. Très dur, mais j'ai pu trouver une approximation pas trop dégueulasse.

Une animation visiblement satisfaisante pour le scientifique marqua l'hologramme. Degaton n'y fit pas attention. Il saisit le document que lui tendit le génie et le lut en diagonal, des coordonnées, imprécises, mais suffisante pour la suite.

- Merci professeur, déclara-t-il en partant.

Les portes se fermèrent alors sur le cadavre du mathématicien qui gisait sur les décombres de son ordinateur quantique. Pas de trace... pas de nobel.

***

Un lourd hélicoptère sans numéro ni lumière, sans enregistrement ni plan de vol officiel se posa dans une étendue désertique. Les deux immenses rotors projetaient de leurs lourdes pâles en mouvement des vagues entières de poussière. Une lune semblable à un projecteur illuminait la scène, transformant toutes les couleurs en un dégradé triste de bleu et de noir, relevant les teintes claires en un blanc aveuglant et désagréable.

Une porte latérale s'ouvrit, noyant l'intérieur de l'appareil de l'assourdissante cacophonie des moteurs. Un homme fut éjecté de l'hélicoptère et tomba, tête la première dans le sable insidieux des lieux. Près de quinze hommes descendirent ensuite en bon ordre.

- Alors professeur. Votre machine ? demanda une voix sèche dans son dos.

L'homme qui se débattait avec ses vêtements, le vent artificiel et le sable qui volait partout sembla un instant se figer.

L'appareil reprit de la hauteur.

- Elle... elle marche... je vous... vous... je... elle marche ! cria-t-il tandis que ses oreilles bourdonnaient du silence qui revenait.

- Vraiment ?

- Degaton, je vous en supplie, elle marche ! Elle marche ! La fluctuation temporelle ne doit pas être loin ! Elle...

Soudainement, un équipement transporté par un soldat proche émit un signal sonore distinctif. Le "professeur" se leva alors d'un bond, comme un lapin qui découvrait une sortie à son calvaire et sauta sur le paquetage qui bippait pour en extraire un ordinateur portable renforcé. Il l'ouvrit, pianota et présenta à son bourreau une carte numérique avec un point rouge clignotant.

Per Degaton, dans un lourd manteau qui le protégeait du froid croisa les bras et un lança un ordre d'un unique coup de menton. Aussitôt l'un de ses hommes posa un drone dans le désert et le programma pour aller observer les alentours avec une sonde à tachyon.

Pendant les quinze minutes que dura la ronde, il ne quitta pas le "professeur" de son regard le plus dur.

***

Assit à un café dans la capitale Autrichienne, Degaton tournait les pages d'un journal qui n'avait rien à faire à cette époque. Il fit tournoyer sa cuiller dans le verre d'eau qu'on lui avait apporté avec son café, la tapota doucement et mélangea ensuite un peu de sucre dans la tasse.

En face de lui, un type agité se tordait les doigts, attendant une parole de son interlocuteur dont la tenue était aussi noir que sa réputation. Le journal se plia alors dans un soupir.

- On a fait de notre mieux... mais Rip Hunter est intervenu et...

Une main se leva pour le faire taire. Une autre porta la tasse aux lèvres de Degaton. Nouveau soupir. Déglutissement inconfortable en réponse.

- Je vous ai déçu Voyageur, conclut-il.

- Allez en 2319 et ramenez-moi le professeur Archibald Hautecour, ordonna le Voyageur sans même répondre aux attente de son "Enfant".

Lorsqu'il fut seul, Per maudit ce voyageur temporel qui lui mettait des bâtons dans les roues depuis trop longtemps. Entre lui, ses Linear Men, ses manigances et ses descendants... Une nouvelle gorgée de café vint le brûler, seule manière pour lui s'estomper l'amertume que provoquait en lui l'énonciation de ce nom.

Il avait des projets, bien trop pour se permettre d'affronter et la J.S.A et cet imbécile à la moralité douteuse...

***

- Avons visuel sur cible, indiqua le pilote du drone en pointant un élément vidéo qui s'affichait devant lui.

Rapidement, Per se positionna derrière lui et observa le profile d'un SAS sécurisé. Le sourire qu'il eut fit reculer le professeur dont ceci serait le dernier souvenir. Le désert blanchirait bientôt ses os et nettoierait avec sa triste patience la plaie au couteau qui avait fendu son crâne.

Le groupe militaire, équipé pour un assaut d'envergure, progressa dans le désert comme en opération : efficacement. Degaton avait sélectionné parmi ses "Enfants" les troupes qu'il avait envoyé s'entraîner en Afrique au temps où les chars se menaient une guerre sans pitié, autant dire qu'il se promenaient pour la plupart.

Un vent froid balayait les dunes et les reliefs mouvants de cette mer que l'on aurait cru figée de prime abord. Bientôt : la cible. C'était minable à première vue, mais Per avait le même enthousiasme qu'un archéologue devant la tombe d'un roi oublié.

Son groupe se déploya et deux hommes vinrent poser des barrettes ionisée. Sitôt enclenchées, elles généraient une chaleur intense et pouvait mettre à mal le moindre élément métallique en contact. Et les portes de l'étrange ascenseur ployèrent devant elles.

Premier mouvement réussi. Barre à mine à l'ancienne et les portes s'ouvrirent. Un couloir. Progression lente, jusqu'à ce que des éléments inconnus soient repérés près des murs. Dispositifs de surveillance ou simples capteurs ? Dans le doute, formation rapprochée, armes prêtes, mouvements rapides.

Arrivée près d'un ascenseur. Cage absente. Signe d'un présence d'une cible potentielle aux étages inférieurs. Les ordres avaient été clairs lors du briefing : pas de prisonnier et destruction complète des installations. Si des "innocents" se trouvaient dans les lieux, ils seraient, comme le disaient si bien les médias actuels, des "dommages collatéraux"...

Cinq câbles arrimés dans les infrastructures. Trois descentes prévues. Cinq soldats ; Degaton et quatre autres ; cinq ensuite et un homme qui reste en arrière, positionné pour éliminer les gêneurs qui viendraient.

Les dix premières bottes résonnent contre la cage qu'ils atteignent. Explosifs légers pour ouvrir la trappe de sécurité, pas question de simplement l'ouvrir et risquer d'être bloqué.

Détonation discrète, la trappe est directement récupérée pour éviter de faire du bruit en tombant. Les cinq premiers soldats s'engouffrent et préparent les barre à mine pour ouvrir les portes. Degaton suit. Le dernier groupe est prêt à glisser.

Les portes s'ouvrent mais émettent un bruit métallique désagréable. Les armes plasma du groupe d'intervention sont équipés de lumières qui transpercent la pénombre ambiante. Le complexe est doté de couloirs qui donnent sur de nombreuses pièces.

Immédiatement le premier groupe se déploie pour sécuriser le périmètre, Per et son groupe sont là pour "nettoyer" ainsi que les cinq derniers soldats.

Les objectifs du tyran : la Time-sphère et les installations du Time-lab qui n'ont que trop longtemps défiées le savoir-faire du seul et véritable maître du Temps !

Les lumières balaient les pièces les plus proches à la recherche d'une cible vivante. R.A.S.

R.A.S.

R.A.S.

Soudain, le poing de Degaton se lève. Les assaillants s'immobilisent. Deux gestes de la main et tous regardent vers un couloir où une lumière qui n'est pas de leurs armes. La main du fasciste s'agite. L'assaut est donné. Dix hommes s'élancent alors dans la pièce où Rip et Gidéon discutent...

Le tyran est dans les premiers à pénétrer, paré à tirer s'il distingue ne fut-ce qu'un bras de son ennemi...
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Re: [YoE] Back to square one [ft. Per Degaton] Dim 1 Mar 2020 - 19:17

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Dans le dôme du laboratoire temporel, une alarme sourde résonne contre les parois de béton renforcé.
Immobiles, comme dans un arrêt sur image. Plongés dans la torpeur enivrante d'un choc émotionnel, les silhouettes du maître du temps et de l'hologramme d'une créature artificielle sont figés depuis quelques minutes. Imperturbables. Et même les sonneries froides et répétés n'y changent rien.
Mais alors, perturbé par l'écho profond de l'alerte sonore, Rip revient alors à lui en violence.

Prit d'un spasme léger qui l'extirpe d'un rêve, le capitaine Hunter semble revenir d'un long voyage dans un songe éveillé. Il secoue sa tête de gauche à droite et récupère son attention à l'endroit des multiples alertes déjà déclenchées.

La situation n'a rien d'enviable ici-bas. Sur la console centrale du laboratoire, des voyants rouges de sécurité ne cessent de s'allumer les uns après ls autres. Les capteurs de présence en surface, l'intégrité de la porte d'accès principal au bunker, et l'ascenseur ont déjà allumés alors que Rip réalise qu'il subit une intrusion majeure.


« Oh merde... » maugréé Rip à lui-même.

Et avant qu'il n'est le temps d'en dire plus, le voyageur temporel réalise qu'un nouveau voyant s'illumine sur le panneau d'information du laboratoire, indiquant que les intrus ont atteint les premiers couloirs du niveau. Ils sont donc tout proche. Et s'ils connaissent le terrain, ils n'auront besoin que de quelques minutes pour être ici, dans le dôme.

Rip alerte immédiatement Gideon.


« Bon sang Gideon... que se passe t'il ? »

L'intelligence artificielle, dont les réseaux s'étendent partout dans le laboratoire retransmet alors en direct la scène de siège qui se déroule à quelques dizaines de mètres d'eux. Sur l'écran principal sont projetées les prises de vue des caméras de sécurité de la base concernées : On y voit un groupe d'hommes en tenue d'assaut. Lourdement armés et visiblement entrainés. Ils avancent en formation serrée et tactique, progressant rapidement dans les couloirs du laboratoire et effaçant à coup de laser les caméras sur leur chemin. Rip parvient néanmoins à les voir un instant. Cinq individus sont présents. Trois à l'avant qui ouvrent les accès. Un à l'arrière qui ferment la marche. Et au milieu, un dernier qui semble donner les ordres en agitant le poing par moment. Dans son habit iconique, Degaton est immédiatement reconnaissable du voyageur temporel. Un nouveau spasme d'horreur prend alors au corps de Rip.
Capté par des capteurs thermiques, un deuxième groupe de cinq hommes semble également s'être infiltrer et venir en renfort du premier.

Rip se gratte alors la barbe en signe de nervosité et dans une panique médiocrement contrôlée, il lance ses ordres à Gideon.


« Nous sommes attaqué, Gideon ! C'est Degaton. » dit-il. « Je veux que tu lances immédiatement le protocole "Sauvegarde". Aucune de nos données ne doit tomber entre ses mains. »

« Lui et neuf autres, Capitaine. » répond elle. « Je lance le protocole. »

« Préparation de la bulle pour un décollage d'urgence en J:0 et H:-2. Même site. » lâche t'il essoufflé. « Combien de temps pour le protocole ? »

« Six minutes et vingt secondes. Dix-neuf. Dix-Huit.. »

Rip regarde sa montre par réflexe. Soudain, le son d'une petite explosion le ramène à la réalité.

« Et combien de temps avant qu'ils n'aient atteint le dôme ? »

Laissant un court temps de silence, Gideon répond enfin.

« Trois ou quatre minutes, à en voir leur progression actuelle... » dit-elle. « Peut être moins, Rip... »

Aussitôt, et sans attendre l'ordre du Rip, l'IA affiche sur l'écran principal les chronomètres respectifs de ces deux finalités.

Une nouvelle course du temps.

Rip regarde alors l'écran. Puis la Time-Sphere. Puis l'écran à nouveau. Et la porte qui mène vers le couloir. Puis, Gideon enfin...


« Gideon... je... nous... nous manquons de temps et d'options ! » commente Hunter. « Le protocole sera rapidement achevé. Et tu feras décoller la Time-Sphere, avec ou sans moi à l'intérieur ! »

« Que... Rip ? » s'inquiète alors la femme holographique.

« Je vais nous donner le temps dont nous avons besoin ! »

Rip passe alors sa tenue complète et prend son arme. Il se tient alors face à la porte ouverte qui mène au couloir. Le bruit des as ouverts au semtex se fait de plus en plus proche. Trois minutes sont passées. Tout est calme. Le calme avant la tempête.

Soudain.
Les troupes de Degaton font silencieusement irruption dans la pièce obscure du dôme. Dix paires de bottes qui martèlent sourdement le sol. Synchrones.
Mais la pièce est vide et faiblement éclairée. Seul les lumières de sécurité semblent encore fonctionnelles et illuminent timidement autour de la console, du tableau du maître ou de la machine à voyager dans le temps. Sur l'écran, deux chronomètres sont affichés, sans titres. L'un d'eux est arrivé à zéro et l'autre a encore deux minutes et ds poussières au compteur.

Sur un simple geste du tyran, ses hommes s'écartent dans les allées encombrées du dôme pour couvrir du terrain.

Tapis dans les ombres, Rip attend le bon moment pour frapper.
Son plan est aussi simple que risqué : Jouer la montre, terrasser quelques hommes de Degaton et fuir avec la Time-Sphere lorsqu'elle serait prête à décoller avec les données du lab à bord. Dans deux minutes. Rip passe alors à l'attaque.

Les hommes de main de Degaton se déplacent lentement dans la grande salle, à la recherche du voyageur temporel. Ils sont espacé, suffisamment pour être stoppé l'un après l'autre pense Rip.
Aussi, marchant accroupie et silencieux dans les allées du dôme, Rip s'approche de l'un d'eux, isolé.
Il l'attrape alors par le cou et l'immobilise au sol d'une prise chirurgicale. Le gaillard moustachu, rouge et gonflé par l'asphyxie se débat sans bruit et tombe finalement inconscient en quelques instants. Laissant le corps inanimé, Hunter se déplace alors vers une autre cible.
Dans une autre allée, un des soldats avance prudemment. Il balaye l'space devant lui de sa lampe torche et est prêt à faire feu au besoin. Devant lui à quelques mètres se trouve un monticule de babioles. l'homme entend des murmures venir de là. Il avance doucement. Et voit un silhouette. Il tire. Mais c'est une armure vide. Il signale aux autres que c'est une fausse alerte et avance alors. Rip vient alors derrière lui et réitère comme avec le premier. Et de deux !
Un autre des mercenaires se trouve près du globe terrestre en lévitation. Le globe tourne lentement sur lui-même. Le militaire s'en approche pour le regarder. Mais à l'opposé de là où il se trouve, Rip arrive en courant et bondit sur le globe à pieds joints. La bille d'acier se désolidarise alors de l'attraction gravitationnelle qui la liait à sa base et est alors aspiré à pleine puissance dans la direction de projection, soit en plein dans le soldat qui est projeté à travers le dôme pour s'écraser contre un mur. les autres soldats tirent alors dans la direction du globe et de sa base. Rip se met au sol et rampe pour s'échapper.

Les militaires crient entre eux des indications pour l'encercler et le prendre.
Mais Rip connait son laboratoire et eux, non.

Après s'être à nouveau éloigné, Rip se lève et tire sur deux ennemis de son blaster. Les deux sont grièvement touchés et s'affaissent. Puis il se remet à genoux dos au bureau derrière lequel il se trouve.


« Allons Per, tu peux faire mieux que ça ! » dit calmement Rip en portant légèrement la voix.

Les hommes du tyran se mettent alors à décharger leur armes dans la direction du son. Mais Rip n'y est déjà plus. Il se dirige vers la capsule temporelle. Les deux minutes sont sur le point de s'achever.
Hunter n'est plus qu'à quelques mètres de sa cible. Mais les cinq mètres qui le sépare de l'escalier qui mène au vaisseau sont à découvert. Rip se lève alors et, en courant vers l'escalier, tire sur ses ennemis. Sans même regarder là où il va. Le voyageur temporel connait chaque recoin de cette salle, chaque centimètre. Il connait les marches qui mènent à la bulle. Et alors que les dernières secondes défilent sur l'écran, Rip se voit déjà en vainqueur. Il arrive en haut des quelques marches et s'apprête à pénétrer dans le vaisseau. Aucun des soldats ne tirent en riposte.
Soudain, Rip sent un puissant coup lui couper la respiration et le propulser en arrière, en bas des marches d'acier. Le capitaine s'écrase lourdement et douloureusement sur le sol alors que les soldats l'agrippent de toute part et le l'immobilise à genoux.

En haut des marches, à côté du vaisseau, Degaton prend un sourire sinistre et conquérant.


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Re: [YoE] Back to square one [ft. Per Degaton] Jeu 5 Mar 2020 - 8:28

Nul ne saurait mieux savourer ces moments que Degaton. Meneur d'hommes, stratège, tacticien, la liste de ses talents guerriers était longue et tragique, comme si toute son Histoire n'avait été composée que pour lui faire jouer des Requiem. Il vibrait aux sons des armes, des bottes et des chaussures renforcées. Il dansait au rythme effréné des batailles, chantait les louanges de la mort. Là où Per passait, l'Humanité vacillait.

Que sa cible soit individuelle ou collective, l'assaut massif ou l'opération chirurgicale, il effectuait avec brio ses mouvements, il manoeuvrait comme un diable. Les pertes étaient choses acceptables et jamais l'on ne le verrait pleurer ses morts. Il lèverait son verre, il aurait une parole assurément, mais tandis que les cadavres refroidiraient, il songerait à comment les remplacer et comment profiter de la brèche ainsi faite chez son ennemi.

Fureur dans la défaite, extatique dans la victoire, le nazi se voulait conquérant avant tout. Le laboratoire de Rip était une cible de choix, un plat de qualité pour sa faim dévorante. Le retour du scientifique-aventurier gênait définitivement le tyran qui ne pouvait plus accepter ses interventions. Cela ne fut qu'une question de temps pour que se lance cette opération.

Ses hommes s'étaient déployés et les premières pertes étaient à déplorer. L'ennemi connaissait le terrain, la visibilité était réduite. Mais il y avait deux cibles en cet endroit : Rip Hunter et son laboratoire. Il avait conçu, développé ou fait développer des inventions de si haute valeur que Degaton ne pouvait accepter qu'elles lui échappent, à commencer par sa time-sphère. Certes l'abominable fasciste avait son disque, concevait aussi des engins diaboliques, mais dans ce moyen de transport se trouvait surtout une chose : un résidu d'intelligence artificielle capable de calculer et de prévoir les flux et reflux temporel.

L'ultime carte des voyageurs, la boussole unique et inconcevable. Le trésor de quiconque veut tordre le temps à son avantage. Cette machine devait être sienne, ou ne devait plus être.

Ses hommes visaient le justicier, cherchaient à le prendre en tenaille ou en traître. Des tirs vains illuminaient la scène, les voix étaient éparses, les rapports sobres. Le bruit était un ennemi.

Degaton glissait dans ce théâtre. Souplesse vipérine malgré sa carrure, enjambements militaires, postures maîtrisées. Le meneur savait se faire acteur. Il avait connu les premières opérations spéciales de cette humanité, avait appris au fil du temps et croisé tant et tant d'entraînements différents qu'il pouvait se targuer de savoir diriger un assaut et survivre en son sein.

Il suivit des parois, remonta la piste de câbles serpentant au sol jusqu'à ce qu'il trouve un escalier. Vérification de la zone de retraite. Ascension. Les marche sont avalées rapidement et sans bruit. Les bottes de Per absorbent bien l'impact avec la surface métallique. En haut, le saint des saints. Un sourire mauvais grime son faciès sévère.

En contre-bas, c'est la débandade, les rapports vont et viennent, les groupes cherchent à se recomposer pour mieux se coordonner, mais l'adversaire est habile. Soudain, leur radio grésille.

"Manoeuvre 4."

La voix du chef. Le défi de Rip Hunter, hurlé peu de temps avant est pris au sérieux. L'ordre de destruction a été lancé.

Du haut de son escalier, Degaton avait parfaitement entendu son adversaire et s'était lové dans un recoin. Il entendit les pas venir vers lui. Sans doute se croyait-il bien malin dans sa belle coquille qui devenait lentement un piège. Soudain, Per sort de sa cachette, voit le dos de son ennem et lui envoie un violent et puissant coup de botte.

Il aurait pu l'abattre mais le bourreau est avant tout un sadique. Un homme qui aimait s'écouter et aimait voir son reflet dans les larmes désespérément savoureuses ses victimes. Son égo était un vampire qui dévorait l'espoir et absorbait le bonheur des gens pour tenir dans l'océan de ses passions abominables.

- Est-ce à présent à ton goût ? cracha-t-il avec un rire démoniaque.

De sa position, il pouvait toiser et se délecter de la déconfiture de Hunter alors que les lumières mettaient tragiquement en relief ses traits durs déformés par son abominable hilarité.

- Hauts les coeurs Rip ! On ne vit pas deux fois une défaite face à moi...

Les troupes du psychopathe convergèrent vers la voix qui résonnait dans l'installation.

- Je dois m'incliner face à la qualité de ce laboratoire. Tout y est fort impressionnant. J'imagine la beauté des ruines que cela fera... mais avant. Lèves-toi donc, abandonnes tes armes et rejoins-moi.

Ses hommes tenaient en joue le voyageur temporel tandis que Degaton se tournait vers les deux merveilles du monde, la time-sphère et l'ordinateur.

Per caressa de son gant gauche la console de commandes du fameux "Gidéon". Cette formidable création qui parlait et à qui parlait sans cesse ce cabotin prétentieux.

- Gidéon, lança-t-il à la machine. Salues donc ton nouveau Maître !

Un milicien sortit de son sac à dos un ordinateur définitivement trop sophistiqué pour cette époque et le tendit à son chef.

- Viens donc Rip, tu vas assister à l'acte de naissance d'un Empire Eternel ! N'éprouves-tu pas ce sentiment grisant d'une inflexion de l'Histoire ? Ce picotement électrique où enfin tout va basculer irrémédiablement ?

Ses mains caressaient l'ordinateur qu'il ouvrit avec délectation.

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Pas de problème ! La relance mon convient tout à fait !
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